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www.lyonpeople.com N°120 - Juin 2012 150 PAGES D’ENQUÊTE EXCLUSIVE BELLECOUR PLACE DES GRANDS HOMMES

Lyon People Juin 2012

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N°120 - Juin 2012

150 PAGES D’ENQUÊTE EXCLUSIVE

BELLECOURPLACE DES GRANDS HOMMES

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7 JUIN 2012

EDITOJuin 2012

Lyonpeople.com n°120 - Juin 2012Sur une idée originale de Marc Engelhard et Nicolas Winckler

Couverture : © Jean Couty - La place Bellecour - 1967

100 000 lecteurs tous les moisEtude Médiamétrie - 05/2005

Lyonpeople est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06

Rédaction Tel 04.72.82.97.78Publicité Tel 04.72.43.02.47

Fax : 04.72.43.92.05

Supplément du www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 186 420 €. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772. Abonnement pour 1 an = 49 €.

Directeur de la publication Nicolas Winckler [email protected]édacteur en chef Marc Polisson [email protected]ère éditoriale Françoise Petit [email protected] Graphistes Maquettistes Valérie Barranco & Loïc Huguet [email protected] Webmaster Fabrice Schiff [email protected]. Ont collaboré à ce numéro Christophe Magnette, Jean-Marc Requien, Yves Espaignet, Christian Mure, Nadine Fageol, Lilou, Jean-Alain Fontlupt, Jean-Jacques Billon, Julien Smati & Clara Mazuir.Photographes Jean-Luc Mège, Fabrice Schiff, Christelle Viviant, Saby Maviel, Artfotografik, Lionel Pinar, Smart Angel Media, StudioflyChef de Publicité Elodie Aguettant [email protected] 06 11 19 04 43Attaché commercial Bruce Mathieu [email protected] 06 15 55 20 52Assistante commerciale Vérane Letord-Vaché [email protected]

A L’OMBRE DU ROI SOLEIL

La place Bellecour fut voulue par Louis XIV qui décréta que « cet espace demeurerait à perpétuité une place publique dans son étendue et son contenu ».

Place Bellecour, place Louis Le Grand, place de la Fédération, place de l’Egalité, place Bonaparte… Il n’est qu’à énumérer la litanie de noms successifs qui lui furent attribués pour constater qu’il s’agit là de la seule parcelle de territoire concédée par les Lyonnais au pouvoir central souvent honni.Un pouvoir central qui, en 1793, pour punir cette place d’essence royale et se venger de la résistance de la population et des aristocrates locaux, y fit un carnage. Notre prince Marco qui n’est pas rancunier, consacre ce numéro de juin à cette place plusieurs fois ensanglantée. Et, cerise sur le gâteau, il nous fait accéder au charme plus ou moins discret de notre bourgeoisie grâce à la complicité des célébrités lyonnaises qui y vivent ou y ont vécu. Des Lyonnais bien placés, en quelque sorte !

Justin Calixte

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8 JUIN 2012

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SOMMAIREJuin 2012

NEWS10 La vie lyonnaise

12 La vie politique16 La vie économique

18 La vie culturelle20 La vie gastronomique22 Brèves de comptoir

ENQUÊTE

EXCLUSIVE26 à 180 BELLECOUR,

place des grands

hommes

STYLE182 Life

185 Les Terrasses 196 Shopping

VU !

200 Les 17 soirées qu’il ne fallait pas rater !

ET AUSSI…

230 Carnet mondain

P. 10

P. 55

P. 230

P. 186

P. 228

OUVERTURE 7/7Midi et soir

44, rue Mercière - Lyon 2Tél . 04 72 41 74 63

mi [email protected]

Restaurant Spécial i tés I ta l iennes

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TELEX Ce numéro est en vente au prix de 6 EKIOSQUE BELLECOUR - 17, place Bellecour - Lyon 2LIBRAIRIE CHAPITRE - 19, place Bellecour - Lyon 2

EN KIOSQUE

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10 JUIN 2012

NEWS Par Marc PolissonPar Marc Polisson

LA VIE LYONNAISE

SÉBASTIEN CHABAL et LIONEL NALLET DEUX BOOSTERS POUR LE LOU RUGBY

Y van Patet, président du LOU Rugby a confirmé la signature de Lionel Nallet. Ce dernier s’est dit «très heureux et très fier de renforcer l’équipe

de Lyon, une équipe au fort potentiel et de retrouver Sébastien Chabal, mon ami et coéquipier du Racing Métro. De belles synergies et de belles aventures humaines en perspectives» indique le club. Nallet et Chabal ont également joué pendant cinq saisons au CS Bourgoin-Jallieu entre 1998 et 2003. «La descente en ProD2 n’altère pas pour autant nos ambitions et nous amène à renforcer le groupe existant dont 95% de celui-ci composera l’ossature du collectif de l’année prochaine, nous restons ainsi soudés et ambitieux», a aussi indiqué le président Patet. Agé

de 35 ans, Lionel Nallet a refusé une prolongation de contrat avec le Racing pour se rapprocher de la Bresse, sa région natale, où il possède une entreprise de mécanique de précision.

SADOURNY CONFIRMÉ COMME ENTRAÎNEURL’ancien ouvreur Xavier Sadourny, 34 ans, qui était encore sous contrat avec le LOU Rugby, avait mis un terme à sa carrière cette saison après avoir été nommé le 7 février à la place de Mathieu Lazerges, écarté. Lyon a l’objectif de remonter dès la saison prochaine en Top 14.

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Le premier est préfet du Rhône et de la Région Rhône-Alpes. Le second est gouverneur militaire de Lyon. Ils feront cet été leurs adieux à la Ville de Lyon. La nouvelle donne politique issue du résultat de la présidentielle pourrait conduire Jean-François Carenco vers de nouvelles aventures préfectorales. Quant au général André Helly, il va bénéficier d’une retraite bien méritée. Deux grands serviteurs de l’Etat qui resteront dans le cœur des Lyonnais.

JEAN-FRANÇOIS CARENCO et ANDRÉ HELLY LYON VOUS SALUE !

VAPORETTO LYON CONFLUENCE

VICTIME DE SON SUCCÈS ? Dans les années 30, près de 4 millions de

passagers empruntaient annuellement les navires « la Guêpe » et « l’Abeille ». Et la piqure de rappel de 2012 a brusquement fait émerger cet ancien usage. Lancée par Unibail Rodamco pour relier

les Terreaux à la Confluence, la navette fluviale a accueilli 25 000 personnes en 21 jours. Mais en

a laissé également beaucoup sur le quai. D’où l’idée de lancer une seconde embarcation 100% écologique dès le printemps 2013. Fer de lance

de ce projet, Roland Bernard plaide pour que les bateaux-mouches soient rapidement intégrés

au Sytral et donc très simplement accessibles avec un titre de transport TCL. Dans les cartons

également, l’extension de la ligne fluviale jusqu’au quartier de l’Industrie. Confluence et Vaise, deux quartiers chers à Gérard Colomb

seraient ainsi directement connectés.

GÉRARD COLLOMB QUAND T’ES DANS

LE DÉSERT...Après avoir transformé la rue Grolée en désert commercial, va-t-il faire de même avec le bassin nautique de la Confluence ? Otage des talibans verts, Gérard Collomb s’obstine en effet à refuser de faire vivre la darse qui reste désespérément vide d’embarcations, excepté le Vaporetto solo évoqué plus haut. « A quoi ça sert de construire un bassin

nautique si on accepte pas les bateaux ? » s’interroge, non sans bon sens un restaurateur de la Confluence. « C’est comme un jean sans poche, ou une femme sans… (Censuré par la rédaction), on ne sait pas où… » On ne reprochera jamais à Gégé d’avoir la main verte, mais on aimerait bien qu’il retrouve le pied marin. Allo Gérard Angel !

Gégé, premier fan de Jean-Patrick Capdevielle

Yvan Patet, président du Lou Rugby et Sébastien Chabal

8E MAURICE CUPElle se déroulera les 30 juin et 1er juillet 2012.

Ce tournoi de tennis regroupe chaque année les amis du regretté Maurice Lacaton.

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12 JUIN 2012

NEWS Par Marc Polisson

LA VIE POLITIQUE

COURSE DES LÉGISLATIVES 2012 LES CONCURRENTS DE LA 4ÈME CIRCONSCRIPTION SUR LA LIGNE DE DÉPART

Principaux candidats

Nicole Hugon (Front National)

Thierry Mouillac (Lyon Divers Droite)

Dominique Nachury (UMP)

Anne-Claire Pech (Parti Chrétien Démocrate)

Najat Vallaud Belkacem (Parti Socialiste)

Date de naissance

Née le 30 janvier 1958 à Lyon 4ème

Né le 2 août 1973 à Versailles

Née le 1er juin 1951 à Chambéry

Née le 5 octobre 1960 à Suresnes (92)

Née le 4 octobre 1977 au Maroc

Situation matrimoniale

Célibataire Marié, deux enfants Mariée Mariée, cinq enfants Mariée, deux enfants

Résidence principale

Lyon 5ème Lyon 6ème Lyon 6ème Lyon 6ème Lyon 3ème

Diplômes Diplôme d’Etat d’Infirmière en 1986. D.E.S.S. de Prévention Sanitaire

IDRAC Lyon, Marketing et Management Européen

Docteur en droit Ingénieur agronome de formation

Sciences Po - Paris

Profession Infirmière Libérale à Lyon depuis 1986

Négociateur en immobilier d’habitation

Juriste (en disponibilité) Professionnelle de la politique

Mandats électifs

Adjoint au maire du 6ème en charge de la démocratie de proximité

Conseillère municipale et vice-présidente du Conseil général

Adjointe au maire du 6ème en charge de la petite enfance

Conseillère générale, adjointe au maire de Lyon, conseillère du Grand Lyon

Revenus mensuels

1 600 € nets (pour l’année 2011)

Entre 2500 € et 3000 € dont 1311 € d’indemnités

5036 € bruts (ses indemnités d’élue)

1 311 € bruts (ses indemnités d’élue)

7 067 € brut par mois (ses indemnités brutes avant sa nomination au gouvernement)

Son poste de ministre dans le premier gouvernement Ayrault va lui rapporter 8 400 € nets par mois.

Hobby Les animaux, la nature.Variété française et Musique classique

Politique, cuisine, musique baroque (organisation d’un concert tous les ans)

Lecture, cinéma, natation 2 ha de vignobles dans les Pyrénées Orientales (Appellations Collioure et Banyuls)

Suppléant Ludwig Heurtevent, 29 ans, responsable de chantier et coordinateur de travaux

Anne-Marie Jullien, 65 ans, ancienne propriétaire de la brasserie Au Rendez-vous des Amis

Pierre Bérat, 44 ans, conseiller municipal

Gérard Vollory, 55 ans, gardien d’immeuble

Anne Brugnera, conseillère municipale PS du 3ème et conseillère déléguée auprès du maire du 3ème a été choisie pour suppléer la défaillance de NVB.Site web www.nicolehugon2012.fr www.thierrymouillac.fr www.dominique-nachury.com

B ataille de dames dans la 4ème circonscription du Rhône qui comprend le 6ème arrondissement, une partie du 3ème et du 8ème, troublée à la dernière minute par l’arrivée de Thierry Mouillac, candidat divers droite puis par l’abandon de Najat Vallaud-Belkacem, remplacée au pied levé par Anne Brugnera. Par crainte de voir son portefeuille ministériel lui échapper en cas de

défaite, la nouvelle porte-parole du gouvernement a renoncé à se présenter. Une défection qui fait le miel de ses opposants de droite.

CV OR NOT CV METHODOLOGIE N ous avons demandé à chaque candidat(e) de

nous envoyer un CV et le montant de ses revenus mensuels. Une sollicitation auxquelles ont répondu immédiatement Nicole Hugon (FN) et Anne-Claire Pech (PCD), égérie de Christine Boutin, ainsi que Thierry Mouillac, membre de la formation de Denis Broliquier. Un peu plus compliqué pour Dominique Nachury, mais son statut de favorite n’y est sans doute pas étranger. Quant à Najat Vallaud-Belkacem (sollicitée par mail le 27/04/2012), elle n’a jamais daigné répondre. A sa décharge, elle était en pleine campagne présidentielle avec la responsabilité de porte-parole de Canal Plus, pardon de François Hollande. Mais quand vous avez un CV de prêt, il

suffit d’une seconde pour le faire glisser par mail. En revanche, si vous n’en avez jamais fait un de votre vie, il faut en effet prendre du temps pour le bâtir. Serait-ce son cas ? Najat est une professionnelle de la politique. N’ayant jamais connu le monde du travail, que connait-elle de la vraie vie ? Notre petit exercice lui aura au moins permis de réfléchir (deux secondes) à l’art du CV…

TELEX RECHERCHE CONTRE LE CANCER Tournoi de pétanque Après une saison 2011 réussie avec 13 758 € récoltés et reversés à la recherche contre le cancer menée au Centre Léon Bérard, Georges Delorme (Société Généreuse Des Georges) et Cécile Verget (Alchimistes &Co) débutent la saison 2012 avec le tournoi de pétanque (plus de 600 participants l’an dernier). Vous êtes attendus place Lyautey pour partager un après-midi et une soirée de convivialité et de générosité sur une des plus belles terrasses de Lyon. Ce premier acte est animé par Jean-Louis Cazemajou (JLC Faire) avec les arrivées à partir de 12h pour l’apéritif, le lancement du tournoi à 14h précise pour jouer 2 parties minimum (Concours complémentaire assuré pour les perdants) et la remise des prix vers 18h-19h autour d’un buffet offert par Albert Dray.

Vendredi 29 juin 2012 à partir de 12h aux Terrasses du PondContact : 06 98 34 03 03

LES AUTRES CANDIDATS- Jean Foyard (Alliance Royale) - Aure Ninino (Solidarité et Progrès) - Jean-Noël Dudukdjian (Lutte Ouvrière) - Pierre Hémon (Europe Écologie) - Gwendoline Desliens (Parti Pirate) - Bertrand Picolet (Le Centre) - Sophie Turcano (Alliance Écologiste)

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14 JUIN 2012

NEWS Par Jacques Boucaud

LA VIE POLITIQUE

ELECTIONS LÉGISLATIVES LA BATAILLE DE BELLECOUR

U n samedi matin parmi tant d’autres sur le marché de la Croix-Rousse : bobos en quête de crosnes, panais et topinambours, ces légumes de grands-

mères qui font chic ; familles qui préfèrent la patate classique pour la purée de midi ; maraîchers et revendeurs renfrognés parce que le marché, ça eut payé, mais ça paye plus. Bref, un samedi ordinaire à la Croix-Rousse, si ce n’est le manège des candidats aux législatives dans la 2e circonscription du Rhône (le 1er arrondissement, une partie du 2e, le 4e et une partie du 9e), chacun posté à un carrefour stratégique sur le boulevard. Ce matin-là, Pierre-Alain Muet (PS), Emmanuel Hamelin (UMP), Fabienne Lévy (Parti radical) et Emeline Beaume (Europe Ecologie – Les Verts), tous repartis en campagne dès le lendemain de la présidentielle. Mais d’autres candidatures ont, depuis, été déposées et en tout ce seront dix-huit candidats qui s’affronteront, contre quatorze en 2007. Remportée il y a cinq ans par Pierre-Alain Muet (51% des voix) qui sortait Emmanuel Hamelin, la 2e circonscription a voté le 6 mai à près de 57% pour François Hollande au second tour de la présidentielle. Autant dire que la reconquête de cette circonscription sera difficile pour la droite. Face à un « député normal » qui s’est appliqué à lui-même la règle du non cumul des mandats aux municipales en 2008 et dont le travail parlementaire est salué, Emmanuel Hamelin fait campagne sur le thème : « Muet n’est pas sur le terrain ». Or le même argument est utilisé à son encontre par une autre candidate de droite, Fabienne Lévy rappelant que le candidat UMP, nommé en 2007 inspecteur général au ministère de la Culture, n’est pas

davantage présent à Lyon.

PRIMAIRES À DROITE… ET À GAUCHESi les chances du Front National sont inexistantes dans la circonscription (2,98% des voix en 2007), en revanche le premier tour va être l’occasion de querelles fratricides à droite comme à gauche. A droite d’abord, le maire du 2e arrondissement Lyon Divers Droite Denis Broliquier peut jouer les troubles fêtes, lui qui souhaite « rompre la spirale de l’échec » qu’entraîneraient les candida-tures uniques dans les différents scrutins depuis dix ans. « Nous voulons offrir l’asile politique aux électeurs de droite en déshérence » expliquait-il dans une conférence de presse quelques jours après le second tour de la présidentielle. Pour autant, Hamelin comme Lévy ne voient dans sa candidature qu’une « arrière-pensée locale et électorale » pour le premier - Broliquier a annoncé en 2011 sa candidature à la mairie de Lyon dans deux ans. Ndlr) – et une « machine à perdre » pour la seconde. Le rapport des forces à gauche n’est pas moins clair : à côté du député sortant PS, se présentent Emeline Beaume chez Europe Ecologie – Les Verts et Anne-Charmas-son-Creuz pour le Front de Gauche, deux partis très hauts au premier tour de la présidentielle dans le 1er arrondissement. Pour le fun enfin, on a relevé les candidatures de Patricia Margand pour l’Alliance Royale et de Nicolas Guyard pour le Parti Pirate dont on ne sait encore à qui ils vont pirater les voix du premier tour.

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iffNouveau spot touristique. Venu soutenir Emmanuel Hamelin, l’ancien ministre des Affaires Etrangères Alain Juppé n’a pas manqué de visiter le désert Grolée. Bientôt classé au patrimoine de l’UNESCO ?

81 FEMMES DANS LE DÉPARTEMENT

Sept femmes sur quatorze candidats socialistes dans le Rhône, huit pour le Front de Gauche, sept pour le Front National, cinq pour Europe Ecologie – Les Verts et trois

pour l’UMP. C’est mieux qu’en 2007 où l’UMP par exemple n’avait présenté aucune candidate à la députation et où une seule femme fut élue dans le département (la

socialiste Pascale Crozon à Villeurbanne). Au total, 81 femmes (près de 44%) et 104 hommes ont fait acte

de candidatures, légèrement mieux que la moyenne nationale (40%). Même s’il n’y en aura pas autant dans

la prochaine Assemblée nationale, on remarque cet effort pour la parité. La 10e circonscription est la plus féminine

avec dix candidates sur quinze, la 8e la plus machiste : trois sur neuf.

LE FN PEUT-IL ÊTRE LA CAUSE DE TRIANGULAIRES ?

Depuis 2007, le mode de scrutin a changé et des triangulaires sont possibles. A condition que trois

candidats dans une circonscription dépassent le seuil de 12,5% des inscrits. Avec une participation qui sera

forcément plus faible qu’à l’élection présidentielle, il faudra, selon les circonscriptions, obtenir au moins

16 à 18 % des votants. Ce qui fut le cas du FN au premier tour de la présidentielle dans six

circonscriptions dont la 13e où se présente André Pozzi, la 7e (Christophe Boudot, président de la fédération

FN dans le Rhône) ou la 9e. Dans cette dernière, Julien Rochedy peut être seul au second tour face au député

sortant l’UMP Bernard Perrut, maire de Villefranche.

MICHEL MERCIER RETOUR AU SÉNAT

Le président du conseil général Michel Mercier, ancien Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy devrait retrouver son fauteuil de sénateur du Rhône au mois

de juin. Depuis sa nomination au gouvernement, c’est son suppléant Jean-Jacques Pignard, ancien maire

de Villefranche qui lui avait tenu au chaud son fauteuil au Palais du Luxembourg. En attendant, le président du conseil général compte peser aux législatives en

soutenant les candidats centristes dont le député sortant de la 11e circonscription, Raymond Durand

(Nouveau Centre). Ce qui a fait dire au candidat UMP dans la même circonscription Georges Fenech :

« Mercier, go home. Retourne à Thizy. « Avec de tels propos, Fenech nous a d’ores et déjà fait perdre trois

points » a commenté un député sortant UMP.

TELEX Jusqu’ici conseiller de l’ex-adjointe au maire de Lyon, Najat Vallaud-Belkacem, François Pirola a rejoint à Paris le cabinet du ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement. Mais tout comme NVB, Pirola entend bien rester Lyonnais, au moins en fin de semaine. g g g C’est à Georges Képénékian que Gérard Collomb a confié les grands évènements. Anne Brugnera hérite de la délégation à la Jeunesse et à la vie associative. g g g

TELEX

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16 JUIN 2012

LA VIE PATRIMONIALEPar Yves Espaignet

NEWS LA VIE ÉCONOMIQUE

LA SUISSE TERRE D’EXIL FISCAL SI PROCHE…

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D epuis des mois, au rythme des prises de position des candidats à la Présidentielle, le sujet toujours sensible de l’exil fiscal revient régulièrement

dans les conversations. Avec pour leitmotiv, l’interrogation sur l’importance des « délocalisations de Français fortunés » selon une terminologie helvétique pour désigner ces résidents n’ayant aucune activité en Suisse pouvant alors bénéficier du forfait fiscal. Cette terminologie témoigne de la diversité des perceptions selon que l’on se situe d’un côté ou de l’autre de la frontière. Y a-t-il des Lyonnais ? Combien sont-ils et où vont-ils ? Délicat d’apporter des réponses nominatives car les intéressés aspirent à la discrétion et leurs hôtes de plus en plus soucieux de ne pas envenimer les relations franco-suisses. La question du forfait fiscal ou « loi sur l’imposition d’après la dépense » est en débat à Berne. La récente décision de la Chambre Haute du Parlement fédéral suisse, de relever le niveau d’imposition, montre la détermination de la majorité chrétienne-libérale à maintenir ce dispositif fiscal présenté par elle, non pas comme un privilège, mais comme « une façon pragmatique d’imposer des étrangers parfois fortunés »*. Parmi les 5 445 étrangers recensés*, 2000 seraient des Français dont une centaine de Lyonnais. Ce dernier chiffre est donné par l’avocat fiscaliste genevois, Philippe Kenel au magazine Lyon Capitale de mars dernier. La publication de son livre-guide à la fin 2011, au titre explicite « Délocalisation et investissements des personnes fortunées étrangères en Suisse » fait de lui un interlocuteur de plus en plus recherché par les rédactions hexagonales. Il a indiqué à plusieurs reprises une progression significative mais mesurée des demandes arrivant à son cabinet depuis le début de l’année.

Une perception partagée également par un avocat fiscaliste lyonnais, Denis Di Leonardo du cabinet DLSI avocats : « Il y a une plus forte préoccupation de nos clients depuis le début de l’année, le rythme des demandes de conseil est passé de un par mois à un par semaine ». Les interrogations portent sur plusieurs directions, la Suisse en priorité mais également la Belgique, plus rarement les Etats-Unis. Le profil de ces candidats au départ est hétérogène. Un autre avocat lyonnais souligne l’importance des retraités soucieux de préserver leur patrimoine mais également d’actifs, des chefs d’entreprise de plus de 50 ans voulant préparer leur succession. Pour lui, le nombre de 100 Lyonnais exilés fiscaux est un repère aujourd’hui franchi mais comme toujours la prudence reste de rigueur. En effet, plusieurs facteurs limitent les départs, notamment la taille du patrimoine. L’exil « doré » n’offre d’avantages significatifs qu’à partir d’un patrimoine conséquent (3 millions d’euros étant une barre jugée minimale !). Sur le plan législatif, dans l’attente de nouvelles mesures, l’ « exit » taxe instaurée sous la présidence de Nicolas Sarkozy se veut un frein. Deux autres aspects sont à prendre en compte. « Il s’agit d’un exil avec un éloignement réel dans un autre pays, des contraintes à respecter pour rester dans le cadre de la loi, des contraintes devant être supportées par la famille. Je recommande d’aller vivre quelques semaines dans le pays visé pour savoir si l’adaptation est possible » précise Denis Di Leonardo. Enfin l’opinion publique suisse montre des signes d’agacement sur ce dispositif perçu comme une inégalité de droits. Des votations dans les cantons ont abouti à la suppression du forfait fiscal (Zurich) ou au durcissement de son octroi (Lucerne), le canton de Genève privilégie cette dernière position. De quoi tourner les regards vers d’autres pays comme la Grande Bretagne ou la Belgique.

* Sources : Conférence suisse des directeur s f inancier s cantonaux (janvier 2012), Le Temps (très nombreux ar ticles publiés depuis 2012), Romandie.com.

LES AMBITIONS EUROPÉENNES DE L’IDRAC

Entré dans le « top ten » des plus vastes établissements universitaires français avec 5100 étudiants, le Groupe

Idrac, dirigé désormais par Stéphane Boiteux (38 ans) veut s’appuyer sur une politique de mutualisation de

ses moyens depuis le rapprochement opéré des écoles de son ancien réseau. Stéphane Boiteux annonce le

doublement de postes des enseignants-chercheurs avant 2014, pour atteindre le seuil des 6000 étudiants à la

rentrée 2015. Mais le plus significatif du nouveau schéma d’action du groupe Idrac réside dans l’extension du

nombre de ses campus en Europe. Avec l’expérience tirée de celui de Cork, le nouveau directeur-général compte

développer un dispositif européen de cinq campus dans les trois prochaines années. Il envisage ainsi une scolarité sur plusieurs sites européens du groupe pour initier au plus vite ses étudiants à la problématique de

l’international. Denis de Bénazé, la figure emblématique de l’Idrac, est chargé de conforter le réseau des

entreprises partenaires, atout décisif de l’Idrac, par le biais de l’Idrac Business club.

JACQUES COMBYNOUVEAU PRÉSIDENT

DE LYON III Jacques Comby succède à Hughes

Fulchiron à la tête d’une université forte de 24 000 étudiants. Un géographe,

professeur des universités remplace un juriste, professeur de droit. A 56 ans, le nouveau président,

spécialiste de la climatologie, reconnu au plan international, entend affirmer l’originalité de « Jean Moulin Lyon III » (université en sciences humaines

et sociales) tout en participant pleinement à la reconfiguration du pôle universitaire Lyon-Saint-Etienne.

LYON-ISTANBUL RENFORCEMENT DES RELATIONS

Les actions de la Chambre de commerce franco-turque de Lyon, présidée par Sédat

Kartal, se multiplient pour développer les relations entre acteurs économiques. Avec le club d’affaires

CAFT, elle proposera une découverte de la gastronomie stambouliote le 3 juillet avec le concours des « Toques

Blanches ». Deux délégations patronales et une forte participation à la « Journée de la Turquie » de la CCI sont

au programme de la rentrée de septembre.

SUCCÈS DU PÔLE « CONFLUENCE » Un million de visiteurs au Pôle « Confluence » après

seulement un mois d’ouverture ! Stéphane Psomiadis, directeur de Confluence (pôle regroupant commerces

et loisirs) rappelle son objectif : « sur l’année, au total, notre ambition initiale était d’accueillir 6 à 7 millions

de visiteurs ». C’est en bonne voie.

Plus d’une centaine de Lyonnais sont installés au bord du lac

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18 JUIN 2012

Par Jean-Alain Fonlupt

NEWS LA VIE CULTURELLE

S i je vous annonce que vous allez assister à une leçon de musique sur le contrepoint «fleuri et rigoureux» donnée par le maître de la musique

baroque, le cantor de Leipzig Herr Johann Sebastian Bach lui-même, je sens poindre chez vous comme une vague hésitation doublée d’un soupçon de désarroi devant l’exigence du thème et la gravité supposée de l’ambiance. Pas de panique ! C’est Alexandre Astier, notre Roi Arthur de la série «Kaamelott», grand pourfendeur d’idées reçues historiques et accro aux acrobaties anachroniques qui se glisse dans le costume XVIIIe du Kapellmeister. Et avec lui, évidemment, la master class risque fort de virer à la confusion des propos et à la digression loufoque. Donc, le génial compositeur des Suites pour Violoncelle et des Concertos Brandbourgeois, invite mélomanes et néophytes dans son appartement de l’Ecole Saint-Thomas, à suivre son exposé sur l’harmonie tonale contemporaine et les fondements de la composition baroque… Pris dans la ferveur de sa mission pédagogique mais travaillé, entre autres, par ses douloureuses relations avec un Dieu qui ne l’a pas épargné (10 de ses 20 enfants sont morts), Bach s’emporte et s’enflamme… Il s’égare loin de sa portée initiale pour

révéler un personnage abrupte, un rien arrogant, qui, contrairement à ses partitions, n’est pas sans fausses notes… Notre Astier local devenu référence nationale (acteur, réalisateur, auteur…), sait de quoi il parle puisqu’il est musicien depuis l’âge de 6 ans, qu’il a fait le conservatoire, qu’il joue, dirige et compose (les musiques de Kaamelott, c’est lui). Avec «Que ma joie demeure» (extrait du cantique de Noël) spectacle à la fois «savant», pertinent et surtout très drôle (si, si) il nous initie, mine de rien, entre traits d’humour et virtuosité instrumentale, à la magnifique complexité de la composition et à celle du grand Jean-Sébastien. Ce cours musical, burlesque et didactique, émaillé de dérapages non contrôlés, arrive à ses fins : expliquer sans ennuyer, divertir sans abêtir… une habile manière d’appliquer au théâtre d’humour les règles «contrapuntiques». Alexandre a confié la mise en scène à son ami Jean-Christophe Hembert, l’inénarrable Karadoc de «Kaamelott», compagnon de plateau et producteur exécutif de son premier long métrage «David et Madame Hansen » tourné avec Isabelle Adjani (sortie le 22 août 2012).

Du 12 au 16 juin 2012 – Théâtre de la Croix-Rousse

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« QUE MA JOIE DEMEURE» HUMOUR EN CONTREPOINT

CLAUDIA TAGBO COMPLÈTEMENT «CRAZY»Théâtre, télé, chronique radio, elle est partout ! Et c’est une boulimie qui n’est pas pour nous déplaire. Elle prend la scène à bras le corps, joue du balancement callipyge, du roulement oculaire, du déplacement intempestif et joyeux. Elle s’esclaffe, tempête, danse, chante… partage sa folie avec une telle énergie que le public est complètement choppé par cette frénésie gourmande. Certes elle dépote la Claudia mais ne vous y trompez pas, l’ouragan sait aussi se faire zéphyr et quand elle marque une pause douceur, elle ferait fondre le plus arctique des glaçons. De sa Côte d’Ivoire natale elle garde quelques souvenirs incongrus, de sa Lozère d’accueil quelques mordantes impressions, et de ses congénères des travers qu’elle sait rendre hilarants… Cette fille est complètement «Crazy» et c’est elle qui l’affirme ! A la Salle Rameau le 13 juin.

VOYAGES OFFICIELS ROYAUX ET PRÉSIDENTIELS

Centre historique florissant ou pôle économique moderne, Lyon a toujours été un enjeu national majeur et une

étape géographique privilégiée. Les autorités, royales ou républicaines, ne s’y sont pas trompées, et ont

souhaité marquer par leur visite, une autorité ou un intérêt particulier pour notre cité. Avec l’exposition «Voyages

officiels à Lyon», le Musée Gadagne invite à partager les entrées royales (celles mémorables et solennelles d’Henri IV ou Louis XIII) comme les voyages impériaux (Napoléon

Ier, Napoléon III) et présidentiels (les chefs d’Etat du G7). Peintures, gravures, photographies, archives, cartes

postales, carnet de voyage… dévoilent le faste des réceptions organisées pour nos souverains et empereurs

et la portée plus concrète des déplacements officiels sous nos 5 républiques.

Musée Gadagne, jusqu’au 26 août 2012

PARCOURS LOISIRS RÉVISONS NOS CLASSIQUES

Préparons quelques indispensables visites «culturelles» pour nos prochains week-end. Et, comme nous négligeons

trop souvent notre patrimoine de proximité, révisons nos classiques ! A commencer par la douce folie créatrice du

Facteur Cheval et son «Palais Idéal» (Hauterives), édifice à la fois délirant, poétique, naïf et délicieusement kitsch

g g g Autre patrimoine, vivant celui-là, le Parc des Oiseaux (Villars-les-Dombes), pour un voyage à tire

d’aile en compagnie de plus de 2 500 volatiles du monde entier : découverte des espèces, spectacle de vol,

richesse botanique g g g Patrimoine historique et gourmand, Les Sources du Beaujolais (Beaujeu),

convoquent dans leur belle maison à colombages, le riche passé des Sires de Beaujeu, les 12 appellations et les

10 crus du célèbre vignoble... Trois destinations à quelques tours de roue de notre métropole !

ECLECTISME DE BON ALOI

Coucou, le revoilou, Hallyday termine sa dernière (?!) tournée qu’il n’avait

pu achever en 2009 : accros à l’idole des (plus très) jeunes, précipitez-

vous, le show du stade de Gerland s’annonce spectaculaire. Vendredi

22 juin 2012. g g g Elton John, le «Hitmaker» de la pop internationale

(«Your song», «Don’t Go Breaking My Heart…») est à la Halle Tony Garnier

le 24 juin pour un concert exceptionnel : 40 ans de succès sur scène ! g g g Autre registre, l’ONL dirigé par Coro

Gulbenkian, interprète la 9e de Beethoven : un chef d’œuvre absolu ! Auditorium du 28 au 30 juin 2012.

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20 JUIN 2012

NEWS Par Jean-Jacques Billon

LA VIE GASTRONOMIQUE

RUE DES MARRONNIERS LE VENTRE DE BELLECOUR

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LA MÈRE JEAN DEPUIS 1923… Le plus ancien bouchon de la rue. Dans ce minuscule

«wagon restaurant» de 32 couverts, Pascal Perret conduit avec talent le train de la cuisine lyonnaise. Délicieux voyage en première classe gourmande entamé avec une salade de

lentilles aux échalottes, des z’harengs pommes vapeur, pied de veau, museau de bœuf, lentilles et cervelas… Ici, le veau

a deux têtes et l’andouillette se déguste de trois façons plutôt qu’une. Le chef lui se met en quatre pour satisfaire son monde

avec ses ris de veau flambés, son onglet de bœuf poêlé ou sa fricassée de volaille à la crème. En voiture !

5, rue des Marronniers. 04 78 37 81 27. Menus à 11,50 €, 15,50 €, 17,50 €,19 €, 25 € et 32 €

BOUCHON DES CARNIVORES LA TABLE DES SAIGNEURS

Bleu, saignant ou à point ? C’est la seule question qui vaille lorsque l’on s’attable dans ce restaurant voué aux plaisirs

carnivores. Jean-Pierre Gillin et Xavier Midroit, ayant-droits de la «famille Chabert, ne servent que des viandes

sélectionnées et travaillées dans la tradition bouchère. On peut aussi savourer le chausson des chevillards aux trois viandes ou céder aux avances tripières de rognons de veau flambés au cognac ; ou, pourquoi pas, oser une poêlée de joyeuses

d’agneau ? Le péché mignon de Laurent Gerra, un fidèle de la maison, qui l’a fait découvrir à ses amis Johnny Halliday,

Bernard Lavilliers, Chevallier et Laspalès et quelques autres. 8, rue des Marronniers. 04 78 42 97 69.

Menus à 19,90 €, 23,90 €,36 € + carte

P lus qu’une rue : une enseigne ! A deux pas de Bellecour, reliant la rue de la Barre à la place Antonin Poncet, la rue des Marronniers est fichée au cœur de la Presqu’île comme une flèche décochée par un Cupidon davantage porté sur les plaisirs de la chère que ceux de la chair. Voie sacrée de la restauration lyonnaise, elle compte vingt établissements : si les bouchons tiennent le

haut du pavé, on y trouve également des brasseries (comme la célèbre Paulaner) et des maisons qui sans négliger les «lyonnaiseries» offrent une plus large vision de la gastronomie hexagonale et d’ailleurs.

ATELIER D’YVONNE UNE PALETTE VARIÉE

Laissant à son épouse Christiane le soin de défendre à l’enseigne «Chez Mounier» la tradition des bouchons, Marc

Mounier n’a eu qu’à traverser la rue pour créer avec son frère Alain ce restaurant baptisé en hommage à leur mère Yvonne. Le chef Cédric Dubouis use avec talent des couleurs locales avec des classiques comme tête de veau gribiche, tablier de

sapeur, foie de veau persillé ou quenelles. Il signe aussi des compositions plus personnelles comme risotto de St Jacques,

encornets à la provençale, magret de canard rôti aux épices; sans oublier planchas marines et grillades charolaises.

6, rue des Marronniers. 04 78 37 55 90. Formules à 10,50 € et 18,50 € Menus à 16,50 et 23,50 €.

LE BON BOURGEOIS LE HAUT DU PAVÉ Dans cette rue où certains font dans le «copier-coller», Franck Baldassini a choisi de faire de son «Bon Bourgeois» une adresse à part. Membre des Toques Blanches Lyonnaises, il entend faire goûter sa différence en jouant le haut de gamme. «Du lyonnais, oui, mais sur des tables nappées!» proclame le patron dont le menu Bellecour s’inscrit déjà dans l’excellence entre harengs «matjes» des Pays-Bas et andouillette à la ficelle de chez Colette Sibilia. A la carte, le carpaccio de Saint-Jacques au vinaigre de mangues défie le foie gras du Périgord poêlé, la sole meunière vient de Saint-Gilles Croix-de-Vie et le gigot d’agneau de lait de l’Aveyron. Belle cave et salon-fumoir garni d’une collection de vieux armagnacs de 1935 à 1995. 7, rue des Marronniers. 04 72 40 01 22. Menu du jour à 18 €, menu Bellecour à 22,80 € + carte

LE COMPTOIR DES MARRONNIERS TENDANCE BISTRONOMIE En rachetant le fonds, Marjorie Koutnouyan n’a rien changé au décor. Il est très bien comme ça. Tout comme elle a choisi la continuité en conservant les plats qui ont fait la réputation de la maison comme la poitrine de cochon fondante et croustillante, sauce aigre-douce dont on retrouve avec plaisir le charme rustique. Un plat inscrit dans un menu lyonnais qui prend quelques libertés avec la tradition, entre feuilleté de ris d’agneau à la crème de morilles et aspic d’écrevisses à l’œuf de caille. Le chef Vincent Sauçon s’amuse à renouveler le genre en créant son hamburger des gones, tout en proposant une bavette de black Angus au poivre vert de Malabar. 8, rue des Marronniers. 04 72 77 10 00. Menus à 19 € et 29 € + carte

LA PÊCHE AUX MOULES BELLECOUR-SUR-MER Avant goût de vacances à Bellecour-sur-mer. Dans un charmant caboulot au décor d’opérette marseillaise, les moules tiennent la vedette, accommodées d’une dizaine de manières. Mais le répertoire offre aussi de jolis rôles à la sole, aux Saint-Jacques et aux gambas. Quant aux gourmets d’eau douce, ils trouveront leur bonheur avec le saumon, décliné lui aussi de diverses façons. A des tarifs qui ne vous laisseront pas sur le sable. 2, rue des Marronniers. 04 78 92 94 24. Formule à 10 € (midi); menus à 12,90 € et 24,90 €.

CHEZ FYFY SOLEIL LEVANT ! Délicieux sushis et tendres sashimis, d’une absolue fraîcheur à des tarifs d’une heureuse modération. Bonne occasion de découvrir ces grands classiques de la gastronomie japonaise réservés aux amateurs de poisson cru. Les autres pourront déguster d’excellents raviolis vapeur et de croustillants yakitori – brochettes de saumon, thon, poulet ou bœuf. Accueil souriant et cuisine authentique. 6, rue des Marronniers. 04 72 41 81 22. Formules à partir de 8 € (midi), menus de 10,80 € à 25,80 €.

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22 JUIN 2012

NEWS BRÈVES DE COMPTOIRPar Marc Polisson

avec

Halles de LyonPaul Bocuse Conf luence

LE COME-BACK DE LUIGI AU SCORSESE

C ’est toujours la « dolce vita » avec Luigi qui se résume ainsi « La vie est un jeu » comme l’atteste un coup de légende au Casino d’Annecy… C’est Patou (un ancien

champion de boxe) qui l’a fait revenir du Luxembourg pour reprendre un ancien bar à champagne. Seulement ouvert depuis le 1er novembre 2011 : ils ont déjà eu la visite de Frédéric Beigbeder, Eric et Ramzy, Philippe Manœuvre, Grand Corps Malade venus se régaler des spécialités italiennes de la maison. Depuis ses débuts à « La Strada » sur les pentes de la Croix-Rousse, Luigi a toujours fasciné par sa folie du jeu et des femmes… Le regretté Albert Artiaco qui le considérait comme son fils, Jean-Pierre Michaux avec qui il avait monté « Luna Rossa » et Jean-Claude Lavorel qui lui avait confié « Il Ristorante » dans l’hôtel Roosevelt l’ont toujours sorti de ses mauvaises passes. Après la Corse (deux ans) et le Luxembourg (un an), le come-back de Luigi au Scorsese est fêté par tous ses fans heureux de le retrouver au top de sa forme. Ses antipastis qui étonneront les plus blasés, le millefeuille de légumes (aubergines, courgettes, tomates, mozzarella), la salade romaine (tomates, mozzarella, jambon de parme) sont ses trois plus belles entrées. Les pâtes aux cèpes, au pesto à la genovese

et aux truffes sont ensuite ce qui se fait le mieux dans le genre… Le thon grillé à la sicilienne, l’escalope milanaise, les penne au jambon de Parme vous feront adorer ce Scorsese baptisé ainsi

par Patou en hommage au célèbre metteur en scène de « Taxi Driver ». Luigi, personnage hors-série, ne vit que pour le jeu et pour la cuisine italienne. Les passionnés auront vécu, les autres auront duré… Christian Mure – Lyon Gourmand

71, rue Pierre Corneille - Lyon 6 - Tél. 04 72 81 62 15Fermé samedi midi et dimanche. Service jusqu’à minuit.After work le jeudi de 18 à 21h

De g à d : Marcel Demange (EDF), Marco (Lyon People), Géraldine, Liugi, Patou, Christian Mure et Serge Tonioni (Club de la Presse)

CIEL MON MARDI ! Nos amis noctambules ne savent désormais plus où donner de la tête dès le second jour de la semaine. Le mardi est en passe de dépasser le jeudi sur l’échelle de Richter de la fête qui en compte 7.

Voici votre circuit estival, en bord de Saône, ce soir-là :

- Décollage à la Confluence, en bordure du bassin nautique, avec les apéros festifs du Purple chez Béatrice Denis.

- Escale revival au Pop (ex Voile), avec les soirées Playa Chic d’Olivier Farissier (Le Sass).

- Accostage aux Planches pour ses délicieux buffets, accessibles avec le badge VIP chromé. Aux manettes Artur Reversade et Julien Mathon.

CHRISTIAN LHERM SUCCÈDE À ALAIN DESVILLES

EXCLUSIF. Ils étaient nombreux à postuler pour remplacer le chef des Trois Dômes (Sofitel) qui va bénéficier d’une retraite bien méritée. Et c’est Christian Lherm qui a été

choisi par Silvio Iacovino. Le chef du Radisson Part-Dieu descendra de la tour du Crédit Lyonnais le 1er juillet prochain.

CHEZ LES GARCONS DISPARITION DE PATRICK REVERCHON

Un nom associé depuis trente ans à celui de Bruno Fougerat, son compagnon et complice. Une belle histoire

commencée au Petit Pizay, avant la grande époque de L’Assiette en Douce rue Sainte-Hélène, où le duo avait

conquis la célébrité dans les années quatre-vingt. Après dix ans de succès, ils avaient ensuite repris la célèbre

maison Henry, proche de la salle Rameau, pour en faire une élégante brasserie. Un format qui ne correspondait

pas vraiment à leur vision du métier ; l’expérience fut brève mais ils retrouvèrent vite leurs marques et leur style

à haute convivialité en s’installant en 1996 rue Cuvier dans un bistrot à l’ancienne qu’ils rebaptisèrent tout

simplement Chez les Garçons. Pour le plus grand bonheur d’une clientèle d’habitués qui tous ont aujourd’hui le

sentiment d’avoir perdu un proche. JJB

LUIGI’S DIGEST1957 Naissance en Italie à Salo (Lac de Garde)1978 Arrivée à Lyon1979 Le Guiloni (42 rue Mercière)1983-1989 La Strada (Croix Rousse)

2000-2004 La Scuderia (rue Gentil)2005 Casa Luigi (Caluire)2006 Il Ristorante (rue Bossuet)2007 Luna Rossa (Croix-Rousse)2008-2009 5 à sec (Corse)2010 Luxembourg2011 Le Scorcese

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VICTORIA HALL La cuisine des oliviers La nouvelle carte estivale, élaborée par le Chef Cédric Garin autour des produits frais et de saison comporte comme principales nouveautés : le ceviche de daurade en entrée, le risotto de trofie liguire au homard en poisson ou encore la pluma ibérique avec sa polenta crémeuse. Et un dessert décliné autour de la fraise et du basilic. Pour les accrocs de japaneese food, le sushi bar de Master Joe ! Le bel hôtel particulier du 7ème a scindé sa cour intérieure arborée d’oliviers et de pins parasols avec la partie apéritive sur la pelouse et la partie resto sur les pavés d’époque. Une carte à découvrir sur leur tout nouveau site internet : www.victoriahall.fr

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24 JUIN 2012

PEOPLE ECO

StudioFly. Ou comment faire d’une passion, une activité professionnelle de haut vol. A 35 ans, Philippe Gourdain est un as de l’aviation tout en ayant les deux pieds sur terre. Depuis janvier 2012, ce féru d’aéromodélisme a échangé ses avions et hélicoptères radiocommandés contre un drone dernier cri équipé d’une caméra professionnelle. En rase-motte au-dessus de l’Hôtel Dieu ou au sommet des Alpes, ses images (animées ou fixes) sont tout simplement époustouflantes. Des photos et vidéos aériennes qui ont rapidement conquis une clientèle

exigeante mêlant aussi bien des acteurs institutionnels, des promoteurs immobiliers, des entreprises du BTP (Eiffage) que des grands noms de la publicité (Publicis), de la distribution spécialisée (Decathlon), de l’évènementiel ou des médias (Lyon People). C’est en partenariat avec StudioFly que nous avons ainsi réalisé des vues inédites de la place Bellecour. Le drone militaire a trouvé là une reconversion aussi pacifique que silencieuse. Un succès qui a conduit la DGAC à réglementer l’activité dans le but de la structurer. Marc Polisson

PHOTOS ET VIDÉOS AÉRIENNES DE HAUT VOLDrone StudioFly

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StudioFly – 2, bis rue Ampère – 69660 Collonges au Mont d’Or – Tel 06 12 81 37 38 - www.studiofly.fr

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25 JUIN 2012

Films et photos à visionner sur le site studiofly.fr Une navette spatiale miniature fonctionnant grâce à la fée électricité

En survol au-dessus- de St Ex. Le plus célèbre des aviateurs aurait adoré

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26 JUIN 2012Vous avez aimé notre travail ou souhaitez nous apporter des précisions complémentaires, écrivez-nous :

[email protected] ou à Lyonpeople - BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06

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27 JUIN 2012

UN DOSSIER ÉLABORÉ SOUS LA DIRECTION DE MARC ENGELHARD

Que nous dédions à Messieurs Charles Jocteur et Michel Tresca

RÉDACTION EN CHEF MARC POLISSONAVEC LA PARTICIPATION ACTIVE DEDidier Repellin, architecte en chef des Monuments Historiques ; Eric Planat ; Gérard Corneloup, historien ; Paul Feuga, historien ; Pierre Jourdan, architecte DPLG ; Jacques Bruyas, écrivain ; Alain Vollerin, critique d’art. Et des journalistes Régis Neyret, Jean-François Mesplède, Christophe Magnette et Nadine Fageol.

PHOTOGRAPHIESFabrice Schiff ; Jean-Luc Mège ; Saby Maviel ; Bibliothèque Municipale, Archives Municipales de Lyon, Archives Lyon People et archives familiales.

PHOTOGRAPHIES AÉRIENNES ET PANORAMIQUESPhilippe Gourdain (Studio Fly); Brice Genevois (Visitez Lyon).

JOURNALISTES STAGIAIRESGrégoire Engelhard ; Johanne Seguin ; Laurie-Anne Jomard ; Marion Larreché ; Nicolas Chatin de Chastaing ; Clara Mazuir.

SERVICE COMMERCIAL SOUS LA DIRECTION DE NICOLAS WINCKLER Elodie Aguettant ; Bruce Mathieu ; Jean-François Savoye (Ema Com).

REMERCIEMENTSMonsieur et Madame Guy Augis ; Monsieur Maurice Berthault ; Madame Colette Basset-Dias ; Monsieur Alain de Boissieu ; Monsieur Philippe Brossette ; Monsieur Denis Broliquier ; Monsieur Robert Bouvier ; Monsieur Jean-Pierre Buchaille ; Madame Monique Cattarelli ; Madame Monique de Certaines ; Comte Tanneguy de Certaines ; Madame Evelyne Courbin ; Monsieur Jean-Philippe Dupuy ; Comte et comtesse Philippe Engelhard ; Mademoiselle Amélie Guillet ; Monsieur Robert Giraud ; Madame Monique Haehl ; Monsieur Marc Jean ; Monsieur et Madame Charly Joannard ; Monsieur Christian Lameloise ; Madame Lardy ; Maître Thierry Permezel ; Monsieur François Permezel ; Monsieur Eric de Rivérieulx de Varax ; Monsieur Erick Roux de Bézieux ; Monsieur Laurent Tardy ; Monsieur Hervé de Saint-Laumer ; Madame Simonci ; Madame Chantal Vincent ; Madame Charles de la Villardière ; ainsi qu’à la centaine d’habitants qui nous ont reçus.

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCESDictionnaire de la noblesse consulaire de Lyon – Robert de Saint-Loup (Mémoires et Documents).Bulletin de la Société Historique, Archéologique et Littéraire de Lyon – Tome XXVIII – Paul Feuga (Lyon, Archives municipales 1998).Bellecour - plaquette imprimée par Audin (Ville de Lyon).Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon – Louis Maynard (J. Desvigne et Cie Successeurs et réédition chez Jean Honoré Editeur).Les grandes heures de Bellecour – Albert Champdor (Albert Guillot Editeur).Cafés et Brasseries de Lyon – Hélène de la Selle (Editions Jeanne Laffitte).Lyon Naguère – Guy et Marjorie Borgé (Editions Payot).Descours et Cabaud – Deux siècles d’aventure humaine (1996).

LIBRAIRIES RECOMMANDÉESLivres anciens Philippe Lucas – 9, quai de la Pêcherie – Lyon 1 – Tel 04 78 30 94 84 Lettres de France – Olivier Auriol de Bussy - Château de Vallin (38) – Tel 04 74 33 45 19 Librairie Christophe Merolle – Cité des Antiquaires – Villeurbanne – Tel 04 37 45 07 31 Librairie L’Epigraphe – Michel Labrosse – 2, rue de Cuire – Lyon 4 – Tel 04 78 39 38 56

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28 JUIN 2012

RENDEZ-VOUS SOUS LA QUEUE DU CHEVAL !

AU FIL DU TEMPS, ELLE SE NOMME…

C hacun a une histoire à raconter, une anecdote à brosser, une image à

caresser. Des propos conjugués à l’imparfait car la nostalgie imprègne la quasi-totalité des dizaines de témoignages que nous avons recueillis au cours d’une année d’enquête dont il ressort que la place ne serait plus que l’ombre d’elle-même. « Ceci s’explique aisément car c’est un espace traversé et non plus vécu » reconnaît Didier Repellin. Et l’architecte en chef des Monuments Histo-riques de fustiger le comportement des muni-cipalités successives à son endroit : « c’est une place royale qu’on traite comme une place de banlieue ». Que reste-t-il en effet de ce lieu magique qui s’enorgueillissait d’être la plus grande place d’Europe ? « Un champ de foire ! » s’exclament de nombreux habitants, à nuancer puisqu’on ne peut encore voir le résultat des travaux entrepris côté Nord (rue Victor Hugo) et qui s’annoncent prometteurs.

« Je n’ai pas l’habitude de dire ce que je pense, mais aujourd’hui, les changements

effectués sont une catastrophe, en particulier la piste cyclable, qui provoque encore plus de bouchons et de poussière. » constate Marie-Claude Masurel qui possède l’une des plus anciennes boutiques emblématiques, la maison Chantelot (lire page 92). « Ce n’est plus la place que l’on a connue. Je me souviens, il y avait des chaises longues autour de Louis xiv, des beaux arbres, qui absorbaient la chaleur en été, c’était très agréable. On jouait également avec les petits chevaux à pédales sur la place. » Alors que reste-t-il de son atmosphère si par-ticulière ? Vous le saurez en effeuillant les pages de cette enquête inédite et exclusive qui a mobilisé la rédaction de Lyon People et les meilleurs spécialistes du patrimoine lyonnais pendant plus d’un an.

Bienvenue place des grands hommes !

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PLACE BELLECOUR

« Une place royale qu’on traite comme une

place de banlieue ! »

Sources :Les rues de Lyon à travers les siècles

1714 : Place Louis-le-Grand1790 : Place de la Fédération1792 : Place de l’Egalité1801 : Place Bonaparte1814 : Place Louis-le-Grand1848 : Place Bellecour1852 : Place Louis-le-Grand1871 : Place Bellecour

Emblématique de la capitale des Gaules, la place Bellecour est au centre de notre cité… et de toutes les passions dès qu’on lance la conversation. par Marc Polisson

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30 JUIN 2012

L a longue histoire de ce vaste espace public ne date pas d’hier. Dans l’Antiquité, l’em-

placement constitue une sorte de grande île formée de terres alluviales, baptisée Canabae, où les Romains installent des entrepôts destinées à abriter les marchandises en transit. Ils y édifient aussi de belles demeures, comme en témoignent les mosaïques trouvées dans le quartier des Célestins ou celui d’Ainay. Puis, le terrain connaît une désaffection. À la fin

du xiie siècle, l’archevêque de Lyon possède là une vigne désignée sous le nom de « bella curtis » – beau jardin – vendu à un particulier en 1218. Au siècle suivant, c’est devenu un terrain marécageux puis, au xvième siècle, une grande place nue, bordée d’arbres du côté du Rhône. En 1557, on y passe, déjà, une revue des Pennons de Lyon. En 1562, le terrible chef des huguenots, le baron des Adrets, y établit son camp d’artillerie et, pour faciliter les commu-nications entre ce camp et ses troupes postées dans la partie nord de la ville, il fait ouvrir la rue Saint-Dominique rebaptisée rue Emile-Zola.

DU BOURBIER AU POUMON VERT

On parle à cette époque du « pré de Bellecour », qui appartient longtemps

à la famille Le Viste. Le sort du lieu est déterminé par Henri iv : en 1600, il fait faucher les mauvaises herbes par ses gardes suisses et manifeste à la municipalité son désir de

lui voir acquérir le site, afin de l’aménager en place publique. En 1604, la Ville achète donc ce vaste quadrilatère de six hectares, dépourvu de constructions, chose des plus étonnantes dans une ville où l’espace est rare. L’explica-tion sera donnée par les archéologues, lors des fouilles du xxe siècle, qui révèlent que le sous sol est jonché de briques, de tuiles et de débris d’amphores, remblais datant de l’époque romaine, qui ont stérilisé le sol. Dès 1609, cent tilleuls sont toutefois plantés sur la partie méri-dionale de la place. Insuffisamment nivelé, le lieu reste un véritable bourbier, quant il vient à pleuvoir. Puis la municipalité se décide à le rendre praticable, par d’importants travaux. Le changement est spectaculaire. Bellecour, véritable poumon d’une presqu’île où l’espace non bâti est rare, devient un lieu de promenade à la mode, couronné par une statue de Louis xiv. Avec la Révolution, le site perd sa statue et son nom passe à place de la Fédération (1790) puis à place de l’Egalité (1792). Pour leur part,

PLACE BELLECOUR

BELLECOUR AU FIL DES SIÈCLESAvec ses 62 000 m², c’est, haut la main, la plus grande place de Lyon et la troisième de France, après la place des Quinconces à Bordeaux et tout juste derrière la prestigieuse place de la Concorde et ses 86 400 m². Elle-même est plus grande que la presqu’aussi célèbre place Rouge de Moscou. Et on peut ajouter, sans chauvinisme bien-sûr, que c’est aussi la plus grande place piétonne d’Europe, ne pouvant accueillir aucun véhicule. En principe ! Par Gérard Corneloup

La place Bellecour vers 1550

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Mi-carème 1910. Le char du grand théatre

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31 JUIN 2012

le nom de place Louis-le-Grand qu’il perd définiti-vement en 1871. A partir de la fin du xixe siècle, s’y tient le tournoi de boules annuel de la Pentecôte, organisé par Le Progrès. L’endroit est aussi un lieu patriotique : le 14 juillet y a vu de nombreux défilés militaires et, en 1942, sous l’Occupa-tion, les Lyonnais s’y sont réunis avant de se rendre au monument à la République, alors place Carnot. Le 27 juillet 1944, à la suite de l’explosion d’une bombe au Moulin à Vent, café de la façade nord fréquenté par les officiers allemands, explosion qui ne fait pas de victimes, cinq prisonniers sont extraits de

la prison Montluc par l’Occupant nazi, amenés en camion sur les lieux de l’attentat et fusillés devant l’établissement. Les corps restent exposés au soleil jusqu’au soir, soulevant l’indi-gnation de la population. Afin de témoigner de cet événement tragique, dans une ville volontiers considérée par les historiens comme la capitale de la Résistance, c’est là qu’en 1948 sera élevé le Veilleur de Pierre, monument aux Morts dû au sculpteur Georges Salendre et à l’architecte Louis Thomas.

LE TEMPS DU PARKING, DU MÉTRO, DE LA GRANDE ROUE

Même si elle n’est pas le cœur politique de la ville comme celle des Terreaux,

c’est là que se rassemblent volontiers les foules manifestantes ou festives, surtout depuis que les lignes du métro A et D, s’y croisent. Dès 1966, le percement, sous la place, du premier grand parking installé à Lyon, s’accompagne

de la découverte d’une véritable cargaison d’amphores romaines dont le bruit court dans Lyon, qu’elles sont discrètement détruites de nuit, afin de ne point ralentir le chantier… Au début du xxième siècle, après que divers travaux

dus à la modification des réseaux sou-terrains, aient eu lieu, les célèbres marronniers de la place Bellecour, certains frappés de maladie, d’autres de vieillesse, sont remplacés par de jeunes tiges. Oubliant un arrêté du Roi Soleil, la municipalité autorise, voir organise, ré-gulièrement sur la place l’installation de structures temporaires, allant d’attrac-tions, de salons et d’expositions divers autant que variés, jusqu’à celle d’une grande roue descendue de la vogue de la Croix-Rousse, qui prend là racine, chaque hiver. Pendant deux semaines, du 17 au 28 septembre 2007, Christine Boutin, ministre du logement et de la ville, y a même implanté son ministère pour lancer le Chantier national pour le logement… Depuis l’an 2000, toutefois,

une importante requalification de la place Bellecour a été engagée par la communauté urbaine. Les Lyonnais peuvent en suivre au jour le jour la lente mais verdoyante progres-sion. O

Les troupes allemandes débouchant de la rue de la république en direction de la place Bellecour en 1944les fameuses façades sont dénoncées dans un décret d’octobre 1793, qui ordonne la destruc-tion de ces marques tangibles de la morgue aristocratique lyonnaise. Les occupants des immeubles doivent promptement déménager et laisser la place à 600 ouvriers appelés à réaliser la démolition, prestement menée en moins d’un an. La plus belle place lyonnaise est devenue, avec ses amas de pierres, un espace civique.

RENDEZ-VOUS IMPÉRIAL ET PLACE RÉPUBLICAINE

C’est Bonaparte, Premier consul, qui décide de la reconstruction

des immeubles de Bellecour. En juin 1800, il s’arrête à Lyon et en pose la première pierre. On se chamaille sur le nom de l’architecte. L’État presse les choses, mais le résultat que nous voyons aujourd’hui, spartiate à souhait, déplait fort à Napoléon qui, lors d’un voyage, s’écrie : « Quelles casernes m’a-t-on foutu là ? ». Au xixème siècle, après avoir repris son nom de place Louis-le-Grand en 1814, le site retrouve sa statue et ses habitués. En 1834, lors de la révolte répu-blicaine, les tilleuls sont endommagés par les bombardements et servent volontiers à faire des barricades. En 1849, après que le lieu fut officiellement devenu la place Bellecour un an auparavant, ils sont remplacés par des mar-ronniers. Sous le Second Empire, le site, où Napoléon iii passe les troupes en revue, reprend

Les régimes tournent mais la place est toujours là

Et au XVIIème siècle

Le cortège des funérailles de Castellane traversant Bellecour en septembre 1862

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STATUE ÉQUESTRE DE LOUIS XIVD’UN CHEVAL DE BRONZE À L’AUTRE

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Louis XIV transformé en support publicitaire… La république n’est plus à une faute de goût près

Que sont devenues les grilles en fer forgé qui sanctuarisaient la statue du roi Louis XIV ? « Elles n’ont pas été perdues pour tout le monde » murmure-t-on sur la place

Portrait de Lemot par Lefevre. La légende veut que le sculpteur se soit suicidé en s’apercevant qu’il avait oublié les étriers du roi Soleil. Mais cette idée est battue en brèche par ceux qui affirment qu’il a délibérément représenté le souverain en empereur romain

PLACE BELLECOUR

LE CHEVAL DE BRONZEPoème de l’inauguration

Bons Lyonnais, je le gage Vos cœurs seront réjouis

Vous allez recevoir l’image Du plus grand de nos Louis. Chacun aime en notre ville Le prince que l’on rétablit Et que, d’une main habile, Lemot, de Lyon, « fecit ».

T rès tôt, les échevins envisagent de dresser sur la place, une statue du roi Louis xiii

mais l’épidémie de peste, qui ravage la cité en 1628, anéantit le projet. Le 28 décembre 1658, le nouveau monarque, Louis xiv, en séjour à Lyon, rend une ordonnance visant la place Bellecour, qui fait défense à la ville de Lyon d’ « en aliéner, échanger ou vendre aucune partie et d’y laisser bâtir aucune maison ou édifice ». Elle devient une place d’armes sur la laquelle la municipalité décide, en 1686, d’édifier une statue équestre du Roi-Soleil, commandée deux ans plus tard au sculpteur Martin Desjardins.

VOYAGE AU LONG COURS.Fondue à Paris, la statue met un an pour gagner Lyon. Embarquée sur la Seine, elle gagne la Manche, l’Océan Atlantique, le détroit de Gibraltar, la Méditerranée, puis remonte le Rhône jusqu’à Oullins où le bateau qui la transporte fait naufrage. Il faut aller chercher jusque là le monarque statufié, qui arrive enfin à Lyon en juillet 1701. Après quoi il attend dans un hangar l’amélioration des finances munici-pales, afin que le projet soit mené à bien. A la suite de bien des tribulations, le monument est installé en septembre 1713, presque à la fin du règne. L’œuvre de Desjardins, représentant le monarque en empereur romain, c’est à dire dépourvu de selle et d’étriers, occupe le centre de la place, sur un piédestal en marbre orné

de motifs en bronze ciselé, dus au sculpteur lyonnais Marc Chabry. A sa base sont placées les sculptures représentant Le Rhône et La Saône réalisées par les frères Guillaume et Nicolas Coustou. Tout autour, sont disposés des bassins dont l’alimentation en eau puisée dans le Rhône tout proche, va poser des décennies de problèmes. En septembre 1792, la place perd sa statue qui est jetée à bas par les jacobins, dans le but de détruire ce symbole royal… et d’en faire les canons. Peu avant, prévoyant le pire, le maire a fait déplacer les statues du Rhône et de La Saône, dues aux frères Coustou, dans l’atrium de l’Hôtel de Ville, les sauvant ainsi du néant.

RHÔNE ET SAÔNE DE RETOUR. En 1819, sur l’invitation du préfet, le conseil général du Rhône, décide de faire édifier un nouveau monument. La statue équestre est demandée au sculpteur parisien mais d’origine lyonnaise Lemot… dont le devis est jugé prohi-bitif. On lance une souscription à laquelle le roi Louis xviii lui-même, participe. La première pierre est posée en mai 1821, mais l’édifica-tion du piédestal prend du retard. A Paris, la fonte du bronze est marquée par un épisode dramatique : un ouvrier est écrasé lors d’une manœuvre. La statue peut ensuite commencer son voyage, par voie terrestre : l’énorme fardier qui la transporte, tiré par vingt-trois chevaux, met treize jours pour rallier Lyon. L’inau-

guration a finalement lieu en novembre 1825. Sous la iiie République, les qualificatifs laudatifs quant au Roi-Soleil sont effacés sur le monument que les Lyonnais prennent l’ha-bitude d’appeler le « Cheval de bronze ». Le nom de Louis xiv est réinscrit sur le socle sous le régime de Vichy, en 1943. Dès 1911, il est question de ramener les statues du Rhône et de la Saône aux pieds de la statue, ce qui n’est finalement réalisé qu’en 1957. En 1994-1995, le monument est l’objet d’un grand nettoyage. « Cure de jouvence pour Louis xiv » titre Lyon-Figaro. Gérard Corneloup

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34 JUIN 2012

I ls sont partout, dans les façades et les hommes qui la côtoient. Assurément la vie sur Bellecour ne ressemble plus guère à celle de nos

aïeux. Il nous faut nous consoler des pertes inévitables, comprendre les « mots de nos façades » et profiter d’une place à laquelle les Lyonnais sont attachés. Car ici, malgré une apparente tranquillité, les façades portent les traces de trois siècles d’histoire. Pourtant depuis 1922, plus rien ne fut construit, en dehors de petits édicules ridicules. Rien, pour nous parler de notre siècle !!! D’une trompeuse froideur, la place a échappé aux architectures traditionnelles et possède de bien jolis immeubles qui ne demandent qu’à vous parler.

QUATRE RUES PERCÉES AU XIXÈME SIÈCLEImmense quadrilatère conforme à la conception symétrique classique des places royales, elle est encadrée de ses solides « Façades », coté Rhône et Saône, si connues des Lyonnais. Renforçant la monumentalité de « cette esplanade », elles se répondent en miroir. Leur symétrie de composi-tion a été équilibrée par de petits pavillons au xixème siècle. Mais, elles nous font oublier les façades nord et sud, barrées autrefois par des allées plantées et qui ferment cette ancienne place d’armes. Celles-ci portent sur elles les traces disparates de trois siècles d’architecture, rythmés par des percées de rues. De l’entreprise des « Façades » sortirent les rues des Deux maisons (actuelle rue Paul Lintier) et des Marronniers. Elles rendirent la place à peu près rectangulaire, en supprimant le saillant de l’Hôtel de la Valette. La rue Saint-Dominique (act. rue Emile-Zola) est

ouverte en 1562 sur le terrain des religieux Jacobins. En 1853, l’incorpora-tion de la rue du Pérat, à la place Bellecour lui apporta treize immeubles. Les immeubles du xixème siècle sur la place, sont consécutifs des percées des rues de Bourbon (1810 à 1858), Gasparin (1860 à 1867), de l’Impé-ratrice (1855 à 1858), et Impériale (1855 à 1858). Ces nouvelles rues ont généré d’importantes opérations immobilières et introduit une typologie de façade entièrement nouvelle, des modes de construire et des modes d’habiter différents. A la fin du xviièmesiècle, la maison concentrée sur la rive droite de la Saône et entre Bellecour et les Terreaux, ne possède qu’un corps de logis. Peu à peu, les jardins situés en fond de parcelle seront remplacés par un deuxième bâtiment construit sur cour. Son accès est assuré par des galeries extérieures reliées à l’escalier, à chaque étage

PLACE BELLECOUR

TROIS SIÈCLES D’ARCHITECTURE

La rue Victor Hugo en 1900. Baptisée rue Bourbon, elle a été percée de 1810 à 1858

La place Bellecour au XIXème siècle – Fonds Galle

La place Bellecour étirée entre une Saône indolente et un Rhône impétueux, a bien du mal à s’orienter. Dévorée de soleil ou enveloppée de brouillard, elle est la place des contrastes. Par Pierre Jourdan – Architecte DPLG

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ou sur un seul (voir le n°5) L’escalier est couvert par un édicule dont le volume dépasse le faîtage. Les parcelles possèdent des dimensions voisines de sept mètres cinquante et restent étroites. Ainsi les maisons des n°22 et n°23, correspondent à ce type et en font sans doute les plus anciennes de la place. La façade est augmentée au rez-de-chaussée par un ou deux arcs de boutique et aux étages par une ou deux baies supplé-mentaires. La porte piétonne est placée en extrémité ou en son centre.

IMMEUBLES DE RAPPORTLes Hôtels entre cour et jardin, construits à cette époque sont peu nombreux à Lyon. Certes des hôtels ou demeures destinées à une famille existent dès le xvième siècle : Hôtel de Gadagne, Hôtel d’Estaing. Mais ils sont très rares car la noblesse de robe privilégie la construction de maisons de rapport. Les quelques hôtels construits au xviième siècle ont disparu ou ont été remaniés comme l’Hôtel de l’Europe. Au 6, rue Boissac, l’Hôtel Claret de la Tourette, construit en 1646, se fait discret, au n°8, l’Hôtel Charrier de la Roche. Rue Auguste-Comte, l’Hôtel Barou du Soleil construit pour les frères Dupré, fut détruit vers 1950. L’Hôtel de Laurent Planello de la Valette sur la place Bellecour, côté Saône n’existe plus. Commandée par la nécessité de donner un large débouché à la place Bellecour dans le prolon-gement de la rue du Peyrat, sa démolition a lieu en 1855. Deux hôtels particuliers sont conservés : 2, rue Auguste-Comte, l’Hôtel de Varey (1760), présente à la place sa façade principale et l’hôtel de Juys qui appartient au xvième siècle au tènement du Plat. Le Consulat va exiger l’élargissement des rues. De nombreuses façades sont reconstruites en retrait et un nouveau type de maison se développe par des parcelles plus grandes obtenues par la réunion de maisons mitoyennes ou par la création de lotissements. Celui construit par Perrachon-Sieur-

de-Saint-Maurice, en 1669, sur la façade nord de la place en est un exemple (n°01 à 05). Pour les immeubles de rapport, stylistiquement, le xviiième siècle est animé par deux courants opposés : le courant rocaille et le courant néoclassique. À Lyon, ils n’arriveront jamais à s’imposer et les façades sont caractérisées par leur sobriété, voire leur austérité. Leur res-semblance peut s’expliquer par le fait que le commanditaire s’adresse le plus souvent à un maitre maçon, pas ou peu formé aux dessins des motifs, des moulures ou des profils. Leur différence va se manifester dans la recherche du décor des portes, des impostes et des ferronneries. L’étage noble, le plus souvent le premier, fera l’objet de toutes les attentions. A l’imposte de la porte, le propriétaire fera inscrire son chiffre en volutes aériennes. L’escalier ne s’impose pas encore comme un lieu de repré-sentation. Peu à peu à l’emplacement des maisons hautes et étroites vont s’édifier des immeubles aux façades larges, percées de nombreuses baies, régulièrement espacées. L’allée se modifie, l’escalier se fait moins discret. Une visite enchaînée des maisons de Bellecour vous racontera parfaitement cette évolution.

Au xixème siècle, de la cour à la ville, la commande architecturale glisse du public au privé. Les caractéristiques individuelles de ces immeubles, semblent peu remarquables. La hauteur de leur niveau est régulière, la forme des baies systématique. Leur différence s’exprime par les décors et leurs ornementations, inspirés des publications de l’époque. Les portes d’entrée, les corbeaux de toiture, les consoles de balcons, les garde-corps et certains trumeaux de premier étage vous parlent. Les nouvelles demeures se développeront avec des allées larges et des départs d’esca-liers, déportés, traités en vestibule et ornés de colonnes. L’immeuble devient un art à part et les architectes adoptent une écriture formelle de leur façade à la fois homogène et prononcée pour la décoration. Imposant son style néo-Haussmannien, elle déclenchera tous les processus de modernisation du centre de la Presqu’île, sans trop venir éclabousser la place Bellecour. En 1941, les façades de la place Bellecour, ainsi figées dans leur strate d’histoire, seront finalement inscrites à l’inventaire des Monuments Historiques. O

Bellecour Nord avant le percement de la rue Gasparin de 1860 à 1867. Les immeubles n°9 et 10 sont encore visibles – Fonds Sylvestre

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Le premier projet de garage souterrain, imaginé par l’architecte A. Giroud, date des années 30

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D es commerçants de Bellecour et alentours, avisés et cultivés (ne dit-on pas « être de bon commerce ») demandèrent au Président des

Humoristes Lyonnais Félix Benoit (1917-1995), par ailleurs créateur de la baronnie de l’Ile Barbe (dont la monnaie le « poil » – de barbe – était indexée sur l’écu !), du Grand Collège de Pataphysique et de l’Institut des Sciences Clavologiques de lancer une revue élégante pouvant faire pendant du trimestriel « Le crocodile » géré par l’Internat des Hospices Civils de Lyon. Le titre de cette revue était déjà tout un programme : « l’Armorial du Cheval de Bronze » et on retrouvait alors en un fascicule de trente-deux pages, in 8 sur papier Stella des papeteries Navarre, des signatures pres-tigieuses : Curnonsky, Edouard Herriot, Edgar Faure, le docteur Lacassagne, Edmond Locard,… et on y recensait des articles sur l’argot, le premier voyage des frères Montgolfier, le Château de la Mothe, l’Ordre du Clou (l’Institut des sciences clavo-logiques précité) et surtout tout, mais vraiment tout sur le « Cheval de Bronze », Louis xiv en majesté !

Une anecdote plaisante mérite d’être rapportée à ce sujet. En 1968, j’étais de ces « sauvageons » chers à tant de ministres qui, dans une France endormie à la tisane du gaullisme, et dont l’avenir semblait tout tracé (les fameuses trente glorieuses) s’ennuyaient ferme… Une révolution, nenni Majesté, une révolte apporta un vent de fraîcheur et

d’incompréhension générationnelle salutaire. C’était alors à qui commettrait la plus grosse bêtise, on arrachait les grilles bordant Saint-Bonaventure, on sciait les coqs du Pont de l’Université et, pire sacrilège, le sabot en vide du dit cheval de bronze… des actes aussi imbéciles qu’inconséquents (théorie élémentaire de la crétinerie de

masse). Je ne me serais plus souvenu de ces méfaits adolescents si quelques vingt ans après, rendant visite à mon « maître » Félix Benoit en compagnie du peintre Raymond Grandjean, je ne découvrais en une vitrine contenant les collections les plus incongrues (comme des jetons de maisons closes, ou des statuettes de bazar dites « pères la colique »..) le sabot du dit équidé. Félix Benoit expliquait à qui voulait l’entendre qu’on lui avait rapporté ce trophée et qu’il l’avait prêté au fondeur chargé de restaurer la statue endommagée… Dans sa résidence

secondaire de Montmerle, il avait aussi en une autre vitrine un des coqs du Pont de l’Université… L’amour d’une ville vous mène vraiment par le bout du nez. Félix Benoit et l’Armorial du Cheval de Bronze, c’est tout un pan de l’Histoire de la Place Bellecour et si Lemot, le sculpteur ne s’est pas suicidé en oubliant les étriers (qui ne doivent jamais figurer sur une représentation en statue romaine), ce n’est pas sûr qu’en 1968, il n’aurait pas eu un sérieux coup de sang ! Jacques Bruyas

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PLACE BELLECOUR

FÉLIX BENOIT ET « L’ARMORIAL DU CHEVAL DE BRONZE »

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L a place Bellecour est-elle encore ce lieu chéri des Lyonnais où l’on emmenait les

visiteurs de marque pour admirer l’ordonnance des constructions, la beauté des parterres et goûter de la fraîcheur des fontaines et des bassins ? Certes, il n’en fut pas toujours ainsi. On doit au baron des Adrets d’avoir transformé un espace occupé par des jardins privés en une place d’armes où pourraient manœuvrer les troupes qui avaient envahi la ville en 1562. Puis il fallut attendre de nombreuses années pour qu’on se préoccupât de transfor-mer cet espace en une place propice à la promenade et au repos des habitants.

LA PLACE LOUIS-LE-GRANDEn 1700, Jules-Hardouin Mansart est appelé à Lyon pour restaurer l’Hôtel de Ville dévasté par un incendie. Il laisse ici son beau-frère, Robert de Cotte (1646-1735) auquel le Maréchal de Villeroy - et non le Consulat - demande de dessiner les plans et élévations des façades au levant et au couchant de la place. Sur une emprise désormais immuable, chaque façade est composée de cinq immeubles ou hôtels contigus, celui du centre en léger avant-corps. Dès 1717, dix aristocrates lyonnais possèdent donc non seulement dix immeubles sur la place, mais aussi, à l’arrière de ceux-ci, des constructions de moindre qualité ouvrant sur la rue du Plat, ou celle des Marronniers. La place était prête à recevoir la statue équestre de Louis XIV commandée par le Maréchal de Villeroy (encore lui !) au sculpteur

Martin Van Bogaert, alias Desjardins, le 28 mai 1688. Achevée en 1691, acheminée à Lyon en 1701, elle n’est érigée qu’en 1713. Les façades servent d’écrin à cette statue et la place est offi-ciellement baptise du nom de Louis-le-Grand, bien qu’on ne cesse de l’appeler Bellecour.

LA PLACE DE LA FEDERATION OU DE L’ÉGALITÉ

La Révolution qui veut effacer les traces de l’ancien Régime, donne à la place le nom de la Fédération en 1790, puis de l’Egalité en 1792. Mais ce n’est rien au regard de ce qui va suivre. Le roi est déchu le 10 aout 1792. Dès le lendemain, la Législative décrète la destruction de tous les symboles royaux. La statue de Louis xiv est abattue le 29 aout. Sitôt

après la municipalité dépêche des ouvriers pour remplacer les trophées aux armes du roi qui ornaient les frontons des façades par des symboles républicains. Il en coûta plusieurs milliers de livres mais c’est en pure perte car les façades sont détruites moins d’un an après.

En effet, les Lyonnais se révoltent contre leur municipalité et à l’issue d’un siège de deux mois, la Convention adopte le fameux décret « Lyon n’est plus ». Parmi les punitions imposées à la ville rebelle, figure « la destruction de la maison du riche » alors qu’une vraie justice distri-butive eut été de loger les pauvres dans la maison du riche et de détruire leurs taudis. Les représentants du peuple en mission à Lyon traduisent cet arrêté en ces termes : « les maisons qui forment la place dite de Bellecour seront sur le champ démolies comme étant celles qui annoncent le plus de faste et offensent le plus la sévérité des mœurs républicaines ». Entreprise aussitôt, la destruction des façades est achevée à la fin de l’année et pendant plus de dix ans, la place offre une image de désolation, celle d’une ville

morte et dévastée. Des maisons arasées, il ne subsiste que les caves, lieux de prostitution, de jeux interdits et repère des voleurs au dire de doléances adressées à la Ville. La municipalité ajoute que les voies obstruées font obstacle à l’écoulement des eaux, compromettant ainsi la salubrité de l’air. Du côté ouest de Bellecour, un plan levé en 1799 montre encore 25 chirats ou tas de pierre de démolition. Le volume du plus important est de 2 177 mètres cubes.

Les façades de la place Bellecour au XVIIème siècle – gravure de Mathis (1785) Les façades reconstruites en 1810 et dessinées en 1830 par Fonville

QUAND LES RÉVOLUTIONNAIRESVOULAIENT RASER LYON

Le pillage des maisons et la destruction des façades en 1793

PLACE BELLECOUR

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LA PLACE BONAPARTEAprès Thermidor et la chute de Robespierre, les langues se délient. « Je pleure devant les ruines de nos édifices quand je cherche en vain sur cette place les monuments des arts qui faisaient l’admiration des étrangers », écrit un lyonnais. Mais la ville punie est exsangue et les propriétaires qui ont survécu à la Terreur sont ruinés ou exilés. Dans son désarroi, la ville se donne à Bonaparte. Acclamé par les Lyonnais, à son retour de Marengo, le 26 juin 1800, le Premier Consul pose symbolique-ment la première pierre de la maison faisant l’angle de la place et de la rue Bellecour (depuis rue Bonaparte puis Chambonnet). Une plaque commémore cet évènement. En témoignage de reconnaissance, la ville donne le nom du Premier consul à la place et à la rue Bellecour. Elle décidera aussi d’ériger en son centre une statue équestre de l’Empereur afin que les façades rétablies servent d’écrin à cette statue. Mais les Lyonnais s’aperçoivent très vite que cela n’est qu’un leurre. Pendant quatre ans, on attendra en vain la pose de la deuxième pierre. Les plans des immeubles demandés à Gabriel Thibière (1758-1822), corrigés par Pascal Gay (1775-1832), devront être soumis à concours, passer devant des commissions et obtenir la sanction du ministère. En outre, l’ordon-nance des façades entraîne un surcoût de 750 000 francs par rapport aux immeubles de qualité semblable dans le même quartier. Or les anciens propriétaires sont exsangues et aucun investisseur n’obtiendrait une ren-tabilité suffisante dans de telles conditions. La Ville sollicite donc l’aide de l’Etat mais pour toute réponse, le Premier Consul l’autorise à prélever 400 000 F sur les recettes de l’octroi. Encore une application de l’art de faire des cadeaux avec l’argent d’autrui !

LA PLACE EN RECONSTRUCTIONLa Ville est donc contrainte de recourir à d’autres procédures. De septembre 1807 à juillet 1809, le maire, Fay de Sathonay, achète aux anciens propriétaires le terrain de leurs immeubles et les matériaux issus de leur démolition. Simultanément, il concède ces parcelles aux entre-preneurs qui ont soumissionné, en plus grand nombre du côté Saône qu’en face où la majeure part des matériaux a disparu. Les promoteurs lyonnais ne se précipitent pas sur ces chantiers mais laissent la place à des entrepreneurs parisiens ou dauphinois. Début 1810, le maire a la fierté d’informer son conseil que tous les lots sont attribués. Comme auparavant, chaque terrain permet de construire deux immeubles. Du côté de la place, le constructeur est tenu de respecter des pres-criptions d’architecture, à l’arrière il est libre. Parfois, il lie le sort des deux maisons par des servitudes de passage réci-proques et une conciergerie commune. Au plan financier, le contrat de concession n’implique aucun paiement de la part du concessionnaire mais, au contraire, l’attribution de subventions destinées à compenser le surcoût dû aux prescriptions architecturales. Sous peine de déchéance, l’entrepreneur est tenu d’engager les travaux dans les trois mois et de les achever deux ans après. Enfin, pour favoriser les transactions, la ville exonère les concessionnaires de droits pour les deux premières mutations et d’impôts fonciers durant 25 ans. Ces conditions ont semblé

alléchantes et du côté Saône, les chantiers se déroulent dans de bonnes conditions : les maisons n°33 à 37 sont achevées entre 1810 et 1813. Il n’en est pas de même pour la façade opposée, concédée avec difficulté aux frères Hotelard entre 1809 et 1810. Le chantier sera chaotique en raison de l’absence presque totale de matériaux de démolition, de la pénurie de main-d’œuvre mobilisée dans les guerres de l’Empire, de la rareté et du coût des capitaux qu’il faut quémander à Grenoble ou à Genève, et surtout par l’ampleur d’un chantier dépassant les capacités de l’entrepreneur. Les fournisseurs réclament leurs paiements et suspendent le chantier. Acculé, le promoteur vend des immeubles inachevés promettant mais en vain de réaliser les finitions. Il est enfin déclaré en faillite en 1818 et les derniers immeubles sont vendus aux enchères à la séance des criées du tribunal civil.

LA PLACE DES BAS-RELIEFS

Reste encore un problème loin d’être résolu. En couronnement des façades, Thibière a dessiné des attiques destinées à recevoir des bas-reliefs. Les vicissitudes des chantiers et la faible somme affectée à ces décorations retardèrent leur exécution. En outre, les fréquents change-ments de régimes rendent caducs les symboles des régimes précédents. Nous connaissons les projets de Gabriel Thibière, Joseph Chinard, Fleury Epinat, Jean Blandin, Charles Percier (celui de l’arc de triomphe de l’Etoile), Frédéric Lemot (auteur de l’actuelle statue de Louis xiv). De guerre lasse en 1828, le maire de Lyon, baron Rambaud, fait monter Louis Flacheron sur les toits du côté Saône. L’architecte municipal ne peut que constater que les attiques lézardés ne supporteraient pas le poids de bas-relief et qu’il en coûterait fort cher de les reconstruire. C’est l’arrêté de mort des bas-reliefs. Deux siècles après leur construction, les Lyonnais apprécient les nouvelles façades de Bellecour qui forment un ensemble homogène et harmonieux et enserre le Louis xiv de Lemot à la place de celui de Desjardins et à défaut de l’effigie de l’Empereur déchu de son trône avant d’avoir pu monter sur son piédestal. Dalleurs n’avait-il pas comparé ces façades à celles d’une caserne ? Quant aux actuels pro-priétaires dont rares sont les descendants des bâtisseurs de l’Empire, savent-ils que leurs prédécesseurs ont souscrit l’obligation, indéfiniment transmissible, de maintenir et entretenir à perpétuité ces façades en bon état et selon les plans initiaux sous peine de restituer à la Ville le terrain qu’elle leur avait concédé (et qu’ils n’ont jamais acheté) ? OPaul Feuga

Napoléon pose la première pierre d’une des façades de Bellecour

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PLACE BELLECOUR

ROYAUME DES LETTRES

D ans « Place des angoisses », l’histoire est simple. Un jeune toubib est fasciné par son professeur, un « mandarin » Joberton de

Belleville, qu’il appelle son maître, et évoque un dîner chez ce dernier, place Bellecour devenue ainsi le catalyseur de toutes ses craintes et ses angoisses. Dès Louis XIII, ce « no man’s land » qui n’est pas encore la place architecturée sous Napoléon ier et que nous connaissons comme telle, est un haut lieu littéraire. On ne compte plus les éditeurs-libraires, qui, trop à l’étroit rue Mercière (où tous étaient alors regroupés depuis Dolet) s’installèrent en échoppes en cette terre d’entre deux eaux. On y retrouve des noms chers aux bibliophiles : les Périsse, Rusand, Pélagaud, Lesne, Girard, Josserand, Guyot… Et cette emprise éditoriale dura jusqu’à la fin du xixème siècle. xixème siècle justement où l’on pouvait apercevoir se rendant à la chocolaterie Perneyle, Juliette Récamier ac-compagnée de Chateaubriand, lui-même flanqué du philosophe Pierre-Simon Ballanche. L’ancien café Vettard fut le siège de l’Académie Orientaliste qui accueillit Byron, Lamartine… Plus près de nous, on peut encore évoquer en cette place Bellecour, l’éditeur-poète Francis Deswarte (1919-1985) qui, en son prestigieux appartement, esthétisait des éditions poétiques dont le remarquable « Emmigrateur » de l’insa-tiable voyageur Jean-Yves Loude illustré par Yves Maas, ou encore un hôte de marque en la qualité du « père de l’école poétique lyonnaise » Roger Kowalski (1934-1975).Enfin, signalons que pratiquement à l’angle de cette place des Lettres, au commencement de la rue Emile Zola, les Editions Lug avaient leur siège (expatriées qu’elles étaient de la rue Bellecordière). Ces éditions créées par Marcel Navarro et Alban Vistel, rachetées en 1989 par les éditions SEMIC (publiant les Comic’s américains Strange, Spiderman…) se

firent connaître par la publication des « petits formats » qui comblèrent des générations de mômes aventureux, et dont les titres parlent d’eux- mêmes : Blek, Kiwi, Mustang, Ombrax, Yuma, Zembla… et des recueils de blagues dont la rédaction était confiée à des humoristes lyonnais sous la férule de Félix Benoit, mais ça c’est une autre histoire que nous abordons par ailleurs (lire page 36). De l’angoisse aux rires, la place Bellecour a toujours eu un riche passé littéraire (sans évoquer les repas organisés par l’ami Lucet, alors directeur des Célestins avec force comédiens et auteurs dramatiques), et la présence longtemps durant de quatre libraires (Vitte, Flammarion, Decitre, Saint-Paul, Les Nouveautés), dont trois subsistent, en est une preuve supplémentaire.

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Dominique Perben, Jacques Bruyas et Marc Lambron au salon du livre en novembre 2006

L’écrivain Jean Reverzy et sa “Place des angoisses”, un

best-seller maintes fois ré-édité

Certes, le salon du Livre a disparu du paysage automnal, faute de soutien de la part de la municipalité. Mais la place est marquée à jamais dans l’imaginaire des écrivains et de leurs lecteurs.

La Place Bellecour fut rebaptisée « place des angoisses » sous la plume du remarquable écrivain Jean Reverzy (1914-1959), prix Renaudot 1954 pour son roman « Le passage ». Par Jacques Bruyas

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PLACE BELLECOUR

André Devambez, (1867-1943), «Place Bellecour animée», huile sur carton, 1942 Jean Couty « La place Bellecour », 1967, huile sur toile, 72 x 50 cm, collection particulière

Jean Couty – In « Lyon et ses rues » de R. Brun de la ValetteUNE GALERIE À CIEL OUVERT

N otre place Bellecour, l’une des plus vastes d’Europe est née d’une série de massacres perpétrés par les adeptes de la Convention. J’ai

trouvé mes informations dans la biographie de Joseph Fouché par Louis Madelin, une des lectures préférées d’Alain Duhamel. Il nous apprend que Collot d’Herbois et Fouché furent chargés à partir d’octobre 1793 de mettre en oeuvre dans Lyon, seconde ville de France, où vivaient 200 000 habitants, un arrêté de Robespierre disant : « la ville de Lyon sera détruite. Tout ce qui fut habité par le riche sera démoli. Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera le nom de Ville-Affranchie... Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville, avec cette mention : Lyon fit la guerre à la liberté. Lyon, n’est plus. » Pour parvenir à ce funeste but, on usa de la mine, de la guillotine et d’infâmes mitraillades dans le quartier des Brotteaux. Au total plus de 3 000 morts et disparus en cinq mois. Fouché et Collot d’Herbois utilisaient un argument. Ils vengeaient Challier dont on avait tranché la tête au bout de trois tentatives. Mutilée, elle devint un buste que Fouché et Collot promenèrent dans toute la cité assiégée par l’armée républicaine, l’installant sur les autels dans les églises, terrorisant les Lyonnais et les Lyonnaises. Pendant ce temps, on brûlait les maisons de tous les suspects avant de les exécuter. Certaines gravures montrent une place Bellecour éventrée à coup de canons. Après 1794, on poursuivra les travaux de démolition pour parvenir à la perspective actuelle qui inspira de nombreux artistes : Charles Lacour, Joannès Drevet, Tony Tollet (qui avait un atelier rue Bourgelat, détruit par un incendie en 1909), David Girin, Eugène Villon, Antoine Barbier, Eugène Brouillard,

Adrien Bas, Nicolas Sokoloff, Pierre Laroche, Gilbert Pécoud, Gilles Pascal-Roux, et les aquarellistes contemporains : André Lebreux, Claudius Pralus, Thierry Grosfilley etc... Georges Albert Tresch avait un atelier près du café du Caveau, ainsi que Jean Martin, un peu plus tard. Jean Le Moal enfant, habitait place Bellecour. Henri Ughetto, hanté par le doute et le mal de vivre, a vécu bourgeoisement en personnage officiel de l’art contemporain, plus d’une trentaine d’années sur la place Bellecour à côté du très honorable Cercle de l’Union. Les photographes Théo Blanc et Antoine Demilly installés rue de la Barre en firent un sujet récurrent. André Gamet l’immortalisa en mai 1945 après la victoire contre l’occupant allemand. Après le décès du président Edouard Herriot, ce fut sur la place Bellecour que les Lyonnais, et la France entière, lui rendirent un dernier hommage. Jean Couty décrivit la place Bellecour avec en premier plan le malheureux clocher, fragile vestige de ce qui fut l’imposant Hôpital de la Charité, et au lointain la Primatiale, et Fourvière. Jean Fusaro nous propose de le voir derrière les grilles qui l’enferment inexorablement. Jacques Truphémus fit de la place Bellecour vue de ses cafés le champ de très nombreuses expériences picturales. Son atelier fut celui du Ziniar Etienne Morillon. Pierre Combet-Descombes et Henriette Morel peignaient l’un et l’autre dans la rue Mazard. Louis Thomas, membre fondateur du Groupe Témoignage, principal collabo-rateur de Tony Garnier, installa son Christ dans la ville aux abords de Bellecour. Mais, une des images les plus fortes que l’Histoire nous ait léguée, ce sont ces cinq corps sans vie abandonnés après leur exécution par les soldats allemands en 1944. Le Veilleur de pierre du sculpteur Georges Salendre témoigne de leur martyre. Alain Vollerin

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Jean Fusaro « Lyon, La Charité », huile sur toile, 2007

Emile Didier « le clocher de la Charité », huile sur toile, 1925, collection Paul Dini

Alain Delorme – Lavis d’encre de chine sur

papier, 2011

Joël Brisse – huile sur toile 80 cm x 80 cm, 2011

Eric Chomis « La roulade du soleil » 81 x 65 cm, 2007

Clodine Colomer « Victor Hugo Bellecour »

Gilbert Pécoud « Place Bellecour », acrylique sur toile, 2002

Jean-Yves Bruyère, 2010

André Lebreux « Place Bellecour », aquarelle, 2011

Denis Gaydier « La chute de Louis XIV », 1998

Patrice Giorda « Bellecour » 130x195 cm

Jacques Truphémus – « Matin clair à Bellecour », huile sur toile, 1972

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Y FLÂNER, Y BOIRE…D ès les origines ou presque, la place

Bellecour est volontiers le lieu où les fortunes lyonnaises s’affichent, où l’on joue de la musique comme le rapporte Madame de Sévigné, où se nouent les intrigues et se font des rencontres. Rencontres parfois polissonnes comme en témoigne dans ses « Confessions » Jean-Jacques Rousseau. Nocturnement, le lieu est volontiers livré aux « créatures » et ces dames criant à la provocation, quand le commandant de la Ville fait poser quatre réverbères au centre de la place. « On peut passer sans crainte. Il a purgé la ville d’environ trois cents gueuses et mauvais sujets » rapporte un contemporain.

COCOTTES ET BONNES D’ENFANTSLa Révolution passée, les embellissements de l’Empire menés à bien, la place Bellecour redevient un des lieux de la convivialité lyonnaise, fort à la mode le jour, avec de nombreux cafés et restaurants la bordant. En 1833, un historien évoque joliment « la foule de ses promeneurs élégants qui viennent pour voir, élégantes qui viennent pour être vues ; les vieux tilleuls offrent un salutaire ombrage contre l’ardeur du jour ; les femmes et les fleurs exhalent et entremêlent leurs déli-cieuses émanations. Il y a entre elles, rivalité de fraîcheur et de grâce, de parure et d’attraits… » N’en jetez plus ! Un article de presse paru en 1839, est nettement moins idyllique quand il écrit : « Au milieu de cette galerie d’âges et de genres divers qui viennent s’exposer le long de allées de tilleuls, comme en un grand bazar, ce

qui nous frappe tout d’abord, est la profusion de ces jeunes filles dont la pensée d’amours libidineux ou honnêtes, forme toute la vie… » Car les « cocottes » et autres filles publiques, côtoient volontiers les jeunes filles à marier, dans ce haut lieu de la promenade et de la pros-titution.Avançant dans le siècle, la bonne société lyonnaise reprend du terrain. Depuis Ainay… et de façon diurne, elle envoie volontiers ses rejetons et leurs nourrices sur une place où les chérubins se voient proposer des promenades dans des voiturettes tirées par des chèvres ou des chiens.

KIOSQUES À BOIRE, À FLEURS, À MUSIQUE…

C’est l’époque, aussi, où la place accueille nombre d’équipements regroupés sous le terme générique de mobilier urbain. Tout d’abord des bancs à tisane, où l’on sert des tisanes, du coco et de la limonade. L’alcool y est interdit. Les bancs à soupe, très prisés par les maraîchers et employés les matins d’hiver. En 1895, la munici-palité y met un peu d’ordre en créant des « pieds

humides », petits kiosques de bars en plein air où le débiteur, généralement une femme, est juché sur une petite estrade, ce qui lui permet de garder les pieds au sec… à la différence des clients. Certains existent toujours au Sud de la place et viennent de gagner une nouvelle jeunesse via une reconstruction à l’identique. La place accueille également des kiosques à fleurs ; un kiosque à musique, qui servira même de cadre à des « Auditions lyriques de Bellecour », avant de disparaître en 1972 ; des toilettes publiques prenant d’abord l’aspect… d’un chalet en bois et brique décorative, d’abord uniquement réservé aux hommes. On peut y ajouter les chaises, longtemps louées aux promeneurs désireux de repos, les bornes fontaines… Après nombre de changements, notre époque a apporté sa griffe. Des abris bus aux panneaux publicitaires Decaux, en passant, tout de même, par un nouvel espace destiné à la jeune génération.Gérard Corneloup

S’Y RENCONTRER ET S’Y REPOSER

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Abattu sous Louis Pardel, le kiosque à musique s’est définitivement tu en 1972

Un pied humide en 1910

La voiture tirée par les chèvres, connue de tous les collectionneurs de cartes postales

PLACE BELLECOUR

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S’Y RENCONTRER ET S’Y REPOSER

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Appartement de 7 pièces grand standing entièrement restauré : superbes réceptions donnant sur la place Bellecour et Fourvière

avec balcon, très beaux éléments de décoration: parquet versailles, cheminée, boiseries, belle hauteur sous plafond. Peintures murales

XVIIIème, 4 chambres, 2 salles de bain, cuisine équipée, 2ème étage avec ascenseur, 2 caves, parking en location dans la cour.

Prix de présentation : 1 620 000 euros.

D epuis toujours, il voue une véritable passion pour les vieilles pierres. Franck

Richard du Montellier, issu d’une famille connue à Lyon, ancien agent commercial dans l’équipement médical à la suite de son grand-père et de son père, est depuis deux ans le re-présentant de la prestigieuse maison Sotheby’s Realty. Membre des Vieilles Maisons Fran-çaises (dont il a dirigé la section jeunes en Isère)

et de la Demeure Historique, c’est un cousin agent immobilier qui lui met le pied à l’étrier en 2006. Deux ans plus tard, il se spécialise dans la vente de chalets et de châteaux. Décidé à rejoindre un réseau, il se tourne vers Sothe-by’s International Realty (le plus gros chiffre d’affaire en France de l’immobilier de prestige) qui n’avait pas encore de délégué sur Lyon. Le courant passe avec son pdg Alexander Kraft.

PLACE BELLECOUR

Franck Richard du Montellier (à droite) entouré de ses collaborateurs Denis de Pompignan, Florence Desvernay et Karine Fontaine

Ce bel appartement bourgeois de 212 m2 possédant deux pièces de réception sur la place Bellecour est proposé au prix de 1 100 000 euros.

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SOTHEBY’S INTERNATIONAL REALTYR. DU MONTELLIER IMMOBILIER

« La plus grande place de Lyon a toujours la côte, aussi bien auprès des particuliers que des pro-

fessions libérales » explique Franck Richard du Montellier (Sotheby’s). Le prix du mètre carré varie de 3300€ à 4900€ en fonction de l’état du bien et de sa situation. La surface la plus recherchée tourne entre 150 et 200m2 . Malgré les saucissonnages successifs, il y a encore de grands appartements familiaux dans leur jus. Les logements des premiers et seconds étages ayant conservé leurs pièces de réception établissent les records de la place. De même que les immeubles de la façade Ouest, côté Saône. Le top.

LES PRIX DE L’IMMOBILIER

21, rue Auguste Comte – Lyon 2 – Tel 04 37 23 08 90 – Site internet : www.rdumontellier-immo-sothebysrealty.com

Avec deux associés, il hésite entre le 6ème et le 2ème arrondissement pour installer son agence, spé-cialisée dans la vente et l’évaluation de pro-priété de caractère, de maison contemporaine et d’appartement de standing. En novembre 2010, il porte son choix sur un local de le rue Auguste Comte, au milieu des antiquaires. Un emplacement géographique en symbiose avec son enseigne, intimement liée aux objets d’art. Son équipe internationale et multilingue est composée de son assistante Marie-Hélène Servan et de quatre négociateurs Nadège de Roquefeuil, Florence Desvernay, Denis de Pompignan et Karine Fontaine. Leur zone de chalandise s’étend à une centaine de kilo-mètres autour de la capitale des Gaules. Elle vient ainsi de trouver un nouvel acquéreur au prestigieux château de Gevrey-Chambertin. MP

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La place Bellecour est intimement liée à votre enfance…

Mes parents résidaient 7 rue Auguste Comte à une quarantaine de mètres de la place Bellecour. Elle a donc été, pendant toute mon enfance, la cour de récréation de mon école, le cours Saint Bernard, l’aire de jeux sur laquelle je faisais du patin à roulette, mais aussi le lieu de mon premier job, puisque pendant plusieurs années je rentrais les fleurs dans les kiosques de la place. Elle a aussi été le lieu où, enfant, j’ai été gardé, ma mère ayant pris l’initiative, afin de soulager les femmes du quartier, d’or-ganiser une garderie en plein air sur la place tous les jeudis matin. Il y avait la bande de la place Bellecour, nos mères s’asseyaient sur des chaises et refaisaient le monde ou au moins le quartier pendant que nous jouions.

DENIS BROLIQUIER

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En rangeant les bacs à fleurs, songiez-vous que vous seriez le maire de la place un jour ?

J’ai commencé à ranger les bacs à fleurs à peu près tous les soirs à 13 ans et j’ai dû terminer vers l’âge de 20 ans. J’avais déjà à l’époque un engagement politique puisque j’ai collé ma première affiche pour Giscard pendant la campagne de 1974 alors que j’avais 13 ans. Les discussions que l’on avait avec la fleuriste, Madame Rolland, portaient déjà sur la politique, elle était plus à droite que moi mais j’imaginais déjà, à 14/15ans, refaire la place Bellecour.

Quel regard portez-vous sur cet endroit maintenant que vous êtes maire du 2ème ?

Cette place est le lieu le plus symbolique de l’ensemble de l’agglomération lyonnaise. Tout le monde connait Bellecour, y compris ceux qui habitent à 10, 15 ou 20 kms. Lorsque quelqu’un a un message à porter à la connaissance d’un grand public, il veut pour cette manifestation, la place Bellecour. C’est là où l’on se réunit spon-tanément lorsque François Hollande gagne, lorsque Mitterrand et Sarkozy ont gagné ;

c’est ici aussi que les parents se sont rassemblés pour défendre l’école libre… Chaque fois qu’il y a une victoire sportive, c’est naturellement à Bellecour que les gens se retrouvent parce que Bellecour est le centre de Lyon.

Depuis votre élection en 2001, la place Bellecour est sous votre responsabilité. Mais avez-vous votre mot à dire face à la mairie centrale ?

C’est une place d’agglomération donc nous sommes tout à fait conscients que nous ne sommes pas seuls à décider de tout ce qui se passe à Bellecour. Ce qui ne devrait pas exclure la concertation sur son utilisation ou son réa-ménagement. Il a fallu attendre plusieurs années sous le mandat Collomb pour que l’on soit, ne serait-ce qu’associés, aux décisions la concernant. Et il a fallu attendre tout le premier mandat de Gérard Collomb, c’est-à-dire 7 ans, pour que l’on soit enfin informé des projets de rénovation du tiers-sud de la place Bellecour, chantier qui devenait urgent, compte tenu de l’état de santé des arbres…

« À Lyon, des pans entiers du patrimoine sont laissés à l’abandon »

La mairie du 2ème, tout comme sa sœur du 6ème, est un pôle de résistance au collombisme. Mais de quel pouvoir dispose son maire divers droite sur la place Bellecour ? Rencontre avec Denis Broliquier, un enfant du 2ème. Propos recueillis par Marc Polisson et Clara Mazuir

PLACE BELLECOUR

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Au cours de notre enquête, nous avons entendu partout la même complainte : « la place Bellecour n’est plus ce qu’elle était ».

La place Bellecour évolue, le cadre a évolué, ainsi que son utilisation. Elle n’est plus au-jourd’hui un lieu de rassemblement familial, de quartier mais beaucoup plus un rassemble-ment d’agglomération. Je ne dis pas qu’hier était mieux qu’aujourd’hui mais c’est vrai que la place, par le fait qu’elle ait été occupée par des manifestations de l’agglomération et qu’il y ait moins de chaises, moins de coins sympa-thiques pour pouvoir séjourner, a perdu son côté convivial.

La grande majorité de la centaine d’habitants rencontrés regrette son statut actuel de champ de foire…

La place Bellecour, parce qu’elle est emblé-matique, devrait accueillir uniquement de très grandes manifestations prestigieuses qui concourent au rayonnement de Lyon ou celles qui sont complètement dans la tradition lyonnaise. Le tournoi de Pentecôte de boules lyonnaises, la distribution du Petit Paumé ou le défilé du 14 juillet. En tant que centre de Lyon, il faut que cette place assume cette caracté-ristique. En revanche, que l’on monte d’hor-ribles chapiteaux pour accueillir toute une succession de manifestations qui pourraient très bien se passer ailleurs, j’ai beaucoup de mal à le comprendre.

Sans parler de la grande roue…

De la même façon, qu’il y a une très belle attraction festive qu’est la grande roue pendant quelques semaines au moment des fêtes de fin d’année. Du Beaujolais Nouveau jusqu’à la fin du mois de janvier c’est bien, mais que cette roue reste 6 mois dans l’année comme le sou-haiteraient certains, j’ai également beaucoup de mal à le comprendre.

« Une place royale qu’on traite comme une place de banlieue » juge l’architecte en chef des Monuments Historiques Didier Repellin. Est-ce votre avis ?

Didier Repellin a raison. Si Lyon était une très grande ville internationale, il y aurait plusieurs lieux comme Bellecour, où les porteurs de manifestations accepteraient d’aller. Au-jourd’hui, à Lyon, c’est Bellecour ou rien. La ville doit passer à un niveau de croissance supérieur et il est absolument indispensable qu’il y ait des « place Bellecour bis » dans les nouveaux quartiers, des espaces qui puissent servir aux animations. Pour ma part, j’aurais rêvé qu’à la Confluence, on réserve une très vaste esplanade de l’ordre d’un hectare, pour accueillir les animations temporaires.

La sociologie des habitants de la place est en train de muter à vive allure. Pas dans le bon sens puisque ceux-ci sont chassés par la spéculation immobilière.

La chance de l’ensemble du centre-ville est qu’il soit habité. Nous ne sommes pas dans une grande ville américaine avec un downton destiné aux bureaux et au tertiaire et des banlieues réservées au résidentiel. Il est inté-ressant d’avoir dans la presqu’île à la fois des habitants, des activités administratives et com-merciales, et donc du flux qui provient de l’ex-térieur pour ces activités. Le fait que ce centre-ville soit habité lui donne une âme.

La moitié des appartements sont occupés par des professions libérales. La place Bellecour perd-elle son âme ?

C’est un risque. La place, en tant que « place du village » est très sollicitée et un certain nombre de bureaux, pour le prestige de l’adresse, veulent avoir pignon sur rue place Bellecour et pas ailleurs. D’ailleurs la valeur marchande du mètre carré sur la place Bellecour ou du mètre carré commercial est très forte, parce qu’il y a un prestige de Bellecour. Aujourd’hui, les habitants sont chassés de la place et c’est loin d’être une bonne chose.

Quelles mesures mettez-vous en place pour éviter le changement de destination des appartements familiaux en bureaux ?

Au moment où il y a mutation, il y a une demande d’autorisation. La municipalité a son mot à dire lorsqu’il y a une mutation et il faudrait donc veiller à fixer un quota afin de laisser la moitié de la place aux résidents et l’autre moitié aux services.

La circulation et le stationnement sont de plus en plus problématiques. Malgré cela, une nouvelle piste cyclable a été créée côté Nord. Elle fait l’unanimité contre elle…

Elle avait également fait l’unanimité contre elle à la mairie du 2ème. Nous avons fait part de cet avis négatif à la communauté urbaine mais notre avis n’a pas été écouté. C’est donc contre l’avis local que cette piste a été créée. Elle aurait pu être installée sur la place, évitant ainsi une dizaine d’accidents depuis un an.

Quel regard portez-vous sur les travaux, côté Victor Hugo ? Ont-ils été réalisés en concertation avec votre équipe ?

Les travaux de la place et la nécessité de la rénover ont été pris en considération par Raymond Barre et Henri Chabert qui ont commencé à lancer un plan de rénovation. Seul un quart de la place, c’est-à-dire le trottoir Victor Hugo, avait été réalisé. Collomb a considéré, lorsqu’il est arrivé en 2001, que la place Bellecour n’était pas prioritaire. Tout d’abord parce que le centre-ville était un centre-ville immuable dans son esprit, ensuite parce que cette place est grande et donc que la facture serait élevée. Il a donc suspendu les travaux. Nous sommes arrivés, avec les conseils de quartiers, les résidents, les élus, à mettre une telle pression sur l’Hôtel de Ville qu’il n’a pas pu résister et a accepté de relancer la réha-bilitation du tiers sud de la place Bellecour.

Êtes-vous satisfait du résultat ?

Aujourd’hui, c’est un projet qui nous satisfait, à une exception près : ont été faits le plan du tiers sud et le plan d’entourage, alors que la logique aurait été de faire un plan global de la place et d’attaquer ensuite tranches par tranches.

La politique patrimoniale de Gérard Collomb vous semble-t-elle satisfaisante ?

Elle est très inégale. Il y a des réussites formi-dables. La restauration d’Ainay et de Saint-Bruno des Chartreux sont remarquables. Il y a quelques monuments sur lesquels les efforts ont porté. C’est bien pour le patrimoine mais aussi pour l’activité touristique de Lyon et pour le confort des habitants. Le patrimoine coûte cher et des pans entiers du patrimoine sont laissés à l’abandon. Par exemple, pour la chapelle de l’Hôtel Dieu, lieu historique exceptionnel, Gérard Collomb a refusé des subventions de l’Etat. On a des coins totalement abandonnés d’une part et des coins magnifiquement mis en valeur d’autre part. Aujourd’hui, cet aspect est mis de coté et c’est un point faible du bilan Collomb. Z

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« Denis Broliquier se met dans une posture de déni »

Z Comment comptez-vous peser encore plus dans un avenir proche ? En étant le député de la circonscription ?

Je suis candidat aux élections législatives et je le suis dans le cadre d’une démarche politique. Il s’agît d’abord de s’opposer intelligemment au nouveau pouvoir en place avec beaucoup de vigueur, de convictions et de combativité. Il s’agit aussi d’aider Lyon dans ses relations avec l’Etat. Si je suis élu député, tout l’aspect patrimonial, puisque l’argent du patrimoine est essentiellement national, sera une de mes priorités.

Quelle circonscription ? Quid du cumul des mandats dans cette hypothèse ?

Ma circonscription comporte bien entendu Bellecour. J’ai du mal à imaginer être député de Lyon sans être député de Bellecour qui est, pour moi, la place emblématique de l’agglomé-ration lyonnaise. Le cumul des mandats est une question qui se posera. Je suis maire d’arron-dissement, ce n’est pas incompatible mais je me poserai la question, si je suis élu député, de mon maintien à la tête de la mairie d’arrondis-sement, dans la mesure où, par éthique person-nelle, je suis opposé au cumul des mandats. O

Le patrimoine est-il une des priorités de l’équipe de Gérard Collomb ?

Bien sûr, ne serait-ce que pour la place Antonin Poncet ou le Musée Gadagne – il faut reconnaitre que ce musée fut lourd à porter. Aujourd’hui, il a une volonté de conserver des patrimoines forts, comme l’Hôtel Dieu, patrimoine qui fait partie de l’histoire sociale, sociétale et humaine de Lyon.

Denis Broliquier n’est pas de cet avis. Il déplore que des pans entiers du patrimoine lyonnais soient laissés à l’abandon. La chapelle de l’Hôtel Dieu, par exemple. Ou encore l’église Saint Bernard…

Je pense que, comme toujours, Denis Broliquier se met dans une posture de déni de tout ce que fait Gérard Collomb. Il ne trouve jamais rien de positif mais aujourd’hui les Lyonnais le plébiscitent. Chaque fois qu’il y a une reconversion, ou une remise en valeur d’un site patrimonial, les Lyonnais l’approuvent. Qu’il y ait quelques bâtiments que Monsieur le maire du iième arrondissement voudrait peut-être voir pris en compte plus rapidement dans la rénovation et dans l’entretien, ça peut se comprendre. Mais pour autant, est-ce qu’on doit condamner Gérard Collomb à être le supplétif des fondations ? Pourquoi la chapelle de l’Hôtel Dieu ne pourrait-elle pas être portée par une Fondation ou un mécène ?

Il déplore également que vous ayez transformé la place Bellecour en champ de foire permanent…

Y compris quand on fait un jardin botanique qui fait la fierté des Lyonnais et où tous les parents étaient heureux d’amener leurs enfants parce qu’on avait la campagne à la ville ? (Rires) Je ne nie pas qu’il y ait des résidents qui soient un peu dérangés par quelques nuisances. Or, je ne sais pas si c’est très sincère ou si c’est plutôt une volonté d’opposition de la part de ces gens à ce que fait Gérard Collomb.

Les familles sont chassées par les entreprises. Comptez-vous lutter contre ce phénomène ?

Il n’y a pas de fatalité. Je reste persuadé que s’il y a des immeubles ou des appartements qui ont été convertis en bureau, c’est le choix des propriétaires. Je crois que Gérard Collomb a la volonté de ramener le plus possible d’habitants au cœur de la presqu’île. Aujourd’hui, c’est en densifiant le cœur de la ville qu’on crée de la richesse, de l’animation et de la valeur ajoutée. Z

ROLAND BERNARD

C’est le paradoxe du vice-président PS du Grand Lyon qui siège dans la majorité municipale au côté de Gérard Collomb à l’Hôtel de Ville mais se retrouve opposant au sein du iième arrondissement dont il est élu. Très impliqué dans le nouveau quartier du Confluent, Roland Bernard défend le bilan Collomb dans ce bastion de la droite. MP

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Des kiosques reconstruits à l’identique par Henri Germain

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Bellecour qui rit L’opération Nature Capitale à été plébiscitée par les Lyonnais – Photo © Saby Maviel

PLACE BELLECOURZ Qu’allez-vous faire pour éviter ces change-ments de destination qui altèrent l’esprit de la place ?Quand c’est le choix d’un propriétaire de trans-former des appartements en bureau, quels sont les moyens du maire ? Effectivement, il peut refuser un permis de construire d’amé-nagements intérieurs puisque tous les travaux de transformation sont soumis à déclaration de travaux et passent donc par l’urbanisme. On peut éviter les changements de destina-tions en restant extrêmement vigilants. Cette vigilance s’impose, y compris pour certains commerces qui sont au pied des immeubles.

Si les travaux côté Victor Hugo sont unanimement appréciés, il n’en va pas de même pour la piste cyclable qui occasionne désormais bouchons et pollution. Un comble quand on sait que vous gouvernez avec les écologistes !

Le développement du vélo dans les centres urbains prend de plus en plus d’importance. On peut comprendre ces excès de mauvaise humeur car la piste cyclable est mal adaptée, je le reconnais, et la bordure de protection dangereuse. Le problème est qu’il y a eu maldonne et une mauvaise anti-cipation de cette piste cyclable, qui était voulue dans le plan de mandat. Il fallait une continuité pour aller de la rive gauche aux rives de Saône en vélo. La faire passer rue de la Barre puis en bordure de la place Bellecour avec un muret de protection – qui devait mettre à l’abri les cyclistes – s’est avéré très dangereux.

Avez-vous interpellé la mairie centrale à ce sujet ?

La mairie a été interpellée, Gérard Collomb en est conscient, aujourd’hui il y a un travail de réflexion et il y aura vraisemblablement très vite une modification. Elle fait partie des erreurs qu’on constate après coup, on peut nous en faire le reproche. On sait que tous ceux qui sont favorables au développement doux en centre-ville sont quelques fois dans l’excès et ne conçoivent pas tout à fait l’aménagement d’un territoire ou d’un espace urbain dans une logique de bon sens.

Pourquoi le parking de Bellecour n’est-il pas englobé dans les travaux ?

Il faut savoir que le parking est concédé à un privé. Il y a eu d’autres priorités qui ont été actées, notamment sur les parkings, suite aux aménagements des berges du Rhône. Il y avait aussi des priorités financières, liées à la

construction du parking de la Fosse aux Ours.

Après avoir bradé la rue Grolée, il n’y avait plus suffisamment d’argent pour payer le parking de Bellecour ?

Jusqu’à preuve du contraire, mon cher Marco, on n’a encore pas vu de grande braderie rue Grolée. (Rires) Le problème de la rue Grolée c’est la difficulté d’avoir laissé un opérateur financier régler le problème de la vente. C’est trop souvent l’intermédiaire qui fait les meilleures affaires.

Des affaires qui ont été faites sur le dos des Lyonnais…

On ne peut pas dire que les affaires ont été faites sur le dos des Lyonnais puisqu’il y a eu une expertise immobilière. Soit les experts se sont trompés, auquel cas il ne faut plus leur faire confiance, soit celui qui avait le mandat pour opérer cette vente a été incompétent. Le maire de Lyon ne l’a pas bradé, il l’a subit. Je veux bien qu’on mette l’accent sur la difficulté de la rue Grolée mais on ne peut pas reprocher à Gérard Collomb d’avoir eu l’ambition d’intégrer cette artère à l’intérieur d’une presqu’île qui se veut être un triangle d’or ou un rectangle d’or.

Personne ne lui reproche son ambition. Il lui est reproché d’avoir vendu les bijoux de famille !

Il les a peut-être vendus mais il ne les a pas

bradés. Il y a eu des analyses d’experts avec un mandataire spécialisé. Que le mandataire ait fait une affaire pour lui à titre personnel en redécoupant les lots, ça fait mal-heureusement partie de toutes ces erreurs de la bulle immobilière de la fin des années 90 et du début des années 2000. Toutes ces ventes à la découpe ont malheureusement toujours spolié le propriétaire d’origine. Il l’a subit, il ne l’a pas provoqué. Je m’oppose au terme « braderie ».

Si vous pensez que les habitants du iième sont satisfaits de votre politique, comment expliquez-vous qu’ils aient reconduit une équipe de droite à la mairie d’arrondissement ?

Vous êtes très provocateur ! (Rires) En 2001, il y a eu un combat fratricide à droite. Dans une triangulaire, je rappellerai que Gérard Collomb et Nadine Gelas étaient à 250 voix de Denis Broliquier, qui était 150 voix devant Albéric de Lavernée. Est-ce que Gérard Collomb a perdu parce que la notoriété de la tête de liste n’était pas suffisamment forte ? On aurait pu gagner en 2001, bien que tout le monde nous donne balayés au premier tour. Non seulement la droite n’a pas gagné au premier tour, mais nous n’avons pas fait un mauvais score au deuxième tour dans un arrondisse-ment qui est plutôt porté à droite avec un certain conservatisme sur la partie nord. Nous étions à plus de 50% sur la partie sud, mais ça ne représen-tait malheureusement qu’un tiers de l’électorat. Il est vrai que la partie entre Perrache et la place Bellecour est une partie qui vote à 70% pour la droite. Au-delà de la place Bellecour et jusqu’à la place de la Bourse, c’est du 49/51%.

Ces habitants-là n’ont pas été convaincus par votre action en 2008…

Aujourd’hui, avec le tout travail qui est réalisé durant ce second mandat pour le IIème arron-dissement, ça devrait évoluer. Quand on voit le résultat de la Confluence ; quand on voit demain les rives de Saône, après-demain le parc Saint-Antoine, la place Bellecour, la place des Jacobins… les appartements vont bénéficier de 20% de plus-value par la magie d’un aménagement de territoire.

La 3ème manche aura lieu en 2014. Serez-vous de la partie ?

Si Gérard Collomb me le demande, bien sûr. O

Bellecour qui pleure La piste cyclable occasionne des bouchons qui démarrent sur le pont de la Guillotière

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O n retrouve autour de la place des aristos et des bourgeois, des escrocs et des magistrats, des nouveaux riches et des ruinés…

un condensé de vie lyonnaise miniaturisée. Mais les habitants de Bellecour font le même constat : « l’arrivée du métro, combinée à la pau-périsation de la rue de la République (à sa grande époque rue Impériale) dénaturée par ses commerces « racailles » (Mc Do, Fnac, Quick…), la

transformation des habitations en bureaux (plus de la moitié des apparte-ments sont concernés) ont porté un coup fatal à une certaine idée de l’art de vivre et de l’élégance à la lyonnaise.» Un phénomène qui s’est accentué ces trente dernières années mais la dégringolade sociale de Bellecour ne date pas d’hier. « Au xviiième siècle, tous les propriétaires sont des aristo-crates, au xixème, ce sont des bourgeois enrichis par la Révolution » résume malicieusement Paul Feuga. Louis xiv n’en est pas tombé de sa monture mais ce n’est plus sous la queue du cheval que ça se passe. Néanmoins, la résistance s’organise, renforçant la division sociologique de la place,

subtile mais bien réelle. L’allée reliant la rue de la Ré à la rue Victor Hugo et qui traverse la place en diagonale marque désormais une sorte de frontière naturelle. Chalands et promeneurs traboulent côté Rhône dont les façades napoléoniennes accueillent désormais des commerces en rez-de-chaussée. Habitants et professions libérales préfèrent s’aventu-rer vers l’Ouest qui a conservé un caractère résidentiel.

LES DERNIERS IMMEUBLES FAMILIAUXC’est d’ailleurs côté Saône que se trouvent le plus grand nombre de représentants des familles historiques lyonnaises ayant pu conserver leurs maisons. Mais à quel prix ! En comptant les bâtiments d’angle de rue, on dénombre 45 immeubles sur la place. Seuls 10 d’entre eux présentent encore un caractère familial. C’est après-guerre que les ventes se sont multipliées. La France n’est pas la Grande Bretagne. Les politiques fiscales mises en place par tous les gouvernements – de gauche comme de droite – ont asphyxié les familles soucieuses de transmettre leur patrimoine. Droits de succession prohibitifs, matraquage fiscal et parti-pris idéologiques sont à l’origine du démembrement de l’esprit de la place. Les immeubles ont été saucissonnés, les familles sont parties. Faux-plafonds et néons ont remplacé les stucs et les lustres. De familiaux, ils sont devenus bureaux. A partir de 17h, et surtout l’hiver, c’est le désert. Il suffit de regarder les fenêtres de Bellecour le soir du 8 décembre. Il n’y a plus âme (ni lumignon) qui vive. Les élus lyonnais ont-ils conscience de ce phénomène ? Eux seuls peuvent enrayer le phénomène en interdisant les changements de destination. C’est désormais au cœur même des 45 immeubles qui la bordent que se cache encore l’âme de la place. Nous avons poussé les lourdes portes cochères pour aller à la rencontre de ses habitants d’hier et d’aujourd’hui.

PLACE BELLECOUR

PEOPLE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Qui sont les Lyonnais qui vivent encore place Bellecour ? Il suffit de visionner quelques cartes postales pour comprendre que ceux d’aujourd’hui n’ont – à leur grande majorité – plus grand-chose à voir avec ceux d’hier. Par Marc Polisson

Ombrelles et robes longues au début du siècle. Capuches et survêtements aujourd’hui. La dégringolade sociale de Bellecour préoccupe ses habitants. Phot

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« Au xviiième siècle, tous les propriétaires sont des aristocrates, au xixème, ce sont

des bourgeois enrichis par la Révolution »

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Jusque dans les années 60, la place est encore « un lieu de rencontre, de douce détente entre amis ou parents, où les

enfants faisaient leurs premiers pas en se familiarisant avec les pigeons, avec le petit poney et sa charrette, les jeux à pédales, et où les adultes pouvaient s’asseoir moyennant une piécette » nous écrit Madame Simonci en nous joignant les clichés ci-contre (photos 1 et 2). Après des années d’errance et de travaux, la face nord de la place a récemment été réinvestie par les enfants, pour leur plus grande joie. Comme Louis Engelhard (photo 3) sous le regard de son aieul, Pierre Jouvencel, échevin de Lyon en 1738 (photo 4).

LA PLACE DES ENFANTS

Georges Dumond, grand-père de Sophie

Turion, adorable dans son costume marin, entouré de

ses deux sœurs en 1913Avant de connaître le succès, Laurent Gerra a vécu dans un studio du 27, place Bellecour

P armi les légendes urbaines de la place Bellecour, celle

du trésor dissimulé dans un immeuble du Nord est souvent revenue à nos oreilles. A la mort d’une très vieille habitante de la maison – dont nous tairons le nom – intervenu durant le week-end de Pâques, ses héritiers se seraient précipités dans son appartement à la recherche des lingots dissimulés depuis l’Occupation par leur aïeule. Une sorte de chasse aux œufs, à la différence qu’il s’agissait là de lingots d’or… Jackpot pour les premiers arrivés qui ont retourné l’appartement, arraché les boiseries et désossé les planchers. Ils furent vernis. Quant aux retardataires, ils ont été chocolats.

CHASSE AU TRÉSOR

Le louveteau Claude Chabbot, le 14 juillet 1951, recevant la légion d’Honneur à titre posthume pour son père mort en Indochine. Aux côtés du futur adjoint aux Sports du 6ème, sa maman et sa sœur

A côté de la plaque. Les pages jaunes répertorient 45 médecins et 50 avocats

La famille du journaliste Bernard de la Villardière a longtemps possédé le 26, place Bellecour

Max Chaoul et ses fiancées. Depuis 1982, le couturier réside dans l’hôtel de Varey

L’artiste peintre Paulette Genet et ses enfants en 1915

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D ans le registre bourgeois cossu, l’entrée par la rue Auguste Comte est d’un chic absolu : porche grandiose, cour arborée, montée

d’escalier monumentale tout comme la cage immense à la gracieuse rampe en fer forgée surmontée d’un imposant lustre lanterne dans son jus. Dans les faits, l’Hôtel de Varey édifié par Loyer, élève de Soufflot, tourne le dos à la place pour mieux bénéficier du soleil qui inonde le palier, la cuisine tout inox et une chambre devenue débarras quasi inac-cessible chez Max Chaoul. Le créateur lyonnais délaisse le sixième arrondissement pour s’installer ici en 1982 avec Clémentine, sa muse, au moment de l’ouverture de la célèbre boutique de la rue Emile Zola. Après deux ans en location, Max achète l’appartement en 1985. « La hauteur sous plafond, la vue sur la place, l’escalier… Nous avons eu un coup de foudre même si tout était cassé ». La réhabilitation signée Gilles Imbert peaufine l’ensemble d’une patine pointilliste grisée. Avec une véritable curiosité, la salle de bain glissée dans une alcôve entiè-rement recouverte de miroirs recréant un univers Art Déco, ses deux portes ouvrant sur le salon chambre du couple. Là, surprise, une énorme banquette carrée en cuir noir qu’il suffit de déhousser pour transformer en lit. Autour, d’élégantes boiseries incrustées d’angelots. « À l’époque, nous n’avions pas envie de chambre afin de préserver la circulation de cette

pièce jouxtant le grand salon ». « À l’époque » correspond aux années de gloire du créateur qui multiplie les collections : mariée, cocktail, et ville griffée Clémentine. Tout le monde se souvient des filles en jupes de

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MAX CHAOULUNE GARÇONNIÈRE À L’HÔTEL

Dans les années 80-95, l’appartement de l’hôtel de Varey fût le théâtre de somptueuses fêtes débridées. Aujourd’hui, il s’ennuie perdu dans ses souvenirs car le créateur se partage entre Lyon et Paris auprès de sa muse nommée Clémentine comme autrefois les célèbres boutiques. Nostalgie. Par Nadine Fageol

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soie plissées sous le genou avec blazer à blason brodé et pull tennis jeté sur les épaules. Il était de bon goût d’être habillé ainsi et celles qui ne le pouvaient pas attendaient patiemment les soldes pour en être… L’ascension est fulgurante et, avec Jean Vettard au fourneau, les soirées caleçons et porte-jarretelles tout aussi dantesques. « Clémentine savait mélanger les gens » Aubanel et Braconnier, intellectuels et artistes, tout un monde débridé s’amuse follement dans l’appartement à la savante alchimie passé moderne matinée de dilettan-tisme. Clémentine a fui à Paris, reniée lors de la rocambolesque reprise de la société par Jean-Michel Aulas qui finira en eau de boudin, Max obligé de redémarrer à zéro – Jean-Pierre Dini à la rescousse pour sauver l’apparte-ment – mettra encore des années à retrouver la confiance de Clémentine devenue styliste pour stars et costumière à la capitale. Aujourd’hui, l’appartement tous stores baissés s’ennuie sous une fine couche de poussière qui fait dire à Max dans un sourire que la femme de ménage n’est pas passée. Si la vie n’est plus, le lustre demeure, chargé de souvenirs d’autant que Max et Clémentine ont manifestement une inclina-tion pour l’accumulation. Des compositions à foisons, de coquillages sur la console noire, de boules en marbre dans un vase Médicis au pied de la cheminée en malachite, d’éléphants, de bougies, de masques, d’objets en cristal… Le tout ponctué d’altières statues antiques, de toiles et de sculptures. Et, des livres de mode et de décoration agglutinés en piles formant sellettes à côté des canapés Hugues Chevalier. Dans le grand salon, une toile noire rare et magique signée Adilon, deux toiles, les toutes premières de Stéphane Braconnier racontent un Max mécène éclairé. Des compressions et dessins de César, d’Aubanel… Il s’est passé de belles choses ici au temps de la vie joyeuse. Max qui a reconstruit son identité commerciale se partage entre Lyon et Paris. Z

L’hôtel de Varey, côté cour

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« Il y en a eu des gens dans cette baignoire ! » riogole Max

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Z Il est temps de filer au Café Bellecour manger des œufs mayonnaise. « Savez-vous que j’ouvre une boutique à Hong-Kong en mai ? Vous viendrez à l’inauguration et on fera la fête ». Nostalgique Max ? Juste le temps d’un reportage. O

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À l’angle de la place Bellecour et de la rue Saint-Exupéry, une plaque, aussi glaçante que le vent

de ce jour de janvier, raconte une terrible phase de notre Histoire. En effet, la Gestapo y avait établi une partie de ses quartiers pendant la guerre. Dans la cour des anciennes écuries, un passage en dur descend dans la cave aux sinistres méfaits ; des internés de Montluc y ont été torturés, certains à mort… Ceci expliquant peut-être cela, peu de particuliers dans cet immeuble prisé des professions libérales dont le docteur Mifsud, éminent réparateur de genoux en roues libres notamment ceux de joueurs de foot. Au deuxième, l’étude de Xavier Ginon qui, au fil du temps, a prospéré au troisième où travaillent Sébastien son fils et Olivia sa fille. Chez les Ginon, on est notaire depuis le grand-père, Auguste qui démarre comme clerc rue de l’Hôtel de Ville (aujourd’hui Edouard Herriot). Aimé, son fils, s’installe à Bellecour dans les années 70 et sera rejoint par Xavier en tant qu’associé en avril 1982 pour développer l’étude comptant aujourd’hui 31 personnes. Il est normal donc que Xavier ait hérité de l’étage vieillot, promis cependant à rafraîchissement, ici on est comme dans un épisode de Maigret chez les Lyonnais version Calixte. Dans l’entrée, des vitraux cachent la cour, pas un mot, des bruissements de pas rapides étouffé dans la moquette. Tout le monde est au taquet, dans quelques jours tombe la loi sur les plus-values immobilières ; un truc à perdre son latin qui épouvante les clients et le notaire dont le métier est d’apaiser et rassurer. « Ne photographiez pas les dossiers ! », Xavier Ginon se demande tout d’un coup s’il n’a pas laissé entrer le loup dans la bergerie avec ce reportage. Et de nous réorienter vers la jolie toile re-présentant le Café Bellecour, encore et toujours, dans un clair-obscur d’Alain Girard. Un imposant bureau derrière trois fenêtres, embrasant la place d’où l’on aperçoit les voitures sur le quai par-delà le Rhône, la pièce à la patine beige croule sous les dossiers partout sur la cheminée, les tables, les commodes, les sols. Seul épargné, un petit bureau flanqué d’une vieille machine à écrire, celui du grand-père Auguste. Une enfilade de chaises entourant deux fauteuils prospères suggère le théâtre de réunions familiales homériques. « La complexité des dossiers, la mésentente, la mes-quinerie, les blessures font qu’il faut jusqu’à 15 ans pour traiter certaines affaires d’héritage » explique le notaire dont le métier a évolué du droit de la famille classique vers le droit immobilier classique Z

XAVIER GINON & CIEÉTUDE DE FOND

À l’angle de la place Bellecour et la rue Saint Exupéry, dans un immeuble marqué par l’Histoire, l’étude de la famille Ginon prospère de père en fils, d’étage en étage, dans une commune passion pour le droit de la famille. Génération. Par Nadine Fageol

Gauche :

Auguste Ginon, clerc de notaire

Son bureau est désormais dans celui de son petit-fils

Les Ginon, notaires de pères en fils depuis un demi-siècle

Aimé Ginon déménage l’étude dans les années 70

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Haut :

Trois fenêtres sur la place Bellecour pour le bureau de Xavier Ginon qui a pris place dans l’ancien salon de réception du 2ème étage

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Z et les affaires plus complexes de crédit bail dans le cadre de l’accompagnement des entre-prises. Son fils Sébastien qui « a pour parrain Olivier le forain » l’a rejoint dans l’aventure. Hurlements de rires quand on comprend que « le forain » n’est autre que le patron de GL Events, leader mondial de l’évènemen-tiel. Rien de méchant, seulement une boutade visant à montrer du doigt celui qui a dérogé à la règle voulant que deux enfants sur six deviennent notaire dans la famille. Bureau épuré, chaises Starck, on entre en modernité à l’étage supérieur où le bureau de Sébastien est moins chargé de tout, dossiers comme souvenirs, à l’image du jeune homme entré dans la profession depuis cinq ans par passion du droit. « Réunir les consentements de toute une famille demande une certaine psycholo-gie » explique Sébastien pas mécontent de voir l’arrivée du jardin d’enfants sous ses fenêtres. Au moins, il peut guetter sa progéniture. On ne verra pas Olivia mais on a compris que Xavier n’a pas dérogé, deux de ses enfants sont notaires. O

Xavier Ginon entouré de sa famille, le jour de sa Légion

d’Honneur au Rectangle le 21 avril 2006

L’un des plus beaux halls d’entrée sur la place Bellecour

Sébastien Ginon a rejoint l’étude familiale en 2007

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C ôté cour, la cage d’escalier ne paye pas de mine, seul l’habillage vieille école des portes indique un vague

embourgeoisement de l’immeuble qui accueille au rez-de-chaussée les boutiques Pignol traboulant via l’angle jusqu’à la rue Emile Zola. Au premier, se trouve l’appartement de fonction affecté au président de la Cour d’Appel par le Ministère de la Justice. Plus haut, passé une curieuse double-portes dont la première est dotée d’une fenêtre, nous voilà au domicile de Dominique Bremens. Trop grand pour être un palier, le volume de la pièce d’entrée au sublime dallage noir et blanc suggère une autre fonction. Gagné, l’étage était occupé autrefois par une école de jeunes filles en comptabi-lité. « Le palier était une pièce de réception » nous indique le précédent propriétaire qui, principalement intéressé par les pièces sur façade, a opéré la division de l’étage de 350 m2 en deux appartements. Notaire à la Cité Internationale, Maître Bremens habite Bellecour depuis quinze ans maintenant, « c’est un quartier hyper vivant où l’on connaît tout le monde. Pratique aussi, on va au cinéma ou au restaurant au pied levé ». Mince, élégant, Dominique Bremens a investi l’endroit de sa belle énergie d’esthète voyageur procédant toutefois à quelques arrangements en rapatriant notamment la cuisine à côté de l’ancienne salle à manger transformée en pièce à vivre. L’arrière de l’appartement étant réservé en suite privative. Des livres en pagaille ordonnancés en piles ici et là et au pied de la chaise LC4 de Le Corbusier installée au bord d’une fenêtre, la table basse jonchée d’objets design de renom, une collection de bougies raffinées sur la commode Louis XV témoignent d’une grande ouverture d’esprit d’où n’est pas exempt le farfelu… Indéniablement, l’enfilade de pièces porte beau, irradiée du soleil montant sur la place Bellecour en ce lundi matin où Dominique Bremens a réuni deux de ses trois enfants histoire de transformer le reportage en joli souvenir. Opérateur dans la promotion immobilière, Guillaume 30 ans est venu de Paris en compagnie de la jolie Claire, copine à l’école d’architecture de Marie-Clémence, 26 ans qui travaille désormais chez Sud Architectes à Lyon. Ultra urbain, leur papa est toujours au restaurant. Quant il n’est pas chez Marco au Tartufo, chez Pignol, Carlo avec les enfants ou chez la Mère Brazier, cette dernière adresse estampillée « exceptionnelle » sans oublier « l’institution » du café Bellecour, le notaire travaille à la mise au point de montages financiers pour les institutions. L’étude paternelle autrefois rue du Bât d’Argent puis rue Grolée s’est progres-sivement orientée vers la clientèle d’affaires. « Politique-ment très lyonnais », Dominique Brémens, qui a beaucoup milité en faveur de la mise en place de navettes fluviales a, en sportif aguerri, ce besoin vital de grand air. Il n’est pas rare de le croiser à 7h du matin parcourant les berges à vélo. Z

DOMINIQUE BREMENSBOHÈME À BELLECOUR

Quatre fenêtres orientées plein Est, au soleil du matin, le moment préféré de ce notaire spécialisé en montages financiers qui habite la place depuis 15 ans. Habitudes. Par Nadine Fageol

Dominique Bremens en famille avec Marie-Clémence, Guillaume et Claire

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PLACE BELLECOUR

Z Son dada, le ski nautique pratiqué au lac de Paladru car l’avantage d’habiter Bellecour est de pouvoir en partir tout aussi vite. Une valise, les clés, la gare et le voilà déjà ailleurs. Car après son droit, Dominique Bremens a fait ses deux ans de coopération technique au Mexique, à l’Ambassade de France, chargé d’organiser les séjours des VIP. Autant dire que voyager, il sait… O

Porte à porte. « Papa et maman habitent tous les deux sur la place. Ils sont dans le même club de fitness, mais pas le même jour ! » précise la taquine Marie-Clémence

La chambre d’un célibataire, grand voyageur devant l’Éternel

La cuisine est installée dans l’ancienne chambre

de l’appartement

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La montée d’escaliers très modeste La façade mériterait un bon ravalement

M aison de quatre étages construit en 1669 par Pierre Perrachon de Saint Maurice et vendue en 1686 à

Françoise Dupin. En 1793, elle passe entre les mains de Pierre Gaultier, seigneur de Pusignan avant de devenir la propriété en 1864 de la famille Tricaud. En 1912, l’immeuble est acquis par la Société de la Rue Impériale,

intéressée par le projet de percement d’une nouvelle rue (comme la rue Gasparin, un peu plus loin). C’est une copropriété depuis 1968.

LES OCCUPANTS

E n 1916, y résident Madame de Juigné de Lassigny (née d’Aviernoz de Tricaud), et

sa parente Madame de Menthon, la comtesse de Saint-Exupéry, le comte de Tricaud, le docteur Curtil. Aujourd’hui, le premier étage est occupé par le cabinet de médecine générale de Jacques et Odile Barrat ainsi que par le cabinet de radiologie du docteur Laloy. Au 3ème, côté cour Jacques Barioz et côté place le publicitaire Jean-Michel Daclin (lire encadré). Deux magasins se trouvent part et d’autre de la porte cochère : In Cuisine et Kaolin.

La porte cochère

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FOCUSImmeuble construit en 1669

Elévation à 4 niveaux, 3 travées, 14 fenêtres

Copropriété depuis 1968

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La cour intérieureVOUSÊTES ICI

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I l a grandi au 11, place Bellecour (lire page 98) avant de vivre quai Saint Vincent, puis rue Emile Zola. En 2005, Jean-Michel Daclin acquiert l’appartement d’Alain Godard, ancien président de Rhône-Poulenc-Agro où il emménage avec sa compagne Cécile Bodet, sa fille Judith

11 ans, et ses belles-filles Madeleine, 12 ans et Anna, 8 ans, au milieu de ses collections très éclectiques. « On n’est que des passants dans nos maisons » souligne l’adjoint de Gérard Collomb au rayonnement international, depuis son balcon.

CHARCUTERIE GRANGE

I nstallée au 3, rue Bellecour, la charcu-terie Chatal puis Grange a été reprise

par Alice Troncy et Joanny Barroux. A son décès, Alice se remarie avec Claude Grange. Ils conservent le commerce jusqu’en 1957, date à laquelle le Crédit Agricole s’installe.

Le bottier de luxe Mazérat s’affiche dans l’annuaire du Tout Lyon en 1916

La charcuterie Chatal au début du XXè siècle

Alice Grange et sa vendeuse en 1953

Jean-Michel Daclin photographié dans son salon en avril 2012

JEAN-MICHEL DACLIN RETOUR AUX SOURCES

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Au 1 de la rue Bellecour (aujourd’hui Colonel Chambonnet), se dresse le portail aux deux

colonnes de l’hôtel particulier construit par Pierre Perrachon de Saint Maurice (également édifica-teur du 3, du 4 et du numéro 5 place Bellecour), les terrains de ces numéros étant avant ces constructions, son jardin. « Au début du xviième siècle, son nouveau propriétaire, le banquier Olivier de Senozan, originaire du Languedoc l’enrichit d’une superbe décoration, dorures et peintures toujours existantes aujourd’hui, œuvres du peintre Daniel Sarrabat » rapporte Benoit Lépine*. En 1734, il est racheté par Nicolas de Montribloud qui fait faillite en 1778. Transformé en hôtel pour voyageurs en 1801 et baptisé « Hôtel de l’Europe », il accueille alors d’illustres personnalités comme Bonaparte, Talleyrand… Dans ces chambres luxueusement aménagées ont séjourné, depuis Joseph ii jusqu’au roi Alphonse xiii, presque tous les souverains de passage à Lyon.

En 1923, l’hôtel ferme ses portes. Il est racheté par l’Union des Syndicats Agricoles du Sud-Est qui en fait son siège social. En 1976, le ministère de la Justice loue les lieux pour y installer ses services administratifs et ce jusqu’en 1995, date à laquelle débute de colossaux travaux de res-tauration entrepris par Groupama, son proprié-taire. Le salon d’angle au second étage, sur le quai, possède un plafond décoré par Thomas Blanchet. L’ensemble rappelle l’architecture du Palais du Luxembourg. Dans les années 50, la cour intérieure couverte accueille les plus belles réceptions lyonnaises et des soirées rallye. Madou Bouquin se souvient d’avoir frotté ses parquets au bras de Paul Feuga, excellent valseur. Aujourd’hui, les Lyonnais fortunés viennent dis-crètement compter leurs billets au comptoir de la très discrète banque suisse UBS.

* Le Tout Lyon, du 5 février 2011

QUAND LE GOTHA DÉFILAIT À LYONHÔTEL DE L’EUROPE1

La façade de l’Hôtel de l’Europe en 2011. L’immeuble côté Saône a été surélevé

Beaucoup d’animation autour de l’hôtel au milieu du XIXème Marcelle Pignol supervisant une réception à l’Hôtel de l’Europe en 1965 L’Hôtel de l’Europe au début du XXème siècle

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L’Hôtel de l’Europe au début du XXème siècle

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mitoyennes sous forme de lotissements, en 1669, sur la façade nord de la place du n°1 de la rue Bellecour au n°5 de la place. De ces maisons construites, l’une a pour enseigne « la Botte de la noblesse », l’autre « La perruque Royale ». Ces six immeubles sont construits chronologique-ment en partant du port (quai des Célestins) en deux corps avec une ou deux cours entre deux, jusqu’aux Célestins. La moyenne des surfaces au sol est de 530 mètres carrés. Sur chaque parcelle se retrouve l’habitation et les services. La cour est indispensable pour l’éclairage et la ventila-tion des pièces arrières ; elle abrite également écuries, remises, hangars, puits, pompes, conduits pour l’évacuation des eaux usées. Une série de deuxième escaliers, ouverte sur cour en fond de parcelle apparait dès que la parcelle s’allonge. Une deuxième cour apparait également.Pierre Jourdan – Architecte DPLG

PLACE BELLECOUR

C et ensemble fait partie d’un lotissement construit par Pierre Perrachon, Seigneur de

Saint-Maurice, en 1669. Les rois Henri iv en 1589 et Louis xii en 1610, ayant jugé que le tènement Bellecour était nécessaire pour le service de l’Etat et les habitants en ordonna l’acquisition. Il acquit des nommés La Vadour et Pavie, des jardins clos de murs, qui était au milieu de la place. En 1658, le roi Louis xiv confirma la propriété et la jouissance de la place à tous les usages de la ville. Il faut observer qu’avant cette adjudication, le sieur Perrachon de Saint-Maurice était convenu avec le Consulat par un billet déposé entre les mains de Mgr Camille de Neufville, archevêque de Lyon, que si Bellecour était adjugé au Consulat pour 38 000 livres, il remettrait au dit seigneur de Saint-Maurice le fief et la rente noble de Bellecour pour 22 000 livres et garderait la place pour 16 000 livres. Après avoir balbutié avec Marie Robertet, le Consulat, en conséquence de cette convention, remit, en 1661, au sieur de Saint-Maurice, le tènement Bellecour. Lui-même habite, à l’angle du quai et de la rue Bellecour, la maison qu’il bâtit le 21 juillet 1665, dite « Maison forte de Bellecourt ». Pierre Perrachon vend le 3 février 1681, le 3, rue Bellecour, la première des 6 maisons qu’il a fait bâtir à Marc-Antoine Perrin. Elle est décrite comme une grande maison en deux corps, avec une cour entre deux jusqu’aux Célestins. En 1695, Alexandre Perrachon (son fils ?) vend la maison forte au coin du quai à Humbert Piarron (ou Pierron). Il cède en même temps, aux sieurs de Pomey et Mascranny (prévôt des marchands en 1642), les deux-tiers de ce que le Consulat lui avait remis. Les Perrachon étaient trois frères. Philibert était fermier des gabelles du Languedoc et du Dauphiné. Pierre était le trésorier General de France, en Bourgogne et en Bresse. Il garda sa charge de trésorier jusqu’en 1651, fit une très grosse fortune. On le rencontre souvent en affaires avec Hervat. Outre sa maison forte devenue depuis l’Hôtel de l’Europe, Pierre Perrachon de Saint-Maurice va construire un nouveau type de maisons

LOTISSEMENT PERRACHON DU 1 AU 5 DE LA PLACE BELLECOUR1 5

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Exceptionnel et rare appartement familial de 209,14 m² avec vue magique sur la Saône. Grand salon avec cheminée, parquet, boiseries. Cuisine / salle-à-manger, 4 chambres, 1 salle de bains, 1 salle d’eau, bureau/bibliothèque, buanderie. En étage élevé. Cave, grenier. Réf. : 6962

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Comme pour son voisin du 1, l’escalier est très modeste

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En pied d’immeuble, les deux locaux commerciaux sont occupés par l’agence de voyages Touristra et la SNCF

I mmeuble de 4 étages construit en 1669 par Pierre Perrachon de Saint Maurice et vendu à JB Perrin,

bourgeois en 1686. Pierre Dareste l’acquiert en 1750. Il ne subira pas d’outrages à la révolution. En 1864, le cadastre mentionne qu’il est la propriété de la famille

du Colombier. En 1898, la famille Guigou (soieries à Villeurbanne et Saint Rambert d’Albon) vend 528 000 francs cet immeuble qui dispose d’une emprise de 1028 m2 au sol à la S.A Rue Impériale pour les mêmes raisons que le numéro 1. En 1982, elle en est toujours propriétaire.

FOCUSImmeuble construit en 1669

Elévation à 4 niveaux, 3 travées, 12 fenêtres

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

F rançois Brossette, négociant en métaux y réside en 1878, avant de déménager au

4, place Bellecour. Occupants en 1913 : le consul de Russie A. Franc (filatures), Madame Augustin Payen, née Marie-Augustine Sabran (photo). Augustin Payen était le fils de Louis Payen qui construit « La Greysolière » à Ecully (Lyon People – Juin 2010). Son frère Octave habite 1, rue du Peyrat, devenue Alphonse Fochier puis Saint-Exupéry). En 1916, y réside l’avocat Edouard Pommier ; en 1928, Madame

de Fromont, née Bizot (« La Source » à Ecully). Aux 2ème et 3ème étage, une

régie fort discrète (et franchement un tantinet parano) occupe de grands appartements. Le docteur Monique Deplagne a installé son cabinet de psychanalyste. Madame Odette Perret du Cray y réside. MP

Marie Sabran, épouse d’Augustin Payen, habite l’immeuble au début du XXè siècle

La cour a subi un ravalement complet en 2010

L’allée a conservé ses belles boiseries du XIXème

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La façade est ornée d’une plaque en marbre noir rappelant le passage du pape Pie VII à Lyon en 1804

Portrait du pape Pie VII par Jacques-Louis David (1748-1825) – Collection du Musée du Louvre

En pied d’immeuble, se trouve l’immense magasin Bellecour Musiques dont les murs sont la propriété de la comtesse de Charpin-Feugerolles

L’escalier très vaste parce que déporté est orné d’une rampe en fer, typique de la première moitié XVIIIème

I mmeuble de trois étages, appelé Maison Henri, construit par Pierre Perrachon de Saint Maurice

vers 1669. Vaste escalier avec rampe en fer forgé. En 1686, propriété de la famille Dulieu. En 1720, Claude Perret reconstruit pour Dulieu de

Genouilly une maison bordant la place dont le porche est précédée de deux arcades. La composition de sa façade est dans le pur style xviiième avec un soubassement haut et homogène, en bossage continu. L’immeuble appartient à la famille Henry de Tournelles dès 1864. En 1929, il est la propriété de ses deux légataires universels : Jacques-Alfred de Boisset, et la comtesse de Charpin-Feugerolles, née Suzanne-Amélie-Charlotte de Boisset. L’immeuble devient une copropriété en 1954.

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

E n 1916, le baron Alfred des Tournelles, la comtesse Léon de Leusse, née Turin

d’Hurigny, Godefroy de Leusse, le comte et la comtesse de la Moussaye, y résident. En 1948, on note la présence de Raymond du Cheyron du Pavillon, époux de Suzanne Baboin (28, place Bellecour). Pierre Fran-ceschini, architecte des Bâtiments de France a vécu dans cet immeuble, et avant lui le professeur Florence et son épouse. Membres de la haute société protestante, ils avaient l’obligation – inscrite dans leur bail – de disposer des lampions sur leur fenêtre le soir du 8 décembre. Au premier étage, l’appar-tement de réception a été transformé en salle de cours et accueille les étudiants de l’école d’arts appliqués Bellecour. Dans les étages supérieurs, on retrouve Pascal Nadobny, président du comité Rhône-Alpes des Conseillers du Commerce Extérieur (photo).

LE PAPE À BELLECOUR

N apoléon Bonaparte ayant choisi le pape Pie vii pour se faire couronner

empereur, ce dernier entreprit le voyage en plusieurs étapes dont une à Lyon, ville dont le cardinal Fesch, oncle du premier consul est l’archevêque. Le 20 novembre 1804, le Saint Père bénit la foule immense agenouillée sur les gravats des façades détruites par la Convention, du balcon de la maison Henri, située au numéro 3. Il réitéra son geste le 18 avril 1805 sur le chemin du retour vers Rome. Le choix de la place Bellecour n’avait pas été fait au hasard, car l’endroit avait considéra-blement souffert des exactions révolu-tionnaires. La venue du pape effaçait une décennie de violence et d’impiété.

Pascal Nadobny et son épouse Catherine

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Bellecour Musiques a succédé à la librairie catholique Émmanuel Vitte

E ntreprise familiale fondée par Jean-Paul Grange en 1941, alors

boutique de réparation d’instruments. Orphelin à 18 ans, le jeune homme est recueilli par un abbé qui lui enseigne le chant et l’apprentissage du facteur d’orgue. Jean-Paul Grange se lance ensuite dans la musique et s’installe en 1949 quai Gailleton, ouvrant sa propre maison de piano. Il transforme alors des harmoniums en sons d’orgue. En 1958, il déménage au 24, rue Thomassin pour réparer des pianos. Jean-Claude Grange, actuel propriétaire des lieux et fils du fondateur travaille chez Bellecour Musiques depuis l’an 2000. Aujourd’hui, 21 personnes sont employées sur l’ensemble des sites, « Guitare Shop », « Music Shop » et « Bellecour Musiques ». L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros avec la vente de pianos, pianos numériques, guitares acoustiques, librairie musicale, per-cussions et instruments à vent. Elle s’adresse principalement aux deux conservatoires se trouvant à proximité et aux écoles de musique par la vente d’instruments acadé-miques. C’est avec Lény Zanotti, respon-sable marketing, Chakib Haboubi, directeur

BELLECOUR MUSIQUESRUCHE DE MÉLOMANES

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du département piano, et Jean-Claude Grange, que nous avons effectué la visite des lieux. Et quelle visite! Une surface de 1100 m² répartis sur deux étages, où chaque recoin est utilisé, semblable aux alvéoles d’une ruche. Nous avons pu découvrir alors un lieu incroyable et surprenant pour l’em-placement, puisque le centre de la boutique bouche une partie de la rue des Templiers et les écuries servent d’écrins aux plus beaux pianos Bechstein, Schimmel, Hoffmann ou Yamaha. L’ambiance de la boutique contribue à la spécificité du lieu, puisqu’un miel musical, produit des visiteurs-testeurs de pianos, embaume de temps à autre le calme apparent des lieux. Monsieur Grange, « roi » de la ruche, pourtant débordant d’énergie, a décidé de prendre sa retraite. N’ayant pas d’enfant voulant reprendre l’activité, il a convenu de vendre la « ruche » à ses « abeilles » en tant que Scop, une société coopérative et participative où chacun sera salarié-associé. Il restera tout de même propriétaire du pas de porte pendant 7 ans encore. Johanne Seguin

La cour intérieure recouverte d’une verrière a été obstruée en 1979. L’ancienne rue des Templiers est désormais totalement intégrée à la boutique

Jean-Claude Grange et ses collaborateurs Lény Zanotti, responsable marketing, Chakib Haboubi, directeur du département piano

Les anciennes écuries accueillent les corners des pianos Bechstein

Dans la mezzanine accueillant la librairie musicale, une toile rappelle le passage de Pie VII

Didier Bonnard, responsable du département instruments à vent

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C’est l’un des rares immeubles à avoir conservé ses volets en persienne

I mmeuble de 4 étages construit par Pierre Perrachon de Saint

Maurice en 1699 et vendu à Eustache Sibut, bourgeois, en 1686. En 1733, il appartient au seigneur de Genas. En

1847, le comte Othon de Mordière lègue l’immeuble à ses deux petites-filles, nées Zoé et Aglaé de Murat de Lestang, respecti-vement mariées au comte Henri Nodler et au vicomte Robert Elie Dugon. En indivision, ils le vendent au docteur Xavier Delore le 21 février 1924 pour la somme de 500 000 francs payés comptant. Le médecin l’acquiert avec la dot de son épouse Marie Vindry. Il installe son cabinet et ses 7 enfants au 2ème et 3ème étage. L’immeuble, toujours dans la famille, est aujourd’hui une copropriété.

FOCUSImmeuble construit en 1699

Elévation à 4 niveaux, 5 travées, 20 fenêtres

Inscrit MH partiellement, Façade et toiture 1941. Copropriété familiale

PLACE BELLECOUR

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P armi ses occupants connus, on retrouve en 1913, François Brossette (1840-1915),

fondateur de la grande maison lyonnaise de négoce industriel. De son union avec Julie Croizat (1844 – 1926), il a plusieurs enfants dont Pierre (1879 – 1924), qui habite successivement au 4, place Bellecour, au 18 en 1913, au 21 en 1924. La veuve de Pierre habite un temps au 17, place Bellecour. Ses voisins sont alors Madame Paul Gavin, Messieurs Robert et Joseph Guinet et le docteur Claude Sigaud. En 1928, les occupants sont Monsieur Bouchetal de la Roche (pelleterie), Louis Jarosson, époux de Mademoiselle Casati-Ollier (fabricant de crêpes) et le docteur Xavier Delore (1869 – 1940) médecin, adminis-trateur des Hospices Civils de Lyon, fils du docteur Xavier Delore (1828 Fleurie – 1916 La Chanillière, Romanèche). Le docteur Xavier Delore épouse en 1902 Marie Vindry

LES OCCUPANTS(1879 – 1970), fille du teinturier Francisque Vindry (1843 – 1912) et de Marie Parrel. Ils ont pour enfants : Georges (médecin) épouse en 1936 Françoise Ribes (1911 – 1997), dont une fille, épouse Jacques Plantevin. Xavier

(1905 – 1994), agent de change depuis 1931, succède à son oncle Paul Gabriel

Emile Delore (1864 – 1938), comme président des Hospices Civils de Lyon. Il épouse Simone Ribes (1915 – 1992), dont : Xavier (chirurgien), Suzanne, épouse de Jacques Bornet, Gérard (1941, agent de change), Roger,

Brigitte, épouse de Jean-Claude Robert, Odile, épouse de Bernard

Gachet, Christiane, épouse de Marc Larcher, France, épouse de Maître Paul

Kaeppelin, Anne-Marie, épouse de Jean Agnès, ancien président de la CCI de Lyon, Louis (1905 – 1935, en religion) Elisabeth

Xavier Delore dans son cabinet médical en 1935 En médaillon, son épouse Marie Vindry, âgée d’une vingtaine d’années

(1909 – 1964), épouse d’Edme Phelip (1906 – 1986, associé d’agent de change ; la Roseraie, avenue des Granges, Ecully), André (1912 – 1955), Marc (1918 – 2003) époux de Geneviève Boissier, René (1919 – 2004) époux d’Alix Royer de La Bastie. Tous habitent ou ont habité au 4, place Bellecour. MP

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Le confiseur-glacier Breton occupait la place de la boutique de l’Homme Moderne. Publicité parue dans l’annuaire du Tout Lyon en 1926

O uverte peu après la deuxième guerre mondiale par Francisque Ginet, diplômé de l’école de Morez en 1930, la maison Ginet

a perduré durant deux générations sous le même nom puisque c’est son fils, Philippe Ginet, qui a repris l’affaire familiale jusqu’en 2006. Rodolphe Linage, alors propriétaire de 4 boutiques Côté Optique sur Lyon et sa région (7 magasins aujourd’hui), a saisi l’opportunité d’en avoir une place Bellecour, qu’il a confiée à Matthieu Sachetat. A noter qu’un incendie s’est déclaré en 2007, et a permis lors des travaux de découvrir le magnifique plafond voûté. Dans les années 60, les Ginet avaient installé un aquarium derrière la vitrine et fixé sur le museau d’une carpe une monture de lunettes en or. Gros buzz à l’époque par le biais du bouche à oreille. Côté Optique a repris le flambeau. « Plusieurs générations d’une même famille viennent nous voir » dont celle d’Alexis Jenni, prix Goncourt et client fidèle. Johanne Seguin

L’OPTICIEN DU GONCOURT

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Dans la cour, la tourelle a été arasée pour édifier une galerie reliant le 2ème et 3ème étage

La seconde cour et son escalier en colimaçon

Sous les toits, la chambre du cocher, au 4ème, voisinait avec celle du concierge

Galeries couvertes et découvertes sur cour

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A l’origine, la maison ne possède qu’un corps de logis. Peu à peu les jardins situés en fond de parcelle seront remplacés par un deuxième bâtiment construit sur cour. L’accès est assuré par des galeries extérieures et reliées à l’escalier, à chaque étage ou sur un seul. Un bandeau, à la hauteur des barres d’appuis de fenêtres, souligne les étages

L a 6ème maison construite en 1699 par Pierre Perrachon de Saint

Maurice et vendue en 1686 à Jean Pupil de Craponne, gentilhomme de la Grande Vénerie du Roy. Son fils

Barthélémy-Jean-Claude Pupil de Mions, premier Président en la Cour des Monnaies de Lyon lui succède. La maison fut confisquée à la Révolution, son propriétaire Pupil de Mions ayant émigré. Il la racheta en 1806, en exécution d’un acte impérial. Les héritiers Masson en sont propriétaires en 1864, puis vendent aux Grand (11 et 12 place Bellecour). La S.A de la Rue Impériale, constituée définitivement en 1854 l’achète aux Durand de Villers en 1919 dans l’optique de le raser pour créer une nouvelle voie. Elle revend l’immeuble à la découpe en 1968. Cette année-là, il est transformé en copropriété.

FOCUSImmeuble construit en 1699

Elévation à 4 niveaux, 3 travées, 12 fenêtres

C’est le jumeau du numéro 2 Copropriété depuis 1968

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

P armi ses locataires se distinguent le baron A. de Raousset-Soumabre, époux

de Mademoiselle Cotton du Puy-Montbrun (sp, château de Challes, à Thoissey), membre du Cercle de Lyon. Entre les deux guerres, y réside le comte Enguerrand de Thy de Milly (1872 – 1926) époux d’Yvonne de Cotton du Puy-Montbrun (1872 – 1973), sœur de la baronne de Raousset (château de Berzé le Chatel, près de Cluny). La comtesse de Thy de Milly y résidera jusqu’en 1968. Antoine Villemagne et son épouse Marie Boiron, sont locataires au 5, place Bellecour à partir de 1905. Aujourd’hui, nous pouvons décerner la palme de l’accueil aux habitants du 5 qui abrite des artistes comme le sculpteur Gérard Uldry et le plasticien Denis Gaydier sous la houlette d’Ilinca Bonnet, doyenne de la maison (lire encadrés). L’entreprise de Jean-Charles Lignel, BioProtein Technologies SA est

Le sculpteur Gérard Uldry

L’appartement de réception a été décoré par Perrine (Passage Privé)

Au 4ème étage, Anne Moreau, épouse de Rémy Sabatier (Mini Gauduel), représente la 4ème génération présente au 5, place Bellecour

domiciliée dans la maison. Mais l’ancien patron du Progrès pointe rarement le bout de son nez. MP

Des bébés plus vrais que nature. Ils sont l’œuvre d’Isabelle Deplagne

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C ’est chez Ilinca, ancienne ophtalmologiste de 89 ans que s’est effectué notre voyage dans le temps pour le numéro 5. Fille d’un chirurgien français et

d’une infirmière roumaine, Ilinca Bonnet a passé toute sa vie dans cet apparte-ment, puisque c’est ici qu’elle est née. Les pièces baignent encore dans leur jus, et toutes sortes d’objets, tableaux, livres et meubles s’empilent à chaque recoin des pièces. « La place Bellecour comptait à l’époque beaucoup de médecins, car nous nous trouvons à côté de l’hôpital de la charité (détruit en 1933) et de l’Hôtel Dieu. Aujourd’hui, il n’y a plus que des avocats ou des banquiers », regrette-t-elle. Comme d’autres occupants de l’immeuble, Ilinca s’adonne à la peinture à l’instar de son père, dont elle garde jalousement les œuvres dans une chemise. Celui-ci aurait découvert le peintre Charles Walch à ses débuts lorsqu’il avait 16 ans. Mais l’atmosphère artistique qui règne entre les étages reste un mystère. JS

F éru de créations artistiques oblitérées par la poste,

autrement appelés Mail Art, Denis Gaydier vit entouré de Joconde détournées. Le mobilier aussi en est recouvert : table, fauteuil et tableaux, tout y passe. Ce futur sexagénaire, originaire de Clermont-Ferrand, diplômé des Beaux-Arts, élève de Yves Brayer et de Jean Claverie, est le co-fondateur de Mur’Art, spécialisée

dans les murs peints de 1981 à 1995. Auteur notamment (car il y en a eu

bien d’autres) de la fresque de la Cour des Loges mais

aussi de la concession Lada rue Marietton.

Installé à Bellecour depuis 2005, il nous a confié vouloir créer un « club des Cinq » avec les artistes résidents. JS

« SONNEZ FORT ! »

DENIS GAYDIER

D e 1990 à 2002, la boutique Yves Saint-Laurent a été le repaire préféré des Lyonnaises férues de mode

parisienne. A l’accueil, la pimpante Annie Morand chouchoute mesdames Mérieux, Aulas, Bocuse ou Bernachon. « C’était la boutique où le Tout Lyon s’habillait. Une belle époque ! » s’amuse Annie qui se souvient de moments épiques quand épouses et maîtresses se croisaient en faisant mine de ne pas se voir dans les cabines d’essayage. Aucun crime passionnel ne fut à déplorer. Les lieux accueillent ensuite pendant dix ans les liqueurs Pagès-Vedrenne. Aujourd’hui, l’ambiance est tout autre. La Coutellerie a investi les lieux. MP

DE LA HAUTE COUTURE À LA COUTELLERIE

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BIENVENUE CHEZ ILINCA

MUR’ART, MAIL ART, ET APRÈS ?

Défilé de mode dans la boutique

Annie Morand et sa vendeuse confidente Marie-Ange-Bullinge en 1995

Ci-dessous : Mur peint du «Boulevard de la Bd». Concepteur : Jacques de Loustal en 1992

Annie Morand, ancienne directrice de Saint-Laurent et Lucie Bouterige, directrice de la Coutellerie

La palme de l’accueil aux propriétaires du 5 réunis chez Ilinca Bonnet

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C’est le seul immeuble à avoir conservé l’ensemble de ses jalousies lyonnaises et baldaquin bois

E n 1676, Claude Renaud, maître-charpentier détruit la maison

existante et fait reconstruire un nouvel édifice aligné sur ses voisins. Cet immeuble comprend 4 étages a eu suc-

cessivement pour propriétaire Dame Bietrix puis le poète et écrivain lyonnais Joseph Serre (1860 – 1937). En 1981, l’abbé Serre et ses deux sœurs vendent l’immeuble à la découpe qui devient alors une copropriété.

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

P armi ses occupants Monsieur Thibaudier (rentier), Madame

Louis Chardiny, Augustin Cretinon (1860-1947, avocat, château de Pramenoux, dans le Val d’Azergues), le soyeux Joseph Payen, Léon Payen (1856-1940, « la Joux » à Ecully), Claude Gindre et son épouse, née Zoé Payen (1842-1915, « La Dombarière » à Ecully), son fils Ludovic Gindre (1868-1943), Roger Gros (1893-1979, ingénieur au Gaz de Lyon, président de la Caisse d’Epargne, époux de Marie-Louise Payen (1895-1990, fille d’Edouard Payen). Dans les années 60, Léon Rigot-Muller (1907-2005), directeur de la Caisse d’Epargne et époux de Cécile Gindre), voisine avec François Jarosson, Etienne Rerolle, mademoiselle Thiebaut, et plus récemment André Audibert et Marie-Antoinette de Ravel décédée au printemps 2010. Son appartement a été racheté par le docteur Dechelette. Au rez-de-chaussée, la Librairie Decitre (ex Librairie du Sacré-Cœur) accueille les Lyonnais depuis 1907. Quant aux étages nobles, ils ont été trans-formés dès 1981 en bureaux, successivement occupés par l’Office de tourisme puis par le cabinet d’avocats Anceo (Maître Bonnet, consul du Mexique) au 1er et par Maître de Rochette (au 2ème). MP

«Les plus belles années de ma vie ! » Sans façon, Jacques Haffner pénètre chez Marithé et François Girbaud. Chaloupant entre les

corners, apostrophant les vendeurs de sa voix inimitable que seul son ex-ami Christian d’Aubarède imite à la perfection. Comme chez lui. Pendant 16 ans, il a « régné » sur la boutique après avoir fait ses armes chez Al Capone, rue Emile Zola, où il assure avoir vu Bjorn Borg en slip. En 1985, Stéphane et Martine Kaelian déménagent au 6, place Bellecour avec Jacques dans leur filet. A lui de chouchouter les meilleures clientes lyonnaises et les stars de passage comme Mylène Farmer ou Fanny Ardant. En 1994, sur un coup de tête, il décide de devenir fleuriste.

LE REPAIRE DE JACQUES HAFFNERJacques Haffner et Isabelle Quiblier-Bosinco, directrice depuis 2003

Léon et Cécile Rigot-Muller en 1961

La maison Dupont bien connue des mamans dans les années 20

La librairie du Sacré-Cœur rebaptisée Decitre

FOCUSImmeuble construit en 1676

Elévation à 4 niveaux

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S on ancêtre savoyard Charles de Rochette, premier président du Sénat de Savoie, a signé le Traité de Saint-Julien-en-Genevois

en 1603. Espiègle et distinguée, Maître Béatrix de Rochette est une figure de la place Bellecour, où elle est installée depuis 1978. Son appartement de 300 m2 a été réaménagé en bureau à cette époque mais les deux pièces de réception ont conservé tout leur cachet. Lors de la vente de l’immeuble en 1981, elle a racheté son étage ainsi que le 3ème. Ambiance familiale avec ses trois secrétaires plus une vue imprenable sur la place Bellecour dont elle adore « l’espace très animé, tam-tam non inclus ». MP

V ice-président de la Chambre de Com-merce italienne de Lyon et actuel consul

du Mexique, Maître Thierry Bonnet occupe les anciens bureaux de l’Office de Tourisme du Grand Lyon, aujourd’hui situés dans le pavillon ouest (ex Maison Dorée, puis ex Rectangle). Le 11 septembre 2009, il a investi le premier étage après l’avoir racheté à Madame Pierre Decitre, en association avec le cabinet d’huissiers Debilly et Jolivet. Toulousain d’ori-gine, monsieur le consul a sa vision personnelle de la place. Il peut contempler en effet de ses fenêtres la statue équestre de Louis xiv, fron-tière sociologique avec le métro d’un côté, une foule permanente qui traverse la place pour se rendre de la rue Edouard Herriot à la rue Victor Hugo, et de l’autre, plus résidentielle qu’il qualifie de « Saint Germain des Prés à la Lyonnaise ». JS

MAÎTRE DE ROCHETTE

TROIS FENÊTRES SUR LE MEXIQUE

«L’immeuble n°6, une histoire familiale avant tout. On passait beaucoup de temps les uns et chez les autres, et on ne savait plus qui habitait où » rapporte Martine Rigot-

Muller qui y a grandi. Fille de Léon Rigot-Muller et de Cécile Gindre, Martine Rigot- Muller a connu tous les étages occupés par des membres de sa famille. Voilà le tableau. Cécile Gindre, fille de Ludovic Gindre est née au 2ème étage du N°6, où ses grands-parents, Claude et Zoé Gindre eux-mêmes vivaient jadis. Cécile et son mari Léon Rigot-Muller (futur directeur de la Caisse d’Epargne), s’installèrent de l’autre côté de la place, au 21 avec leurs 6 enfants (Alain, Bertrand, Philippe, François, Martine et Jérôme) dès 1940. Ils eurent pour voisins Mme Fayolle, puis Jean Finaz, dans cet immeuble appartenant à

Madame Baboin. Ils y habitèrent près de 8 ans, jusqu’au décès de Monsieur Crétinon, résidant au 4ème étage du 6 place Bellecour, et oncle de Léon Rigot-Muller. Cécile Gindre retrouve alors l’immeuble où sa famille a vécu et où d’ailleurs, ses parents vivent encore au 2e étage, en 1948. La famille Rigot-Muller quitte l’immeuble en 1978. JS

MAISON DE FAMILLE

La première communion de Didier Gindre et Jérôme Rigot-Muller le 26 avril 1959

La réception place Bellecour après la messe à Fourvière

L’appartement de Claude et Zoé Gindre

Le grand salon est désormais la pièce où Maître de Rochette accueille ses clients

Martine Rigot-Muller (à l’âge de 10 ans) se rendant à un goûter costumé chez les Pallières à Ainay

Derrière les boiseries XIXème, on découvre par l’entremise d’une porte dérobée, le décor XVIIème, quasi intact

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tien Seguin) vendent leur pépite, la Compagnie de chemin de fer des Dombes et du Sud-Est à la Compagnie PLM pour 44 millions de Francs Or en 1884. Les deux fils Mangini consacrent leur fortune

à des œuvres philanthro-piques aux côtés de Joseph Gillet et Edouard Aynard. Son frère ayant hérité de la Perollière, Lucien et son épouse Anne-Julie Gensoul (fille de Joseph, chirurgien major de l’Hôtel Dieu) construisent le château des Halles

(commune des Halles), un immense vaisseau de pierres et de briques de style Louis xiii qui sera légué aux Hospices Civils de Lyon. Ces der-niers, voulant s’en débarrasser, l’ont récemment mis en vente pour 4 millions d’€, ce qui a pro-voqué la colère légitime de certains membres de la famille qui les ont assignés. L’affaire est actuellement entre les mains de la justice. L’appar-tement de la place Bellecour reste dans le giron familial jusqu’au début du xxème siècle. MP et MB

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L ’immeuble du 6, place Bellecour a connu deux occupants illustres au milieu du xixème siècle. Le premier d’entre eux

Claude-Marie Perret (1789-1860) est un industriel, dont on raconte qu’il se déplaçait à bord d’une calèche tirée par 6 chiens qui semaient la zizanie quand il arrivait de ses mines de Chessy ou Sain Bel. Il possède plusieurs usines de produits chimiques dont celle de Vénissieux, sur le lieu-dit Saint Fons. A la mort de son épouse Laure Mailly en 1839, il l’embaume et la garde dans son appartement jusqu’à sa mort en 1860 ! Les deux amoureux sont enterrés ensemble à Loyasse.

D ans le même immeuble, s’installe en 1860 Lazare Mangini (1802-1869), frais émigré italien. Entre-

preneur de son état, il va faire fortune dans les Travaux Publics, les chemins de fer et les mines. Dont celle de Sainte Foy l’Argentière qu’il exploite pour le compte de Charles Laurent Gayardon, comte de Fenoyl, moyen-nant une redevance de 24 000 francs par an et la fourniture de 200 hectolitres de charbon. Lazare dispose des équipements miniers et du château (qui est toujours la propriété du marquis de Fenoyl). Mais sa grande préoccupation est de construire des voies ferrées et du matériel ferroviaire dans son usine de La Buire. En 1861, il acquiert le château de la Perollière et ses 35 hectares, demeure qui sera démolie et reconstruite sous forme de villa pour son fils Félix par l’architecte Gas-pard André. Revendu en 1942 à la Compagnie du Gaz de Lyon, il appartient toujours à EDF. Ses 4 enfants Lucien (1833-1900), Félix (1836-1902), Marie (épouse de Louis-Charles Balaÿ) et Félicie (épouse de Sébas-

LES PLUS GROSSES FORTUNES

DE LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

PLACE BELLECOUR

6CLAUDE-MARIE PERRET

LAZARE MANGINI

AUGUSTIN SEGUIN

G endre de Lazare Mangini, réside d’abord

2, place Bellecour avant de rejoindre le 6 où habitent ses beaux-frères Félix et Lucien. Directeur des chantiers de la Buire et administrateur de diverses sociétés, il se recon-vertit dans la sculpture à sa retraite.

Les sénateurs du Rhône à la une du «Bonnet de coton»

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Le château des Halles (69)

Lazare Mangini

Lucien Mangini

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Le château des Halles (69)

Lazare Mangini

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Cet immeuble fait l’angle ouest avec le 18, rue Emile Zola (anc. Rue Saint-Dominique, 16-18). La rue Saint-Dominique fut ouverte en 1562 sur le terrain des religieux jacobins

S ur le cadastre de 1625, on trouve déjà la trace d’une importante maison flanquée de deux

tourelles et d’un jardin. Elle appartient en 1682 à Bay de Curis, ancien prévôt des marchands. C’est ici que s’ouvrit en 1786 le premier salon lyonnais

des beaux-arts. En 1793, la maison est vandalisée par les révolutionnaires puis restaurée et relookée au début du xixème siècle. Elle compte 4 étages et en 1864, son propriétaire est Monsieur Neron. En 1911, propriété de la famille Boude. En 1935, la propriétaire est Mademoiselle Courbe. Copropriété depuis 1944.

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

P armi ses occupants, on note les présences d’Etienne Perisse « pape » de la Petite Église (1797-1883, famille d’imprimeurs, qui tient une

« librairie » place Bellecour) et son épouse Anne-Catherine (« Carine ») de Montgolfier (1806-1863), dont la fille unique Caroline (1836-1896) convole en 1858 avec Paul Seguin (1832-1891). Etienne Perisse, également appelé Stéphane, possédait la superbe propriété « Bellerive », un palais à l’italienne surplombant le quai des Etroits (aujourd’hui Jean-Jacques Rousseau) à la Mulatière, avec un parc de plusieurs hectares. Longtemps propriété des Petites Sœurs des Pauvres, cette propriété a fait récemment l’objet d’une opération immobilière et a été divisée en 6 appartements. Arnaud et Xavier Gauduel en occupent une partie. Début xxème, y résident Antoine de l’Harpe (soie) ; le docteur Jules Garin, époux de Coraly Second (1827-1910), parents de l’avocat Joseph Garin ; Maître Joseph Garin (ancien bâtonnier, part au 65, boulevard des Belges, ses filles épousent Charles Gillet et Raymond Aynard). Entre les deux guerres, le chef Marius Vettard (lire page suivante), Robert Payen (1863-1924, soie, fils de Charles (« Le Sacquin », Ecully et 8 rue Godefroy) ; vient du 24 Bellecour en 1903 puis du 21), Marcel Payen (1899-1944, fils de Robert, soie), Henri Payen (1904-1979, frère du précédent), Silvestre (produits chimiques), Emile Grandclément et André Perroud. Parmi les occupants actuels, on retrouve Bernard et Annick Vachon (Peintures Vachon), Alban et Isabelle Sornin (Régie Galyo) et Jérôme de Chevron Villette. MP

Les bureaux de l’ESFA sont situés dans les anciens vestiaires et chambres froides du restaurant Vettard

La hiérarchisation des étages encore présente et accentuée par un cordon à chaque niveau, les décors peu nombreux, le chainage d’angle à refends caractérise cet immeuble du premier quart du XIXéme, et contribue à une grande beauté subtile et épurée. Sa façade préfigure les nouvelles orientations stylistiques des architectes du début du XIXéme siècle.

La cour intérieure

FOCUSImmeuble construit en 1686

Corniche à denticules typique du xviième

Relooké au xixème avec de nouveaux encadrements aux fenêtresCopropriété depuis 1944

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La très belle allée a été rénovée avec goût

Détail de la porte cochère

Édouard Herriot chez Marius Vettard

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La très belle allée a été rénovée avec goût

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Après avoir fait de très bonnes affaires dans le Nord de la France, le chef Ma-

rius-Antoine Vettard, et son épouse Marie-Louise Nizot (1899-1990) achètent en 1920 le Café Neuf. Ils ont deux enfants : Jean et Marie-Thérèse, future épouse du joaillier Guy Augis. La famille réside dans un vaste appar-tement au premier étage au dessus des salons du restaurant. C’est là que Jean et Myrèse grandissent. Ils ont 8 ans d’écart. Ecole Chevreul pour elle, les jésuites de la rue Sainte Hélène pour lui. Leur père Marius qui affiche deux étoiles au guide Michelin est au firmament. Très copain avec Edouard Herriot, il charge fré-quemment sa Delage pour aller ravitailler les banquets parisiens du président du Conseil. En 1960, Myrèse épouse le joaillier Guy Augis et quitte l’appartement familial. Jean, qui a effectué ses stages chez Lucas Carton et au palace de Gstaadt après l’école hôtelière de Lausanne reprend les rênes de la maison en 1960. Il va réussir à récupérer les deux étoiles gagnées par son père. Cinq ans plus tard, il est victime d’un grave accident en allant chercher

PLACE BELLECOUR

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Marius Vettard et sa fameuse Delage

JEAN VETTARDDESTIN TRAGIQUE

des feuillettes de beaujolais. Son véhicule dérape sur le verglas. Il en gardera des séquelles toute sa vie. Marius décède à l’âge de 92 ans. A la mort de son épouse en 1990, Myrèse se voit attribuer les murs du restaurant et l’ap-partement familial. Jean hérite des fonds de commerce et des murs du Café Neuf. Très prisée

par la jeunesse dorée qui en avait fait l’un de ses repaires, l’affaire décline peu à peu à la fin des années 80. Le restaurant est vendu au Loto en 1992, ne reste plus que le Café Neuf. Les difficul-tés s’accumulent jusqu’au jour tragique où Jean

se donne la mort. « C’était un garçon adorable, la crème des hommes ! » souligne sa sœur. « Trois jours auparavant, nous avions déjeuné ensemble. Rien ne laissait deviner son geste ! » renchérit Guy Augis. Soucis de santé, diffi-cultés financières… pour nombre de ses amis cuisiniers, « c’est le fisc qui l’a tué ». Après son décès, Chantal Vettard vend les murs et le fond du Café Neuf à une banque qui enterre définiti-vement l’une des plus emblématiques maisons lyonnaises. MP

A Paris, lors d’un banquet organisé pour Edouard Herriot

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V ettard ! Longtemps, très longtemps cette maison du 7 de la place Bellecour – créée en 1827 – est restée incontour-

nable pour les gourmets ! Un jour de 1934, au soir d’un dîner que l’on veut croire bien arrosé par le « troisième fleuve de Lyon » (alias le Beaujolais, dixit Léon Daudet), elle entra même dans l’histoire de la gastronomie française. À défaut de l’histoire tout court. C’est en sortant de la table joliment servie par Marius Vettard que Curnonsky, « prince élu des gastronomes » y alla de ses paroles historiques. « Lyon est la capitale mondiale de la gas-tronomie. J’ai mangé dans presque tous les restaurants de France et de Navarre et je n’ai jamais mieux mangé qu’à Lyon » dit alors Maurice Edmond Saillant, habile à manier le dithyrambe. En 1922, Marius Vettard avait repris la maison des frères Maderni, ne tardant pas à attirer l’attention des meilleurs guides. On cite alors parmi les incontournables d’un établissement où Édouard Herriot grand mangeur devant l’Éternel avait ses habitudes, le caneton nantais fourré au foie gras, les escargots Café Neuf, les petits goujons du Rhône frits citron, le gratin de queues d’écre-visses Nantua, la sole au gratin, le filet de marcassin Grand Veneur et les quenelles de brochet. En 1959 et passé par l’Ecole Hôtelière de Lausanne, puis formé à Paris auprès de Gaston Richard (Lucas Carton), Alex Humbert (Maxim’s) et Raymond Oliver (Grand Vefour), Jean Vettard succède à son père. Dans cette maison de tradition, il milite pour le répertoire classique lyonnais dont il est un parfait ambassadeur en Extrême-Orient : quenelles Café Neuf, sole Vettard, poularde en chemise, volaille en vessie, mais aussi fruits de mer au vinaigre… Si en 1977 – deux ans après le décès de Marius Vettard, Thierry Gache succède à Pierre Caillet au piano, Jean reste en place jusqu’en 1989 où il rend symboliquement ses deux étoiles à Michelin lors de la vente du pas de porte au Loto National. Avec son épouse Chantal, il s’implique alors dans le Café Neuf jusqu’au 31 décembre 1997 où le rideau tombe, définitivement, sur une « remarquable maison ». Jean-François Mesplède

VETTARD ET LE CAFÉ NEUF

Marius Vettard et sa fameuse Delage « La Vie Lyonnaise » – Mai 1937

Marius Vettard et Curnonsky, prince des gastronomes

Jean Vettard et ses neveux Agnès et Franck Augis à la Brasserie Georges

La famille Vettard au grand complet le jour du mariage de Guy Augis et Myrèse Vettard, le 27 juin 1960

L’allée du 7, joliment fleurie ce jour-làLe banquet de mariage est donné dans les salons du restaurant

En mars 2012, Myrèse Vettard, et son époux Guy Augis égrènent l’album de la maison Vettard

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Dépouillée de ses volets à persiennes, elle est certainement une des façades les plus austères de la place, en même temps que la plus longue 35 m, si on exclut nos « Façades . L’absence de chambranles autour des fenêtres de grandes tailles ou d’un quelconque bandeau horizontal à la hauteur des appuis de fenêtres nous ramènent aux façades des immeubles de Canuts, à la Croix-rousse.

Le bureau de tabac fut tenu de 1960 à 1975 par Marius et Germaine Laurent. Il a été remplacé par un opticien

C et immeuble fait l’angle « Est » de la rue Saint Dominique (actuellement

rue Émile Zola), il a été édifié en 1728 à la demande de Jean-Baptiste Goiffon, échevin de 1717 à 1718 sur l’emplacement

de deux maisons et jardins. En 1861, son propriétaire est la famille Mestrallet puis celle de Blanc de Kervan de l’Estoille jusqu’à l’après-guerre. En 1964, l’immeuble passe en copropriété.

PLACE BELLECOUR

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LES OCCUPANTS

P armi les occupants, on distingue Eugène Souchon (1871-1930), époux de Marie Neuvesel, dirigeant de la vieille affaire de verreries devenue BSN

puis Danone. Georges Serullaz, fils de Jean-Hippolyte Serullaz (agent de change, 18 place Bellecour, achète en 1875 le château d’Yvours, à Pierre-Bénite pour 53 000 francs, vendu 360 000 FF par ses descendants avec 16 hectares en 1936 à une SCI appartenant à La Fibre française. Yvours appartient ensuite à la famille Baverey du boulevard des Belges (Lyon People n° 98 – Juin 2010). Mort en 1881, Hippolyte Serullaz avait épousé Claire Guymon (1832-1904), qui lui a donné 7 enfants : Georges (avocat, 8 place Bellecour, sp), Camille (1864-1892 célibataire, Yvours), Victor (8, place Bellecour, sp), Henri (célibataire, 18 place Bellecour puis 11, quai d’Anjou, Paris 4e), Paul (licencié en droit) épouse en 1899 Jeanne Chaurand (8, place Bellecour), Marie-Claudine-Victoire, épouse de Maurice Rollinat et Laure, épouse du baron Bruno Chaurand. En 1928, les occupants sont Bussy, Serullaz (avocat), de Riberolles (assureur). Dans les années 70-80, s’y trouvaient le docteur Pigeaud, l’artiste peintre Paulette Genet puis Maître Jacques Bouscambert, ténor du barreau. Parmi ses occupants actuels, Jean Trotel, Premier président de la Cour d’Appel de Lyon, le notaire Dominique Bremens qui a pris la suite de Pierre Dubois et d’Aimé Cécil (Les Héritiers). Ainsi que Marc Beaumont, cousin de Thierry (Beaumont et Finet) et Didier Lamy et son épouse Isaure, graveuse.

A la place de Pignol et de la librairie Saint Paul, se trouvait la boutique de Ch. Molin, marchand grenier. La librairie Saint Paul, propriété de la congrégation des filles de Saint-Paul, a pris la place de la librairie Demortière en 1977

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S ans nul doute la plus belle boutique de la place. Dans ses vitrines, des objets d’art pour collectionneurs avertis et

ce, dans une ambiance traditionnelle et familiale. Témoignage de la propriétaire, qui a vu évoluer la place au fil des années. Marie-Claude Masurel possède l’une des boutiques emblé-matiques de la place connue de tout lyonnais qui se respecte. La Maison Chantelot met en scène des objets d’art et des bijoux artistiques de qualité depuis 1852. Porcelaine de Saxe, cristal Lalique et Daum, des créations bien connues des col-lectionneurs. Marie-Claude Masurel, propriétaire des lieux depuis 2004, a repris l’activité de sa mère, elle-même l’ayant acquise en 1941. Les murs sont imprégnés de leur histoire, les meubles de bois sont d’époque, fabriqués spécialement pour le magasin, ce qui crée la magie de l’endroit. La Maison Chantelot, une de dernières boutiques « dans son jus » qui a participé à l’histoire de Bellecour, et dont on espère la contri-bution encore pour des décennies. JS

MAISON CHANTELOTDÉCOR INCHANGÉ DEPUIS 1852

FOCUSImmeuble construit en 1728

Balcons xixème – Porte Charles xElévation à 4 niveaux sur entresol,

11 travées, 44 fenêtresCopropriété depuis 1964

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J ean-Paul Pignol, ancien élève de Lenôtre, a hérité d’un amour de la

pâtisserie que partageaient ses parents, Marcelle et Vital. En 1989, il reprend définitivement l’entreprise familiale, et lui apporte une toute nouvelle dimension. Chaque année, les clients servis dans les six boutiques et restaurants Pignol sont évalués à 500 000, soit l’équivalent de la population lyonnaise. Le succès de la maison s’explique par l’histoire d’une famille ancrée dans le métier. En 1954, Vital et Marcelle Pignol, achètent la pâtisserie de M. et Mme Magnant sise 17, rue Emile Zola. Avec le petit Jean-Paul, ils habitent le petit appartement qui surplombe la boutique. Pendant que Jean-Paul fréquente l’école des Jésuites, l’affaire familiale prospère et Vital devient rapidement incontournable dans la corpo-ration des pâtissiers. Clara Mazuir

PLACE BELLECOUR

8MAISON PIGNOLUN DEMI-SIÈCLE D’HISTOIRES GOURMANDES

Jean-Paul Pignol, né en 1949, a passé toute son enfance dans la maison de Bellecour qui demeure le cœur de son empire

Ouverte en 1980, la boutique traiteur de la place Bellecour a pris la place d’un marchand de chaussures et d’un opticien

Vital Pignol en 1956

La pâtisserie Gauchey, rue Emile Zola, en 1950

Reprise par Madame Magnan, elle est rachetée par Vital Pignol en 1954

Q uand Jean-Paul prend les commandes de l’entre-prise familiale, il comprend que la conservation de

la production en centre-ville est nuisible à la croissance de son entreprise et que les nouvelles normes d’hygiène ne peuvent être appliquées. Le pâtissier achète alors un terrain à Brignais où il construit un laboratoire adapté aux normes européennes. Unité de production qui emploie aujourd’hui, à elle seule, 83 personnes. En 1996, son épouse Françoise, alors directrice du Printemps de Lyon, où Jean-Paul a ouvert une boutique traiteur au 4ème étage, intègre l’entreprise, avec pour objectif de stimuler sa croissance. Dès septembre 1996, la boutique rue Emile Zola entre en rénovation et accueille deux espaces restaurant-salon de thé où les clients viennent déjeuner « comme à la maison ». S’en suivront les ouvertures de Saint-Genis Laval, de la rue Vendôme, d’Ecully. Il est, par ailleurs, depuis 10 ans, le concessionnaire exclusif du parc Eurexpo et du pavillon du parc. Avec ses fils Nicolas (42 ans) et Baptiste (16 ans), il entend bien poursuivre la saga familiale. CM

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CHASSE À L’EXHIBITIONNISTE !

Avant de retrouver sa destination d’appar-tement familial, le logement de Maître

Bremens avait été transformé en salles de classe pour plusieurs dizaines de demoiselles suivant une formation en comptabilité. Cet essaim de jeunes filles en fleurs ne manquait pas d’attiser la flamme des pervers du quartier. Qui n’hési-taient pas à présenter leurs attributs depuis la cage d’escalier aux élèves lors des pauses. La récréation se concluait illico presto sous les rires des vierges (pas vraiment) effarouchées et les cris de la directrice qui appelait les pâtissiers Pignol à la rescousse. Ces derniers, armés de leur rouleau, s’employaient à courser l’homme en imper et le gardaient bien au chaud avant l’arrivée de la ma-réchaussée.

L’appartement familial a été transformé en restaurant en 1989. La chambre de Jean-Paul Pignol est transformée en office (ci-dessous)

Jean-Paul Pignol dans la chambre qu’il a occupée de 1952 à 1970, date de son départ à Paris chez Lenôtre

Jean-Michel Guinard, chef patissier et Frédéric Kouyoumdjian, chef de cuisine

Vital Pignol, président des pâtissiers pose avec ses confrères devant l’Hôtel de Ville

Marcelle Pignol en 1955, dans la boutique de la rue Emile Zola

Avec Pierre Orsi pour le 81ème congrès des Notaires de France en 1985

Vital Pignol et Stone lors d’une réception chez Gilles Collomb. Le célèbre pâtissier nous a quittés en 2004

Francisque Collomb et Vital Pignol en 1985

Raymond Barre, Vital Pignol et M. Veyrier en 1980

Les services administratifs et commerciaux au premier étage de la rue Emile Zola. En 1954, 4 personnes travaillaient pour la maison Pignol. Aujourd’hui, elles sont 160 + 300 extras

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d’Algérie… La flambée des prix dans l’immobilier commercial n’est pas étrangère non plus à ce changement de destination. L’étau se resserre sur les derniers beaux établissements de Lyon. Inconscients ou indifférents, les politiques continuent de se prélasser sur leurs terrasses. Plus pour bien longtemps…

Article publié sur lyonpeople.com le 9 mai 2005

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I mmeuble de 5 étages construit en 1863 sur l’emplace-ment de la maison de Madame Charveriat par l’architecte

Journoud, l’un des acquéreurs. La destruction de la maison permet l’ouverture de la rue Gasparin sur la place Bellecour. En 1870, l’immeuble nouvellement construit est vendu au notaire Berloty. En 1911, la propriétaire est la Veuve Ricard avant de passer à la famille Veyret. Il devient une copropriété en 1975.

Après La Paix, Vettard… l’un des derniers grands cafés de la Presqu’île

a fermé ses portes dans l’indifférence générale, en 2005. A l’angle de la rue Gasparin et de la place Bellecour, Le Régent était une institution lyonnaise… Créée fin xixème siècle, « La Régence » a été masculinisée en 1978 lors de sa reprise par André Bittan. A 66 ans, ce dernier a décidé de baisser le rideau, las des tracas administratifs et sociaux qui empoi-sonnent la profession. « Les conditions de travail n’étaient plus réunies pour travailler dans de bonnes conditions ! » explique-t-il. Le fait qu’André prenne une retraite bien méritée n’a rien de choquant en soi. Mais le plus triste est de savoir que le fonds de commerce a été racheté par une enseigne de prêt à porter féminin. La page se tourne donc doublement. « Certaines conditions fiscales n’étaient pas favorables à la conti-nuation de l’activité ! » se justifie André Bittan qui ne souhaite pas s’étendre sur le sujet. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai abandonné mais j’ai passé le stade des sentiments ! » se défend ce rapatrié

PLACE BELLECOUR

LES OCCUPANTS

Entre 1895 et les années 60, l’immeuble abrite le siège de l’UMPL (Union Mutuelle des Proprié-

taires Lyonnais pour les vidanges et les engrais), créée par l’ingénieur Emile Burelle. Son petit-fils Pierre Burelle (1914-2001) fonde en 1947 Plastic Omnium, devenu un géant de 3 milliards d’euros de CA. Au rez-de-chaussée, à l’époque, se trouve le café-restaurant J. Knoepfli puis Terrioux qui deviendra La Régence. L’architecte Régis Gachon a installé son cabinet au premier étage. Plusieurs médecins se partagent les 2ème et 3ème niveaux. MP

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(ANGLE 20, RUE GASPARIN)

LE RÉGENT DÉPOSÉ

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Cotelac s’est installé à la place du Régent en 2005

Didier Poudière, fondateur de SOS Débarras qui s’est lancé dans l’écriture il y a dix ans a connu l’espace d’une semaine les cuisines du Régent

Un fier griffon surveille l’arrivée des visiteurs du 20, rue Gasparin

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E n 1862, pour faciliter le percement complet de la rue Gasparin, la ville procède à la démolition de la

maison des dames Perras (où résida l’érudit lyonnais A. Péricaud) après l’avoir acquise pour 500 000 francs. Le surplus du terrain fut revendu aux mêmes acquéreurs que le numéro 9. Ils y construisent cet immeuble de 5 étages en 1863. Le premier propriétaire est son architecte Journoud qui achève la construction de l’immeuble en 1867. Il revend le 26 avril 1869. En 1911, sa propriétaire est Madame Pitrat. Puis la famille Gagnon jusqu’au milieu des années 70. En pied d’immeuble se trouve le Café de Berthier baptisé le Moulin à vent. A la disparition du café, les locaux sont occupés par Lyon Annonces, repris par Paul Dini pour Le 69 (lire ci-contre). MP

E n 1939, il y a là un café restaurant réputé : « Le Moulin à vent ». Après l’occupation

de la zone Sud, l’établissement est fréquenté par des officiers allemands et des membres de la Gestapo. Au soir du 26 juillet 1944, une explosion dévaste les locaux : des résistants y ont placé un engin explosif. Il n’y a pas de victime. Le lendemain vers midi, les Allemands conduisent là 5 hommes arrachés à la prison Montluc et les abattent à la mitraillette devant une foule horrifiée : Gilbert Dru et Francis Chirat, syndi-calistes chrétiens et résistants condamnés à mort, Albert Chambonnet, chef régional des F.F.I., le militant communiste Léon Pfeller et l’infortuné René Bernard, simplement pris dans une rafle. Les corps restent exposés sur le trottoir jusqu’à 15h. A la Libération, un comité se forme en vue d’élever un mémorial rappelant le drame, baptisé « Le Veilleur de pierre », réalisé par l’architecte Louis Thomas et le sculpteur Georges Salendre. Gérard Corneloup

D epuis la faillite de Paru Vendu, le local est à

l’abandon. Pendant 40 ans, il a été la vitrine en centre-ville du 69, le vaisseau amiral de la Comareg, comme le raconte son fondateur Paul Dini : « Désireux de lancer un journal gratuit d’annonces,

LES OCCUPANTS

P armi les occupants de la maison antérieure, en 1861, Clair Tisseur ; le professeur Morat ; le banquier Lucien Devèze (dont la fille Simone épouse

Jean Isaac). En 1970, l’avocat André Terrot, père du député Michel Terrot, réside dans l’immeuble, où son confrère Maître Pierre Arnaud a toujours son cabinet.

FOCUSImmeubles construits en 1863

Elévation à 5 niveaux plus en bris de toiture, 4 travées, 16 fenêtres

Copropriétés depuis 1975

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(ANGLE 29, RUE GASPARIN)

LA VITRINE DU 69

Cotelac s’est installé à la place du Régent en 2005

En façade, un couple de lions goute aux fruits défendus

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à Lyon, en 1972, j’ai rencontré Maître Arduin, avoué, qui contrôlait deux publica-tions payantes Sud-Est Annonces et Lyon Annonces. Cette dernière possédait le pas-de-porte de ce local. Comareg, que j’avais créée à Grenoble, en 1968, avec Le 38 put alors éditer Le 69 sous la coupe de Lyon Annonces acquise entre temps. Le local du Veilleur de Pierre en fut très longtemps la vitrine. »

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98 JUIN 2012

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I mmeuble de 6 étages construit en 1676 par Balthazar de Chaponay, conseiller du roi et prévôt des marchands en

1677-1678. Il fut confisqué à l’émigré Laurent-Marie de Loras à la Révolution et vendu à Auguste Perret puis à Firmin Savoye (1797-1867, soie, propriétaire de Boispréau, Oullins,

vendu par sa fille en 1881 à Louis Isaac (1824-1899), père d’Auguste, bâtisseur des 31bis et 33 boulevard des Belges (Lyon People n° 98 – Juin 2010). Firmin Savoye a une fille unique, Madame Paul Grand, qui construit la Villa Ombrosa à Caluire. Sa fille Claire amène aussi le 5 et 12 à son époux le général Durand de Villers, gouverneur militaire de Lyon.

En 1922, le Crédit à l’Epargne acquiert la maison et procède à son exaucement et son relooking en « chalet alsacien », ce qui fait dire à l’architecte Didier Repellin : « Il n’est pas d’ici ! ». Dans les années 60, la Caisse Mutuelle d’Allocations Familiales Agricoles du Rhône est propriétaire de l’immeuble.

PLACE BELLECOUR

Dès 1920, les établissements Voisin (café torréfié) sont installés à cet endroit. A l’accueil aujourd’hui, Martine et Stéphanie

L’industriel Christian Boiron a habité dans l’immeuble au début des années 80

En 1922, cet immeuble est totalement transformé dans le dessin de sa façade et par

un exhaussement réalisé par les architectes Joseph Bissuel et son associé H. Joulié

Télé Shopping à la façade aussi criarde qu’inadaptée à une place classée occupe les locaux de la maison Dévigne qui a succèdé aux établissements Bruyas & Bonnand, dont les entrepôts étaient installés autour de l’actuelle place Victor Bach (Lyon 7)

11

LES OCCUPANTS

E n 1878, parmi les occupants, se trouvent Vidal-Galline (Banque), Meaudre (Juge au Tribunal), Chastel (soie).

Parmi les locataires, Edouard Bissuel (architecte), père de Joseph (1876-1948, architecte) et de Paul (1877-1935), domicilié 11, place Bellecour. Dans les années 60, y réside Jean Bresard (ancien consul de Hongrie, propriétaire du château de Dizimieu près de Crémieu, qu’il cède à des Anglais qui revendent à Paulette de Ramée, mère d’Hervé Gachon désormais installé au Costa Rica (Lyon People n°104). MP

FOCUSImmeuble construit en 1676Rehaussé et remanié en 1922

Elévation à 5 niveaux plus 1 en bris, 5 travées, 25 fenêtres plus 5 Propriétaire institutionnel

Page 99: Lyon People Juin 2012

99 JUIN 2012

C et immeuble, à la limite de l’Art Déco est un monument par lui-même. Transformé par exhaussement, les balcons et les

décors en macarons de pierres marbrières, donnent l’impression que les architectes Joseph Bissuel et son fils ont investi l’extérieur de leur œuvre, d’une importance et d’une grandeur bien supérieures à sa fonction, qui est celle d’un immeuble d’habitation très ordinaire. L’exercice est parti-culièrement réussi car malgré ses 18 mètres de façade, il a des proportions élancées et modernes. PJ

I l a joué au foot de longues années place Bellecour avant de connaître la réussite dans la publicité. Jean-Michel Daclin a grandi avec son

frère et sa sœur dans l’appartement du 6ème étage où ses parents se sont installés en 1932. Depuis sa fenêtre, sa maman assiste horrifiée à l’exé-cution des résistants devant le Moulin à Vent. Jean-Michel, insouciant, essuie ses fonds de culottes sur les bancs des Jésuites de la rue Sainte Hélène avec Jean Bellet, Jean-Paul Pignol et Jean Agnès avant d’être « viré » pour indiscipline chronique. Quant à sa maman, 105 ans, elle vient de quitter son appartement qu’elle a occupé sans interruption pendant 8 décennies. Un des records de la place.

E n 1886, Claude-Aimé-Henry Roux décède au 11, place Bellecour, il était président d’Alais et Camargue (futur

Pechiney) depuis 1879. Fils d’Henri Roux et de Bénédicte Frerejean (Forges de Cran, à Annecy), Claude Aimé Henry Roux avait épousé Blanche de Bézieux, dont 4 enfants : Aimée (épouse le commandant d’Yvoire) ; Irénée (1861-1928), avocat, maire de Limonest, sa propriété « Sans Souci » est devenue un parc d’affaires – époux de Bouvier d’Yvoire (veuve, elle part s’installer au 4, rue Paul Lintier) ; Augustine épouse le cimentier Auguste Pavin de Lafarge (Lyon People n° 109 – Juin 2011) et Henri Roux de Bezieux (1857-1937), domicilié 4, place Le Viste.

LA TOUCHE ART-DÉCO DE BELLECOUR

ROULEZ JEUNESSE

L’ALLIANCE ROUX-FREREJEAN

Déjà charmeur, Jean-Michel Daclin joue du violon pour sa maman en 1961

Claude Aymé Henry Roux (1815-1886)Le 11 place Bellecour avant exhaussement Son épouse Blanche de Bézieux (1835-1922)

Bénédicte Frèrejean, épouse de Henry Roux, écuyer (1785 - 1869)

Erick Roux de Bézieux et Frédéric Frèrejean. Les cousins n’ont pas bénéficié de la fortune de leurs aieux

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JEAN-MICHEL DACLIN

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100 JUIN 2012

FOCUSImmeubles construits milieu xixème

Elévation à 4 niveaux plus 1 en bris, 4 travées, 16 fenêtres

Copropriété

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L e 12, place Bellecour, maison d’angle avec la place le Viste fut démolie pour laisser place à cet immeuble construit

lors du percement de la rue de l’Impératrice sous Napoléon iii et ayant appartenu à Firmin Savoye, propriétaire du 5 et du 11, place Bellecour. Ses héritiers le conservent jusque dans les années 30, date à laquelle il passe entre les mains du docteur Charles Aulagnier (acquéreur du 26, place Bellecour en 1930) puis de la famille Dumarest.

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Avec son enseigne Dermo esthétique Reine, il est emblématique de la Presqu’île

Le Longburger restaurant avait remplacé le pain rond de ses hamburgers par un pain long. Avant de se faire passer la bague au doigt par Quick

Torino Serra, chef de cuisine chez Pizza Pino depuis 30 ans

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Le Café Morel en 1900

S ur deux étages, le Café Morel (du nom de son fondateur) et son successeur Dumoulin ouvert en 1880. Avant-guerre, Radio Lyon retransmet en direct des

concerts de musique légère depuis ses salons. « A la fin des années 60, « le Morel » est dans la boucle de la jeunesse dorée lyonnaise avec le Café Neuf, La Paix et Le Tonneau » se souvient Philippe Vorburger. A chaque café, sa bande. Le Vobs avait établi son QG au Morel. Ses propriétaires Monsieur Caccio et son fils cèdent l’affaire à la chaine de fast-food Free Time Longburger Restaurant de façon très éphémère. Pizza Pino s’installe au début des années 80. La pizzeria parisienne fait les choux gras de la presse quand son patron s’adonne au resto basket en filant se réfugier en Israël avec la caisse. Cet établissement, que beaucoup assimilent aux fast-foods voisins, ne fait pas partie de nos cantines, mais à lire les commentaires des internautes sur le site lyonresto.com, on dira simplement que sa réputation est toujours aussi sulfureuse. MP

DU CAFÉ MOREL À PIZZA PINO

The place to be au début du XXème siècle

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Jean-Louis Maier était déjà une référence en matière d’horlogerie ; le

voilà qui tend à le devenir en haute-joaille-rie. L’univers ? Volontairement épuré, très blanc avec un zeste de crème, « j’ai voulu une ambiance très Côte d’Azur », souligne cet entrepreneur passionné qui n’a pas hésité à investir près de 3 millions d’€ dans son nouveau projet. Des matériaux précieux (marbre, cuir, verre, tissus), des meubles dessinés sur-mesure, en faisant fi des tendances et de la mode du moment… Tout a été pensé pour résister à l’usure du temps. Et l’offre se veut à la hauteur du décor. Le rez-de-chaussée fait ainsi la part belle aux plus grandes marques de la place Vendôme ainsi qu’aux créations Maier, dans la plus pure tradition joaillière : Piaget, Chaumet, Fred et Hublot, chacune de ces marques peut s’enorgueillir d’un corner unique en province ; sans oublier Messika, Boucheron, Dior, Dodo by Pomellato, Kate Moss for Fred, Monnaie de Paris, Albanu etc. Ainsi que des créations pour hommes et enfants. Et au milieu de tout ça trône... un magnifique

PLACE BELLECOUR(101, RUE EDOUARD HERRIOT)

À partir du 15 juin, une édition spéciale

de ce numéro de Lyon People est à retirer

gracieusement chez Maier Joaillier 101, rue Pdt Herriot - Lyon 2

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ascenseur en cristal ! Pièce unique, de fa-brication italienne, conçu tel un joyau, cet immense fût de verre sans structure visible vous emmène au 7ème ciel : pardon, au 1er étage ! Iconoclaste, Jean-Louis Maier pouvait difficilement concevoir un endroit identique aux joailleries dites tradition-nelles. Résultat, le Maier Piccolo-Teatro a vu le jour (lire encadré) ainsi qu’une cuisine La Cornue ivoire et acier brossé, la « Rolls » en matière de cuisine profession-nelle ! Pensée et réfléchie pour accueillir en démonstration les plus grands chefs étoilés, la présence d’une table d’hôtes et d’une cave à vin climatisée laisse augurer de belles soirées placées sous le sceau de la convivialité. Et on peut espérer que les convives arrivent à l’heure ! O

UNE NOUVELLE ÉTINCELLE DANS LA GALAXIE MAIER !Une fois de plus, Jean-Louis Maier a réussi son incroyable pari : «Faire en joaillerie ce que nous réalisons en horlogerie.» Depuis le 25 avril, c’est un peu de la place Vendôme qui scintille au 101 de la rue président Edouard-Herriot… Par Christophe Magnette

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Maier Haute-Horlogerie en 1998, la boutique Rolex en 2008, Maier Vintage en août 2010 et donc Maier Joaillier depuis

quelques semaines, Jean-Louis Maier n’en finit plus de tisser sa toile au cœur du carré d’or lyonnais. Et d’assouvir sa soif d’entre-prendre. Une ivresse qu’il a dû cultiver au cours d’une jeunesse passée à Charlieu, en pays roannais, et savamment entretenue en empilant les diplômes tous aussi brillants les uns que les autres : Prépa HEC, maîtrise de sciences économiques et 3ème Cycle au sein d’EM Lyon, il se spécialise très vite dans le marketing avant de devenir directeur commercial chez Citizen. En 1988, on le découvre, rue de la Ré avec Arthur la Compagnie des Montres. Depuis, on connaît la suite : le temps n’a pas d’emprise sur Jean-Louis Maier !

Il le dit avec le sourire d’un gosse de 10 ans : « C’est un rêve d’enfant ! » Et une

réalisation totalement anachronique pour une joaillerie qui sied parfaitement à cette personnalité si singulière. Au 1er étage donc, cette salle de spectacle, agrémentée de sièges rouges du plus bel effet, se veut chaleureuse et feutrée : 70 privilé-giés auront l’occasion de participer à des événements en tous genres (concert-jazz, café-théâtre etc.) ainsi qu’à des exposi-tions éphémères proposées par les grandes maisons de joaillerie. Quant à la cuisine, attenante à la scène, elle se transformera en coulisses pour permettre aux acteurs d’accéder à leurs loges ! Chez Maier Joaillier, le spectacle devrait donc être permanent !

MAIER DIGEST…

LES TROIS COUPS POUR LE MAIER PICCOLO TEATRO

Jean Louis Maier et sa fille Laura

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C et ilot reste dans la famille de l’entrepreneur de travaux publics Pétrus France dont hérite

sa sœur Louise en 1924, épouse en premières noces d’Alexandre de Montozon-Brachet puis du docteur Ernest Poncet (Château des Granges à la Tour de Salvagny, aujourd’hui green du Golf Club). Leur fille Marie-Louise de Montozon-Brachet apporte dans sa corbeille de mariage avec Adam Szymanski le tènement immobilier qui reste dans leur descendance jusqu’à la vente en 1989 aux marchands de biens Bernard Giraudon et Jean-Marc Berlioz. Ceux-ci vendent leur parc immobilier à la SEPI avant la crise de 1991, elle-même acquise ensuite par le Crédit Agricole.

M itoyen du 105 (ce sont les chenaux entre les 2ème et 3ème travées qui les séparent), c’est l’un des rares immeubles de la rue de la République

à ne pas appartenir à la Société Rue Impériale. Propriété comme le précédent à la famille Szymanski, dont la fille Wanda (1885 – 1957) est dame d’honneur de la duchesse de Vendôme, née princesse Henriette de Belgique, en 1937.

PLACE BELLECOUR

FOCUSImmeubles construits en 1861Elévation à 5 niveaux plus 1 en bris, 6 travées, 30 fenêtres

Architecte Joseph RicourCopropriété

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(105, RUE EDOUARD HERRIOT)

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M ardi 13 juillet 2010. L’Olympique Lyonnais sort le grand jeu à l’occasion de la présentation du nouveau maillot Adidas que

revêtiront ses joueurs pro lors de la saison 2010-2011. Réunis place Bellecour, plusieurs milliers de supporters ont assisté à un magnifique spectacle lors du dévoilement de la bâche géante fabriquée par Light Air et commercialisée par la régie Premium Media. Cette opération a contribué à financer la rénovation de cet immeuble classé tout en offrant un espace publicitaire de qualité à des annonceurs.

LA BÂCHE GÉANTE DE LIGHT AIR

En pied d’immeuble, Carlson Wagonlit et Mc Donald’s qui remplace le Café de la Paix depuis 1982

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Page 105: Lyon People Juin 2012

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PLACE BELLECOUR

La Paix en grève en 1982 lors de la vente à Mac Do

Un décor 100% seventies dans la salle de restaurant

Huîtres à gogo pour le banquet de la chaîne des Rôtisseurs

Clément Chevillard, la mémoire de « La Paix »

CAFÉ DE LA PAIXLA DÉFAITE D’UNE INSTITUTION LYONNAISE

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A 91 ans, Clément Chevillard a toujours bon pied, bon œil. Et pas sa langue dans la poche.

Fier d’être Bourguignon, il est né à Dijon le 4 juin 1921 de parents tripiers qui avaient le commerce chevillé au corps et possédaient trois magasins et deux bancs aux halles. Claude suivra la même voie. Brevet en poche en 1937, il apprend le métier de boucher charcutier et, au côté de son père, entreprend d’élargir le cercle d’influence familial en acquérant un autre commerce « La Modèle ». En 1952, épouse au bras, il s’émancipe de la capitale des ducs de Bourgogne pour gagner Chalon où il achète « La Maison du Café », le plus bel établisse-ment de la ville. « Mais je voulais plus grand ! » Ce sera « La Paix », à Lyon, en 1957, contre un chèque de 13 millions d’anciens Francs au propriétaire de l’époque, Monsieur Martin. L’affaire qui n’emploie que 5 personnes végète… le premier étage est même loué à un salon de coiffure de 21 fauteuils. A l’issue du bail – non renouvelé – Clément Chevillard transforme l’espace libéré en salle de restaurant fréquenté par Maître Bernascon, Henri Amouroux, Francisque Collomb, Charles Béraudier.... L’affaire prend son envol devenant très vite le passage obligé de la jeunesse dorée qui fait les allers-retours avec le Café Neuf de Jean Vettard (lire page 90). Et ces jeunes gens de se faire mousser en exposant sur le petit parking qui borde l’établissement leur dernière acquisition automobile, et la jolie blonde assortie avec. Une tradition qui perdure désormais aux Planches et au Café du Pond… A l’époque, les conducteurs se nomment Claude Polidori, Alain Cellerier… Quand Fiorello se présente à l’embauche en 1972, l’affaire s’étale sur trois niveaux et emploie 40 salariés. Ses points forts : être ouverte 7 jours sur 7 et ses 900 places en terrasse (non, il ne s’agit pas d’une faute de frappe !). Celui qui ouvrira ensuite Le Cirque puis Icéo démarre par un extra chez Pierre Arrivetz qui faisait parfois appel au chef de La Paix pour ses dîners à domicile. Le jeune Italien est vite repéré par Jeanne Chevillard qui l’intègre à l’équipe. « C’était un rythme de fou » se souvient

La reddition du café de la Paix signe en 1982 le début de la guerre des multinationales de la malbouffe contre les traditions culinaires lyonnaises et son identité gastronomique. Nous sommes allés à la rencontre de Clément Chevillard, par qui le scandale est arrivé.Par Marc Polisson

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Toutes les archives confiées à « Mc Do » ont été détruites par un incendie en 1982. Une seconde mort, et plus aucun témoin…

Le décor de la Paix au début du XXème siècleLa société de la Paix a vu le jour en 1906

Georges Blanc, Bernard Pivot et Jean Troisgros attablés à La Paix

Fiorello, serveur limonadier en 1975

Clément et Jeanne Chevillard, avec leur chef Jacques Morel

Fio qui n’a pas le temps de frimer. En 1979, les Chevillard achètent la Maison de la presse qui jouxte La Paix pour leur fille Régine.

LE DÉBUT DE LA FIN

Les premiers nuages arrivent avec la construction du métro et les années de

travaux qui en résultent. « On a failli mettre la clé sous la porte ! » se souvient Clément Chevillard qui suit le chantier de près, harponnant le préfet et le maire lors des

réunions de chantier qui se tiennent au premier étage de son établissement. Après l’inaugu-ration, la vie reprend son cours mais le cœur n’y est plus. Depuis la fin des années 70, Mac Donald’s cherche un emplacement numéro 1 pour ouvrir son premier fast-food. Le Café de La Paix et les 50 000 chalands qui gravitent chaque jour à proximité sont une proie idéale. Après 40 ans de boulot non stop, les Chevillard sont las. Les prédateurs le sentent et vont les harceler. « Ils ne nous ont pas lâchés ! » affirme Clément Chevillard. La victoire de

Stéphane Collaro en dédicace à la Maison de la Presse revendue en janvier 1988 à Jean-Louis Maier qui y installe « Arthur La Compagnie des Montres »

François Mitterrand à la présidentielle de 1981 va accélérer la décision. « C’est vrai que le nouveau contexte politique ne me plaisait pas, tout comme la fréquentation du secteur » confirme le vendeur. A-t-il eu peur d’être dépossédé par la gauche socialo-communiste ? C’est la rumeur qui a couru à l’époque, du côté de la rue de la Ré. En juillet 1982, Mc Do met enfin la main sur l’établissement. Le personnel résiste et entame 80 jours de grève. Sans succès. Aucun sursaut du côté des politiques qui laissent mourir la plus belle basserie lyonnaise dans l’indifférence générale. La contagion ne tarde pas à se propager. Dans la foulée, ce sont le Café Morel (aujourd’hui Pizza Pino), Le Tonneau (aujourd’hui Quick) et Le Savoy (Hippopotamus) qui subissent le même sort. L’ancienne rue Impériale est désormais un fast-food à ciel ouvert, avec la clientèle qui va avec. Clément Chevillard a-t-il conscience d’avoir commis un sacrilège ? Son regard bleu acier ne scie pas : « Peut-être un peu. Je me disais que c’était malheureux d’en arriver là. » 30 ans après, est-il triste d’avoir été le chainon manquant ? « Quand je passe devant, je suis triste de voir dans quel état c’est ! ». Un pèlerinage douloureux et quotidien pour celui qui habite depuis 50 ans à moins de 100 mètres de son ancien restaurant… O

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108 JUIN 2012

L e premier magasin Citroën à Lyon, ouvert dès 1919, se trouvait

à l’angle de la place Bellecour. Suite au développement considérable de l’ancienne succursale de Lyon, répartie sur deux sites, il fallut s’adapter. Celui de Bellecour était constitué d’un petit magasin de vente, situé au 4, place de Viste. Dès les années vingt, l’expansion de l’automobile est telle que de nouvelles techniques de ventes s’imposent. Le premier en France qui va « inventer » ce mode de diffusion est André Citroën. Fasciné par Henry Ford, il va importer ses grands principes qui vont dépasser la simple construction à la chaîne. Le patron décida au début des années 30 la construction d’un grand immeuble, regroupant toute l’activité sous un seul toit sur la rive gauche du Rhône, rue de Marseille. Décrit non pas comme un garage, mais

comme une organisation commerciale et la plus moderne des stations-services du Monde, cet immeuble vient d’être racheté par 6ème Sens Immobilier. Le concepteur de cette construction fut Maurice-Jacques Ravazé (1885-1945), architecte en Chef des usines Citroën. Mais bien que son nouveau monument de béton, acier et verre, ait pu sans aucun problème suffire à l’activité de la région de Lyon, André Citroën voulut garder cette vitrine presti-gieuse et à la remettre en état. L’architecte fut-il le même ? En tout cas, l’histoire a mal tourné, car la bâtisse a dû être entiè-

rement reconstruite avec un dépassement faramineux du devis initial. C’est dans ce contexte qu’est édifié le nouvel immeuble, art déco, de la petite succursale (aujourd’hui magasin de chaussures Eram) de la place Le Viste. Pierre Jourdan – Architecte DPLG

La place Le Viste et son immeuble du XIXème avant sa destruction

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I mmeuble Art Déco, en angle inversé, des années 1930, avec sa façade à bow-windows décorées figurant des femmes

nues et alanguies. Il a longtemps appartenu à la famille Frèrejean, maître de forges à Pont Evêque et à Cran (74) dont leur descendant Henri Roux de Bézieux, frère d’Irénée (11, place Bellecour). Ingénieur des mines, Henri est vice-président d’Alais et Camargue en 1918 (futur Pechiney). Le nouvel immeuble appartient à la famille Pariset.

PLACE BELLECOUR(4, PLACE LE VISTE)14

C ’est ici qu’ouvre en 1906 la première salle lyonnaise consacrée à part entière

au cinématographe, le « Bellecour », qui peut accueillir 280 spectateurs. Après une période de fermeture provisoire entre 1928 et 1931, le « Bellecour » se spécialise dans les films américains à la fin des années 30. Devenu en 1953 le « Plaza », puis en 1963 le « Festival », le cinéma retrouve son nom originel en 1971. Il est entièrement rénové en 1972, mais son statut de salle unique le condamne à une fermeture inéluctable qui se produit le 9 janvier 1990. Source Ciné-Façades

IMMEUBLE CITROËN

CINÉMA BELLECOUR

COUSIN DE LA RUE DE MARSEILLE

LA DERNIÈRE SÉANCE

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Premier hôtel de l’ensemble xviiième dit des

« façades de Bellecour », côté Rhône, dont la construction dès 1714 fut confiée à Richard

de Cotte et Bertrand de La Vaure. A la veille de la Révolution, il appartient à François Jacoud, ancien recteur de la Charité, demeurant rue Lafont. Ce magnifique hôtel particulier et les quatre autres attenants (et leur pendant côté Saône) vont être en-tièrement détruits par les hordes révolutionnaires après le siège de Lyon. Pendant 15 ans, les ruines vont rester telles quelles. La Ville achète l’emplace-ment aux héritiers Jacoud au prix de 54,50 francs le mètre carré et doit subventionner des entrepreneurs pour reconstruire. Après diverses péripéties dues à la faillite de l’un d’entre eux (François Hotelard), la maison du 2, rue des Marronniers est vendue 154 000 Francs à Jacques-François Guillot, tandis que l’hôtel côté Bellecour est acquis par Louis-Alexis Nesme pour la somme de 185 000 francs. En 1885, l’immeuble appartient à Adolphe de Murard (1801-1891), épouse en 1839 Mademoiselle de Lestrange (1818-1901), d’où Jeanne (épouse de Louis-Albert de Monteynard) et Marie-Louise (épouse d’Henri, comte de Chabannes). Adolphe est propriétaire du château de Saint Romain au Mont d’Or, de terres à Béligneux, Montluel, Le Chatelard, Francheleins, Saint Trivier de Moignans. Lors de son mariage avec le comte de Chabannes, Marie-Louise lui amène le château de la Tourette (L’Arbresle, avec 78 hectares) et celui de Laubépin, des domaines près de Trévoux, de Saint Just la Pendue et Saint Symphorien de Lay ainsi que 3 immeubles : le 15 place Bellecour, le 27 rue Paul Chenavard et le 1 quai Fulchiron à Lyon. La famille de Murard construit aussi en 1858 le 29 (ex 30bis) place Bellecour, dans lequel habitent le comte de Chabannes et son épouse. Henri de Chabannes, maire d’Eveux, écrit le monumental « Histoire des Chabannes ». Il a pour enfants : Pierre (1887-1937, d’où postérité), Marie Blanche Antoinette, Germaine (marquise de Certaines) et Catherine (comtesse de Roquefeuil). Les Chabannes possèdent aussi le 5 rue des Marronniers, vendu avant 1944. En 2012, l’immeuble appartient toujours à la comtesse de Chabannes.PF et MP

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Avant le Crédit Mutuel, étaient installés les quincaillers Martinet et Thibaud, dont l’enseigne était peinte directement sur la façade de pierre. Ils voisinaient avec une imprimerie. Leur ont succédé les meubles Monopoly

Au début du siècle, le rez-de-chaussée n’est pas encore transformé en boutique de plain-pied

L’allée a conservé ses belles boiseries d’époque

LES OCCUPANTS

En 1849, y réside le docteur Viricel, chirur-gien-major de l’Hôtel-Dieu locataire de

Monsieur Labore. Vers 1880, le soyeux Edouard Payen (1844-1926, époux de Fanny Tresca, « La Greysolière » à Ecully (Lyon People – Juin 2011) et vice-consul du Brésil. Aujourd’hui, Wall Street Institute (à la place du Consulat de Côte d’Ivoire) et Antoine Wattinne, directeur commercial de CEGID (dans l’ancien cabinet du docteur Pidou).

Le comte Henri de

Chabannes a écrit

l’histoire de sa famille en 12 volumes.

Il fut le porte-drapeau des

royalistes lyonnais

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111 JUIN 2012

D es immeubles déshumanisés, des loges de concierges transformées en local à vélos… la

place Bellecour n’échappe pas à ce triste phénomène qui touche les plus beaux immeubles lyonnais. Sur l’ancienne place royale, les concierges ne se comptent plus que sur les doigts de deux mains. Maria Costa Sousa est de celles-là, dans sa loge qui jouxte les anciennes écuries dans la cour du 15, dont elle est l’une des plus anciennes résidentes. JS

C ’est là que les Lyonnais aimaient flamber ! Fondée en 1980, la société Force Plus spécia-

lisée dans les solutions commerciales s’est installée au 2ème étage en 1990, prenant la place de la salle de jeux « Le Multicolore », où venait s’enca-nailler la jeunesse dorée. Repris par des Italiens qui voulaient construire un ascenseur privé et direct, le cercle a mis la clé sous la porte au début des années 80. Les locaux sont restés inoccupés pendant plusieurs années. Ses prédécesseurs ont fini en prison, mais Paul Cheucle n’en a cure. Il a conservé l’appartement dans son jus, en particulier le grand salon avec son bar d’époque, gardé par les perruches Lame et Todd (traduisez La Méthode !). L’auteur de « Gabegies commerciales », prix du bon sens paysan de Haute Loire, et PDG de Force Plus, est un homme jovial et déterminé. Inséparable de son épouse Noëlle, secrétaire général en santiag, ils forment un couple qui respire la joie de vivre. Paul Cheucle, grand collectionneur de cochons en tout genre et de vierges de Lourdes, a installé son bureau dans l’ancienne cuisine, encore carrelée aux murs. A 65 ans, il nous confie vouloir prendre sa retraite le lendemain du centenaire de la société. Un optimisme sans faille, pour l’auteur d’une première œuvre intitulée « 33 idées connes sur la vente ». Le propos prête à sourire mais Force Plus, employant 28 salariés, a réalisé un chiffre d’affaires de près d’1,5 millions d’euros en 2011 et reste très exigeant sur le mode d’expression de ses salariés comme de ses visiteurs. JS

BIENVENUE CHEZ MARIA

LES JEUX SONT FAITSFORCE PLUS

Maria, concierge du 15 depuis 25 ans et son compagnon Augusto Perreira

Paul Cheucle dans son bureau, installé dans l’ancienne cuisine

Le bar de l’ancien cercle de jeux trône encore dans le grand salon qui est aujourd’hui le bureau de Noëlle Cheucle

Le salon accueille désormais les opérateurs téléphoniques de Force Plus

FOCUSImmeuble reconstruit en 1811

Elévation à 4 niveaux, 7 travées, soubassement en pierre de taille,

baies bombées, agrafesCopropriété familiale

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112 JUIN 2012

FOCUSImmeuble reconstruit en 1811

Elévation à 4 niveaux, 7 travées, soubassement en pierre de taille

Propriété du Crédit Agricole Centre Est

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C e bel hôtel de 5 étages construit de 1717 à

1720 eut pour proprié-taire le trésorier de France Girard qui le vendit en 1732 à Anne de Prévide-Massara, veuve de Claude Posuel. Il passa à son fils Pierre Posuel de Verneaux (1734-1794), premier prési-dent au Présidial puis lieu-tenant général de police. Son fils est fusillé et il est lui-même guillotiné le 22 janvier 1794 pour avoir participé à la résistance de la ville face aux troupes révolutionnaires. Ses héri-tiers vendent le terrain et la reconstruction est confiée à l’entrepreneur Hotelard et fils. Ce sont les promo-teurs les plus en vue de cette époque mais ils vont avoir les yeux plus grands que le ventre. Engagés simultanément sur plusieurs fronts, ils vont rapi-dement connaître des difficul-tés de trésorerie, les acculant la faillite. En 1818, l’hôtel re-construit est adjugé après 100 enchères à Romain Baboin de la Barollière, qui vient d’être anobli par Louis xviii, au prix de 181 500 francs. Après son décès en 1837, sa veuve, née Marguerite Sauzet, conserva la maison jusqu’en 1860. Ses héritiers, ne voulant pas rester en indivision, firent vendre l’immeuble par devant le tribunal le 9 avril 1881. Madame Denis de Cuzieu remporta l’enchère mais mourut trois ans plus tard, léguant une grande partie de sa fortune à la Ville de Lyon pour fonder l’école des filles de la Martinière.

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Sa fille Eugénie Ovidie conserva la maison jusqu’à sa mort en 1886. Nouvelle succession

compliquée, et la maison d’être à nouveau adjugée en 1894 à Claudine Fon-taine-Puy, veuve de Paul Duringe. Ce même Paul Duringe qui possédait à Ecully les châteaux de la Bruyère et Bellevue (Lyon People n° 109 – Juin 2011). La maison passa ensuite aux mains de Pierre Salveton, son petit-fils qui revend aux Marion en 1920. Jean-Baptiste Marion (1849-1929), industriel verrier à Vernaison puis fon-dateur en 1896 d’une usine de soie employant

100 salariés, est maire de Vernaison de 1904 à 1919. Il édifie dans sa commune l’une des dernières grandes demeures de la périphérie

Le château du Razat, édifié par Jean-Baptiste Marion

lyonnaise et à coup sûr l’une des plus specta-culaires : le château du Razat. Ses héritiers cédèrent l’immeuble de la place Bellecour aux assurances La Prévoyance en 1956. Le docteur Charles Mérieux achète l’immeuble au début des années 80. Il le revend 50 millions de Francs en 1991 à Jean-Marie Piard (Compa-gnie Foncière Seine et Rhône) mais la crise de l’immobilier pointe son nez et le marchand de biens le revend 37 millions de francs au Crédit Agricole Centre-Est. La banque effectue 22 millions de francs de travaux pour y installer ses services de gestion de patrimoine. MP

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113 JUIN 2012

LES OCCUPANTS

P armi leurs locataires avant la première guerre, le professeur

Michel Gandolphe, chirurgien-major de l’Hôtel Dieu, l’avocat Charles Perroud et Léon Delaroche, directeur du Progrès, (à l’époque rue de la république), père de mesdames Lignel et Bremond (lire encadré).

P armi ses occupants illustres, en 1913, se trouve Léon Delaroche, directeur du Progrès (alors installé rue de la République), caporal

à la 14ème section de COA en 1916, fils de Paul Delaroche (1832-1897) et frère d’Henri Delaroche, également directeur du quotidien. Léon Delaroche quitte le 16, place Bellecour au lendemain de la première

guerre mondiale. Il s’installe par la suite dans un hôtel particulier 19, square du Bois de Boulogne à Paris et décède en 1940. Ses deux filles Madame Lignel et Madame Bremond, résident aux 55-57, boulevard des Belges. Le Progrès reste une affaire de famille jusqu’à sa cession par Jean-Charles Lignel, petit-fils de Léon Delaroche, au groupe Hersant.

Après avoir vendu son hôtel particulier du 17, boulevard des Belges (Lyon People n°98 - Juin 2010), Charles

Mérieux aménage ses appartements privés au 2ème étage. Au premier, il installe l’agence de publicité Edico Publicis dont il est actionnaire tandis que son gendre Patrick de Beublain ouvre une agence de voyages au rez-de-chaussée. Le docteur décide de réaménager les combles en studios et fait surélever la toiture pour construire un petit chalet qui accueille sa salle à manger (désormais de salle de réunion du conseil d’administration) avec vue imprenable sur Fourvière. Il n’y a jamais eu de piscine sur le toit contrairement à la

rumeur qui courait Lyon, mais ces travaux entrepris sans permis de construire font jaser dans les dîners en ville. C’est à cette époque qu’il achète un appartement côté Saône, toujours propriété de la famille. Charles Mérieux, veuf, adore la vie animée de la place qui tranche avec l’ennui résidentiel du boulevard des Belges. Un couple de domes-tiques espagnols est à son service, et son appartement sert de point de ralliement à la famille (c’est là qu’est donnée la réception de baptême d’Hervé de Beublain, l’ainé de sa fille Nicole). Le 31 décembre 1991, Charles Mérieux revend l’immeuble à la SA Compagnie Foncière Seine et Rhône pour la somme de 50 millions de Francs et s’installe rue Bourgelat, où il décède le 19 janvier 2001.

LES PATRONS DU PROGRES

UNE PISCINE SUR LE TOIT ?CHARLES MÉRIEUX

Entre les deux guerres, l’immeuble accueille la

boutique Rojat

Léon Delaroche

Le chalet construit sur la terrasse par Jérôme Vital Durand a beaucoup fait jaser en ville

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La cour centrale a été couverte par la banque au début des années 90

Ala suite de la compagnie d’as-surances «La Prévoyance»

et du docteur Charles Mérieux, la banque verte inaugure sa nouvelle agence de centre-ville fin 1999. Bien que l’adresse soit presti-gieuse, elle n’en a pas fait son siège social qui toujours est implanté à Champagne au Mont d’Or. « Le Crédit Agricole du Centre-Est souhaitait disposer d’un outil de travail central en termes de banque privée et de centres d’affaires pour le Grand Lyon en centre-ville » précise Jean-Noël Joatton qui a eu l’amabilité de jouer les guides pour les reporters de Lyon People. Qui ont pu constater que fort respectueuse du patrimoine, la banque entretient parfaitement cet immeuble historique.

L’ÉCRIN DU CRÉDIT AGRICOLE

Le salon de réception en 1956 et en 2012

Le bureau du directeur de La Prévoyance en 1956

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H ôtel de Pierre-Louis Grollier de Treffort (1730-1793), officier demeurant place Bellecour. Il est exécuté sous

la Terreur. C’est l’immeuble central dont la reconstruction va s’avérer rocambolesque en raison de la faillite des entre-preneurs Hotelard. Il est adjugé 224 000 francs à Marguerite

Berthon de Fromental. La vielle demoiselle, rentière, le lègue, à sa mort en 1830, aux Hospices civils de Lyon qui en sont toujours propriétaires.

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LES OCCUPANTS

E n 1878, on peut croiser dans les escaliers A. Jullien (Fonderies et

Forges de Terrenoire), F. Jullien (directeur des Mines de Bessege), Duringe (rentier), Régis-Riffard (agence de mariages). En 1913, on y retrouve l’imprimeur Pomeon ; le banquier Fernand Saint Olive (1855-1922), époux de Madeleine Meaudre (1860-1912, sœur de Charles Meaudre (30 bis, place Bellecour) ; le docteur Henri Soulier, officier d’instruction publique et professeur à la faculté de médecine ; Louis Chardiny (1859-1938), avocat, conseiller général du Rhône, fils de Louis Chardiny, un temps au 2 rue des Marronniers, frère du notaire Camille Chardiny (1856-1927), domicilié 34, place Bellecour en 1884 et de Françoise Chardiny, épouse de Léon Payen (6, place Bellecour et « La Grey-sollière » à Ecully). En 1928, il accueille de nouveaux occupants comme la veuve de Pierre Brossette (1879-1924), née Marie-Thérèse Ricard d’Arnoult (1881-1969). Elle demeure ensuite dans la très belle propriété du 113, chemin de Fonta-nières à La Mulatière (future propriété du chirurgien Franck Trepsat puis du promoteur Didier Caudard-Breille). Elle a 7 enfants : François, époux de Denise Gillet, rencontrés au 7, boulevard des Belges (Lyon People n° 98 – Juin 2010), Freddy Brossette, Gaston (époux d’Yvonne Berliet), Gabrielle (épouse d’Hubert Gindre, petit-fils de Claude Gindre, qui construit « la Dombarière » à Ecully), Maurice, Henry et Paul qui ont effectué leur carrière au sein du groupe Brossette. Le fils de Gaston,

La loge de la concierge et les anciennes écuries

Marguerite Berthon de Fromental a légué l’immeuble, à sa mort, aux Hospices civils de Lyon

Philippe est l’actuel président de la Fondation Berliet. Dans les années 50, le docteur Henry Novel occupe le premier étage où il a installé son cabinet de radiologie et son appartement privé. Son voisin du dessus est le docteur Gaucherand, accoucheur. Aujourd’hui, la grande

majorité des appartements a été trans-formée en bureaux où se côtoient nombre d’avocats comme Stéphane

Berrucaz, Régis Berthelon, Jean-Louis Fery, Yann Gallone, Vincent Rapey, Hervé Roche,

Thomas Roche, Gérald Sadde, Bernard Perrin, Valérie Bourde, Jacques Bourbonneux et Thomas Halpern. PF et MP

Deux galeries sont visibles depuis la cour

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L a cour du 17 abrite depuis 1995 l’antenne lyonnaise d’« Animation Loisirs à l’Hôpital », une association

nationale créée en 1944 par la Grenobloise Marguerite Perrin avec ce postulat : « A l’hôpital, la vie continue ». A Lyon, elles sont 162 à intervenir quotidiennement dans 24 établissements hospitaliers et 36 services. Leur action consiste à mettre à la dis-position des hôpitaux qui les accueillent, des bénévoles réguliè-rement formés, dans le but de distraire tous les patients. Petits et grands s’adonnent ainsi à la peinture et au chant sous la houlette de Christiane Le Bihan, présidente du comité de Lyon. Ses bénévoles ont assuré 11 702 demi-journées de présence en 2011 dans l’ensemble des hôpitaux de l’agglomération.

L e 1er avril 1894, quatorze inventeurs du textile se réunissent Salle Chevalier, boulevard de la Croix-Rousse pour préparer l’expo

commerciale de Lyon, de la même année. Ces industriels fondent le « Syndicat des Inventeurs Réunis de Lyon ». Parmi eux, on compte un Jacquard, descendant de Joseph-Marie (métier à tisser), mais aussi des descendants Thimonnier (inventeur de la machine à coudre), Pompéien-Piraud (aéroplanes), Rochet (Rochet-Schneider), Marcel Belin (créateur du bélinographe, ancêtre du fax), Vermorel (matériel agricole et moteurs d’avion), Forest (moteurs à cylindres en ligne)... et surtout le Président d’honneur Antoine Lumière, flanqué de ses deux génies de fils, Louis et Auguste. Avant de présenter le cinématographe à la presse et au grand public en décembre 1895, les deux célèbres frères en offrirent la primeur à une assistance honorée par la présence de l’astronome Mascart, le 22 mars 1895. Et, pour ce faire, ils prirent possession d’un local sis 17 place Bellecour. En 1908, le dit syndicat qui

LE REPAIRE DES BLOUSES ROSES

LA MÉMOIRE INDUSTRIELLE LYONNAISE

FOCUSImmeuble reconstruit en 1812

Elévation à 4 niveaux, Propriété des Hospices

Civils de Lyon

Les frères Lumière ont projeté leur premier film dans le local de la place Bellecour

Maître Jean-Louis Bernard-Labarge, secrétaire général de la SLIAI

s’était fait remarquer par l’ingéniosité des inventions présentées par ses membres à l’Exposition Universelle de Paris changea de nom et devint la « Société Lyonnaise des Inventeurs et Artistes Industrielles », qu’elle est toujours de nos jours. En 1994, la SLIAI reprit l’idée exploitée dans les années trente d’un concours « Lumière » (avec le concours de trois descendants des pères du cinéma et du quotidien « Le Progrès ») et, chaque année, chacun rivalise de talent et de génie inventif pour se faire remarquer par un jury composé d’éminents membres de ladite Société dont le Président Gérard Philippe, les vice-présidents Michel Cros et Henri Parrier, les trésoriers Paul Pinsonnet et Robert Ravier et le secrétaire général, mémoire lyonnaise, puits de science incarné, Maître Jean-Louis Bernard-Labarge, à qui l’auteur de ces lignes doit d’avoir découvert l’édifiante histoire de ce n°17 de la Place Bellecour. Jacques Bruyas

Les Blouses Roses recherchent des bénévoles – Tel 04 78 92 90 44

En 1970, l’immeuble accueille le bureau de l’architecte-urbaniste Charles Delfante, l’homme de l’urbanisation de Lyon sous Louis Pradel (ci-contre)

Claudine Van Poucke et Christiane Le Bihan

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Installé depuis plus d’un an sur la place Bellecour et depuis 1957 à Lyon, Photo Lyon Numérique (PLN pour les habitués) a quitté la place de la République pour s’implanter au 17, de la place Bellecour, en plein cœur de la ville.

UNE AFFAIRE DE FAMILLE...PHOTO LYON NUMÉRIQUE

De gauche à droiteFranck Vivier (SAV), Rony Studient (Vendeur Conseil), Antoine Soul (Vendeur Conseil), Cécile Charvieux (Operatrice Labo), Douglas Studient (Vendeur Conseil), Richard Studient (PDG), Robert Studient (Le père), Myriam Studient (Adjointe de direction et responsable Images-Labo), David Piarry (Vendeur Conseil), Honorine Grenier (Opératrice Labo).

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« Une formidable opportunité pour nous » dixit Richard Studient, à la tête de cette véritable PME depuis 2008, secondé par sa sœur Myriam. Car derrière le « nous » se cache l’essence même de PLN,

la famille. Dans son antre, trois générations d’opticiens et de photographes vous contemplent. PLN est le seul Agent Nikon Pro centre Premium de Lyon, et dispose aussi du label « Partenaire Image Professionnel Canon ». Tous les albums et tirages photos sont des solutions HP Digital. Le meilleur pour ceux qui exigent le meilleur ! CM

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Rony Studient (Vendeur Conseil)

Douglas Studient (Vendeur Conseil)

David Piarry (Vendeur Conseil)

Photo Lyon Numérique - 17, place Bellecour - Lyon 2 - Tél. 04 78 42 15 55 - www.lyon.images-photo.com

Espace matériels Espace labo

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H ôtel de Jean-Rodolphe Quatrefages de la

Roquette (beau-frère de Posuel), premier président au Bureau des finances, demeurant place

Royale, à Lyon. Retiré à Paris après les funestes évène-ments, il revient à Lyon en 1807 pour signer la vente du terrain et des ruines. Le « promoteur » chargé de le reconstruire dépose le bilan et l’immeuble inachevé se retrouve mis aux enchères. Ce sont ses créanciers (Flachat, Dullin, Milliet et Pargaud) qui l’acquièrent 121 700 francs. En 1864, son propriétaire serait Antoine-Simon de Luvigne, époux de Françoise-Elisa-beth Pilat, dont Joseph-François (1806-1886, proprié-taire de la maison forte du Randin à Ecully jusqu’en 1858, conseiller général de Charolles), d’où 5 enfants dont Françoise (1839, épouse du comte de Menthon d’Aviernoz) et Hélène (1846-1925, épouse d’Eudes de Champs de Saint Leger, comte de Bréchard (1840-1893). Au début du xxème siècle, le propriétaire est le comte de Leusse, partie sud : Joseph Charveriat (1868-1931, fils de Philippe, 36 place Bellecour). En 1963, l’immeuble est vendu à la découpe et devient une copro-priété. PF et MP

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LES OCCUPANTS

L es membres du Cercle du Midi, créé en 1780 se réunirent dans

cette maison jusqu’en 1848. En 1878, ses occupants sont Jean-Hippolyte Serullaz (décédé en 1881, agent de change, enfants au 8, place Bellecour), Aubert (agent de change), Veuve Bietrix, Veuve Condamin. Vers 1900, y résident la veuve Damour, E. Damour (associé d’agent de change), Pierre Brossette, chef de la maison éponyme, Gaston Blamont, membre du Cercle du Divan, Edmond Gantin puis le docteur Lucien Hassler (médecin militaire, directeur de l’école de santé militaire). Parmi les occupants actuels, on distingue Jean Sennelard de Vrière, Maître Laurence Bremens et Michel Baguenault de Puchesse (lire encadré). L’appartement de réception est en vente chez l’agence Sotheby’s.

FOCUSImmeubles construits en 1812

Elévation à 4 niveaux, Copropriété depuis 1963

En octobre 2011, le Crédit Immobilier de France a ouvert une nouvelle agence en lieu et place de la maison Boccara. Cette

maison emblématique était installée sur la place depuis 1890

Gaston et Freddy Brossette grandissent au 18

Faire-part de naissance de Gaston Brossette, le 14 juillet 1909

Pierre et Marie-Thérèse Brossette

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LA PLACE DES CHARVERIATE n amont des élections municipales de 2008, Dominique Perben entreprend

de réunir la droite lyonnaise. Préambule in-dispensable, pense-t-il, pour éjecter Gérard Collomb de son fauteuil de maire. Il faut donc trouver un lieu discret pour accueillir les réunions de négociations avec les millo-nistes, et ce sera chez Michel Baguenault de Puchesse que se retrouveront Denis Broliquier et Amaury Nardone (photo) face à l’ancien ministre accompagné par Michel Havard.

La famille Charveriat est l’une des plus représentées sur la place Bellecour : Emile Charveriat au 8, place Bellecour ; sa fille Claire décède en 1928 au 23, place Bellecour ;

son petit-fils André Charveriat réside 23, place Bellecour en 1922. Philippe Charveriat (1830-1911), frère d’Emile, habite 36, place Bellecour, comme son fils Pierre et son petit-fils Dominique (1916-1980) ; sa fille Jeanne (1862-1938), épouse Augustin Cretinon, avocat, demeurant au 6, place Bellecour et son fils Joseph (1868-1931, ingénieur des mines) résident 18, place Bellecour comme sa veuve et ses fils Philippe, Gustave et Henri (1905-1967). Le Procureur Léon Charveriat (1843-1907), autre frère d’Emile, réside 28, place Bellecour : son fils Philippe (avocat) habite 11, place Antonin Poncet et son petit-fils Bernard (1908-1999) est au 29, place Bellecour (ce dernier est l’oncle d’Alix de La Batie, qui épouse René Delore, 4 place Bellecour).

De 1967 à 1978, les Lyonnais souhaitant acquérir un logement neuf venaient prendre des renseignements sur les différents programmes immobiliers en

cours auprès des hôtesses du show-room Documentation Logement, créée par la société Publimo et dirigée par Colette Basset-Dias à l’époque secrétaire générale de la Chambre Syndicale des Constructeurs Promoteurs. Très investie dans le secteur associatif (ADOT 69, Groupe Paris-Lyon, Ordre des Anisetiers), Colette a reçu la médaille de la Ville des mains de Gérard Collomb au printemps 2010. Documentation Logement ferme ses portes à la fin des années 70 et ses locaux sont alors occupés par la Banque Hervet puis par HSBC, le locataire actuel.

UNION DES DROITES

DOCUMENTATION LOGEMENT

À gauche : Collette Basset-Dias

En bas : Le show-room loué aux promoteurs immobiliers pour y présenter leurs projets en cours

Jeanne Charveriat, née MathieuAntoine Charveriat

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nD ernier hôtel de la façade, côté Rhône, appartenant

avant la Révolution à Jean-Fran-çois Catalan de la Sarra, lieutenant général en Sénéchaussée, avocat au parlement de Dombes, demeurant en son hôtel, place de la Charité. Après sa destruction, puis un procès, les deux lots sont vendus aux enchères. Les frères Hotelard construisent deux maisons sur l’em-placement du grand et petit hôtel Catelan. L’hôtel d’angle (Belle-cour-Antonin Poncet) est acquis en 1814 par les frères Laporte. Dans le second immeuble (angle Antonin Poncet – rue des Marronniers), il est un temps prévu d’installer la préfecture, mais cette hypothèque levée, c’est Alexis-François-Marie Bottu de la Barmondière qui l’acquiert pour 217 000 francs en 1818. Au xixème, l’immeuble appartient aux familles Laporte puis Récamier et Dupré La Tour. Début xxème, l’immeuble devient la propriété de la famille Dechelette (industriels textiles de Roanne) : Georges Dechelette (1866-1932) époux de Marie Courbier (1874-1950) dont Joseph (1898-1975), époux d’Hélène Isaac, Noël (1898-1974) et Robert (1906-1951). En hérite Georgette Dechelette (1895-1985), épouse de François Bourceret (1889-1965), fils d’Henri Bourceret, PDG de La Nationale, compagnie d’assurances nationali-sée en 1945 devenue le GAN, après son père et son grand-père). Ils ont trois enfants : Henry, Gérard, Yves et possèdent le château de Varax à Marcilly d’Azergues. Yves Bourceret, récemment décédé a légué l’immeuble à ses neveux Parisot. PF et MP

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LES OCCUPANTS

D ans les années 70, y réside le docteur Michel Devic (petit-fils du docteur Michel Gangolphe rencontré au 16, place Bellecour).

Le propriétaire de l’immeuble, Yves Bourceret, était connu pour sa générosité. « Dès que quelqu’un cherchait un local pas cher, on l’envoyait vers Yves Bourceret » raconte Denis Broliquier. Il a ainsi hébergé à des conditions défiant toute concurrence nombre d’associations dont le CNI ainsi que le club de bridge Silk (lire encadré).

FOCUSImmeuble reconstruit en 1812

Elévation à 4 niveaux, Copropriété familiale

La cour du 19 a accueilli le mess des officiers de 1898 à 1976 (avec une partie du déménagement en 1950). En illustration, le défilé des zouaves en 1905

La chapelle et l’hôpital de la Charité en face du 19 place Bellecour dans les années 20

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123 JUIN 2012

LA RÉSIDENCE D’HIVER DE CYRILLE COTTIN

LA DYNASTIE CABAUD

E n 1928, Charles Cabaud (1858-1939) chef de la discrète maison de négoce industriel Descours et Cabaud réside dans un des plus

beaux appartements du 19, place Bellecour. Cette année-là, il achète la propriété du 67, avenue Vallioud à Sainte Foy les Lyon, réunie à celle acquise par son père Charles (1813-1873) chemin de Fonta-nières, où il élève une intéressante villa à l’italienne. Parmi les trois enfants de Charles Cabaud, sa fille Marcelle (1890-1982) épouse du colonel William Vincens-Bouguereau (1880-1963), polytechnicien, président de Descours et Cabaud qui habite également un temps 19, place Bellecour. Son petit-fils William a lui aussi dirigé la société qui a réalisé un chiffre d’affaires de 2,91 milliards d’euros en 2011 et a aujourd’hui Thibaut de Grandry pour président.

F in xixème, s’y installent le soyeux Cyrille Cottin (1838-1905) et Marie Payen (1863-1921), qui ont

construit le château du Vivier à Ecully (Lyon People n° 109 – Juin 2011). Ils louent à partir de 1888 un appar-tement de 8-9 pièces au 19, place Bellecour : 6 fenêtres sur la place Bellecour et 6 fenêtres sur la place de la Charité, comprenant grand salon, petit salon, salle à manger pour 20 personnes. Le personnel logeait sur cour à l’étage supérieur et les Cottin disposaient dans la rue voisine d’une écurie pour 5 chevaux et 4 voitures.

C ertainement l’un des plus beaux clubs de bridge de Lyon. Une vue incomparable sur la place Bellecour, des tables de jeux dans

toutes les pièces et un bon classement dans le palmarès lyonnais. Le Silk accueille 200 amateurs de bridge qui peuvent se réunir 6j/7 dans l’appartement de 450m2. Créé en 1954, il a toujours été installé 19, place Bellecour. Anciennement au 2ème étage, le club a accepté de grimper un étage pour permettre l’agrandissement de la librairie Flammarion. Jean-François Chapon, son président (« exceptionnel », d’après les dires de Madeleine), reconnait la chance qu’il a de pouvoir accueillir ses joueurs à cet emplacement. L’immeuble appartenait à Yves Bourceret, disparu en février 2011. Le club était sa danseuse, son avenir reste à construire. JS

ANNONCE LA COULEURLE SILK BRIDGE CLUB

Au rez-de-chaussée, on trouve dans les années 70 la boutique de prêt-à-porter anglaise O’Neil dirigée par Georges Bizet, décédé accidentellement. O’Neil a succédé à l’agence « Voyages français ». C’est désormais la banque HSBC qui occupe les lieux

Jean-François Chapon, président du Silk Club

William Vincens-Bouguereau

Charles Cabaud

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PLACE BELLECOUR

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E n 1880, la Librairie Flammarion succède à l’Hôtel des Postes dont l’entrée était située à l’angle de la place de

la Charité (aujourd’hui Antonin Poncet). Aujourd’hui, cette librairie emblématique a subi les affres de l’évolution technolo-gique et de la rentabilité. D’autant plus que les travaux de mise aux normes européennes et colonnes de désenfumage cachent petit à petit son ancien décor fait de moulures et de pierres apparentes. Seules subsistent « dans leur jus » les pièces du 2ème étage (pour combien de temps encore ?), où, en marchant sur un parquet grinçant il est possible de deviner l’enfilade du petit et grand salon, vers la salle à manger. Ce grand appartement, anciennement le Silk Bridge Club, a été récupéré par la librairie en 1988 pour permettre son agrandissement. La cour intérieure, désormais recouverte a permis la création de grandes pièces d’une centaine de mètres carrés sur deux niveaux. Au premier étage, repris en 1983, on pénètre dans la cour intérieure par les grandes arches en pierre de l’époque. Vendue en 1999 par la famille Flammarion, elle a été rebaptisée Privat puis Chapitre… Elle compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, et est la propriété de Najafi, un fond d’investissements américain. JS

FLAMMARION POUR LES INTIMESLIBRAIRIE CHAPITRE

La librairie en 1931

Deux soirées d’inaugurations furent organisées en septembre 1989 à la fin des travaux du 2ème étage réalisés sous la direction de Sylvain Dubuisson (chaises et tables Philippe Stark). Jean Masson est le traiteur ce soir-là Séquence dédicaces avec Gina Lolobrigida en 1973

Christine Risovics, directrice depuis septembre 2012 et Geneviève Vernier, responsable rayon régionalisme & tourisme, depuis 30 ans chez Flammarion

Charles Henri Flammarion, alors PDG des éditions éponymes, Michel Noir, maire de l’époque

La librairie Flammarion, décor du film « Un revenant » de Christian Jacques en 1946 avec Louis Jouvet

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1, rue Emile Zola - Lyon 204 78 38 74 94

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Séquence dédicaces avec Gina Lolobrigida en 1973

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126 JUIN 2012

N ous devons cette visite pour le moins singulière à Jean-Luc

Chavent. Qui nous conduit, moustache frétillante, dans les sous-sols de l’hôtel des postes. Dès le début, ses concepteurs avaient prévu l’implantation d’un poste central autonome de transmissions (sur 300 m2) alimenté par un groupe électrique indépendant, équipé de dynamos actionnées par des pédaliers en cas de panne de secteur. Et comme les souvenirs de la guerre de 14 étaient encore très frais – avec son corollaire de gaz moutarde et de bombardement – il fut décidé de le placer dans un bunker qui servirait d’abri en cas d’alerte. On implanta donc un système de récupération de l’eau de la nappe phréatique. Celle-ci est toujours utilisée pour les sanitaires et la climatisation. L’extracteur d’air prévu dès l’origine, fut opérationnel jusqu’en 1960.

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N e pouvant nous attarder sur l’Hospice de la Charité (qui

mériterait un dossier à lui tout seul), nous avons choisi de vous présenter une facette méconnue du Grand Hôtel des Postes qui fut construit sur son emplacement, place Antonin Poncet, de 1935 à 1938. Il faut se remettre dans le contexte hygiéniste de l’époque, et de l’esprit de « modernité » habitant Edouard Herriot qui souhait pour sa ville un hôpital flambant neuf. Ce fut HEH, œuvre de Tony Garnier. Il confia la construction de l’Hôtel des Postes à Michel Roux-Spitz, Grand Prix de Rome qui conçut un bâtiment fonctionnel aux lignes horizontales, que d’aucuns qualifient de stalinien. L’architecte commença la

démolition de la Charité, et de sa chapelle, ce qui horrifia les Lyonnais. Leur opposition permit le sauvetage du clocher. Cette affaire irrita pro-fondément Roux-Spitz car il avait prévu de construire un beffroi, qui ne vit donc jamais le jour. Herriot, par pure mesquinerie, décida alors de faire enlever la croix dominant le clocher survivant. Quant au patrimoine lyonnais, il n’avait pas fini de porter la sienne. Après les massacres d’Herriot, il eut droit à la folie destructrice de son successeur Louis Pradel.

JLC et MP

PLACE BELLECOUR

Un patrimoine qui pourrait disparaitre si aucune restauration n’est rapidement entreprise. Et qui constituerait un formidable coup de com’ pour La Poste à l’occasion des journées du patrimoine

Cette grande fresque représentant l’hôpital de la Charité est visible au Café de la Cloche

DE L’HOSPICE DE LA CHARITÉ

POURQUOI UN BUNKER ?

À LA GRANDE POSTE

Jean-Luc Chavent aux portes du bunker

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F ace à l’Hospice de la Charité, on démolit une rangée de maisons anciennes, pour

édifier à l’angle, sur un terrain appartenant à Léon Delaroche, propriétaire du Progrès, un hôtel à destination de voyageurs, le Beauquis, inauguré en 1866. Le très bel immeuble visible aujourd’hui a été construit en 1892 sur l’emplacement de ce premier hôtel par l’architecte Prosper Perrin et prend le nom de Grand Hôtel Bellecour puis de Royal Hôtel. A l’initiative du parisien Melusson, des travaux de modernisation d’hygiène et de confort sont entrepris dans l’hôtel dont les murs appartiennent à la société d’assurances « La France » (aujourd’hui Generali). C’est un jeune architecte lyonnais, J. Garcin qui se jouera de ces difficultés. L’inauguration eu lieu le 12 octobre 1912. Il y mit tout ce qui se faisait de nouveau à l’époque : l’électricité avec de la lumière à profusion, des signaux lumineux en

PLACE BELLECOUR

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L’hôtel a remplacé la maison du banquier Lumagne où séjourna Mazarin en 1658 lors du passage de Louis XIV à Lyon, le souverain logeant à l’hôtel de la Valette, démoli en 1863, à l’angle de la rue Fauchier (lire page 154)

Pas moins de 5 étoiles à sa façade, 42 collaborateurs… le Royal est géré par l’Institut Paul Bocuse et dirigé depuis 2003 par Patrick Gainnier

En médaillon : Monsieur Melusson

remplacement des sonneries, le téléphone par-ticulier dans chaque chambre, un coffre-fort à l’usage des clients et un ascenseur présenté comme le plus rapide de tous ceux existant à Lyon. Un projet d’extension est envisagé dès 1919 mais il n’aboutit pas (lire page suivante).

Les Allemands apprécient son confort et réquisitionnent l’hôtel durant l’Oc-

cupation pour installer la Kom-mandantur. C’est ensuite Roger Dutrievoz qui exploite l’hôtel de 1950 à 1980, date à laquelle il est racheté par Christian Lameloise

pour 6 millions de francs. Son groupe SHB fusionne le 15 décembre

1999 avec Accor qui devient de facto l’exploitant des lieux. Depuis, l’hôtelier se consacre à sa holding Héléa connue pour avoir racheté la Brasserie Georges à Didier Rinck. En 2003, il devient l’hôtel d’application de l’Institut Paul Bocuse. Rénové en 2007, par Pierre-Yves Rochon, il met en scène souvenirs

de voyages, collections et photos de famille dans une harmonie de Bleus royaux et de Rouges impertinents. Un an plus tard, il perd son enseigne Sofitel pour intégrer les hôtels de charme MGallery. JS et MP

FOCUSImmeuble construit en 1892

Style haussmanien avec campanilePropriétaire des Murs : Assurances La France

Propriétaire du fond : Accor

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Comme pour l’architecture commerciale, sa façade est le support d’une gigantesque typographie accroché à la marquise, en forme d’aile volante, qui abrite spectateurs et affiches

L’entrée du public en 1934 – Collection Institut Lumière

Le plan du cinéma paru dans l’annuaire du Tout Lyon 1926

U ne grande salle de cinéma s’installe dans l’ancienne brasserie Hoeffer vers 1910. Il prend le nom de Royal Aubert Palace, du nom de l’exploitant de

l’hôtel à cette époque. Il accueille des films parlants dès 1930 et se modernise en 1948. En 1982-83, Gaumont annonce qu’il ferme faute de rentabilité. Après négo-ciation, Christian Lameloise récupère l’espace qui est revendu en pas de porte à la division restauration d’Accor qui installe le Bistrot Balthard et une Pizzeria del Arte. C’est désormais le restaurant Les larmes de Bacchus, ex Taverne de Maître Kanter qui occupe les lieux. L’enseigne est bien choisie, malgré le coup de gueule médiatique du chef Philippe Etchebest (M6).

LA DERNIÈRE SÉANCE CINÉMA ROYAL GAUMONT

Action au porteur du Royal Hôtel émise en 1943

La salle à manger en 2007. La restauration a été relancée depuis peu par le chef Cyril Bosviel, qui vous accueille « Côté Cuisine » du mardi au samedi midi et soir

La salle à manger et sa verrière au début du siècle

De Jean Gabin – qui y tourne « Verdict – à Mistinguett, en passant par VGE, Sophia Lauren et les Beatles, le Royal accueille de prestigieux hôtes depuis sa création

Les plus belles suites se trouvent dans la rotonde

La rénovation des années 50 fait malheureusement disparaitre la marquise

La brasserie inoccupée accueille le QG de campagne de Gérard Collomb en 2001

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130 JUIN 2012

LES FOURREURS JOANNARD

PLACE BELLECOURO n trouve

la trace de cette maison en 1646. L’immeuble actuel date de

1688. En 1864, il appartient aux héritiers de Jean-Marie Cellard du Sordet (1799-1841), dont la sœur Hélène épouse Vital Boulard du Gatellier, propriétaire du 31. Propriété de la société du Royal Hôtel en 1919 qui le revend vers 1925 à Madame Léonce Baboin, née Marrel (Le Malrochet à Ecully) suite à l’abandon du projet d’extension du Royal. Elle

F ondée à Lyon en 1840, la maison Joannard s’installe aux 5 et 7, rue Auguste Comte, où se trouvent le siège social,

les ateliers et l’activité grossiste en 1902. Le magasin de détail migre au 21, place Bellecour dans les années 20. Sa décoration est confiée à l’atelier de Louis Majorelle. Charles et Louis Joannard, membres du Cercle de l’Union, développent l’affaire et ouvrent des agences à Tunis, Alger… Leur succèdent André et Paul Joannard, fils de Charles. La fourrure est à la mode et l’affaire devient numéro 1 du secteur à Lyon. Dans les années 60, Joannard emploie 20 personnes dans sa boutique et une quarantaine dans ses ateliers. Michèle Morgan assiste à la pré-sentation de la collection 1966-67 à la Chapelle de la Trinité dans le cadre de « Commerce et

Jean Rousset, Jean-Yves Guyon, Michel Angé et Roger Letienne coupent le ruban inaugural de la nouvelle agence Apicil au Rdc

La surprenante montée d’escalier visible depuis la cour

Charles Joannard

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LES OCCUPANTS

E n 1913, parmi les occupants, nous trouvons des membres de

la famille Payen (La Greysollière à Ecully), l’agent de change Audras et Camille Roche de la Rigodière (Hôtel de Varey). De 1940 à 1948, Léon et Cécile Rigot-Muller emménagent au 4ème étage, à la suite des Faurot, cousins de Cécile puis de Louis Dupré-La Tour. Avec pour voisins Madame Fayolle, puis Jean et Geneviève Finaz. La famille Ract-Madou réside alors dans la partie de l’immeuble au-dessus des garages.

FOCUSImmeuble construit en 1688 et repris

au xixème / Style néo-classiqueCopropriété familiale

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Qualité », l’association qui regroupe la crème du luxe dont Augis, Beaumont et Finet, Perrot et Clément. André décédé en 1962 à l’âge de 59 ans, c’est Paul qui lui succède. A sa retraite, Victor (fils de Louis) prend la relève. Charly Joannard est en charge de l’activité de grossiste.

Plusieurs fois l’an, il écume les ventes aux enchères de Londres, New York et Oslo. Et rapporte rue Auguste Compte des milliers de peaux et de fourrures qui sont travaillées dans les ateliers familiaux. Mais l’activité de détail périclite jusqu’à l’abandon de la place Bellecour suite au dépôt de bilan au début des années 90. Le fourreur renait quelques temps plus tard cours Franklin Roosevelt avec Philippe Joannard aux manettes.

possède également le 28, place Bellecour. Ses enfants habitent (sauf André) place Bellecour : Suzanne, épouse du colonel Raymond de Cheyron du Pavillon, est au 28. Germaine, qui épouse d’Henry Pahud, réside au 21, comme ses propres enfants René Pahud (époux de Lise Chaine), Suzanne Morand de Jouffrey, Bernadette Phelip. Au décès de Germaine Pahud, l’immeuble devient une copropriété familiale. Y résident toujours Marguerite-Marie Pahud et le docteur Denis Tallon, époux de Nancy Phélip.

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Collection DAUM et LALIQUE

maison CHANTELOT

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T ènement au territoire du Plat, abénévisé en 1560/61 par Claude Laurencin, veuve de Jean du Peyrat à Pierre Varambier. Les maisons des n°22 et n°23, et

leur parcelle de sept mètre cinquante les distinguent et en font sans doute les plus anciennes de la place. Au xviième, la maison composée de trois corps de bâtiment appartient aux recteurs de l’hôpital de la Charité. Propriété de la société du Royal

Hôtel en 1919 qui l’acquiert dans le cadre de son projet d’extension et le revend, après

abandon dudit projet, vers 1925 aux Mérard. Abel Mérard, proprié-

taire-agriculteur demeurant à Saint Quentin Fallavier

(38) le cède à la SNC de Bellecour en 1991. Son gérant Pierre Prevot souhaite le transformer en hôtel de charme mais son projet n’aboutit pas.

Il revend l’immeuble en plateaux en 1993. MP

PLACE BELLECOUR

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FOCUSImmeubles construits en 1561, Style pur xviième

Elévation à 4 niveaux, dont 1 apporté par exhaussement

Copropriété depuis 1993

Le projet d’agrandissement de l’hôtel Royal en 1919, confié à l’architecte Blachier.

Il devait incorporer les numéros 21, 22, 23 et 24 place Bellecour. Soit de la rue de la Charité à la rue

Auguste Comte !

Alain Sermet, ancien directeur régional de la SNCF, a été le premier à emménager dans l’immeuble après sa mise en copropriété en 1993

ARTCLUB GALLERY

E n 1997, après 10 ans dans le 3ème, André-Patric Dyan pose ses cimaises à la place du magasin de cuir Le Serpent qui avait succédé à la pâtisserie Jourdan.

Sa galerie, fréquentée par une clientèle lyonnaise (à 74%) et suisse, se développe rapidement, ce qui le conduit à acquérir le local de Royal House en 2006. La trentaine de sculpteurs et peintres figuratifs qui composent son « écurie » se partagent désormais les deux espaces, le 22 accueillant les expositions temporaires (Cédric Bouteiller vient de prendre la suite de Pascal Masi) et le 23 étant dévolu à l’exposition permanente d’artistes « sous contrat » dont les incontournables François Cacheux et Marie-Paule Deville-Chabrolle.

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133 JUIN 2012

C e petit hôtel de 22 chambres réparties entre le 1er et le 2ème étage du 22 et

du 23 est totalement atypique de par son agencement et son côté délicieusement rétro. Classé 2 étoiles, il aurait ouvert

ses portes en 1947 et appartenu alors à une veuve (dont nous n’avons pas retrouvé le nom) qui le revend en 1997 à messieurs Delar et Cornu. Ces derniers le cèdent 8 ans plus tard à Jean-Philippe et Nathalie Dupuy qui entreprennent d’importants travaux pour le transformer en hôtel de charme 3 étoiles. C’est ainsi qu’ils acquièrent en 2010 les bureaux de Maître Pierre-Alain Gourion au 2ème étage pour les transformer en chambres cosy.

C et immeuble composé de trois corps de bâtiment est le pendant du 22

a tourné. Propriété de la société du Royal Hôtel en 1919 qui le revend vers 1925. Il est ensuite propriété Merard, comme son voisin. En novembre 1991, Abel Merard cède l’immeuble à Pierre Prevot, un investisseur, qui souhaite le transformer

en hôtel de charme – en rachetant tous les appartements et l’Hôtel Bayard. Le projet n’aboutit pas et la maison est vendue à la découpe. C’est depuis 1993, une copropriété. MP

LES OCCUPANTS

P armi les occupants, l’avocat Yves Boulez et l’antiquaire Damien

Voutay. Au pied de l’immeuble, se trouvait Royal House, dont le pas de porte et les murs ont été rachetés en 2006 par André-Patric Dyan qui le transforme en galerie pour les exposi-tions permanentes d’Artclub Gallery. Jacques Danger a acquis il y a une dizaine d’années un ancien atelier transformé en triplex avec vue sur les toits et les clochers. En bonus, une terrasse avec barbecue. Le co-fonda-teur de GL Events et PDG de Package prépare un ouvrage autobiographique avec la journaliste Maïté Decool. Sortie prévue en janvier 2013.

La devanture de la boutique après sa rénovation en 1994

Paul et Pierrette Hatchuel

Notre coup de cœur pour la chambre n°22 avec vue sur la place

23

HÔTEL BAYARD

ROYAL HOUSE

« Vous habiller est un plaisir ». Telle était la devise de cette belle boutique de prêt à porter homme,

tenue par Paul et Pierrette Hatchuel pendant plus de 4 décennies. Le 8 décembre 1962, le couple rapatrié d’Algérie reprend le local à l’enseigne Le roy soleil (lingerie-bonneterie, ex fleuriste J.Bessy) et le rebaptise Royal House, du nom de la boutique d’Oran, ouverte par Albert Hatchuel en 1928. Très rapidement, le couple se spécialise dans le vêtement masculin haut de gamme avec un service « à vos mesures », dont la réputation dépasse largement les frontières rhônalpines. Hommes politiques et grands patrons fréquenteront assidument les lieux jusqu’à sa fermeture

en 2006. Après « 43 ans de passion », le couple décide de passer la main et revend le local à André-Patric Dyan pour l’extension de sa galerie d’art.

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C et immeuble de 3 étages construit au xviième siècle appartient à Alphonse Robert Annibal Claret,

comte de Fleurieu en 1824. Les Claret sont une vieille famille de marchands et bourgeois de Lyon, seigneurs de la Tourette et Fleurieux, près de l’Arbresle depuis 1681,

qui accèdent à la noblesse en achetant une charge de conseiller du roi. Son aïeul Jacques-Claude résidait en son hôtel du 6, rue Boissac. La maison passe ensuite à sa fille Caroline, comtesse de Saint Victor. Son fils Jean de Saint Victor (1869-1935) est propriétaire du 24 et du 3, rue Auguste Comte. Ce sont les descendants en ligne directe des Savaron, barons de Chamousset (la famille possède toujours le château). Sa fille, la marquise de Montaigne de Poncins est toujours proprié-taire d’une partie de l’immeuble.

PLACE BELLECOUR

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FOCUSImmeuble de style pur xviième

Elévation à 3 niveaux, 5 travées, 15 fenêtresCopropriété familiale

« J’habille l’intérieur ! » Christian Johan Begot est un ovni dans

le monde du prêt-à-porter. Une différence qu’il cultive avec une certaine délectation. Et le même soin qu’il apporte à la présentation des collections Paul Smith et Irié. Natif du iième arrondissement, CJB ouvre

une première boutique rue de la Charité en 1972 avant de déménager en 1988 place Bellecour, côté Sud, « celui qui a le plus conservé son identité de quartier. » Avec pour prédé-cesseur, le salon de coiffure Royal. Amoureux de Lyon en général et de la place Bellecour en particulier, il souhaiterait que cette dernière soit plus végétalisée et « reprenne son rang de place d’armes, mieux que son statut actuel de champ de foire ». Et de suggérer la nomination d’un directeur artistique. Quant à sa direction de conscience, il l’a – en partie – confié à sa collaboratrice Valérie Verone, depuis 25 ans à ses côtés.

BOUTIQUE CJBLe soubassement intègre une façade commerciale tout en pierre de tailles apparentes, sans traitement et sans stylobate. Cette façade préfigure une orientation stylistique des parcelles semi-étroites, dans ce cas 15 m, avec une porte encore désaxée. Le tympan de la porte laisse filtrer la lumière à travers une imposte ou le propriétaire inscrit ses initiales : V et V. Immeuble de trois étages sans entresol et de cinq travées, la hiérarchisation des étages est encore présente et les décors peu nombreux, contribue à une beauté épurée de l’ensemble.

Les fenêtres sont sans autre souci d’ornementations que la ferronnerie à décor rocailles, composée de fers de section carrée. Il est rare de le trouver ainsi en façade car il est, le plus souvent, gardé pour les rampes le long des escaliers. C’est le cas, pour cet immeuble. Rentrez admirer sa cour pavée en tête de chat et son escalier !

La famille Bégot

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FOCUSImmeuble construit

probablement au xviième

Copropriété en majorité familiale depuis 1981

BIS

POURQUOI UN 24 BIS ?PAUL CHARBIN (1877 – 1956)

DE L’ATELIER À LA MULTINATIONALE

PLACE BELLECOUR

C et immeuble de 6 étages a été créé lors du percement de la rue Auguste Comte (ex rue Saint-Joseph). Propriété

de la famille Blanc au xixème siècle, l’immeuble appartient vers 1900 au soyeux Benoit Ducoté, propriétaire du château de Crépieux-la-pape. Sa fille Marguerite qui hérite de l’immeuble épouse le soyeux Paul Charbin. Ses fils Roger et André Charbin sont copropriétaires en 1936 suite à une donation-partage. Sa fille Suzanne épouse l’industriel Bernard Lacroix dont la mère n’est autre que Marie Brossette. Anne et Bruno Lacroix, président du Conseil Economique et Social Régional, qui vient de transmettre Aldes à son fils Stanislas, habitent le 3ème étage depuis 1965. Ils n’achèteront leur appartement qu’en 1981. Aujourd’hui, l’immeuble est une copropriété majoritairement familiale. Parmi les « pièces rapportées », Jean Dérieux.

C e numéro est de création récente car ini-tialement, on accédait à l’immeuble par

une entrée sise 1, rue Auguste Comte. Après avoir obtenu l’accord de la maison Courtieu, la décision fut prise entre les deux guerres de déplacer l’entrée place Bellecour, d’où la création du 24 bis, ce qui confère à l’immeuble

une adresse plus prestigieuse… et des revenus locatifs en rapport !

F ils et petit-fils de soyeux, le grand-père de Bruno Lacroix, dirigeant à partir des années 20 de

JB Martin, a présidé le Syndicat des fabricants de soierie avant la Chambre de Commerce de Lyon de 1938 à 1944. En juin 1940, il fut arrêté comme otage par les

Allemands mais put faire camoufler d’importants stocks de ravi-taillement convoités par l’occupant. Membre du Conseil national économique en 1941, vice-président de la Compagnie nationale du Rhône, il assuma la présidence de la xiiième région économique. En hiver, il résidait dans son appartement du 10, place Morand (aujourd’hui Maréchal Lyautey). Avant de gagner, dès le début du printemps, sa résidence de demi-saison actuellement occupée par la mairie de Sainte Foy-les-Lyon. Les trois mois d’été, il in-vestissait la maison familiale de Poil dans le Morvan.

L a haute stature de Bruno Lacroix ne passe pas inaperçue dans les milieux du patronat

lyonnais. La réussite d’Aldes a valeur d’exemple pour ses pairs. C’est en 1967 que cet enfant de la place Morand intègre Aldes (Ateliers Lyonnais d’Emboutissage Spécial) créés par Henri Feuga (père de Paul), rejoint par Bernard Lacroix en 1937. A son arrivée, l’entreprise est spécialisée dans le découpage-emboutissage.

L’immeuble a été surelevé de deux niveaux au-dessus de sa corniche. Les balcons en fer forgé datent du XIXème siècle

Bruno Lacroix en 1947 et en 2012

En pied d’immeuble, l’agence Imolion d’Yves Mallecourt et CJB qui a succédé au Salon Royal au 24

Marguerite Charbin, née Ducôté, en 1976

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Bruno va rapidement étendre l’activité au matériel de ventilation. En 2012, il laisse les commandes à son fils Stanislas. Présente sur les cinq continents, l’entreprise qu’il préside emploie aujourd’hui 1400 personnes. Quant à Bruno, il peut désormais consacrer plus de temps au Conseil Economique et Social Rhône-Alpes (CESER) qu’il préside depuis 2004.

Emaillée mais toujours d’actualité

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136 JUIN 2012

PLACE BELLECOUR

(2, RUE AUGUSTE COMTE)

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À l’angle de la rue Auguste Comte, s’élève l’hôtel de Varey dont l’entrée

se trouve 2, rue Auguste Comte et dont les fenêtres donnent sur la place. Edifié par l’architecte Toussaint Loyer pour Jean Dervieu du Villard de Varey en 1758 sur une parcelle de l’ancien couvent des béné-dictines Notre Dame des Anges de Blye. Jean Dervieu du Villard, conseiller à la Cour des monnaies, guillotiné à Lyon sous la Terreur, achète en 1753 la baronnie de Varey, près de Jujurieux, dans l’Ain. Son fils Claude Dervieu de Varey, époux de Florence Desfours de Grangeblanche a pour fils Noé-Balthazar de Varey (1787-1850) épouse Félicité Bona de Perex. Leur fille Pauline épouse Charles Dutour de Salvert, marquis de Bellenave (1811-1895), officier de marine et hérite de l’hôtel. Ses héritiers vendent au soyeux Camille Roche de la Rigodière (1864-1938) dans les années 20. Il est également propriétaire du château de Fromente à Saint Didier au Mont d’Or, actuel Cours Chevreul, et de « La Rigodière » à Blacé (Beaujolais). En 1977, l’hôtel est acheté à ses héritiers par Charles Balaÿ pour la somme de 1 400 000 francs. La même année, l’antiquaire revend à la découpe avec le promoteur immobilier Michel Gillibert (ministre des handicapés de François Mitterrand après son accident d’hélicoptère) qui le saucissonne. MP

T oussaint-Noël Loyer (1724 Rouen – 1807 Lyon), collaborateur et continuateur de

Soufflot pour le Dôme de l’Hôtel Dieu, est aussi l’auteur du couvent des Génovéfains et de la façade de l’église Saint-Polycarpe (photo).

EMILE BABOIN

E n 1928, Emile Baboin (1860-1930), centralien, soyeux, président de la Chambre syndicale de

la fabrique lyonnaise, réside à l’Hôtel de Varey avec son épouse Thérèse Jaubert. Fils du soyeux Henry Baboin (1839-1910) et frère de Léonce (le Malrocher à Ecully et 28, place Bellecour), nous l’avons rencontré à Ecully dans sa propriété « Les Marronniers », ancien-nement à Edouard Aynard (Lyon People n°109 – Juin 2011). Durant la Première guerre mondiale, avec son ami Camille Roche de la Rigodière, il créa et finança un petit hôpital situé rue Boissac.

Émile Baboin

Deux pilastres plats d’ordre toscan encadrent la baie en plein cintre du porche

L’escalier monumental

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LES OCCUPANTS

E n 1928, l’architecte Sainte Marie Perrin réside dans l’hôtel. Au cours de ces 40 dernières

années, vous pouviez croiser dans les (somptueux) escaliers la famille Ducharne ; Jean-Pierre Dini ; le décorateur Yves Recuny qui vend son apparte-ment au couturier Max Chaoul (lire page 56) ; le commissaire-priseur André Dumas ; Gilles Denis, ancien président du Cercle de l’Union ; depuis 2011 l’aérostier Frank Béjat (photo), le décorateur Jérôme Vital-Durand, soupçonné d’avoir démonté les cheminées du premier étage pour les remonter au château de Chessy-les-Mines, dont il était locataire. Au RdC, l’Espace Bellecour.

STOCKS BELLECOURFASHION EN SOUS-SOL

C ’est l’une des curiosités commerçantes de la place tout comme la cave éponyme tenue par la famille. Les anciennes cuisines

souterraines de l’hôtel de Varey sont le repaire des fashion addicts depuis des lustres. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Ce local a abrité jusqu’en 1947 les chaisières de la place Bellecour qui y entreposaient leurs gagne-pain pliants chaque soir. C’est à cette date qu’il est investi par Jean et Claudia de Rouville qui se lancent dans le commerce des surplus militaires. Une première pour cette famille anoblie en 1532. L’affaire décolle grâce à une grosse commande des Hospices civils. En 1971, quand leur fils Jean-Claude prend la suite, la jeannerie commence à pointer son nez délavé au milieu des treillis kaki. En 1977, la famille achète les murs de la boutique aux héritiers Roche de la Rigodière. La mode des années 80 prend le pouvoir et les nouveaux produits phares partent comme des petits pains (25 700 paires de Burlington écoulées en 1984) sans parler des milliers de paires de Converse, les centaines de jeans… Aujourd’hui encore, Adrien – 3ème génération à tenir la

boutique – écoule 10 000 paires de Bensimon dans l’année. Le pied ! MP

Jean-Claude et Adrien de Rouville posent devant leur produit phare, les mythiques Bensimon

Le « piano » des anciennes cuisines de l’hôtel particulier

est toujours dans la place

Dubouillon, le sympathique ambassadeur du Stock

L’Hôtel de Varey au début du XXème siècle

FOCUSImmeuble construit en 1758

La façade sur la place Bellecour est inscrite

depuis le 7 mars 1941

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138 JUIN 2012

« Nous voulions offrir à notre clientèle d’investisseurs un pied à terre de luxe au

cœur de la capitale des Gaules ». Et sur la plus grande place d’Europe, quoi de mieux que l’Hôtel de Varey ? Lyonnel Ferrari-Segato, 41 ans, a investi l’appartement de réception du premier étage en 2010. Un écrin de 357 m2, idéal pour accueillir ses partenaires et ses clients, « sous forme de family office. » Tour à tour, business angel, banquier privé, conseil en investissement immobilier, il invente le métier de « Créateur de Richesse » en 2005 et fait le succès du groupe « La Maison de l’Investisseur » auquel il est associé comme patron du réseau national, et ce après avoir cofondé Upskin, concept de Smart publici-taire, au début des années 2000. En 2009, il fonde avec Stéphane Manoukian et Hubert Trippier de Lagrange le groupe Benjamin Delessert 1818 – du nom du fondateur de la Caisse d’Epargne – qu’il préside avec pour objet l’analyse, la conception et la diffusion

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LYONNEL FERRARI-SEGATO« FORTUNE ANGEL »

de produits financiers immobiliers origi-naux et innovants. Visionnaire, il surfe sur l’explosion du marché du viager, et vient de lancer après trois ans d’études en France et en Europe un concept révolutionnaire d’in-vestissement solidaire, baptisé le Nouveau Viager. « Deux siècles après la création du Livret A par Benjamin Delessert, nous lançons le Livret V, un support d’épargne populaire, sous la forme mutualiste, ce qui limite les risques au maximum. » assure, très pédagogue, l’ancien élève du Lycée Edouard Herriot. Ce produit « pierre papier » qui s’apparente aux SCPI est transgénérationnel et a l’avantage de ne pas passer par la case crédit. « C’est concret, accessible à tous et c’est dans l’esprit du Benjamin Delessert de 1818. » Sera-t-il celui des années 2010 ? À suivre.

Le grand salon

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Lyonnel Ferrari-Segato sur la terrasse de l’Hôtel de Varey

Le petit salon transformé en bureau

La salle à manger est aujourd’hui une chambre

* « Fortune Angel », « Créateur de Richesse », « Livret V » et « Nouveau Viager » sont des marques déposées

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Une manière différente de faire notre métier : engagement, disponibilité, professionnalisme, le sourire en plus.

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Place Bellecour

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Un sieur Orsel, sans doute un des deux frères natifs de Monestier,

Jacques ou Joseph, qui ont fait fortune dans la fabrication d’étoffes et dans la quincaillerie, se porte acquéreur

d’une parcelle de l’ancien couvent des Dames de Blye, en 1761, sur lequel il construit l’immeuble actuel du 25, place Bellecour. En octobre 1793, l’immeuble échappe à la fureur destructrice des révolutionnaires. Au début du xixème siècle, il appartient à la famille Terme. Jean-Jacques Terme, époux de Marie Willermoz, y décède le 23 septembre 1814. Son fils, Jean-François Terme (1791-1847), médecin et maire de Lyon de 1840 à 1847, en hérite. C’est pendant sa mandature, en 1843, qu’est percée la rue Victor-Hugo, ce qui entraîne la destruc-tion de l’immeuble mitoyen, remplacé par l’étroite façade de l’immeuble situé à l’angle. A son décès, Jean-François Terme laisse trois fils. Le deuxième, Jean-Jacques, consul de France à Trente, hérite du 25, place Bellecour, mais décide, quelque temps après, de le mettre en vente. Jean-Baptiste Chaine s’en porte acquéreur en 1851, moyennant le prix de 174 000 francs, non pour y habiter, car il réside dans le nouveau quartier des Brotteaux, mais à titre de placement.

À son décès, en 1887, sa fille célibataire, Marie, en devient propriétaire et le conserve jusqu’à sa mort, le 20 avril 1912. Dans son testament, rédigé quelques jours auparavant, Marie Chaine institue ses deux neveux Chaine, légataires universels, et précise qu’elle souhaite que sa maison de Bellecour soit attribuée à Ernest-Pierre Chaine. Ce dernier n’habite pas Lyon, mais Nice. Douze ans après en avoir hérité, il décide de mettre l’immeuble en co- propriété et de le vendre par lots. Chaque niveau c o m p r e n d environ 300 m2. Paul Permezel ( p h o t o m é d a i l lo n*) s e porte acquéreur de l’appartement du 1er étage, dont il est locataire depuis son mariage, en 1910, avec Sabine Dechelette. Il y habite jusqu’à son décès, en 1961. Ses héritiers mettent alors en vente son appartement. Robert Pitiot, fondateur du cours éponyme, manifeste son intérêt pour y installer des salles de classe pour ses étudiants, mais la directrice d’un établissement d’enseignement privé, les Humanités Féminines, qui occupe un des étages de l’immeuble, pousse des cris d’orfraie, quand elle a vent du projet qui met en péril, pense-t-elle, la moralité de ses jeunes élèves. Robert Pitiot doit renoncer à son projet, mais décide tout de même d’acheter l’appartement qu’il occupe jusqu’à son décès, en 2006. FP

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L’entreprise générale d’éclairage Girel et Dalmais louaient le rez-de-chaussée avant la vente à la Société Lyonnaise de Banque en 1924

L’escalier de service en colimaçon date du XVIIème siècle

*En médaillon : Paul Permezel

Sources :Abbé Adolphe Vachet, Les anciens couvents de Lyon, Lyon, 1895.Louis Maynard, Dictionnaire de lyonnaiseries, Lyon, 1932.Registres d’état-civil.Archives familiales de la famille Permezel.

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L’immeuble possède encore un très bel appartement de réception

Louis Permezel (1814-1900), négociant, natif de Pont-de-Beauvoisin, en Isère, s’installe à Lyon, en 1848. Domicilié 35, place Bellecour, il termine ses jours au n° 6. Son fils

Léon (1845-1910), à la tête d’une importante maison de soieries, habite, quant à lui, au n° 37, dès son mariage, en 1876, jusqu’à son décès, en 1910, dans un appartement décoré par Louis Bardey (travaux effectués en 1882). A la génération suivante, deux petits-fils de Louis résident également place Bellecour, Henry Permezel (1872-1935), au 30 bis, et son cousin germain, Paul Permezel (1883-1961), au n° 25. Aujourd’hui encore, un membre de la famille perpétue la tradition familiale de la place.

Propriétaire du magasin du rez-de-chaussée, de l’entresol et de deux caves depuis 1924, la banque se conduit en terrain conquis et n’hésiterait pas à

outrepasser ses droits. L’entresol justement. Comprend-il la loge de la concierge annexée à la hussarde ? Le débat fait rage dans l’immeuble. D’autant que la Société Lyonnaise de Banque n’en est pas à sa première indélicatesse puisqu’elle n’a pas hésité à squatter la cour, en la couvrant, pendant quelques temps. Les architectes des Bâtiments de France ont du intervenir pour faire remettre les lieux dans leur état d’origine. Pas tout à fait, car dans la bataille, les écuries ont tout simplement disparu…

LA FAMILLE PERMEZEL

Ingénieur de formation à l’AFPA, Chantal Vincent a acheté en 2004 l’appartement du 2ème étage à Anne Déchelette.

300 m2 qu’elle a entiè-rement réaménagés en conservant les pièces de réception pour son usage personnel et en transfor-mant les pièces sur cour en 5 chambres équipées louées à des étudiants d’EM Lyon. Un véritable labyrinthe vouté.

CAMPUS ÉTUDIANT

LES INDÉLICATESSES DE LA LYONNAISE DE BANQUE

Louis Permezel Henry Permezel

La cour de l’immeuble a (presque) retrouvé sa physionomie originelle

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FOCUSImmeuble de style pur xviième

Elévation à 3 niveaux, 5 travées, 15 fenêtresCopropriété depuis 1924

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BIS (1 ET 2, RUE VICTOR HUGO)

DE LA RUE BOURBON À LA RUE VICTOR HUGO

AVEUGLEMENT REVOLUTIONNAIRE

PLACE BELLECOUR

C et immeuble et ses voisins (du 1 au 23) ont été construits de 1834 à 1848.

Il ne possède que deux travées sur la place et a appartenu tout comme celui qui lui fait face pendant près d’un siècle et jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale à la famille Dupont de La Tuilerie, alliée à l’industriel en produits chimiques et sénateur Jean-Baptiste Perret (36, place Bellecour). Il passe ensuite à la famille Brac de la Perrière. En face, on a affaire à un immeuble atypique construit en 1844 lors du percement de l’ex rue de Bourbon. Avec les mêmes propriétaires.

E lle était dans les plans de Perrache depuis 1771, mais les travaux n’ont

débuté qu’en 1817. Elle reçut successi-vement les noms de rue du Caire, rue Impériale sous Napoléon, puis après la chute de ce dernier, rue de la Direction (celle de la Compagnie Perrache) et Grande-rue Royale. Enfin ouverte, elle reçut successivement les noms de rue Bourbon (1816), rue de la République (1848), à nouveau rue Bourbon (1852), puis celle de l’écrivain, dès sa mort en 1885. Ouverte à partir de l’actuelle place Carnot, la rue Victor Hugo n’atteignit la place Bellecour qu’en 1841.

I l suffit de lever les yeux pour s’apercevoir que de nombreux immeubles lyonnais sont frappés d’aveu-

glement sur plusieurs étages. Cette cécité disgracieuse est la conséquence d’une décision de l’assemblée constituante de 1789, et des révolutionnaires qui la composaient, connus pour leur clairvoyance… Ce sont eux qui créent un impôt sur les fenêtres et portes. Son assiette était établie sur le nombre et la taille de ces dernières. Il ne touchait ainsi que les propriétaires, et sa création fut accompagnée de celle d’un autre impôt du même type, l’impôt sur les parcs et jardins. N’étaient pas concernés les bâtiments à vocation agricole, ni les ouvertures destinées à aérer les caves (soupiraux) ou pratiquées dans les toits (lucarnes, vasistas). Et encore moins les bâtiments publics (ce qui aurait pu nous faire rire). Cet impôt imbécile eut pour conséquences la construction de logements insalubres sombres et mal aérés, la condamnation de nombreuses ouvertures, ainsi que la destruction, par les propriétaires eux-mêmes, des meneaux qui partageaient certaines fenêtres en quatre, ce qui augmentait substantiellement l’impôt. Furent aussi construites des fausses-fenêtres, sans ouverture pour échapper à l’impôt, avec parfois des dessins en trompe l’œil. Comme il conduisait à une double taxation avec l’impôt sur le foncier bâti, qu’il était d’un faible rapport (60 millions de francs français par an à sa suppression), il faisait l’objet de dispense pendant 10 ans pour les habitats sociaux (H.B.M) depuis le début du siècle, et sous l’influence des hygiénistes, sa suppression fut obtenue en 1926. Un peu tard, car entre-temps, de nombreux bâtiments ont été défigurés à jamais. MP

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Sources :Lyon et ses rues, par R. Brun de la Valette

Sources : Wikipédia

IMPÔTS SUR LES FENÊTRES

À l’angle de la place Bellecour, le 1, rue Victor Hugo a perdu 7 fenêtres. Merci qui ?

Tramway à chevaux s’engageant rue Victor Hugo

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ICEOrestaurant paquebot

Ouvert midi et soir tout l’été - Fermé le samedi midi et dimanche

147, avenue Jean Jaurès - Lyon 7 tél. 04 72 73 00 00

Le meilleur de la cuisine méditerranéenne tout l’été dans votre assiette

TerrasseApéros

Page 144: Lyon People Juin 2012

144 JUIN 2012

C ette belle maison qui prend son entrée par une élégante

grille de fer, comprenant trois bâtiments, une cour et un jardin est construite par Antoinette

de Besset en 1657 sur un tènement des religieuses du prieuré de Blye. Après avoir appartenu à Monsieur Gayot de la Bussière puis au baron de Collabaud de Chatillon, elle est acquise pour 700 000 francs auprès de Jules Maingot et Philip-Noël Bernard, demeurant sur l’île de Trinidad, le 7 juillet 1886 par Armand Charles Antoine de la Villardière (1838-1930), arrière-grand-père du journaliste de M6. Cet aristocrate pro-priétaire du château de La Frette (Isère) épouse suc-cessivement Jeanne Derieux (1847-1872) puis Hélène de Laprade (1834-1931), fille de Victor-Richard de Laprade, membre de l’Académie Française, demeurant 10 rue de Castries à Lyon. Edouard de la Villardière, son fils, revend l’immeuble à la Société Immobilière Bellecour (gérant : Docteur Henri-Régis Aulagner), le 24 avril 1931, pour la somme de 1 500 000 francs. La société est ensuite transmise à ses enfants qui la cèdent morceaux par morceaux entre 1951 et 1980 à Napoléon Bullukian. Il héberge aujourd’hui sa fondation et une vingtaine d’appartements.

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PLACE BELLECOUR

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La façade, côté jardin, possède encore ses fenêtres à meneaux

Charles de la Villardière, fils d’Edouard, a fait toute sa carrière dans le commerce international

Edouard de la Villardière et son père Armand

Ses fils Jean, Bernard, Philippe et François avec leur mère Marie-France au château de la Frette en 2006

Au fond du jardin, la Fondation Bullukian projette de construire en 2014 un bâtiment à l’architecture contemporaine, « lieu de rencontres improbables » entre chercheurs, industriels et gens de culture

En 1916, le fourreur Foujols voisinait avec la librairie des Nouveautés

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assure Jean-Paul Borgeot. Ses parents ouvrent La Tassée en 1951, et le petit Jean-Paul traine son cartable au cours Saint Bernard dont la cour de récréation à ciel ouvert est… la place Bellecour. Cette même place qu’il va traverser de 1965 à 1968 pour rejoindre les cuisines de Jean Vettard, au Café Neuf qui l’accueille en ap-prentissage.

FOCUSImmeuble avec jardin

construit en 1657Style pur xviiième

Propriété de la Fondation Bullukian

« Je ne suis pas résistant, pas franc-maçon, et pas arménien, et pourtant je suis le président de la Fondation Bullukian ! » Des yeux pétillants et pas

sa langue (de bois) dans la poche, tel est le successeur du professeur Marion. Originaire de Bayonne, Jean-Pierre Claveranne, professeur de gestion des systèmes de santé, préside la fondation créée par Léa et Napoléon Bullukian depuis 2000. Flash-back. Survivant du génocide arménien, Napoléon Bullukian (1905-1984) est devenu un important promoteur immobilier lyonnais. Résistant, franc-maçon au Grand Orient, il a entre autres construit une partie des grands ensembles du 8ème arrondissement. Il s’est ensuite lancé avec succès dans l’embouteillage plastique (Astra). Il a laissé ses biens, dont l’immeuble du 26, place Bellecour à la Fondation Bullukian, qui poursuit des actions philanthropiques dans les domaines de la recherche médicale, des œuvres sociales et de la culture. Son siège social auparavant situé à « la Malmaison » – sa propriété de Champagne au Mont d’Or, aujourd’hui en vente – a été transféré en 2006 « au cœur de la ville » afin d’être un acteur du développement lyonnais. MP

C ’est à Jean-Claude Tollet que nous devons l’actuelle physionomie de

l’Espace. En 1992, il achète le petit café de Madame Bouthéon. Le restaurateur qui vient de céder l’hôtel Berlioz (Perrache) acquiert l’imprimerie mitoyenne pour agrandir les lieux. Quatre ans après voir terminé les travaux, il cède la brasserie à Albert et Roland Artiaco pour la somme de 4,5 millions de francs en 1999. Deux ans plus tard, le co-fondateur d’Ecco TT la revend à Jean-Paul Borgeot « qui la voulait absolument », dixit Roland. Ce bel établissement rejoint alors la galaxie du chef-traiteur de la rue de la Charité qui comprend La Tassée, La Cuvée et du Restaurant de Fourvière. Une passation de pouvoir naturelle. « La place Bellecour, c’est toute mon enfance et toute ma vie ! »

FONDATION BULLUKIAN

BRASSERIE L’ESPACE

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Ultime témoignage du couvent des dames de Blye, la petite chapelle et sa croisée d’ogives, aujourd’hui transformée en bureau par la Fondation Bullukian

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Le professeur Claveranne sous le regard de Napoléon Bullukian

Etienne Canu, Chef de cuisine, Romain Borgeot, Philippe Houdebine, Sophie Uhrin , Jean-Paul Borgeot et le maitre d’hôtel Frédéric Billiard. Aujourd’hui, c’est sa fille Sophie qui occupe « l’Espace » au côté du volubile Philippe, la mémoire de la maison.

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Albert et Roland Articaco à Nice en 1985 1

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La terrase de l’Espace en 2000 2

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A TOURNÉ LA PAGE

PLACE BELLECOUR

L a librairie implantée longtemps 26, place Bellecour a été créée en 1900. Elle a été ensuite rachetée par le Docteur

Jean Carrier, psychiatre, pour un de ses fils devenu subitement sourd et muet suite à un virus inexpliqué. En 1970, un jeune lyonnais dynamique, Robert Bouvier, acquérait à son tour la « Librairie des Nouveautés » et le magasin de gravure qui la jouxtait. Robert Bouvier, après avoir fait un stage à la « Librairie La Proue » auprès des frères Péju, avait été embauché comme

directeur du rayon scolaire de la « Librairie du Lycée », rue Gentil, avant que M. Benveniste, pro-priétaire de nombreuses laveries à Lyon, ne lui propose, en 1967, de gérer la « Librairie Feuilles Vives », qu’il venait de racheter place Ampère. Tout bouge en 1968, et Robert Bouvier en profite pour reprendre la « Librairie du Parc » aux Brotteaux, qu’il

ressuscite et revend en 1970 à Didier Chatin. C’est alors qu’il a l’occasion de racheter la « Librairie des Nouveautés ». Avec l’appui de son collaborateur Claude Lebrun, qu’il embauche quelques années plus tard, Robert Bouvier spécialise très vite son officine dans deux domaines où il devient incontournable : les sciences humaines et la poésie, aux côtés de la littérature. Inconditionnel de Charles Juliet, son ami et voisin de la rue Victor Hugo, et de Calaferte, il organise de multiples signatures d’écrivains, qui font des « Nouveautés » un lieu chaleureux de rencontres intellectuelles à Lyon. L’aventure dure jusqu’en 2008, au moment où le CIC-Lyonnaise de Banque reprend le local et rappelle, par une vitrine, l’existence antérieure de la librairie. Claude Lebrun, pour sa part, officie désormais à la « Librairie Bal des Ardents », 17, rue Neuve. Autre petit point d’histoire concernant le 26, place Bellecour : c’est au premier étage de cet immeuble que s’installa le quotidien royaliste « l’Action Française », quittant Paris pour Lyon comme beaucoup de ses confrères en 1940, au moment de l’occupation allemande. Régis Neyret

Robert Bouvier aura passé 38 ans dans sa librairie. Son regret, ne pas avoir pu la transmettre

La chouette d’Athéna, emblème de la librairie a définitivement replié ses ailes. Un autre rapace a pris sa place…

La Librairie organisait en moyenne 4 signatures par mois

Les lieux immortalisés quelques jours avant la fermeture. Robert Bouvier vit «des moments abominables. Comme à son propre enterrement, les clients s’inclinent, le saluent tristement » raconte Libé Lyon

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26 LA LIBRAIRIE DES NOUVEAUTÉS

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LES OCCUPANTS

L e Cercle de l’Union occupe les deux premiers étages. Au-dessus, se trouvent les bureaux d’Hommes & entreprises International Executive

Search et le cabinet médical des docteurs Jacques Leval, Bernard Colin, Pierre Takizawa, Bruno Gignoux, Françoise Bazin-Jacquemin qui occupent

l’ancien appartement de Paul Roche, le parrain de Marie Roussille.

S is à l’angle de la rue Boissac, l’hôtel de Ponsaimpierre (puis de Parcieux)

est l’œuvre de l’architecte Pierre-Julien Thenadey qui remodèle la façade en 1751. Ce très bel immeuble a été construit en 1683

sur la propriété du sénéchal François de La Chaize par la famille Laure. Marguerite Laure épousa Dominique de Ponsaimpierre et lui apporta l’hôtel. En 1699, il appartient à Barthélémy de Ponsaimpierre, président au bureau des Finances de Lyon. Jean-Antoine de Regnauld, seigneur de Parcieu (1711-1804), épouse en 1744 Bonne de Ponsaimpierre qui lui amène le château du Perron à Oullins, acquis en 1675 par sa famille qui compte un échevin-prévôt des marchands de Lyon. Petit-fils d’un célèbre ma-thématicien et lui-même membre de l’Académie de Lyon, Regnauld de Parcieu vend le Perron aux Hospices en 1761. Leur fils Antoine, marquis de Parcieu, conseiller d’ambassade à la cour de Vienne, a eu entre autres une fille, Annette qui épouse en 1811 Vital Henry, baron des Tournelles. Ils sont les parents de Michel que nous avons rencontré au 3, place Bellecour. Le diplomate a aussi un fils, Alphonse-François, marquis de Parcieu, dont la fille Madeleine-Françoise Anna (1848-1920) hérite de l’immeuble. Elle épouse le diplomate Henri de Bridieu, comte de Chateaubriand. Leur descendance reste propriétaire de l’hôtel jusqu’en 2002. L’immeuble appartient depuis à une SCI.

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L’escalier est monumental et décoré d’une belle rampe en ferronnerie

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Q uelques marches à descendre pour croiser un merveil-leux sourire. Il s’affiche, espiègle et malicieux sur le

visage de Marie de Breda, troisième génération à commercer de façon atypique dans les caves de l’hôtel de Ponsaimpierre. Sa grand-mère Ghislaine de Breda « une originale, mieux un personnage » prend possession des lieux dans les années 60 quelques temps après que son frère Jean de Rouville eut créé le Stock Bellecour. Chantal et Aude de Breda développent le commerce des antiquités auquel Marie ajoute celui d’accessoires de décoration et les listes de mariage dès 1992. On pénètre dans son univers, sorte de cave d’Ali Baba cosy qu’elle anime les joues rosées, vêtue comme une bergère de l’Ile de Ré – où toute la famille émigre dès la belle saison. Vent frais, vent du matin au cœur de Lyon.

LA CAVE AUX CURIOSITÉS

Le portail d’entrée est accompagné de deux pilastres plats supportant un entablement à triglyphes, le tout relié par l’appareil à refends. Porte en bois à deux vantaux en bois sculptés de motifs floraux, rocailles et coquilles, inscrite dans une embrassure en arcade plein cintre à extrados en escalier. Elle est surmontée d’un tympan, percé d’un œil de bœuf

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27LE CERCLE DE L’UNION EN SON HÔTEL

Ce club très select a conservé tout son charme et son mystère. Installé dans l’un des plus beaux hôtels particuliers de la place, le Cercle de l’Union fait perdurer un certain art de vivre à la Lyonnaise. Pourvu que ça dure.Par Marc Polisson

I l est né de la fusion, en 1917, de trois cercles lyonnais – le Jockey,

le Cercle du divan (sorte de club anglais), et le littéraire Syllabus – décimés pendant la première guerre. Installés depuis cette date dans l’hôtel de Parcieux, ses 500 membres exclusivement masculins « cultivent les valeurs de convivialité, d’amitié et d’ouverture d’esprit » selon leur président, l’avocat Philippe Croizat qui a succédé au banquier Xavier Chalandon en mars 2009. Le Cercle de l’Union occupe les appartements de réception, soit 1000 m2 de salons (7 au total) répartis sur deux étages, une extension ayant été réalisée en 2010 pour déménager l’ancien bar trop à l’étroit du 1er étage au rez-de-chaussée. A terme, une terrasse viendra compléter l’ensemble. Des projets, des investissements… le club n’a rien d’une vieille dame endormie. Une dizaine de permanents font tourner cette belle mécanique de précision réglée par le gérant Laurent Sentandreu, assisté de Caroline de Crevecœur et de Véronique du Coudray. Auxquels il faut rajouter Cyril Nitard, sa brigade de trois cuisiniers et trois serveurs. L’ancien chef du Gourmandin et de Fleur de sel est titulaire du poste depuis 2008. Avec son équipe, il assure la cinquantaine de couverts servis chaque jour au restaurant du cercle ainsi que les dîners et les buffets des réceptions. Quant à la gouvernance du club, elle est confiée au président, ses trois vice-présidents, un secrétaire et un trésorier. A ce bureau, se greffe « le comité » composé des membres du bureau précités et de 12 membres élus pour 4 ans. Les animations ne manquent pas. Les membres ont le choix de participer à différentes activités sous le couvert de « sections » comme le bridge (Hubert Villiers et Yves Fauchille), le golf (Patrice Rosier), le tennis (François Micelli et Hubert Guimet),

la chasse (Raymond de Courville et Bruno Curis) et enfin l’international, domaine de prédilection de Philippe Brossette, par-faitement en phase avec les objectifs de son président, à savoir « d’ouvrir le cercle sur les personnalités extérieures et sur ses homologues européens. » Du maire de Lyon en passant par le préfet du Rhône, mais aussi le prince Jean d’Orléans, prétendant au trône de France, nombreux sont les people à venir animer des dîners très prisés. Début février, c’était au tour de Jean-Michel Aulas et de Nicolas de Tavernost de plancher. Le PDG de la chaîne M6 n’était pas en terre inconnue, son aïeul ayant été membre du Cercle du Divan au milieu du xixème. Quant aux relations in-ternationales, fondées sur le principe de la réciprocité, des accords ont été conclus avec le

Travellers de Londres, le Cercle du Jardin de Neuchatel, La Terrasse à Genève, Le Gaulois à Bruxelles. Des discussions sont en cours avec New York et Washington.

Le Cercle de l’Union accueille ses membres en son hôtel depuis 1917

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C haque année, une trentaine de personnes postulent pour intégrer le très select Cercle de l’Union. Une vingtaine

d’entre elles sont adoubées. Chaque postulant doit être parrainé par deux adhérents dont un membre du comité. Le bureau fait office de premier filtre, avant de passer au tamis du comité devant lequel le parrain présente le dossier de son poulain. A partir de là, la candidature est publiée et tout membre du Cercle a la possibilité de faire opposition. Mais il doit le faire de manière confidentielle, « à la Lyonnaise », en écrivant une lettre circonstanciée au président, ultime arbitre et seul décisionnaire. La cotisation classique se monte à 900 euros. Le montant de la participation des adhérents dits « forains » résidant à plus de 50 kilomètres du cercle s’élève à 500 euros, mais ce statut «low-cost» ne leur permet ni de parrainer, ni de voter.

ADMISSION PAR COOPTATION

Avocat international et juriste, Maître Philippe

Croizat a effectué toute sa carrière chez Michelin.

Il préside le Cercle de l’Union depuis 2009

7 salons dans leur décor d’époque réservés aux membres du cercle et à leurs invités

Agé de 47 ans, le chef Cyril Nitard est membre des Toques blanches lyonnaises. Il est le papa de deux garçons : Cyprien et Cédric

Un cercle intergénérationnel. Philippe Brossette, président de la Fondation Berliet et Franck Richard du Monteillier, responsable de Sothebys real estate

UNION ET PRISME, MÊME COMBAT ?

Le Cercle de l’Union n’est pas le seul club à s’inscrire dans la culture des réseaux chère à la grande bourgeoisie lyonnaise. De l’autre côté du Rhône, dans le quartier « neuf » créé par Morand, se trouve le siège du Prisme qui accueille ses membres, rue Godefroy, au 2ème étage de l’hôtel particulier de la famille Payen. L’Union dans la très aristocratique Bellecour, le Prisme dans le très bourgeois 6ème : plus qu’une simple position géographique, tout un symbole. Le premier est exclusivement masculin, le second revendique la mixité (pas la sociale). Certaines personnalités lyonnaises (Vincent Labruyère, Olivier Ginon…) font partie des deux clubs, qui entretiennent des relations étroites. « Les relations avec le Prisme sont excellentes car nous sommes complémentaires. C’est un club d’affaires pour dirigeants en activité. Ici, c’est un cercle d’amis » glisse malicieusement Philippe Croizat en assurant que « l’esprit de chapelle a disparu ». Fidèle à ses traditions, le Cercle de l’Union n’entend pas – et c’est tant mieux – renoncer à sa spécificité masculine. « Je tiens plus que tout autre à la place des femmes au cercle » précise le président en ajoutant, tout sourire : « Quand elles rentrent ici, elles ont l’impression du fruit défendu. Quand elles vont au Prisme, elles ont l’impression de rentrer dans un salon de thé. »

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LES OCCUPANTS

P armi les occupants actuels Bruno de Carbonnières, premier

adjoint au maire du 2ème (lire page suivante) ; Jean Breuil qui achète le 1er étage à Jean-Claude Michel (ex président du directoire du Groupe

Norbert Dentressangle) et qui cassé ses jouets (l’entreprise Smoby puis le magazine Cote) ; Bernard Van-

bremeersch, ancien directeur de Sogelym et beau-frère de Patrick Devedjian ; Jean-

Christophe Aguettant, patron de Brio Expansion ; l’agence

d’architecture Bacconnier et le cabinet d’orthophonie de Juliette de Chassey.

R avissante maison de ville, fort

bien conservée, qui fut construite par sieur Gueston en 1658.

Les Savaron en sont propriétaires en 1691. A la révolution Jean-Pierre-Guillaume de Savaron, seigneur de La Fay, commande le corps des Vétérans sous le commandement du Général de Précy. Lors de la terrible répression qui s’abat sur Lyon, il est tragique-ment abattu devant son hôtel particulier le 25 brumaire an ii. Son fils François-Gabriel reprend alors la propriété de l’hôtel particulier. Sur le cadastre de 1864, il est mentionné que le baron de Jerphanion en est le propriétaire. Fils de Gabriel-Joseph (1758-1832), premier baron d’Empire et préfet de 1800 à 1816, André-Jules de Jerphanion est maire de Larajasse. Il épouse Gabrielle Louis Cholier de Cibeins, fille de Jean-Hector-Antoine de Cibeins et de Françoise-Gabrielle de Savaron propriétaires du 15, place Bellecour avant sa démolition par les vandales révolutionnaires. Parmi leurs 7 enfants, Ludovie-Eugénie épouse Emmanuel de Rivelrieux de Varax (1834-1914), pro-priétaire du château de la Duchère, que nous retrouverons au 37, place Bellecour. Les des-cendants Jerphanion vendent l’immeuble dans les années 20 à Madame Léonce Baboin, née Marguerite Marrel (maitres de forges à Rive de Gier, 2000 salariés, vendus à Creusot Loire en 1975). Leurs enfants se partagent entre le 21 et le 28, place Bellecour. L’immeuble est une copropriété depuis 1956.

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Gabriel de Savaron (1752-1840), maréchal de camps, propriétaire du 28, place Bellecour

FOCUSImmeuble construit en 1658

Elévation à 4 niveaux, 5 travées, 20 fenêtresCopropriété depuis 1956

Dans la charmante cour intérieure, très parisienne, l’ancienne loge du concierge

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« J’habite place Bellecour. Du côté du cul du cheval ! » À 20 ans, il avait déjà le sens de la formule. A notre invitation, l’imitateur bressan s’est transporté de

bonne grâce sur les lieux de sa vie estudiantine. Après avoir escaladé le très raide escalier de service – dont son postérieur se souvient encore – il se remémore, amusé, ses 4 années dans la Presqu’île. Flashback. En 1987, après avoir vécu un an à Grange-Blanche, Laurent Gerra s’installe « dans un petit appartement meublé en fond de cour, avec les chiottes sur le palier ! » avec Nicolas Curt comme colo-cataire. A l’époque, il suit le cursus Culture Com’ de Lyon II dont il sortira avec sa licence. Les parents de Laurent ont contracté un prêt étudiant et Lolo n’a pas un sou en en poche. « Je ne sortais pas, sauf pour aller au cinéma ! » Devant les spectateurs du Pathé, il présente les avant-premières pour Radio Nostalgie et prête sa voix pour des pubs radio. Puis fait ses débuts sur scène au café-théâtre de l’Ac-cessoire. Un matin de 1991, Laurent saute dans un TGV pour rallier la capitale. Le soir-même, il est sur la scène du Don Camillo. La suite, vous la connaissez. « Que de chemin parcouru

depuis le 28, place Bellecour ! » glisse à sa muse l’humoriste préféré des Français. MP

D epuis son appartement au sommet du 28, Bruno et Scarlett de Carbonnières disposent d’une

vue imprenable sur la place Bellecour, point phare de l’arrondissement dont Bruno est élu depuis 2001. Ce Parisien qui a fait carrière dans la banque (Crédit Lyonnais, Louis Dreyfus, Bruxelles-Lambert, Banco di Roma, Financière d’Uzès) s’est installé à Lyon en 1995. D’abord quai Maréchal Joffre puis dans son appartement actuel qu’il acquiert en 2002 auprès de la famille Cheyron du Pavillon sur les conseils de ses amis et (désormais) copropriétaires Anne et Peter Vanbremeersch. En charge de l’Urbanisme au côté de Denis Broliquier, il s’occupe également des conseils de quartier depuis 2007. C’est avec ces derniers qu’il a initié les travaux d’embellissement de la partie Sud de Bellecour en collaboration avec les services de Gérard Collomb à la mairie centrale. Ses efforts se portent désormais sur la rue Victor Hugo.

A u début du xxème siècle, dès les beaux jours, Madame

Léonce Baboin rejoint le château du Malrocher à Ecully (Lyon People n°109 – Juin 2011). L’automne venu, elle redescend dans son appartement du 28 où elle reçoit tous les vendredis. Dans l’immeuble, résident aussi Paul Baboin et son épouse née Cécile Dupont-Delporte.

LE NID D’AIGLE DU PREMIER ADJOINT

DE BELLECOUR À ECULLY

Pierre Nouaille, propriétaire et bailleur de Laurent Gerra, habite toujours le 28

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LE PREMIER APPART’ DE LAURENT GERRA

Bruno de Carbonnières, premier adjoint au maire du 2ème

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LES OCCUPANTS

A dolphe de Murard n’occupa sans doute pas l’immeuble car il résidait dans son château

de Saint-Romain-au-Mont d’Or. Ses descendants occupent temporairement le premier niveau. Les étages supérieurs sont loués à des familles dont celle de l’artiste-peintre Marc-Antoine Rougier, membre de la Société artistique et littéraire de Lyon. Les Charveriat résidèrent au 3ème pendant une cinquantaine d’années. Au même étage, se trouvaient des salles du cours Pithiot qui forment

L e bel immeuble en forme de U que l’on peut ad-

mirer aujourd’hui fut construit entre 1858 et 1862 par l’architecte Louis-Antoine-Maurice Bresson et Marc Desplagnes pour Adolphe et Joséphine de Murard en lieu et place de l’ancien hôtel particu-lier du comte de Jonage. La famille de Murard est originaire de la bourgeoisie marchande de Lyon. Au fil du temps, elle acquit les seigneuries de Béligneu, Tourvéon et Collonges. Ecuyers devenus barons de Bullaux puis comtes de Murard, ils ont été pour la plupart conseillers du roi. Et le fait est suffisam-ment rare pour être souligné, 154 ans plus tard, la maison est toujours dans sa famille. Adolphe de Murard donna l’immeuble à sa fille Blanche mariée à Louis-Albert de Monteynard (sa seconde fille Gabrielle mariée à Henri de Chabannes reçut en dot le château de la Tourette à Eveux). Blanche et Louis-Albert vécurent dans le château de Saint Romain et eurent une fille prénommée Gabrielle qui habita l’immeuble. A son décès en 1930, elle légua la maison à sa cousine Germaine marié à Joseph de Certaines. Leurs enfants Monique et Louis en sont toujours propriétaires aujourd’hui.

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La somptueuse cour intérieure

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Son escalier monumental exécuté à la manière d’une grande demeure

Le comte de Jonage (1710 – 1792)

Le comte Adolphe de Murard construit la maison en 1858

Son épouse Joséphine Romanet de Lestrange

Germaine de Chabannes, mariée en 1913 avec le marquis de Certaines

désormais deux appartements. En 1936, le premier étage est découpé en trois appartements, le docteur Dufour occupant longtemps celui de droite qui accueille aujourd’hui l’étude de Maîtres Thouret et Mouisset. Un petit studio le sépare de l’autre appartement où travaillent aujourd’hui les avocats Timo Rainio, Michel Durin et Charles Richard. On note également durant l’entre-deux guerres les présences d’Henri Permezel, du docteur Georges Bonammour, d’Yvonne Bourjaillat, et de Charles Meaudre – dont l’épouse Madeleine Marrel (Forges de Rive de Gier) est la sœur de Marguerite Baboin (rencontrée au 28).

FOCUSImmeuble construit

en 1858Style néo-classique

Elévation à 5 niveaux Copropriété familiale

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A mbiance studieuse au premier étage du 29 qui accueille deux cabinets d’avocats.

L’appartement de réception a été divisé en trois parties. Derrière la porte de droite, se trouvent les bureaux de Maîtres Sylvain Thouret et Jean-François Mouisset. Le cabinet dans lequel ils sont associés a été créé en 1972 par les bâtonniers Maurice Chavrier et Maître Jean Bernascon. Les deux amis s’associent avec Bernard Chavrier, fils de Maurice, et Maurice Brosse pour créer la société CBB. A l’époque, un accord de partenariat est passé avec Maître Rieussec dont les bureaux voisinent au 30. Avec l’aval des propriétaires, une ouverture avait même été aménagée entre les deux immeubles pour faciliter la communication. Au fil des années, de nouveaux associés compètent l’équipe (Bernard Madinier en

1973, Jean-François Mouisset en 1976, Christian Frechard en 1981…). Les deux fondateurs prennent leur retraite en 1984. Spécialisé lui aussi dans le droit des personnes, Sylvain Thouret rejoint le cabinet en 1996. Quant à Bernard Chavrier, officiellement retraité depuis 2003, il n’a jamais vraiment quitté les lieux.

S elon plusieurs témoignages, l’immeuble actuel qui date de 1858 aurait été construit sur l’emplacement

d’une petite salle louée par la communauté juive avant la construction de la grande synagogue de style néo-by-zantin du quai Tilsitt en 1864 (photo ci-dessus). Dans les caves, avant les travaux d’aménagement entrepris par le libraire Décitre, se trouvait une fontaine. S’agis-sait-il du bassin d’ablution lié au rituel israélite ?

A dolphe de Murard, commanditaire de la maison, et son épouse Delphine ont trois enfants dont

deux filles Blanche de Monteynard et Gabrielle de Chabannes et un fils prénommé Marc, décédé très jeune, un 29 janvier. A compter de ce jour, le 29 a été perçu comme un chiffre maudit par Adolphe, très affecté par la disparition de son héritier mâle. Et d’entreprendre de changer le numéro de l’immeuble qu’il renomme 30 bis. Cette anomalie a perduré très longtemps.

LA SYNAGOGUE ENGLOUTIE

29. LE CHIFFRE MAUDITLe majestueux vestibule arbore toujours sa mosaïque d’époque

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STARS DU BARREAU

Avant l’installation de Decitre, le premier local commercial était loué par Ange Michel, spécialisé dans la vente de vêtements et objets liturgiques

Guillaume Decitre

Le grand salon a successivement accueilli le bureau du bâtonnier Chavrier. Il est actuellement occupé par Maître Sylvain Thouret que Bernard Chavrier considère comme son fils spirituel

Détail

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LE CABINET DU PROFESSEUR PAUFIQUE

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Le 2ème étage accueille des médecins depuis le début du siècle. C’est ici que

le professeur Louis Paufique, pionnier de l’ophtalmologie moderne, accueillait dans sa clinique des patients venus de toute l’Europe. Un ascenseur privé – aujourd’hui muré – reliait son cabinet à l’appartement situé à l’étage au-dessus. Les grands noms de la spécialité (Jacques Tapissier, Marc Charleux) prennent sa succession. Au-jourd’hui, les urologues ont pris le pouvoir dans l’immense appartement – désormais scindé en deux – et toujours dans son jus. Parmi eux, le docteur Pierre Chaffange, 45 ans, associé au professeur Pierre Dubernard (frère de Jean-Michel) depuis 2002. Son ancêtre Caroline Chavanne, sage-femme, installée à son arrivée à Lyon dans une chambre de bonne du 23, place Bellecour se fait rapidement un nom dans la profession. Jouissant d’une excellente réputation, elle est convoquée à Paris pour mettre au monde le fils de Napoléon iii. Pour la remercier de « l’heureuse délivrance de l’Impératrice » (sic), l’empereur fera peindre un service en porcelaine de Sèvre, dont les pièces sont toujours conservées dans la famille. MP

Le docteur Pierre Chaffange a installé son bureau dans le grand salon

L’ancien bureau du professeur Paufique est désormais occupé par l’urologue Béatrice CuzinLes chambres des patients et l’infirmerie étaient toutes reliées par téléphone

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Le cabinet de consultation du docteur Gilles Batillot

La chambre de la cuisinière accessible par un petit escalier

Le professeur Louis Paufique

Le petit salon, cabinet du cardiologue Pierre Dubernard

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L’ancien bureau du professeur Paufique est désormais occupé par l’urologue Béatrice Cuzin

Le petit salon, cabinet du cardiologue Pierre Dubernard

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158 JUIN 2012

LES OCCUPANTS

P armi les locataires au début du xxème siècle, Léon de Lacroix-Laval, neveu de Jean de Lacroix-Laval, maire de Lyon en 1826. Parmi les

occupants actuels, on nous signale la présence d’un triste sire. Ses voisins affirment que ce n’est pas une lumière... sans vouloir nous en dire plus. Y réside également Guy Barriolade, ancien directeur de cabinet de Michel Noir. Le Consulat d’Ukraine y a ses bureaux, tout comme l’avocat Hervé Rieussec.

U n jeu de paume a occupé un temps ce tènement. La longiligne maison

actuelle date de 1648 et a été restaurée en 1858 (d’où son côté impératrice Eugénie) par l’architecte Benoit, pour le compte

de Madame de Saint Victor, famille rencontrée au 24, place Bellecour. En 1919 et 1948, le cadastre mentionne comme pro-priétaire une veuve Cozon que nous n’avons pu identifier avec certitude. L’immeuble est ensuite vendu à la découpe et le règlement de copropriété est établi par Maître d’Aubarède le 9 juin 1949 (publié au 1er bureau le 21.7.1949 volume 1619 n°24).

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FOCUSImmeuble construit en 1648

Restauré en 1858Elévation à 3 niveaux,

3 travées, 9 fenêtres Copropriété en 1949

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C’est dans les années 60 que Georges Rieussec, avoué, s’installe au premier étage du 30, place Bellecour. Cet

appartement accueillait avant lui un cabinet de médecine générale et le logement de fonction du docteur. Son fils Hervé « qui n’a jamais quitté le nid », avocat depuis 1992, a pris sa succession. Comme son père, il s’est spécialisé « de fait » dans le droit de la famille. « Je suis donc la 7ème

génération de robe (voir la 8ème si l’on regarde la tenue de l’échevin…) même si les robes dont il s’agit n’ont pas toujours officié du même côté de la barre… » précise-t-il. A ses côtés, son associée Maître Bigal-Garet, ainsi que Carole Luguet et Florence Fischer. L’appartement a la particularité d’être relié par un passage au cabinet de ses confrères installés dans l’immeuble mitoyen du 29.

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LA FAMILLE RIEUSSECDES HOMMES DE DROIT

Entrée en enfilade desservant les deux cours

Dans le grand salon, Hervé Rieussec travaille sous le regard bienveillant de son aïeul François Rieussec, échevin de Lyon en 1752

Le passage reliant les cabinets du 30 et du 29 place Bellecour

La bibliothèque du cabinet

Eugène Rieussec, fils de Justinien, fut comme son père Président de la Cour d’Appel de

Lyon. Ami de Lacordaire, Ozanam ou Ampère. Il aura pour fils Adolphe qui sera Substitut à

Villefranche mais qui démissionnera pour ne pas appliquer les décrets sur les congrégations

Louis Rieussec, fils d’Adolphe, sera avoué au Tribunal. Aura

pour fils Georges, avoué au Tribunal puis avocat par la réforme de 1971

Pierre Francois Rieussec : Avocat au parlement de Paris en 1765 puis inscrit à Lyon, Chaire de Droit en 1785, rectorat à l’hospice de la charité en 1788, président du district de campagne en 1790/92, président du tribunal de Lyon, corédacteur du code Napoléon, vice-président par deux fois du corps législatif à Paris (1809 1810). Il aura trois fils : Justinien (Président de la Cour d’Appel de Lyon), Antonin (négociant et maire de Tassin) et César (tué à Eylau 1807)

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L a première m a i s o n

connue date de la fin du xvième siècle. Dans

son ouvrage de référence consacré aux rues de Lyon, Louis Maynard raconte que « le 13 juillet 1815, il y eut une émeute populaire dans la rue du Peyrat (Alphonse Fochier). On pilla la maison (qui apparte-nait à Madame de Sermezy) dont on accusait les locataires d’avoir manifesté hautement leur joie, à l’approche des troupes alliées. La maison fut tellement mise à mal que le roi Louis xviii en ordonna la restauration à ses dépens. » Ce qui explique le mélange de style xviiième et moderne. Au début du xixème siècle, la maison appartient à la famille Boulard de Gatellier qui en reste propriétaire jusqu’en 1956. Pour tous les Lyonnais, c’est avant tout l’immeuble de la fac catho qui l’occupe depuis cette date (lire page suivante). P

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D ans ses écrits, Louis Maynard évoque la présence d’un des restaurants « les mieux fréquentés

de Lyon, associé en quelque sorte, à l’histoire des naissances et des mariages de la plupart des familles lyonnaises » à savoir le café glacier Berrier et Millet, dont le grand salon était couvert de peintures de Carrière, professeur à l’école de Lyon ; quelques boiseries bien traitées ; un portrait de femme attribué à Largillière. Cette belle salle de réception a disparu lors de la construction de l’immeuble de l’ISARA, dans la cour de l’Université Catholique.

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BERRIER ET MILLET

FOCUSImmeuble construit

dans la première moitié du xviiième

Propriété de l’Université catholique depuis 1956

La cage d’escalier du 31N

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Le grand salon a été transformé en salle de cours

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C réée en 1875 après l’adoption de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur (12 juillet 1875), l’Université

Catholique de Lyon (UCLy) s’est développée depuis ses origines dans le quartier de la Presqu’île lyonnaise. Après une première implantation, très modeste, de la Faculté de droit place Saint-Michel (auj. place Antoine Vollon), elle fait l’acquisition deux ans plus tard d’un hôtel particulier du XVIIIème siècle, l’hôtel de Juys, sis au 25 de la rue du Plat, ce qui lui permet d’installer les facultés de lettres et de sciences, puis de théologie qui s’ouvrent alors. Les aménage-ments sont quelque peu improvisés dans un bâtiment, beau, mais inadapté à cet usage. En 1918, elle installe la Faculté de droit dans un autre hôtel particulier de la presqu’île, l’hôtel de Cuzieu ou Yéméniz (racheté à la Catho puis restauré par Norbert Dentressangle), du nom de son occupante du début du XIXème siècle qui y tenait salon. Dès la fin des années trente, le recteur Fleury Lavallée et le président de la société civile, Joseph Lepercq, réfléchissent à un aména-gement plus rationnel qui s’opère en plusieurs étapes, sous la direction de l’architecte Georges Curtelin qui réalise, entre 1939 et 1945, un ensemble d’une belle homogénéité. Une première tranche de travaux permet l’édification, le

UNIVERSITÉ CATHOLIQUE

long de la rue Pomme-de-pin (auj. Tony Tollet) de la chapelle surmontée de la bibliothèque et du laboratoire de géologie ainsi que d’un bâtiment intérieur, parallèle à la rue Boissac, destiné à abriter les laboratoires de l’Institut de chimie (qui deviendra plus tard l’ICPI et donnera naissance à CPE Lyon). Dans un second temps, il remanie l’hôtel de Juys construisant en façade une aile réservée à l’administration et une autre constituée d’amphithéâtres superposés. Quant au corps central, il le réaménage considérable-ment, en conservant toutefois, au rez-de-chaus-sée, le grand salon capitonné du bureau du recteur et de celui du vice-recteur encore décorés de peintures. L’agrandissement de l’Université catholique se poursuit dans les périodes ulté-rieures avec Charles Curtelin le second fils de Georges par l’acquisition des 19-21, rue du Plat puis du 31, place Bellecour, cadastré K-407-408, grâce à la donation de son propriétaire M. Boulard de Gatellier le 12 septembre 1956 qui offre l’immeuble de 1470 m2 à la Société civile des Facultés catholiques. O

Le grand salon de l’Hôtel de Juys accueille le bureau du recteur des facultés catholiques

L’architecte Georges Curtelin

La salle de physique en 1936

Détail du tympan du grand salon

P our financer son projet de déménage-ment dans l’ancienne prison Saint-Paul

(Lyon People n°116 – Février 2012), estimé à 65 millions d’euros, l’Université catholique a choisi de céder plusieurs actifs immobiliers dont ses locaux historiques de Bellecour et de la rue du Plat. L’acquéreur est la société OGIC, filiale de la holding personnelle de Norbert Dentressangle qui a mis sur la table un chèque de 25 millions d’euros pour acquérir le tènement immobilier destiné à accueillir des appartements haut de gamme et des commerces. En juin 2015, les étudiants auront définitivement quitté la place Bellecour...

QUEL AVENIR POUR LE SITE DE LA CATHO ?

François de Gatellier, fils de Simon Claude, seigneur de Gatellier fut conseiller au Parlement de Dijon pendant 20 ans, échevin de Lyon, secrétaire du Roi et administrateur des Hospices civils de Lyon épousa Françoise Fourgon de Maison Forte. Elle apporta en dot l’immeuble du 31 place Louis Le Grand, acquis par son père en 1777. M. Boulard de Gatellier, le généreux donateur de l’immeuble, est l’arrière-grand-père d’Emmanuel de Meaux (Château de Janzé)

PLACE BELLECOUR

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Norbert Dentressangle

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Norbert Dentressangle

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LES OCCUPANTS

P armi les occupants au début du xxème siècle, Eugène Vignon-Chocquit, négociant en métaux. Ses descendants développeront l’entreprise de

chauffage et climatisation Danto-Rogeat. Le soyeux Bernard Richard, cousin de Cyrille Cottin (19, place Bellecour et château du Vivier à Ecully). Dans les années 50, on retrouve le docteur Feuillade, le comte Adolphe de Kertanguy, l’industriel Jean Palthey (administrateur de Thom-son-Brandt), le banquier Georges Saint-Olive et Edouard Prenat (4ème génération des fourneaux de Givors), grand-père maternel de Xavier et Olivier Ginon. Aujourd’hui, on y trouve de nombreuses pro-fessions libérales.

I mmeuble construit entre 1865 et 1870 sur l’emplacement de la « Maison rouge »

ou Hôtel de la Valette démoli en 1863. Louis Neyron des Granges (1840-1897) et son épouse Camille Aynard acquièrent successivement les immeubles n°5 et n°7 rue du Peyrat en 1877 aux héritiers de la comtesse du Prat. Ils réunissent le premier étage des deux immeubles pour en faire un seul appartement de 500 m2 qui ne sera découpé qu’en 1931. Ils sont 5 enfants dont Jeanne Neyron des Granges (mariée à Joseph Ginot, dont la sœur Cécile épouse Charles Cabaud) qui habitent au 2ème

étage. Madeleine Ginot, épouse de Jean Betolaud du Colombier hérite du 7. Quant à son frère Louis, il hérite du 5 où il réside avec son épouse Marie-Antoinette Beche-toille jusqu’à son décès en 1994. Les deux immeubles sont désormais en copropriété mais leurs descendants ont conservé des appartements. MP

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L’étude notariale de Maître Xavier Ginon et son fils Sébastien est installée sur deux étages depuis les années 70. D’une superficie totale de 800 m2, les deux appartements ont été achetés en 1998 et 2003

La cour dite cour de l’État Major

Jean-Paul Lucet, alors directeur du Théâtre des Célestins, réside au 3ème étage de 1985 à 2003. Il quittera Lyon trois ans après son éviction intervenue en 2000. Son appartement a depuis été acquis par l’étude notariale Ginon

FOCUSImmeuble construit en 1865

Style xixème opulentCopropriété

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Louis Neyron des Granges

acquiert l’immeuble en

1877

L’Hôtel Mascarni, plus connu sous les noms de Maison rouge ou d’hôtel de la Valette, s’élevait entre la rue des Deux-Maisons (Paul-Lintier) et la rue du

Peyrat (Alphonse Fochier). C’est là que le roi Louis xiv et sa cour furent logés en 1658, Mazarin ayant établi ses quartiers en face dans la maison de Videau, conseiller et procureur du roi en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon. A la fin du xviiième, l’immeuble devient un hôtel de voyageurs sous le nom d’Hôtel de Malte. Il fut démoli lors de l’élargissement de la rue Alphonse Fochier (aujourd’hui Saint-Exupéry) en 1863.

L e cabinet d’avocats qui occupe l’entresol de l’immeuble a été créé dans les années 70. Il occupe un appartement

de 360 m2, propriété de Madame Betolaud du Colombier. Aujourd’hui associé à Laurent Lelièvre et à Valérie Horan-Lelièvre, Jean-Pierre Forestier y est entré comme collaborateur en novembre 1979. Parmi leurs collaborateurs, Marie-Christine Rogeat, épouse du grand reporter Maurice Fusier.

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L’HÔTEL DE LOUIS XIV PORTÉ DISPARU

PAR LES MOUSTACHES DE JEAN-PIERRE

Photo extraite du livre « Lyon Naguère »

La statue d’Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) rappelle aux passants que l’écrivain est né dans l’immeuble du 8, rue Alphonse Fochier (ex rue Jean du Peyrat). L’artère porte le patronyme du père du Petit prince depuis 2000

Le polytechnicien Maurice Piaton, fils du co-fondateur de Péchiney, conseiller municipal et propriétaire

d’un groupe de distribution de gaz et d’électricité habite au 7, rue Alphonse Fochier. En photo ci-contre dans l’appartement familial, son épouse Marie porte

dans ses bras en 1920 une de ses petites-filles

Pendant la guerre, l’immeuble est déserté, ses occupants ayant rejoint leur propriété à la campagne. La gestapo s’installe et réquisitionne plusieurs étages. Et c’est dans les caves qu’ont lieu les interrogatoires des résistants emprisonnés à Montluc, comme le rappelle la plaque commémorative

Maîtres Laurent Lelièvre et Jean-Pierre Forestier

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Spécialiste de nos yeux depuis plus de 20 an

sPLACE BELLECOUR

E n 1771, Blaise Desfour, seigneur de Grange Blanche,

achète l’ancien hôtel de la Valette et construit à l’emplacement du jardin un immeuble aux proportions imposantes. A son décès en 1790, il laisse de nombreuses dettes. Ses créanciers vendent l’ensemble en 1793 à Jean-Marie Rousset. Celui-ci a trois filles. L’une qui épouse André Paul Sain-Rousset, maire de Lyon de 1799 à 1805, titré baron de Vauxonne par Napoléon ier, et qui réside 4 rue Paul Lintier. Sa sœur Mme Osmond, sans postérité, lègue ses biens au baron de Vauxonne. La 3ème, Madame Merlat habite l’Hôtel de La Valette et est la mère de la comtesse du Prat. En 1877, l’immeuble du 4 rue Paul Lintier appartient encore au baron de Vauxonne. Il possède trois façades : une sur la rue Paul Lintier, l’autre sur la place Bellecour, la troisième sur une grande cour intérieure privée et commune à l’immeuble contigu appartenant à Berthier de Grandry. Ce tènement d’immeubles été divisé en ses deux parties actuelles aux termes de deux procès-verbaux : un d’expertise et l’autre de tirage au sort. L’immeuble a ensuite appartenu aux familles de Couzon, de Boissieu et à André Descours, dont la fille Margueritte épouse le vicomte de Vaux. Parmi leurs nombreux enfants, Paul de Vaux (27, place Bellecour) et Marcelle, épouse de Robert de Grandry. Leurs descendants Jean puis Géraud habitent également l’immeuble qui est aujourd’hui une copropriété. MP

32 BIS (4, RUE PAUL LINTIER)

FOCUSImmeuble construit au xviiième

24 appartementsCopropriété

Parmi les occupants, on distingue en 1926 l’avocat Irénée Roux de Bézieux, le soyeux Baboin-Jaubert. Aimé Baboin-Jaubert (fils d’Emile, rencontré à l’Hôtel de Varey) et son épouse Germaine Cabaud habitent longtemps 4, rue Paul Lintier avant de partir dans l’immeuble moderne du 35, boulevard des Belges. Jacques Gairard, ancien président de Seb (photo) y côtoie la fine fleur de l’industrie pharmaceutique et du négoce

Thibaut de Grandry, actuel président de Descours et Cabaud, a succédé à Pierre de Limairac en 2011

André Descours, petit neveu de Charles Dufournel, dirige la maison Descours et Cabaud de 1866 à 1904

Tournage du film «Les Lyonnais» en aout 2010. Pour l’occasion, le 4, rue Paul Lintier fut transformé en Hôtel de Police

Depuis le départ des services fiscaux en 2008, le local du rez-de-chaussée est toujours inoccupé

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LES OCCUPANTS

D urant l’entre-deux guerres, on y croise le soyeux Edmond Sabran,

le professeur Paul Chatin, petit-fils du grand industriel François Gillet, cousin des Chatin du 53, boulevard des Belges et animateur de nombreuses œuvres philanth-ropiques. Son fils Léopold (1900-1963) réside encore 33, place Bellecour en 1930. Emile d’Aubarède (1868-1943), capitaine en retraite, fils de Paul d’Aubarède (1824-1898, avocat, trésorier de Lyon, proprié-taire du château de Lorette à Saint Genis Laval) et d’Elisabeth Aynard (1831-1893 au 4 Rue Paul Lintier), fille d’Henry Aynard.

H ôtel construit en 1719 par Claude Bertaud de La Vaure, architecte-

entrepreneur et propriété de Laurent-Ga-briel Hector Cholier de Cibeins (1750-1815), officier. C’est le premier hôtel qui va être attaqué en 1793 par les brigades de démolition révolutionnaires emmenées par le sinistre Couthon après le siège de Lyon. Lyon ayant résisté à la Terreur, la Convention exige « que tout ce qui fut habité par le riche soit démoli ».

S o n p ro p r i é t a i re , réfugié en son château de Misérieux (Ain), échappe à la guillotine, mais vend les ruines en 1807 à raison de 37 francs le mètre carré. Reconstruit par les frères Hotelard, il est cédé en plusieurs lots à Claude Anglancier de Saint-Germain et à l’avoué Jean-François

Yvon. Ce dernier s’en défait rapidement au profit du teinturier Etienne-Marie Parrel… La maison passe successivement aux familles de Vauxonne, de Sermezy, Bouchacourt, puis Duc depuis le début du xxème siècle qui possède également le 3, rue Paul Lintier.

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U n lieu incontournable que ce café historique restauré à l’identique en 2000. Il a longtemps

appartenu au ferrailleur Serge Marduel, surnommé « le baron ». Affublé d’un cache-œil, suite à un accident d’automobile, ce personnage haut en couleurs a cédé l’affaire en 1981 à Pierre Pointet et Lucien Paget. Eric Giraud lui rachète ses

parts en 1983 puis décide de voler de ses propres ailes en reprennant le comptoir d’écailler Antonin (Halles de Lyon) en 1990.

CAFÉ BELLECOUR

FOCUSImmeuble reconstruit en 1810

Propriété familiale

Le peintre Jacques Truphémus, fidèle depuis plus de 50 ans, déjeune chaque jour au Bellecour

Laurent-Gabriel Hector Cholier de Cibeins, propriétaire avant la révolution

Dans la cour du 33, subsiste totalement intact et exceptionnel, un local comprenant 3 boxes, seul vestige XIXème d’une vie d’hippomobiles et de superbes portes cochères

À son rez-de-chaussée, le Café Bellecour accueille ses clients depuis le début du siècle

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L ’ancien vice-président de l’Office de Tourisme est

ici en terrain connu. De 1987 à 1991, chargé de mission auprès d’André Mure, il loge dans un petit studio du 1, rue Victor Hugo, non loin de son copain Laurent Gerra. Au-jourd’hui coach en communi-cation et hypno thérapeute, il a entrepris de déménager son divan à l’entresol du 33, place Bellecour, auparavant occupé par les avocats Fernoux, Piliere, Thepot, Richard et Dury. Henri Chapier vien-dra-t-il pendre la crémail-lère ? A suivre…

LE DIVAN DE JACQUES MARCOUT

L e décret du 21 Vendémiaire an ii va condamner la Maison Cibeins, à

l’angle de la place et de la rue des Deux-Maisons. Le cortège fait halte devant-elle. Ami de Robespierre, Georges Couthon, tenant un marteau à la main, prononce cette courte allocution :

« Au nom de la souverai-neté du peuple outragée dans cette ville (…), nous frappons de mort ces habitations du crime, dont la royale magni-ficence insultait à la misère du peuple et à la simplicité des mœurs républicaines. » Du Mélenchon dans le texte !

L e 3ème étage est occupé par la régie Favre-de-Fos, fondée rue Grenette en 1960, par Henri Favre avant de passer par la

rue Édouard Herriot puis de s’installer au 33, place Bellecour en 1985. Elle succède alors à la régie Verzier et occupe une surface de 450 m2 avec une vingtaine de collaborateurs. Aujourd’hui dirigée par Bruno et Didier Favre, elle gère 4500 lots en copropriété et 1500 en gestion. C’est dans ces mêmes locaux que le très moderniste maire Louis Pradel avait installé ses bureaux, ce qui explique que tous les éléments décoratifs d’époque aient totalement disparu…

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GEORGES COUTHON

LE RÉGISSEUR DE LA PLACE

LE MÉLENCHON DE 1793

C e local commercial a été magnifiquement

rénové en 2002 par Marie et Jean-Claude de Rouville après le départ des prothèses médicales Bouillat-Terrier tenues par Monsieur Lissac pendant 25 ans. Les addict de la marque sont accueillis par Marie, aussi discrète que pétillante.

BARBOUR. SO CHIC !

Triumph Bonneville customisée par Paul Smith qui signe une partie de la collection Barbour

Illustration : Causeur.fr

Au sol, les dalles cathédrales mises

à jour lors de la rénovation en 2002

Didier Favre dans le grand salon transformé en bureaux par Louis Pradel

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LES OCCUPANTS

P armi les occupants, la famille du soyeux Alphonse Gourd (rencontrée à Ecully), avocat, député et conseiller général. Le professeur Louis

Paufique (1899-1981), célèbre ophtalmologue, réside dans l’immeuble, à une centaine de mètres de son cabinet sis chez les de Certaines (29, place Bellecour). Son épouse Simone Feuillade est la fille du docteur Feuillade (rencontré à la clinique Mon Repos et à Fontville sur la commune d’Ecully). La ruelle reliant la rue de la République à la place de l’hôpital porte son nom. Le docteur Pierre Colson, chirurgien à l’hôpital Saint Luc, y possédait son appartement. Aujourd’hui, l’immeuble accueille les studios meublés de Cyril de Gasquet (lire encadré) et le cabinet de l’avocat Pierre Buisson qui a pris la place de l’architecte Cateland.

A vant les exactions de la Révolution, l’hôtel est déjà divisé entre deux familles. Côté Bellecour,

Pierre-François Landart, ancien recteur de la Charité, demeurant rue Royale. Côté rue du Plat, Augustin Passerat de Silans, officier de marine, retiré

à Lyon. Leurs héritiers se séparent des ruines et des terrains après la destruc-tion complète de leur immeuble par les révolutionnaires. Reconstruit par les frères Hotelard, la partie rue du Plat est achetée 150 000 francs par Monsieur du Puy de Roseil en 1811. Cinq ans plus tard, le pharmacien Henry Gavinet acquiert l’hôtel côté Bellecour pour la somme de 160 000 francs. En 1864, il appartient à Donald Monroe, administrateur des Hospices civils et époux

de Marie-Angèle Meaudre qui résidera au 36 lors de son veuvage. Ses héritiers le possèdent jusqu’en 1949, date à laquelle il est mis en copro-priété. PF et MP

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C yril de Gasquet et son épouse possèdent deux logements au numéro 34, d’anciens

appartements vétustes, mais par la suite en-tièrement réhabilités avec agrément de la Préfecture (3 étoiles), afin de les proposer en hébergement. Ils sont loués meublés, tout équipés, pour une semaine minimum. Le concept a séduit jusqu’à présent les entreprises, pour des missions de quelques mois d’employés venus de l’étranger sur Lyon, conquis par le cadre du centre-ville et l’adresse. JS

P armi les occupants illustres de cet immeuble, on retrouve dès 1909 un certain Pierre- Marie Durand (1861-1951), né à l’Arbresle. Fondateur de l’Energie Industrielle, ancêtre

de l’EDF, second groupe d’électricité avant sa nationalisation en 1946. Son groupe qui emploie plus de 10 000 personnes installe le réseau électrique dans l’ouest et le centre-est de la France. On le surnomme « l’empereur du kilowatt » ou « l’homme aux sept châteaux » dont celui de Lacroix-Laval en 1942. De belle prestance, il dirige – depuis son siège social des Brotteaux installé dans l’ancien hôtel « Le Lugdunum » – ses affaires d’une poigne de fer et jouit d’une réputation controversée, ce qui lui vaudra de ne jamais être intégré dans le cercle très fermé des grandes familles industrielles lyonnaises. A son décès, il lègue 250 millions de Francs à la commune de sa naissance (soit le tiers de sa fortune) après avoir essuyé le refus du maire d’Eveux de lui vendre le château de la Tourette. « Je ne veux pas d’un voleur ! » lui aurait déclaré l’édile. « Puisque c’est comme ça, vous n’aurez rien ! » lui réplique l’électricien le plus riche de France, inhumé dans le cimetière de Bully.

L’EMPEREUR DU KILOWATT

LES STUDIOS BELLECOUR

FOCUSImmeuble reconstruit en 1812

Elévation à 4 niveaux, 7 travées, 27 fenêtres

Copropriété depuis 1949

La Maison Guilhaume et ses produits d’alimentations très spéciaux au début du XXème siècle

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A vec un avant-corps orné de pilastres, un

fronton triangulaire aux armes royales, une porte cochère facilitant l’accès des carrosses, l’édifice construit entre 1714 et 1725 par le banquier Léonard Borne avait tout d’un palais. Lorsqu’Etienne de Riverieulx, comte de Varax en prend possession en 1726, il ne lui reste qu’à poursuivre les travaux de construction des bâtiments donnant sur la rue du Plat. L’hôtel particulier passe à sa mort à son fils ainé Hugues, comte de Varax, président de la cour des Monnaies et lieutenant criminel depuis 1740 puis Prévôt des Marchands de Lyon de 1745 à 1750. Il alternera ses résidences entre Bellecour, son hôtel place de Roanne et le château de Marcilly d’Azergues. Son jeune frère Claude, baron de Chambost, banquier, recteur trésorier des hôpitaux, échevin, puis Prévôt des Marchands de Lyon de 1776 à 1779 l’occupe quelques temps. A la fin du xviiième, l’hôtel est occupé par Jean-Claude, comte de Varax, officier de cavalerie présent sur plusieurs théâtres d’actions militaires en Europe.

Sous la révolution, les jours de l’hôtel particulier sont comptés. En octobre 1793, la destruction des façades est décidée en exécution d’un décret de la Convention nationale car « la royale magnificence de ces habitations insultait à la simplicité des mœurs républicaines ». Une gravure montre le cul-de-jatte Couthon, chef conventionnel, frappant symboliquement avec un marteau d’argent l’hôtel de Varax afin de donner le signal des démolitions. Jean-Claude de Varax périra comme tant d’autres, guillotiné à 63 ans, place des Terreaux. Ses héritiers décident de vendre les ruines de son hôtel au notaire Pierre-Joseph-Marie Dubost. En 1812, à peine reconstruit, il est réquisitionné par le commandant de la division militaire. C’est finalement le négociant Odon Dufournel (fondateur de la maison de négoces qui deviendra Descours et Cabaud) qui acquiert l’immeuble côté Bellecour (130 000 francs), le côté rue du Plat revenant à Marie Guillet de Chatellus (120 000 francs). Sa petite-fille Marie Bolot d’Ancier épouse André Descours, cofondateur de Descours et Cabaud. En 1911, l’immeuble appartient à sa sœur Clotilde qui convole avec Louis-Charles Sosthene de Varine, lequel décède en 1920 au 35. Le soyeux Joseph Valette l’acquiert entre les deux guerres. Son fils unique Philippe Valette épouse Chantal Denis (fille de Robert Denis, croisé au 25, boulevard des Belges). Il le cède en 1981 à la compagnie d’assurances Le Continent aujourd’hui Generali. XdV et MP

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LES OCCUPANTS

P armi les locataires, on note au début du siècle les présences de

Madame Algoud (Ecully), Maurice Berliet, fils de Marius, et Georges Roque, président de Souchon Neveusel (futur BSN-Danone) et du Golf Club de Lyon, neveu d’Eugène Souchon (8, place Bellecour) et d’Amédée Frachon (37, place Bellecour). Plus récemment, Louis Thannberger hébergait son activité « Financière de Lyon » dans les bureaux au rez-de-chaussée. Hubert Baguenault de Puchesse, descendant d’André Descours, ancien président de Descours & Cabaud et président de la Fédération des Courses du Centre-Est réside dans l’immeuble.

Maurice Berliet grand acteur des raids africains

Vue de l’hôtel de Varax avant sa destruction en 1793. On évalue à 1600 le nombre d’édifices lyonnais détruits sous la fureur révolutionnaire, rapporte Emmanuel Vingtrinier dans son ouvrage « Vieilles pierres lyonnaises »

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D ans son dictionnaire des lyon-naiseries, Louis Maynard

rapporte l’existence dans cette maison en 1835 de la poétesse Clara-Francia Mollard. Comédienne au théâtre des Célestins, cette spécialiste des rôles de soubrette avait coutume de se tenir chaque jour à sa fenêtre de l’entresol avec, auprès d’elle, son chien cravaté de rouge. Elle mourut en 1843.

VIE DE CHIEN

A u début du xviiième, Etienne de Riverieulx, comte de Varax, pro-priétaire des lieux est une personnalité considérable. Les Lyonnais

le connaissent comme seigneur de Bellecour, banquier, financier de la couronne, conseiller du roi et de ses finances. Il soutient les projets des Lyonnais par ses nombreux prêts. De son comptoir de banque dans le quartier Saint-Paul, il pilote ses activités de grand commerce internatio-nal : financement d’expéditions maritimes, négoce de matières premières : café, blé, or et argent. Pendant les guerres de Louis xiv, ses commandes aux manufactures de soies soutiennent la fabrique lyonnaise. Banquier des princes étrangers, il l’est également de Louis xiv. Dès lors l’hôtel restera la propriété des comtes de Varax jusqu’aux destructions révolutionnaires. La famille n’utilisera pas la faculté de reconstruire sur l’emplacement détruit. Elle fera de son château de la Duchère sa résidence principale, jusqu’à la première moitié du xxème siècle. Avant de connaître à nouveau les affres de la destruction pour permettre la construction de l’immonde ensemble immobilier que l’on connait aujourd’hui.

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L’HÔTEL DES COMTES DE VARAX

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FOCUSImmeuble reconstruit en 1812

Propriété des Assurances Le Continent depuis 1981

La Sainte Famille en tympan de la porte cochère veille sur les habitants du 35

En septembre 1792, Jean-Claude de Varax écrit : « Je suis obligé de faire effacer les couronnes et fleurs de lys incrustés dans le fronton de ma maison »

Etienne de Rivérieulx de Varax (1656 – 1733) fut nommé en 1696 juge au tribunal de la Conservation des privilèges royaux des foires de Lyon, en 1688 recteur des hôpitaux de Lyon… C’est lui qui acquit en 1726 l’hôtel particulier du 35 place Bellecour. Celui-ci, surmonté d’un fronton triangulaire aux armes de France, occupait le milieu des façades côté Saône

Georges Roque (1939-1981), président de Souchon Neuvesel (futur BSN Danone) résida 35, place Bellecour

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J ean-Baptiste Perret (1815-1887), fils de Claude-Marie Perret (qui a grandi au n°6) déménage au 36. Il succède à son père à la tête des

mines de Sain Bel, est élu député puis sénateur de la iiième République. Son immense fortune lui permet de construire le château des 3 flèches à Saint-Cyr au Mont d’Or en 1875 (le château a été transformé en hôpital psychiatrique). Son épouse, née Dupont de Latuillerie (propriétaire des immeubles du 1, 2 et 4 rue Victor Hugo) lui donne un fils unique Michel qui décède avant elle. Sans descendance, elle est à la tête d’une fortune immense, la famille Perret ayant vendu ses activités chimiques en 1872 pour 20 millions de francs-or à Saint Gobain, empochant au passage 25% du capital. Elle choisit pour légataires universels et exécuteurs testamen-taires Emile Loubet, alors président de la République (dont elle était très proche…), Hermann Sabran, président des Hospices Civils de Lyon et Félix Mangini. Charge à ces amis de répartir sa fortune à des œuvres philanthropiques et hospitalières.

E n 1978, une bande de copains investit le rez-de-chaussée et l’entresol du 35, propriété de Philippe Valette. Pour

y fonder le Club 35, un cercle privé présidé par l’antiquaire Jean-Victor Dugas de la Boissony (actionnaire de Descours et Cabaud), entouré d’Armand de Boissieu, Bernard Palayer, Pierre-Louis Passerat, Yves Genin, Bruno Busschaert et Jean-Loup Barioz. L’idée de ces fêtards : créer une sorte de bistrot privé, accessible avec une carte de membre à jour de cotisation (2000F/an). Sur 250 m2, la fine équipe crée de toutes pièces un club comprenant un grand salon, un bar, une salle à manger et des cuisines. A l’entresol, un billard et le vestiaire.

Les six fondateurs sont rapidement rejoints par les quadras people de l’époque : l’imprimeur Yves Anselin, l’éditeur Fernand Galula, Albert Artiaco (cofondateur d’Ecco TT), Jacques Badin (Carrefour), l’antiquaire Charles Balaÿ, Christian Baverey, Eric Brossette, Bernard Manivet, Georges Marrel, François Servanin, Gérard de Fontgalland et Jérôme Vital-Durand. « La convivialité entre copains était notre fil conducteur. C’était plus drôle que le Cercle de l’Union, mais ce n’était pas un bar à champagne ! » souligne, un brin nostal-gique, Bruno Busschaert. Chaque jour que Dieu fait, ce petit monde se retrouve à l’heure du déjeuner ou de l’apéro, mais personne ne se soucie de la gestion. Une fois l’an, le bureau se réunit pour apurer les dettes jusqu’à ce jour de 1982 où il décide de juguler définitivement l’hémorragie. Le passif de 100 000F est soldé par la vente des meubles et par abondement des membres fondateurs à hauteur de 5800F chacun. Après avoir vécu de sa belle vie pendant quatre ans, le Club 35 ferme définitivement ses portes le 31 mars 1982. MP

INDUSTRIEL ET SÉNATEUR

THE PLACE TO BE

JEAN-BAPTISTE PERRET

LE CLUB 35

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La carte de membre du Club 35. Elle ne dépassera pas l’année 1982

Le président-fondateur du Club 35 vit désormais au Maroc

Jean-Victor Dugas de la

Boissony dans les années 70

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Situé sur la bordure Ouest de la place, l’immeuble du

36 fait partie de l’ensemble des bâtiments reconstruits sous le Premier Empire, après les destructions opérées par les révolutionnaires. Auparavant, l’immeuble avait été construit entre 1714 et 1725 par Claude Trollier de Poncié, banquier. Il passe ensuite à Barthélémy-Léonard Pupil de Mions (1750-1807), ancien président en la Sénéchaussée et en la cour des Monnaies, demeurant 33, place Bellecour. Il parvient à s’enfuir au début de la terreur et émigre. Ses biens sont séquestrés et confiés à la Caisse d’amortis-sement pour le compte de la Légion d’Honneur. Son hôtel vandalisé et détruit en 1793 n’est reconstruit qu’entre 1809 et 1813 par l’entrepreneur Rey-Giraud sur un rez-de-chaus-sée et trois étages. En 1817, le nouvel acquéreur Antoine Chalandon (1768-1832), chevalier de l’ordre du lys, admi-nistrateur des hospices civils, adjoint au maire de Lyon, signe un chèque de 180 000 francs. (L’arrière de l’immeuble (3, rue du Plat) est acquis par Antoine Richoud pour la somme de 140 000 francs). Il passe par succession à son fils Albin (1809-1885), puis, au décès de celui-ci, à son petit-fils Georges Chalandon (1852-1925). Ce dernier, célibataire, le lègue, par testament, à son neveu Henry Chalandon (1871-1958). Conservé par ses descendants, l’immeuble est désormais une copropriété familiale (Madame Faurot, Michel et Henri Faurot, Jacqueline Tassin). FP et MP

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LES OCCUPANTS

Monsieur Marrel, maître de Forges à Rive de Giers réside dans l’immeuble après la seconde guerre mondiale, non loin de Marguerite Marrel (épouse Léonce Baboin)

que nous avons croisée au 21 et au 28, et Madeleine Marrel (épouse Charles Meaudre) vue au 29. Jean-Pierre Gagneux, a l’époque directeur de Sogelym Entreprises vit avec sa famille au 36 place Bellecour. Occupants en 2012 : Jean d’Anthouard de Vraincourt, Cyril de Gasquet (photo) et un descendant de la famille Permezel.

FOCUSImmeuble reconstruit en 1813

Elévation à 4 niveaux, 7 travées, 27 fenêtres Copropriété familiale

La très belle allée pavée

Albin Chalandon, garde des Sceaux de Jacques Chirac (1986 – 1988), ancien président d’Elf, est le neveu d’Henry Chalandon

Tomettes et ascenseur d’époque pour accéder à l’étage des chambres de bonnes

Sources : Xavier Chalandon, Histoire de la famille Chalandon, 1980

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D ernier hôtel de l’ensemble des façades, œuvre du

célèbre architecte Robert de Cotte (élève de Jules Hardouin-Mansart), appartenant à Marie-Antoine Claret de Fleurieu, dit Monsieur de la Tourette (1729-1793), secrétaire perpétuel de l’Académie de Lyon, demeurant en hôtel rue Boissac. Démoli en 1793, il est le premier à renaître. Le 26 juin 1800, Napoléon Bonaparte, de retour de Marengo, pose symboli- quement la première pierre des nouvelles façades à son empla-cement. Une plaque commémo-rative rappelle cet évènement. Six semaines auparavant Jean-Jacques Claret de Fleurieu a vendu son hôtel détruit au « marchand de biens » Marc-Antoine Devouges de Chanteclair, juge de paix à Lyon pour 35 000 francs (20 000 pour le terrain, 15 000 pour les matériaux). Ce dernier s’emploie à reconstruire illico l’immeuble dont il revend la partie arrière (rue du Plat) inachevée en 1809 à l’ancien maire de Lyon Antoine Nivière-Chol. L’immeuble sur la place, achevé en 1811, est vendu à François-Aimé

de Laurencin, chevalier de Saint-Louis et colonel de la Légion du Rhône. Montant de la transaction : 200 000 francs. Sa fille Bonne-Gabriel, épouse René de Roche-chouart, Xème duc de Mortemart, hérite du 37 et le transmet à ses filles la marquise de Laguiche et la comtesse de Mérode. En 1919, l’immeuble est vendu à Amédée Frachon. Francisque Roche (fabricant de guêtres à Saint Fons) l’acquiert en 1925 puis le cède à Edmond Marie Louis de Riverieulx de Varax. Il est maintenant géré sous forme de SCI par ses descendants. PF et MP

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LES OCCUPANTS

L e soyeux Léon Permezel (photo) réside au premier étage de 1881 à 1882. Il est

le locataire du duc de Mortemart. Au début du xxème siècle, y réside Adèle Souchon, sœur d’Eugène (8, place Bellecour), épouse d’Amédée Frachon. Leur fille Hélène épouse Camille Riboud, président de la Lyonnaise de Banque (Le Chalin à Ecully), père d’Antoine et grand-père de Franck, actuel président de Danone, et leur fils Lucien épouse Hélène Balay (59bis, boulevard des Belges). Le premier étage (500 m2) est partagé par un cabinet médical et un cabinet d’avocats (Eric Beriot et Claire Defaux).

FOCUSImmeuble reconstruit en 1811

Elévation à 4 niveaux, 7 travées, 27 ouvertures Copropriété familiale

Le grand salon a conservé toutes ses éléments de décoration confiée au peintre Dubey qui ont été redécouverts sous un faux-plafond en 1992. Il est occupé par le cabinet de chirurgie plastique et esthétique du docteur Emmanuelle Cartier depuis 2002

Galerie sur cour à l’étage des MonroeLéon Permezel

La plaque commémorative de la reconstruction ordonnée par Napoléon Bonaparte

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E n 1856, on édifia sur les plans de l’architecte Tony Desjardins les deux pavillons qui servent l’un

de corps de garde, côté Rhône (aujourd’hui accueil de l’Office de Tourisme), et, côté Saône, de café appelé la Maison dorée « établissement très fréquenté par des Lyonnais qui, les soirs d’été, en garnissent les terrasses pour écouter des concerts donnés sous les marron-niers. Remarquable plafond de Domer ; boiseries fort élégantes » dixit Louis Maynard. Les frontons et ornements des pavillons sont l’œuvre du sculpteur JH Fabisch. Le fonds de commerce appartenait à Jeanne Humbert, la grand-mère de Gilles Humbert jusqu’à sa fermeture et transformation en galerie d’art (Le Rectangle). Aujourd’hui, il accueille les bureaux administratifs de l’Office de Tourisme, auparavant locataires du premier étage du 6, place Bellecour.

LES PAVILLONS

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Le premier étage accueille le cabinet médical des docteurs Emmanuelle

Emonet, Anne-Claire Pierrefeu-Lagrange et Emmanuelle Cartier

L’escalier est très modeste pour un immeuble de cette qualité

Entre les deux guerres, le docteur Carrier y recevait ses patients

Le salon d’attente occupe l’ancienne salle à manger en demi-lune

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L a plus Lyonnaise des Marseillaises (ex-aequo avec Geneviève Wattine), a élu domicile dans

notre capitale depuis 26 ans. Architecte d’intérieur à ses débuts, Michèle a basculé dans la peinture il y a une décennie. Elle a quitté sa maison d’Ecully pour venir s’installer en centre-ville en 1995 où

LE SALON DE MADAMEMICHÈLE CAUSSIN-BELLONelle a pris la suite de Philippe Rollet (qui avait lui-même acquis l’appartement du professeur Forest, successeur de la famille Vindry). Depuis le 37, place Bellecour, on traboule jusqu’à son repaire. Le décor début xixème rafraichi est intact et constitue un immense terrain de jeu indoor pour ses 4 enfants et 4 petits-enfants. C’est sous ses dorures dignes des plus beaux châteaux de Touraine que la petite famille se retrouve pour fêter Noël. Et parler des futurs voyages qui rythment la vie de Michèle Caussin-Bellon. MP

MCB est une shoes addict. 3000 paires au compteur !

Michèle Caussin-Bellon au milieu de sa série « Les Hammams »

La chambre de Nicolas Fafiotte. C’est ici que le couturier a organisé le shooting de ses robes de mariées

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J’aime mon litpar Raphaël Berger

Raphaël et Stéphanie sur le nouveau lit Orosa de la famille Berger. Particularité, la tête de lit réversible, ici en position automne hiver habillée d’un velours tacheté Zimmer Rohde.

C’est une grande maison joyeuse quelque peu perturbée par notre passage. Louis, l’aîné, s’est réfugié dans un fauteuil du bureau, un vieil album de Donald en mains. Emma, petit Maxime et le chien César, un cairn terrier écossais au regard planqué sous une épaisse frange ne perdent pas une miette du spectacle. Gilles et la très appliquée Margaux Demange ont installé la nouvelle chambre des parents, le sommier suivi d’un épais matelas recouvert d’une étoffe blanche comme neige qui, à peine posé, aimante les enfants. Premier plongeon. Gentiment mais sûrement, maman Stéphanie met le holà. Raphaël, le père, arrive à la rescousse, le visage aussi amène qu’amusé. « C’est le bouche à oreille qui nous a poussé chez Orosa à Vaise. La chambre y est envisagée de manière conviviale en univers à part entière ». Homme de loi, Raphaël est fin spécialiste du droit de la construction. Il gère les contentieux affectant la rupture de l’adage stipulant « Quand le bâtiment va tout va » tant au niveau des particuliers que des constructeurs. Il s’est même forgé une jolie réputation de gagneur. Dans la grande maison, sa chambre est un refuge qu’il regagne vers 23 h. « Je m’installe sur le dos, je fais le vide. Je me tourne sur le côté et je m’endors. Tout ça en trois minutes ». Se réveiller avec les idées claires nécessite une excellente literie en l’occurrence, un Exclusive Bed Epeda fait main, les ressorts enrobés d’une épaisse couche de laine, de la meilleure celle d’Arles traitée par le grand spécialiste Brun de Vian-Tiran. Mais les Berger ont encore eu un coup de cœur pour l’astucieuse trouvaille de Gilles Demange qui, au sein d’Orosa, a fait appel à la fine fleur des artisans régionaux pour confectionner une tête de lit réversible dans les règle de l’ébénisterie ! Le cadre en chêne massif est tapissé d’un velours tacheté au sabre de Zimmer Rohde pour la face hiver. A changement de saison, changement de décor, surprise de l’autre côté la tête de lit s’emboîtant dans le sommier est revêtue d’un sobre lin gris souris. « Je n’aime pas l’encombrement, j’envisage la chambre comme un lieu de repos absolu. Dans l’idéal, j’aimerais juste un lit devant des baies vitrées ouvrant sur un jardin zen ». La chambre, lieu de sérénitude, à l’aune de son nom Raphaël Berger a la nature chevillée au corps. Apaisé à la seule vue des arbres. Adepte aussi de la sieste salvatrice de réflexion épicée à l’inévitable Revue de droit immobilier, de «Comédie Humaine» son livre de chevet et d’évasion dans un bon thriller. Nadine Fageol

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Raphaël avec Louis, Emma et petit Maxime joyeux trublion. Parure prune et ivoire en satin de percale de la collection Night Bed fabriquée par les ateliers Belmont dans la Loire pour Orosa. Coussins de velours sable, plaid Yves Delorme en laine et satin de soie. Tête de lit en configuration été, recouverte de lin et chevet en chêne massif, réalisations sur mesure Orosa. Bois clair et cordon rouge, design nordique pour la lampe d’architecte Wästberg chez Orosa.

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LES PLUS BELLES

TERRASSES DE LYON

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O Capot à Caluire

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O CapotSur la colline de Caluire, en haut de la montée des Forts, la magnifique terrasse ensoleillée du restaurant de Régis et Sophie Bétoule est l’endroit idéal pour un

apéritif, un déjeuner ou un dîner. Six terrains de pétanque sont à disposition pour une partie entre amis ou en famille du mardi au dimanche après-midi. La carte adapte

ses plats à chaque saison, et offre produits frais du marché, ainsi que suggestion à l’ardoise et grenouilles fraîches le week-end.

Formule entrée + plat du jour à 15 euros ou entrée + plat de la carte 18 euros - Service de 12h à 14h30 du mardi au dimanche

et de 19h30 à 23h du mercredi au samedi.51, montée des Forts - Caluire - Tel 04 78 72 97 17

Caffé Milano Et non, il n’y a pas que des restaurants à touristes, rue Mercière ! Preuve en est, le

Caffe Milano de Yann et Alex. Au menu : salade Milano avec poulet mariné au pesto mais aussi escalope milanaise, pâtes, pizzas et risottos... Rien de mieux pour prendre

un bol d’air italien dans une ambiance lounge. Et pour les noctambules, l’ambiance est plus festive en fin de semaine. Alors ne manquez pas à l’appel.

Formule midi à 12 euros – Menu (entré + plat à la carte + dessert) à 19 euros le soir - 42, rue Mercière, Lyon 2ème – 04 72 41 74 63

Ouvert 7 jours/7 – Service de 12h à 14h30 et de 19h à minuit

Léon de LyonInstallée sur la rue Pléney qui devient entièrement piétonne, la terrasse de Léon de Lyon peut accueillir jusqu’à 70 couverts. Ombragée l’été, elle assure un confort rare en plein centre-ville lyonnais autour d’une carte où se mêlent cuisine traditionnelle, cuisine lyonnaise et produits du terroir. Tous les jeudis, le chef met en place une opération découverte gastronomique à destination des moins de 35 ans qui peuvent déjeuner ou dîner à deux pour le prix d’un !Plat du jour : entrée + plat + dessert à 23,20 euros – entrée +plat ou plat + dessert à 20,30 euros. Ouvert 7j/7 - Terrasse ouverte de 12h à 14h30 et de 19h à 23h - 1, rue Pléney – Lyon 1er – Tel 04 72 10 11 12

Textes : Céline Giraud et Clara Mazuir - Photos © Fabrice Schiff et DR

33 Cité Vue imprenable sur l’esplanade de la salle 3000, le plus beau spot de la Cité Internationale. Terrasse design, tables et salons extérieur pour siroter un cocktail et déguster la cuisine raffinée de Frédéric Berthod aux multiples saveurs. Poissons et viandes, salades, risottos, glaces et desserts aux fruits de saison. La terrasse du 33 Cité accueille également tout l’été les apéros avec tapas et amuses-bouches.Formule (entrée ou dessert + plat) à 19,50 euros – Menu (entrée + plat + dessert) à 23 euros - 33, Quai Charles de Gaulle, Lyon 6ème - 04 37 45 45 45Ouvert 7 jours/7 – de 12h à 14h30 et de 19h à 23h - www.33cite.com

Le Boudoir Terrasse élégante et raffinée propice au repos et aux plaisirs des papilles. Un havre

de paix à deux pas de la Part-Dieu. Tables hautes et banquettes cosy, au Boudoir on ressent comme un avant-goût de vacances… gare des Brotteaux, oblige. Des produits

frais comme la plancha de poissons avec sa purée de pommes de terre sont à savourer sans hésitation. Et pour les lofteurs, du mercredi au samedi de 23h jusqu’à 4h

(sauf mercredi fermeture à 2h), un DJ assure l’ambiance. Menu midi à 11 euros – A la carte le soir – 13, place Jules Ferry, Lyon 6ème

04 72 74 04 41 - Service du mardi au samedi de 12h à 14h et de 19h à 23h30 Du mardi au samedi - Apéritif à partir de 19h00 - www.leboudoir.fr

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Brasserie du Hilton La terrasse du Hilton assure à ses visiteurs un moment de calme et de confort en

bordure de parc. Cuisine raffinée, des mets fins et délicats à savourer pour les belles saisons printanière et estivale. Son chef pense à notre santé en proposant des plats

«health option» mais également des plats végétariens. Ne pas rater les soirées barbecue du vendredi soir et le brunch du dimanche pour des moments

chaleureux en famille ou entre amis.Plats de 12 à 29 euros – Menu enfant à 9,50 euros – Dessert de 5 à 7 euros70, quai Charles de Gaulle, Lyon 6ème – 04 78 17 50 50 - Ouvert 7 jours/7

Petit-déjeuner, déjeuner et dîner - www.lyon.hilton.fr

Brasserie des Brotteaux Une terrasse belle époque face à l’ancienne gare des Brotteaux, sous la houlette d’Emmanuel Faucon. Cuisine de qualité offrant gaspacho de melon avec sa menthe fraîche et son jambon cru, risotto aux cèpes, fond d’artichaut au foie gras mais également sa spécialité le tartare de bœuf. La brasserie des Brotteaux mêle tradition gastronomique et cuisine inventive dans un décor art déco intact. Menu midi à 19,80 euros – Menu à la carte à partir de 32 euros (midi et soir)1, place Jules Ferry, Lyon 6ème – 04 72 74 03 98 - Ouvert du lundi au samedimidi et soir – petit déjeuner à partir de 8h - www.brasseriedesbrotteaux.com

Le Plan B Profitant du lifting de la promenade des Brotteaux, Le Plan B a inauguré sa terrasse estivale lors d’un des plus beaux jours de soleil du mois de mai. Ordonnateurs de ces festivités, Christophe et Fabien ont su démontrer leur savoir-faire en termes de cocktails et tapas. A noter le midi, une cuisine du marché (du lundi au vendredi) concoctée par l’ancien chef du Novotel. Tout pour plaire, en somme, pour ce bon plan qui se fraie un chemin dans les incontournables du 6ème. Plat du jour à 10 euros – Formule (entrée + plat) à 14 euros et (entrée + plat + dessert) à 18 euros le midi. Tapas le soir. Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 1h et samedi de 17h à 1h.25, boulevard des Brotteaux - Lyon 6ème – Tel 04 72 83 54 79

Le Victoria Hall Belle terrasse ombragée d’une capacité de 100 couverts, en cour intérieure avec pins,

oliviers centenaires et pavés d’époque. Un lieu dépaysant pour déguster gaspacho de concombre à sa mousse de coco, dorade rôtie à l’huile de sésame ou encore

millefeuille aux fruits rouges et sa mousse au chocolat blanc. Et tous les jeudis à partir de 18h, apéro ambiancé autour des invités de la radio Hit & Sport. Sans oublier le

parking privé avec voiturier. Un hit pour passer un bon moment en toute sérénité.Formule midi à 20 euros (entrée ou dessert + plat), formule sushi à 20 euros

(plateau de sushis + dessert du jour), Menu du soir à 40 euros33, rue du Repos, Lyon 7ème – 04 37 28 07 97 - Ouvert du mardi au samedi

12h à 14h et 19h30 à 23h (sauf samedi midi) - www.victoriahall.fr

Café du Pond Cette terrasse de charme ouverte toute l’année (chauffée l’hiver) installée sur l’une

des plus belles places de Lyon, offre un parfum de fête dans une atmosphère de vacances. Sol en planches, parasols blancs, cadre lounge et branché, il fait bon vivre

sur la terrasse top contemporaine d’Albert. Ambiance brasserie pour une cuisine du marché aux saveurs de saison. Et dès la nuit tombée, le plaisir de la fête.

Plat du jour à 11 euros – Menu à partir de 16 euros – Apéro du lundi au samedi11, place Maréchal Lyautey, Lyon 6ème - 04 78 52 39 99

Ouvert 7 jours/7– midi et soir

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Patrice Duplessy est une personnalité connue et reconnue dans le landerneau lyonnais. Et bien au-delà d’ailleurs. Plus de trois décennies que ce professionnel œuvre dans le monde de l’immobilier. Par Christophe Magnette

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Une expérience qu’il met à profit depuis 2006 au sein de la Régie Saint-Pierre, spécialisée dans la gestion immobilière. Mais fort de

l’arrivée à ses côtés, de son fils Cédric, il ajoute une corde de plus à son arc via la création d’un nouveau département, Saint-Pierre Transaction. A chacun sa conception de la réussite. Mais à voir la sérénité affichée par Patrice Duplessy, à l’orée de la soixantaine, on imagine aisément que l’arrivée d’un de ses fils à ses côtés, constitue à ses yeux une forme d’aboutissement. C’est bel et bien Cédric, 32 ans, qui a décidé, il y a quatre ans, de se rapprocher du giron paternel. Et de facto, de passer ses diplômes professionnels : « C’était un choix, une envie », renchérit le jeune homme aujourd’hui responsable du service location et travaux. Il faut dire qu’il est à bonne école aux côtés d’un père pour qui l’univers de la gestion et de la transaction immobilière n’ont plus vraiment de secrets. Un monde qu’il a embrassé dès 1980, avant de racheter, presque dans la foulée, une société de transaction (SEFRIMO) et deux

régies (Bidon Peyrot et Colin Donneaud Larchier). « Je les ai revendues en 1992 à un groupe parisien, tout en gardant la direction générale locale. » Mais peu à son aise au sein d’une structure devenue trop grande et qui s’avère incompatible avec sa notion de la profession, « les clients deviennent des numéros informatiques ! », il décide en 1997 de se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en créant deux structures. L’Immobilière Saint-Pierre tout d’abord. Qu’il revendra en 2006 à Square Habitat, « avec qui j’entretiens de très bons rapports », souligne t-il ; et donc la Régie Saint-Pierre, spécialisée dans la gestion immobilière patrimoniale. Une structure à laquelle est adossée, depuis janvier 2012, Saint-Pierre Transaction qui poursuit pour dessein d’accompagner une clientèle haut de gamme dans sa quête d’un projet immobilier, d’investissements ou d’acquisitions résidentielles.

Proximité, réactivité, personnalisation : un triptyque gagnant !

Régie Saint-PierreMail : [email protected]él : 04 72 44 51 64 / Fax : 04 78 17 47 53

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Tél : 04 72 44 52 36 / Fax : 04 78 17 47 53

LES CLEFS DE L’IMMOBILIER PERSONNALISÉ

Portés par un leitmotiv immuable, proximité et

personnalisation, Patrice Duplessy et son équipe

(huit personnes au total), peuvent s’enorgueillir

d’une croissance régulière à deux chiffres.

« Nos clients ont en général une expérience

immobilière et patrimoniale » ce qui trouve un écho

dans les chiffres. Au sein de la Régie Saint-Pierre,

le quittancement annuel moyen par lot s’élève à

17 000 € en matière de location et à près de

45 000 €/an par propriétaire. Et si un projet

de croissance externe est en gestation (dans

l’agglomération lyonnaise), Patrice Duplessy

estime avoir atteint sa taille de croisière. Cultiver

un carnet d’adresses bien fourni, s’atteler aux

montages d’opérations et surtout inculquer à

ses collaborateurs ces notions de proximité, de

réactivité et de rigueur qui lui sont si chères.

A travers ses trois missions, on comprend que le

quotidien de Patrice Duplessy est plus que jamais

tourné vers le Service avec un grand S ! O

105, rue Duguesclin – Lyon 6 - www.regiesaintpierre.fr

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L’agence immobilière de Maxime Caminale poursuit son ascension au cœur de Villeurbanne non loin des fameux Gratte-Ciel. Après de belles performances dans la transaction immobilière, la gestion locative se met en place au sein de l’agence et constitue un nouveau défi pour cet homme de caractère ! Par Julien Smati

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Ce juriste diplômé de droit et de sciences politiques débute sa carrière professionnelle dans le conseil en investissement immobilier et en

défiscalisation au cœur de Lyon. Développant une passion pour l’immobilier, il devient dès 2005 conseiller immobilier dans l’agence Laforêt de Villeurbanne Flachet. Après avoir maitrisé les rouages du métier, il désire en 2009 développer sa propre affaire et se met alors en quête d’un territoire à conquérir tout en restant affilié au groupe Laforêt. La crise sévit et Maxime Caminale parvient à racheter l’agence pour laquelle il travaille depuis quatre ans. Aucune surprise à

l’horizon puisque notre homme connait aussi bien l’agence que le secteur.

L’arrivée du jeune entrepreneur à la tête de l’agence apporte un souffle nouveau et des orientations différentes. Les résultats prouvent le bien-fondé de cette stratégie et connaissent une croissance de 30% en deux ans seulement. La transaction immobilière se portant bien au sein de l’agence villeurbannaise, Maxime s’attèle alors au développement de la gestion locative. Un challenge supplémentaire pour motiver cet actif trentenaire. Sans toutefois devenir syndic, l’agence se dote d’un service dédié à l’administration des biens sur tout

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le Grand Lyon : gestion, recherche de locataires, encaissement des loyers et surtout assurance des loyers impayés ! Une garantie de tranquillité et un service clé en main pour propriétaires désireux d’obtenir de rentables revenus locatifs. What else ? O

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194 JUIN 2012

Son leitmotiv ? «Sentir la matière, ressentir les aléas de la nature.» Son parti-pris ? «Allier praticité et esthétisme.» Femme de caractère, elle conçoit ses réalisations à son image : modernes et sans restriction. Par Christophe Magnette

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Anne Perrin, par ailleurs toute jeune maman, ou l’art de concilier féminité et création très mâle [sic]. Aucun superflu ne réside dans le travail

de cette jeune stéphanoise, passée par l’école des Beaux-arts de la cité forézienne avant de suivre une formation complémentaire en architecture d’intérieur puis de designer. Le contemporain est son domaine. Mais pas seulement. « L’ancien constitue également un pan important de mon activité, assure-t-elle. Je m’efforce alors d’apporter un zeste de modernité en redonnant vie aux matériaux - souvent bruts ! - que je choisis. »

En attendant, la philosophie qui l’accompagne est sans ambages : «Je veux que l’espace respire, que d’aucuns puissent y circuler sans contrainte. C’est la raison pour laquelle le moment où je prends possession d’un espace nu est, à mes yeux, le meilleur : recréer un espace à partir du vide constitue à chaque fois une aventure nouvelle.» Un défi donc qui voit Anne Perrin jouer avec les lignes et les textures. «Elles apportent une vraie dynamique, une réelle puissance au lieu, tout en conférant de l’équilibre et en conservant l’âme de l’endroit.» De la rénovation à la création d’espaces, du professionnel au privé, de l’architecture d’intérieur à la scénographie en

passant par la décoration, Anne Perrin apporte un regard éclairé mâtiné d’un savoir-faire excluant tous signes ostentatoires. Parfaitement entourée par des corps de métiers en adéquation avec ses exigences, Anne Perrin trace sa route. Une ligne droite, bien sûr ! O

ANNE PERRINArchitecture d’intérieurDesign mobilierDé[email protected] • www.anneperrin.fr

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196 JUIN 2012

STYLE PISCINE

Lyon - Megève - Courchevel - Saint-TropezPiscines Concept - 90, quai Pierre Scize – 69005 Lyon - Tél/Fax : 04 78 05 14 46 - www.piscines-concept.com

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Piscine à débordement proche de Lyon : 12,5 m x 5,5 m Piscine avec margelle en pierres volcaniques dans l’ouest lyonnais : 9 m x 3,70 m

PISCINES CONCEPT où l’art de nager dans le bonheur !23 années d’expérience pour l’un, 15 ans pour l’autre, Piscines Concept est bel et bien le fruit d’une association de deux professionnels. Résultat, Gianni de Bernardis, 45 ans, fondateur en 2005 de Piscines Concept et son associé, Stanislas Goyat, 38 ans, qui l’a rejoint deux ans plus tard, peuvent s’enorgueillir d’une cinquantaine de réalisations par an. « Notre plus-value ? Notre capacité à répondre à n’importe quelle problématique et à réaliser du sur-mesure. Techniquement, nous n’avons aucune limite », assurent-ils à l’unisson. C’est la raison pour laquelle, Piscines Concept est aujourd’hui le partenaire privilégié des architectes, maîtres d’œuvre, constructeurs et autres promoteurs. « 80% de notre clientèle est assurée par des maisons qui se construisent.» Piscine miroir ou à débordement, piscine intérieure ou à fond amovible, Gianni et «Stan» font preuve d’une audace qui en séduit plus d’un. Ne sont-ils pas en train de réaliser une piscine de 20 mètres de long dans les Monts-d’Or ? « Au quotidien, nous nous attachons à vendre du rêve. Mais pas seulement. Nous offrons également la perfection qui nous anime lors de la réalisation de chacune de nos piscines. D’ailleurs, chaque année, nous refusons une dizaine de projets, faute de temps ! » Une humilité qui les honore et leur évite de boire la tasse ! Christophe Magnette © Fabrice Schiff

Gianni de Bernardis et Stanislas Goyat

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198 JUIN 2012

STYLE SHOPPING

La boutique Tramps, depuis 15 ans maintenant, présente des collections pour hommes d’affaires, futurs mariés ou amateurs de sportswears chics. De Karl Lagerfeld à Paul Smith, en passant par Bill Tornade ou autre Neil Barrett, elle s’impose ainsi comme un des leaders du prêt-à-porter avant-gardiste lyonnais.

U n léger parfum flotte au 5 de la rue de l’Ancienne Préfecture. Boiseries sablées, portants en fer, murs de pierre et musique

lounge, la boutique Tramps se veut cosy mais reste foncièrement authentique. Des basiques de chez Bill Tornade au sportswear Aeronautica Militare, Stone Island ou CP Company en passant par les couturiers tels que Neil Barrett, Karl Lagerfeld ou Paul Smith, Tramps incarne la boutique pointue de la gente masculine. Les tons restent sobres, les polos et chemises s’agrémentent

parfois de quelques touches de couleurs. Le style, épuré, pioche ses idées dans une mode actuelle, à l’air du temps, et en revisite les codes. Les associés Alain Molina et Patrick Argoud, entourés d’une équipe de collaborateurs chevronnés, misent sur l’idée de simplicité. Ils avouent entretenir d’étroits liens avec une clientèle très fidèle, âgée de 20 à 60 ans. « Ce qui fait notre force, c’est l’accueil, le service et les conseils que nous apportons en tâchant de rester simples. » Ainsi, les maîtres des lieux accompagnent les clients dans leurs choix,

et prennent en compte leur personnalité, leur silhouette. La verrière abrite un écrin dédié aux tenues plus habillées ainsi qu’aux vêtements de cérémonie, le tout « en parfaite corrélation avec la future mariée ». Enfin, les blousons de cuir de chez Seraphin, sacs et boutons de manchette Paul Smith complètent l’univers Tramps. La marque détient 5 boutiques dans la même rue, en pleine presqu’île, tout près de la place des Jacobins pour satisfaire toutes vos envies. O Clara Mazuir

Tramps – 5, rue de l’Ancienne Préfecture - Lyon 2 – 04 72 77 51 47 www.tramps.com

TRAMPSUn style pointu du sportswear à l’habillé

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Tramps – 5, rue de l’Ancienne Préfecture - Lyon 2 – 04 72 77 51 47 www.tramps.com

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200 JUIN 2012

LES 17 ÉVÉNEMENTS qu’il ne fallait pas rater

RETROUVEZ CHAQUE MOIS LES COCKTAILS, BEFORE, AFTER, VERNISSAGES,

PETITS FOURS ET BEAUX ATOURS QUI ONT ILLUMINÉ NOTRE CAPITALE.

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VU ! PEOPLE EVENTS

GIGOT BITUME ANAHOME IMMOBLIER Dans la plus pure tradition des bâtisseurs lyonnais, Pierre Nallet, Nicolas Gagneux et Ange Aznar ont convié leurs partenaires à découvrir leurs dernières réalisations à savoir deux résidences étudiantes, avec une excellente gamelle à la clé. « Victorian Park », et ses 94 studios en mezzanine baignés de lumière, sis rue Victorien Sardou, en partenariat avec Arioste Immobilier et Valority Gestion. Et « Stud Air » qui s’est installé rue Bechevelin dans les anciens locaux de stockage de l’OCP magnifiquement rénovés sous la houlette de Cécile Remond, architecte du patrimoine. Une grande cour à ciel ouvert coiffée d’une élégante charpente métallique pour 88 logements en coursive. Une opération montée par Foncimo, Pitch Promotion, 6ème Sens immobilier et la Financière Richerenches. MP

1 INAUGURATION DU PARKING DES BROTTEAUXGérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, Jean-Jacques David, maire du 6ème et Michelle Salvadoretti, directrice général de Q-Park France ont inauguré, jeudi 10 mai, le nouveau parking des Brotteaux, place Général Brosset. « Nous aurions pu le dénommer désiré tellement il s’est fait attendre », s’est exprimé Jean-Jacques David, précisant que « ce ne fut pas un long fleuve tranquille mais le jeu en valait la chandelle ». Ne reste plus qu’à finaliser la promenade des Brotteaux, en surface. CM

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2 LA GASTRONOMIE VENUE DU FROID GASTRONORD DE STOCKHOLMLe salon Gastronord de Stockholm, petit SIRHA du grand Nord, a largement impliqué Jean-Pierre Lacroix. L’ambassadeur de France nous a confié sa joie de mettre la cuisine à l’honneur. A cet effet, il organisa à la résidence de France un dîner gastronomique sur le thème des saveurs croisées entre pays des rennes et pays des fromages ! Le lendemain, après avoir présenté les grandes lignes du Bocuse d’Or, Florent Suplisson, directeur des concours GL Events et Marie-Odile Fondeur, directeur général du Sirha mettaient en appétit les journalistes en confirmant que la Suède accueillerait en 2014 le Bocuse Europe. Une reconnaissance naturelle pour le travail effectué par les chefs du niveau de Mathias Dahlgren (Bocuse d’Or 1997). En attendant cet événement, Adam Dahlberg (Bocuse d’Argent à Bruxelles) entrera dans la compétition à Lyon pour un podium international. Voués aux succès quasi permanents, les pays scandinaves auront à batailler avec les autres points cardinaux. Rendez-vous en janvier 2013 au Bocuse d’Or. FP

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Bruno Lanternier (UbiFrance), Françoise Petit (Lyon People) et Jean-Pierre Lacroix, ambassadeur de France

Florent Suplisson, Marie-Odile Fondeur et Per Lundin, Président de la Gastronomie

en Suède

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202 JUIN 2012

Nice, le candidat le moins exposé à la relégation a assuré son maintien en battant Lyon (4-3) lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1 au terme d’un match haletant. Qui s’est conclu, comme de tradition, par un magnifique feu d’artifice.

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LES TRIBUNES VIP D’OL - NICE CHAMPIONNAT DE FRANCE 4

OL PEOPLE LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

avec

Eddy, Kevin, Nicolas, Christophe, Jérémy, André et Nico (L’Argenson)

Pascaline Larose (Profil), Snejana Stefanovic (OL) et Delphine Souchon (Profil)

Michel Vieira (MDA) et ses invités

Eric Chetail (Cerise & Potiron) Virginie Col (Noaho Immobilier) et Séverine Armanet

Stéphane Mingat et son épouse Edwige (Mingat Location)

Jean-Charles Daclin (Silence Prod) et le docteur Jamel Chargui

Sarah Kadri et Koceila Toukal (Medlane)

Franco Morreale (Pizzeria Napoli), Frédéric Bouillé (Mercedes-Benz), Patrizia Morreale (Pizzeria Napoli) et Patrick Venard

Fleur Garçon (Banque Rhône-Alpes), Olivier Bernardeau (OL) et Florence Vial (Cuisines Aviva)

Le tour d’honneur de l’équipe féminine de L’OL avec le trophée de la Ligue des Champions

Philippe Rollet (Union Capital), Henri Junique (Régie Chapot & Cie), Annie Osswald et Christophe Geoffroy (CCI France-Afrique)

Christophe Barone (CBF), Isabelle Bretin (MDA) et Nicolo Morreale (Pizzeria Napoli)

Maurice Picard (AJ Partenaires), ses fils Xavier et Arnaud

Sandrine Neuzeret (Inseractif), Manan Atchkezai, président de la SFIP et Pascale Mathiolon

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Pascaline Larose (Profil), Snejana Stefanovic (OL) et Delphine Souchon (Profil)

Michel Vieira (MDA) et ses invités

Eric Chetail (Cerise & Potiron)

Le tour d’honneur de l’équipe féminine de L’OL avec le trophée de la Ligue des Champions

Sandrine Neuzeret (Inseractif), Manan Atchkezai, président de la SFIP et Pascale Mathiolon

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204 JUIN 2012

L’AGENCE TRONEL FÊTE SES 50 ANS 5

Expert immobilier FNAIM et adjoint au maire du 6ème, négociateur immobilier depuis 1976 dans l’Agence, co-gérant avec son oncle Jean Tronel depuis 1984. L’agence fût créée par ce dernier en 1962, rejoint par Marc Tronel, père de Bruno Tronel, en 1965. Gérant de l’agence depuis 2006 il a tenu à réunir son équipe, sa famille, ses amis, confrères et relations professionnelles, afin de célébrer comme il se doit les 50 ans de son agence, une des plus anciennes de la ville de Lyon. Rendez-vous pour le centenaire avec ses enfants et petits-enfants.

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VU ! PEOPLE EVENTS LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

Jacky Clément, Brigitte Guy-Tronel, Marielle Founta, Martine Lucet, Angelina Nierfeix, Annick Jeannerod et Bruno Tronel

Christian Garcin (La Verr’in), Guillaume, Bruno, Monique Tronel, William Ducher et Laurent Tronel

Nicole Chevassus, ancienne maire du 6ème et son successeur Jean-Jacques David

Maître Dominique Bremens (Bremens & Associés), Maître Claribel Lovy et Franck Ponsonnet (Diagonale)

La famille Tronel au complet Jean-Paul Bedouin, Monique Tronel, Marie-Hélène Bedouin et Bruno Tronel

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205 JUIN 2012

Jacky Clément, Brigitte Guy-Tronel, Marielle Founta, Martine Lucet, Angelina Nierfeix, Annick Jeannerod et Bruno Tronel

Maître Dominique Bremens (Bremens & Associés), Maître Claribel Lovy et Franck Ponsonnet (Diagonale)

Carole Thurel et Brigitte Guy-Tronel

Nicole Chevassus et Cyrille Bouvat (Chef de Cabinet Mairie du 6ème) Robert et Florence Perret (Le Théodore) Bruno Tronel et Maître Jacques-Louis Alcaix

Maître Karine Gidon, Michel Fornas (Fornas) et Maître Jean-Marie Chanon

Edith et Jacques Boulez (Cabinet Boulez) Le docteur Frédérique Uzel et Maître Michel Uzel

Discours de Bruno Tronel, ému d’être accompagné de ses

trois « maires » : sa « mère » Monique Tronel,

et les maires Jean-Jacques David et Nicole Chevassus. Bruno Tronel admet qu’ « il

ne tiendra pas 100 ans », et cite ainsi ses deux enfants,

Guillaume et Laurent, « pour reprendre le flambeau !»

Marc-Olivier Finet (Direct Expertise), Maître Isabelle Boucharlat et Charles Laborbe (Direct Expertise)

Nicole Chevassus, Jean-Jacques David, Monique Tronel et son fils Bruno

Nicole Chevassus, Joseph Mellot (Le Progrès) et Mme David Anne Grandvuinet et Philippe Guillaumaud (Cabinet Bellecour)

Elisabeth Millat et Danielle Pelletier (Brocante Antiquités)

Béryl Maillard, consul de Saint Domingue et Maître Jérémie Peiron

Maître Rémi Perrin Fayolle, Maître Florent Picot et Maître Eric Pariset Liliane et Daniel Duquesne (Tchekiden) Michel Lopez (Korloff), Angélique et son époux maître Nicolas Falcoz

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206 JUIN 201210, rue Jean de Tournes - 69002 Lyon - Tél. 04 78 37 07 82

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L’équipe du Crédit Immobilier de France Rhône Alpes Auvergne (CIFRAA) a convié ses partenaires professionnels de l’immobilier, place Bellecour, à l’occasion de l’anniversaire de l’agence. Fabrice Bonnamour, responsable du secteur Grand Lyon et son équipe commerciale ont réuni une partie de leurs partenaires afin de célébrer ensemble les « 1 an » de l’ouverture de l’agence Bellecour. « Votre présence ce soir témoigne de la solidité de notre partenariat » s’est-il exprimé, rappelant que « près de 70% de la production du CIFRAA est assurée par les professionnels de l’immobilier ». Le CIFRAA, c’est cinq agences sur le département du Rhône et pour l’événement, l’ensemble de l’équipe commerciale du Grand Lyon était présente. L’occasion pour tous de partager un agréable moment mais aussi d’échanger sur l’actualité de l’entreprise et des marchés immobiliers et financiers.

CRÉDIT IMMOBILIER DE FRANCE SUR LA PLACE BELLECOUR 1 AN DÉJÀ !6

Le mot de bienvenue de Fabrice Bonnamour

(Responsable CIF du Grand Lyon)

Sandra Garcia (CIF) et Martine Basili (Agence Centrale)

Didier Talvard et Michel Richaud (Century 21)

Dominique Cerqua (Maison Axial) et Anne-Laure Karkatcharian (CIF)

Eric et Laurence Pouchoy (Exchange), Marilyne Jorge (CIF) et Thierry Gisserot (Meg Agence)

Benjamin Crassard (Maison Axial) et Claire Rogerson (CIF Meyzieux)

Eric Gomes (Capstone) et Fabrice Bonnamour (Responsable CIF du Grand Lyon)

Julie Garde, Gislaine Ors (DV Immobilier) et Carole Lenfant (CIF Brignais)

Thierry Pointu (Urbania) et Nathan Amsellem (CIF)

Caroline Terrones et Delphine Fraudeau (Parlez-moi d’Immo)

Alain Bourlier (Alexandre Finance) et Marc Lamotte (CLM Finances)

Kansous Sherazade (CCK) et Nekka Hannan (CCK)

Claire Rogerson (CIF), Pierre Vacelet et Amarante Forato (Finalife)

Maryline Cerqua (Axial, Solvimo), Julien Cimmarusti et Erika Cerqua (Solvimo)

VU ! PEOPLE EVENTS LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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10, rue Jean de Tournes - 69002 Lyon - Tél. 04 78 37 07 82

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208 JUIN 2012

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Les audacieuses ont organisé leur second trophée de golf dans le cadre verdoyant du Golf du Gouverneur. Réservée aux femmes actives, golfeuses ou non, cette journée a constitué un espace de rencontre privilégié entre actrices du monde économique et femmes de réseaux. La convivialité était de rigueur et le beau temps au rendez-vous ! JS

TROPHÉE DES AUDACIEUSES GOLF DU GOUVERNEUR 7 Ph

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VU ! PEOPLE EVENTS LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

Les organisatrices : Brigitte Honneger, Bertille Bourbon-Toutu, Christelle Champion et Frédérique Bernard-Sablière

Wilma Odin, Claire Saddy, Vivianne Levy et Corinne Thomas (Supplément Dame)

Séquence massage prodigué par Manuella Rousse (Le Monde de Manuella)

Anaïs Josserand (Domaines qui montent), Valérie Brunon (Lyon Undergroud Events) et Marion Lagrabette (Silco événement chocolat)

Jacqueline Richardet, Marie-Noelle Pédrini (Régie Pédrini) et Annie Canat (Cabinet Girardon-Claudon)

Florence Beylat (Royam Hôtel), Djamila Calla (Lagardère), le docteur Christine Dubost, Monique Crusot (TUI France) et Patricia Houg, directrice de la Sucrière

Ariane Treseler (Par-dessus l’market) et Imelda de Breda (La Buanderie)

Bar à champagne : Christophe Andrieu (Golf du Gouverneur), Philippe Mousset (Maison Henriot) et Virgnine du Gardin, présidente du Tennis Club de Lyon

3ème place : 1ére série : Michèle Teyssier, 2ème série: Véronique Charmettant, Initiation : Béatrice Mallecourt

2ème place – 1ère série: Framboise Raynaud, 2ème série: Marie-Pierre Calixte, Initiation : Catherine Duc-Dedon

1ère place – 1ère série: Annick Menard-Molo, 2ème série : Laurence Tourvieille, Initiation : Anne Ovize

Catherine Guillet (uncailloudanslapoche.com), Brune Jugnet (Resinex), Géraldine Combes (Casa Verde) et Fanélie Divry (UP6 évènements)

Annie Goubet (Conseil Général de l’Ain), Sophie Charrayre et Carole Amsellem (Episkin l’Oréal)

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Cet été 3 événements vous attendent

à la Tour

HOTEL**** RESTAURANT GOURMAND LOUNGE BAR SEMINAIRES TERRASSES

La Tour Rose Nouvelle et Eternelle

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Le nouveau Chef de la Tour vous a concocté une nouvelle carte aux saveurs du monde

Menus à partir de 29€

Minute de thon à la fleur de Sel

Les Apéritifs Sportifs Retransmission des matchs

du championnat d’Europe de foot 2012 Planches apéritives à partir de 9€

22 Rue du Bœuf - 69005 LYON Email : [email protected]

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Rizotto de lentilles noires Belouga

La Tour Rose

Jacqueline Richardet, Marie-Noelle Pédrini (Régie Pédrini) et Annie Canat (Cabinet Girardon-Claudon)

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210 JUIN 2012

VU ! PEOPLE EVENTS LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

« Il l’a rêvé. Nous l’avons fait, alors fêtons-le ». Joignant le geste à la parole, Philippe Florentin et Bruno Metzle ont inauguré Zinc Zinc Café ce jeudi 10 mai, sous le ciel de Baptiste Florentin. Second opus lyonnais du « bistrot dans l’air du temps », implanté au sommet du pôle de commerces et de loisirs de la Confluence, Zinc Zinc a accueilli ses invités sur sa terrasse avec vue imprenable sur la darse nautique (toujours privée de bateaux), une météo de rêve, et des mets bien fameux. En bref, soirée réussie. Baptiste aurait adoré. MP

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INAUGURATION DU ZINC ZINC LYON CONFLUENCE 8

Erwan, Erick et Alexandre Roux de Bézieux (Syntagme) Marc Jean (Le Progrès) et Pierre Laigle Bruno Metzle, Marie-Odile Fondeur, adjointe au Commerce et Philippe Florentin

Lucas Florentin et son papa Philippe Eloïse Girault (Ego La Revue) et Blandine Peillon (Jours de Printemps)

Jean-Luc Marcombe (Salengro Automobile) et Elie Cunat (BMW Gauduel)

Margaux Fouchère (Graphiti), Victoria Paget (Ametis) et leur chien Guizmo

Sandrine Perrot (Apsi Aménagement) et Catherine Ricard (CGPME)

Christelle Bardet (Féminin Rhône-Alpes) et Nico (Lyon People)

Le père Gréa, Laurent Gerra, Mme Irène Florentin et son fils Philippe

Phillipe Florentin et Olivia Cuir (Esprit des Sens) Franck Chapon (UGC Ciné Cité) et Pierre-Yves Gas (Agence Proxi’com)

Arnaud Demongeot (Château Sainte Roseline), Mathieu Renaud (LOU Rugby), Pierre-Guy Cellerier (Cellerier), et Richard Brumm, adjoint aux Finances

Le père Gréa, Caroline Auclair (Cardinal) et son mari Pascal (FMI)

Jean-Claude Lassalle (Le Progrès) et Alain Trescartes (LCL)

Philippe Florentin et Bruno Metzle au milieu de leur équipe

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R E S T A U R A N T

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© Brice Genevois/Visiter Lyon

Nouveau Cadre – Tables d ’hôtesPonton pour sports naut iques et pétanqueOuvert 7 jours / 7 de ju in à septembreÀ 20 minutes de Lyon – École de cu is ine

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Margaux Fouchère (Graphiti), Victoria Paget (Ametis) et leur chien Guizmo

Franck Chapon (UGC Ciné Cité) et Pierre-Yves Gas (Agence Proxi’com)

Jean-Claude Lassalle (Le Progrès) et Alain Trescartes (LCL)

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Eric Polese (Centre Commercial de la Part Dieu) et Manan Atchekzai (Président de la SFIP)

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LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

Début mai, l'Abbaye de Collonges Paul Bocuse recevait le centre d'essai haut de gamme Mercedes-Benz & smart Lyon. Clients et prospects se sont rendus sur place afin de découvrir 25 véhicules comme la smart électrique ou encore la smart Brabus, mais aussi la possibilité de tester entre autre le nouveau SL, la Classe C 63 AMG, la Classe E Break 63 AMG, le CL 500 et d'admirer le SLS Roadster. A l'issue de ces journées, un tirage au sort était organisé en partenariat avec la maison de beauté Carita, qui a proposé des ateliers coiffure, maquillage,... ainsi que la maison Augis 1830, qui présentait ses modèles TAGHeuer.

CENTRE D'ESSAI PRESTIGEMERCEDES-BENZ LYON & SMARTABBAYE DE COLLONGES PAUL BOCUSE9

Gwendoline Meunier et Diva Barsotti-Volle (Carita)

Pedro Assis (TAGHeuer)

Alexandre Michel et Audrey Viallon (Serrurerie Michel)

Thierry Morel et Patrick Shazelas (Goconcept 3D)

Bernard Gentil-Becoz medecin, Frederic Blanc (Mercedes -Benz) et Antoine Misstretta (ELCL)

Pedro Assis (TAGHeuer), Mme Becker qui remporte une montre TAG Heuer, Florian Bellini (Augis 1830), Diva Barsotti-Volle (Carita), Mme Vallet de Villeneuve qui remporte un soin de beauté Carita Diamant, Laurent Bernardeau (Marketing Mercedes-Benz Lyon) et Mr Perrier qui remporte un week-end en Mercedes Classe E Cabriolet

Nouveau SLK

Montre TAGHeuer Mercedez-Benz, 125 exemplaires au monde, disponible chez Augis 1830

Frederic Mazaud (Electric Genéral), son épouse Sandrine

Jean-Yves et Olivier Chabredier (Hôtel Val de Saône) Paul-André Breton son épouse Marie

Florian Bellini (Augis 1830)

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214 JUIN 2012

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Romain Boucaud-Maître (Chocolat Voisin), Carole Dufour (Idées en Tête) et Patrick Genet (Syntagme)

Plus de 500 personnes ont répondu présentes pour les deux ans du Show Room Déco à Saint Priest. Dans un cadre unique et convivial, Daniel Buguet a fait découvrir à ses convives les dernières tendances des univers de l’outdoor, de la décoration, de la literie et de l’éco habitat. Corradi France soufflait quant à elle sa première bougie. Ce groupe italien spécialiste de l’aménagement des espaces de vie extérieurs a choisi Rhône Alpes et Show Room Déco pour installer l’espace d’exposition et le siège de sa filiale française, affichant ainsi sa volonté de s’imposer comme l’un des acteurs incontournables du marché héxagonal.

SHOW ROOM DÉCO10 2ÈME ANNIVERSAIRE DU

Daniel Buguet (UTD Show Room Déco), Achille Lanzualo, président de la Chambre de Commerce italienne de Lyon, Gianmarco Biagi et Viviana Calabrese (Corradi)

Romain Buguet (Show Room Déco), Erick Roux de Bézieux (Syntagme) et Martine David, maire de St Priest Robert Jeanson, Philippe Valette, Philippe Faucherand

(Monsieur Stores), Viviana Calabrese (Corradi) et Bruno Blin (Monsieur Stores)

Laurent Marx (Es’Tête), Viviana Calabrese (Corradi) et Thierry Bruel (Es’Tête)

Brigitte Honegger (Fly On & TGV Mag) et Béryl Maillard, consul de St Domingue

Bruno Dufour (Patrimoine Consultant) et Guy Lassausaie Philippe Peillon (CRB), son épouse Blandine (Jours de Printemps) et Frédéric Maurel (Mazars)

Discours Gianmarco Biagi, président de Corradi

Pierre Chambon et son président Laurent Duc (UMIH)

Daniel Buguet (UTD Show Room Déco) et Philippe Florentin (Nosbonplatschezvous.com)

Pierre Bourdeau, son épouse Agnès (Optique Bourdeau)

et Gabriel Greiss (Agrega Architectes)

Brigitte, son époux Franck Honegger

(CR2I) et Brigitte Juillard (Afi Esca)

VU ! PEOPLE EVENTS LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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Brigitte Honegger (Fly On & TGV Mag) et Béryl Maillard, consul de St Domingue

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216 JUIN 2012

VU ! PEOPLE PARTY

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LE PLAN B INAUGURE SA TERRASSE PROMENADE DES BROTTEAUX 11

Il sont les premiers à étrenner le nouvel espace paysager qui forme une coulée verte entre la gare et le boulevard des Brotteaux, A l’angle de celui-ci, le Plan B managé par Christophe et Fabien accueille désormais ses clients sur sa terrasse qui a avantageusement remplacé une voie de circulation. Un vrai bon plan pour le quartier des Brotteaux. MP

LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

James, Prisca et Delphine Fred, Karine et Guillaume Romain, Adeline et Isabelle Clotilde, Jérôme et Sabrina

Mariana et Fabrice Estelle, Bérangère, Lorna et Pauline Laurence et Marjolène Elisa, Franck, Lisa, Astrid, Marie, Mike et Priscille

Christophe (le cuisinier) et Fabrice Camille et Sandrine Bibi, Emilie et Franck Les stars : Mathilde, Elodie et Raphaëlle

Etienne et Lucie (Le Plan B)

Bertrand (Barrio club), Fabien (Le Plan B), Arnaud (Café Juliette) et Christophe (Le Plan B)

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Clotilde, Jérôme et Sabrina

Mariana et Fabrice

Christophe (le cuisinier) et Fabrice

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VU ! PEOPLE PARTY

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Le Plaza Lounge, restaurant de la discothèque de l’Imprévu de Massieux, a ré-ouvert ses portes mercredi 2 mai. Un tout nouvel esprit pour l’un des établissements phares de la nuit lyonnaise dirigé par Pépine et son fils Michael. Et des soirées cultes tous les mercredis. CM

LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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LE PLAZA LOUNGE DÉVOILE SON NOUVEAU LOOK 12

Marco, Barbara et Arnaud

Mario Abidi (3 Taureaux) et Tony Riberio

Anthony Barranco (Antho Pizza) et Jonathan Serres (Jo Pizza)

Aimée (Ongle Prestige) et Bruno (Cap’ Création)

Patou Baroli (Le Scorsese) et Fabio Pinca (Sun 7 Boulevard Gerland)

Claire, Christelle, Maud et Mathieu (B52)

Pépine (Plaza Lounge) et Valérie (Lyon People)

David Monteuro et Hervé Lebrat (Beach Club) Damien (Redbull), Gary (La Pêcherie) et Florian (l’Interlude Café)

Clara (Lyon People), Jérôme Degasperi et Cédric Ansiot (Sécuritas)

Laura et Marion (Zara)

David et Eric (Schweppes) et Léo Guetta

Rudy Mazalon, Ludovic Coppier et Joann Mazalon Boris Pavard, Jade Moumoudem (Promocom), Melissa Abberrahmane (Tape à l’œil) et Ludovic Elbaz (Promocom)

Angie, Chrystel, Paulo et Ponette

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Claire, Christelle, Maud et Mathieu (B52)

Pépine (Plaza Lounge) et Valérie (Lyon People)

Boris Pavard, Jade Moumoudem (Promocom), Melissa Abberrahmane (Tape à l’œil) et Ludovic Elbaz (Promocom)

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1ER ANNIVERSAIRE DU LIPS CITÉ INTERNATIONALE 13

Après un automne chahuté et un hiver rigoureux, le Lips Café brille à nouveau de mille feux. Pour souffler sa première bougie, le bar festif de la Cité Internationale a fait le plein de jeunesse printanière et branchée. De quoi amorcer la belle saison en beauté. MP

VU ! PEOPLE PARTY LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

Cisco, Karim Zein (PTC) son épouse Samar et Laye Diop (Hilton)

Cyrielle, Clémence et Marie Nadia (Lacoste), Yohan (Lips Café), Neil et Emma

Stéphane Abadie (World Wide), Cyril Babois et Jean-Pierre Delacre

Andrew Ngokobi Dooh (Le Diamant Noir) et Yann Labrosse

Sandra Eysseric (Union Capital) et Virginie Col (Noaho)

Clémence et Sophie

David Bonnefon (Mind Logistic) et Olivier (Lyon Apéro)

Marilyn (Fame) et Nina (Les Carnets d’Edouard) Julie (Par-Tee) et Cathy (Golf de Mionnay)

Stéphanie (Massage à Domicile), Carole Billon, Laure Romi (Salon Woomans), Marie Schwartz et Sandrine (Pôle Emploi)

Gabriel (Le Temps des Cerises) et Aurélie (Affiche)

André-Pierre (Novelige), Océane, Alice et Marine Thierry (Golf Club de Mionnay) et Martine (Lisi Médical)

Cisco (Lips Café) entouré de Charlotte, Melisandre, Marilou, Sabrina (Publisens) et Margot

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Clémence et Sophie

David Bonnefon (Mind Logistic) et Olivier (Lyon Apéro)

Thierry (Golf Club de Mionnay) et Martine (Lisi Médical)

Cisco (Lips Café) entouré de Charlotte, Melisandre, Marilou, Sabrina (Publisens) et Margot

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VU ! PEOPLE PARTY

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L’hôtel 4 étoiles du Vieux Lyon a accueilli ses convives pour une soirée autour de la couleur rose, qui ont ainsi pu profiter du cadre idyllique et authentique du quartier renaissance dans une joyeuse ambiance animée par DJ Fabio. Jeu concours avec, à la clé, une nuit offerte dans la suite des soyeux lyonnais et cocktail dinatoire. Loin de toute considération politique, les invités, vêtus d’une touche de rose, se sont prêtés au jeu. CM

LA TOUR ROSE SOIRÉE HAUTE EN COULEUR 14

Alain Dinc et son épouse Valérie, Eric Forner (La Tour Rose)

Dominique Vannelet et Béryl Maillard, consul de Saint Domingue

Sophie Costes et Audrey Auzanneau

Hiep, Anaïs, Charlotte, Elodie et Phao (Jours de Printemps) Raphaël de Oliveira (Brice Robert) et Alexandre Allouche (Google)

Etienne Falcot (Champagne Roederer), Sophie Hulin, Chaahid Azhari (Century 21) et Jade Canizarez (Renault Lyon Nord)

Blandine Peillon, Isabelle Durand et Catherine Marchand (Jours de Printemps)

Dominique Castel et Fréderic Titoulet (Monster) DJ Mister Fabio

Séverine Armanet, Virginie Col (Noaho) et Sabrina Gimeno

L’équipe de la Tour Rose

Serge Tonioni (Club de la Presse) et Jérôme Fauchet (Renault)

Lea Casule (Lilly Ambre salon de coiffure), Christian Gianer et son épouse Fanny (Gianner)

Valérie, Vérane et Clara (Lyon People)

LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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Dominique Vannelet et Béryl Maillard, consul de Saint Domingue

Séverine Armanet, Virginie Col (Noaho) et Sabrina Gimeno

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VU ! PEOPLE EVENTS

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Après le succès de la première édition, Patrick Mazerot et les équipes de ses clubs de remise en forme « Body Sculpt et l’Appart » ont laissé place à leur imagination le temps d’une soirée au First Revolution. Déguisés en stars de cinéma et super héros, les invités se sont laissés emporter par la musique, mixée par Greg Ceven. Superman, Mario Kart, Lara Croft ou encore la mascotte Tibo, tous les participants ont misé gros sur leurs déguisements... En prime, la nouvelle « Up ! » de chez Volkswagen (Delorme Automobile), un écran plat, 1 an de fitness et d’autres prix ont été remportés par tirage au sort… Une soirée plus que réussie qui a rassemblé, une nouvelle fois, plus de 600 personnes, adhérents et partenaires… Et apparemment, ce n’est que le début… Affaire à suivre… CM

Ingrid et Emilie (Compta Body Sculpt / L’Appart)

Valeria et Deborah

LES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

Gabrielle, Xavier, Romain, Stéphane et Dara (Ibiza Experience)

Bruno Estatoff, Louise et Margot (Your Cut Academy)

Des adhérents fidèles de Body Sculpt

Greg Ceven aux Platines pour l’ambiance !

Romain (Media Sport Promotion) et Florian (Iplay)

Les gagnants du Concours organisé par les Clubs : Pierre, Carine, Magalie et Adrien

Jean-Philippe (Responsable Sportif Body Sculpt) en Hulk ! TIBO et une ribambelle d’adhérents !

Béatrice, Charline et Violaine

Gwen et Florine

Carole (Gérante du Yes Hot Spot), Séverine, Robert et Jean

15LES CLUBS BODYSCULPT & L’APPART FIRST REVOLUTION

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Page 225: Lyon People Juin 2012

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Romain (Media Sport Promotion) et Florian (Iplay)

Elodie, Marine, TIBO, Allison et Pascal (ASVEL)

Céline et Ornella (Body Sculpt)

Des adhérentes heureuses de leur soirée !

Elodie et John (First)

Adeline et Elsa Alex (Fitness Boutique) et Loïc Tony et Quentin

Davy (Your cut Academy) et Mathieu Geoffrey (Body Dream Center) et un ami TIBO, Jenfi, Ornell, Seb et Eric (Coaches Body), Kilian (L’Appart Bellecour)

Philippe Fontaine (Transport Fontaine), Fréderic Poty (Gérant Esprit D’Action), Sophie Fontaine (Transport Fontaine), Greg Chaniol (Dir. Com. Fitnessea Group), Emmanuelle Poty (Esprit D’action) et Patrick Mazerot (PDG Fitnessea Group)

L’Equipe de l’Appart Crémieu

TIBO (Mascotte BodySculpt/L’Appart) toujours bien entouré !

Page 226: Lyon People Juin 2012

226 JUIN 2012

VU ! PEOPLE PARTYLES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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DELPOL FÊTE L’ÉTÉ UN SINGE EN HIVER 16

C’est au Singe en Hiver, en face de leur fief de Vaise, que Delpol et Easy Home ont convié clients et partenaires pour chausser l’été avant l’heure. Une soirée Fouta-tongue organisée avec la complicité de Stéphane Budzinski et ambiancée par DJ Patricia (ex Milk). MP

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Delphine Maurin (Delpol), Lionel Chappard (Concorde Immobilier) et Solène Ideale (Delpol) Alexia Remond-Spark et Astrid Thisse-Prost Michaël Jhafari et Solène Ideale (Delpol) Olivier Maurin (Delpol) et son épouse Karine

Didier Stefanini (DTS Optic) et Pierre Simonnet (VIP Domotec)

Edouard Balligand (Prisme 3), Fanny Capolungo (Crédit Agricole), Alexandra Garavel (Atelier des chefs) et Lio

Karine Fontaine (Sotheby’s), l’horloger Jean-Louis Maier et Audrey Trollion (Foutaone)

Bénédicte Adrian (Arlim), Marc Pigeroulet (Arioste) et l’architecte du Patrimoine Cécile Remond

Brigitte (POP), Carole Schiepan (MC Productions), Cédric Legrand et Sonia Morales (Interprestations)

Franck Barry (Franke), Alain Verdellet (Melbourne) et Serge Vitetta (Segway Lyon)

Emma Verdellet, David Bonnefon (Mind Logistic) et Valérie Evrot (DPLG)

Denis Chomarat et Anne Capozzo (AnaHome Immobilier)

DJ Patricia

Stéphane Budzinski (Un Singe en Hiver), Delphine Maurin (Delpol) et Hervé Delorme (Easy Home)

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Bénédicte Adrian (Arlim), Marc Pigeroulet (Arioste) et l’architecte du Patrimoine Cécile Remond

DJ Patricia

Stéphane Budzinski (Un Singe en Hiver), Delphine Maurin (Delpol) et Hervé Delorme (Easy Home)

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228 JUIN 2012

VU ! PEOPLE PARTYLES 17 RENDEZ-VOUS qu’il ne fallait pas rater

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Soirée Blind Test organisée par Jones et animée par Philippe Corti au Complexe restaurant – Bar de glace de Lozanne, aux portes de Lyon. Attablés et plutôt agités, les invités se sont prêtés au jeu et ont concouru au grand quizz musical. CM

BLIND TEST MDA PHILIPPE CORTI AUX PLATINES17

Mickael, Michel Vieira (PDG MDA) et Philippe Corti

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Emilie et Angie

Nicolas Ruiz (MDA), Alexandre Julo (Whirlpool), Pascal Richard (Whirlpool), Sofiane S., et Geoffrey Bieber (Whirlpool)

Fabrice Mirabel (Tendances) et Sébastien Germain

Olivier Mars (Espace Tête d’Or) et Stéphanie Mirabel (Boutique Sateen)

Christophe Carrera (Austen), Patrice Delanoy (Austen), Cédric Baldeano (Zenbar)

Serge Luc (Revadeo), Alain Cyrille (MDA), Corti et Fabrice Margand (2CL Gestion)

Céline Schmidt (9 Events) et Dominique Palumbo (BMW Mini Gauduel)

Fanny Crepieux (Obvieline) et Eliane Liard (Audigier)

Yves Clemaron (Crédit Mutuel), Michel Lopez (Korloff), Thomas Heusch et Louis Alonso (Crédit Mutuel)

Priscilla Bertholet, Florence Le Blanc et Marine Aguilar (MDA)

Christophe Gerbaud et Corinne Paris (Allianz) Wilfried Wegiel (Eclairage Concept), Maître Valérie Demichel et Jeanine Rutigliano (Audigier)

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Emilie et Angie

Nicolas Ruiz (MDA), Alexandre Julo (Whirlpool), Pascal Richard (Whirlpool), Sofiane S., et Geoffrey Bieber (Whirlpool)

Fabrice Mirabel (Tendances) et Sébastien Germain

Olivier Mars (Espace Tête d’Or) et Stéphanie Mirabel (Boutique Sateen)

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MARIAGES02/06/2012 – Anne-Sophie Chatain et Matthieu Masson02/06/2012 – Céline Monin et Jean-Come Dulac02/06/2012 – Alexandra Caillon et Cédric Bayonne02/06/2012 – Sandra Garcin et Anaël Jouve02/06/2012 – Alexandra Pichot et Stéphane Pascal09/06/2012 – Aline Rey et Benjamin Mirot 09/06/2012 – Christelle Cottenceau et Dimitri Germain09/06/2012 – Vanessa Ciais et Maxime Viret09/06/2012 – Sandra Encrenaz et Stéphane Tourvieille de Labrouhe16/06/2012 – Laure de Puybaudet et Thibault Ponsard16/06/2012 – Adeline Randour et Olivier Lange30/06/2012 – Christelle-Laure Behem et Emilien Saureau30/06/2012 – Audrey Fouet et Gaëtan Marc30/06/2012 – Albane Delsol et Charles Brunelet30/06/2012 – Natacha Payrard et Alexandre Boles30/06/2012 – Clémence Riviere et Vincent Vernay

Dans nos intentions de prière Madame Magdeleine Jullien de Pommerol et le professeur Michel Delsol

DISPARITIONS

Retrouvez ce reportage dans son intégralité sur www.lyonpeople.com – rubrique Dernière minute

INAUGURATIONL’adjoint à la Culture de Francisque Collomb est allé retrouver ses amis artistes au paradis culturel le 27 février 2007. La ville de Lyon, reconnaissante, a décidé de baptiser une allée de la Confluence du nom d’André Mure. Ses amis se retrouveront en bord de Saône le samedi 23 juin 2012 à 11h30. A cette occasion, la Selyre remettra le Prix André Mure à Guy Darmet.

CORPS CONSULAIREFermeture du consulat du Royaume Uni à Lyon ! John Hall quitte ses fonctions de Consul et devient Chef de mission commerciale du Royaume-Uni. *** La Guinée dispose désormais d’un consul honoraire en la personne de Pascale Vanneaux. *** Les consulats exposeront les richesses de leur pays lors des Fêtes Consulaires de Lyon les 9 et 10 juin 2012 sur la place Bellecour.

NOMINATIONAprès cinq ans à la tête du Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, Benoît Viannay a laissé sa place à Dominique Mentré, élu le 3 avril dernier en tant que Président de l’association.

NOMINATIONPROFESSEUR JACQUELINE GODETPRÉSIDENTE DE LA LIGUE NATIONALE CONTRE LE CANCER

Cette Saint-Cyrôte a fait toute sa carrière dans la recherche scientifique et plus particulièrement dans la recherche génétique. Initialement professeur de classe exceptionnelle en génétique à l’Université Lyon I, Jacqueline Godet est nommée directrice du Centre de Génétique Moléculaire et Cellulaire en 1980. En 1997, elle devient directrice scientifique du département Biologique/Santé au Ministère de la Recherche, puis au CNRS. Bénévole, administratrice nationale et vice-présidente de la Ligue contre le cancer depuis 2004, Jacqueline Godet est la 9ème personnalité à accéder à la Présidence de la Ligue depuis sa création en 1918 et la première femme.

CÉRÉMONIES DU 8 MAI 1945La commémoration de la victoire du 8 mai 1945 a rassemblé plusieurs centaines de personnes au parc de la Tête d’Or.

L’occasion pour les autorités militaires de récompenser et de mettre à l’honneur une douzaine de soldats dont des éléments du GIACM (Actions civilo militaires) de retour d’Afghanistan.

Le général de gendarmerie Jean-Patrick Ridao, Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, Jean-François Carenco, préfet du Rhône et le général André Helly, gouverneur militaire de Lyon

Le diplôme et l’insigne de lieutenant-colonel de la réserve citoyenne pour Evelyne Haguenauer, adjointe au maire de Lyon

Daniela Mitrica, étudiante à l’INSA, le général Christian Peraldi et Gabriella Dancau, consul général de Roumanie

L’adjudant-chef Guillaume Engelhard, le commandant Hélie de Saint Marc et sa fille Florence

Nicolas Porte et les petits chanteurs de Saint Marc

L’insigne d’officier de l’Ordre National du Mérite pour le général Christian Peraldi

La Valeur militaire pour le major Thierry Soiron et le caporal-chef Nicolas Rozand (GIACM)

Gérard Herrbach, secrétaire général du Corps consulaire, Saad Bendourou, consul général du Maroc, et Mark Schapiro, consul général des Etats-Unis

Le 7ème Régiment du Matériel commandé par le lieutenant-colonel A. Cesari

Robert Batailly, président d’honneur de Ceux de Verdun

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