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lundi 13 août 2018 LE FIGARO À Marseillan, dans l’Hérault, une famille d’ostréiculteurs propose une immersion dans l’univers du mollusque qu’elle a créé. ANNIE BARBACCIA [email protected] ENVOYÉE SPÉCIALE À MARSEILLAN « Regardez cette nacre irisée, elle est exceptionnelle, s’enthousiasme Florent Tarbouriech en caressant délicatement l’intérieur d’une co- quille d’huître. Ça nous faisait mal au cœur de jeter ces belles coquilles. Nous avons décidé de les recycler. » Nous sommes au Saint-Barth, le comptoir de dégustation de la fa- mille Tarbouriech sur la lagune de Thau, à Marseillan, au lieu-dit Montpenèdre, fief de la société fa- miliale de conchyliculture Médi- thau. Le Saint-Barth est l’ancien mas ostréicole de l’oncle Barthé- lémy. « Mon père a appris le métier chez lui dans les années 1950, avant d’ouvrir sa propre ferme, en 1962 », précise notre hôte, ostréi- culteur depuis l’âge de 16 ans et inventeur-né. La cinquantaine fringante aujourd’hui, il se passionne pour le « tourisme à expériences ». « Une sorte d’agritourisme à la rencontre de l’huître, de ceux qui la cultivent et de la nature qui l’entou- re, précise-t-il. C’est un projet un peu fou, mais j’ai la chance d’avoir une bonne équipe, une affaire bien structurée et des enfants tra- vailleurs. Mon fils Romain dirige l’entreprise de conchyliculture et ma fille Florie est en charge du marketing de la diversification de nos activités, inaugurée il y a quel- ques années avec le Saint-Barth. » C’est un endroit magique au bord de l’étang, ici parfaitement cadré entre le mont Saint-Clair de Sète à gauche, le cap d’Agde à droite et le trait clair du lido, tiré à l’horizon entre la mer et l’étang. Jusqu’à l’an dernier, on n’y faisait escale qu’à la belle saison, sur la terrasse de bois ou les platefor- mes-salon amarrées au ponton. Mais depuis cet hiver, l’intérieur est chauffé et protégé des vents languedociens par des baies vi- trées. On peut désormais s’offrir toute l’année un festin de moules et d’huîtres, des Bouzigues évi- demment, mais surtout des « spé- ciales Tarbouriech » ou « huîtres roses », celles à la coquille de na- cre irisée. Les chefs étoilés se les arrachent. Uniques en Méditerra- née, ces belles roses ont aussi un corps charnu à souhait, entretenu par de longues séances quotidien- nes de musculation au soleil, douze à vingt-quatre heu- res hors de l’eau pour les adultes, quatre à six heures pour le nais- sain. Cet exercice, imposé naturelle- ment aux cousi- nes de l’Atlanti- que par la marée basse, est ici re- créé par « la marée solaire », une invention brevetée en 2006, le coup de génie de Florent Tarbou- riech. Puisque la mer ne descend pas, on fait monter les huîtres. Les cordes (auxquelles el- les sont traditionnellement fixées) sont hissées à l’air libre grâce à un système automatisé et bio, alimenté à l’énergie verte des éoliennes et des panneaux photo- voltaïques. Tout à l’heure, après le déjeuner, on embarquera sur une barge ostréicole pour aller voir cela de plus près, le temps d’une mini-croisière commentée autour des tables à huîtres roses. « Tourisme à expériences » Ce printemps, le « tourisme à ex- périences » a passé la vitesse supé- rieure avec l’ouverture du Domai- ne Tarbouriech, sur un ancien domaine viticole, à dix minutes de bicyclette de la lagune. Dans ce lieu de séjour au milieu des vignes, l’huître règne en maître. Jusqu’au spa, aménagé dans les cuves du chai d’autrefois, en nouveau tem- ple de l’« Ostréathérapie » : la dernière trouvaille de Florent Tarbouriech. Ce néologisme, dont il est bien sûr l’auteur, désigne des soins à base de nacre d’huître - le fameux recyclage des belles co- quilles, inspirés de la Chine millé- naire. Une gamme de produits dé- diés a été élaborée, sous la marque exclusive Ostréalia, par le labora- [ ] RETROUVEZ DEMAIN: Santa Cristina, l’île mystérieuse au large de Venise L’ÉTÉ DU FIGARO toire monégasque Organic for Science. Le tour du proprié- taire comprend égale- ment une immense gran- ge réhabilitée en neuf lodges design aux toits de sagnes, les ro- seaux de l’étang, et meubles conçus avec du matériel de parc à huîtres recyclé, ainsi qu’une mai- son de maître. Cette folie blanche XVIII e à deux étages abrite quatre chambres et suites thématisées, un bar (à huîtres évidemment) et un (bon) restaurant, la Folie, cuisine sétoise à l’honneur, légumes du potager et concert live donné en terrasse par les cigales les soirs d’été. Dans la suite Nacre, blanche et rose pâle, on se croirait dans une coquille. Juste au-dessus, sous la charpente apparente, on plonge dans l’univers baroque de la suite « Casanova ». Pourquoi lui ? « Parce qu’il avalait deux douzai- nes d’huîtres par jour au petit dé- jeuner, renseigne Florent Tarbou- riech. Les pouvoirs aphrodisiaques qu’on leur attribue viendraient de là… » Les chambres Jefferson et Japon font respectivement réfé- rence au voyage sur le canal du Midi du futur troisième président des États-Unis, alors ambassa- deur en France. Et à l’im- plantation de la « marée solaire » au pays du So- leil-Levant. Enfin, il y a aussi une grande pisci- ne extérieure de 25 m en eau salée. Elle mi- roite dans le jardin cultivé en biodyna- mie. Les plates- bandes sont jon- chées de coquilles d’huîtres - « ça em- pêche les mauvaises herbes de pousser », explique Florie Tar- bouriech. Statutairement, le Do- maine Tarbouriech est une maison d’hôte avec gîtes (les lodges). Mais combien de mai- sons d’hôte possèdent une table semi-gastronomique, dont le chef, Nicolas Leseurre, a fait ses classes chez Banctel et Robuchon ? Et combien sont dirigées par un cou- ple professionnel de l’hôtellerie de luxe ? Passés, entre autres, par la Réserve de Ramatuelle, Julie et Fla- vien Malves ont été engagés ici comme « maîtres de maison ». Ils résident à demeure. « Demeure privée », c’est d’ailleurs la déno- mination choisie par la famille pour leur belle adresse à laquelle, bien qu’elle ne soit pas un hôtel, les Re- lais & Châteaux et les Small Luxury Hotels font déjà les yeux doux… « Ce bébé à 10 millions d’euros ne serait jamais né sans les moules, no- tre production principale, quelque 5 000 tonnes l’an dernier, contre 150 tonnes d’huîtres roses seule- ment », révèle Florent Tarbouriech. Les moules nourricières ont été délocalisées à Fronti- gnan à « l’Usine », une construction ultramoderne où visites et dé- gustations sont annon- cées pour 2019. « Nous cherchons aussi à dé- velopper des produits de soins à base de byssus, la barbe de la moule, ajoute Florie Tar- bouriech. L’idée, c’est de fonctionner en écono- mie circulaire et de valoriser nos déchets. » Retour à Montpenè- dre, chez Médithau, où l’espace li- béré par les moules accueillera bientôt les ateliers de micronisation et d’extraction de nacre des co- quilles d’huîtres. Encore une « ex- périence » que cette transformation de la matière à laquelle on pourra assister. Élevée à la « marée solaire » (en haut à droite et en bas à gauche), l’huître rose soigne et se déguste au Domaine Tarbouriech (ci-dessus et en bas à droite). DOMAINE TARBOURIECH ACCÈS En voiture par l’autoroute A9 plus la D51. En train : gare d’Agde (15 min), TGV depuis Paris. En avion : aéroports de Béziers (30 min) et de Montpellier (40 min). SÉJOUR Domaine Tarbouriech, 259 € à 465 € la suite, 199 € à 355 € la chambre, 189 € à 315 € le lodge ou 229 € à 405 € avec deux chambres. Vélos à disposition. Fermé trois semaines en janvier. Tél. : 04 48 14 00 30 et www.domaine- tarbouriech.fr RESTAURANT À la Folie, ouverte à la clientèle extérieure, environ 60 € le dîner, hors boissons. OSTRÉATHÉRAPIE La totale, corps et visage, 125 min et 230 €. Spa ouvert à l’extérieur. DÉGUSTATION Au Saint-Barth, huîtres « spéciales Tarbouriech », 2,30 € à 3 € l’unité. Tél. : 04 99 43 97 58 et www.lestbarth.com BALADE En barge ostréicole, tous les jours à 15 heures, de juillet à la fin septembre, 15 € ou 20 € avec dégustation. + Pratique Marseillan Le voyage réinventé En France comme à l’étranger, des concepts émergent qui réveillent notre curiosité, incitent à appréhender le monde avec plus d’attention… Et d’émotion. Loin du tourisme consumériste, ils redonnent tout son sens au mot « découverte ». Nous les avons testés pour vous. À la rencontre de l’huître rose sur l’étang de Thau 1 /5 16

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Page 1: lundi 13 août 2018LE FIGARO L’ÉTÉ DU FIGARO · marketing de la diversification de ... droite et le trait clair du lido, tiré à l’horizon entre la mer et l’étang. Jusqu’à

lundi 13 août 2018 LE FIGARO

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À Marseillan, dans l’Hérault, une famille d’ostréiculteurs propose une immersion dans l’univers du mollusque qu’elle a créé.

ANNIE BARBACCIA [email protected]ÉE SPÉCIALE À MARSEILLAN

« Regardez cette nacre irisée, elleest exceptionnelle, s’enthousiasmeFlorent Tarbouriech en caressantdélicatement l’intérieur d’une co-quille d’huître. Ça nous faisait malau cœur de jeter ces belles coquilles.Nous avons décidé de les recycler. »Nous sommes au Saint-Barth, lecomptoir de dégustation de la fa-mille Tarbouriech sur la lagune deThau, à Marseillan, au lieu-ditMontpenèdre, fief de la société fa-miliale de conchyliculture Médi-thau. Le Saint-Barth est l’ancienmas ostréicole de l’oncle Barthé-lémy. « Mon père a appris le métierchez lui dans les années 1950, avantd’ouvrir sa propre ferme, en1962 », précise notre hôte, ostréi-culteur depuis l’âge de 16 ans etinventeur-né.

La cinquantaine fringanteaujourd’hui, il se passionne pourle « tourisme à expériences ».« Une sorte d’agritourisme à larencontre de l’huître, de ceux qui lacultivent et de la nature qui l’entou-re, précise-t-il. C’est un projet unpeu fou, mais j’ai la chance d’avoirune bonne équipe, une affaire bienstructurée et des enfants tra-vailleurs. Mon fils Romain dirigel’entreprise de conchyliculture etma fille Florie est en charge dumarketing de la diversification denos activités, inaugurée il y a quel-ques années avec le Saint-Barth. »

C’est un endroit magique aubord de l’étang, ici parfaitementcadré entre le mont Saint-Clair deSète à gauche, le cap d’Agde àdroite et le trait clair du lido, tiré àl’horizon entre la mer et l’étang.Jusqu’à l’an dernier, on n’y faisaitescale qu’à la belle saison, sur laterrasse de bois ou les platefor-mes-salon amarrées au ponton.Mais depuis cet hiver, l’intérieurest chauffé et protégé des ventslanguedociens par des baies vi-trées. On peut désormais s’offrirtoute l’année un festin de mouleset d’huîtres, des Bouzigues évi-demment, mais surtout des « spé-ciales Tarbouriech » ou « huîtresroses », celles à la coquille de na-cre irisée. Les chefs étoilés se lesarrachent. Uniques en Méditerra-née, ces belles roses ont aussi uncorps charnu à souhait, entretenupar de longues séances quotidien-nes de musculation au soleil,douze à vingt-quatre heu-res hors de l’eau pour lesadultes, quatre à sixheures pour le nais-sain.

Cet exercice,imposé naturelle-ment aux cousi-nes de l’Atlanti-que par la maréebasse, est ici re-créé par « lamarée solaire »,une inventionbrevetée en 2006,le coup de génie deFlorent Tarbou-riech. Puisque la merne descend pas, onfait monter les huîtres.Les cordes (auxquelles el-les sont traditionnellementfixées) sont hissées à l’air libre

grâce à un système automatisé etbio, alimenté à l’énergie verte deséoliennes et des panneaux photo-voltaïques. Tout à l’heure, après ledéjeuner, on embarquera sur unebarge ostréicole pour aller voircela de plus près, le temps d’unemini-croisière commentée autourdes tables à huîtres roses.

« Tourisme à expériences »Ce printemps, le « tourisme à ex-périences » a passé la vitesse supé-rieure avec l’ouverture du Domai-ne Tarbouriech, sur un anciendomaine viticole, à dix minutes debicyclette de la lagune. Dans celieu de séjour au milieu des vignes,l’huître règne en maître. Jusqu’auspa, aménagé dans les cuves duchai d’autrefois, en nouveau tem-ple de l’« Ostréathérapie » : ladernière trouvaille de FlorentTarbouriech. Ce néologisme, dontil est bien sûr l’auteur, désigne dessoins à base de nacre d’huître - lefameux recyclage des belles co-quilles, inspirés de la Chine millé-naire. Une gamme de produits dé-diés a été élaborée, sous la marqueexclusive Ostréalia, par le labora-

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RETROUVEZ DEMAIN:Santa Cristina, l’île mystérieuse au large de Venise

L’ÉTÉ DU FIGARO

toire monégasqueOrganic for Science.

Le tour du proprié-taire comprend égale-ment une immense gran-ge réhabilitée en neuf lodgesdesign aux toits de sagnes, les ro-seaux de l’étang, et meublesconçus avec du matériel de parc àhuîtres recyclé, ainsi qu’une mai-son de maître. Cette folie blancheXVIIIe à deux étages abrite quatrechambres et suites thématisées, unbar (à huîtres évidemment) et un(bon) restaurant, la Folie, cuisinesétoise à l’honneur, légumes dupotager et concert live donné enterrasse par les cigales les soirsd’été.

Dans la suite Nacre, blanche etrose pâle, on se croirait dans unecoquille. Juste au-dessus, sous lacharpente apparente, on plongedans l’univers baroque de la suite« Casanova ». Pourquoi lui ?« Parce qu’il avalait deux douzai-nes d’huîtres par jour au petit dé-jeuner, renseigne Florent Tarbou-riech. Les pouvoirs aphrodisiaquesqu’on leur attribue viendraient delà… » Les chambres Jefferson etJapon font respectivement réfé-rence au voyage sur le canal duMidi du futur troisième président

des États-Unis, alors ambassa-deur en France. Et à l’im-

plantation de la « maréesolaire » au pays du So-

leil-Levant. Enfin, il y aaussi une grande pisci-ne extérieure de 25 men eau salée. Elle mi-roite dans le jardincultivé en biodyna-mie. Les plates-bandes sont jon-chées de coquillesd’huîtres - « ça em-

pêche les mauvaisesherbes de pousser »,

explique Florie Tar-bouriech.Statutairement, le Do-

maine Tarbouriech est unemaison d’hôte avec gîtes (les

lodges). Mais combien de mai-sons d’hôte possèdent une table

semi-gastronomique, dont le chef, Nicolas Leseurre, a fait ses classes chez Banctel et Robuchon ? Et combien sont dirigées par un cou-ple professionnel de l’hôtellerie de luxe ? Passés, entre autres, par la Réserve de Ramatuelle, Julie et Fla-vien Malves ont été engagés ici comme « maîtres de maison ». Ils résident à demeure. « Demeure privée », c’est d’ailleurs la déno-mination choisie par la famille pourleur belle adresse à laquelle, bien qu’elle ne soit pas un hôtel, les Re-lais & Châteaux et les Small Luxury Hotels font déjà les yeux doux…

« Ce bébé à 10 millions d’euros neserait jamais né sans les moules, no-tre production principale, quelque 5 000 tonnes l’an dernier, contre150 tonnes d’huîtres roses seule-ment », révèle Florent Tarbouriech.

Les moules nourricières ontété délocalisées à Fronti-

gnan à « l’Usine »,une construction

ultramoderneoù visites et dé-

gustationssont annon-cées pour2019.« Nouscherchonsaussi à dé-velopper des

produits desoins à base de

byssus, la barbede la moule,

ajoute Florie Tar-bouriech. L’idée, c’est

de fonctionner en écono-mie circulaire et de valoriser

nos déchets. » Retour à Montpenè-dre, chez Médithau, où l’espace li-béré par les moules accueillera bientôt les ateliers de micronisation et d’extraction de nacre des co-quilles d’huîtres. Encore une « ex-périence » que cette transformation de la matière à laquelle on pourra assister. ■

Élevée à la « maréesolaire » (en haut

à droite et en basà gauche), l’huître

rose soigne et sedéguste au Domaine

Tarbouriech (ci-dessus et en bas à droite).

DOMAINE TARBOURIECH

ACCÈSEn voiture par l’autorouteA9 plus la D51. En train :gare d’Agde (15 min), TGV depuis Paris. En avion : aéroports de Béziers (30 min) et de Montpellier (40 min).

SÉJOURDomaine Tarbouriech,259 € à 465 € la suite,199 € à 355 € lachambre, 189 € à 315 € le lodge ou 229 € à 405 €avec deux chambres.Vélos à disposition.Fermé trois semaines en janvier. Tél. : 04 48 14 00 30 et www.domaine-tarbouriech.fr

RESTAURANTÀ la Folie, ouverte à la clientèle extérieure,environ 60 € le dîner,hors boissons.

OSTRÉATHÉRAPIELa totale, corps et visage,125 min et 230 €. Spa ouvert à l’extérieur.

DÉGUSTATIONAu Saint-Barth, huîtres« spéciales Tarbouriech »,2,30 € à 3 € l’unité. Tél. : 04 99 43 97 58 etwww.lestbarth.com

BALADEEn barge ostréicole, tous les jours à 15 heures,de juillet à la finseptembre, 15 € ou 20 €avec dégustation.

+Pra

tique

Marseillan

Le voyage réinventéEn France comme à l’étranger, des concepts émergent qui réveillent notre curiosité, incitent à appréhender le monde avec plus d’attention… Et d’émotion. Loin du tourisme consumériste, ils redonnent tout son sens au mot « découverte ». Nous les avons testés pour vous.

À la rencontre de l’huître rose sur l’étang de Thau

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