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2S118 Résumés des communications affichées Rev Neurol (Paris) 2007 M - 17 Dystrophie musculaire par mutation du gène VCP avec anomalies osseuses atypiques Solé G. (1), Rousso E. (1), Richard P. (2), Schaeverbeke T. (3), Schuermans P. (4), Vital A. (5), Ferrer X. (1) (1) Département de Neurologie, Hôpital du Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, 33604 Pessac Cedex, France. (2) Fédération de Génétique et Cytogénétique, UF de cardiogénétique et myogénétique moléculaire et cellulaire, GH Pitié-Salpêtrière, 75651 Paris Cedex 13, France. (3) Service de Rhumatologie, GH Pellegrin-Tondu, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux Cedex, France. (4) Cabinet de Neurologie, 17000 La Rochelle, France. (5) Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, GH Pellegrin- Enfants, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux Cedex, France. Introduction. Les mutations du gène VCP sont responsa- bles d’une dystrophie des ceintures autosomique domi- nante pouvant s’associer à une maladie de Paget et à une démence fronto-temporale. Observations. Dossier 06-346. Un homme âgé de 40 ans présentait depuis deux ans d’un déficit moteur des ceintu- res d’aggravation rapidement progressive responsable d’une limitation du périmètre de marche et d’une limitation de l’antépulsion-abduction des épaules à 80°. Il n’existait pas de déficit moteur distal, axial ou facial, de déformation osseuse ni de trouble cognitif. Chez mère et sa grand-mère, actuellement décédées, un déficit moteur des membres inférieurs avait été observé à partir de l’âge de 35 ans avec perte de la marche vers l’âge de 45 ans, associé à une maladie de Paget chez sa mère. Le bilan biologique était normal en dehors d’une élévation minime des créatines kinases à 1.2 fois la normale. Les phosphatases alcalines étaient normales. Les radiographies du squelette entier montraient seulement une hyperostose de la voûte du crâne, sans dédifférenciation des tables internes et externes, peu en faveur d’une maladie de Paget. La scin- tigraphie osseuse était normale. La biopsie musculaire retrouvait une atteinte myogène modérée avec la présence de fibres musculaires discrètement vacuolisées. Le séquençage direct de l’exon 5 du gène VCP permit d’identifier la mutation faux-sens p. R155C déjà décrite dans la littérature. Discussion. Le gène VCP situé sur le chromosome 9p13-p12 code pour la valosin-containing protein. La manifestation la plus fréquente des mutations de VCP est une dystrophie des ceintures autosomique dominante. Dans la moitié des cas, celle-ci s’accompagne d’une maladie de Paget. Plus rare- ment, les manifestations osseuses peuvent être différentes d’une maladie de Paget. Enfin 30 p. 100 des patients présen- tent une démence fronto-temporale d’apparition plus tardive. Conclusion. La présence de signes osseux, même diffé- rents de ceux évoquant une maladie de Paget, chez un patient présentant une dystrophie des ceintures doit faire évoquer l’hypothèse d’une mutation du gène VCP. M - 18 Prise en charge des grossesses dans la maladie de Wilson Trocello J.-M. (1, 2), Chaine P. (1), Leyendecker A. (1), Parker S. (3), Woimant F. (1) (1) Centre de référence de la maladie de Wilson — Hôpital Lariboisière 75010 Paris — France. (2) INSERM U732 — Hôpital Saint-Antoine 75012 Paris — France. (3) Orphan Europe — Registre EuroWilson — 92 046 Paris la Défense — France. Introduction. Les progrès thérapeutiques modifient le pronostic de la maladie de Wilson. Les traitements actuels permettent d’améliorer ou de stabiliser la maladie. Cette évolution favorable fait envisager sereinement le désir de grossesse. Objectifs. L’objectif de cette étude est de décrire les gros- sesses chez les patientes atteintes de la maladie de Wilson, afin d’en améliorer la prise en charge. Méthodes. Nous avons réalisé une étude rétrospective de 52 grossesses chez 27 patientes atteintes de la maladie de Wilson. Un auto questionnaire a été adressé à toutes les patientes en âge de procréer, adhérentes de l’association Bernard PEPIN. Nous avons colligé l’âge du diagnostic, le mode de révélation de la maladie, le traitement durant la grossesse, le nombre de fausses couches et d’avortement thérapeutique, l’allaitement et les complications chez l’enfant. Résultats. Trente trois grossesses (âge moyen : 29 ans) ont été menées à terme (22 sous chélateur, 3 sous Zinc, une patiente greffée hépatique). 7 grossesses se sont déroulées avant le diagnostic de la maladie. 3 naissances prématurées avec évolution favorable ont été recensées. 11 fausses cou- ches ont été constatées (1 forme hépatique, 5 hépato-neu- rologiques et 5 avant le diagnostic). 6 avortements thérapeutiques ont été réalisés (5 formes Hépato-Neurolo- giques, 1 forme présymptomatique). 2 nouveau-nés ont présenté une malformation mineure. Discussion. Les grossesses sous traitement (par chélateur, Zinc ou après greffe) sont possibles si la maladie est sta- bilisée, chez les patientes présentant une forme hépatique ou hépato-neurologique. Le nombre de fausses couches reste augmenté, même sous traitement, par rapport à la population générale. Le risque de malformation pour les enfants semble faible. L’innocuité de l’allaitement doit être confirmée. Conclusion. Cette étude souligne la possibilité d’avoir un enfant pour une patiente traitée pour la maladie de Wilson. Le registre Européen mis en place permettra de mieux répondre à la prise en charge biologique et thérapeutique.

M - 17 Dystrophie musculaire par mutation du gène VCP avec anomalies osseuses atypiques

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Page 1: M - 17 Dystrophie musculaire par mutation du gène VCP avec anomalies osseuses atypiques

2S118 Résumés des communications affichées Rev Neurol (Paris) 2007

M - 17

Dystrophie musculaire par mutation du gène VCP avec anomalies osseuses atypiques

Solé G. (1), Rousso E. (1), Richard P. (2), Schaeverbeke T. (3),Schuermans P. (4), Vital A. (5), Ferrer X. (1)

(1) Département de Neurologie, Hôpital du Haut-Lévêque, CHU deBordeaux, 33604 Pessac Cedex, France.(2) Fédération de Génétique et Cytogénétique, UF decardiogénétique et myogénétique moléculaire et cellulaire, GHPitié-Salpêtrière, 75651 Paris Cedex 13, France.(3) Service de Rhumatologie, GH Pellegrin-Tondu, CHU deBordeaux, 33076 Bordeaux Cedex, France.(4) Cabinet de Neurologie, 17000 La Rochelle, France.(5) Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, GH Pellegrin-Enfants, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux Cedex, France.

Introduction. Les mutations du gène VCP sont responsa-bles d’une dystrophie des ceintures autosomique domi-nante pouvant s’associer à une maladie de Paget et à unedémence fronto-temporale.Observations. Dossier 06-346. Un homme âgé de 40 ansprésentait depuis deux ans d’un déficit moteur des ceintu-res d’aggravation rapidement progressive responsabled’une limitation du périmètre de marche et d’une limitationde l’antépulsion-abduction des épaules à 80°. Il n’existait pasde déficit moteur distal, axial ou facial, de déformationosseuse ni de trouble cognitif.Chez mère et sa grand-mère, actuellement décédées, undéficit moteur des membres inférieurs avait été observé àpartir de l’âge de 35 ans avec perte de la marche vers l’âgede 45 ans, associé à une maladie de Paget chez sa mère.Le bilan biologique était normal en dehors d’une élévationminime des créatines kinases à 1.2 fois la normale. Lesphosphatases alcalines étaient normales. Les radiographiesdu squelette entier montraient seulement une hyperostosede la voûte du crâne, sans dédifférenciation des tables interneset externes, peu en faveur d’une maladie de Paget. La scin-tigraphie osseuse était normale. La biopsie musculaireretrouvait une atteinte myogène modérée avec la présencede fibres musculaires discrètement vacuolisées.Le séquençage direct de l’exon 5 du gène VCP permitd’identifier la mutation faux-sens p. R155C déjà décritedans la littérature.Discussion. Le gène VCP situé sur le chromosome 9p13-p12code pour la valosin-containing protein. La manifestation laplus fréquente des mutations de VCP est une dystrophie desceintures autosomique dominante. Dans la moitié des cas,celle-ci s’accompagne d’une maladie de Paget. Plus rare-ment, les manifestations osseuses peuvent être différentesd’une maladie de Paget. Enfin 30 p. 100 des patients présen-tent une démence fronto-temporale d’apparition plus tardive.Conclusion. La présence de signes osseux, même diffé-rents de ceux évoquant une maladie de Paget, chez unpatient présentant une dystrophie des ceintures doit faireévoquer l’hypothèse d’une mutation du gène VCP.

M - 18

Prise en charge des grossesses dans la maladie de Wilson

Trocello J.-M. (1, 2), Chaine P. (1), Leyendecker A. (1), Parker S. (3),Woimant F. (1)

(1) Centre de référence de la maladie de Wilson — HôpitalLariboisière 75010 Paris — France.(2) INSERM U732 — Hôpital Saint-Antoine 75012 Paris — France.(3) Orphan Europe — Registre EuroWilson — 92 046 Paris laDéfense — France.

Introduction. Les progrès thérapeutiques modifient lepronostic de la maladie de Wilson. Les traitements actuelspermettent d’améliorer ou de stabiliser la maladie. Cetteévolution favorable fait envisager sereinement le désir degrossesse.Objectifs. L’objectif de cette étude est de décrire les gros-sesses chez les patientes atteintes de la maladie de Wilson,afin d’en améliorer la prise en charge.Méthodes. Nous avons réalisé une étude rétrospective de52 grossesses chez 27 patientes atteintes de la maladie deWilson. Un auto questionnaire a été adressé à toutes lespatientes en âge de procréer, adhérentes de l’associationBernard PEPIN. Nous avons colligé l’âge du diagnostic, lemode de révélation de la maladie, le traitement durant lagrossesse, le nombre de fausses couches et d’avortementthérapeutique, l’allaitement et les complications chez l’enfant.Résultats. Trente trois grossesses (âge moyen : 29 ans) ontété menées à terme (22 sous chélateur, 3 sous Zinc, unepatiente greffée hépatique). 7 grossesses se sont dérouléesavant le diagnostic de la maladie. 3 naissances prématuréesavec évolution favorable ont été recensées. 11 fausses cou-ches ont été constatées (1 forme hépatique, 5 hépato-neu-rologiques et 5 avant le diagnostic). 6 avortementsthérapeutiques ont été réalisés (5 formes Hépato-Neurolo-giques, 1 forme présymptomatique). 2 nouveau-nés ontprésenté une malformation mineure.Discussion. Les grossesses sous traitement (par chélateur,Zinc ou après greffe) sont possibles si la maladie est sta-bilisée, chez les patientes présentant une forme hépatiqueou hépato-neurologique. Le nombre de fausses couchesreste augmenté, même sous traitement, par rapport à lapopulation générale. Le risque de malformation pour lesenfants semble faible. L’innocuité de l’allaitement doit êtreconfirmée.Conclusion. Cette étude souligne la possibilité d’avoir unenfant pour une patiente traitée pour la maladie de Wilson.Le registre Européen mis en place permettra de mieuxrépondre à la prise en charge biologique et thérapeutique.