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logistique de la grande distribution alim en PdL

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SOMMAIRESOMMAIRE

PAGES

Préambule.............................................................................................................................4

I - Introduction.....................................................................................................................5

II – La localisation des surfaces de vente de la grande distribution en région Pays de

la Loire..................................................................................................................................7

1. Les surfaces de vente par enseigne................................................................................7

2. L'évolution des surfaces de vente................................................................................10

III – La localisation des entrepôts de la grande distribution alimentaire....................12

1.L'organisation territoriale de la logistique : la stratégie nationale................................12

2.L'implantation régionale des entrepôts de la grande distribution alimentaire : la

déclinaison régionale.......................................................................................................18

Le groupe Système U..................................................................................................20

Le groupe Leclerc........................................................................................................24

Le groupe Carrefour....................................................................................................26

Le groupe Intermarché.................................................................................................28

Le groupe LIDL...........................................................................................................30

IV – SYNTHESE ET PERSPECTIVES..........................................................................33

Stratégie nationale...........................................................................................................33

Stratégie supra-régionale.................................................................................................33

Stratégie locale................................................................................................................33

Annexe 1 : Surfaces de vente par enseigne dans les départements des Pays de la Loire

Annexe 2 : Surface de stockage par enseigne dans les départements des Pays de laLoire et localisation des entrepôts.

Annexe 3 : Grille d'entretien.

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Avant-proposAvant-propos

La logistique est depuis l'origine un domaine qui relève essentiellement du privé et de la stratégie propredes entreprises. Au fil du temps elle devient toutefois une préoccupation qui concerne aussi beaucoupd'acteurs de la sphère publique et para-publique. En effet, les liens de la logistique avec l'organisationdes territoires et la gestion des flux de marchandises sont de plus en plus évidents et ont même pris unsurcroît d'importance au regard des préoccupations environnementales impulsées par le « Grenelle del'environnement ».

Dans ce contexte il est apparu nécessaire pour la DREAL des Pays de la Loire, en charge régionalementdes politiques de l'Etat dans les domaines environnement transports et aménagement, de chercher à seconstruire une vision des stratégies déclinées à cette échelle territoriale. Dans cette perspective unecatégorie spécifique de « chargeurs » est parue particulièrement intéressante à étudier : la grandedistribution alimentaire qui joue un rôle important dans le quotidien aussi bien que dans l'organisationlogistique et spatiale. L'état des lieux engagé dans le cadre de cette étude vise à mettre à disposition deses commanditaires et d'autres partenaires publics qui se sentiraient concernés, une base, susceptibled'aider à la compréhension des stratégies passées et en cours, afin d'éclairer les décisions publiques pourl'avenir à travers une vision régionale d'ensemble.

Les recherches menées s'appuient d'une part sur les statistiques disponibles, d'autre part sur les travauxdu Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer conduits à l'échellenationale, et enfin sur les entretiens et analyses menées spécifiquement par le CETE de l'Ouest au niveaurégional (et inter-régional chaque fois que nécessaire) ainsi que local.

Ce travail d'investigation a bien entendu rencontré des limites, inhérentes à ce type d'étude : limites desstatistiques, des connaissances des entreprises et de leurs stratégies, avec en particulier un faibleéchantillonnage de responsables de la logistique des grandes enseignes ayant accepté de répondre auxinterviews proposées par le CETE.

Conscient de ces limites, le présent rapport ne prétend pas traiter de façon exhaustive la question de lalogistique de la grande distribution en Pays de la Loire. Il peut cependant constituer un éclairage sur lesstratégies commerciales et logistiques des principales enseignes généralistes utile aux acteurs publicsconcernés à différents titres.

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I - IntroductionI - Introduction

L'objectif de cette étude commandée par la DREAL était de mieux comprendre les stratégiesd'organisation spatiale des différentes enseignes de la grande distribution alimentaire présentes dans larégion des Pays de la Loire, en les mettant en perspective avec des logiques relevant d'autres échelles(supra-régionale, nationale).

Aussi l'étude s'est attachée à analyser les principaux critères qui influent sur le lieu d'implantation de leursentrepôts ou de leurs plate-formes logistiques et à observer leur évolution sur la période récente.

La fonction de ces entrepôts étant d'approvisionner les surfaces de ventes, l'étude s'intéresse tout d'abord àla localisation de ces dernières pour identifier les différentes enseignes présentes dans la région.

Sont ensuite présentées dans ce travail l'organisation logistique nationale des différents groupes et sadéclinaison en région Pays de la Loire.

Cette étude est basée sur des données de recensements des surfaces de ventes et entrepôts issues depublications professionnelles, sur des informations figurant sur les sites internet des différents groupes,sur le rapport du SETRA de juin 2008 « La logistique de la grande distribution » et sur des interviews deresponsables logistiques d'entrepôts régionaux :

● Système U Ouest à Carquefou (44),● ITM à Argentré du Plessis (35),● LIDL à Sautron (44).

(Il n'a pas été possible d'obtenir un entretien auprès de SCA Ouest à St Etienne de Montluc (44)notamment).

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II – La localisation des surfaces de vente de la grande distribution en régionII – La localisation des surfaces de vente de la grande distribution en régionPays de la LoirePays de la Loire

1. Les surfaces de vente par enseigne

Il a été effectué, pour chaque département de la région, le recensement des surfaces de vente deshypermarchés (supérieures à 2 500 m²) et supermarché (surface de vente comprise entre 400 et 2 500 m²)par groupe et par enseigne ainsi que le nombre de points de vente (cf. annexe 1). Le tableau ci-dessous présente la totalité des surfaces de ventes par groupe et par département et les cartesvisualisent la surface totale de vente par commune avec la répartition par enseigne ainsi que l'implantationplus précise de celles-ci dans les principales agglomérations de la région.

GroupeSurface de vente totale en m²

44 49 53 72 85Total région

Auchan 31 100 4 800 0 11 900 0 47 800

Carrefour 54 328 35 500 21 442 42 644 15 807 169 721

Leclerc 108 341 18 450 23 511 50 320 45 472 246 094

Géant 18 415 23 265 0 1 660 7 520 50 860

Intermarché 49 613 39 496 12 799 21 121 31 989 155 018

Système U 113 225 78 818 26 722 41 014 100 237 360 016

Hard Discount 37 790 20 711 7 418 31 183 16 121 113 223

En Loire-Atlantique, deux groupes se répartissent à parts à peu près égales la moitié de la surface devente départementale : Système U et les centres Leclerc.Par contre en nombre de points de vente, Système U devance le hard discount Lidl et Intermarché.Les groupes Carrefours et Géant sont aussi présents.

En Maine et Loire, Système U a une position dominante aussi bien en terme de surface de vente que denombre de points de vente. Viennent ensuite le groupe Intermarché et le groupe Carrefour.Le groupe Géant est également bien implanté.

En Mayenne, trois groupes se répartissent à peu près également 80% de la surface de vente dudépartement : Système U, Leclerc et Carrefour. Intermarché est également bien représenté grâce aunombre de ses points de vente.

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Dans la Sarthe, la plus grande surface de vente est offerte par les centres Leclerc suivis par le groupeCarrefour et Système U.Le groupe Carrefour présente le plus grand nombre de points de vente grâce à son enseigne Champion,avec également le groupe Système U.Le groupe Intermarché est également bien représenté.

En Vendée, le groupe Système U est fortement implanté avec presque la moitié de la surface de vente dudépartement et 42 points de vente.Les centres Leclerc avec 20% de la surface de vente départementale devancent le groupe Intermarché.En nombre de points de vente, on trouve loin derrière Système U, le groupe Intermarché et le harddiscount Lidl.

On trouve donc dans la région une très forte implantation du groupe Système U qui a une positiondominante en termes de surface de vente et de nombre de points de vente.

Le groupe Leclerc est aussi très présent mais uniquement en hypermarchés ; il a donc une implantationterritoriale plus réduite.

Le groupe Intermarché est bien représenté grâce au nombre de ses points de vente, ainsi que le groupeCarrefour en particulier dans la Sarthe.

Le hard discount est quant à lui majoritairement représenté par Lidl qui a développé son réseau de vente.Cette prédominance régionale des groupes Système U et Leclerc s'explique par l'ancrage géographique« historique » des fondateurs de ces groupes dans l'Ouest.

Au niveau national, la hiérarchie des groupes est différente : Leclerc est en 4ème position, Système U en5ème derrière Auchan, Carrefour et Casino.

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2. L'évolution des surfaces de vente

La carte des surfaces de ventes en 2007 montre la forte implantation de la grande distribution dans lesprincipales villes de la région et sur l'ensemble du littoral, zones les plus peuplées de la région.

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Si l'on regarde l'évolution de ces surfaces de vente entre 1999 et 2007, on constate qu'elle est localiséeessentiellement dans les communes du littoral : Pornic, St Jean de Monts, les Sables d'Olonne, et dans desvilles de plus petite taille comme Ecommoy en Sarthe, Beaupreau en Maine et Loire, Azé près deChâteau-Gontier en Mayenne ou Aizenay en Vendée ; cette évolution est à corréler à l'évolution de lapopulation et à l'offre importante en surfaces de ventes existant déjà dans les grandes agglomérations.

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III – La localisation des entrepôts de la grande distribution alimentaireIII – La localisation des entrepôts de la grande distribution alimentaire

La stratégie d'implantation des entrepôts en région Pays de la Loire dépend des choix de « politiques » delogistiques nationaux propres à chaque groupe.

1. L'organisation territoriale de la logistique : la stratégie nationale (Extrait de la note du SETRA sur la logistique de la grande distribution).

La généralisation du passage par entrepôt distributeur repose sur une couverture nationale du territoire parces entrepôts. Chaque groupe de la grande distribution a sa propre stratégie logistique, en fonction du typede marché (alimentaire, bricolage, sport, ameublement...), du nombre et de la taille des magasins, de lataille du groupe, de la répartition géographique et de la stratégie commerciale du groupe. Les stratégieslogistiques se déclinent aussi différemment suivant les familles des produits.Par exemple, les enseignes de l'alimentaire s'appuient généralement sur des organisations logistiquesspécifiques pour les différentes familles de produits que sont l'épicerie, les DPH (droguerie, parfumerie,hygiène), les liquides, le frais, les surgelés, les « marchandises générales » (bazar, textile,électroménager...).

Les organisations logistiques des groupes de la grande distribution alimentaire ont toutes convergé vers ladécomposition de la France en quelques « grandes régions logistiques » (par exemple, 5 pour Auchan et 8pour Intermarché1), dans lesquelles on retrouve une organisation commune de la logistique des produitsde grande consommation.Le nombre de régions logistiques est issu de l'arbitrage entre coût du transport et coût d'une plate-forme(prix d'achat ou loyer, coûts d'exploitation et d'entretien...). Ainsi plus le coût de transport est importantplus les distributeurs sont tentés d'augmenter le nombre de leurs plates-formes, augmentant ainsi lenombre de régions logistiques.

Pour la grande distribution spécialisée et pour la distribution des « marchandises générales » desenseignes de l'alimentaire, la couverture de la France s'appuie :

● soit sur une unique plate-forme nationale ;● soit sur une plate-forme nationale relayée par quelques plates-formes régionales.

1 Sources : Groupe Auchan et site internet Intermarché.

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On peut distinguer deux types d'entrepôt dans la grande distribution. Le positionnement des entrepôtsrégionaux de distribution se fait en fonction de la consommation locale, c'est ce que l'on appelle lalogistique « endogène ». Ils n'ont pas pour vocation de stocker longtemps la marchandise. A l'opposé, lesentrepôts nationaux (ex : pour le grand import) répondent à des besoins logistiques extérieurs au territoiresur lequel ils s'implantent. Ils se localisent au barycentre d'une aire géographique vaste (nationale oueuropéenne) qu'ils ont pour vocation de couvrir. Ces entrepôts relèvent de la logistique « exogène », c'està dire d'une logistique qui ne dépend pas directement du territoire sur lequel elle s'implante.

La région Pays de la Loire est très peu concernée par la logistique « exogène ».

Très rapidement les distributeurs ont mené une politique de spécialisation de leurs sites logistiques,régionaux et d'import, afin d'éviter le « gigantisme » et de maintenir une certaine homogénéité destechniques au sein de chaque entrepôt. Du fait de la multiplication des références et de la part croissantedu non alimentaire, il apparaît de moins en moins pertinent et rentable de gérer sur un même lieu desproduits présentant des caractéristiques logistiques très différentes (origines, conditionnements, fragilité,taux de rotation, périssabilité, sensibilité aux vols...). Cinq types de spécialisation ont été développés :

● la spécialisation par famille de produis (épicerie, DPH, liquide...) avec, dans certains cas, dessous-catégories : entrepôts fruits et légumes, entrepôts produits de la mer par exemple pour lesproduits frais ;

● la spécialisation par format consistant à distinguer les entrepôts desservant les hypermarchés ettrès grands supermarchés de ceux desservant les supermarchés et les magasins de proximité ;

● la spécialisation par taux de rotation consistant à créer un ou des entrepôts pour les produits àfaible rotation ;

● la spécialisation par « origine » des flux consistant à créer des entrepôts « d'importation » ;

● la spécialisation par saisonnalité consistant à créer des entrepôts « produits saisonniers ou depromotion ».

Ces segments peuvent se recouper (les entrepôts d'importation sont ainsi souvent des entrepôts nonalimentaires et de produits saisonniers). Si les entrepôts alimentaires ont souvent vocation à desservir despoints de vente situés dans un rayon de 300 km maximum (entrepôts régionaux), les vocations sont plusdiversifiées pour les entrepôts non alimentaires.

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Les organisations logistiques se différencient aussi par la localisation des plates-formes à l'intérieur desrégions logistiques. On observe schématiquement quatre types d'organisation logistiques chez lesenseignes à dominante alimentaire :

● la logistique concentrée : une seule base sans spécialisation par région logistique, située aubarycentre des magasins (ex : Leclerc) ;

● la logistique répartie : plusieurs bases par région, spécialisées par produits et réparties de façonhomogène sur le territoire en vue de desservir les points de vente de façon optimale (ex :Intermarché).C 'est dans ce type d'organisation que l'on trouve le plus d'entrepôts « ruraux », enopposition à des sites urbains ou périurbains ;

● la logistique polarisée : sites multiples dans une région, qui sont spécialisés pour l'essentiel, maisconcentrés dans une seule partie de la région. (Auchan, Casino, Carrefour). On peut trouver desdépôts distincts appartenant au même groupe et sur un même terrain ;

● la logistique mixte : des régions logistiques qui n'ont pas toutes la même répartition des bases.

Les groupes de la grande distribution n'ont donc pas tous le même nombre de bases logistiques, ni lamême stratégie de localisation. Malgré ces différences dans l'organisation logistique, leurs performancessont identiques.

Quelques exemples de types de spécialisation

Le groupe Carrefour a une logistique différenciée par format de magasins avec, d'un côté, celle deshypermarchés, et de l'autre, celle des magasins de proximité (Shopi, 8 à huit...) et supermarchés(Champion). Alors que le groupe Casino, qui a aussi une logistique différenciée par format de magasin, aune logistique commune pour les hypermarchés et les supermarchés, et une autre pour les formats deproximité (Petit Casino, Spar, Vival...).

Le type d'entrepôt et les équipements sont également parfois déterminants dans la stratégie. Alors quenombre d'enseignes comptent plusieurs entrepôts non alimentaires dans lesquels ils traitent notamment letextile, Carrefour a choisi d'avoir un seul entrepôt textile de très grande taille (100 000 m² à Sénart) etautomatisé desservant l'ensemble du territoire. Ce niveau d'automatisation n'aurait sans doute pas étépossible ou rentable pour plusieurs entrepôts plus petits.

Pour Auchan, la logistique des produits non-alimentaires s'appuie sur trois plates-formes qui couvrent deszones plus grandes que les cinq plates-formes dédiées aux produits de grande consommation.

Autre exemple encore, Leclerc a installé une plate-forme dédiée aux flux d'importation au Havre.

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Des prestations logistiques de plus en plus externalisées.

La complexité des flux physiques et des flux d'information et les niveaux d'exigences attendus ont pousséles grands distributeurs à professionnaliser les fonctions logistiques. Si la gestion opérationnelle resteencore souvent maîtrisée en interne, l'externalisation à un prestataire logistique extérieur se développe.Des différences existent selon le type des produits et les enseignes. La logistique des produits frais etsurgelés est par exemple majoritairement externalisée quelle que soit l'enseigne. La spécificité deséquipements et l'existence de prestataires éclairent ces choix.

Pratiques chez quelques grands distributeurs alimentaires

Type de pratiques logistiques Distributeurs

Logistique majoritairement internalisée Intermarché, Leclerc

Logistique internalisée auprès d'unefiliale

Samada filiale de Monoprix ; Easydis filiale de Casino (quipropose aussi ses services à d'autres clients)

Logistique partiellement externalisée

Carrefour : une filiale Logidis pour les supermarchés etformats de proximité, et des prestataires logistiques qui

s'occupent des hypermarchés

Cora, Système U : organisation qui dépend des produits et/oudes régions

Auchan : gestion en propre des plates-formes historiques etexternalisation des nouvelles plates-formes.

Pour l'avenir, plusieurs paramètres semblent favorables à l'externalisation : l'obsolescence de certainesplates-formes et les démarches de mutualisation qui requièrent une importante maîtrise des technologiesde l'information.

L'influence des politiques publiques

Si la stratégie des distributeurs de développer leurs propres entrepôts de stockage et régulation était déjàen œuvre en 1996, les lois « Raffarin » et Galland », qui n'avaient pas de visée directe sur les stratégieslogistiques des distributeurs, ont consolidé et accéléré ce changement. Même si la remise en question deces réglementations est un bouleversement pour le secteur, l'impact sur les organisations logistiques de lagrande distribution sera certainement faible.

Au-delà de ces deux lois, d'autres politiques publiques ont aussi eu des effets indirects sur les chaîneslogistiques de la grande distribution :

● la politique des transports, en développant le réseau routier, a accéléré le gain de productivité dutransport routier de marchandises ;

● les politiques de planification territoriale des collectivités locales ont favorisé l'implantationd'entrepôts logistiques ;

● la politique européenne de réduction des émissions de polluants par les véhicules permet dediminuer progressivement l'impact environnemental des chaînes logistiques.

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La localisation des entrepôts de la grande distribution

La carte ci-dessous visualise le recensement des entrepôts approvisionnant la grande distributionrenseignés par leur surface et leur commune d'appartenance.

Ce recensement concerne à la fois la grande distribution alimentaire et non alimentaire (bricolage, jouets,sport, jardineries...).Il y avait en 2007, 576 entrepôts répartis sur 476 communes.

La carte montre que ces entrepôts sont concentrés autour des villes et des grandes infrastructures detransport. On note une concentration particulièrement forte autour des villes de Paris, Lille, Lyon etMarseille.

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Cette deuxième carte montre la densité d'entrepôts par habitant de la zone d'emploi.

Cette donnée est intéressante puisque la logistique de la grande distribution est dimensionnéeterritorialement en fonction du nombre de magasins à approvisionner lui-même dépendant du nombrepotentiel de consommateurs. Certaines zones périphériques aux villes se démarquent : autour deBordeaux, Mont de Marsan, Marseille, Lyon, Nantes et Paris.

Plus précisément, en ce qui concerne la région des Pays de la Loire, les 2 cartes nationales font ressortirune forte présence d'entrepôts, dans l'agglomération nantaise, dans l'agglomération mancelle et dans lebocage vendéen (Les Herbiers) comme cela va être détaillé dans la suite de l'étude.

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2. L'implantation régionale des entrepôts de la gran de distribution alimentaire : la déclinaison régionale

Ce chapitre détaille la localisation des entrepôts de la grande distribution alimentaire en région Pays de laLoire en distinguant les différentes enseignes.

5 enseignes principales disposent d'entrepôts en Pays de la Loire : Système U, Leclerc, Carrefour etIntermarché, ainsi que le hard discount Lidl.

Pour ces groupes, sont successivement détaillés :

● la localisation ;● la surface de stockage ;● le type de marchandises stockées ;● le nombre et type de magasins livrés.

Une cartographie visualise à la fois les surfaces de stockages et les surfaces de vente et les resitue dans larégion logistique du distributeur.

La localisation précise de ces entrepôts sur les plans figurant dans l'annexe 2 permet d'apprécier la qualitéde leur desserte routière et éventuellement ferroviaire, leur situation par rapport aux lieux d'implantationdes principaux points de vente et des bassins d'emplois.

On peut constater que :

● les entrepôts sont essentiellement situés en périphérie des grandes agglomérations,● ils sont localisés à proximité d'échangeurs d'axes routiers ou autoroutiers importants,● ils sont souvent situés à proximité d'une voie ferrée mais pas systématiquement : par exemple

l'entrepôt Système U des Herbiers (85), l'entrepôt Lidl à Sautron ne sont pas desservis par le fer.

Des entretiens ont été réalisés auprès des responsables logistiques d'entrepôts régionaux pour affiner lespoids respectifs de ces différents critères dans la stratégie d'implantation.

Des précisions ont ainsi pu être recueillies pour les groupes Système U, Intermarché, Lidl. SCA Ouest(groupe Leclerc), sollicité, n'a pas souhaité répondre.

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Le groupe Système U

C'est le groupe qui possède la plus grande surface d'entrepôts dans la région Pays de la Loire. Lesentrepôts sont dédiés à des types de produits.

● Quatre entrepôts sont regroupés à Carquefou (44) en périphérie nantaise.○ 49 000 m² de stockage pour la DPH, Bazar, librairie, disque, électronique grand public et

textile. Il livre 25 Hyper U, 71 Marché U, 349 Super U, 57 Utile.○ 22 000 m² de stockage pour le frais et la viande. Il livre 20 Hyper U, 35 Marché U, 274 Super

U et 28 Utile.○ 14 000 m² de stockage de surgelés.○ 12 000 m² de stockage pour le poisson qui desservent 25 Hyper U, 71 Marché U, 350 Super U

et 57 Utile.

● Un autre entrepôt est situé dans la région nantaise à St Aignan de Grandlieu, avec 56 000 m² pourles PGC. Il livre 12 Hyper U, 19 Marché U, 112 Super U et 46 Utile.

● Un entrepôt de 39 000 m² consacré au stockage des ELDPH est implanté à Trélazé (49) dans larégion angevine. Il livre 7 Hyper U, 13 Marché U et 121 Super U.

● Un entrepôt de 75 000 m² a été récemment construit pour le stockage de Bazar, saisonnier, textile,aux Herbiers en Vendée, à proximité de l'échangeur de l'A87. Il livre 25 Hyper U, 67 Marché U,346 Super U. Il a une vocation nationale et permet d'optimiser l'approvisionnement par conteneursvenant d'Asie et arrivant au port du Havre.

Les magasins implantés aux Antilles Guyane sont ravitaillés par conteneurs au départ du port de Montoirde Bretagne.

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Le réseau logistique Système U compte 4 grandes régions. La région logistique « Grand Ouest » couvreles régions administratives Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes, Centre (excepté le départementd'Eure et Loir).

10 entrepôts alimentent cette zone :

Les entrepôts sont implantés le plus près possible du barycentre du bassin de consommation. Des étudesde marché et de projections faites au niveau national définissent les éventuels besoins en points de venteet corrélativement en entrepôts. A court et moyen terme, il n'est pas prévu de nouvelles ouverturesd'entrepôts.

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Par contre, il peut y avoir des agrandissements ou des transferts. En effet, au-delà d'une certaine taille, unentrepôt devient improductif : gros volume de marchandises, rotations des véhicules difficiles, problèmesde sécurité si les employés sont trop nombreux sur le site. Le seuil est d'environ 250 employés.

Plusieurs opérations peuvent illustrer cette évolution :

● un entrepôt fruits-légumes-frais-poissons a été construit à Savigny en Véron (37) pour délestercelui de Carquefou. Il s'en est suivi un redécoupage des zones de couverture des entrepôts.

● Dans les Côtes d'Armor, faute de pouvoir l'agrandir sur place, l'entrepôt de Plaintel a été transférévers Ploufragan.

● À Carquefou, l'obsolescence des entrepôts a conduit à leur transfert du Moulin Boisseau vers laHaute-Forêt, moins coûteux que le réaménagement des bâtiments. Le choix du nouveau site relèvede disponibilités foncières et de négociations locales.

La bonne qualité de la desserte routière est un critère d'implantation prédominant. Si la majorité des sitessont embranchés sur le réseau ferré (sauf Les Herbiers), l'approvisionnement par mode ferroviairediminue : on est ainsi passé de 2 trains par jour il y a 3 ans à 6 wagons par semaine actuellement. Parailleurs, la SNCF a fermé les gares fret de Trélazé et de Niort.

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Le groupe Leclerc

Seize SCA (Centrales d'achats régionales), prennent le relais de la centrale nationale pour négocier lesachats au niveau régional. Elles assurent aussi le stockage, la répartition et le transport des marchandisesdans les magasins situés dans la région (environ 60% de l'approvisionnement de ces magasins).

Les entrepôts du groupe Leclerc implantés en région Pays de la Loire sont situés :

● à St Etienne de Montluc (44), un entrepôt « BT LEC OUEST » stocke sur 10 000 m² del'électrodomestique. Un autre, « SCA OUEST » d'une surface de 30 000 m² stocke les fruits etlégumes, le frais, les PGC, le surgelé, le jardin et le textile.Ces entrepôts desservent 35 centres Leclerc.

● À Champagne (72), trois entrepôts d'une surface totale de 90 000 m² stockent des produitsalimentaires et non alimentaires. Ils livrent 35 centres Leclerc répartis sur 8 départements del'Ouest et du Centre.

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Le groupe Carrefour

La logistique multiformat de Carrefour (LOGIDIS) assure l'approvisionnement des supermarchésChampion, des magasins de proximité SHOPI, 8 à huit, Marché Plus et des magasins PROMOCASH.Elle gère également partiellement l'approvisionnement des hypermarchés Carrefour en épicerie, brasserieet surgelés.51 entrepôts sont répartis sur 4 régions logistiques.D'autres prestataires assurent la liaison des hypermarchés Carrefour.

● 3 entrepôts sont (historiquement) regroupés dans la région mancelle :○ un entrepôt Logidis Comptoirs Modernes de 70 000 m² dédiés aux surgelés est implanté à

Allonnes (72).Il livre 50 Carrefour, 312 Champion, 25 Hyper Champion, 125 Marché Plus, 36 Promocash,18 Proxi, 156 Shopi et 190 8 à Huit.

○ Un entrepôt Logidis Comptoirs Modernes de 65 000 m² est implanté au Mans. Il stocke desfruits et légumes, de sproduits frais, DPH, les liquides et le bazar.Il livre 53 Champion, 3 Hyper Champion, 37 Marché Plus, 22 Promocash, 8 Proxi, 65 Shopi et63 8 à Huit.

○ Un entrepôt Carrefour-Calberson Logistique de 85 000 m², implanté au Mans, dessert enépicerie et liquide 23 Carrefour.

● Un entrepôt Logidis Comptoirs Modernes de 25 000 m² de DPH et épicerie est situé à Cholet (49);

● Un autre de 15 000 m² de PGC est localisé à Bonchamp Les Laval (53) qui livre 39 magasinsPromocash.

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Le groupe Intermarché

Il compte sur le territoire national 46 bases logistiques.

Le groupe est organisé en 8 régions logistiques, dont le Grand Ouest couvrant la Bretagne, les Pays de laLoire et la Basse-Normandie.

Les entrepôts sont implantés au barycentre des points de vente avec une marge de 10 à 20 km. Un critèreimportant est la qualité de la desserte routière. Très peu d'approvisionnement se fait par fer : pourl'entrepôt d'Argentré du Plessis (35) par exemple seulement 3,5 % des marchandises arrivent par train ;les principaux utilisateurs sont Kronenbourg et Danone, les produits secs transportés un temps par fer sontrepassés sur la route.

Le site d'implantation d'un entrepôt est également lié à la zone d'emploi et à la disponibilité d'une maind'oeuvre peu qualifiée : il est préférable d'éviter les sites où d'autres entreprises utilisent ce type de maind'oeuvre (l'automobile par exemple).

Il n'y a pas, compte tenu de ces critères, d'entrepôts ITM en Pays de la Loire.

Les entrepôts de la région logistique ITM sont situés :

● à Argentré du Plessis (35) (base secs).......................................... 29 000 m²● à Grand-Fougeray (35) (base frais).............................................. 22 000 m²● à Rostrenen (22) (base secs)......................................................... 32 000 m²● à Mellac (29) (base secs).............................................................. 9 000 m²● à Noyal-Pontivy (56) (base frais)................................................. 13 000 m²● à Magny le Désert (61) (base frais).............................................. 13 000 m²

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Jusqu'à présent les entrepôts de stockage de produits secs et ceux de produits frais ou surgelés étaientdistincts et ne dépassaient pas la taille critique de 200 à 300 employés.Désormais, compte tenu du coût de transport, et pour optimiser le remplissage des camions (taux de 95 à96 %) on s'oriente vers des sites complets un peu plus grands. Ce choix est également lié à la taillerelativement petite des surfaces de vente. Cela peut conduire soit à l'agrandissement de l'entrepôt soit à unappel à des prestataires extérieurs.

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Le groupe LIDL

Le territoire national est découpé en 20 régions logistiques. La région Ouest couvre les deux régionsBretagne et Pays de la Loire.

En Pays de la Loire, on trouve un entrepôt de 15 000 m² (110 employés) à Sautron où se trouve égalementla direction régionale.Un deuxième entrepôt de 25 000 m² est situé en Bretagne à Ploumagoar (22).

A l'Est, hors zone logistique Ouest, l'entrepôt le plus proche est à Sorigny (37) d'une surface de32 000 m².

Un entrepôt livre environ 80 magasins : celui de Sautron livre dans un rayon de 150 km.

Compte tenu de la petite taille des surfaces de vente, les entrepôts ne sont pas différenciés selon la naturedes marchandises.

Ces entrepôts sont situés à proximité des villes (où sont présents de nombreux magasins), près d'un nœudautoroutier car tout le transport s'effectue par route.

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IV – SYNTHESE ET PERSPECTIVESIV – SYNTHESE ET PERSPECTIVES

L'ensemble des éléments recueillis dans cette étude montre que l'implantation des entrepôts ou plate-formes de la grande distribution en région Pays de la Loire respecte totalement l'organisation générale dela stratégie des groupes. Celle-ci dépend de critères définis à l'échelle nationale, supra- régionale et locale.

Stratégie nationale

Chaque groupe découpe le territoire français en plusieurs zones logistiques variables en taille et ennombre : par exemple 5 pour Auchan, 8 pour ITM, 16 pour Leclerc.

Les organisations diffèrent sur l'externalisation ou l'internalisation de la logistique, la spécialisationéventuelle par type de produits (ex. : Système U), par format de magasins livrés distinguant hypermarchéset magasins de proximité (ex. : Carrefour), par saisonnalité (ex. : Système U aux Herbiers), ou laconcentration sur une seule base par région sans spécialisation (ex. : Leclerc).

Stratégie supra-régionale

A l'intérieur de chaque région logistique, dépassant bien souvent les limites des régions administratives, lalocalisation de l'entrepôt se calcule par rapport au barycentre des surfaces de ventes de façon à optimiserles coûts de transport en obtenant des taux de remplissage des camions de 90 à 95% et en minimisant lesparcours. Ceci explique la présence d'entrepôts Système U en Pays de la Loire bien centrée par rapport àla zone logistique « Grand Ouest » et l'absence d'entrepôts ITM.

Stratégie locale

L'implantation précise des entrepôts dépend ensuite de facteurs plus locaux.– La proximité des agglomérations où sont situées les surfaces de vente et où peut se trouver une main

d'oeuvre peu qualifiée.– La qualité de la desserte routière et en particulier la présence d'un échangeur d'accès au réseau de

voies rapides.– La possibilité d'une desserte ferroviaire même si son utilisation actuelle est réduite.

D'une manière générale, on ne constate pas actuellement et on ne prévoit pas à court terme, compte tenudu contexte économique peu lisible, de besoins en nouvelles surfaces d'entreposage. Le parc peutcependant évoluer :

– pour des raisons d'obsolescence du bâtiment : la question se pose alors de le rénover ou de lereconstruire mais dans ce dernier cas le nouveau site est très proche de l'ancien.

– pour des raisons de taille « critique » d'un entrepôt qui pose des problèmes de sécurité dès qu'estatteint le seuil d'environ 250 employés. L'éclatement d'un entrepôt sur 2 sites est alors programmé defaçon à optimiser les coûts de transport sur les 2 sites.

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A plus long terme, on peut s'interroger sur les facteurs qui pourraient influer sur les stratégies logistiquesdes groupes de la grande distribution :

− l'apparition de nouvelles structures comme le e-commerce ;− le retour vers des magasins de proximité ;− l'évolution du contexte réglementaire : suppression de la loi Galland, instauration de la taxe carbone ;− l'évolution du coût du transport qui pourrait conduire à une modification de la taille des zones

logistiques...− la stratégie des groupes à l'international : la stagnation au niveau national peut s'accompagner

d'investissements importants de certains groupes sur les marchés émergeants.

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Sources

○ « La logistique de la grande distribution », SETRA, 2008 ;

○ « Atlas de la distribution alimentaire », LSA, 2007 ;

○ Sites internet des groupes Système U, Leclerc, Intermarché, Lidl ;

○ Surfaces d'entrepôts : Nielsen Tradedimensions.

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