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Edition 2010 La Recherche MADE IN Aquitaine 10 Portraits de recherches REALISATION

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Edition 2010

La RechercheMADE IN Aquitaine

10 Portraits de recherches

“”

REALISATION

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Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

La Recherche en AquitainePlus de 11 000 personnes dont 6 500 chercheurs

3 300 dans des laboratoires publics

3 200 dans des entreprises privées

130 unités de recherche reconnues

327 dépôts de demande de brevets en 2009 (source INPI)

5 Universités

PRES - Université de Bordeaux regroupant :Université Bordeaux 1 Sciences Technologies

Université Victor Segalen Bordeaux 2 Sciences de la vie - Sciences de la santé - Sciences de l’Homme

Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 Lettres - Langues - Arts - Communication Sciences Humaines - Sciences de la Terre

Université Montesquieu-Bordeaux IVDroit - Économie - Gestion

Université de Pau et des Pays-de-l’Adour

7 Organismes de rechercheC E A / C E M A G R E F / C N R S / I F R E M E R / I N R A / I N R I A / I N S E R M

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Laboratoire de Chimie Analytique Bio-Inorganique et Environnement

”Le laser femtoseconde pour détecter

des métaux à l’échelle micrométrique“

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Une plateforme Pour améliorer encore son outil et en mutualiser l’utilisation avecla communauté des chercheurs,Christophe Pécheyran a lancé leprojet d’une plateforme. Dix-septlaboratoires de six pays (dont lesÉtats-Unis) y sont associés et laRégion Aquitaine finance 35%des 650 000 euros nécessaires àson lancement, prévu en 2011.

LCABIE−IPREM UMR 5254 - CNRS Université de Pau et des Pays-de-l’AdourPauhttp://iprem.univ-pau.fr/live

La boîte noire des poissonsDerrière les branchies des pois-sons se cache un petit otolithe, uneconcrétion d’aragonite qui croîtavec l’animal en formant des cernespériodiques. Les métaux traces quiviennent s’y loger sont les témoinsde tous ses déplacements. ALFA-MET permet de les retracer. Denombreux organismes tels que leCemagref, l’INRA ou le MuséumNational d’Histoire Naturelle colla-borent avec le LCABIE dans cetteperspective.

Cavalier seulRécompensé par le Prix Instru-mentation 2010 des SociétésFrançaises de Chimie et de Physi-que, Christophe Pécheyran est,avec son équipe, leader en Francecomme à l’étranger. Depuis 2004,il est en effet quasiment le seul,avec une équipe japonaiserécemment entrée dans la course,à développer cette technologiedéjà plébiscitée.

Très utile pour déterminer la toxicité de certains milieux ou pour identifierle potentiel curatif de certaines molécules, la détection de métaux tracesdans des échantillons solides atteint un degré de finesse inégalée grâceau laser ALFAMET*. Un outil conçu par Christophe Pécheyran du LCABIE**

avec deux sociétés bordelaises, Amplitude Système et Novalase.

Un outil unique au monde Laboratoire de ChimieAnalytique Bio-Inorganique et Environnement[LCABIE]

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Un marteau-piqueur transforme en pous-sière ce qu’il creuse. De la même façon,

les lasers génèrent un nuage de nanoparti-cules lorsqu’ils transpercent des solides. Ana-lysées au spectromètre de masse à plasmainduit, ces particules permettent de donnerune composition chimique fine d’échantillons de quelques microns. Cette méthode utiliséedepuis vingt-cinq ans est d’autant plus avan-tageuse qu’elle ne nécessite pas la mise ensolution des solides analysés. Au début desannées 2000, Christophe Pécheyran proposed’utiliser les propriétés d’un laser dont la puis-sance provient de l’extrême brièveté, quelquescentaines de femtosecondes (10-15s), desimpulsions lumineuses. Ce laser perce lesmatériaux si vite que l’ablation de matière sefait sans élévation de température susceptiblede transformer les particules prélevées.

Un autre avantage est sa possibilité de pro-céder à des tirs à très haute cadence (10 000tirs/seconde contre 10 à 20 précédemment).La grande idée de Christophe Pécheyran estalors de coupler le laser avec un scannergalvanométrique 2D (deux miroirs associés àdes moteurs), capable de piloter le faisceauselon toutes sortes de trajectoires. En dépla-çant rapidement le faisceau il est ainsi possi-ble d’accentuer la quantité de nanoparticulestransmise par unité de temps au spectromètreet, de ce fait, d’en améliorer la sensibilité.Depuis sa mise en œuvre ALFAMET a pudémontrer son efficacité dans des domainesaussi différents que la protéomique, la sur-veillance des environnements radioactifs ou la prospection pétrolière.

* Ablation Laser Femtoseconde pour l’Analyse des MEtaux Traces.

** Laboratoire de Chimie Analytique Bio-Inorganique et Environnement.

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Institut Européen de Chimie et Biologie

Les futurs médicaments sont dans

les molécules du vin“ ”

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Expériences robotiséesL’acquisition d’un robot de syn-thèse permettant de réaliser auto-matiquement et simultanémentune batterie de plusieurs réac-tions a été financée par le Conseilrégional à hauteur de 90 000 eurossoit un tiers du montant total. En2010, la Région prend égalementen charge le salaire d’une post-doctorante italienne.

Institut Européen de Chimieet Biologie [ IECB]Bordeauxhttp://www.iecb.u-bordeaux.fr

OutsidersLes ellagitannins n’entrent pas, apriori, dans les critères de sélec-tion de l’industrie pharmaceuti-que. Cela pourrait changer. Leschercheurs de l’IECB ont ainsi pudéterminer que des molécules dubois de chêne comme la vescala-gine, la castalagine ou les molé-cules hybrides comme les acutis-simines sont capables de bloquerl’infection du virus de l’herpès.

Société savanteStéphane Quideau est présidentde la société savante « groupepolyphénols » qui regroupe 500membres de 45 nationalités et qui traite ces molécules depuisleurs aspects chimiques et bio-chimiques jusqu’à leurs appli-cations. Il est également l’auteurdu premier livre de référence surles ellagitannins, paru en 2010aux éditions World ScientificPublishing.

Quels principes actifs contiennent les sub-stances à base de plantes utilisées dans les

médecines traditionnelles asiatiques ? Au Japon,cette question a passionné les chercheurs qui ontnotamment montré la présence fréquente, dansles remèdes utilisés, d’une classe de polyphénolsappelés ellagitannins et parmi ceux-ci des molé-cules hybrides formées à partir d’un ellagitanninet d’un autre polyphénol. Chaque laboratoireétant influencé par son environnement, l’équipede Stéphane Quideau s’est mise en quête de telles molécules dans le vin. En 2003, la mise en évidence et la reproduction en laboratoire del’une d’entre elles, l’acutissimine A, est le point dedépart d’une recherche qui ne cesse de s’étoffer.Premier constat : cette molécule n’est présenteque dans les vins fins, élevés en barrique. Expli-cation : elle se forme en piégeant la vescalagine,

un ellagitannin abondant dans le bois de cœur duchêne, avec la catéchine, une molécule issue duraisin, grâce à une réaction chimique favoriséepar l’acidité du vin. Deuxième constat, intéressantpour l’industrie vinicole : cette hémisynthèsecontinue de se produire si l’on remplace le ton-neau par des copeaux de bois. Troisième constat :l’acutissimine A est connue pour être un bon inhi-biteur de la topoIsomérase 2, une enzyme impli-quée dans la réplication de l’ADN. Dans le cas de cellules cancéreuses, il peut donc bloquer ledéveloppement de tumeurs. À partir de ce modè-le, le laboratoire cherche aujourd’hui à synthé-tiser de nouvelles molécules et à en évaluer lepotentiel thérapeutique.

Au carrefour des branches organique, moléculaire, naturelle et de la chimie, leschercheurs de l’équipe de Stéphane Quideau à l’IECB* ont développé un lien

singulier avec le monde de l’œnologie. S’il a déjà permis de comprendrecertains aspects chimiques de la vinification, il pourrait également conduire à

de nouveaux traitements pour le cancer, Alzheimer ou d’autres maladies.

Bacchus et les chimistes Institut Européen de Chimie et Biologie[ IECB]

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010* IECB : Institut Européen de Chimie et Biologie.

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Bordeaux Imaging Center

Le meilleur de l’imagerie cellulaire au

service de la recherche publique et privée“ ”

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Un seul exemplaire en FranceEn finançant en 2007, à hauteur de900 000 euros, divers équipementsde pointe dont un microscopeSTED à très haute résolution (au-cun autre exemplaire n’existe enFrance, il en existe seulement sixdans le monde), la Région donne lapossibilité au BIC de développerun outil, aujourd’hui en chantier,dont le STED sera l’un des consti-tuants. Les fonds européens Federont également été sollicités encomplément (300 000 euros) en2009. Pour repousser encore leslimites du visible.

Bordeaux Imaging CenterBordeauxhttp://www.bic.u-bordeaux2.fr

La formation comme outilde communicationPour consolider son réseau maisaussi pour diffuser ses techno-logies à l’étranger, la plateformeorganise chaque année des ses-sions de formation de haut niveaupour des utilisateurs confirmésou des scientifiques souhaitantêtre initiés. Triés sur le volet ces« élèves » sont ensuite d’excel-lents ambassadeurs du savoir-faire aquitain.

Contributions aux découvertesLes technologies et services duBIC contribuent régulièrement à l’obtention de résultats impor-tants. La méthode permettant devisualiser les composants intra-cellulaires a par exemple permisà l’équipe de Patrick Moreau dulaboratoire Biogénèse Membra-naire de démontrer que le glucosilcéramide était impliqué dans leprocessus de sécrétion de cel-lules végétales.

EEn quelques années, la microscopie optique à très haute résolution a fait de tels progrès

qu’il est désormais possible d’observer desobjets de l’ordre de la dizaine de nanomètres.Non intrusive cette microscopie est encoremoins performante que son alternative élec-tronique mais elle a l’avantage de permettrel’observation de cellules vivantes. Au lieu d’opposer ces technologies, les équipes duBIC cherchent à les combiner afin de pouvoirobserver le vivant jusqu’à l’échelle du nano-mètre. La piste explorée consiste à congelerl’échantillon après son observation au micro-scope optique pour le placer dans le foyer dumicroscope électronique. L’objectif sera atteintsi l’on parvient à superposer les deux images,l’aiguille et la botte de foin, en quelque sorte.

Pour y parvenir et proposer cette « microsco-pie corrélative » au plus vite, les chercheurstravaillent à l’optimisation des procédés decongélation et de micro positionnement. Larecherche permanente de nouveaux outilsd’acquisition de traitement et d’analyse desimages couplée à une utilisation intensive desinstruments existants permet, aux quatorzeingénieurs qui en ont la charge, de proposeraux clients de la plateforme un accompagne-ment poussé. Le BIC compte aujourd’hui prèsde 200 utilisateurs référencés parmi les labo-ratoires publics et privés, français et étrangers.Au cours de l’année pas moins d’une centainede publications ont été réalisées avec l’aide de ses ressources.

Élément clé du neurocampus, le BIC* résulte de la fusion de troiscentres spécialisés en microscopies électronique et optique ainsi que

dans l’imagerie des tissus végétaux. Dirigée par Daniel Choquet,cette plateforme a pour vocation de mettre à la disposition des

chercheurs et des utilisateurs industriels les instruments, et les méthodologies les plus en pointe.

Leader mondial en bio-imagerie

Bordeaux Imaging Center[BIC ]

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010* BIC : Bordeaux Imaging Center.

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Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques

”“ Il prépare l’électroniqueflexible et imprimable du futur

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Le prix de l’excellenceCette chaire d’excellence est finan-cée par la région et la société ARKE-MA. Plus de 2000000 d’euros sontinvestis par l’Aquitaine pendantcinq ans.

Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques[LCPO]UMR 5629 - CNRSInstitut Polytechnique de BordeauxUniversité Bordeaux 1 Talence www.lcpo.fr

Électrodes transparentesUtilisées dans les écrans télé, les électrodes transparentes etconductrices sont aujourd’huifabriquées avec de l’indium, dontles ressources sont presque épui-sées. C’est pourquoi les cher-cheurs du LCPO cherchent unprocédé de fabrication à base de polymères « conjugués » oud’autres matériaux comme lesnanotubes de carbone multiparoisqui présentent des propriétésconductrices.

Attirer des projets d’envergureStructurer l’information en utili-sant le magnétisme et stocker unTerabit sur un cm2; c’est l’objectif(déjà atteint sur le plan théorique)du projet Magniphico, l’un descinq projets ANR auquel le labo-ratoire de Georges Hadziioannoua été associé en moins de deuxans d’existence.

E n plein essor, le livre électronique attend la révolution imminente qui lui permettra

d’afficher les mêmes couleurs qu’un écrand’ordinateur. Des prototypes en bichromie ont déjà été conçus par l’équipe de GeorgesHadziioannou. Pour cela, il a d’abord falluenfermer des colorants (dioxyde de titane pourle blanc) ou des pigments inorganiques (del’oxyde de fer pour le noir) dans des polymèresélectriquement chargés : l’un en positif, l’autreen négatif. En les plaçant dans une même cellule soumise à un courant électrique mo-dulable les particules colorées, dont la charge est sollicitée, migrent à la surface de la cellule et se révèlent en réfléchissant la lumière. Ensuperposant deux cellules, il est ainsi possibled’afficher chaque couleur alternativement ousimultanément (afin de les combiner).

Pour passer à une chromie complète, il fau-drait pouvoir superposer quatre cellules asso-ciant par paires les trois couleurs primaires,ainsi que le noir et le blanc. La constitution desparticules teintées et chargées étant déjà maîtrisée, il ne reste plus qu’à effectuer lesexpérimentations pour finaliser l’ensemble.Cela devrait être chose faite fin 2011, le tempspour Georges Hadziioannou de terminer l’ins-tallation de son laboratoire. Le livre électroni-que en couleurs ne sera qu’une étape. Fabriquéavec des polymères, il devra à terme êtreflexible et imprimable comme son ancêtre de papier ou comme les panneaux solairestranslucides, également en chantier au LCPO.Livres, journaux, panneaux publicitaires, lesapplications seront multiples.

Pionnier depuis vingt ans dans la recherche de matériaux susceptiblesd’imiter les propriétés semi-conductrices du silicium, Georges Hadziioannouest arrivé au LCPO* de Bordeaux en 2009 dans le cadre de la chaire d’excellence:« Matériaux fonctionnels avancés pour les technologies de l'information,

de la communication et de l'énergie » avec des projets plein les cartons.

Des journaux électroniquesen couleur

Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques[LCPO]

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* LCPO : Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques.La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010

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Centre de Droit Comparé du Travail et de la Sécurité Sociale

Protéger les travailleurs, les consommateurs

et l’environnement dans l’économie mondialisée“

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ApprofondissementsLe Conseil régional a investi240 000 euros dont 127 000euros pour une thèse et le salai-re d’un post doctorant pendantun an. Ceci afin de permettrel’approfondissement de certainsde ces aspects dont ceux liés à la mise en œuvre des normes.Cette initiative prend le relais duprogramme européen qui avaitlancé la recherche sur la respon-sabilité sociale.

COMPTRASECUMR 5114 - CNRSUniversité MontesquieuBordeaux IVPessac http://comptrasec.u-bordeaux4.fr

Trouble-fêteL’adoption prochaine de la nor-me privée ISO 26000 sur la res-ponsabilité sociale des organi-sations aurait pu être une bonnenouvelle. Sollicitée en tant quespécialiste sur cette question,Isabelle Daugareilh en a soulevéles limites et en particulier l’ab-sence de certification qui la dis-tingue des autres normes ISO.En ce sens, elle se situe en retraitdes progrès amorcés en Europe.

Un livre de référencePionnière dans son sujet d’étude,la chercheuse bordelaise publieen 2010 un livre de référence àl’échelle internationale portant surla responsabilité des entreprisestransnationales dans l’économieglobalisée. Collectif et transdis-ciplinaire, il rassemble 32 témoi-gnages de spécialistes (juristes,économistes et sociologues) depar le monde.

L es entreprises transnationales sont-ellesaffranchies de toute responsabilité ? Écloses

entre les années 1980 et 2000 ces firmes géantesprofitèrent d’un contexte de dérégulation et degénéralisation des politiques de libre-échangepour éclater leurs activités industrielles dans des pays à faible niveau de protection sociale et environnementale. À première vue, elles opèrentdans un vaste néant juridique rendant toutepoursuite impossible. Les recherches menéespar Isabelle Daugareilh révèlent cependant quele vide n’est pas aussi absolu qu’il en a l’air. L’Organisation Internationale du Travail et l’Or-ganisation de Développement et de CoopérationÉconomique ont ainsi adopté des textes (certesnon contraignants mais régulièrement actuali-sés) pour encadrer l’action des entreprises trans-nationales. Une sorte de droit mou « soft law »

qui pourrait être le berceau de normes juridi-ques. D’autre part, les firmes elles-mêmes sedotent progressivement de codes de « respon-sabilité sociale de l’entreprise ». Ce conceptinventé aux États-Unis en 1953 se développe defaçon différente dans les entreprises d’origineanglo-saxonne ou asiatique et européenne. Lespremières choisissent d’adopter des normesseulement unilatérales tandis que les secondesacceptent, pour certaines d’entre elles, de s’en-gager dans des processus de négociation avecles syndicats voire des ONG. Elles permettentmême de se soumettre à des évaluations éven-tuellement assorties de sanctions. Un processusressemblant beaucoup à celui qui avait abouti,au siècle dernier, à l’élaboration d’un droit socialà l’échelle des États.

Chercheuse en droit au laboratoire Comptrasec*, Isabelle Daugareilh observedepuis dix ans l’évolution du cadre juridique dans lequel se développent les

entreprises transnationales. Avec son équipe, elle fouille le droit internationalà la recherche de textes, parfois anciens, permettant de poursuivre ces firmes

quand elles attentent aux droits de l’homme ou détruisent l’environnement.

Entreprises transnationales :vers la fin du non-droit ?

Centre de Droit Comparé du Travail et de la Sécurité Sociale[ COMPTRASEC ]

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010* Comptrasec : Centre de Droit Comparé du Travail et de la Sécurité Sociale.

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PACEA de la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie

Et si la prospection pétrolièrefaisait avancer la préhistoire?“ ”

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d Autour de LascauxDe la culture solutréenne, celle desgrottes de Lascaux, il y a 20 000ans, il n’y avait jusqu’à présentaucun vestige humain. En 2010, la datation de 52 petits morceaux de crânes exhumés sur le site duPiage, dans le Lot, par l’équipe deJean-Guillaume Bordes a changéla donne. Trouvés dans une alcôvede la paroi rocheuse, ils indique-raient un geste funéraire connuseulement de cultures beaucoupplus tardives.

Néanderthal, la fin du mythe?En reconstituant les blocs de silexavec les outils tranchants retrou-vés sur le site du Piage, puis en les datant avec précision, Jean-Guillaume Bordes a pu démontrerl’existence d’une culture relaisentre Néanderthal et l’HommeModerne. Un résultat confirmérécemment par l’identification de4 % de gènes communs entre lesdeux groupes d’Homo sapiens.

FouillesLa région Aquitaine a soutenu le tra-vail de l’équipe de Jean-GuillaumeBordes au Piage, un site devenumodèle tant par son envergurescientifique (26 chercheurs venusde 11 laboratoires dans le monde)que par les efforts de sensibilisa-tion déployés auprès de la popu-lation et des acteurs locaux. La Ré-gion Aquitaine a soutenu ce projetà hauteur de 230000 euros répar-tis sur les années 2007 et 2008.

Laboratoire PACEAUMR 5199 - CNRSUniversité Bordeaux 1Talencewww.pacea.u-bordeaux1.fr

Des camions vibrateurs quadrillent le désert enenvoyant des ondes sismiques dans le sol.

C’est le mode opératoire habituel pour identifierdes couches géologiques contenant du pétrole,mais un désastre potentiel pour tous les sitesarchéologiques. Consciente de cette menace,l’entreprise Total s’est associée à l’UniversitéBordeaux 1 pour mettre en place un programmede protection et d’investigations scientifiques au sein d’une immense partie du Sahara mauri-tanien, promise à l’exploration pétrolière. Jean-Guillaume Bordes, du laboratoire PACEA*, a solli-cité la multinationale pour diffuser ces travaux,associant des scientifiques d’autres universités,des ingénieurs pétroliers et comprenant un voletde sensibilisation des populations locales. De-mande non seulement acceptée mais aussi dotée

de moyens scientifiques, de datation notamment,qui permirent d’appliquer une méthode homo-gène aux 2500 sites trouvés pendant l’année etdemie de campagne. Parmi ceux-ci, des fonds delacs fossiles, incluant des restes d’animaux dis-parus, et même des restes humains préhistoriques,dans des zones où l’on pensait que l’érosion pro-pre aux déserts rendait impossible l’exhumationde vestiges si anciens. Les résultats exceptionnelsde cette opération peuvent laisser espérer que cette première expérience devienne une pratiquecourante chez les pétroliers. La publication d’unouvrage relatant l’ensemble de cette expérienceest prévue pour le début de l’année 2012.

Croisant l’approche culturelle avec des sciences dures telles que la biologie, la géologie ou la génétique, l’école de préhistoire del’Université Bordeaux 1 est l’une des plus anciennes et des plus

reconnues au monde. Bénéficiant de sites exceptionnels etproduisant régulièrement des résultats iconoclastes, elle attire

des étudiants et des chercheurs des meilleures universités.

Du Lot à la Mauritanie De la Préhistoire à l’Actuel :Culture, Environnement et Anthropologie[PACEA]

* PACEA de la Préhistoire à l ’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie.

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010

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Laboratoire Régulations Naturelle et Artificielle

Un nano-véhiculepour combattre le cancer ”“

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d Deux salairesLe Conseil régional soutient legroupe de Philippe Barthélémy en lui permettant l’acquisitiond’équipements performants maisaussi de moyens humains consé-quents. Dans le cadre de NanovaPharma, la Région participe au financement d’une allocation doctorale et d’une allocation post-doctorale à hauteur de200 000 euros.

Laboratoire ARNAUnité 869 - INSERM-IECBUniversité Bordeaux 2Bordeaux http://www.iecb.u-bordeaux.fr/arna_u869

Colloque internationalTous les deux ans le groupeAssemblage Supramoléculaireorganise le colloque SupraBiodont les thèmes abordés reflè-tent la singularité : constructionssupramoléculaires bien sûr maisaussi bio-imagerie, recherche denouvelles molécules actives surde nouvelles cibles thérapeuti-ques, évaluation de l’impact desnanotechnologies sur la toxicitéhumaine et sur l’environnement.

Du gel aux cellulesDans un article publié fin 2009dans la revue Chemical Communi-cations, le groupe AssemblageSupramoléculaire a pu démontrerqu’il était possible de faire passerdans des cellules humaines, unacide nucléique, piégé dans unematrice, nanostructurée pouravoir la forme d’un gel. Un résultatobtenu avec des cellules humai-nes cultivées sur cette matrice gel en nanotubes.

Il peut empoisonner mais il sauve des vies. Le cisplatine est une molécule bien

connue dans le traitement de certains cancersovariens par exemple. C’est de ce principe actifque s’est emparé le projet Nanova Pharma,porté par Philippe Barthélémy. Son but estd’accroître l’efficacité du médicament tout enréduisant sa toxicité. Comment ? En fabriquantune molécule hybride pouvant transporter lecisplatine jusqu’à l’intérieur de la tumeur, unesorte de nanovéhicule supportant les pièges et les conditions difficiles (la température élevée du corps humain, les anticorps…) de lanavigation intracorporelle, un cheval de Troiesachant déjouer les différentes barrières cellu-laires pour entrer dans les cellules tumoraleset y déposer son chargement létal. Ces nano-

particules construites à partir de moléculeschimériques appelées nucléolipides ont déjàpu montrer leur efficacité sur différents plans :capables d’emporter le principe actif dans unétat très concentré, elles augmentent l’activitéanticancer de façon spectaculaire, notammentsur des lignées cellulaires connues pour êtrerésistantes au cisplatine. Biologiquement programmées pour atteindre leur cible, ellesse dispersent moins dans l’organisme et sontdonc moins nocives. Très compétitifs par rapport aux approches concurrentes, ces premiers résultats devraient aboutir à la misesur le marché de ces nanoparticules, via laconstitution d’une société et d’un nouveaumédicament en 2015. D’ici là, l’efficacité duvéhicule aura encore été améliorée.

Synthétiser de nouvelles molécules avec des acides nucléiquescomme l’ADN, très riches en contenu informationnel, et des lipides

dotés de propriétés d’auto-organisation remarquables, c’est le cœur de l’activité du groupe Assemblage Supramoléculaire dirigé

par Philippe Barthélémy à l’Inserm. Un travail fondamental orienté vers la recherche de nouveaux médicaments.

L’ingénierie supra-moléculaire au

service de la médecine

Laboratoire RégulationsNaturelle et Artificielle[ARNA]

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010

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Napevomo

Quand la science se met

au service de l’habitat écologique“ ”

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FédérateurauseindelarégionLe projet Napevomo a fédéré denombreuses entreprises innovan-tes d’Aquitaine comme Exosun,célèbre pour ses traceurs solaires,Sun H20, Ouateco, producteur d’isolants écologiques ou encoreVertige, spécialiste de la toiturevégétal isée. I l a été soutenu à hauteur de 155 000 euros par la Région.

NapevomoTalencehttp://www.napevomo.com

Soudure végétaleD’ordinaire le pin des Landes estséché puis traité après sa coupe. Ilest ensuite débarrassé de ses parties défectueuses, transforméen pièces et assemblé. Utilisépour la première fois sur le projetde maison Napevomo*, le procédéd’Aboutage Bois Vert ne traite lebois qu’après l’avoir assemblé. De ce fait, les pièces en contact se soudent naturellement.

Un centre de ressourcesImplanté à Anglet et à Talence, lecentre de ressources technologi-ques NOBATEK accompagne lesacteurs de la construction soucieuxde développement durable. Grâce à ses liens étroits avec les labora-toires aquitains il est en mesure de leur proposer un éventail desolutions techniques issues desdernières avancées scientifiques.Un modèle qui s’exporte au Chili,en Syrie et au Québec.

Une élégante construction en bois truffée de technologie a poussé sur l’esplanade

de l’école des Arts et Métiers à Talence. Dansson genre c’est un peu une star. Issue d’un projet piloté par les Arts et Métiers en colla-boration avec le laboratoire TREFLE, NOBATEK(voir ci-contre) et cinq entreprises porteuses, le module d’habitation Napevomo est revenudu Solar Decathlon avec cinq prix dont celui,convoité, du développement durable. Un trophée obtenu grâce à une centrale d’épurationintégrée (unique en son genre) fonctionnantavec des lombrics. Une fois nettoyées, les eauxusées sont réutilisées sur les parties végéta-lisées de l’édifice. Un recyclage d’autant plusintéressant que les plantes couvrantes du muret du toit végétal jouent un rôle d’amortisseur

climatique contribuant à la fois au confort de lamaison et à l’efficacité du concentrateur solaireinstallé sur son toit. Programmé pour suivre lacourse du soleil, cet équipement d’une grandeefficacité a surtout été remarqué pour sa capa-cité inédite à produire simultanément l’électri-cité et l’eau chaude nécessaires au fonctionne-ment de la maison. Autre innovation promet-teuse : un échangeur-rafraîchisseur composéavec des matériaux, à changement de phase, à base de paraffine capable de stocker et de restituer de la chaleur à la demande. Ce systè-me a permis de maintenir une températureconstante de 23°C dans un espace soumis(c’était le début de l’été à Madrid) à des tem-pératures allant de 12°C la nuit à 38°C le jour !

Associant des entreprises, une école d’ingénieurs et des chercheursaquitains, le projet Napevomo*, coordonné par Philippe Lagière,s’est distingué au Solar Decathlon de Madrid. Très courue, cette

compétition internationale récompense les prototypes de maisonssolaires les plus innovants et les plus performants, sur le plan

énergétique comme sur le plan écologique.

L’Oscar de la maison durable

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010* Napevomo : « Je me sens bien » en langue cheyenne.

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Unité Biomatériaux et Répartition Tissulaire

Imprimer des cellules pour fabriquerdes organes”“

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d Impression in vivoEn 2010, les chercheurs du projetTEAL ont réalisé une premièremondiale en permettant la répa-ration de fractures crâniennes desouris vivantes. Ceci en y impri-mant in situ des nanoparticulesd’hydroxyapatite connues pourfavoriser la réparation des tissusosseux.

Laisser croîtreAu lieu de reproduire des organesachevés et complexes en « reco-piant » les coupes obtenues parimagerie médicale, le projet TEALsuit une piste prometteuse quiconsiste à fabriquer des organesnon matures, avec des motifs decellules souches, et de les laisserse développer.

Haut débitEn 2011, la construction d’un nou-vel appareil plus automatisé, utilisant la technologie laserfemtoseconde (10-15s), et finan-cée à hauteur de 120 000 eurospar la Région, permettra d’impri-mer plusieurs millions de mi-crogouttes à la seconde.

Unité Biomatériaux etRéparation TissulaireUnité 577 - CNRS Université Bordeaux 2Bordeauxhttp://www.teal.u-bordeaux2.fr

Remplacer l’encre d’une imprimante par desprotéines, l’expérience était saugrenue

mais s’avéra concluante. Réalisée aux États-Unis à la fin des années 1980, elle resta pour-tant sans suite jusqu’au tournant du millénaire.L’idée revient alors avec des imprimantes bri-colées puis avec des systèmes de pousse-seringues ou, comme c’est le cas à Bordeaux,avec un procédé laser très innovant : des cellules en culture sont disposées sur undisque translucide revêtu d'une très finecouche d’or ou de titane. Le faisceau laser estfocalisé sur cette « cartouche », provocant la projection d’infimes gouttelettes sur unmatériau biocompatible. Comme il est possi-ble de charger simultanément des cartoucheschargées de cellules différentes dans la machi-ne et de les faire alterner devant le faisceau, on

peut reproduire en 2D des tissus vivants trèssimples permettant par exemple de tester desmédicaments. Pour réussir à imprimer desobjets plus grands il fallait réussir à passer dedeux à trois dimensions. Les cellules ayant unecapacité d'auto-organisation limitée, il s’agis-sait de les disposer très précisément dans l’espace 3D puis de rendre l’ensemble cohésif.L’équipe du projet TEAL a résolu le premier défi en superposant les motifs effectués surplusieurs feuilles biocompatibles : le tissu estreconstitué couche de cellules par couche de cellules. Reste à améliorer la fonctionnalitéde l’ensemble. Un objectif qui pourrait êtreatteint en combinant l'impression à d'autresprocédés laser comme le micro-usinage et la photoactivation.

La bio-impression est un secteur pionnier dont le but est de fabriquer destissus puis des organes humains. En développant sa technologie laser

haute résolution, l’équipe du projet TEAL* pilotée à l’Inserm par FabienGuillemot, est l’une des premières, en Europe, à s’y être aventurée. Grâceà ses avancées il pourrait être possible d’imprimer de la peau d’ici dix ans.

Des lasers qui recopient le vivant

Unité Biomatériaux et Réparation Tissulaire

* Tissue Engineering Assisted by Laser.La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010

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Plateforme Applications Interdisciplinaires des Faisceaux d’Ions en Région Aquitaine

Une plateforme pour évaluer

la toxicité des nanomatériaux de demain“ ”

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Balistique intracellulaireSur la plateforme, la ligne d’irradia-tion ciblée est également un équipe-ment de premier plan. Il n’en existeque sept dans le monde. Elle permetnon seulement d’irradier, ion par ion,des cellules à l’unité, mais aussi dechoisir quelle partie de la cellule,noyau ou cytoplasme, on souhaiteexposer, puis de suivre dans letemps les mécanismes de réponsede cette cellule.

Irradiations à très faiblesdosesGrâce à la ligne d’irradiation ciblée, le groupe de Philippe Moretto développe la connaissance sur les irradiations à très faibles doses.Inédites, les données recueilliesseront très utiles pour évaluer leseffets des expositions dans l’envi-ronnement ainsi que les méca-nismes d’action des ions utilisésdans les futures techniques de thérapie anticancéreuse.

Un appui constantC’est le contrat de plan État/Région2000-2006 qui avait permis de dé-bloquer les 2,7 millions d’eurosnécessaires à la construction de laplateforme en partenariat avec leCNRS et l’Université Bordeaux 1.Depuis, l’Aquitaine a financé denouveaux équipements pour AIFI-RA à hauteur de 360 000 euros.

Plateforme AIFIRACentre d’Études Nucléaires de Bordeaux GradignanGradignan http://www.cenbg.in2p3.fr

C’est une sorte de pieuvre à cinq bras dontla tête serait l’accélérateur de particules,

et les tentacules les différentes lignes où sontfocalisés les faisceaux d’ions légers, protonsou particules alpha. L’un de ces tentacules, ouplutôt son support, attire particulièrement l’attention. Il s’agit d’un monolithe de graniteblanc reposant sur une dalle de béton stabiliséepar des pieux descendant à 18 mètres sous terre. Un faisceau focalisé dans une sectionréduite à 200 nanomètres peut ainsi atteindresa cible sans être dévié par les vibrations. Cette ligne «nanofaisceau» permet de scannerun échantillon et, après analyse des rayon-nements émis lors de l’impact, de donner uneimage haute résolution de sa composition chimique et de la répartition spatiale de sesconstituants. La précision est telle qu’il est

possible de localiser les nanoparticules pré-sentes dans le tissu étudié. C’est ainsi que le groupe de Philippe Moretto, qui dirige la plateforme, a pu mettre en évidence que lesnanoparticules d’oxyde de titane utilisées dansles crèmes solaires ne dépassaient pas lescouches cornées de la peau. Un résultat dontl’importance est soulignée par une nouvellepublication du laboratoire : la pénétration desnanoparticules de titane dans des cellules depeau humaine modifie leur métabolisme d’unimportant messager cellulaire : le calcium. Desrecherches élargies à un organisme vivant, unver témoin des effets des activités humaines surl’environnement, permettront d’approfondirl’étude toxicologique.

Dotée d’un accélérateur de particules très performant en terme de brillance de faisceau et de stabilité en énergie, la plateforme AIFIRA* du CENBG**met au service de la recherche académique et des entreprises des outils qui

la situent au tout premier plan mondial, pour l’analyse chimique aux échellesmicro et nanoscopiques, et l’étude des effets des radiations sur le vivant.

Des faisceaux d’ions haute-précision

Plateforme ApplicationsInterdisciplinaires des Faisceauxd’Ions en Région Aquitaine [AIFIRA]

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2010

*AIFIRA : Applications Interdisciplinaires des Faisceaux d’Ions en Région Aquitaine.

** CENBG : Centre d’Études Nucléaires de Bordeaux Gradignan.

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epuis 1998, la Région Aquitaine fait le pari de l’intelligence et de l’innovation en menant une politique très volontariste pour relever

trois défis : celui de la recherche, celui du développe-ment industriel pour préparer les emplois de demain et celui de l’égalité des chances.

Avec 10 % de son budget, elle est la première régionfrançaise pour le soutien à la recherche, à l’enseignementsupérieur et au transfert de technologies.

La structuration du monde universitaire et dela recherche a abouti, en 2007, à la création duPôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur –PRES - « Université de Bordeaux », sous l’impulsion de ses 8 membres fondateurs, les quatre universitésbordelaises et quatre écoles d’ingénieurs.

Le dynamisme de la politique régionale et l’organisationde la recherche en filières et pôles d’excellence font del’Aquitaine un territoire attractif pour le développementscientifique et technologique, comme le démontrentles arrivées de l’INRIA et de Sup Optique sur le campusde l’agglomération bordelaise.

Cette dynamique n’est sans doute pas étrangère au fait que le projet « Vers un nouveau modèle d’Université »ait fait partie des 10 projets retenus au niveau nationaldans le cadre de l’opération Campus.

C’est justement en suscitant le développement d’un esprit de campus que l’Université de Bordeauxambitionne de renforcer son inscription dans le territoireaquitain, de contribuer à rapprocher Sciences etSociété et d’accroître sa lisibilité à l’échelle nationale et internationale.

Ces portraits de recherches illustrent la richesse et la diversité des projets menés en Aquitaine et soulignent la créativité de ces scientifiques passionnés par leur sujet.

Alain Rousset, Président de la Région Aquitaine

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Conseil régional d’Aquitaine

Direction de la recherche et du transfert de technologie14, rue François-de-Sourdis – 33077 Bordeaux

www.aquitaine.fr

Cap Sciences

Hangar 20 – Quai de Bacalan – 33300 Bordeaux

www.cap-sciences.net