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32 - Economie Andorre 14 mars 2013 Economie Andorre « Nous avons fait le choix de l’ou- verture. Andorre a décidé de s’insé- rer pleinement dans son environne- ment naturel, c’est-à-dire l’Europe. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui implique par exemple d’intégrer à notre législation une grande partie des règlements et normes commu- nautaires pour permettre aux entre- prises installées sur notre territoire de faire affaire partout sur le conti- nent. Parallèlement, nous entendons préserver notre identité. Tout comme les autres micro-Etats d’Europe, nous souhaitons nous associer à l’Union Européenne dans le cadre d’un accord qui tienne compte de notre particula- risme », plaide Antoni Martí Petit, chef du gouvernement andorran. La Principauté participe activement à de multiples forums internationaux dans lesquels elle exprime sa profonde vo- cation européenne. Pour la toute pre- mière fois de son histoire, elle assure la présidence du Conseil de l’Europe, une organisation gouvernementale qui rassemble 47 Etats. « Les valeurs et principes de l’Europe sont les nôtres. Plus que jamais, les Andorrans se considèrent européens. Nous utilise- rons cette tribune pour faire progres- ser la cause des droits de l’Homme et de la démocratie, en mettant l’accent sur l’éducation. Andorre s’enorgueillit de sa longue tradition de respect des libertés fondamentales, bien anté- rieure aux déclarations solennelles des derniers 200 ans », assure Antoni Martí Petit. Dans ce contexte général de rappro- chement avec l’Union Européenne, les Andorrans accordent une attention toute particulière aux relations avec Paris, en raison de l’ancienneté et de la profondeur des liens entre les deux pays – le Président de la République française est l’un des deux coprinces de la Principauté. « Un climat de confiance règne entre les deux capitales. Les réformes que nous avons entreprises ces der- nières années en matière de fiscalité et de transparence des opérations finan- cières facilitent le dialogue, comme j’ai pu le constater en juillet dernier lors d’une visite officielle à Paris. J’ai réi- téré à François Hollande notre volonté de coopérer et nous espérons rece- voir bientôt en Andorre le chef d’Etat français. Le principe d’une visite est arrêté. Le gouvernement que je pré- side est composé majoritairement de ministres ayant fait leurs études en France. Nous souhaitons développer nos échanges avec la France grâce à la prochaine signature d’une convention contre la double imposition », déclare Antoni Martí Petit. Début mars, Paris a donné son feu vert à la convention négociée durant le mandat de Nicolas Sarkozy, ce qui met- tra fin à la double imposition dont souffrent les entreprises installées en Andorre lorsqu’elles effectuent des transactions en France. « Nous avons instauré un impôt sur les bénéfices, il n’y a donc plus de raison pour les autres Etats de taxer nos entrepreneurs. Nous avons mis en place une fiscalité simi- laire à celles des pays voisins. En moins de deux ans, les réformes mises en œuvre par le gouvernement nous per- mettent de présenter des résultats tan- gibles à nos partenaires, ce qui crée un climat de confiance. Plusieurs capitales nous ont annoncé qu’elles étaient prêtes à négocier des traités de non im- position. Nous en avons déjà parlé avec l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et le Luxembourg », affirme Gilbert Saboya (photo ), ministre des Affaires étrangères. Grâce à la signature d’accords d’échange d’informa- tion fiscale, il est déjà parvenu à effacer An- dorre de la liste des pays non coopératifs dressée par l’Organisation de Coopération et de Développement éco- nomique. « Nous avons élaboré une stratégie de diversification de notre économie qui passe par le développe- ment de plusieurs filières ou ‘clusters’, notamment les technologies de l’infor- mation et de la communication, la san- té et l’éducation. Nous continuerons à améliorer l’environnement des affaires pour attirer de nouveaux investisseurs. Dans cette optique, la disparition de la double imposition constitue un objectif central », conclut Gilbert Saboya. L’ouverture économique parachève la mue initiée en 1993 avec l’adoption de la Constitution. Âme européenne et sens des affaires GOVERN D’ANDORRA En juillet dernier, François Hollande a reçu le chef du gouvernement andorran (droite), Antoni Martí Petit, accompagné du président du parlement de la Principauté, Vicenç Mateu. Levée du drapeau andor- ran à Strasbourg (gauche) : pour la première fois, Andorre assure la présidence du Conseil de l’Europe. La Principauté d’Andorre fête le 14 mars 2013 les 20 ans de sa Constitution. Sa transformation en Etat souverain de plein droit allait faciliter quelques mois plus tard son admission aux Nations Unies. Ces deux événements ont marqué le début d’une longue mue qui se poursuit aujourd’hui.

L´ouverture de notre petite mais grande Principauté!

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Andorre offre des grandes possibilitées!

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32 - Economie Andorre 14 mars 2013

Economie Andorre

« Nous avons fait le choix de l’ou-verture. Andorre a décidé de s’insé-rer pleinement dans son environne-ment naturel, c’est-à-dire l’Europe. Ils’agit d’un travail de longue haleinequi implique par exemple d’intégrerà notre législation une grande partiedes règlements et normes commu-nautaires pour permettre aux entre-prises installées sur notre territoirede faire affaire partout sur le conti-nent. Parallèlement, nous entendonspréserver notre identité. Tout commeles autres micro-Etats d’Europe, noussouhaitons nous associer à l’UnionEuropéenne dans le cadre d’un accordqui tienne compte de notre particula-risme », plaide Antoni Martí Petit,chef du gouvernement andorran. LaPrincipauté participe activement à demultiples forums internationaux danslesquels elle exprime sa profonde vo-cation européenne. Pour la toute pre-mière fois de son histoire, elle assurela présidence du Conseil de l’Europe,une organisation gouvernementalequi rassemble 47 Etats. « Les valeurs etprincipes de l’Europe sont les nôtres.Plus que jamais, les Andorrans seconsidèrent européens. Nous utilise-rons cette tribune pour faire progres-ser la cause des droits de l’Homme etde la démocratie, en mettant l’accentsur l’éducation. Andorre s’enorgueillitde sa longue tradition de respect deslibertés fondamentales, bien anté-rieure aux déclarations solennellesdes derniers 200 ans », assure AntoniMartí Petit.

Dans ce contexte général de rappro-chement avec l’Union Européenne, lesAndorrans accordent une attentiontoute particulière aux relations avecParis, en raison de l’ancienneté et dela profondeur des liens entre les deuxpays – le Président de la Républiquefrançaise est l’un des deux coprincesde la Principauté.

« Un climat de confiance règneentre les deux capitales. Les réformesque nous avons entreprises ces der-nières années enmatière de fiscalité etde transparence des opérations finan-cières facilitent le dialogue, comme j’aipu le constater en juillet dernier lorsd’une visite officielle à Paris. J’ai réi-téré à François Hollande notre volontéde coopérer et nous espérons rece-voir bientôt en Andorre le chef d’Etatfrançais. Le principe d’une visite estarrêté. Le gouvernement que je pré-side est composé majoritairement deministres ayant fait leurs études enFrance. Nous souhaitons développernos échanges avec la France grâce à laprochaine signature d’une conventioncontre la double imposition », déclareAntoni Martí Petit.

Début mars, Paris a donné son feuvert à la convention négociée durant lemandat de Nicolas Sarkozy, ce qui met-tra fin à la double imposition dontsouffrent les entreprises installées en

Andorre lorsqu’elles effectuent destransactions en France. « Nous avonsinstauré un impôt sur les bénéfices, iln’y adoncplusde raisonpour les autresEtats de taxer nos entrepreneurs. Nousavons mis en place une fiscalité simi-laire à celles des pays voisins. Enmoinsde deux ans, les réformes mises enœuvre par le gouvernement nous per-mettent de présenter des résultats tan-gibles à nos partenaires, ce qui crée unclimat de confiance. Plusieurs capitalesnous ont annoncé qu’elles étaientprêtes à négocier des traités de non im-position. Nous en avons déjà parlé avecl’Espagne, le Portugal, l’Autriche et leLuxembourg », affirme GilbertSaboya (photo), ministre des Affairesétrangères. Grâce à lasignature d’accordsd’échange d’informa-tion fiscale, il est déjàparvenu à effacer An-dorrede la listedespaysnon coopératifs dresséepar l’Organisation deCoopération et de Développement éco-nomique. « Nous avons élaboré unestratégie de diversification de notreéconomie qui passe par le développe-ment de plusieurs filières ou ‘clusters’,notamment les technologies de l’infor-mation et de la communication, la san-té et l’éducation. Nous continuerons àaméliorer l’environnement des affairespour attirer de nouveaux investisseurs.Dans cette optique, la disparition de ladouble imposition constitue un objectifcentral », conclut Gilbert Saboya.

L’ouverture économiqueparachève lamue initiéeen 1993 avec l’adoptionde la Constitution.

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En juillet dernier, FrançoisHollande a reçu le chef du gouvernement andorran (droite), AntoniMartíPetit, accompagné duprésident du parlement de la Principauté, VicençMateu. Levée dudrapeau andor-ran à Strasbourg (gauche) : pour la première fois, Andorre assure la présidence duConseil de l’Europe.

La Principauté d’Andorre fête le 14 mars 2013 les 20 ans de sa Constitution. Sa transformation en Etat souverain deplein droit allait faciliter quelques mois plus tard son admission aux Nations Unies. Ces deux événements ont marquéle début d’une longue mue qui se poursuit aujourd’hui.

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14 mars 2013 Réalisé par Veritas Communications - 33

Economie Andorre

Antoni Martí PetitArchitecte d’un nouvel ordre economique

Elu chef du gouvernement en mai2011 avec 55 % des suffrages, AntoniMartí Petit est parvenu à rassemblerune majorité d’Andorrans autour d’unprojet réformateur qui est en train detransformer le visage de la Principauté.Cet architecte formé à Toulouse a faitvoter une série de lois qui ont doté sonpays d’une fiscalité et de règles d’in-vestissement qui ont changé la donneéconomique : Andorre est désormaisun pays ouvert qui propose aux entre-prises européennes un environnementparticulièrement attrayant. Rencontreavec un francophile aux idées clairesqui plaide pour une intensification deséchanges avec la France.

La prochaine introduction d’unimpôt sur le revenu viendrafermer le cycle des réformesfiscales. Quels en ont été lesprincipaux temps forts ?

Le 1er janvier dernier est entréen vigueur l’impôt général indirect,l’équivalent andorran de la TVA, dontle taux général a été fixé à 4,5 %. Ilremplace une série de taxes et s’ins-crit dans le cadre de notre politiqued’homologation du système fiscalandorran aux normes européennes.Nous avons par ailleurs commencé àpercevoir un impôt sur les bénéfices

des entreprises, de 10 % à partir del’exercice 2013. Il est important desouligner que cette refonte de notrefiscalité progresse en parallèle avecl’ouverture du pays : la loi sur l’inves-tissement étranger qui est entrée envigueur l’été dernier ne limite plus lesprises de participation ni les implan-tations. Andorre entend devenir unacteur à part entière de l’économieeuropéenne, en misant sur ses avan-tages comparatifs. Nous adoptons lesrègles du jeu communes.

De quels atouts dispose laPrincipauté pour attirer denouveaux investisseurs ?

Ils trouveront chez nous un cadrede vie exceptionnel, à savoir un sys-tème de santé parmi les meilleursdu monde, un haut niveau de sécu-rité et trois systèmes éducatifs, dontle français, qui dispose d’une écoledans chacune des paroisses andor-ranes. Les entreprises embauchentsans problème de la main d’œuvrequalifiée et polyglotte. En matière detélécommunications, nous avons ins-tallé un réseau de fibre optique quicouvre l’intégralité du territoire. Lesrestrictions aux échanges avec lespays voisins disparaissent grâce à nosréformes et nous commencerons à si-

gner prochainementdes conventions denon double imposi-tion. Andorre séduitde plus en plus d’en-trepreneurs : plusde 200 dossiersd’implantation ont été déposés, pourun investissement total d’environ 20millions d’euros.

Quel rôle peuvent jouer lesentreprises françaises danscette nouvelle étape del’histoire andorrane ?

Nous souhaitons développer leséchanges de tous ordres avec laFrance. Nous avons vécu tournés versl’Espagne au cours des dernières dé-cennies. 70 % de notre PIB dépenddes échanges avec nos voisins méri-dionaux et nous désirons procéder àun rééquilibrage. Les liens tradition-nels entre l’Andorre et la France per-durent : les effectifs des écoles fran-çaises augmentent régulièrement. Lesentrepreneurs français peuvent jouerun rôle important dans le développe-ment des trois secteurs que nousavons choisis pour diversifier notreéconomie : les technologies de l’infor-mation et de la communication, lasanté et l’éducation.

AntoniMarti PetitChef du

Gouvernement

Andorre amis toutes les chances deson côté pour réussir ce qui passerasans doute à l’Histoire comme sonparile plus audacieux : rénover de fond encomble son modèle économique. Iln’est pas question de faire une croixsur le tourisme, le commerce et labanque, qui ont assuré la prospéritéde la Principauté jusqu’ici, mais defavoriser l’essor de nouvelles filièrespour lesquelles le pays dispose d’avan-tages comparatifs, ce qui permettraitmême de renforcer les secteurs tra-ditionnels. « Nous avons identifié lesaxes de diversification – technologiesde l’information et de la communica-tion, santé et éducation – et développéuneméthodologie pour nous adresseraux investisseurs et nous positionnersur l’échiquier économique euro-péen », explique Jordi Cinca (photo),

ministre des Financeset de la Fonctionpublique, qui rap-pelle qu’Andorre aadopté au cours desdernières années desnormes comptables etfiscales qui favorisentl’homologation du pays et ouvrent laporte des marchés extérieurs à sesentreprises. « Ce processus d’ouver-ture constitue une véritable oppor-tunité pour la France. Andorre en-tend se transformer en plateformed’accueil pour les investisseurs asia-tiques, arabes et américains intéres-sés par le marché européen, maisces entreprises construiront leurscentres logistiques et usines dans lespays voisins », assure Xavier Alti-mir Planes, président de la Confé-

dération des Entreprises andorranes(CEA), qui rencontrera en avril à Parisson homologue français, le MEDEF.« Nous souhaitons développer lessynergies avec les entreprises fran-çaises. La signature d’une conventionde non double imposition facilitera leséchanges. Nous dirigeons aujourd’huinos regards vers le nord, vers l’Eu-rope. Nous réorientons notre stratégieéconomique en direction notammentde la France, un grand pays sur lequelnous voulons nous appuyer », ajoutePere Augé, vice-président exécutif dela CEA.

La Principauté sait qu’elle n’a pasd’autre choix que de rentrer dans lacompétition économique internatio-nale. « Nous avons mis en marchel’Initiative ACTUA pour promouvoirauprès des milieux d’affaires interna-

Réformes : le choix de la diversification

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34 - Economie Andorre 14 mars 2013

Economie Andorre

L’opérateur Andorra Telecom, pilier public du secteur destélécommunications, constitue la clé de voûte de la filière destechnologies de l’information et de la communication. Lesinfrastructures de l’entreprise, d’une qualité exceptionnelle,sont le socle sur lequel se développera le ‘cluster’ des TIC. Andorra Telecoma investi massivement au cours des dernières années dans un réseau de fibreoptique qui couvre aujourd’hui la totalité du territoire andorran. « Aprèsl’infrastructure fixe, nous avons centré nos efforts sur le renouvellementdu réseau de téléphonie mobile. Nous y avons consacré 8 millions d’eurosl’année dernière, de façon à pouvoir offrir aux usagers tous les services asso-ciés aux ‘smartphones’, et toujours avec le souci de fournir une couvertureintégrale du pays », explique Jaume Salvat Font (photo), directeur générald’Andorra Telecom. Parmi les services qui pourraient être développés pourfaciliter le séjour des visiteurs dans le pays, il cite notamment le dévelop-pement d’un système de coupons promotionnels, l’achat d’entrées pour lesspectacles, le paiement via portable et l’offre d’informations interactives.« Nous avons développé une première application baptisée iAndorra, grâceà laquelle plus de 3000 usagers s’informent déjà des conditions de circula-tion et de la disponibilité des places de stationnement, accèdent aux prévi-sions météorologiques et autres. Notre vocation première n’est cependantpas de fournir du contenu, sinon de mettre à la disposition des entreprisesune infrastructure à la fine pointe de la technologie capable de gérer tous lesservices en ligne, sur réseaux fixe et mobile », poursuit Jaume Salvat Font. Ilsouligne que grâce à sa petite taille et ses infrastructures de pointe, Andorreest bien placée pour devenir le premier véritable ‘smart country’ de la pla-nète, dans lequel les TIC transformeront la vie quotidienne de la populationet des touristes. « Nous pouvons par ce biais doter la Principauté d’un avan-tage comparatif certain. Nous offrons un environnement idéal à toutes lesentreprises désireuses demettre au point et tester de nouvelles applications.Par ailleurs, nous venons de nouer un partenariat avec Cisco Systems dansle domaine des Communautés intelligentes connectées. Les synergies quenos deux sociétés développeront créeront de nouvelles opportunités d’af-faires grâce au lancement de services innovants. Nous partageons avec Ciscounemême vision du potentiel des ‘villes intelligentes’. Andorra Telecom setient prête à accompagner tout nouveau projet dans le secteur et à fournir lesupport technologique nécessaire », conclut Jaume Salvat Font.

Andorra Telecom :moteur du ‘smart country’

Diversification des sources, efficience et innova-tion : voici résumé en quelques mots le Livre Blanc surl’Energie publié par le gouvernement à l’issue de six moisde rencontres et d’échanges avec constructeurs, ingénieurs,architectes, organismes de financement et la compagnie publique d’élec-tricité FEDA. « Ce dialogue a permis d’élaborer une stratégie à moyenterme pour garantir la stabilité des prix et l’approvisionnement du pays enélectricité. Plusieurs aspects ont été abordés, dont l’ouverture aux investis-seurs privés, le développement de la petite production décentralisée, grâcepar exemple à la technologie photovoltaïque, et l’amélioration de l’isola-tion des bâtiments, un chantier évalué à environ 700 millions d’euros etqui devrait se traduire par des économies d’énergie supérieures à 20 % »,explique Albert Moles Betriu (photo), directeur général de FEDA. En cequi concerne l’augmentation des capacités de production, la compagnieconstruit actuellement une centrale de cogénération à Soldeu, un projetde 14 millions d’euros qui permettra d’installer un réseau de chauffage ur-bain. « Ces installations devraient commencer à fonctionner d’ici trois ans.Nous possédons les ressources et le savoir-faire pour piloter un ou deux

tionaux les ‘clusters’ des technologies del’information et de la communication, dela santé et de l’éducation. Nous souhai-tons développer ces trois filières de ma-nière à ce qu’elles renforcent la compéti-tivité de nos secteurs traditionnels,notamment le commerce et le tou-risme », déclare Josep Maria Missé, di-recteur des Projets stratégiques du gou-vernement, qui souligne l’accord qui aété signé avec deux géants technolo-giques : Alcatel-Lucent et Cisco. « Cesentreprises sont favorablement surprisespar la réactivité de leurs interlocuteurs.La petite taille de notre pays constitueun atout : il est facile de mobiliser toutesles institutions autour d’un projet », seréjouit Josep Maria Missé. L’arrivée d’Al-catel-Lucent devrait permettre d’étofferrapidement l’offre d’applications touris-tiques pour ‘smartphones’, afin de facili-ter le séjour des quelque 8 millions depersonnes qui visitent chaque année la

Principauté. « Nous allonstravailler en étroit parte-nariat avec l’entreprise etimpliquer au maximum lesecteur commercial dansce projet. Il s’agit d’adop-ter une démarche proac-tive pour développer une

relation plus dynamique avec les tou-ristes, notamment la clientèle de proxi-mité qui vient plusieurs fois par an enAndorre. Nous voulons mieux lesconnaître et leur proposer loisirs etoffres commerciales en temps réel », ex-plique Francesc Camp (photo), ministredu Tourisme et de l’Environnement. « Lesecteur privé est le véritable moteur denotre politique et développera sur lelong terme les ‘clusters’ de compétitivitéque nous avons choisis », expliqueCarles Aleix, directeur général d’An-dorra Development and Investment(ADI), l’agence publique qui coordonnela stratégie de diversification et travailleen étroite collaboration avec les respon-sables de l’Initiative ACTUA. « Les effetsde la nouvelle loi sur les investissementsétrangers qui est entrée en vigueur l’étédernier ne se sont pas fait attendre : nousavons enregistré plus de créations d’en-treprise au cours du deuxième semestre2012 que durant les quatre années anté-rieures. Alcatel-Lucent et Cisco nous ap-porteront un savoir-faire technologiquequi se traduira par une floraison d’op-portunités pour les entreprises andor-ranes et étrangères », conclut CarlesAleix.

FEDA : énergie et technologie pour unnouveau modèle économique

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14 mars 2013 Réalisé par Veritas Communications - 35

Economie Andorre

Fondé en 1949, CrèditAndorrà est devenu au fil desans la banque de référence de laPrincipauté : en juillet dernier,la prestigieuse revue financièreThe Banker l’a encore une foisplacé en tête des établissementsandorrans dans son classementannuel des 1000 banques lesplus solides du monde (RankingTop 1000). Grâce à sa longueexpérience et spécialisation dans la banque privée, Crèdit Andorrà affiche une robus-tesse enviable qui lui a permis de se lancer dans une internationalisation prometteuse.« Avec un ratio de solvabilité de 17,4 %, nous nous situons largement au-dessus du tauxde 10 % qu’impose la législation andorrane. Nous sommes bien parés pour faire faceà la difficile conjoncture actuelle et relever le défi de l’expansion à l’international », seréjouit Josep Peralba (photo), administrateur délégué de Crèdit Andorrà, qui rappelleque l’agence de notation Fitch a confirmé en juin dernier ses ratings A- et F2, plaçantl’établissement parmi les meilleurs d’Europe.

Grâce à son savoir-faire en banque privée et gestion d’actifs, Crèdit Andorrà a prispied à l’étranger en 2003 et consolide aujourd’hui sa présence en Europe et aux Amé-riques. « Nous sommes installés en Andorre, Espagne, Suisse, Luxembourg, Etats-Unis,Mexique, Panama, Paraguay, Pérou et Uruguay. Le Pérou et le Paraguay sont des im-plantations récentes. Dans le premier pays, nous avons pris une participation de 51 %dans la société CA Perú Sociedad Agente de Bolsa, et dans le second, nous sommesentrés dans le capital de la société Valores Casa de Bolsa à hauteur de70 %. Parallèlement, nous avons élargi l’éventail de nos activités auxEtats-Unis en reprenant 80 % du capital de la société Beta Capital Mana-gement, basée à Miami. Nous sommes la première banque andorraneà y disposer d’une licence de ‘broker dealer’ », explique Josep Peralba,qui souligne que Crèdit Andorrà réalise désormais 28 % de son chiffred’affaires à l’étranger. L’expérience acquise sur les places financières lesplus exigeantes telles que le Luxembourg et la Suisse se conjugue à la flexibilité propred’un établissement de taille modeste pour séduire de nouveaux clients, auxquels dessolutions sur mesure sont proposées. « Nous offrons des services ‘boutique’ de qua-lité et entièrement personnalisés. Le client se trouve au cœur de notre stratégie, unephilosophie que partagent tous les employés de notre groupe dans le monde entier »,ajoute Josep Peralba, qui cherche également de nouvelles opportunités de croissanceen Afrique – où il vise essentiellement une clientèle d’expatriés – et en Europe de l’Est.

En Europe justement, Crèdit Andorrà a augmenté le capital de sa filiale espagnoleBanco Alcalá, augmentation souscrite par deux nouveaux associés. En s’appuyant éga-lement sur sa filiale luxembourgeoise Banque de Patrimoines Privés, l’établissementandorran s’est lancé dans un véritable projet de banque privée à l’échelle du continent.« Le chiffre d’affaires de notre branche de banque privée européenne, sous les en-seignes Banco Alcalá et Banque de Patrimoines Privés, atteint déjà 2,62 milliards d’eu-ros. Notre succès à l’international s’explique dans une large mesure par nos profondesracines andorranes. Les banquiers de notre pays ont toujours conduit leurs affaires defaçon rigoureuse et prudente, avec le souci constant de fournir au client le meilleurconseil et la meilleure rentabilité, et nous restons fidèles à cette tradition. La banquereprésente près de 20 % du PIB de la Principauté, qui a acquis au fil des ans une répu-tation méritée de place financière sérieuse. Nous continuons à y financer des secteursstratégiques pour l’avenir économique du pays et notre fondation appuie de nom-breuses initiatives dans les domaines éducatif, social et culturel », déclare Josep Peral-ba. Avec la normalisation totale des relations avec la France, grâce à la signature d’untraité bilatéral contre la double imposition, l’administrateur délégué de Crèdit Andorràespère que les échanges entre les deux pays prendront un nouvel élan. « Nous avonsréalisé une étude portant sur les années 2000 à 2009 qui démontre que l’activité éco-nomique en Andorre a généré 1,5 milliard d’euros de richesses dans les pays voisins »,conclut Josep Peralba.

projets de cette envergure,trop peu pour répondre à unedemande qui augmente rapi-dement, d’où la nécessaireouverture du secteur élec-trique à l’initiative privée »,précise Albert Moles Betriu,qui ajoute que son entreprisese tient prête à informer etcollaborer avec les investis-seurs intéressés.

FEDA est appelée à jouerun rôle crucial dans la poli-tique gouvernementale dediversification économique,dans le cadre de l’InitiativeACTUA, un programme decaptation des investisse-ments étrangers pour déve-lopper les secteurs à fortpotentiel tels que les techno-logies de l’information et dela communication. « Andorreentend devenir un partenairede choix pour les entreprisestechnologiques. Le gouver-nement veut mettre en placeune véritable filière basée surl’innovation et FEDA y contri-buera. Il s’agit par exemple demobiliser les secteurs tradi-tionnels de l’économie andor-rane – stations de ski, hôtelle-rie, commerces, etc. – pourqu’ils accroissent leurs per-formances grâce aux TIC etde transformer la Principautéen ‘smart country’, pour enfaire un banc d’essai gran-deur nature pour les sociétésqui cherchent à tester de nou-velles applications, aussi bienau niveau des télécommuni-cations que des techniquesde marketing et du serviceclientèle », conclut AlbertMoles Betriu.

Crèdit Andorrà : savoir-faire financier sans frontières

Depuis son siège d’Andorre-la-Vieille, Crèdit Andorràpoursuit son internationalisation. Le Groupe est

déjà implanté dans une dizaine de pays.

Pour en savoir plus :www.govern.adwww.andorra.adwww.actua.adwww.adi.ad/frwww.cea.adwww.andorratelecom.adwww.feda.adwww.creditandorra.com

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