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N°8 Septembre 2012 LA LOGISTIQUE DU MÉDICAMENT EMPRUNTE DE NOUVELLES VOIES

Magazine Actu Labo septembre 2012

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Magazine Actu Labo de septembre 2012

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N°8Septembre 2012

LA LOGISTIQUE DU MÉDICAMENTEMPRUNTE DE NOUVELLES VOIES

Les dernières nominations dans la pharma

page 50

Carnet

Menace sur l’emploi dans l’industriedu médicamentLe Leem est inquiet des perspectives du secteurpharmaceutique

pages 48 et 49

Manager

A la Une Medco croit au marché français de la logistique médicaleL’américain Medco Health Solutions voudrait dupli-quer en France son modèle de logistique jusqu’audomicile du patient

page 34

Guerbet à la conquête de l’AmériqueLe spécialiste des produits de contraste pour l'ima-gerie médicale veut doper ses ventes, en particu-lier aux Etats-Unis

pages 36 et 37

Ipsen conserve son site de DreuxUn an après avoir mis en vente son usine de Dreux,Ipsen s’est ravisé

page 38

A Monts, Recipharm s’attaque à la bioproductionLe façonnier Recipharm dote son usine de Tours denouvelles capacités

page 40

Ce numéro magazine est un hors série d’Actu Labo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par les Editions d’Asklépios, SARL au capital de 75 000 € - 450 613 951 RCS Tours. Adresse : 14 boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 ToursCedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]. Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - Élise Pierre -

Aurélie Vouteau (édition) - Ont participé à ce numéro : Marion Baschet-Vernet, Jacques Donnay, Valérie Moulle. Maquette : Régis Beaune. Diffusion : Evangeline Beauvallet. Créditsphotographiques : Une : Pierre Verdy (AFP) - Kenzo Tribouillard (AFP) : 10 - DR : 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 20, 21, 22, 23, 26, 30, 31, 34, 46, 47, 49, 50 - JCS : 15, 40 - Qualiphar Gifrer : 16, 17 - Roche : 27 - CSP : 28 - Guerbet : 29, 36, 37 - Eurotranspharma : 32 - Ipsen : 38 - Aptar Pharma : 42, 43 - Packetis : 44, 45 - Guillaume de Fenoyl : 24. - FXB : 39.Publicité : Mistral Media - 365 rue de Vaugirard - 75015 Paris - 01 40 02 99 00 - www.mistralmedia.frImpression : Imprimerie Vincent (Tours) - Abonnement annuel (22 numéros et les hors séries) : 470€ - Prix de ce numéro : 5 € - Informations légales : CPPAP : 1215 I 83960 -ISSN : 2108-2030 - Dépôt légal : septembre 2012 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.

Medicen doit se recentrer sur des projets plus opérationnelsArnaud Gobet juge le pôle de compétitivité Medicenaprès avoir accédé à sa présidence

pages 14 et 15

Qualiphar Gifrer affirme ses ambitionsRéunis depuis 2000, Gifrer et Qualiphar veulentse développer pages 16 et 17

Polepharma Market Place, une place forte pour les échangesLe cluster Polepharma vient de lancer une place demarché électronique page 18

L’Afipral veut séduire les biotechsPascal Reber, le président de l'Afipral, souhaite atti-rer les biotechs dans ses filets. page 19

La clinique entre dans la vie réelle des industrielsLes études post-AMM dites observationnelles, hiermarginales, font figure aujourd’hui d’étape obligée

pages 20 et 21

La biostatistique au secours de la clinique ?Associés à des outils de bio-statistique, les biomar-queurs optimisent les études cliniques

page 22

L’actualité des CRO en brefLes principaux événements du trimestre écoulé

page 23

Stratégies Aptar Pharma ne craint pas le coupde pompe en NormandieAu Val-de-Reuil, l’usine d’Aptar Pharma va béné-ficier de la sortie de systèmes d’administration trèsinnovants

pages 42 et 43

Packetis veut s’imposer dans le design pharmaPour se démarquer de la concurrence, Packetisjoue la carte de la créativité

pages 44 et 45

L’actualité du conditionnement en brefLes principaux événements du trimestre écoulé

pages 46 et 47

Conditionnement

FocusL’actualité pharma en brefLes principaux événements du trimestre écoulé

pages 4 à 9

Les 7 devoirs de rentrée de gouvernementL’actualité a obligé Marisol Touraine à accélérer sa prise en mains desdossiers du médicament. L’équipe gouvernementale est désormaisdans le vif du sujet : définition de l’Ondam, réexamen de la loi Bertrand,attractivité industrielle de la France, reprise du dialogue avec les indus-triels, fiscalité, sécurité et transparence, recherche publique : ActuLabo passe au crible les points chauds de la rentrée pages 10 à 13

R&D : l’exemple collaboratif du LSC américainLe Life Sciences Consortium (LSC) américain mutua-lise les résultats cliniques des laboratoires pour amé-liorer l’efficacité de la recherche

page 24

Le diagnostic in vitro veut se faire entendreLe syndicat des industriels du diagnostic in vitro sou-haite se faire davantage entendre

page 26

Roche, partenaire des biologistesPour accompagner leur mutation, certains biolo-gistes ont choisi de s’adosser à un partenaire, com-me Isibio avec Roche Diagnostics

page 27

En directdes usinesLa logistique du médicamentemprunte de nouvelles voies

Une directive européenne va inciter les acteurs dela logistique santé à harmoniser les bonnes pra-tiques de distribution pages 28 et 29

La pharma doit consolider les maillons de sa supply chain

Les usines pharmaceutiques doivent s’inspirer despratiques logistiques en vigueur dans l’industrieautomobile pages 30 et 31

Eurotranspharma, le champion du last mile

Le spécialiste du transport des produits de santéprivilégie la couverture du dernier kilomètre

page 32

Sommaire SEPTEMBRE 2012

4 Actulabo - Septembre 2012

Focus

Watson Pharmaceuticalsabandonne l’OhioWatson Pharmaceuticals vientd’annoncer la fermeture deson centre de distribution deGroveport, dans l’Ohio, quiemploie 55 salariés. Le labo-ratoire déménage son entre-pôt dans un bâtiment à cons-truire de 22 000 m² à OliveBranch, dans le Mississipi.

MedImmune fermedes sites aux USALa biopharm américaineMedImmune va fermer sessites de Mountain View etSanta Clara, qui emploient autotal une centaine de salariés.Une partie sera transférée àHayward (Californie), où Med-Immune va ouvrir un centredédié à l’immunologie, et lereste sur les autres sites dela biopharm.

Kemwellconstruit en IndeLa CMO indienne Kemwell,spécialisée dans le biomanu-facturing, est en passe d’a-chever la construction d’uneunité de fabrication à Ban-galore dans le cadre d’un co-investissement engagé avecBoehrinher Ingelheim. Cetteplate-forme produira des anti-corps monoclonaux et despeptides à échelle réduite.

Shionogi ouvreun siège à LondresLe laboratoire japonaisShionogi vient d’ouvrir sonsiège européen à Londres afind’étendre son activité en Eu-rope. Rappelons que le labo-ratoire est à l’origine du Cres-tor (hypercholestérolémie),désormais commercialisé parAstraZeneca.

GSK investità MayenneL’usine GSK de Mayenne (53),une unité d’environ 300 sala-riés dédiée à la productiond’antibiotiques, devrait béné-ficier d’un investissement decapacité de 4,6 M€. Il seranotamment consacré au dé-ploiement d’une nouvelle li-gne. Ce programme s’ajouteaux investissements récur-rents de l’ordre de 3 M€ cha-que année.

UPSHER-SMITH S’EMPAREDE PROXIMAGEN Le laboratoire américain de spé-cialités Upsher-Smith acquiert lebritannique Proximagen, une bio-pharm spécialisée dans le déve-loppement et la commercialisa-tion de molécules potentiellementindiquées dans le traitement depathologies du système nerveuxcentral. Le montant de la transac-tion devrait dépasser les 555 M$.Le repreneur a indiqué qu’il sou-haitait préserver les implanta-tions britanniques de Proximagen implantées à Cambridge et à Londres.

PFIZER LICENCIE EN IRLANDE Le groupe Pfizer compte suppri-mer 177 postes au sein de sesdeux unités à Cork, en Irlande,afin de répondre à la baisse desventes de l’anti-cholestérolLipitor dont le groupe a perdul’exclusivité du brevet l’an der-nier aux Etats-Unis et le moisdernier en Europe. Ces suppres-

sions d’effectifs sur les unités de Ringaskiddy et Little Islandprendront effet l’an prochain.Pfizer emploie environ 4 000 per-sonnes en Irlande.

SCINOPHARM CONSTRUITÀ TAIWAN Le fabricant d’APIs taïwanaisScinoPharm va investir 37,6 M$dans son pays afin de construireune unité de production sur leTainan Science Park, à Tainan. Lesite, opérationnel en 2014, seradédié à la fabrication d’APIs injec-tables en oncologie. Il compren-dra également une partie dédiéeà la R&D, au contrôle qualité, aupackaging et au stockage.

BMS S’AGRANDITÀ PORTO-RICO Le laboratoire américain Bristol-Myers Squibb va investir 165 M$afin d’agrandir son site de pro-duction d’Humacao, à Porto-Rico.Le projet prévoit la rénovation des7 360 m² existants et la construc-tion de 7 600 m². Le nouveau bâti-ment sera dédié à la productionde traitements pour le diabète detype 2 et la partie rénovée seraéquipée pour produire de nou-veaux médicaments cardiovascu-laires. Le chantier débutera à lafin de l’année et le site pourraitêtre opérationnel en 2016. Suite

à ce programme, une bonne cen-taine d’emplois devraient êtrecréés.

JULPHAR S’IMPLANTEEN ALGÉRIE Spécialiste des médicamentsgénériques et propriétaire dechaînes de pharmacies, le labo-ratoire Julphar, basé aux EmiratsArabes Unis, va construire uneunité de production à Alger, enpartenariat avec le ministère dela Santé. Julphar compte inves-tir 32 M$ dans une usine qui de-vrait produire des injectables pourle marché nord-africain.

MERCK & CO. INVESTITÀ WILSON

L’américain Merck & Co. va inves-tir 15 M$ sur son site de Wilson,en Caroline du Nord, afin deconstruire un entrepôt réfrigérépour le stockage de vaccins etrénover en partie le site. La livrai-son est prévue pour 2013 : aucunemploi ne devrait être créé.

L’américain Merck & Co. aurait entamé des discussions en vue de l’acquisition du fabricant de principes actifset de produits pharmaceutiques indien Micro Labs (environ 281 M$ de CA), selon le journal économique indien

Financial Express.Micro Labs est plutôt positionné surles marchés des APIs, mais développe aussi une offrede produits finis ; il s’appuie sur un réseau de distribu-tion aussi bien installé en Inde qu‘à l’international. Micro Labs table sur un CA de 1 Md$ en 2015 et connaîtune croissance annuelle moyenne de 14 %. Ce dealrenforcerait les positions de Merck dans les domaines dela cardiologie, du diabète et de la dermatologie. Déjà enjanvier dernier, des rumeurs avaient couru sur des négo-ciations engagées avec Teva et Pfizer : celles-ci auraientachoppé au vu des prétentions affichées par les pro-priétaires du laboratoire indien.

MERCK S’INTÉRESSE À MICRO LABS

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UNE JV ENTREP&G ET TEVAL’américain Procter & Gamble(P&G) et l’israélien Teva viennentde former une JV, PGT Health-care, et vont investir 90 M$ dansla construction d’une unité deproduction de produits OTC àSanand, en Inde. L’usine fabri-quera des inhalateurs ou dessirops pour la toux de la marqueVicks.

PFIZER VENDENFIN SANDWICH

Pfizer vient de trouver un ache-teur pour son site de Sandwich,dans le Kent. Il s’agit du consor-tium privé Discovery Park Ltd. Len°1 mondial ne désertera pascomplètement le site puisqu’illouera un espace pour loger quel-que 650 salariés, sur les 1000 quecompte actuellement l’unité.

LUNDBECK RÉDUIT LA VOILURE EN FRANCE Le danois Lundbeck, qui réalisesur le Vieux Continent plus de50 % de son CA (2,1 Md€ enre-gistrés en 2011), annonce un pland’ajustement des effectifs quidevrait principalement affecterl’Europe. Ce programme de down-sizing n’épargnera pas la Fran-ce, où le laboratoire de spécialitésemploie 662 collaborateurs. Seu-les, les fonctions support et com-merciales seraient touchées, lesactivités de production n’étant pasconcernées.

ACTELION LICENCIEEN SUISSE La biopharm suisse Actelion a dé-cidé de supprimer 135 postes enR&D et fonctions support, dont 115au siège de la société, à Allschwill,près de Bâle. Le laboratoire préfèrerecentrer sa recherche sur les ma-ladies orphelines. Le plan de re-structuration devrait être effectifd’ici à 2013. Le laboratoire va per-dre en 2015 le brevet du Tracleer(bosentan), un traitement de l’hy-pertension artérielle représentant90 % de ses revenus.

GSK FERME THANE Un an après avoir proposé un plande départs volontaires aux quelque350 salariés de son usine d’APIs deThane, près de Bombay (Inde), lebritannique GSK vient d’annoncersa fermeture : l’ensemble du per-sonnel a accepté les propositionsd’indemnisation. La big pharmaconfiera dorénavant les productionsde Thane à des façonniers. Elleconserve néanmoins sa secondeunité indienne, dédiée à la fabrica-tion de médicaments, à Nashik.

DR REDDY’S S’ATTAQUE AUX PAYS DEVELOPPÉS Le génériqueur indien Dr Reddy’svient d’annoncer son intention dedévelopper des biosimilaires pourles marchés développés : cettebranche de son activité a augmentéde 45 % l’an passé. Le portefeuilleactuel de Dr Reddy’s comprend lefilgrastim (neutropénie), le rituxi-mab (lymphome) ou encore le dar-bepoetine (anémie), vendus sur lesmarchés émergents.

Le laboratoire de spé-cialités Dendreon,positionné sur lesmarchés de l’oncolo-gie, est à la peine.Suite aux mauvaisrésultats commer-ciaux enregistrés parson produit vedettele Provenge, indiqué

dans le traitement du cancer de la prostate, la direction annoncequ’elle devra procéder à la suppression de 600 postes. Ce pro-gramme va notamment se traduire par la fermeture du site deproduction de Morris Plains (New Jersey) et par la réorganisationdes services administratifs et de back office, l’objectif étant deréaliser une économie annuelle de 150 M$. La direction du laboratoire a indiqué, par ailleurs, que la chargeassumée par ses deux autres usines, implantées respectivementà Union City (Georgie) et Seal Beach (Californie), devrait être suf-fisante pour assurer les approvisionnements du Provenge. A l’ori-gine, les observateurs avaient prédit que ce traitement pourraitatteindre un volume d’affaires de 1 Md$ par an… avant de seraviser.

Amag ferme son sitede CambridgeLa biopharm américaineAmag Pharmaceuticals, spé-cialisée dans les traitementspar nanoparticules de la ca-rence en fer, vient d’annoncerla mise en vente de son unitéde production de Cambridge,dans le Massachusetts. Labiopharm supprime égale-ment 45 postes de ses effec-tifs afin de réduire ses coûtsd’ici à 2014.

Cornerstone acquiertEKR TherapeuticsLa specialty pharma améri-caine Cornerstone Therapeu-tics, spécialisée dans les ma-ladies respiratoires, a rachetépour 150 M$ sa compatrioteEKR Therapeutics, qui em-ploie une petite centaine desalariés. Un des actionnairesde Cornerstone est l’italienChiesi.

Siegfriedconstruit en ChineLe manufacturer suisseSiegfried (328 M€ de CA, 850salariés) prévoit de construireune unité à Nantong, près deShangaï (Chine), dédiée à lafabrication d’APIs, à laquelles’ajoutera dans une secondephase la production de médi-caments finis. La productiondevrait démarrer en 2014.

Cherokee licenciedans le New JerseyCherokee Pharmaceuticals,filiale de Merck & Co, vientd’annoncer le licenciement de 30 salariés sur les 380 que compte son site du NewJersey. En 2011, Merck avaitannoncé que le site seraitvendu ou fermé ; des ache-teurs potentiels se seraientmanifestés pour sa reprise.

Cell Therapeutics réduit ses coûtsLa biotech américaine CellTherapeutics va supprimer 36postes dans le cadre d’un plande réduction des coûts quidevrait lui permettre d’écono-miser 16 M$ par an. La FDA arejeté la demande d’autorisa-tion de l’un de ses traitementscontre le lymphome non hodg-kinien.

DENDREON RESTRUCTURE

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Focus

Des rumeurs insistantes laissaientprésager une opération immi-

nente. Issu en 2007 d’une spin-off dela branche transfusion sanguine deBaxter et de son rachat pour 540 M$par les fonds Texas Pacific Group etMaverick Capital, l’américain Fenwal(614 M$ de CA en 2011) vient d’êtrerepris pour 1,1 Md$ – soit 100 % de plus-value en cinq ans – par l’allemandFresenius Kabi, son principal rival : l’acquisition sera financée sur fonds propres par Fresenius Kabi qui va ainsi se hisser au rang de n°1 mondial de la transfusionet s'ouvrir les portes du marché nord-américain.Fenwal (environ 4 900 salariés) exploite cinq usines dans le monde, dont l'unede plus de 500 personnes à Lacs, près de La Châtre (36). « La cession d’une entre-prise, cinq années après son rachat, est une tradition pour les fonds d’investis-sement, c’est même la marche normale », nous avait précisé début juillet, aumoment des premières rumeurs, un représentant du personnel de Lacs. « Depuisla reprise par Fenwal, nous sommes plus près des centres de décision, ce quifacilite le management opérationnel », ajoutait-il. L’usine berrichonne, qui arecentré ses activités sur les poches de sang, va lancer de nouveaux produitsdédiés aux marchés de la transfusion sanguine d’ici à la fin de l’année, notam-ment pour le prélèvement de plaquettes.

MORPHOTEKÀ PHILADELPHIE La biotech Morphotex, une filiale dujaponais Eisai, vient d’ouvrir une nou-velle unité de bioproduction de lotscliniques à Exton, près de Philadel-phie (Pennsylvanie). Cette plate-formede 5 000 m², qui a requis un investisse-ment de 80 M$, emploiera 23 collabo-rateurs dans une phase initiale avantde progressivement recruter au fur età mesure des besoins. L’exploitationdevrait débuter d’ici à la fin de l’an-née pour une production commer-ciale GMP programmée pour 2013.

GSK S’OFFREHUMAN GENOME

L’allemand Boehringer Ingelheim va investir 50 M€ dans une unité de production pilote à Biberach, enAllemagne, qui sera dédiée à la production d’APIs. Le nouveau cen-tre, d’une superficie de 2 700 m², comprendra 15 réacteurs chimiquesde 100 à 300 litres. L’unité devrait êtreopérationnelle début 2014.

BOEHRINGER INVESTITÀ BIBERACH

GSK a annoncé le 16 juillet dernieravoir conclu un accord pour l’acquisi-tion de la biopharm américaineHuman Genome Sciences, moyen-nant un chèque de 3,6 Md$, incluantle cash (3 Md$), la dette et le rachatde la trésorerie : une première offreà 2,6 Md$ avait été repoussée aumois d'avril. Human Genome a déjàcoopéré avec GSK pour le dévelop-pement du Benlysta, un traitementdu lupus homologué en 2011.

La big pharma bâloise Roche a jeté un froid sur la côte est des Etats-Unis en annonçant la ferme-ture programmée – pour la fin de l’année prochaine – de son unité de recherche de Nutley, dansle New-Jersey. Une opération qui va entraîner la perte d’un millier d’emplois qui ne seront quepartiellement remplacés par l’ouverture d’un centre de recherche clinique translationnelle au

début 2013, toujours sur la côte est. Ce centre, qui devraitemployer à terme environ 240 personnes pour la plupart issuesde Nutley, sera en charge des essais cliniques et des pro-grammes de développement précoce.Les activités du New-Jersey seront transférées sur les sitessuisses de Roche à Bâle et à Schlieren, près de Zürich, ainsi qu’àPenzberg, en Allemagne. Environ 80 postes seront créés dans lesdomaines thérapeutiques privilégiés par Roche : l’oncologie, lavirologie, la neurologie et les maladies du métabolisme.

ROCHE FAIT LE MÉNAGEAUX ÉTATS-UNIS

FENWAL REPRIS PAR FRESENIUS KABI

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PIERRE FABRE VEUT DOUBLERD’ICI À 2020

INTEGRAGEN LÈVEDES FONDSLe français IntegraGen, spécialisée dansle développement de tests de diagnosticmoléculaire dans l’autisme et l’oncolo-gie a réalisé une augmentation de capital réservée d’un montant de 2 M€ auprès des fonds gérés par A PlusFinance.

Meda Manufacturing (110 M€ de CA),la plate-forme de production du grou-pe suédois Meda (2 700 salariés, CA de 1,3 Md€) implantée à Mérignac (33) etspécialisée dans la fabrication de solu-tions buvables, pommades et crèmes,vient d’investir 2,5 M€ afin d’acquérir lanouvelle technologie « blow fill seal »(BFS) qui permettra de fabriquer la « totalité des besoins de la gamme Bé-tadine ». Cette relocalisation s’accom-pagnera du recru-tement d’une dizai-ne de salariés, quis’ajouteront aux200 salariés du site.

MEDA BOOSTEMÉRIGNAC

D ans une interview accordée au Figaro, Jacques Fabre, le directeur

général de Pierre Fabre, indique que legroupe castrais devrait doubler son CAd’ici à 2020 en le portant à 3,9 Md€. Dansle même temps, la part de la facturation

réalisée à l’international devrait s’élever à 70 %, contre 53 % aujourd’hui. Afin de réaliser cet objectif ambitieux, la direction entend amplifier « son leadershipen dermo-cosmétique » et « notamment conforter notre premier rang en Franceet en Europe devant L’Oréal ». Pierre Fabre, qui est présent dans 140 pays de façoninégale dans le domaine du médicament, souhaite accélérer sa croissance « dans lespays émergents tels que la Chine, le Brésil, la Turquie et l’Afrique ».Le groupe, qui confirme la priorité accordée à l’oncologie, indique également qu’ilsouhaite approfondir son développement dans le domaine de la neuropsychia-trie ; une demande d’autorisation de l’antidépresseur lévomilnacipran, issu de larecherche Pierre Fabre, devrait ainsi être déposée à l’automne aux Etats-Unis. Cettedemande d’AMM est menée conjointement avec l’américain Forest.

8 Actulabo - Septembre 2012

Focus

Le français Virbac (623 M€ de CA en2011) vient d’acquérir en totalitéStockguard Animal Health etStockguard Laboratories, situés àHamilton (Nouvelle-Zélande) et spé-cialisés dans les animaux de rente. Cette transaction permettra au spé-cialiste de la santé animale, qui pos-sède déjà une filiale locale – VirbacNew Zealand – de renforcer son ex-pertise dans les traitements destinésaux élevages bovins et ovins danscette région.

VIRBAC MET UN PIEDEN NOUVELLEZÉLANDE

NOVASEP INVESTIT AU MANS

AU MOINS 1500 POSTESSUPPRIMÉS CHEZ SANOFI

Le spécialiste de la purification de principes actifs pharmaceutiques Novasep va investir 3 M€ pouraugmenter ses capacités de production d’ingrédients pharmaceutiques hautement actifs (HPAPI) auMans, sur l’ancien site Séripharm racheté à Aventis en 2003. La nouvelle installation, qui sera opé-rationnelle début 2013, vient conforter la stratégie globale de Novasep dans le domaine de la syn-

thèse totale des ADCs, qui intègre la production des toxineset des anticorps monoclonaux (mAb), le couplage toxine-mAb, la purification et la formulation de l’ADC.Dans cette nouvelle unité, Novasep pourra réaliser desopérations de chimie cryogénique à - 60°C dans des réac-teurs en hastelloy, de chromatographie HPLC et de séchageen zone confinée afin de produire des toxines pour lesADCs à échelle commerciale.

Baxter France vient d’acquérirles 80 % du capital qu’il ne pos-sédait pas encore dans Fasonut(12 M€ de CA, 70 salariés), unlaboratoire spécialisé dans lafabrication de poches de nutri-tion parentérale (solutés nutri-tifs et poches). Baxter conserve-ra les trois sites et les effectifsde Fasonut à Montpellier, Lilleet Strasbourg. Le dirigeant et actionnaire majoritaire deFasonut, Maurice Florent, continuera à accompagnerBaxter jusqu’à la fin de l’année.

Depuis l’annonce enjuillet dernier de la

réorganisation des ac-tivités françaises deSanofi, la mobilisationdes syndicats n’a pas fai-bli. « Les salariés sont

très engagés, en particulier à Toulouse et Montpellier, épicentres du séisme socialqui se profile », nous indique ainsi l’un des membres de l’intersyndicale qui attendles premières convocations des comités centraux d’entreprise par activité ; ceux-ci devraient se tenir à la fin septembre et préciser les contours exacts de la restruc-turation. Selon les derniers éléments parvenus, la disparition de 1 500 à 2 000 postes est pro-grammée. Les activités de recherche sont particulièrement visées, ce qui devraitconduire « à la fermeture ou à la cession de la plate-forme de Toulouse quiemploie 700 collaborateurs et la suppression de 250 à 300 postes à Montpellier ».Ce site, qui emploie au total environ 1 100 salariés, garderait quasiment intactes sescapacités en développement. Rien n’avait filtré, en revanche, sur les modalités de la réorganisation des servicescentraux – qui doivent être regroupés sur deux sites, en région parisienne et àLyon –, ainsi que sur celle de la division vaccins. Concernant cette dernière, les syn-dicats craignent le transfert de capacités vers des plates-formes de productionrécemment implantées en Chine ou en Amérique du Sud. Ce qui risque d’impac-ter les usines lyonnaise et normande de Sanofi Pasteur à Marcy-l’Etoile (69) et auVal-de-Reuil (27).

PROVEPHARM GRANDIT À MARSEILLE Le laboratoire marseillais Provepharm(3 M€ de CA), spécialisé dans la pro-duction du bleu de méthylène (Pro-veblue) et basé à Château-Gombert,va y investir 3 M€ afin de construireun nouveau bâtiment de 1 600 m². Ilaccueillera les autres sociétés dugroupe : Binomic, la holding de tête,et Provence Technologie, la maisonmère de Provepharm. Il devrait êtreopérationnel à l’été prochain.

BAXTER CONTRÔLEFASONUT

Actulabo - Septembre 2012 9

S elon les informations dévoilées enexclusivité le 5 juillet sur notre site

web actulabo.com, pas moins de 258postes devraient être prochainementsupprimés dans les fonctions supportdes sièges France et Europe du labora-toire Cephalon, à Maisons-Alfort (94).Cette réduction drastique de l'effectifserait liée au transfert de ces activités,qui emploient aujourd'hui environ 500salariés, dans l’immeuble de la Défense qui accueille déjà le siège France de Teva(également 500 salariés). Rappelons que ce dernier a racheté Cephalon en mai dernieret qu'il n’aurait jamais fait mystère de son intention de mutualiser les services. L'opération inclut la cession du centre de développement préclinique qui emploiequelque 70 collaborateurs sur ce même site de Maisons-Alfort, information que nousavions annoncée en avant-première dans une édition de la lettre confidentielle ActuLabo. Plusieurs repreneurs auraient fait part de leur intérêt et une solution de pour-suite de l’activité par des collaborateurs de la plate-forme préclinique serait à l’étude.

PHARMASTERRENFORCE ERSTEIN

INNOTHERA PRÊT EN 2013 À CHOUZY-SUR-CISSE

Le façonnier Pharmaster, uneentité du groupe Synerlab ins-tallée à Erstein (67), va accroî-tre les capacités de cette usinequi emploie une centaine desalariés. Le sous-traitant spé-cialisé dans les formes liqui-des stériles (gouttes, sprays etcollyres) vient ainsi d’engager les travaux d’une extension de 1 870 m² sur deux étages, dont400 m² de salles blanches. Cetagrandissement, qui sera opé-rationnel à la mi-2013, va per-mettre à Pharmaster de se do-ter d’une ligne de remplissageaseptique haute cadence quiaugmentera la capacité de rem-plissage de sprays sans conser-vateur de 30 à 50 millions d’uni-tés par an.

Arnaud Gobet, le président du laboratoire Innothéra (1 000 salariés, 150 M€de CA), nous indique que l’extension des locaux (environ 4 000 m²)de l’usine de Chouzy-sur-Cisse (41) sera réceptionnée à l’automne2013. Le programme représente un investissement d’environ 10 M€. Ilva permettre à ce site d’accroître ses capacités de conditionnement. « Nous allons transférer dans ce module nos lignes de conditionnementdéjà exploitées qui seront complétées dans un second temps par des capa-cités supplémentaires », nous explique Arnaud Gobet, par ailleurs pré-

sident du pôle de compétitivité Medicen Paris Région. La direction prévoit de créer une dizaine d’emplois surce site dédié à la production de médicaments pour les pathologies de la vie quotidienne, qui emploie envi-ron 250 salariés. Innothéra exploite aussi une seconde plate-forme de production à Nomexy (88), spéciali-sée dans la fabrication de bas de contention.

ROOWIN À RIOM La CRO Roowin, qui était installée surle parc d’activité Biocitech de Romain-ville (93), vient de s’implanter à Riom(63), sur l’ex-unité de R&D de Schering-Plough fermée par le groupe Merck en 2011. Roowin s’est installée progres-sivement depuis la mi-mai dans l’un des trois bâtiments (2 500 m²) du site. « Nous occuperons 1 500 m² dans unpremier temps », nous indique PatriceRool, le pdg de cette entreprise d’unetrentaine de personnes.

CEPHALON LICENCIE EN FRANCE

L’été 2012 de Marisol Touraine n’aura pas été des plus reposants. L’actualité, et notam-ment la mini-polémique née de la décision de la Direction de la Santé d’interdire l’usage del’Avastin de Roche dans le traitement de la DMLA a obligé la nouvelle ministre des Affairessociales et de la Santé à accélérer sa prise en mains des dossiers du médicament. Desdossiers qu’elle n’avait qu’eu le temps d’effleurer depuis sa désignation, occupée qu’elleétait à superviser la réforme des retraites promise par François Hollande.Désormais, l’équipe gouvernementale est dans le vif du sujet ! Définition de l’Ondam, réexa-men de la loi Bertrand, attractivité industrielle de la France, fiscalité, reprise du dialogueavec les industriels du médicament, sécurité et transparence, recherche publique : Actu Labopasse au crible les points chauds de la rentrée.

10 Actulabo - Septembre 2012

Stratégies

Les devoirs de rentréePOLITIQUE DU MÉDICAMENT

Vers un Sunshine Actà la française ?Première démonstration de l’impli-

cation estivale de Marisol Tourainedans les sujets relatifs à l’industrie pharmaceu-tique, la question des décrets d’application de la fa-meuse loi Bertrand de décembre dernier portantsur la sécurité du médicament qui avaient effecti-vement été renvoyés aux calendes grecques (cf.notre interview de Philippe Lamoureux, le direc-teur général du Leem, dans Actu Labo Magazinede février 2012). L’ensemble de la filière est notam-ment en attente des décrets régissant la publica-tion obligatoire des conventions et des liens d’in-térêt entre les industriels du médicament et leursdifférents interlocuteurs. Rappelons que l’article 2de la loi Bertrand prévoyait que des sanctions pé-nales pouvaient s’appliquer dès … le 1er août 2012aux entreprises ne respectant pas cette obligation. La ministre, qui a souhaité rappeler au passage lecaractère « essentiel » de la transparence en matièrede promotion des produits, a indiqué que le projetde décret préparé par le précédent gouvernementétait à la fois « imprécis » et « irréaliste ». La créa-tion d’un groupe de travail chargé de réformer letexte a été annoncée à la fin juillet : il s’agit désor-mais de faire en sorte que l’obligation de publica-tion prévue par la loi puisse « être effective » dès lemois d’octobre. Soit quelques semaines de répit.

Doper la recherche clinique française publique…

La ministre de la Santé a placé la questionde l’amélioration de la performance de la rechercheclinique publique française tout en haut de ses préoc-cupations. Dans une allocution prononcée le 4 juillet

dernier à l’Institut Pasteur, à l’occasion du 3e anniver-saire de la création de l’Aviesan (Alliance pour lessciences de la vie et de la santé), Marisol Touraineavait annoncé qu’elle « souhaitait réduire les délaisde mise en œuvre des études cliniques ». Entre l’an-nonce de l’importance d’une question clinique et le

début du processus s’écoule « fréquemment une du-rée supérieure de dix-huit mois », s’est insurgée laministre. Un laps de temps qui ne permet pas auxéquipes d’être compétitives face à leurs rivales euro-péennes, américaines ou chinoises. Marisol Tourainesouhaite imposer à l’administration une réduction dudélai à six mois, limiter le nombre d’intervenants encréant un guichet unique et revoir l’articulation en-tre les centres d’investigation cliniques et les récentscentres de recherche clinique.

... tout en contrôlant la recherche cliniqueprivée davantage

Selon la ministre de la Santé, ces der-nières années auraient montré « les limites de la re-cherche clinique menée par l’industrie », une allu-sion directe aux récents scandales sanitaires quiont enflammé la planète pharma. Réaffirmant le

Actulabo - Septembre 2012 11

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du gouvernement

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Stratégies

principe d’indépendance, « qui doit sous-tendretoute évaluation du médicament », Marisol Tou-raine a indiqué que « l’une des deux études dephase III qui permettent d’évaluer un traitementdevrait être menée par la recherche acadé-mique », une ambition qui « nécessitera de redéfi-nir les relations entre le monde académique etses partenaires industriels ». Quoi qu’il en soit,il lui apparaît essentiel « que la France se dotedes moyens nécessaires pour mener ce typed’études ». Elles pourraient composer la mis-sion essentielle du programme hospitalierde recherche clinique (PHRC). Le nombred’études prises en charge serait limité, dé-fini par un jury indépendant et « soumisaux impératifs de santé publique », maisles dépenses engagées par l’Etat obliga-toirement calquées sur le coût réel desrecherches.

Autre chantier annexe évoqué lorsde ce discours fondateur à l’Insti-tut Pasteur : celui qui permettrait

de rendre plus facile l’accès aux bases dedonnées, notamment celles exploitées par l’assu-rance-maladie, par les cliniciens en charge des étu-des de pharmaco-épidémiologie.

Préparer l’Ondam 2013C’était l’un des engagements pris par

François Hollande pendant la campagnedes présidentielles. L’étau de l’Ondam (Objectifnational des dépenses de l’assurance-maladie) seradesserré en 2013 puisque sa progression a étéfixée à 2,7 %, contre 2,5 % au titre de l’exercice précédent, ce qui représente une injection de 4,6 Md€ dans le système de soins ! Ces ressourcesnouvelles ne reviendront pas, ou peu, aux indus-triels du médicament. C’est surtout l’hôpital quidevrait profiter de cette rallonge, Jérôme Cahu-zac, ministre délégué au Budget, ayant évoqué –prudemment – l’éventualité d’une nouvelle vague

d’investissement au bénéfice des établissementspublics de santé. Si, comme le préconise le rapport de l’IGAS-IGF re-mis en juillet aux ministres concernés, de nou-velles vagues de déremboursement ou de discus-sions « serrées » sur le prix des médicaments nesont pas à exclure, Marisol Touraine et l’ensembledu gouvernement semblent avoir pris – un peu –de distance vis-à-vis de ces vieilles recettes. Lesdéremboursements ne devront pas « compromet-tre la qualité de soins ». C’est du moins le discoursofficiel à l’heure où nous écrivons ces lignes ; iln’est pas question, non plus, d’augmenter le mon-tant des franchises acquittées par les assurés so-ciaux. En revanche, et afin de profiter à plein del’expiration de nombreux brevets prévus jusqu’en2017, les pouvoirs publics devraient rapidementprésenter de nouvelles mesures de promotion dugénérique.

Quelle fiscalité pour les labos ?La fiscalité propre à l’industrie phar-

maceutique sera l’un des sujets de larentrée et s’invitera aux préparatifs budgétaires del’exercice 2013. Les industriels du médicament es-timent aujourd’hui que leurs différentes contribu-tions (taxe sur le chiffre d’affaires, taxe sur les dé-penses de publicité, contributions exceptionnellesdiverses), qui s’ajoutent à la baisse des prix et àl’érosion des volumes sur le marché français, nepermettent plus d’assurer la compétitivité de leursentreprises et nuisent à l’attractivité de la maisonFrance. L’argument laissera-t-il insensible une équi-pe gouvernementale qui fait du redressement in-dustriel une priorité ?Le Premier ministre a été très irrité de l’annonce duplan social qui touchera principalement les plates-formes de R&D de Sanofi. Une annonce concomi-tante avec la révélation d’une plus-value de 500 000€

réalisée par un dirigeant du groupe français à l’occa-sion de la revente de stock options ! Pour autant, il

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Christian

Lajoux

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Actulabo - Septembre 2012 13

n’est pas exclu que le gouvernement accepte de né-gocier une – relative – modération fiscale contrel’engagement du maintien d’activités industrielleset de R&D sur le territoire français. Toujours au cha-pitre de la fiscalité, le toilettage du dispositif de cré-dit d’impôt-recherche – une incitation à la R&D sa-luée par l’ensemble de la filière – devrait égalementêtre mis en œuvre. Après quelques inquiétudes ini-tiales, l’association France Biotech s’est d’ailleursfélicitée de l’engagement de François Hollande enfaveur de ce dispositif. Toujours au chapitre des biotechnologies, la créa-tion d’un environnement réglementaire et législa-tif plus favorable à la recherche sur les cellules sou-ches a été promis par le nouveau pouvoir. Il seraittoutefois étonnant que cette réforme soit au menude la prochaine saison parlementaire.

Renouer le dialogueavec les industriels du médicament

Depuis l’affaire Mediator, les indus-triels du médicament ne sont plus en odeur desainteté dans l’opinion. Les dirigeants politiquesont relayé ce désamour et n’ont pas hésité à livrerles laboratoires à la vindicte populaire. En févrierdernier, Philippe Lamoureux déplorait dans noscolonnes le climat de « stigmatisation inouï » qui,selon lui, pénalisait l’ensemble de la filière. De-puis, les choses se sont apaisées et une premièrenormalisation a pu être constatée à l’issue de laréunion du Comité stratégique des industries desanté (CSIS) qui s’est tenue en janvier dernier. Bien que le nouveau gouvernement ne se soit pasencore prononcé officiellement sur le sujet, il sem-ble qu’une réflexion soit engagée sur la tenue deréunions régulières avec les industriels, horscontacts officieux et informels, qui n’ont à vraidire jamais cessé. CSIS périodiques ? Comités stra-tégiques installés sous l’égide du ministère de laSanté ? Rien n’est encore acté mais des annoncessont attendues avant la fin de l’année. On notera,

procédure plutôt inhabituelle, que la ministrea reçu le 6 août dernier Patrice Zagamé, lepdg de Novartis France. La discussion aporté sur les premiers résultats d’un pro-gramme de recherche clinique hospitaliervisant à comparer les résultats de l’Avas-tin de Roche et du Lucentis de Novartis– désormais le seul produit autorisédans cette indication – dans le traite-ment de la dégénérescence maculaireliée à l’âge (DMLA). Ces discussionsdoivent se poursuivre, a indiqué leministère dans un communiqué,afin de garantir aux patients « d’être soignés dans les meilleuresconditions de sécurité et de prix ».

Améliorer le fonctionnement de l’Agence

Nationale de Sûreté du Médicament (ANSM)Certes, les industriels du médicament ne s’enplaignent pas publiquement par peur de repré-sailles, mais ils constatent tous les jours que laréorganisation annoncée de l’ex-Afssaps, deve-nue l’Agence nationale de sûreté du médicament(ANSM), n’a pas encore porté ses fruits. Loin s’enfaut ! La crispation des équipes de l’agence surl’application vétilleuse du principe de précautionles rendrait sourdes aux demandes des indus-triels, même les plus banales. Parfois jusqu'à l’ab-surde et à l’arbitraire ! Certains industriels, notam-ment des sous-traitants, se plaignent de retardsdans le renouvellement des autorisations de pro-duire accordées par l’agence ; ces retards seraientla conséquence d’une véritable embolie adminis-trative. Le rétablissement du dialogue avec lespouvoirs publics, évoqué plus haut, passera né-cessairement par une remise à niveau du fonc-tionnement de l’ANSM.

Jean-Christophe Savattier

Philippe Lamoureux

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Stratégies GRAND TÉMOIN

14 Actulabo - Septembre 2012

Actu Labo : Vous venez de prendre pour trois

ans la présidence du pôle de compétitivité

Medicen Paris Région. Quel premier regard

portez-vous sur lui ?

Arnaud Gobet : Le principal atout de Medicen est son

caractère multiculturel et multidimensionnel. C’est, en

effet, l’un des rares lieux où quatre grandes familles des

métiers de la santé peuvent s’engager dans des projets

collaboratifs. Il s’agit des PME et des biotechs, des

grandes industries, des laboratoires académiques et

des hospitaliers ainsi, naturellement, que des institu-

tionnels (Etat et collectivités locales) qui contribuent

à hauteur des trois quarts à notre budget de fonction-

nement (2 M€) et au financement de nos program-

mes de recherche labellisés (250 M€ sur les six der-

nières années, tous financeurs publis confondus).

Ces acteurs sont d’ailleurs accueillis au sein de quatre

collèges différents, la coutume voulant que le prési-

dent soit issu du collège grandes entreprises. Je me fé-

licite au passage qu’une grande pharma française telle

que Sanofi ait décidé de s’impliquer de nouveau avec

force, après avoir pris pendant quelques mois un peu

de distance.

Cette diversité est la force de Medicen, mais elle consti-

tue aussi une fragilité. Il est parfois difficile d’établir une

ligne directrice entre des acteurs qui ont des cultures

et des centres d’intérêt différents. Il faut faire dialoguer

des chercheurs fondamentaux, des cliniciens hospita-

liers, des politiques et des industriels qui viennent

aussi bien du monde du médicament, de l’imagerie, du

dispositif médical que de la e-médecine.

Actu Labo : Vous venez donc de prendre la tête

d’une usine à gaz ingouvernable...

Arnaud Gobet : Je n’ai jamais dit cela ! Je constate ce-

pendant que deux écoles de pensée s’opposent au

sein de Medicen. Certains croient que le pôle souffre

de l’absence d’une grande cause fédératrice qui s’im-

poserait et à laquelle le plus gros de nos ressources

devrait être consacré. Selon les tenants de cette ap-

proche, un focus quasi exclusif, par exemple sur

l’imagerie médicale ou la médecine translationnelle,

permettrait à Medicen d’acquérir une renommée in-

ternationale qui lui fait défaut. D’autres, au contraire,

soutiennent que le pôle doit se cantonner à un rôle

de catalyseur de projets opérationnels franciliens,

plus diffus mais concrets. Pour ma part, je pense que

ces deux approches ne sont pas antagonistes. Le seul

bémol est celui des ressources. Il m’apparaît évident

que Medicen, sans abandonner de grandes ambi-

tions, doit se recentrer sur des sujets concrets, en

s’appuyant sur ce qui fonctionne déjà très bien…

Actu Labo : Pouvez-vous donner quelques

exemples précis ?

Arnaud Gobet : Medicen peut compter sur la qualité

reconnue de l’évaluation des programmes de R&D qui

sont soumis à son expertise et constituent le préalable

à une éventuelle labellisation, source de financements

publics. La capacité d’évaluation du pôle a ainsi pu

être mise au service des Investissements d’Avenir, qui

ont favorisé la création de trois Instituts hospitalo-uni-

versitaires (IHU). Le programme Défi Biotech Santé,

qui permet à nos PME membres de bénéficier de plans

de formation avec le concours des partenaires (CCI,

Ubifrance), compose un second point d’appui.

Actu Labo : Quelle sera la feuille de route de

votre mandat ?

Arnaud Gobet : Nous devons nous obliger à une cer-

taine introspection collective ; celle-ci est d’autant

bienvenue que nous allons renégocier le contrat

ARNAUD GOBET, PRÉSIDENT DE MEDICEN PARIS RÉGION

Medicen doit se recentrer sur des Arnaud Gobet a succédé à DavidSourdive à la présidence du pôlede compétitivitéMedicen Paris Régionaprès l’intérim de cedernier, consécutif à la démissiond’Emmanuel Canet,des LaboratoiresServier. Le présidentd’Innothera nous livre ses premièresréflexions quelquessemaines après saprise de fonctions. Une interview quenous publions alorsque Medicen vientd’être jugé pôle«moins performant »par une étude réali-sée par les cabinetsBearing Point, Erdynet TechnopolosGroup. Principalgrief : la gouvernanceconfuse d’une entité multi-acteurs.

Actulabo - Septembre 2012 15

À près de 60 ans, Arnaud Gobet, le président d’Innothera (environ 1000 salariés, 150 M€ de CA), un laboratoire spécialisé dans les trai-tements des pathologies de la vie quotidienne et les bas de compres-sion veineuse, a accepté de prendre la présidence de Medicen, enpartie pour assouvir « une grande curiosité intellectuelle ». ArnaudGobet, grand amateur de bateaux, devra manœuvrer avec tact pourréussir à fédérer les différents équipages de Medicen.Cet ingénieur Supelec, titulaire d’un MBA d’HEC, est le petit-fils dufondateur d’Innothera. Arnaud Gobet exerce depuis 1986 la prési-dence du laboratoire qui exploite une plate-forme de R&D à Arcueil(94) et deux unités industrielles à Nomexy (88) et à Chouzy-sur-Cisse(41). Cette dernière fait d’ailleurs l’objet d’un programme d’extension.

UN INDUSTRIEL DANS L’ANTRE DE LA RECHERCHE

triennal d’objectifs et de moyens (2013-2015) qui

nous lie avec l’Etat. Ce travail va s’échelonner jusqu’à

la fin de l’année et nous aurons un souci de très

grande mixité. Il est indispensable d’en finir avec

certaines rigidités culturelles. Je souhaite qu’il sorte

de cet effort majeur des idées simples et puissantes.

Vous comprendrez, compte tenu de mon back-

ground, que je souhaite moduler la partition du pôle

dans une tonalité plus industrielle sans pour autant

compromettre la qualité de la culture scientifique et

R&D de Medicen.

Actu Labo : La gouvernance du pôle est-elle en

phase avec ses ambitions ?

Arnaud Gobet : Il me semble qu’elle peut être amé-

liorée. Deux chiffres témoignent de ce potentiel

d’amélioration : l’exécutif du pôle compte 39 mem-

bres pour une quinzaine de permanents : ce ratio

n’est pas un gage d’efficacité, certains des membres

de l’exécutif n’ayant pas de pouvoir décisionnel et de-

vant en référer à leur hiérarchie, ce qui a pour consé-

quence de retarder le cycle de décision. Enfin, je

compte m’appuyer et valoriser davantage l’implica-

tion des bénévoles qui, en équivalent temps plein,

correspondent déjà au travail effectif de cinq sala-

riés. Globalement, il faut accroître la fluidité de nos

process.

Actu Labo : Comptez-vous relancer des pro-

grammes collaboratifs avec d’autres pôles fran-

çais ou internationaux comme c’est déjà le cas

avec Lyonbiopôle dans le domaine de l’infectio-

logie ?

Arnaud Gobet : Nous serons bien sûr réactifs et ou-

verts à d’éventuelles opportunités mais la systémati-

sation d’une telle politique ne fait pas partie de nos

priorités.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

projets plus opérationnels

Stratégies

16 Actulabo - Septembre 2012

A lors qu’il fête son cen-tenaire cette année, lelaboratoire Gifrer Bar-

bezat affiche un dynamisme iden-tique à celui d’une start-up. Spé-cialisée dans les médicaments sansprescription et les non-médica-ments (compléments alimentai-res, shampoings anti-poux, soinsde la peau et de la bouche…),l’entreprise basée à Décines, dansla banlieue est de Lyon, n’a pasrevu ses ambitions à la baisse enpassant dans le giron du belgeQualiphar. « Bien au contraire,affirme Karl Verlinden, pdg dugroupe. Nous avons déjà investiplusieurs dizaines de millionsd’euros sur ce site historique de-puis le rachat ; nous prolonge-rons cet effort cette année,comme au cours des exercices fu-turs. » Le groupe Qualiphar Gifrer a, eneffet, décidé de mobiliser 2 M€

cette année pour la création d’unenouvelle ligne de production surson site de l’agglomération lyon-naise, où il emploie 220 per-sonnes. Un bâtiment a été entière-ment réaménagé à cet effet. Lestravaux se sont achevés au prin-temps et la production a démarréau mois de juin. « Nous avons ra-patrié sur Décines la productionde liniments, qui était jusque-làbasée sur notre site de Bornem,en Belgique », précise Karl Verlin-

den. Dans le même temps, cer-taines productions aux volumesanecdotiques quitteront le siterhône-alpin pour faire le chemininverse dès l’anprochain.Mais au-delà de cesréaffectations deproductions entreles deux unités, le groupe Quali-phar Gifrer poursuit méthodique-ment l’élargissement de sa gam-me, en lançant entre cinq et huitnouveaux produits chaque année.

Une stratégie offensive, qui profi-tera tout particulièrement au sitede Décines, cette année, puisqu’ils’adjugera cinq de ces nouveau-tés. « Nous avons déjà mis sur lemarché trois nouvelles produc-tions : Physiologica Septi Nasal,une extension de la gamme Lyo-

mer et le Carbofène. » Les deuxautres produits qui seront fabri-qués sur le site de Décines serontdévoilés dans le courant de ce

mois de septem-bre, tout commeles trois nouvel-les productions deBornem.

Pour Karl Verlinden, cette poli-tique d’innovation est le seul gagede longévité pour une entreprisefamiliale de taille moyenne. Ausein du groupe Qualiphar Gifrer,

une quinzaine de personnes sontdonc affectées à cette démarche,qui vise non seulement à renouve-ler la famille de produits, mais éga-lement à les adapter aux nouvellesréglementations imposées sur lesmarchés que le groupe entend at-taquer dans les prochaines an-

Réunis sous unmême nom depuis2000, le laboratoirelyonnais Gifrer et lebelge Qualiphar affichent leurs ambitions de développementinternational, ens’adossant à une stratégie d’élargissement de leurs familles de produits.

Qualiphar Gifrerlance cinq à huit

nouveaux produits par an

Qualiphar Gifrer affirme ses

Les chiffres clésde Qualiphar Gifrer• 80 M€ de CA en 2011, en croissance de 5 %

• 60 % du CA généré par l’unité de production de Décines (69)

• 430 personnes sur deux sites, dont 220 à Décines

• 8 % du chiffre d’affaires réalisés à l’export

EN B

REF

Marc, Karl et Tom Verlinden.

nées. Car cette stratégie reposantsur l’innovation doit notammentpermettre au groupe de se ren-forcer à l’export. « Actuellement,l’international représente seule-ment 8% de nos ventes, qui sesont établies à 80 M€ en 2011,avec une croissance de 5 %. Maisd’ici à deux outrois ans, l’exportdevrait totaliserenviron 30 % denos activités », in-dique-t-il.D’ores et déjà trèsprésent en Europe de l’Ouest eten Afrique francophone, Quali-phar Gifrer avoue des ambitionsau grand export. Le développe-ment à l’international devrait doncpasser par l’ouverture de nou-veaux marchés en Europe de l’Est,au Moyen-Orient et en Asie. « LaRussie est clairement une prioritépour nous. Nous venons d’ail-leurs de finaliser un premiercontrat avec une société multi-nationale qui va nous ouvrir lesportes de ce marché. Enfin, il estévident que la Chine ne peut pasnous laisser indifférents, même sicette destination n’est pas encoreà l’ordre du jour », souligne KarlVerlinden.Un autre gros dossier occupe lebureau du pdg de Qualiphar Gifrer. « Nous engageons cette an-née un programme sur quatre

ans, qui doit nous permettre dedécrocher la certification BPF »,explique-t-il. Certes majoritaire-ment tourné vers la fabrication deproduits propres, le groupe gardenéanmoins une forte activité desous-traitance : « Si nous n’obte-nons pas ce certificat justifiant

que nous respec-tons les principesde bonnes prati-ques de fabrication(BPF), nous ne se-rons plus habilitésà travailler pour

des groupes comme Novartis ouJohnson & Johnson ». QualipharGifrer investira donc 10 M€ aucours de cette période, pour dé-crocher ce précieux sésame. « Latendance est à l’externalisation et

les volumes devraient augmen-ter à l’avenir », ajoute le pdg.Il sera temps, alors, pour Karl Ver-linden de mener à bien ses ambi-tions de croissance externe. Leplan stratégique élaboré en 2011prévoyait en effet le doublementdu chiffre d’affaires à horizon decinq ans. Pour atteindre cet objec-tif, Qualiphar Gifrer souhaite réa-liser rapidement une acquisitionqui élargirait son portefeuille deproduits et lui ouvrirait de nou-veaux marchés géographiques.«Nous étudions des opportunitésen France, confie son pdg. Descontacts ont été noués, mais rienn’est encore concrétisé. » La fin del’année, en revanche, pourrait ame-ner un joli cadeau sous le sapin.

Jacques Donnay

Nous étudions des opportunitésd’acquisition

en France, mais rien n’est encore

concrétisé

Actulabo - Septembre 2012 17

ambitions

TROIS FAMILLES DE PRODUITS ET DU FAÇONNAGEL’activité du groupe Qualiphar Gifrer se décompose en trois parties inégales : les médi-caments nécessitant une AMM, qui représentent 70 % du CA, les dispositifs médicaux

et nutriments pour 20 %, la cosmétiqueet les produits biocides générant les10% restants. Toutefois, sur le site deDécines, les unidoses de sérum phy-siologique représentent plus de 80 %des volumes produits. Par ailleurs, quelque 70 % du CA dugroupe sont générés par des produitspropres, le solde étant constitué pardes activités de façonnage pour lecompte de tiers. Parmi les donneursd’ordre, on retrouve les noms de plu-sieurs big pharmas : Johnson &Johnson, Roche, Novartis, Schering-Plough (groupe Merck), GSK…

Stratégies

18 Actulabo - Septembre 2012

L e cluster Polepharma vientde porter sur les fonts bap-tismaux une plate-forme

électronique qui s’adresse spécifi-quement aux acheteurs et auxfournisseurs de la pharmacie in-dustrielle. « Nous avons histori-quement organisé des manifesta-tions et des journées afin de fairele point sur les bonnes pratiquesen vigueur dans ce domaine, ennous appuyant sur les ressourceset les travaux de notre ClubAchats, explique Fabien Riollet, ledirecteur général de Polepharma.Cela nous a permis de prendreconscience de l’existence d’unedemande. » À l’issue des travaux d’un groupede travail emmené par Géraud Papon, le gérant de la société Sup-ply Health Consulting (SHC), cetoutil d’échanges électroniques a

donc été lancé en mars dernier. Ila bénéficié des conseils et du sou-tien de Coface Services – ce der-nier valide les informations régle-mentaires publiées sur le site –,du Crédit Agricole Val de Francepour la garantie despaiements effec-tués en ligne, ainsique de la Compa-gnie des dirigeantsacheteurs de Fran-ce (CDAF), cettedernière ayant ac-compagné le projet dès l’origi-ne. Baptisée Polepharma MarketPlace, la plate-forme de marchés’appuie sur « l’exploitation de 14 familles et 115 sous-famillesde produits », explique Géraud

Papon qui estime que les procé-dures de qualification et de sour-cing des différents fournisseurs

établies par le site – té-léchargement de réfé-rentiels relatifs à desnormes (Iso) ou à des bonnes pratiques(BPF)– « permettent àl’acheteur des gains detemps dans la re-cherche de partenairescommerciaux de l’or-dre de 30 à 40 % ». Lesfournisseurs reçoiventen effet un agrémentqui assure leur crédibi-

lité auprès des donneurs d’ordre ;ils sont par ailleurs avertis, via unsystème d’alerte, des appels d’of-fre lancés par les acheteurs ins-crits. Le jeu en vaut la chandelle… Les

donneurs d’ordredoivent s’acquitterd’un forfait annuelmodique d’en- viron500€ pour bénéfi-cier de la mise enrelation (80 € à laconsultation, la gra-

tuité étant de règle pour les adhé-rents à Polepharma). Une commis-sion sur le prix convenu en cas detransaction, qui varie entre 1,75 %et 2 % du montant de la com-mande, doit par ailleurs être ré-glée par le fournisseur retenu. « Des montants parfaitement rai-sonnables compte tenu de la qua-lité et de la pertinence des misesde Polepharma Market Place »,estime Fabien Riollet. Les promo-teurs de cette initiative se sont fixédes objectifs ambitieux : « Noussouhaitons enregistrer une cen-taine de fournisseurs en phase dedémarrage et pouvoir compteren 2013 près de 500 fournisseurset une petite centaine de don-neurs d’ordre référencés », con-clut le directeur de Polephama.

Jean-Christophe Savattier

Très en pointe sur le sujet des politiquesd’achat auquel ilvient de consacrerun colloque, le clusterPolepharma vientde lancer une place de marchéélectronique. Ses promoteurs souhaitent enrôlerune centaine dedonneurs d’ordre et environ 500 fournisseurs.

Des gains de tempsdans la recherchede partenaires commerciauxde l’ordre de 30 à 40 %

La nouvelle plate-forme webMarket Place de Polepharma.

Polepharma Market Placeune place forte pour les échanges

Actulabo - Septembre 2012 19

Actu Labo : Vous venez de prendre la prési-

dence de l’Afipral. Quelles orientations sou-

haitez-vous donner à votre mandat ?

Pascal Reber : Je souhaite d’abord consolider ce

qui fait l’identité de l’Afipral, à savoir l’échange de

bonnes pratiques dans le domaine du manufactu-

ring pharmaceutique. Naturellement, le champ des

centres d’intérêt des 31 industriels membres de

l’Afipral ne se limite pas à la production stricto

sensu. A travers l’activité de nos six commissions,

nous nous intéressons de très près aux problèmes

industriels, de qualité, de formation, de ressources

humaines, à la question sociale ainsi qu’à la commu-

nication. Mais, au delà de la poursuite de cet axe

de développement traditionnel, notre

action sera tendue vers un but qui

nous apparaît majeur : l’accueil de

biotechs et de biopharms, qu’il

s’agisse de PME confirmées ou de

très jeunes TPE.

Actu Labo : Comment comptez-

vous concrètement inciter ces ac-

teurs à vous rejoindre ?

Pascal Reber : Nous devons

nous appuyer davantage

sur les réseaux majeurs

que constitue Lyonbio-

pôle et notamment sa

plate-forme de bio-

production Accinov

dont la première pier-

re doit être posée le

5 juillet. Cette der-

nière va permettre

à des PME qui dé-

veloppent des programmes cliniques d’accéder à

des capacités de bioproduction.

Actu Labo : Quels sont les principaux obstacles

à l’enrôlement des TPE ?

Pascal Reber : Indéniablement, le manque d’enga-

gement et d’implication des dirigeants de ces struc-

tures qui n’ont guère le temps de se consacrer à des

organismes tels que l’Afipral, tout en le regrettant,

j’en suis sûr, car ils connaissent la qualité de nos

échanges. C’est naturellement beaucoup plus évi-

dent pour les représentants de sociétés mieux éta-

blies qui peuvent déployer de plus importantes res-

sources. Bien sûr, la crainte de devoir partager des

informations confidentielles avec leurs pairs peut

dissuader les patrons des biotechs de nous rejoindre.

Ces craintes sont vaines. Dans nos différentes com-

missions et plates-formes d’échange, les membres de

l’Afipral ont l’habitude de préserver farouchement la

confidentialité des informations, notamment celles

ayant trait à la propriété intellectuelle.

Actu Labo : L’Afipral est-elle affectée par une

certaine démobilisation liée à une conjoncture

plus tendue ?

Pascal Reber : L’implication des membres dans l’acti-

vité de l’Afipral est très dépendante de l’engagement et

de la capacité d’entraînement des présidents de com-

mission. Pour autant, nous constatons un certain durcis-

sement des contraintes qui pèsent sur nos adhérents.

Ceux-ci ont du mal à s’abstraire de leur quotidien pro-

fessionnel pour participer à nos différentes réunions.

Pour d’autres, l’engagement au sein de l’Afipral fait par-

tie à part entière du job. Et leurs patrons ont compris

l’intérêt qu’ils pouvaient retirer de leur assiduité…

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

L’Afipral veut séduire les biotechsPASCAL REBER, NOUVEAU PRÉSIDENT DE L’AFIPRAL

Pascal Reber, le directeur deGenzyme à Lyon, a pris la présidencedu groupementrégional Afipral qui regroupe 31 membres dont plusieurs « majors »installés en régionlyonnaise. Le successeur dePierre Fournier souhaite attirer les biotechs dans ses filets.

20 Actulabo - Septembre 2012

L es études pharmaco-épidé-miologiques observation-nelles dites en « vie réelle »,

qui permettent d’évaluer un pro-duit de santé postérieurement àsa mise sur le marché dans desconditions d’utilisation de routine,ont le vent en poupe. Elles autori-sent la caractérisation de l’effica-cité, de la sécurité et surtout del’impact médico-économique d’unmédicament. « A l’origine, ces étu-des post-marketing étaient re-quises par les autorités de santédès lors qu’il y avait des craintesde mauvais usage, explique AnnieChicoye, directeur exécutif déve-loppement de l’Institut de l’éco-nomie et du management de lasanté (IEMS), d’Essec BusinessSchool Paris. Dans d’autres cas, lademande portait sur des innova-

tions thérapeutiques radicales gé-nérant des difficultés dans l’ap-préciation par les pouvoirs pu-blics de la place du produit. Lespremières demandes ont ainsiconcerné les produits hémato-poïétiques ». Aujourd’hui, le con-texte a changé! «Les autorités ré-glementaires s’in-terrogent de plusen plus et de façongénérale sur la si-gnification des ré-sultats obtenus en essais contrô-lés» poursuit Annie Chicoye. D’oùdes doutes sérieux sur la réalité del’efficacité et de la sécurité du pro-duit en conditions normales d’uti-lisation, à la ville comme à l’hôpi-tal. Cette inquiétude diffuse, ai-guisée par l’affaire du Médiator, amême conduit les pouvoirs publics

à inscrire l’obligation du recoursaux études post-AMM dans la loiBertrand promulguée en fin d’an-née dernière. L’étude observationnelle triennaleEclair, engagée par le laboratoireUCB pour le Cimzia et portant surl’impact de ce traitement de la po-

lyarthrite rhumatoï-de sur la santé de750 patients (mor-bimortalité, handi-cap, qualité de vie,

événements indésirables), consti-tue une très bonne illustration deces nouvelles pratiques « post-ins-cription » qui devraient se géné-raliser. Selon le Dr. Jean-Michel Joubert, directeur des affaires gou-vernementales d’UCB France, « cetype d’études comporte naturelle-ment un intérêt majeur pour lacommunauté médicale et le pa-tient puisqu’elles permettent d’op-timiser la prise en charge. L’undes objectifs visés, c’est en effet ledéveloppement du bon usage » af-firme le Pr. Alain Saraux, chef duservice rhumatologie du CHU Ca-vale Blanche de Brest et présidentdu Comité scientifique de l’étudeECLAIR. « Mais elles permettentaussi de contribuer à l’évaluationsocio-économique du médica-ment en intégrant, par exemple,l’impact du recours associé à des actes et à des soins de santé connexes. Ou en prenant en comp-

Les études post-AMM ditesobservationnelles,hier marginales, fontfigure aujourd’huid’étape obligéepour les industriels du médicament.Elles devraient leur permettre d’objectiver l’impactsocio-économiquedes produits desanté.

La clinique entre dans la vie

Annie Chicoye, directeur exécutif

développement de l’Institut de l’économie et du management

de la santé (IEMS)

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

Des interrogationssur les résultats

des essais contrôlés

te le nombre de jours d’arrêt detravail constatés pendant le trai-tement » poursuit le Pr. Alain Sa-raux. « Surtout, elles ne doiventpas être confondues avec desétudes de phase IV qui ne peuventprétendre à la même représenta-tivité. La mise enévidence d’une du-rée de traitementplus ou moins lon-gue que prévue,des changementsnotables dans leprofil des co-prescriptions peuventainsi infléchir le profil écono-mique du médicament et nour-rir les accords qui sont passés en-tre l’industriel et le Comité éco-nomique des produits de santé(CEPS) », souligne Annie Chicoye.Selon cette dernière, les étudesobservationnelles pharmaco-épi-démiologiques ont le mérite de ré-duire le risque de prescription nonappropriée, « ce qui est très appré-ciée par les payeurs». Les indus-triels reconnaissent aisément quela « faculté offerte d’objectiverl’impact socio-économique dumédicament », selon l’expressionde Jean-Michel Joubert, va sansdoute donner du relief à leurs ar-gumentaires lorsqu’il s’agira de re-nouveler les conventions régissantle prix du médicament. Pour au-tant les études observationnellespost-inscription ne sont pas

exemptes de tout reproche. «Ellesposent des problèmes spécifiques »,estime ainsi Annie Chicoye. « L’im-pact en termes de morbimortalitédonne certes des informations in-téressantes parce qu’elles corres-pondent à la vraie vie, mais diffi-

cilement interpré-tables parce qu’iln’y pas de groupecontrôle pour lescomparer ». Seloncette dernière, leCEPS « s’est fréquem-

ment heurté à ces limites métho-dologiques et l’objectif d’aide à ladécision, qui constitue l’une desprincipales motivations des pro-moteurs des études post-AMM, aparfois été perdu en route ». Quit-te à « éclairer » ces enseignementsobservationnels par de nouvelles

études contrôlées et randomisées. « Dans tous les cas de figure, on nesaurait que trop recommanderde s’en tenir à une attitude mo-deste sur les objectifs à poursuivreet sur les variables susceptibles deconditionner une décision », in-dique la directrice de l’IEMS. Natu-rellement, la question de l’élabora-tion de référentiels et de la stan-dardisation de ces études obser-vationnelles se pose déjà avecforce. Dans ce registre, les indus-triels comme les professionnels desanté et les cliniciens attendentbeaucoup du groupe de travail In-térêt de santé publique et Etudespost-inscriptions, qui a été installédans le cadre de la Haute autoritéde santé (HAS).

Jean-Christophe Savattier

Actulabo - Septembre 2012 21

réelle des industriels

Engagée à la demande de la HAS, l’étude Eclair portant sur l’impact du Cimzia va êtreconduite pendant trois ans avec le concours de 250 praticiens de ville et hospitaliers.Selon le Pr. Alain Saraux (ci-contre), coordinateur d’un programme qui devrait à termemobiliser 250 centres cliniques, deux approches sont possibles : « Soit on veut être trèsreprésentatif et l’on cherche à faire participer beaucoup demédecins, mais on sait à l’avance que tous ne s’engagerontpas avec le même niveau d’implication. Soit, on ne s’adressequ’aux praticiens qui ont l’habitude de participer à des étudescliniques. Selon moi, il faut développer un compromis : nousavons contacté de nombreux rhumatologues en prévoyant desoutenir ceux qui n’avaient pas l’habitude ». Ainsi, une équiped’attachés de liaison scientifique a été mise à dispositiondes médecins afin d’alléger la logistique. Par ailleurs, unpool d’une dizaine d’attachés de recherche clinique a étécréé pour les centres qui ne disposaient pas de leur propreéquipe.

ECLAIR, UNE ÉTUDE QUI MOBILISE 250 CENTRES CLINIQUES

Les études observationnelles ne doivent pas êtreconfondues avec des études de

phase IV

22 Actulabo - Septembre 2012

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

L’utilisation de biomar-queurs dans les phasesprécliniques et cliniques,

associée à l’utilisation de mé-thodes bio-statistiques, constituela nouvelle frontière des équipesde développement. «Nous n’ensommes qu’à l’étape expérimen-tale, mais il est exact que les phar-mas du top 10 sont très actives surle sujet », estime Eric Evene, direc-teur des études de biométrie chezSGS Life Science Service et auteurd’une intervention remarquée lorsdu colloque Biopharm « Latest cli-nical pharmacology and analyticalsolutions », en juin dernier à Paris. Roche et Novartis, notamment, tra-vaillent d’arrache-pied à la mise aupoint de bibliothèques de méta-

bolites. « C’est le premier étage dela fusée, poursuit Eric Evene, l’éta-pe suivante consistant à les carto-graphier et à étudier statistique-ment leurs variations dans lecadre d’une exposition à un pro-duit thérapeutique». L’exploitationde ces données est,en effet, susceptiblede produire un pro-fil de toxicité etd’efficacité « qui ré-duit la marge d’interprétationque laissent au médecin clinicienles techniques traditionnelles ».Ces méthodes présenteraientbeaucoup d’avantages du point devue clinique. « En premier lieu,elles permettent de progresserdans la compréhension de la ma-ladie et des cibles », juge EricEvene. Elles devraient aussi per-mettre de gagner du temps dansles phases de développement : « L’optimisation du design desétudes a déjà permis de ramenerle temps de cycle en phase I dedix-huit à six mois, mais il est sû-rement possible de progresser da-vantage ». Notamment en phase IIoù les pharmas, les biotechs et lesCRO « brûlent » beaucoup de res-sources cliniques en vain. « L’utili-sation de biomarqueurs réduit lenombre de patients à enrôler, cequi présente un avantage évidentlorsque que les études portent sur

des pathologies rares ou orphe-lines ». L’emploi de biomarqueursfavoriserait même l’utilisation devolontaires sains, comme le pré-voit déjà de nombreux protocolescliniques.Last but not least, l’exploitation

appropriée de bio-marqueurs et d’ou-tils bio-statistiquesaurait également l’a-vantage de « tuer »

précocement des molécules encours de développement. Si l’on en juge par le nombre d’é-tudes bio-analytiques confiées auxCRO, les méthodes fondées sur la mise en évidence de biomar-queurs ont bien le vent en poupe.Mais il est encore trop tôt pourconclure au succès de ces mé-thodes et à leur généralisation.« L’identification de biomar-queurs permettant des évalua-tions probantes est encore extrê-mement difficile », indiquait ainsil’un des participants au colloqueparisien de SGS Life Science. « Et ilfaudra sans doute attendre quedes big pharmas ou des CRO s’en-gagent plus franchement pourque s’ouvrent de réelles perspec-tives ». Il y a encore loin de la cou-pe aux lèvres…

Jean-Christophe Savattier

La mise en évidencede biomarqueursassociés à des outilsde bio-statistiquepourrait grandementaméliorer le rendement desétudes cliniques.Mais il y a encoreloin de la coupe aux lèvres…

Un temps de cyclede phase I ramené

de dix-huit à six mois

La bio-statistique au secours de la clinique ?

Actulabo - Septembre 2012 23

… ET S’APPRÊTE À FERMERCHANDLERCovance s’apprête à fermer sonsite de toxicologie de Chandler,en Arizona. La CRO ne s’arrête-

rait peut-être pas là et pourraitengager quelques licenciements,tout dépendra de la signature de contrats actuellement en dis-cussion.

CLINILABS OUVRE À EATONTOWNLa CRO américaine Clinilabsvient d’ouvrir une plate-formeclinique d’une capacité d’une cin-quantaine de lits à Eatontowndans le New Jersey. Cette unitésera dédiée aux études de phaseI. Clinilabs est positionné sur lemarché du développement cli-nique précoce.

BIOTRIAL RECRUTELa CRO Biotrial, qui emploie 150collaborateurs sur sa plate-for-me rennaise (sur 250 au total), al’intention de recruter environ120 salariés d’ici à trois ans.Biotrial compte aussi investirdans l’État du New Jersey, auxEtats-Unis.

CHILTERN OUVRE À TAÏWANLe britannique Chiltern vientd’ouvrir un siège à Taïwan afin

de pouvoir mener des essais cli-niques dans le pays. La sociétécherche actuellement à recruterdu personnel au niveau local afinde pouvoir offrir ses services àdes clients asiatiques.

DÉBOIRES EN R&DDANS ALZHEIMERDans des communiqués de pres-se distincts, J&J et Pfizer ont an-noncé, au mois d’août dernier,être contraints d’abandonner enphase III le programme de déve-loppement de la bapineuzumab,un traitement par voie injectabledes formes mineures à modé-rées de la maladie d’Alzheimer.Les observateurs redoutent quece nouvel échec conforte la stra-tégie récente engagée par quel-ques grandes pharmas (Pfizer,GSK, AstraZeneca et Merck) deréduction des ressources affec-tées à la R&D sur les affectionsdu SNC.

La CRO américaine Covance vient d’annoncer un plan d’exten-sion de son site de Greenfield, dans l’Indiana, sur lequel ilcompte investir 150 M$ afin de rénover l’existant et construireun nouveau laboratoire. Covance prévoit également d’y dou-bler son effectif d’ici à 2016 en embauchant près de 465 colla-borateurs supplémentaires. Rappelons que le site de Greenfieldest un ancien site d’Eli Lilly que Covance a racheté au labora-toire en 2008.

COVANCE S’AGRANDITÀ GREENFIELD...

24 Actulabo - Septembre 2012

Stratégies RECHERCHE CLINIQUE

A ncien patron de GSKpour l’Amérique duNord, Chris Viehbacher

connaît bien les pratiques collabo-ratives des laboratoires américainsen matière de recherche clinique.Devant les participants du congrèsWIN 2012 (Worldwide InnovativeNetworking, Paris, 28-29 juin), leCEO de Sanofi a détaillé les objec-tifs de « CEO Roundtable on Can-cer », qui regroupe des patrons delaboratoires mobilisés contre lecancer. Fondé il y a une dizained’années par l’ancien présidentdes Etats-Unis George Bush (père)et l’ex-CEO de Glaxo-WellcomeBob Ingram, et actuellement pré-sidé par… Chris Viehbacher, cetorganisme s’appuie sur le groupede travail Life Sciences Consortium(LSC), dont le but est de « bâtirune collaboration entre labora-toires et de transformer plus rapi-dement des activités de R&D enthérapies plus efficaces pour lespatients ».Première piste d’amélioration : leraccourcissement des délais néces-saires à la signature des contrats derecherche clinique. Pour ChrisViehbacher, il s’agit là d’un des « problèmes majeurs soulevés parles instituts de recherche acadé-mique dans le cancer ». Et d’ironi-ser sur « la grande créativité qui

existe, non seulement dans leséquipes de R&D, mais aussi dansles départements juridiques… ».Pas moins de 300 jours sont parfoisnécessaires pour signer une colla-boration, alors que70 % des contratssont identiques. Leconsortium a doncdéveloppé six clau-ses communes, dé-jà utilisées par Pfizer, Sanofi etQuintiles, destinées à réduire lesdélais à… 30 jours. Deuxième axe de travail : le par-tage de données. Pour le CEO deSanofi, un des éléments clés pouraccélérer la recherche consiste àêtre en mesure « de partager avecd’autres équipes ce qu’une équipea déjà appris ». En dépit des exi-gences de publication, il existe unegrande quantité de données qui

ne voient jamais le jour, notam-ment sur des essais cliniques ayantéchoué. Or, beaucoup de tempset de ressources sont perdus à re-produire ces mêmes essais… Une

approche de par-tage a donc été dé-veloppée au seindu LSC afin de«construire un ré-seau de données

au sein du consortium ». Sanofiest pilote sur ce projet « incroya-blement compliqué », notammentsur le plan de la propriété intellec-tuelle. Fin 2013, 30 essais cliniquesmajeurs seront concernés. Enfin, le LSC réfléchit avec les Na-tional Institutes of Health (NIH)au partage de données pour despathologies autres que le cancer.L’objectif est de rendre disponi-bles, via une base de données, desmolécules (structure et donnéescliniques) ayant échoué afin depouvoir les tester dans d’autres in-dications.Pour Chris Viehbacher, de nou-veaux modèles doivent impérati-vement être testés car nombre decompagnies n’ont plus de retoursur investissement dans la R&D :collaborer devient tout simple-ment essentiel pour améliorer lesrésultats.

Valérie Moulle

Mutualiser les résultats cliniques de différents laboratoires pouraméliorer l’efficacitéde la recherche…Les Américains l’ontbien compris. Ils pratiquent une collaboration étendue au traversdu Life SciencesConsortium (LSC),dont ChrisViehbacher adétaillé les objectifsdevant les participants du symposium WIN2012, au mois de juindernier à Paris.

Raccourcir les délaisnécessaires à lasignature descontrats de

recherche clinique

R&D : l’exemple collaboratif du LSC américain

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L’actualité de l’industrie du médicament

26 Actulabo - Septembre 2012

O n compte parmi eux detrès belles signaturestelles que Roche Diag-

nostic, bioMérieux, Sanofi, Ipso-gen ou Bio-Rad. Pourtant, les in-dustriels français du diagnostic invitro sont en mal de reconnais-sance. Rassemblées au sein d’unsyndicat professionnel, le Sidiv(Syndicat du diagnostic in vitro),les 80 entreprises membres repré-sentantun CAa n n u e ld’environ1,8 Md€

(soit envi-ron 1 % desdépenses desanté) s’esti-ment « peuécoutées parles pouvoirspublics ». Cer-tes, les activitésde ces indus-triels, qui déve-loppent, fabriquent et commercia-lisent les réactifs et les instrumentspermettant l’analyse des échan-tillons provenant du patient, « sans jamais le toucher », n’ontpas la même portée économiqueque celles des adhérents du Sni-tem, le syndicat des industriels dudispositif médical. « Pour autant, notre secteur quicontribue tout de même à près

de 70 % des décisions médicales,est en proie à de fortes contrain-tes économiques et réglemen-taires », soutient Yves Quinchard,le président du Sidiv.Ainsi, l’ensemble du secteur de-vrait, dans les années à venir, subirde plein fouet l’obligation de re-groupement qui est faite aux labo-ratoires de biologie médicale

hexagonaux ; ilssont aujourd’huiprès de 3800 ; onne devrait plusen recenserque... 1500 en2016. Rappe-lons que l’Al-l e m a g n e ,p r e m i e rmarché eu-ropéen dudiagnosticméd i c a lin vitroa v e c

20,6% de la facturation surle Vieux Continent, ne compteguère plus de 300 laboratoires debiologie médicale. Par ailleurs, les baisses de tarif im-posées par les gestionnaires de lanomenclature médicale à cesmêmes laboratoires, principauxclients des industriels du diagnos-tic in vitro, auront également unerépercussion sur les ventes, affir-ment les adhérents du syndicat.

Cette industrie, qui consacre toutde même 12 % de son CA à laR&D, compte beaucoup sur le dé-veloppement de la médecine per-sonnalisée, et notamment destests compagnons et de la théra-nostique permettant de relier unemolécule précise à un profil depatient, pour renouer avec untrend soutenu de croissance. « Cesperspectives sont très intéres-santes mais il ne faut pas s’en-flammer », prévient Yves Quin-chard. « A l’heure actuelle, cemarché est embryonnaire et au-cun n’est éligible au rembourse-ment ». C’est dans ce contexte que les di-rigeants ont demandé à rencon-trer la nouvelle ministre des Af-faires sociales et de la SantéMarisol Touraine. Plusieurs pointsdoivent en effet être clarifiés, « no-tamment ceux relatifs à certainesdispositions de la loi Bertrand,comme les volets concernant lavisite collective à l’hôpital ou levisa de publicité (délai d’instruc-tion de trois mois) », s’inquièteYves Quinchard. Compte tenu descaractéristiques de l’activité desindustriels du diagnostic in vitro,ces derniers souhaitent obtenir unpeu plus de souplesse par rapportau droit commun qui frappe leursconfrères du médicament…

JCS

Fort de ses 80 membres et d’unvolume d’affairesannuel de 1,8 Md€,le syndicat desindustriels du diagnostic in vitrosouhaite se fairedavantage entendre. A l’occasion de son changement de nom et de perspectives d’activitéscontraintes parl’évolution de l’environnementréglementaire, leSidiv entend pesersur les décisionsprises par les pouvoirs publics.

Le diagnostic in vitro veut se faire entendre

Yves Quinchard,

président du Sidiv

Stratégies DIAGNOSTICS

Actulabo - Septembre 2012 27

L e monde de la biologie médi-cale est en pleine mutation.

En obligeant les laboratoires àêtre accrédités (Iso 15189), l’or-donnance de janvier 2010 va pré-cipiter l’émergence de plates-formes techniques aux compé-tences et aux équipements so-phistiqués. De 5 000 laboratoiresil y a dix ans, on devrait passer à800 d’ici à cinq ou six ans, lorsquel’accréditation délivrée par Cofrac

sera deve-

nue obligatoire : il est néanmoinsprévisible que l’échéance initialed’obtention de l’accréditation,fixée à novembre 2016, soit re-poussée à 2018. Aujourd’hui,seuls 188 laboratoires de biologiemédicale (LBM) ont reçu le sé-same, ce qui représente 338 sitesd’analyse.Le laboratoire Isibio, qui comptesept laboratoires d’analyse dansl’Ain, au nord-est de Lyon, a fait lechoix de s’adosser à Roche Diag-nostics, le leader mondial du diag-nostic in vitro qui, avec une fac-turation annuelle de 9,7 MdFS

(8,1 Md€), pèse environ le quartdu CA (42,5 MdFS ou 35,4 Md€)du géant helvétique des indus-tries de santé.Didier Chamard, un des sept bio-logistes associés du laboratoire,justifie sa décision : « Nous avonsfait le choix de nous équiperd’un îlot pré-analytique plutôtque d’une chaîne, ce qui noussemble mieux adapté à un la-boratoire privé. A partir de là,nous avions le choix entre l’Au-

toMate de Beckman-Coulter etla solution Roche. Nous avons

opté pour cette dernière pour laqualité analytique du Cobas6000 et le couplage avec le petitautomate d’urgence C111 surnotre site d’Oyonnax. » C’estdonc en partenariat avec Rochequ’Isibio a équipé son plateautechnique de Meximieux (01) deschaînes Cobas 6000, conçues parHitachi sur cahier des charges deRoche. Ces automates modulables per-mettent d’enchaîner tests en chi-mie et en immunologie à partird’un même prélèvement. Depuisleur lancement sur le marché, enjuin 2006, Roche Diagnostics en ainstallé un millier, dont unebonne partie en France. Avectout cela, Isibio caresse l’espoird’être, en 2013, le premier LBMmulti-sites régional à être accré-dité Iso 15189.

François-Xavier Beuzon

Roche, partenaire des biologistes

Eric Petat, patron et fondateur du laboratoire d’analyse microbio-logique d’ACM Pharma, veut développer sa structure UPSConsultants, qui décline un riche catalogue de formations et uneexpertise d’assistance technique en matière de contrôle et qualifi-cation de ZAC et enceintes contrôlées, maîtrise du risque microbio-logique, audits et accompagnement qualité.UPS Consultants s’appuie sur des consultants experts issus de dif-férentes structures, notamment d’ACM Pharma et d’ACM Agro, lesdeux laboratoires d’analyse dirigés par Eric Petat et son épouse ; iladresse les marchés de l’industrie pharmaceutique, mais aussi de lacosmétique, de la chimie fine et des dispositifs médicaux, des éta-blissements de santé et des centres de recherche.http://www.ups-consultants.com/

Le Cobas 6000 permetd’enchaîner tests en chimie et en immunologie à partir d’un même prélèvement.

UPS CONSULTANTS VEUT GRANDIR

Pour accompagnerleur mutation, accélérée par l’accréditationCofrac, certains laboratoires de biologie ont choisi de s’adosser à un partenaire. A Méximieux (01), Isibio a opté pour la solution RocheDiagnostics.

L’acheminement des pro-duits de santé, du labora-toire jusqu’au patient,

constitue l’un des principaux défisde la filière. Il s’agit d’assurer la dis-ponibilité des produits en préser-vant leur sécurité, leur efficacité etleur stabilité. Le tout dans le res-pect des coûts et en évitant le sur-stockage. Car, et c’est l’une des ten-dances du moment, la pression surles tarifs proposés par les opéra-teurs s’est accentuée : « Nos clientsveulent désormais bénéficier deprestations relevant des niveauxde qualité santé… au prix dutransport toutes mar-chandises », expliqueStéphane Baudry,le président d’Eu-rotranspharma,le premier trans-porteur françaistotalement

dédié aux produits de santé (lireplus loin). Dépositaires, grossistes, ainsi que filiales spécialisées de grandsgroupes de trans-port (Geodis) sontmis au défi d’ajusterleur modèle écono-mique. « La néces-saire massificationdes flux, induite par la faiblessedes marges des métiers de la distri-bution, conduit les gros faiseurs à s’adosser à des plates-formesd’échelle européenne », indiqueainsi Jean-Paul Pihen, directeurcommercial chez CSP. Ce dernier

exploite, en région parisien-ne, l’une des plus impor-tantes unités européennesde ce type. Ces plates-for-mes géantes doivent natu-

rellement s’appuyer sur unmaillage plus fin et sur des

opérateurs comme Eu-rotranspharma,qui assure lalivraison surle fameuxdernier

kilo-

mètre (last mile). Les sous-traitantssont soigneusement sélectionnés –et audités – par leurs clients et no-tamment par les dépositaires qui

agissent alors entant que commis-sionnaires de trans-ports.On l’aura compris,cette pression sur

les coûts n’est pas synonyme de ra-bais sur la qualité de service! Lesclients des logisticiens santé exigentde ces derniers, non seulement ladisponibilité et la livraison en J+1ou J+2 des produits, mais récla-ment aussi une traçabilité sansfaille. Celle-ci passe par l’interfaçageavec les différents acteurs de lachaîne logistique via des liens EDI,ainsi que par l’utilisation de solu-tions fondées sur des puces RFIDou de géolocalisation satellitaire ou-verte aux requêtes des clients. C’est dans ce contexte déjà tenduque se sont ouvertes les discussionssur les nouvelles Bonnes pratiquesde distribution (BPD) qui vont fairel’objet d’une directive européenne.Le texte proposé vise « à homogé-néiser les pratiques des différentspays en Europe, ce qui est unebonne chose en soi », estime Jean-François Fusco, le président de

la Fédération nationale

La logistique du médicament Confrontés à unepression sur les prix,les principauxacteurs de la chaînelogistique des produits de santédoivent ajuster leur modèle économique. Une directive européenne, attendue pour la fin de l’année, va les inciter à harmoniser lesbonnes pratiques de distribution.

28 Actulabo - Septembre 2012

En direct des usines LOGISTIQUE

Jean-Paul Pihen, directeur commercial chez CSP

Les gros distributeurs

s’adossent à desplates-formes

d’échelle européenne

Actulabo - Septembre 2012 29

emprunte de nouvelles voiesdes dépositaires pharmaceutiques(LogSanté), également présidentde son homologue européen,l’EALTH (European Association forLogistics and Trans-port in Healthcare).Pour autant, le do-cument initial com-porte un certainnombre de disposi-tions contestées parles professionnels. Il est ainsi exigéque tous les sites qui entreposentdes médicaments pour une duréesupérieure à 48 jours soient clas-sés en établissement pharmaceu-tique. « Irréaliste, juge Jean-Fran-çois Fusco. Peut-on penser un ins-tant que DHL soit en capacité defaire de ses 600 sites de transit eu-ropéens des établissements phar-maceutiques ? » La requête bruxel-loise apparaît d’autant plus exa-gérée « que les opérateurs saventdepuis longtemps mettre en placedes procédures de gestion durisque (risk assessment) et d’auditdes prestataires exploitant les sitesd’entreposage. Les programmesdonnent la plus grande satisfac-tion sur le plan de la sécurité », es-time Jean-François Fusco.Autre sujet de friction avec les auto-rités européennes, les profession-nels estiment que l’obligation quileur est imposée d’assurer unefourchette de 15 à 25° lors du trans-port des produits de santé en tem-

pérature ambiante – une obligationqui sera contrôlée par une sonde –ne correspond à aucun impéra-tif sanitaire. Beaucoup de médica-

ments peuvent voya-ger en deçà ou au-delà de ces tempé-ratures sans com-promettre leur effi-cacité ou leur fia-bilité. A l’heure où

nous écrivons ces lignes, on atten-dait les résultats des navettes dutexte entre la Commission euro-péenne, les agences sanitaires na-tionales et les experts mandatés parle CHMP de l’Agence européenne

du médicament. En dépit de cescontraintes, le marché du transportdes produits de santé est plutôt encroissance. Selon le président deLogSanté, trois facteurs principauxexpliquent cette évolution favora-ble. « Les pharmas qui géraientleur distribution l’externalisent deplus en plus fréquemment. Le mar-ché grossit avec l’apport des dispo-sitifs médicaux et de la dermo-cos-métique. Enfin, la valeur ajoutées’accroît, les clients nous deman-dant souvent de prendre aussi encharge l’affacturage, le recouvre-ment, voire le conditionnement se-condaire ». JCS

GUERBET A CHOISI DE NE PAS EXTERNALISERGuerbet, spécialisé dans la production de produits de contraste pour l’imageriemédicale (378 M€ de CA, 1400 salariés), qui exploite deux unités pharma-ceutiques à Aulnay-sous-Bois (93) et Rio de Janeiro (Brésil), a investi 8 M€ fin 2010 afin d’améliorer les capacités de sa plate-forme de distribution de Gonesse (95). « C’est un choix du groupe de ne pas sous-traiter. Nous centralisons l’expédition de nos produits decontraste et dispositifs médicaux qui peuvent ainsiêtre livrés directement vers les clients euro-péens», précise Jean-François Le Martret,DAF de Guerbet. Le groupe familial a toujourseu pour volonté de consolider son ancragenational. Forts de nouveaux équipements,l’espace de stockage, qui a été triplé, totalise3200 m2 et permet de stocker plus de 4 000palettes sur une hauteur de 11 mètres. Laplate-forme a également été équipée d’un sys-tème de préparation vocal de type Vocollect quipermet à Guerbet de traiter plus de 45000 com-mandes par an et de faire face à la demande croissantedu marché mondial. L’unité d’Aulnay-sous-Bois ne disposed’aucun espace de stockage, des navettes quotidiennes permettantle transfert direct des produits de contraste vers la plate-forme de Gonesse.

Les pharmas quigéraient leur distribution

l’externalisent de plus en plus fréquemment

30 Actulabo - Septembre 2012

L’optimisation de la supplychain, de l’entrée des ma-tières premières jusqu’à la

délivrance des lots et la mise à dis-position des produits au patient,constitue l’un des principaux défisque devra relever l’industrie phar-maceutique dans les mois et an-nées à venir.Certes, la plupart des façonniersont déjà adopté les méthodes demanagement industriel issues despratiques « toyotistes » qui visent àla qualité totale par l’améliorationcontinue des process de fabrica-tion. Mais désormais, l’ensemblede la filière pharma – y comprisles big pharmas –, contrainte d’ar-racher, coûte que coûte, despoints de productivité, doit se plierà ces pratiques déjà très répanduesdans l’ensemble de l’industrie,tout particulière-

ment dans l’automobile. « Il y anotamment aujourd’hui une ré-flexion très forte sur la réduction

des temps de cycle des machines»,nous indique David Herbillon, ma-nager associé chez Oxo Pharma,et une autre sur les probléma-tiques associées« de réduction desstocks ».L’entreposage desmédicaments s’ap-parente à une don-née critique. Il nes’agit que d’unemoyenne, et ellene s’applique pasforcément aux mé-dicaments à trèsforte valeur ajoutée, mais les pro-fessionnels estiment courammentque les coûts de stockage peuventreprésenter entre 18 % et 22% duprix de vente. Pour autant, la miseen œuvre d’une stratégie d’opti-

misation peut tenir dela gageure comptetenu de la multiplicitédes références et desexigences impérieu-ses de disponibilitédes produits desanté.« C’est parfois la règle des 20/80, estime ce ges-

tionnaire d’un entrepôtpharmaceutique : 20 % des réfé-rences constituent 80 % des com-mandes, mais les 20 % qui tour-nent le moins doivent être sur les

étagères ». Le passage d’une cul-ture industrielle 100 % pharma,orientée vers la seule réduction durisque de rupture de stock (mar-

ket shortage), versdes logiques de fluxplus tendus ne s’im-provise pas du jourau lendemain.« L’usine d’une CMOpeut gérer environ600 produits diffé-rents, soit près de 2 000 références »,prévient David Her-billon. La gestion

différenciée des temps d’occupa-tion des machines et des stocksen fonction de la demande dumarché n’est donc pas une minceaffaire. « Le déploiement d’unchantier d’optimisation de la sup-ply chain et des flux logistiquesaval et amont peut se déroulersur une année pleine, voire plus,et doit impérativement s’appuyersur un plan de formation », in-dique Caroline Mondon, la vice-présidente de la CPIM-Fapics (As-sociation française des opérationsde la chaîne logistique), une struc-ture qui œuvre à la promotion desbonnes pratiques logistiques etpropose toute une palette de for-mations certifiantes réputées.« Mais le jeu en vaut largement lachandelle puisqu’il est possibled’accroître la productivité du pro-

La pharma doit consolider les Les unités de production pharmaceutiquesont dans l’obligation de revoirleur organisationindustrielle et logistique en s’inspirant des meilleures pratiquesen vigueur dans l’industrie, notamment automobile. Seule,cette remise à platde la supply chainleur permettra derester dans la courseà l’excellence industrielle.

* Le 5S japonais a été traduit en

français par ORDREpour Ordonner (ôter l’inutile),

Ranger, Dépoussiérer(découvrir des

anomalies), Rendreévident et Etrerigoureux.

En direct des usines LOGISTIQUE

Actulabo - Septembre 2012 31

maillons de sa supply chaincess de 20 à 30 %, tout en amélio-rant parfois de manière signifi-cative les indicateurs qualité »,ajoute-t-elle.Mais au-delà de ces caractéris-tiques générales, les leviers quipermettent d’améliorer le mana-gement de la supply chain sont lé-gion. « Chaque étape, de la récep-tion des matières premières jus-qu'à la libération des lots, offreune fenêtre d’intervention », es-time David Herbillon. Il est ainsi debonne politique de travailler enamont du process sur les stocksde produits intermédiaires. La dé-marche la plus simple peut consis-ter à exiger de son fournisseurqu’il modifie le gabarit de sesconditionnements. De plus, despetites palettes livrées plus fré-quemment permettent, par exem-ple, de réduire naturellement lesstocks.« On peut aussi très utilement tra-vailler sur les phases de contrôledes matières premières », pour-suit le consultant associé d’OxoPharma. L’une des tendances ac-tuelles est de transférer la chargedes dizaines de contrôles afférentsà cette tâche initiale auprès desfournisseurs qui factureront – oupas – le « testing ». D’autant qu’unetelle externalisation s’accompagneégalement d’un transfert de res-ponsabilité. « Les délégations deprélèvement et de contrôle sont

de plus en plus fréquentes dansl’univers des big pharmas. Maisaujourd’hui, même les plus petitesusines s’y mettent », assure DavidHerbillon.Plus en aval, les phases de manu-facturing sont aussi l’objet detoutes les attentions des spécia-listes de la supply chain. La chasseaux tâches inutiles, aux doublonsdans les transmissions d’informa-tions ou dans la documentationrelative au process est… ouverte.Gare aux gaspis ! « L’idée, c’est deretendre les flux et de réduire lestemps d’attente entre deux lots »,indique le responsable de produc-tion d’une big pharma implantéeen France. Pour réussir à transfor-mer leur organisation, les indus-triels se calquent sur les modèlesfournis par les standards du leanmanagement, une approche d’a-mélioration continue « à petitspas » qui s’attaque à sept formesde gaspillage (MUDA en japonais)que sont l’attente, le transportd’information ou de matériel, lesprocessus excessifs, les stocks, lesmouvements inutiles, la non-qua-lité et la surproduction.« Les MUDA font partie de la boîteà outils du lean management », ex-plique David Herbillon, au mêmetitre que la 5S – pour débarrasser(seiri en japonais), ranger (seii-ton), nettoyer (seiso), ordonner(seiketsu) et être rigoureux (shit-

suke) –, ce qui se traduit en fran-çais par ORDRE*, et le SMED (sin-gle minute exchange of dial), quiconsiste à réduire les temps de chan-gement de série sur des machines.Ces méthodes peuvent dégagerdes améliorations spectaculaires.Après avoir utilisé ces techniquesissues de l’industrie automobile,l’usine d’une middle pharma plu-tôt spécialisée dans les formessèches a réussi à gagner récem-ment une vingtaine de jours dansson temps de cycle qui se dé-ployait à l’origine sur 45 jours.

JCS

L’usine d’une CMO peut gérer environ 600

produits différents, soit près de 2 000 références.

L a société de transports Euro-transpharma (environ 460salariés), dédiée à 100% aux

produits de santé, « est la seule dugenre sur le marché français », in-dique Stéphane Baudry, le pdgd’une entreprise qui a connu unecroissance très rapide. Celle-ci af-fronte sur le marché hexagonal desfiliales spécialisées de grands grou-pes de logistique plutôt que des pure players santé qui pourtantprospèrent au-delà du pré carré.Sur l’exercice 2012, elle devrait réa-liser un CA d’environ 45 M€. «Prèsde 200 nouveaux collaborateursnous ont rejoints ces derniersmois », explique le pdg, qui estimeque ce succès est avant tout lié à laqualité de son organisation com-merciale. Eurotranspharma adresse

plusieurs réseaux de distribu-tion : les hôpitaux, les of-ficines et les praticiensqui délivrent du médi-cament (il peut s’agirdans ce dernier cas d’é-

chantillons ou dep r o -duits

dentaires destinés aux chirurgiens-dentistes). « Ce qui prime, c’est cette organisa-tion par canal », estime StéphaneBaudry, qui précise que la gammede produits de santé pris en chargepar sa société est extrêmement

large. « Nous ne nous cantonnonspas à des médicaments avec AMM.Nous distribuons aussi beaucoupde dispositifs médicaux, y comprisdes smartphones embarquant desapplications santé ». L’une des ra-cines de ce succès tient aussi aupositionnement de la société dansla chaîne logistique. « Nous noussommes spécialisés, grâce à notreréseau d’agences locales, sur letraitement du dernier kilomètre»,ajoute le dirigeant d’une entreprisequi dispose d’une présence danssept pays européens.Mais le modèle ne se réduit pas à dela livraison de proximité en J+1/J+2. Eurotranspharma, qui compteparmi ses principaux clients des dé-positaires et des grossistes, est ca-pable d’acheminer les produits desanté des hubs de ses donneursd’ordre vers ses propres plates-for-mes. « Nous exploitons deux uni-

tés. La première se trouve à pro-ximité de Roissy et va ajouter 5 000 m3 à ses capacités, la secondeest à Clermont-Ferrand (63)», dé-taille Stéphane Baudry. Au-delà de la ponctualité, de la fia-bilité et de la spécificité du service

offert – Eurotranspharma assure unacheminement en température am-biante entre 15 et 25° et de 2 à 8° entempérature dirigée –, la société of-fre aussi toute une palette de ser-vices associés, notamment dans ledomaine de la traçabilité et de lagéolocalisation, appréciés par lesdonneurs d’ordre. « Nous sommesaussi très en pointe dans le do-maine du développement dura-ble», assure Stéphane Baudry. Euro-transpharma, qui a réalisé sonpropre BEGES (bilan des émissionsde gaz à effet de serre), est très en-gagée dans la diffusion en internede l’éco-conduite. Et suggère à sesclients, autant que possible, l’utilisa-tion de conditionnements qui sesubstituent aux colis isothermesdont le bilan carbone est mauvais.

JCS

Eurotranspharma, le champion du last mile

Le spécialiste dutransport des produits de santé a fondé son développement sur la couverture du dernier kilomètreen s’appuyant sur un maillage de proximité et l’exploitation de deux hubs.

En direct des usines LOGISTIQUE

Stéphane Baudry, pdg d’Eurotranspharma.

Actulabo - Septembre 2012 33

34 Actulabo - Septembre 2012

En direct des usines LOGISTIQUE

Issu d’une joint-venture avecDrug United, un fournisseur desoins médicaux intégrés, Medco

Health Solutions a fait ses premierspas dans les soins à domicile auRoyaume-Uni il y a seulement deuxans. La dynamique du marché senourrit sur place de la volontécroissante du NHS de sous-traiterles services aux patients sur des pa-thologies chroniques coûteuses(traitement du cancer, trithérapiepour le sida) à des sociétés privéesdans le but d’un meilleur contrôledes dépenses. Ayant déjà déve-

loppé une expertisedans l’accompa-gnement person-nalisé des pa-tients aux Etats-Unis, Medco dé-cide donc des’engouffrerdans la brè-che ouverte

par le NHS. En partenariat avec cedernier, la société met ainsi en pra-tique ses soins intégrés au domiciledes patients en couvrant plusieursaspects : la dispensation des pres-criptions, la livraison des médica-ments et la formation des patientsaux technologies modernes d’in-jection et de perfusion par des in-firmiers. En complément, la miseen place de programmes person-nalisés d’accompagnement, dis-pensés à domicile ou à distance au

travers de centres d’appel, permetd’assurer une prise en charge plusefficace. « Les soins à domicile sontdevenus un véritable marché auRoyaume-Uni depuis plus de cinqans, et Medco travaille avec les or-ganismes de couverture obliga-toire pour apporter plus de valeuret d’avantages à toutes les partiesprenantes » souligne Alison Davis,directrice des ventes et du marke-ting de Medco Health SolutionsUK. A l’aide de questionnaires indi-viduels, Medco détermine le ni-veau de risque de chaque patient àrespecter ou non sa posologie. Enfonction de ce profil, un protocolede suivi est proposé avec l’aided’une infirmière pour la durée dutraitement. En parallèle, Medcofournit un retour d’informationssur ces programmes individualisésau NHS et, potentiellement, aux la-boratoires, sur l’usage de leurs mé-dicaments.

D’ici à quelques mois, cette nou-velle approche de soins totalementintégrée pourrait bientôt voir lejour en France. Jacques Bonte, di-recteur général de Medco France,agit en tout cas dans ce sens depuisnovembre dernier. « Ma missionest pour l’instant de faire prendreconscience de l’état et de la consé-quence de la non-observance etde proposer des solutions aux acteurs intéressés : laboratoires,fournisseurs de matériel médical,mais aussi assurance santé (obli-gatoire ou complémentaire).» Au-tres acteurs intéressés : les Agencesrégionales de santé (ARS) dont unepartie de la mission est l’amélio-ration de l’efficience des soins.Medco espère conclure un contratd’ici à la fin de l’année pour dé-ployer ses solutions sur le sol fran-çais, après avoir conquis la Suède,l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Marion Baschet-Vernet

Medco croit au marché français de la logistique médicale

L’américain MedcoHealth Solutions voudrait dupliqueren France sonmodèle de logistique médicaljusqu’au domicile du patient, qui aréussi outre-Manche.Des démarches sont en cours auprès des Agencesrégionales de santé (ARS).

UN CENTRE LOGISTIQUE GÉANTAu Royaume-Uni, Medco Health Solutions gère la distri-bution de ses médicaments sur le territoire et le déve-loppement de ses services innovants aux patientsdepuis le plus grand centre logistique du pays : Brack-mills Industrial Estate, basé à Northampton (Comté duNorthamptonshire), au nord-ouest de Londres (290 hec-tares, 150 activités,11500 employés). Ce-lui-ci regroupe leshubs régionaux d’Asda(Wal-Mart), Coca ColaEnterprises ou enco-re DHL Express.

Les soins à domi-cile sont devenusun véritable marchéau Royaume-Uni de-puis plus de cinq ans,souligne Alison Davis, directrice desventes et du marketing de MedcoHealth Solutions UK.

Actulabo - Septembre 2012 35

36 Actulabo - Septembre 2012

A u moment où Peugeotquitte Aulnay-sous-Bois,Guerbet fait le choix d’y

investir. C’est pour doubler ses ca-pacités de production pharmaceu-tique en France que le groupe a in-jecté 42 M€ dans la constructiond’une nouvelle unité de mise sousforme de produits de contraste injectables de 10 000 m2, au cœurde son principal site de produc-tion pharmaceutique qui s’étendsur 50 000 m2 à un quart d’heurede la porte de Bagnolet. Né à St-Ouen, aux portes de Paris, Guer-bet est toujours resté fidèle au dé-

partement deSeine-St-De-nis, instal-lant mê-me son siè-ge social àVillepinte etson centre dedistribution à

Gonesse, dans le département voi-sin du Val d’Oise.Actuellement en phase de qualifi-cation, l'unité inaugurée début juil-let devrait tourner à plein régime –soit 200 coups par minute pour lesflacons et 2 400 poches mirées parheure – fin 2013 et produire 36 ré-férences de produits de contrasteIRM et Rayons X. Les premiers lotssortiront des lignes fin 2012. L’uni-té disposera alors d'une capacitéannuelle de 20 millions de flaconsstériles et de 6 millions de pochessouples stériles.Cette tranche d’investissement,qui a débuté en 2005, s’est accom-pagnée du recrutement de 150 sa-lariés en CDI, dont 52 à Aulnay.«Les salariés suivent une forma-tion pratique et théorique de qua-tre mois avant d’être transféréssur les nouvelles lignes dont le pi-lotage est automatisé », précise ledirecteur du site, qui rappelle que75 % des poches du groupe Guer-bet seront réalisées sur le sited’Aulnay d’ici à 2014 : 30 salariéstravailleront en 4x8 sur les deuxlignes de production.

Le site est doté d’une li-gne pour les flacons

de verre de 5 à500 ml, d’unecapacité deremplissagede 12 000

flacons/heu-

re, et, grande nouveauté pourGuerbet, d’une ligne pour lespoches souples en polypropylènerecyclable d’une capacité de 2 200poches/heure. Le groupe, qui avaitexternalisé cette activité, pourradésormais l’assurer lui-même.Pour une qualité optimale, le site aété équipé de 13 centrales de trai-tement d’air, d’un générateur devapeur pure, d’une unité de pro-duction d’eau purifiée et d’uneunité de production d’eau pourpréparation injectable. Autres bi-joux technologiques, six robots dechargement/déchargement (demarque Staübli, pour un coût de2,2 à 2,5 M€) et trois autoclaves degrande capacité automatisent com-plètement la mise sous formepharmaceutique des injectables.Quatre mireuses pour la ligne de

Guerbet à la conquête de

En direct des usines

Yves L’Epine, dg du groupe Guerbet.

Le spécialiste des produits decontraste pour l'imagerie médicalea investi 42 M€ dansune nouvelle unitéde mise sous formede produits injectables sur sonsite d'Aulnay-sous-Bois (93). Une stratégie qui permet de doublerla production afin de répondre à lacroissance desventes à l’international,notamment auxEtats-Unis où leFrançais s’apprête à lancer son produit phare, le Dotarem.

Actulabo - Septembre 2012 37

flacons seront également mises enservice au 4e trimestre 2012, der-nière étape avant le packaging puisl’expédition bi-quotidienne desproduits vers le centre de distri-bution du groupe situé à Gonesse.Il s’agit de la seconde tranche d’in-vestissement sur ce site historiquede Guerbet. En 2005, une unité depesée et de préparation des solu-tions de produits de contraste –première étape du process – avaitété construite, représentant un in-vestissement de 14 M€. Au total,74 M€ ont été consacrés au sited’Aulnay, dans le cadre d’un pro-gramme de modernisation et despécialisation sur les quatre sitesindustriels français – Aulnay-sous-Bois, Gonesse (95), Lanester (56)et Marans (17) – qui représente197 M€ entre 2005 et 2012. Cetteréalisation marque la volonté dugroupe d’assurer la pérennité deson outil et ses emplois industrielssur le territoire français – 70% deses produits pharmaceutiques ysont fabriqués – et conforte sonimplantation historique en Ile-de-France, où Guerbet emploie 580salariés sur 1 000 en France.En apposant cette dernière pierreà l’édifice, le groupe Guerbet sedonne les moyens d’atteindre sesnouveaux objectifs de croissance àl’international. Grâce à ce double-ment des capacités de productionpharmaceutique française, avec

26,4 millions de doses en 2017dont plus de la moitié à Aulnay, legroupe pourra exporter l’ensem-ble de ses produits vers plus de 70pays, dont les Etats-Unis, cible pri-vilégiée. « Nous préparons le lan-cement de notre produit phare, leDotarem, sur le marché améri-cain cet été. Il pourra être utilisédans des applications d’imageriedu système nerveux central pour 55 % des examens qui ré-clament l’injection de produits de contraste », se réjouit YvesL’Epine, dg du groupe. Après l’ou-verture sur le marché de l’imageriedu SNC, Guerbet vise l’indicationen angiographie cervicale d’ici àfin décembre 2012, qui représente15% des examens injectés outre-Atlantique. La mission de Guerbetconsiste en effet à fournir des pro-duits de contraste indispensables àl’imagerie diagnostique et inter-ventionnelle, ce qui permet d’a-méliorer le pronostic et la qualitéde vie des patients. Or, les évolu-tions de la médecine nucléaire etde l’imagerie médicale ouvrent denouvelles applications qui aidentau diagnostic, mais permettentégalement de suivre l’évolution dutraitement.« Le marché se tourne de plus enplus vers le diagnostic. Plus il yaura besoin d’outils sophistiqués,plus Guerbet sera présent. Notreobjectif est de rattraper les grands

groupes sur les marchés améri-cains et japonais », ajoute le dg.Fort d’un CA de 378 M€ sur unmarché des produits de contrasteestimé à 6,5 Md€, Guerbet est trèsbien placé sur le marché européen(70 %), mais encore en retard auxEtats-Unis (2 % du CA) et au Japon(3 %). « Nous souhaitons monter àplus de 50 % des volumes produitsà Aulnay – contre 40 % au-jourd’hui. Ainsi, nous pourronsrépondre à l’ensemble des mar-chés internationaux et des auto-rités concernées », précise YvesL’Epine.

Elise Pierre

Les chiffres clésde Guerbet à Aulnay• CA 2011 : 107 M€

• 325 collaborateurs dont 220 en production pharmaceutique

• 74 M€ investis et 150 recrutements en CDI depuis 2005

• en 2010, 42 M€ investis pour lanouvelle unité de mise sousforme pharmaceutique

Les chiffres clésdu groupe Guerbet• 1 400 salariés, dont 1 000 en France

• 378 M€ de CA en 2011 (+ 7,2 %),dont 11 % consacrés à la R&D

• présence dans 70 pays, 72 % de production à l’export

l’Amérique

Le site est doté d’une ligne pour les flacons de verre stériles de 5 à 500 ml, d’une capacité de remplissage de

12 000 flacons/heure.

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En direct des usines

38 Actulabo - Septembre 2012

L e 11 juillet, un vrai coup dethéâtre s’est produit à

Dreux ! Marc de Garidel, le pdgd'Ipsen, est venu en personneconfirmer aux salariés drouais quele quatrième laboratoire pharma-ceutique français (1,16 Md€ de CAen 2011) – et même le troisième sil’on considère que Pierre Fabreréalise plus de la moitié de son CAde 1,92 Md€ dans la dermocos-métique – allait finalement conser-ver dans son périmètre son unitéde production de 350 salariés,fleuron d’un site qui emploie autotal 580 personnes avec la R&D etles fonctions support. Un soula-gement pour des salariés qui nevoyaient pas particulièrementd’un bon œil le transfert de leurcontrat de travail à un sous-trai-tant.Quelques semaines auparavant,l’hypothèse d’une reprise du site– qui avait été mis en vente un anplus tôt – par un façonnier phar-maceutique était la plus plausible.Si beaucoup avaient regardé ledossier, deux restaient en piste : etDelpharm semblait avoir une lon-gueur d’avance sur son concur-rent Synerlab, propriétaire del’usine voisine Sophartex, à Ver-nouillet. A la mi-juin, un des diri-geants de ce dernier nous confiaittoutefois que s’il s’était intéresséde près à la reprise, il se trouvait « en attente d’informations surles orientations prises à ce su-

jet par les dirigeants d’Ipsen ». Que s’est-il passé pour inciter le la-boratoire de la famille Beaufour àchanger de cap ? « Les perspectivesd’évolution de la médecine géné-rale à l’internatio-nal sont bonnes »,justifiait Marc deGaridel le 11 juillet.Cinq mois plus tôt,lors de la présenta-tion de ses résultatsde l’année écoulée, le groupe pré-voyait pourtant un recul de 15 %de ses ventes de médecine géné-rale sur l’exercice en cours, notam-ment en raison du dérembourse-ment en France, à compter du 1er

mars, de trois médicaments (Tana-kan, Tramisal et Gingogink), juste-ment fabriqués à Dreux. Sur la foides expériences précédentes dedéremboursement, le groupe anti-cipait une baisse des ventes de35% du veinotonique Tanakan en2012. Mais les pays émergents ontpris le relais de la France et le 3 mai

dernier, lors de la présentation desrésultats du premier trimestre, legroupe notait que la baisse desventes de Tanakan (23 M€ sur lestrois premiers mois) étaient par-

tiellement compen-sées « par de soli-des ventes en Rus-sie ».Du coup, les pers-pectives de l’usinede la rue EtheVir-

ton « sont renforcées par des vo-lumes de production plus impor-tants que prévus ». Le présidentévoquait même « un vrai projetindustriel pour le site de Dreux »et la possibilité d’ajouter de nou-veaux produits à ceux actuelle-ment fabriqués sur le site : leSmecta (traitement de la diar-rhée), le Forlax (traitement de laconstipation) et, bien entendu, leTanakan, trois médicaments, cer-tes matures, mais qui vont encoregénérer cette année plus de 200 M€ de ventes. FXB

Un an après avoirmis en vente sonusine de Dreux, Ipsen s’est ravisé et a annoncé courantjuillet qu’il conservaitson site de production. Mieux, la middle pharmafrançaise compteengager uneréflexion « pour unvrai projet industriel »sur ce site quiemploie 580 personnes, dont 350 à la production.

Ipsen conserve son usine de Dreux

Les chiffres clésde l’usine Ipsen de Dreux• 350 salariés• 1 milliard de sachets produits• 235 millions de gélules• 65 millions de boîtes

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Un vrai projet industriel pour le site de Dreux

Actulabo - Septembre 2012 39

S elon Régis Martin, le direc-teur des opérations du fa-

çonnier pharmaceutique Famar,le regroupement des capacitésorléanaises de l’industriel sur lesite de l’ex-usine McNeil Manu-facturing du quartier de LaSource sera opérationnel à la findécembre. « Les audits de quali-fication viennent de débuter etseront suivis des audits menéspar l’ANSM », indique-t-il ; lesproductions commerciales se-ront lancées dans la foulée.Le projet comprend la construc-tion dans l’enceinte du siteMcNeil de 6500 m2 de locaux des-

tinés à l’accueil des lignes de fa-brication formes sèches (sachetset effervescents) de l’ex-usineSandoz des bords de Loire, en-trée dans le giron de Famar en2001.Le programme a aussi donné lieuà la construction d’un magasinde stockage de 2 500 m2. Comptetenu du nombre de lignes exploi-tées (17), la capacité de produc-tion de formes sèches, accrued’un tiers, s’élèvera à 100 millionsd’unités. L’ensemble représenteun investissement de 30 M€ au-quel s’est ajoutée une tranchesupplémentaire de 10 M€.

Le regroupement comporte unvolet social centré sur les servicessupports qui s’est déjà traduit parla suppression de 60 postes (es-sentiellement par départs volon-taires). Un second plan de dé-parts volontaires devrait générerle départ d’environ 35 salariés.En revanche, l’augmentation at-tendue des volumes conduira à lacréation d’emplois de produc-tion.� En 2010, l’usine des bordsde Loire employait environ 360salariés et celle de la Source, dé-diée aux formes liquides, 445 sa-lariés.

Jean-Christophe Savattier

Famar Orléans prêt fin 2012

Le site Famar des bords de Loire, à Orléans, sera prochainement

abandonné.

A Monts, près de Tours (37),l’usine du façonnier sué-

dois Recipharm, un ex-site Astra-Zeneca acquis en juillet 2007, jouecrânement la carte de la diversifi-cation et en particulier celle versles marchés de la bioproduction.Ce site de 200 salariés, spécialisédans les produits stériles en conte-nants verre, exploite aujourd’huiquatre lignes de fa-brication/remplis-sage : deux lignes de flacons (asep-tique et non asep-tique) pour des for-mats de 10 à 100 ml,une ligne de flacons non injecta-bles, dédiée notamment à desanesthésiques locaux en pulvérisa-tion, et enfin une ligne de rem-plissage de cartouches injectables(« carpules ») pouvant remplir desvolumes de 1,5 ml à 5 ml.Cette dernière, installée depuisseptembre dernier, « produit au-jourd’hui en process aseptiquedes cartouches destinées à êtreconditionnées dans des stylos in-jecteurs. Ceux-ci, qui sont assem-blés en Allemagne, sont indiquésdans le traitement des chocs ana-phylactiques », explique MichelSaudemon, le directeur général deRecipharm Monts.Compte tenu des formats suppor-tés par l’équipement, susceptible

de produire 10 millions d’unitéspar an dans le cadre d’une organi-sation en 2x8, le site pourrait par-faitement prendre en charge desproduits vendus sur les marchésdu dentaire – l’une des anciennesspécialités du site tourangeau –mais « également des biopro-duits », poursuit Michel Saude-mon, qui indique avoir déjà en-

gagé des discus-sions avec desdonneurs d’ordreintéressés. La seu-le réserve tient à lanature du pro-cess, protégeant le

produit par des cascades de sur-pression «qui nous interdit d’as-sumer, par exemple, la fabrica-tion de cytotoxiques ou issus deproductions virales ou biolo-giques non désactivées ».Un investissement complémen-taire va permettre de soutenircette ambition. Recipharm va ainsidéployer sur le site, après réamé-nagement des surfaces (2,5 M€

d’investissement), une cinquièmeligne ultra-flexible pour des for-mats flacons variant entre… 2 et100 ml : « Nous pourrons plus ai-sément nous orienter sur les mar-chés des lots cliniques, voire deslots commerciaux de petits vo-lumes en bioproduction, maisaussi de certains produits cosmé-

tiques injectables (notamment lestoxines botuliques indiquées dansdes applications de médecine es-thétique ou réparatrice) », com-mente le directeur du site. Lespremiers lots commerciaux pour-ront être produits dès la mi-2013. Cette volonté de capter de lacharge supplémentaire est dictéepar une impérieuse nécessité :« Les volumes d’anesthésiques lo-caux assurés par les commandesd’AstraZeneca, notre principaldonneur d’ordre, s’érodent »,avertit Michel Saudemon. Et lapart de l’activité relative au condi-tionnement secondaire (12 mil-lions d’unités à ce jour) s’est effon-drée suite à la tombée dans ledomaine public de l’ésomépra-zole, principe actif de l’Inexium,tous deux conditionnés à Monts.C’est donc au son du canon ques’effectue le virement de bord del’usine Recipharm de Monts quisouhaite prévenir un accident in-dustriel que provoquerait unéventuel désengagement com-mercial de l’ancien propriétairedes lieux.

JCS

A Monts (37), l’usine du façonnierRecipharm se dotede nouvelles capacités. La direction de cetex-site AstraZeneca a décidé d’aller quérir de la charge sur les marchés de la bioproduction.Qu’importe le flacon…

Les chiffres clésde Recipharm à Monts• 200 salariés• 35 à 40 millions d’unitésinjectables en verre dont 10 millions de cartouches

EN B

REF

A Monts, Recipharm s’attaque à la bioproduction

Michel Saudemon, dg de Recipharm à Monts.

Nous pourrons plus aisément adresser les marchés des

moyennes séries

En direct des usines

40 Actulabo - Septembre 2012

Au Val-de-Reuil,l’usine de la divisionprescription d’AptarPharma affirme sesprérogatives aucœur de la stratégieindustrielle dugroupe. Le site devrait prochainement étoffer ses capacitéset bénéficier de lasortie de nouveauxsystèmes d’administration trèsinnovants élaboréspar sa plate-formede R&D qui compteune centaine d’experts.

I mplantée à cheval sur lescommunes voisines du Vau-dreuil et du Val-de-Reuil (27),

l’usine de la division prescriptiond’Aptar Pharma (900 salariés), spé-cialisée dans la fabrication et l’as-semblage de pompes, de valves,d’inhalateurs pour sprays et aéro-sols, est devenue une pièce ma-jeure du dispositif industriel dugroupe. Grâce à ce site agréé FDA,qui se déploie sur 30 000 m2 dont 7 000 m2 de salles blanches, Aptar aacquis des positions de leader, no-tamment dans le domaine du trai-tement des pathologies respira-toires mais aussi des allergies et dutraitement de la douleur.Ainsi, l’une des valves doseuses duportefeuille produits d’Aptar cons-titue le système d’administrationde la célèbre Ventoline, le traite-ment vedette de GSK contre l’as-thme, qui exploite d’ailleurs en voi-sin une usine à Evreux (27). Lescommandes de cette dernière,

qui ont permis à Aptar des’épanouir en Haute-Norman-die, composent toujours unepart importante des volumesde l’usine. « Moins de 50 %»,minimise Yann Ghafour-zadeh, le directeur desopérations et des ventesEurope du groupe. «Lesprincipes actifs admi-

nistrés par nos pro-duits, que ce soit

dans le domainerespiratoire ou du

traitement de la douleur, ont sou-vent une dimension critique. D’oùune très forte exigence en matièrede qualité. Notre organisation n’apas d’autre choix que de tendrevers le zéro défaut », indique la di-rection d’un site qui produitchaque annéeplus de 600 mil-lions de systè-mes d’adminis-tration. « Noussommes plutôtdans des logi-ques de trèsgros volume àtrès forte ca-dence (parfoisplus de 350 pièces à la minute) »,poursuit Yann Ghafourzadeh.Le process, accueilli au sein de qua-tre unités de fabrication – le der-nier d’entre eux (UP 4) a été inau-guré en 2008 à l’issue d’un inves-tissement de 15 M€ – s’appuie surla maîtrise de deux métiers : d’unepart, le moulage par injection dehaute précision de pièces plas-tiques (56 presses), d’autre partl’assemblage de ces composants ensalles blanches ISO 7 avec desmoyens ultra-automatisés. Cettepartie de l’activité est fondée surl’exploitation de 75 lignes dotéesde systèmes de contrôle qualité op-toélectronique à 100 % et de robotssix axes. « Notre organisation esttrès intégrée », commente YannGhafourzadeh. L’usine dispose ain-si de sa propre unité de production

d’élastomères et d’un centre deR&D de classe mondiale – environune centaine de collaborateurs-ex-perts – qui travaille à la conceptionde nouveaux produits (de la for-mulation des élastomères… jus-qu'au conseil technico-réglemen-

taire). Elle con-duit égalementdes études qua-lité de trèshaut niveau :par exemple,cette plate-for-me technolo-gique – qui fi-gure dans leclassement des

50 premiers déposants de brevetsen France –, toujours disponiblepour les clients et les autorités ré-glementaires, effectue depuis 2011des mesures de substances extrac-tibles dans le cadre de l’étude desrelations contenant-contenu.Pas étonnant dans ces conditionsque le « navire-amiral » industrielnormand d’Aptar Pharma « magné-tise » les projets de développementélaborés par les dirigeants. L’usineva ainsi accueillir le transfert surUP2 de trois lignes de conditionne-ment d’unidoses aujourd’hui dé-ployées sur le site allemand d’Eigel-tingen – une unité du groupe plu-tôt spécialisée dans les pompes –qui permettront l’administrationde traitements de la douleur indi-qués notamment dans les cas demigraines sévères. Ces capacités

Pierre Carlotti

Conditionnement

Aptar Pharma ne craint pas le

L’indicateur de dosespour les inhalateurspressurisés pour l'asthme Landmark® s’est installé sur un marché mondial particulièrement porteur, fort de 500 millions d’unités vendues par an.

42 Actulabo - Septembre 2012

Actulabo - Septembre 2012 43

supplémentaires, de l’ordre de 10millions, sont destinées à plusieursproduits commercialisés par GSK,AstraZeneca et Nycomed.Par ailleurs, Aptar entend naturelle-ment continuer à industrialiserdans son UP4 – où la place disponi-ble a été affectée à ces programmesinnovants – de nouveaux produitsde type unidoses ou le Landmark,un système d’administration dotéd’un compteur de doses. « Comparée aux pratiques de nosconcurrents, cette stratégie d’in-novation, qui se caractérise parun haut niveau d’investissement(6 % du CA) dans la R&D, n’estpas superflue, souligne Pierre Car-lotti, directeur marketing et com-munication du groupe. Elle nouspermet de faire face à des muta-tions très brutales du marché. Desmodifications que même l’indus-trie automobile n’a pas connuesces dernières années ». Tensions sur les régimes de sécuritésociale, pression des génériqueurs :les producteurs de systèmes d’ad-ministration subissent les domma-

ges collatéraux des attaques qui en-foncent les positions des pharmas,leurs grands clients. «Les généri-queurs ne sont pas une calamité.Ils offrent des opportunités de vo-lume, nuance Pierre Carlotti. Lesnouveaux modèles d’affaires quise mettent en place dans l’industriepharmaceutique requièrent quenous fassions davantage prévaloirnotre valeur ajoutée ». Y compris,parfois, auprès des façonniers qui,récupérant des volumes auprès decertains clients d’Aptar, sont parfoistentés de jouer « les gros bras ».« Nous ne sommes pas pour autanten butte à une guerre des prix»,

affirme Pierre Carlotti. Le mérite enrevient justement à la politique d’in-novation d’Aptar. Plusieurs disposi-tifs ultra-innovants, sur le pointd’être commercialisés, devraientdonner l’occasion aux dirigeants dugroupe US de préserver leurs mar-ges. En 2013, Aptar devrait ainsi lan-cer des spays nasaux embarquantde la micro-électronique et capa-bles d’empêcher la réutilisation duproduit dans un délai de 30 mi-nutes. Pas inutile, lorsque les traite-ments couplés à ce système d’admi-nistration sont à base d’opiacés...

Jean-Christophe Savattier, au Val-de-Reuil

APTAR PHARMA PREND LA VOIE DE L’INJECTABLEAVEC LE NORMAND STELMI�

Aptar Pharma ne joue pas uniquement la carte de l’innovation en interne. La diversification etl’acquisition de compétences externes font aussi partie de la palette stratégique du groupe.Ce dernier a ainsi annoncé en mai dernier le rachat pour 167 M€ de la société normandeStelmi, un fabricant de joints élastomères et de composants dédiés aux systèmes d’administra-tion par voie injectable. Cette société familiale (83 M€ de CA), qui exploite un centre techniqueen région parisienne, exploite deux unités industrielles à Brécey et Granville, deux communessituées dans la Manche.

Les chiffres clésd’Aptar Pharma�• CA 2011 monde : 554 M$ (23,7 % du CA d’Aptar Group)

• 2 200 salariés, dont près de900 au Val-de-Reuil,dont plus de 40 % d’ingénieurset techniciens

• Un site de près de 12 ha au Val-de-Reuil et 30 000 m2

de bâtiments• 600 millions de systèmes d’administration par an

EN B

REF

coup de pompe en Normandie

Vue aérienne du site Aptar Pharma du Val-de-Rueil.

Conditionnement

44 Actulabo - Septembre 2012

Pour se différenciersur un marché trèscompétitif, Packetisjoue la carte de la créativité sur ses étuis. Le groupecontinue égalementà investir dans la qualité pour sesnotices et renforceainsi sa propositionde services auprès des laboratoires et façonniers.

Packetis revendique plusque jamais son titre de lea-der français de l’étui carton

et des notices pour la santé, l’hy-giène et le soin, avec au moins25% de parts de marché pour cha-cun de ces produits. Née de la fu-sion entre Packart et Rotanoticeen 2007, la société met aujour-d’hui à profit ses compétences etson expertise Santé au sein duGroupe Ileos (325 M€ de CA,4000 salariés dont la moitié enFrance), également présent dansle domaine des étuis et des cof-frets pour la beauté et le luxe avecAlliora. Afin de préserver son avan-tage, le groupe a décidé de jouerà fond les synergies entre Packetiset Alliora ; ces dernières sont réu-nies depuis septem-bre 2011 ausein d’IleosGraphique,dirigé parPhilippe De-clerck, avec unchiffre d’affairesde 125 mil-lions

d’euros. « Les directions géné-rales, commerciales et indus-trielles transverses nous permet-tent d’avoir une vision plus glo-bale de nos technologies, de nosfournisseurs et des projets pournos clients » explique Pierre Hauw,directeur commer-cial et marketingd’Ileos Graphique.Bien sûr, la réorga-nisation vise à s’adapter au mieuxau changement dans les politiquesd’achats des clients. « La régle-mentation en cosmétologie évo-lue de plus en plus vers la phar-macie, constate-t-il. C’est déjàvrai pour les composants de pro-duits et, de plus en plus, pour lesemballages secondaires. »Mais la mise en commun des com-pétences offre également plus

d’opportunités créatives pourles emballages. Packetis croitainsi en l’arrivée d’étuis phar-

ma plus impactants et innovants.Illustration, le lancement du

« Pack Iridium » : sa nou-velle technologie

de dorure àfroid permetaux embal-lages de sedifférencieravec des ef-fets métalli-sés, tout engarantissantune souplesse

d’impression aux laboratoires. Uneligne d’impression offset sept cou-leurs est consacrée au Pack Iridiumsur le site de Valréas (84) depuisavril 2011. « La technologie vise àdéposer un film de dorure direc-tement sur une ligne offset avec la

possibilité de réim-primer dessus lorsdu même passage,décrit Pierre Hauw.

Cela permet une plus grandecréativité ou des solutions que l’onne peut obtenir avec la dorure àchaud, par exemple ». La technolo-gie est également économique –grâce à la dépose du film de do-rure en ligne avec l’impression – etprésente une grande qualité de fi-nition (les repérages sont par-faits... ). Si le mouvement commence àpeine à s’amorcer en pharma, mal-gré un premier contrat dans le do-maine vétérinaire avec Mérial,Packetis développe surtout sa tech-nologie auprès des laboratoires decosmétologie qui sont séduits parl’aspect design et la possibilitéd’une impression à moindre coût.L’Institut Arnaud à Gradignan (33)a ainsi adopté le Pack Iridium pourses crèmes de soins Beauté Pure, etle groupe Plus Pharmacie (Ivry-sur-Seine), pour sa gamme de complé-ments alimentaires B Concept.« Nous avons deux à trois nou-velles applications à venir en parapharmacie », précise Pierre

Packetis veut s’imposer dans

Investissements dans la qualité

Pierre Hauw, directeur commercial et marketing d’Ileos

Graphique.

Actulabo - Septembre 2012 45

Hauw. Pour assurer ses résultats,Packetis n’hésite pas à lancer desproduits plus attractifs et à fortevaleur ajoutée. Les avancées sont aujourd’huibien visibles sur le marché de lapharmacie. Le « Pack Note » per-met ainsi de supprimer jusqu’à40% du suremballage des noticeslivrées pliées et de gagner du

temps, donc de la productivité,au niveau de l’alimentation deslignes de conditionnement. Le« Pack Evident » est un systèmede témoin d’ouverture sur lesétuis qui peut être intégré sur laligne sans altérer sa cadence. Au-tre exemple : le lancement en2011 d’une notice quadruplefeuillets a permis de s’adapter aux

nouvelles réglementations en ma-tière de polices de caractères etoffrir une meilleure ergonomiede lecture. Pour aller plus loin aujourd’hui,Packetis a obtenu début juillet lacertification ISO 14001 pour l’ensemble de ses site et aménagesur chacune de ses lignes d’im-pression de notices un contrôle à 100 % par caméras. Un vastechantier de plusieurs centainesde milliers d’euros, qui vise sixlignes de production à l’Isle d’Es-pagnac et une dizaine à Soyaux(16). « Nous produisons deuxmilliards de notices par an ettraitons plusieurs milliers decommandes par mois, notePierre Hauw. Le système qualita-tif doit être le plus rigoureux pos-sible pour l’ensemble des fabri-cations ».

Marion Baschet-Vernet

ILEOS S’ENGAGE DANS LA LUTTE ANTI-CONTREFAÇON AVEC ATT

Depuis cinq ans, le Groupe Ileos travaille à l’authentification de ses étuis avec Advanced Track& Trace (ATT), le département sécurité du groupe français Lamy Energies & Technologies,basé à Rueil-Malmaison (92). La technologie du Seal Vector, le traceur numérique d’ATT, s’in-tègre parfaitement aux processus de fabrication de Packetis pour la pharma (Valréas etChazelles) et d’Alliora pour le luxe (Ancenis, St-Hilaire-du-Harcouët et Fougères) sans enaltérer la productivité. Le principe est simple : à chaque ordre de fabrication est associé un SealVector, qui contient des informations embarquées sur la traçabilité amont, notamment le dos-sier de fabrication des étuis. « Il y a une reconnaissance de la machine sur laquelle a été faite l’im-pression. C’est un peu son empreinte digitale qui permet d’identifier précisément la provenance del’étui », explique Pierre Hauw. Associé à un code Datamatrix, le Seal Vector permet actuelle-ment le marquage et le suivi unitaire de millions d’étuis. Et au-delà, son association avec uncode QRM contribue à fournir des informations, jusqu’ici inconnues, aux laboratoires sur lescircuits de distribution de leurs produits et l’utilisation qu’en font les consommateurs finaux.

Les chiffres clésde Packetis• CA de 80 M€

• 530 salariés• 5 sites de production en France : Valréas (84) et Chazelles (16) pour les étuis, Soyaux et l’Isled’Espagnac (16) pour les notices et étiquettes,Pacver (84) pour les chevaletset autres systèmes de calage

• Capacité de production de plusde 2 milliards d’étuis et de notices par an

EN B

REF

le design pharma

Pack Iridium

UHLMANN ET FETTEACQUIÈRENT ECOPACEcopac SAS (1,2 M€ de CA en2011, 9 salariés), société fran-çaise implantée à Fontenay-sous-Bois (94) et spécialiséedans la vente de machines d’em-ballage pour l’industrie pharma-ceutique, a été rachetée par lessociétés allemandes Fette Com-pacting GmbH, un spécialiste despresses pour comprimés et ma-chines de formage, et UhlmannPac-Système GmbH & Co.KG,conditionneur spécialiste desmachines blister, de cartonnageet d’emballage final.

GALLAZI CÈDE UNEBRANCHE FRANCAISE À ELIOPACK L’italien Gallazi a cédé sa bran-che française d’impression et decomplexage de films au sarthoisEliopack (14 M€ de CA en 2011),

qui permet à ce dernier de sedévelopper sur les marchés dela pharmacie et de la cosmé-tique. Cette branche, basée à St-Maur-des-Fossés (94), réalise4,7 M€ de CA. Avec cette acqui-sition, Eliopack va compter unecinquantaine de salariés.

LE DG DE ROVIPHARMRACHÈTE MINO GAILLARD Medicos, le groupe lyonnais spé-cialisé dans l’injection plastiqueest présidé par Cédric Marmonier,par ailleurs dg de Rovipharm(lire, à ce sujet, notre numéro 6 defévrier 2012), a fait l’acquisitionde Mino Gaillard, de Izernore

(01), un despremiers fa-bricants fran-çais de pots àparoi épaisseen plastiquepour les in-dustries de la parfumerie et dela cosmétique : cette entreprisefamiliale emploie 63 personnes etdispose d’une unité de 6500 m2,dotée d’importants moyens enmoulage des thermoplastiquesainsi qu’en décor et parachève-ment.

BECTON DICKINSONACQUIERT SAFETYSYRINGES Le fournisseur américain d'ins-truments et de dispositifs médi-caux Becton Dickinson (BD) vientde mettre la main sur son com-patriote privé Safety Syringes,spécialisé dans les systèmes de

sécurité pour les aiguilles deseringues pré-remplies ; SaeftySyringes sera intégré à la divi-sion Medical PharmaceuticalSystems de BD. La transaction,dont le montant n’a pas été dé-voilé, devrait être bouclée pro-chainement.

GERRESHEIMER INVESTIT DANS NEUTRAL GLASS…Le manufacturer allemandGerresheimer vient de prendre70 % de parts dans son concur-rent indien Neutral Glass &Allied Industries (15 M€ de CA,600 salariés), qui conserve les30% restants. Par cette opéra-tion, l’allemand gagne une unitéde production de verres stériles àKosamba, en Inde. Gerresheimerpossède déjà des implantations àMumbai, en Chine, en Russie eten Amérique du Sud. Il espèredoubler ses revenus sur les mar-chés émergents d’ici à 2013,pour atteindre 200 M€.

… ET RENFORCESON USINE TCHÈQUEGerresheimer va investir 18 M€ pour agrandir de 3 500 m2

son unité de Horsovsky Tyn (Ré-publique tchèque), qui fabriquedes systèmes d’administrationen plastique (seringues à in-suline, auto-injection, inhala-teurs…). Ce projet s’ajoute à celuide doublement précédemmentannoncé, avec 12 M€ d’investis-sement à la clé. Le programme,qui sera achevé l’an prochain,permettra au groupe allemandde faire passer son effectif localde 450 à 650 salariés d’ici à deuxans.

L’américain Chesapeake se doted’un deuxième site d’impressionde notices pharmaceutiques enrégion Centre : ce spécialiste del’emballage (5100 personnes dansle monde) vient, en effet, d’acqué-rir auprès du français Cegedim(8200 personnes, 911 M€ de CA)sa filiale Pharmapost, installée àAmilly, près de Montargis (45).

Avec son unité Field Boxmore Emballage Santé de St-Pierre-des-Corps (37), qui emploieune cinquantaine de personnes, Chesapeake concentre donc en région Centre ses noticespharmaceutiques : par ailleurs, il devrait créer, d’ici à la fin de l’année, une base logis-tique sur le site de la banlieue tourangelle afin de rationaliser les flux de transport deses trois – et désormais quatre – unités de production françaises : Angoulême (16),Ussel (19) et St-Pierre-des-Corps (37), auxquelles s’ajoute maintenant Amilly (45).En 2011, Pharmapost (60 salariés pour 6,7 M€ de CA) a produit 470 millions de noticesà destination des patients, se situant ainsi dans les tout premiers fabricants français : l’en-treprise imprime aussi d’autres produits pour le secteur médical tels que des livrets etquestionnaires.

Conditionnement

46 Actulabo - Septembre 2012

CHESAPEAKE ACQUIERT PHARMAPOST

APTAR INVESTIT EN INDE…La maison mère de Valois Phar-ma, Aptar, vient d’ouvrir unenouvelle usine dans la banlieuede Bombay (Inde) pour la fabrica-tion de dispositifs médicaux,notamment pour l’assemblagede valves doseuses pour aéro-sols et de pompes. Aptar Pharmaemploie une trentaine de per-sonnes en Inde mais compte ren-forcer progressivement seseffectifs. Ce site est le second enAsie après celui ouvert il y a unedizaine d’années sur le SuzhouIndustrial Park, non loin deShanghaï.

… TOUT COMME SIGMA-ALDRICH Le fournisseur de réactifs bio-chimiques américain Sigma-Aldrich, présent dans 37 pays,vient d’ouvrir une unité de packa-ging à Bangalore, en Inde. Le

groupe en a profité pour étendreson centre de distribution, situésur le même site.

AMCOR INVESTIT À COULOMMIERSLe fabricant d’emballages aus-tralien Amcor vient d’effectuerun important investissement sur son site de production deCoulommiers (77), qui produitdes emballages stérilisables àdestination des hôpitaux et desfabricants de dispositifs médi-caux. Le programme prévoit l’ex-tension de la zone de productiondes poches souples et de fairepasser l’ensemble du site sousla norme Iso 8, relative au traite-ment de l’air. Le montant de l’in-vestissement n’a pas été dévoilé.

UNE NORME POUR LES PUCES FRAÎCHEURS Des professionnels du froid,notamment les sociétés Cema-froid et Cryolog, viennent de de-mander à l’Afnor de lancer l’éla-boration d’une norme permet-tant de qualifier les caractéris-

tiques et les performances des« puces fraîcheur », ces indica-teurs et intégrateurs de temps/température apposés sur lesconditionnements de produits desanté évoluant sous atmosphèredirigée.

La division Pharma& Healthcare duspécialiste de l’em-ballage Clondalkin(près de 900 M€ deCA, 5 000 salariés)étend sa présence enRussie grâce à unpartenariat avec le

sous-traitant russe Industry of Colour (Incol), basé à St-Petersbourg. Incol s’occupera de la production et la commer-cialisation destinée au marché local.

Actulabo - Septembre 2012 47

CLONDALKIN ET INCOLS’ASSOCIENT

L e Leem tire la sonnetted’alarme à l’occasion de lapublication de son dernier

bilan économique annuel : « 2011est une année d’essoufflement éco-nomique. Il est urgent de rebâtiren France un modèle industrielet scientifique de référence car,que ce soit en matière d’emploi,de R&D ou de balance commer-ciale, l’industrie du médicamentest très proche du point de rup-ture », avertit son président Chris-tian Lajoux. Son CA total s’est élevéà 49,5 Md€ en 2011, en baisse de3,9 % par rapport à 2010. Le mar-ché du médicament remboursablea décru de 0,4 % en volume, tandisque la ville comme l’hôpital affi-chent une croissance proche… dezéro. Selon les prévisions du Leem,le marché devrait passer dans lerouge en 2012 avec un recul at-

tendu de 1,3 %. Un changement detendance que le syndicat expliqueprincipalement par les mesures derégulation mises en place ces der-nières années pour endiguer le dé-ficit de la Sécuritésociale : «Baisses deprix, essor des gé-nériques, référen-tiels de bon usage,durcissement descritères d’évaluation du médica-ment, encadrement des prescrip-tions hospitalières et médicalesavec les Capi… ». Autre mauvaise nouvelle : cetteatonie du marché français s’est ac-compagnée d’un décrochage desexportations, qui affichent un reculde 8,7 % à 22 Md€. Ce recul s’ex-plique, selon les entreprises dumédicament, par « une dégra-dation de la conjoncture des pays acheteurs (Maghreb, Moyen-Orient, Côte d’Ivoire, Japon) et desbaisses de prix dans de nombreuxpays (Grèce, Espagne, Turquie) »,mais aussi « la confusion entou-rant la publication, début 2011,d’une liste controversée de 77 mé-dicaments sous surveillance ren-forcée qui a eu des effets délétèressur nos exportations, notammenten Afrique et en Asie».Sur le front de l’emploi, face à lamutation du secteur, à la concur-rence accrue des pays émergentset à l’expiration des brevets de mé-dicaments phares, les effectifs ont

baissé de 1% en 2011 (102 825 sa-lariés au 31 décembre). En deuxans (2009 et 2010), la pharma aperdu plus de 2 600 emplois, soitun recul de 2,5 %. Et cette ten-

dance pourrait en-core s’accentuer,précise le Leem : « Le risque d’uneaggravation de lasituation dans les

années à venir existe, tant dansles entreprises que chez leurs sous-traitants, avec la crise économi-que, le phénomène de concentra-tion des labos, la fin des block-busters et la concurrence nouvellede pays émergents et ses consé-quences sur l’emploi ». Les DRH,interrogés en avril, tablent sur unebaisse de 2 % cette année, « du faitde nombreuses restructurationsannoncées depuis 2009 ». Fautede lisibilité durable en matière éco-nomique et fiscale, le Leem re-doute que les entreprises ne puis-sent maintenir le « noyau dur » deleurs effectifs internes.Si la crise explique en partie cettemutation, le turn-over naturel, dûaux départs à la retraite, a de largesconséquences sur les effectifs. LeLeem estime que le secteur verrapartir 13 000 retraités d’ici à 2019(12,8% des effectifs), auxquels s’a-jouteront près de 25 000 départs(24,7 %) liés au turn-over naturel.De surcroît, la perte d’influencemassive de l’évaluation scientifique

Chiffre d’affaires,exportation etemploi : les principaux indicateurs de l’industrie pharmaont viré à l’orange.Selon le dernier bilandu Leem, le secteura perdu 2 600emplois en deux ans, soit une baissede 2,6 %, et cettetendance ne seraitpas prête de s’inverser…

L’atonie du marché français s’accompagned’une baisse

des exportations

Menace sur l’emploi dans l’in

Manager

française courant 2011, avec un re-cul brutal du pays dans le classe-ment des pays rapporteurs d’AMMeuropéenne, fait peser une menacesur les emplois tertiaires localisésen France. Historiquement pays de productionde médicaments et de vaccins, laFrance concentre plus de 45 000 sa-lariés dans ses filiales ou sites deproduction, soit 43 % de l’emploi dusecteur, et près de 37000 personnesont un emploi en production : 40 %des recrutements ont d’ailleursconcerné ces métiers en 2010, tan-dis que les emplois les plus en reculportent sur les postes administra-tifs et les fonctions support (- 14 %)mais aussi ceux liés à la vente (- 3%).En retrait depuis près de dix ans, laprofession des visiteurs médicaux

se réduit peu à peu. L’affaire Media-tor a précipité un peu plus leur dis-parition. La baisse générale des ef-fectifs risque de toucher toutes lesrégions de France, même si plus de

la moitié des effectifs se concentredans quatre régions : l’Ile-de- France(26,1%), Rhône-Alpes (14,5%), laHaute-Normandie (10%) et la ré-gion Centre (8,9 %).Alors que l’ensemble de l’industrieemploie de nombreux cadres(44%) et que près de la moitiédes salariés ont un niveauégal ou supérieur à bac+2,la complexité croissante desdisciplines scientifiques, cou-plée au renforcement des exi-gences règlementaires, augmenteles besoins en nouvelles compé-tences. Cette évolution explique enpartie les difficultés de recrutementque rencontrent paradoxalementcertaines activités, en R&D, ou pourles postes requérant des diplômesde pharmacien ou de médecin...

Pour rétablir l’équilibre, il apparaîturgent de répondre à ces nou-veaux besoins, en misant sur laR&D qui apparaît comme la solu-tion la plus prometteuse, notam-

ment dans le secteur porteur desbiotechnologies : les investisse-ments en R&D, en progression de5,6 %, représentent déjà 11,3 % duCA des entre-

prises du secteuret mobilisent plus de 22000 per-sonnes. L’effort de formation, déjàde 20 % supérieur à la moyennenationale des autres industries(3,8 % de la masse salariale), de-vrait également permettre de réa-juster les besoins en recrutement.Le Leem s’est engagé, dans le cadred’un accord collectif sur l’emploides seniors dans les entreprises, àfaire remonter leur taux de recrute-ment de 3,25 % à 4,1 % d’ici à la fin2012, soit + 25%. Une mesure quitombe à point nommé, puisque lesentreprises ont recruté 351 seniorsen 2010, soit seulement 6 % des re-crutements du secteur, contre1274 en 2009. Et si la moyenned’âge est estimée à 41 ans, l’indus-trie pharma semble avoir du mal à garder ses seniors : à peine 6 700de ses collaborateurs ont entre 55et 59 ans. Elise Pierre

0

5 000

10 000

15 000

R&D PRODUCTION COMMERCIALISATION ADMINISTRATION

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

1281414549

27018

36174

3059228122

13876

18260

dustrie du médicament

Evolution du nombre de salariés des entreprises du médicamentpar famille professionnelle de 1995 à 2010

PRODUCTION40,2 %

COMMERCIALISATION28,4 %

ADMINISTRATION18,4 %R&D

13 %

Répartition des recrutementspar famille professionnelle

Actulabo - Septembre 2012 49

La France concentre plus de 45 000 salariés dans ses filiales ousites de production, soit 43% de

l’emploi du secteur : 40% des recrutements ont d’ailleurs

concerné ces métiers en 2010, tandis que les emplois les

plus en recul concernent les postes administratifs et les

fonctions support (- 14,7 %) mais aussi ceux liés à la

commercialisation (- 3%) et enfin la R&D.

Carnet

50 Actulabo - Septembre 2012

Le laboratoire français Stal-lergenes, spécialisé dans letraitement des maladies res-piratoires allergiques, anommé Patrick Langlois entant que président non exé-cutif du CA. Il bénéficie de 30années d’expérience dans ledéveloppement à l’interna-tional et les fusions-acquisi-tions, notamment au postede Group Executive vice-pré-sident d’Aventis SA.

Le danois spécialiste du dia-bète Novo Nordisk a nomméLaurent Veilex au poste dedirecteur commercial DiabèteFrance. Il succède à EtienneTichit, qui rejoint NovoNordisk Europe Zürich. De-puis 1994 chez Novo Nor-disk, Laurent Veilex a été no-tamment vice-président dumarketing international etdirecteur de l’unité BiopharmFrance-Benelux.

Allan Oberman, l’actuel dirigeantde la division Europe de l’Est,Moyen-Orient et Afrique de l’Is-raélien Teva, prend la tête de ladivision américaine du groupe. Ilremplace Tim Crew.

La biopharm française Trophos,qui développe des thérapies inno-vantes en neurologie et cardiolo-gie annonce la nomination deChristine Placet au poste de pré-sidente du directoire avec effetimmédiat. Elle occupait précé-demment le poste de directeuradministratif et financier.

La biopharm parisienne Cytheris,spécialisée dans le traitement desmaladies induites par la lympho-pénie, annonce la nomination deDamian Marron au poste de pré-sident du directoire. Il occupaitauparavant le même poste chezTrophos.

DBV Technologies, biopharm fran-çaise créatrice de Biaskin, nouvel-le référence dans le traitement de l’allergie, a nommé StefKoppelman General ScientificAdvisor. Enseignant-chercheurspécialisé sur les allergies alimen-taires (université du Nebraska), ilétait directeur de la R&D chez HalAllergy (Pays-Bas).

John H. Johnson, président et CEOde Dendreon, a pris également laprésidence du CA de cette biotechspécialisée dans le développementde traitements contre le cancer. Ilremplace le Dr. Mitchell H. Gold,qui poursuit à son poste de direc-teur.

Marie-Pierre Hontas a été nom-mée au poste de directrice desaffaires cliniques de la société tou-lousaine de dispositifs médicauxVexim ; elle prendra en charge lesprogrammes cliniques.

Le dg du Leem PhilippeLamoureux a été nommévice-président du Comitéexécutif de l’EFPIA, repré-sentant les associations, aucôté de Jane Griffiths (John-son &Johnson), représentantles industriels. PhilippeLamoureux est depuis juin2011 l’un des deux représen-tants des associations au CAde l’EFPIA. Il exercera dé-sormais cette fonction avecHumberto Arnès (Farmain-dustria – Espagne).

David Simmons est devenuprésident CEO de PPD. Il a étéauparavant président et gene-ral manager pour les marchésémergents chez Pfizer.

La big pharma britanniqueAstraZeneca vient de nommerle Français Pascal SoriotCEO. Agé de 53 ans, ce der-nier, un vétérinaire formé àMaisons-Alfort, complété parun MBA d'HEC, a plus de 25ans d’expérience dans l'in-dustrie pharmaceutique, suc-cessivement chez RousselUclaf, Hoechst, Aventis puisGenentech et Roche dont ildirigeait (COO) les opérationspharmaceutiques depuis2010.

Le CA du Leem a coopté un nouvel administrateur,Corinne Le Goff, qui présidedepuis juin dernier RocheSAS. Docteur en pharmacie,elle a travaillé chez Sanofi-Aventis aux Etats-Unis avantde rejoindre Merck Seronocomme Senior VP Strategyand Global Marketing Neu-rology & Rheumatology.

Jean Monin vient d’êtrenommé président d’AmgenFrance. Il a occupé diversesfonctions dans le marke-ting/vente au sein de Sanofiavant d’être nommé direc-teur général de Sanofi enNorvège puis en Belgique. Ilavait pris la direction deSanofi en Australie et enNouvelle-Zélande en 2010.

Le Dr. Hugh Sampson, professeurde pédiatrie et d’immunobiologieau Mont Sinai School of Medecine(New York), rejoint le conseil scien-tifique de la biopharm françaiseDBV Technologies, qui a fondé sondéveloppement sur des traitementspotentiellement indiqués dans letraitement des allergies alimen-taires.