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La législation a évolué au cours des dix dernières années. Maintenant nous nous battons pour l’applica- tion des textes. Les mécanismes d’emprise et les différentes formes que peuvent prendre les violences au sein du couple restent mal connues. Il faut continuer à expliquer le cycle infer- nal de la violence, ses effets et les manières de s’en sortir. Il faut ac- compagner les femmes pour qu’elles sortent elles-mêmes de cette situa- tion et qu’elles fassent des choix pour leur vie. Nous espérons beau- coup du Ministère des Droits des Femmes que nous appelions de nos voeux. Nous attendons aussi que la Ministre de la Justice s’engage pour que les plaintes pour violences soient traitées avec l’importance qu’elles méritent. Elles doivent aussi être prises en compte comme révé- lateur des inégalités entre les fem- mes et les hommes. Le constat est partagé par toutes et tous : il faut miser sur l’éducation à l’égalité pour lutter durablement contre les discriminations. Nos asso- ciations ont leur rôle à jouer en la matière et s’engagent tous les jours dans ce sens. Afin de permettre aux femmes de notre département de trouver écoute, accompagnement et solution d’hébergement si néces- saire, au plus près de leur domicile, nous avons engagé un travail avec les partenaires des territoires afin de construire des réponses sur me- sure. Nous engageons des actions de sensibilisation auprès des élues-s, des responsables associatives-fs et des professionnelle-ls, car c’est par la pédagogie que nous pouvons es- pérer modifier les représentations et lutter contre les clichés. Nous enga- gerons, le 25 novembre prochain, une action invitant les élu-e-s à ad- hérer à l’association nationale “Elu- e-s contre les violences envers les femmes” (ECVF) et mettrons l’accent sur les violences psychologiques à travers une exposition de photos et un débat. Pour le Conseil d’administration de SOlidarité femmeS Loire-Atlantique Jacqueline CADIO, Présidente EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST : EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST : EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST : 1 femme sur 10 victime de violences 1 femme meurt tous les 2,5 jours tuée par son conjoint ou ex-conjoint 1ère cause de mortalité des femmes âgées de 15 à 44 ans 5 fois plus de suicides dans cette population SOlidarité femmeS s’engage contre les violences : Nov-dec 2012/N°100

L'Oeil de Simone

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Le magazine de l'Espace Simone de Beauvoir Nantes

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Page 1: L'Oeil de Simone

La législation a évolué au cours des dix dernières années. Maintenant nous nous battons pour l’applica-tion des textes. Les mécanismes d’emprise et les différentes formes que peuvent prendre les violences au sein du couple restent mal connues. Il faut continuer à expliquer le cycle infer-nal de la violence, ses effets et les manières de s’en sortir. Il faut ac-compagner les femmes pour qu’elles sortent elles-mêmes de cette situa-tion et qu’elles fassent des choix pour leur vie. Nous espérons beau-coup du Ministère des Droits des Femmes que nous appelions de nos voeux. Nous attendons aussi que la Ministre de la Justice s’engage pour que les plaintes pour violences soient traitées avec l’importance

qu’elles méritent. Elles doivent aussi être prises en compte comme révé-lateur des inégalités entre les fem-mes et les hommes. Le constat est partagé par toutes et tous : il faut miser sur l’éducation à l’égalité pour lutter durablement contre les discriminations. Nos asso-ciations ont leur rôle à jouer en la matière et s’engagent tous les jours dans ce sens. Afin de permettre aux femmes de notre département de trouver écoute, accompagnement et solution d’hébergement si néces-saire, au plus près de leur domicile, nous avons engagé un travail avec les partenaires des territoires afin de construire des réponses sur me-sure. Nous engageons des actions de sensibilisation auprès des élues-s, des responsables associatives-fs et

des professionnelle-ls, car c’est par la pédagogie que nous pouvons es-pérer modifier les représentations et lutter contre les clichés. Nous enga-gerons, le 25 novembre prochain, une action invitant les élu-e-s à ad-hérer à l’association nationale “Elu-e-s contre les violences envers les femmes” (ECVF) et mettrons l’accent sur les violences psychologiques à travers une exposition de photos et un débat. Pour le Conseil d’administration de SOlidarité femmeS Loire-Atlantique Jacqueline CADIO, Présidente

EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST :EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST :EN FRANCE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES C’EST :

1 femme sur 10 victime de violences

1 femme meurt tous les 2,5 jours tuée par son conjoint ou ex-conjoint

1ère cause de mortalité des femmes âgées de 15 à 44 ans 5 fois plus de suicides

dans cette population

SOlidarité femmeS s’engage contre les violences :

Nov-dec 2012/N°100

Page 2: L'Oeil de Simone

Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012 2

L'Espace Simone de Beauvoir se félicite de la création du Ministère des droits des Femmes et nous soutiendrons la Ministre Najat Vallaud-Belkacem sur différents chantiers : égalité professionnelle, lutte contre les violences faites aux femmes, dont le harcèlement sexuel et la prosti-tution, mais nous resterons vigilantes. L’actualité nous rattrape, le tribunal de Créteil vient d'acquitter 10 au-teurs de sordides viols collectifs. Le jugement est révélateur de l'indul-gence insupportable vis-à-vis du viol en France, où 2% des violeurs sont condamnés quand 100% des femmes abusées resteront marquées à vie. Nous interpellons la Ministre qui peut réformer la loi et les procédures. Un autre événement très grave vient de défrayer l'actualité. Au Pakistan, Malala, 14 ans, est dans le viseur des talibans. Elle a été exé-cutée de deux balles dans la tête et se remet lentement. Cette jeune fille défend le droit des filles à pouvoir accéder à une éducation. Nous la sou-tenons et avons signé la pétition "Malala's hope". L'Espace a soutenu les revendications du manifeste "Mais qu'est-ce qu'el-les veulent encore ?". Les 10 mesures pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes demeurent le socle de nos exigences. Dans un contexte de crise économique et de montée du chômage, nous n'accepterons pas que ces mesures soient reléguées au second plan, alors que la précarité des femmes s'aggrave partout. Parmi ces revendications, la lutte contre toutes les formes de violences et de discriminations envers les femmes est une de nos priorités. Rappe-lons que le 25 novembre est la "journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes" célébrée chaque année en France. Nous organisons une conférence de presse avec les associations. L'Espace Simone de Beauvoir, lieu féministe de défense des droits des femmes, participe aux analyses, aux actions de terrain et aux proposi-tions des associations féministes qui font d'elles des partenaires in-contournables. Aussi nous demandons, qu'un statut d'expertes-référentes auprès des institutions, nous soit reconnu. Sans cette reconnaissance des associations des droits des femmes, il n'y aura pas d'égalité femmes-hommes possible. Nous continuerons à nous mobiliser pour faire connaître nos exigences, les développer et suivre leur mise en œuvre. "Le temps du repos pour les féministes n'est pas venu". Michèle Frangeul Présidente de l'Espace Simone de Beauvoir

Directrice de la publication : Michèle Frangeul Rédactrices : Marie Boissière p.4, 5, 13 et 14 , Emmanuelle Beauchêne p.6, Jacqueline Cadio p.1, Michèle Frangeul, Madeleine Gaultier, Yvette Le Govic p.7, Elisabeth Massamba-Debat p.7, Niet, Anna Reymondeaux p.3 et 8 à 12 Bénévoles : les adhérentes de l’Espace Simone de Beauvoir Publié à 3000 Exemplaires papier et sur le web en novembre 2012 Crédits photos : Image Flickr : Heo2035 pour la couverture. Noémie Morin p.4 Solidarité femmes p.6 Amnesty International p.7 Jean-Baptiste Mondino (crache ton venin téléphone) p.9 randonnée.biz (webmasters) P.16 Flickr amazai33 p.11

Ne pas jeter sur la voie publique.

2

3 à 5

6 à 8

9 à 11 12

13 et 14 15 16

Édito

À venir à l’Espace

Dossier spécial SOlidarité FemmeS

L’œil de Simone

Pour prolonger la réflexion

En lecture Simone !

Les associations adhérentes

Agenda

Page 3: L'Oeil de Simone

.

3 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

A VENIR A L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR

La commission Grand Ouest passe à l’action! Pourquoi pas vous ?

Les féministes sont à l’Ouest ! N’en dou-

tez plus ! Pour nos 20 ans, trois commissions se sont formées : Culture, Europe-Jeunes et Grand Ouest. Chacune des commissions fêtera à sa manière les 20 ans de l’association unique en France qu’est l’Espace Simone de Beauvoir… Les personnes qui composent la com-mission Grand Ouest ont décidé d’a-gir maintenant de discuter ensuite ! Plus sérieusement, l’objectif de cette équipe est de mettre en œuvre une dynamique de réseau dans le Grand Ouest (Pays de la Loire et Bretagne). C’est bien connu : plus on est de féministes plus les inégalités recu-lent. Nous souhaitons nous réunir sur des valeurs communes, être en-core plus réactives sur des sujets d’actualité et construire, ensemble, l’avenir du féminisme. Cela nous

permettra alors de devenir force de proposition face aux institutions et nous serons alors les interlocutrices incontournables des pouvoirs pu-blics. Afin de mettre en œuvre ce projet, nous convions les associa-tions féministes du Grand Ouest à une rencontre à Nantes les 21 et 22 mars 2013. Le 21 mars sera le jour d’inauguration des 20 ans de l’Es-pace Simone de Beauvoir, de nom-breuses surprises vous y attendent. Avant ces temps d’échanges et de partage, nous souhaitons commen-cer par une grande action commune dans les magasins de jouets de tou-tes les villes du Grand Ouest qui souhaitent y participer et à qui nous avons envoyé le même déroulé pour cette journée du 15 décembre. En effet, ce qui nous rassemble est sim-ple : lutter contre les inégalités. Or nous sommes toutes parvenues à la

même réflexion : les assignations sexuées dont découlent les inégali-tés sont inculquées très tôt aux indi-vidus. Quel que soit le sujet que nous abordons, nous faisons ce constat : l’éducation est primordiale. C’est pourquoi nous vous proposons d’agir concrètement contre les iné-galités par le biais d’une action de sensibilisation auprès des parents et des spécialistes de l’univers des en-fants. Vous êtes invitées-és à nous rejoindre le samedi 15 décembre à 14h à l’Espace Simone de Beauvoir, vous connaîtrez alors toutes les mo-dalités de l’action. Vous pouvez éga-lement, si vous souhaitez participer à l’organisation de cet événement, nous rejoindre le mercredi 14 no-vembre à 18h30 à l’Espace Simone de Beauvoir à l’occasion de la Commis-sion Grand Ouest… Ouverte à toutes et tous. ENTREZ LIBRES !

20

ans

LES 20 ANS ÇA COMMENCE MAINTENANT !

NOUS VOUS INVITONS LE SAMEDI 15 DECEMBRE à 14H

À L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR POUR UNE ACTION SURPRISE CONTRE LES JOUETS SEXISTES!

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4 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

A VENIR A L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR

Nous avons le plaisir d’accueillir les œuvres de Noémie Morin, une photo-graphe et plasticienne. Exposition du 2 au 28 novembre 2012 "La légende est déformée par le temps, tout comme La Femme Animal. Son être multiple se métamorphose en mille postures. La patine d'un rêve antique apparaît, je tente de lui rendre vie."

Femme animal, une expo capitale !

Écrivaine publique Un service gratuit à l'Espace Simone de Beauvoir

Si vous souhaitez une aide pour rédiger une lettre, remplir un imprimé, un formulaire administratif, une demande

écrite (demande d'allocation, recours auprès d'un tribunal, démarche administrative...) Brigitte Bourvéau vous offre un

service gratuit.

Sur rendez-vous le jeudi de 14h à 16h30 Tél. : 02 40 12 15 18

« La magie est présente tous les jours, tentons de la percevoir, cherchons la petite lueur tapie dans l'ombre. Qui peut-être éclaircira notre re-gard sur nos vies et notre environ-nement. Retrouvons l'esprit trop souvent prisonnier de notre "mental". » Sur le net : Mizrite http://mizrite.wix.com/mizrite

Lancement des ateliers théâtre avec Edith Vanel

« Œuvre en noir » Pièce écrite et interprétée par Edith Vanel

(25 mn)

‘’Pour fuir l’ennui mortel de sa vie, une spectatrice choisit d’emménager dans un spectacle de théâtre. Elle chute alors dans un abîme hanté de voix inconnues entre lesquelles elle se perd de vue’’.

Vendredi 30 novembre à 19h

à l’Espace Simone de Beauvoir

La représentation de la pièce de théâtre d’Edith Vanel sera l’occasion de lancer les ateliers théâtre pour l’année 2012-2013. Il s’agit d’aller à la découverte de la scène par la créativité : jeux, temps d’écriture, improvisations, découverte d’extraits de textes de femmes drama-turges (Marie NDiaye, Marguerite Duras, Sarah Kane). Les ateliers auront lieu tous les deux mois, avec une alternance mixte / non-mixte, le soir de 18h à 20h.

La commission culture de l’Espace Simone de Beauvoir a le plaisir de vous inviter au vernissage

de l'exposition Samedi 10 novembre à 18h30

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5 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

C’est pourquoi nous convions les participantes aux ateliers d’écriture organisés par l’association Le Der-nier spectateur autour de l’exposition « Nantaises au travail ». Dans le cadre de « Nantaises au travail », le mu-sée d’histoire de Nantes a invité des associations d’inser-tion (ATAO, Atelier bricolage Dervalières, Style Alpaga, Arlène) à découvrir l’exposition et à participer à des ate-liers d’écriture. Stéphane Anisson et Christophe Barnett de l’association Le Dernier spectateur ont animé ces ate-liers. Les textes écrits par ces stagiaires en insertion parlent des inégalités au travail entre les hommes et les femmes, du chômage, de l’injustice sociale, mais aussi des rêves de lendemains qui chantent… Ces personnes liront leurs propres textes ou ceux des autres participantes le :

Tous les jeudis, nous souhaitons faire entendre des auteures connues et recon-nues, mais aussi mettre en avant les créations d’anonymes.

Jeudi 29 novembre à 15h

à l’Espace Simone de Beauvoir

Jeudi 20 décembre à 19h

à l’Espace Simone de Beauvoir

En décembre, nous écouterons Annette Couzinet, qui lira des extraits « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Ces moments de rencontre et d’échanges autour de l’écriture et de la littérature seront l’occa-sion de (re)découvrir une sélection d’ouvrages de notre médiathèque en lien avec les thèmes abor-dés. Vous pourrez les emprunter si vous le souhaitez.

A VENIR A L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR

EN LECTU

RE SIMONE

DEMARRE SUR

LES CHA

PEAUX

DE ROUES

Page 6: L'Oeil de Simone

6 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

SOLIDARITE FEMMES

Pour qui ? Comment ? Solidarité femmeS Loire-Atlantique accueille les victimes de violences au sein du couple et/ou familiales pour : Un soutien moral, une écoute, un dialogue pour sortir de l'isolement et de la violence au travers d'ac-cueils collectifs et/ou de rendez-vous individuels. Un accompagnement dans les dé-marches et recherches d'héberge-ment. Une mise en sécurité à travers des hébergements en CHRS ou à l'hôtel. Nous disposons de 5 appartements pouvant accueillir 11 femmes (avec ou sans enfant) en insertion et 4 femmes en urgence. Un "accueil de jour" pour effectuer des démarches (ordinateur et télé-phone à leur disposition), faire une pause, prendre un café, se préparer un repas… Des actions départemen-tales... Notre équipe conduit des actions

militantes à l'occasion des deux ren-dez-vous annuels du 8 mars (journée internationale des femmes) et du 25 novembre (journée interna-tionale de lutte contre les violences faites aux femmes) en partenariat avec le réseau associatif départe-mental. Nous menons une action départementale de "prévention vio-lences" avec pour objectif d'accom-pagner, au plus près, l'ensemble des femmes victimes de violences au sein du couple de Loire-Atlantique. Notre association s'est engagée dans une démarche partenariale avec les professionnelles-ls et les associa-tions des différents territoires de Loire-Atlantique. Il s'agit de cons-truire des réponses adaptées et sur mesure pour répondre aux besoins des femmes victimes de violences au sein du couple, de leurs enfants et plus particulièrement de celles qui sont confrontées à l'isolement et aux difficultés de mobilité. Ou ailleurs...Nous avons égale-ment un partenariat international

avec deux associations luttant contre les violences faites aux fem-mes à Agadir au Maroc : l'Union d'Action Féminine et Femmes Sud dans le cadre de la plate-forme so-ciale du Conseil Général à Agadir et en Loire-Atlantique avec qui nous venons de construire le réseau fran-co-marocain "Agir contre la vio-lence" . Enfin l'association vise, par un tra-vail de formation, d'information et de communication, à sensibiliser le grand public et les professionnelles-ls concernées-és par la problémati-que des violences au sein du couple. Qui trouve-t-on à SOlida-rité FemmeS? Les actions sont décidées et menées par un conseil d'administration et une équipe salariée composée de 11 personnes : une coordinatrice, des assistantes sociales, monitrices édu-catrices, conseillères économie so-ciale et familiale.

SOlidarité FemmeS Loire-Atlantique : les missions de l’association

INFOS PRATIQUES : SOlidarité FemmeS Loire-Atlantique L'accueil à SOlidarité femmeS Loire-Atlantique a lieu au 9 rue Jeanne d'Arc à Nantes (place du marché de Talensac). Pour nous contacter le 02 40 12 12 40. Nos locaux à Nantes sont ouverts les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 18h et le mardi de 13h30 à 18h.

1425 C’est le nombre de situations nouvelles qui, en 2011, ont été portées à la connaissance de notre association

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7 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

SOLIDARITE FEMMES

Qu’est-ce que la violence au sein du couple ? La violence au sein du couple est une stratégie de contrôle et de do-mination, dans le cadre d’une rela-tion privilégiée, qui porte atteinte à la dignité, à l’intégrité et à la sécuri-té de la personne victime. Elle peut s’exercer au sein d’une relation hé-térosexuelle ou homosexuelle. La violence peut également s’instaurer dans les relations familiales. Plus clairement, différentes situations de violence peuvent être constatées dans la sphère privée . Violence au sein du cou-ple ou simple conflit ? La violence au sein du couple n’est pas un simple conflit, ni un acte accidentel, pas plus qu’un symp-tôme d’une union en difficulté, c’est un comportement destructeur inac-ceptable condamné par la loi. La violence de genre bénéficie du se-cret de l’espace privé, ce qui permet aux auteurs d’asseoir leur contrôle en toute impunité. Y a t-il des profils types d’auteurs des violences et de victimes des violen-ces ? Il n’existe pas de profil type de femme victime de violences de genre, toute femme peut un jour dans sa vie se retrouver sous l’em-prise d’un conjoint, “ami” ou parte-naire violent. Les auteurs de violences ont sou-vent deux visages : charmants dans la vie sociale, tyranniques, mépri-sants et jaloux à la maison. Ils ne sont pas systématiquement alcooli-ques, rustres, et au chômage, ils res-semblent à “monsieur tout le monde”. Tous les milieux sociaux et tous les âges sont concernés. Comment s’exprime la violence au sein du cou-ple? Elle peut prendre des formes diffé-

rentes : physique, sexuelle, économi-que, psychologique… Les agressions physiques dans le couple n’arrivent pas soudainement. Bien avant les bousculades et les coups, il y a une escalade de comportements abusifs et d’intimidations. La pire des vio-lences n’est pas toujours la plus visi-

ble... Les violences psychologiques et verbales sont systématiquement présentes : propos humiliants, déni-grements, menaces… Pourquoi ne pas quitter ce conjoint violent ? Si les personnes ne partent pas, c’est qu’elles sont sous l’emprise de leur conjoint violent, elles ont peur et parfois honte de révéler aux au-tres ce qu’est leur quotidien. Il est difficile de mettre un terme à une relation abusive. Les personnes ne repèrent pas toujours les premiers signes de violence. Il est plus évi-dent d’identifier une violence phy-sique mais beaucoup moins une violence psychologique. Les victi-mes sont isolées, contrôlées, culpa-bilisées, elles sont dans la crainte et bien souvent ne savent pas com-ment sortir de cet enfermement, même lorsqu’elles ont un emploi et un salaire. Il est très difficile de sortir seule de cette situation. D’où l’importance du travail effectué par

les associations. Enfin, il est impor-tant de noter que les personnes victimes de violences font, en moyenne, sept tentatives de départ avant le départ définitif. Pourquoi un chiffre si élevé ? Pour toutes les raisons citées précédemment : crainte, isolement, honte, etc. Mais

d’autres facteurs font que les per-sonnes victimes de violence ont des difficultés à partir. La prise en charge des personnes en France est un réel problème. Il n’existe pas d’égalité territoriale à l’échelle na-tionale dans ce domaine. De plus, nous en sommes encore à faire partir de leur domicile la victime et les enfants au moment où les faits sont signalés. Les personnes sont ensuite déplacées d’hôtels en foyers, pour de courtes périodes et dans l’insécurité la plus totale. Pourquoi la violence de genre persiste-t-elle dans notre société ? La violence de genre est une vio-lence à l’égard des femmes qui ma-térialise la persistance d’inégalités entre les femmes et les hommes. Notre société reste très ambivalente par rapport à ces violences exercées dans la sphère privée et ne prend pas la mesure des dégâts causés.

La violence : un cycle infernal

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8 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

SOLIDARITE FEMMES

Que faire contre les violences ? Les mots : Peu importe le pays où vous vous trou-vez, des violences

envers les femmes existent. Comme si les êtres humains, ou plutôt les hommes, avaient trouvé le moyen de s’accorder sur une seule chose : la violence. Les violences faites aux femmes sont donc spécifiques. Au Mexique, et plus précisément, à Ciu-dad Juàrez, le terme de « féminicide » est employé. Le pays a même été condamné par le Tribu-nal International pour ne pas avoir mis en œuvre des moyens efficaces pour lutter contre les crimes qui touchent spécifiquement les fem-mes. C’est quand les autorités sont considérées comme complices des crimes envers les femmes que l’on peut employer le mot féminicide. Quand la responsabilité des institu-tions n’est pas engagée, on parle alors de fémicide. En Espagne, on parle de « violencia de genero » : violence de genre. Pourquoi ce terme ? Parce que les violences ré-sultent des inégalités entre les sexes et des représentations dichotomi-ques du masculin et du féminin. Afin d’endiguer cette différenciation, il est préférable d’employer le terme de genre. Tout comme lorsque l’on aborde la question des violences dans la sphère privée, nous devons utiliser le terme de « violences au

sein du couple », en effet, les cou-ples homosexuels ne sont pas exempts des rapports de domina-tion. L’exemple espagnol : Bien entendu, aucun pays n’a encore trouvé le moyen d’éradiquer totale-ment les violences envers les fem-mes. Cependant certains d’entre eux ont mis en place une politique vo-lontariste. Pas de recette magique, il faudra du temps pour obtenir des résultats et les pérenniser. En Espa-gne, lorsque le gouvernement a sou-haité s’attaquer aux violences au sein du couple, il s’est aperçu qu’il ne pourrait pas faire l’économie d’une approche globale de la ques-tion. En effet, c’est après avoir cons-taté que les violences sont l’expres-sion ultime des inégalités entre les femmes et les hommes que le gou-vernement a compris qu’il fallait définir un plan d’action global. C’est ainsi que la loi intégrale de janvier 2004 a vu le jour. Pour cela, 7 minis-tères ont été mobilisés : Éducation, Justice, Intérieur, Travail et Affaires Sociales, Santé, Administrations Pu-bliques et Économie. Faire avancer les mentalités est le seul moyen de lutter contre les violences. Cette loi intégrale est certainement impar-faite, mais elle a le mérite de poser les bases d’une action concrète. Obligation pour les élèves, de l’école à l’université, d’avoir une éducation

aux questions de genre. Diffusion de vastes campagnes d’information et de sensibilisation sur les violences dans tout le pays, création de tribu-naux spécifiques, mise en place de formations spécifiques dans tous les domaines qui peuvent avoir un lien avec les personnes victimes, etc. Les associations féministes ont obtenu le statut d’expertes auprès des insti-tutions, elles ont par exemple la possibilité d’agir contre des publici-tés sexistes. Rien de cela n’existe en France, l’Espagne est un exemple parmi d’autres dont nous pourrions nous inspirer. Nous pourrions aussi nous intéresser aux mesures suivies par la Grande-Bretagne quant à la prise en charge des auteurs de vio-lences, discuter de la possibilité de changer d’identité en Suède (bonne ou mauvaise initiative ?), etc. Que dire face à des chiffres comme :

Une chose est certaine, nous avons encore beaucoup à faire pour lutter contre les inégalités en France. Nous manquons de moyens et de recon-naissance pour les associations, d’é-tudes menées à grande échelle, en un mot : DE MOBILISATION !

Sur 5 enfants témoins de violences, 3 seront par la suite soit bourreaux soit victimes.

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9 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

L’ŒIL DE SIMONE : VIGILANCE FEMINISTE !

L’Espace Simone de Beauvoir assure une mission de vigilance en matière de droits des femmes. À ce titre nous signons de nombreuses pétitions, les diffusons et rédigeons des communiqués de presse afin d’alerter les institutions et le pu-blic.

LE 9 octobre 2012, Malala Y o u s u f z a i , jeune Pakis-tanaise de 14 ans a été exécutée de deux balles dans la tête.

Cette jeune fille défend le droit des filles à pouvoir accéder à une éduca-tion. Son engagement lui a valu cette réponse d'une extrême vio-lence. Pour la soutenir : https://s e c u r e . a v a a z . o r g / e n /m a l a l a h o p e n e w / ? f p l a

La pétition est en anglais, mais AVAAZ est un site connu mondiale-ment pour les pétitions, l'indigna-tion est internationale, alors, pour cette fois, je vous prie de bien vou-loir nous excuser pour cet effort de traduction que vous allez devoir effectuer. Pour les plus réfractaires il existe sur le net de très bon tra-ducteurs en ligne. Voici une seconde initiative à laquelle s’est associé l’Es-pace Simone de Beauvoir : « Malala Yusufzai, est une jeune militante des droits humains, elle a été griève-ment blessée par un Taliban, en ré-action à sa mobilisation contre la

destruction des écoles de filles au Pakistan. Face au terrorisme, Malala a mis sa vie en danger pour défen-dre haut et fort les droits des jeunes filles du monde entier. Le courage de Malala a déclenché un mouve-ment mondial de soutien. C'est pourquoi nous pensons que la Fon-dation Nobel devrait lui donner le Prix Nobel de la Paix. » Pour apporter votre soutien : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/prix-nobel-de-la-paix-pour-malala?utm_campaign=autopublish&utm_medium=facebook&utm_source=share_petition&utm_term=19760536

Malala Yousufzai

En France : un viol toutes les 7 mi-nutes, 205 par jour, 75 000 par an-née. 10% des victimes portent plainte. 2% des auteurs sont condamnés. Le verdict de Créteil est un affront et une injustice révol-tante. Il est intolérable que la parole des victimes puisse être remise en cause. De plus, les viols collectifs doivent être appelés par leur nom. L’Espace Simone de Beauvoir se joint à la mobilisation des associations féministes pour réclamer des ac-tions fortes dans la lutte contre les violences faites aux femmes et ex-prime son indignation. Pour ce faire, nous demandons au gouvernement

de reconnaître le statut d’expertes aux associations féministes comme cela est le cas dans d’autres pays européens. Afin qu’un travail de fond soit effectué et pour que les viols ne soient plus passés sous si-lence. Nous vous encourageons à signer cette pétition que de nom-breuses associations ont signé. Le collectif a été reçu par la Ministre des Droits des Femmes le 24 octo-bre. Najat Vallaud-Belkacem a pris la mesure de la situation et a été im-pressionnée par les 40 000 signatu-res recueillies en si peu de temps. La ministre a évoqué la tenue d’Etats Généraux du viol. Afin que ces ac-

tions se concrétisent, nous vous en-courageons à aller signer cette péti-tion. La mobilisation du plus grand nombre est essentielle, elle permet-tra d’envoyer un message fort : les viols ne resteront pas impunis. Pour signer, c’est ici : http://www.change.org/contreleviol

Verdict de Créteil, indignation générale, passons à l’action !

Le 28 juin 1999, Madame Petrija Pil-jevic, une femme serbe âgée de cin-quante-sept ans, était enlevée à Pris-tina, par trois hommes armés por-tant l'uniforme de l'Armée de libéra-tion du Kosovo (UÇK). En 2000, une équipe d’experts travaillant pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie exhumait sa dé-pouille - qui gisait dans une tombe

anonyme du cimetière de Dragodan - avant de la rendre, quelques mois plus tard, à sa famille. Dans un pre-mier temps, l'enquête sur le meur-tre de Petrija Piljevic a été diligen-tée par l’Unité de la police de la Mission d'administration intéri-maire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). Mais en janvier 2010, elle a été confiée au Procureur de l'Eulex,

la Mission État de droit de l’Union européenne au Kosovo. A ce jour, elle est toujours au point mort. Les proches de Madame Petrija Piljevic, et plus particulièrement son fils Dragan, continuent d'attendre que les responsables de sa mort soient identifiés et traduits en justice. [Plus d'information...] Pour signer : http://www.isavelives.be/fr/node/9690

Au Kosovo, le meurtre de Petrija Piljevic ne doit pas resté impuni

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Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

Tout com-mence avec le dépôt de la marque T é l é p h o n e par Jean-

Louis Aubert, en 1999 puis de nou-veau en 2009. Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici. Entre 1976 et 1986 ce groupe de rock français a électrisé tout le pays. Aujourd'hui encore leurs titres sont connus de toutes et tous. Cela fait donc plu-sieurs années que l'on parle de re-formation, d'une tournée et de beaucoup d'argent… Il semblerait pourtant que les membres de Télé-phone voudraient se re-former, mais entre mecs… sans Corine Marien-neau la bassiste du groupe. Secteur très machiste, le rock n'aime pas

que l'on parle de ce genre de choses. Je vous conseille pourtant de lire cet article paru dans Le Monde du 20 octobre http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/19/l-ego-trop-cher-de-telephone_1777343_3246.html et si vous souhaitez en savoir plus, d'aller trouver le livre de Corine Marienneau : Le fil du temps édité par Flammarion. Cette histoire nous pousse à nous interroger sur ce monde profession-nel particulier qu’est la culture. Si les questions d’égalité sont l’affaire de représentations, alors les produc-tions artistiques jouent un rôle très important dans la construction identitaire des individus. En effet, toute personne a besoin de s’identi-fier à des « références humaines » autres que soi-même ou son entou-

rage afin de se constituer en tant qu’individu. Les livres, les films, les chansons, toutes les productions artistiques nous y aident. Or une œuvre est l’expression d’une vision du monde. Vous pouvez aller consulter les travaux du « Collectif H/F » du Nord Pas de Calais (le pre-mier à avoir été créé, d’autres ont vu le jour en France) : http://hf-npdc.blogspot.fr/. Ces collectifs ont pour objectif d’analyser les ques-tions de genre dans le monde de la culture. Les hommes touchent-ils plus de subventions ? Qui dirige les grands théâtres ? Et bien d’autres questions, dont malheureusement, les réponses sont sans surprise.

Ce numéro dédié à Solidarité Fem-mes est l'occasion d'aborder les questions de violences au sein du couple. Nous travaillons tous les jours avec des personnes qui ont un besoin urgent de prise en charge et dans la plupart des cas ne trouvent pas de réponse ou/et qui selon leur situation géographique, n'auront pas les mêmes possibilités. Un grand nombre de personnes se retrouvent aussi encore, face à des services de police qui ne sont pas formés et qui dans ces situations ont une

conduite désastreuse... Par exemple en insistant lourdement sur le fait que s'il n'y a pas de violences physi-ques, il n'y a pas de plainte à pren-dre en compte. Les violences psy-chologiques, les menaces et autres intimidations constituent, elles aus-si, un véritable enfer pour celles qui les subissent. Nous en appelons à une prise de conscience des pou-voirs publics : un large travail avec les associations féministes doit être mené et ce dans les plus brefs dé-lais. Suite au verdict de Créteil, l'Espace Simone de Beauvoir a fait connaître son indignation. Les viols sont ta-bous en France, il y a un viol toute les 7 minutes mais il n'y a pas de violeurs et les femmes sont des menteuses, affabulatrices, hystéri-ques et folles. Voici un exemple d'une demande d'aide diffusée par mail que nous avons reçue ces der-niers jours : “Une jeune femme, à la sortie d'une

séance ciné, va chez le copain qui

l'accompagnait au ciné. Il lui fait sa-

voir qu'il veut un rapport sexuel, elle

s'y oppose mais il la force. Elle porte

plainte. Le procureur a classé la

plainte au motif qu'elle était chez lui,

donc consentante.”

Que faire quand la justice est claire-ment incompétente ? Des tribunaux spécifiques doivent voir le jour, avec des magistrats formés et des peines elles aussi adaptées. Les lois sont la voix de la société, si celles-là ne condamnent pas clairement les vio-leurs, cela induit de facto la caution de l'État à ces actes barbares. La mobilisation est plus que nécessaire, Clémentine Autain lance un mani-feste, relayé par Le Nouvel Observa-teur. L’objectif est de pousser les victimes de viols à témoigner. Car comme elle le dit : «Le dire, c’est briser le silence qui est le meilleur allié

d e s v i o l e u r s . » h t t p : / /t e m p s r e e l . n o u v e l o b s . c o m /societe/20120711.OBS6807/viol-l-appel-de-clementine-autain.html

Téléphone ou le machisme au bout du fil...

Les violences, il y a encore du pain sur la planche...

L’ŒIL DE SIMONE

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11 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

L’ŒIL DE SIMONE

Le conseil d'admi-nistration de la Caisse Nationale d'Allocations Fami-liales a procédé à un vote jeudi 18 oc-

tobre. Cet avis consultatif est fort instructif : les administrateurs de la CNAF se prononcent majoritaire-ment contre le projet du Mariage pour toutes et tous. Voici les détails du vote : selon un communiqué, onze administrateurs ont voté

CONTRE (trois CGT, deux CFTC, cinq UNAF, une personne qualifiée), huit ont voté POUR (trois FO, trois CFDT, deux personnes qualifiées), deux ont pris acte (deux CGC) et douze "n'ont pas pris part au vote" (six Medef, deux UPA, trois CGPME, une profes-sion libérale). Cet avis n'est que consultatif. Les raisons invoquées sont les suivantes : un projet remet-tant en cause la famille et la société française et le manque de temps pour s’adapter à ces changements.

La CAF, en amont n’avait jamais en-visagé la reconnaissance des couples homosexuels ? Pour information, le conseil d'administration de la CNAF est exemplaire et représente bien la société française : sur 38 personnes 24 hommes ! L'honneur est sauf. http:/ /www.lemonde.fr /societe/article/2012/10/18/le-texte-sur-le-mariage-pour-tous-serait-reporte-en-janvier_1777201_3224.html

La CAF gaffe et mérite des...

Un Ministère de l’Éducation Nationale à couper le souffle !

Pages réalisées par A. Reymondeaux

Vous êtes bien installées-és ? C’est parti : tous les ans, le Ministère de l’Éducation Nationale publie un ouvrage, Le Dictionnaire des écoliers. Charmante attention. Voici ce que l’on peut lire dans cet outil destiné à l’éducation des plus jeunes :

Pour information, la notion de chef de famille a été supprimée du code pénal en 2001, dans le but justement de lutter contre une vision patriarcale des choses. La première cause de suicide chez les adolescents est l’homosexualité ? Ils n’auront qu’à lire ce dictionnaire pour se sentir mieux dans

leur peau ! Quoi ? Pardon ? Non ! Des familles MONOparentales ? Cela existe ? En France ? Nous vivons une époque terrible. Heureusement, l’Éducation Nationale veille au respect des valeurs essentielles sans quoi notre pays partirait à vau l’eau . Les filles vous entendez bien, vous êtes de petites choses fragiles qui ont besoin d’être protégées par un ma-ri, fort, qui travaille et pour qui vous ferez des enfants et préparerez le dîner chaque soir. Voilà une affaire rondement menée. Toutes nos félicitations.

Au mot "père", il est écrit : "C’est le mari de la maman. Sans lui la maman ne pourrait pas avoir d'enfants. C'est le chef de famille parce qu'il protège ses enfants et sa femme."

Le rapport annuel du Secours Catholique révèle une dégradation de la situation des femmes. En 2001 l’association recevait autant d’hommes que de femmes. Aujourd’hui 57% des personnes qui la sollicitent sont des femmes. En 10 ans, le constat est accablant. Nous connaissons les chiffres depuis longtemps : 27% d’é-cart de salaire à travail égal. 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes et sont des temps partiels subis. La dépendance des personnes dans l’entourage pèse sur les femmes. Élever les enfants ? Pour les femmes. Les sec-teurs professionnels majoritairement féminins ont majoritairement une rémuné-ration basse. Ces inégalités sont connues. Nous savons que les femmes souffrent plus de la crise. Nous savons également que le système politique, économique et social dans lequel nous sommes n’est pas favorable aux femmes. Il est surtout inégalitaire. Les inégalités ont un coût pour toutes et tous. Quand allons-nous enfin faire appliquer les lois sur l’égalité professionnelle et impliquer aussi les entreprises de moins de 50 salariées-és dans ces démarches ? La mobilisation des associations est primordiale, mais nous avons surtout besoin de volonté politi-que pour réussir à construire une société plus égalitaire.

Femmes et précarité sont deux mots qui vont très bien ensemble...

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12 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

LES CONSEILS DE SIMONE POUR POURSUIVRE LA REFLEXION

A Nantes ou aux alentours...

Le Lieu Unique Nantes Mardi 13 novembre 20h30 Table-ronde Gratuit

L’IVG une liberté pour demain?

Le débat aura lieu avec Fabienne Padovani, vice-présidente déléguée à l'égali-té des droits, à la petite enfance, aux familles et à la solidarité internationale, Sur inscription, via ce lien ou sur le site du Conseil Général de Loire-Atlantique http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg_205044/inscrivez-vous-au-debat-du-mois-sur-la-lutte-contre-les-discriminations

Le débat du mois au Conseil Général de Loire Atlantique le 22 novembre prochain à 18h30. La lutte contre les discriminations de genre Gratuit

Cinéma Le Concorde à La Roche Sur Yon Jeudi 29 novembre 20h30 Tarif unique : 2€

Projection du film « Ne dis rien », organisée par les associations : Accueil d’Urgence Femmes et l’Union Régionale Solidarité Femmes. Soirée suivie d’un débat.

Festival Les Battantes 15-16-17 novembre Saint-Nazaire-Trignac-Nantes

Expo, projections, théâtre et concerts…. Toute la programmation sur le site des battantes : http://battantes.fr/

Le Lieu Unique Mardi 4 Décembre 18h30 Gratuit

Conférence : « Qu’est-ce que le féminisme aujourd’hui ? »

Ailleurs en France... Le divan du monde à Paris 75 rue des Martyrs 75018 Métro Pigalle ou Abesses 17 et 18 novembre

Festival Arthémise : «Place aux artistes femmes !» Organisé par Osez le Féminisme. Sur réservation à cette adresse: http://www.digitick.com/festival-arthemise-17-18-novembre-festival-divan-du-monde-paris-17-novembre-2012-css5-divandumonde-pg101-ri1425895.html

La séquestrée de Poitiers Théâtre Boris Vian Rue Jean Rostand Couëron tarifs : 3, 5 ou 8€

D’après le roman d’André Gide par la compagnie Les Gens d’Ici. Roman paru en 1930 sur un fait divers dont le pays entier a perlé à l’époque. Pendant 25 ans Blanche Monnier a été séquestrée….

Maison des Femmes de Paris Jeudi 29 novembre 18h30 Assemblée générale extraordinaire

La Maison des Femmes de Paris a besoin de votre soutien. Les baisses de sub-vention et le manque de mobilisation militante font que l’association est fra-gilisée. Vous pouvez les soutenir en apportant une contribution financière, mais également en participant à cette assemblée générale extraordinaire si vous le pouvez… Plus d’informations : http://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/images/1211_pg_mdfparis.pdf

Lecture : Lettre à Zohra D. 18 décembre 20h30 Salle Vasse Nantes Rens et réservation : 02 40 73 12 60

En présence de l’auteure. Danielle Michel-Hich a 5 ans quand son histoire croise la grande Histoire. Le 30 septembre 1956 au MilkBar à Alger, la bombe posée par cette jeune femme, Zohra D., tue sa grand-mère et la prive de sa jambe gauche. Au total, 11 morts et 105 blessés. Des années après ce drame, elle écrit une lettre sans complainte, ni complaisance à la poseuse de bombe, qui a été libérée et a mené une carrière politique dans les allées du pouvoir algérien.

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13 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

Violences faites aux femmes : la médiathèque de l’Espace Simone de Beauvoir vous propose une sélection d’ouvrages qui vous permettront de :

Ces ouvrages (et bien d’autres parmi les 1 700 qui composent la médiathèque) sont disponibles à l’Espace Simone de Beauvoir et empruntables par toutes et tous pour une durée de quatre semai-nes. N’hésitez pas à venir les consulter du mardi au vendredi de 12h à 18h30.

Lire des témoignages de femmes de toutes origines, de toutes conditions et de tous milieux. Des portraits photographiques mettent en avant la dignité de ces femmes qui ont réussi à faire face, se reconstruire, pour qu’enfin la honte change de camp.

Faire le constat de la responsabilité et des lacunes des pouvoirs publics en ce domaine, en lisant le rapport d’Amnesty International sur les violences faites aux femmes en France (Une affaire d’État). Ainsi, le CNDF (Collectif national pour les droits des femmes) souligne le rôle primordial que l’état pourrait jouer, à l’instar de l’Espagne qui s’est do-tée d’une « loi organique contre la violence de genre », et réclame « contre les violences faites aux femmes : une loi-cadre ! »

Comprendre les ressorts psychologi-ques et sociaux des violences faites aux femmes.

EN LECTURE SIMONE

Page 14: L'Oeil de Simone

Une fillette sans ses couettes,

Un garçon avec des paillettes,

Ça n’existe pas, ça n’existe pas.

Sieur kangourou avec une poche,

Dame vache sans sa cloche,

Ça n’existe pas, ça n’existe pas.

Un gars fan des bouts d’chou,

Une fille casse-cou,

Ça n’existe pas, ça n’existe pas.

ET POURQUOI PAS ?

(merci à Robert Desnos)

14 Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

Des livres pour se construire, ...

…des livres pour avancer Une femme, c’est :

une mère, une mamie, une esclave ?

Forcément coquette ?

Être parent, c’est forcément :

Deux personnes de sexe différent ?

Est-ce que c’est choquant ? :

Une maman indépendante

Un papa à l’heure des mamans

EN LECTURE SIMONE ! NOUVEAUTES JEUNESSE...

Page 15: L'Oeil de Simone

Le mouve-ment du nid et l’Es-pace Si-mone de

Beauvoir vous convient à un apéro-débat sur la prostitution le 20 no-vembre à 19h. Cette semaine est marquée par la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Bien souvent à l’évoca-tion de cette journée, on pense aux violences au sein du couple et non à la prostitution. Or cette dernière est une violence envers les femmes. Le système prostitueur fait du corps des femmes une marchandise. Les personnes prostituées sont soumi-

ses à des situations de violences extrêmes. L’une des premières prise de position de Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, a été de condamner la prostitution. Quelles sont les législa-tions des autres pays ? Doit-on ou non pénaliser les clients ? Quelle est la position de la France aujourd’hui face à la prostitution ? Qu’en pen-sent les féministes ? Puritanisme pour certaines, asservissement et traite d’êtres humains pour les au-tres... Afin de pouvoir échanger autour de ces questions, nous vous proposons de vous rendre à l’Espace Simone de Beauvoir

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Espace Simone de Beauvoir Nantes · L’œil de Simone N°100– Nov-Déc 2012

LES INFOS DES ASSOCIATIONS ADHÉRENTES DE L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR

Jeudi 22 no-vembre Balade : Ja-guère-Sévre Nous rejoin-drons la Tro-

cardière, à Rezé, en tram. La rivière qui sert de limite à la commune descend vers les marais de son confluent avec la Loire. Au passage, nous apprécierons la végé-tation qui aura déjà pris les couleurs de l'automne. Nous traverserons le vieux bourg de Rezé, construit sur les plans de la cité antique et par les îles, nous nous dirigerons vers la Sèvre Nantaise qui sépare Rezé de Nantes. Sortie de remplacement en cas de très mauvais temps : exposition "Mémoire de l'Esclavage" à la mé-diathèque nord " Luce de Courville" . Départ de l'Espace Simone de Beau-voir à 13h15. Prévoir de bonnes chaussures et 2 tickets de bus. Jeudi 13 décembre (dans l'après-midi) Visite de l'exposition du Conseil Gé-néral, à deux pas de l'Espace Simone de Beauvoir, consacrée à Aristide Briand, homme d'État né à Nantes à la fin du XIXème siècle. On lui doit la loi sur la séparation de l'Église et de l'État en 1905 ainsi que la loi sur la création des associations de 1901. Une exposition à ne pas manquer !

Vous avez dit auto-défense féministe ? Aujourd'hui en France, toutes les femmes sont confrontées à la vio-lence, que ce soit parce qu'elles su-bissent ou ont subi des agressions, ou parce qu'elles vivent dans la peur de ces agressions. Les différentes en-quêtes réalisées sur la question des violences faites aux femmes mon-trent qu'elles concernent toutes les tranches d'âges et toutes les catégo-ries socioprofessionnelles. Harcèle-ment, violences conjugales, injures sexistes, agressions sexuelles, repo-sent sur le stéréotype qu'une femme est faible et ne se défend pas. Nous proposons des stages de base, articu-lés autour de discussions, mises en situations, jeux de rôles, entraîne-ments, animés par une instructrice diplômée. Ces stages d'un volume de 12h réparties sur deux journées consécutives (généralement un week-end) accueillent de 8 à 15 femmes, et ne nécessitent pas de conditions phy-siques particulières.

Programme : -stage d’initiation les 19 et 20 jan-vier 2013 -stage de perfectionnement les 20 et 21 avril 2013 -stage d’initiation les 5 et 6 octobre 2013 -stage spécifique pour les adolescen-tes de 11 à 16 ans, les 7 et 8 décem-bre 2013.

Venez munies d’un sac de couchage avec housse ainsi qu’une tenue de sport et vo-tre repas du diman-che midi !

Inscription et paiement avant le stage

à l’Espace Simone de Beauvoir : 02 40 12

15 18

Tarifs : 40€ ou 15€ (pour bénéficiaires

du RSA, ASS et étudiantes-ts, ).

Samedi : 13h30—19h et Dimanche : 10h—

17h30

La trousse à outils : programme 2013

Les balades des adhérentes-ts

Prostitution, on fait quoi en 2012 ? Apéro-débat, entrez libres !

Mardi 20 novembre 2012 19h Espace Simone de Beauvoir 25 Quai de Versailles 44000 Nantes Tram 2 arrêt Saint Mihiel 02 40 12 15 18

Page 16: L'Oeil de Simone

Date et heure Lieu Evénement Organisé par

Du mardi 6 au mercre-di 28 novembre

Espace Simone de Beauvoir 25 quai de Versailles 44000 Nantes

Exposition « La femme animal ». Photographies

Mizrite (Noémie Morin)

Mercredi 14 novembre 19h

Espace Simone de Beauvoir 20 ANS : Commission Grand Ouest ouverte à toutes et tous !

Espace Simone de Beauvoir

Samedi 17 novembre 19h30

Espace Simone de Beauvoir Cafète Les Filles Association Les Filles

Mardi 20 novembre 19h Espace Simone de Beauvoir Apéro-débat : La prostitution, on fait quoi en 2012 ?

Le Mouvement du Nid

Jeudi 22 novembre 13h15

Espace Simone de Beauvoir Balade « Jaguère-Sèvre », à Rezé

Adhérentes individuelles de l’Espace S. de Beauvoir

Jeudi 22 novembre 19h Espace Simone de Beauvoir 20 ANS : Commission Europe ouverte à toutes et tous !

Espace Simone de Beauvoir

Jeudi 29 novembre 15h Espace Simone de Beauvoir Lecture du jeudi Textes autour de « Nantaises au travail », lus par leurs auteurs

Association Le Dernier spec-tateur

Vendredi 30 novembre 19h

Espace Simone de Beauvoir « Œuvre en noir ». Pièce de théâtre d’Edith Vanel Lancement des ateliers théâtre

Espace Simone de Beauvoir

Dimanche 2 décembre 10h-17h

Espace Simone de Beauvoir Rendez-vous du dimanche Association Les Filles

Du mardi 4 au vendredi 21 décembre

Espace Simone de Beauvoir Exposition « Les jouets sexistes » Espace Simone de Beauvoir

Vendredi 7 décembre 12h

Espace Simone de Beauvoir Repas des adhérentes individuelles Adhérentes individuelles de l’Espace S. de Beauvoir

Mardi 11 décembre 17h30

Espace Simone de Beauvoir Réunion des adhérentes individuel-les

Adhérentes individuelles de l’Espace S. de Beauvoir

Jeudi 13 décembre 13h15 Espace Simone de Beauvoir Balade : Exposition « Aristide Briand » au Conseil Général

Adhérentes individuelles de l’Espace S. de Beauvoir

Samedi 15 décembre 14h

Espace Simone de Beauvoir Action surprise contre les jouets sexistes dans la ville de Nantes

Espace Simone de Beauvoir

Samedi 15 décembre 15h Maison des haubans Malakoff

Karaoké et cocktail dînatoire ASFMR (Association syndi-cale des familles monopa-rentales et recomposées)

Samedi 15 décembre 19h30

Espace Simone de Beauvoir Cafète Les Filles Association Les Filles

Jeudi 20 décembre 19h Espace Simone de Beauvoir Lecture du jeudi « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », lu par Annette Couzinet

Espace Simone de Beauvoir

Lundi 31 décembre 19h Espace Simone de Beauvoir Réveillon du nouvel an Association Les Filles