21

L'ordre troublant des nénuphars

  • Upload
    others

  • View
    12

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L'ordre troublant des nénuphars
Page 2: L'ordre troublant des nénuphars

L'ORDRE TROUBLANT DES NÉNUPHARS

Page 3: L'ordre troublant des nénuphars

© Jean-Pierre Kupczyk, Editeur, 1988 18, rue des Jachères, 94440 Marolles en Brie Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays

ISBN 2-907440-00-4

Page 4: L'ordre troublant des nénuphars

LUCE TILLIER

L'ORDRE

TROUBLANT

DES NÉNUPHARS

JEAN-PIERRE KUPCZYK Editeur

Page 5: L'ordre troublant des nénuphars
Page 6: L'ordre troublant des nénuphars

Elle sortit du ventre de sa mère et hurla

parce que c'était ainsi décidé. Mais plus grand encore le cri de sa mère gela son cri.

Alors ne pas lâcher la corde.

Regrimper sa vie jusqu'à la grande bouche édentée.

Etre aspiré, gobé, redonné, poisson écaillé,

Au marécage silencieux, Et attendre...

Tout va trop vite. Gabrielle couvre son sexe de ses mains sans pouvoir maîtriser cette envie d'uriner qui n'est pas cette envie. L'aquarium pulpeux est fissuré, son naufragé sort trop tôt. Une vague plus chaude enfle entre ses mains et crève d'un coup sur l'alèze. Fesses et cuisses clapotent au bord de cette écluse. La

Page 7: L'ordre troublant des nénuphars

« ragasse » * de son pays bourguignon et ses orages en chaleur lui sortent du ventre. Gabrielle tressaille encore aux dernières charges de sa taupe affairée. Ecartelée comme la hase dans le dépouillement suprême, elle ouvre lar- gement ses cuisses pour ce viol sacré, conçu à rebours. Avec un gros sanglot qui cloque à l'embouchure, la tête se présente - Dernier cor- dage avant l'abandon, le cordon enserre le cou de l'enfant.

Précise la sage femme ordonne : - Bloquez votre respiration, ne bougez plus. - Laissez-moi, c'est lui qui m'entraîne !

Dans son ventre un naufrage, dans sa tête un délire.

- Reste un peu, mon beau renard, mon petit bonhomme - Là ne respire plus - Je pré- viens ma douleur, afin qu'aucune crispation de ma chair ne cogne à la bulle qui t'enclave - Bois mes rivières avant que je m'assèche - Englue-toi de mes mousses - Dans un instant, je lècherai sur ta peau ma consistance intime — je lècherai ton petit cul - tes bourgeons, et ma langue diligente trouvera sur ton nombril qui saigne encore du mien, la mémoire de mon ventre... Comme tu me taraudes - Quelle vorace impatience te fait me déchirer — Calme, calme, je m'élargis jusqu'aux pointes extrêmes de ma douleur, polissant comme un galet ta

* ragasse = grosse pluie

Page 8: L'ordre troublant des nénuphars

trouée de lumière - Viens - Il est temps — Je te veux.

- Et voilà, petite madame, une belle pis- seuse qui nous arrive. Embrassez-la vite, avant la grande lessive.

Douloureusement ses poumons se déplient comme tous les lampions de cette fête douteuse et l'enfant hurle et Gabrielle hurle.

- Mon fils où est mon fils ?

Sereine la sage-femme reprend l'enfant et le baigne. Dix ans de métier lui ont appris com- bien sont rares les accouchements vécus dans

la béatitude. La maternité n'est pas toujours triomphante. Il faut compter avec la douleur, tenaille active chauffée à blanc lorsqu'elle se love dans le ventre, bête rongeuse et opiniâtre lorsqu'elle ronge les reins.

Et puis, il faut faire avec la panique, le ver- tige de la création. Chacune l'exprime dans sa propre confusion. Celle-ci a basculé dans l'in- cantatoire, accouchant avec sa tête, dans un rêve confondu, fils-amant — amant-fils. Demain il fera jour ! Les seins pleins à craquer accep- teront le sexe dans l'urgence d'une bouche gou- lue.

De tout son poids elle besogne sur le ventre de Gabrielle qui, assise d'un coup, rejette avec fureur les mains qui lui écrasent le ventre, écrasent ce fils qui tarde à venir. Entre ses cuisses ouvertes, elle guette l'étrange douceur qui gonfle sa vulve, la caresse et se répand

Page 9: L'ordre troublant des nénuphars

comme un beau tapis rouge déroulé. Le petit homme peut venir. Un enchevêtrement sangui- nolent s'expulse de son ventre floué. Fleur étrange, tremblotante et mouillée, pour féliciter l'artiste.

— Un beau placenta plein de santé ! vous l'avez gâté votre petite.

Gabrielle se laisse coucher, pétrir, langer. — De l'air, je veux de l'air ! Ouvrez la

fenêtre ! Le froid de décembre a tendu sur les vitres

une peau opaque et ridée. Dans un cri sauvage la mère repousse l'enfant qu'on lui redonne encore. La petite cesse de crier à l'écoute de cet autre cri pas ordinaire.

La fenêtre ne fut pas ouverte, mais l'enfant eut froid.

Page 10: L'ordre troublant des nénuphars

NOVEMBRE 1982

Appuyé contre la vitre, son front a laissé une buée tiède. Du gras de l'index Gabrielle lente- ment y dessine un « V », premier dessin de l'enfance, hirondelle transparente qui s'ame- nuise, s'efface, se recrée comme le souvenir.

Dans le pré d'en face, le grand frêne sort de la brume. Nu, il est habité de corbeaux endor- mis, si bien distribués dans leurs poses que l'arbre semble porteur de fruits maléfiques. Plus près, derrière son muret de pierres sèches, le jardin est ouvert à coeur, en tranchées de labour compactes et suintantes.

- Terre de novembre, terre de glaise mer- dique, terre en bois de cercueil ! Mais moi je vis, je pète le feu et j 'emmerde ce temps bou- seux, ma patte amochée et ma cinglée de fille qui cavale dans le froid, toute moite de sa nuit.

Page 11: L'ordre troublant des nénuphars

Elle se croit silencieuse, frôleuse comme une chatte, mais ma peau entend son absence depuis si longtemps qu 'en ce jour et à jamais sa présence résonnera en moi comme les trom- pettes de Jér icho devant les murailles de la ville.

Chaque matin, avec comme seule lumière l 'éclat vitreux de l 'aube, pieds nus, t raînant la patte, je bute du front contre la vitre de ma chambre. Voyeuse obstinée, j ' y arrive avant qu '« elle » n 'ai t atteint les deux grands buis taillés. Sexagénaires et bien charpentés comme moi, ils encadrent le portail de fer et donnent à la propriété la nostalgie des vieilles cures et de leurs curés enjuponnés.

Le portail grince, elle ne l 'ouvrira pas. J e dors. Nous jouons avec nos obscurités.

Elle franchira la haie par une échellée qui ouvre le parc sur les prés d 'embouches.

Ensuite j ' invente son errance. Jul ie-Jeanne sait déjà ce qu'elle apprend.

Dès la barrière franchie, frênes et saules épaulent le chemin. Devant eux, les hautes haies d'aubépine, de « poires à bon Dieu » et de « plosses » * où s'ébouriffent en alternance de saison, la viorne, le chèvrefeuille et la mûre.

* Plosses = Prunelles.

Page 12: L'ordre troublant des nénuphars

Presque au secret de leurs racines, deux fossés sont creusés à hauteur de genoux d'homme. Ils reçoivent l'eau débordante des mares et celle des rigoles venues des prés du haut. Rarement à sec, en ce pays humide, ils sont aussi vifs et habités que des ruisseaux gonflés de sources. A gauche, l'un se cressonne, ralentit, lourd de cette herbe sombre et savou- reuse, à droite, l'autre s'excite derrière les sapo- naires, culbute dans un « crot » *, y stagne un peu. Plus loin, passé les noisetiers et un chêne éclaté de bas en haut par « le feu du ciel », le ruisseau bifurqué enfourche son jumeau et va deux prés plus bas se fondre dans l'Arconce.

La rivière a creusé profond dans les prés. On y accède facilement par les allées pentues que le passage régulier des bovins a tracées et cabossées.

S'installe alors, en place d'abreuvage, le par- fum exact d'un bord de nos rivières. Chaque élément exhale sa senteur, chaque senteur est perçue séparément, vous-même devenez élément de rivière, fumet de bouses fraîches, relent de vase foulée, mucus des poissons englué aux pierres moussues, effluves transpirantes des bes- tiaux, arôme miellé du nénuphar dans sa fleur, plus riche celui des menthes écrasées, plus las- cive votre sueur d'été.

Puis, lorsqu'en trois coups de jarret on s'ex-

* Crot = Trou d'eau.

Page 13: L'ordre troublant des nénuphars

pulse sur le pré, tout un troupeau de taurillons attend, curieux, nerveux, vite effarouché, avec dans le regard rose la bruine craintive des albi- nos.

Mais plus encore qu'à la rivière c'est près de la maison, dans le chemin aux deux ruis- seaux, qu'enfant, Julie-Jeanne vivait des heures humides et végétales. Vasouillant dans une terre glaiseuse, elle y façonnait des personnages ventrus, promis à une méchante agonie. A peine une apparence que déjà elle les écrasait, lentement, très lentement, pour les entendre sucer sa botte ou sa sandale. La gadoue se gonflait en grosses cloques grises qui crevaient avec des « clop-clop » dégoûtants.

L'été, une procession serrée de reines des prés, plus garces que les lames vertes des roseaux, barrait son accés au ruisseau. Si hautes, leurs têtes poudrées narguaient celle de Julie-Jeanne. Alors c'était la guerre. Les tiges fléchies résistaient, les têtes ébouriffées des reines s'éparpillaient en un duvet de pétales qui se collait à la sueur de la peau, aux narines, dans la bouche ouverte et crachante.

Par dessus tout ça, le soleil, lui-même abruti de chaleur dans la stridence des insectes gou- lus.

Taons suceurs jamais rassasiés. Abeilles titubantes, danseuses ivres, aux

ovaires sans promesses. Aigres dans leur pou- voir d'ultime érection.

Page 14: L'ordre troublant des nénuphars

Frottis des élytres, obsédante cadence des insectes au repos.

Enfin le ruisseau.

Propulsée par sa hargne, Julie-Jeanne y bas- culait sur le cul. L'eau entrait dans sa petite culotte et c'était le bonheur. Derrière elle, les prés encore velus de foin, devant elle les reines enfin couchées, saccagées, superbement glo- rieuses dans leur parfum froissé.

Julie-Jeanne ne sait plus ce qui l'a tant suf- foquée ce matin là ! Le parfum des reines ou l'odeur de sa mère. Sa mère qui la tira hors de l'eau, la serra, l'embrassa si fort, trop fort.

Aiselles moites à l'âcreté des orties en cha-

leur. Survole aussi un parfum de dame que les muqueuses de Julie-Jeanne ne reconnaissent pas.

- Julie-Jeanne ! Ne sois pas si sauvage, je suis ta mère bon dieu ! Il est temps que nous fassions un bout de chemin ensemble ! Julie ! Julie-Jeanne !

Si le soleil n'avait séché l'orage de la veille, il y aurait une grande flaque de pluie dans le chemin.

Julie-Jeanne y sauterait à pieds joints. Et, le soleil et sa mère reflétés, éclateraient

en brisures dorées et mouillées. Le chemin serait libre et bruissant.

Mais il n'y a plus de flaque, seulement le dégoulis du ruisseau quittant la petite culotte

Page 15: L'ordre troublant des nénuphars

et qui s'écoule le long des cuisses. Ca pique, ça gratouille, mais on ne se gratte pas, on sup- porte, on attend, dans le silence inquiet des insectes à l'écoute.

Deux jambes épaisses et blanches s'impatien- tent, deux souliers griffent son chemin.

Alors sans quitter des yeux ces choses incon- grues, Julie-Jeanne pose sa culotte, l'essore, l'étale sur l'herbe. Puis, jambes écartées, roule sa jupe dans sa ceinture, arque son corps, bombe le ventre et, de ses mains brunies étire son petit sexe, blanc comme chair de pomme, et pisse à la garçon sur les souliers pointus.

La gifle s'abat, rapide, précise et chaude comme un coup de soleil.

Julie-Jeanne se fiche bien de la brûlure sur la cuisse. Bien plus cuisantes les griffures de ronces, les morsures de barbelés qui, dès le printemps, stigmatisent ses maraudes gour- mandes. Fouineuse de haies, escaladeuse de barrières, vaillamment elle en paie le tribut. Ensuite tout l'émerveille, rien ne l'effraie. Touche à tout, mais respectueuse de l'ordre secret de la nature, elle repose en place initiale la plume de geai, l'oeuf bleu, la coquille crayeuse d'un gros bourgogne, pour s'extasier le lendemain sur la curiosité caressée la veille.

Page 16: L'ordre troublant des nénuphars

Mais ce matin, il faut courir, et vite ! Fuir ce rire immense qui escalade les notes d 'un solfège qu'elle ne connaît pas et qui chasse des haies les oiseaux somnolents. Fuir la « Mère

engueule » *, la sorcière des eaux. Depuis longtemps grand-mère la mettait en

garde, ainsi que ses compagnons de jeu : - Si vous continuez à cracher et à uriner

sur son dos, vous verrez, un jour elle se fâchera !

Mais aucun d'eux ne pouvait résister au jeu du :

- « A qui pissera le plus loin », clamaient les garnements.

- « A qui fera le plus bel arc-en-ciel », scandaient les filles.

Julie-Jeanne n'avait rien à envier aux gar- çons. A croupeton, au creux des menthes et des poivres d'eau, cachée par les fétuques vapo- reuses et les hautes quenouilles veloutées cho- colat, son arc irisé de soleil percutait un nénuphar où rêvait une « gueurnaude », assom- mait deux libellules en arabesques d'amour et voluptueusement perdait son élan sur la fleur rose d'un trèfle, pas forcément à quatre feuilles.

Aujourd'hui la rivière se souvenait... Mais où court Julie-Jeanne la sorcière ne sui-

vra pas.

* Mère engueule — Croque-mitaine qui vit dans les mares et qui attire les enfants qui s'approchent de l'eau.

Page 17: L'ordre troublant des nénuphars

Au bout du chemin, derrière la barrière, dans le grand pré inondé de soleil règne en place d'ombre sous le plus vaste chêne des environs : le taureau charolais.

La terreur de la mère engueule. Celui qui gagne tous les prix. - Les prix de conneries oui, a ricané un

jour Gabrielle. Il est là, massif, dolent, poils de chaume,

baveux du nez et de la gueule. L'anneau cro- cheté dans la chair tendre de son museau truité

lui fait la tête d'un guerrier primitif. Regard sans regard. Strabisme. Puis les mouches cer- clent noir, les paupières roses aux cils rouquins, et le regard devient andalou. Mais il n'a de son frère espagnol ni les frémissements hysté- riques ni la confuse mission d'encorner nos pensées obscures et fangeuses.

Il est le taureau.

La vie puissante et mugissante. La semence jaillie du commencement, explo-

sive et fécondante.

Et si la terre qu'il lèche, ensalivée depuis la première génération d'aurochs, s'ouvrait enfin sous ses caresses, elle germerait deux bras et de ses mains herbues agripperait l'énorme gib- bosité qui à l'arrière du chignon le fait déjà puissant, puis se cambrerait affamée jusqu'aux promesses pleines, pour jouir comme les humains qui basculent sur son ventre, dans des

Page 18: L'ordre troublant des nénuphars

clameurs d'orage, des plaintes d'enfants et, dans leurs regards éperdus, la démence des chevaux emballés. Au-dessus d'elle, les quatre pattes posées dans les touffeurs de la terre, le taureau balancera ses larges fanons au rythme de son rut.

Mais en terre charolaise le taureau n'en-

fourche pas de chimère. Il encroupe ses génisses, debout, géniteur aux courtes pattes et engendre des veaux qui n'ont rien de mythique.

Et l'éleveur, rassuré de vivre en terre fertile, étame avec « ses » médailles, les portes d'écu- ries. Au-dessus, alignés, des panicauts, larges chardons séchés, pointent leurs pétales comme des rayons d'ostensoirs.

Haletante, fougueuse, Julie-Jeanne s'est jetée contre la barrière, écorchant ses mains aux bar- belés qui ceinturent chaque panneau de bois, cognant du front contre la pancarte qui pré- vient : « Attention taureau méchant ».

— Mon oeil !

Ils sont là tous les jeudis après-midi ; quatre ou cinq enfants des fermes avoisinantes, les gar- çons à califourchon sur la barrière, les filles basculées sur le ventre. Jupes trop courtes, culottes mal ajustées qui entrent dans la raie des fesses et séparent en deux parts, également blanches, leurs culs dodus.

— Et les « gâs » ! Y'a d'la lune en plein soleil !

Page 19: L'ordre troublant des nénuphars

- Ca va les Tarzans, avec vos muscles de hanneton !

Puis ils haranguent le taureau, ils sont venus pour lui.

- Salut grosse quéquette ! - Comment tu vas gros cul ?

- Allez vieille couenne, gros lard, approche ton gros bedon !

- T'as la trouille, pauv' beurdin ! Aussi légères qu'aigrettes de pissenlit pous-

sées par le vent, leurs litanies glissent sur le cuir du taureau pensif. Il sait aussi que les enfants c'est vinaigre ou miel, qu'après le mal viendra le bien, dans l'ordre fugace du moment. Alors il ballote jusqu'à la barrière. Les enfants chassent de son poil mouches et taons qui lui sucent la santé. Ils l'éventent avec de longues branches de noisetier ou de frêne qu'ensuite ils effeuillent et démasclent pour en lécher le bois tendre jusqu'à perte de goût. Puis, farfouillant dans son chignon touffu, et parce que ça fait des chatouillis au creux des mains, caressent à la rebrousse, son poil qu'il a humide et gras. Leurs mains moites sentent alors le sel et l'urine.

Dans un violent désir de communication, la bête exhale avec sa plainte de géant, une haleine chaude, épaisse, d'une telle fadeur de relent végétal que les enfants écoeurés glissent de la barrière.

Page 20: L'ordre troublant des nénuphars

Elle, accrochée à lui, sentait ce ventre chaud en travail d'alchimie, au désir exprimé dans sa rigide impatience d'homme.

...Avec ce même désir pour les jours à venir, elle eut soudain très faim, de cette faim urgente qui, à l'heure des goûters, ramène les enfants dans les cuisines où, chaque été, au fond des tasses tièdes, zonzonnent encore les abeilles.

Quand cette procession arriva aux Garroux, les enfants rejouèrent la sonate jusqu'au final. Barbara ne rata aucun ré majeur. Le ciel conti- nuait d'être bleu jusqu'au-dessus des monts.

Et quand l'heure viendra d'entrer dans la nuit noire,

Elle regardera la face de la mort, Ainsi qu'un nouveau-né, sans haine et sans

remords.

Allégorie - Charles Baudelaire.

Page 21: L'ordre troublant des nénuphars

A C H E V É D ' I M P R I M E R SUR LES P R E S S E S DE L ' I M P R I M E R I E C H I R A T 42540 ST-JUST-LA-PENDUE

EN MAI 1988 D É P Ô T L É G A L N° 3900

IMPRIMÉ EN FRANCE