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Ma vie de ma naissance à 1980 Fernand AUTIN

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Ma vie de ma naissance à 1980

Fernand AUTIN

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Préface

A mon père, son Fils.

Même si ce n’est pas le cas, je crois être dépositaire d’une certaine volonté de notre père qui souhaitait faire connaître à ses enfants et petits enfants sa vie.

Lorsqu’il me remit ce document, il m’avait fait promettre de divulguer plus tard…

Il a fallu 1998 pour je trouve enfin le courage de relire son texte que je pensais devoir réécrire. Quelque chose me dit maintenant que cela ne serait pas bien car ce serait dénaturer son écriture…

A aucun moment notre mère, votre grand-mère n’est absente du récit même si elle n’est pas directement partie dans ce récit.

C’est pourquoi elle est à associer à cet hommage.

A notre mère.

Jacques, Jean-Claude, Fernand leurs fils

Le 22/10/1999

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Ma vie de ma naissance à 1980

PREMIERE PARTIE

La vie d'un homme est souvent liée à sa naissance, à son origine souvent le rang auquel il appartient est la cause de sa réussite, ou tout au moins cela y participe pour une grande part.

En jetant un regard sur le passé, on s'aperçoit que toutes ces petites choses qui souvent n'ont l'air de rien font partie intégrante de la vie, elles aident et prédisposent un homme au combat qui l'attend tout au long de sa vie durant, car de la naissance à la mort il faut lutter sans cesse, contre tous les éléments de la vie des hommes, et de la nature (les maladies, les fléaux, de toutes natures ; les guerres etc...etc..).

Né d'une famille modeste, mon père étant l’ainé d'une famille de treize enfants. Fils d'un conducteur de chevaux travaillant pour un maquignon de la région, ma mère était employée comme femme de chambre chez Lui colonel en retraite, elle était fille d'un artisan maçon travaillant à l'époque avec ses trois fils. La vie était très dure en cette fin du dix neuvième siècle, le pays était encore un peu moyenâgeux pour les habitants c'était un peu la misère profonde et

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Première Partie

en plus une époque ou existait encore la bourgeoisie. Le peuple restait soumis à cette dernière, surtout dans les petits villages de campagne, qui en général étaient dirigées par les châtelains du pays ou de la région, c'était soi-disant la belle époque.

Né à la veille de la guerre de 1914 ; le 16 janvier 1913, j'étais encore bien jeune lorsque mon père parti pour la guerre et la maison nous étions deux frères et deux sœurs, la vie n'était pas toujours rose, pourtant il parait que nous nous défendions très bien, et de ce fait beaucoup de choses dont nous aurions pu avoir droit nous étaient supprimées pour la commune nous possédions une vache et un poney, et de ce fait considérés comme des gens aisés il ne fallait pas posséder de bétail pour avoir droit aux allocations existantes à l'époque, mes parents n'auraient jamais voulu se séparer de leurs bêtes auxquelles il tenais comme à la prunelle de leurs yeux, et en plus nous avions un terrain en location, pour mes parents l'abandon des bêtes et de la terre était la dernière des choses à faire, il est vrai que cela nous aidait à vivre, par le jardin où nous récoltions des pommes de terre, des haricots et bien d'autres légumes, la vache nous donnait du lait pendant une période de l'année, et aussi un petit veau chaque année, ce qui nous faisait rentrer un peu d'argent à la maison ; car les années de guerre ont été longues et très pénibles et en particulier les hivers 16.17 qui furent longs et froids, je me souviens que le cidre gelait dans les futailles entreposées dans le cellier, et en plus c'était une épidémie de grippe, qui fit beaucoup de ravages dans toute la France on se souvient encore des morts de la fameuse grippe espagnole, à ces morts se joignaient ceux de la grande guerre creusant un vide de plus dans beaucoup de familles, et y ajoutant un peu plus de tristesse, chaque jour, tout le monde en

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Ma vie de ma naissance à 1980

avait assez de cette sale guerre, et tous attendaient la fin de ce fléau avec impatience.

Pour mon compte je me souviens particulièrement de cette période, car elle fut le commencement de mes souffrances, un matin je me suis réveillé avec l'œil gauche complètement fermé et un joli abcès sous la paupière, à l'époque il n'y avait pas de médecin dans le canton, ce fut un médecin belge qui me soigna avec des moyens de fortune, faute de médicaments, ma mère avait bien peur que je perde l'œil, c'était la guerre car à cette époque je me souviens très bien qu'on entendait le canon pendant la bataille de la Somme, il n'était pas rare d'assister à un combat aérien, deux avions étaient tombés tout près du petit village de Calnon.

Tout le monde attendait la fin de cette guerre, quand soudain sans trop y croire le jour tant attendu arriva par un triste matin brumeux de novembre je me souviens très bien de ce jour de 11 novembre 1918, malgré le froid glacial et humide qui nous gelait les os, ce fut un jour de liesse, vers neuf heures toutes les cloches se mirent à sonner dans tous les villages des environs et c’est certain il en était de même dans toute la France, c'était la joie qui commençait à l'annonce de cette grande nouvelle, le secrétaire de mairie de la commune étant l'instituteur, ce fut lui qui nous annonça la bonne nouvelle car venant de recevoir confirmation de la sous-préfecture, et tout radieux il nous donna congé pour la journée. Ce fut comme une envolée de moineaux qui sortis de la cour des écoles, en criant ‘La Guerre est finie’.

Soudain tout changea, les uns pour bien montrer leur joie chantait à tue tête des chansons patriotiques et des chansons de

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Première Partie

corps de grade, d'autres à leur façon arrosaient la victoire à grands coups de petits-verres le facteur en tête si bien que nous fûmes obligés de le replacer dans sa tournée et de porter les lettres à leur destinataires, tous les enfants en cœur cela nous amusaient beaucoup de jouer au facteur.

Le soir il fallut des bras solides pour faire tout rentrer dans l'ordre car beaucoup étaient tombés dans les vignes du seigneur, heureusement qu'il y avait quelques hommes valides pour faire la récolte de Bacchus et tout faire rentrer dans l'ordre.

Pour nous enfants des écoles ce fut un grand jour, car nous avions eu droit à une distribution gratuite de la part d'une marchande foraine qui habitait le village, vendant les jours de fêtes et sur les marchés de la région des jouets et divers artifices forts à la mode à l'époque.

La brave femme pour montrer sa joie nous distribua une grande partie de sa réserve de jouets, en particulier pour les garçons des revolvers à amorces avec une grande réserve de capsules et de pétards pour les plus grands, je vous prie de croire que toute la journée cela à fait du bruit dans tout le village.

Pour les familles ayant un être cher au front cette fin de la guerre faisait naître en eux une grande lueur d'espoir, avec l'espérance d'un prompt retour du soldat, pour notre part nous avions hâte de voir notre père revenir à la maison, mais hélas, son retour ne se fit pas en quelques jours, mais se fit attendre, car il nous revint que vers février 1919.

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Ma vie de ma naissance à 1980

Ce jour là ce fut un bien grand jour pour nous, la vie à la maison changea de fond en comble, le fond de commerce fut de nouveau ouvert, après une visite aux anciens clients, et de jour en jour la vie repris son cours normal, nous frères et sœurs nous allions connaitre un peu de joie et de bonheur dans une famille enfin unie, nous étions tous heureux et nous allions à l'école, c'était un petit village, mais nous avions deux écoles, une pour les filles et une pour les garçons, celle des filles était dirigée par une vieille demoiselle fille d'un instituteur de la région ; quant à celle des garçons, c'était un maître qui venait des régions sinistrées du nord de la France, ce dernier nous retraçait des récits de la grande guerre, en particulier des régions qu'il avait dut quitter devant l'invasion des troupes allemandes.

De temps en temps rentrait au village le corps d'un soldat du pays tombé au champ d'honneur une place leur était réservée de chaque entée du monument aux morts, nous les enfants des écoles nous assistions toujours aux cérémonies nous représentions en quelque sorte les habitants de la commune, puis les jours les mois se succédaient toujours aussi monotones, il fallait dire que l'enseignement primaire de l'époque était assez monotone et surtout sans attrait nous allions à l'école parce que nous y étions obligés, la classe ne nous attirait pas, car la méthode était rudimentaire, et la répression très brutale pourtant ce n'est pas par la force que l'on fait rentrer dans la tête des enfants la géographie ou l'histoire et la grammaire, c'est pour cela que l'école risquait de faire des lumières, mais des enfants justes bons à travailler dans les champs, ou les fermes, ou alors se placer chez un artisan en qualité d'apprenti forgeron, charron, ou tout autre métier courant car les parents de

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Première Partie

l'époque ne songeaient guère de faire de leurs enfants des intellectuels.

Le certificat d'études primaires était réservé a une certaine catégorie de personnages, d’ailleurs peu nombreuse, pour ma part les injustices et la façon d'instruire les enfants m'avaient profondément frappés c'est ainsi qu’a l'âge de douze ans, j'étais heureux de passer le collier, comme on disait chez nous, ruai cela ne devait pas aller longtemps, car à la maison le travail était très pénible, et ne voyant aucun avenir devant moi, et qu'il me serait impossible de m’a hisser à un niveau normal, il me fallait trouver autre chose pour arriver à sortir de cette impasse, pour beaucoup de mes proches cette situation était normale, et de ce fait acceptaient cet avenir, et leur situation a être condamnés à travailler toute leur vie en qualité d'ouvrier agricole, sans aucun avenir, en général mal nourris et très mal payés, c'est après beaucoup d'efforts et de diplomatie que je parvins à reprendre les études chez le curé du village, ancien professeur au lycée Fénenon à Elbeuf grâce à ce dernier, les quelques mois d'études m'avaient permis de faire une bonne année d'études en Latin, et surtout de rattraper tout ce que j'avais perdu à l'école primaire.

C'est ainsi que le 25 septembre je rentrais en cette institution catholique St. Romain qui était à l'époque petit séminaire de Rouen.

La vie et la discipline étaient très dure, c'était un peu comme à l'année de l'époque cette discipline était jugée nécessaire, car nous étions très nombreux notre emploi du temps était ainsi conçu, levé le matin à six heures, à six heures trente étude, sept heures trente messe à la chapelle, huit heures déjeuner, huit heures trente classe,

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Ma vie de ma naissance à 1980

dix heures quinze un quart d'heure de récréation puis classe jusqu'a midi, déjeuner avec lecture, il y avait à cet effet au centre du réfectoire une chaire, nous passions à tour de rôle pour lire les évangiles de St Luc ou de St Jean tous nous y passions à tour de rôle afin de nous apprendre à parler en public et de nous empêcher de faire du chahut au réfectoire, quelquefois le surveillant faisait interrompre la lecture, à partir de ce moment c'était un indescriptible bruit de fourchettes, et de voix des gens qui commençaient à discuter entre eux.

L'après midi même tarif que le matin, les classes et les études se succédaient jusqu'au soir à dix neuf heures, puis nous allions tous en rang dans une grande salle pour la prière du soir, c'était une salle énorme avec des bancs comme à la chapelle, cette salle servait également pour la distribution des prix, et aussi quand il y avait des réjouissances ce qui arrivait environ deux fois par an vers Pâques et à la fin de l'année, à vingt heures c'était le souper du soir, puis en ensuite nous allions en récréation 10 minutes, et au coup de sonnerie nous rejoignions tous nos dortoirs respectifs en rang et dans un ordre parfait, comme vous le voyez le régime était très dur, mais malgré tout cela allait bien, car il y avait de très bons copains, mais venait les vacances, je les aimaient bien ces vacances, et en même temps j'en avais une certaine appréhension.

Car pendant ce séjour j'étais souvent occupé à des travaux, et à des déplacements qui me mettais en relation avec différentes personnes ce qui influait sur mon esprit de telle façon qu'il se produisit en moi un changement, et, me firent regretter les sacrifices consentis de la part de mes parents.

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Car l'argent chez nous c'est comme pour les gens de régions, a leurs yeux avaient trop de valeur dans leur esprit, où tout n'était qu'argent, souvent il passe avec priorité, car ici la famille passe elle même après le bétail, les vaches en particulier, la récolte etc...

Cela fait qu'en octobre 1929 je dus abandonner à mon grand regret et au regret de la plupart de mes professeurs qui auraient bien voulu me conserver parmi eux c'est à contre cœur que je dus quitter mes camarades, par la suite il m'est souvent arrivé d'en rencontrer en ville ou à la cathédrale de Rouen cela me faisait bien plaisir de ce retrouver et d'échanger ces propos qui nous rappelaient de bons souvenirs. Je suis resté en relation plusieurs années avec mon professeur de Géographie et d'histoire, ce dernier était pour moi vraiment un bon copain, venant d'une humble famille de Fécamp, ce dernier me réconforta lors de mes moments de cafard, car je le tenais vraiment au courant de tous mes soucis, c'était pour moi mon confesseur, et un ami, il m'arrivait souvent d'avoir recours à lui pour des conseils, et ses lettres étaient pour moi un réconfort.

Afin de pouvoir lui donner un coup de main à son atelier de bourrellerie, qui à cette époque était prospère, mais dès le retour de mon frère je dus me résigner à trouver un autre emploi, et c'est ce que je fis avec empressement, mon premier était comme cuiseur d'émail à l'émaillerie de Dieppe. Le travail y était pénible mais les patrons étaient très chics, et nous étions mis au courant de notre travail par des méthodes rapides et révolutionnaires, pour l'époque en principe les jeunes de mon âge ne faisaient que passer dans les usines de ce genre et qui ne payaient pas beaucoup, et avec cela un travail très dure devant les fours à trois cents degrés environ ils ne restaient guère plus que quelques mois ; le contremaître qui était

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chargé de former les jeunes en avait une telle habitude, déjà à cette époque il était question de rendement, cela était très dur, les conditions de travail étaient pénibles par la chaleur, et la cadence de rotation des fournées, et en plus je prévoyais la dure saison de l'hiver ou il me fallait faire douze kilomètres le matin et autant le soir pour rentrer à la maison en bicyclette et cela dans la boue et souvent sous la pluie, car la Normandie est très renommée pour son climat humide, surtout sur le littoral de la Manche.

Donc je me suis mis en quête de trouver un travail, je tiens tout fois à préciser qu'à l'époque il n'y avait pas d'agence pour l’emploi, ou tout au moins je n'en connaissais pas, et étaient inconnus de la plus part des culs terreux, de toutes façons nous aurions eu honte de consulter ces officines.

Cela existe encore de nos jours, dans certaines contrées au fond de la Normandie ou de la Bretagne ; nos parents n'auraient jamais voulu que nous allions nous faire connaître dans ces endroits car ils auraient été connus et auraient figuré sur des listes de ces organismes ; chose qui ne leur convenait pas et surtout ne désirait pas ayant l'air de mendier du travail.

Après avoir consulté les journaux locaux en particulier la Vigie de Dieppe qui était le journal le mieux garni en offres et demandes d'emplois, sur le vu d'une annonce je me rendis à Torcy -le Grand où je fus embauché sur le champ en qualité de bourrelier sellier, chez un collègue de mon père, qui ne manque pas de lui écrire pour l'avertir que son fils était chez lui et qu'il m'avait embauché en qualité de bourrelier, à cette époque nous étions suivis de près par nos employeurs surtout quand il s’agissait d'un artisan.

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Chez ce dernier j'étais vraiment le fils de la famille, aussi bien que chez mes parents, et surtout mieux considéré, la famille était composée, de la femme (la patronne) comme on dit si bien en Normandie, une bien brave personne comme dit en cette région elle avait deux filles une de mon âge et une autre un peu plus jeune toutes deux vraiment bien charmantes, puis il y avait aussi une petite nièce dont la mère était malade, et qu'ils avaient recueillies à la maison.

Mon travail était régulier et mon patron me faisait une confiance absolue, après avoir vu la façon dont mon travail était effectué, il m'arrivait souvent d'aller faire des réparations dans de petites exploitations où je pouvais liquider la réparation dans la journée et régler seul avec le client.

Car il fallait peser le cuir et faire le compte des matières employées, et il fallait que cela concorde. Les habitants de cette régions étaient des gens qui étaient très près de leurs gros sous et les serraient de très près. Souvent aussi en compagnie de mon patron nous allions effectuer le même travail, car à l'époque il était de coutume pour le bourrelier de se rendre au moins une fois par an pour visiter les harnachements au grand complet à domicile du client.

C’était pour nous un travail assez pénible, car il fallait par nos propres moyens transporter tout notre matériel ; cuirs, huile, pinces à coudre et surtout le sac à outils qui à lui seul était bien lourd, nous partions tous deux chargés comme des mulets, mais dans le fond c'était pour nous un genre de distraction car nous étions plus à l'atelier et cela nous faisait une sortie agréable nous changions d'ambiance et en plus c'était un moyen de distraction, car pour les

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gens de la ferme nous étions en quelque sorte de distraction pour eux, pour nous nous étions bien nourris pour la pluspart du temps à la table des patrons.

Nous faisions souvent des tours aux employés de la ferme peu dégourdis ; surtout que mon patron un bon vivant et joyeux drille avait plus d'un tour dans son sac.

Je me souviens de jolies régions parcourues et en particulier un ancien domaine (peut-être une Abbaye, car il y avait encore les vestiges d'une chapelle) cette dernière était exploitée par une famille entière composée du père de la mère filles et garçons au nombre d'une dizaine au moins, dont l'ainé avait une vingtaine d'années. Souvent le midi à l'heure du repos je partais en compagnie d'un fils de mon âge soit visiter le petit bois qui faisait partie de la propriété ou alors nous visitions les bâtiments, parmi lesquels une grange qui était une ancienne chapelle, ce domaine ayant été certainement une ancienne abbaye, ou une ancienne place forte secondaire avec son pont levis.

J’aimais visiter ces lieux et monter au clocher à l'emplacement des cloches et regarder par les meurtrières cela me faisait penser à je ne sais quoi, que la nuit en rêvant je revoyais toutes ces choses eu pensant à tous ceux qui y avait vécu en cette période du moyen âge et qui certainement avaient souffert de la tyrannie de ces seigneurs, beaucoup d'endroits et de salles étaient interdits ; par des murs qui en interdisaient l'accès il devait y avoir des oubliettes ou peut-être bien des malheureux avait fini leurs jours sans autre forme de procès pour avoir été récalcitrants à l'impôt ou aux corvées imposées par le seigneur ; je pensais à tous ceux qui avaient vécu sur ces lieux et qui

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n'étaient plus, tout cela me laissait rêveur, il m'était presque impossible à ne pas penser à cela à toutes ces souffrances qu'avaient endurés les gens de l'époque.

Puis vint l'automne avec son cortège de brume et de tristesse, cela me donnait le cafard, j'avais envie de changer d'air, pourtant j'étais bien, très bien dans cette famille, je quittais donc Torcy et sa région pour aller travailler à Dieppe dans un magasin de quincaillerie pour bourrellerie et sellerie, à ce point de vue je n'étais pas trop dépaysé, mais cela fut pour moi un nouveau métier car il m'a fallu apprendre la tenue en écriture d'un magasin, et faire les inventaires de fin d'années, car le patron était souvent en tournée, commis-voyageur de son état ; il prospectait pour deux maisons de cuirs et matériels divers et de ce fait était très souvent absent du magasin. Je devais donc faire le vendeur enregistrer les commandes prises par téléphone, tenir certains comptes, et discutent avec le client, et le servir, un travail intéressant, mais quand même assez chargé aidé de temps en temps par la femme du patron, qui elle était au courant de la tenue générale de comptabilité et de marche du magasin.

Le travail n'était pas désagréable et me plaisait assez, mais le grand point de friction c'était la maison, car il aurait fallu que je couche à Dieppe, mais cela mes parents ne l'auraient jamais voulu, donc j'étais obligé de faire le parcours, soit par le train de Dieppe à Offranville l'hiver, et d'Offranville à Auppegard en vélo, mais à l'époque les routes étaient simplement empierrées et à, la saison des betteraves et des pommes, cela était terrible tant il y avait de la boue et faire attention de ne pas glisser sur une betterave ou même des pommes. L'accueil à la maison n'était pas toujours agréable, à la longue cela finit par dégouter complètement de vivre dans de telles

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condition, je n'avais qu'un seul désir pouvoir vivre tranquille et vivre ailleurs que dans le sillage de la famille et surtout de ne plus avoir l'impression de ne plus être à leur charge, peut-être que comme me le disait souvent ma famille que j'avais une tout autre conception de la vie, peut-être à cause de mon séjour au petit séminaire de Rouen, ce séjour m'avait rendu un peu différent des autres, à cause du peu d'instruction reçue dans cet établissement, et qui m'ouvrait les yeux sur d'autres horizons que ceux de ma famille.

Par instants je songeais à mon avenir, et je vous prie :: de croire que j'y pensais fort ment, mais je ne parvenais pas à prendre une décision sérieuse, j'aurais tant aimé apprendre la mécanique, mais hélas je n'ai jamais réussi à décider mes parents à faire le nécessaire auprès d'une école de formation professionnelle, ou dans un atelier mécanique, car à l'époque les écoles étaient assez rares, et de toutes façons il ne pouvait en être question, c'est ainsi que pour éviter d'aller travailler dans les fermes et ne sachant trop quoi faire je me rendis sur un coup de tête, et par une triste journée de janvier, le seize exactement, à la caserne du 8ème d'infanterie de Dieppe afin d'essayer de contracter un engagement dans la Marine, car à Rouen j'avais essuyer un échec à Dieppe j'avais réussi à ma grande stupéfaction, car l'après midi je rapportais l'autorisation des parents, car j'étais mineur, en sortant de la caserne j'étais civil mais soumis aux autorités militaires, et muni d'une feuille de route pour me rendre au ler dépôt des équipages de la flotte, à la grande surprise de toute la famille.

Pour moi allait commencer une nouvelle vie de collectivité, mélangée de toutes sortes d'éléments, des gens de tous milieux.

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Première Partie

Donc je partis un beau matin muni d'un nécessaire de toilette, et d'un peu de linge, et aussi il faut le dire que ma mère m'avait préparé un bon casse–croute (un poulet de la basse cour et une bonne bouteille de vin de Bordeaux).

Je pris le train à Anneville sur Scie petite localité située à trois kilomètres d'Auppegard, puis changement de train à Rouen pour Serquigny, et de là la ligne Paris Cherbourg, où j'arrivais vers quatre heures de l'après-midi comme on dit souvent chez nous ; puis je me suis mis en quête de me renseigner afin de connaître mon chemin pour me rendre au ler Dépôt des Equipages de la flotte, auprès d'un marin auquel je me hasardais de demander la direction du dépôt, ce dernier me donna un conseil en me recommandant de ne pas m'y rendre, ou alors de me débrouiller en passant les visites pour ne pas être apte au service. Je crois que si à ce moment là, je n'avais pas été en procession de mon ordre avec l'heure fixée, j'aurais volontiers fait demi-tour, mais pensant aux complications que cela pouvait comporter, j'ai préférer malgré tout me rendre à ce cher Dépôt, où j'arrivais vers 16H40 me présentant à l'aubette (poste de garde de la marine). Quant tout à coup retentie la sonnerie annonçant l'arrivée d'un engagé, après avoir entendu cette dernière, le chef de poste me fit rentrer à l'intérieur du poste pour y subir la fouille réglementaire, Premièrement la fouille des poches pour savoir si je ne possédais pas une arme un couteau à cran d'arrêt ; j'ose vous dire que je fus fort déçu de ce genre de réception. Puis vint la fouille de la valise, on me laissa le poulet qui s'y trouvait, quand à la bouteille de vin St Emilion qui s'y trouvait elle disparut avec une rapidité déconcertante, que je n'ai même pas eu le temps de réagir.

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Ma vie de ma naissance à 1980

Aussitôt un homme de garde me conduisit, au bureau du Capitaine d'armes qui lui me fit suivre la filière, pour avoir à manger à la soupe du soir, et avoir un couchage pour la nuit, je dus me rendre à la voilerie pour y recevoir mon hamac ; là on me distribua une toile de hamac, deux couvertures, deux araignées jeu de cordage munis de deux anneaux dont l'un est munis d'une corde appelée raban et servant à régler la hauteur du hamac selon la façon que l'on veut dormir, bien entendu ou assez lâche selon le désir de chacun.

J'étais bien embêté avec tout ce matériel ne sachant quoi faire, je fus bien heureux de trouver un copain pour me sortir de ce pétrin, sans lui j'aurais été certainement obligé de coucher parterre, grâce à ce dernier, et à ses bons conseils mon hamac fut prêt, et je pus dormir dans ce nouveau système de couchage qui m'était jusqu’ici inconnu, mais je vous jure que la première nuit il ne faut pas bouger car on risque de se retrouver par terre, mais au bout de quelques nuits on s'y fait vite c'est une question d'équilibre, au bout de quelque temps on y dort très bien, mais la première nuit malgré tout je ne dormis que d'un œil car j'avais été averti que les militaires étaient des champions en matière de resquille, le lendemain 17 janvier 1931 j'avais passé ma première nuit, et à six heures branlebas, réveil au clairon, et dix minutes après tout le monde en bas et en rang dans la cour, par groupe de huit pour recevoir les tickets de café ainsi que pour le pain un de nous partit avec un bidon pour aller chercher le café pendant qu’un autre allait chercher le pain et le chocolat, ou le beurre selon les jours, quelques fois il nous était donné ces sardines pour casser la croute le matin, et cela avec une demi-boule de pain pour huit, pendant ce temps-là les six autres allaient en vitesse au réfectoire pour se réserver une table, car elles

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aussi étaient prises d'assaut, nous étions très nombreux, et il fallait aller vite si nous voulions boire le café confortablement, il en était ainsi le midi et le soir pour les repas, nous étions dans un dépôt et les arrivages étaient constants il y avait bien des jours creux mais il fallait toujours se débrouiller. Après le café il y avait le lavage corporel. Puis appel dans la cour, où nous étions avertis de nous préparer pour aller à la visite, ou alors de se tenir prêts pour subir un examen, ou une épreuve quelconque, ou les radios à passer à l'hôpital maritime.

Pour mon compte j'allais à la visite à huit heures, je me rendis donc dans la salle d'attente de l'infirmerie, étant appelé dans les premiers suivant l'ordre alphabétique, passé dans les premiers. Je fus assailli de questions par ceux qui attendaient, car nous étions interrogés par les docteurs sur le passé des parents, sur les maladies infantiles et de jeunesse etc, etc.

A l'appel de une heure, nous fûmes appelés pour nous rendre à l'hôpital maritime, afin de passer les radios, et autres examens des yeux et oreilles certains revenaient l'air triste, car la visite de l'hôpital avait décelé quelques chose, et avaient peur de ce fait de ne pas être pris pour le service et d'être ainsi obligés de retourner dans leurs foyers.

Quand à ceux qui étaient aptes, le lendemain nous fûmes dirigés vers le sous-sol où se trouvaient tous les corps de métiers concernant l'habillement, la chaussure et aussi la chapellerie, à tour de rôle nous passions dans ces ateliers pour mensurations, au deuxième circuit, nous sortions du sous-sol les bras chargés de linge et de tenues neuves ; cela sentait la naphtaline à plein nez, vite et tous heureux d'avoir reçu notre paquetage. Tous nous montions vite

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au dortoir pour nous mettre en tenue, car nous avions hâte de nous voir en tenue et surtout de voir la bouille que nous pouvions avoir dans cet accoutrement certains étaient rajeunis d'autres étaient et semblaient des gamins, car le costume marin à tendance à faire ressembler à des enfants.

Mais le grand Hic c'est que à partir du moment que nous portions la tenue nous étions obligés de saluer nos supérieurs, et aussi aptes à effectuer toutes les corvées (la garde de vingt quatre heures, c'est ce qui m'arriva quelques jours après. Je dus me rendre en tenue à la salle d'armes et y recevoir le célèbre fourniment, ceinturon, bretelles, cartouchières, et pour finir un bon et non moins célèbre Fusil Lebel. Muni de la non moins célèbre Rosalie.

C'est donc dans cet accoutrement que je vis en militaire pour la première fois de ma vie, il nous fallut à tous formant le corps de garde, présenter les armes aux couleurs et dorénavant par la même occasion aux officiers supérieurs, cela ne devait pas être très beau à voir, car sans entrainement au préalable, nous tous et malgré tous nous étions gauches.

Puis commençait la ronde infernale des deux heures de garde, et des deux heures de repos tout habillé et avec le fourniment complet, tant de jour que de nuit ; ce repos consistait à se reposer sur le baflan du corps de garde et cela tout habillé, car en cas d'alerte nous devions toujours être prêts à toute éventualité, aussi nous étions heureux de voir arriver le matin à huit heures, car c'était la fin de notre cauchemar, et nous étions remplacés par une autre équipe toute fraîche et pleine d'ardeur, pendant ce temps là nous avions une demi journée pour nous reposer, laver un peu de linge, et aussi écrire

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à la famille, et la mettre au courant de notre nouvelle vie, mais défense de dormir dans la carrée au risque de se faire embaucher pour une corvée quelconque.

Pour mon compte je fus ainsi tranquille quelques jours, puis je dus comparaitre devant le conseil de spécialité présidé par le commandant du dépôt, un énergumène se recommandant toujours de Dieu et de la St Vierge, ce dernier était peu aimé des marins du Havre, en particulier ceux du quartier st François ; sachant que j'avais été élève au petit séminaire de Rouen, ce dernier me conseilla vivement de devenir Infirmier, et vouloir à cet effet m'envoyer à l'hôpital maritime de Cherbourg, pour suivre pendant six mois les cours d'infirmier.

Mais ne voulant être ni infirmier, ni rester croupir à Cherbourg, je voulais avant tout voir du pays, et pour cela il me fallait au moins aller à Toulon, voyant que le commandant voulait absolument que je sois infirmier, je dus pour me défaire de son emprise le menacer de résilier mon engagement, mon premier désir était je ne sais pourquoi de devenir canonnier, mais les docteurs de la marine m'avaient trouvé un peu faible de corpulence pour faire ce travail car dans la marine ce sont en principe des pièces de gros calibres, il faut des types costauds pour effectuer ce genre de travaux, après bien des palabres je réussis à être destiné pour l'école suivre les cours de torpilleur, donc quelques jours après grand départ pour Toulon. Distribution de boules de pain et vivre pour la route se comportant de quelques boites rie singe, puis au moment du départ grandes recommandations de ce Capitaine de frégate, et commandant le ter dépôt des équipages de la flotte, nous mettant en garde, et de bien faire attention à nous, car nous étions des enfants qui ne

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connaissaient rien de la vie nous mettant en garde contre les mauvaises fréquentations, et les filles, nous recommandant pour nos sorties la fréquentation du Foyer(Villa Jeanne d'Arc à Toulon, car la ville de Toulon était reconnue comme une ville de perdition pour les marins) ces petits enfants qu'il chérissait, et savait punir d'une façon exemplaire à l'occasion.

Puis ce fut le grand départ pour Toulon, que tous étant pour une grande partie des gars du nord de la France c'était une grande joie de voir des horizons nouveaux nous avions tous hâte de savoir ce que nous allions devenir, après un périple au travers de la France, car les détachements de la marine, ne pouvaient transiter par Paris, donc c'est par le centre que nous dûmes être acheminés, et des trains oui ne marchaient pas bien vite, beaucoup de changements et d'attentes dans les gares cela était assez pénible en plein mois de janvier, enfin nous arrivions à destination vers minuit, et cela par un froid de canard, en arrivant à Toulon 1 la terre était recouverte de givre, et pas un véhicule n'était venu pour nous quérir, ne serait-ce que pour le transport des bagages, il nous fallut faire le trajet qui sépare la gare du dépôt, c'est à dire au moins trois bons kilomètres que nous avons étés obligés de faire à pied, le sac sur le dos. Nous arrivons au dépôt de Toulon après une bonne heure de marche et complètement éreintés à l'aubette nous avons été reçus comme des chiens dans un jeu de quille, on entendit quelqu'un grogner ce n'est une heure pour rentrer au dépôt, c'est bien triste d'avoir coupé le sommeil de ce brave, mais cela ne faisait pas notre affaire car fatigués comme nous l'étions, et en rang dans la cour, par un froid qui nous piquait les doigts, mais il nous fallait attendre que le boscot se réveille et veuille bien venir nous délivrer des couvertures pour finir de passer la nuit,

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le plus serviable fut le cuistot qui lui daigna nous servir une boisson bien chaude, qui nous réconforta avant d'aller nous coucher et cela sur le ciment de la carrée, car les toiles de hamac ne nous avaient pas été fournies, d'ailleurs nous n'aurions pas eu le temps de les monter, du fait qu'il était déjà deux heures du matin quand nous sommes arrivés, on nous laissa dormir jusqu'a huit heures du matin nous allions donc au réfectoire pour boire le café puis ensuite nous attendions tous avec anxiété nos affectations, mais celle-ci arriva que dans le courant de l'après midi.

Je fus donc désigné pour le Rhin, ancien voilier transformé en bateau école pour les canonniers et surtout les gabiers en termes maritime les boscots moi j'étais considéré comme stagiaire, car nous étions déjà fin janvier, et de ce fait trop en retard pour commencer les cours du ler janvier, nous étions environ une douzaine dans ce cas il nous fallut attendre trois mois pour commencer nos écoles et pendant ce temps là, nous suivîmes les cours de gabier, et la formation militaire, et ce qu'on appelle en termes marines le matelotage, qui consiste à apprendre à faire les épissures et tous les existant dans la marines, et que à l'heure actuelle beaucoup de marins ne savent pas faire.

Le matin la journée commençait par le lavage du pont, pantalons retroussés au dessus des genoux et pieds nus, cela nous semblait dur au début mais je dois avouer que c'est une question d'habitude. Au bout de trois mois quand nous avons rejoins nos cours respectifs, nous avions déjà trois mois d'avance dans certaines disciplines, surtout en formation militaire et maritime, nous étions déjà vis à vis des autres.

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Mais il m'arriva un avatar lors du transbordement des paquetages, mon grand sac n'arrive pas à destination, et ce qu'il y a de mieux personne ne savait où il avait pu passer, si bien que je n'avais plus de linge plus rien du tout due le contenu du petit sac où l'on met habituellement le couvert et les articles de toilette. Sur ordre du capitaine d'armes du cuirassé condorcet, il me fallait rechercher mon paquetage, et pour cela une vedette fut mise à ma disposition, car il me faut signaler que nous étions en rade des Salins- d'Hyères, je dus me rendre sur les trois bateaux de la division des écoles, après visite des trois bâtiments je revins bredouille à mon grand regret, tout le monde était au courant de ma mésaventure, ce fut ainsi que l'officier de service de jour décida de communiquer avec ces trois bateaux se trouvant sur rade ; Donc sur son ordre les recherches se mirent en train, et dans la demi journée je prenais le canot de service pour me rendre à bord de l'Ernest Renan chercher mon sac retrouvé, alors que la veille personne n'avait rien vu, peut-être quelqu’un avait-il l'intention de garder le contenu du sac et de le partager entre les copains. Je fus heureux de retrouver mon sac, et ainsi tout rentra dans l'ordre, j'allais pouvoir commencer mon cours de torpilleur au programme assez charger dans la journée le matin théorie et travaux divers, et cela après avoir effectué le poste de propreté, car ceci est le premier travail à bord d'un bateau, et là chacun à son secteur bien précis pour ma part j'avais une salle de bain d'un officier à astiquer c'était un travail monstre car tout était en cuivre rouge et me fallait faire ça avec du tripoli et de l'huile, cela ne me plaisait guère aussi je laissais tomber un peu l'astiquage, et demandais à l'officier à aller travailler avec les autres dans les batteries, ce qui fut fait sans trop de mal et j'en fus bien heureux, après la propreté terminée nous avions le casse croute qui consistait

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à une boule de pain pour huit et un tablette de chocolat, pour c'était les cours théoriques jusqu'à midi, après la soupe de midi nous allions à l'atelier pour la pratique nous apprenions à tenir une lime une scie et pas mal de chose pour moi c'était un peu de l'hébreu car je ne connaissais rien en la matière mais je mis fis assez vite et cela ne marcha pas trop mal au bout de six mois.

Deux fois par semaine nous allions sur le terrain de manœuvre musique en tête pour l'entrainement au fusil et sport de groupe et retour à bord en fin d'après midi tous bien alignés sur les bancs des canots remorqués par un vapeur qui en remorquait quelques fois cinq à six à la fois, la remontée à bord par les échelles de coupées, et en ligne sur le pont pour aller remettre les armes au râtelier de la salle d'armes, la journée était bien remplie ; étant complètement dépaysé à bord de ce navire énorme où la discipline était pénible, au bout de dix jours je tombais malade d'une furonculose qui me tiens huit jours à l'infirmerie du bord, puis les cours recommencèrent avec entrain, car il me fallait rattraper le temps perdu, à cause de ma maladie, ce que je fis avec ardeur car il me tardait de voir finir ce séjour à bord du Condorcet navire disciplinaire mon chef instructeur voyant que je mettais beaucoup de bonne volonté me donna un bon coup de main en m'envoyant souvent lors des exposés faire les descriptions sur les planches qui nous étaient exposés si bien que au bout de quelques semaines j' étais au même niveau que les autres, mais il y a toujours des jaloux, ce qu'on appelle en termes maritimes des sauteurs mais cela ne me gênait guère, mais ces derniers étaient prêts à faire n'importe quoi pour arriver à être bien classés à la fin des écoles, et ceci en employant quelques fois des moyens peu recommandables.

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Ce qu'il y avait de plus pénible à bord c'était la nourriture qui était infecte, et en plus de trop faible quantité, cela nous obligeait souvent à manger du pain sec, il nous arrivait souvent de rendre visite au légumier pour trouver une tête d'ail ou quelques oignons afin de composer un casse-croute, et tout ceci en cachette car il fallait toujours se méfier des mouchards, ces derniers étaient très nombreux, il assez pénible de le dire pourtant c'était la réalité.

Bien heureux étaient ceux qui de leur famille recevaient des colis de temps à autre, car la vie à bord était très pénible autant que la discipline en tant que navire Amiral de la division des écoles. C'est avec un grand plaisir que nous voyons la fin de septembre arriver, ce qui nous indiquait la fin de notre cauchemar, et à cet effet les examens qui donnaient à chacun sa valeur, les premiers avaient le droit de choisir leur région maritime et leur embarquement, et pour cela chacun essayait de faire de son mieux ; pour mon compte mon rang me permettait de choisir. C'est ainsi que je revins à Cherbourg à la première escadrille de sous-marins (à l'époque escadrille d'essais) mais auparavant nous partions tous en congé de dix jours, nous étions tous heureux de changer cette vie de discipline et de tout oublier de notre séjour à bord du Condorcet.

Après avoir reçu nos diplômes et galons de breveté torpilleur, nous quittâmes 1 la division des écoles pour un congé dans nos familles et ensuite rejoindre nos unités, et d'un seul coup nous disions adieu à toutes nos misères endurées pendant notre séjour, et à toutes les séances de sport au terrain des Salins d'Hyères, aux marches avec musique en tête, aux remontées par le tangon avec armes et bagages, adieu aux bons moments lors des retours de corvée de vivres ou caches sous la bâche de protection des denrées

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pour éviter que ces dernières soient détériorées par l'eau de mer, nous en profitions pour faire une razzia dans les vivres du maître commis en particulier parmi les fruits, abricots & pêches etc.. et souvent une boule de pain avec un peu de viande crue, car la faim nous tiraillait souvent l'estomac, je me souviens qu’un jour lors d'un exercice au terrain de sport nous avions fait une descente en règle dans le jardin du chef de gare du gapeau ; mais hélas nous avions été vus par sa femme qui était au premier de l'immeuble, et cela a failli mal tourner, tous nous avons du payer les dégâts, grâce à Dieu cela nous est pas revenu trop trop cher chacun, et heureusement que notre chef de compagnie était chic, et n'a pas porter le motif, car nous aurions tous écopé de plusieurs jours de salle de police.

Adieu aux postes d'évacuation effectués de nuit en particulier où il nous fallait mettre les canots de sauvetages à la mer, faire le tour du navire à l'aviron, et ensuite remettre les canots sur les portes -manteaux, et les cordages bien lovés dans les canots et sur le pont du navire, avant de pouvoir aller se reposer un peu, mais quelques fois à peine étions nous couchés que le clairon sonnait le branlebas, et la journée commençait comme si rien ne c'était passé.

Donc c'est le cœur content que nous partions chez nous pour oublier toutes ces petites misères, et aussi de connaitre avec hâte ce que l'avenir nous réservait dans notre nouvelle affectation. c'est ainsi que je passais une grande partie de mes congés à travailler à la maison en effectuant quelques améliorations et aussi en remettant mon paquetage en ordre, et plié au carré comme il se doit pour les inspections, chose très importante dans la marine, paré ainsi je serai prêt à toute éventualité.

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Mon congé terminé je repris le train comme au premier jour, à la seule différence que je n'étais plus un novice, connaissant très bien où je devais aller c'est ainsi que je me rendis à l'arsenal, puis de là à la base des sous-marins fière escadrille, après mettre rendu à l'aubette de la base, je fus affecté à un groupe et en attente d'une destination, quand après manger vint un planton m'apportant un ordre d'embarquement et de me rendre à bord du Prométhée voir le commandant ce dernier me fit connaitre qu'il venait d' affecter à son bord un jeune matelot de la même promotion que la mienne, et que n’ayant aucune préférence me demanda de bien vouloir m'arranger avec ce dernier afin de pouvoir permuter. Ayant visité le sous-marin ce dernier me sembla trop grand à ma convenance, et beaucoup de copains me conseillèrent de plus demander les petits sous-marins de six cents tonnes, où la discipline était beaucoup plus douce, et en particulier c'était la vie de famille, de ce fait je retournais donc à mon groupe d'attente.

Le lendemain après-midi, un planton est venu me tirer de ma lecture, pour me demander de me rendre au bureau des affectations, ce que je fis avec rapidité car j'avais hâte de savoir où j'allais être affecté, à ma grande surprise, j'étais destiné pour le sous-marin Antiope en construction au Trait (aux ateliers et chantiers de la seine Maritime). Je pris donc le train de dix-sept heures pour arriver à Rouen à vingt trois heures trente, là il me fallut attendre le train de Barentin à cinq heures, et de là il y avait une machine qui faisait le transport des ouvriers se rendant aux ateliers du trait, dans la salle d'attente de Rouen je fis la connaissance d'un militaire se rendant au trait, car avant son service il travaillait en qualité de peintre il me ré conforta en m'annoncent que je serais heureux comme un roi, car les

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marins étaient très bien vus par les ouvriers ainsi que par la population du pays.

Après avoir passé la nuit dans la salle d'attente de la gare de Rouen, nous sommes arrivés au trait via Barentin vers sept heures bien fatigués, nous fumes allés boire un bon café régénérateur ce qui nous remit un peu de toutes nos insomnies de la nuit.

Vers huit heurs je me présentais donc au bureau qu'occupait la maîtrise de notre sous-marin, et ainsi je fis la connaissance des officiers et des officiers mariniers, je fus reçu par l'officier en second, qui lui aussi venait de Toulon et sortait de l'école de torpilleur pour officiers qui était basée sur un torpilleur de haute mer, à bord duquel il m'était arrivé d'aller à bord pour l'embarquement des torpilles et procéder au lancement pour le compte de ces derniers, il me reconnu et de ce fait me pris en estime, quand à mon patron (maître torpilleur lui était un bien brave homme, et d'un âge où il attendait bien sagement la retraite nous étions vraiment comme me l'avait dit le militaire des coqs en pâte, et bien heureux, bien nourris par un quartier maître cuistot, mécanicien de métier, mais connaissant bien la cuisine comme le font la plupart des alsaciens, comme logement nous étions dans un chalet servant pour les équipages des bateaux en armement et se trouvant à l'entrée des chantiers avec tout le confort à l'intérieur douches, chauffage central et muni d'un lavoir rappelant les lavoirs du midi.

Dès l'après-midi avec empressement je me rendis à bord avec mon nouveau patron faire la visite du sous-marin que j'avais envie de connaître et au plus tôt, je fis également connaissance avec les membres de l'équipage déjà présents nous n'étions pas très

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nombreux une douzaine en tout, j'étais le seul matelot torpilleur travaillant de ce fait avec les mécaniciens à confectionner des clefs pour les gros écrous de dimension peu courante, c'est ainsi que je fis un sérieux apprentissage à la mécanique forge et ajustage.

En plus j'étais très heureux étant souvent à bord avec les ouvriers qui effectuaient les montages des appareils et de ce fait je suivais le cours des montages que nous étions invités de suivre avec le plus grand soin, afin de bien connaître les tuyauteries, les manœuvres à faire, les pompes d'assèchement et d'épuisement les compresseurs, les diesels, les tubes lance torpilles etc..etc... et les travaux en atelier. Nous menions une vie rêvée, surtout pour moi qui sortais de la fournaise jamais de garde, seulement une fois tous les douze jours, nous couchions à tour de rôle à bord afin de veiller aux amarres à chaque coup de bélier du mascaret qui aux fortes marées était beaucoup plus puissant et brutal et aussi en automne où les vents étaient beaucoup plus forts dans la vallée de la Seine, dans le fond la corvée n'était pas terrible, cela nous causait un peu de distraction et de changement.

Les dimanches et jours fériés étaient le matin consacrés au lavage de linge et quelques sorties dans le pays, où nous étions très bien vus par la population car en général nous étions des gens tranquilles.

L'après-midi j'allais souvent en compagnie d'un copain visiter les environs en général très jolis surtout en suivant la vallée de la Seine où se trouve le monument de Guilbault ainsi que les environs de la Mailleraye et sa forêt de Brotone, par mauvais temps nous partions à Rouen avec le car de treize heures nous avions largement

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le temps d'assister à une pièce de Théatre, ou de visiter la ville, que moi je connaissais assez bien, car Rouen à été un peu la ville de mon enfance, et nous étions de retour par le car de 18 H30 c'est souvent ainsi que tous deux nous passions nos dimanches mais c'était déjà l'hiver, et les fêtes de Noël que le chantier organisait il fallait s'organiser, ayant le temps, je fus désigné pour donner un coup de main, et en accord avec les officiers du bord, nous étions chargés d'effectuer ce travail pour cela nous étions une équipe de huit hommes, il nous fallait cueillir le gui comme au temps des gaulois et le houx que nous allions chercher dans les bois nous étions heureux de nous dépenser. Le soir nous rentrions fatigués d'avoir marcher toute la journée dans les marais car le gui nous l'avions sur des peupliers et le houx nous le trouvions dans les buissons en bordure de la forêt, le soir nous étions bien fatigués, mais heureux d' avoir respirer le grand air, et aussi d' avoir trouvé ce que nous désirions pour décorer la salle des fêtes du Trait.

Puis vint le jour de la fête, tout se passa dans une ambiance de bonne humeur avec les familles des ouvriers du chantier, un arbre de Noël qui fit la joie des grands et des petits. Puis quelques mois après ce fut une nouvelle préparation de la salle mais cette fois ci pour fêter le départ de notre sous marin car les gros travaux ce trouvant finis, il nous fallait rejoindre Cherbourg pour effectuer les essais en mer et à cet effet nous organisions un grand bal d'adieu à la population du Trait et à tous ceux Tai avaient travaillé à bord ceci était la coutume, ce jour fut également une grande fête, car une grande partie des gens à l'époque étaient originaires de Dunkerque, aimant bien les fêtes et aimant beaucoup s'amuser, ce fut une soirée très réussie laissant en nous que de bons souvenirs, mais marquant

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pour nous la fin d'une période heureuse, où à ce compte nous aurions put nous engager pour une durée illimitée, tant la vie était belle et on aurait souhaité qu’elle dure.

Le bateau se trouvant fin prêt, allait commencer la série des essais, afin de pouvoir nous rendre par nos propres moyens à Cherbourg avec le maximum de sécurité, car nous n'avions jamais navigué. Donc à cet effet grande réunion présidée par le commandant avec l'état major au grand complet, désignation pour chacun de chaque membre de l'équipage chacun son poste de la tenue en mer, car pour l'instant il ne s’agissait bien que de la tenue à prendre pour la navigation en surface, pour la plongée nous verrions cela à Cherbourg après la plongée statique servant à équilibrer le bateau, et aussi la visite des techniciens de l'arsenal, pour mon compte personnel en tant que torpilleur mon poste pour la navigation en surface, mon poste se trouvait à la barre, c'est à ce poste que se firent les premiers essais de Navigation sur la seine, ces derniers, se nommaient essais de manœuvrabilité nous avions fait à cet effet l'aller et retour Le Trait villequier aller et retour, cela faisait assez drôle de prendre la barre pour la première fois à bord d'un bateau qui naviguait pour la première fois, tous plus ou moins nous avions le cœur un peu serré, pour les mécaniciens comme pour les électriciens c'était la première fois qu'il se servaient de leur engins car tout cela était neuf et on ne connaissait pas leur réaction ni de quelle façon le navire allait se comporter, mais hélas cela se passa à la perfection et pour le mieux du monde, les officiers du bord et les ingénieurs du chantier, qui devaient venir avec nous à Cherbourg jugèrent le bateau apte à prendre la mer pour nous rendre à destination de notre premier port d'attache.

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C'est donc en février que nous décidâmes de mettre le cap sur la première escadrille, et ce fut les préparatifs de départ, l'embarquement du ravitaillement qu'il fallut apprendre à ranger dans les caissons à vivre, car à bord d'un sous-marin l'espace est très restreint et chaque chose à sa place, et en plus il nous fallait prendre toutes les caisses d'outillage qui nous étaient destinées, alors qu'en temps normal elles restaient aux magasins de l'escadrille, ce qui fait que nous étions pas mal encombrés, il en était de même pour nos armoires individuelles car nous avions tous nos paquetages complets, alors que d'ordinaire nous ne prenions que le strict nécessaire, mais il fallait nous résigner car sur les anciens sous-marins rien n'était prévu pour le bien-être de l'équipage, nous avions nos couchettes individuelles, chose que les anciens n'avaient pas, nous étions favorisés vis à vis d'eux.

Nous quittâmes le Trait par un matin brumeux de février, toute la vallée de la Seine était couverte d'une légère brume humide et froide, on aurait cru que le bateau glissait sur du coton et sans bruit, car nous avons fait une bonne partie du trajet sur la seine aux moteurs électriques, cela constituait un essai de ces derniers premiers essais à effectuer de la série prévus par le génie maritime nous passâmes la nuit au Havre et le lendemain matin vers huit heures, nous avons pris la mer, c'était la première fois que le sous-marin Antiope prenait la mer avec un équipage presque au complet et en plus des ouvriers des chantiers du trait, chargés des essais et des contrôles, car tant que le bateau était en essais il était sous le contrôle des chantiers qui l'avaient construit. Tous nous avions le cœur serré sans toute fois avoir de crainte, et nous avions hâte d'arriver à Cherbourg, où nous sommes arrivés tard dans la soirée,

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donc comme en tournée l'équipage dut coucher à bord, ce ne fut que le lendemain de notre arrivée que nous fîmes vraiment connaissance avec la base, en premier avec la Bidel (capitaine d'armes) qui lui nous fit visiter la carrée qui nous était destinée, chaque sinus-marin avait sa carrée, grande chambrée garnie de caissons d’un mètre vingt de hauteur dans lesquelles nous pouvions ranger notre linge, sur le côté se trouvait les bastigages pour ranger les hamacs et cela pour une quarantaine d'hommes.

Les officiers et les officiers mariniers avaient eux leur domaine à part, la base était en pleine effervescence, car à l'époque la construction des sous-marins était vraiment accélérée dans le nord-ouest de la France, et la première escadrille était vraiment une base d'essais pour tous ces navires, quand aux locaux de la base, ils étaient immenses mais pour la plupart en très mauvais état, en premier nous devions porter notre linge à l'escadrille, et ainsi prendre possession de notre domaine, afin de débarrasser le bord de tout ce linge inutile à bord et ranger le tout dans notre armoire individuelle de la carrée, il nous fallut également prendre procession chez le maitre boscot de notre couchage car à bord nous avions les couchettes mais à la base, c'était la marine avec ces éternels hamacs, puis c'était le réfectoire avec le rôle de plat comme à bord des gros bateaux, mais nous y étions très bien car nous avions de l'espace, et le local était grand et très clair, tout doucement nous formions à notre vie de base ce qui était bien différent de celle que nous avions connu auparavant dans la marine, car elle était beaucoup plus douce et agréable, la discipline était beaucoup plus douce, le matin branlebas à six heures, café, lavage corporel, et à sept heures appel en rang dans la cour, et ceci trois fois par jour, matin, midi et soir à sept heures, chaque navire

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formait un groupe différent et devaient rendre compte au bureau de l'officier de service que tout était au complet, après nous étions libre de nous retirer dans nos chambres, ou à la salle de lecture, où se trouvait un bibliothèque de toute beauté, et l'on pouvait consulter toute sorte d'ouvrage littéraire ou maritime.

Tous les trois jours nous étions de service à bord, et à cet effet nous devions coucher à bord pour effectuer une veille continue de 19 heures à 7 heures le lendemain matin, et cela en cas d'avarie ou de voie d'eau, chose qui se passait jamais mais il fallait surtout occuper le marin, et qu'il ne perde l'habitude de faire le quart à bord ; en un point c'était le règlement, et dans le fond nous en étions pas mécontents cela nous faisait une distraction et nous occupait en plus je n'étais plus seul car deux nouveaux collègues avaient embarqués, mais le plus embêtant c'était pour sortir en ville, il nous fallait passer une inspection à la base par le maître de service puis ensuite en passer une autre par l'officier de garde, ce dernier se trouvant à l'heure de sortie au carré en train de manger, il nous fallait attendre souvent assez longtemps que ce dernier veuille bien prendre le temps de venir nous passer l'inspection ce qui nous retardait souvent d'un bon quart d'heure, nous étions à la merci de cet officier, avant de pouvoir sortir en ville, car il y avait du chemin avant d'arriver en ville car il nous fallait sortir de l'arsenal et passer les fortifications. Pour mon compte personnel cela ne me gênais pas beaucoup, car je sortais une fois par mois environs, pour faire quelques emplettes, acheter livres et quelques bricoles, car nous avions cinéma deux fois la semaine, et un foyer assez bien garni possédant tout le nécessaire pour l'entretien et la couture, et de la bière à discrétion, quoi de plus pour un marin n'ayant pas de famille

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en vil ville, dans le fond nous n'étions pas malheureux, mais un peu sédentaires, nous étions vraiment heureux lorsque nous étions en instance d' appareillage, à l'annonce d'une tournée nous savions qu'il fallait préparer, ce qui nous était indispensable pour une éventuelle tournée, en plus nous devions commencer nos essais en surface avec les agents techniques de l'arsenal, puis arriva la date des essais, ce qui nous tenais un en émoi.

Le premier fut les essais de moteur électrique (sur base) pour le calcul des vitesses réelles contrôlées par l'arsenal.

Nous étions en avril, il faisait un temps splendide, et ce fut par une mer d'huile que se passa nos premiers essais, ce qui convenait parfaitement à ce genre de travail, pendant douze heures en avant toutes entre le cap de la Hague et le cap de Barfleur. Nous rentrâmes au port vers dix sept heures heureux et fiers de notre première sortie, les essais étaient concluants.

Le lendemain ce fut au tour des moteurs diésels, mais pour eux cela, se prolongea un peu plus longtemps, car il avait plusieurs paliers d'essais, et plusieurs catégories d'essais y compris les essais de consommations de gas-oil et d'huile, sur différent vitesses, et sur certains nombre d'heures, au bout de huit jours les essais étant terminés, il fallait se préparer à faire notre première plongée, celle-ci se passait à notre poste d'amarrage dans le bassin même, en plongée statique par douze mètres de fond, tout se passa très bien car il s’agissait surtout de peser le bateau et vérifier l'étanchéité ensuite ce fut en grande rade, puis en route libre au large de Cherbourg, et enfin toutes les séries de ces essais et exercices de sous-marins, plongées rapides et ceci à diverses profondeurs, et différents

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secteurs, cela nous plaisait énormément, puis ce fut par des fonds de quarante mètres et plus, Ce sont dans ces fonds que coula le sous-marin Prométhée en juin 1932 emportant dans ses flancs plus de quatre vingt de non camarades, cela donna un coup de semonce à notre allant, car en caserne nous avions une vie de camaraderies, ils étaient tous pour nous de charmants copains, nous en fûmes traumatisés un certain moment, et cela freina un peu notre ardeur pour aller en mer, pour noud les essais se terminèrent sans encombres, nous étions en train de faire des essais de giration que l'on se serait cru en plein été, de temps à autre nous étions survolés par un petit appareil, et nous nous demandions ce que cela pouvait bien signifier, c'était tout simplement un reportage du journal VU qui effectuait un reportage sur la vie à bord d'un sous-marin, aussi tel fut notre surprise le lendemain matin quand nous vîmes arriver à bord une équipe de machinistes armée d'appareils de prise de vue et de son installés un peu partout Puis tous au poste de combat, avec simulacre de lancement de torpilles etc.. cet.. comme cela se passe en réalité, reste à eux de faire leur prises de vues de toutes à l'intérieur du bâtiment, puis nous sommes appareillés en mer avec une armée de micros placés le long du bord, pour enregistrer le bruit des hélices, et de l'eau frôlant la coque du navire.

Quand à nous nos essais se poursuivaient et nous en étions aux plongées de profondeur moyennes de quarante mètres environ situées au cap Lévy situé au large de Barfleur, c'était le seul endroit situé dans la régions qui nous permettais de descendre à quarante mètres de profondeur, pour aller plus profond il nous fallait descendre au large de Ouessant, mais au paravent il nous fallait vérifier et s'assurer du bon fonctionnement des plombs de sécurité,

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qui permettait de remonter en surface sans aucune autre manœuvre, mais pour cette vérification il était nécessaire de passer en cale sèche afin de vérifier tous les tringles et les faire fonctionner.

Puis ce fut notre sortie du bassin, et les grands préparatifs pour Brest donc comme à l'ordinaire embarquement de vivres et de linge pour une quinzaine de jours, sans toutefois oublier la célèbre tenus de sortie, car nous avions bien l'intention de sortir en ville visiter Brest, ville par excellence du marin en bordée, ville triste et belle à la fois, suivant le temps qui y est souvent gris et triste, et en plus il y fait souvent froid et humide l'hiver mais la ville par elle même est assez agréable, il y a le quartier de la ville normale où l'on trouve un peu de tout comme dans toutes les grandes villes, la ville commerciale, par excellence le quartier des halles centrales, où je me souviens il y avait à cette saison des légumes de toute beauté, et en particulier des fraises de Plougastel.

Puis il y a la ville les quartiers où l'on va pour passer le temps et s'amuser un peu, pour nous qui étions de passage la visite de cette ville était de rigueur à chaque escale après avoir fait un petit tour, il nous fallait rentrer à bord car souvent le lendemain nous repartions pour une autre destination, ou pour d'autres exercices. Mais cette fois s'était pour notre plongée de quatre vingt mètres, et qui était prévue aux essais.

Le matin de bonne heure nous sortions du goulet de Brest en direction de Ouessant, il nous fallait au moins quatre heures pour nous rendre sur les lieux prévus, et sur les fonds où nous devions plonger. Je me souviens de cette très belle matinée, une mer d'huile mais alors des lames de fond, comme rarement j'en ai vu il semblait

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que le bateau descendait dans des creux, cela ressemblait un peu aux montagnes du massif central, doucement nous passions le sommet, puis redescendait dans les vallées, et tout cela dans un calme, nous passions les lames sans embruns et pendant ce temps sur le pont un petit vieux qui était venu nous rejoindre à Brest directement par le train, ce dernier était un charpentier des ateliers du Trait, ce qui me frappa c'est que ce dernier fabriquait des pinoches à une vitesse foudroyante, et il en avait une pleine mâne (dans la marine nous appelons mâne des paniers tressés en alfa, et qui servait en particulier au chargement du charbon ou antres matières en vrac) cela me fit quelques chose de voir une telle quantité de pinoches qui en principe étaient destinées à remplacer les rivets défaillants. Je me disais en moi-même eh! bien si un tel nombre de rivets sautent, nous ne sommes pas prêts de revoir Brest. L'Officier en second lisant mon inquiétude sur mon visage, me fit cette réflexion qui me rassura ; il n'est pas certain que nous en ayons besoin d'une seule, et c'est ce oui nous arriva, car pendant la plongée tout se cassa dans la perfection, les jauges témoins placées de l'avant à l'arrière n'accusèrent aucune déformation de la coque, au delà de ce qui est prévu suivant les pressions exercées sur la coque, et c'est le cœur soulagé que nous reprenions le chemin du retour, car pour tous les sous-marins il n'en était pas toujours ainsi avec le sous-marin Amphitrite il se passa une chose étrange, car arrivés à la profondeur, nous entendement comme un coup de canon sans ne jamais savoir d'où cela pouvait provenir, après une vérification de fond en comble le bateau replongea à l'immersion prévue, et plus rien se passa, enfin pour notre compte nous étions heureux que tous nos essais étaient terminés nous allions rallier Brest, et ensuite regagner Cherbourg notre base, afin de nous préparer pour la grande et dernière La

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Tournée d'endurance, mais au paravent il nous fallait subir une révision sommaire des moteurs diesels, et de tous les appareils de sécurité, donc retourner une fois de plus en carénage, et par la même occasion nous placer des appareils d'écoute ainsi cela nous condamnait à nous faire passer l'hiver à la base afin de partir en tournée à la bonne saison, pour nous l'équipe de torpilleurs nous avions l'entretien de nos tubes lance-torpilles à tenir en parfait état, et aussi nos torpilles que nous venions de recevoir de l'arsenal, c'est à dire tout notre armement conventionnel autrement dit, tout notre stock de torpilles de combat et d'exercices, avec les cônes chargés entreposés au dépôt de munitions de la base, chacun de nous avait son travail respectif, il nous fallut aussi faire des tirs de réglages, ce qui nous demanda pas mal de travail, c'est en effectuant ces tirs de réglages que nous avions eu de graves avaries.

Puis vinrent l'heure des grands préparatifs que nous attendions depuis, longtemps, tout le monde y mettait du sien, et tous étions heureux, ayant tout embarqué à bord, car il est nécessaire à un bateau de guerre se rendant à l'étage de posséder son armement de guerre, et cela nécessite pas mal de travail, et surtout il faut que le tout soit parfaitement arrimé, car un coup de tabac est toujours à prévoir. Chaque chose doit être à sa place, pour les vivres nous possédons des caissons qui s'avèrent toujours trop petits, aussi il faut utiliser tous les coins et recoins pour y loger les vivres divers patates légumes, aussi il arrive souvent que le poste avant soit envahit ne laissant tout juste la place pour l'équipage, quand au poste arrière lui est rarement encombré, il ne possède que la glacière où est entreposée la viande et quelques petites bricoles, car il est assez loin de la cuisine Puis vint le chalan citerne pour le plein de gasoil et

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d'huile ; tout laissait prévoir le prochain départ, et le navire était propre et bichonné, il reluisait comme un sous neuf, aussi quand venait le soir il n'était pas utile de se faire bercer tant la fatigue était grande.

Enfin vint le jour de la grande revue pour les navires participant à cette tournée, véritable prise d'armes dans la cour de la base, puis ensuite avant de rejoindre notre bord respectif, le chef d'escadrille nous fit les recommandations d'usage avant le départ à l'étranger pour la bonne tenue, et le maintien de la bonne renommée Française.

Le départ eu lieu par une belle après-midi de juillet, poste d'appareillage en grand cérémonial, tout l'équipage en tenue blanche sur la pont, mais dès que la grande passe était passée, tout le monde en bas et prise de la tenue de mer bleue de chauffe pour les électriciens, les mécaniciens et les torpilleurs pour les restant du personnel tenue grise ; la mer était belle, une mer calme presque une mer d'huile, mais au fur et à mesure que nous descendions vers les côtes de Bretagne, elle devenait de plus en plus houleuse chose assez normale même par beau temps, car après avoir passé le nez de Cabourg passé la houle se fait toujours sentir, et dans la nuit lors du passage du chenal du four et ay large de la pointe st Mathieu et de l'archipel d'Ouessant noue roulions bord sur bord, au petit jour nous étions nous étions au large de Ouessant, le temps était beau et à tour de rôle nous étions heureux de respirer un peu d'air frais sur le pont. Pendant deux jours nous étions au grand large sans voir les côtes, nous aperçûmes la terre au cap Finistère, nous avions traversé le golfe de Gascogne avec un assez beau temps, puis à partir de cet

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instant, nous avons suivit les côtes du Portugal jusqu'au cap St. Vincent.

Nous arrivons en vue du détroit de Gibraltar, nous avons dut faire des ronds dans l'eau, pour attendre nos compagnons de rouie qui avaient un peu de retard cela fait que nous sommes passés de nuit, une fois les quatre bâtiments réunis c'était un très beau spectacle car nous apercevions les lumières de Gibraltar d'une part et celles d'Algésiras, à droite nous avions la masse sombre de l'Atlas tombant à pic dans la mer à la Ceuta, auparavant nous avions vu les lumières de Tanger, au petit jour nous étions en Méditerranée, et nous avions une escorte d'honneur, l'eau étant très poissonneuse dans ces parages, nous étions suivis par les marsouins, il fallait les voir s'amuser pour attraper leur proie et jouant entre eux, suivant le bateau et se plaçant souvent sous l'étrave du bateau nous faisant admirer leur ballet acrobatique avec une agilité inimaginable, qu'il faut vraiment avoir vu pour s'en rendre compte. Ces derniers avaient l'air de démontrer à l'homme que la nature n'avait rien à envier à la technique des hommes puis après une nuit et une journée de mauvais temps en Méditerranée, où la mer était très dure avec ses lames courtes, nous avions été secoués d'une drôle de façon comme nous n'avions l'habitude de l'être ; mais le plus terrifiant ce sont les orages à chaque éclair on voyait comme en plein jour puis d'un sel coup nous retombions dans l'obscurité la plus complète, nous avons été obligés de rabattre les mats d'antenne haute, car cela devenait dangereux par instant nous roulions bord sur bord. Mais avec le lever du soleil la mer se calma et tout rentra dans l'ordre avec la venue du soleil c'est avec un temps superbe que nous sommes arrivés à notre premier port depuis notre départ de Cherbourg, nous étions tous

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heureux car notre curiosité étant nous avions hâte de connaitre cette ville, qui p pour beaucoup était une inconnue Alger la blanche, après s'être amarré au quai notre première corvée fut de nous rendre aux bains et douches situées sur le port afin de faire une bonne toilette, car depuis notre départ nous n'avions pas fait de toilette pour ainsi dire, c'est l'inconvénient des petits bateaux, notre réserve d'eau étant restreinte, tout juste de quoi satisfaire aux besoins de la cuisine donc après cette bonne douche réparatrice nous étions en état et bien reposés un certain nombre de ceux qui avaient quartier libre allèrent à terre pour visiter la ville quand à moi étant de service je dut donner un coup de main aux hommes de corvée pour monter les tentes sur le pont ; ainsi nous allions pouvoir manger sur le pont nous serions moins à l'étroit que à l'intérieur avec tout notre matériel prévu à cet effet et bien à l'abri du soleil, le temps était magnifique, et à l'intérieur du navire il faisait une chaleur à ne pas tenir et cela avec une forte odeur d'huile et de gasoil qui prenait à la gorge, les m moteurs à l'arrêt dégageant une chaleur plus accentuée que pendant la marche normale.

Le lendemain matin il nous fallut faire un peu de ravitaillement en vivres frais, à cet effet et comme cela se passe à bord des bateaux, il fut désigner urne corvée de vivre, choix en général fait par le patron du bord, il désigna cette corvée parmi les hommes qui étaient déjà venus à Alger et connaissaient un peu la ville, car si non ils auraient risqué d'avoir les petits indigènes à leur trousses pendant tout le parcours et le temps des achats.

Nous sommes restés quatre jours en cette ville, ce qui nous permis de la visiter un peu, mais comme toujours ce sont les quartiers mal famés qui furent visités les premiers, en premier nous

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visitions la casbah avec ses rues sinueuses à flanc de montagne, et ses maisons en torchis le tout peint en blanc ce qui fait ressortir l'éclat du soleil et fait mal aux yeux à ceux qui ne sont pas habitués, nous avons fait la tour de ce quartier puis redescendus par le fameux Bab et Oued, et nous nous sommes retrouvés en plein quartier en ville Européenne à la place de France, nous avons visité les principales artères, qui à l'époque étaient très bien tenues, ce qui nous avait semblé le plus beau ; se sont les jardins se trouvant aux alentours de la grande poste ainsi que le boulevard longeant la mer, pour nous petits gars de France nous étions émerveillés. Ce que nous avions bien aimé également ce sont les plages de sable du littoral où nous pouvions nous baigner à notre guise et sans danger, après quelques jours passés en touristes, nous avons repris la mer pour une autre destination, vers la France que nous repartions, à Toulon très exactement ce oui nous enchantait guère car la ville nous la connaissions bien ainsi que son port et ses bases sous-marines, nous sommes allés nous amarrer à la cinquième escadrille. J'avais un bon copain qui y était affecté, et qui en père peinard attendait la classe, affecté au personnel à terre.

Mais à bord il y avait les Bretons qui eux dès l'arrivée comme des chiens de chasse se mirent à la recherche de camarades, des pays comme ils savent si bien le dire, quelques fois ils retrouvent des membres de la famille car ils ont des racines dans tous les ports, à l'étranger il est fréquent de trouver une serveuse de bar bretonne ou alsacienne, cela est courant, ou alors tenant un petit commerce quelconque bistrot ou épicerie tenu par un couple de bretons était courant, on les trouvait très loin de la mère patrie, j'avais toutefois retrouver un bon camarade qui avait fait toute la durée des écoles

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avec moi sur le Rhin et le Condorcet cela me fit plaisir de retrouver un bon camarade, aussi un soir nous sommes allés manger en ville afin de passer un moment ensemble d'évoquer de vieux souvenirs et d'essayer de savoir ce qu'était devenus ceux qui nous avions perdus de vue, cela nous faisait plaisir à tous deux, ainsi que de revoir les lieux où nous avions souffert, les quais où nous avions chargé des tonnes de charbons, toutes ces souffrances étaient restée gravées dans la mémoires, car ce sont des souvenirs qui ne s'efface pas de la mémoire.

Le lendemain matin ce fut le départ pour Bizerte, la traversée se passa très bien et par un temps superbe, là nous allions nous amarrer à l'arsenal de Sdi-Abdalha, la ville était éloignée du port, et le trajet pour nous y rendre était une bonne ballade à l'ombre des oliviers, qui poussent en grande quantité dans cette régions de l'Afrique du nord, il faut croire que ces derniers se plaisent dans les terrains pauvres, car parfois on les trouvent entre deux rochers. Puis arrivons dans cette ville sans attrait particulier, car la présence Française se fait moins sentir que dans certaines villes d'Afrique du nord car les trois quarts des habitants de Tunis étant des Italiens et des Siciliens et Galabrais, les Français y résidant sont pour la plupart des ouvriers de l'arsenal très important à l'époque, à l'époque il était le premier port militaire d'Afrique du nord, ses ateliers étaient assez bien outillés, et faisaient travailler pas mal de gens de la ville de Tunis assurant la bonne marche l'entretien et la réparation des navires ayant subi quelques avaries en mer sur les navires militaires. C'est un peu avec soulagement que je quittais cette ville oui dans son ensemble me disais rien vaille, car je me sentais moins chez moi qu'a l'étranger.

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Après quelques jours d’escales, à la tombée de la nuit nous quittions ce port pour rejoindre la base d'Oran, là l'aspect de cette ville ne ressemblait pas du tout à celle que nous avions quittée, la réception y était déjà un peu plus chaude, que dans les autres ports, les Européens en majorité des Espagnols nous recevaient avec plus de chaleur, et étaient beaucoup plus familiers, la ville était accueillante et propre, le lendemain de notre arrivée, nous trouvions sur le quai une trentaine de Légionnaires, qui venaient là pour nous rendre visite et surtout pour nous inviter à venir leur rendra visite à Sidi - Bel – Abbés au centre même de la Légion.

Le lendemain matin nous partions une bordée (la moitié de l'équipage) rendre visite à ces chers Légionnaires, cette visite fit pour nous tous un souvenir inoubliable. Leur vie à la caserne comme ailleurs n'est pas ordinaire, car elle à quelques chose de plus que les autres, leur discipline est plus rigide et assez bien acceptée de la part des hommes, ce que je peux dire c'est que cela marche avec ferveur, et que leur vie de rigueur est non seulement légendaire mais réelle, car partout ou est passée la Légion il à, été construit quelque chose, qui à. marqué leur passage(des routes des ponts etc..) car ils ont des compagnies du génie hautement qualifiés en la matière, et possède même parmi les hommes de troupes des éléments de valeur et de très bons ouvriers.

Sur le chemin du retour nous sommes passés par Tlemcen, ville religieuse par excellence, et où se trouvent des fabriques de tapis du pays renommés dans le monde entier, ainsi que sa Maroquinerie et sa sellerie Arabe brodés d'argent à la main.

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Nous sommes rentrés à Oran très tard la nuit en rentrant sur le port ma première rencontre fut un camarade habitant Tory en Seine Maritime pays que je connais y ayant travaillé dans ma jeunesse, lui faisait son service militaire en tant que cuistot sur un navire océanographique basé à Oran, après quelques jours de repos et avoir refait les vivres, nous repartions de nouveau vers Casablanca, la traversée fut radieuse nous arrivons dans ce port avec un soleil splendide, mais notre surprise fut grande en arrivant dans ce port de trouver au mouillage l'escadre de la Méditerranée qui semblait nous attendre de pied femme, notre déception fut grande, car on devinait ce que cela signifiait, inspection à bord par les autorités et l'Amiral commandant l'escadre et ensuite grands préparatifs, pour notre départ éventuel pour les zones de Dakar et Konakry, et en vitesse comme à toutes les escales, il nous fallut vérifier tous les organes du sous-marin car il n'aurait pas fallu que cela nous lâche en exercice avec les navires de l'escadre.

Comme toujours en pareil cas nous Quittions Casa à la tombée de la nuit par une mer très houleuse, avec tous les bateaux de surface à nos trousses, et tenez vous bien cette situation dura huit jours avant d'arriver à destination et pendant ce temps il nous arrivait de mettre au poste de combat deux ou trois fois, par jour, pour une plongée ou exercice en plongée, cela durait en moyenne une heure, sauf quand pour corser l'affaire nous effectuons un tir au canon suivit d'une plongée rapide, nous étions obligés de faire une veille serrée, car nous retrouvions souvent en plein milieu de l'escadre, il fallait avoir bon œil pour éviter de se trouver face à un autre navire et éviter l'abordage, notre visibilité étant très négative

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en surface par mauvais temps, et c'est dans un bien triste état que nous sommes arrivés à Dakar.

La première chose en arrivant dans ce port fut comme à l'accoutumée une bonne douche réparatrice et à la soupe, le soir de notre arrivée personne n'eu envie de sortir en ville, tout le monde alla bien heureux au dodo chaque navire de l'escadre semblait dormir au mouillage à son poste d'amarrage. Le lendemain matin sortait en premier le canot du vaguemestre et la chaloupe des vivres, allant faire le ravitaillement du maître commis, ce calme ne dura pas longtemps, car petit à petit tout repris son rythme normal, et progressivement, il y eu d'avantage de monde en ville, le soir après la soupe les deux tiers nue de service étaient en ville, car pour ceux qui n'avaient jamais touché cette terre du Sénégal, cela était vraiment du nouveau, il fallait voir cette ville, et sa baie avec son littoral, avec du cap vert, comme toujours beaucoup de marins allaient en ville pour boire un coup et visiter la ville, les souks y étaient très nombreux et dans ces derniers se trouvaient un choix inépuisable de souvenirs, tous ou presque des objets sans valeurs réelles, tous ou presque des pacotilles sans valeur mais cela restait quand même un souvenir pour celui qui le recevait, et cela faisait plaisir.

Ce qui me frappa le plus lors de mon premier passage à Dakar, ce sont la façon dont s’habillaient les Indigènes, leurs couleurs vives pour les femmes, et le blanc pour les hommes, une ville bigarrée aux mille couleurs.

Ce qui m'a charmé le plus ce sont les environs de cette ville, la région de St Louis où nous avions à l'époque une base d'aviation, et où à tour de rôle les équipages les équipages des sous-marins nous

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allions prendre un peu de repos ce qui était pour nous une génération bien méritée et nécessaire.

Au bout de quelques jours l'escadre repris la mer pour une destination inconnue de nous, et cela à notre plus grande joie, quand à nous nous descendions un peu plus bas faire une petite visite à la ville de Konakry, ville de second plan à l'époque, possédant un port actif, et capitale de la Guinée, nous restâmes quelques jours en cette vile très agréable, car dans ces pays il ya toujours du soleil, et Dieu sait que le soleil apporte toujours la joie de vivre, le soleil y est très puissant et porte les gens de ce pays à faire la sieste, car travailler peu est un peu la devise de ce pays.

De nouveau préparatif de départ et cette fois ci nous allions faire le trajet Konakry Cherbourg sans escale. Cela semblait bon et nous avions hâte de retrouver notre carrée et les copains de notre vieille base, et surtout de retrouver les camarades de l'équipage supplémentaire qui eux n'avaient pas eu la chance de faire la tournée. Le trajet du retour se fit dans de bonnes conditions sans trop de mauvais temps, mais nous étions fatigués de dormir à bord, ainsi n'étant pas de service le soir de l'arrivée, j'en ai profité pour aller coucher dans la chambrée de la base où nous pouvions respirer l'air pur ; car à bord après les douze jours de marche, ce n'était que, vapeur d'huile et gasoil aussi beaucoup de copains en firent de même, et c'est presque au grand complet que nous retrouvions à la carrée, au grand plaisir de tous, et des équipages des autres bateaux, venus prendre des nouvelles de notre tournée.

Les jours suivants nous réprimes notre vie normale et nos vieilles habitudes et avons remis un peu d'ordre à bord ; reconduit les

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munitions et les cônes de torpilles dans les locaux qui leur était destinés ; puis la vie repris son cours normal et monotone, à tour de rôle nous prenions nos permissions, car beaucoup avaient d'aller passer quelques jours dans la famille, et revoir un le pays et surtout rapporter les petits cadeaux souvenir achetés pendant le voyage.

Puis c'était l'entrée de l'automne période où nous ne sortions guère, nous en profitions pour faire des exercices de lancement de torpilles, pour nous les torpilleurs il nous fallait nous perfectionner en réglages, et arriver à faire des lancements très corrects tant en immersion qu'en direction, car des filets étaient mouillés sous des radeaux pour voir la ligne de tir et suivant l'endroit où passait la torpille nous devions effectuer nos rectifications en conséquence pour le prochain exercice de tir, cela nous passait le temps tant pour nous que pour les mécaniciens et les électriciens, car pour les lancements il nous fallait prendre la mer, à la fin de toute cette série d'exercice et tous les ans en fin de mauvaise saison il y avait le concourt de tir, mais cela se passait à Brest en exercice avec l'escadre, et la 2ème escadre, mais bien souvent cela se passait avant les fêtes de Noel, et comme c'était une habitude en fin d'année, nous avions à choisir entre la noël pour prendre quelques jours de permission pour ceux qui le désirait, quand il avait beaucoup de demandes on départageait par tirage au sort la providence me désigna pour le jour de l'an, je fut donc cette année là de faire le réveillon à bord, car la coutume était ainsi depuis les chantiers du Trait. Donc le matin veille de noël la bordée non permissionnaire était à bord pour les préparatifs en vue de la fête, quelqu'un est désigné pour aller faire des emplettes en ville, et surtout pour le ravitaillement en liquide et ensuite amener à bord tout ce qui avait

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été commandé par le service chargé des vivres. Le poste arrière étant plus vaste, et se prêtant mieux à cet effet était par nos soins astiqué et décoré à cet effet avec gui et houx, les tables bien disposées, tout au moins le mieux possible, ce oui n'est pas toujours chose facile à bord, l'espace vital y étant très réduit, la préparation de cette fête était pour nous une agréable occupation, tout était prêt, les victuailles au frigo les vins et liqueurs en lieux sur malgré la fête il nous fallait, assurer la veille comme à l'ordinaire, mais à Minuit, pour tous grand branlebas de combat comme on dit dans la marine, mais comme nous étions en cale sèche, nous étions un peu libre de nos mouvements, nous pouvions disposer d'un peu de temps sans crainte, mais il nous fallait quand même jeter un œil de temps à autre car le règlement maritime est très sévère à ce sujet. Tous nous nous retrouvions au poste d'équipage pour fêter dignement ce grand jour qui était resté pour nous comme au temps de notre enfance une belle fête de famille.

Vers minuit arrivée de l'officier en second, venu nous accompagner et trinquer avec nous en fêtant un joyeux Noël, après le départ de ce dernier la fête continua jusqu'au matin, à midi c'est à la base que la Noël continua, et où nous attendais un repas dignement amélioré, et surtout bien préparé avec un gros effort des messieurs de la cambuse, avec double en vin blanc et cigare en plus au dessert.

Pour les fêtes du jour de l'an il en était à peu près de même, rentrée des permissionnaires de la première bordée, et départ de la deuxième, et tout recommençait comme par le passé, la nouvelle année était commencée. C'était l'hiver toujours aussi triste avec son paysage dénudé, et ses nuits froides sur la passerelle où il nous fallait bien s'emmitoufler pour nr pas avoir trop froid pendant le quart de

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nuit, pendant la journée les travaux à effectuer dehors étaient assez pénible malgré le bord de mer où la température est renommée tempérée, mais l'humidité y est parfois pénible sur les bords de mer dans certaines régions mal abritées du. vent, mais bientôt ce ne sera plus qu'un souvenir, car progressivement les mauvais jours disparaissent, et progressivement les beaux reviennent, pour nous pour nous c'est la belle saison qui commence, et nous n'avons plus le Temps de nous ennuyer, car nous sortons plus souvent, et au mois d'avril c'est la période des examens professionnels, pour mon compte, je préparais mon examen d'admission au grade de second -maître torpilleur examen que je réussis avec succès à l'approche de cette période sur les dix sous-marins que nous étions à la base nous attendions le cœur un peu serré notre emploi du temps pour la période allant d'avril à septembre, ruais comme dans l'évangile il y avait beaucoup de candidats, mais peu d'élus pour un programme de choix.

Cette année là la chance nous sourit, car l'Antilope et l'Amazone, furent désignés pour la tournée des plages que beaucoup enviaient, c'est avec joie que nous avons appris cette désignation, aussitôt je vous prie de croire que nous mis de l'huile coude, pour eue le bateau soit bien bichonné, car notre commandant étant le plus ancien, nous portions de ce fait la marque de chef d'escadrille avec mission de représenter la ligue maritime et coloniale Française, association représentant la marine Militaire et la Marine Marchande sous le haut commandement de l'Amiral Guéprate et du commandant Vaillant (ex commandant ayant servit aux Dardanelles en 1916 et commandant une escadre de dragueurs de minés).

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Pendant cette tournée des plages ce fut pour nous la grande vie trois mois durant, nous avions une semi liberté hors de notre port d'attache, uniquement sous les ordres de nôtre commandant, qui pendant cette période, était sermon la formule consacrée, notre seul maitre après Dieu.

Dans chaque grande ville de France même à Deauville, nous avions des invitations au casino, où nous assistions aux grandes réunions de propagande pour la Ligue maritime et coloniale Française, ainsi nous avons visité les côtes du nord de la France ainsi que celle de l'Atlantique jusqu'à St Jean-de-Luz, et en ces lieux la belle vie se termina par un retour à la base, car nous devions recevoir de nouveaux appareils, et en même temps le renforcement du châssis de moteurs diésels ce qui nous immobilisa pour quelques mois, et en fait tous ces travaux terminés il nous fallut recommencer tous nos essais de résistance de coque, cette dernière ayant été ouverte, et pour cela refaire lu plongée de grande profondeur à Ouessant comme la première fois tout se passa pour le mieux.

De retour à Cherbourg nous avons repris notre travail de routine, pour nous les torpilleurs c'était toujours les lancements de torpilles pour réglages sur but fixe ou mobile (Bateaux de faible tonnage) c'est ainsi qu'un jour en grande rade nous trouvant en plongée il nous arriva d'être abordé par un navire sortant des passes, noue entendîmes un choc assez violent, et notre sous-marin commençait à descendre progressivement en prenant une gîte assez dangereuse, mais nous avons touché le fond, et alors il nous fallut redresser le bateau, par des mouvements d'eau aux caisses de réglages, et par des mouvements de gueuses de plomb se trouvant dans les cales ; une fois l'équilibre établit, il nous restait qu'à rentrer

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au port et directement en cale sèche, car nous étions en demi-plongée et pas plus, c'est une fois au sec que nous nous sommes aperçus d'une déchirure de plusieurs mètres dans la coque des water-ballast bâbord, cela nécessita plus d'un mois de réparation, pendant ce temps, nous étions tranquilles et un peu inquiets à la fois, car les bruits couraient sur la dislocation de la 1ère escadrille d'essais, pour être tous reversés a la deuxième basée à Brest, ce qui arriva à partir du ler Janvier 1935, Je me trouvais à bord de l'Orphée où je ne restait que quelques mois, cet équipage composé uniquement de Bretons, et où tous couraient après les galons, et l'avancement, ce qui m'a valu quinze jours de prison ferme sans raison vraiment valable, mais seulement dans la marine, il existe ce que l'on appelle un conseil d'avancement qui à lieux tous les six mois, et où à chaque navire est doté d'un certain nombre de points supplémentaires, répartis aux plus méritants ; donc voici ce qui se passa pour moi qui sortait de L 'Antiope avec une notation des meilleurs, et des états de services élogieux à bord de l'Orphée, les officiers n'auraient put échapper à me donner des points supplémentaires, mais à ce moment là les vieux de ce bateau auraient été lésés avec quinze jours de prison le tour était joué, je ne pouvais plus prétendre à ces points qui de ce fait restaient aux bretons favorisés de l'Orphée.

Cela m'insista à demander mon débarquement au plus vite, ce que j'obtins avec joie, car je ne perdais pas au change, c'est sur le sous-marin Diane que je me retrouvais avec beaucoup de mes camarades d'autrefois, et comme commandant un vrai père de famille ainsi que l'officier en second, vraiment il me semblait être de retour sur mon ancien bateau (L'Antiope), nous appartenions à la deuxième escadrille Brest, mais provisoirement nous restions à

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Cherbourg, notre rythme de vie était changé, et cela nous donnait des inquiétudes, car beaucoup d'entre nous étaient mariés et avaient élu domicile en cette ville.

Mais voila que quelque chose nous arrivait à l'improviste, car nous fumes désignés pour une grange tournée et épreuve de froid que nous devions effectuer en Norvège, cette tournée nous valu deux longs mois très éprouvant pour les hommes comme pour le Matériel, la vie de bord étant très pénible, à cause de l'étroitesse des sous-marins, le manque d'eau et surtout le manque de confort, avec le froid nous étions obligés de séjourner continuellement à l'intérieur, la nourriture des conserves presque tous les jours, mais tous nos ennuis étaient compensés par la gentillesse des officiers, nous formions vraiment une grande famille où régnait la bonne entente, tous nous avions à cœur de maintenir notre bateau dans de très bonnes conditions, car le temps était très mauvais.

Nous visitions en premier la belle ville d'OSLO, puis de là nous sommes partis en Ecosse où nous fumes obligés de toucher le port d’Edimbourg afin de faire réparer une partie du pont avant et le guindeau avant emporté par une lame pendant la traversée, la réparation effectuée nous sommes repartis pour les côtes de Norvège la mer ne s'était guère calmée, c'est par un temps de chien et un vent à décorner tous les bœufs de la création que nous avons fait la traversée de Edimbourg à Bergen, il nous arriva souvent d'avoir des lames de douze mètres, ce qui nous mettait souvent dans des situations critiques, et surtout très dangereuses pour des sous-marins, il est un proverbe qui dit arrière après la pluie vient le beau temps mais dans ces régions cela se termine souvent par une brume et un calme plat, c'est ce nui nous arriva sur les côtes de Norvège, où

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avons bien failli nous rompre les os sur les rochers, c'est dans une purée de pois que nous abondâmes les Fjords de Norvège, où nous avons par une chance inouïs éviter les rochers à l'entrée du fjord et de ce fait nous avions retrouver la route que nous cherchions à tâtons tellement la brume était épaisse.

Les trois autre bâtiments de notre groupe avaient eux et pas mesure de sécurité mouillèrent dans des eaux favorables pédant que nous, nous cherchions et poursuivie notre route en oubliant de correspondre avec les autres navires, pendant ce temps eux nous cherchaient sans résultat, alors que nous étions déjà dans les fjords et même arrivés déjà à Bergen amarrés tranquillement au quai, et de ce fait la veille radio suspendue. Mais à Cherbourg grand branlebas de recherches, où nous étions déjà considérés comme disparus, mais bientôt avec l'aide de la radio Norvégienne qui elle avait reçu le massage de recherche, et savait où nous nous trouvions fit le nécessaire auprès des autorités françaises et tout rentra au plus vite dans l'ordre, et ainsi nous pouvions tous réunis repartir à la recherche du froid dans Fjord, afin d'éprouver le matériel, et pour cela il nous fallut remonter beaucoup plus haut ce oui nous a valu de rester deux longs mois qui nous semblèrent interminables, car le courrier était rare, et cela n'était pas pour remonter le moral du marin, puis ce fut le retour par Oslo, afin de Faire une dernière fois le ravitaillement, à notre retour dans cette ville c'était la grande réclame et la préparation des fêtes de Noël ; les magasins étaient illuminés et les rues décorées de mille feux, à. l'époque nous n'avions jamais vu cela en France, nous étions enchantés tés de voir tant de jolis choses et surtout la grande propreté des rues, cela nous changeait un peu de ce que l'on voit en France, nous passions en

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cette ville un séjour agréable, et très bien reçus de la part de la population, qui nous avaient offerts des places de Théâtre, très heureux de cela, mais personne de nous n'avait rien compris, il s’agissait d'un classique n'ayant aucun rapport avec le classique Français, nous en avions profité pour visiter la ville qui est très belle par elle même, mais à cette époque de l'année les jours étaient si courts que cela nous laissait guère le temps de bien visiter les beautés de cette ville magnifique, c'est quand même avec joie que nous réprimes la mer, pour enfin notre port d'attache où nous sommes arrivés dans un état lamentable, car nous avons eu pour ce retour et pour ne pas charger une très mauvaise mer, dès notre arrivée une bonne douche nous était indispensable, car noue étions dans un état lamentable et souvent avec des barbes d'une semaine et plus, tous les équipages avaient droit à un repos de quarante huit heures pour se remettre d'aplomb. Pour moi ces deux jours je les passais chez moi près de ma chère femme, car à l'époque nous habitions Tourlaville(faubourg de Cherbourg) Mais dès notre retour à bord, il nous fallut remettre tout en ordre à bord et faire un peu de toilette au bateau qui lui aussi en avait autant besoin que l'équipage, car avec le mauvais temps les peintures avaient souffert ainsi que les sperstructures et les rambardes de protection, et en plus plusieurs panneaux étaient perdus avec le mauvais temps, à l'intérieur la révision des cales et de leur collecteur d'assèchement devaient être visitées car noms avions placé des vivres à l'intérieur et après un tel chargement une grande propreté était de rigueur, afin de conserver une sécurité efficace en cas d'avarie, car un navire est souvent victime d'un manque d'ordre et de propreté ; à bord des sous marins il nous est souvent arrivé de voir lors d'une inspection des cales de voir le commandant habillé d'une belle combinaison blanche, et se

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coucher dans le fond de la cale pour visiter les crépines et au moyen d'une baladeuse tous les recoins puis se relever et regarder en premier l'état de sa combinaison, avant de faire une remarque sur l'état de propreté, aussi dès qu'il se relevait notre regard se portait sur lui, afin d'en connaître le résultat, félicitations ou remarques que nous étions susceptibles de recevoir.

Bientôt nous allions participer aux grandes manœuvres de deuxième escadre de l'Atlantique à laquelle nous appartenions, et avant de commencer ces manœuvres nous avions hâte qu'elles se terminent, car elles étaient assez dangereuses, à bord des sous-marins nous étions obligés de récupérer après lancement nos torpille d'exercices par nos propres moyens, et l'annonce d'un lancement en escadre nous donnait la chair de poule, car c'est toujours avec une certaine appréhension que prenions la mer pour ce genre d'exercice, car pour repêcher la torpille le sous-marin devait se mettre en demi plongée, de façon que l'eau de un mètre au dessus du pont, afin de permettre à la torpille de pouvoir être hissée par flottaison au dessus du pont, mais pour cela il nous fallait à nous autres torpilleurs descendre sur le pont avec une ceinture de sécurité, qui elle était fixée au pont du bâtiment à une filière en table d'acier, et munie d'un anneau pouvant se déplacer sur ce Gable d'acier, mais comme de bien entendu nous étions dans l'eau jusqu'à la poitrine, l'été la chose était assez agréable, mais en automne et en hiver, je vous assure que cela n'avait rien de plaisant, car il nous fallait quelques fois plus d'une heure pour arriver à capter l'engin, et à amarrer la torpille sur le pont mon engagement touchait à sa fin, je n'avais plus envie de continuer cette vie qui devenait de plus en plus dure et impossible, mais au paravent j'avais fait une demande pour passer les visites exactement

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comme pour une demande d'engagement afin d'avoir un aperçu de ma santé, car en cas de chose grave, je serais resté dans l'armée malgré tout, n'ayant rien du tout au résultat des visites, je me suis en quête de trouver un emploi ayant écris aux. ateliers de la Seine-Maritime j'obtins satisfaction, et de ce fait je dus résilier la promesse d'engagement faite obligatoirement pour pouvoir passer les visites, ce qui me valut de la part des bureaucrates, chargés du service bureau militaire quelques remarques, car ayant passé les visites tout était pour la signature du rengagement les papiers étaient prêts il ne restait plus qu'à signer et au lieu de signer, je fus obligé de les avertir que je quittais l'armée, celui qui s'y attendais le moins était bien mon officier des équipages qui en resta stupéfait, en me disant Autin tu devrais rester avec nous tu as un avenir, peut-être avait-il raison, mais au fond je ne regrettais pas ce que je venais de faire, car je ne pouvais digérer l'affaire de mes quinze jours de prison, qui très injustement m'avaient été données par des officiers qui après guerre étaient considérés comme des Héros, il est vrai qu'ils avaient fait du bon travail, mais n'avaient jamais ménagé en aucune façon leur hommes composant leur équipage, et ont eu beaucoup beaucoup de chances.

J'allais donc rentrer en qualité d'ajusteur, au service armement des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, comme de bien entendu, ma vie changea de fond en comble, et à la maison matin midi et soir, et un travail qui au début me sembla monotone, j'étais je l'avoue un peu désorienté, mais il fallait bien s'y faire, pour le travail cela me changea beaucoup, car il me fallut me mettre au courant de bien des choses, car je n'avais jamais travaillé en construction navale et bien des connaissances manquaient à mon savoir ; mais avec de la

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volonté on arrive à tout. En premier je fus destiné aux escorteurs de la marine Nationale mon premier travail fut le montage du puits aux chaînes travail qui consistait à beaucoup de travail de traçage, afin de déterminer les emplacements réels de tous les appareils étrangloir et croc d'étalingure, c'était de la construction neuve et il fallait que cela corresponde au plan de construction, car il y avait des contrôle très sévère. Quand à moi j'étais à mes débuts et je m’appliquais de façon que tout soit pour le mieux, au bout de quelques mois mes craintes furent dissipées et lors des grèves de 1936 je dus passer un essais comme tous mes collègues de l'atelier, car la direction ne demandais qu'une chose en mettre le plus possible à la porte ou alors en déclasser une certaine partie et ainsi payer moins cher un certain nombre en tenant compte de l'augmentation demandée par les syndicats, cet essais me classa ler catégorie, et je fus maintenu à la Marine Nationale, car dans ces chantiers travaillant pour la marine marchande et la marine nationale, nous formions deux équipes bien distinctes l'une de l'autre, puis en 1938 où tout commençait à tourner de travers, je fus reversé au service entretien des machines outils, où je formais une équipe avec un ancien marin lui aussi, natif de la région et possédant une petite ferme dans la région de Jumiège, il nous arrivait souvent d'être appelé à effectuer des réparations sur les grues Titan à une hauteur de 45 mètres, ou alors de soulager des plateaux de tours horizontaux pesant plusieurs tonnes, et cela à l'aide de vérins hydrauliques.

Ce genre de travail me plaisait beaucoup, car il était moins monotone et plus varié et en plus au grand air, il nous permettait de connaître un peu tous les ateliers du chantier, il nous arrivait même de réparer les locomotives de traction du chantier servant à la

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manipulation des wagons du chantier dans la circonscription de l'usine.

Notre petite maison était bien gentille et entourée d'un petit jardin, le samedi il m'arrivait souvent en compagnie d'un copain de noue rendre à Rouen à bicyclette faire des achats, et être de retour pour midi, ce qui à l'époque me semblait une promenade, les bords de la seine sont très beaux avec leur falaises de craie dans la régions de Duclair, et ses villages fleuris, les forêts environnantes en font un site enchanté surtout en automne et au printemps de St Martin de Bocherville à Vilquier la nature y est vraiment merveilleuse, c'est dans ces parages que mon fils ainé y est né, sur un plateau appelé à juste titre le champ des oiseaux, car derrière la maison il y avait la forêt, nous avions la seine arrosant toute une contrée merveilleuse, et sur l'autre rive de la Seine, nous pouvions admirer la forêt Brotonne, et la petit village de la Mailleraye au printemps tout n'était que fleurs. En plus ce pays était le pays des cerises par excellence, de notre fenêtre nous pouvions admirer à travers les merveilles de la nature les bateaux glisser sur le fleuve, remontant vers Rouen pour y décharger leur cargaison, ou redescendre vers le Havre pour reprendre la hante mer et le grand large, c'est dans cette vallée que nous avons passé de tendre années de notre vie.

Ayant durant mon service fait une demande d'emploi réservé aux anciens militaires ayant au moins cinq années de service, je fus notifié au mois d'octobre 1958 que ma demande était satisfaite, et nommé à cet effet garde des Eaux et Forêts mais il me fallait attendre ma feuille de route définitive ; ayant étant jeune un peu le goût de l'aventure à l'époque et mon épouse étant complètement d'accord nous avons donc décidé de partir vers notre nouveau destin.

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C'est début mars que nous avons reçu les feuilles de route nécessaire, j'étais nommé à la brigade de Frenda, Maison forestière de Tafsa situé à 1500 mètres d'altitude, et me fallait rejoindre mon poste dans les délais prévus, si à l'époque il n'y avait pas eu toutes ces histoires de guerre tenaient la hune de tous les journée je ne serais peut être pas parti, dans le fond j'avais un peu peur en cas de conflit car vu notre situation très près des chantiers je ne voyais pas tellement la situation enviable en cas de bombardement ; donc j'ai suivis mon destin peut-être j'ai bien fait Dieu seul le sais quand à nous nous sommes toujours en vie, donc Dieu était avec nous je vendis une grande partie de mon matériel, et ce que j'avais de plus cher je le mis chez des amis qui eux m'en achetèrent une partie par la suite, quand au reste après une vingtaine d'armées je le considère comme perdu, hélas après tant de temps, pourtant j'avais des livres auxquels je tenais énormément.

Donc nous quittions la France par une belle journée de mars, mais ne devais durer bien longtemps, car ce n'était pas encore le printemps, il faisait déjà moins beau à Marseille, et au départ de ce port pour nous rendre en Afrique du nord, la mer était agitée et la traversée du golfe du Lion fut très mauvaise, aussi le soir à la salle du restaurant nous étions peu nombreux à table.

Le lendemain matin nous arrivions au port d'Oran vers 11 heures nous mettions les pieds sur le sol d'Afrique ; pour mon épouse qui n'avait qu'y ni avait jamais mis les pieds, cela lui fit quelque chose qui malgré tout se dissipa assez vite mais il nous fallait nous rendre à la conservation des eaux et Forêts, qui à l'époque était située assez loin du centre de la ville, pour y recevoir plusieurs fiches afin de pouvoir nous rendre au magasin(le grand bon marché) procéder aux

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relevés de mensuration pour recevoir un trousseau complet de garde des Eaux et Forêts, ceci fait nous sommes repartis pour Tiaret centre du cantonnement auquel nous faisions partie. cette ville située à 1180 mètres sur les hauts plateaux et grand centre commercial de la région, cette dernière était recouverte de neige, cela nous chargea beaucoup, car nous étions partis de France avec un soleil radieux, et nous arrivions en Afrique pour y voir de la neige, c'est une chose qui peut sembler bizarre mais hélas il en est souvent ainsi, en Afrique du nord, la neige y très fréquente en hiver et même au printemps.

Je tiens toute fois à faire remarquer que la ville de Tiaret possède le climat de France d'une ville située à la même altitude dans le massif central, il n'y a aucune différence entre les deus surtout en hiver.

En cette ville nous sommes allés rendre visite à l'inspecteur des Eaux et Forêts chef du cantonnement, un brave homme qui nous donna quelques conseils, nous avons passé la nuit en cette ville, le lendemain matin nous sommes allés passer les visites d'incorporation à la caserne des tirailleurs de cette ville, puis avant de repartir nous sommes allés acheter le stricte nécessaire qui fut aussitôt sur le car se rendant à Frenda, car dans ces pays les cars servent souvent de moyen de transport en tous genres ; de là nous voila repartis pour Frenda, et me voila parti à la brigade où je fus reçu par le brigadier et un garde Indigène ancien spahis, de là je dus me rendre à la brigade de gendarmerie pour le changement de domicile sur le livret militaire, je fus reçu à bras ouverts tous heureux de recevoir un Français de France comme ils disent si bien la bas, car en ces pays il y a toujours une grande différence entre les gens nés en Frange et ceux qui sont nés sur place la mentalité n'est pas la même, c'est derniers

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étant nés sur place et élevés parmi les indigènes sont aussi futés que ces derniers, et peut-être un peu plus car en ces lieux il faut apprendre à se méfier de tout et de tous, car le meilleur ami est souvent celui dont il fait se méfier, nous pauvres Français nous avons le cœur trop sensible et pas assez de méfiance, mais cela ne dure en général pas trop longtemps.

Puis me voila parti avec ma femme et mon fils alors âgé de deux ans pour rejoindre mon poste de fonction situé à 25 km de Frenda au dessus du petit village de Martymprey, l'arrivée dans ce poste fut pour nous, une grande période de notre vie, car ce fut un grand changement pour mon épouse, qui elle se trouvait isolée de tout, pour une mère de famille cela lui fut très dure, car il n'était pas question pour elle de descendre au village faire ses courses comme en France, à part le dimanche matin et ceci par beau temps où nous pouvions descendre les trois en prenant le cheval et un âne où nous pouvions placer le fils en ma compagnie, où en compagnie mon épouse selon le cas et l'état de la piste l'été cela était un plaisir de faire ce trajet de cinq kilomètres à travers bois et champs de céréales cela nous faisait une bonne marche de 10 km et aussi un délassement pour mon épouse qui était sur place toute la semaine, mais au bout d'un certain moment et après avoir pris connaissance des colons du village et de tous les gens il y avait toujours une personne charitable pour nous offrir de nous remonter jusqu'au poste en voiture ou en automobile selon que la piste était praticable ou non, et il n'était pas facile de refuser ce service, car il avaient tous besoin des eaux et Forêts possédant tous des lots de colonisation sur lesquels je devais contrôler les produits, mais ma première acquisition fut l'achat d'un cheval, car ce dernier m'était

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indispensable pour faire mon contrôle journalier en forêt et sur les exploitations en cours, ce cheval je l'avais payé mille huit cent francs c'était un cheval alzan, une très belle bête et reçu par le vétérinaire désigné par le service des Eaux et Forêts.

Je dus me mettre au courant de mon nouveau métier, et commencer à effectuer la reconnaissance du terrain, car mon triage se composait de trente cinq mille hectares de boisement, pin d'alep en montagne au moins douze mille hectares formant une des plus belle forêt du département cette partie était en pleine maturité, car i il y avait eu des parties incendiées et dans ces parties le pin d'alep pousse à une rapidité vertigineuse; la deuxième partie se composait de maquis (chênes verts qui étaient exploités pour les écorces à tan, et lentisques dans les ravins où coulait une certaine quantité d'eau pendant la saison d'hiver parmi. ces essences figuraient aussi. les arbousiers et des chênes verts très rabougris, puis la troisième partie de mon triage se composait uniquement d'une plaine d'alfa tirant sur la région de Gériville et située à plus de quarante kilomètres de mon poste, cette région était placée sous le régime forestier à cause de son exploitation de l'alfa très prospère à l'époque par des sociétés alfatières expédiant leur produits en Angleterre, je crois que la guerre à mis fin à ces exploitations.

Quand je devais me rendre dans ce canton pour effectuer un contrôle en principe deux jours pour m'y rendre, mais j'y allais deux fois par an, car ces exploitations avaient des dépôts de produits dans des endroits accessibles aux camions il était donc plus facile de contrôler les quantités de produits sur place eux faisaient transporter sur dépôt par des caravanes de chameaux très nombreux dans la région. Quand à cette reconnaissance de terrain cela me fut assez

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pénible, car n'étant pas habitué à faire du cheval, et cela avec un harnachement Arabe, en attendant que je reçoive le mien. ce n'est qu'il était plus mauvais qu'un autre mais il faut en avoir l'habitude, car avec le dissier et le pomeau font quelques fois mal à ceux qui comme moi n'en ont pas l'habitude, mais à la longue on s'y fait à monter court comme les Indigènes.

Tout mon triage se trouvait au delà de la chaine de montagne des Sdanas-Rharbi j'avais environ cinq kilomètres avant d'être rendu sur les lieux, il me fallait mon ter sur un plateau, la maison forestière se trouvant sur le penchant inverse de cette montagne, puis traverser le plateau qui était très habité, par un Douar et des gens semi-nomades, pratiquant le pacage de bovins et de troupeaux de chèvres et moutons, et cultivant un peu d'orge et de blé dur pour leur nourriture avec le produit de leur élevage. Ayant traversé le plateau je me trouvais face à une plaine immense que je pouvais contempler du haut des keffs, et qu'il me fallait prendre connaissance en totalité, ce que fis en compagnie d'un garde Indigène qui lui connaissait bien la région, ancien spahis il me forma au cheval, et en même temps me donna des notions d'arabe parlé, chose pas très aisée pour une personne venant de France, mais malheureusement il ne devait rester que une quinzaine de jours avec moi, nous avions eu tout juste le temps de parcourir les triages par la voie la plus rapide, sans avoir eu le temps de reconnaître les bornages, qui constituent la délimitation exacte avec les riverains et entre les cantons. Puis c'est avec joie que je reçu mon équipement que j'attendais depuis plusieurs semaines ; c'était quelques chose de bien beau une selle toute neuve sortant de la sellerie des chasseurs à cheval, démontée pièce par pièce et soigneusement emballée, heureusement que de

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profession j'étais sellier autrefois, car je me demande de quelle façon j'aurais put m'en sortir, sans connaître le montage de ce genre d'arrachement, j'avais reçu à quelques jours d'intervalle le harnechement et les effets de garde Forestier, et de ce fait j'avais un peu hâte voir la figure que j'aurais tout habillé de neuf, ainsi que la monture harnachée de neuf également, ayant réunion à la brigade de Frenda je dus m'y rendre, et c'est en grande tenus que j'y suis rendu, et en même temps je devais signer ma convention de garde Domanial devant les greffes du tribunal de 1ère instance de Tiaret où je devais porter serment, ceci me permettant d'exercer dans toute sa plénitude mon métier de garde Forestier, et également d'effectuer des saisies pendant mes fonctions quand cela était nécessaire, mais pour cela il fallait faire bien attention, et être bien sur de son coup avec preuves à l'appuis.

Par un beau matin je partis donc de mes propres ailes, et ce jour là je me rendis sur un chantier d'écorces à tan, j'y parvins sans difficulté, le temps était doux, mais le ciel gris avec une légère brume, sans avoir toute fois trop de difficultés à se guider, car on apercevait la chaîne des keffs, et c'est sur cette chaîne que je me guidais, en sachant que je devais le passer pour retrouver le plateau et de cette sorte retrouver essaiment la maison forestière, donc après avoir rendu visite aux chantiers, j'en profitais pour pousser un peu plus loin mon excursion, mais c'est là que tout se gâta, car la pluie commença à tomber fine très fine et bientôt je fus enveloppé de toute part d'une brume épaisse qui ne me permettait de voir à plus de dix mètres, il était impossible de voir les hauteurs qui auraient pu me servir de points de repères, car pour rentrer je devais les escalader, mais hélas je me retrouvais toujours en sens inverse à une dizaine de

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kilomètres de mon point de départ j'arrivais toujours à une rivière, après plusieurs tentatives je revenais toujours à cette fameuse rivière qui m'avertissait et avait l'air de me dire il faut faire demi-tour, car tu es en sens inverse de ta route.

Depuis onze heure su matin je tournais en rond et la nuit commerçait à tomber je vous jure que je commençais à être inquiet, car je voyais le moment où j'allais passer la nuit dehors, si j'avais put retrouver le chantier du matin, il m'aurait été facile de retrouver mon chemin, mais hélas j'étais bel et bien perdu. Quand à bout d’arguments, je me suis souvenu que l'ancien propriétaire du cheval, un indigène de la région m'avait donné ce conseil, si un jour tu es perdu laisse le cheval faire, et il te remettra toujours sur le bon chemin ; c'est ce que je fis, en le laissant entièrement libre de ses mouvements, étant descendu de cheval et le tenant par la queue, je m'en remis à sa bonne volonté, après m'avoir fait passer des endroits assez difficiles et le laissant faire à sa guise, au bout d'un certain moment, c'est avec joie que je me retrouvais sur une piste que je reconnaissais assez bien pour me rendre à la maison forestière j'étais enfin retrouvé cela grâce à mon cheval.

C'est avec la joie au cœur nue je repris place sur ma monture, trempé comme une soupe, car la pluie ne cessait de tomber, et il faisait déjà noir quand je traversai le plateau du Gâda, aussi je pensais à ma femme et à mon fils qui à la maison devaient commencer à s'inquiéter, car depuis longtemps ils m'attendaient avec impatience, en arrivant je commençais par soigner le cheval avec une bonne ration d'orge quand à moi je dus me changer complètement car je n'avais plus rien de sec trempé de la tête aux pieds après un bon repas et un repos bien mérité le lendemain

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cavalier et monture étaient prêts à repartir à l'aube par un soleil radieux heureusement pour nous car nous partions en brigade complète pour procéder à des reconnaissances en forêts en vue d'ouverture de coupes de pin d'alep destinées à la fabrication de caissettes pour agrumes, et bois de boulange, mais pour que les coupes soient exploitables il fallait y avoir accès ; et pour cela faire des chemins de débardages ainsi que des chemins d'accès aux poids lourds pour le transport des produits, étant celui qui habitait le plus près de ces lieux, je fus donc chargé de l'exécution de ces travaux, et à cet effet d'embaucher des ouvriers, mais il fallait en premier faire travailler tous ceux qui avaient une transaction à payer à l'Etat, car contrairement à ce qui se passe en France, ici les quatre cinquièmes des délinquants, pour ce qui concerne le régime forestier payent en travaillant à l'amélioration des routes et pistes ou à l'entretien des forêts, en un mot sur les chantiers de l'état ce qui nous donnait un grand besoin de la main d'œuvre, mais pour la qualité il vaut mieux ne pas en parler à part une petite minorité.

Dès que l'ouverture d'un chantier était annoncée, tous descendaient à la maison forestière pour se faire inscrire, on aurait cru à une invasion, tous arrivaient nombreux, mais il me fallait choisir, et en éliminer une grande partie, car ce que nous avions besoin avent tout c'était des hommes valides, tous étaient sans travail la misère était très grande dans les Douars à part les Fellahs cultivateurs les autres ne travaillaient que l'été à la moisson, et l'hiver ils vendaient du charbon de bois qu'ils fabriquaient en forêt à leur risques et périls car nous étions souvent obligés de détruire ces charbonnières de délit, ou quand cela était possible récupérer le charbon, mais ceci n'était pas toujours facile à effectuer au risque

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d'un accident. Donc après avoir embauché le nombre d'ouvriers nécessaire il me fallait encore choisir un chef par équipe de sept à huit personnes ces derniers étaient choisis parmi ceux oui avaient l'habitude de travailler le plus régulièrement sur les chantiers, sans ces derniers il n'était pas possible de réalisa quelque chose de conforme ressemblant à un chantier, pour ma part il me fallait surveiller l'ensemble et tracer le travail par équipe, les uns au ramassage et à l'extraction de la pierre, les autres au transport des pierres, les autres au terrassage et enfin les constructeurs, car en certains endroits il avait beaucoup de murs de soutènement à construire afin de faire passer une route à flanc de montagne où devaient passer les poids lourds chargés de bois ou de produits forestier cette route devait supporter un mois de 15 tonnes au moins mais ce qui était le principal problème était surtout les virages qu'il fallait agrandir à cause du grand rayon de braquage d'un camion avec remorque, j'avais toujours une certaine crainte au point de vue résistance des travaux, et à ma grande joie les camions ont passé et repassé bien des fois et à très bien résisté et était toujours existante quand j'ai quitté ; pour la rentrée de l'été les travaux étaient suspendus pendant la période d'incendie de toute façon la moisson arrivait et pour tous la moisson était une chose sacrée et tous y étaient attachés à cette moisson, car tous plus ou moins avaient une petite enclave ensemencée dans les Douars, et d'autres allaient comme en France se louer pour la moisson chez les colons ou les Fellahs, je profitais donc de cette accalmie pour effectuer mes bornages qu'il fallait vérifier et dans la mesure du possible remettre dans la position normale, car certaines étaient déplacées souvent par la charrue des riverains, et il avait pour cela les témoins qu'il fallait rechercher avant la mise en place de la borne réelle, je devais

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prendre pour cela deux ou trois ouvriers munis de leurs ânes afin de transporter le matériel nécessaire (pelles pioches) car en même temps que la recherche des témoins nous devions refaire les fossés d'angles et repeindre les bornes en blanc avec numéros en vert comme le prévoit le code forestier.

Je m'arrangeais toujours et cela dans la mesure du possible de prendre les ouvriers dans les douars les plus proches, et parmi les personnes qui étaient en redevances envers l'état, c'est à dire ayant des transactions à payer, en général pour pacage en forêts consignés au carnet de délits consignés par mes soins.

Le travail était assez plaisant, car une fois les bornes peintes et les fossés refaits, rien n'était plus facile de connaitre la délimitation des forêts, il ne pouvait avoir aucune équivoque de la part des riverains, il nous arrivait souvent d'être à proximité des douars les Indigènes étant très curieux de nature se faisait un plaisir de nous offrir le thé ou même quelques fois de manger avec eux, il faut bis n remarquer que chez eux l'hospitalité est une chose sacrée, je vous assure que c'était vraiment le bon temps, aimant me lever très tôt nous commencions vers quatre ou cinq heures du matin et l'après midi nous étions libre à la maison, et une bonne sieste était de rigueur, puis après j'en profitais pour faire des travaux en maison forestière, c'est ainsi que je réussis à nettoyer une source perdue, qui plus tard fut captée et servi à. installer l'eau courante à la maison forestière et aux dépendances de cette dernière c'était l'été tout allait pour le mieux. Moi j'étais tranquille, les indigènes étaient heureux car ils avaient fait une bonne récolte, les troupeaux avaient du pacage, et tout était calme nous n'entendions que le concert des cigales dans les pins, que c'était beau ce concert de la nature. On

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dirait qu'elles avertissent qu'il n'y a rien à. faire dehors, car quand il fait bien chaud tous je dis bien tous aussi bien Indigènes qu'européens savions nous mettre à l'abri des rayons du soleil source de vie de richesse et c bonheur seule satisfaction de tous les peuples.

Pour nous les gardes forestiers c'était la bonne saison car nous avions un peu de répit, en un mot c'était la période la plus calme de l'année et par excellence la période de reconnaissance des terrains, et les instructions de reconnaissances et de demandes de défrichement sollicitées par les colons et fellahs d'une certaine classe, mais notre plus grand soucis état le feu car en cette période d'été il en fallait si peu pour que la forêt devienne un brasier, une cigarette, un morceau de verre faisant loupe cet.. etc.. car en cette fin d'été 1939 l'atmosphère était lourd, quand je descendait au village beaucoup de gens venaient à. moi pour avoir des nouvelles, alors que moi je comptais sur eux pour en avoir de plus fraiches car en montagne nous vivions loin de toutes rumeurs et du bruit, et surtout sans soucis du monde extérieur.

Quand un jour en pleine sieste, un Indigène vint m'avertir que la guerre était déclarée entre la Frange et L'Allemagne, et aussi que l'Angleterre allait suivre, nous nous attendions à ce désastre, mais peut-être pas aussi rapidement, car depuis quelques années nous avions eu pas mal de fausses alertes qui s'étaient soldées par des non lieux, mais cette fois-ci s'était bien vrai, et cela nous semblait invraisemblable, tellement nous avions du mal à y croire.

Cela me donna la chair de poule, car ayant un fascicule pour rejoindre en temps de guerre mobilisation générale la première escadrille de Cherbourg, donc le lendemain je fus obligé de chercher

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un logement pour ma femme et mon fils au petit village de Martymprey, puis ensuite me rendre à la Brigade remettre mes armes et munitions à Frenda, dans ce village également tout le monde tous les hommes valides se préparaient à partir, une telle pagaille tég²nait partout, et cela faisait pressentir des signes de mauvais présages, donc je partis dans la soirée en compagnie de mon collègue des eaux et forêts habitant le village, tout le monde était parti il n'y avait plus de moyens (IF transports, nous sommes partis avec une voiture particulière jusqu'à Mascara, nous partions avec conviction que nous allions faire une promenade, nous avions tous confiance dans les forces armées Française, Hélas nous ne savions pas ce qui nous attendais, moi je suis resté en Afrique, mais mon collègue qui lui croyait rester à Oran n fut envoyé directement en Frange avec son régiment du génie Forestier.

Quand à moi qui avait reçu un conseil de la part de mes supérieurs, de me rendre au corps des sapeurs forestiers appartenant au génie, mais cela ne me disait rien de changer de corps, alors que j'avais déjà cinq années de Marine et un grade et une spécialité qui en temps de guerre était bien utile dans la marine, et j'avais une certaine appréhension, je ne me voyais pas finir mes jours dans la biffe comme nous disions aussi bien dans les cols bleus, en plus je n'avais qu'un seul désir suivre mon destin, car je pense que ce dernier est tracé d'avance dans la vie et que cela ne sert à rien de vouloir s'en détourner.

A cet effet je me rendis à la Marine Oran, qui elle me fit poursuivre ma route sur Alger, ce que je fis le soir même, je pris donc le train pour cette dernière ville, il y avait un monde fou dans les trains, nous avons mis une nuit complète pour faire une centaine de

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kilomètres, car c'était un train qui avait été formé pour les mobilisés, il y avait toutes sortes de wagons, et une pagaille indescriptible indescriptible, à Orléanville nous avons eu le temps d'aller boire le café en ville de revenir tranquillement prendre le train pour arriver à Alger le soir à 21h30 il y avait couvre-feu et personne pour recevoir le monde à la gare et le diriger sur les centres de triage, rien du tout, ce que nous avons fait à trois copains nous sommes allés chercher une chambre en ville, que nous avons enfin trouver dans Bab-et-oued quartier assez douteux, éreintés et morts de fatigues, une bonne douche et une bonne nuit de sommeil, le lendemain nous étions frais et dispos.

Je suis allé me rendre munis de mon fascicule à l'Amirauté, voir s'ils avaient besoin de moi, hélas ces verniers me sautèrent dessus

comme sur du bon pain car ils attendaient avec impatience que se pointe un torpilleur, car étant en cours de faire les barrages du port par mines sous-marines, j'étais donc l'homme qu'il leur fallait pour l'amorçage de ces dernières. Je :fus de ce fait habillé et incorporé dans les quarante huit heures, et bien en règle avec la Marins nationale car ils avaient déjà écris au bureau militaire de Cherbourg, pour les avertir de ma présence en ce port, et de mon affectation, il faut dire que j'avais retrouvé un ancien capitaine de compagnie qui me connaissait très bien, pour avoir été l'un de mes chefs lors des écoles à bord du Condorcet, c'est donc dans cette ambiance que je fis l'amorçage de toutes les mines en compagnie de deux camarades, ainsi j'ai passé une période bien calme en cette ville, aussi dès que les travaux d'amorçages furent terminés, il me fut demander de fonder une coopérative militaire vendant un peu de tout pour éviter aux marins en instance de départ de sortir en ville

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pour se procurer des babioles et surtout que cela se produisait trop souvent, il me fut donc donner carte blanche pour effectuer les travaux d'installation, et ensuite aller prendre de l'argent près du commissaire pour effectuer les premiers achats qui au début surtout le tabac allumettes et cigarettes, et cela à titre d'essais, mais le premier jour la totalité fut vendue; je fus obligé de doubler les stocks et aussi de monter le magasin en denrées diverses, papier à lettre, cartes postales cirage lacets savon et aussi casse croute, la bière étant interdite dans la marine je fus donc autorisé à vendre des sodas et de la limonade.

Le commerce marchant à plein tube je fus obligé de demander de l'aide, car il ne m'était plus possible de faire tout seul, je me fis affecter un pauvre vieux qui avait fait la guerre de 1914, petit colon de la région de Boufarick et ancien des Dardanelles. Ce dernier connaissait la ville corne sa poche, grâce à ses connaissances, je pus avoir des fournitures de toutes sortes pour la confection des casse-croutes car il connaissait toutes les ficelles de la ville, et me donna bien des combines pour avoir des denrées à bon marché, car chez les juifs de la rue Bab-Azoum, rue par excellence des magasins juifs, il fallait toujours discuter et surtout savoir faire, car pour nous Français de la métropole, nous ne savons pas discuter, et surtout tout de ce mode de savoir faire, et même ignorions que ce mode d'achat existait. Mais très vite nous nous y sommes mis au courant, chez certains à chaque commande j'avais mon cadeau, en ayant la ferme conviction que ce cadeau était payé, tout en ayant meilleur marché que chez les européens ces cadeaux étaient partagés entre moi et mon collègue, tous deux nous avions un travail monstre, et en plus il fallait toujours quelqu'un au magasin, mais nous étions libres et

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autonomes vis à vis de tous les autres mobilisés, pas d'appel le matin midi et le soir, nous étions nôtre propre chef, sauf que nous portions l'uniforme; à cette époque ma femme était arrivée à Alger, nous avions un meublé en ville, dans une des principale rue de la ville (la rue Michelet).

Quand à la coopérative cela marchait très bien, surtout au point de vue tabac, car c'était inimaginable les quantités de tabac vendues, tous les deux jours j'étais obligé de renouveler les commandes, afin d'avoir une réserve nécessaire de façon à ne jamais en manquer, car c'était vraiment la denrée qui faisait marcher le commerce, et nous permettait d'améliorer le menu de l'ordinaire, au grand plaisir de l'équipage de la défense du littoral . Tout ce bien être de ma part s'écroula quand le dix décembre 1939, vint l'ordre de récupérer tous les hommes dont la spécialité était la suivante, torpilleur, radariste, et écouteurs et également des jeunes recrues sans formation, ceci était un ordre de l'amirauté commandant la flotte de l'Atlantique basée à Casablanca, étant un des plus ancien en service et en grade, je fus désigné pour prendre les dispositions nécessaires en vue du prochain départ du détachement pour Casa. nous recevions des vivres pour trois jours après avoir tout bien rangé dans des caisses en particulier ce que beaucoup ne voulaient pas se charger individuellement, en général des jeunes qui ne savaient guère se qu'était les transports par convois militaire, car il nous fallut trois jours pour arriver à Casa. Partis très tôt d'Alger nous étions vers quatorze heures à Sidi-Bel-Abbés, dès notre arrivée en gare, nous attendais la Légion Etrangère munie de ses roulantes, car cette dernière nous offrait un repas chaud ayant été avertie de notre passage en cette V h e par les autorités de cette ville pour restaurer

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le détachement de la marine lors de son passage, après avoir bien mangé et bu un bon quart de pinard, et ensuite le café nous étions tous en pleine forme pour attaquer la route en direction de Oujda où nous sommes arrivés vers dix neuf heures, les hommes furent menés au camp des spahis, où ils furent hébergés et nourris jusqu’au lendemain matin à 8 heures avec la droit de sortir le soir jusqu'à vingt heures . Quand à moi et mon collègue nous avons pris une chambre à l'hôtel pour nous reposer toute la nuit, car nous savions que beaucoup de trajet nous restait à faire et dans de mauvaises conditions, car sur les chemins de fer Marocains il y avait quatre classes et qu’en général c'est celle-là qui était réservée aux militaires en détachement.

Donc après nous être bien reposés, le lendemain matin, nous étions à l'heure prévue à la caserne pour prendre en charge les hommes du détachement.

Et en route pour Casablanca et repartir d'Oujda vers huit heures trente vers Fez Meknès Rabat pour arriver à Casa que le lendemain vers quinze heures trente et dans un état lamentable, car en voyage on dort mal et certains ne dorment pas du tout et en plus empêchent les autres de la faire; arrivés à Casa nous laissons nos valises et bagages en consignes à la gare, car un camion de la marine devait les récupérer. Pour les hommes nous avons été obligés de faire la route à pied de la gare au dépôt de la marine, qui se trouvait complètement en sens opposé de la ville nous obligeant de traverser la ville du bord au sud, de la gare à la place de France nous passions par une avenue très large jusqu'à la. place de France, puis ensuite traversant la ville indigène au plus près des quais, la ville de Casa est une ville très agréable avec ses larges avenues bien plantées, et par

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les quartiers typiques Indigènes avec leur souks et les petits magasins où on trouve tout ce que l'on veut depuis la pacotille au cuivre repoussé à la main ses cuirs brodés main.

Enfin nous voila arrivés au dépôt des équipages de la flotte, après une légère attente, nous sommes allés pour recevoir notre couchage, pour la nuit chose très précieuse après un tel voyage, pour mon compte je retrouvais quelques anciennes connaissances du temps de mon active qui tous étaient rengagés et devenus second maîtres ou maitres, de suite je fus donc invité à manger au poste des bœufs comme on dit dans la mariné, cela nous faisait tellement plaisir de nous retrouver dans de telles circonstance, puis vint le lendemain matin à l'appel beaucoup reçurent leur affectation, les uns dans des services sédentaires, et quelques autres à bord des navires de guerre, ou des bâtiments de commerce transformés pour la circonstance en escorteurs ou en dragueurs de mines. pour mon compte je fus affecté à bord du torpilleur LA RAILLEUSE commandé par le capitaine de vaisseau Fourcade, cette affectation ne me disais rien qui vaille, mais hélas, j'avais décidé de ne rien faire qui puisse contrarie ma destinée afin de suivre mon chemin tracé par la providence, Mon meilleur ami venu d'Alger avec moi, ayant eu vent de mon affectation alla trouver le commandant du dépôt, et se porta volontaire pour embarquer sur la Railleuse, ce que ce dernier accepta; je fus de ce fait libéré de mon affectation mais en échange je reçus une autre destination, et le lendemain j'étais de corvée de scaphandrier, pour relever les cadavres se trouvant prisonniers sur le meilleur de mines Pluton oui avait sauté dans le port de Casa à son poste d'amarrage, par suite d'un sabotage Présumé? et cela afin de donner une sépulture décente à ces pauvres malheureux, je fus

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astreint à ce travail pendant une huitaine de jours puis vint à. mon encontre une affectation pour le P.140 qui n'était autre que le Yacht EROS, appartenant à la famille Rotchil, donc me voici à bord en qualité de torpilleur, car ce bateau possédait des grenades sous-marines, mais ma fonction était surtout celle de vaguemestre, qui consistait à effectuer tous les mouvement: de courrier à la grande poste de Tanger, qui en somme était notre port d'attache Ville secrète autant qu'étrange, où dans la rue, il était possible d'échanger des dollars aussi bien que des livres sterling cet.. etc.. ce qui me sembla étrange car en France pour effectuer une telle opération, il fallait qu'il y ai des grilles entre le changeur et le banquier pourtant dans cette ville internationale et à l'époque il y avait de drôles de spécimens, c'était une ville où beaucoup venaient y séjourner pour en -repartir fortune faite, mais c'était une jolie ville bien située à flanc de coteau très agréable au climat sensationnel, comme toutes les villes d" Afrique elle comprenais le vieux quartier Indigène avec ses rues & étroites et ses échoppes ses magasins sombres sans visites comme il en existent encore aujourd'hui. Le bord de mer était constitué par une merveilleuse plage de sable très appréciée des cavaliers amateurs, et des touristes sportifs; ici tous le monde à l'air heureux et on sent la joie de vivre.

De temps en temps nous allions à Gibraltar, car nous étions en quelque sono les préposés au transport de l. valise diplomatique entre le consulat de France à Tanger et les autorités de Gibraltar ; la traversée nous était familière, car no étions connus dans les deux ports, et malgré cela assez surveillés par les gardes côtes Anglais qui assuraient la surveillance du détroit.

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C'est à Tanger mouillés en grande rade que nous avons appris la triste nouvelle de l'explosion du torpilleur La Railleuse à bord duquel j'avais bien failli poser mon sac. Le commandant ayant appris cette nouvelle et devant nous rendre à Casa pou: signer des états de fournitures, nous mettons au poste d'appareillage dès le soir arrivant à destination le lendemain vers la fin de la matinée, afin de participer en quelque sorte à une enquête discrète, :non travail de vaguemestre me permettait de rencontrer pas mal de camarades des navires amarrés dans le port cela me permis d'interroger certains de mes connaissances parmi eux, et en même temps de faire le tour au dépôts prendre des nouvelles, et aller aux renseignements auprès des rescapés de la Railleuse hébergés en conséquence au dépôt. J'avais hâte de posséder de leur part quelques renseignements; j'avais en tête le danger que présentait les torpilles, qui en réalité ne risque rien, mais peuvent très dangereuses à qui ne connait pas bien la manœuvre du chargement des bouteilles d'air de lancement, a bord des torpilleurs de cette classe, ce sont des tubes de lancement en surface ne possédant que un jeu de bouteilles de lancement ne servant qu'à chasser les torpilles du tube en la projetant dans son élément liquide, ces engins n'ayant aucun secret pour moi . J'avais bien vu anciens du détachement, venant d'Alger il y a quelques mois, mais personne ne m'avait rien dit et même fait allusion à ce qui s'était passé, quand en me rendant à l'amirauté pour faire signer une demande de munitions pour le compte du patrouilleur P 140 munitions manquantes au stock par suite de tirs d'entrainement effectués en mer; c'est à ce moment là que je vis un ancien, un vrai copain que je connaissait particulièrement, ce dernier me prenant à part, me conta toute l'histoire, et quelle fut ma stupéfaction d'apprendre que le premier qui fut retrouver complètement nu et

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Première Partie

décapité, ce fut mon camarade Ourcade, qui avait fait des pieds et des mains pour embarquer à ma place quelque temps avant mon embarquement sur l'Éros ce qui me fit penser de plus en plus à une faute professionnelle.

Le bateau étant en instance d'appareillage, le pauvre gars était bien torpilleur mais hélas pendant la guerre de 1914; et depuis ce temps là les torpilles et leurs tubes de lancement avaient subit bien des modifications, et dans certains cas une nouvelle technique, dont ce dernier ne pouvait être au courant de tous ces changements qui avaient eu lieu entre les deux guerres. Il y eu beaucoup de morts dans cette catastrophe et certaines personnes restaient frappées de ce qu'ils avaient vu et vécu, c'est ainsi que un certain employé préposé au ravitaillement des bâtiments en Mazout, me raconta ce qu'il avait vu de son chaland ravitailleur, lorsque ayant fait le plein en fuel d'un bâtiment, ils allèrent lui et ses compagnons s'amarrer à un appontement situé près de l'ancienne base de sous-marins, et non loin de la Railleuse, puis s'installèrent comme ils en avaient l'habitude sur le pont du chalar pour le repas du soir (qui dans la marine se situe à 17 heures 30, tous étaient en train de manger quand l'explosion se produisit, un morceau de métal provenant probablement d'un réservoir à air comprimé de torpilles tomba dans la gamelle qui était sur la table, tous prirent la fuite d'une façon inattendue tant la surprise était grande, les uns se jetant à l'eau, les autres fuitant par les radeaux servant d'accès aux barques et vedettes de la marine civile et militaire, il ne restait pratiquement plus rien du navire au dessus de la ligne de flottaison, le pont était complètement ravagé de l'avant à l'arrière une partie des chaudières ayant explosé Après la cérémonie funèbre les esprits se calmèrent un peu quoique la

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tragédie restait présente dans la mémoire de ceux qui avaient vécu la tragédie.

Je me souviens de la dernière fois que j'ai rencontré mon ami Ourcade, c'était à Gibraltar, c'était après une patrouille en mer au large des côtes espagnoles, lui était tout heureux de ses premiers exploits (la destruction d'un sous-marin allemand), son bâtiment avait reçu à cet effet la croix de guerre, et l'équipage était fier de l'exploit de leur navire hélas les malheureux ne se doutaient pas que la catastrophe était proche et que beaucoup d'entre eux allaient mourir.

Quand à nous nous sommes repartis à, la surveillance du détroit de Gibraltar avec cornue toujours notre point d'attache le port de Tanger, nous étions très heureux dans ce secteur, il nous arrivait souvent de faire des parties de pêches dans la région de Trafalgaraux alentours des bateaux coulés lors de la fameuse bataille du même nom, ou alors des parties de chasse dans la région de Tanger, à part les patrouilles en mer nous avions une vie agréable à bord de l'Eros, bien nourris logés agréablement, car nos cabines n'avaient rien_ à envier aux cabines de premières classe des paquebots peut-être un peu plus réduites, en temps de guerre il n'était guère possible de trouver mieux.

Surtout quand je pense à ceux oui à bord de certains patrouilleurs avaient une couchette pour deux, pour mon compte j'avais une cabine avec couchette bureau penderie et un coffre où je devais ranger certains plis ou objets de valeurs appartenant au navire, étant au port tout les matins j'étais en ville, et quelques fois l'après midi selon les besoins de la poste, plusieurs fois je fus inquiété

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par des civils qui cherchaient à savoir et connaître le sujet de notre présence en zone internationale, il y a des jours où vraiment j'étais inquiet. Heureusement que la police spéciale était là et veillait à ce que tout se termine pour le mieux souvent par la capture de certains suspects.

Puis vint le jour où celui que j'avais remplacé pendant son congé de trois mois était de retour et repris son poste, quand à moi je dus réintégrer le dépôt de l'unit marine Casablanca, où dès mon arrivée je m'empressais de poser une demande de permission de dix jours qui me fut accordée, avec les souhaits de bonne permission de la, part du commandant, du navire que je venais de quitter, ce oui avait une signification que je compris vraiment, à mon retour de permission; après ces dix jours passés en_ famille et par un temps splendide de printemps, il me fallu prendre le chemin du retour pour Casa; arrivé un peu après trois heures de l'après midi, après un voyage très pénible à cause de la chaleur et de la longueur du trajet, car il me fallut partir à six heures pour arriver le lendemain après midi à Casablanca.

A mon arrivée au dépôt, le chef de garde me fit savoir que j'étais de service le soir même, il reçu de ma part des protestations, car il était bien prévu dans le règlement que tout homme rentrant de permission, et ayant passé plus de vingt quatre heures en voyage était exempt de garde le jour même de son arrivée à son unité, mais on me fit savoir qu'il était toujours préférable de s'exécuter avant de protester officiellement, c'est ce que je fis et le lendemain matin à l'appel, je fus appelé au bureau des effectifs, où l'officier de service me remis lui-même un ordre d'affectation, plus un laisser passer de jour et de nuit, ainsi qu'un laisser passer pour rentrer au dépôt ainsi

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qu’à l'hôtel des postes pour rentrer à toutes heures de la journée et de la nuit pour les besoins de mon service en la ville de Casablanca.

Tout ceci me provoqua un certain choc, car je me demandais ce que tant de précautions voulait bien dire, et quel pouvait être mon nouvel affectation, car celui qui m'avait été donné ne comportait pas d'adresse, je dus sur ordre verbal me rendre dans un logement réquisitionné qui se trouvait en plein centre de la ville, donc sonne sonnant à l'adresse indiquée; je fus, surpris d'être reçu par un planton de la biffe un tirailleur marocain qui me conduisit au bureau du commandant, qui me souhaita, la bienvenue, et me mis au courant de mes nouvelles fonctions, et ensuite me présenta aux nouveaux collègues, tous des gradés de différant corps, légion et tirailleurs en général tous des réservistes étant pour la plus part des bien placés de l'administration, le plus vieux était un caporal de réserve professeur de Français dans un lycée de la ville, ce dernier me précisa que j'appartenait à un service d'état major de l'armée de terre et des troupes d'occupation du Maroc, je me trouvais un pet désorienté, mais je me mis vite dans l'ambiance, avec les collègues du bureau en plus tous étaient de la région, et le soir rentraient dans leur famille, sauf le commandant qui lui était de Marrakech, le logement où avait été installé les bureaux comportaient des chambres de libres j'ai donc été vite installé dans l'une d'elle et heureux comme un pape. Il m'arrivait souvent de sortir en ville en compagnie du commandant, ou alors de monter à bord des navires, en provenance de France ou de l'étranger afin de posséder tous les renseignements utiles sur les mouvements des navires, suivant les événements en cours, car à l'époque c'était la grande retraite en France, et beaucoup arrivaient complètement désemparés à Casa.

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J'avais pas mal de connaissances qui étaient sur des bâtiments de commerce armés, j'allais voir ces camarades ce qui me permettais de & posséder pas mal de renseignements sur les navires en provenance de la métropole, car c'était vraiment la grande pagaille lors du retour des chasseurs alpins, et de toutes les troupes de retour de Norvège, la ville était submergée par la troupe de toutes armes, car on en trouvait partout, il n'y avait plus de place dans les casernes, les hangars du port et tous les dépôts regorgeaient de soldats de toutes sortes complètement désemparés, il était difficile d'en tirer quelques renseignements, en me rendant à la grande poste, là je profitais de bien me renseigner, au centre d'écoute de standard car ce dernier était tenu par des collègues de la marine nationale, en plus j'étais obligé de m'y rendre assez souvent pour effectuer des saisies de courrier tant civil que militaire.

Ainsi nous avions pu assister à la grande affaire du Massilia, ayant à son bord une partie de l'équipe gouvernementale, qui à l'époque voulait établir en Afrique du Nord un gouvernement provisoire une bien triste époque en réalité, car avec les évènements de France, Casablanca était le port par excellence, pour toutes les troupes les champs de bataille, ou ne désirant rester en Angleterre, et bien souvent pour rejoindre leur famille au lieu de servir dans les forces Françaises libres, Dieu sait combien sont nombreux parmi ces derniers, ceux qui se disent résistant de p première Heure.

Nous avons également assisté à l'évacuation d'une partie de l'or de la banque de France et placé à la banque Chérifienne par les moyens de l'armée Française.

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A cette époque nous avions subit plusieurs alertes sur la ville, alertes d'ailleurs sans importances, mais atteignant le moral de certains quartiers de la ville, en leur créant une telle peur, que lorsque elles avaient lieu, il y avait des blessés par piétinement et par bousculades.

Puis ce vut la trajedie de Mres-et-Kébir l'anéantissement d'une partie de la flotte Française par la marine Anglaise, causant la mort de centaines de marins, ce fait marqua profondément le moral des français résidant en Afrique du Nord qui considérèrent les Anglais comme des assassins ; au bureau où j'étais affecté nous sommes restés glacés sur place quand nous avons appris la nouvelle au téléphone par les services qui étaient chargés des transmissions.

Le soir même nous sommes sortis en ville prendre en quelque sorte la température et le moral de la population de la troupe, tout le monde était indigné de la catastrophe, et surtout de la façon que les évènements se sont déroulés, beaucoup auraient souhaité que les évènements se soient déroulés d'une autre façon, et éviter le massacre et la tuerie de toutes ces victimes sans défende comme le prévoyait les conditions d'armistice, tous les navires désarmés, et ne possédaient plus de munitions à bord.

Puis ce fut le grand calme, nos préoccupations étaient après l'occupation de la France, et l'instauration de la ligne de démarcation, était de récupérer tous les volontaires qui se présentaient à Casablanca, et en Afrique du nord, ainsi que ceux qui s'étant échappés et obligés de passer par l'Espagne, ces derniers arrivaient le plus souvent dans un dénuement le plus complet, et souvent dans un état lamentable au point de vue physique beaucoup d'antre eux

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Première Partie

devaient titre hospitalisés pour être soignée et prendre un peu de repos, après en général trois ou quatre mois de prison passée en Espagne et ceci dans les pires condition, c'était le régime pour ceux qui passaient par l'Espagne et à l'époque il était difficile de faire autrement, car sur les navires il était très difficile d'embarquer à bord, et en plus ils étaient peu nombreux.

Puis au moment où en réalité personne ne s'attendait, vint l'ordre de démobiliser tous les réservistes, ce qui se fit très rapidement, une grande partie des nommes retournaient chez eux sans trop d'enthousiasme, ayant la ferme conviction que nous serions obligés de remettre cela dans un délai assez proche.

Je suis donc retourné à mes occupations ayant en tête de bien tristes souvenir et beaucoup de mes collègues étaient comme moi, je n'avais pas de nouvelles de ma famille se trouvant en zone occupée, il arrivait souvent que dans les familles il y avait soit un prisonnier ou un mort; pour ma part je me retrouvais seul en maison Forestière, seul comme garde pour trois triages, et en plus avec plusieurs chantiers à surveiller, le plus fort travail était de tenir la comptabilité et paye des ouvrier et aussi les états de fin de mois à fournir et vérification des stocks sur le terrain Ii faut reconnaitre que à cette époque les Français ne trouvaient dans une bien drôle position (plus de la moitié de la France occupée, et la partie la plus fertile et la plus riche en industrie lourde) le mineur, la misère, la disette; voila ce que nous avions gagné de cette guerre, mais il fallait se résigner à cette situation mais malgré tout au fond de chacun brillait une lueur d'espoir si faible soit-elle.

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DEUXIEME PARTIE

Après la démobilisation de 1940 nous voila tous rentrés chez nous avec un peu de joie de retrouver nos foyers et notre famille, mais quand même un peu triste de n'avoir aucun résultat positif, il me fallut rejoindre mon poste forestier abandonné par ma famille depuis le jour de la déclaration de guerre, ce poste était situé en pleine montagne, pour y parvenir, la route était pénible, car la pente était raide avec des virages très serrés, pour une charrette attelée de quatre mules en flèche du fait de l'étroitesse de la route forestière en plusieurs fois nous avons été obligés de nous reprendre, mais à chaque fois il nous fallait repartir, et du fait que chaque arrêt arrivait dans un virage au moment où toutes les bêtes ne pouvaient tirer ensembles, car à l'heure actuelle on fait avec la mécanique ce qu'il était difficile de faire avec les bêtes, surtout avec des mulets (le proverbe dit têtu comme un mulet, serait bien malin qui pourrait prouver le contraire) enfin nous voici arrivés à destination après

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Deuxième Partie

plusieurs heures d’efforts afin de ramener le mobilier à la maison forestière.

La vie des eaux et forêts reprenait son cours normal, il me fallut réintégrer et établir un plan de travail, car ce n'était plus le même qu'avant guerre, car il me fallait surveiller mon triage de trente cinq mille hectares environ, plus celui d'un collègue, qui lui était prisonnier, ou plus-tôt était coincé chez son père en delà de la ligne de démarcation, et surtout retenu par une saine trouille de franchir cette ligne, ce dernier se trouvant bien au chaud et comme un coq en pâte chez son père forestier en retraite.

Pour moi il me fallut recommencer tout à zéro, en premier faire l'acquisition d'une nouvelle monture puis me rendre à la brigade prendre mes armes et munitions et aussi les états mensuels interrompus depuis un an, et également plusieurs demandes de défrichement qui devaient être instruites avant la mise en exploitation ce qui me promettait pas mal de boulot en perspective, progressivement la vie repris son cours normal, assez doucement toutefois, car l'été était très chaud dans ces régions de montagnes et de hauts plateaux, et toutes les exploitations sont à l'arrêt pendant la période d'incendie, le travail en cette période consistait à l'instruction des demandes de défrichement, et à la vérification des bornages interrompus par le déclaration de guerre, ce travail de délimitation de la forêt, est par excellence le travail des périodes chaudes, sans toutefois relâcher la surveillance générale; toutes ces demandes d'instruire se trouvaient le long d'un cours d'eau (l'Oued - el -Abb) pour me rendre sur les lieux il me fallait une journée complète entre le trajet et l'instruction, en plus j'avais environ dix huit kilomètres pour me rendre sur les lieux, à cet effet, il me fallait escalader un

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demi penchant puis traverser un plateau, puis ensuite une crête de montagne, et ensuite redescends dans une vallée en traversant une partie boisée de pins d'Alep d'une beauté sans pareil et d'un sous-bois presque impénétrable.

Cette région était le paradis des bêtes sauvages, et surtout des serpents, car à l'intérieur des sous-bois se trouvait plusieurs sources suintant d'une roche de grès sablonneux, il arrivait de les voir ces serpents au moment de la pleine chaleur se chauffent au soleil enroulés comme des cordages, tels qu'on les voit à bord des navires. Les plus curieux étaient les lézards, sauriens d'une race que je n'ai jamais vu ailleurs que dans cette région, de taille énorme ressemblant à de petits crocodiles qui auraient été amputés de leur queues; il était curieux de traverser cette région en plein midi, il n'était pas rare de voir ces derniers se chauffant au soleil par bandes de cinq ou six bien aplatis le ventre contre le sol se composant de terre de tuf ; il devait avoir une faune étrange dans cette région, car il nous arrivait souvent d'entendre des bruits étranges dans les sous-bois de ce secteur, mais je dois avouer que je n'ai jamais osé de m'y aventurer, d’ailleurs dans cette contrée je n'ai jamais rencontré âme qui vive, aucun humain, même parmi les indigène de la région, il m'a toujours semblé que cette région était isolée du monde dans un rayon de plusieurs kilomètres, c'était le néant, pas d'habitants à moins d'une certaine distance, et encore ce n'était des villages mais des guitounes, campements de tentes qu'emploient les indigènes nomades, toiles tissées de poils de chèvres et de laine de moutons et de brins d'alfa mélangés, ces nomades campaient en principe dans les enclaves forestières, afin de pouvoir faire paître leurs troupeaux plus facilement, ils décampaient pour aller planter la tente plus loin

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Deuxième Partie

dès que le pacage devenait maigre ou alors que L'eau venait à manquer à ce moment ou ils se rapprochaient des point d'eau pour eux et leurs troupeaux, car en ces régions l'eau est précieuse surtout en saison chaude, principalement pour les troupeaux.

Cette partie de mon triage était divisée en trois sections principales toute la partie se situant de la crête des Keffs à une rivière située en bas de la plaine, tout le penchant de la montagne était plantée de pins, puis dès que nous étions en plaine boisée de chênes verts et chênes yeuses, puis vers la vallée la végétation était composée d'essences diverses chênes kermès thuya genévriers et lentisques, plusieurs clairières de cette plaine et près de la rivière était des lots de colonisations appelées à être défrichées appelée à faire une plaine à céréales sur une largeur de plusieurs kilomètres. Il me fallait parcourir au moins vingt kilomètres pour aux points extrême de ces terrains où je devais contrôler les produits des défrichements, et délivrer les permis de colportage de ces derniers même pour aller les déposer à leur ferme, en plus il y avait toujours dans cette région un chantier décordes à tan existant déjà avant guerre et produisant de grosses quantités de charbon de bois provenant des souches de chênes avait au paravent été enlevée, et servant à produire le tanin permettant le tapage des cuirs. Ce charbon était très recherché à l'époque pour les gazogènes, car l'essence n'existait pas.

Cette exploitation n'employait que des gens qualifiés en particulier des Espagnols gens assez primitifs qui ne connaissait que la forêt et leur métier de bucheron, très forts en matière de chasse prohibée, en général assez primitifs presque illettrés de ce fait incapable de tenir le moindre registre d'exploitation ; j'étais obligé de

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me rendre sur les lieux à périodes à peu près régulières, afin d'en tenir tant bien que mal la compatibilité, je profitais de certains jours pour faire un tour à. l'improviste sur les lieux et cela toujours par des chemins différent afin de pouvoir faire quelques constatations de délit en général du délit de pacage ou colportage sans autorisation, ce qui ma permettait de faire double travail à la fois. Beaucoup plus loin j'avais un canton situé à quarante kilomètres de ces derniers et où se trouvait une exploitation d'alfa travaillant pour le compte de la société alfatière marocaine, heureusement pour moi que ce genre d'exploitation était exempt de délit ou pratiquement impossible, mis à part le délit de chasse.

Mon travail consistait surtout à la vérification des produits et à la délivrance des permis de colportage les jours d'enlèvement des produits, à cette occasion je me rendais sur place avec les camions, cela permettait aux chevaux de pouvoir se reposer un peu, car ils en avaient bien besoin les pauvres bêtes, ils leur arrivait souvent de faire de bien longs trajets une moyenne de soixante à soixante dix kilomètres par jour, car j'avais la surveillance de deux triages le 5 et Le 6, il me fallait deux montures, car un seul ne pouvait suffire, et en plus j'avais une coupe de tuyau et genévrier pour bois de chauffage et aussi pour employer les gens des douars des environs qui crevaient de faim c'était une situation bien critique une période de disette, cette population était semi-nomade avec des troupeaux de chèvres et moutons qui sacagnaient tout sur leur passage, car en forêt la dent de la chèvre est mortelle ces derniers changeaient souvent de région suivant la quantité de pacage pour leur bêtes et constituaient une nain d'œuvre sur laquelle on ne pouvait pas trop compter il n'était pas rare d'avoir une cinquantaine d'ouvriers en

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Deuxième Partie

moins en une seule semaine, dans cette région il y avait les sédentaires, les éleveurs, et aussi les jardiniers exploitant des terrains aménagés par les services des communes mixtes (autrement dit des affaires indigènes) ces terrains étaient situés dans le lit d'une rivière permettant l’irrigation de leurs cultures maraichères, souvent très belles, mais aussi souvent sinistrées par un des plus grand fléau, les sauterelles, ces gens étaient très pauvres vivant de leurs maigres produits, en les voyant on aurait put se croire au début de notre ère, au temps de Jésus-Christ, et c'est pour remédier et apporter un supplément à leurs revenus, que bien souvent nous étions obligé de leur fournir un peu de travail en ouvrant quelques chantiers, pour l'amélioration des pistes, ou des coupes de bois en forêt, à l'ouverture d'un chantier, il nous fallait recruter des ouvriers, cela n'était pas compliqué car le téléphone arabe fonctionnait à la perfection, il s'agissait d'avertir le premier venu de l'ouverture d'un chantier, le lendemain il en avait trois fois plus qu'il en était nécessaire la misère était grande parmi ces gens, et pourtant il n'était pas possible d'embauche tout le monde, cela nous posait souvent des problèmes car il y avait les trop jeune et les trop vieux, car en cas d'accident il fallait toujours nous mettre en règle avec l'administration, en plus cela pouvait créer des rivalités, alors pour palier le mieux possible, noud demandions à ceux qui n'avaient put être embauchés sur le chantier de nous confectionner des sacs en alfa avec couvercles ces derniers restant rigides, et de ce fait très pratiques pour le stockage du charbon de bois pour gazogènes, ce qui leur permettait de gagner un peu d'argent et d'améliorer ainsi leur sort, et surtout tout ceux qui voulaient travailler se trouvaient ainsi satisfaits, surtout que cette région il y avait beaucoup de végétaux pour la confection de ces sac en alfa pour confectionnée des nattes,

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des couffins, chourais, et bardha pour le transport à dos d'ânes ou de mulets, cette région ravitaillait déjà les souks, de la contrée, quand à nos sacs confectionnés au début à l'essais, ils s'avèrent très pratiques, car pour le remplissage, il n'était pas nécessaire d'être deux un seul homme suffisait, j'avais deux fois plus d'hommes à la confection des sacs que sur le chantier j'étais devenu le fournisseur des forestiers de la région et aussi des colons qui ayant vu ces sacs en firent fabriquer de toutes sortes, si bien que les jeunes avaient beaucoup de travail à faire la cueillette de l'alfa et du palmier nain ou le doum, et les vieux tressaient en lanières plates qui cousues entre elle servait à la construction de sacs ou autre.

Mais en septembre commence la mauvaise saison, car c'était la saison des orages et des pluies, et en plus selon que les récoltes ont été bonnes ou mauvaises vous avez plus ou moins de travailleurs, ils ont plus ou moins d'argent, et de ce fait c'est également la période des mariages, il faut pas mal d'argent pour acheter la femme selon qu'elle est belle ou jeune ou alors d'un certain âge.

En plus c'est la période des mises en adjudication des coupes de forêts puis la mise en exploitation des coupes, et les adjudicataires payent en général mieux que l’administration, pour nous il était nécessaire de redoubler de surveillance en particulier sur le pacage en forêt, et aussi sur nos stocks de bois constitués sur nos chantiers, les jours devenant courts, donc propices au colportage clandestin nous étions obligés de payer un gardien, et en plus d'asperger les plies de bois à la chaux afin de contrôler plus rapidement les vols, tant la filouterie des indigène était grande, comme toujours avec eux il était nécessaire de toujours arriver à l'improviste, et jamais par le même moyen de locomotion afin de les obliger à se m méfier,

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Deuxième Partie

quelques fois il m'arrivait de faire de longues marches à pied afin de les obliger à se méfier ainsi ils étaient souvent pris sur le fait en flagrant délit de colportage de bois coupés sans autorisation, ou en délit de pacage avec des troupeaux de chèvres, il m'arrivait quelques fois de récupérer du bois de mes stock: tous ces délinquants payaient en travaillant sur les chantiers un nombre de journée correspondant à la valeur de l'amende, cela nous faisait quelque chose de faire payer à ces pauvres gens loqueteux et miséreux, et qui en réalité avaient plus ou moins d'argent, et ne faisait pas de difficultés à payer même en argent liquide dès que ils avaient un peu d'argent, ils achetaient des chèvres ou des moutons ; à l'époque tous ces gens savaient cacher tout ce qui pour eux était de valeur, en le cachant dans des jarres bien jalousement cachées dans le sol de la guitoune, et en général sous la natte qui leur sert de couche, car comme au temps préhistorique ils dorment en général sur le sol sur des peaux de bêtes et des couvertures tissées par les femmes, souvent ces tentes sont d'une saleté repoussantes, car les jeunes bêtes dorment avec les gens, ainsi que les poules, car à la mauvaise saison il fait très froid sur les hauts plateaux, et tout le monde est heureux de se mettre eu à l'intérieur de la raïma, l'hiver il tombe de la neige en abondance sur ces hauteurs une partie du cheptel et les gens se blottissent sous la tente réchauffée par les bêtes et par un grand feu placé au. Centre de la guitoune munie d'une cheminée pour l'évacuation de la fumée, ce feu sert à faire également la cuisine, et il est souvent alimenté par les excréments de bêtes surtout le soir pour tenir le feu et être ainsi prêt le lendemain matin à la cuisson du pain, car les bergers partent au lever du jour vont souvent très loin pour ne rentrer que le soir au bercail, leur nourriture est extrêmement simple ces derniers se nourrissant de peu de chose, le menu pour le midi se

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compose d'une galette d'orge ou de blé avec une bouteille de lait de chèvre ou de brebis, le soir en général c'est le couscous avec un peu de viande, ou quelques fois un couscous au lait avec des dattes, souvent les femmes fabriquent des gâteaux à l'huile qui sont succulents et agréables, la viande souvent est un lux pour les jours de fêtes religieuses, ou les grandes réunions de famille, car ces gens savent très bien préparer les aliments, ce qui parfois n'est pas toujours de l'avis des Français qui n'ont jamais séjourner en Afrique, car l'assaisonnement est différent de chez roua, le riment, le cumin sont rois et donnent un gout particulier, qui en réalité est très bon pour lui qui y est habit il m'est souvent arrivé lors de mes déplacements à être invité chez un fellah à manger le méchoui, au bout d'un certain moment il, n'était pas rare de voir arriver attirés par l'odeur de la viande grillée une bonne dizaine de pauvres gens avec leur enfants de la légion et en quête d'un os à ronger, tant la misère était grande, il fallait appartenir à uns certaine catégorie de gens pour ne pas être offusqué de voir de telles choses à une telle époque, c'était la guerre et les restrictions vendent s'ajouter à la grande misère de ces pauvres gens, cette époque de l'entre deux guerres était vraiment une bien triste période, nous sommes parfois obligés de croire que la misère engendre la misère, car comme en France tout était réglementé toutes les denrées étaient à la carte pour toute alimentation et le textile, nous étions parfois obligés de faire des acrobaties pour arriver à se faire servir le ravitaillement des chantiers, surtout en sucre et en thé, car se sont 1à. leur nourriture de base, sans ces denrées il était pratiquement impossible de les faire travailler, leurs conditions de vie étant très pénibles, et les moyens de transport presque inexistants, c'est ainsi que pour moi allant chercher l'argent pour la paye des chantiers et pour mon

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Deuxième Partie

épouse faire son ravitaillement de la quinzaine, il nous arrivait de parcourir cinquante kilomètres à cheval aller et retour au village de Frenda et revenir quelques fois avec la moitié du ravitaillement prévu, car soit que les denrées n'étaient pas arrivées, ou tout simplement qu'il n'en restait plus il nous fallait attendre la prochaine distribution et quand ? Voila ce qu’était-la vie loin des villages en Forêt, car cet hiver quarante et un a quarante deux, moi et ma femme et mon fils à l'époque âgé de quatre ans et demi nous vivions comme les Indigènes de la région, sous un gourbi que j'avais fait fabriquer par les ouvriers du chantier cette demeure constituée de branchages et recouverte da Diss herbes très dure et longue qui une fois bien placées à la façon des toits de chaume nous protégeait très bien de la pluie et du froid, il nous fallait faire la cuisine à l'intérieur de cette habitation de fortune, même le lit était en branchages, mais à l'époque nous étions jeunes, et nous dormions tome des souches et sans soucis, même le cheval avait son abri à proximité du notre, et les indigènes non loin de là nous formions en quelque sorte un petit village, et je crois que notre santé n'a jamais été aussi bonne que pendant cette hiver passée sur les hauts plateaux en pleine forêt et bien souvent dans la neige, puis vint le printemps, la mauvaise saison c'était passée agréablement sans avoir trop souffert des rigueurs de l'hiver Nous allions vers la saison de rêves en cette altitude, régions merveilleuses, car les fleurs sortent, de partout à commencer par les gouttes de sang genre de crocus poussant même dans les dernières neiges de printemps, les beaux jours arrivaient mais les nouvelles venant de France n'étaient pas toujours très bonnes elles étaient rares, car nous ne procédions pas la radio, et pour tout éclairage que la lampe à. pétrole, la bougie ou la lampe à carbure, selon ce que nous trouvions au ravitaille ment, car tout dépendait de ce dernier,

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c'était vraiment la misère, mais le meilleur éclairage était de loin la lampe à carbure, car il s’avérait le moins cher et le plus pratique et éclairant le mieux ; car il m'arrivait de veiller très tard le soir pour tenir la comptabilité des chantiers, et notre administration n'étant guère généreuse il fallait souvent tirer sur les deux bouts pour arriver à les joindre. Heureusement que les jours commençaient à être plus long, et de ce fait économiser et faire précisément des réserves pour l'hiver ; l'été étant venue nous étions heureux de reprendre notre vie normale en maison forestière, et en même temps de profiter de notre jardin d'une superficie de un hectare environ, que nous partagions avec l'assès (Gardien et, responsable du poste en mon absence) c'était un marocain du Tafilalet jardiner de père en fils, car dans l'atlas marocain il Y a beaucoup de cultures maraîchères, le jardin était vaste, je lui donnais la semence et tout le nécessaire lui fournissait le travail, ensuite nous partagions à moitié, en principe car en faisant le ravitaillement pour le poste, le jour du marché il descendait souvent des légumes qu'il vendait qu'il vendait sur la place sans ne jamais lui demander de comptes, dans cette région les légumes poussaient à merveille procédant le fumier l'eau et le soleil car l'été il était nécessaire d'arroser copieusement, le seul inconvénient était que le jardin était situé à flanc de montagne et de ce fait assez difficile à exploiter mais avec un peu de patience et du travail on arrive à bout de tout, nous avions également un terrain de culture de quatre hectares à notre disposition, deux hectares à cultiver chaque année, une moitié en jachère et une moitié ensemencée, mais ce dernier créer que des ennuis mal situé en forêt de pin et très ombragé et en plus situé dans une clairière traversée par un chemin, donc ravagée par les troupeaux de passage, chaque

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année je ramassais tout juste la semence, c'était du temps et de l'argent de perdu.

Cette année de 1941 à 1942 nous avions eu un été très très sec avec des orages très violents en septembre causant pas mal de dégâts à la forêt allumant ça et là des incendies et souvent éteintes par les pluies torrentielles qui les accompagnaient ce qui peut sembler inimaginable.

Nous étions fin septembre quand je reçu une note des Eaux et forêts m'annoncent l'arrivée d'un officier appartenant au service géographique de l'armée, et me demandant de la loger dans les locaux servant de lieu d'hébergement pour les officiers de passage, nous en étions heureux, car pour nous cela était une compagnie surtout qu'il était accompagné de son épouse, pour ma femme isolée en plein bled, cela était une aubaine, pour moi c'était autre chose, car il me fallut le guider en différents endroits afin de lui faciliter la tâche, car seul il lui aurait été très difficile de s'en sortir, car en forêt il est nécessaire de contraire les sentiers souvent dissimulés dans les sous-bois pour éviter bien des détours, et aussi les noms des mamelons et chaque sources ces noms étant écris en berbère sur les cartes il était assez difficile pour une personne venant de France de s'en sortir sans encombre, car même écris en français l'écriture et la prononciation réelle diffère et pour celui qui est comme cet officier ne connait pas un mot d'arabe il est partit pratiquement impossible qu'il s'en sorte sans une aide, ce dernier ayant besoin de quelques ouvriers pour faire ses relevés topographiques je dus lui procurer des indigènes de la région parlant couramment le Français, ainsi il était tranquille au point de vue langage, car moi j'avais mon travail sur les chantiers je ne pouvais passer mon temps avec lui à longueur de

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journée, surtout que la direction où il travaillait était souvent contraire à la mienne, et en cette période de l'année il y avait beaucoup de transport de produits dons pas mal de contrôles à effectuer sur place de l'enlèvement pour délivrer les permis de colportage, et à chaque fins de mois pas mal d'ennuis avec l'administration pour les états à fournir et toutes les paperasseries, et comptes rendus de toutes parts, avec tous les nouveaux décrets du journal officiel de l'état Français, et à cette époque où il fallait bien faire attention à tout, même à ses chefs réputés et considérés comme les meilleurs, c'était l'époque des vengeances, où les tendances politiques assouvies aux profits personnels jouaient un rôle prépondérant dans la vie de cette triste époque.

L'homme étant par excellence un être égoïste, car pour certains son bien-être lui est cher avant tout, ce qui peut être considéré comme juste lorsque ce bien être est acquis normalement mais Hélas !!! à combien de bassesses certains ont du se soumettent pour satisfaire leur dessins, sachant jouer avec le destin et le mettre à profit dès-lors qu'il s’agit d'argent, à combien la guerre à profiter, et combien ont fait de grosses fortunes en servant l'ennemi plus-têt par intérêts personnel que par idéalisme, c'était vraiment une période où il c'est passé des choses atroces, non peut-être pas mais lamentables, certaines gens se soumettent avec une facilité qui souvent frappe, car il apparait souvent que ces derniers se soumettent comme une bête qu'un fouet invisible frapperait, peut-être ont-ils une chance de pouvoir le faire, car pour mon compte personnel, même si je l'avais voulu, cela ne m'aurais pas été possible, car mon caractère revendicatif ne me l'a jamais permis, en plus en tous temps et en tous lieux j'ai toujours eu une position bien définie, à tort ou à raison,

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mais il en a toujours été ainsi ; c'est ainsi qu'avec mes chefs directs depuis ma démobilisation de quarante, il nous arrivait souvent de parler des événements de la guerre, j'ai souvent préférer me taire, car je n'ai jamais été d'accord avec eux, qui ne voyaient que la victoire de l'Allemagne et avec laquelle d'après eux nous aurions toujours de nous associer, peut-être avaient-ils raison, mais à une condition qu'elle ne soit pas nazie, cela était mon avis, mais en Afrique les avis étaient forts partagés, et beaucoup n'étaient pas de mon avis, et ceux qui auraient put l'être n'auraient jamais osé le manifester de peur de perdre leur travail, car dans tous les villages même les plus petits s'étaient formés des comités de soutien au gouvernement de Vichy il avait même été formé des compagnies de S.0.L dans la région, en tant que garde des Eaux et forêts je faisais partie en quelque sorte du groupe des notables régionaux, j'avais été sollicité pour faire partie de ce groupe, mais ces derniers reçurent de ma part un refus catégorique, ce qui me mis vite au rang des réfractaires, j'étais donc sujet à une surveillance de la part de cette organisation, ce fut pour moi une période difficile, car me sentant surveillé, je me retrouvais contaient sur les nerfs, et de ce fait toujours prêt â réagir, mais tant bien que mal je réussissais à me maintenir, évitant toute discutions avec mes chefs concernant la situation de la France occupée, et les ordres de Vichy.

L'hiver 1941 à 1942 fût très froid et long, dans cette région il n'est pas rare comme France de voir l'hiver se prolonger jusqu'au mois d'Avril, c'est ce qui arriva en cette année 1942, des coupes étaient encore en exploitation quand s'abattit une tempête sur la chaine des sdamas Rharbhi, un exploitant forestier de la région pris dans la tempête vint en cette journée me demander asile, il n'était

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pas possible de refuser surtout par une tempête de neige à ne pas mettre un chien dehors, je lui offrit donc l'hospitalité; et le gîte pour la nuit, le lendemain matin la tempête étant calmée, ce dernier rejoignit ses pénates après m'avoir remercier des services prodigués, et heureux d'avoir eu se poste forestier pour avoir trouvé asile, car de son domicile à la maison forestière il y a un bout de chemin, et une route souvent pleine d'embuches la route étant carrossable que sur une vingtaine de kilomètres cette dernière se trouvant taillée à flanc de montagne, et de ce fait très dangereuse par mauvais temps car en certains endroits le sol se composait de terre glaise en temps de pluie et par dégel, il ne faisait pas bon s'y aventurer, certains camions y sont restés plusieurs jours, mais par un changement de temps brusque cela séchait très vite, le vent accompagné de soleil remettait tout en état assez rapidement ce qui arrive souvent dans ces régions à changement de température rapide, puis vint le printemps dans toute sa splendeur et avec lui le changement de travaux, les coupes étant terminées, donc fermeture des chantiers en régie, mais la remise en route des chantiers d'écorces à tan, et des défrichement des lots de colonisation, car ces derniers désirant y faire des semailles de printemps afin de tirer profit de cette terre, ces deux chantiers se trouvant dans la même région, en même temps il y avait la transformation des souches de chênes une fois écorcées en charbon de bois tout cela me donnais beaucoup de travail, car cette exploitation prenait de plus en plus d'ampleur m'obligeant à une surveillance plus serrée, c'est ainsi qu'un après-midi je fus appelé à ma rendre compte que dans la charrette du chef de chantier mal dissimilés dans un sac, se trouvaient deux lapins de Garenne, et comme un ouvrier de ce chantier m'avait vu, il me fut impossible de ne pas verbaliser, chose que je fis contre mon gré, car je savais très

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bien que cela allait provoquer des réactions de la part de cet européen, et Français de l'Ariège, mais il est un proverbe qui dit que les murs ont des oreilles ainsi que les montagnes aussi, bien malin celui qui pourrait prouver le contraire, ainsi je dressais procès verbal à ce dernier, pour colportage de gibier pris à l'aide d’engins prohibés, donc le règlement ordonnait la saisie du gibier qui fut remis à un service de bienfaisance, ou à un hôpital, puis ce qui était plus grave, la mise sous séquestre de la voiture et du cheval ayant servi de moyens de transport, ceci est le règlement que l'on doit appliquer selon le régime forestier à l'époque.

La réplique ne tarda pas à se faire attendre, car il ne faut pas oublier que nous étions sous le régime de Vichy, et la chose en était que plus aisée, car appartenant à la fameuse milice, ce bon Français porta plainte auprès du procureur de la République de Tiaret contre moi m'accusant d'insulte au Maréchal, et aussi d'ébergement d'un juif en maison forestière de Tafsa, avec un tel motif à l'époque le résultat na tarda pas à ce faire contraire, par une enquête de circonstance. Heureusement que dans la région il y avait de braves gens et de bons patriotes surtout parmi les gendarmes, donc grand branlebas de combat, ces derniers durent me rechercher, mais sans résultat, car il fallait que vivement que je prenne de l'avance sur l'enquête, par l'intermédiaire d'un avocat et maire du village de Frenda ce dernier obtint un non lieu auprès des autorités et légalement l'affaire en resta là. Mais ceci n'intéressait ma situation, en tant que citoyen, mais hélas j'appartenait à une administration, et je venais d'être titulaire, ce qui n'avait peut-être pas plu à tous mes chefs, mais ce qu'il y avait de plus embêtant, c'est que le titulaire de la brigade, et l'inspecteur du cantonnement n'étaient plus à leur

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poste, ces derniers appelés à des fonctions plus importantes, étaient remplacés par des bénévoles, qui eux avaient grand peur de se mouiller, et n'avaient aucun scrupule à voir leurs subordonnés tomber dans les pires ennuis; eux pour ne pas nuire à leur situation, surtout pour une affaire de ce genre et de cette nature car beaucoup d'entre eux étaient des partisans de Vichy, ou tout au moins avaient intérêts à être de la bande pour en tirer profit.

Pour ma part je continuais donc mon travail comme à l'ordinaire, j'avais bien répondu à un questionnaire de l'administration, mais n'entendant parler de rien j'avais donc imaginé que l'affaire était pour ainsi dire classée. Hélas ! un beau jour je reçu une révocation des eaux et forêts venant d'en haut lieux ; de la conservation des eaux et forêts à Alger cela me fut notifier par mon chef direct, révocation pure et simple par mesure disciplinaire, sans autre forme de procès, et d'un seul coup me voila sur le pavé avec ma famille sans secours de nulle part heureusement que celui qui en était indirectement la cause, et que lui du fait qu'il était juif et n'avais plus le droit d'exploiter les forêts même comme tacheron vint à mon secours, et de ce fait je devins exploitant forestier des chantiers dont j'étais le surveillant, je dus trouver un logement à Franda et garder mon cheval dont j'étais propriétaire, je pus de cette façon me rendre plus facilement à mon travail en forêt et surveiller les chantiers que j'avais en différents endroits et appartenant à des exploitant dont j'étais devenu en quelque sorte le tacheron, et cela sous les yeux de la population Indigènes qui me connaissait très bien ayant d'avantage affaire à eux qu'aux européens, et surtout plus curieux de nature, puis vint la mauvaise saison de nature propice à la carbonisation, et où chaque jour ou presque je devais me rendre sur les lieux, ce qui

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sembla bizarre à la gente S.OL de la région de Frenda, si bien que le dimanche ils crurent bon de me en particulier le dimanche jour de repos pour ces derniers, quand à moi les chantiers n'avaient pas de jours fériés, puisque tous travaillaient à la tâche, c'est derniers me surveillaient car depuis un certain moment le bruit avait couru que des parachutistes avaient été vus dans la région des Ghouadis, ancien canton sous ma surveillance, ainsi pendant de longues distances il m'arrivait souvent d'être suivit sans que j'y fasse aucune attention, et n'y attachant aucune importance et jouant à celui qui ne se rendait compte de rien; de ce fait je sus que ces derniers opéraient que sous les ordres reçus de leur chef, au juste c'était vraiment une bande de pauvres types, qui au premier coup dur étaient capables de changer de camp.

Quand un dimanche matin me rendant ce jour faire la paye des Ouvriers, et leur apportant par la même occasion un peu de sucre et de thé que j'avais pu obtenir par l'administration de la commune mixte, car à l'époque il fallait souvent faire des acrobaties pour obtenir en particulier huile et sucre et thé, ceci était pour les indigènes leur grand et principal souci, car pour le reste ils se débrouillait tant bien que mal, et c'est pour cela que j'avais décidé de leur porter quelques don rées et afin de les encourager à travailler; étant en train de faire leur compte en compagnie de tous les ouvriers qui attendaient leur tour pour être payés, et étant à peu près sur qu'il n'y aurait ainsi très peu de contestations, la paye étant faite à la vue de tous, quand l'un me dis tu n'entends rien toi, rien lui répondis-je, ou plutôt un bruit sourd qui se répercutait dans ma montagne, et qui ressemblait fortement à un bruit de grosses pièces d'artillerie, la répercussion dans la montagne devenait de plus en plus forte, car le

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vent ayant viré au nord-ouest était propice, et nous faisait parvenir le son à travers les chaines de montagnes orientées légèrement dans la même direction, mais ce bruit de canonnade ou de bombardement m'inquiétait, sur le chemin du retour il m'arrivait souvent de faire arrêter ma monture pour mieux entendre ce que cela pouvait bien-être, en plus les indigènes que je rencontrai sur le chemin me demandaient ce qui faisait ce bruit j'étais obligé de leur répondre que je n'en savais rien, j'aurai été bien en peine de leur donner une réponse positive. Quand à moi j'avais hâte d'arriver au village car je sentais mon cœur battre à coups redoublés, car dans le fond de ma pensée j'avais un espoir, je ne savais exactement de qu’il s'agissait, car nous avions tellement subit de revers que nous ne savions plus exactement ce que nous aurions put espérer, pour mon compte je comptais un peu à la réaction des Français de la marine en particulier à Kres-el-Kébir, j'aurais tellement aimé voir une telle réaction que je n'osais y songer, ceci me passait dans la tête tout en faisant route vers ma demeure de Frenda, j'avais hâte d'arriver il me semblait que le cheval n'avançait pas et ii me restait encore une dizaine de kilomètres à parcourir, j'ai dut pousser un peu ma monture, car j'avais grand hâte d'arriver pour avoir des nouvelles en prenant contact avec les habitants, car j’estimais que quelqu'un pourrait au moins me dire quel était ce bruit sourd qui se répercutait, où on aurai eu des nouvelles par radio, une lueur d'espoir était su fond de mon cœur, et, j'avais hâte de connaitre la nouvelle, et j'avais peur à la fois d'une nouvelle catastrophe .

Arrivant au village la première personne interrogée n'en savais rien, tout le monde entendant le bruit, mais personne n'osait encore rien dire, on aurait dit que tous avaient peur, malgré que la plus

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grande partie de ces gens espéraient une nouvelle tel que reprise des activités des Français, en un mote réveil des français mais toujours pas de nouvelles, quand je rencontrais en rentrant chez moi, un camarade des P.T.T qui revenait de la poste pour réfection d'appareils téléphoniques; ce dernier était tout joyeux et n'osait pas le faire voir n'y même en parler à personne, me voyant rentrer à la maison il m'interpella et me dit en ce; termes.(les Américains et les Anglais débarquent à Oran) c'est ce que je viens d'entendre au téléphone il ya une heure, mon sang ne fit qu'un tour, et je ne put m'empêcher de lui donner un baiser de joie, malgré que nous savions ce qui nous attendais, tous deux nous étions heureux, et le lendemain le bruit du débarquement courait dans le rue, cela ne fit qu'une trainée de poudre, malgré que certains faisaient la gueule, puis bientôt les services S 0 L et leurs acolytes s'éclipsèrent prudemment et sans bruit en attendant de savoir si ce débarquement allait vraiment réussir, quand un jour un convoi de jeep américaines passa par le village faisant certainement une reconnaissance de terrain, et par la même occasion un sondage de la population, mais aucune réaction ne se fit sentir de la part de la population, et ils repartirent pour une autre destination, quand tout à coup je vis une personne que je connaissais très bien, revenant d'Oran pour son travail de ce fait avait été coincée quelques jours pendant les événements, aussi à son arrivée au village nous ne manquions pas de lui poser des questions, c'est ainsi qu'il nous confirma que les américains étaient bien à Oran avec un matériel formidable, et avaient débarquer également à Casablanca, et à Alger, et le ralliement de l'armée f française pour la libération de l'Afrique du Nord et en particulier pour chasser les troupes allemandes se trouvant en Tunisie, sur le visage de certains on lisait de l'inquiétude,

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quand aux autres c'était plus tôt la joie, dans l'espoir que tous les ordres transmis par le gouvernement de Vichy au gouvernement général de l'Algérie allaient du fait de la reprise des hostilités par les Français devenir caduques, et de ce fait les interdictions levées; c'est ce qui arriva à ce moment là, ne me sentant plus retenu vis a vis de mon collègue exploitant forestier . Il me tarda d'être utile à la nation, ainsi je parti donc travailler dans une entreprise de réparation navale, faisant beaucoup de transformations de bateaux de commerce en navires armés, consistant à mettre à bord des pièces d'artillerie contre avions et aussi l'installation de rampes de grenadages, pour faire la chasse aux sous-marins mais j'en ai eu vite assez de cette vie sel, ayant une chambre en ville, obligé de manger en ville, je me suis vite rendu compte que cette vie ne pouvait pas durer et en plus voyant cette entreprise d'origine espagnole faire fortune du malheur des français, je ne pouvais le supporter; cela me poussa à agir autrement, un beau matin au lieu de me rendre à mon travail, je suis allé en premier à l'état major de l'armée de terre qui à l'époque était situé sur les hauteurs de Gambetta, tous étaient d'accord pour m'enrôler de suite, mais lorsqu'ils me demandaient dans quelle arme j'avais servi, et que je leur répondait dans la marine, à partir de ce moment je devenais intouchable, car aucune autre arme avait le droit d'enrôler un marin, donc je revins de Gambetta dépité car mon sang bouillait et je ne comprenais pas très bien pourquoi parce que j'étais un ancien marin je ne pouvais pas servir ma patrie dans une autre arme, alors je n'avais plus qu'une ressource aller à la Marine.

Gonflé à bloc ma voila parti à l'amirauté situé sous la montagne de Santa - Cruz, je réussi à pénétrer à l'intérieur après que le planton m'ai laissé passer lui donnant comme motif que j'allais voir

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l'aide de camp de l'amiral. On me fit rentrer dans un genre de salle d'armes copiée un peu sur celle qui se trouve à bord des navires battant pavillon amiral en me priant de bien vouloir attendre quelques instants.

C'est ce que je fis, mais je sentais mon cœur qui battait à coups redoublés me demandant si je ne m'étais pas embarquer dans une galère éphémère, quand tout à coup, comme pour ans personnalité importante, ou une personne appartenant à un service spécial assez courant dans la marine et surtout dans les états majors de l'armée dont j'avais fait partie en 1940 et dont je connaissais pas mal de ficelles, la planton vint me demander de la suivre et me fit pénétrer dans le bureau de l'aide de camp, un Capitaine de frégate ce dernier me fit assoir (en moi-même je me disais tout à l'heure tu vas te retrouver en prison) me demandant le sujet de ma visite. Alors bien clairement je lui exposé mon cas, lui faisant savoir que je n'avais qu'un sel désir, reprendre du service pour combattre et participer à la libération de la France, et que ayant fait des démarches dans ce sens auprès des autorités de l'armée de terre, ces derniers ne pouvaient rien faire pour satisfaire mes demandes malgré leur besoin en hommes du fait que j'appartenais à la marine à ce moment là cet officier me demanda mon âge, mon grade dans la marine, mon domicile, puis ensuite rempli une fiche qu'il donna au planton, lequel m'avait introduit dans le bureau, qui lui m'envoya dans d'autres bureaux, où tout le monde était bien aimable avec moi, contrairement aux habitudes de la marine en général, là on me demanda) à partir de quand je voulais être mobilisé, vingt minutes après je sortais des bureaux de l'amirauté avec mon ordre de mobilisation, et le lendemain j'étais à la maison en permission de dix

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jours, et un ordre d'affectation pour la base des sous-marins d'Oran Lamoune ; j'étais heureux de mon affectation, car ainsi je pouvais démontrer aux grands gueulards de Vichy, que je n'avais pas hésité de reprendre du service quand il le fallait pour défendre la patrie en danger et dans le fond de moi même j'étais encor plus heureux que si j'étais parti dans l'armée de terre, car cette dernière était pour moi une inconnue, pendant que la Marine elle était un peu comme une deuxième famille pour y avoir déjà passé six années de mon existence, j'étais surtout heureux de pouvoir dire à ceux qui depuis ma révocation des eaux et forêts venaient presque journellement me faire de la propagande pour les travailleurs volontaires en Allemagne. Ainsi disaient-ils ces bons français tu pourras participer à la victoire de l'Allemagne, et ta famille ne manquera de rien, tu peux partir tranquille !! Et aussi tu pourras gagner beaucoup d'argent et te faire une situation surtout en tant qu'ajusteur c'est un métier très recherché des allemands me disaient-ils, mais hélas je n'ai jamais été disposé à y aller travailler.

Après avoir passé mon congé à la maison, je rejoignis donc à l'heure prévue la base de la marine Oran, où j'avais dès mon arrivée une vieille connaissance du temps de mon active à Cherbourg le Commandant l'Herminier pacha du sous-marin Casablanca, mon ancien commandant à bord de l'Orphée en 1935, ce dernier me souhaita la bienvenue à l'escadrille, et me donna rendez-vous pour le lendemain matin à 8 h à son bureau; le lendemain matin après l'appel, je fus donc au rendez-vous comme prévu, ce dernier m'interrogea sur mon passé après ma libération de l'active en janvier 1936, voyant que j'avais travaillé dans la construction navale en qualité d'ajusteur et connaissant mes qualités de torpilleur, se

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souvenant des lancements d'honneur à bord de l'Orphée à Brest et de la préparation des torpilles à bord du Jules-Vernes me fit immédiatement affecter à l'atelier des torpilles de la base des sous-marins car chaque sous-marin a son stock de torpilles et de munitions s'y rapportant, ce dont nous étions chargés.

Je repris donc mon travail comme autrefois, et je m'aperçu que je ne l'avais pas oublié après six années d'interruption, car pendant la période 39-40 je n'avais travaillé dans ma spécialité, car à l'époque il ne manquait pas de torpilleurs la marine française était complète et chaque bateau avait son équipage au complet pendant qu'en quarante trois la plus grande partie était coincée en France ou en zone occupée et même en zone libre qui avait cessé de l'être et la marine s'était sabordée dans le port de Toulon .

Donc c'est avec joie que je repris mon travail à l’atelier, et en plus je retrouvais pas mal de camarades qui étaient pour la plupart au grade de maître ou de second-maîtres beaucoup avaient été avec moi à bord du Condorcet aux écoles de torpilles et parmi eux beaucoup étaient des Normands ou des Bretons, et pour comble beaucoup d'ouvriers de l'arsenal de Cherbourg qui avaient tous évacuer devant les allemands en quarante et étaient restés en affectation en Afrique du nord depuis déjà plusieurs années, cela fait que je me sentais un peu plus en France j'avais un peu l'impression que je ne l'avais quittée complètement, et en plus nous pouvions avoir quelques nouvelles de pays bonnes ou mauvaises, cela nous mettait surtout au courant de la situation, car pour mon compte personnel j'avais été en quelques sorte isolé dans les djebels depuis juin quarante, cela me faisais énormément plaisir, car du côté de ma famille les nouvelles étaient plus-tôt rares, et cela nous rapprochait

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de la mère patrie, à cette époque la bataille faisait rage dans les djebels de Tunisie, heureusement que le matériel Américain arrivait à une vitesse incroyable les chaines de montages de jeep et de camions militaires fonctionnaient à1' plein rendement, et donnaient ainsi une bonne leçon d'organisation et de travail à l'armée française surtout à l'armée de terre, car nous n'avions plus rien, nous nous trouvions dans le dénuement le plus complet; heureusement que cela changea avec la temps et progressivement avec la matériel reçu.

L'armée de terre la première reçu le matériel, car elle n'avait plus rien, il n'était pas rare à la grande bataille du Keef de voir les fantassins français avec des espadrilles aux pieds et cela dans la neige faute de chaussures, puis les mulets furent dans certaines circonstances remplacés par les Jeeps et en plus avec un armement ultra moderne, cela changea et améliora la vie du militaire en remontant un peu le moral qui était plus-tôt à la baisse tous espéraient de plus en plus à la victoire ; sur le port arrivait sans cesse du matériel lourd, des grues énormes entièrement démontées, huit jours après leur arrivée elles commençaient déjà à effectuer le relevage des navires coulés lors du débarquement allié, il était formidable de voir la diversité et la qualité du matériel et la quantité arrivant sur le port, nous n'étions guères habitués à ce genre de remue-ménage de toutes sortes, car non seulement le matériel, mais les armes, les vivres et l'habillement étaient entassés sur le port par secteurs et gardés manu-militari, il fallait voir tout cela pour le croire, tout cela nous réconfortait et nous avions foi en l'avenir, certains de la victoire avec l'aide des Américains qui de jour en jour nous mettaient au courant de leur techniques modernes, alors que nous étions en un état de léthargie, et rien n'était fait pour en sortir, car à

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Deuxième Partie

l’époque nos chefs n'étaient pas encor satisfaits de la nouvelle situation, et la subissait un peu sous la contrainte.

Pendant ce temps là et grâce aux alliés les troupes allemandes perdaient pied en Lybie et en Tunisie les troupes françaises appuyées par les américains avec leur matériel, et l'aviation avec leurs troupes aéroportées la Tunisie fut bientôt libérée ainsi que toute l'Afrique, à cette époque la marine américaine et quelques sous-marins et contre torpilleur français firent la préparation et joueront un rôle important dans le débarquement de la Sicile, puis à Naples, à cette époque nous avion un travail fou, il nous arrivait souvent de travailler de nuit, afin de préparer des torpilles pour l'escadrille et parfois de les faire ravitailler en mer par l'intermédiaire du navire atelier Américain (le vulcain).

Puis peu à peu de nouvelles troupes se formèrent entièrement équipées à l'américain c'est ainsi que pour aller combattre en Italie, des régiment d'artillerie lourde furent constitués par la marine, ainsi que la deuxième division blindée, où beaucoup de fusillés marins se trouvaient réunis pour la libération, tout cela faisait beaucoup de vide parmi nous, et nous obligeait à redoubler d'ardeur dans notre travail, le front d'Italie nous coutait beaucoup d'hommes, car le bataille y était dure, et sur mer il fallait surveiller les convois car ils étaient constamment attaqué, soit par les sous-marins allemands qui avaient refuge de faveur en Espagne franquiste et l'aviation allemande était encore très puissante à l'époque, à cette époque nous avions subit beaucoup de pertes difficilement compensées, car les hommes manquaient la France était occupée, ceux qui arrivaient à franchir les Pyrénées arrivaient difficilement, car en Espagne ils effectuaient souvent un stage de plusieurs mois dans les prisons

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espagnoles . Je me souviens très bien que étant en observation à l'hopital Baudens, où étant homme valide auprès de tant de malheureux, je donnais la main sus infirmières soignantes, ayant de ce fait un accès plus facile aux armoires pharmaceutiques il m'arrivait souvent et sur l'avis de ces dernières de donner des soins à ces malades qui avaient tant soufferts en prison, et qui souvent étaient dans un état lamentable, et pour comble ces gens étaient considérés comme des prisonniers et traités comme tels par les autorités française de l'époque, d’ailleurs ils étaient parqués dans les combles de l'hôpital seul le service infirmier pouvait y pénétrer pour les soins qui souvent laissaient à désirer, pour arriver à rendre service à ces derniers nous y allions la nuit, cela était assez risqué et il fallait bien faire attention, car il y avait encore à l'époque des séquelles de collaboration de Vichy.

Etant en observation pour le rein droit dont je fus amputé par la suite, mes examens étant terminés je sortis de l'hôpital comme j'en suis rentré et n'étant pas plus avancé car je ne connaissais toujours rien de ma maladie.

Je me retrouvais donc à la base des sous-marins bien malheureux car si j'avais par malheur de me coucher dans le hamac, les coliques néphrétiques recommençaient de plus belles, j'ai été obligé de coucher sur une table pendant toute la durée de la guerre. à l'hôpital j'étais très bien car les lits y étaient très durs et couché bien à plat me faisait beaucoup de bien n'en pouvant plus de souffrir sans que jamais personne n'ai put rien faire pour me soulager, un jour je mis mon nom pour la visite et établit une demande de changement de spécialité, ce qui fut accepté par la commission, sous toute réserve de satisfaire à un examen me jugeant apte à exercer la

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spécialité de fourrier ou de secrétaire militaire, tout en conservant mon grade, ce qui me fut acquis avec assez de facilité, je me retrouvais donc dans mes nouvelles fonctions, et je finis la guerre comme fourrier (à la comptabilité de la marine forces françaises libre) mais sans avoir été soigné de mon mal et sans savoir exactement de quoi il s’agissait, pourtant par périodes il m'arrivait d'en souffrir cruellement, sans que cela me g ne trop pour mon travail de bureau, où je passais mon temps d'une façon assez agréable, car tous étaient de l'active et n'avaient guère besoin de moi pour faire leur boulot, je pouvais quand cela me plaisait me détendre et marcher un peu pour soulager mon côté endolori, un beau matin me rendant à mon bureau, je vis en ouvrant la porte qu'il se passait quelques chose, car tous étaient joyeux et anxieux à la fois, notre téléphoniste bilingue était très énervée et demandait des communications, se mettant en relation avec tous les postes qu'elle pouvait avoir, y compris les postes de l'armée américaine, étant elle même interprète de langue anglaise, et nous confirma à la joie de tous que les troupes alliées étaient bien débarquées en Normandie, et livraient de durs combats à l'ennemi, cela fut une joie générale, tous étions heureux et avions une bonne espérance qu'ils puissent fortement s'implanter, et repousser l'ennemi, car notre plus grand désir était de voir partir les allemands hors de France, tous sans exception nous avions hâte de revoir la France le plus rapidement possible, ainsi que la famille dont nous étions sans nouvelles depuis bien longtemps, cela nous faisait quelques chose d'y penser, car cela nous faisait mal de savoir que notre pays était occupé depuis si longtemps, nous en avions assez de voir notre sil battu par les bottes Allemande.

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Mais hélas il y avait beaucoup de travail à faire, car en premier il fallait ravitailler en armes et munitions, et matériel divers les patriotes de France et de Corses, et pour cela le matériel partait d'Afrique du nord à bord de bateaux divers, bateaux de pêches en particulier car il leur était facile de se camoufler avec la complicité de certains placés à la direction du port, car il ne faut pas oublier que chaque port et même la cote de France était sous une surveillance très serrée par les forces Allemandes.

Il y avait aussi le sous-marin Casabianca qui participait pour une part importante à toutes ces opérations délicates tant en Corse que sur les côtes de France puis enfin ce fut l'assaut final contre la corse occupée par l'armée d'assaut les tabors marocains, et enfin l'effondrement des troupes de l'axe en Italie, et la grande préparation du débarquement de Provence. Il y avait de grands mouvements c de troupes la plupart des camps se vidaient, chez nous dans la marine nous étions réduits au stricte minimum malgré l'arrivée massive des troupes de la France libre car ils arrivaient d'un peu partout depuis Dakar, de l'A.0.F puis de Lybie et de la Tunisie, tous ces gars que l'armée en particulier la marins considérait comme des renégats, et qui enfin rejoignaient nos troupes pour aller grossir les rangs de l’armée. J’aurais bien voulu partir avec eux mais mon état de santé ne me le permettait pas. Aussi je posais une demande permission agricole de 30 jours ce qui me fut accordé; pendant ce temps là je faisais les battages conduisant et ayant la responsabilité d'un chantier avec le matériel, nous marchions avec la locomotive comme au bon vieux temps, car le fuel pour les tracteurs faisait défaut et nous brulions la paille que de paille brûlée pour arriver à tenir la pression de régime, pour faire tourner la machine à battre le grain à une

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vitesse normale de travail, ce travail était assez agréable mais les journées étaient longues car les hommes commençaient au petit jour, vers cinq heures jusqu'au coucher du soleil, mais nous organisions un roulement de travail trois heures par équipe afin de permettre aux hommes de se reposer un peu.

La permission terminée je fus de retour à la base, et appartenant à une classe ancienne vis à vis des réservistes de la marine, je fus démobilisé le seize janvier mille neuf cent quarante cinq, je regagnais ma famille à Frenda où elle était domicilie depuis ma mise en disponibilité, car ayant été réintégré dans mes fonctions avec la date rétroactive depuis ma révocation ce qui avait fait jaser pas mal de mes collègues.

J'aurais du réintégrer la maison forestière de la fontaine -du- Génie située à une douzaine de kilomètres du village, mais c'est à ce moment précis que quelque chose allait changer dans ma vie, car les jours les plus sombres font souvent penser et réfléchir, c'est en ces moments que l'esprit analyse la mieux et où l'on se rend bien compte du passé; rejoindre mon poste je n'en avais nul envie, car c'était en quelque sorte me mettre à la merci de mes anciens chefs (ceux qui m'avaient révoqué sans scrupule) et qui eux étaient toujours à leur poste, et en plus pour certains avaient gagné des galons; ceux-ci avaient pendant toute la guerre tenu jalousement leur poste où ils étaient si bien à l'abri de tout et bien tranquille hier ils étaient pour l'Allemagnes et le gouvernement de Vichy, et aujourd'hui tous sont devenus des hommes de bien qui ont servi la France avec ferveur, tant et si bien que ils sont devenus en quelque sorte des résistants de première heure, tant e et si bien que dans quelques années tout le monde aura oublié le peuple de France en général oublie vite, car le

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monde est égoïste une fois rentré chez lui il ne pense plus à rien qu'à son avenir matériel, c'est ainsi que la plupart sont devenus d'anciens résistants de première heure.

Voila pourquoi je n'ai pas réintégrer les eaux et forêts, car c'était vraiment me mettre dans la gueule du loup au risque de subir les pires ennuis, mal considère des chefs, et toujours mal noté du fait des antécédents, car ces choses restent toujours malgré tout; en un mot d'avoir une carrière de soumission complète toute ma vie et sans ne pouvoir répondre tout en ayant raison, on à toujours tord d'avoir raison, cela n'était pas possible, c'est pour cela que j'ai décidé de reprendre mon métier de mécanicien, au début cela me fut très dur, car nous avions beaucoup de travail pour les colons sans horaires précis, quelque fois de quatre heures du matin au soir très tard lors de la période des moissons. Et cela pour pas grand chose, ces derniers étant très serrés du porte monnaie, beaucoup d'entre eux étaient pire de maquignons il fallait toujours marchander avec eux, ou alors faire le prix du travail avant de l'effectuer, mais cela n'était pas toujours facile à cause des imprévus, surtout qu'après guerre nous avons eu une période où nous manquions de tout et il nous fallait souvent improviser.

Puis un beau jour par l'intermédiaire d'un camarade, il me fut proposé une soit disant bonne place d'avenir, comme associé dans un garage de Mongolfier, le travail y était très dure, surtout que certains jours je souffrais cruellement de mon rein droit, le travail était très intéressant, car j'aimais beaucoup la mécanique, car comme au bon vieux temps où on régulait les coussinets de bielle et de ligne d'arbre pour être ensuite ajustées à la main, ou alors il fallait faire faire le travail à Oran dans des ateliers spécialisés, et ensuite

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faire le ré-ajustage et le montage à l'atelier, également faire de la soudure autogène, c'est là que je me suis perfectionné, car depuis les chantiers Worms au Trait, je n'avais plus souder cela faisait une bonne huitaine d'années, il nous arrivait de refaire des radiateurs en ne conservant que le nid d'abeille et le tout avec de la tôle galvanisée, c'était l'époque héroïque, c'était un atelier où il nous fallait tout faire, à l'époque nous avions beaucoup de travail à la période des travaux d’été battages et moissons nous avions quelques fois trois ou quatre ouvriers et au moins deus apprentis, au printemps c'était la réparation des tracteurs et moissonneuses batteuses, nous avions également un gros matériel de battage à mettre en état tous les ans, ce matériel comprenait un tracteur à chenille, une batteuse de fort calibre et un crible et une équipe venant tous les ans, équipe de marocains et venant chaque année de la région de Beni-Onnif de bien braves gens, mais un peu primitifs, nous avions bien quelqu'un pour conduire de matériel, mais il était bien rare que pendant la saison ce dernier ne tomba pas malade, et comme j'étais l'homme à tout faire, il me fallait partir dans le bled conduire ce matériel avec cette fameuse équipe de Marocains qui pour venir travailler chez nous chaque année parcouraient une distance de 600 kilomètres environ à pied très calmement ils venaient un peu en touristes, c'était 1 la belle saison, faire du camping en cours de route était pour eux un délassement en plus ils avaient économiser le prix du train, car ces pauvres bougres à cette époque ne gagnaient pas de grosses sommes car ils étaient drôlement exploités par les propriétaires du matériel de battage, car en fin de saison quand ils avaient payé leur nourriture il ne leur restait pas grand chose quelques fois tout juste de repartir chez eux

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et quelques mètres de tissus pour leur famille, après cela il ne leur restait plus rien, c'est à dire pas grand chose.

Ce que j'ai admiré en eux c'est le courage au travail, à peine arrivés, si le matériel était prêt à partir et en état de fonctionner, une journée pour acheter pour acheter leur denrées, thé sucre, farine et pain et tout le nécessaire pour faire leur popote, car parmi eux il y avait le cuistot, puis c'était le grand départ, cela ressemblait un peu à un carnaval, en tête le tracteur à chenille attelé à la batteuse, puis le sasseur (le crible) sur lequel était chargé tout le matériel du chantier, fourches cric courroies de rechange sacs etc. ect .. le carburant pour le tracteur était transporté à part, tous les hommes étaient grimpés sur la batteuse un peu partout et bien installés, jouant de la flûte en roseau, et de la guitare souvent construites par eux même avec une carapace de tortue, les sons qui sortaient de ces instruments étaient souvent mornes et nasillard mais ils jouaient et étaient heureux comme de grands gamins,

Chez le client c'était le travail de quatre heures du matin à huit heures du soir, le travail y était pénible avec beaucoup de poussières, et lorsque il arrivait une panne il me fallait réparer au plus vite pour éviter une perte de temps heureusement que cela n'arrivait pas trop souvent, pour encourager les hommes souvent nous leur achetions un mouton, afin d'améliorer leur ordinaire il arrivait également que le colon chez lequel nous nous trouvions leur en faisait cadeau aussi s'il était content du travail, et surtout du rendement de la récolte, mais cela était quand même assez rare.

Pendant trois mois c'était cette vie de nomade à coucher sous la tente, quelque fois en pleine nuit le siroco arrachait tout sur son

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passage faisant tomber la tente souvent le mieux pour se mettre à l'abri était de se mettre dans la meule de grain, et d'attendre que cela se passe, mais quelques fois cela durait plusieurs jours et cela son pouvoir travailler car le vent arrivait à faire tomber les courroie cela se terminait souvent par un violent orage, et tout redevenait calme, car en été les orages sont assez fréquents sur les hauts plateaux et dans le tell, ces régions ressemblent assez aux alpes maritimes, mais en plus chaud ; les années de bonne récoltes la campagne de battage se poursuivait jusqu'au mois d'octobre, les uns heureux de pouvoir retourner chez eux avec un peu d'argent pour acheter quelques chèvres, les autres content d'avoir fait une assez bonne récolte, avec des projets pour la prochaine saison. C'est ainsi que dans cette association je suis resté presque trois ans pendant lesquelles je réclamais mon règlement de compte et surtout la régulation du soi-disant contrat d'association, chose qui dès le départ commençait à accrocher de part et d'autres, pour mon compte une chose me déplaisait beaucoup, car je devais effectuer le plus gros du travail et faire la comptabilité clients et garage, l'associé était toujours en route à la recherche des pièces et rendre visite aux fournisseurs ?? donc presque jamais présent à l'atelier, j'avais bien deux apprentis à demi formés, mais il m'avait fallut un bon ouvrier connaissant bien son boulot, mais mon associé ne voulait pas faire de frais supplémentaires, se fut un manque d'adresse de sa part, et pour moi ce fut une catastrophe faute de n'avoir fait les choses en règle, car pour avoir le maximum de mon du, il me fallut recourir à la justice, ce qui me permit de la débouter, voyant de la façon que cela pouvait tourner par la suite, il était plus prudent pour moi de me chercher une situation ailleurs, c'est ce que je fis et par la voie la plus rapide, c'est ainsi que j'avais fait une demande d'emploi aux Houillères de

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Kénadsa, qui m'avait accepté et de ce fait m'avait envoyé un permis pour me rendre à destination mais un client avec lequel je travaillais beaucoup, ayant eu vent de mon départ pour le sud Oranais, vint aussitôt m'avertir que le service colonisation et Hydraulique recherchait un mécanicien ajusteur connaissant la mécanique générale, ce dernier me conseillant vivement de ne pas aller au sud ma perdre dans un bled maudit, écoutant ce dernier me voila donc au barrage de Prévost-Paradol. Je me trouvais très bien à cet endroit, et nous étions très bien logés, une habitation de cinq pièces en parfait état, avec toutes les commodités à l'appui, en plus un jardin immense irrigué par un système de pompes puisant l'eau à quatre vingt mètres de profondeur au pied du barrage, et la refoulant dans un réservoir ne servant qu'à l'irrigation des dépendances des habitations.

L'air y était très pur, car nous étions situés à flan de montagne, la retenue d'eau du lac située à nos pieds, et sur une longueur de sept kilomètres, cette retenue avait une capacité trente huit millions de mètres cubes, et au dessus de ce lac face au petit village qui s'était formé lors de la construction du barrage face à une autre chaine de montagne très verdoyante, et très riche en gibier, et même en gros gibier, sanglier biches, lapins etc. etc. on aurait pu se croire un peu en vacances, tant le calme était grand, nous étions en tout cinq villages où il y avait de la place pour en loger au moins vingt cinq, toutes ces habitations ayant servi lors de la construction, ces dernières ne servaient plus à rien, mais étaient maintenues en état habitables avec eau courante et électricité.

Quand à mon travail il consistait à faire un peu de tout, ce que l'on pourrait appeler la mécanique générale, à cet effet nous avions

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un atelier de toute beauté et suffisamment outillé pour effectuer tous les travaux courants, il nous arrivait souvent de tirer des conduites neuves d'un diamètre de quarte vingt millimètres nous étions très bien outillés pour ce genre de travaux, l'atelier se composait d'un tour d'une perceuse, étau limeur, poste de soudure autogène et un électrique, car il nous arrivait de faire la visite des conduites de fond, et réparation des vannes wagons pesant chacune trente tonnes situées en amont des conduites de forces le barrage étant vide pour ce genre de révisions.

Il faut dire qu'à l'époque les installations étaient des plus modernes d'après guerre alimentant par périodes d'irrigation une centrale électrique, cette centrale était conçue de tel façon à tourner en plein régime en période de pluie, ou de fonte de neige avec deux alternateurs de 2500 kws heure et de la façon dite au fil de l'eau aux périodes d'irrigation suivant les débits demandés par les service de Relizane, il est également à signaler que ce barrage avait fait des miracles dans la plaine de cette région autrefois si désertique et maintenant verdoyante depuis son irrigation, une véritable Californie d'Afrique du nord, nous avons laissé cette plaine couverte d'orangers à perte de vue, ses oliviers et ses mandariniers, abricotiers figuiers et arbres de toutes sortes, le tout dans un alignement parfait, et un aménagement bien réparti pour le système d'irrigation de toute la plaine, au fur et à mesure que la plaine prenaitde l'extension, la ville de Relizane qui autrefois était un gros village centre de ravitaillement des fermes et des douars environnants était devenu un centre très important, une ville même où s'était montées des fabriquant de conserves en particulier la confiture d'orange; connue dans le monde entier, ainsi que les huiles d'olives si renommées pendant la dernière

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guerre, les confitures de toutes sortes étaient envoyées en particulier en Amérique et en Angleterre où elles étaient tant appréciées, cette ville était très chaude en été à cause de son humidité, était si agréable en hiver, on dit que l'eau est une source de vie cela est bien vrai, car cette région qui n'était qu'un désert est devenue une plaine fertile et de très gros rapport, car de très gros rapports car de très grosses fortunes y étaient installées.

En cette ville nous avions notre centre administratif et notre subdivision avec ses ateliers de réparation et dépôts de matériel, il nous arrivait souvent d'y descendre quelques fois dans la semaine pour nous ravitailler en matériel propre au barrage, gros matériel, pièces en général spéciales, car pour le matériel courant nous allions le chercher à Tiaret centre assez important de la région.

Centre de ravitaillement pour la grande plaine du Sersou, importante plaine à céréales et d'élevage surtout pour le mouton, se situant sur les hauts plateaux très froids en hiver et souvent couverts de neige, cette plaine assez fertile convenait parfaitement à l'élevage du mouton en particulier, car la chèvre elle profère la montagne, ce grand plateau que nous appelions en hiver la petite Sibérie est accessible par deux routes principales une allant de Oran à Tiaret, et l'autre venant de Relizane, sur la première de ces routes juste à l'endroit où elle accède au plateau au lieu dénommé la Fontaine du Génie, se trouve des ruines Romaines en parfait état de conservation appelée par les indigènes de la Région L'Ain Ghetta (source des coupeurs de têtes) sur cette route très isolée les premiers colons étaient souvent obligés de faire le coup de feu contre des bandes de pirates qui rançonnaient et pillaient, les transports de céréales. Ces régions ont un climat qui ressemble souvent à celui de la France

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surtout en hiver (massif central) la vie y était très agréable et douce, mais le seul handicap était l'éloignement pour les enfants, il y avait bien une école, mais hélas nous étions obligés de mettre les en enfants à Frenda afin de pouvoir suivre des études normales, cela était loin et couteux, heureusement que je pouvais disposer d'une voiture pour effectuer mes déplacements, mais les enfants grandissaient, il me fallait songer à leur avenir, et en étant un peu dégouté de faire du travail pour les colons sans autre rémunération qu'un merci quelque fois bien maigre.

Je préférais donc pour ma part rejoindre l'emploi qui m'avait été offert deux ans au paravent, c'est ainsi que début septembre je ma trouvais aux Houillères du sud Oranais, en qualité d'ajusteur aux ateliers jour de la mine.

Après un voyage dur et pénible et aussi très long, partis le matin de Prévost-Paradol à 6h30 nous arrivons à Relizane vers onze heures par une chaleur toride puis changement de train arrivée à Perrégaux à 15 h 20 départ de cette gare après quelques heures d'attentes, nous aurions du aller jusqu'à Oran et prendre le train à cet endroit, nous aurions eu de la place plus facilement, car à cette gare de Perrégaux il fallait prendre le train d'assaut, c'était la rentrée des vacances et il n'y avait qu'un seul train par jour pour Colomb Béchar, Moi et mes enfants nous avons fait le trajet debout dans le couloir et serrés comme des sardines, car le train était bondé de gens de toutes sortes, des militaires de toutes armes, et aussi des pères blancs avec des colonies de vacances retournant su pays, l'arrivée du train à Perrégaux ressemblait fort à la ruée vers l'or, il ne fut pas possible de trouver une place, il faut dire que le train reliant Oran à Colomb - Béchar était à voie étroite, et de ce fait les wagons plus petits tirée

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par une locomotive à vapeur, en plus cette voie très accidentée au passage de l'Atlas n'allait pas très vite, car à certains endroits il fallait deux machines pour monter un endroit appelé la croix du sergent. Nous avons passé la nuit dans ce convoi maudit et impossible de se reposer, et par dessus le marché une chaleur de plus en plus accablante au fur et à mesure que nous avancions, d’ailleurs pour mon compte j'ai passé une partie de la nuit sur la plate-forme du wagon, cela ressemblait un peu aux train du far-west, car les plates formes étaient munies d'un garde-fou pour empêcher de tomber et assurer la sécurité des voyageurs, une fois arrivés le plus dur était passé, car maintenant il ne restait plus que la plaine jusqu'à Aïn-Séfra, après il y avait encore une chaîne montagne du haut atlas avec le fameux col du Moghrar, passé ce col nous retombions dans la plaine tout en longeant une autre chaîne de montagne, cette chaîne constituait une frontière naturelle du Maroc.

A partir de Ain Séfra toutes les gares sans exceptions étaient des fortins en la frontière étant toute proche, et que la guerre avec le Maroc n'était tellement lointaine, après ce trajet nous étions tous exténués nous arrivons enfin à Colomb - Béchar vers neuf heures, puis changement de train pour Kénadsa où nous arrivons vers 11 heures là nous attendais un représentant des Houillères du sud Oranais muni d'une charrette attelée d'un mulet pour transporter nos bagages et aussi pour nous remettre les clefs de notre habitation, et me priant de me mettre aux ordres du directeur à l'ouverture des bureaux, ainsi que mon chef de service, ainsi je su que je prenais mon service le lendemain matin à sept heures et demie aux ateliers mécaniques au service des pompes; après une nuit bien méritée et

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malgré le repos, la fatigue du trajet se faisait lourdement sentir pour moi ainsi que pour toute la famille.

Le lendemain à l'heure de l'embauche j'étais donc aux ateliers mécaniques, après avoir fait connaissance de mon chef d'atelier ainsi que de mon chef de service, je fis donc mon boulot en qualité d'ajusteur et à l'essais pendant trois mois, il en était de même pour tous après une semaine d'essais, on me changea de travail, on me chargea de refaire l'embiellage d'un loto-tracteur; le travail consistait à mettre bien rond les manetons qui étaient légèrement ovalisés, ce qui était en somme un travail de Romain surtout que le temps était limité, et en plus j'étais un peu désorienté, étant nouveau je ne connaissais personne, et je n'avais aucune idée de ce que pouvais posséder les magasins au point de vue matériel, heureusement un bon camarade chargé de ma donner un coup de main, et qui lui était su courant de toutes les filières concernant les moyens d'avoir du matériel, grâce à ce dernier je pus continuer mon travail comme il se doit sans aucune difficulté et le terminer avant les délais prévus; l'essais fut réussit et même très bien, ce qui me valut quelque temps après de partir à la centrale Pruvost-Casagne pour remettre en état une locomotive du type classique et réfectionner tout l'embiellage ce qui fut fait en deux jours, c'est à dire que j'avais passé le samedi et le dimanche pour effectuer un travail qui en principe de quatre jours, il faut remarquer que je faisais au moins quatorze heures par jour, que qui me valut de faire connaissance d'un ancien maître mécanicien que j'avais connu à la première escadrille de sous-marins de Cherbourg remplissant le rôle de chef de la centrale, de ce fait je fus nommé définitivement à cette centrale et ma famille vint y habiter tous bien contents de ne plus habiter à Kenadsa.

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En premier je fus nommé ajusteur hors catégorie, et je commençais à faire le quart en double, afin de me mettre au courant, et bientôt de le faire définitivement en tant que chef de quart, car sans tarder je fus nommé agent de maitrise à l'échelle six jour, enfin tout allait très bien pour moi, j'étais bien parti et sur une bonne voie, pourtant cela était assez difficile aux Houillères du sud Oranais en plus cela n'était pas sans faire de jaloux car il y avait une certain jalousie pour les anciens marins, car les marins avaient une formation plus poussée en matière de mécanique, cela était très possible, ou alors ils avaient un autre état d'esprit que les autres qui étaient pour beaucoup des aventuriers.

A la centrale tous les chefs de quart étaient des anciens marins dont beaucoup avaient connu la chaufferie au charbon, nous ne brulions que ce combustible, il faut dire que nous étions une centrale des mines de charbon, je ne vois pas ce que nous aurions put bruler d'autre et encor ce qui n'était pas vendable au point de vue qualité, ce qui rendait le travail des chauffeurs presque impossible, car je vous pris de croire que la vie n'était pas toujours rose, surtout la nuit car il n'y avait personne pour donner un coup de main en cas d'engorgement des cendriers car j il arrivait que ces derniers étaient bloqués par des chistes fondus qui dès l'ouverture coulaient comme de la lave des volcans, froid cela ressemblait à du ver qui aurait été en fusion et qui ce serait refroidit, Il m'est souvent arrivé ainsi qu'à mes collègues d'être obligé de dégager les cendriers au marteau piqueur, la vie des chauffeurs et des escarbilleurs était loin d'être agréable, certains jours c'était l'enfer, quand au rôle de cette centrale il était un peu ingrat, car travaillant seule et n'étant pas reliée au réseau, ayant son propre secteur à elle seule, il était très difficile de

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tenir une tension régulière en cas d'anomalie, ou de démarrage brutal ainsi que par mauvais temps, surtout en cas d'orage, ainsi que par vents de sable, il nous fallait faire une surveillance redoublée, car nous risquions de voir les groupes déclencher par suite de court-circuit sur les lignes par le vent qui étaient secouées violement, dans ce cas tout tombait à zéro, alors c'était la course effrénée il fallait tout remettre en marche, et nous devions faire vite car nous alimentions toute la région, et même l'armée qui prenait une bonne part du courant pour leur usine à oxygène liquide et toutes leurs installations secondaires concernant l'aviation, et le centre d'engins spéciaux.

Notre centrale était munie de groupes alternateurs Sautter- Harlé (turbines à double rotation axiale) machines d'une grande précision et très robuste à la fois nous possédions une salle des machines assez moderne avec pont roulant etc. etc.. c'est dans ce milieu que je suis resté sept années consécutives avec une température moyenne de 45 °C été comme hiver à cette époque j'aimais assez le changement, et j'en avais assez de ce milieu monotone, car tous les jours étaient les mêmes avec les mêmes horizons et les mêmes têtes, tout y était noir de toutes parts par la poussière de charbon et les escarbilles qui tombaient un peu de toutes parts. Si bien que j'aurais fait n'importe quoi pour partir de cet endroit et partir le plus loin possible, c'est ce que j'ai essayé de faire en mille neuf cent cinquante sept à l'époque je fis une demande pour me rendre à l'étranger (au Canada) mais pour cela il me fallait une autorisation de quitter le territoire, signée du Général commandant la région, car nous étions en territoire militaire, ce qui me fut accordé, mais quand mes chefs eurent connaissance ils firent tout

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pour me retenir car ils avaient grand besoin de moi, et en particulier pour les machines de la centrale car en cas de panne grave ou de réfection complète, il leur fallait faire venir un agent technique de Paris de la maison des groupes Sautter Harlé, en cas de panne grave ou de réfection complète, et pour cela il fut mis à la hâte une affiche informant tout le personnel des Houillères qu'ils étaient tous soumis à un ordre de réquisition, et de ce fait ne pouvait quitter le territoire, sans autorisation spéciale, c'était à une époque où tout ne tournait pas très rond à cause des événements, et de la guerre d'Algérie? Certains partaient comme ils voulaient malgré les ordres de réquisition, quand à moi il ne pouvait en être question malgré mon autorisation de quitter le territoire signé du Général commandant le territoire, donc j'avais décidé malgré tout cela de quitter le territoire, tout au moins les Houillères du sud Oranais.

Au mois d'Avril cinquante sept au lieu de partir en congé, je rentrais aux ponts et chaussées, en qualité de chef de parc où je devais monter les ateliers de la subdivision. Ma direction des Houillères me sachant aux ponts et chaussées, ne tarda pas à les prévenir, et à cet effet leur envoyer une lettre recommandée, leur faisant état de ma réquisition en tant que agent des houillères, ces derniers désiraient absolument que je retourne à la centrale de Béchar - Djedid, après pas mal de discutions avec mes chefs, un beau jour je me suis donc décidé de me rendre au bureau des houillères afin d'avoir un entretien avec le directeur, qui lui ne pouvais pas prendre de décisions sans consulter le sous directeur, tous deux auraient voulu que je retourne à la centrale afin de reprendre mon poste en main à la salle des machines d'en assurer la bonne marche et l'entretien général.

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Pour moi le seul but était de ne pas y retourner en ces lieux, car il avait été porté plainte contre moi devant le tribunal de Colomb Béchar, chose que je n'ai jamais admis, car l'ordre de réquisition était faux et de connivence avec la direction des mines afin de tenir ceux qu'ils ne voulaient pas lâcher, d'ailleurs je n'ai jamais été condamné par le tribunal de Béchar, ou plutôt je la fus à quinze jours et trente mille francs d'amende, mais ayant fait appel au jugement, ce dernier à été rendu nul et non avenu par ce même tribunal de Béchar, à force de discussions avec le directeur et le sous directeur, je fus affecté au magasin généra service des approvisionnements en tant que chef de bureau, je passais dans ce service deux années consécutives, où pendant ces deux années je faisais à tour de rôle les remplacements aux périodes de congé, et ce fait connaissait parfaitement tous les services; quand vint mon tour de partir en congé, mais cette année là n'ayant rien à faire en France, et les houillères cherchant quelqu'un pour tenir le rôle de directeur de la colonie de vacances d'Ain - Taya près d'Alger, je posais donc ma candidature pour cette fonction, elle fut acceptée et de ce fait je passais deux mois dans la région d'Alger avec ma famille, bien tranquille dans un cite merveilleux au grand air et la mer à deux cent mètres de la colonie, mon travail consistait à assurer les états d'urgences en cas de maladies ou d'accidents, et de tenir la paperasserie, de temps à autre je me rendais au centre des houillères se trouvant à Alger, nous organisions des excursions au jardin des plantes et dans la région, où il y a pas mal de curiosités, mais vu l'état de guerre qui régnait nous étions assez limité de ce coté, mais en général nous étions vraiment bien en ces lieux et cela malgré que la moitié des lieux étaient occupés par un bataillon de parachutistes, nous étions nourris par la popote de ces derniers, et noue, étions très bien nourris et cela à des prix raisonnables.

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Puis vint l'heure du retour par la route, car la colonie était transportée par nos cars spéciaux appartenant aux houillères, quand à moi je faisais la route avec ma voiture personnelle ce qui me permettait d'accompagner les cars et pouvoir en cas de panne prendre toutes les dispositions utiles pour y remédier, nous sommes tous arrivés à bon port à Kénadsa, mais très fatigués car le trajet est très long malgré la nuit de repos passée à Pérregeaux où nous couchions dans des wagons prêtés par les chemins de fer où tous nous avions très mal dormi à cause de la chaleur enfin les mille kilomètres os sont quand même terminés dans les meilleurs conditions.

Après ce retour de vacances, et sur ma demande, je fus affecté au service mécanique, pour les chantiers extérieurs, en particulier aux recherches minières situées entre trente et quatre vingt kilomètres du centre de Kénadsa.

Là j'étais heureux car, premièrement j'étais libre sans aucune astreinte, nous nous avions intérêts à être de très bonheur sur les lieux du travail surtout l'été et à revenir avant 17 heures au centre, c'est ainsi que j'avais réglé mon travail, pour mes travaux j'ai eu pour me déplacer une jeep au moment où j'avais à récupérer tout le matériel se trouvant sur les anciens puits de mines désaffectés à cette époque j'avais une équipe de cinq hommes, car nous étions obligés de les treuils les compresseurs, et tout le matériel lourd se trouvant sur le carreau de la mines et de tout charger sur des wagons quand la voie existait encore, ce qui était bien plus pratique que sur les camions, c'est ainsi que je récupérais le matériel de trois sièges, dont un à Ksi-Ksou au lieu dénommé Sfaïa, pendant une année dura ce travail de récupération. Tous les jours à 16 heures j'étais de retour

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à la maison, ce genre de travail me plaisais beaucoup, car ce qu'il me fallait c'était de plus étouffer dans un bureau, il me fallait de l'air pur. Puis ensuite fut ouvert les chantier, de recherches de minerai, je dus m'occuper de l'installation d'un groupe électrogène pour effectuer à l'aide d'une sauterelle (tapis roulant monté sur roues pneumatiques afin de pouvoir le déplacer et même le mettre en remorque derrière un camion pour les grands trajets cela se passa très bien, et une trentaine de wagons du Méditerranée - Niger furent chargés de minerai destine à être envoyé en France pour analyse complète, afin de connaitre exactement la teneur du minerai, des veines découvertes dans différentes régions.

Malgré quelques risques cela me plaisait, c'est ainsi que nous sommes tombés dans une région d'apocalypse où nous retrouvions des traces de volcans très anciens éteints depuis des milliers d'années au dire des géologues de l'équipe, les traces du métal en fusion étaient restées bien apparentes entre les rochers, en plus l'irruption avait dut être précédée d'un tremblement de terre, car un arbre énorme était tombé, et était encore là au sol gisant, le tronc et les branches étaient encore par le temps devenus comme de la pierre, j'ai souvent pensé que le sol de cette région n'avait jamais été foulé par les pas des hommes depuis des millénaires d'ailleurs il n'y avait aucune végétation était aride, à part ca et là quelques buissons rabougris et épineux, et de bois très dur, car pour couper quelques branches il valait mieux se servir de la scie à métaux, mais cette région était assez agréable à parcourir, sur la piste que nous avions tracée pour nous rendre à notre travail il nous arrivait souvent de passer en des endroits où le sol était couvert de roches noires et veinées comme du marbre, mais ce qu'il y avait de plus terrible dans

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ces régions ce sont les vents de sable, car quand le vent souffle il n'y a plus de piste ni trace des endroits où nous avons passé le matin même, il faut savoir bien se repérer pour ne pas se perdre, et surtout ne jamais se fier aux montagnes de sables, car à chaque coup de vent et suivant la direction le paysage change en peu de temps, et il pratiquement impossible pour celui qui n'y est pas habitué de se retrouver, ce vent dure en principe trois, six ou neuf jours, puis soudain c'est le grand calme et souvent le soleil serein, mais le paysage à bien changé, il fallait bien se repérer car les dunes avaient changé de place et d'aspect, nous étions obligés de prendre un point de repère sur les montagnes en dur qui elles restaient toujours les mêmes, quand le matin nous partions de bonne heure, il n'était pas rare de rencontrer des troupeaux de gazelles, qui bien tranquillement broutaient l'herbe maigre se trouvant dans les ravins qui pendant les orages recueillaient un peu d'eau, la faune de ces régions se composait surtout de lézards en quantité, mais surtout une espèce au ventre rond que les Indigènes capturaient pour faire schorba excellente, il y avait aussi des serpents de petite taille, souvent détruits par certains oiseaux migrateurs, et dans les montagnes environnantes où il y avait un peu de végétation à une certaine altitude, se trouvait des mouflons, mais il était très rare de les apercevoir, car nous n'avions guère de temps de les guetter vu qu'ils étaient dans des endroits inaccessibles, mais par temps calme et surtout de boa matin nous entendions très bien le bruit de lutes entre deux béliers qui se répercutait dans la montagne, ce sont dans ces régions que en mille neuf cent soixante nous avions trouvé des gisements de fer très importants et d'une teneur à peu près égale su minerai de Suède, seulement l'exploitation s'avérait difficile à cause de l'éloignement d'un port d'embarquement et de ce fait très

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onéreux pour le transport le port le plus proche étant à une distance en ligne droite d'au moins neuf cents kilomètres, et en plus ce port était relié à Colomb Béchar gare la plus proche ne procédant que la voie étroite pour se rendre à Oran, ou alors il fallait passer par la voie du Maroc (Méditerranée Niger) et redescendre sur Nemours, ce qui ne simplifiait pas les choses, c'est à ce moment là que furent que furent arrêtés les recherches de minerai de toutes sortes, car il n'y avait que le fer, le plomb et le magnésium etc..etc... A cette époque le climat entre la population civile, d'une part et de la population Indigène et l'armée se désintégrait peu à peu on sentait qu'il y avait quelque chose dans l'air qui se tramait en secret.

Le chef des ateliers ayant donné sa démission pour une nouvelle destination en Argentine, je fus destiné à le remplacer en qualité de chef d'ateliers.

En premier je reçus l'ordre de boucher tous les puits de mines existants et non exploités, et en plus de préparer des descenderies de certains sièges en demi-exploitation de les outiller et les munir de treuils secondaires, et en même temps de renforcer en compresseurs le centre divisionnaire, se trouvant pas très loin de la centrale Pruvost- Casagne afin que cette dernière après le départ des Français puisse ravitaillée en charbon; afin de pouvoir continue à fournir le courant à toute la région, car à l'époque il n'était pas encore question que la région soit alimentée par les centrales du Tell. A cette époque, les européens nous ne savions trop que faire, car nous étions tous inquiets de notre avenir, ici nous étions tous bien-logés mais le travail lui était dans une inquiétude à ne plus savoir quoi faire au juste car dans le bled où aller travailler il nous fallait une décision assez rapide, c'était sur ce point une grande inquiétude, puis les uns après les

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autres, et en particulier les plus hauts placés partaient les uns après les autres, puis vint les accords d'Evian que tout le monde connaît, il nous fut le lendemain des dits accords notifié par les autorités militaires qu'ils ne pouvaient rien faire pour les Français dans leur zone d'opération.

Alors là nous avions compris, que nous n'avions plus rien à faire en ces lieux puisque la mère patrie nous laissait tomber comme un paquet de linge sale, c'est à ce moment là que sérieusement il nous fallait nous occuper de rentrer en France.

Au mois de mars précédant je m'étais rendu en France profitant du voyage payé de mes congés pour poser des jalons, je m’étais rendu auprès de la préfecture de Lille qui elle m'avais promis du travail, j'avais même réussit à trouver un logement dans la région de Lille, en bien spécifiant que je prenais procession de mon logement à mon retour définitif dans les premiers jours de Juin en accord avec la société mon Abri de Marque-en-Bareuil, mais quand je suis revenu définitivement le logement avait été donné à quelqu'un d'autre, pour notre retour noue sommes rentrés par Caravelle de Béchar à Paris, quand au fils ainé lui est rentré une dizaine de jours après nous, afin de pouvoir s'occuper du déménagement, puis est revenu par la route en passant par le Maroc puis l'Espagne où il devait déposer un camarade en passant, quand subitement un dimanche matin nous vîmes arriver le fils et la voiture et notre pauvre chien que nous avions ramener en France pour finalement y mourir.

Puis nous repartîmes sur Lille où au paravent j'avais eu soin d'aller et de faire le nécessaire pour la maison heureusement car

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j'aurais put avoir les pires embêtements, et je vous prie de croire que le responsable de la préfecture qui avait donné mon logement s'est empressé de faire le nécessaire au plus vite, et je suis rentré en procession d'un nouveau logement; à ce point de vue tout rentra dans l'ordre.

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