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LYCEE JEAN-ANTOINE CHAPTAL, MENDE. Le 1% artistique Le 1% artistique C’est une procédure de soutien à la création instaurée en 1951, dans le cadre de l’Éducation nationale, et consolidée par les décrets de 2005 et de 2012. Son coût correspond à 1% du budget de la construction du lycée.

J’observe Recherche du 1% artistique de mon lycée. Photo du 1% en plan d’ensemble : forme circulaire rappelant la forme de la rosace de la chapelle.

Photo. © DAAC/Michèle Bartolini

Photo du 1% en plan rapproché: incrustations de céramique.

Photo. © DAAC/Michèle Bartolini

J’interroge Type de création : sculpture

J’analyse Présentation de l’œuvre

Il s’agit d’une sculpture en béton brut gris non lissé en deux parties assemblées. La partie haute, de forme pleine et ovale et de petite taille, a des incrustations de céramique. La partie basse, de forme circulaire et évidée, mesure environ 2,50 mètres de diamètre. Elle rappelle la forme de la rosace de la chapelle. La matière est granuleuse avec des aspérités, ce qui rend la matière vivante comme si c’était un matériau naturel (pierre, granit…). Cette sculpture est installée en extérieur et elle est recouverte partiellement de mousses et de lichens. Derrière la sculpture se trouve la chapelle du lycée sur laquelle on peut apercevoir une rosace (figure symétrique, formée de courbes inscrites dans un cercle). D’après Claudel « la sculpture est le besoin de toucher » ; l’écrivain pointe une des identités de la sculpture, sa tactilité, la sensibilité de la main qui apprend et identifie, la main qui crée et donne vie à la matière.

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« Fiche d’identité » de l’œuvre : Titre de l’œuvre inconnu

Type de création : sculpture

Date de création : 1962

Dimensions : 2.50 mètres de diamètre

Technique(s) moulage en béton avec des incrustations de céramiques

Support(s) pas de socle

Autre remarque : la sculpture, installée en extérieur, montre les traces du temps : mousses,

lichens…

Lien du 1% avec le logo du lycée Le logo actuel du lycée s’inspire de cette œuvre : forme circulaire vide avec, à son sommet, une forme ovale pleine. Logo du lycée :

Le lien avec l’architecture de l’établissement Un emplacement privilégié : une sculpture aux formes courbes installée dans les espaces verts du lycée, en surplomb de la chapelle. Le lycée couvre 5 bâtiments dits « vieux bâtiment », « bâtiment bleu », bâtiment d’externat », restaurant/infirmerie et chapelle. La sculpture est en lien avec la chapelle (forme de la rosace et couleur grise de la pierre et de la lauze). La sculpture s’intègre à l’environnement par sa forme évidée qui permet au regard de voir à travers le paysage. Façade du lycée Chaptal, Mende

Photographie DAAC/Michèle Bartolini

Je recherche L’artiste: Marcel COURBIER (1898-1976) Il est né à Nîmes et décédé à Paris. Sculpteur de monuments, de bustes et de figures, il fut l’élève de Coutan et de Charpentier. Il exposa au salon des Artistes français où il fut médaillé en 1926 et 1929. Il est l’ami de Jean Moulin et a réalisé plusieurs monuments à la Résistance (Monument Jean Moulin à Béziers ; Monument Jean Moulin, aux résistants et déportés, à Chartres ; Mémorial Jean Moulin à Salon-de-Provence).

Mouvement artistique auquel peut être rattachée l’œuvre du lycée Dans les années 60, des matériaux inédits font leur apparition. Empruntés à la production industrielle et aux technologies qui en découlent, ils sollicitent l’imaginaire : le béton, le ciment, le grès, le verre, le plexiglas. L’esprit d’invention de Courbier est indissociable de la

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maîtrise technique. Son élan créatif travaille simultanément sur la stabilité et la mobilité, en créant des espaces intérieurs, des volumes pleins pour des tensions permanentes. Il recherche la vie intérieure des formes matricielles, à laquelle il confère une dimension poétique qui lui est personnelle.

J’approfondis

D’autres œuvres de l’artiste : Marcel Courbier, Jeune fille au chevreau, 1925, Nîmes : cette sculpture représente une jeune fille nue, agenouillée, penchée en arrière, appuyée sur une main et offrant de l’autre un épi de maïs à un chevreau. Cette jeune fille nîmoise de 17 ans aura un destin tragique. A la Libération, accusée d'avoir eu une relation avec un officier allemand, elle sera tondue et exécutée. L’expression de la pierre traduit bien le pelage floconneux de l’animal. Marcel Courbier, Mémorial Jean Moulin, Salon de Provence : Courbier réalise ainsi son troisième monument dédié à Jean Moulin (après Chartres et Béziers), ce mémorial monumental en bronze noir demeure original de par son style épuré et sa thématique. Il s’agit ici de commémorer le parachutage de Jean Moulin en Provence dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il a été officiellement inauguré par Jacques Chaban-Delmas, premier ministre, le 28 septembre 1969 en présence des plus hautes autorités civiles et militaires. Arman, Espoir de paix, 1995 : il est l´un des membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes. L´œuvre située à Beyrouth (Liban) présente comme tous les travaux d´Arman, une accumulation d´objets réels, associés à un vécu, à un passé. Ici, Arman accumule des chars (des vrais!) coulés dans une tour de béton. Le monument (32m, 6000 tonnes) évoque la guerre qui a ravagé le pays pendant 15 ans et symbolise l´espoir d´une paix retrouvée et durable.

Lien avec d’autres oeuvres du même courant artistique : Loul Combres, Forum sculptures et sol céramique et béton (hauteur : 4.2 mètres). Le 1% du lycée Peytavin de Mende a des similitudes avec le 1% du lycée Chaptal avec les incrustations de céramique dans le béton. Loul Combres a développé une œuvre singulière où la terre est omniprésente jusque dans des événements spectaculaires et des manifestations culturelles très remarquées. Il a une relation très spécifique à l’argile, matériau universel qui le fascine aussi bien pour sa valeur mémorielle que pour la multiplicité de ses usages. Il ne fait pas de pièces utilitaires et on le sollicite pour créer de grands évènements artistiques, spectaculaires et festifs. L’espace public l’interpelle et l’a conduit à centrer une part de son travail sur l’usage de l’argile dans l’architecture dans une quarantaine de chantiers, du décor mural au pavage, de la statuaire à la mise en espace. Son inspiration est nourrie d’une relation étroite à la nature et à son environnement.

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Photo. © DASEN Lozère/Alain Jacquet

D’autres œuvres d’art que le 1% dans le lycée, la ville, la région… La Grande Porte, Le Vallon du Villaret, conception Aline et Loul Combres, céramique incrustée dans le mur. Le Vallon du Villaret est un lieu singulier où l’art se mêle au jeu et à la nature en créant des alliances originales. Accroché au Mont Lozère, à 20 minutes à l’est de Mende, c’est un lieu étonnant et poétique.

Photo. © DAAC/Sylvie Roucoules

Une œuvre dans son époque Paris est reconnu pour être la capitale d’un héritage sculptural unique et le lieu où les avant-gardes cohabitent avec la tradition. L’affrontement entre les deux tendances figurative et non figurative, est à son maximum mais il demeure l’expression partagée pour une relation sensible au monde. Des matériaux inédits font leur apparition. Empruntés à la production industrielle et aux technologies qui en découlent, ils sollicitent l’imaginaire (béton). Chez tous ces sculpteurs, l’esprit d’invention est indissociable de la maîtrise technique. Leur élan créatif travaille simultanément sur la stabilité et la mobilité, en créant des espaces intérieurs, des volumes pleins pour des tensions permanentes. Chacun débusque les énergies en puissance tapies dans la matière. Bâtisseurs, ils recherchent la vie intérieure des formes matricielles, à laquelle ils confèrent une dimension poétique qui leur est personnelle.

Fiche réalisée par :

Sylvie Roucoules – chargée de mission – DAAC Rectorat de Montpellier. En partenariat avec le réseau Canopé de l’Académie de Montpellier, la DRAC Languedoc Roussillon et le Conseil Régional Languedoc Roussillon