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OLUSUM/GENESE N° 100 , 70 «Lady Tulipe» «Lale Haným» Nicole FORT TRADUIT DU FRANÇAIS PAR / TÜRKÇES Ý : Ý ZZET YALAB lllllllll « Une vieille légende persane raconte qu’une très belle jeune fille, Shirin, s’était éprise d’un jeune homme, Ferhard, voyageur impénitent. Un jour, ne le voyant pas revenir à la date prévue, craignant un malheur, elle se lança à sa recherche sur les pistes désolées des déserts d’Orient. Mais manquant d’expérience, vaincue par la fatigue et la douleur, elle tomba sur des pier- res acérées qui la meurtrirent ; ses larmes mêlées au sang de sa blessure se transfor- mèrent en tulipes rouges. » Chaque année, au printemps, ces fleurs renaissent en souvenir de cet amour mal- heureux et, aujourd’hui encore, en Perse, les amoureux s’échangent des tulipes rouge sang comme un symbole d’amour. Pour les amants des Mille et une Nuits, offrir une tulipe valait une déclaration. La tulipe fut au faîte de sa gloire dans l’em- pire ottoman au temps des sultans Osmanlis, lorsqu’elle avait la même valeur symbolique que le lys des rois de France. Des chroniques anciennes d’Istanbul décrivent les fêtes noyées sous une profu- sion de tulipes et, dans les harems, l’impa- tience des favorites à connaître qui, parmi elles, sera désignée par la tulipe rouge du maître, pour une nuit exquise en sa compa- gnie. « Eski bir Ýran efsanesi, çok güzel bir genç kýz olan Þirin’in, durulmaz bir gezgin olan Ferhat’a tutulmasýný anlatýr. Birgün Ferhat sözleþtikleri zamanda gelmeyince, onun bir felakete uðramasýndan korkan Þirin Doðunun bilinmez çöllerinde sevgilisini aramak için yollara koyulur. Ancak narin ve deneyimsiz olduðundan acý ve yor- gunluða yenik düþer, sarp kayalar onu yara- lar ; akan kanlara karýþan gözyaþlarý kýrmýzý lâlelere dönüþür. » Her yýl ilkbaharda lâleler bu talihsiz aþkýn anýsýna yeniden açarlar ve bugün dahi Ýran’da sevgililer, aþk sembolü olarak birbirilerine kankýrmýzý lâle verirler. Binbir Gece Masallarýndaki aþýklar için birisine kýrmýzý lâle sunmak, ilan-ý aþk demek- tir. Nasýl ki Fransa Krallarý için zambak çiçeði önemliydi, ayný sembolik deðerdeki lâle de Osmanlý Ýmparatorluðunda sultanlar döne- minde zaferinin doruðunu yaþamýþtýr. Eski Ýstanbul tarihçileri bayramlardaki lâle bolluðundan ve haremlerde, sultan birlikte geçirilecek güzel bir gece için kýrmýzý bir lâle ile belirleyeceði gözdelerin sabýrsýzlýðýndan bahsederler. Lâle yabani bir çiçek gibi Türkiye’de hemen heryerde yetiþir. Hatta II. Mehmet döneminde Ýstanbul kenti çok güzel lâle IN OLUþUM/GENÈSE N° 39

lllllllll « Une vieille légende persane raconteN 100 OLUSUM/GENESE, 73 merce. Une nouvelle unité de poids, « le perit » fut créée pour évaluer les bulbes - les négociations

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Page 1: lllllllll « Une vieille légende persane raconteN 100 OLUSUM/GENESE, 73 merce. Une nouvelle unité de poids, « le perit » fut créée pour évaluer les bulbes - les négociations

OLUSUM/GENESE N° 100,70

« L a d y T u l i p e »« L a l e H a n ý m »

N i c o l e F O R T

TRADU I T DU FRANÇA IS PAR / TÜRKÇES Ý : Ý ZZET YALAB

lllllllll

« Une vieille légende persane raconte qu’une très belle jeune fille, Shirin, s’était éprise d’un jeune homme,

Ferhard, voyageur impénitent. Un jour, ne le voyant pas revenir à la date prévue, craignant un malheur, elle se lança à sa recherche sur les pistes désolées des déserts d’Orient. Mais manquant d’expérience, vaincue par la fatigue et la douleur, elle tomba sur des pier-res acérées qui la meurtrirent ; ses larmes mêlées au sang de sa blessure se transfor-mèrent en tulipes rouges. »

Chaque année, au printemps, ces fleurs renaissent en souvenir de cet amour mal-heureux et, aujourd’hui encore, en Perse, les amoureux s’échangent des tulipes rouge sang comme un symbole d’amour.

Pour les amants des Mille et une Nuits, offrir une tulipe valait une déclaration.

La tulipe fut au faîte de sa gloire dans l’em-pire ottoman au temps des sultans Osmanlis, lorsqu’elle avait la même valeur symbolique que le lys des rois de France.

Des chroniques anciennes d’Istanbul décrivent les fêtes noyées sous une profu-sion de tulipes et, dans les harems, l’impa-tience des favorites à connaître qui, parmi elles, sera désignée par la tulipe rouge du maître, pour une nuit exquise en sa compa-gnie.

«Eski bir Ýran efsanesi, çok güzel bir genç kýz olan Þirin’in, durulmaz bir gezgin olan Ferhat’a tutulmasýný

anlatýr. Birgün Ferhat sözleþtikleri zamanda gelmeyince, onun bir felakete uðramasýndan korkan Þirin Doðunun bilinmez çöllerinde sevgilisini aramak için yollara koyulur. Ancak narin ve deneyimsiz olduðundan acý ve yor-gunluða yenik düþer, sarp kayalar onu yara-lar ; akan kanlara karýþan gözyaþlarý kýrmýzý lâlelere dönüþür. »

Her yýl ilkbaharda lâleler bu talihsiz aþkýn anýsýna yeniden açarlar ve bugün dahi Ýran’da sevgililer, aþk sembolü olarak birbirilerine kankýrmýzý lâle verirler.

Binbir Gece Masallarýndaki aþýklar için birisine kýrmýzý lâle sunmak, ilan-ý aþk demek-tir.

Nasýl ki Fransa Krallarý için zambak çiçeði önemliydi, ayný sembolik deðerdeki lâle de Osmanlý Ýmparatorluðunda sultanlar döne-minde zaferinin doruðunu yaþamýþtýr.

Eski Ýstanbul tarihçileri bayramlardaki lâle bolluðundan ve haremlerde, sultan birlikte geçirilecek güzel bir gece için kýrmýzý bir lâle ile belirleyeceði gözdelerin sabýrsýzlýðýndan bahsederler.

Lâle yabani bir çiçek gibi Türkiye’de hemen heryerde yetiþir. Hatta II. Mehmet döneminde Ýstanbul kenti çok güzel lâle

IN OLUþUM/GENÈSE N° 39

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La tulipe poussait un peu partout en Tur-quie, comme fleur sauvage. A l’époque de Mehmet II, la ville d’Istanbul était déjà entou-rée de beaux jardins de tulipes.

Les Ottomans avaient accordé une atten-tion toute particulière au jardinage décoratif, à un niveau de développement technique incomparable en Occident. Si l’horticulture européenne n’avait pas survécu à la chute de l’Empire romain, des traditions antérieu-res s’étaient maintenues et avaient prospéré sous l’Islam. L’influence de l’Orient concourt ensuite à une renaissance très progressive de la culture des fleurs dans l’Europe médié-vale, et la Turquie, l’Inde et la Chine conti-nueront de jouer un rôle essentiel dans les évolutions ultérieures. Ces influences, aussi importantes pour les fleurs elles-mêmes que pour leur représentation, ont longtemps été sous-estimées dans l’histoire de la vie, de la pensée, de la culture occidentales.

« Istanbul devenait le paradis des amants des jardins un siècle entier avant que ses trésors ne soient révélées aux peuples d’Europe. Parmi ses trésors, il y avait les tulipes. »

Utilisée pendant de longs siècles comme un élément décoratif dans l’art turc, cette fleur donnera son nom à une époque histo-rique, l’Ere de Tulipes (1703-1730). Durant cette courte période d’ouverture de l’Empire ottoman à la culture occidentale, sous l’im-pulsion du Sultan Ahmet III et de son gendre, le grand vizir Ibrahim Pacha, la capitale impériale commença à être embellie par de charmantes fontaines, des kiosques et d’im-menses jardins de tulipes. Le sultan, instituant au sein de la cour la fonction de « maître de fleures », pensionna également les bota-nistes qui créaient de nouvelles couleurs de tulipes. « l’Ere des Tulipes » aurait pu être le prélude à un « Siècle des lumières ottoma-nes », mais elle a eu une vie plutôt courte.

Les marchands vénitiens ayant perdu l’étymologie persane, crurent que le nom de la plante venait du turc tülbend, turban.

Les premiers bulbes furent ramenés pour la première fois à Vienne en Autriche, vers

bahçeleriyle çevriliydi.

Batýdakiyle kýyaslanamaz bir teknik geliþme düzeyi ile Osmanlýlar, dekoratif bahçe düzenine çok özel bir dikkat göstermiþlerdi. Roma Ýmparatorluðunun çöküþüyle þayet Avrupa bahçevanlýðý yaþayamadýysa da eski gelenekleri korunmuþ ve islamiyet etkisiyle zenginleþmiþtir. Doðu kültürünün etkisi, daha sonra Avrupa ortaçaðýnda hýzla geliþen bir çiçekçiliðin doðmasýna neden olur ve Tür-kiye, Çin ve Hindistan ilerideki geliþmelerde daha da önemli rol oynarlar. Bu etkiler çiçek ve çiçekçilikte olduðu kadar, batýlý kültürlerin yaþam ve düþünce tarihinde uzun süre gerçek deðerini bulamamýþtýr.

Avrupa halklarýný Ýstanbul’un zenginlikle-rini açýða çýkarmalarýndan tam bir asýr önce kent, bahçe aþýklarýnýn bir cenneti olmuþtu. Bu zenginliklerin içinde lâlede vardý.

Türk bezeme sanatýnda asýrlar boyu deko-ratif bir unsur olarak kullanýlan bu çiçek, ileride adýný bir tarihi devre, Lâle Devrine (1703-1730) verecektir. Osmanlý Ýmparator-luðunun batýlý kültürlere açýldýðý bu kýsacýk dönemde, sultan III. Ahmet ve damadý Sadra-zam Ýbrahim Paþa önderliðinde imparatorluk baþkenti, güzel çeþmeler, köþkler ve uçsuz bucaksýz lâle bahçeleriyle ma’mur edilmiþti. Sultan, sarayýnda «çiçekçibaþý» göreviyle ata-

MINIATURE D’UN CORTÈGE DES JARDINIERS LORS D’UNE FÊTE, AU COURS DE L’ÈRE DES TULIPES.

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le milieu du XVIème siècle, en 1554, par Ogier Ghiselin de Busbeck, ambassadeur auprès de la Sublime Porte. Marchands et hommes d’affaires les conduisent à leur tour vers les jardins des courtisans, des savants et des banquiers d’Anvers, de Bruges et d’Angs-bourg dans les années 1560. Les bulbes atteignent la Hollande en 1578 grâce au botaniste Clusius.

La tulipe n’entre en France qu’un peu plus tard, aux environs de 1608 et les femmes ne tardent pas alors à la glisser dans leurs décolletés. Les bulbes s’échangent à des prix astronomiques. Le nouveau marié savait se contenter d’un bulbe unique, en dot de son épouse -un bulbe qui s’appelait fort à propos « Mariage de ma fille »-.

La folie française gagne ensuite les Flan-dres et la Hollande. Reproduction intensive, croisement divers : des fleures toutes neuves ouvrent leurs pétales, et donnent le départ d’une spéculation colossale, dont les riches négociants ne sont pas seuls responsables, mais la population toute entière. L’accrois-sement de la demande florale et les méca-nismes du marché capitaliste se conjuguent pour créer les conditions d’un « boom » dans le grand centre commercial d’Amsterdam, favorisé en outre par les difficultés de la ville d’Anvers, en particulier le blocus des bou-ches de l’Escault, dans la guerre qui l’op-pose à l’Espagne à la fin du XVIème siècle. On gagne et on perd beaucoup d’argent en pariant sur des couleurs inédites, et toujours partiellement imprévisibles. Amsterdam est alors le sanctuaire de l’esprit capitaliste - de la spéculation, des profits et des pertes.

On ne spécule pas seulement sur des couleurs imprévisibles, mais sur des prix imprévisibles. A la fin de l’année 1634, de nombreux acheteurs professionnels sont atti-rés par la perspective de profits importants. L’année suivante, les prix augmentent rapi-dement : tisserands, cultivateurs aussi, achè-tent à crédit des bulbes dont le marché ne dispose pas encore (le commerce s’effec-tuant de toute manière sur les bulbes plutôt que sur les fleurs elles-mêmes).

Le roi tenta d’en règlementer le com-

malar yapmýþ, ayný zamanda deðiþik renk-lerde lâle yetiþtirenleri aylýða baðlamýþtý. « Lâle Devri » bir yerde « Osmanlý Aydýnlarý Dönemi »nin baþlangýcý olabilirdi, ancak ne yazýk ki çok kýsa bir yaþamý oldu.

Venedikli tacirler zaman içinde sözcüðün acemce kaynaðýný yitirdiklerinden, bitkinin adýnýn Türkçedeki türban, tülbent kelimelerin-den geldiðini sanmýþlardýr.

Ýlk lâle soganlarý XVI-yy baþlarýnda, 1554’te de büyükelçi Ogier Ghiselin de Busbeck tarafýndan Viyana’ya Avusturya’ya götürülmüþlerdir. 1560’lý yýllarda ise tüccar ve iþadamlarý lâleyi Anvers, Bruges ve Angs-bourg’daki bankacýlarýn, bilginlerin, saray adamlarýnýn bahçelerine taþýmýþlardýr. Hollan-da’ya ise soganlar 1578’de botanikçi Clusius tarafýndan getirilmiþtir.

Fransa’ya lâlenin ulaþmasý biraz gecik-meyle olmuþ ve 1608 lerden itibaren bu çiçek hanýmlarýn dekoltelerini süslemeye

TECHNIQUE DE L’EBRU, TULIPE RÉALISÉE PAR NEDIM SÖNMEZ, 1987.

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merce. Une nouvelle unité de poids, « le perit » fut créée pour évaluer les bulbes - les négociations les importantes se déroulaient dans l’hôtel de la famille Van der Burse, à Bruges ; c’est de là que vient le mot « Bourse », maintenant synonyme d’échan-ges et de commerce.

A cette époque, les tableaux coûtaient moins cher que les fleurs et les peintres flamands, poussés par une forte demande, créèrent des compositions fantastiques dans lesquelles la tulipe tenait toujours le rôle le plus important. La tulipe était considérée comme une de ces curiosités de la nature que tout cabinet de collectionneur se devait de posséder. Aucune plante, sans doute, ne connaîtra jamais un aussi grand engoue-ment

La Bruyère ridiculisa cette passion. En Hollande, les bulbes de tulipe étaient non seulement utilisés en guise de monnaie d’échange, mais ils se trouvaient cotés à la Bourse comme le cours des rentes ; des for-tunes privées s’évaluaient à l’étalon Tulipe : quelques douzaines des plus belles consti-tuaient une jolie dot. On connaît la phrase de l’amateur sur le point de conclure la vente d’une tulipe rare. Il s’adresse au bulbe qui, dit-il, l’égal de son épouse, l’a rendu célèbre, et il ajoute, en piétinant le bulbe : « Je serais un infâme si je te livrais pour de l’argent, nul autre n’en aura la joie après-moi ».

L’amateur de tulipes était surtout amou-reux de sa passion.

En février 1637, le marché flambe, les prix s’effondrent et laissent acheteurs et ven-deurs ruinés et endettés.

*D’une manière générale, l’islam fait l’éloge

des fleures, signe visible de la gloire et de l’unité de Dieu, mais cet éloge passe par les mots et le poème plus que par les arts visuels. Les Turcs ottomans décorent cependant de motifs en tulipes les carreaux de céramique des mosquées d’Istanbul et d’Edirne (Capitale de l’empire ottoman de 1413 à 1458). La signification mystique des tulipes se rattache à leur nom, lale, formé des lettres de hilal (le croissant symbole de

baþlamýþtýr. Bu dönemde soganlar astro-nomik fiyatlarla alýnýp satýlabiliyordu. Hatta damatlar çeyiz yerine -kýzýmýn evliliði- diye adlandýrýlan tek bir soðanla yetiniyorlardý.

Fransa’da ki bu çýlgýnlýk daha sonra Hol-landa’ya geçti. Yoðun üretimler, farklý çoðal-malar sonucunda yepyeni çiçekler açtýkça, lâleler sadece zengin tüccarlardan deðil, ayný zamanda halktan da kaynaklanan büyük spekülasyonlara neden oluyordu. Çiçek tale-bindeki artýþ ve kapitalist Pazar mekanizma-larý, XVI.yy sonuna kadar Ýspanya’ya karþý tavýr alan Ansvers’in konumundan ve özellikle Escault’nun aðzýnýn kapatýlmasýndan yarar-lanan Amsterdam’ýn büyük ticari merkezin-deki patlamanýn koþullarýný oluþturmak üzere çalýþýrlar. Yepyeni ve önceden belirlenemeyen renkler üzerine giriþilen bahislerde büyük paralar kazanýlýp kaybediliyordu. Böylelikle Amsterdam vurgunlarýn, kazanç ve kayýplarýn -kapitalist esprinin- mabedi oldu. Sadece bilinmeyen renkler üzerine deðil, ama kesti-rilemeyen fiyatlar için de bahse giriliyordu. 1634 yýlýnýn sonunda birçok profesyonel alýcý, önemli karlarýn olabilirliðine kapýldýlar. Bir yýl sonra fiyatlar hýzla yükseldi: oluþmamýþ pazardan dokumacýlar ve çiftçiler de krediyle lâle soðaný almaya baþladýlar. (zaten ticaret doðrudan çiçekler yerine soðanlarý zerinde yapýlýyordu).

Bu arada kral ticareti düzenlemeye çalýþtý. Soðanlarý deðerlendirebilmek üzere -PERIT- diye yeni bir aðýrlýk ölçüsü oluþturuldu. En önemli pazarlýklar Bruges’de Van der Burse ailesinin otelinde yapýlýyordu, zaten ticaret ve takasýn karþýlýðý «BORSA» sözcüðü de bura-dan doðmuþtur.

Bu dönemde tablolar çiçeklerden daha ucuza gidiyordu ve hatta zorunlu bir talep karþýsýnda kalan Flaman ressamlarýn yarat-týklarý muhteþem eserlerde en önemli tema lâle idi. O dönemde lâle tüm kolleksiyoncu-larýn sahip olmalarý inancýnda bulunduklarý doðanýn en ilgi çekici varlýklarýndan biri bitki olarak kabul ediliyordu. Herhalde hiçbir bitki bu denli ilgi uyandýrmamýþtýr.

La Bruyère bu tutkuyu eserlerinde hicvet-miþtir. Hollanda’da lâle soðanlarý sadece para yerine geçmeyip, Borsa’da önemli rant-lar saðlayan deðerlere dönüþmüþtü, servetler

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l’Islam) et d’Allah lui-même.

L’Orient restait bien le berceau du « lan-gage des fleurs », mais dans le cadre d’une référence globale au monde primitif. Ce « monde primitif » n’était pas celui du musée ethnographique : l’Orient en faisait partie - l’Orient qui n’était pas seulement pourvoyeur de symboles, mais aussi de fleurs bien réel-les, les tulipes de Turquie, les chrysanthè-mes de Chine et du Japon, le jasmin des Indes.

Le Jardin d’Eden contient l’Arbre de la Connaissance, l’Arbre de Vie, et des herbes sauvages, ces « plantes errantes », mais aucune fleur. Le « Paradis Persan », lui, est fleuri.

Les fleurs n’interviennent pas dans le culte, mais elles jouent un rôle dans les rituels liés aux cycles de vie. Lors des cérémonies de funérailles, la tulipe qui est aujourd’hui la fleur emblématique de la République Islami-que d’Iran, en souvenir de la mort de ses martyrs.

Les champs de Tulipes de Haarlem, célè-bres parmi les artistes, les amateurs et les fleuristes, trouvent un écho dans les vastes plaines sous-marines. Le lit calcaire de l’Océan est couvert d’animaux, les Crinoï-des, gracieux comme des coupes de cristal. Ces Rayonnés fixes sont, j’imagine, dans le règne animal, les cousins des tulipes. Leurs « pédoncules » grêles et souples attachés temporairement aux rochers, ondulent aux courants qui passent sur les près enfouis

lâle deðeri üzerinden kýyametlendiriliyordu: en güzellerinden birkaç düzine iyi bir çeyiz oluþturuyordu. Ender bulunan bir lâlenin açýk arttýrma ile satýþý sýrasýnda bir meraklýnýn satýþýn son anýnda ki sözlerini iyi biliyoruz. Eþi kadar sevdiði, ve kendini meþhur kýlan o lâle soðanýna dönerek «seni para için bir baþkasýna verirsem ben bir alçaðým ; benden baþka kimse bu zevke eriþemeyecek» deyip, soðaný ayaklarý altýnda ezmiþtir.

Lâle meraklýlarý daha çok tutkusunun esi-riydiler.

1637 Þubatýnda lâle pazarý daðýldý, fiyat-lar düþtü, alýcý ve satýcýlar iflas edip geride bir yýðýn borç býraktýlar.

*Genel anlamda islam, Tanrýnýn birliði ve

görülebilir zaferinin iþareti olarak çiçeklere övgü yaðdýrýr, ancak bu övgü görsel sanatlar-dan çok sözcük ve þiirlerle ele alýnýr. Osmanlý Türkleri ise Ýstanbul ve Edirne (Osmanlý Impa-ratorluðunun 1413-1458 arasýndaki baþkenti) camilerdeki seramikleri lâle motifleriyle beze-miþlerdir. Lâle’nin mistik anlamý -hilal-(islamýn sembolü) ve Tanrýnýn kendisi -Allah- ile iliþ-kilidir. Eski Dünyaya bakacak olursak, Doðu «çiçeklerin dili’nin beþiði olarak kalabilirdi.

Bu «Eski Dünya» elbette ki etnografya müzesindeki dünya deðil: Doðu bunun bir parçasýný oluþturuyor ve o Doðu salt sem-bollerin beþiði deðil, ayný zamanda gerçek çiçeklerin, Türkiye lâlelerinin, Çin ve Japon kasýmpatýlarýnýn, Hint yaseminlerinin de kay-naðýdýr.

Cennet Bahçesi -irem- de Bilgi Aðacý, Hayat Aðacý ve yabaný otlar vardýr ; bu «gezici bitkiler’in dýþýnda baþka hiçbir çiçek yoktur. «Acem Cenneti» ise, o açmýþtýr. Çiçekler tapýn-çta söz konusu deðillerdir, ancak yaþamýn dönemlerine iliþkin rituellerde önemli rol oynarlar. Ýran Ýslam Cumhurriyetinin simgesel çiçeði olan lâle, þehitlerinin anýsýna, cenaze törenlerinde sýkça görülür.

Sanatçýlar, meraklýlar ve çiçekçilerce meþhur Haarlem’in lâle bahçeleri denizin altýndaki geniþ ovalarda da görülebilir. Okya-nusun kireçli olan dibi, kristal kadehler gibi

CÉRAMIQUE D’IZNIK AUX MOTIFS FLEURIS DE TULIPES

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sous les eaux comme le vent incline les tuli-pes dans les champs.

La tulipe, fleur orientale, solitaire, à l’avan-tage de montrer ses couleurs éclatantes et ses formes de chinoiserie civilisée, dès les premiers jours du climat printanier. Elle constitue à elle seule un monde de formes, identiques et toujours renouvelées, qui sym-bolisera pendant des siècles l’art et la grâce de la Turquie.

La tulipe des jardins symbolise la réserve, « je vous admire, ma douce enfant, mais votre réserve me déconcerte », et la tulipe sauvage des près, un premier amour.

Et la Tulipe Noire ! Chimère impossible, protagoniste mythique des romans d’aven-ture. r

BIBLIOGRAPHIE

- Turquie, au nom de la Tulipe- Comme une fleur, Lidia Kuscar- La fleur et son parfum, Jean de Bos-

chère- La Culture des fleurs, Jack Goody

hayvanlar ve krinoidlerle kaplýdýr. Bu ýþýltýlýlar, sanýrsýnýz ki hayvanlar dünyasýnda adeta lâle-lerin kuzenleridir. Bahçelerde rüzgarla salla-nan lâleler gibi, kayalara yapýþmýþ ince ve zarif saplarý ile bu sualtý bitkileri akýntýlarla adeta dans ederler.

Oryantal bir çiçek olan lâle parlak renkli ve çaðdaþ doðulu hatlarýyla, ilkbaharýn ilk günlerinde kendini tek baþýna gösterir. Asýrlar boyu Türkiye’nin sanat ve güzelliðini sembo-lize eden lâle, tek baþýna benzeþlar ve sürekli yenilenen þekiller dünyasýný yaratýr.

Bahçelerin lâlesi çekingenliði de simge-ler, «size hayraným yavrucuðum, ancak ihtiya-týnýz beni þaþýrtýyor», ve kýrlarýn vahþi lâlesi ise ilk aþktýr.

Peki ya siyah lâle! Mümkün olmayan bir düþleme, macera romanlarýnýn efsanevi baþoyuncusudur o! r