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p p r r o o x x i i m m i i t t é é entreprises coopératives c c o o o o p p é é r r a a t t i i v v e e s s s s c c o o l l a a i i r r e e s s Du 21 au 26 mars 2005 3 e édition Semaine de la Coopération à l’Ecole www.semaine.coop “ Coopérer pour réussir ” A l’école, dans l’entreprise et dans la ville : échangeons sur nos pratiques coopératives. Livret pédagogique pour les enseignants et les élèves du collège Cette opération a reçu le soutien : du MINISTÈRE DE L ÉDUCATION NATIONALE et de la DÉLÉGATION INTERMINISTÉRIELLE ÀL'INNOVATION SOCIALE ET À L'ÉCONOMIE SOCIALE Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale Délégation Interministérielle à l’Innovation Sociale et à l’Economie Sociale Opération organisée par : e e n n t t r r a a i i d d e e F F o o y y e e r r c c o o o o p p é é r r a a t t i i f f A Ap p p p r r e e n n d d r r e e E E c c h h a a n n g g e e r r E E c c o o n n o o m m i i e e P P a a r r t t a a g g e e r r D D é é m m o o c c r r a a t t i i e e E E c c o o u u t t e e r r S S o o l l i i d d a a r r i i t t é é R R é é u u s s s s i i t t e e s s é é q q u u i i t t é é e e n n t t r r a a i i d d e e D D é é m m o o c c r r a a t t i i e e R R é é u u s s s s i i t t e e s s livret collège 1/02/05 10:21 Page 1

Livret pédagogique collège€¦ · Coopérer pour réussir 3 La 3ème « Semaine de la Coopération à l’ École » aura lieu du 21 au 26 mars 2005. La Délégation Interministérielle

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    Du 21 au 26 mars 2005 3

    e édition

    Semaine de la Coopération à l’Eco

    lewww.semaine.coop

    “ Coopérer pour réussir ”A l’école, dans l’entreprise etdans la ville : échangeons surnos pratiques coopératives.

    Livret pédagogique pour les enseignants

    et les élèves du collège

    Cette opération a reçu le soutien :

    du MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALEet de la DÉLÉGATION INTERMINISTÉRIELLEÀ L'INNOVATION SOCIALEET À L'ÉCONOMIE SOCIALE

    Ministèrede l’emploi, du travail

    et de la cohésion sociale

    Délégation Interministérielleà l’Innovation Sociale

    et à l’Economie Sociale

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    D ans une société de plus en plus ouverte, de plus en plus complexe, trop souvent marquée par le développement de l'individualisme et le repli sur soi, il est devenu nécessaire, voire indispensable, d'amener les élèves, citoyens de demain, à défendre et participer à la vie démocratique, à lutter contre les dangers de l'exclusion sociale et culturelle, en d'autres termes, à s'investir dans un projet politique, économique et social garant d'une société plus solidaire et plus équitable. L'École, au travers de ses programmes d'éducation civique, insiste, avec de plus en plus de force, sur la nécessité de former des citoyens autonomes, responsables et solidaires. Compte tenu des enjeux auxquels la société, en ce début de XXIème siècle, se trouve confrontée, la coopération au travers des valeurs et des principes qu'elle promeut, constitue un projet à la fois éducatif, social, culturel et économique, porteur d'avenir. L'Office central de la coopération à l'école et le Groupement national de la coopération, avec le soutien du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Délégation Interministérielle à l'Innovation Sociale et à l'Économie Sociale, organisent, du 21 au 26 mars 2005, la troisième édition de la Semaine de la Coopération à l'École de l'école élémentaire au lycée. Cette opération a pour but de sensibiliser les jeunes, le monde éducatif, le grand public aux valeurs et aux principes de la coopération - démocratie, solidarité, équité et proximité - et de montrer la modernité du projet coopératif. Une semaine pour développer l'apprentissage de la coopération entre les élèves Apprendre et vivre en Coopération, c'est apprendre et vivre avec les autres, par les autres, pour les autres, et non pas seul, contre les autres. Les fiches pédagogiques contenues dans ce livret vous permettront, avec la participation des tous les élèves, de mettre en oeuvre un apprentissage coopératif, construit ensemble et en interaction, et impliquant une confrontation des points de vue et la justification des démarches. Ces fiches, rédigées par des enseignants militants de la coopération et de la pédagogie coopérative, sont des outils pour développer une approche active de la connaissance et l'apprentissage du débat démocratique. La Semaine de la coopération à l'école, qui associe le monde de l'École et les entreprises coopératives dans leur diversité (coopératives

    EDITORIAL et SOMMAIRE………………………………………………………2 Le message du Délégué interministériel à l’innovation sociale et à l’économie sociale, Gérard SARRACANIE ………………………………………………………………3 L’OCCE, DES VALEURS POUR L’EDUCATION…………………………4 LE GNC………………………………………………………………………………………6 LES COOPERATIVES ECONOMIQUES……………………………………8

    FICHES PEDAGOGIQUES : 1.UN PROJET D’ECRITURE …………………………………………………… 10 2.ATELIERS D’ECRITURE ………………………………………………………11 3.COMMENT ET POURQUOI TRAVAILLER PAR GROUPES …………………12 4.TECHNIQUES ET THEMES POUR FAVORISER LES ECHANGES……14 6.AJOUTER DES FRACTIONS……………………………………………………………………17 7.DE LA COOPERATION A L’ASSOCIATION……………………………………………19 8.ORGANISER LE FOYER COOPERATIF……………………………………………………22 9.HEURES DE VIE DE CLASSE…………………………………………………………………24 10. VISITE D’UNE ENTREPRISE COOPERATIVE…………………………………26

    de production, coopératives agricoles, banques coopératives, coopératives de consommateurs, etc.), vise également à mieux faire connaître les sociétés coopératives et leurs pratiques en favorisant l'organisation de rencontres et d'échanges. Vous trouverez sur le site www.semaine.coop les informations utiles pour participer à la Semaine de la coopération à l'école et découvrir les entreprises coopératives. Nous espérons que vous réserverez un accueil favorable à cette initiative en utilisant ces fiches pédagogiques et en organisant des moments d'échanges avec les coopérateurs.

    Jean-Claude DETILLEUX Président du GNC

    Jean-François VINCENT Président de l’OCCE

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    La 3ème « Semaine de la Coopération à l’ École » aura lieu du 21 au 26 mars 2005. La Délégation Interministérielle à l’Innovation sociale et à L’Économie sociale, aujourd’hui rattachée au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative, soutient pleinement cette initiative, depuis son lancement, en 2003.

    Le monde de l’enseignement, de l’école à l’université a, de manière générale, peu de contacts avec le monde de l’entreprise. C’est vrai aussi pour le monde de l’entreprise coopérative. Dans ces conditions, les élèves et les étudiants en France ont du mal à appréhender la réalité de l’économie et de l’entreprise, a fortiori celle de la Coopération et de l’entreprenariat en collectif. En effet, au niveau même de l’acquisition des savoirs, sans parler de pratique, les programmes, les manuels, la formation des enseignants eux-mêmes, en omettant la plupart du temps le monde coopératif, n’en facilitent pas la connaissance.

    Ce constat doit inciter à la mobilisation conjointe des acteurs de l’ Économie sociale et de la D.I.E.S. C’est l’avenir de l’ Économie sociale qui est en jeu au travers du renouvellement de ses sociétaires et de la transmission de ses valeurs et bonnes pratiques sociales. C’est une priorité pour moi. C’est pourquoi je considère que la « Semaine de la Coopération à l’ École » va dans le bon sens et je me réjouis de voir que, chaque année, cette heureuse initiative enregistre des progrès, et une meilleure notoriété.

    Aller dans les écoles, les lycées, les collèges, faire se rencontrer élèves, étudiants, parents, enseignants, et coopérateurs est une excellente chose. La première étape de ce chantier.

    Non seulement il convient de multiplier ces rencontres, ces échanges, mais il faut, aussi, veiller à intéresser concrètement les jeunes aux formidables atouts de l’Économie sociale en matière d’emploi, de création d’activités, de prises de responsabilités, de promotion sociale. A cet égard, il est essentiel d’associer davantage les élèves, leurs enseignants et leurs parents à la préparation de cette semaine à l’échelle de leur quartier, de leur village, de leur département ou de leur région, si possible. Ainsi, la coopération et ses entreprises, les femmes et les hommes qui lui donnent son sens et son efficacité, deviendront des réalités, des interlocuteurs privilégiés.

    Je rappellerai quelques chiffres qui justifient, s’il en était besoin, cette campagne de promotion de la coopération dans notre pays : on dénombre 21 000 entreprises coopératives en France. Elles emploient 700 000 salariés. En Europe, on compte 288 000 entreprises qui fournissent 5 millions d’emplois tandis que, dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui dépendent, pour leurs moyens d’existence, d’entreprises coopératives. Mais je voudrais surtout insister sur le fait qu’elles proposent une manière originale et dynamique d’entreprendre, qu’elles font vivre un système de valeurs fort et s’appuient sur une philosophie de démocratie participative et de solidarité. De plus en plus de citoyens recherchent précisément cette dimension pour la création d’emplois et d’activités.

    Le Plan BORLOO de cohésion sociale est de nature à favoriser l’essor de la coopération, notamment par le biais des contrats d’apprentissage, tandis que le Plan Lamour permettra de développer et de promouvoir la Validation des Acquis de l’Expérience et l’engagement des jeunes.

    Outil au service de la Coopération et du modèle coopératif, la « Semaine de la Coopération à l’ Ecole » fournit, pour la première fois au monde, des entrepreneurs et militants coopérateurs et au monde de l’enseignement (élèves, étudiants, enseignants, universitaires, parents) l’opportunité de sortir de leur quotidien afin de se rapprocher, de s’enrichir mutuellement, de partager davantage idées et expériences, enfin, de créer les indispensables passerelles pour que le monde économique ne se détourne pas de la dimension humaine mais, bien au contraire, l’intègre davantage. C’est là un objectif ambitieux mais, ô combien mobilisateur pour la Coopération. Elle a mon soutien. Bonne Chance et plein succès à la 3ème « Semaine de la Coopération à l’ École ».

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    1 Voir "La Charte de la Coopération à l’École", que vous pouvez consulter sur le web à l’adresse : www.occe.coop

    Ses origines L’Office Central de la Coopération à

    l’École a été créé en 1928, sous l’impulsion de membres de l’enseignement et de militants de la Coopération, adultes convaincus de la nécessité d’enseigner, dès l’école, les principes et les vertus de la Coopération, définie comme l’alternative non violente, à la fois au libéralisme et à la dictature du prolétariat.

    Aujourd’hui

    Fondé sous le double parrainage de

    Ferdinand Buisson (Directeur de l’Enseignement primaire) et de Charles Gide (professeur au Collège de France, économiste de la Coopération), l’OCCE est, aujourd’hui, la Fédération nationale des 101 Associations départementales qui réunissent les membres, personnes majeures ou mineures de l’enseignement public, regroupés en coopératives scolaires ou foyers coopératifs dans plus de 55 000 établissements.

    Dans le premier et le second degrés, les coopératives scolaires désignent les classes organisées pédagogiquement selon les principes de la Coopération à l’École -méthode active d’éducation morale, civique et intellectuelle.

    Dans le second degré, les foyers coopératifs sont des groupements volontaires d’élèves, la plupart du temps au sein de clubs ou d’ateliers gérés par eux avec le concours des adultes en vue de la réalisation de projets communs.

    Qu’est-ce que la coopération à

    l’école ?

    S’appuyant sur un certain nombre de spécificités directement issues de la doctrine coopérative et associative (l’aide, l’entraide, le tutorat, la cotisation volontaire, le projet, le conseil de coopérative, par exemple), on peut définir la Coopération à l’École comme un système cohérent de valeurs,

    d’attitudes et de pratiques donnant du sens à l’école et aux apprentissages.

    D’autre part, grâce aux projets mis en œuvre en leur sein, qui sollicitent la participation réelle des élèves, les coopératives scolaires ont, depuis leur origine, contribué grandement à l’amélioration des conditions d’apprentis-sage en promouvant les méthodes actives d’éducation.

    Qu’est-ce qu’un apprentissage

    coopératif ? Aujourd’hui encore, les classes

    coopératives, les foyers coopératifs continuent à être de véritables laboratoires d’un “apprentissage autrement”.

    L’apprentissage coopératif, c’est un apprentissage construit ensemble, en interaction, un apprentissage qui se construit au travers d’une expérience active, qui implique la confrontation des points de vue, la justification des démarches, la validation des hypothèses.

    Un apprentissage qui permet la construction active de connaissances, la découverte de l’autre et l’apprentissage du débat démocratique.

    S’il nous fallait synthétiser la Coopération à l’École, nous pourrions dire ceci :

    Apprendre et vivre en Coopération, c’est apprendre et vivre avec les autres, par les autres, pour les autres et non pas seul, contre les autres.

    Alors l’OCCE ? C’est, de toute évidence, une histoire d’avenir…

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    1 Profit (Barthélémy) : « L’éducation mutuelle à l’école », Sudel, Paris, 1936 2 Gide (Charles) : « La coopération à l’école primaire », Avertissement FNCC, Paris, 1927 3 Circulaire du Ministère de l’Education Nationale du 10 février 1948 4 Convention MEN/OCCE, 13 novembre 2001 5 Adoptée lors de l’Assemblée Générale de Rouen, en juin 1999

    « … Ainsi, par la discipline autoritaire d’une part, par le système de compétition d’autre part, sont emprisonnés les rapports naturels qui devraient exister entre les élèves comme entre eux et les maîtres… Il ne peut y avoir aucune solidarité acceptée dans une école où le maître n’est qu’un caporal ; il ne peut y avoir aucune coopération possible dans une école où les élèves pratiquent quotidiennement le « chacun pour soi »1.

    La création, dans les premières

    années du XXème siècle, de l’Office Central de la Coopération à l’École, est le fruit de la volonté de quelques membres de l’Éducation Nationale et de militants de la coopération adulte convaincus de la nécessité de mettre en place, dès l’école primaire, une éducation aux principes et aux valeurs de la coopération : « Si l’école primaire pouvait donner aux enfants les connaissances et les sentiments qui les rendent, plus tard, aptes à l’Association, elle ferait une grande chose»2 écrivait Charles Gide, titulaire de la chaire d’enseignement de la Coopération, au Collège de France.

    L’autre motif qui amena, le 22

    décembre 1929, sous la Présidence d’Honneur de Ferdinand Buisson, Charles Gide et Albert Thomas, la création de l’OCCE, était la nécessité d’organiser, en les fédérant, les coopératives scolaires, structures associatives regroupant les élèves, les anciens élèves, les parents… dont l’objectif était de se procurer les ressources nécessaires pour améliorer le fonctionnement matériel de l’École et rendre l’enseignement plus actif.

    C’est pour cette double raison que,

    depuis leurs premiers statuts (et, plus précisément encore, depuis la circulaire de février 1948), les coopératives

    scolaires sont définies comme des «sociétés d’élèves gérées par eux avec l’aide des adultes»3 et qu’elles se sont révélées, ainsi que le précise le Ministère de l’Éducation Nationale, «comme d’incomparables moyens d’éducation à la citoyenneté»4.

    De par ses origines, donc, et

    grâce aux apports de différents pédagogues qui sont venus, par la suite, enrichir et faire évoluer sa doc t r i ne , l ’OCCE m i l i t e pou r l’enseignement des valeurs et des principes mutualistes et coopératifs portés par les acteurs de l’économie sociale (coopératives, mutuelles, associations).

    Ancrée dans la vie des établissements

    scolaires, la Coopération à l’École vise la formation de citoyens autonomes, solidaires et responsables et la construction d’une société plus humaine, plus solidaire.

    Mais les valeurs pour se construire

    ne peuvent se satisfaire de discours moralisateurs et d’injonctions. Elles exigent une pratique pédagogique volontairement émancipatrice.

    Pour « s’instituer », elles doivent se

    traduire en actes, se trouver au centre du projet de la vie de la classe ou de l’établissement et faire l’objet d’appren-tissages spécifiques.

    La Coopération à l’École envisage

    un autre statut de l’apprenant, d’autres relations entre les partenaires de la communauté éducative, une autre posture professionnelle.

    Autant d’éléments inscrits dans la Charte de la Coopération à l’École.

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    Le Groupement National de la Coopération est la voix de la coopération. Il en assure la promotion en communiquant sur toute la diversité et la richesse du

    monde coopératif. Il offre un lieu de rencontre aux différents mouvements coopératifs, se faisant le

    relais de la réflexion menée en son sein. Il représente la coopération française, défend les intérêts communs à ses

    composantes sur le plan national et international. Il œuvre pour que les pouvoirs publics dotent le secteur coopératif des outils

    juridiques et financiers adéquats et lui ouvrent les opportunités d'activité qu'il est en droit d'attendre

    L'entreprise coopérative, l'autre esprit d'entreprise Les coopératives sont présentes, dans la vie de tous les jours, dans tous les secteurs

    d'activité : l'agriculture, l'artisanat, la pêche artisanale ou industrielle, le commerce, l'éducation, l'immobilier, les services, les transports, la banque et la finance.

    Quelle qu'en soit la forme : coopérative d'entreprises, coopérative d'usagers, coopérative de consommateurs, coopérative d'artisans, coopérative de salariés, les coopératives participent à la pluralité de l'offre économique et au bon fonctionnement de la concurrence.

    Solidarité, indépendance, transparence, démocratie, proximité, respect des personnes, les entreprises coopératives reposent sur un système de valeurs et s'appuient sur la force de réseaux régionaux et nationaux. Ces valeurs communes à l'économie sociale sont des facteurs de dynamisme et, donc, de réussite économique.

    Les coopératives, à l'écoute de la société Les coopératives répondent aux nouveaux besoins qui émergent. Naissent actuellement de nouvelles coopératives que l'on appelle des sociétés

    coopératives d'intérêt collectif (SCIC), qui rassemblent, souvent en lien avec les collectivités locales, des salariés, des usagers, des bénévoles et des structures financières publiques ou coopératives, pour organiser et produire des services bien adaptés aux

    Une coopérative est une société rassemblant des personnes qui ont un projet commun d'entreprise, et respectent quatre grands principes :

    Démocratie : Les sociétaires des entreprises coopératives participent à la prise de

    décision selon le principe " une personne = une voix ", quel que soit le capital apporté, favorisant l'indépendance financière de l'entreprise.

    Solidarité : S'organiser en entreprise coopérative, c'est associer, dans une dynamique de groupe, des salariés, des entrepreneurs, des ménages, des fournisseurs, des sociétaires-clients qui mettent en commun leurs moyens, s'obligent les uns les autres, pour être plus forts ensemble et faire de meilleurs produits ou services.

    Equité : Les membres des entreprises coopératives reçoivent de la coopérative une juste rémunération liée aux activités qu'ils apportent, et non en fonction du capital, comme dans les sociétés classiques.

    Proximité : Par l'origine de leurs ressources financières, par leur capacité d'action locale et leur ancrage sur le territoire, les entreprises coopératives contribuent à faire obstacle aux délocalisations et à leurs conséquences en termes d'emploi et d'activité.

  • Coopérer pour réussir

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    activités de proximité et d'utilité sociale (services à la personne, protection de l'environnement, etc.).

    Des coopératives d'activités et d'emploi voient le jour, partout en France, pour accompagner les créateurs d'entreprises.

    Les coopératives agricoles, qui sont à la fois au cœur des marchés de l'agroalimen-taire et au cœur des territoires, ont créé des labels et des normes pour garantir la traçabilité et la qualité de leurs produits et de leurs services. Par la relation spécifique entretenue avec les agriculteurs, elles ont naturellement vocation à développer la démarche d'une agriculture raisonnée.

    Grâce aux coopératives HLM, les ménages sont accompagnés et relogés s'ils doivent abandonner l'acquisition de leur habitat. Celles-ci développent, depuis plusieurs années, une accession sociale à la propriété, " sécurisée ".

    Tous les groupes bancaires coopératifs suscitent et soutiennent les initiatives individuelles et associatives de lutte contre les exclusions et pour l'emploi, ou de valorisation du patrimoine. Fortement enracinés dans des territoires, ils sont impliqués dans des actions concrètes de soutien à la vie locale dans ses aspects économiques, sociaux et culturels. Ces réseaux mettent en œuvre des actions et des outils innovants pour les structures d'insertion par l'économique.

    Quand l'économie et la finance spéculatives tendent à dominer le monde, quand les entreprises multinationales gèrent avec un seul objectif : le meilleur retour sur investissement dans les délais les plus courts, et quand, dans le même temps, des milliers de voix s'élèvent pour construire un monde solidaire qui s'appuie sur des principes démocratiques et d'équité pour conjuguer l'économique et le social, oui, les coopératives sont, plus que jamais, d'actualité.

    Pour en savoir plus sur le GNC, visitez le site : www.entreprises.coop

    En France : 21 000 entreprises coopératives 700 000 salariés 105,19 Mds d'euros (690 Mds de FRF) de chiffre d'affaires

    1 025,53 Mds d'euros (6 727 Mds de FRF) au bilan des banques coopératives. En Europe : 288 000 entreprises coopératives,

    présentes dans la quasi-totalité des pays 5 millions d'emplois. Dans le monde :

    les moyens d'existence de 3 milliards de personnes (soit la moitié de la population mondiale) dépendent d'entreprises coopératives.

  • Coopérer pour réussir

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    Les valeurs dominantes de la société divorcent des valeurs de l’économie dominante. Les premières rejoignent plus que jamais la devise de la république : liberté, égalité,

    fraternité ; les secondes, au contraire, s’ancrent dans les inégalités, les exclusions et la concur-rence jusqu’au conflit.

    La société ne dément pas la nécessité de l’efficacité, mais aspire à plus de justice et de soli-

    darité dans l’économie. Cette situation peut-elle perdurer ? Les hommes et les femmes peuvent-ils durablement se

    motiver à travailler dans des organisations dont les finalités et le fonctionnement sont en contradic-tion avec les valeurs qu’ils défendent dans la vie quotidienne, en famille, à l’école, dans leur village, leur quartier, leurs associations ?

    On peut en douter : l’aggravation, à l’échelle mondiale, de la malnutrition et des maladies

    endémiques d’une part, l’apparition de nouvelles maladies professionnelles, liées directement ou indirectement au travail et à ses conséquences humaines et écologiques d’autre part, témoignent de l’accroissement des conséquences néfastes d’une économie livrée à elle-même.

    Dans ce contexte, deux horizons semblent se dessiner : soit les valeurs de l’économie ultra

    libérale continuent leur extension et asservissent toujours plus largement les activités sociales au règne du profit, soit, au contraire, la société se donne les moyens de limiter cette extension et tente d’élargir à l’économie les valeurs démocratiques.

    Or, l’élargissement des valeurs de la République démocratique à l’économie est précisément

    le projet du mouvement coopératif. Né il y a un siècle et demi, en réaction à la violence de l’expansion du capitalisme, le mou-

    vement coopératif s’est développé dans tous les secteurs de la vie économique : agriculture, pro-duction, consommation, épargne et crédit.

    Une coopérative est une association de personnes partageant des valeurs, des besoins

    et un projet communs, personnes qui se dotent de moyens économiques pour répondre à leurs be-soins, généralement en matière de consommation (ou d’approvisionnement), de production ou de commercialisation. L’association coopérative fonctionne selon les principes suivants :

    • l’engagement volontaire qui n’est autre que la traduction du principe républicain de la li-

    berté ; • le principe : « Une personne, Une voix », qui reprend la valeur républicaine de l’égalité ; • la solidarité, qui est l’équivalent de la fraternité dans la devise de la République, s’ex-

    prime dans l’impartageabilité des réserves. Les coopératives se spécifient par ce qu’on appelle la double qualité : les bénéficiaires

    de l’activité de l’entreprise coopérative sont, également, les membres de l’association coopérative. Les coopérateurs sont, ainsi, des « associés-usagers ».

  • Coopérer pour réussir

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    La plus récente forme a deux années d’existence : la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) est une coopérative de production qui peut associer des salariés, des usagers, des collectivités locales, des associations. Reconnue comme servant l’intérêt général, elle peut, à la fois, se situer sur un marché économique, et bénéficier d’aides publiques.

    Les coopératives françaises emploient environ 700 000 personnes. Elles proposent généralement des produits originaux, qui témoignent de leur spécificité. Elles génèrent des innovations sociales et économiques originales, simplement par le fait qu’elles partagent les mêmes valeurs que la société : elles renforcent les liens sociaux, s’appuient sur la population locale, soutiennent le développement local, ne sont pas délocalisables, suscitent de nouveaux échanges entre producteurs et consommateurs, développent la solidarité avec les pays du Sud…

    Tout comme dans la République représentative, les principes démocratiques sont

    difficiles à mettre en œuvre, plus encore dans un contexte économique dominé par des valeurs contraires.

    Agissant au cœur même de l’économie, les coopératives sont soumises à des règles

    imposées par l’économie dominante. De ce fait, elles doivent -sous peine d’être menacées de disparaître- également proposer aux consommateurs des produits concurrentiels comparables ou identiques à ceux des entreprises classiques, ce qui nuit souvent à leur identification.

    La finalité et le fonctionnement interne des coopératives n’en restent pas moins

    différents et leur capital n’est pas placé en bourse ou entre les mains de personnes privées : il appartient aux membres qui sont, en règle générale, les clients ou les salariés des coopératives… et il est indivisible !

    Lorsqu’un créateur d’entreprise choisit ses statuts juridiques, il a, ainsi, toujours le

    choix de créer :

    • soit une société de capitaux dont la finalité est de rémunérer ces capitaux et au sein de laquelle le partage du pouvoir s’effectue selon la propriété du capital ;

    • soit un groupement de personnes, dont la finalité est de répondre à leurs besoins

    communs et au sein duquel le pouvoir s’effectue selon le principe : « Une personne, Une voix ».

    Il ne s’agit pas de dire que les coopératives respectent toutes, à la lettre, tous les

    principes qui ont inspiré leur création. La réalité est autrement plus complexe et, à l’instar de la vie politique, on peut observer une multitude de situations et de formes d’exercices du pouvoir démocratique dans le monde de la coopération.

    Il s’agit seulement d’affirmer l’existence d’entreprises qui, dans le droit et, autant que

    faire se peut, dans leurs pratiques, respectent des valeurs qui ne contredisent pas les valeurs fondatrices de la vie en société.

    La coopérative est, ainsi, un lieu où les enfants peuvent poursuivre leur leçon

    d’éducation civique et observer les valeurs républicaines dans le cadre de la vie économique.

    Jean-François DRAPERI

    Maître de Conférences au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)

    Directeur scientifique de l’Institut d’Économie Sociale (IES)

  • Coopérer pour réussir

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    Domaine d’apprentissage : Lettres

    Niveau Collège : Tous niveaux

    Objectif : Décider de se lancer ou non dans l’écriture d’un roman.

    Compétences transversales : argumenter, travailler en groupes hétérogènes.

    Compétences coopératives : estime de soi et des autres, écoute, négociations, travail en groupe.

    Mode de fonctionnement coopératif et techniques proposées : travail en groupes éclatés.

    Site d’accueil : CDI ou salle de classe.

    Lanceur : Les élèves d’une classe vont se détermi-ner sur le lancement de l'écriture d’un roman à partir : ♦ de la consultation de romans déjà édités (valise

    ETAMINE) ♦ du visionnement d’une vidéo où des élèves

    racontent leur aventure de jeunes romanciers.

    Contexte éducatif : En début d’année scolaire, des élèves de la classe sont réunis au CDI par équipes de 3 ou 4, autour de tables où sont disposés des livres réalisés par leurs pairs. Ces ouvrages ont participé au festival ETAMINE des jeunes auteurs et circulent dans une «valise » (à demander à la fédération OCCE).

    1 . Le professeur ♦ définit la nature des ouvrages que les élèves ont

    devant eux, ♦ précise l’objectif à long terme : relever le défi de

    l’écriture collective d’un roman, ♦ précise l’objectif à court terme : en une vingtaine

    de minutes, consulter les petits livres disposés devant eux et réaliser, dans chaque équipe, une fiche d’observations ou de questions à présenter à la classe.

    Cela permet aux élèves d'avoir une représentation mentale du "chantier" à mettre en œuvre pour qu'ils puissent s'approprier le projet. Les jeunes prennent également conscience, lors de cette phase, que la forme même de l'objet "livre" contribue à valoriser l'écriture. 2 . Les fiches d'équipe étant réalisées, l'animateur de séance invite les équipes à communiquer ses observations ou ses questions au groupe classe. Les groupes se confrontent donc à la difficulté de la présentation orale de leur travail. La prise de notes permet de différer les réactions. Les interventions qui suivront seront donc élaborées à partir d'éléments partagés par tous. 3 . A la fin de la présentation des travaux des groupes, l'animateur invite chacun à réagir sur les présentations. Cela permet de mesurer l'efficacité d'une prise de parole différée et ordonnée. 4 . Le professeur demande aux élèves de se déterminer sur un projet d’écriture collective. Le groupe détermine s'il souhaite ou non se lancer dans le projet d'écrire un roman sur la base de ce qui a été vu et observé. L'adulte répond là à des questions "techniques", prend le statut de conseiller, ce qui permet à l'élève de ne pas se situer dans une relation conflictuelle. 5 . Si les élèves s'engagent dans le projet, le professeur peut montrer un document vidéo où des élèves ont expliqué au public d’un festival « Etamine » comment

    ils ont travaillé en équipe et ce que cela leur a apporté. Le témoignage des pairs est important pour évaluer la faisabilité du projet. 6 . Mise en place du même protocole pour la prise de notes et les questions à propos du document visionné. 7 . Si le choix d'écriture collective d'un roman est confirmé, le professeur indique que, pour la semaine suivante, chacun aura à présenter à son équipe un projet de début de roman. A partir des 3 ou 4 projets, l’équipe constituera un seul texte d’ouverture, à lire la semaine après à la classe. La proposition du groupe s'enrichira d'autant plus que les élèves fourniront un travail coopératif. 8 . Une grille d’écriture est donnée à chaque élève, elle lui permettra de vérifier qu’il a bien associé à l’action des éléments de décors ou d’attitudes de personnages. Pour une meilleure compréhension, une analyse de séquence initiale de film sera faite pour montrer tout ce qui est nécessité par un lancement de récit (qu’il soit oral, écrit ou filmé). Il est important que le futur écrivain se rende compte que ce qu’il écrit doit générer des images dans la tête de son lecteur. Travailler sur la combinatoire de l’écrit et de l’image, ou sur la complémentarité, permet à l’élève de se fixer des repères sensibles (des cadrages différents, des suggestions de lumière, de froid, de chaud, de mouvements, d’émotions etc.).

    Remarques :

    ♦ Plusieurs espaces du collège ou du lycée peuvent être requis : l’espace des cours, 1 à 2 H /semaine, l’espace itinéraire de découverte ou son équivalent lycéen, le club écriture du Foyer socio éducatif (ou coopératif). Parfois, une autre classe (dans le cadre d’une correspondance, par exemple, peut être l’élément déclencheur ), soit comme lectrice, soit en demandant une suite.

    ♦ Cette fiche est suivie de deux autres, téléchargea-

    bles sur le site http://www.semaine.coop : Séquence 2 - écriture individuelle hors des cours ; Séquence 3 - écriture d’un texte d’équipe à partir des 3 ou 4 propositions des membres de l’équipe.

    Séquence 1 : Lancement du projet

  • Coopérer pour réussir

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    Domaine d’apprentissage : Lettres

    Niveaux Collège : Sixième - cinquième

    Objectifs : Écrire coopérativement la suite ou la fin d'un roman.

    Compétences transversales : argumenter, oraliser, présenter le fruit d'un travail, travailler en groupes hétérogènes.

    Compétences coopératives : estime de soi et des autres, écoute, négociations, travail en groupe.

    Mode de fonctionnement coopératif et techni-ques proposées : travail en groupes éclatés.

    Cette séquence s'inscrit à la suite d'un travail préparatoire téléchargeable sur le site http://www.semaine.coop

    Situation problème : 3 à 4 élèves d’un atelier doivent réaliser un texte collectif à partir des 3 ou 4 textes individuels écrits à la maison pour une suite de roman collectif.

    Les élèves ont devant eux le projet de suite de roman, pour que le professeur vérifie la réalisation du travail.

    1. Les élèves sont placés par quatre (voir la

    fiche modalités de constitution des groupes). Ces groupes ont pour objectif de faciliter les échanges productifs entre pairs.

    2. Chacun lit silencieusement les textes de

    ses trois camarades, en corrigeant rapidement les erreurs identifiées, et en soulignant ce qui lui paraît intéressant (du point de vue de l'habileté du récit ou des idées permettant de le faire avancer). Pendant cette phase, les élèves échangent à voix basse. Ils mobilisent leur capacité à repérer les erreurs et à répondre aux attentes d'écriture énoncées auparavant (cohérence et richesse narrative référée à une grille d'écriture). Cela permet aussi de dépénaliser l'erreur, de lui donner un statut d'outil.

    3. Ils se concertent en petit groupe pour

    déterminer le texte qui leur paraît le mieux convenir pour être choisi, comme suite du roman, par le groupe classe, après améliorations. Ils proposent également les améliorations à inclure au texte. Cela permet d'évaluer la cohérence narrative (à partir de critères objectifs déterminés, et à partir de critères affectifs) et la richesse descriptive (en utilisant une grille d’écriture inter langages, texte / image ; en appréciant la qualité syntaxique et lexicale).

    4. Le groupe classe choisit les idées pour

    l'avancement du projet, détermine les grandes lignes des éléments à prendre en compte pour la suite du récit. L'objectif est de mutualiser les compétences au service du projet du groupe classe. L'écriture par le groupe diminue la vulnérabilité des membres du groupe.

    5 . Ils intègrent dans le texte "élu", si c’est faisable, ce qu’ils ont repéré d’intéressant dans les autres projets.

    6. Par groupe, les élèves peaufinent le texte qu'ils souhaitent présenter au groupe classe pendant les heures scolaires libres. Cela montre aux élèves la nécessaire implication pour mener à bien le projet.

    Remarques et réflexions : Une simple règle du jeu - « le rédacteur ne peut pas être plus de deux fois le même » - permet à tous de pouvoir prendre une place vraie dans le projet. Les situations d’apprentissage variées (analytiques - quand il s’agit de confronter le texte à une grille d’écriture, de production écrite, de lecture silencieuse, d’énonciation orale expressive, d’argumentation, d’expression artistique, de gestion de la parole, de gestion des tâches, de communication, de manipulation technique)

    permettent de trouver de nouveaux souffles dans cette activité longue.

    Chacun peut aussi y trouver sa place, et y trouver une réelle

    valorisation, la contribution de chacun pouvant vite s'avérer indispensable.

  • Coopérer pour réussir

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    Le travail de groupe, dans les différents champs disciplinaires, est un des éléments de base des activités coopératives. Comme tout outil, il doit faire l'objet d'un apprentissage. Aborder la coopération par ce moyen est un levier fort intéressant, qui permet de faire entrer les élèves dans la métacognition (réfléchir sur les façons d'apprendre et les moyens d'apprentissage). Ils sont placés dans une dimension sécurisante qui leur offre une maîtrise de leurs actes (de réflexion, de production, d'actions), dans un cadre connu (la classe, le foyer, le groupe de projet…), dans un but énoncé (le sujet des travaux de l'ensemble des groupes). De nombreux problèmes semblent surgir quand on veut mettre les élèves en travail de groupe : idée de perdre du temps, niveau sonore, constitution des groupes, occupation de l'espace, prévision des activités, évaluation des travaux… Cette fiche « outil » vise à donner des pistes de réponses aux questions que peut se poser un enseignant qui souhaite faire travailler les élèves sous cette forme. Des fiches plus directement liées à des productions se trouvent sur le site : www.semaine.coop

    Comment observer et/ou évaluer le fonctionnement d'un groupe de travail ?

    Voir la fiche outil : "Observation d'un groupe de travail", sur le site http://www.semaine.coop

    Quels rôles attribuer

    à chacun des membres du groupe ?

    Dans chaque groupe, chaque élève a la responsa-bilité d’une tâche (ou plusieurs selon le nombre d’élèves) nécessaire au bon fonctionnement du groupe. Le gérant du volume et du sujet : il a le droit de s'adresser aux autres groupes pour leur demander plus de calme. Il relance les débats. Le secrétaire : il prend des notes sur le sujet, gère l'écrit produit par le groupe, et présente les travaux du groupe lors de la synthèse. Le gardien du matériel : il gère tout l'aspect matériel ; c'est lui qui se déplace pour aller chercher, ramener, compléter le matériel néces-saire au cours de l'activité. L'objectif du regroupement étant de faire travail-ler ensemble les jeunes d'un groupe, il faut limiter les déplacements. C'est pourquoi la présence d'un "gardien du matériel" est importante. L'animateur : il distribue la parole, surveille le temps, relance et recentre l’activité en reformu-lant (par exemple) ce que les autres ont dit.

    Le rapporteur : celui ou celle qui expliquera, lors de la synthèse, au groupe classe, les démarches et les résultats des travaux du groupe.

    Comment gérer le niveau sonore ? Voir l’attribution des rôles (le gérant du volume et du sujet). Quand un groupe estime ne plus pouvoir travailler efficacement, il utilise un signal sonore défini avant le début de la séance (clochette, par exemple). Il justifie alors sa demande de silence auprès des autres.

    Comment répartir les élèves dans les groupes ?

    Se reporter au tableau ci-contre : « Les critères de constitution des groupes ».

    Comment aménager l'espace ?

    Pour travailler en petit groupe, l'idéal est de pouvoir placer les jeunes autour d'une table. Il ne faut pas qu'ils soient trop éloignés les uns des autres, mais pas non plus trop "tassés". On peut faire travailler quatre élèves sur trois places, mais difficilement trois élèves sur deux places… Chaque groupe doit disposer de "son espace", qu'il peut identifier. Pour autant, les groupes ne doivent pas être "propriétaires" de leur espace : un élève d'un autre groupe peut passer à proximité sans être ou se sentir agressé.

    Domaines d’apprentissage : tous domaines Niveaux : tous niveaux Compétences transversales : écouter, s'informer, argumenter.

    Compétences coopératives : rendre compte, confronter des opinions ou des savoirs différents. Mode de fonctionnement coopératif et techniques proposées : dispositifs permettant l'échange des paroles, des savoirs et des idées.

  • Coopérer pour réussir

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    Efficacité du dispositif : apprendre à perdre du temps

    Plutôt qu'une perte de temps, il s'agit là d'un investissement de temps. En effet, pour le groupe d'élèves qui doit produire un travail, les contributions de chacun sont indispensables. Tous les élèves sont donc acteurs et producteurs de savoirs, et aucun ne peut rester tout à fait en dehors des activités sans mettre en danger la production du groupe.

    Constituer les groupes

    L’enseignant constitue des groupes de travail en fonction d’objectifs, eux-mêmes soumis à un type particulier de production. De cette façon, il peut constituer : ♦ des groupes permanents (mise en place rapide, les

    élèves se connaissent bien, il existe une mémoire de référence commune, des habitudes de travail) qui sont très vite opérationnels ;

    ♦ des groupes temporaires dont la composition change à chaque activité. Ce type de constitution peut améliorer les relations sociales dans la classe ;

    ♦ des groupes périodiques, constitués pour une période de 6 à 7 semaines, selon les contenus et l’échéancier du projet.

    Valider le travail…

    Le résultat du travail fourni par le groupe pourra être validé selon plusieurs critères : les compétences disciplinaires, qui sont propres à chaque champs étudié, et les compétences méthodologiques et coopératives.

    Compétences coopératives et méthodologiques

    Pour évaluer les compétences méthodologiques et coopératives, on peut élaborer des grilles d'analyse à remplir en deux temps : une première grille est complétée par chaque élève, individuel-lement (cette grille sera conservée par l'élève, et lui permettra, en fin de projet, de noter les évolutions). Ensuite, et la discussion portera alors exclusivement sur les compétences ciblées, une seconde grille sera complétée en autoévaluation par chaque groupe (ces fiches pourront être collectées dans un dossier de la classe, et constitueront l'évaluation globale, pour la classe, des compétences méthodologiques et coopérati-ves visées). Cela amène les élèves à réfléchir sur les processus qu'ils ont mis en œuvre, ou non, pour travailler ensemble. Cette phase permet de nombreux échanges entre pairs, et favorise grandement une analyse des pratiques. On est alors dans la métacognition, et les bénéfices de la démarche ne sont pas limités au seul champs disciplinaire qui aura servi de support à l'activité. Lors de la synthèse collective des travaux des groupes, on peut valider les productions, mais aussi demander à des rapporteurs de rendre compte des points forts et des difficultés rencontrées. Il y a alors élargissement des regards portés sur le travail des groupes.

    Les différen

    ts critères de con

    stitution

    des g

    roup

    es

    Critères de formation Motivations Avantages / Inconvénients

    L’amitié Réunir des membres partageant des intérêts communs sur le plan social.

    Cohérence du groupe. Bon fonctionnement. Risque d’exclusion de certains élèves.

    L’intérêt Réunir des membres partageant des intérêts communs sur le plan scolaire.

    Permet de faire étudier des sujets qui ne concernent pas toute la classe.

    La proximité

    Rapidité de constitution des groupes.

    Tous les élèves sont intégrés. Hétérogénéité des groupes. Activité de courte durée : remue-méninges, révisions…

    Le hasard

    Permettre aux élèves de découvrir d’autres camarades sur des activités ponctuelles.

    Les membres ne se choisissent pas ; il n’y a donc pas d’exclu. Activités de courte durée : remue-méninges, révisions…

    L’hétérogénéité La diversité des compéten-ces

    Apprendre à travailler avec d’autres.

    Entraide, aide. Intégration de la tolérance.

    L’hétérogénéité La diversité des statuts

    Changer les représentations concernant le « statut » des élèves. Permettre à chacun de participer en apportant ses compétences.

    Si la tâche est complexe, l’hétérogénéité permet des approches différentes. Une trop grande hétérogénéité de compétences, dans un groupe, peut occasionner un sous-groupe d’élèves « compétents ».

    L’homogénéité

    L’homogénéité des

    compétences

    Regrouper des élèves ayant des « besoins » communs.

    Approfondir un domaine spécifique. Créer des « ségrégations ». Réduire les attentes à l’égard des groupes faibles.

  • Coopérer pour réussir

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    Techniques et thèmes pour favoriser les échanges…

    Les techniques proposées ci-dessous permettent de favoriser les échanges. Ce ne sont que des techni-ques. On peut, bien sûr, pratiquer plusieurs fois une même technique afin que chacun puisse expérimen-ter et se sentir à l'aise dans plusieurs rôles. Chaque dispositif doit donner lieu, après la phase de discussions, à une analyse des pratiques mises en jeu. L'analyse doit se faire par les élèves, avec l'aide du regard et des apports de l'adulte. La désignation préalable d'observateurs peut être bénéfique, et permettre aux élèves de mener, entre pairs, l'analyse de la réunion. Ces observateurs seront eux-mêmes animateurs de la seconde partie de la réunion. On place alors les élèves dans une position de vivre ou de découvrir la métacognition, élément-clé de la démarche des apprentissages actifs.

    La technique du tour de table

    Elle permet de recueillir l'avis de tous. Elle nécessite l'écoute de tous, et le respect de la parole de chacun, d'un bout à l'autre du tour.

    Le temps nécessaire est dépendant du

    nombre de participants. On peut être amené à limiter le temps de

    parole de chacun. Il faut accepter que des élèves n'aient pas

    d'opinion sur le sujet, mais pas que des blocages "de fait" soient mis en place par des pressions, ouvertes ou non. Les sujets abordés doivent donc être assez généraux pour que chacun se sente le droit d'intervenir sans craindre une opinion opposée aux autres.

    La technique de l'interview

    Le groupe est scindé en sous-groupes de trois ou quatre personnes.

    Chaque personne, dans chaque groupe,

    devra présenter le point de vue d'une autre personne. Celui dont l'opinion est exposée peut, ou non, compléter ce qui est dit, selon la règle établie avant "l'éclatement du grand groupe".

    Après les échanges, on procède à un tour

    de table général. Le dispositif de l'interview permet de

    recueillir l'opinion de tous, même des élèves timides qui ne s'exprimeraient pas en grand groupe.

    Les "groupes répartis"

    Le groupe est réparti en sous-groupes de six ou sept personnes. Deux personnes par sous-groupe sont désignées comme rapporteurs du groupe.

    Après les débats internes au sous-groupe, les rapporteurs se réunissent autour d'une table, les autres membres étant répartis en un "deuxième cercle".

    Le débat est relancé par un animateur (extérieur à tous les groupes), et les rapporteurs doivent porter la parole de leur groupe.

    Le panel Cinq ou six personnes constituent le "panel", et s'asseyent autour de la table des débats, sous la présidence d'un animateur. Les autres personnes étant réparties autour et forment "l'auditoire".

    L'animateur expose le thème du débat, et engage les discussions au sein du panel.

    L'auditoire doit rester silencieux. Ses membres peuvent poser des questions ou exprimer des opinions sur des papiers qui sont remis à l'animateur. Celui-ci propose alors, après une analyse, les messages de l'auditoire à soumettre à la discussion du panel.

    Les membres du panel interviennent sur les points proposés par l'animateur (et, donc, l'auditoire).

  • Coopérer pour réussir

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    La "technique flash"

    Cette technique permet d'aborder des thèmes vastes, en ayant partagé le thème général en sous-thèmes (autant que de groupes à constituer). Pour chaque phase de réflexion, le temps imparti est le même (par exemple, de 6 à 8 minutes).

    Un secrétariat général est constitué. Deux ou trois personnes le constituent, qui sont "isolées" des autres sous-groupes. Chaque sous-groupe va traiter, en un temps

    nécessairement limité, un aspect du

    problème. Le sous-groupe doit, au bout du temps imparti, avoir rédigé un "télégramme décisionnel" sur le thème traité. Ce "télégramme" est amené au secrétariat général, qui va établir des rubriques qui permettront un classement de l'ensemble des messages.

    Les sous-groupes doivent traiter tous les sous thèmes.

    A la fin de la séquence, le secrétariat général présente le panneau de synthèse permettant de conclure sur une décision, ou une suite à donner.

    Voici quelques thèmes de débats, qui peuvent être le support à différentes activités autour de l'ani-mation de réunions et de la prise de parole. Selon le niveau des élèves, on pourra proposer un thème ou un autre, le reformuler, proposer des documents à étudier avant la réunion, etc.

    ♦ Être une grande personne, c'est… ♦ Peut-on être à la fois juste et injuste ? ♦ Être libre, ça veut dire… ♦ Peut-on être libre sans respecter les lois ? ♦ Que veut dire : "être bête" ? ♦ A quoi servent les mots ? Les mots peuvent-ils être des armes, des calmants ? ♦ Peut-on apprendre à être méchant ? ♦ Pour moi, le respect, c'est… ♦ Peut-on ne jamais se mettre en colère ? ♦ Vaut-il mieux privilégier le travail ou la réussite ? ♦ A quoi sert une assurance dans le collège ? ♦ Quels sont les rôles des délégués de classe ? ♦ Pourquoi y a-t-il des délégués des élèves au Conseil d'Administration ? ♦ Que faut-il pour élaborer un projet commun dans la classe ?

  • Coopérer pour réussir

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    NON OUI

    Le compte-rendu de la précédente réunion a-t-il été approuvé ?

    Un ordre du jour était-il établi ?

    L'ordre du jour a-t-il été respecté ?

    La réunion a-t-elle commencé à l'heure prévue ?

    Une durée totale de la réunion était-elle annoncée ?

    La durée prévue de la réunion a-t-elle été respectée ? Était-elle adaptée ?

    Une durée pour chaque point à l'ordre du jour était-elle prévue ?

    La durée pour chaque point était-elle adaptée ?

    Les conditions matérielles étaient-elles satisfaisantes ?

    Les documents ont-ils été communiqués avant la réunion ?

    Les documents à présenter étaient-ils préparés avant la réunion ?

    Les sources des documents étaient-elles citées ou mentionnées ?

    Les rôles clés (voir fiche "Le Conseil de Coopérative de classe") ont-ils été attribués ?

    Tous les points à l'ordre du jour ont-ils été traités ?

    Pour chaque point, tous les participants qui le souhaitaient ont-ils pu s'ex-primer ?

    Les échanges ont-ils porté sur un seul sujet à la fois ?

    Y a-t-il eu reformulation des idées émises et discutées avant les prises de décisions ?

    A-t-on abouti à des conclusions et/ou des décisions pour chaque point abordé ?

    La réunion a-t-elle été évaluée par les participants ?

    La réunion a-t-elle été utile ?

    La date de la prochaine réunion est-elle fixée ?

    L'ordre du jour de la prochaine réunion est-il établi ?

    L'évaluation générale de la réunion peut se faire par la synthèse d'un document similaire remis aux participants, à compléter en cinq minutes à la fin de la réunion.

    Cette synthèse peut permettre aux animateurs de mettre l'accent sur les aspects à améliorer dans la conduite de réunion. C'est un outil de travail qui permet à chacun de prendre conscience des difficultés et des atouts existants pour le groupe et sa gestion.

    Pour travailler la gestion des réunions, on peut s'attacher à un pôle particulier de la grille, et/ou demander à un observateur de focaliser son attention sur un ou deux points spécifiques. Dans ce cas, l'observateur ne participe pas aux débats.

    EVALUATION D’UNE REUNION

  • Coopérer pour réussir

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    Lors d'une première séquence, j'utilise une vidéo de l'IREM de Toulouse* ("Les comptes de Bastet" - 18 min, qui ra-conte à un enfant de 9 ans l'aventure de Champollion et du papyrus du scribe Ahmès. Dans ce document est recons-truit le procédé des Egyptiens pour remplir leur table de 2/n = 1/? + 1/?. L’activité devient un jeu émulatif à travers la construction d'exemples dans la classe. Dans la séquence ci-dessous, un exemple particulier est traité (2/5 = 1/3 + 1/15). NB : L'étude « approfondie » de l'addition de fractions ayant des dénominateurs différents non multiples relève de la classe de 4e, mais la construction de cette notion gagne à être abordée, sous différents angles, au cours de toute la scolarité au Collège. La séquence proposée ci-dessous peut donc être proposée à différents moments de la scolarité au Collège.

    Ajouter des fractions

    La situation-problème (2/5 = 1/3 + ?) est proposée au tableau par l’enseignant. Elle s’inscrit dans la problématique de la numération, de la mesure, dans le va-et-vient entre nombre et grandeur, entre arithmétique et géométrie, pour ce qui est des mathématiques. Les élèves se représentent les fractions sous forme de barrettes, de carrés ou de parts de cercle. Elle s'inscrit également dans la problématique d'un travail pluridisciplinaire.

    Un film de 18 min produit par l’IREM de Toulouse : « Les comptes de Bastet » racontant l’aventure hiéroglyphique et les inventions mathématiques des Egyptiens est présenté à la classe. Auparavant, avait été effectué un travail de recherche sur la numération, par groupe, dans la classe, en relation avec le CDI. La numération égyptienne est toujours une des favo-rites des élèves. La situation proposée (2/5 = 1/3 + ?) est directement issue du film. Les Egyptiens se représentaient les quantièmes (1/2 ; 1/3 ; ¼ ; 1/6 ; et…) par des parts de barrettes en formes de carrés.

    Outil : le débat scientifique.

    Une question est posée : 2/5 = 1/3 + ?

    Un temps de réflexion individuelle est donné, suivi d’une mise en commun au tableau. Les réponses proposées sont soumises au vote.

    Ici 2/5= 1/3 + ½ : C’est ce qu’un élève a proposé, il a cherché en numérateur ce qui donne 2 en somme ajoutée à 1, et ce qui donne 5, en dénominateur ajouté à 3. Trois réponses sont possibles : d’ac-cord, pas d’accord, ne sait pas. Le vote est inscrit au tableau. Les élèves sont assis en U.

    L’objectif est que l’élève passe de la ré-ponse statistiquement « naturelle » :

    2/5 = 1/3 + ½,

    à la réponse socio-construite (par le groupe-classe) de :

    2/5 = 1/3 + 1/15.

    * IREM de Toulouse : Université Paul Sabatier - 118 Route de Narbonne - 31062 TOULOUSE CEDEX—Tél. : 05.61.55.68.83. Il existe un IREM par Académie, Créteil et Versailles se décomposant en Paris Nord et Paris VII.

  • Coopérer pour réussir

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    Un seul élève parle à la fois, […]

    […] fort et de façon à être entendu de tous pour revendiquer sa réponse, poser des questions à celles et ceux qui ont répondu différemment. Les autres écoutent et ne peuvent prendre parti que publiquement, les débats privés sont interdits à ce stade. L’enseignant écoute et s’interdit même par des mimiques de prendre parti. C’est lui, en général, qui distribue la parole et note ou fait noter au tableau les éléments du débat. Un deuxième vote a ensuite lieu, et est de nouveau inscrit au tableau. Tout débat sera conclu par une phase d’institutionnalisation, souvent différée pour un travail de recherche par groupe. Les travaux des groupes font l’objet d’un affichage.

    L’élève qui propose une conjecture parle et agit à la première personne, il ne se réfère pas à un savoir officiel garantissant la véracité ou la pertinence de ce qu’il propose. La responsabilité scientifique d’accepter les conjectures, de les mettre à l’épreuve, d’en faire des théorèmes, de les rejeter incombe au groupe élèves + prof et non au prof seul. L’erreur est vécue comme une étape dans la construction du savoir. Dans cette activité, il arrive souvent en 6e et même au-delà que les hésitants finissent par adhérer à l’égalité fausse après des arguments géométriques proposés par d’autres. Le débat scientifique nécessite et fait travailler la règle de vie : « On ne se moque pas ». Le groupe est enrichi des chemins différents de chacun(e). Vient un moment où l’échange coopératif d’idées montre que la « vérité mathématique » (dans cet exemple) ne se négocie pas, elle ne résulte pas d’un rapport de force. Elle doit passer par une vérification qui est ici numérique et quantifiable :

    ♦ 1/3 (= 0,33) + ½ (= 0,50) ça fait 0,83 et pas 2/5 (0,2 X 2 = 0,4)

    ♦ en parts de barrettes, les carrés n’ont pas la même taille s’il s’agit de 1/5 ou de ½.

    Les élèves peuvent être associés à l’aventure scientifique, s’intéresser à la science et, individuellement et/ou collectivement, s’épanouir en tant que sujet effectuant des apprentissages.

    Le point de départ de la réflexion des élèves est pris en compte, ainsi que leur manière de rentrer dans la problématique, et le rythme de pensée de chacun. Le débat scientifique est une technique en vraie grandeur pour faire entrer l’élève dans une communauté scientifique, avec émission et résolution de conjectures, travail sur les définitions et les modes de preuves. Ceci participe de la construction d’une culture commune d'un groupe-classe et de l’auto-socio-construction des savoirs (c'est à plusieurs qu'on apprend tout seul).

    1/3 + 1/2 = 2/5 semble être un passage quasi-obligé dans la construction de ce que signifie une fraction, de la construction de ce qu’est un savoir mathé-matique. Celui-ci s'inscrit dans une histoire de l’humanité et du passage du mythe à une certaine forme de rationalité (ici, de l’histoire de l’œil d’Horus aux tables de sommes de fractions égyptiennes). Nous illustrons ainsi une remarque de Poincaré : « Le chemin le plus court entre deux vérités du monde mathématique passe par le monde imaginaire ». Il est risqué de vouloir faire l’impasse de cet imaginaire : c’est l’apprentissage coopératif qui permet de l’abandonner au profit du rationnel vérifié.

    Fiche initiée par Maryvonne Hallez. ICEM, Pédagogie Freinet.

  • Coopérer pour réussir

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    Les activités de recherche s’effectueront selon les cercles concentriques dont le centre est, bien évidemment, l’établissement. Elles sont toutes articulées selon le schéma suivant :

    Phase de préparation de l’enquête

    Présentation de l’activité :

    Domaine d’apprentissage : tous les champs disciplinaires (en particulier l’Éducation Civique et l’Éducation à la Citoyenneté, mais aussi l’Histoire ou la Géographie) peuvent être intéressés par la découverte du monde associatif. Niveau : préférentiellement 4è/3è et Lycée mais les fiches peuvent être exploitées par tous les niveaux. Objectifs :

    ♦ découvrir la richesse du mouvement associatif.

    ♦ valider, par la découverte du fonctionnement des associations, la réalité du mouvement coopératif scolaire.

    ♦ préparer la communauté scolaire pour le passage du foyer associatif au foyer coopératif, et en justifier les pratiques.

    Compétences disciplinaires : ce cycle de découverte est transdisciplinaire, il peut s’inscrire dans les parcours diversifiés ou dans l’Heure de Vie de Classe. Compétences transversales : les activités de recherches et de synthèses justifient de fédérer plusieurs disciplines, auxquelles on ne manquera pas d’associer les documentalistes et les CPE.

    Compétence coopérative : graduer l’initiative laissée aux élèves afin qu’ils redécouvrent, par le tâtonnement expérimental (au sens que lui donne le mouvement Freinet), la pertinence sur le foyer coopératif.

    Mode de fonctionnement :

    la classe est organisée en équipes de recherches ; dans chacune, un ou une secrétaire tient à jour un cahier des activités de recherche. Celui-ci s’enrichit au fur et à mesure de l’avancement des travaux. La pédagogie du projet : elle sera le fil conducteur de l’enseignant dans cette activité. Les élèves seront conduits à découvrir que le projet est un élément fédérateur et ô combien moteur de l’activité humaine. Matériel : aucun matériel particulier n'est requis. Durée : cette activité s’inscrirait logiquement sur un trimestre.

    Phase de mise en commun des données, et exploitation

    de celles-ci (voir notamment la fiche : "Le foyer coopératif").

    Phase de collecte de l’information

  • Coopérer pour réussir

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    L’élément déclencheur ne peut manquer de se présenter :

    ♦sous sa forme sportive : l’UNSS, le Club sportif, une manifestation locale ;

    ♦sous sa forme culturelle : une troupe de théâtre amateur, etc.

    ♦sous toute autre forme : conférence, lancement des « Restos du cœur », etc.

    Toutes ces structures fonctionnent en association.

    Notre premier projet : partons à la découverte des associations… L’enquête : une équipe va se former pour aller quérir des renseignements sur l’organisation de l’association «déclencheuse» ;

    les points forts : ♦ quel projet a généré

    cette association ? ♦ repérer les

    responsables, comment ils sont arrivés à ce poste, quelles fonctions exercent-ils ? Une heure de vie de

    classe peut permettre d’ouvrir le débat, de rendre compte de l’enquête, puis d’entamer la construction du projet. Combien y a-t-il d’associations dans la ville ? dans le canton ? dans le département ? en France ? Dans la classe, qui connaît d’autres associations ?

    Le questionnaire : avec l’autorisation du chef d’établissement, un questionnaire en direction des élèves de toutes les classes du collège ou du lycée, un autre en direction des familles des élèves de la classe. Le but : repérer précisément les associations présentes dans notre environnement immédiat. Attention ! Toute enquête doit laisser apparaître clairement le droit à la non-réponse.

    Exploitation de l’enquête : ♦ établir des similitudes d’organisation

    entre les diverses associations observées ;

    ♦ établir les diversités des buts que se sont données ces associations, permettant ainsi de dégager une donnée fondamentale : Les associations se créent autour d’un projet.

    Notre deuxième projet : allons à la recherche des associations de la commune dans laquelle nous vivons : Enquête / Rencontres : après accord avec le chef d’établissement, rencontre avec le Maire ou l’Élu responsable des mouvements associatifs ; puis, rencontre avec certaines de ces associations. Attention ! une secte qui veut avoir pignon sur rue adopte la forme associative… Contactez, si nécessaire, le service spécialisé du Rectorat. Exploitation de l’enquête : tenter de dégager les centres d’intérêt de

    ces associations en les ordonnant selon des thèmes ; faire apparaître les lignes de force :

    ♦ l’association tisse des liens humains, en ce sens elle

    apporte une plus-value sociale ; ♦ l’association regroupe

    des citoyens/ennes dans un acte de défense. Le projet devient alors la lutte contre une forme

    d’injustice ; ♦ l’association aide à faire connaître un projet que ses

    concepteurs pensent utile à leur environnement.

    Notre troisième projet : rencontrons une O.N.G. (organisation non gouvernemen-tale)

    L’enquête peut se dérouler sous la forme d’une correspondance (on introduit ainsi une nouvelle dimension pédagogique).

    Nous construisons ensemble la lettre de demande d’informations ; nous cherchons à savoir si, dans notre proximité, cette O.N.G. a un représentant ; si nous pouvons le rencontrer : ♦ explicitons avec lui la notion de

    « délégation de service public » ♦ géographie et géopolitique : où

    interviennent les O.N.G. ? Pourquoi ? Comment ?

    A l’occasion, intéressons-nous à une des grandes campagnes : par exemple, les journées CROIX ROUGE, le démarrage des « RESTOS DU CŒUR », les Virades de l’Espoir, etc.

    Fiche pédagogique 1 : DECOUVRIR LES ASSOCIATIONS ET LE MONDE ASSOCIATIF

  • Coopérer pour réussir

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    Notre premier projet : analyses et regroupe-ments à partir des enquêtes En étudiant nos carnets d’enquête, nous dressons les similitudes qui s’en dégagent ; notamment, toutes les associations ont la même architecture de base. Ordonnons, selon notre choix, les projets généra-teurs ; quels sont les champs d’activité humaine qu’ils recouvrent ? Toutes font régulièrement une Assemblée générale avec une convocation qui comporte l’Ordre du jour. Il y a élection d’un Bureau dont les membres ont chacun un rôle bien défini. Toutes font réfé-rence à la Loi 1901. Notre deuxième projet : découvrons la Loi 1901 Procurons-nous le texte du J.O. (rue Desaix - Paris 15e, ou par Internet…). Cherchons les modalités de création d’une Associa-tion. Nous jouons, exemple : nous voulons éviter qu’un arbre de notre cour soit coupé : nous allons créer l’association de défense de l’arbre… Les statuts, le règlement intérieur, la déclaration en Préfecture, l’Assemblée générale constitutive, le bu-reau, les actes de l’association, etc. Notre troisième projet : Histoire Sources documentaires : CDI, bibliothèque munici-pale, archives Mairie et Département, chambre régio-

    nale de l’Économie Sociale. Le texte exact de la loi 1901 se trouve à cette adresse : http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/AAEBG.htm Qui sont les auteurs de la Loi 1901 ? Attention ! il y a deux concepteurs : le père et le fils. Pourquoi cette Loi a-t-elle été promulguée ? Et, avant cette Loi, comment faisaient les êtres hu-mains pour se protéger de l’adversité, pour se défen-dre contre plus forts qu’eux ? etc. Les mutuelles égyptiennes, les corporations du Moyen-Âge, les ghildes germaniques, les confréries, les syndicats, etc. Notre quatrième projet Dégageons deux principes des études et enquêtes que nous avons menées : 1. les groupes humains se forment et se soudent

    chaque fois que les individus ressentent un besoin de solidarité.

    2. Les groupes humains, pour exister, ressentent la nécessité d’affirmer leur autonomie à travers l’originalité de leurs projets.

    Débattons dans la classe avec nos professeurs volon-taires de ces deux mots : SOLIDARITE, AUTONOMIE ; leur sens dans notre établissement, leurs limites dans notre établissement.

    Fiche pédagogique 2 : LA LOI DE 1901

    Notre premier projet : découvrons les textes Sources documentaires possibles : le RLR déposé au CDI : le Foyer Socio-Éducatif, le Foyer Coopé-ratif, la Maison des Lycéens, la Presse à l’École. Adressons-nous à l’Association Départementale de l’OCCE de notre département (adresse sur : http://www.occe.coop). Enquête : à quoi sert cette association ? Formons des équipes de 3 et 4 qui pourront assis-ter à des Conseils de Coopérative dans des classes de l’école primaire. Et si nous faisions comme eux ? Nous créons une coopérative de classe, nous transformons le FSE endormi en Foyer Coopératif actif . L’OCCE nous aide à rédiger les statuts, à effectuer l’affiliation et nous guide dans le fonctionnement.

    Notre deuxième projet : nous faisons vivre notre coopérative : quelle place cela prend-il dans notre vie d’élève ? Qui, dans la structure administrative, peut nous aider ? Aurons-nous l’occasion d’utiliser ces compétences, une fois adultes ? Enquête : existe-t-il des structures qui, dans la vie professionnelle, fonctionnent selon des règles coo-pératives ? Ici, sur le mode de la fiche n°1, partons à la dé-couverte de la coopération adulte : les SCOOP, les coopératives d’artisans, les coopératives de consommateurs… Attention ! Nous devons nous intéresser à leur mode de gestion plutôt qu’à leur activi-té ! Comparons leur mode de gestion avec le fonction-nement du Foyer Coopératif : les possibles, les différences, les limites.

    Fiche pédagogique 3 : UNE ASSOCIATION DANS L’ÉTABLISSEMENT...

  • Coopérer pour réussir

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    Domaine d’apprentissage : initiation à la vie associative. Niveau Collège : tous niveaux.

    Objectifs :

    1. Transformer le foyer en foyer coopératif.

    2. Permettre aux élèves d'organiser démocratique-ment les activités du foyer.

    3. Améliorer les relations à l'intérieur de l'établis-sement.

    Compétences transversales : gérer un groupe, organiser une réunion, faire une synthèse.

    Compétences coopératives : prendre des res-ponsabilités "vraies", décider, rendre compte.

    Mode de fonctionnement coopératif : définir le règlement intérieur du foyer : qui compose le foyer, comment est élu le comité de gestion (ou Conseil d'Administration, si le foyer n'est pas un foyer affilié à l'OCCE), quelles sont ses compéten-ces, à qui doit-il rendre des comptes ?

    Matériel

    ♦Un cahier de comptabilité ou un logiciel comptable.

    ♦Un cahier de comptes-rendus de réunions.

    ♦Un registre d'inventaire pour le matériel apparte-nant en propre au foyer (attention, le foyer ne se substitue pas à l'Établissement pour l'achat de maté-

    Mettre en place un Conseil de gestion du foyer - Remarque préalable n°1 :

    les foyers affiliés à l'OCCE sont des sections de l'Association départementale. Leurs statuts sont donc ceux de l'Association départementale, déclarée en Préfecture, dont le Président départemental est responsable civilement et pénalement. Le foyer a donc un conseil de gestion qui fait appliquer un règlement intérieur et non un conseil d'administra-tion. Un foyer constitué, lui, en Association loi 1901, doit déclarer en Préfecture son Bureau, ses statuts et les modifications éventuelles qui y sont apportées, toutes choses que pratique l'Association départemen-tale OCCE.

    - Remarque n°2 :

    le Conseil de gestion doit rendre compte devant les membres du foyer, devant le chef d'Établisse-ment (responsable légal de tout ce qui se passe dans son Établissement) et le Conseil d'administration de l'EPLE. Les mandataires (adultes qui ont la délégation de signature des chèques) doivent rendre compte annuellement de leur gestion à l'Association départementale OCCE (indispensable pour pouvoir réaffilier le foyer).

    1 - Composition du foyer

    Le foyer est composé d’élèves payant une cotisation (qui doit rester modeste) pour participer à des activités périscolaires à l'intérieur de l'Établissement. Cette cotisation n'est pas obligatoire pour tous les élèves de l'EPLE.

    2 - Rôle et composition d'un Conseil de gestion du foyer

    Le Conseil de gestion a pour rôle d'animer et de coordonner les activités et la vie du foyer coopératif. Sa composition est à définir en Assemblée Générale : des représentants élus des clubs, des classes, accompagnés éventuellement par des adultes…

    Rôles des membres du Conseil : élire un bureau, réactualiser le règlement intérieur (chaque année, le nombre de clubs change, les élèves changent), apporter les propositions de leurs

    mandants, contrôler le travail des membres du Bureau, rendre compte auprès de leurs mandants.

    Rôle des adultes : permettre aux élèves de prendre des responsabilités, amener le plus rapidement possible les élèves à l'autonomie. L'autonomie ne se décrète pas, elle s'apprend.

    3 - Le bureau

    Dans le bureau, les élèves sont majoritaires.

    Des postes sont obligatoirement occupés par des adultes : président et mandataires (au nombre de deux). Ces postes sont doublés par des adjoints élèves. Le rôle des adultes est de permettre le plus rapidement possible aux élèves d'assurer véritable-ment la fonction (un élève peut tenir le cahier de comptabilité, remplir les chèques, mais pas les signer), en restant les conseillers, les tuteurs… et les responsables légaux.

    Composition d'un Bureau : un Président (adulte), et un Vice-président (élève) organisent et gèrent les réunions du Bureau et du Conseil, sont garants de l'ordre du jour des réunions et de l'exécution des décisions. Un trésorier (adulte), et un trésorier adjoint (élève) tiennent le cahier de comptabilité, font un point financier à chaque réunion et, à la fin de l'exercice, le bilan destiné au chef d'établisse-ment et à l'Association départementale OCCE (sur imprimé spécial). Tous les autres postes peuvent être tenus par des élèves.

    Un secrétaire et un secrétaire adjoint notent sur le cahier les décisions prises, les rappellent à la réunion suivante pour en connaître le bon déroulement ou évaluer leur mise en œuvre, si nécessaire.

    D'autres membres peuvent avoir des missions précises : de relations, par exemple, avec la presse, la vie scolaire.

  • Coopérer pour réussir

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    CE QU'ON DOIT TOUJOURS TROUVER

    CE QU'ON TROUVE DANS UN FOYER OCCE

    S T R U C T U R E

    Un foyer peut :

    - s'affilier à une fédération agréée (OCCE) Ou bien

    - être une association autonome loi 1901 : ♦ déclaration en préfecture ♦ agrément souhaitable et accord de l'I.A. ♦ responsabilité civile et pénale du

    président ♦ nécessité d'une assurance.

    Le foyer est une section de l'Association départementale OCCE. ♦ Il n'a pas de personnalité juridique propre. ♦ Ses statuts sont ceux de l'OCCE. ♦ Il n'a pas de Conseil d'Administration, mais

    un Conseil de gestion. ♦ Il adopte un règlement intérieur conforme

    aux statuts de l'OCCE. ♦ Le Président départemental de l'OCCE assure donc

    la responsabilité civile et juridique concernant les éventuels problèmes du foyer.

    L'Association départementale OCCE apporte assistance et aide concernant les problèmes comptables, administratifs, juridiques et relationnels rencontrés par les responsables des foyers. Le foyer adhère à l'OCCE et paye une cotisation.

    O R G A N I S A T I O N

    ♦ Assemblée générale annuelle. ♦ Election d'un Conseil d'Administration

    (ou d'un Conseil de Gestion). ♦ Election d'un Bureau. Pour les collèges,

    présidence et trésorerie assurées par des adultes.

    La réalité montre que, bien souvent, ces structures sont, hélas, formelles, et ne permettent pas aux élèves d'être, même partiellement, associés à la gestion : décisions prises par les adultes du collège sans concertation véritable.

    Vie démocratique imposée par les statuts de l'OCCE, donc :

    ♦ Décisions prises par les élèves élus et les adultes tuteurs. Rappel : les élèves sont majoritaires dans le Conseil de gestion du foyer et le Bureau.

    ♦ Présidence et trésorerie sont assurées par les adultes (obligation légale) mais ces postes sont gérés par les adhérents mineurs (sauf Maison des Lycéens).

    ♦ Décisions d'utilisation des fonds prises en Conseil de gestion à la majorité.

    ♦ Présentation et vote du budget en Assemblée Générale.

    ♦ Compte rendu financier annuel remis à l'OCCE, certifié par deux Commissaires aux Comptes (obligatoire pour une réaffiliation).

    ♦ Comptes rendus financiers et bilans d ' a c t i v i t é s p r é s e n t é s a u C h e f d'Etablissement et au C.A. de l'E.P.L.E.

    Adhésion Montant fixé en A.G., non obligatoire (il est interdit d'obliger un élève à être adhérent au foyer).

    Montant fixé en A.G., non obligatoire (il est interdit d'obliger un élève à être adhérent au foyer).

    A C T I V I T E S

    ♦ Fédération de clubs, dont le foyer assure souvent la gestion administrative et financière.

    ♦ Parfois, animation d'un lieu de détente et de rencontres.

    Attention : le foyer ne peut gérer les sorties scolaires dont tout ou partie se déroule dans le cadre des horaires scolaires. Cette gestion revient au gestionnaire de l'E.P.L.E.

    Idem + ♦ Mise en place d'actions communes dans

    l'établissement, incitant les différents clubs à agir ensemble.

    ♦ Participation à des réseaux d'échanges de réalisation (journaux scolaires, films vidéo, concours nationaux...).

    ♦ Pour les animateurs, possibilité de participer à des formations départementales ou nationales.

    ♦ Aide technique et/ou pédagogique à l'organisation de projets coopératifs.

    Remarque Un établissement peut avoir d'autres structures coopératives, indépendantes du foyer, affiliées à l'OCCE : classes, par exemple. Elles ont une gestion propre de leurs activités, y compris financière, en ce qui concerne leur adhésion à l'OCCE et à ses valeurs.

    D'autres adultes peuvent être membres du Bureau, mais toujours en nombre inférieur à celui des élèves.

    4 - Publicité des décisions prises

    Lorsque des décisions sont prises, elles doivent être connues de l'ensemble de la communauté scolaire. Elles peuvent être diffusées par affiches, par

    informations au micro, dans le journal scolaire...

    Dans certains cas, le foyer peut gérer et animer un lieu qui lui est attribué dans l'établissement (cafétéria, par exemple), fédérer des clubs, avoir des actions propres.

  • Coopérer pour réussir

    24

    Domaines d’apprent issages : méthodologie, organisation du travail, vie en commun.

    Niveau Collège : 6ème - 5ème

    Objectifs : aider les élèves à mieux s’organiser dans leur travail à la maison, améliorer les relations professeurs-élèves.

    Compétences transversales : prendre la parole devant le groupe, exprimer une opinion, argumenter.

    Compétence coopérative : estime de soi et des autres, écoute, négociations, travail en groupe, rendre compte, travail de délégation.

    Mode de fonctionnement coopératif et techniques proposées : travail en groupes éclatés, travail sur le rapport de discussions.

    Matériel :

    ♦ Pour l’enseignant : tableau, craie.

    ♦ Par élève : fiches individuelles et anonymes de réponse (voir en annexe).

    Durée : une à trois heure(s) pour chaque item abordé, soit trois à six heures au total.

    Pour être porteuse de sens, cette séance doit être traitée en classe. Cela permet aux élèves de prendre une distance, même petite, avec les problèmes ou les situations difficiles qui peuvent être évoqués.

    Problématique :

    comment faire en sorte que des entraides puissent se mettre en place, pour les devoirs, entre élèves, dans la classe ?

    Lanceur :

    l’enseignant demande à la classe : "Comment vous organisez-vous pour les devoirs à la maison ?" ou : "En ce qui concerne le collège, qui fait quoi à la maison ?" ou encore : "Qu'est-ce qui ou qui est-ce qui vous aide pour ce qui concerne le collège à la maison ?". La question choisie est le « titre » écrit au tableau.

    NB : Si la troisième question est choisie, la problématique est plus orientée et plus directe.

    Travail en sous-groupes :

    par groupe de 4 (les "sous-groupes"), les élèves établissent une liste d'éléments vécus. Cela constitue la base de discussion pour la classe.

    Pour aller plus loin, l’enseignant propose que chaque groupe établisse une série d'interrogations ("Pourquoi…") qui seront mises en commun au tableau.

    Dépouillement :

    Le tableau est divisé en quatre parties, et on reporte les réponses de chaque sous-groupe. Les résultats sont anonymes.

    Travail individuel :

    chaque élève reçoit une feuille anonyme qui porte des zones à compléter comme ci-après.

    ♦ A la maison, les adultes… ♦ A la maison, mes frère(s) et/ou sœur(s)… ♦ A la maison, personne… ♦ A la maison, je …

    Travail en petits groupes :

    l’enseignant pose la question : "Quelles conclusions en tirez-vous en ce qui concerne le travail à la maison ?". Les élèves travaillent en groupe et rapportent les questions au grand groupe.

    Conclusion : chaque élève réfléchit « rien que pour lui » pour savoir qui il peut aller voir s’il a un souci, s’il a besoin d’aide pour son travail à la maison. Éventuellement, il peut l'inscrire sur un papier.

    A la suite de ce travail, les élèves qui n'ont pas de personnes-ressources (et qui sont d'accord

    Séquence 1 : Les devoirs à la maison

  • Coopérer pour réussir

    25

    Dépouillement :

    pour aller plus vite, on peut prendre les fiches de quelques élèves, et les reproduire au tableau (anonymation dans l'instant par le scripteur). Les élèves complètent, d'après ce qu'ils ont écrit sur leur fiche personnelle. L'ensemble des items constitue la base de la discussion.

    Travail en sous-groupes :

    les élèves classent les items écrits au tableau en fonction de l'importance qu'ils leur accordent. On peut limiter le nombre d'items importants à une dizaine par groupe (cinq par colonne). Le classement ainsi obtenu donne la matière à la discussion qui suit.

    Retour en grand groupe :

    l’enseignant pose la question : « Y a-t-il des réponses farfelues que nous ne garderons pas ? ». Ces réponses sont effacées du tableau.

    Toutes les réponses des sous-groupes sont ensuite listées au tableau, en attribuant un système de points, par exemple (la question la plus importante recueille cinq points, puis la suivante quatre, etc.). On aboutit ainsi à un classement des cinq questions les plus pertinentes pour le groupe-classe, dans chaque catégorie.

    Travail en sous-groupes :

    trouver des formulations adaptées à la recevabilité par les personnes concernées pour chaque problématique. Les groupes peuvent choisir chacun deux ou trois problématiques à reformuler. L'enseignant doit s'assurer que toutes les questions sont bien traitées.

    Retour en grand groupe :

    le secrétaire remet au propre les conclusions des discussions. Celles-ci sont remises, par les délégués de classe, avec ou sans l'aide du professeur en charge de l'Heure de Vie de Classe, aux personnes concernées. La remise des documents s'accompagne d'explications sur la démarche, et des propositions de solution imaginées.

    Pour aller plus loin :

    on peut aussi s'interroger sur les perturbations elles-mêmes ; tel élève est-il systématiquement, et dans toutes les matières, perturbateur ? Comment, alors, gérer l'élève ? Mais s'il ne perturbe pas partout et tout le temps, ne faut-il pas aller vers l'analyse de ce qui fait qu'il perturbe à tel ou tel moment ? Et se poser des questions dérivées : rôle des adultes, des autres élèves, du cadre lui-même…

    Séquence 2 : Les cours

    Ce qui me gêne pendant le cours Ce qui m’aide pendant le cours

    Un secrétaire de séance est choisi. Il sera chargé de noter tout ce qui est écrit au tableau, au fur et à mesure, chaque étape sur une feuille séparée.

    pour le dire) peuvent le faire savoir.

    On peut conclure cette séance en demandant qui aurait parfois besoin d'une aide supplémentaire, ponctuelle ou non, à la maison.

    Pour aller plus loin :

    On peut envisager un travail similaire sur les « aides » diverses dont on dispose à la maison,

    en listant : individus, dictionnaires, encyclopédies, ordinateur, Internet, etc. Pour ceux qui disposent de moins d'aides matérielles, on peut envisager, dans une seconde séance, d'explorer les pistes possibles de partage des ressources.

    D'autres thèmes sont exploitables sur ce schéma de fonctionnement (voir la fiche : "Thèmes et techniques pour favoriser les

    Lanceur

    L’enseignant demande à la classe : « Lorsque vous suivez un cours, qu’est-ce qui vous aide, qu’est-ce qui vous gêne ? ».

    Travail individuel : chaque élève reçoit une feuille anonyme qui porte des colonnes ci-après :

  • Coopérer pour réussir

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    Domaines d’apprentissages : éducation civique, français…

    Niveaux Collège : tous niveaux.

    Objectif : découvrir le fonctionnement coopératif des entreprises de l'économie sociale.

    Compétences transversales : élaborer une enquête, se questionner.

    Mode de fonctionnement coopératif et techniques proposées : à l