L'Univers Holographique de Bohm

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  • L'univers holographique de David Bohm

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    L'univers holographique deDavid Bohm

    - Sciences - Physique quantique -

    Date de mise en ligne : mardi 19 octobre 2010

    Description :

    L'univers est-il un hologramme ?

    Projet 22

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  • L'univers holographique de David Bohm

    Sommaire Karl Pribram et le cerveau Les rats de MacDougall et (...)

    En 1981, un vnement remar-quable a eu lieu. l'Institut d'optique d'Orsay, l'quipe de recherche mene par lephy-sicien Alain Aspect a excut ce qui peut se vanter d'tre une des exp-riences les plus impor-tantes du 20mesicle. Vous n'en avez sans doute pas entendu parler dans les journaux du soir. En fait, moins que vous n'ayezl'habitude de lire des journaux scien-ti-fiques, vous n'avez pro-ba-blement jamais entendu mme le nom d'Aspect,bien qu'il y ait cer-taines per-sonnes qui croient que sa dcou-verte pourrait changer le visage de science.

    La "dcou-verte" d'Aspect et de son quipe consiste en une exp-rience ra-lise en en 1981, 1982 et 1988 [1].David Bohm a donn une inter-pr-tation par-ti-cu-lire de cette exp-rience. Selon lui, puisque la phy-siquequan-tique fonc-tionne sans notion d'espace ou de dis-tance, la matire n'est que de l'information, si bien quel'univers peut tre compar un hologramme.

    Les faits d'abord : l'exprience de 1981 a montr que les par-ti-cules sub-atomiques comme les photons et leslec-trons d'un mme systme (deux par-ti-cules issues d'une division ou d'une inter-action pr-c-dente) sontcapables de com-mu-niquer avec leur doublon [2] ind-pen-damment de la dis-tance qui les spare [3]. Chaquepar-ticule ragit au com-por-tement de l'autre comme si elles ne fai-saient encore qu'une. Le moyen de cettecom-mu-ni-cation (au moins deux fois plus rapide que la lumire) pose un pro-blme : il est ind-tec-table. Cettecom-mu-ni-cation viole la loi math-ma-tise par Ein-stein selon laquelle aucune masse [4] ne peut voyager plusrapi-dement que la vitesse de lumire.

    Son exp-rience a t repro-duite grande chelle en 1998 par les phy-si-ciens de l'universit de Genve, dirigepar Nicolas Gisin, soit un systme d'exprimentation s'tendant sur 30 km [5]. Chacun des photons se dplaait l'intrieur d'une fibre optique avant d'atteindre un miroir semi-rflchissant (qui peut rflchir ou tre tra-vers). Nonseulement les photons ragis-saient de la mme manire au lieu de ragir de manire ala-toire, mais ilsragis-saient ins-tan-ta-nment, ce qui signifie, vu la dis-tance et la sen-si-bilit des appa-reils de mesure, qu'uneinfor-mation tait transmise au moins dix mil-lions de fois plus vite que la lumire [6]. Cette exp-rience confirmecelle d'Alan Aspect affirme une nou-velle fois la ralit du paradoxe EPR [7]. Il y a trois inter-pr-ta-tions pos-siblesde ce phnomne :

    La mesure induit le ph-nomne observ, il n'y a rien expliquer (inter-pr-tation de Copenhague).

    Un signal peut dpasser la vitesse de la lumire.

    Les par-ti-cules sont aussi des ondes et les ondes ne sont pas spares (thorie de la non-localit de laphy-sique quantique).

    C'est la troi-sime hypo-thse qui a t retenue, violant de ce fait les inga-lits de Bell [un signal ne peut aller plusvite que la vitesse dans la lumire dans le vide ; un objet ne peut occuper qu'un endroit de l'espace un instantdonn] et la pr-tention des thories dter-mi-nistes expliquer l'univers selon la simple loi de la cau-salit. Unequa-trime inter-pr-tation a tou-tefois t ima-gine par le phy-sicien David Bohm, (pro-fesseur du Birkbeck Collegede l'Universit de Londres) ; il pense que l'exprience d'Aspect implique que l'espace, la cau-salit et la matire, toutce qui dfinit la ralit dans laquelle nous vivons, est une vue de l'esprit, une illusion. Pour David Bohm, le mondefonc-tionne de manire ana-logue un holo-gramme. Pour com-prendre pourquoi Bohm fait cette affir-mation, il estnces-saire de rap-peler ce qu'est un hologramme.

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    Un holo-gramme est une pho-to-graphie tri-di-men-sion-nelle faite l'aide d'un laser. Pour faire un holo-gramme,l'objet pho-to-gra-phier doit tre d'abord baign dans la lumire d'un rayon laser. Alors un deuxime rayon laser(qui peut tre de mme source) rebondit sur la lumire du premier reflte par l'objet et le modle d'interfrencersultant (le secteur o les deux rayons laser se mlangent) est captur sur le film [8]. Quand le film est dve-lopp,il res-semble un remous sans signi-fi-cation de lignes lgres et sombres. Mais aus-sitt que le film dve-lopp estclair par un autre rayon laser, une image tri-di-men-sion-nelle de l'objet ori-ginal apparat.

    Le fait important est que le relief est int-gra-lement conserv : en par-ti-culier l'observateur pourra voir, en dplaantson oeil, des parties de l'objet les plus proches de lui venir en masquer d'autres situes l'arrire-plan [9].

    La tri-di-men-sion-nalit de telles images n'est pas le seul point remar-quable. Si un holo-gramme d'une rose estcoupe dans sa moiti et est ensuite claire par un laser, on pourra retrouver dans chaque moiti l'image entire dela rose. En effet, mme si les moitis sont divises de nouveau, chaque morceau de l'image (ou du film) contiendratou-jours la version plus petite mais intacte de l'image ori-ginale. la dif-f-rence d'une pho-to-graphie standard,chaque partie d'un holo-gramme contient l'ensemble de l'information pos-sde par la totalit. Cette carac-t-ris-tiquedu "tout dans chaque partie" fournit une voie enti-rement nou-velle pour com-prendre et pour grer l'ordre etl'organisation.

    Dans la plus grande partie de son his-toire, la science occi-dentale a tra-vaill am-liorer la faon de com-prendreun ph-nomne phy-sique, de la gre-nouille ou l'atome, en le dis-s-quant et en tudiant chacune de ses partiespra-la-blement dfinies. Pour David Bohm, l'hologramme nous enseigne que plu-sieurs choses dans l'universpour-raient ne pas se prter ce type d'approche. Si nous essayons de dmonter quelque chose construitholo-gra-phi-quement, nous n'arriverons pas dter-miner les pices qui le consti-tuent, nous obtien-dronsseulement des "touts plus petits".

    Cette ide permet de com-prendre la dcou-verte d'Aspect. Bohm croit que la raison pour laquelle les par-ti-culessub-atomiques sont capables de rester en contact entre elles ind-pen-damment de la dis-tance qui les sparen'est pas parce qu'ils enver-raient un mys-t-rieux signal dans les deux sens (plus rapide que la vitesse de lalumire), mais parce que leur spa-ration est une illusion. Il sou-tient qu' un niveau plus profond de la ralit, detelles par-ti-cules ne sont pas des entits indi-vi-duelles, mais qu'elles sont des exten-sions de la mme chosefondamentale.

    Pour per-mettre aux non-scientifiques de mieux visua-liser ce que cela signifie, Bohm propose l'image sui-vante.Ima-ginez un aquarium contenant un poisson. Ima-ginez aussi que vous tes inca-pables de voir l'aquariumdirec-tement et que votre seule source de connais-sance pro-vient de deux camras de tl-vision, l'une pose enface de l'aquarium, l'autre sur le ct. En regardant les deux moni-teurs, vous pourriez sup-poser que le poisson surchacun des crans est une entit indi-vi-duelle. Parce que les camras seraient ins-talles selon des anglesdif-f-rents, chacune des images seraient lg-rement dif-f-rente. A force d'observer le deux poissons, vous vousrendez compte qu'il y a un certain rapport entre eux. Quand l'un des deux tourne, l'autre tourne galement, selon unangle lg-rement dif-frent, ins-tan-ta-nment. Quand l'un montre se visage de front, l'autre se posi-tionne de ct.Si vous restez incons-cients de la pleine porte de la situation, de la dif-f-rence entre ce qui vous est donn voir etce qui est, vous pourriez conclure que les poissons com-mu-niquent ins-tan-ta-nment entre eux. Ceci, dit Bohm, estpr-ci-sment ce qui se passe entre les micro-par-ti-cules dans l'exprience d'Aspect. La connexion appa-rente,plus-rapide-que-la-lumire, entre ces par-ti-cules devrait nous indiquer plutt qu'il existe un niveau plus profondde ralit duquel nous sommes privs et dans lequel ces par-ti-cules ne sont pas spares. C'est sim-plementdplacer un niveau plus com-plexe, plus rel aussi, l'analogie de l'aquarium.

    Bohm ajoute que nous voyons les objets comme des micro-par-ti-cules, comme spares l'une de l'autre, parce quenous ne voyons seulement qu'une partie de la ralit. De telles par-ti-cules ne sont pas "des parties" spares, mais

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    les facettes d'une unit sous-jacente, sem-blable un holo-gramme. Cette unit serait pro-prement indi-vi-sible,comme pour l'exemple de l'hologramme fait partir d'une rose. Tout objet de la ralit phy-sique serait compris dansdes eidolons, l'univers lui-mme serait une pro-jection, un holo-gramme. En plus de sa nature fan-t-ma-tique, untel univers pos-s-derait d'autres par-ti-cu-la-rits, dif-fi-ciles saisir pour nous qui vivons au niveau de l'illusion (etqui y avons adapt nos modes de pense), mais rpondant somme toute aux attentes pro-fondes de l'homme :celles de l'unit et de la coh-rence, celle de l'explication der-nire de toute chose [10].

    Si la spa-ration appa-rente des par-ti-cules est illu-soire, cela signifie qu' un niveau plus profond de la ralit toutesles choses de l'univers sont connectes en per-ma-nence. Le seul pro-blme reste dfinir ce que sont ces choses,ces eidolons : est-ce des couples, des pairs, des opposs, des familles d'objets, des rgnes (vgtal, animal,humain...), des pla-ntes ou n'y a-t-il qu'un seul objet : l'univers entier ?

    Les lec-trons d'un atome car-bo-nique dans le cerveau humain sont connects aux par-ti-cules sous-atomiques dechaque saumon qui nage, de chaque coeur qui bat et de chaque toile qui miroite dans le ciel. Tout estpro-fon-dment pntr du Tout. Bien que la nature humaine puisse rechercher cat-go-riser, classer etsub-di-viser, les ph-no-mnes divers de l'univers, toutes les divi-sions sont arti-fi-cielles et l'ensemble que composela nature tudie est en fin de compte a seamless web [11]. Dans un univers holo-gra-phique, mme le temps etl'espace ne pour-raient plus tre vus comme prin-cipes de base, parce que des concepts comme l'emplacement et lamesure s'croulent.

    Dans un univers dans lequel rien n'est vraiment spar d'autre chose, le temps et l'espace tri-di-men-sionnel, commeles images du poisson sur le moniteur de contrle, doivent aussi tre vus comme les pro-jec-tions d'un ordre et d'uneunit plus pro-fonds. Cette ralit sous-jacente peut tre conue comme une sorte de super-ho-lo-gramme danslequel le pass, le prsent et l'avenir existent simul-ta-nment. Cela suggre que si l'on nous donnait les outilsappro-pris (dans l'hypothse o ces outils puissent exister), nous serions capables d'atteindre au niveausuper-ho-lo-gra-phique les scnes du pass... et de l'avenir.

    Ce que le super-ho-lo-gramme pourrait contenir d'autre (que notre univers) reste une question ouverte. Il restecependant permis de penser, dans l'tat actuel des connais-sances, que ce super-ho-lo-gramme soit la matrice qui adonn nais-sance notre univers : la moindre par-ticule qui a t, qui est et qui sera, chaque confi-gu-rationpos-sible et toutes les formes d'nergie, aux flocons de neige comme aux quasars, aux baleines bleues commeaux rayons gamma... Il doit tre vu comme un super-en-trept cos-mique de "Tout ce qui Est."

    David Bohm admet que nous n'avons aucun moyen de savoir s'il existe un "men-songe cach" dans lesuper-ho-lo-gramme, dont notre univers serait l'expression. Nous n'avons ni argument pour l'affirmer, ni pourl'infirmer. On peut juste accrotre notre mfiance l'gard d'une "vrit ultime" et envi-sager que ce "niveausuper-ho-lo-gra-phique" ne soit qu'une simple scne d'un ensemble plus vaste, de ce que cer-tains appellentl'Univers Global [12]. Le dve-lop-pement de ces "univers globaux", par rapport aux-quels les univers contenusseraient sem-blables des holo-grammes, pourrait tre infini. La cration d'une ralit vir-tuelle, tri-di-men-sion-nelle,holo-gra-phique, partir d'Internet par exemple, pourrait tre galement consi-dre comme un univers illu-soirecontenu par "notre" univers global.

    Karl Pribram et le cerveau holographique

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    Bohm n'est pas le seul cher-cheur avancer cette thorie. D'autres cher-cheurs ont dcouvert dans leurs travauxdes indices forts ( dfaut d'une preuve fla-grante) que l'univers est un hologramme.

    Tra-vaillant ind-pen-damment dans le domaine du cerveau, le pro-fesseur Standford et le neu-ro-phy-sio-lo-gisteKarl Pribram [Voir Karl H. Pribram, Brain and beha-viour, Penguin Books, Ham-mond-sworth, 1969.]sont aussiper-suads de la nature holo-gra-phique de ralit. Pribram a tir du modle holo-gra-phique une expli-cationper-mettant de rsoudre l'nigme du sto-ckage de la mmoire dans le cerveau. Pendant des dcennies, denom-breuses tudes sur le sujet se sont mon-tres plutt limites dans leurs conclu-sions. Elles par-taient toutes dela pr-misse que la mmoire tait loca-lise - loca-li-sable dans un ensemble de neu-rones (une partie du cerveau).Les progrs de la recherche ont permis de montrer que la mmoire tait dis-perse partout dans le cerveau, que sielle slec-tionnait telle partie dans son activit, chaque autre partie du cerveau (y compris de l'autre hmi-sphre)contenait l'ensemble des infor-ma-tions (y compris des fonc-tions du cerveau).

    Cette "dupli-cation" de l'information existe l'tat latent et il ne se mani-feste que dans des situa-tionspar-ti-cu-lires. On a ainsi pu oprer, il y a quelques annes, une petite fille dont on a retir l'un des deuxhmi-sphres cer-vicaux. Aucune infor-mation (mmoire) ni aucune fonction (motrice, langage, spa-tiale, etc.) n'a tmodifie. L'activit du cerveau s'est concentr dans l'hmisphre restant, avant que l'autre ne repousse (ce faitmdicale a t pri-vi-lgi dans les mdias puisque c'tait l le but de l'opration). Le cerveau une fois recons-tituen entier, il s'est ensuite rparti les tches et les fonc-tions (et les infor-ma-tions) se sont de nouveau divises dansles deux hmisphres.

    Dans une exp-rience portant sur des points de reprage (qua-drillage du cerveau), datant des annes 1920 eteffectu par le sp-cia-liste du cerveau Karl Lashley, on a pu constater que peu importait quelle partie du cerveaud'un rat tait retire, l'ablation tait inca-pable de sup-primer son sou-venir de la manire dont il devait ex-cuter destches com-plexes (apprises aupa-ravant). Si l'exprience a t "range dans un tiroir", c'est parce qu'elle posait lepro-blme suivant que per-sonne n'tait capable d'inventer un mca-nisme capable d'expliquer ce curieux "tout danschaque partie", qui est la nature du sto-ckage de la mmoire. L'exprience remettant en cause l'ensemble desconven-tions et des mca-nismes tablis par la bio-logie (de l'poque), elle devait attendre des cher-cheurs commePribram pour refaire surface avec une thorie adquate.

    Dans les annes 1960 en effet, Pribram ren-contre le concept d'holographie et com-prend ce qu'il avait d'abordconstat - avec l'ensemble du monde scien-ti-fique - dans la recherche sur le cerveau. Pribram pense que lesmmoires sont codes, non pas dans les neu-rones ou dans de petits regrou-pe-ments de neu-rones, mais dans desmodles d'impulsions ner-veuse, entre-croises dans le cerveau entier, de la mme manire que dans les modlesde laser une inter-f-rence lgre entre-croise le secteur entier d'un morceau de film contenant une imageholo-gra-phique [13]. Autrement dit, Pribram croit que le cerveau est un hologramme.

    La thorie de Pribram explique aussi comment le cerveau humain peut stocker tant de sou-venirs (et des sou-venirscom-plexes, prcis) dans si peu d'espace (et pouvoir les rap-peler volont, les associer, etc.). Pour l'anecdote, il at valu que le cerveau de l'homme avait la capacit pour retenir quelque chose de l'ordre de 10 mil-liard de"par-ti-cules" d'information pendant la dure d'une vie moyenne, gros-si-rement la mme quantit d'informationcontenue dans cinq col-lec-tions de l'Encyclopedia Bri-tannica. Cela signifie sim-plement qu'on ne connat pasactuel-lement les limites de la mmoire du cerveau humain (d'o l'intrt des tudes sur les gnies de la mmoire,tels que les autistes sur-dous). Or, les holo-grammes pos-sdent une capacit ton-nante pour stocker del'information : sim-plement en chan-geant l'angle de l'un des deux lasers qui frappent en une partie le filmpho-to-gra-phique, il est pos-sible d'enregistrer beaucoup d'images dif-f-rentes sur la mme surface. Il a tdmontr qu'un cen-ti-mtre cube de film (holo-gra-phique) peut tenir bien 10 mil-liards de par-ti-cules d'information.C'est ici que l'anecdote devient concidence...

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    La tech-nique de l'hologramme sert galement d'explication notre capacit de rcu-prer rapi-dement etind-pen-damment l'information dont nous avons besoin. Si un ami vous demande de lui dire ce qui lui vient l'espritquand il dit le mot "zbre", vous ne devez pas mal-adroi-tement aupa-ravant trier un fichier alpha-b-tiquegigan-tesque pour par-venir une rponse. Intui-ti-vement, nous savons bien que nous ne rai-sonnons pas commea [14]. Au lieu de cela, nous asso-cions "ray", "pareil cheval" et "animal ori-gi-naire d'Afrique", sans effort, ensituant par-fai-tement ces mots et n'ayant conscience de rien d'autre. En effet, une des choses les plus ton-nantesdans le pro-cessus de pense est que chaque partie d'information semble imm-dia-tement cor-rle chaqueautre. Plus pr-ci-sment, ces asso-cia-tions ne sont pas donnes une fois pour toutes, apprises comme desdfi-ni-tions, mais elles sont rin-ventes et peuvent tre dtailles volont. Cela dnote une structure trs souplede ce mca-nisme de cor-r-lation. Cette facilit de "glisser" d'une infor-mation une autre est jus-tement unepro-prit de l'hologramme - qui pourrait donc servir de modle d'explication ( dfaut de l'explication mme). Dansun holo-gramme, en effet, chaque partie est "infi-niment" connecte aux autres, comme nous l'avons dj expliqu.C'est de tout les sys-tmes de cor-r-lation et de mutualit, le systme aujourd'hui le plus "sen-sitif" et le plus"per-formant" [15] ; il est de tous celui qui se rap-proche le plus du fonc-tion-nement du cerveau.

    Le sto-ckage de mmoire (sou-venirs) n'est pas la seule nigme neu-ro-phy-sio-lo-gique qui devient pluscom-pr-hen-sible la lumire du modle du cerveau holo-gra-phique de Pribram. Un autre pro-blme, et non desmoindres, est celui-ci : comment le cerveau est-il capable de tra-duire l'avalanche des fr-quences qu'il reoit viales sens (les vibra-tions, les influx nerveux, les fr-quences de sons, de la lumire visible...) dans le monde concretde nos per-cep-tions (avant de les trier et de les recon-natre). Le codage et le dcodage des fr-quences sontpr-ci-sment ce qu'un holo-gramme fait le mieux. Un holo-gramme fonc-tionne comme une sorte de len-tille (undis-po-sitif de tra-duction capable de convertir une tche appa-remment sans signi-fi-cation de fr-quence en uneimage logique). Pribram pense que le cerveau com-prend aussi une len-tille et utilise les prin-cipes holo-gra-phiquespour convertir math-ma-ti-quement les fr-quences qu'il reoit par les sens en un monde int-rieur de per-cep-tions(les sen-sa-tions deviennent per-cep-tions). Un ensemble de preuves (de pro-cessus neu-ro-lo-giques dcrits etavrs) suggre que le cerveau utilise les prin-cipes holo-gra-phiques pour ex-cuter ses oprations.

    La thorie de Pribram a trouv un appui chez d'autres neu-ro-phy-sio-lo-gistes, tel que le cher-cheur argentin-italienHugo Zuca-relli. Ce dernier a tendu le modle holo-gra-phique au monde des ph-no-mnes acous-tiques tels qu'ilspou-vaient tre reus et ana-lyss par le cerveau. Rendu per-plexe par le fait que les gens pou-vaient placer lasource de sons sans dplacer leur tte, mme s'ils pos-s-daient seulement l'audition d'une oreille [16], Zuca-rellidcouvrit que les prin-cipes holo-gra-phiques pou-vaient expliquer cette capacit. Zuca-relli a galement dve-loppla tech-no-logie du son holo-pho-nique, un systme d'enregistrement capable de repro-duire des situa-tionsacous-tiques avec un ra-lisme exceptionnel.

    La thorie de Pribram est que notre intel-li-gence construit la "vraie" ralit en tenant compte de l'origine du domainede fr-quences. Sa thorie a reu de nom-breux appuis exp-ri-mentaux depuis sa conception. a aussi reu. Il a tconstat que chacun de nos sens tait sen-sible une gamme beaucoup plus large de fr-quences que ce que l'onavait jusqu'ici soup-onn. Les cher-cheurs ont dcouvert, par exemple, que nos sys-tmes visuels taientsen-sibles aux fr-quences sonores, que notre sens de l'odorat dpend de ce qu'on appelle com-mu-nment les"rayons cos-miques" (les fr-quences pro-venant du cosmos), et que mme les cel-lules de nos corps sontsen-sibles une large gamme de fr-quences. De telles dcou-vertes sug-grent que ce soit seulement dans ledomaine holo-gra-phique de conscience que telles fr-quences puissent tre tries et trans-formes en per-cep-tionsconventionnelles.

    Le paradigme holographique

    Mais l'aspect le plus int-ressant du modle holo-gra-phique de Pribram appliqu au cerveau est ce qui arrive quandil est runi avec la thorie de Bohm. Si le "bton" du monde est pas une appa-rence de bton , s'il est une ralitde second ordre, construite par nos sens et notre esprit, s'il est une tache holo-gra-phique de fr-quences, si le

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    cerveau est un holo-gramme qui slec-tionne les fr-quences et les trans-forme math-ma-ti-quement enper-cep-tions "concrtes", qu'est-ce que devient la ralit objective ? Elle cesse d'exister.

    Comme les reli-gions de l'Orient l'ont soutenu long-temps, le monde matriel est une mya, une illusion, et bien quenous puis-sions penser que nous sommes des tres phy-siques se dplaant par un monde phy-sique, cela aussi estune illusion. Nous ne serions que des "rcep-teurs" flottant dans un ocan kali-do-sco-pique. Nous flot-te-rions unefr-quence par-ti-cu-lire que nous extrayons de cette ocan et que nous trans-for-me-rions en ralit phy-sique. Laralit phy-sique elle-mme ne serait qu'un canal parmi beaucoup d'autres (d'autres ra-lits en somme) extraits duSuperhologramme.

    Cette image de ralit, base sur la syn-thse de la thorie de Bohm avec celle de Pribram, porte le nom depara-digme holo-gra-phique. Bien que beaucoup de scien-ti-fiques l'aient salu avec scep-ti-cisme, il en a gal-vanisd'autres. Un petit groupe de cher-cheurs en forte crois-sance pense que ce para-digme pourrait tre le modle leplus prcis qu'on ait actuel-lement de la ralit. Ce para-digme pourrait servir de base une science de la ralit.

    Partant de l, cer-tains croient pouvoir ainsi rsoudre d'autres mys-tres de la science. L'un de ces mys-tres estcelui du para-normal : est-il scien-ti-fique ? doit-il tre inscrit l'ordre des ph-no-mnes naturels ? Cer-tainsexp-riences ont constat qu'il existait bien un "para-normal" (tl-pathie, voyance, gu-rison mira-cu-leuse...), maisde nom-breuses autres ont prouves que ce ph-nomne n'tait ni rp-titif, ni pr-dic-tible [17]. Avec le para-digmeholo-gra-phique, le para-normal devient com-pr-hen-sible, il devient une partie de la nature. De nom-breuxcher-cheurs, y compris Bohm et Pribram, ont not que beaucoup de ph-no-mnes para-psy-chiques pou-vaient treainsi rsolus [18]. Dans un univers dans lequel l'intelligence indi-vi-duelle est en ralit indi-vi-sible, les parties plusgrandes de l'hologramme sont connectes avec l'infiniment petit - avec tout l'infiniment petit. Ainsi, une facult psicomme la tl-pathie seraient sim-plement le signe d'une connexion (phmre) au niveau holographique.

    Ceci une fois accept comme hypo-thse, il devient plus facile de com-prendre comment l'information peut voyagerde l'esprit d'un individu A celle d'un individu B, sans tenir compte de la dis-tance : il suffit de consi-drer A et Bcomme des par-ti-cules, les esprits comme des objets part entire. Ils ne feraient qu'un, un moment donn, parcequ'en ralit ils peuvent ne faire qu'un, ne fai-saient qu'un au niveau holo-gra-phique, mais faisant deux au niveau dela ralit physique.

    Cela permet galement de rsoudre un certain nombre d'nigmes de la psy-cho-logie. Le pro-fesseur Sta-nislavGrof, par exemple, pense que le para-digme holo-gra-phique offre un modle pour la com-pr-hension de beaucoupde ph-no-mnes exp-ri-ments mais consi-drs comme "embar-ras-sants", constats chez les indi-vidus plongsdans tat modifi de la conscience, ce qu'on appelle com-mu-nment une transe (transe cha-ma-nique, parexemple). Dans les annes 1950, Grof conduisait une recherche sur la croyance que le LSD consti-tuait un outilpsy-cho-th-ra-peu-tique. Il avait parmi ses patients une femme qui tait sou-dai-nement convaincue qu'elle avaitassum l'identit d'une femelle d'une espce de reptile pr-his-to-rique. Dans le cours de son hal-lu-ci-nation, elle anon seulement donn une des-cription dtaille de l'impression qu'elle avait d'avoir incorpor une telle forme, maiselle a not que les mles de l'espce pos-s-daient une srie d'cailles colores sur le ct de sa tte. Ce qui parutrange Grof, c'tait que cette femme n'avait aucune connais-sance ant-rieure, aucun intrt aupa-ravant dans cedomaine. Plus tard, la conver-sation avec un zoo-lo-giste lui confirma que dans une cer-taine espce de rep-tiles, unpan de cou-leurs sur le ct de la tte joue en effet un important un rle important dans la parade sexuelle.

    L'exprience de cette femme n'est pas unique. Dans le cours de ses recherches, Grof a ren-contr d'autres patientsrgressant et s'identifiant avec d'autres espces sur l'arbre de l'volution [19]. Souvent, ces rgres-sions ame-naientdans leur des-cription des dtails trs prcis en zoo-logie. Ces rgres-sions dans le rgne animal n'est pas le seulph-nomne psy-cho-lo-gique qui ren-contra Grof. Il y avait aussi des patients qui parais-saient entrer avec le savoir"col-lectif" [20] de socits ou de peuples dis-parus depuis long-temps. Les per-sonnes en rgression avaient subi

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    peu ou pas d'ducation et leur dis-cours devenait soudain trs dtaill, trs riche en infor-ma-tions, par exemple endcrivant les pra-tiques fun-raires du zoroas-trisme ou des scnes de la mytho-logie hindoue. Dans d'autrescat-gories d'expriences, les "malades" ont donn des compte-rendus per-suasifs de voyages hors du corps(mmes tapes de la dcor-po-ration, dtails de ce qu'ils ont vu dans un autre lieu), ils ont fait la preuve d'unecapacit de pr-cog-nition (dcrire l'avenir) et ils ont sembl rgress dans une incar-nation datant d'une viepr-c-dente. Dans une recherche pos-t-rieure, Grof a trouv la mme gamme de ph-no-mnes se mani-festerdans des pro-cds th-ra-peu-tiques qui n'impliquaient pas l'utilisation de drogues ou de mdi-ca-ments. L'lmentcommun telles exp-riences sem-blait tre le dpas-sement de la conscience d'un individu au-del des fron-tiresl'habituelles de l'ego et/ou des limi-ta-tions de l'espace-temps. Grof a donn le nom de "trans-per-sonnel" de tellesmani-fes-ta-tions. A la fin des annes 60, il a aid a fonder une nou-velle branche de la psy-cho-logie appele"psy-cho-logie trans-per-so-nelle" et consacre enti-rement l'tude de ces "mani-fes-ta-tions". Bien quel'Association fonde par Grof ait recueillie un groupe rapi-dement nom-breux de pro-fes-sionnels par-ta-geant sesopi-nions, elle n'est pas devenue ne branche reconnue de la psy-cho-logie [21].

    Pendant des annes, aucun autre que Grof n'tait capable de donner un mca-nisme capable d'expliquer de telsph-no-mnes. Mais cela a chang avec l'apparition du para-digme holo-gra-phique. Comme Grof l'a rcemmentnot, si l'esprit fait en ralit partie d'un continuum, un "laby-rinthe" qui est connect non seulement chaque autreesprit (qui existe ou qui a exist), mais galement chaque atome, orga-nisme ou la rgion dans l'immensit del'espace et du temps lui-mme, le fait que l'on soit capable, de temps en temps, de faire des incur-sions dans le"laby-rinthe" et d'avoir des exp-riences "trans-per-son-nelles" ne semble pas si trange.

    Le para-digme holo-gra-phique a aussi des impli-ca-tions sur des sciences reconnues (les sciences dures) comme labio-logie [22]. Keith Floyd, un psy-cho-logue du Vir-ginia Intermont College, a dclar que : si la ralit concrten'tait qu'une "illusion holo-gra-phique", on ne pourrait plus dire que le cerveau produit la conscience. Ce serait pluttla conscience qui fait appa-ratre le cerveau, aussi bien que le corps... et tout le reste autour que nous inter-prtonscomme une ralit phy-sique [23]. Un tel revi-rement dans notre conception des struc-tures bio-lo-giques apro-voqu d'autres dcla-ra-tions, en par-ti-culier les dcla-ra-tions de cher-cheurs en mdecine, pour qui lacom-pr-hension du pro-cessus de gu-rison pourrait aussi tre trans-forme par le para-digme holo-gra-phique. Sila structure phy-sique appa-rente du corps n'est que la pro-jection holo-gra-phique de conscience, il devient clair quechacun de nous est beaucoup plus res-pon-sable de notre sant que ne le pense aujourd'hui la mdecine. De cepoint de vue, les rmis-sions de maladies censes tre mor-telles et les gu-risons mira-cu-leuses constates par lamdecine (en-dehors des gu-risons de Lourdes) seraient en ralit des chan-ge-ments dans la conscience (oudans l'inconscient) qui chan-ge-raient leur tour l'hologramme du corps. Les effets placebo et nocebo (l'inverse)trou-ve-raient ici toute leur signification.

    De nou-velles tech-niques de gu-rison pour-raient mme se baser sur cela, telle que la trs contro-verse"visua-li-sation" et la plus contro-verse encore "pan-s-mio-tique". Pourtant, tra-vailler sur des prin-cipesholo-gra-phiques signi-fierait que l'on puisse atteindre ce niveau volont - ce qui n'est mani-fes-tement pas le cas.La pense pourrait-elle agir sur le corps parce qu'elle se trouve plus prs du niveau holo-gra-phique que le corpslui-mme ? Dans ce cas, visua-liser cer-taines images, cer-taines formes, pour-raient effec-ti-vement avoir un effet [24]. Dans ce cas aussi, les visions et les exp-riences impli-quant une ralit "non-ordinaire" devien-draientexpli-cables : elles seraient le signe du "glis-sement" de la ralit phy-sique la ralit holographique.

    Si ce glis-sement est plus facile ou plus courant au niveau des penses, l'est-il aussi au niveau des sen-ti-ments ?Les sen-ti-ments ne sont-ils que des penses ou sont-ils de l'ordre de la sen-sation ? Que pensez de l'amour et dufameux "coup de foudre" ? Que pensez du sen-timent rci-proque d'amour et de cette belle expression, l'me soeur? L'amour serait-il ce qui relie les tres, ce qui relie toute chose ? C'est ce que pensent cer-tains esprits religieux.

    Dans son livre Gifts of Unknown Things, le bio-lo-giste Lyall Watson dcrit sa ren-contre avec une femme chamanindo-n-sienne qui ex-cutait une danse rituelle et qui tait capable de faire se vola-ti-liser un bosquet d'arbres entier

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    - en un instant. Watson rap-porte comment lui et un autre spec-tateur stu-pfi ont continu observer la femme,comment elle a fait dis-pa-ratre les arbres et les a fait rap-pa-ratre, comment ils ont dis-parus de nou-veaux, etc.Bien que la science actuelle soit inca-pable d'expliquer de tels vne-ments, ces exp-riences deviennent de plus enplus dfen-dables mesure qu'on dcouvre la structure "instable" de la ralit phy-sique. Elles deviennentexpli-cables si on considre ces arbres comme des pro-jec-tions holo-gra-phiques. L'tonnant n'est pas que cesarbres puissent dis-pa-ratre la vue (et sans doute au toucher) de la chaman, l'tonnant est que cette dis-pa-ritionsoit visible par d'autres. Cela signifie soit que la chaman a modifi les per-cep-tions des spec-ta-teurs (elle leur apermis de "voir"), soit que cette ralit phy-sique pro-duite par l'ensemble des cer-veaux (holo-gra-phiques) ne seraitvri-ta-blement pro-duite que par un seul esprit, ce pourquoi ce qui serait visible pour un seul serait visible pour tous,qu'il s'agisse de la ralit phy-sique ou de la ralit holographique.

    Peut-tre que notre des-cription et notre vision de la ralit n'est-elle qu'un consensus, de ce qui est et de ce quin'est pas, formul et ratifi au niveau de l'inconscient, qu'il soit accept ou non au niveau conscient. Ce consensusserait visible par tous et mat-ria-liss par tous parce que tous les esprits pos-s-daient le mme incons-cient, parcequ'ils seraient tous connects par la partie holo-gra-phique ou incons-ciente de leur cerveau. Cet incons-cientpourrait tre d'ailleurs du "conscient refoul consciemment", comme le pensait Sartre, plutt qu'une "mmoirecache" consti-tutive notre esprit et des-tine rester cache.

    Si la ralit n'tait vri-ta-blement qu'un consensus, sans aucune ncessit, cela signi-fierait que les exp-riencescomme celle que nous rap-porte Watson ont quelque chose de "banale", d'aussi banale que le passage du facteur.Seulement, nous n'aurions pas "pro-gramm" nos esprits y croire, nous n'aurions pas laiss la place cettepos-si-bilit dans notre dfi-nition de la "ralit phy-sique". La question ne serait donc pas de se demander si cela estpos-sible ou non, quelles condi-tions, mais de se demander comment nous avons pu nous "pro-grammer". LeBouddha pensait que les hommes taient la propre source de leur malheur - et donc de leur lib-ration. Mais cettecroyance n'est valable que si l'homme est vri-ta-blement libre, qu'il l'est tou-jours t. Si l'on s'apercevait aucontraire que l'homme avait t "pro-gramm" par quelqu'un ou par quelque chose, comment faudrait-il ragir ?Nous revien-drons sur cette question plus loin.

    Dans un univers holo-gra-phique, il n'y a aucune limite la manire dont nous pour-rions modifier le tissu (web) de laralit. Peut-tre mme avons-nous dj com-menc. Pourrions-nous alors des-siner et effacer ce que l'on veutsur cette toile, ou tirerions-nous de ce tissu les images que nous voulons, dans quel cas tirer sur le tissuper-tur-berait le tissu tout entier ? En principe, nous dirions tout est pos-sible. Au niveau de l'homme, ce n'estpeut-tre pas tout fait vrai, mais au niveau holo-gra-phique, a l'est tout fait.

    Pour l'ethnologue Cas-taneda, ce tout est pos-sible est appli-cable l'homme. Il a pu apprendre pendant ses sjourschez l'indien Yaqui Brujo, sur-nomm Don Juan, que la magie est notre droit impres-crip-tible, rien de moins quemira-culeux, et que nous avons la capacit de dcider de la ralit nous voulons quand nous sommes dans ce qu'onappelle les "rves" [25]. En effet, mme les notions les plus fon-da-men-tales (qui nous appa-raissent les plusfon-da-men-tales) de la ralit deviennent sus-pectes, car dans un univers holo-gra-phique, comme Pribram l'aindiqu, on doit voir les vne-ments mme les plus ala-toires comme bass sur les prin-cipes holo-gra-phiques etdonc dter-mins. Le syn-chro-nisme serait signi-fi-catif et toutes les vou-draient "dire" quelque chose (comme dessignes chez les Anciens). Les vne-ments devien-draient alors sem-blables des mta-phores (ou desmto-nymie). Mme un petit bonheur ou un petit malheur expri-merait quelque symtrie sous-jacente. Onappel-lerait aujourd'hui "non signi-fi-catif" ce qui serait en ralit "peu significatif".

    Que la thorie de l'univers holo-gra-phique de Bohm et le para-digme holo-gra-phique de Pribram soient un jouraccept par la science ou qu'ils soient laisss leur funeste sort dans le cime-tire des ida-lismes, ils ont dj euune influence sur la pense de beaucoup de savants. Mme s'il est constat que le modle holo-gra-phique nefournit pas la meilleure expli-cation des com-mu-ni-ca-tions ins-tan-tanes et rci-proques entre des par-ti-culessous-atomiques, du moins, comme l'a not par Basil Hiley, un phy-sicien au Birbeck College Londres, les

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    dcou-vertes d'Aspect indiquent que nous devons nous pr-parer consi-drer des vues radi-ca-lement vues sur laralit - comme la phy-sique quan-tique en son temps.

    Les rats de MacDougall et les singes de Koshima

    Une exp-rience a t ra-lise dans les annes 20 par Mac Dougall Harvard [26]. L'exprience consistait baigner des rats dans un bain, en leur laissant deux tunnels de sortie, dont l'un tait clair, donc plus attractif. Ilfallut de trs nom-breuses immer-sions (jusqu' 330) pour apprendre aux rats tests viter le tunnel lumineux.L'exprience se per-ptua sur 32 gn-ra-tions. Une ten-dance gnrale fut observe viter de plus en plussouvent le tunnel lumineux.

    Mais Mac Dougall n'avaient pas tests que des lignes de rats entrans. Or, les lignes non entranes voluaientaussi vite que les lignes entranes ! L'exprience fut repro-duite par Crew de l'universit d'Edimbourg. Il observa18 gn-ra-tions sous voir d'amlioration. Puis l'on s'avisa qu'il avait utilis des rats de la mme souche que ceux deMac Dougall, et que les scores obtenus au dbut de son exp-rience taient iden-tiques ceux obtenus par les ratsde la der-nire gn-ration de l'exprience de Mac Dougall. Pourtant, d'autres gn-ra-tions s'taient coules, lesrats n'taient pas entrans... S'agirait-il d'une mmoire gntique ?

    L'exprience fut teste une troi-sime fois par Agar Mel-bourne. Elle porta sur 54 gn-ra-tions suc-ces-sives etdura 20 ans. La souche de rats n'tait pas la mme que dans les exp-riences pr-c-dentes. Une ten-dancemarque l'amlioration des per-for-mances fut observe, dans la ligne entrane comme dans la ligne tmoinnon entrane. Cela signifie que les rats conti-nuaient d'apprendre ind-pen-damment de la souche uti-lise.L'information ne passait donc pas par voie gn-tique. Par o alors ?

    Dans de nom-breuses autres exp-riences, les cher-cheurs ont pu constater un ph-nomne d'apprentissage qui nepassait ni par voie gn-tique ni par voie cultu-relle. On peut en donner un exemple avec les singes de l'lejapo-naise Koshima.

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    Les scien-ti-fiques qui les tudiaient dans les annes 50 avaient com-menc les nourrir avec des patatesdouces. Elles taient dverses par char-ge-ments entiers sur la plage. Les singes ado-raient les patatesmais n'apprciaient gure de les recevoir souilles de sable. Cruel dilemme ! Il fut rsolut par une jeunefemelle de 18 mois pr-nomme Imo. Elle dcouvrit un jour qu'il suf-fisait de les plonger dans l'eau de merpour qu'elles res-sortent net-toyes. Elle apprit la tech-nique sa mre, ses cama-rades de jeu, et bientttoute la colonie sut pr-parer les patates douces. Jusque l rien de trs extra-or-di-naire. La suite de l'histoireest beaucoup plus int-res-sante, mais galement moins connue parce que les cher-cheurs hsi-trentlong-temps avant de publier ces obser-va-tions qui allaient trop l'encontre des ides reues en bio-logie. Ilapparut qu'au mme moment, sur d'autres les, des troupes de singes se mirent " spon-ta-nment " faireusage de cette mme tech-nique qui leur tait jusque l tota-lement inconnue ! Cet appren-tissage se fit biensr sans qu'aucun lien phy-sique ne ft tabli entre les dif-f-rentes colonies [27].

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    De ces expriences, on peut tirer trois explications possibles :

    La mmoire passe de manire gn-tique mais les gnes com-mu-niquent entre eux de manire nongn-tique : cette expli-cation est contra-dic-toire, elle doit donc tre limine.

    La mmoire passe de manire cultu-relle, mais les animaux ont des moyens pour com-mu-niquer dis-tance,de manire tl-pa-thique peut-tre : cela appuierait l'ide de l'inconscient col-lectif imagin par Jung.

    La mmoire n'a pas besoin de passer d'un individu l'autre, car la spa-ration entre les indi-vidus est illu-soire,il ne s'agit, au mieux, que d'une dis-tance, de mme que mon pied est distant de mon cerveau et qu'il faut unpeu prs une seconde pour que la voiture que je vois arriv me fasse ragir en sautant sur le ct : l'imagepasse d'abord par l'oeil, puis par le cerveau, puis par les nerfs avant de faire se mouvoir des muscles.

    Dans le cadre de cette der-nire hypo-thse, il fau-drait bien pr-ciser que l'origine de l'apprentissage peut se trouverdans n'importe quel individu ou dans n'importe quel groupe d'individus. L'espce gnrale de rats domi-nerait ici surles dif-f-rentes lignes exis-tantes. De mme, l'espce gnrale de l'homme domi-nerait sur les dif-f-rents peuples.Les espces se com-por-te-raient ici l'image des "Ides" telles que l'avaient imagin Platon ou Scho-pen-hauer [28]. L'homme ne tra-vaillerait jamais pour lui-mme mais pour son espce, mme s'il n'en a pas conscience. Kantavait traduit ceci au niveau de la moralit, expli-quant qu'il fallait se tou-jours com-porter comme l'espce entire, queson com-por-tement soit valable pour n'importe qui, ind-pen-damment du contexte, sous-entendu : pour que lamoralit reste valable pour tous, en tout lieu et en tout moment [29].

    De mme, les sages de l'Antiquit chi-noise pr-co-ni-saient un com-por-tement para-doxale au nom de ce qu'ilsappe-laient "Tao" : la non-action. La non-action consistait ne pas agir, ne pas faire (non-violence), ne pasparler (silence), ne pas aider aussi. Les sages n'interfraient pas avec la vie du peuple chinois, si ce n'est demanire piso-dique. Mais les sages, par un moyen qui tait inconnu aux autres, savaient influencer le peuplechinois, leur porter bonheur. Comment ? En suivant la voie du Tao. Le Tao tait donc quelque chose capabled'influencer l'ensemble de l'humanit, voire au-del. Les sages taient un exemple pour le peuple, maistran-gement ils n'avaient pas besoin de se montrer ou d'tre compris pour tre un exemple et avoir l'influence den'importe quel modle. Leur influence n'tait ni gn-tique ni cultu-relle. Elle n'tait pas non plus magique, aux diresdes taostes. Elle tait quoi ? [30]

    Il ne faut peut-tre pas voir des "forces" l o il n'y a qu'un fonc-tion-nement. On imagine des "forces" comme onimagine des "causes", parce que l'on pense de faon linaire. Il faut donc trouver une logique trans-versale ougo-m-trique, une logique qui non fasse changer de para-digme, comme le relief est une volution par rapport lapeinture en deux dimen-sions. Cette logique par espces peut tre consi-dre comme une logique arch-typale(selon les arch-types de Jung). Elle pourrait per-mettre d'expliquer la syn-chro-nicit de cer-taines dcou-vertes.Par exemple [31] :

    Les rcentes ana-lyses d'ADN de l'homme de Mungo dcouvert en 1974 dans l'Est de l'Australie, ont rvlqu'il a vcu il y a environ 60 000 ans et qu'il des-cendait d'un Homo sapiens chinois, baptis gracile, lequelvenait lui-mme d'un Homo erectus issu d'Afrique. Or des crnes de ces pr-cur-seurs d'Homo sapiensvieux de 250 000 100 000 ans ont t dcou-vertes dans diverses rgions de Chine, ce qui relance le dbatsur l'origine de l'homme moderne : selon Wu Xinzhi, de l'Institut de palon-to-logie des ver-tbrs de Bejing,l'volution de l'Homo erectus vers l'Homo sapiens aurait eu lieu simul-ta-nment en Afrique, et dans leSud-Ouest de la Chine, selon deux modes d'volutions convergentes.

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    Spa-tia-lement parlant, la dis-pa-rition pro-gressive de la dis-tance, la dis-til-lation de l'acquis chez les indi-vidus,peut-tre consi-dre soit :

    comme une illusion de l'espace ; les objets et les infor-ma-tions ne se dpla-ce-raient pas rel-lement dansl'espace mais dans autre chose ; cet autre chose condi-tion-nerait la fois la fameuse dis-tance (le temps que prendl'information pour se dis-tiller) et la rpar-tition de l'information parmi les individus.

    comme la trans-mission d'une infor-mation dans une espace sup-rieure o la notion de dis-tance est dif-f-rente,voire abolie, ce qui serait le cas si l'on faisait inter-venir une autre dimension, la cin-quime dimension.

    D'autres ques-tions se posent que nous n'avons pas rsolu : pourquoi la com-mu-ni-cation inter-in-di-vi-duelle serestreint-elle l'espce laquelle elle appar-tient ? La com-mu-ni-cation inter-in-di-vi-duelle concerne-t-elled'autres choses que des acquis, des motions, des envies, des opi-nions ou des faons de voire le monde parexemple ? Dans ce cas, pourrait-elle concerner les dif-f-rents d'objets ? Les pla-ntes peuvent-elles treconsi-dres comme une "espce" part entire ? Le mot de cat-gorie est-il synonyme d'espce ? Les ides, lesmodes et les langues seraient-ils sen-sible cette forme de com-mu-ni-cation. Cela expli-querait peut-tre lafacilit avec laquelle les jeunes enfants apprennent la langue fort com-plexe du pays o ils naissent, alors qu'il n'y apas d'hritage gn-tique de la langue.

    On trouvera matire rflchir en prenant conscience que les espces et la mmoire ne sont pas les seuls choses fonc-tionner de manire holo-gra-phique, tre claires par cette ana-logie. L'histoire aussi, par exemple, ne suitpas une logique linaire (voir nos articles sur les con-ci-dences dans l'histoire).

    __

    Le monde est trange, vous ne trouvez pas ?

    [1] voir Shih, Y. H. & Alley, C. O. Phys. Rev. Lett. 61, 2921- 2924 (1988), et Ou, Z. Y. & Mandel, L. Phys. Rev. Lett. 61, 50- 53 (1988)

    [2] Aprs voir t spars en deux et aprs que leur spa-ration ait fait l'objet d'une dtection. Selon la thorie du Big Bang, toutes les par-ti-culesdcoulent d'une masse pri-mitive de matire, que l'on pourrait consi-drer comme une par-ticule gante (gante par sa densit). Selon une autrethorie, des par-ti-cules pour-raient tre cres dans le vide de manire ala-toire. Dans tous les cas, les par-ti-cules sont cres dans un mondequi est peut-tre "un monde ima-gi-naire" au sens quan-tique du terme.

    [3] sans que l'on ait peut vrifier si cette com-mu-ni-cation dpassait celle de la lumire, puisqu'il fau-drait ra-liser l'exprience deux pointsloigns de 300 000 km l'un de l'autre, afin de vrifier un cart d'une seconde

    [4] Toute par-ticule a une masse (thorie du quantum). Or, toute onde est galement une par-ticule (ondes-particules), donc toute onde a unemasse qui la ne peut dpasser la vitesse de la lumire. Dans de telles condi-tions, aucune expli-cation phy-sique ne permet d'expliquer unecom-mu-ni-cation ins-tan-tane, car elle est confront une limite phy-sique : la loi qui gre les dpla-ce-ments d'nergie. On remar-queracependant qu'il ne s'agit pas ici de transfert d'nergie mais de transfert d'information. Une infor-mation pourrait donc tre trans-fre dans l'espacesans nergie. Cela remet direc-tement en cause le concept d'espace. Cela a galement pour cons-quence de rha-bi-liter Kant.

    [5] L'exprimentation s'appuyait sur le rseau suisse de tl-com-mu-ni-cation par fibre optique.

    [6] Voir Weihs, Jen-newein, Simon, Wein-furter, Anton Zei-linger, Vio-lation of Bell's inequality under strict Ein-stein locality condition , dansPhys. Rev. Lett. , vol. 81, 1998, p. 5039. Lire le rsum (en anglais).

    [7] Le paradoxe EPR est l'origine une exp-rience de pense invente par Albert Ein-stein, Boris Podolsky et Nathan Rosen pour rfuterl'interprtation de Copen-hague de la phy-sique quan-tique, selon laquelle il n'existe pas d'tat de la matire, onde ou par-ticule par exemple,avant sa mesure ou son obser-vation. Ce qui gnait Ein-stein, c'est que cette inter-pr-tation de l'univers inter-disait la recherche de "variables

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    caches" et donnait une limite la science en affirmant qu'il n'y avait rien d'autre observer que la mesure elle-mme. Or, la phy-siquequan-tique a montr qu'une par-ticule peut galement se dcrire selon une fonction d'onde, selon que l'on cherche mesurer sa vitesse ou saposition. Voir Science & Vie, n964, janvier 1998, "Espace, Temps, L'exprience qui contredit Ein-stein", article de Roman Iko-nicoff, pp.54-58.

    [8] Une tech-nique holo-gra-phique permet d'obtenir des "mmoires" capables de stocker une quantit d'informations consi-d-rable. Il est noterque la tech-no-logie des lasers est aussi celle qui permet de "sculpter" les puces lec-tro-niques et les fameux "disques lasers". Toutes cesappli-ca-tions la mme famille : celle de la tech-no-logie de la lumire.

    [9] Au niveau tech-nique, cela signifie que l'information relative la phase a t reue de faon par-faite. Autrement dit, on constate une trsbonne coh-rence spa-tiale et une trs bonne sta-bilit tem-po-relle. Ces qua-lits per-mettent de mettre en oeuvre des tech-niques d'holographieultra-ra-pides, notamment dans l'tude des objets en mou-vement. A tre si bien repr-sente par un holo-gramme, la trame du monde dnote depro-fondes affi-nits avec cette tech-nique. Il suffit de voir tous les sup-ports pos-sibles des lasers et leurs trs nom-breuses uti-li-sa-tions (dansl'acquisition, le sto-ckage et le trai-tement de l'information). L'application la plus int-res-sante concerne peut-tre la recon-nais-sance desformes par com-pa-raison avec une matrice en mmoire, recon-nais-sance qui serait autrement trop lourde par les moyens tra-di-tionnels del'informatique (et qui ont tou-jours chou dans l'imitation des "recon-nais-sances" les plus simples - et les plus rapides - faites par l'homme :recon-natre une lettre manus-crite, une visage, une forme dans un nuage...).

    [10] Ce rflexe psy-cho-lo-gique de chercher partout les indices d'une seule chose avait dj t relev dans le sen-timent amoureux, chezStendhal sous le terme de "cris-tal-li-sation". Or, il se trouve - con-ci-dence amu-sante - que les mul-tiples reflets du cristal sont l'image del'hologramme et que le cristal est souvent l'lment utilis dans les lasers (qui eux-mmes servent pro-duire un hologramme).

    [11] Un tissu sans couture.

    [12] D'autres hypo-thses abou-tissent aux mmes conclu-sions. Voir en par-ti-culier un site clair, aven-tureux et "diver-tissant", l'adresse http://perso.infonie.fr/crif/Glacho....

    [13] Cette inter-f-rence est sem-blable l'effet Raman, la dif-f-rence que dans un laser, l'effet est stimul, c'est--dire que la mul-ti-pli-cationdes fr-quences dviantes (un peu comme la mul-ti-pli-cation des ondes partir d'une pierre jete dans l'eau) n'a pas seulement unecons-quence passive (elle permet l'analyse chi-mique du milieu clair) mais une cons-quence active : elle peut pro-duire de nou-veauxfais-ceaux, donc de nou-velles inter-f-rences, etc. Par rapport au cerveau, cela signi-fierait que la mmoire ddouble et divise sous infor-mation l'infini (vers l'infiniment petit) et que cette infor-mation n'est pas purement passive mais qu'elle peut galement tre active (les fonc-tions ducerveau par exemple). Cette activit pourrait sim-plement consister mettre de nouveau "l'ordre" de la dupli-cation de l'information, sans qu'ilpuisse tre pos-sible de trouver une source ou un neurone directeur dans ce processus.

    [14] Ce serait abuser de l'informatique que de vouloir uti-liser cette science dans l'explication de toutes les sciences, sous pr-texte des progrsful-gu-rants dans son domaine. Cette remarque s'applique galement aux lasers et l'holographie mais vous consta-terez que nous ne faisonspas une "inter-pr-tation" infor-ma-tique d'un ph-nomne (en rem-plaant le voca-bu-laire bio-lo-gique par le voca-bu-laire infor-ma-tique), maisque nous tentons de donner une "expli-cation" partir de l'holographie que la neu-ro-logie seule est inca-pable de fournir.

    [15] Alors que l'informatique est seulement "per-for-mante" mais pas "sen-sitive" : l'informatique est binaire et ordonn, il n'a pas de limite dansses pos-si-bi-lits, mais ses pos-si-bi-lits doivent tre tou-jours dfinies, il n'a aucune "sou-plesse". C'est pourquoi d'ailleurs, on s'oriente vers lesordi-na-teurs neu-ronaux et quan-tiques (ce qui est tho-ri-quement int-ressant mais dans la pra-tique pose des pro-blmes tech-niques encoreinsurmonts).

    [16] Il est habi-tuel-lement admis que les deux oreilles servent situer le son, le cerveau prenant en compte le temps que met le son pour arriver la seconde oreille. La forme par-ti-cu-lire du pavillon permet galement de modifier la per-ception du son et donc de la situer. Les exp-riencesde Zuca-relli montrent que le cerveau peut s'en passer. Les oreilles ne seraient donc que la mat-ria-li-sation d'une facult non mat-rielle. Nousrevien-drons plus loin sur ce terme de matrialisation.

    [17] Autrement dit : il ne dpen-drait pas enti-rement de la volont (consciente) de l'homme.

    [18] Il ne faut pas confondre expliquer et prdire. Ce sont deux choses dif-f-rentes. Voir ce propos l'entretien d'Emile Nol avec Ren THOM,mdaille Fields 1958 (l'quivalent du prix Nobel chez les math-ma-ti-ciens), Prdire n'est pas expliquer, Flam-marion, 1991.

    [19] Les recherches de Grof ont influenc la scne de "l'homme dans le singe" du film Altered States.

    [20] L'inconscient col-lectif de Jung ?

    [21] Sur ce sujet, je res-terais pour ma part trs scep-tique, mme si je peux admettre que cer-tains ph-no-mnes que j'ai moi-mme constats

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  • L'univers holographique de David Bohm

    ne connaissent pas aujourd'hui d'explication (scien-ti-fique, reli-gieuse ou para-spy-chique) satisfaisante.

    [22] Rap-pelons que la psy-cho-logie n'est pas reconnue comme une science, du fait que ses objets d'tudes ne sont ni concrets ni rp-titifs,mais qu'ils sont bass sur telle ou telle inter-pr-tation de l'esprit humain. Cette sub-jec-tivit a t et continue d'tre com-battue par lapsy-cho-logie tra-di-tion-nelle et par la psy-cha-nalyse, notamment en cartant de son champ d'tudes les ph-no-mnes les moins rp-titifscomme les ph-no-mnes parapsychiques.

    [23] On peut tou-jours continuer dire qu'il s'agit d'une ralit phy-sique, seulement il fau-drait red-finir cette expression : qu'est-ce la ralitphysique ?

    [24] C'est d'ailleurs sur ce sym-bo-lisme que se base la magie (magie enochenne et de la Golden Dawn, etc.).

    [25] Ainsi, les rves cor-res-pon-draient une autre ralit pos-sible, un autre temps diraient les abo-ri-gnes d'Australie (le temps des rves), etpeut-tre ce que nous nommons dans notre texte le "niveau holo-gra-phique" (ou du moins quelque chose qui s'y rapproche).

    [26] L'exprience de Mac Dougall a t cite par SHEL-DRAKE dans Une nou-velle science de la vie, aux Edi-tions du Rocher, 1981.

    [27] Voir Michael TALBOT, Beyond the quantum, Bantam Books, 1987.

    [28] Scho-pen-hauer concevait effec-ti-vement les espces comme des ides, comme des tout, car il voyait que le but de la vie tait larepro-duction, que tout ce qui faisait la vie tait d'assurer sa facult de repro-duction et de trouver des moyens plus effi-caces pour se repro-duire.Pour lui, la trans-mission gn-tique ne faisait que ddoubler la ralit d'une espce sur le plan idal. Voir Arthur SCHO-PEN-HAUER, Le mondecomme volont et comme repr-sen-tation, 1818.

    [29] Voir Emmanuel KANT, Cri-tique de la facult de juger ou Cri-tique du jugement, 1790.

    [30] Nous ne cau-tionnons pas l'existence du Tao, car c'est chose impos-sible prouver. Nous ana-lysons seulement le rai-son-nement desTaostes et non cher-chons com-prendre ce dont il parlait ici, comme l'analogie avec notre dis-cours nous a sembl "vidente". Cette videncen'tant peut-tre qu'une per-ception occi-dentale du taosme, nous devrions cependant remarquer que cette ide d'unit entre les tres humainsest une ide rela-ti-vement ancienne, rpandue dans la plupart et par la plupart des reli-gions. En Occident, cette ide a t transmise par lechris-tia-nisme. C'est d'ailleurs l'une des raisons de son extension au monde entier. C'est cette ide, et non celle du mono-thisme, qui a fait lesuccs du chris-tia-nisme, qui s'est vri-ta-blement rpandue. Les Juifs, en effet, croyaient au mme Dieu et lisaient le mme Livre, mais lejudasme tait rserv au "peuple lu de Dieu". Le pro-s-ly-tisme s'avrait donc difficile.

    [31] Pour la science (Scien-tific Ame-rican), n280, fvrier 2001, p. 20.

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