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M431 – Pensées et R. BARNOYER Politiques économiques PENSEE ET POLITIQUES ECONOMIQUES INTRODUCTION Les fonctions des banques : La loi bancaire de 1984 détermine un cadre juridique à tous les établissements exerçants une activité bancaire. Dans l’article 1 on retient comme opérations bancaires les suivantes. - réception de fonds publics - opération de crédits - gestion des moyens de paiement Cette loi retient 6 catégories d’établissement de crédit : - Les banques inscrites - Les banques mutualistes 互互 (crédit mutuel) - Les caisses d’épargne et de prévoyance (CE) - Les sociétés financières - Les institutions financières spécialisées - Les caisses de crédit municipal 1

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PENSEE ET POLITIQUES ECONOMIQUES

INTRODUCTION

Les fonctions des banques :La loi bancaire de 1984 détermine un cadre juridique à tous les établissements exerçants une activité bancaire. Dans l’article 1 on retient comme opérations bancaires les suivantes.

- réception de fonds publics- opération de crédits- gestion des moyens de paiement

Cette loi retient 6 catégories d’établissement de crédit :- Les banques inscrites

- Les banques mutualistes互助 (crédit mutuel)

- Les caisses d’épargne et de prévoyance (CE)- Les sociétés financières- Les institutions financières spécialisées- Les caisses de crédit municipal

A côté de cette définition les économistes adoptent une approche basée sur les fonctions économiques des banques.Les intermédiaires financiers, ils collectent des fonds, et octroient des financements (crédit créances non négociables, ou titre créances négociables). La fonction spécifique est la création monétaire. Elle fournit les liquidités. Dans ce cas, les banques interviennent en tant qu’IFB. Les autres intermédiaires financiers agissent en tant qu’IFNB.Les activités de marché :

- Opérations sur titres, l’objectif étant de faire un PV- Opérations sur instruments financiers, produits dérivés.

Fonction traditionnelle : - Prestations de services pour le compte des tiers- Gestion et mise à disposition des moyens de paiements.- Gestion d’actifs pour le compte de tiers (Organisme de Placement Collectif en

Valeur Mobilière)

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- Contrôle et ingénierie financière (Lors de F&A, lors des privatisations, lors des augmentations de capital, ou lors de rachat de ses propres actions).Le bilan, le CR et les hors bilan (toutes les opérations pas passées dans les livres) reflètent l’activité des banques à terme.

Les fonctions de la monnaie : - Etalon de valeur (mesurer la valeur des biens à travers les prix)- Moyen d’échange, la monnaie facilite les transactions entre les agents.- Instrument d’encaisse, dans ce cas là, la monnaie permet de faire face à

l’incertitude du futur. Keynes se pose la question suivante : Pourquoi les individus ont une préférence pour les liquidités ?

Pour Keynes il existe trois motifs :- Motif de transaction- Motif de précaution- Motif de spéculation « le désir de profiter d’une connaissance meilleure que celle

du marché » Keynes

Cela traduit les flux et reflux de la monnaie pour chaque agent. On comprend donc qu’il y a une circulation monétaire. Le niveau des taux d’intérêt reflète l’incertitude et il existe une liaison entre ce taux et l’encaisse de spéculation.Ex : Si le taux d’intérêt est élevé la préférence pour la liquidité est faible car le coût pour en obtenir est élevé. Il existe un manque à gagner car la monnaie n’est pas rémunérée, car l’encaisse est au plus bas et car les agents effectuent des placements.

La nature de la monnaie :La monnaie est un bien économique parmi d’autre puisque les fonctions de la

monnaie traduisent l’utilité de la monnaie. Cette utilité traduit les besoins des agents et de comprendre la demande de monnaie.

Exemple : Pour Smith, « La richesse ne consiste pas dans l’agent mais dans les choses qu’achète l’argent et dont il emprunte toute la valeur et la faculté qu’il a de l’acheter. »On peut en déduire la théorie quantitative de la monnaie : la quantité de monnaie en circulation est proportionnelle à la valeur des biens susceptibles d’être échangés.Pour d’autres économistes la monnaie est un bien différent des autres, c’est un bien collectif. Dans ce cas la fonction d’unit é de comte permet de s’en convaincre. En effet cette fonction est sociale

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CHAPITRE I : QU’EST CE QUE LA MONNAIE ?

Pour découvrir les actifs monétaires il est nécessaire d’étudier les bilans des agents et donc d’étudier les moyens de paiements. Il y a deux types d’agents :

- SNB : Ménages, entreprises non financières et administrations.- SB : BC (banque de 1er rang), les banques commerciales (banques de 2ème rang) et le

Trésor Public.

Section 1 : La monnaie détenue par le SNB

I ) Les ménages

L’actif d’un ménage est constitué par des actifs réels (meubles, immeubles) et des créances sur les autres agents économiques. Ces créances peuvent être des créances sur les autres ménages, sur les entreprises, sur les banques, et sur l’Etat. Les créances qui auront la nature de monnaie sont les créances sur le SB. Les créances des ménages peuvent être ventilées en trois types d’actifs :

- Actif réel- Actif financier- Actif monétaires.

Cependant tous les dépôts n’ont pas la nature de monnaie. Il existe des dépôts à vue, soit à termes ou sur livret. La monnaie à deux caractères :

- Pouvoir de circulation total- Liquidité parfaite sans délais ni coût.

Seuls les dépôts à vue possèdent ces deux caractères. Les dépôts sur livrets et à termes n’ont pas ces caractéristiques. Concrètement cette distinction se fonde sur le fait qu’elle donne lieu ou non à la remise d’un chéquier. La loi bancaire de 1984 a modifié cette

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distinction. Un compte chèque était considéré comme de l’épargne avant 1984, dès 1984 le compte chèque est considéré comme de la monnaie.

Cl : La masse monétaire des ménages est constituée par ordre décroissant de liquidité, par :- Pièces - Billets - Dépôts à vue en compte courant créditeur.

A côté de cette masse monétaire s’ajoute l’épargne liquide, les titres et l’actif réel.

II ) Les entreprises

Idem que pour les ménages.

III ) Les agents non-résidents

Il s’agit des ménages et des entreprises, soit étrangers soit nationaux qui exercent leur activité à l’extérieur de la France. Ils peuvent posséder de la monnaie nationale. Depuis 1984 les statistiques excluent les dépôts de non-résidents. L’agrégat masse monétaire est réduit aux seuls résidents.

IV ) Les administrations

Les administrations publiques centrales (Etat) et locales. Leurs encaisses sont constituées principalement par les dépôts auprès du trésor. Le trésor joue pour l’Etat le rôle de l’Etablissement bancaire. Le trésor agit en tant que banque, il reçoit les dépôts du SNB. Soit directement auprès des comptables du trésor, soit indirectement par la Poste au travers des comptes courants postaux. Le trésor émet des pièces métalliques. Le trésor sera abordé comme une entité globale, un tout qui peut influencer les flux monétaires entre le SB et le trésor.

On peut distinguer suivant l’émetteur de monnaie :- La monnaie BC, est formée par les billets et les avoirs en comptes courants à la

banque centrale, on y adjoint aussi les pièces. Cette monnaie est appelée monnaie légale, elle représente la liquidité ultime qui figure au passif du bilan de la BC.

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- La monnaie banque commerciale ou monnaie scripturale qui est mesurée par les dépôts en comptes courants.On distingue aussi la monnaie suivant sa forme (métallique, fiduciaire, dépôt).

Section 2 : La monnaie détenue par le SB

Le SB est divisé en deux : la banque centrale (1er rang) et les banques commerciales (2ème rang).

I ) Les banques de 2 ème rang

Les banques détiennent de la monnaie BC pour trois raisons :- Les clients de la banque retirent en billets une fraction de leurs dépôts. Pour réaliser

Cette conversion les banques doivent détenir de la monnaie BC soit dans leur compte caisse soit par les dépôts banque centrale.

- Le SNB émet des chèques sur sa banque. Ses émissions sont multiples et croisées.Les banques doivent compenser ces émissions.Après compensation certaines banques sont créancières. Le règlement inter banques se fait en monnaie BC par variation inverse des comptes que possèdent les banques à la banque centrale.

- La banque centrale oblige les banques à détenir des Réserves Obligatoires (RO).

C’est-à-dire faire des dépôts sur son compte non rémunéré à la BC. Les besoins de billets ont fortement diminué diminution des pouvoirs monétaires à la BC. Afin de compenser cette perte de pouvoir monétaire, la BC a créé en 1967 avec les RO un besoin artificiel de monnaie centrale pour les banques. Lorsque la BC donnait sa politique monétaire (politique des RO) cela signifie qu’elle accroît le besoin en monnaie centrale des banques et la liquidité du système bancaire diminue.

En conséquences, les banques doivent approvisionner les comptes de la monnaie banque centrale si le niveau des RO n’est pas atteint.En conséquences, les banques peuvent détenir de la monnaie banque centrale soit dans leur comptes soit en comptes courants à la banque centrale.Le compte courant des banques à la banque centrale a deux caractères :Ils permettent la création de monnaie scripturale de banques afin de faire face aux retraits de billets. Mais ces dépôts ne sont jamais prêtés par la banque.Ces dépôts en comptes courants à la BC ne sont pas inclus dans la masse monétaire.En conclusion, les besoins en monnaie banque centrale sont constitués par ∆B, ∆R (RO), et les ∆ chèques.

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II ) Le rôle de la BC

Le compte courant des banques à la banque centrale, traduit les relations entre les banques et la BC (le système bancaire est hiérarchisé). La BC est la banque des banques. La BC a le pouvoir d’émettre des billets en lesquels les autres formes de monnaie se convertissent. La BC en limitant ou non la création de monnaie centrale, limite ou pas la politique monétaire.

Section 3 : La structure de la masse monétaire

cf. schéma II structure de la masse monétaire.

On peut mesurer de deux façons la masse monétaire. Soit à l’actif des bilans SB et SNB, soit au passif des bilans SB et BC. Doit-on inclure dans la masse monétaire la liquidité bancaire composé des billets possédés par les banques et des avoirs en comptes courants à la BC. Les autorités monétaires excluent les flux et .

Les autorités monétaires considèrent que la monnaie des banques ne sert pas financer les transactions comme pour le secteur non bancaires, par contre cette monnaie permet d’assurer la conversion des dépôts en billets, et d’assurer les réserves obligatoires. Les autorités monétaires excluent les avoirs monétaires des banques dans la masse monétaire. Cela revient à éliminer les flux 2 et 3 et retenir les flux 1 et 4.

Cette définition de la masse monétaire est appelée agrégat M1 qui comprend les billets, les pièces et les dépôts à vue du SB.Pour M2 il faut ajouter les placements à vue c’est à dire les dépôts à terme inférieurs ou égaux à 2 ans et les dépôts avec préavis inférieurs ou égaux à trois mois.Pour M3 on ajoute les titres mis en pensions, l’ensemble des titres OPCVM, les titres de créances inférieurs ou égaux à deux ans.Depuis la fin des 80’s M3 est l’objectif visé par la politique monétaire.

CHAPITRE II : CREATION ET DESTRUCTION DE MONNAIE

Section 1 : Les processus de création monétaire

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Le stock de monnaie se renouvelle par création / destruction. Ce stock de monnaie est croissant, les deux mouvements ne se compensent pas. Le mécanisme de création est supérieur au mécanisme de destruction, d’où une augmentation de la masse monétaire.

1er cas : La banque achète un actif patrimonial. Soit un immeuble, soit des actions, soit de l’or à un individu X.

A Individu X P A Banque P

Immeuble –100 Immeuble +100 CC de X +100

CC de la bq +100

Contrepartie Monnaie

La masse monétaire augmente de 100 au profit de l’individu X et on constate que la banque pour acquitter sa dette va créer de la monnaie nécessaire par un jeu d’écriture en créditant le compte de X. La banque crée de la monnaie ex-nihilo, c’est à dire un titre de créance pour régler sa dette. Cependant le pouvoir des banques est limité par la règlementation bancaire. La loi interdit aux banques d’avoir des participations dans les entreprises à partir des dépôts à vue.

2ème cas : La banque achète des devises à un exportateur Y. La banque a le même pouvoir de monétisation : créer de la monnaie pour acheter des devises.

3ème cas : La banque escompte un actif financier (LC ou BO). Un individu C a un effet de commerce sur B de 100 €. Il l’escompte à la banque. La banque achète ici un effet privé. Elle peut aussi acheter des effets publics.

4ème cas : La banque consent un prêt à un client. La banque consent un prêt à une entreprise pour 100 €. Cette ouverture de crédit signifie que l’entreprise peut rendre son compte débiteur. Quand l’entreprise utilise cette avance il y a simultanément création de monnaie et naissance d’une créance de la banque sur la firme.

A Firme P A Banque P

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CC à la bq +100 Emprunt +100 Crédit +100 CC de la firme

CC MM

Cl : La monnaie est créée par les banques lorsqu’elles achètent des actifs non monétaires. Ces actifs sont, soit réels, soit financiers. La valeur de ces actifs figure à l’actif du bilan de la banque. On appelle cela la contrepartie de la masse monétaire. La valeur de la monnaie figure au passif du bilan de la banque émettrice.Dans les deux derniers cas la création monétaire n’est pas définitive car lors du remboursement la banque détruit une même quantité de monnaie. Les banques dans leur fonction de création de monnaie ont une fonction de bilan inverse de celui des entreprises.Les nouvelles modalités : Nous avons constaté que les banques émettent de la monnaie à l’occasion de leurs opérations de crédit. Avec le développement de la finance de marché les banques émettent également de la monnaie à partir des opérations de financement par achats de titres sur les marchés.

L’actif du bilan des banques AFP en France

Actif en % 1980 1998

Crédit à la clientèle 84,2% 38,5%

Titres 4,8% 48,8%

De plus on constate que les crédits créés moins de dépôts. Les dépôts au passif du bilan des banques diminuent, les ménages diminuent l’importance des dépôts bancaires dans leur actif financier. Cette diminution des dépôts bancaires augmente les besoins de liquidité des banques ce qui entraîne les trois conséquences suivantes.

- Cela diminue le pouvoir de création monétaire des banques.- Les banques doivent trouver des ressources nouvelles, en émettant elle même des

titres sur les marchés.

Suite tableau ci-

dessus

Passif en %

1980 1998

Dépôt de la clientèle 72,7% 28,4%

Titres 6% 48,8%

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- Ces ressources nouvelles étant coûteuses pour les banques par rapport aux dépôts à vue qui n’étaient pas rémunérés. La marge unitaire des banques (écart de taux d’intérêt débiteur et créditeur) ce qui pose aux banques un problème de rentabilité.Ces nouvelles modalités sont dues au passage à partir du milieu des années 80’s, d’une économie d’endettement, à une économie de marchés financiers. On comprend donc que le financement sur les marchés occupe une place prépondérante et l’on assiste au processus de mobiliérisation, c’est-à-dire un processus ou le bilan et l’activité des banques a pour support des titres soit à court terme sur le marché monétaire soit à long terme au travers des valeurs mobilières (actions, obligations). Il s’agit d’une nouvelle forme d’intermédiation jouée par le secteur bancaire.

Section 2 : Les processus de destruction de monnaie

Ils sont à l’inverse de ceux de création monétaire. Il s’agit de cession par la banque d’actif réel ou financier. Il y a destruction quand la banque :

- Vend un immeuble, de l’or, des actions, à un particulier ou à une firme.- Vend des devises à un importateur.- Se fait rembourser un effet de commerce.- Se fait rembourser un crédit.

Section 3 : Création monétaire et système bancaire hiérarchisé

Dans les économies marchandes industrialisées, le SB est hiérarchisé, il est défini par 2 caractéristiques :

- Unicité de la BC qui émet de la monnaie centrale constituée par les billets plus les dépôts en comptes courants.

- Il existe une multitude de banques de 2èmè rang qui émet chacune de la monnaie scripturale. Elle n’est pas homogène. Cette monnaie dépend dans la conversion de la monnaie en monnaie BC possédée par la banque. On parle de liquidité bancaire et donc de trésorerie.

I ) La création de monnaie par la banque centrale (BC)

Dans ce cas il s’agit d’une relation entre le SB et la BC. La création monétaire résulte de l’acquisition d’actif vendu par les banques que la BC règle avec une créance qu’elle émet sur

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elle-même et qu’on appelle monnaie centrale. Ces actifs sont vendus par les banques mais aussi par le trésor.1 er cas : La BC achète des devises ou de l’or aux banques (Cf. document)

2 ème cas : La Banque Centrale consent des prêts au Trésor. Il s’agit d’avance au Trésor inclus au budget de l’Etat. Ces prêts de la Banque Centrale au Trésor sont plafonnés. L’endettement du trésor apparaît à l’actif du bilan de la BC Ce sont les concours au trésor. Ils ont tendance à diminuer du fait de la constitution de la monnaie unique.

3 ème cas : La Banque Centrale consent des crédits aux banques. Il s’agit du refinancement des banques par la Banque Centrale pour couvrir leur besoins en liquidités c’est à dire leur besoins en monnaie banque centrale. Dans ce cas la Banque Centrale achète à la banque une créance sur le Secteur Non Bancaire. Pour cela il y a deux formes :

- Le réescompte : vente par la banque d’effets à taux fixe appelé taux de réescompte- L’open-market : vente par la banque de titres sur le marché monétaire à prix

variable changeant tous les jours. La Banque Centrale refinance les banques incapables de rembourser les crédits à cause du manque de liquidité (création et conversion de monnaie).

Constatons que les mécanismes de création monétaire par la BC son identiques à ceux des banques, la destruction de monnaie par la BC repose sur l’opération inverse et on peut comprendre les grandes lignes du bilan de la BC (cf. doc) qui est composé à l’actif de tous les actifs non monétaires que la BC transforme en monnaie. On trouve au passif le montant des billets créés, les comptes courants.

En économie ouverte, lorsque l’économie est ouverte sur l’extérieur, la BC peut connaître des problèmes de liquidité externe puisqu’elle doit s’approvisionner en une forme de monnaie (devises) qu’elle ne peut pas créer. C’est la raison pour laquelle dans l’histoire on constate qu’il y a une limitation de la création monétaire afin de respecter ce qu’on appelle les grands équilibres macro économiques : les prix et le taux de change. On a imposé un plafond d’émission, ensuite la banque ne pouvait pas créer de la monnaie en proportion du stock d’or et devises possédé, et maintenant la monnaie est inconvertible ce qui permet de maintenir le taux de change.

II ) La liquidité

Les banques créent de la monnaie. Elle est utilisée par le secteur non bancaire pour régler leurs paiements. En conséquence, les banques voient leur liquidité (besoin de monnaie BC° varier. Les économistes montrent que la création monétaire contient la conversion monétaire qui s’effectue par les opérations de dépôts ou de retraits et par tous les moyens de paiement utilisés (chèque, CB) d’une banque à l’autre.

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2.1 / Les dépôts

Le SNB dépose 10€ de billets sur son compte courant bancaire. 1° constat : le SNB a transformé 10€ de billet en dépôt, la masse monétaire qu’il détient n’a pas varié, les billets ont été seulement transformés en dépôt. Il y a donc conversion monétaire.2° constat : le secteur bancaire voit sa liquidité augmenter, il a plus de monnaie BC.

2.2 / Le retrait

La masse monétaire est constante. Le volume des dépôts diminue par rapport aux billets et surtout la liquidité des banques a diminué de 10€.En conséquence, cette variation de la structure de la masse monétaire affecte directement la liquidité du système bancaire, c'est-à-dire fait varier le besoin de monnaie BC de la banque.

Il s’agit de la conversion de monnaie d’une banque ou de la monnaie autre banque ou trésor public. Cette conversion se réalise par l’utilisation des moyens de paiement.

Dans tous les cas de conversion, les banques ont un problème de liquidité car elles subissent des fuites monétaires. En conséquence, la création monétaire c'est-à-dire l’augmentation de la masse monétaire contient la conversion monétaire mais modifie la liquidité du SB c'est-à-dire l’encaisse en monnaie BC des banques ou du Trésor.

NB : la création monétaire du Trésor s’effectue par quatre voies : - L’émission de monnaie métallique qui figure au passif du bilan du Trésor - Les dépôts des entreprises et ménages aux comptes postaux et aussi les dépenses des collectivités territoriales - Souscription par les banques et la caisse des dépôts et consignation de bon du Trésor et d’OAT (obligation assimilable du Trésor). Il s’agit d’obligations émises par le Trésor et il s’agit de dette à long terme - Les appels du Trésor au concours de la banque de France.

En conséquence, l’Etat (le Trésor Public) dispose d’un seul compte courant tenu par la Banque Centrale et c’est en ce sens que la BC est le banquier du Trésor. La banque de France centralise toutes les dépenses et recettes budgétaires de l’Etat, les opérations des collectivités territoriales.La liquidité du système bancaire et du Trésor Public

Les relations monétaires avec le TP modifient la liquidité du système bancaire et sont assez complexes. Deux cas peuvent se présenter :1° cas : la liquidité des banques augmente quand le TP fait des décaissements en monnaie trésor supérieurs aux encaissements en monnaie du système bancaire.Ex : Si les clients des banques sont fonctionnaires, il y a paiement des salaires par le TP. Lorsque les clients des banques sont créanciers de l’EtatCréancier des agents ayant des CCP.

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La liquidité des banques diminue dans le cas contraire Ex : c’est le cas lorsque le client des banques paie leurs impôts, lorsque les clients souscrivent à un emprunt d’Etat, lorsque les clients des banques font des dépôts à la caisse d’épargne, lorsque les clients achètent des bons du TP, lorsque les clients des banques émettent des chèques au profit d’agents ayant un CCP ou un compte au TP.

D’une façon générale, depuis les années 1980, il y a un désengagement du TP des circuits monétaires ce qui réduit la liquidité bancaire. Cela signifie que le TP encaisse plus que les banques reçoivent du TP. La liquidité bancaire diminue puisque le TP est créancier des banques.

Chapitre 3 – Pouvoir de création monétaire et rôle de la Banque

Centrale

Section 1 : Le degré de liquidité du SB

Il existe des banques surliquides et des banques illiquides.

Surliquide = trop de monnaie BC. Leur compte à la BC est supérieur à celui imposé par les réserves obligatoires (RO).

Illiquide = possèdent trop d’actif financier rémunéré, mais ont un besoin de liquidité BC c’est à dire que leur compte est inférieur aux RO.La solution est que les banques se financent entre elles. Un échange de titres leur permet d’avoir de la monnaie BC.

Les excédents de trésorerie circulent par : - La négociation, c’est une situation rare, = opération d’achat vente définitif.- La mise en pension, il y a transfert temporaire de liquidités (de 24h à 3 mois) contre

des titres (Ex : la banque surliquide achète au comptant et revend le titre à terme, c’est l’inverse pour la banque illiquide).

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Ces achats et ventes permettent de fixer le taux du marché monétaire qui est fonction de l’état de liquidité bancaire. Sur ce marché, on échange de la monnaie centrale et le taux d’intervention de la banque centrale, est fondamental dans la fixation du taux du marché monétaire.

Le SB global est illiquide : La seule possibilité pour fournir aux banques de la monnaie BC est l’aide de la BC au travers de son refinancement.Ex : Les banques créent 100€ de monnaie et savent que 30€ seront convertis en billets. Soit elles doivent posséder une liquidité de 30€, soit elle doit obtenir 30€ de la BC. Ce refinancement peut être un réescompte ou l’open-market.

Section 2 : Le multiplicateur de crédit

C’est un outil qui permet d’analyser la création monétaire du SB et le rôle de la BC. On raisonne au niveau SB global.

I ) Les supports de la création monétaire.

1.1 / La capacité de prêter d’une banque

Une banque peut convertir des prêts :- Lorsqu’elle possède des avoirs en monnaie BC c’est à dire quelle dispose de réserves

excédentaires- Si elle est illiquide, elle est assurée de se refinancer auprès de la BC.

Elle doit donc posséder une liquidité présente ou future pour faire face à son activité.

1.2 / Les prêts font les dépôts

En général, on pense que le banquier prête ses ressources. Cependant, le banquier ne prête pas les avoirs en monnaie déposés chez, mais crée de la monnaie nouvelle par ces crédits qui viennent augmenter les dépôts. Ce qui explique que l’expansion de l’actif du banquier entraîne l’expansion de son passif.De plus, la masse monétaire n’est pas fixe comme elle le serait si les banquiers ne prêtaient que les réserves. Comme le banquier constate des fuites c’est à dire un besoin de monnaie BC on peut dire que les crédits font des dépôts moindres.

II ) La formulation du multiplicateur de crédit

Ex : On constate une réserve excédentaire, E = 100, r = 0,10, et b = 0,5. On prête 100

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Cf. polycop approche du facteur de crédit

III ) Significations économiques et politiques monétaires

Le multiplicateur de crédit dépend de la volonté des agents qui peuvent bloquer ou modifier ce mécanisme.

Le multiplicateur est un indice d’aisance monétaire des banques donc des offres de crédits et par conséquent des tensions in/déflationnistes. Si K est élevé, les fuites sont faibles car la demande de crédits est faible mais l’offre de SB est élevée.

Si la BC estime que M est modéré, la BC suit la création monétaire des banques, sinon elle réduit sa propre création monétaire et donc son refinancement.

Le multiplicateur de crédit est de nos jours contesté dans son pouvoir explicatif de la création monétaire pour trois raisons :

- En matière de politique monétaire, il suffirait d’agir sur r pour limiter la création monétaire ce qui peut paraître insuffisant.

- Une banque qui consent des crédits raisonne en termes de liquidité mais surtout en termes de risques et de rentabilité.

- Le développement des nouveaux produits financiers (SICAV) permet aux particuliers de détenir des actifs liquides. Les sommes déposées à vue diminuent d’autant la potentialité de création monétaire.

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Chapitre IV : La politique monétaire et les instruments de la banque

centrale

A court terme, on sait que l’équilibre de trésorerie du système bancaire peut être représenté de la façon suivante : ΔB + ΔR + ΔT = ΔDev + ΔRefin

« Fuites, besoins de monnaie BC » « ressources »

La BC ne peut intervenir sur ni devises, ni sur B (besoin de billets dont le secteur a besoin). Pour obtenir l’objectif de croissance de la masse monétaire selon deux moyens :

- Agir indirectement sur la masse monétaire au travers de la liquidité bancaire c’est-à-dire sur refinancement.

- Agir sur la source de la création monétaire en les contingentant par la méthode de l’encadrement de crédit.Trois actions sont possibles pour la BC :

- La politique de refinancement (politique de réescompte, politique d’open-market)- La politique des RO- La politique qui agit directement sur l’encadrement du crédit (années 70-80)

Section 1 : La politique de refinancement bancaire.

Les banques étant illiquides, cette politique vise à contrôler les concours accordés par la BC aux banques.

I ) Analyse théorique

Il s ‘agit de contrôler la liquidité bancaire. Cette politique agit sur le taux d’intérêt que la BC fait payer lors de son refinancement. Cette politique n’agit pas directement sur le volume du refinancement mais sur le prix, c’est une politique indirecte. Si le taux d’intérêt augmente, le

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volume de refinancement diminue. La réciproque est vraie. Les économistes montrent qu’il existe 2 effets :

- Effet quantité : Il s’exerce du refinancement au montant de la masse monétaire, par l’intermédiaire de i (taux d’intérêt).Exemple : si i augmente, la quantité de refinancement diminue. On peut comprendre que cet effet est élevé du fait du multiplicateur. En effet en manipulant i, il s’exerce un effet quantité sur le refinancement qui agit sur la création monétaire, c’est à dire il y a un effet sur les crédits distribués par le SB

- Effet prix : Il est double,- Effet prix direct : Il s’exerce sur la liquidité bancaire c’est à dire sur le refinancement.

Exemple : si la BC augmente i, les charges d’exploitation des banques augmentent. Si les banques pour maintenir leurs profits doivent diminuer leur refinancement et donc leur création monétaire.

- Effet prix indirect : le taux d’intérêt que le BC fixe lors de son refinancement détermine l’ensemble des taux financiers et donc les crédits à l’économie.

NB : dans les années 70-80, cette politique de refinancement rencontrait des difficultés de mise en application pour une raison simple qui était que les individus s’intéressent non pas aux taux d’intérêts nominaux mais aux taux d’intérêts réels. Hors, dans les années 70-80, le taux d’intérêts était relativement bas et le taux d’inflation relativement haut.

II ) Intervention de la banque centrale sur le marché monétaire

2.1 / Qu’est-ce que le marché monétaire ?

(Différent du marché boursier)C’est le marché de la monnaie centrale, c’est à dire le marché des capitaux à court et moyen terme il se différencie des marchés financiers, car il correspond à des emprunts et placement a long terme.

Le marché monétaire est apparu pour 2 raisons :- La trésorerie d’une banque relève de la gestion, la banque essaie d’avoir le

minimum d’encaisse inemployé soit un max de rendement des fonds d’ou les placements en valeur d’état mais aussi d’effets privées qui permettaient de gérer les besoins de trésorerie. Ces titres pouvant être revendus à tout moment.

- Chaque banque du fait des ces opérations traditionnelles (dépôt et crédits), les banques ont soit un excédent ou un déficit de fonds (déficit ou excédent de monnaie banque centrale).

Le marché permet de couvrir les besoins interbancaires. Ce marché comporte deux compartiments :

- Le marché interbancaire (MIB)

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- Le marché des titres et créances négociables (MTCN)

2.2 / Le MTCN

Sur ce marché, tous les agents peuvent intervenir (sauf les ménages). Les titres négociables sont dénommés titres du marché monétaire, ces titres sont d’un montant unitaire de 150000 euros et leur durée est comprise entre 1 jour et 1 an.

Ces titres sont regroupés en 4 catégories :- Les certificats de dépôt, ils sont émis par des banques, ce sont des sortes de BO qui

sont échangé entre 1j 1an et représente 1/3 du marché- Les billets de trésorerie, qui sont émis par des entreprises non bancaires. Il s’agit de

titres de créances appelés aussi papier commercial et ils constituent une innovation dans la mesure où elle permet à des entreprises non bancaires de se prêter de l’argent entre elles sans passer par une banque d’ou le terme de désintermédiation. Cependant ces billets de trésorerie doivent être domiciliés dans une banque. Ils représentent 10% des émissions.

- Les Bons du trésor négociables, ouvert à tous les opérateurs. Ces BTN sont d’une durée de 13, 26, ou 52 semaines et représentent la moitié des émissions.

- Les bons a moyen terme négociables BMTN, ils sont émis par le TP mais aussi par d’autres institutions financières spécialisées (crédit foncier) durée inférieure à un an.

NB : le montant de ces titres étant élevés sont rarement souscrits par des particuliers cependant ces ménages peuvent y avoir accès par les OPCVM (SICAV et fons communs de placement).Ce sont les grands investisseurs institutionnels (les zinzins) qui souscrivent à ses titres.

2.3 / Le MIB : Marché Inter Bancaire

Il s’agit du marché de la monnaie centrale, de la liquidité. Il est réservé uniquement aux établissements de crédits (La Banque de France, les banques, le Trésor Public…).

Section 2 : Les opérations d’open-market

La BC peut :- Céder des titres sur le marché monétaire et reçoit en paiement de la monnaie

centrale. Dans ce cas la BC freine la progression de la masse monétaire car le taux d’intérêt augmente.

- Inversement la BC achète des titres sur le marché, elle apporte de la monnaie Banque Centrale (BC) sur ce marché donc le taux d’intérêt diminue. En conséquence la politique d’open-market de la BC agit sur le taux d’intérêt du marché monétaire. Cela

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influence les crédits bancaires, en modifiant les conditions de refinancement (le taux d’intérêt). Suivant l’une ou l’autre des deux stratégies la BC indique l’orientation de sa politique monétaire. Il s’agit en fait de toutes les interventions de la BC sur le marché monétaire. Cependant les opérations d’open-market peuvent être mises en œuvre soit par la voix des appels d’offres soit par la voix des procédures bilatérales.

I ) Deux formes de procédures

Les opérations d’open market peuvent être émises au travers de trois types de modalité.- Les appels d’offres normaux qui sont effectués en principe 24H après l’annonce de

l’appel d’offre et qui est adressé à toutes les institutions financières.- Les appels d’offres rapides. L’intervalle d’une heure et qui adressés à un nombre

d’institutions financières contactées par les banques centrales nationales- Les transactions bilatérales, elles ont proposées à un nombre très restreint

d’intermédiaires financiers excepté pour les achats et le ventes de titres.Le taux auquel se déroulent les transactions est soit à taux fixe soit à taux variable.Les adjudications à taux fixe sont qualifiées d’adjudications de volume.Dans le cas de taux variable, se sont le ou les taux auxquels fourni la banque centrale qui varient.

II ) Les types d’opérations et instruments utilisés

2.1 / Les opérations principales de refinancement

Il s’agit du principal instrument de refinancement des banques. La particularité est qu’elles se déroulent par appels d’offres normaux soit une fois par semaine. La liquidité fournie doit être remboursée à une échéance de deux semaines. La banque centrale européenne annonce qu’elle va procéder à un appel d’offre 24H après et cela pour un volume donné de monnaie BC. La banque centrale nationale informe les institutions financières nationales et collecte les fonds. La banque centrale décide seule si elle va nourrir ces appels d’offre et pour quel montant.Depuis Juin2000, l’intervention de la BC se fait à taux variable, ce n’est pas le volume qui varie mais le taux d’intérêts. Dans ce cas, la BC choisit les banques qui ont fournit les taux d’intérêts les plus élevés. Cela se fait par ordre de taux variable décroissant.

2.2 / Les opérations de refinancement à plus long terme

Ce sont des opérations qui visent à satisfaire des institutions financières de petites tailles (faibles besoins) et leur fréquence est mensuelle et leur durée de trois mois.

2.3 / Les opérations de réglage fin

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Ce sont des opérations exceptionnelles. Elles ont pour but de faire face aux fluctuations inattendues de la liquidité bancaire et cela pour en atténuer l’incidence sur les taux d’intérêts.

Exemple 1 : si le taux augmente fortement, elles visent à approvisionner le marché c’est-à-dire à accroître la liquidité.

Exemple 2 : si le taux d’intérêt diminue fortement, on assèche le marché ce qui diminue la liquidité. Après le 11 septembre2001 la BC européenne est intervenue pendant deux jours pour injecter de la monnaie BC. Toutes les techniques ou instruments ont été utilisés.

2.4 / Les opérations structurelles

Objectif est d’influencer durablement le besoin de refinancement des banques c’est-à-dire le besoin de liquidité des banques vis-à-vis de la BC européenne. Ces opérations se déroulent suivant la technique des appels d’offres normaux et cela à l’aide de différents instruments (prise en pension, opérations fermes).

III ) Les facilités permanentes

Ces facilités permanentes permettent de fournir tous les jours de la monnaie centrale aux banques ou de leur en retirer. Elles conduisent à encadrer le taux du marché monétaire. Ces opérations se déroulent avec deux instruments :

- Facilité de prêt marginal- Facilité de dépôt

3.1 / La facilité de prêt marginal

Cet instrument s’effectue lorsque les banques ont un besoin de monnaie centrale non satisfait. Il s’agit d’un besoin passager. Il s’agit d’une demande de liquidité auprès de la bc nationale.Caractéristique : durée 24HTechnique : mise en pension ou prêt garantiIl n’y a pas de limite au montant du prêt mais la banque doit fournir un nombre de titres conséquent.

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Le taux d’intérêt est toujours supérieur à celui des appels d’offre, il s’agit d’un taux plafond, un taux directeur de l’euro système. La banque est incitée à se procurer de la monnaie centrale par une autre technique. Il s’agit d’une facilité de prêt marginal à laquelle la banque n’a recours qu’en cas d’impossibilité d’obtenir de la monnaie centrale par d’autres voies.

3.2 / La facilité de dépôt

Une banque peut avoir chaque jour un excédent de liquidité. La banque les dépose auprès de la BC. C’est l’inverse de la facilité de prêt marginal. Le dépôt est effectué pour 24h, le taux d’intérêt est préétabli et le dépôt est illimité et n’est pas garanti par un titre. Il s’agit d’un taux planché, le plus bas, de l’euro système.

3.3 / Ces deux taux encadrent les taux du marché monétaire

Les banques qui veulent se procurer ou placer des liquidités pour 24H peuvent le faire sur le marché monétaire. L’intérêt pratiqué est appelé soit :

- EONIA euro over night index average- TEMPE taux moyen pondéré au jour le jour de l’euro

Il s’agit de la moyenne des taux d’intérêts de l’ensemble des prêts pratiqués au jour le jour.

Le taux de la facilité de dépôt est le taux planché : En effet aucune banque excédentaire en monnaie centrale ne prêtera à un taux inférieur à celui qu’il peut obtenir en plaçant ses excédents auprès de la banque centrale. Ceci explique que le taux au jour le jour soit supérieur au taux de facilité de dépôt. Au-dessous de ce taux, il n’y a pas d’offreur de monnaie centrale.Le taux de facilité de prêt marginal constitue le taux plafond : C’est-à-dire c’est une limite supérieure à la variation du taux au jour le jour. Une banque n’emprunte pas sur ce marché si elle est certaine de pouvoir se refinancer à un moindre coût auprès de la BC. Au-dessus de ce taux il n’y a plus de demandeurs de monnaie.

Section 3 : La politique des réserves obligatoires

C’est la politique complémentaire de l’open-market

I ) Aspects théoriques

Les réserves obligatoires sont des avoirs en monnaie centrale que les banques doivent conserver en comptes bloqués à la BC. Ces réserves ne sont, en principe, pas ou peu rémunérées (taux très faible) et constituent une fraction importante de leur actif en monnaie banque. Autrement dit, cela représente les dépôts possédés par les banques.

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Ces réserves sont symbolisées par ∆R et figurent à l’actif du bilan des banques et au passif du bilan de la BC.Ces réserves de liquidités sont destinées à garantir les déposants épargnants en cas de faillite financière. De nos jours, ces liquidités sont utilisées pour modifier le besoin en monnaie BC.L’efficacité de la politique des réserves obligatoires atteint directement la liquidité des banques et non pas seulement comme la politique de refinancement, l’approvisionnement en liquidité auprès de la BC. En conséquence elle est plus efficace puisqu’elle agit directement sur la liquidité et avant toute distribution de crédit.La BC en augmentant r accroît le besoin en monnaie BC des banques ce qui diminue la liquidité bancaire. En conséquence, le multiplicateur de crédit permet de percevoir l’effet de la politique des réserves obligatoires.

∆M = K * Liquidité K = 1/r r => ∆E => Liquidité => ∆C => ∆M

La BC, par de légères modifications de r, peut atteindre fortement le besoin de liquidité des banques et donc la création monétaire de ces mêmes banques.

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