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Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

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Le magazine international dédié aux Arts Martiaux traditionnels, sports de combat et self-défense. Téléchargement gratuit. Édition Online Décembre 2013. 267 Année XXII

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Le major Avi Nardia, l'un des principaux instructeursofficiels pour l'armée et la police israéliennes dans

le domaine de la lutte contre le terrorismeet le Close Quarter Combat (CQB), et

Ben Krajmalnik ont réalisé unnouveau DVD basique sur les

armes à feu et la sécurité etsur les techniques

d'entraînement dérivéesde l'IPSC (InstinctivePoint Shooting Combat).Le tir instinctif encombat est uneméthode de tir baséesur les réactionsinstinctives etcinématiques pour tireren distance courte dans

des situations rapides etdynamiques. Un discipline

de self-défense poursurvivre dans une situation

où la vie est menacée, où ilfaut une grande rapidité et une

grande précision, où il faut sortir lepistolet et tirer en distance courte, sans

utiliser la mire. Dans ce premier volume,nous étudierons : le maniement des armes (revolver etsemi-automatique), la pratique du tir à sec et la sécurité,le Point Shooting ou tir instinctif en distance courte et enmouvement, des exercices de rétention de l'arme ensituation de stress et avec plusieurs attaquants, desexercices de recharge avec chargeur, à une main… etfinalement des pratiques en galerie de tir avec pistolets,fusils K-74, M-4, mitraillette M-249 et même lance-grenades M-16.

REF.: • KAPAP7REF.: • KAPAP7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Salvador Herraiz a rencontréJoki Uema peu avant sa mort,dans son dojo Shubukan de Shuri.Il nous fait aujourd'hui le portraitde ce personnage attachant, dansun autre de ses magnifiquesreportages sur les origines et lespersonnalités clés du Karatéd'Okinawa. Un nouvel article quifera les délices des passionnés de

l'anthropologie d'un art martial qui a conquis le monde.

CHOSHIN CHIBANA KARATEDans cette colonne, Randy

Williams nous parle du conceptde « Facing » (faire face), duCRCA Wing Chun (Close RangeCombat Academy Wing Chun).Le terme de Facing (Ying Sai) enWing Chun se réfère àl'orientation frontale d'uncombattant par rapport à l'autre.En d'autres mots, Ying Chiu seréfère à la posture frontalementorientée d'un combattant parrapport à l'autre.

WING CHUN

Le 29 juin 2013, estmort celui qui futl'indiscutable vedettenoire du cinémad'action des années70. Découvert lorsqu'ilapparut dansOpération Dragonavec son mentorBruce Lee, cepersonnage quis'estompa cesdernières années

mérite cependant un article spécial tel que celuique nous a préparé notre spécialiste Pedro Conde.Un reportage fantastique que nous vous offrons cemois-ci, pour le plus grand plaisir descollectionneurs, passionnés de cinéma martial etdu bon vieux temps.

CINÉMA D'ARTS MARTIAUX

Il n'est pas étonnant quede nombreux pratiquantscherchent aujourd'hui dansles arts martiaux voisins dequoi compléter ce qu'ilscroient déficitaire. Nousvoyons cela clairement dansles innombrablespratiquants qui se forment àquatre ou cinq arts martiauxdifférents. C'est fini l'époque

où la fidélité à la voie symbolisait l'honneur du pratiquant. Lestemps ont changé et aujourd'hui, on peut tout faire. On cherche àsatisfaire toutes les envies et les frustrations.

INTERNATIONAL BUGEI SOCIETY

Le plus grand gymnased'arts martiaux mixtes et defitness de la Côte Est.L'inauguration d'une nouvellesalle de sport, l'UFC Gym, àNew Hyde Park, Nassau, NY,est une étape importantevers la reconnaissance desarts martiaux mixtes commeun sport légal à New York.

UFC GYM

Au cours de saprofession, le sifuPaolo Cangelosipu pratiquerplusieurs sortes des e l f - d é f e n s e ,entrer en contactavec deso r g a n i s m e s

spécialisés dans la sécurité et dès lors acquérir uneexpérience en tactiques de combat. Réunissant sonexpérience et sa passion, il a aujourd'hui créé unprogramme d'entraînement adéquat pour tous et qui,à travers le concept de la self-défense, inclut lesarmes à feu.

GRAND MASTER PAOLO CANGELOSI

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDEBudo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revuespécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagniesspécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company

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Le S.D.S. Concept est unconcept holistique d'auto-défense créé par des femmesainsi que des experts de la self-défense, des officiers de police,des avocats et des pédagoguesavec, à l'esprit, les besoins et lescompétences spécifiques desfemmes de tous âges.

SDS-CONCEPT

La hache, utilisée avec une maincomme le tomahawk américain, ouavec les deux mains comme lahache de combat, est l'une desarmes les plus anciennes. LesRomains, les Vikings, les Celtes, lesÉcossais, les Germains et biend'autres ont util isé la hache decombat aux effets redoutables etdévastateurs. Dans cette premièrepartie, nous nous centrerons sur lesfondements, les caractéristiquesparticulières et les concepts.

SDS-CONCEPT

Le Pangamot, l'art martialphilippin est peu connu,mais c'est un combat trèsréaliste, efficace etagressif, d'après moi.Réaliste, dur, rapide etefficace, voilà comment jedécrirais le Pangamot, lecombat de rue philippin.Pangamot signifie « combat total », en lui,tout est permis.

PANGAMOT

Dans cet article,Sergio HernándezBeltrán récupèrede la mémoirerécente un stylede combat quipeut nous inciter àconsidérer d'uneautre manière lesvéritables artsmartiaux du Japon: le Toyama-RyuBatto-Jutsu

TOYAMA-RYU BATTO-JUTSUSensei Taiji Kasé a été l'un des plus grandmaîtres de Karaté du XXème siècle. Connudans le monde entier comme un combattanthors pair et un enseignant de haut niveau, iln'a jamais cessé de perfectionner son art etde le faire évoluer jusqu'à créer son proprestyle. Avant de s'éteindre en 2004, il a crééune Académie Internationale (Kase HaShotokan Ryu Karate-Do Academy) à la têtede laquelle il a placé ses plus fidèles élèves,dont Sensei Pascal Lecourt (pour la France),6ème dan, l'un de ses plus prochesassistants pendant près de trente ans.

KARATE NO KOKORO

REDACTION: c/ Andr�s Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. T�l: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] ¥ Directeur

de publication: Alfredo Tucci, e-mail: [email protected] ¥ Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Service publicité: (+34) 91 549 98 37. • Correspondants

permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese,

Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum,

Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz.

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inconscient collectif l'annonçait déjà. Des films comme Matrix frappèrent fortementl'axe central de la conscience de beaucoup.Les artistes et les visionnaires le disent depuislongtemps. Aujourd'hui, la science elle-même

ouvre les portes de nouveaux scénarios qui nous obligent àreconsidérer la réalité et le réel. Je voudrais ici partager avecvous cet aspect du changement des consciences et nousdevons, pour cela, commencer par le début.

Le mot « réalité » vient du mot latin « realitas » dérivé dumot « res ». « Res » a beaucoup de significations : chosematérielle, être, fait, objet, matière, affaire, circonstance,expérience, pouvoir, cause et autres. L'adjectif « realis » etl'adverbe « realiter » étaient habituellement utilisés au MoyenÂge. Thomas d'Aquin considéra le « res » (la chose) commeun « transcendantal ». Les transcendantaux étaient, dans ladoctrine classique, des propriétés que l'on pouvait attribuer àn'importe quel être. Finalement, Duns Scot introduisit lenéologisme « realitas » pour se référer à ce en quoi lesdifférents types d'êtres concordent.

Le plus curieux de cette introduction étymologique, c'estqu'en donnant au terme son juste sens original on le décritd'une manière très différente de la manière dont nous lecomprenons habituellement. Le réalité n'est pas quelquechose de monolithique, d'univoque, ce n'est véritablementrien d'autre qu'un simple consensus. Pour utiliser les mots deCastaneda : « Le monde est une description ». Carl Jung ledit d'une autre manière : « Tout dépend de comment nousvoyons les choses et pas de comment elles sont en réalité. »Le réel, au-delà du pouvoir terrible de ce mot, n'estparadoxalement rien d'autre qu'une simple convention,messieurs.

Surprise !!! Tout ce en quoi vous croyez les yeux fermés,produit de vos sens et de votre apprentissage, peut ne pasexister de cette manière au-delà de votre propre sujétionparticulière à cette description des choses, bien queconvenue par la majorité de manière répétée par ceux quivous entourèrent au cours de votre processusd'apprentissage, ajustée à votre nature particulière, croiséeavec votre destin, vos besoins évolutifs, vos occasions detransformation, l'énergie qui vous entoure et vous enveloppeà chaque moment et celle que vous croisez sur votre chemin,en vertu de ceux avec qui vous entrez en relation et desambiances par lesquelles vous passez jusqu'à ce moment-ciici. Ça vous semble une formule bien compliquée ? Et bien,sachez qu'elle est pourtant pour incomplète !

Qui a dit que comprendre était facile ?Face à cela, comme elle est simple et facile la description

plate de la réalité unique, univoque et abrupte de notreparadigme actuel. Mais même celui-ci est en train d'êtrerongé sur les bords ! Et même au centre, si on considère lesdernières expériences quantiques !

Le paradigme dominant de la planète, la science et saméthode, est en train d'atteindre son propre niveaud'incompétence, autrement dit, la science est en train deremettre en question les bases de son propre schémadescriptif de la réalité.

Ce n'est pas nouveau. Au sein même de son discours et desa méthode, l'univers newtonien fut détruit par Einstein et

maintenant, le pauvre Einstein est lui-même phagocyté parses propres contradictions. Dieu ne joue pas aux dés… mais,et s'il le fait ? Je m'explique (pour autant que ce soitpossible), et croyez bien que je le lamente car cette affaireexige des entendements plus solides que les miens et d'unmoyen peut-être plus adéquat pour pénétrer dans cessphères. En d'autres mots, l'endroit où je m'exprime n'estapparemment pas le plus adéquat pour ce sujet. Ou peut-êtrel'est-il ? Mais que faire si la vie m'a placé dans cette chaire(et pas ailleurs) ?

L'expérience d'entrelacement quantique du professeurBlake T, Dotta de l'Université Laurentienne du Canada,semble prouve l'existence d'une espèce d'ordinateur central,un « lieu commun » où est emmagasiné l'informationprovenant de l'activité des particules élémentaires. Le professeur Gaona, collaborateur dans cette expérience,affirme que cet « endroit commun » est un « espace » auquelnon seulement recourent les particule pour « garder » leursinformations, mais aussi la conscience (parlons-nous desarchives akashiques ?).

L'expérience en elle-même consista à créer deux situationsquantiquement identiques, mais séparées de plusieurskilomètres. Dans cette expérience, deux substancesinoffensives l'une avec l'autre, mais qui répondent par de lalumière en présence d'un troisième élément radioactif, furentactivées en même temps, mais d'un seul côté. Quand onplaça le réactif d'un côté, l'autre émit également de lalumière, mais sans la présence de celui-ci.

Les conséquences de cette expérience sont extraordinaireset pourraient ouvrir la porte à la vérification de connaissancesque les anciennes cultures élaborèrent dans leur étude del'invisible. Elle expliquerait également scientifiquement ce quenous appelons vulgairement « la télépathie » et ouvrirait unchamp d'études sur des concepts comme les trous de ver oula communication inter-dimensionnelle. Même sous le poidsde cette abrupte imposition de ce qui est ou pas réel, nousavons tous vu ou entendu des histoires extraordinaires desynchronie dans notre vie ou dans celle des autres. Nousallons appeler quelqu'un et il nous appelle… une mère quisait que quelque chose ne va pas chez son enfant juste aumoment où il a un accident… un jumeau qui a la certitudeque son frère vient de mourir… un fils qui voit l'image de samère qui se trouve à 10.000 km passer par la porte de sachambre juste au moment de sa mort… etc.

Comme à d'autres moments de l'histoire, plusieursdécouvertes entrelacées et pratiquement synchrones sont entrain de se produire. On dirait que la conscience du groupehumain s'étend tout à la fois et touche des points spécifiquesde l'entendement. Il y a peu, nous avons pu lire dans la revue« Nature » un article sur la première téléportation quantiqueobtenue par l'équipe du professeur Nicolas Gisin del'Université de Genève. Aussi incroyable que cela paraisse,pour la première fois de l'histoire, on est parvenu à téléporterun photon sur une longue distance. Tout ça, qui étaitconsidéré comme de la pure science fiction, il y a quelquesannées seulement, est en train de se produire aujourd'hui.

Curieusement, les spécialistes des connaissanceshermétiques, spirituelles ou occultistes ont affirmé tout celadepuis des siècles. Alors qu'ils étaient considérés comme

« Le seul vrai réaliste est le visionnaire. »Federico Fellini

« Le réalité n'est rien d'autre que la capacité quepossèdent nos sens à se laisser tromper. »

Albert Einstein

L’« Je déteste la réalité, mais c'est le seul endroit où on

peut manger un bon steak. »Woody Allen

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des hérétiques démoniaques, des sorciers ignorants, des fous, et désignéspar toutes sortes de qualificatifs négatifs, il se fait que non seulement ilsavaient raison, mais encore qu'ils expliquaient, à leur manière, mais sanséquivoque, ce que la science aujourd'hui commence seulement à entrevoir.

Le visible n'est qu'une catégorie de la réalité. La réalité est unconsensus, mais d'autres réalités coexistent, s'entrecroisent et rencontrentla nôtre continuellement. Dans mon dernier livre, « Au seuil de l'invisible. E-bunto, le chamanisme japonais de la culture Shizen » (édité en espagnolet en anglais), je situe le lecteur à la porte d'entrée de la connaissance del'invisible de la culture Shizen, une culture ancienne qui approfondit l'étudede ces mystères de manière extraordinaire.

La barrière entre l'univers physique et métaphysique se craquelle detoutes parts. L'aventure de la conscience humaine vit un nouvel éveil. Alors qu'aujourd'hui la science ouvre ses portes, c'est le moment dereconsidérer, d'écouter d'une autre oreille et de voir avec des yeuxnouveaux comment certaines cultures comme les Shizen eurent le couragemoral, l'audace et l'infini courage de naviguer en ces mers houleuses afinde nous léguer une carte de l'invisible aussi détaillée que pratique. Mon livre est un petit, un infime témoignage de l'immense sagesseocculte qu'ils possédèrent et conservèrent et que je continued'étudier.

Envoyer un photon à travers l'espace-temps n'estqu'un petit pas. Les anciens chamans s'en allaienteux-mêmes dans d'autres plans dimensionnels ou lesfaisaient venir à eux à volonté, ils sautaient entre lesmondes comme un enfant saute à la corde, ilstouchaient des forces de haute tension sans queces forces ne les touchent, ils parlaient avec lesdestins, négociaient avec des forces immensesou déplaçaient des personnes à la limite de lavie et de la mort. Les exploits et le pouvoir deces prêtres shizen furent légendaires.

Une fois les limites conceptuelles rompues,même les plus bêtes pourront se permettrede concevoir et même d'essayer de faire cesaut quantique du possible et del'impossible. Alice s'en alla de l'autre côtédu miroir, mais nous pouvons tous le faire,parce qu'y parvenir fait partie de nosattributions et de nos potentiels. Noussommes des êtres spirituels vivant uneexistence matérielle et pas le contraire.Atteindre la connaissance et le pouvoir defaire de tels sauts est une autre affaire parcequ'en ce domaine, comme en tant d'autres, rien n'est gratuit. Les véritables voies spirituellesengendrent toujours des besoins detransformations dans nos structure et fonctionénergétiques, préparant ainsi nos bulles d'énergie et detension pour ce saut entre les mondes. La vieille réalité sedilue dans une mer de réalités multiples. L'Univers platdevient un Univers aux multiples dimensions. Le temps entant que concept linaire ne se soutient pas sous larelativité universelle. Le monde, notre réalité abrupte etunivoque s'écroule. Quelle grande aventure, les amis ! Il est temps d'apprendre à regarder et à voir avec denouveaux yeux.

Alfredo Tucci est Général Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.E-mail : [email protected]

https://www.facebook.com/alfredo.tucci.5

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Toyama-Ryu Batto-JutsuL'Escrime de l'Arméeimpériale japonaise

L'obscurité entoure de ténèbresleur avancée. Des mouvements lentset silencieux, jusqu'à arriver à moinsd'une centaine de mètres del'ennemi. Seules les respirationsentrecoupées agitent les poitrines deceux qui savent qu'ils vont vivre làtrès probablement leur dernier leverde soleil. Ensuite l'attente, tandis quela brise marine et la sueur provoquéepar la tension et l'effort trempent lescorps, mouillant les vêtements. Laclarté laisse entrevoir les figurespostées en face, on entend lesconversations et les bruits du campqui se réveille.

Soudain, tout est mouvement. Unbruit assourdissant et des centainesde gorges lançant des crisdéchirants. La mort saisit le camp etla bataille commence.

Il se redresse, l'épée à la main et,en criant, il donne des ordres, tout ense mettant à courir. Il est jeune.

Les corps cherchent le contact.Certains tombent et ne se relèventpas. D'autres trébuchent, halètent, setraînent. Les yeux désorbités, lespoumons sur le point d'éclater, sanscesser de courir désespérément, ilsécourtent les distances en redoublantles cris. Les premiers arrivent à leurobjectif. À deux mains, à droite et àgauche, le jeune armé d'un sabrerecourbé, poignarde et taille au milieud'un tas de membres et d'armes. Lesang jai l l i t et l 'épée accomplitfroidement et sans pitié l'objectif desbras qui la brandissent…

Cette séquence semble tirée d'unebataille parmi les nombreuses quisecouèrent le Japon féodal, etpourtant elle se produisit à Saipan, le7 juillet 1945, autrement dit, au coursdes derniers jours du dernier grandconflit mondial, en plein milieu duXXe siècle, et le jeune officier, n'étaitautre que Sakae Oba (1), capitaine del'Armée impériale japonaise.

C'est l'un des milliers d'exemplesoù des hommes d'une autre époqueaffrontèrent anachroniquement àl'épée des ennemis pourvus d'armesà feu modernes.

Quels types de techniquesutilisaient-ils ? Où apprirent-ils à utiliserles sabres modernes, copiant leursancestrales et efficaces katanas ?

Nous espérons pouvoir donner uneréponse à ces questions et à biend'autres dans cet article, récupérantde la mémoire récente un style de

combat qui peut nous inciter àconsidérer d'une autre manière lesvéritables arts martiaux du Japon : le Toyama-Ryu Batto-Jutsu

(1) Le 11 février 2011, est sorti aucinéma le f i lm « Oba: The LastSamurai », racontant les combatsd'Oba et de son groupe à Saipan,ainsi que l'implacable persécutiondes Marines. Il fut produit par TohoPictures et réalisé par HideyukiHirayama, une production Japon,États-Unis et Thaïlande. Avec YutakaTakenouchi dans le rôle du capitaineSakae Oba.

La Rikugun Toyama-Gakko, le lieu de naissance dustyle Toyama-Ryu

En l'an 6 de l'ère Meiji (1873), parmiles restes de ce qui avait été le villagedu clan Owari - et qui est aujourd'huila quarter de Shinjuku à Tokyo -,démarra la Rikugun Toyama Gakko(Académie militaire Toyama). Elle yresta jusqu'en 1937, quand elle futdéplacée à 40 km au sud-est, près dela vi l le de Zama, préfecture deKanagawa.

À la fin de la Deuxième Guerremondiale, l'Académie Toyama devintla Camp Zama, un détachement del'armée des États-Unis dans le Japonoccupé.

L'école avait diverses spécialisationspour former les cadres decommandement de l'armée : pratiquesde tir, préparation physique, self-défense et maniement de l'épée.

La finalité de l'Académie militaireToyama depuis sa fondation en 1873était que l'Armée impériale japonaiseatteigne le plus rapidement possiblele même niveau que les arméesoccidentale. On invita pour cela desofficiers de l'armée française. Ilsdevaient apporter l'éducation militaireunifiée nécessaire aux officiersjaponais qui deviendraient la base dechaque régiment et transmettraientles connaissances acquises demanière à atteindre l'objectifd'actualiser et d'unifier les critèresdans toute l'armée.

Gunto Soho - L'Escrime militaire

La plupart des programmesd'éducation physique pour la guerredes officiers de l'infanterie de l'Arméeimpériale japonaise (IJA) furent créésau département d'entraînement

physique de l'Académie militaireToyama. Au début, la technique ducombat au corps à corps (Hakuei)enseignée à l'Académie était baséesur le style militaire français, avec le combattant d'épée tenanthabituellement le sabre avec une seulemain. Mais avec la guerre sino-japonaise (1894-1895) et la guerrerusso-japonaise (1904-1905), lafiabilité du sabre japonais, le Katana,fut réexaminée et l'on considéraégalement son côté spirituel ainsi quel'ancienne attraction psychologiqueque sentait le peuple japonais vis-à-visde lui. Victorieux dans ces deuxguerres, l'Armée impériale japonaiseévolua au point de se mettre à niveaudes autres puissances mondiales et,au cours de cette période, le port dusabre passa d'une main à deux mains.Dans ce contexte, au cours de lapériode Taisho, l'Académie militaireToyama commença à étudier uneescrime japonaise plus traditionnelle età développer une épée militairetotalement japonaise, destinée à êtreintroduite à l'armée. On invita pourcela des maîtres traditionnels ducombat d'épée (Katana). Dans ledomaine du maniement du sable, plusconcrètement, on réunit les maîtres dechaque école - styles d'Iaijutsu - deKenjutsu, formant un nouveau stylequi plus tard fut appelé Toyama-Ryu.

L'Académie Toyama avait sixgrands dojos pour la pratique duKendo et un pour le Jukenjutsu, lapratique de la baïonnette. Tous lesdojos mesuraient 60 m de long pour12 m de large.

En l'an 4 de l'ère Taisho (1915), ilsévoluèrent dans le maniement dessabres à une main de typeoccidental, passant à des épéesmilitaires appelées Gunto et utiliséesavec les deux mains. Dans lesannées 8 et 9 de l'ère Taisho (1920-1921), les recherches commencèrentpour améliorer la capacité d'attaquedans les combats au corps à corps etl'enseignement du maniement del'épée courte ou Tankenjutsu(Wakizashi et baïonnette). Parmi ceuxqui développèrent les techniquesd'épée courte, on choisit les meilleurspour améliorer les techniques deRyote Gunto Jutsu (maniement àdeux mains du Gunto).

En l'an 13 de l'ère Taisho (1925),avec l'inauguration du dojo principaldu collège militaire Toyama, lesenseignements furent mis en pratiqueafin d'offrir des techniques et desstratégies pour leur utilisation dans lecombat de guérilla à tous les soldats

Arts du JaponTexte : Sergio Hernández BeltránPhotos : © www.budointernational.com

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Reportage

qui portaient un Gunto. En l'an 14 de l'ère Taisho (1926),on donna au style le nom de Toyama Ryu Iai Jutsu.

En 1925, Morinaga Kiyoshi, premier lieutenant etdirecteur du Kenjutsu Kenkyu Kai (Comité de recherchede la technique avec épée de l'Académie Toyama) futchargé d'aider à créer un système pratique pour l'usage del'épée japonaise sur le champ de bataille moderne afin del'incorporer comme un discipline d'étude à l'Académie.L'idée était d'utiliser les techniques les plus efficaces desstyles classiques d'Iaido, Iaijutsu et Kenjutsu.

Au nom de l'armée japonaise, il entra en contact avecles maîtres Zenya Kunii (Kashima Shin-Ryu) et NakayamaHakudo, célèbre en tant qu'important maître du styleMuso Jikiden Eishin Ryu Iaido et fondateur du MusoShinden Ryu. Il leur demanda de l'aider à réunir dans unsystème les techniques d'épée qui pourraient êtreutilisées sur le champ de bataille.

L'étape suivante dans la création de ce style militaire futd'analyser les rapports des experts dans les grandesbatailles de l'histoire récente du Japon. Se basant sur lesblessures et les morts de la bataille de Satsuma en 1877,ils arrivèrent à la conclusion que la coupe la plushabituelle et la plus efficace était « Kesa Giri », une couperéalisée diagonalement vers le bas, qui avait été la causeprincipale de presque toutes les blessures mortelles. Laconclusion de tout ce travail fut donc que la basetechnique du nouveau style serait « Kesa Giri ».

Le résultat du travail de la Kenjutsu Kenkyu Kai et dusensei Nakayama fut un nouveau style qui naquit en 1925et qui, au début, s'appela Gunto no Soho. Ce stylecomportait cinq katas en Tachi-Waza, autrement dit, desséquences de mouvements pour la guerre moderne àpartir d'un position debout, allant vers l'avant, vers ladroite, vers la gauche et en arrière, conçues de manièresimilaire à celles du moderne Iai-do, créé par le maîtreNakayama, lui ajoutant le Tameshigiri (preuve de latechnique de coupe). On utilisait pour cela des « makiwara »,des rouleaux de paille de riz plongés dans l'eau demanière à être solides et humides et à avoir la consistanced'un corps humain. Ces katas furent pratiqués àl'Académie, mais ils ne furent cependant pas diffusésauprès du reste de l'armée.

En 1934, l'Armée impériale japonaise changeaofficiellement son épée similaire au sabre occidental pourune autre de style japonais traditionnel appelée épéemilitaire Gunto modèle 94, créant avec elle le Gunto noSoho, premier style japonais avec une épée militairesimilaire au katana.

En l'an 15 de l'ère Showa (1940), le Gunto non Soho futredéfini. La raison de cette réforme fut son peu d'utilité aucours de la guerre de Manchourie entre le Japon et laChine. Le sensei Morinaga avait plusieurs fois servi,accomplissant son devoir d'instructeur destiné àl'Académie militaire de Toyama (Rikugun Toyama Gakko)sous le grade de lieutenant (Rikugun Ch_i), capitaine(Rikugun Taii) et commandant (Rikugun Sh_sa). Plus tard,à partir de 1939 et jusqu'en 1945, étant alors lieutenantcolonel (Rikugun Ch_sa), Morinaga Kiyoshi fut nommédirecteur de l'Académie Toyama. En tant que tel, il futresponsable d'élargir à sept katas, le programme d'étudesde l'Iai à partir des cinq katas établis. Il y parvint ensupprimant la version de l'année 1925 du kata numéro 5et en ajoutant un nouveau kata numéro 5ainsi qu'un sixième et un septième kata. Lesprécurseurs de ce changement en 1940furent Seiji Mochida et Goro Saimura.Mandatés en tant que maîtres de Kendo de

l'Académie, ils adoptèrent officiellement sept katas enTachi-Waza. Ces katas furent inclus dans un chapitresupplémentaire du Kaiko-Sha (une organisation officielled'officiers de l'armée), sous le titre de « Manuel denovembre 1940. Les Techniques et le Tameshigiri avecGunto » (épée militaire). Les manuels furent distribués àtous les officiers de l'armée de telle sorte que le Gunto noSoho, développé par l'Académie militaire Toyama, futconnu par toute l'Armée impériale japonaise.

En janvier 1942, Hisakazu Tanaka de l'Académiemilitaire Toyama créa un abrégé qui fut publié et appelé « Manuel d'entraînement intensif avec Gunto - Tuer d'unseul coup » (Tanki Sokusei Kyoiku Gunto Kunren -IchigekiHissatsu).

L'objectif principal de cet enseignement intensifétait d'enseigner le maniement du Gunto à despersonnes ne connaissant pas le Kenjutsu. Dans lecombat réel, on se centrait sur trois techniques :

1. Ryote Shomen Giri (coupe verticale de face à deuxmains)

2. Ryote Shitotsu (estocade avec les deux mains)3. Hidari Kesagiri (coupe diagonale gauche)En mars 1944, le « Manuel d'entraînement intensif avec

Gunto - Tuer d'un seul coup » fut révisé et réédité sous lenom de « Gunto no Soho nº 1 » et l'original Gunto noSoho comme « Gunto no Soho nº 2 ». L'Académiemilitaire Toyama combina les deux et, après quelquescorrections, les publia comme « Gunto no Soho etTameshigiri de l'Association Kokobu Budo ».

Il y eut trois phases d'évolution et dedéveloppement du Gunto Jutsu

1. Jusqu'à l'an 4 de l'ère Taisho (1916), définition etdéveloppement des techniques de Gunto Jutsu engénéral (Kenjutsu).

2. En l'an 14 de l'ère Taisho (1925), développement duBatto Jutsu, dégainage, rengainage et taille avec lesGunto, en plus de cinq katas faciles à apprendre.

3. Jusqu'à la fermeture de l'école militaire Toyama, ils secentrèrent sur le Tameshigiri (tests de coupe), les points àprendre en compte du point de vue du protocole et ilsfixèrent sept katas qui furent la base de ce que l'onconnaît aujourd'hui comme le Toyama Ryu Iaido.

Pour mettre en évidence dans le détail l'efficacitépratique des techniques d'épée de l'école Toyama, il noussuffit de faire référence à une publication américaineappelée « The Jap Soldier », publiée en 1943, danslaquelle on donne des explications et des conseils auxofficiers de l'Armée des États-Unis face à la possibilitéd'une rencontre avec des officiers ennemis sur le champde bataille. La revue disait ceci : « Les officiers japonaisportent encore de vieilles épées. Vous les verrez conduireleurs troupes en agitant leurs sabres, tout comme dans lesvieux films. Tirez-leur dessus aussi vite que vous lepouvez, car ces épées peuvent trancher un homme du cou

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« TOYAMA-RYUBatto-Jutsu.

Le style du sabre del'Armée impériale

japonaise. »

« En 1934, l'Armée impériale japonaisechangea officiellement son

épée similaire au sabreoccidental pour une autre

de style japonaistraditionnel appelée épée

militaire Gunto. »

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jusqu'à la hanche en un seul coup netvertical. » Cette citation à propos del'habileté des officiers japonais avecl'épée se base probablement sur lestémoignages de témoins directs,provenant des champs de bataille, quitransmirent cette information auxresponsables de créer de nouveauxmanuels d'entraînement. I l peutégalement venir des événements quise produisirent avec le « NanpoHeidan Yamashita Kirikomitai » ou le « Southern Yamashita Army GroupAssault Force » (Groupe Yamashitad'assaut de l'Armée du sud), envoyéen Manchourie au cours de ladernière guerre. Ce groupe d'éliteentra au combat armé seulement desabres, contre une infanterie équipéed'armes modernes, et malgré sesminimes probabilités, il causa undommage physique et psychologiquesévère à l'ennemi.

L'un des instructeurs de ce groupedisait qu'une fois qu'i ls étaient

approximativement à 90 pieds deslignes ennemies, le feu des armeslégères dirigées contre eux devenaitplus imprécis et l'avantage semblaittourner en leur faveur. Quandl'ennemi voyait les spadassinsexperts tomber sur eux, décidés àatteindre leurs positions malgré leursfaibles probabilités de succès, ils sedémoralisaient et sombraient dans lechaos et le désordre, permettant ainsiau groupe d'attaque de serrerrapidement la distance, sans trop dediff icultés. Dans le combatrapproché, l'avantage du spadassinentraîné anéantissait dramatiquementceux qui l'éprouvaient.

Les caractéristiques les plusremarquables du style Toyama Ryufurent et sont encore aujourd'hui :

- Un apprentissage facile, de sorteque quiconque, sans connaissancespréalables, puisse le dominer.

- Des techniques efficaces etréelles, on ne pratiquait et on nepratique que des techniques réelles.

- Comme il s'agit d'un style pour lecombat réel, destiné à être utilisé surle champ de bataille, on se pratiqueque des techniques en positiondebout.

- Mais la caractéristique la plusnotable est peut-être ce que l'onappelle « Ichi Geki Hisatsu » (tuerd'un seul coup).

- Les techniques souffrirent decontinuels changements car lesexpériences du combat incitèrent àen modifier les points faibles.

- I l y eut également desmodifications dans la nom du style :

Reportage

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« Toyama-Ryu Batto-Jutsu », « Toyama Ryu Iai-Do » ou « Batto-Do ».

Histoire de la Zen Nihon ToyamaryuIaido Renmei

La Zen Nihon Toyamaryu Iaido Renmei se consacre àdes activités de promotion des arts martiaux et de la culture japonaise, particulièrement à traversl'apprentissage et la pratique du style Toyama-Ryu Iai-Do,non seulement au Japon, mais aussi à l'extérieur.Conjointement à ces activités, l'organisation inclut deséchanges internationaux avec des élèves d'arts martiauxd'outremer, de pays tels que les États-Unis, la Chine,Hong-Kong, Taiwan, l'Espagne, le Venezuela et Andorre.

Le Toyama-Ryu Iai-Do se base sur le Gunto Soho, uneméthode d'escrime consolidée, améliorée et officiellementadaptée au katana par l'Académie militaire Toyama del'Armée impériale japonaise. Après la Deuxième Guerremondiale, il fut appelé Toyama-Ryu et s'établit comme uneécole d'escrime japonaise traditionnelle d'Iai-do, qui semodifia continuellement et est actuellement considérécomme un art martial. Tout le processus d'établissement,de consolidation et d'amélioration du Gunto non Sohodura approximativement 20 ans à partir de la période

Taisho jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Desmaîtres de l'épée de diverses écoles s'impliquèrent dansson développement au cours des différentes étapes, de cefait, le Toyama Ryu n'est pas attribué à un seul fondateur.Le traité de paix avec le Japon (Traité de paix de SanFrancisco) fut signé en 1951 et entra en vigueur en 1952.C'est alors que le Japon récupéra son indépendance etque l'interdiction de la pratique des arts martiaux fut levée.Morinaga Kiyoshi, qui fut directeur d'escrime au sabre del'Académie militaire Toyama, Yamaguchi Yuuki, NakamuraTaizaburo et d'autres, commencèrent à appeler l'escrimebasée sur le Gunto non Soho « Toyama-Ryu » et à le faireconnaître dans tout le Japon.

L'actuelle Zen Nihon Toyamaryu Iaido Renmei (ZNTIR)fut créée en tant que « Toyama-Ryu Shinko-Kai », établiepar Tokutomi Tasaburo et Nakamura Taizaburo, quienseignaient le Gunto Soho à l'armée. Au fil du temps, la « Toyama-Ryu Shinko-Kai » fut rebaptisée « Zen NihonToyama-Ryu Iai-Do Renmei » et une autre organisation, laZen Nihon Batto-Do Renmei (ZNBR), fut établie afind'inclure d'autres écoles de l'art du Batto-Do, étant cesdeux fédérations d'Iai-Do comme les deux roues d'unmême chariot.

En 2001, la Zen Nihon Batto-Do Renmei et la Zen NihonToyama-Ryu Iai-Do Renmei se séparèrent. Alors que la

Zen Nihon Batto-Do Renmei est uneorganisation qui inclut plusieurs écolesd'Iai-Do, la Zen Nihon Toyama-RyuIai-Do Renmei est une organisationindépendante, bien que membre de lafédération précédente, et avec desactivités indépendantes.

L'Association Toyama RyuEspagne(Zen Nihon Toyama-RyuIaido Renmei - SpainBranch)

Grâce à l'intérêt du Sensei SergioHernández Beltrán, pratiquant etchercheur connu de Karaté et deKobudo d'Okinawa, ainsi quepratiquant d'Iaido depuis 1983, lestyle commença à être diffusé enEspagne en 2007. À partir d'unpremier cours célébré à Madrid sousla direction technique de RobertSteele, Sensei provenant des États-Unis, et convaincu que le styleToyama-Ryu Batto-Jutsu répondaitlargement à ses nécessités, Sergio

Hernández décida de le faire connaître autour de lui,de manière indépendante mais complémentaire à lapratique du Seitei Iaido de la Zen Nippon Kend_Renmei.

Profitant des infrastructures et des amitiés d'autresorganisations de Karaté et de Kobudo, une séried'entraînements commencèrent afin de faire connaîtrele style. Avec certains articles publiés dans la pressespécialisée, en juillet 2008, vit le jour l'AssociationToyama-Ryu Espagne, avec pour numéro de registrele 14251 du Consell Català del Esport. Un an plustard, en mai 2009, le Sensei Bob Elder d'Orlando enFloride (USA), maître de Robert Steele, le premierreprésentant en Espagne, fut invité. Cette étape fut

Arts du Japon

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Reportage

« La plupart des programmesd'éducation physique pour la

guerre des officiers del'infanterie de l'Armée

impériale japonaise (IJA)furent créés au

département d'entraînementphysique de l'Académie

militaire Toyama. »

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indispensable pour formaliser lesrelations avec le maître Mitsuo Hataya,président de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei. La confirmation etl'acceptation se produisirent l'annéesuivante, avec la venue en Espagnedu maître Hataya, en mai 2010. Lesdeux années qui suivirent, l'activité sedéveloppa substantiellement, et en2011, l'association Toyama-RyuEspagne (ATE), à travers le RyubukanDojo dirigé par Sergio HernándezSensei, reçut l'acception officielle entant qu'organisation responsable enEspagne de la Zen Nihon Toyama-RyuIaido Renmei (ZNTIR). SergioHernández Sensei fut, quant à lui,nommé Spain Branch-Director(directeur de la filiale en Espagne de laZNTIR).

Cette même année, Bob ElderSensei fut invité en février à Andorre.Pour conclure l'événement, ElderSensei concéda à Sergio Hernándezle grade de Shodan de la brancheaméricaine de Toyama-Ryu, ce quifait de lui le premier gradé du style denotre pays.

Une équipe de trois membres, quicomptait sur la présence de CristóbalGea Sense, secrétaire de l'ATE, serendit à la Côte Est des États-Unisafin de participer pour la première foisà l'Orlando Taikai 2011, où SergioHernández Sensei fut classé premieren Batto kata, positionnant ainsil'organisation espagnole dans lecontexte mondial.

Un mois plus tard, en juillet 2011,Hataya Mitsuo Sensei, présidentZNTIR et Masaharu Mukai Sensei,vice-président ZNTIR, se rendirent denouveau en Espagne. Mais c'est aucours d'un mois de février 2012glacé, après une semained'entraînement personnel intense auHonbu Dojo de la ZNTIR à Machida,Tokyo, que Sergio Hernández Sensei,alors responsable de la diffusion dustyle en Espagne et dans laPrincipauté d'Andorre, obtint à lasuite d'un examen très exigeant lacatégorie de Shodan (1e dan) par laZen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei,devenant, de nouveau, le premierEspagnol Yudansha dans le styleToyama-Ryu au sein de la ZNTIR.

Cette même année 2012, et pour ladeuxième fois, on invita les maîtresMitsuo Hataya et Masaharu Mukai,qui offrirent un stage hors pair à laPrincipauté d'Andorre.

Deux derniers faits proclamentl'âge de la majorité de l'AssociationToyama-Ryu Espagne et en font unréférent international : le premier,

c'est le voyage au Venezuela de sonprésident et directeur technique,Sergio Hernández Sensei, et de sonsecrétaire, Cristobal Gea Sensei,invités par Pasqualino SbracciaSensei qui est en train de faireconnaître le style dans ce pays, afind'y donner divers stages, incluant latutelle de ce nouveau groupe auVenezuela sous la direction de laZNTIR. Et le deuxième eut lieu enoctobre 2012, avec la publication dulibre : « Toyama-Ryu Batto-Jutsu. Lestyle du sabre de l'Armée impérialejaponaise », avec un prologue deMaître Hataya, son auteur ne pouvantêtre autre que Sergio Hernández.

Les objectifs de l'AssociationToyama-Ryu Espagne sont l'étude etla diffusion de l' Iaido/Iai-Jutsu(Battodo/Battojutsu) en général etplus particulièrement la diffusion de laligne développée au sein de la ZenNihon Toyama Ryu Iaido Renmeiprésidée par le Sensei Hataya Mitsuoet basée sur le style Toyama-Ryu,mettant l'accent sur les conceptsdifférenciateurs transmistraditionnellement depuis ses origineset veillant à conserver sa pureté etson authenticité.

Afin d'atteindre ces objectifs,l'Association s'occupe de laformation et de la promotion de songroupe d'instructeurs, en particulier,et de tous ses affiliés, en général, àtravers l'organisation d'actes reprisdans son calendrier annuel d'activitésainsi que de n'importe quel autre événement ou servicecomplémentaire pertinent au bénéficede ses affiliés. Tous les membres ontle droit et l'obligation d'être affiliés etenregistrés à la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei, avec les bénéfices,avantages et devoirs que celacomporte.

L'Association accrédite, au moyend'un certificat de l'organisation, sesresponsables de dojo et, à traverscelui-ci, la reconnaissance des dojosque ceux-ci dirigent comme desDojo-cho via la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei.

Masaharu Mukai- 7e Dan Kyoshi - Zen Nihon

Toyama-Ryu Iaido Renmei- 7e Dan Kyoshi - Zen Nihon Batto

Do Renmei- 4e Dan - Zen Nihon Kodachi

Goshindo Renmei- 2e Dan - KendoMasaharu Mukai Sensei est né le

1er janvier 1949, à la préfecture

d'Okayama (ouest du Japon, l'un desendroits d'origine du sabre japonaisles plus célèbres).

Après avoir terminé ses études, ildevint agent de pol ice à lapréfecture de Kanagawa et sespécial isa dans la régulation dutrafic, les problèmes dérivés de lacirculation et le conseil aux officiersde police. Après avoir accompli sondevoir pendant 36 ans, i l prit sapension en 2009 en tant quecommissaire de police. Il travaillaensuite pendant 2 ans commeconsultant à la ville de Sagamihara.

Il est marié à Yoshiko et a deuxenfants et quatre petits-enfants (deuxgarçons et deux filles).

Le maître Mukai pratiqua le Kenpopendant de nombreuses années àl'école de la police, atteignant le 2edan. Il fit un jour connaissance deYoshitoki (Mitsuo) Hataya Sensei,actuel président de la Zen NihonToyama-Ryu Iaido Renmei et entradans son dojo de Machida et songroupe Seizankai en 1985. Ce futpour lui une révélation car ce qu'ilcherchait à faire depuis longtemps,c'était de la pratique réelle avec unsabre japonais, ce qu'il rencontragrâce à Hataya Sensei.

La ZNTIR sait qu'il existe dans lemonde un intérêt partagé parbeaucoup de gens pour la pratiquede la coupe réelle avec un Nihon-to(sabre japonais), surtout parmi lespratiquants de Kendo et d'Iaido.Mukai Sensei était personnellementtrès intéressé à faire connaître leToyama-Ryu et son esprit auxpersonnes qui désiraient apprendreun vrai maniement de l'épéejaponaise. Tant et si bien, qu'il futnommé par Hataya Sensei en tantque son plus haut responsable enEurope pour la diffusion du style.

Son objectif principal est de trouverdes instructeurs qui dirigent ladiffusion et l'expansion du style dansleur région et leur pays, afin de lesformer et de les appuyer pour qu'ilspuissent faire connaître correctementle Toyama-Ryu et le Batto-Do àniveau mondial.

Avec l'appui de l'AssociationToyama-Ryu Espagne, il croit pouvoirutiliser sa structure et ses élémentscomme base de diffusion du Toyama-Ryu en Europe. Le maître Mukaipratiqua également le Takeda RyuYabusame de 1995 à 2000. Il estactuellement vice-président etdirecteur générale de la Zen NihonToyama Ryu Iaido Renmei ainsi queson directeur technique.

Arts du Japon

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Web de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmeihttp://toyamaryuiaido.jp/index_en.html

Blog de l'Association Toyama-Ryu Espagnehttp://zntirate.wordpress.com/

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Arts du Japon

Ont participé au DVDToyama-Ryu Batto-Jutsu :

Masaharu MukaiVice-président et directeur général de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei

Sergio Hernández Beltrán Président de l'Association Toyama-Ryu EspagneSpain Branch Director Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei Responsable du Ryubukan Dojo C/ Barri, 7 - La Parroquia D'Hortó 25714 (Lerida)[email protected]

Cristóbal Gea Gea Secrétaire de l'Association Toyama-Ryu EspagneResponsable du Yoshikan DojoC/ San Salvador 9, bajos - Ripollet 08291 (Barcelone)[email protected]

Victor Herrero Perez Relations internationales del'Association Toyama-Ryu EspagneResponsable du Ken-Zen DojoC/ Berenguer, 3 - Santa Margarida I Els Monjos(Barcelona)[email protected]

José Miranda Mateo Directeur adjoint de l'AssociationToyama-Ryu Espagne TADAIMA DOJOC/ Juli Garreta, 18 - 17600 Figueres (Gerona)[email protected]

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epuis des tempsimmémoriaux, l'homme atoujours eu besoind'armes pour sa survie.Pour chasser ou se

défendre des ennemis, il construisitdes armes rudimentaires utiles pourune distance longue ou courte etd'autres destinées à être lancées afind'atteindre un objectif plus lointain.

Bois, pierres, os, tendons et fibresvégétales furent quelques-uns desmatériaux qui servirent à l'élaborationde leurs armes jusqu'à la découverte dela poudre. En effet, après des milliersd'années de développement des armesprimitives et des siècles deperfectionnement des lances, flèches,arcs, hallebardes, épées, couteaux, etc.,on arriva à une révolution technique etstratégique avec la poudre.

C'est précisément à cause de cetteinvention que l'ancien guerriers'associe au nouveau soldat, maisl'esprit du pratiquant d'art martial nechange pas. Le passé et le présents'unissent en une seule méthoded'entraînement de l'esprit et du corps.

Les arts martiaux nous enseignentceci : ils sont divisés en des centainesde styles, avec différentes techniques,mais la vie intérieure, les stimuli, lessensations et les émotions quisurgissent et qu'expérimente l'individusont similaires. Le point à atteindre estle même, conquérir un contrôle de lasphère émotionnelle, dépasser leslimites du départ, développer deshabiletés et perfectionner la technique,obtenir une concentration parfaite quidonnera forme à notre énergie etperfectionnera notre esprit.

Beaucoup de ces armes ne sont pasrestées enterrées dans le passé, ellesont au contraire croisé les continents etdécouvert de nouvelles raisonsd'exister. D'autres inventions plusrécentes ont trouvé leur place dans unenouvelle dimension de la vie, fusionnantl'ancien et le moderne, éliminant lesfrontières et laissant le corps et l'esprit

s'élargir jusqu'à dissoudre lesdifférences entre l'être humain et sonenvironnement pour découvrir ce quimaintient uni l'Univers.

Un art qui est entré plusieurs fois dans ma vie

À l'âge de cinq ans, j'ai décidé que,plus grand, je voulais être pilote decourse. Je passais des heures à joueravec les cartons sur lesquels on poseles pizzas et qui étaient parfaits pourmoi. Je pouvais dessiner un volant etun compteur kilométrique qui marquaitsouvent 1000 km/h. Quand j'étaisenfant, nous formions des bandesd'enfants et nous construisions desarmes rudimentaires comme deslances, des bâtons, des frondes et desarcs à flèches que nous utilisions dansles affrontements que nous avionsavec d'autres bandes de districts oude pays différents et souvent, nousfinissions par prendre le jeu au sérieux.C'est à cette même époque, à l'âge de9 ans, que j'ai commencé à pratiquerles arts martiaux qui marquèrent mavie pour toujours.

Au cours de ce parcours, j'ai mêmeconnu les armes à feu, une petitepassion que j'ai pratiquée dans lespolygones industriels utilisant toutessortes d'armes à feu. Au cours de maprofession, j'ai pu pratiquer plusieurssortes de self-défense, entrer encontact avec des organismesspécialisés dans la sécurité et dès lorsacquérir une expérience en tactiquesde combat. Réunissant monexpérience et ma passion, j'aiaujourd'hui créé un programmed'entraînement adéquat pour tous etqui, à travers le concept de la self-défense, inclut les armes à feu, lecombat avec arme blanche à mainnue, conduire une voiture des servicesde sécurité et les techniques sportives.Bien sûr, les professionnels des forcesde l'ordre, les gardes du corps, lesdétectives et le personnel de la

Grands Maîtres

D

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Grands Maîtres

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sécurité acquerront avec ce programme un entraînementcomplet de capacitation et de spécialisation, mais les genspassionnés et le secteur privé pourront égalements'entraîner et vivre l'expérience de ces pratiques à traversdivers cours qui comportent différents niveaux et pénétrerdans le monde infini de la pratique martiale et sportive.

Le F.A.D. Full Action Defense (gymnase-polygone-piste) est devenunotre centre d'entraînement

Notre programme se divise en différents niveaux, ouvertsà tous. Le cycle comprend trois degrés. Le premier degréprévoit : pistolet, arc, dynamique et posture du corps.

Pour le pistolet et l'arc, on parle de tir fixe ou de tir dirigéclassique, une sorte de tir qui vous permet de connaître lesarmes et tous les aspects de la sécurité et de la prévention

contre les erreurs qui pourraient être dangereuses pour lepratiquant. On passera aux positions des techniquescorporelles et des techniques de tir afin de développer lesbases de ces deux armes. L'équilibre, la coordinationmotrice, la posture corporelle et la concentration constituentl'aspect le plus important de ce premier niveau.

Par la suite, nous passerons à un deuxième degré,développant la dynamique du corps avec des techniques decouteau, seul et avec un partenaire, traitant égalementl'aspect de la défense de la même arme et pas seulementl'attaque avec celle-ci. Le pistolet élargira son programmeen passant au tir dynamique et instinctif et, en tir à l'arc,nous développerons l'aspect dynamique et les différentespositions de l'archer. Dans le cas du tir à l'arc, nousconserverons le tir f ixe pour mieux développer lacomposante méditative dans le geste technique, un peucomme en Kyudo japonais.

Nous arriverons pas à pas au troisième niveau où ces troisarmes ainsi que la self-défense à main nue continueront à sespécialiser dans la stratégie, la technique et les circuits de laformation opérationnelle et tactique pour le combat réel. Lagrande nouveauté du troisième degré est l'ajout de la voiturede course avec l'apprentissage de la conduite sportive sûreafin de garantir la sécurité et la technique d'entraînementappropriée pour ceux qui doivent faire un travail de conducteurd'escorte, de garde du corps ou de pilote particulier. Et nonseulement les professionnels, mais aussi les gens ordinairespourront accéder à cette partie de notre programme qui, enplus d'être importante dans la vie quotidienne pour ceux quiutilisent une voiture, complète l'entraînement psycho-physique.N'oublions pas que conduire une voiture avec une certainetechnique implique un entraînement et exige de mettre enmouvement des impulsions nerveuses, stimuler des réflexessensoriels, maîtriser l'adrénaline et obtenir une meilleureconnaissance de soi-même.

En plus de ces trois niveaux, accessibles à quiconque, onpassera à des programmes spécifiques et individuels avecdes circuits adaptés aux besoins et aux capacités despersonnes. Un cocktail de techniques sportives etartistiques qui peut offrir divertissement et introspectiondans la formation afin d'assurer la propre sécurité et quipourra nous amuser et nous enthousiasmer comme les jeuxde notre enfance.

J'ai créé le F.A.D. en cherchant de nouvelles idées,mettant à disposition toute mon expérience et demandant lacollaboration de professionnels amis tels que NocholasTesini, champion et directeur technique de l'école Drift FunDay, ou Joseph Amatruda, inspecteur en chef de la policespécialisée en armes à feu, qui m'appuieront dans les coursde niveau supérieur pour mieux couvrir des domaines despécialisation sur le circuit et au polygone national.

Tout ce qui sera utilisé comme équipement, armes,voitures et endroits divers, sera fourni par notre école etapporté en fonction du niveau de l'élève, le faisant croîtreprogressivement et sereinement, en l'immergeant dans unedimension à la Rambo.

Grand maître Paolo CangelosiPour plus d'information sur le cours F.A.D., contactez-

nous :www.sifupaolocangelosi.comE-mail : [email protected]éléphone : +39 010 8391575 - mobile : +39 347 4645070

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Joki Uema, 10e dan, fut, jusqu'à sa mort en 2011 à l'âge de 91ans, le principal disciple de Choshin Chibana, le fondateur duKobayashi Shorin Ryu.

Salvador Herraiz a rencontré Joki Uema peu avant sa mort,dans son dojo Shubukan de Shuri. Il nous fait aujourd'hui leportrait de ce personnage attachant, dans un autre de sesmagnifiques reportages sur les origines et les personnalités clésdu Karaté d'Okinawa.

Un nouvel article qui fera les délices des passionnés del'anthropologie d'un art martial qui a conquis le monde.

Texte et photos : Salvador Herraiz, 7e Dan de KaratéShuri (Okinawa)

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Joki UemaLe Karaté de Choshin Chibana au Shubukan

La journée est magnifique à Maha, comme la plupart des matins ici, sur l'île duKaraté. Après être sorti du dojo de Masahiro Nakamoto, je me promène à l'endroitoù Choshin Chibana a eu sa maison et son jardin et où il a pratiqué et enseigné sonKaraté. Je vais vers la maison et le dojo de Joki Uema, le Shubukan, qui se trouveégalement au cœur de Shuri, là où le monorail a sa dernière station et où, avec unpeu d'imagination, on peut respirer et imaginer… le Karaté des ancêtres.

Quand je me trouve devant Joki Uema, un frisson me parcourt. Il est le disciple leplus ancien (et vivant alors) du légendaire Choshin Chibana. Le maître m'inviteimmédiatement à entrer chez lui, une petite maison, comme la plupart des maisonsici, pleine de meubles, de décorations et de ventilateurs (ce qui l'on appréciebeaucoup par les très chaudes journées d'été à Okinawa). Près du salon, il y a unesorte de jardin, originalement à l'extérieur peut-être, mais maintenant couvert,rempli de plantes vertes. Il apporte à la pièce une fraîcheur dont je ne saurais dire sielle est réelle ou psychologique. Quoi qu'il en soit, c'est très agréable.

Joki Uema, 10e dan de l'Okinawan Shorin Ryu Karate-do Association, est né le 3 juin 1920 à Shuri. Il a étudié le Karaté avec son père, Kama Uema (1855-1926), et

1. Joki Uema descendant l'escalier de son dojo en 2010.2. Yasuhiro Uema, fils et successeur de Joki, dans le dojo en 2012.

3. Joki Uema près de Seitoku Ishikawa.4. L'un des prix octroyés au maître.

5. Choshin Chibana.6: Joki Uema et Salvador Herráiz, en 2010.

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Tombe de Chibana Choshin enHantagawa, près de celle de Tawada Meigantu, de sa

famille et également expert martial. Le fils de Tawata Meigantu,Shinsuke, avait épousé Kamado, la sœur de Chibana. Par ailleurs,

l'épouse de Shinjo, un autre fils de Tawata Meigantu, et l'épouse d'Itosu, étaient sœurs.

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les maîtres Chotoku Kyan (1870-1945), Choshin Chibana (1885-1969),Shinpan Gusumuka (1890-1954), Taro Shimabukuro (1906-1980) et leChinois Won Fuen (1864-1954). Excepté le dernier mentionné, tousles autres étaient d'importants élèves d'Anko Itosu (1831-1915) qui futlui-même élève de Sokon Matsumura (1809-1899).

Il compléta cette lignée technique de Karaté, alors encore appeléTo De (ou même Okinawa Te), avec les enseignements de Kobudoqu'il reçut de maîtres tels que Choen Oshiro (1888-1939), ChueiUezato (1899-1945) qui lui enseigna le maniement du bo et sonpropre père Kama Uema, qui furent tous également disciples d'Itosudans cet art martial qui, dans ce cas, venait, à travers SokonMatsumura, du premier maître okinawaiien de l'histoire : KangaSakugawa (1762-1843).

Mais c'est indiscutablement Choshin Chibana l'ancêtre martialprincipal de Joki Uema, le maître dont l'esprit et la technique sontsauvegardés dans ce dojo. Chibana Choshin (1885-1969) est natif dela ville de Torihori, à Shuri. Il fut le deuxième fils de Chohaku et deNabi et descendant du roi Sho Shitsu (1652-1701). Choshin Chibanafut l'un des élèves les plus important d'Itosu. Comme détail curieux,mentionnons qu'on croit que Chibana avait tout particulièremententraîné son gros doigt de pied droit dont il en avait fait une armedévastatrice. Cela semble vrai. En 1920, Chibana créa le KobayashiShorin Ryu. « Shorin Ryu » fait référence au temple chinois deShaolin ; en langue okinawaiienne, cela signifie « petit bois ».

Chibana ouvrit en 1929 su dojo à Gibo (Shuri), plus concrètementau Nakijin Goten de Teishi Yoshitsuga (Nakijin Gima), qui était le

1. Le sympathique et tendre maître Joki Uemaprenant congé. 2. Salvador Herraiz et le maître Yasuhiro

Uema, aux côtés de Victoria Ambite et Jose L. Pastor,élèves de l'auteur. 3. Joki montre une position

caractéristique du Shorin Ryu.4. Shubukan dojo, de Shuri.

5. Joki Uema, maître vénéré.

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jardin du baron Nakij in (photo degauche). Aujourd'hui, cet endroit estcomplètement détruit et perdu.

Pour toute une vie consacrée auKaraté, il lui fut concédé l'Ordre de 4eclasse de l'Empereur.

Bien que furent également élèves deChibana, mais dans une moindremesure, Masahiro Nakamoto, KatsumiMurakami et Fumio Nagaishi, lesprincipaux élèves de Chibana furentChozo Nakama (Shubokan), YuchokuHiga (Kyudokan), Katsuya Miyahira(créateur du Shidokan et élèveégalement d'Anbun Tokuda et de ChokiMotobu), Shoshin Nagamine (fondateurdu Matsubayashi et également disciplede Choki Motobu, Ankichi Arakaki et deChotoku Kyan), Shuguro Nakazato(Shorinkan) et notre personnalitéd'aujourd'hui Joki Uema, du dojoShubukan.

Je suis ravi d'être à côté de JokiSensei. « Connais-tu mon dojo ? », medemande-t-il rapidement. En réalité, j'yai déjà été, mais je lui dis que non (unpetit mensonge à me pardonner) envoyant que le maître veut mel'enseigner. On y accède par un escalierextérieur. Uema Sensei est déjà trèsâgé, 90 ans (et de fait, i l mourraseulement quelques mois plus tard),mais il me traite avec une affection etune joie qui me va au fond du cœur. Ilme conduit lui-même vers le tatami, une

bonne occasion d'approfondir lesdessous de l'endroit et de sessouvenirs, avec le meilleur guide quisoit. Uema Joki, malgré son grand âge,ne se contente pas de saluer debout enentrant sur le tatami, il s'agenouillecomme il peut et s'inclinecomplètement dans une profonderévérence. En réalité, j'ai déjà vu cerespect profond et plein de contenuchez d'autres maîtres ayant des l imitations physiques : SogenSakiyama, Seiko Itokazu,… mais je necesse d'être en admiration devant cela.

Le dojo Shubukan fut ouvertofficiellement vers 1974, quant Yasuhiro

Uema, alors 6e dan, l'enregistra dûmentà l'Okinawan Shorin Ryu Kyokai. Ledojo avait déjà fonctionné jusqu'alorssans aucun type d'affi l iation, l ibrecomme l'esprit du véritable Karaté, loindes politiques, des encadrements, despressions et des étiquettes. Tandis queje promène mes yeux sur les photos etsouvenirs qu'Uema conserve dans sondojo et qu'il me montre patiemment, lemaître m'observe ravi et se réjouit de ceque je reconnaisse les gens desphotographies.

Situé au début dans le quartierd'Haebaru, à Onna, le Shubukandéménagea des années plus tard à sonendroit actuel, au cœur de Shuri, àTorihor. Logiquement, le dojo Shubukand'Uema est présidé par une grandephoto de Chibana Choshin. I l nepouvait en être autrement.

Comme les lecteurs le savent, leShorin Ryu utilise un type de respiration(nogare) et des mouvements souples etnaturels. L'aspect sportif du Karatén'est absolument pas considéré car ilsconsidèrent leur art martial comme unBudo centré sur soi-même et sur ledéveloppement de l'esprit. En tant quepartie de ce Budo, le Karaté doit avoirdans sa pratique ce même objectifunique. Kata, kihon dosa, makiwara etsagi makiwara (sac de sable) sont lespratiques qui sont réalisées dans leKaraté du Shubukan, auxquelles fut

« L'ancêtremartial principalde Joki Uema estindiscutablementChoshin Chibana,

le maître dontl'esprit et la

technique sontsauvegardés dans

ce dojo. »

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ajouté dans le passé, de manièredissimulée, une pointe de Ju Kimite,en cachette du maître.

Quand Uema décida de passer ledojo du deuxième au troisième étagede l'édifice qu'il occupe actuellement,la pratique du Karaté ne s'interrompitpas pour autant et se poursuivit à l'airlibre. Bien qu'à Okinawa logiquement,personne ne s'effraie à la vue duKaraté dans la rue, certains curieuxviennent s'ajouter à la pratique, dansdes conditions très dures du fait de lachaleur de l'été, du froid en hiver etde la dureté du sol… des élémentsqui, d'après Uema Sensei, influencentla pratique du Karaté et même sa technique.

La patience de Joki Sensei avec lepetit Espagnol éperdu d'Okinawa queje suis est énorme et quand je doism'en aller, non seulement i lm'accompagne jusqu'à la porte, maisencore il me suit sur le trottoir où ilcontinue de s'occuper de moi,comme s'il voulait que je reste. Celam'émeut. Je me retourne et jecontinue avec lui quelques minutesde plus qui me semblent exquises…Je rentre à nouveau chez lui et là, ilme montre des positionscaractéristiques du Shorin Ryu. Sonkime est fantastique pour son âge etson regard concentré, pénétrant etmême destructeur se réfugie derrièreun visage presque angélique. Pardonpour ma mièvrerie. En réalité, je croisqu'Uema a envie d'avoir de lacompagnie et de partager un sujetcomme le Karaté qui fut toute sa vie.Je ne me sens donc pas coupable delui soutirer certaines informations desphotos et des souvenirs quiremplissent la pièce.

Tandis que je m'éloigne, je sens quej'ai connu de tout près l'un de cesmaîtres légendaires les plusattachants… en phase d'extinction. Jepense, et malheureusement j'ai raison,que ce sera également la dernière foisque je vais le voir. Joki Uema meurt enjuillet 2011. Un coup de massue pourmoi car, bien que je ne le connût pasprofondément, il était allé au plusprofond de mon âme de karatéka. Uncertain temps près sa mort, je suisretourné au dojo de Joki Uema. Cettefois, ce fut son fils Yasuhiro quim'accompagna au tatami. Nous noussommes souvenus de son père. Defait, je lui remets quelques-unes desphotos que je fis à Joki Sensei et quiaccompagnent cet article.

Yasuhiro Uema, né le 15 août 1945,juste au moment de la f in de laDeuxième Guerre mondiale qui fit tant

1. Joki Uema, jeune, en face d'un groupe d'élèves.2. Le vieux maître salue en entrant sur le tatami de

son dojo.3. Taro Shimabukuro.4. Un autre des nombreux titres et décorations

qu'a reçus le maître au cours de sa vie.

de dégâts à Okinawa, a pris sa pensionaprès plus de 40 ans de travail, de sorte quemaintenant le Karaté occupe toute sapensée, tout son temps et tous ses efforts.Yasuhiro sensei est le Kancho du Shorin RyuKaratedo Kyokai Shubukan Uema dojo. Lefutur du dojo semble être assuré égalementavec le fils d'Yasuhiro, Takeshi Uema, né en1975 et actuellement 6e dan. Le tempspassé au Shubukan dojo avec la familleUema fut pour moi un moment franchementagréable. J'ai donc voulu esquisser un petitportrait de cet important karatéka,aujourd'hui disparu, que fut, est et sera… le maître Joki Uema.

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Grands Maîtres

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ans l'histoire du temple de Shaolin, on a enregistré 708formes, dont seules quelques-unes sont parvenues jusqu'ànos jours. Par ailleurs, certains styles que l'on croyaitperdus ont été récupérés. Voici certains des styles qui ontmarqué l'histoire du temple de Shaolin et qui continuentd'être pratiqués aujourd'hui encore : Taizu Chang Quan, Da

Hong Quan, Xiao Hong Quan, Da Tong Bei Quan, Liu He Quan, Luohan Quan, Pao Quan (poingcanon) et Mizong Quan, pour ne citer qu'eux. Aujourd'hui, nous parlerons de Mizong Quan.

Le Mizong Quan est l'un des styles de Shaolin les plus anciens et les plus efficaces. On leconnut dans le monde entier grâce au fameux maître Huo Yuan Jia, qui fut l'un des fondateursde l'Association Chin Woo et, pour beaucoup de citoyens chinois, un héros national qui lutta enfaveur du peuple chinois. Hua Yuan Jia possédait une grande maîtrise du style Mizong Quan.Beaucoup de gens pensèrent donc que le style Mizong Quan appartenait à la famille de HuoYuan Jia, même ses disciples se référaient au style Mizong Quan comme le Kung-Fu de lafamille Huo.

Le style Mizong Quan s'étendit dans toute la Chine, mais son foyer fut toujours le temple deShaolin. Nous pouvons donc dire que le Mizong Quan provient de notre temple. La famille deHuo Yuan Jia développa le style et le rendit célèbre génération après génération. On raconte quele grand-père de Huo Yuan Jia se rendit au temple de Shaolin et étudia pendant des années le

style, qu'il transmit au père de Huo, mais ne fut connu comme tel que lorsque le célèbre HuoYuan Jia le développa et le perfectionna, devenant l'un de ses plus grands représentants. D'après les registres historiques du temple de Shaolin, le style Mizong Quan fut créé par un moine

et enseigné pendant longtemps dans le temple lui-même. Mizong signifie « Ne pas perdre la proprestratégie ni la position » ou « Boxe de la trace perdue », pour mettre l'accent sur la mystification et ladistraction de l'adversaire.

Certains des spécialistes les plus célèbres du style Mizong Quan au cours de la dynastie Song(960-1279) furent Zhou Dong, Lin Chong et Lu Jun Yi. Au cours de la dynastie Qing, à l'époque de

l'empereur Qian Long (1735-1796), le style Mizong Quan s'étendit jusqu'à la province d'Hebei. Àcette époque, un homme du nom de Sun Tong, originaire de la province de Shandong, qui s'était

entraîné durement pendant de nombreuses années dans le temple de Shaolin, était parvenu àatteindre un haut niveau de perfection dans le style Mizong Quan. L'histoire raconte que Sun Tong

avait commis un délit et qu'il décida de s'enfuir de la ville pour se diriger vers le nord-est. Sur saroute, il passa par la frontière du district Qing et du district Jing Hai et enseigna le Mizong Quan dansles villages de Da Tun et Xiao Nan He. C'est pour cela que, dans les deux régions, deux sectes deMizong Quan se développèrent qui conservèrent la tradition pendant de nombreuses générations.

Une des caractéristiques essentielles du Mizong Quan, ce sont les mouvements rapides et leschangements de direction pour confondre l'adversaire, lui faire croire qu'on attaquera par la droite et frapper par la gauche. Nous pouvons donc dire que c'est un style qui utilise les faux pas pourcontre-attaquer l'adversaire et obtenir ainsi un avantage dans le combat. Au cours de la pratique, onexige un travail fluide, naturel et harmonieux, combinant force et souplesse.

Une fois qu'on a dominé les techniques de Mizong Quan, on pourra les utiliser dans n'importe quelcas et appliquer le mouvement ou la technique comme on le désire. Autrement dit, les changements

de techniques pourront être illimités dans les différentes situations de combat.

Arts Martiaux Chinois

Texte : Shi De YangTraduction du chinois : Yan Lin & Bruno Tombolato

D

« Mizong signifie “Ne pas perdre la proprestratégie ni la position” ou “Boxe de la trace perdue”, pour mettre l'accent sur la

mystification et la distraction de l'adversaire. »

Page 34: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Ref. 11210Armure Kendo. Japon.

Ref. 11220Armure Kendo. Japon.

Ref. 11160Hakama Japon noir

Ref. 11170Hakama Japon bleu nuit

Ref. 11140Keikogi.

Giacca Blu Marine

Ref. 11109Hakama Noire. Polyester-Rayon

Ref. 11152Veste Aikido blanche.

Coton

10171KyokushinkaiCompétition. Écru. Coton

Ref. 10816Kimono Tai Chi . Gris

Ref. 10630Kung Fu passepoilé blanc

Ref. 10610Kung Fu boutons Blancs.

Coton

Ref. 10650/51/52Veste de Kung Fu Bleu

Ref. 10671Pantalon de Kung Fu Noir.

Coton

Ref. 10632Kung Fu. Satin Noir.

Liseret rouge

Ref. 10620Kung Fu Wu Shu. Coton

Ref. 10820Kimono Tai Chi.

Entraînement. NoirRef. 10830

Kimono Tai Chi.Entraînement.

Blanc

Ref. 10821Pantalon Tai Chi Noir

Ref. 10815Kimono Tai Chi.

Beige

Ref. 11150Veste d'Aikido blanche

Ref. 10611Veste de Kung Fu noire. Boutons

Noirs.

KOBUDO

Ref. 10870Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

Ref. 10175Ref. 10190

Ref. 10920Kimono Ninja. Noir.

Avec renfort

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NINJA/PENJACK SILAT

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Entraînement. Orange

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Ref. 11145Veste Kendo. Toile spéciale

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Ref. 11141Keikogi.

Ref. 10612Veste Kung fu Blanche.

Boutons Blancs

Ref. 10831Pantalon Tai Chi Blanc

YOSEIKAN/SHIDOKAN

Ref. 11800

Ref. 10640Kung Fu rouge/noir.

Coton

KUNG-FURef. 11231

Tenugui (foulard)

TAICHI

Ref. 13652

Ref. 11234Ceinture "Obi" Iaido.

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Page 35: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documentsd’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes,Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie del’histoire du Karaté. Un livre merveilleux.

Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pourmieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’ya rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la significationde l’objectif de cet art martial et de sa pratique.

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Les arts martiaux et le chemin intérieur

l n'est pas étonnant que de nombreux pratiquantscherchent aujourd'hui dans les arts martiaux voisins dequoi compléter ce qu'ils croient déficitaire. Nous voyonscela clairement dans les innombrables pratiquants qui seforment à quatre ou cinq arts martiaux différents. C'est finil'époque où la fidélité à la voie symbolisait l'honneur du

pratiquant. Les temps ont changé et aujourd'hui, on peut toutfaire. On cherche à satisfaire toutes les envies et les frustrations.

À travers une observation approfondie, nous pouvons dire qu'ils'agit d'une époque de sauvegarde interne, de sauvegarde desvaleurs de communion, lorsque l'on voit l'intense mouvementque la globalisation est en train de produire dans le monde. EnEurope, c'est très palpable. On ne forme plus des maîtres d'unseul art. De ce point de vue, les maîtres de Bujutsu de l'ancienJapon étaient en avance sur notre temps et nos découvertesmartiales. Ils exaltaient la conscience des propres déficiences etétablissaient comme objectif l'ouverture d'esprit dans larecherche de la perfection des techniques de combat. Leconcept même du « Bugei SanJuropan » établit cette ligne decroissance militaire, préétablie sous forme de Seiteigata.Plusieurs formes, plusieurs versants, plusieurs écoles… Chacunavait sa propre manière de faire et chacun devenait parfait à safaçon. Quel était le plus correct ? Et le plus vrai ? C'est le mêmediscours que celui des systèmes militaires actuels ? Peut-être ladifférence se situe-t-elle dans la recherche de la sagesse, lamanière de bien utiliser ce que l'on a.

À ce sujet, pour le zen, la sagesse n'est pas notreconnaissance commune, c'est la connaissance innée, notreconnexion innée et intuitive comme le principe fondamental decontinuité qui s'appelle Tsuzukeru en japonais. C'est l'acte depratiquer profondément. Nous pourrions traduire par « persévérer», persévérer profondément dans la perfection de la sagesse.Ainsi, pratiquer est un bon mot pour « persévérer ». Persévérersignifie, à l'époque actuelle, continuer. Continuer de chercher,d'étudier, d'expérimenter, de s'ouvrir… Devenir un !

« Quel que soit l'endroit où tu vas, vas-y de tout cœur ! »Sagesse orientale

C'est aussi un nouveau temps pour la recherche. Ce qui étaitcaché remonte à la surface pour y être découvert. Combiend'anciennes écoles ne sont-elles pas en train de renaître, de seréorganiser, de se rétablir sur la scène des pratiques martiales ?C'est ça la voie !

Analysant brièvement et rapidement, ce sont notre orgueil etnotre égoïsme qui ont provoqué les guerres, les massacres descroisades, les bûchers de l'inquisition et les horreurs del'esclavage. Ainsi, au cours des siècles, nous avons bien plusavancé dans le progrès matériel extérieur que dans l'évolutionéthique, intime de l'esprit. Il est parfaitement naturel que les titreset les désignations fonctionnent dans la vie publique et privée,établissant des lignes de respectabilité aux situations desindividus ou des groupes, dans le cadre dans lequel ils se

« Aspirer à êtreheureux et se garderd'être malheureux est

possible si nous faisonsque notre volonté et ce

que nous désironssoient au-delà de ce quinous vient du monde

sensible, changeant etinstable, et également

si nous ne nousaffligeons pas de ce qui

nous échappe dumonde sensible. »

(Poésie sufi)

I

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manifestent. Il y a cependant des gens qui font du concept unobjet permanant d'idolâtrie, solennisant ses conditions de tellesorte qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils sont tombés dansun esclavage et un formalisme désastreux. Espérons que cenouvel échange avec les arts martiaux anciens incite l'hommemoderne à cultiver la courtoisie. Et échappons de la

superficialité et du calcul en matière d'expériencecommune.

Dans les arts martiaux anciens,cette observation de

l' intérieur n'était pastoujours agréable pour l'élève

et rompait le conventionnalismeoccidental. Shiken est un mot

japonais qui signifie test, c'est lemoment où le professeur, ou le maître,

impose certains sacrifices dans la vie del'élève pour observer comment celui-ci

réagit. Cela peut aller de la perte d'unposte important à une situation coercitive. Il y

avait des maîtres qui allaient plus loin. Ilsn'admettaient pas l'élève à un certain

examen, l'obligeant à abandonner cettevoie pour observer alors son honneur et

son caractère. De nombreuseshistoires se réfèrent à ce type de

pratiques. Certains disent que cetype de moment était

fondamental pour prouverque l'on faisait

c o m p l è t e m e n t

confiance au maître. D'autres que c'était la preuve obligatoirepour le grade d'Okuden. Ce que l'on peut conclurecependant, c'est que toutes ces pratiques surgirent au coursde la période Sengoku, une période marquée par les trahisonset les conflits et où il était habituel que certains individusd'autres clans infi ltrent une école déterminée afin dedémoraliser ou de déstabiliser ses forces.

Beaucoup de mythes sont nés de ce genre de pratiquespour observer les élèves, de nombreux mensonges qui ontconsolidé les arts martiaux plus modernes, considérant cetype de tests comme des signes de folie ou de démence de lapart des maîtres, de conduites gratuites et offensives, etc.

Différentes phases marquèrent les intenses révolutionsau cours des périodes martiales classiques. Il existaitdans le passé différents types de Shiken, les deux plusconnus sont :

• Uke Ireru : Preuve par laquelle le maître accepte l'élèvecomme apprenti.

• Nori Koeru : Preuve par laquelle l'élève surmonte unecrise, un trouble émotionnel.

Il est encore courant de nos jours que les maîtres utilisent cetype de référent pour observer des étudiants prétentieux qui

viennent démontrer leur bonne intention. Il existedifférentes classifications des individus, bons et

mauvais : Shinjitsu (individu qui possède lavérité intérieure, mais ne possède par l'esprit

de recherche) et Honmono (individulégitimement vrai et prêt pour la poursuite

de ses rêves et de ses objectifs) ;Itsuwari (personne fausse,

trompeuse) et DamasuHito (personne qui vient

avec l' intention dementir).

Arts Martiaux Traditionnels

Page 38: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

D'une manière ou d'une autre, que ce soit vrai ou faux, lesinformations d'origine historique et anthropologique nouspermettent de comprendre qu'en tant qu'élève, pour découvrir levrai, chacun doit regarder en lui, objectivement et de façoncritique. Regarder avec cet intérêt personnel que nous avonsquand nous traversons une crise dans notre vie, quand toutautour de nous est un défi. La question centrale, c'est la libérationcomplète et absolue de l'homme, d'abord psychologiquement ouintérieurement et ensuite extérieurement. Il n'y a en réalité pas deséparation entre l'intérieur et l'extérieur.

« Ne compte pas sur moi, si tu manques de courage. »Inscription gravée sur un ancien poignard

Il y a deux points très importants dans la relation maître-élèveétant donné que le premier (le maître) est responsable de diriger(conduire) la personnalité de l'élève quant à l'orientation de savoie martiale. En effet, par rapport à la vie et à ses activités, laliberté d'action doit être poursuivie librement et véritablement parle second (l'élève) qui, à travers ses expériences, construira cequ'il croit être meilleur pour son existence.

Anciennement surtout, il y avait beaucoup de confusion en cequi concerne la relation Senpai-Kokai du fait de l'influence duBushido. « Le vassal n'est rien sans son seigneur » apporte uneindescriptible sensation de faiblesse de la part de l'élève qui sereflétait en général dans l'image d'un maître parfait et sans faille.Cependant, si nous sommes porteurs d'une légende personnellequi cherche à évoluer, nul n'est parfait, ni infaillible. Fortifiersignifie, d'après le dictionnaire, rendre fort ou robuste, rendre plussolide, renforcer, conforter, rendre quelqu'un plus sûr de lui. End'autres morts, le maître doit fournir à l'élève les conditions qui luipermettent de chercher à développer sa pensée critique, sesvérités, les qualités qui lui confèrent la capacité de penser par lui-même, libre d'influences, libre d'illusions exterieures.

Nous devenons fragiles quand nous croyons que nous sommesincapables, malheureux, quand nous attribuons seulement àquelque chose ou à quelqu'un la raison de notre bonheur. Quandl'homme s'éloigne de lui-même, il devient dépendant. Et c'est l'undes problèmes, quand l'élève est soumis à la vanité des maîtreset des écoles, il n'y a pas d'espoir d'évolution interne.

La force et la faiblesse sont deux plateaux qui contiennent desmatières premières différentes mais qui nous mènent au mêmehéritage sublime, l'apprentissage. Les hommes pourtantidentifient trop vite la première à l'aliment délicieux de la victoireet la seconde à l'infâme pitance de la défaite. Les erreurs,cependant, ont beaucoup à nous apprendre. Elles nousfournissent des occasions remarquables pour la croissanceintérieure. Lorsque nous établissons certains de nos besoins,nous établissons également nos références. Il n'existe un côtéque s'il en existe un autre. Il n'y a pas de maître s'il n'y a pasd'élève. Aucune école traditionnelle ne survit que par la volontédu maître. Il n'existe pas de besoin sans un référentiel. Aucunmaître cependant n'est maître de son propre gré. Le maître, toutcomme l'élève, se construit à travers le processus de relation quis'établit. Quand nous traduisons l'inconnaissable dans ce quenous savons, ce que nous avons traduit n'est plus

« Il n'est pas étonnant que denombreux pratiquants cherchent

aujourd'hui dans les artsmartiaux voisins de quoi

compléter ce qu'ils croient déficitaire. Nous voyons

cela clairement dans lesinnombrables pratiquantsqui se forment à quatreou cinq arts martiaux

différents. C'est fini l'époqueoù la fidélité à lavoie symbolisaitl'honneur dupratiquant.

Les temps ontchangé et

aujourd'hui onpeut tout faire. »

Page 39: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

l'inconnaissable. Et l'inconnaissable continue d'être la cible de nos aspirations. À tout moment, nousvoulons savoir parce que nous aurons ainsi une continuité.

Quand nous regardons devant nous, nous aspirons à un meilleur moment que celui que nous sommesen train de vivre. Le moment présent est différent de toute l'extension du futur. Il est juste un fragment decette aspiration. Quand je veux juste un moment, je ne veux pas le tout. À partir de ce moment, d'autresmoments viendront. Petit à petit, l'un après l'autre. Si ce moment est meilleur, il est possible que lesautres également soient meilleurs. Beaucoup des conflits qui affligent l'être humain moderneproviennent des modèles de comportement qu'il adopte dans sa vie quotidienne. Il est habituel decopier les modèles du monde, qui enthousiasment pour peu de temps, sans analyser lesconséquences que ces modes de comportement peuvent engendrer. Il est également naturel que lesconséquences mêmes de ces modèles s'installent chez ceux qui les adoptent. Toute action encours est, par conséquent, basées sur d'autres qui la précèdent, imprimées profondément dans lesarchives de notre être.

Martialement parlant, nous avons de plus en plus oublié les anciens enseignements del'interaction maître-élève. Tout est devenu un produit ! Je ne veille plus à regarder devant à

travers le prisme intérieur. Tout est en rapport avec ce produit que jeveux acquérir. Et demain, j'en voudrai un autre, puis un autre, puis

un autre… En général, c'est un produit à la mode qui seprésente comme le vrai ou le meilleur.

Les grands maîtres des écoles traditionnelles savent quela mauvaise habitude enracinée s'incruste, imposant ses

caractéristiques un moment après l'autre, incitantl'homme à maintenir cette continuité. De même,les efforts salutaires dans le bien et la vertumanifestent les plis de l'âme et conduisent à lavictoire les exercices intérieurs d'évolution et decroissance. « Celui qui désirent des choseséphémères, peut être considéré comme un

homme malheureux tandis que celui dont lavolonté s'accomplit, est un homme

heureux. » Les théories de prise deconscience de l'équilibre, du respect, de

la rationalité, du non besoind'interaction avec le négatif, del'usage cohérent de la raison, nous

permettent de percevoir que tout ce quinous arrivons de bon ou de mauvais sur

notre route a son point de départ dans nosattitudes. Notre action est l'expression

d'une force de notre personnalitéintérieure, spirituelle, sur le monde

extérieur. Cette force suit unetrajectoire particulière et subit les loisdu monde dynamique. Notreresponsabilité est également uneforce lancée sur le chemin del'évolution. Ce parallèle avec lemonde dynamique nous indique cequi se passe dans le mondeimpondérable de notre personnalité.

Dès lors, chercher des moments,des instants constructifs est lepremier pas pour se débarrasserdes doutes et des cauchemars quienvahissent les arts martiaux.L'important parfois, n'est pas dechanger de chemin, mais de façonde marcher.

Artes Tradicionales

ent

ns

Page 42: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

epuis que le premier homme des cavernes saisit unebranche d'arbre pour l'utiliser comme massue, puisaiguisa une pierre pour l'utiliser comme couteau oupointe de lance, les êtres humains ont utilisé des armespour chasser et pour se battre contre d'autres. Au coursdes siècles, les classes guerrières des différentes

cultures développèrent des pratiques armées spécifiques et intensiveset des systèmes pour varier les degrés de complexité scientifique.Dans notre société moderne, l'entraînement avancé et professionnel

avec les armes est réservé aux militaires et aux forces desécurité. Mais comme, historiquement, leurs racines sesituent dans les classes guerrières, de nombreuses écolesmodernes d'arts martiaux incluent une pratique des armes

dans leurs programmes d'étude. Malgré leursdifférentes origines ethniques, la pratique martialeavec les armes peut se diviser en trois catégories :

Armes traditionnellesOn peut trouver ici les armes types « Kobudo »

des samouraïs, les armes exotiques des ninjas, lesinstruments des agriculteurs et de pêcheurstransformés en armes par les habitants d'Okinawaainsi que le bâton tribal et les systèmes d'artsmartiaux philippins et indonésiens.

Armes modernesCe groupe inclut les armes à feu, les couteauxtechniques modernes, les bâtons rétractiles, les

lumières tactiques et les sprays chimiques.

Armes improviséesComme, virtuellement, on peututiliser n'importe quoi comme arme

en cas d'urgence (une bouteille, unepierre, un portable, etc.), je meréfère ici aux objets qui sontréellement inclus dans lesprogrammes d'entraînement avecdes techniques spécifiques et,

dans certains cas même, unecertification d'un expert. Ellesincluent canne, ceinture (oucorde), parapluie ( long oucourt) et certains types deporte-clés.

Maintenant que nous avonsvu le plus élémentaire sur lapratique des armes, lemoment est venu de nousconsacrer à la délicatequestion du désarmement.Cette question a divisé lesinstructeurs d'arts martiauxet les experts du combat detous les styles et est restéesans solution pour toujours.D'un côté, il y a ceux quicroient que les techniquesde désarmement réalistes,

sûres et efficaces,peuvent et doivent être

enseignées pard e s

instructeurs

Le dilemme du désarmement

D

Page 43: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

compétents. Et de l'autre, se trouve ceux qui sontconvaincus que lutter à mains nues contren'importe quel type d'armes est stupide, inutile etmême suicide et que l'on ne doit même pasconsidérer cette possibilité. Les deux partiespeuvent présenter des arguments logiques etpuissants pour défendre leur posture, mais il n'y apas d'ultime réponse, seulement des préférencesindividuelles basées sur des expériencespersonnelles. Dès lors, quelle est la posture duCombat Hapkido à ce sujet ? En tant que fondateur,je me place sans hésiter du côté de ceux qui croientau désarmement. D'après notre philosophie, unsystème moderne de self-défense doit inclure destechniques de désarmement efficaces et réalistesqui ne se basent pas sur la tradition ou la théorie,mais sur la recherche et l'efficacité prouvée dans dessituations de la vie réelle. Avec mon bagage, uneexpérience de plus de 40 ans dans les arts martiauxqui inclut 20 ans de travail intense avec la police et lesservices de sécurité et les unités militaires dans lemonde entier, je me considère qualifié pour inclure notresystème de Combat Hapkido comme un systèmepossédant un fort composant de techniques dedésarmement et, dans cet article, je partagerai avec vousune série de règles élémentaires que j'ai développées aucours des ans. Humoristiquement, nous nous référons àelles comme « les dix commandements du désarmement ».

1. Le désarmement est toujours dangereux et il y a unegrande probabilité de blessure. S'il y a une autre stratégie (fuite,négociation, arme improvisée, etc.) plus faisable, plus sûre etpossédant une plus grande probabilité de succès, utilisez-la.

2. Si vous n'avez pas été entraînés adéquatement par uninstructeur compétent et qualifié dans cette matière enparticulier, n'essayez pas.

3. Si vous n'avez pas vraiment confiance en vos capacités ousi vous n'êtes pas à l'aise avec ce que vous devez faire,n'essayez pas. N'utilisez les techniques que si vous avezconfiance dans votre dextérité et si vous avez le courage « d'exploser » sauvagement et avec détermination.

4. Essayez-le seulement à la distance adéquate. Vous ne pouvez pasprendre l'arme de quelqu'un si vous ne pouvez pas l'atteindre avec vosmains.

5. Pratiquez les techniques souvent et intensément. Faites des centainesde répétitions. Cherchez à atteindre la vitesse de l'éclair. La puissance n'estpas une option.

6. Pratiquez seulement avec les armes de manière réaliste. Les couteaux et lespistolets d'imitation bon marché, légers, en plastique, en bois ou en caoutchouc n'ont pas l'apparence, lasensation ou le poids des vraies armes. Ce n'est pas un jeu, n'utilisez donc pas de jouets !

7. Ne pratiquez pas les techniques de désarmement avec un uniforme d'art martial ou déchaussés. Les vêtements de rue etles chaussures sont essentiels pour un entraînement réaliste.

8. Souvenez-vous de la différence entre contrôler des armes blanches aiguisées et émoussées et contrôler des armes à feu etvous pourrez contrôler les deux types d'armes.

9. Pratiquez les techniques de désarmement aussi bien dans des endroits éclairés que dans des endroits obscurs et peuéclairés. Vous verrez la différence.

10. Pour rendre efficaces des techniques de désarmement, le mieux, c'est de connaître le type d'arme que vous avez àaffronter et son fonctionnement, pour comprendre ses applications techniques et ses limites. Il est très recommandable derecevoir au moins un entraînement de base quant au maniement des bâtons, des couteaux et des armes à feu.

En conclusion, les techniques de désarmement ne sont pas pour tout le monde. C'est un choix beaucoup plus complexeintellectuellement et possédant une charge émotionnelle bien plus grande que la défense contre une attaque avec les mainsnues. Le désarmement est potentiellement beaucoup plus mortel. Il s'agit dès lors seulement d'un choix personnel finalement.

Page 47: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

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Texte : Gladys Caballero & Pedro CondePhotos d'archives : Pedro Conde

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Le 29 juin 2013, est mort celui qui fut l'indiscutable vedette noire ducinéma d'action des années 70. Découvert lorsqu'il apparut dans OpérationDragon avec son mentor Bruce Lee, ce personnage qui s'estompa cesdernières années mérite cependant un article spécial tel que celui que nousa préparé notre spécialiste Pedro Conde. Un article plein de détails,d'anecdotes et de curiosités de la vie d'une vedette, unie à la figure de BruceLee et qui rompit des barrières pour la communauté afro-américaine. C'étaitune époque où Bruce Lee, un Oriental, et Kelly, un Noir, ne pouvaient pasêtre le centre d'attention d'Hollywood et pourtant, ils ouvrirent de nouveauxmarchés, donnant lieu à une innombrable quantité de suites, séries et films,la plupart de série B, mais avec un impact au niveau des entrées en salle quiétonnerait. Un reportage fantastique que nous vous offrons ce mois-ci, pourle plus grand plaisir des collectionneurs, passionnés de cinéma martial et dubon vieux temps.

Alfredo Tucci

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Jim Kelly, le samouraï noirJim Kelly (James Milton Kelly) est né le

5 mai 1946 à Paris dans le Kentucky bienqu'étant originaire de Millesburg, qui étaità l'époque une localité tellement petite ethumble qu'il n'y avait pas d'hôpital. Aubout d'un certain temps, ses parentss'installèrent à San Diego où son pèredirigeait un magasin de vêtementsmilitaires. C'est là qu'il commença sacarrière sportive, à l'école secondaire,pratiquant le basket-ball, le footballaméricain et l'athlétisme. Alors qu'il étaiten dernière année dans son Institut, il futélu meilleur athlète de San Diego. Du faitde sa grande capacité pour le sport, ilobtint une bourse en football américainpour aller à l'université de Louisville, maisil l'abandonna la première année. À cesujet, Kelly explique : « Mes parentsdivorcèrent et j'ai dû choisir entre rester àSan Diego avec mon père ou retourneravec ma mère à Kentucky. Je ne voulaispas rester avec mon père car je nem'entendais absolument pas avec lui. Il yavait un problème car mon père ne voulaitpas que je sois sportif, il voulait que je soisavocat ou médecin. Kentucky est une villeplus au sud, et à cette époque, il y avaitbeaucoup de racisme, mais sur lemoment, je ne pensais pas à cela,simplement je croyais que j'allais être plusheureux avec ma mère. » Du fait desproblèmes raciaux dans le sud, Kellycommença à s'intéresser aux artsmartiaux : « J'ai commencé dans lemonde du Karaté à travers les livres, car àcette époque, il n'y avait pas une figureclaire à suivre. » Avec le temps, i ldéménagea à Lexington et commença àpratiquer le Karaté du style Shorin-Ryusous la direction de Parker Sheldon. Plustard, il pratiqua avec Gordon Doversola,instructeur d'Okinawa-Te -dont il conservaun bon souvenir - et il fit également un peude Kempo Karaté avec Steve Sander.

En 1971, Kelly démontra être uneexcellent combattant, il gagna quatrechampionnats prestigieux, entre autresl'International de Long Beach, sponsorisépar Ed Parker. Se rendant compte qu'ilavait un grand potentiel dans les artsmartiaux, Kelly décida d'ouvrir ungymnase de Karaté. Pendant qu'i lenseignait et faisait de la compétitiondans la région de Los Angeles, i lrencontra Hug Robertsin, réalisateur decinéma, qui était en train de préparer unfi lm intitulé « Melinda » (1972) aveccertaines scènes d'arts martiaux. Lecinéaste demanda à Kelly de collaborercomme conseil ler technique etchorégraphe. Il lui donna finalement unpetit rôle dans le film, faisant de lui lapremière vedette afro-américaine ducinéma d'arts martiaux. Quant à saparticipation à ce film, Kelly commenta : « Ma participation dans Melinda futpresque accidentelle. Je n'étais pas prêt à

être acteur, mais j'étais décidé à tirer unmaximum de parti en tant qu'instructeur,surtout après avoir gagné lesInternationaux de Long Beach. »

Sans aucun doute, son apparition dansOpération Dragon fut crucial pour sacarrière et pour sa vie, mais comme cetteopportunité se présenta-t-elle ? Ce fut trèscertainement un de ces avatars du destin.Rockne Tarkington se retira du projetd'Opération Dragon deux jours avant decommencer le tournage et le producteur,Fred Weintraub, prit contact avec lui. À cesujet, Kelly se souvient : « Après Melinda,tout le monde me disait que j'avais étéfantastique, que les offres allaient pleuvoir,etc. En réalité, personne ne m'appela ensix mois, je continuais donc d'enseigner leKaraté dans mon académie. Un jour, unagent m'appela et me dit : « Jim, on est entrain de commencer à tourner un film àHong Kong et il y a un problème avec l'undes acteurs. Je veux que tu ailles à laWarner Brothers. Je ne crois pas qu'ilsvont te donner le rôle, mais ils vont faireplus de films dans le futur et il serait bonqu'ils te connaissent. » Et j'y suis allé et j'airencontré Fred Weintraub et Paul Heller. Ilsm'ont demandé de leur montrer monKaraté et je me suis mis à sauter et àdonner des coups de pied comme un fou.Finalement, ils me dirent : « Tu connaisBruce Lee ? » Je leur répondis que non,car on ne me l'avait jamais présenté, bienque j'eusse entendu parler de lui avec « LeFrelon vert ». Fred Weintraub me dit alors :« Quand peux-tu partir pour Hong Kong ?Tu as obtenu le rôle… »

Au début, le projet était très attirant. JimKelly jouait le rôle de Wil l iams, unpersonnage qui, avec Bruce Lee et JohnSaxon, participait à un tournoi sur l'île deHan et qui était simplement le paraventd'un syndicat de l'héroïne et de laprostitution…

Pourtant, malgré les apparences, Kellyn'était pas tout à fait satisfait. Voici ce qu'ildéclara peu après la sortie du film : « Ils metuèrent dans les 60 premières minutes dufilm et je ne suis pas content ! John Saxon(qui était ceinture marron de Karaté et deTai Chi Chuan) aurait dû être assassiné,d'après le scénario original, mais onmodifia ce point ainsi que certains de mesdialogues. Il resta alors en vie et acquit uneplus grande importance dans le film. » Tousces changements dans le scénario furentmotivés par plusieurs raisons, entre autresles questions raciales : en 1973, il n'y avaitpas à Hollywood de films dont les acteursprincipaux étaient un afro-américain et unoriental. Par ailleurs, John Saxon, croyantqu'il avait été engagé comme l'acteur quiallait donner un peu de qualité ou deprestige au film (il était le seul à avoir unbagage cinématographique), prit beaucoupde liberté. Parallèlement à cela, il y eutbeaucoup d'autres changements. « Quandils me donnèrent le rôle pour Opération

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Dragon, je suis allé à Hong Kong.J'aurais dû y rester 4 ou 5 semaines etfinalement j'y suis resté trois mois. Leproducteur du film a prit tout sontemps, ça n'avait rien à voir avecMelinda. J'aimais beaucoup HongKong, mais après plus d'un mois, jecommençais à sentir la nostalgie. »

Malgré tous les contretemps, Kellyse sentit très à l'aise au cours dutournage en travaillant avec BruceLee : « Quand j'ai travaillé avec lui, ilm'a enseigné certaines techniques.Nous pratiquions différentes matièreset techniques de combat. “La vache,me suis-je dit, Bruce Lee est un typetrès dur !” Ses techniques étaient trèsdynamiques et très puissantes pourla taille qu'il avait. C'était incroyable.Il développait souvent une puissancequi ferait pâlir un poids lourd.Pendant le temps que j'ai passé àHong Kong, nous avons été très unis.Nous avions une véritable amitié.Même au travail, Lee respectait mesidées. Dans une scène de combatque nous tournions ensemble, Leeme dit : “Jim, veux-tu que nousfassions la scène que tu l'avaisprévues ? Je sais que tu as étéchorégraphe d'un film et que tu as del'expérience dans l'art de lachorégraphie, tu as donc toute maconfiance pour faire ce que tu veux.Et bien entendu, si tu as besoin demon aide, tu sais que je suis à tonentière disposition.” J'ai donc fait lachorégraphie de mes propres scènesde combat, même s'i l me fautreconnaître que, dans de nombreuxplans et dans certaines techniques,

Lee me conseilla et me fit gagnerréellement beaucoup d'éclat devantla caméra. Souvent, Lee m'appelait etme disait pendant le tournage : “Jim,qu'est-ce que tu penses de ça ?” Etje le regardais et je lui disais : “Jecrois qu'il faut changer ceci pour cela!” Et nous le faisions. Nous voyionsles points positifs et négatifs, nousanalysions la mécanique des coupset nous décidions toujours quelleétait la meilleure. Lee n'est jamaisvenu vers moi en me disant demanière impérative : “Jim, fais çacomme ça ! Tu dois le faire parce queje suis Bruce Lee, le directeurtechnique du film !” Bruce n'était pascomme ça. Il me donna toujours laliberté absolue pour que je puissechanger complètement certaineschoses dans les combats que jedevais livrer dans le film. Celam'aida en réalité à me sentir très àl'aise devant la caméra. »

Avec Opération Dragon, Kellyaccomplit plusieurs rêves, parmi euxcelui de connaître, parler et enfinpratiquer avec Bruce Lee. « Je mesouviens d'un grand compliment queme fit Bruce Lee quand finalement jeme suis retrouvé avec lui. Je lui airaconté que j'avais cherché une écolepour m'entraîner avec lui et que,quand je l'avais trouvée, elle étaitfermée. Il me dit alors : “Jim, c'esttrès dommage, si je t'avais entraîné,aucun champion de l'époque n'auraitpu te toucher ” »

Kelly sentait qu'il était en train defaire du bon travail, mais il n'auraitjamais pu imaginer que ce long-métrage allait devenir le classique par

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excellence du cinéma d'arts martiaux.Il dit à ce sujet : « À cette époque,nous ne pouvions pas l'imaginer.Nous essayions seulement de faire un grand film,mais nous ne pouvions pas savoir qu'il aurait tant derépercussion. »

Le film eut un succès extraordinaire en Occident.Bien que le rôle de Kelly fut court, le personnage deWilliams toucha profondément le public et lui valut lestatut de vedette. Il fut pour cela engagé par laWarner pour participer à trois films. Tel que lereconnut l'acteur dans certaines interviews, grâce àla chorégraphie de Bruce Lee, il était parvenu à faireen sorte que ses techniques gagnassent beaucoupdans les scènes et, d'une certaine manière, il futl'acteur que l'on remarqua le plus, après Bruce Lee.

Il n'en demeure pas moins, qu'après la mort duPetit Dragon, la Warner misa sur lui pour être son

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successeur aux États-Unis, lui offrant le rôle principale de « Black Blet Jones » où denouveau, il serait dirigé par Robert Clouse. Le tandem Kelly & Clouse ne fonctionnacependant pas comme on l'attendait, il manquait la vedette, il manquait Bruce Lee.Le film ne parvint pas à percer dans le public américain, même s'il eut beaucoup desuccès parmi les Afro-Américains et dans le reste du monde. Bien sûr, ce ne fut pascomparable à Opération Dragon, mais il faut connaître qu'il surpassa en qualité lesproductions orientales que l'on projetait à l'époque sur les écrans du monde entier.Kelly n'accorda pas beaucoup d'importance à cet échec, comme on le voit danscertaines déclarations : « Je ne désirais pas faire un film à message, je voulaisseulement amuser les gens. » Il se montra également fâché contre le studio : « J'aiparticipé et collaboré à la chorégraphie et mon nom n'apparaît pas au générique dufilm… Cela ne se reproduira pas ! À partir de maintenant, on stipulera que mon nomdoit apparaître au générique. » Dans le film, apparaît comme seul chorégraphe PatJohnson (« Karaté Kid », « Les Tortues Ninjas »). Il se plaint également de ce que lescascadeurs qui participèrent à celui-ci n'étaient pas qualifiés pour ce travail. « J'aicassé le crâne d'un jeune et la mâchoire d'un autre, car ils n'étaient pas prêts pour sebattre contre moi. Ce que je fais à l'écran n'est pas réaliste, parce que je fais devantla caméra le contraire de ce que je crois. Si les gens utilisent ce qu'ils voient à l'écranpour se battre dans la rue, ils finiront par se faire tuer. »

Après ce film Kelly obtint un petit rôle dans « Golden Needles », de nouveau réaliséepar Robert Clouse. Tourné à Hong Kong, l'apparition de l'acteur ne dépassa pas lescinq minutes, où il ne montra que sommairement ses habiletés. L'acteur principal dece film fut Joe Don Baker et, bien qu'il y eût certaines scènes d'arts martiaux, il s'agiten réalité du typique film d'action des années 70. Ce long-métrage ainsi que leprécédant fut produit par Fred Weintraub, qui essayait de reproduire le succès

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d'Opération Dragon. Bien qu'il n'yparvînt jamais, il obtint en revanche unsuccès considérable avec la saga des« Karaté Kid ». En ce qui concerneson travail dans « Golden Needles »,Kelly, déçu, déclara : « Je joue le rôled'un propriétaire de magasind'antiquités qui n'a qu'un combatpour une statue d'acupuncture quebeaucoup de gens poursuivent dansle monde entier. »

Après un tiède accueil de la part dupublic, il n'y eut pas de troisièmetournage avec la Warner et il signa uncontrat avec Jim Brown et FredWill iamson pour tourner un fi lmtypique du genre « Blaxplotation »intitulé « Three the Hard Way ».Malgré un scénario simple et ingénu(un homme blanc, fou, projetted'exterminer tous les Noirs, enintroduisant une bactérie dans lesystème d'approvisionnement en eaudes trois principales vi l lesaméricaines), les scènes d'actionfurent acceptables et celles d'artsmartiaux, évidemment jouées etchorégraphiées par Jim Kelly, lefurent également. Le film eut donc uncertain succès auprès du public,surtout le public afro-américain. Kellydéclara : « J'ai énormément apprisavec eux, mais je ne vais pas dire ceque j'ai appris… Il est clair pour moique je ne veux pas être Jim Brown niFred Williamson, je veux seulementêtre Jim Kelly et devenir le premieracteur noir du grand écran. »

Son travail suivant fut « Take a HardRide », un western tourné en Espagne,plus précisément aux Canaries. Quandil se trouva dans ce pays, il futplusieurs fois interviewé et il expliquaceci quant à sa filmographie : « Ça faitseulement deux ans que je travailledans le cinéma. Jusqu'à présent, j'aifait cinq films, le plus célèbre de tousétant Opération Dragon avec BruceLee. » Quand on lui demanda quelstypes de rôles il interprétait, il répondit :« D'action. Tous mes films sont desfilms d'action. Je crois qu'à traverseux, on peut influencer les gens demanière positive. » Dans toutes lesinterviews, surgissait toujours la mêmequestion : « Pouvez-vous nous direquelque chose à propos de Bruce Lee ? ».« Si, bien sûr ! Nous étions de grandsamis, très unis par cette passioncommune : les arts martiaux. BruceLee était quelqu'un d'extrêmementproductif, autrement dit, i l étaittoujours en train de faire quelquechose de positif. Je crois surtout qu'ilfut le plus grand de tous les expertsmartiaux qui ait jamais existé. » Quantaux raisons de la mort de Bruce Lee, ildéclara : « Je crois que rien n'est trèsclair. Il est possible qu'il se soit suicidé

parce que, comme j'étais son ami, jepeux le dire : il avait beaucoup deproblèmes. Il se peut également que lamafia chinoise l'ait tué pour avoirrévélé les secrets du style de combatdu Kung-Fu. Ce qui est certain, c'estque Bruce Lee n'est pas mort, commecertains le dirent, au cours dutournage d'une scène. »

Kelly avait les idées très claires àpropos de ce qu'il voulait faire de sonexistence et de son temps. À cesujet, il commentait : « Pour moi, leplus important, c'est vivre le moment,sans se préoccuper du pouvoir blancou noir, mais seulement du pouvoirvert (argent). C'est ce que tout lemonde fait aujourd'hui. Je ne pensepas non plus au passé, car il estmort, ni à demain, car il se peut queje n'arrive pas jusque-là. »

L'acteur, dans les déclarations qu'ilfit en Espagne, faisait référence aupouvoir noir ou blanc, parce que danssa jeunesse, i l sympathisa aveccertains groupes extrémistes commeles Black Panthers. Il était avant touttrès intéressé par les mouvements delibération noire. De fait, il fit partie dela Black Karate Federation (BKF),fondée par Steve Sanders, quidéfendait et appuyait ces idéaux. Onpeut voir le logo de l'école au fond dudojo de Jim Kelly, au débutd'Opération Dragon.

De ce fait, quand il devint célèbre,conscient de ce qu'il représentaitpour les Afro-Américains, il rencontrabeaucoup de leurs sympathisantsparmi eux, Cassius Clay, qu'i lrespectait profondément pour ce qu'ilreprésentait pour leur race. « I lreprésente tout pour le peuple noir.C'est un symbole, un héros, unleader. Il inspire un grand respect,mais c'est quelqu'un qui suscite desattitudes extrêmes : il y a des gensqui l'adorent et d'autres qui ledétestent. Il n'y a pas de moyenterme. » Les journalistes espagnolsfurent surpris par ses déclarations etpar les habiletés martiales de cecombattant de deux mètres de hautet 81 kg, dont l'apparence - touscoïncidaient - réunissait tous lesingrédients nécessaires pour faire delui une idole de masse.

Dans « Take a Hard Ride », i ltravailla de nouveau avec Jim Brownet Fred Will iamson, acteursprincipaux de celui-ci, conjointementà Lee Van Clief. Dans ce film, Kellyeut un rôle secondaire. Il interprétaitun métis, expert en combat. Son rôlene fut pas très long, mais intense.

Dans le film suivant, il travailla denouveau avec Jim Brown et FredWilliamson, un film qui portait le nomde « One Down, Two to Go », film

hybride qui ne parvint pas à atteindrela catégorie de Blaxploitation. Denouveau, le poids du film retombaitsur ses camarades, le reléguant à unsecond plan. Ensuite, il s'impliqua denouveau dans un tournage avec FredWeintraub, l'un des producteursd'Opération Dragon. Le long-métrages'intitula « Hot Patato ». Le film futtourné en Thaïlande, réalisé parOscar Williams et distribué par laWarner Bross. Mélange de comédieet de fi lm d'action, i l ne plut àpersonne, ni même aux propresacteur, d'après ce que déclara Kelly :« Nous avons tous commis deserreurs, le scénario était intéressant,mais le film… ».

« Black Samurai » n'alla pas mieuxque ses antécesseurs. La carrière deKelly n'arrivait pas à décoller auxÉtats-Unis. Il décida donc d'accepterune proposition de faire un film à HongKong, qui s'intitula : « The TattooConnection ». Il y travailla avec TaoTan Liang, célèbre acteur du Sud-Estasiatique bien connu pour sa dextéritéavec les jambes. Le film fut réalisé parLee Tso Nam, un réalisateur un peusurfait. Y travailla également BoloYeung. Le long-métrage, pour être uneproduction de la colonie, était assezintéressant, mais il passa « presque »inaperçu en Asie et en Occident.Indiscutablement, l'acteur allait de filmen film régressant clairement. Kellyaccepta de tourner un film partageantla vedette avec George Lazenby, quisubstitua Sean Connery quand cedernier cessa de tourner la saga desJames Bond. Le film s'intitula « DeathDimension », une production de sérieB qui n'eut pas plus de chance que lesprécédentes. Déçu, il décida den'accepter que les rôles qui soientvraiment intéressants… Entre-temps, ilconsacra son temps et son attentionau tennis et il tint parole… Kellycommença à pratiquer le tennis en1975 et devint un professionnel. Ilparvint à être numéro 2 au ranking deCalifornie, dans la catégorie de doublemasculin et à se situer parmi les 10premiers de l'État dans la catégorieindividuel masculin. Par la suite, ilouvrit un club de tennis dans la régionde San Diego où, outre la direction duclub, il se consacra à donner cours.Parmi ses élèves se trouvaientcertaines célébrités de la ville. À partirde là, bien qu'il continuât de pratiquerles arts martiaux, il s'inclina vers laraquette et resta pendant des annéesquasiment absent des arts de combat,n'apparaissant que de formesporadique dans certains magazinesou au cours d'un événement sportif.Kelly déclara à ce sujet : « C'estincroyable comment beaucoup de

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gens se souviennent encore de moi pourOpération Dragon. Des années ont passéet ils ne m'ont pas oublié. »

À partir du moment où il ouvrit sonclub de tennis, Jim Kelly se retirapratiquement du septième art. Il fit uncaméo dans « Mr. No Legs » (1979). Ilparticipa en tant qu'artiste invité à unchapitre de « Les Routes du Paradis »(1985) et pour une promesse, il se remitdevant une caméra dans « Afro Ninja »(2009) dans un rôle très court, maisimportant pour l'histoire. Dans toutes lesinterviews, il disait la même chose : « Sion m'offre un bon rôle, un projet solide,je referai du cinéma… »

Ce projet n'arriva jamais. Si Jim Kellyavait été bien dirigé, s'il avait eu un bon

chorégraphe expérimenté et talentueux, peut-êtreserait-il devenu un acteur du cinéma d'arts martiauxde la taille de Chuck Norris ou de Steven Seagal.Cependant, son seul et grand succès se doit à saparticipation dans le film « Opération Dragon » et àBruce Lee. Conscient de cela, il le reconnut et enparla tout sa vie.

Curieusement, la première fois que Kelly vit BruceLee en action, ce ne fut pas dans « Le Frelon vert ». « J'ai entendu parler de Bruce Lee pour la premièrefois quand il était en train de faire la série du FrelonVert. Tout le monde parlait de cette série et j'ai eu unjour envie de voir le programme, mais je n'ai en réalitéjamais eu l'occasion de le faire à cause des heuresauxquelles il était programmé à la télévision. Avant deconnaître Lee, j'avais lu certains articules sur lui, dansdifférents numéros du magazine “Black Belt”. À partça, j'avais également entendu beaucoup de gensparler de lui, de sa qualité. “Caramba, me dis-je, si cetype est aussi bon que le disent tous ces gens et sitant de personnes parlent si bien de lui, c'est que ça

doit être quelqu'un de vraiment magnifique.” J'ai eul'occasion de le voir un jour dans un film intitulé “LaValse des truands”, j'ai assisté à sa projection parhasard, je ne savais pas que Lee y jouait un petit rôle.Ce que j'ai vu m'a impressionné : Lee semblait trèsfroid. J'avais une idée préconçue de Bruce Lee bienavant de le connaître personnellement. »

À cette époque, la communauté martiale était trèspetite et il était facile de coïncider au cours d'unchampionnat ou d'un événement. Le cas de Kelly nefut pas une exception. « Lee m'a connu avant que jene le connaisse, dans une compétition de Karaté àlaquelle je participais. On avait annoncé qu'il seraitparmi les spectateurs et effectivement, je l'ai vu,même si je n'ai pas eu l'occasion de parler avec lui.La première fois que nous l'avons fait, ce fut sur leplateau d'Opération Dragon. »

Kelly avait entendu beaucoup d'histoires à sonsujet, hormis ce qu'il avait vu au cinéma. Il s'étaitcréé une image de Bruce Lee très éloignée de laréalité… « Quand j'ai eu l'occasion de le connaître,j'ai vraiment pu me rendre compte que Bruce Leen'était pas comme je l'avais imaginé et j'ai reconnuen lui un certain charisme, quelque chose quil'entourait et que je ne suis pas parvenu à déchiffrer.Au cours du tournage, j'ai eu l'occasion d'échangeravec lui et de le connaître. À ce moment là, il étaitBruce Lee, la super vedette, mais malgré toute cetteréputation qui l'accompagnait, je me suis renducompte que c'était quelqu'un de très naturel, unhomme authentique et honorable, un homme loyal,et j'ai pensé qu'il était vraiment magnifique. Le jouroù nous nous sommes connus, nous sommes allésdéjeuner ensemble et nous avons parlé dedifférentes choses. Je développais une théorie dont ilpouvait parler des jours et des nuits entières. Çaconcernait les arts martiaux, il s'agissait de pouvoirabstraire différentes techniques de différents artsmartiaux afin de pouvoir créer chacun notre propre

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style de combat. En réalité, c'était unthème qui le passionnait. Il parlaitégalement de lui-même, mais à cesujet, il avait peu à dire. Chaque foisque je l'entendais parler, je ne pouvaiséviter de penser qu'il ressemblaiténormément, à Mohamed Ali (CassiusClay) quant à son comportement. Àgrands traits, ils étaient identiques. Jepeux donc dire que j'ai eu beaucoupde plaisir d'écouter parler Bruce Lee.C'était le genre de personnes qui

devait toujours être en train de fairequelque chose : ainsi, s'il était en trainde parler, même de lui, i l devaitgesticuler, il expliquait les chosesavec des gestes des mains, de la tête,etc. J'avais énormément de plaisir àêtre avec lui car c'était quelqu'un devraiment intéressant, et sesconversations étaient assezprofondes. »

Plusieurs fois, Kelly commenta lessimi l i tudes de caractère entre

Mohamed Ali et le Petit Dragon : « Pour moi, Bruce Lee était commeMohamed Ali. Il avait ce même typede charisme qui attirait les masses.» Kelly fut surpris de la capacité deBruce Lee à tout analyser et à enextraire l'essentiel et curieusement,cela se dût à Mohamed Al i : « J'étais un jour en train de lire unarticle sur Mohamed Ali, il me le pritimmédiatement, le lut, le relut, et ledétail la au point d'en extraire la

Reportage

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grain de la paille. Lee était commeça avec tout , dans les artsmart iaux, quand i l l isa i t , àl'entraînement. Il allait toujours aufond des choses, au centre, àl'essentiel de toutes les choses. »Plus d'une fois Kelly les comparadevant les journalistes : « Lee avaitun ego aussi grand que celui deMohamed Ali. La majorité des gensn'est pas parvenus à l'atteindremais moi, j'ai pu apprécier ce qu'il

avait fait pour lui, pour sa famille etpour ses gens. Ces films chinois deKung-Fu ont fa i t p lus pour lesChinois que ce qu'a pu faire HenryKissinger. »

Kelly, tout comme Bruce Lee,souffrit beaucoup d'oppressions et demépris pour des questions raciales. Ilsvoulaient tous les deux romprecertaines barrières pour aider leurpeuple et ouvrir une voie à ceux deleur race. À ce sujet, Kelly commenta :

« Je me souviens que pour la sérieKung-Fu, ils présentèrent le scénarioà Bruce, car il avait été écris pour luiet i l adora, mais quand ils leprésentèrent aux producteurs, ceux-cine voulaient pas que l'acteur principalsoit un Chinois, ils voulaient que leprojet soit réalisé par un homme blancet ils choisirent finalement DavidCarradine. C'est alors que Bruce Lees'en alla à Hong-Kong. »

Apprenant cela et deux ou troisautres choses, Kelly dit à Bruce Lee: « Je voudrais que tu saches que jete respecte beaucoup pour ce que tuas fait avec ta personnal i té, tapropre connaissance de la vie et ceque tu fais pour les tiens et pour tonpeuple. Ce type d'image que tu asdonné aux t iens, en leur offrantquelqu'un qu'i ls peuvent voir,regarder de haut et dont ils peuventse sentir fiers est vraiment admirable.» « Je lui disait ça très sérieusementet avec un air un peu solennel. Ilsavait la grande responsabilité qu'ilavait et me disait : “Jim, j'espèrequ'un jour tu pourras faire la mêmechose pour les tiens et pour tonpropre bien !” Bruce Lee et moiavions souffert dans notre chair legrand mépris racial qui existait auxÉtats-Unis envers les gens quin'étaient pas de race caucasienne. Ilsavait que ce qu'il avait fait pour sarace était grand et que derrière lui, ily avait toujours un tas de gens quivoulaient voir ce qu'il faisait pourensuite le critiquer ou louanger sesexploits. Lee était sous une grandetension et il le savait. C'était trop depression pour des épaules aussipetites ! Je pense qu'i l fut plusdifficile pour lui d'entrer dans lemonde du cinéma que pour moi. Ilfaut reconnaître que Lee livra unelutte terrible pour obtenir qu'on lerespecte et qu'on reconnaisse sadignité d'Oriental. Il était chinois et jedois dire avant tout que je neconnais aucune vedette chinoise auxÉtats-Unis. Lee fut la première etjusqu'à présent le numéro 1. Lee futle premier Oriental qui rompit labarrière qui existait pour les acteurschinois à Hollywood et c'est unechose envers laquel le sescompatr iotes doivent lui êtrereconnaissants. Dans ma race, il yeut des gens qui rompirent cettebarrière avant moi, des acteurs noirscomme Sidney Poitier, Jim Browm,Fred Williamson et d'autres… Ilsfurent les premiers à parcourir lechemin et à ouvrir des portes. Enrevanche, Bruce n'eut personneavant lui. Les compatriotes de Leedoivent lui être reconnaissant, nonseulement pour le respect qu' i l

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Reportage

obtint envers eux dans le monde entier, mais aussi parcequ'il a facilité le chemin à des acteurs de son mêmegroupe ethnique. »

L'un et l'autre non seulement étaient d'accord dans lalutte contre les problèmes raciaux, mais encore ilspartageaient les mêmes idées et les mêmes conceptsmartiaux : « Lee et moi étions semblables d'une certainemanière. Nous savions tous les deux ce que nousvoulions faire et nous le faisions. Tous les deux nousavions des idées différentes sur le Karaté et la voie àsuivre, car mes techniques sont très différentes dusystème traditionnel, je me réfèreau type de blocages, coups depoing, mouvements avec lespieds, etc. Je pensais à toutes ceschoses quand j'obtins la ceinturenoire et ensuite j'ai commencé àanalyser tout cela. Je me suis dit :“En étudiant la boxe de MohamedAli, en essayant de copier sesmouvements de jambes,j'étudierai également les différents types d'arts martiauxqui peuvent exister pour les combiner dans un mêmesystème de combat. En faisant cela, je serai heureux,parce que personne ne l'a fait avant et que je serai unnovateur”. Mais j'ai découvert que Lee faisait la mêmechose et qu'il avait commencé avant que je n'eusse l'idéede tout cela. Quand nous avions l'occasion de parler d'artmartiaux et des différents systèmes de combat, nousavions souvent de longues discussions qui duraient desheures et des heures. La voie que Lee croyait la pluscorrecte pour lui était la même que celle que je pensaissuivre. C'est comme quand vous avez besoin de fairequelque chose et que personne ne vous comprend. Toutvotre être doit découvrir les pas à faire pour atteindre cetobjectif, c'est alors que vous pouvez y parvenir. Peuimporte que vous soyez noir ou blanc, oriental ou den'importe quelle race. C'est ce que Lee pensait et j'étaisdu même avis que lui. Lee est mort très jeune, mais entrente ans, il est parvenu à faire ce que beaucoup ne sontpas parvenus au cours de toute leur vie. Lee savait cequ'il voulait et comment y parvenir. Il lutta et atteint sonobjectif. C'est pour ça que je crois que, même s'il nous alaissé trop tôt, il se sentira fier de lui là où il se trouve, caril n'a pas quitté ce monde comme un simple végétal oucomme un être médiocre, il a laissé une trace inoubliablepour beaucoup de gens et tant que les arts martiauxexisteront, Bruce Lee vivra dans le cœur de tous. »

Évidemment, pour toutes ces raisons et quelquesautres, naquit entre eux une grande amitié. Kelly fut mêmeinvité par Bruce Lee à pratiquer chez lui, dans songymnase. À propos de ces entraînements il se souvient : «Quand je me suis entraîné avec Lee, il m'a enseignécertaines techniques car j'étais habitué à travailler aveccelles du Karaté et pas avec celles du Kung-Fu. Il n'y eutcependant aucun problème d'adaptation. Je me souviensqu'il m'a dit un jour : “Jim, attaque-moi avec ta mainavant.” Et je l'ai fait deux trois fois. Il m'a dit : “Eh, tu asune main vraiment rapide et eff icace. Laisse-moimaintenant t'attaquer avec la mienne.” J'étais prêt quandil m'attaqua et je suis parvenu à le parer. Lee en fut trèssurpris et avec son sens de l'humour typique, il mecommenta que personne jusqu'alors n'y était parvenu. Jeme suis vraiment senti très fier, car je l'ai cru. À partir dece moment, les relations se firent de plus en plus étroiteset en plus d'un professeur, je me suis fait un bon ami. Aucours du tournage d'Opération Dragon à Hong Kong, j'aieu l'occasion d'être souvent avec lui et de le voir travailleret s'entraîner hors des heures de tournage. C'est ainsi

que j'ai acquis un grand respect pour lui, surtout en tantqu'expert martial. Il ne m'a jamais imposé quoi que ce soitdans une scène de combat. Il savait quel était mon niveaude Karaté, mais malgré tout, il me laissait travaillerlibrement, pour autant que je ne m'écartât pas de lasituation. Il fut indiscutablement un grand camarade detravail. Je lui dois beaucoup. Ce fut un grand maître detrente ans seulement. »

Bruce Lee n'avait pas que des admirateurs, il avaitégalement des détracteurs. Kelly devenait nerveux quandon traitait ce sujet : « Il est aujourd'hui très facile pour moide trouver du travail, grâce à ce que Lee a fait pour tous lespratiquants d'arts martiaux. Les gens qui ne le connurentpas personnellement, ont pour lui un grand respect. Ce futun grand leader pour beaucoup d'autres groupes ethniquesmarginaux, particulièrement pour les noirs. Ils voyaient troisou quatre fois ses films et il devenait pour eux leur idole. Unjour, un professeur qui avait un gymnase de Karaté vient aumien et me dit : “He, Jim, comment il est, Bruce Lee ?”. Jelui ai répondu : “Tu fais du Karaté. Ça veut dire que tu asdes connaissances martiales. Tu peux voir combien il estbon.” Mais il me dit : “Beaucoup de gens disent qu'il n'estpas bon, que ce n'est que du cinéma.” Je lui ai répondu :“Beaucoup de gens sont envieux et jaloux des succès desautres.” Il faut avoir un esprit très fort comme le sien pourpouvoir ignorer ce type de personnes, ils ne disent ça quepour renverser le grand mythe qu'est en train de devenirBruce Lee. Il y a beaucoup de pratiquants d'arts martiauxqui l'envient simplement parce que leurs élèves viennent àleur école pour Bruce Lee et qu'une fois là, ils l'admirentplus que leur propre professeur. Cela peut parfois être trèsdérangeant. L'arme des professeurs consiste alors à lui ôterson prestige, croyant que l'admiration que leurs élèvesressentent pour lui se retournera contre eux… Mais je croisqu'ils se trompent, car Lee était vraiment fait d'une pâtespéciale, celle que seule possèdent les grands mythes, etcontre cela, on ne peut lutter. Je crois que tous lesgymnases qui existent et tous les instructeurs d'artsmartiaux qui essayent de discréditer Bruce Lee doiventreconnaître que c'est grâce à ses films, qu'ils mangentaujourd'hui. Car il est clair que c'est grâce à lui s'ils ont dutravail. Et chaque fois que l'on projette l'un de ses films,leurs élèves sautent de joie et d'euphorie et beaucoup despectateurs, à la sortie du film, cherchent un gymnase. Et pour ça, on ne le remerciera et on ne le reconnaîtrajamais assez. »

Bruce Lee ne participa jamais à aucun tournoi. C'estpour cela que de nombreux maîtres et experts le traitent

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de « héros de papier » ou de « championdu grand écran ». Évidemment, on asouvent posé cette question à Kelly : « Ily a beaucoup de choses que les gens quil'ont connu ne désirent pas mentionner àpropos de l'habileté qu'il possédait. C'estune manière de protéger leurs élèves, leurréputation, leurs associations et leursegos. Ils préfèrent se taire… même s'ils lesavent. Comme acteur, i l avait tout :l'âme, l'habileté, le magnétisme. Il avaitdu style. Il n'y a personne actuellementqui peut l'approcher. Je ne veux pas direqu'ils ne sont pas bons, mais Lee étaitincroyable. Les gens me demandentpourtant : “Qui est pour vous le meilleurcombattant de championnat de l'histoire ?”Et j'aimerais bien dire Bruce Lee, mais jene peux pas… parce qu'il n'a jamaisparticipé à un championnat. Lee faisaitdu combat, mais la compétition c'estdifférent. I l y a des gens qui, sur untatami de compétition, ne fonctionnentpas de la même manière. Il y a des gensqui sont meilleurs dans les tournois quedans les entraînements, simplementparce qu'il y a quelque chose à gagner.De ce dont je suis sûr, c'est que Leeaurait été très bon dans leschampionnats, très bon… et je pourraisparier ma vie. De fait, je doute beaucoupque quelqu'un eut été capable de lebattre. »

Et avec tout ça, il relève et souligne : « D'après moi, il n'y a jamais eu personned'aussi incroyable… »

Page 66: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

« Réaliste, dur, rapide et efficace,

voilà comment je décriraisle Pangamot,

le combat de rue philippin.Pangamot signifie “combat total”.

En lui, tout est permis.La victoire est son seul but. »

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Pangamot - Créé pour la rueLe Pangamot, l'art martial philippin est peu connu, mais

c'est un combat très réaliste, efficace et agressif, d'après moi.Réaliste, dur, rapide et efficace, voilà comment je décrirais le

Pangamot, le combat de rue philippin. Pangamot signifie « combat total », en lui, tout est permis. La victoire est

son seul but. Le style de combat philippin sansarme est également appelé « Panatkan »,

« Panajakman » ou « Mano Mano ». Il a tantde noms differents car il y a sur chaque île

différents dialectes.

Translation du bâtonet du couteau

I l y a beaucoup deprofesseurs qui combinent la

boxe avec des techniques decoudes, les coups de tête,

un peu de travail au solet qui appellent cela

Panantukan ouSikaran. Ce n'est

évidemment pasla manière

d'enseignerles arts

martiaux

philippins.

Le combatsans arme doit

être une transpositiondu combat philippin avec

bâton et couteau. Vous ne pouvezrevendiquer le nom de Panantukan,

Mano Mano ou Pangamot que si vousappliquez les principes des arts martiaux

philippins. Les mouvements dans le Pangamotsont presque les mêmes mouvements que ceuxqu'on utilise avec le bâton ou le couteau, réalisésavec les adaptations nécessaires.

Dirty BoxingDans le Pangamot, nous utilisons le Dirty

Boxing. Ce n'est pas comparable à la boxe

traditionnelle. En Dirty Boxing, nous utilisons une autreméthode. Nous tournons le poing au moment d'entrer encontact avec l'adversaire. Nous utilisons l'anti-boxing quandnous bloquons avec notre coude et que nous essayons dedétruire le poing. Depuis nos mains jusqu'aux épaules, nouspouvons utiliser 10 armes de manière très efficace.

Une partie importante du Pangamot est décrite par ce mot :« Anti », comme anti-boxing, anti-clinching, anti-grappling. Enfait, nous essayons de briser le rythme de l'adversaire avectoutes ces techniques. Si vous combattez un boxeur et quevous suivez le rythme de la boxe, il est très probable que vousperdiez. C'est très simple, n'essayez pas de boxer, essayerd'utiliser les coudes, votre tête, les épaules, les doigts, utilisezles saisies et les clés.

DistancesLes distances que nous utilisons dans le Pangamot sont les

mêmes que les distances que nous utilisons avec le bâton oule couteau. La distance longue est la distance qui permet debloquer les coups de poing avec votre coude. La distancemoyenne est celle qui vous permet de feinter et d'utiliser lescoups de pied sur la ligne basse et les techniques de chute. Etla distance rapprochée est la distance où vous pouvez utilisertout votre corps comme une arme : vos genoux, la tête, lescoudes, les épaules et les doigts. Vous pouvez égalementutiliser ici les clés, les projections, les coups de poing ouutiliser les techniques de saisie appelée Sirada, vous pouveztout utiliser.

Comment combattreEn Pangamot, il est important de créer un flux dans vos

mouvements. Ce principe de mouvements fluides est le mêmeque pour le bâton ou le couteau. Souvent, dans les artsmartiaux philippins, quand l'adversaire envoie un coup depoing droit, on contre avec un coup coude de notre droit aubiceps de l'adversaire. Si vous ne contrez pas rapidement etimmédiatement, le coup de poing gauche de l'adversairetraversera votre défense. Si vous contrez rapidement avecvotre bras droit en utilisant le principe du zonage et en frappantle visage de l'adversaire, vous faites suivre immédiatement lecoup de coude d'un coup de poing gauche au visage. Nousappelons cela une manipulation du corps, ce qui veut direqu'une série de blocages, de contres et de coups suivrontrapidement une défense initiale.

DumogLe Dumog est le grappling philippin. Le Dumog traditionnel a

des techniques simples pour envoyer l'adversaire au sol etconclure aussi vite que possible. La raison est simple. La

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majorité des Philippins ont un couteau sur eux. Aux Philippines, les couteaux sont lespremières armes que l'on choisit. Les utiliser au combat fait partie de leur culture. Lecombat au sol aux Philippines est très risqué. Après tout, il y a de nombreuses armespar terre telles que du sable, des pierres ou des morceaux de bois. De nos jours, leDumog est complété par des techniques d'autres arts martiaux.

Le stylo comme armeJ'ai été témoin d'une bagarre entre deux types. La bataille a commencé avec des

coups de poing et des coups de pied. L'un des Philippins était clairement unpratiquant de Judo ou de Jiu-Jitsu, il a attrapé son adversaire et l'a amené au sol

avec une technique de projection parfaite. Au moment où ils étaient tous les deuxcouchés par terre sur le dos, l'homme qui était derrière lui a pris un stylo et le lui aplanté dans l'œil. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais le combat fut terminé.Donc, tout peut être utilisé comme arme.

ModernisationJ'ai créé un Pangamot différent. Utilisant les principes

traditionnels, j'ai modernisé les techniques pour la rue et je les aiadaptées aux temps modernes. Mes principes dans le Pangamotsont basés sur Espada y Daga, Tapi Tapi, la figure huit et autres.Aujourd'hui, c'est un art martial très réaliste et facile à apprendre.Si vous voulez apprendre le Pangamot ou si vous désirez uninstructeur dans ce type de self-défense, vous pouvez prendrecontact avec moi, vous êtes bienvenus dans mon monde, lemonde de l'Eskrima.

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es crimes violents contreles femmes sont parmi lesactes les plus odieuxjamais commis. Commeles femmes ne sontgénéralement pas aussi

fortes physiquement, nous avonsconsidéré qu'il était important demettre au point un instrument quipuissent permettent aux femmes dese défendre avec succès contre unagresseur. Le S.D.S. Concept est unconcept holistique d'auto-défensecréé par des femmes ainsi que desexperts de la self-défense, desofficiers de police, des avocats et despédagogues avec, à l'esprit, lesbesoins et les compétencesspécifiques des femmes de tous âges.

Les statistiques de la criminalité montrent que dans près de90% des cas d'agression contre les femmes, les assaillantsont arrêté leur actes agressifs quand ils ont rencontré une

résistance massive, qu'elle soit physique ouverbale. Les conséquences de ces

attaques furent dès lorsrelativement sans

gravité. Cesc h i f f r e snous ont

encouragé àenseigner aux

femmes les moyens d'auto-défense adéquats.L'utilisation d'objets quotidiens est cruciale pour la

self-défense des femmes. Contrairement aux hommes, quiutilisent presque naturellement leurs poings, les femmesessayent d'éviter le contact direct avec l'agresseur autant quepossible. Cela fait de n'importe quel objet se trouvant entre lafemme et son agresseur une intéressante alternative. En plus decela, quelqu'un qui utilise un objet pour se défendre est moins

susceptible de se blesser quequelqu'un qui se bat à mains nues. Les individusphysiquement faibles onttoujours utilisé des armes oud'autres objets qui les aident àse sentir plus forts et plus sûrsd'avoir une chance réaliste delutter contre l'agresseur.

Objets quotidiensou armes de self-défense

Les objets quotidiensutilisés pour la self-défense nesont pas des armes. On ne lesachète pas chez l'armurier, ilsne sont pas considérés

comme dangereux et ils ne sont pas facilement identifiéscomme des armes, ils sont juste des objets tout à faitnormaux. Tout cela crée un certain nombre d'avantages pournous. Surmonter les problèmes liés aux limites personnelles,d'une part, et probablement un trop grand respect envers lesarmes réelles, d'autre par, peuvent être les raisons pourlesquelles les femmes ont tendance à ne pas acheterd'armes. En plus de cela, si vous achetez et possédez unearme et que vous l'utilisez ou menacez de le faire, vouspouvez déclencher des réactions excessivement brutaleschez l'agresseur, qui ne se seraient pas produites s'il n'y avaitpas eu d'armes impliquées. Les pistolets à blanc, le gazpoivré et les Taser sont des armes qui provoquent chezl'attaquant une action encore plus agressive, rendant lasituation encore plus dangereuse.

« Bluffer » est souvent utilisé come élément tactique dansla self-défense féminine. Autrement dit, nous brouillonsd'abord notre volonté de nous défendre lorsque nousutilisons des objets discrets pour en faire une utilisationefficace quand les choses se gâtent.

LPhoto : Mike Lehner

Texte : Peter Weckauf & Irmi Hanzal

« Et ce ne sont passeulement les clés,

les porte-clés (Kubotan)

ou les téléphonesmobiles qui peuvent

être utilisés pour se défendreefficacement. »

Page 76: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Et ce ne sont pas seulement les clés,les porte-clés (Kubotan) ou lestéléphones mobiles qui peuvent êtreutilisés pour se défendre efficacement,mais aussi les sacs à main, rouges àlèvres, cuillères, stylos, parapluies,l ivres, magazines et bien d'autreschoses qui fonctionnent égalementplutôt bien.

Esprit combatif - technique - tactique

Les femmes doivent tenir compte dedeux choses importantes dans lecontexte de la légitime défense. Avanttout, la volonté de se défendre est labase la plus importante dans toutesituation de self-défense. Se vendre le plus cher possible, lutterinconditionnellement pour son intégritéphysique et ne pas abandonner tantque la menace n'a pas pris fin sont lespiliers du genre d'esprit combatif quiest une condition préalable à touteaction. Ensuite, il est important deconsidérer ce qu'i l faut uti l iser etcomment l'uti l iser, autrement ditcomprendre et utiliser des techniques etdes tactiques. Comprendre, pratiquer etintérioriser les principes de la self-défense féminine est plus important quel'entraînement des séquences detechniques.

Si nous avons un plan d'urgence, quenous pouvons suivre dans une situationde self-défense, nous ne serons pasimpuissant. Nous aurons accès à unprogramme automatisé que nouspouvons utiliser dans n'importe quellesituation. Seules les techniques les plusdirectes et les plus simples doivent êtreutilisées dans la self-défense féminine.Une bonne saisie solide de l'objet, uncoup de poing en marteau, l'attaquedes points faibles de l'adversaire,l'entraînement sur différentes distanceset même le combat au sol peuvent fairepartie d'un programme de formationfructueux.

Pour résumer, la formation tactiquedevrait inclure une formation au bluff -mimer l'impuissance jusqu'au momentd'exécuter les techniques de self-défense -, les bases du langagecorporel et de l'attitude confiante, ainsique l'usage de la voix et des tactiquesverbales qui seront utilisées de manièreimmédiate et inflexible.

Que faire si on n'a riensous la main ?

Logiquement, on devrait toujoursavoir un objet approprié à portée de lamain, avoir toujours une clé ou untéléphone mobile, par exemple, mais ilest également nécessaire d'entraîner

votre esprit à percevoir dans les objetsautour de vous ceux qui peuvent êtredes armes potentielles et comprendrecomment les utiliser à des fins d'auto-défense. Une poignée de cailloux oumême un truc récupéré dans unepoubelle pourrait vous faire gagnerquelques précieuses secondes.N'importe quel système de défense doitcependant être conçu pour permettreune self-défense efficace à mains nues,autrement dit sans utiliser d'objets.

Le S.D.S. Concept est un concept dedéfense qui répond à tous ces critères.Des grands experts de la défenseenseignent le S.D.S. Concept à deshommes et des femmes partoutdans le monde. Comme il peut êtrefacilement inclus dans lessystèmes existants et qu'il ajouteun autre aspect aux systèmes àmains nues, de plus en plusd'instructeurs de self-défenseapprécient le S.D.S. Concept etparticipent à des cours enEurope.

Pour plus d'informations surla manière de revenir instructeurde S.D.S. Concept, visitez :www.sds-concept.com

Les prochains cours d'instructeursauront lieu en mars 2014.

Pour plus d'informations : www.sds-concept.com

Page 78: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

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: DVD

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TITRE: JEET KUNE DO

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TITRE: JEET KUNE DOELEMENTS OF

ATTACK

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TITRE: JEET KUNE DOBRUCE LEE’S

YMCA BOXING

REF.

: DVD

/JKD

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3TITRE: JEET KUNE DO

UNLIMITED

REF.: DVD/BURTON TITRE: JEET KUNE

DO UNLIMITED

REF.: DVD/BURTON2 TITRE: BRUCE LEE: L’HOMME ET SON

HÉRITAGE

REF.: DVD/TV2

TITRE: HOMMAGEBRUCE LEE

AUTEUR: TEDWONG

& CASS MAGDA

REF.

: DVD

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AUTEUR: TIM TACKETT

AUTEUR: SALVATORE OLIVAAUTEUR: B. RICHARDSON

TITRE: JKD STREET DEFENSE TACTICS:

TITRE: EXPLOSIVE DUMOG

TITRE: JKD STREET TRAPPING”

REF.: DVD/SALVA • DVD/SALVA2• DVD/SALVA3 • DVD/SALVA4• DVD/SALVA5 • DVD/SALVA6 • DVD/SALVA6• DVD/SALVA7

TITRE: J.K.D. STREET SAFE:

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TITRE: PROFESSIONALFIGHTING SYSTEM:

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TITRE: WINGCHUN KUNG FU:

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Italien

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Anglais / Espagnol /Italien

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TITRE: WINGCHUN KUNG FU:

BIU JEEAnglais / Espagnol /

Italien

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TITRE: JKDTRAPPLING

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FIGHTING!JEET KUNE DO

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AUTEUR: RANDY WILLIAMS

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TITRE: THE WOODEN DUMMY ANGLAIS / ITALIEN

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TITRE: CONCEPTS &PRINCIPLES

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AUTEUR: JOAQUIN ALMERIA

TITRE: ESPADA Y DAGATITRE: PENTJAK SILAT

TITRE: BUKA JALAN SILAT

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TITRE: YAWARA KUBOTAN

AUTEUR:MASTER PEREZ

CARRILLO

REF.: DVD/YAW2TITRE: 5 EXPERTS -EXTREME STREET

ATTACKS AUTEURES: VICTOR

GUTIERREZ,SERGEANT JIM

WAGNER MAJOR AVINARDIA, J.L. ISIDRO& SALVATORE OLIVA

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AUTRES STYLES

AUTEUR: BOB DUBLJANIN

TITRE: JKD EFS KNIFE SURVIVALAUTEUR: ANDREA ULITANO

REF.

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1

Page 80: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Reportage

La hache, utilisée avec une main comme letomahawk américain, ou avec les deux mainscomme la hache de combat, est l'une des armesles plus anciennes. Les Romains, les Vikings, lesCeltes, les Écossais, les Germains et bien d'autresont uti l isé la hache de combat aux effetsredoutables et dévastateurs. Même de nos jours,la hache est utilisée par de nombreuses unitésmilitaires spéciales. Mais trouver des endroitspour se former à l'usage de cette arme n'est pasfacile. Dans cette première partie, nous nouscentrerons sur les fondements, lescaractéristiques particulières et les concepts.

Texte : Peter Weckauf & Irmi HanzalPhotos : Mike Lehner

Page 81: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Self-défense

« Lesprogrès

techniquesdans

l'élaborationdes armes ont

engendré ladisparition denombreux artsmartiaux anciens,

en particulier l'art ducombat à la hache.Mais ils ont également

permis de développer unnouvel art martial qui

associe une armeancienne aux méthodes

et structures deformation modernes. »

Page 82: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Le Concept du combat àla hache et au tomahawk(AFTC)

Les progrès techniques dansl'élaboration des armes ont engendré ladisparition de nombreux arts martiauxanciens, en particulier l'art du combat àla hache. Mais ils ont également permisde développer un nouvel art martial quiassocie une arme ancienne auxméthodes et structures de formationmodernes. L'adaptation auxcirconstances d'aujourd'hui estfondamentale pour nous.Apprendre à se battre avec degrandes haches à chevaln'est pas très appropriépour le 21e siècle. Il fautdonc développer desidées nouvelles et plusmodernes. Mais qu'on nes'y trompe pas, nousavons toujours prisen compte les

enseignements et les résultats d'autresarts martiaux, ainsi que les principes, lescaractéristiques, le maniement particulieret, bien sûr, les faiblesses de la hache. Etc'est ce qui rend notre système siintéressant car on peut atteindre un hautniveau de dextérité avec cette arme.

La hache peut être uti l isée ensituations extrêmes, par exemple, pourse défendre contre un agresseur armé.Savoir faire face à des attaques nonmortelles comme des étranglements oudes techniques de contrôle, est aussiimportant pour l'utilisateur que savoir sedéfendre face à une hache. L'AFTC

(concept du combat à la hache et automahawk) n'est pas vraiment un

système de self-défense, i ls'agit plutôt d'un certain

concept des arts martiauxbasé sur des principes.

Cela nous permetd'enseigner des

concepts plus avancéstels que l'usage

parfait de l'arme.

Pourquoi la hache est-elle meilleure qued'autres armes en distance courte ?

• Sa portée est plus grande :Comparée au couteau, la hache a uneplus grande portée, et si vous changez lasaisie, el le est également uti le endistance courte.

• Plus de possibilités : Lahache offre beaucoup plus depossibilités que la plupartdes armes de distancecourte. Pouvoir exécuteraussi bien des coupsde hache, des tailles,des blocages, desestocs, que faire desmanipulations, dessaisies, destechniques decontrôle, est un trèsgrand avantage.

Page 83: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

• Impact dévastateur : Les coups trèspuissants peuvent avoir un effetsdévastateurs sur les extrémités, la tête etles autres parties du corps, et celan'exige pas de techniques sophistiquées.

Le bras de la hache est un objectifdifficile : Du fait de sa forme, la hache estassez difficile à attaquer et désarmer estencore plus difficile.

• Psychologie : Une hache a unaspect très menaçant et donne à sonutilisateur un avantage psychologique.

• Outil : Tout comme le couteau, unehache est également un outil très utile.

Pourquoi apprendre à sebattre avec une hache ?

L'une des pierres angulaires de maphilosophie c'est que nous ne faisonspas d'exercices avec une arme enparticulier, nous formons des corps.L'arme est un outil qui nous aide àapprendre les mouvements, à mieuxcomprendre les distances, à améliorer

notre mécanique corporelle. Toute armea ses propres caractéristiques etressources. La hache est pour cela uneautre facette des arts martiaux, surtoutdu fait de ses énormes avantages sur lesautres armes.

N'oublions pas que le combat à lahache est un art martial redécouvert etque nous sommes les premiers àenseigner que c'est quelque chose de

particulier.

Parties de la hache• Manche : On peut l'utiliser pour

bloquer, frapper et poignarder.• Contre-taille : On peut l'utiliser pour

frapper, couper, pousser, manipuler oudonner des coups de haches.

• Tranchant : On peut l'utiliser pourcouper, manipuler et donner des coupsde hache.

• Œil : On peut l'uti l iser pourpoignarder.

SaisiesNous faisons la différence entre :• Saisies à une ou à deux mains• Saisie longue• Saisie courte • Saisie moyenne• Saisie avec les deux mains (pour

bloquer/coup central)• Saisie avec les deux mains (zone

plus basse)

Techniques de hacheTailles, coups de traction, coups de

marteau (en retirant la hache), coup detraction de marteau, coups d'estoc,coups de marteau avec la contre-taille,tailles courtes, poussée et manipulationavec la manche de la hache, usage de lalame comme d'un crochet.

Bien sûr, la taille et le poids de l'armene permettent que certaines techniques.

Principes de l'ATFCLes principes sont des idées

élémentaires et des règles fixes qui sesituent au-dessus de tous les autresprocédés, concepts et stratégies. Ce sontles conditions et les bases nécessairespour comprendre et appliquer un systèmedéterminé. Les principes peuvent dèslors être considérés comme la colonnevertébrale d'un système. Les principesaident à comprendre et à appliquer unsystème déterminé.

• Le Concept du combat à la hache etau tomahawk ne connaît pas de règles.C'est un principe de base qui permettoutes sortes d'attaques et demouvements de défense et ne limite pasles possibilités de l'élève comme ça peutêtre le cas des sports et de la self-défense (adéquation).

• Lutte agressive. L'AFTC ne comportepas de mouvements de défense passiveou de techniques modérées.

• L'usage d'armes corporelles (mains,coudes, jambes, genoux, tête)conjointement à celui de la hache fera devous des adversaires difficiles.

• Attaquer l'agresseur jusqu'à éliminerle danger.

• Se déplacer souplement. Chaquemouvement débute le suivant.

• L'entraînement d'habiletés telles quela vitesse, la puissance ou l'explosivitéest une partie importante de notreconcept de formation. Les techniques enelles-mêmes ne vont pas gagner uncombat. Les habiletés sont tout aussiimportantes, surtout en combinaisonavec les techniques. Nous enseignonsdonc des programmes pour améliorer leshabiletés.

Certains concepts de lalutte à la hache

Un concept est un schéma de lamanière de se comporter dans unesituation d'urgence. Les concepts nedoivent pas être confondus avec lesprincipes, la possibilité d'alterner lesconcep ts do i t t ou jou rs ex i s te r.Cer ta ines st ratég ies peuvent êt replus utiles dans certaines situationsque dans d'autres. Un concept dèslors ne peut être qu'une version quipeut être remplacée si la situationchange.

• Perturber ou détruire l'attaque.Détruire le bras ou la jambe attaquanteannule la possibil ité d'une attaquepostérieure.

Page 84: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

• Contrôle des mains. C'est un programme de défense contre un attaquant armé. Comme nous supposonstoujours que l'agresseur est armé, il est crucial de contrôler la main d'attaque.

• Changer les angles. Utilisez tous les angles et tous les niveaux.• Attaquer l'objectif le plus proche. L'arme la plus longue (hache) contre l'objectif le plus proche.• Manipulation du corps. Poussez ou tirez sur un attaquant pour le déséquilibrer. Placez-le dans une position qui

vous permette d'attaquer ensuite.• Interception. Intercepter l'attaque avant qu'elle ne se produise, pendant qu'elle se produit ou même après

qu'elle se soit produite.Attaque en haut/en bas. Changez le niveau de vos attaques.• Créer des espaces. Ouvrez la défense ou la garde de votre adversaire en utilisant les manipulations, les

saisies ou les feintes.• Contre-attaquer immédiatement. Tout mouvement défensif (déviation, parade, blocage) doit être

utilisé pour commencer une contre-attaque.• Comprendre les distances. Lisez les distances de votre adversaire correctement, estimez la

portée, le timing, la préparation et la fermeture de la distance.• Simultanéité dans la défense. Blocage/parade et attaque en même temps.

Défense contre les attaques à la hacheIl y a deux concepts contre les attaque de hache : « Frappe et court » et

« défense et contrôle ». « Frappe et court » est un concept simple. Arrêter

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l'attaquant avec une contre-attaque et fuir. « Défense etcontrôle » au contraire, se base sur un mouvementdéfensif, comme bloquer, esquiver ou dévier l'attaque.L'étape suivante est une tentative de contrôler la mainarmée et d'attaquer massivement l'agresseur. Ensuite,essayer de contrôler l'arme et de détruire le bras qui tient l'arme.

Contenus de l'entraînementL'entraînement contient les principes, concepts et

attributs de l'ATFC ainsi que les techniques, transport,maniement de la hache, position/distance, lesapplications, le contrôle de main, de défense et decontre, la défense contre les armes blanches, ladéfense contre les armes légères, la défensecontre les armes de poing et les fusils, lesconcepts et les applications dudésarmement, les saisies, les attaques, lecombat en distance longue, le programmede combat contre le contrôle (exercicesd'énergie, attaquant le flux), des exercicesde combat, des exercices pour augmenterla dextérité, formation, hacheunique/hache de guerre, doublehache/hache, hache/hache etcouteau.

En résuméMon intention

principale en tantq u ' i n s t r u c t e u rd'AFTC est d'être

un bon maître pour mes élèves et de leur apprendrequelque chose de significatif et d'utile. L'ATFC nes'oppose en aucune manière à d'autressystèmes, il les enrichit plutôt et les complète.Pour beaucoup de pratiquants d'arts martiaux,l'ATFC est une manière d'améliorer leurshabiletés et leurs capacités pour d'être parmiles premiers et les meilleurs dans ce domaine.

Self-défense

Page 86: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

« Le Concept du combat à la hacheet au tomahawk ne connaît pas derègles. C'est un principe de base

qui permet toutes sortesd'attaques et de mouvements de

défense et ne limite pas lespossibilités de l'élève comme ça

peut être le cas des sports et de la self-défense (adéquation). »

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Self-défense

« Il y a deux concepts contreles attaque de hache : « Frappe et court » et

« défense et contrôle ». « Frappe et court » est un

concept simple. »

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« Je suis une Grue Blanche »Un jour, un élève me demanda pourquoi la manière dont je

pratiquais la Boxe de la Grue Blanche était complètementdifférente de la manière dont elle était enseignée et étudiée.Ma réponse fut simple et directe : « Vous faites de la GrueBlanche, pas moi. » Il me regarda perplexe, essayant dedécouvrir le sens caché de mes paroles. Il me dit qu'il necomprenait pas. Que voulais-je dire ? Je lui ai dit de regarderles autres élèves et instructeurs de notre Grue Blanche etd'apprendre d'eux puis de venir alors me dire s'il avaitcompris ce que je voulais dire.

Quand il revint me voir, il me dit qu'il lui semblait que réaliserles mouvements exigeait un grand effort à beaucoup d'entreeux, alors que je dominais sans faire de grands efforts lesformes et autres mouvements quand je les montrais auxélèves.

Je lui ai alors demandé pourquoi il en était ainsi et il merépondit qu'il ne savait pas. J'ai alors abrégé ses souffranceset j'ai finalement répondu à sa première question : « Tu voisque je ne pratique pas la Boxe de la Grue Blanche. Je nem'efforce pas à pratiquer l'art martial. Je n'en fais pas unedémonstration pour le plus grand plaisir des autres ou poursatisfaire mon ego. Simplement, je suis la Boxe de la GrueBlanche ! »

Je lui ai expliqué que si on continuait tout simplement à « faire » de la Boxe de la Grue Blanche, on ne saisirait jamaisles niveaux les plus essentiels de l'art martial. On deviendracompétent, mais on ne parviendra jamais à incarner l'art lui-même. On ne comprendra pas les combats, ni les aspectsénergétiques de l'art. L'expression de l'essence, de l'énergieet l'esprit de l'art de la Boxe de la Grue Blanche.

Une action forcée n'est pas une action naturelle et quoi deplus naturel que la Grue Banche dans la nature ? Quand voit-on une magnifique Grue Banche se déplacer de manièrestatique ?

« Notre Grue Banche provient de la tradition Zhenlan dumaître Lin Yuan Dun de Fuzhou en Chine. C'est un art martialbasé sur la tradition et centré sur le côté pratique qui necherche pas à développer des capacités athlétiques ou unesouplesse extraordinaire car il est conçu pour des personnesréelles qui se défendent dans des situations du monde réel. LaBoxe de la Grue Blanche a évolué au fil du temps comme doitle fait tout bon art martial. Mais ses styles et ses écoles sontrestés fidèles à la tradition d'utiliser la Grue comme un stylede Boxe, imitant son apparence externe et s'appropriant sonessence interne, fusionnant la forme avec l'esprit », dit le ShifuGoninan.

Le Zhenlan White Crane Gongfu partage des similitudestechniques avec la forme originale mais il incarne aussi desméthodes et des théories uniques. L'accent estprimordialement placé sur l'entraînement fondamental qui secompose des habiletés, des théories, des concepts et desprincipes transmis par Fang Qiniang, le fondateur de la GrueBlanche. La simplicité et la profondeur cachée du systèmeShenlan contraste de manière frappante avec la plupart des arts

martiaux enseignés aujourd'hui.En effet, puisque beaucoup desoi-disant pratiquants d'artsmartiaux professionnels vivent del'enseignement, il estcompréhensible que certainschangements de typecommercial aient eu lieu dansces enseignements et ces styles.Cette situation compromettantesurgit quand la culturetraditionnelle entra en collisionfrontale avec l'économie demarché menant à l'avènement dupratiquant d'art martialprofessionnel et de l'école d'artsmartiaux professionnelle. On ne peutque déplorer ce triste état des choses.

Les mouvements du ZhenlanGongfu sont beaux, gracieux,souples, et naturels. I ls sontélégants et passent continuellementde l'un à l'autre. Les mouvementspeuvent être amples ou courts, hauts ou bas, lents ou rapides,en fonction du mouvement le plus naturel pour chaqueindividu. Le corps se tient droit et les mouvements sontcirculaires, légers, rapides, souples et vivants. Le pratiquantde Zhenlan Gongfu doit se déplacer comme une rivière quicoule en douceur ou comme un nuage qui dérive légèrement.

Goninan expliquait aux élèves que le Zhenlan Gongfu de laGrue Blanche était plus circulaires que d'autres styles et quec'était là que résidait une grande partie de sa grâce et de sonénergie. « Les cercles engendrent de l'énergie. Quand vousessayez de frapper dans ces cercles, votre bras a la sensationd'avoir été capturé par un puissant cyclone d'énergie. Il y ades techniques de main continues où on ne ramène pas lamain. En même temps, Le Zhenlan offre une économie demouvements qui rend ses applications uniques, limpides,discrètes et mortelles, parfaites pour se défaire desattaquants. »

Page 91: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

J'ai dit à l'élève, que pourincarner cette action naturelle, il

devait s'efforcer de comprendrele Qiujin comme un éveil de l'esprit

à la fois sensitif et sensoriel, parfoisentendu comme une forme de Qi

complet et circulaire qui est naturel,pénétrant et rapide et peut se manifester

à tout moment. On reconnaît surtout leQiujin au fait que l'on n'a pas besoin derétracter le corps ou les membres. Saforce de pénétration complète esttransmise librement et pleinement àtravers de simples mouvements du brasou de la jambe. En connectant lesmouvements du corps avec notreintérieur, on acquiert la capacité d'agirselon une sensation intuitive.

À travers le processus d'apprentissage(qui est de reconnaître et de réaliser, pasd'accumuler ou d'imiter), l'élève doitcommencer à comprendre comment lemental et le physique s'affectent l'unl'autre et développer l'habileté de lesunifier et de les coordonner. Vous vousentraînez à travers le processus decompréhension du mouvementmusculaire, de la structure du corps(squelette, ligaments et tendons),incorporant le Qi (énergie) et votreprocessus mental. La relaxation est unecomposante essentielle de l'art martial. Larelaxation implique un processus derelâchement, douceur, élasticité et Fa Jing(libération de la puissance). Dès que lapratiquant de Zhenlan touche les mainsou le corps d'un adversaire, il peutinstantanément sentir où se trouve lepoids et le centre de gravité del'adversaire et quel coup ou quelletechnique l'adversaire va utiliser.

En fin de compte, le pratiquant deZhenlan est capable de détecterl'intention de l'adversaire, sans contact,grâce à la prise de conscience. Il peutrediriger la force et l'utiliser contrel'adversaire ou incorporer l'utilisation duGa Jin (coups qui libèrent de l'énergie)en fonction du niveau de la menace.

J'ai souvent regardé les autrespratiquer leur Grue Blanche et leurs artsmartiaux. I ls se déplacent vite etpuissamment, mais ils se déplaçaientégalement comme des robots,manquant de la connectivité essentiellede la technique. Beaucoup faisaient desdémonstrations pour la gloire de leurpropre ego, cherchant à être adulés parceux qui les regardaient. Leursmouvements étaient flamboyants etvoyants, durs et externes, manquantsd'action naturelle et de fluidité,dépourvus d'essence véritable,d'énergie et d'esprit. Même lorsqueleurs mouvements deviendront doux, ilsdevront travailler pour qu'ils deviennentplus naturels. Quand ils auront atteintleur état d'être, leurs mouvementsdeviendront très naturels et ils pourrontcommander leur énergie à volonté.

Il faut comprendre que nous sommestous connectés à tous ceux qui nous ontprécédés. Le psychologue suisse, CarlJung a redécouvert cela et il l'a appelé « inconscient collectif ». La réalité esttoujours physique, elle se trouve entrenous et le monde, en partie à l'intérieuren partie à l'extérieur, en partiepersonnelle, en partie impersonnelle, enpartie matérielle, en partie immatérielle.C'est pourquoi, dans un monde où laraison est censée prévaloir, plus de la

moitié du monde croit enl'esprit et dans le spirituel.

Dans les arts martiaux,tout est énergie. Cherchezcette énergie et toute votrevision du monde changeratout comme vos artsmartiaux. Ce n'est pas dela philosophie, c'est de laphysique.

Parfois, au cours denotre étude des artsmartiaux, nous avons des« flashs », ce que j'appelleplus simplement des « éclairs de génie », decompréhension, de latechnique ou d'applicationsnon envisagées ouconnues. Ce sont desmoments où nous vivonsquelque chose de vraimentspécial à propos des artsmartiaux. Ils viennentsubitement et nousapprennent quelque chose

de spécial. C'est presque comme si laporte du Temple s'ouvrait pendantquelques secondes pour nous permettrede voir ou d'expérimenter quelque chosede merveilleux… une nouvelle façon depenser, de nous déplacer, de comprendre !Quand notre subconscient et notreconscient se rejoignent, ces flashs seproduisent et nous voyons les chosessous une toute nouvelle lumière.

La connexion entre l'esprit et le corpshumain était la seule technologie aveclaquelle l'ancien maître devait travailler.Faut-il s'étonner qu'ils connussent sibien les vérités que nous redécouvronsaujourd'hui. Les maîtres du passécomprenaient réellement les pensées ettransformaient leur intention en action.L'ancienne voie des arts martiauxétaient beaucoup plus profonde etcomportait beaucoup plus deconnaissances vraies que celle quenous suivons aujourd'hui. Aristote disait: « Éduquer l'esprit sans éduquer lecœur n'est pas éduquer. »

Un véritable maître se forme lui-mêmeavant tout. Il ne se soucie pas de savoirsi quelqu'un suit ses enseignements ouses idées. Faire attention à cela seraitavoir un ego. Le véritable maître fait cequ'il a à faire, pas ce que les autresdisent qu'il doit faire ou attendent de luiqu'il fasse. Si personne ne l'écoute, il nedésespère pas. Il est sûr de lui.

J'en suis à un point de ma vie où jecrois que j'ai appris à être « simplementhumain », sans effort inutile et sans ego.Je n'ai pas besoin de rang, de titre nid'autres décorations du genre. Je suistout simplement heureux d'être. On netrouve pas cela dans le succès oul'échec ou en s'efforçant à chaquemoment de la vie, car ce qui importevraiment appartient au cœur et à l'esprit.Ce n'est pas ce qui se passe dans la viequi importe, mais comment vous y faitesface. Cessez d'autant vous efforcer,soyez tout simplement. C'est làl'essence, l'énergie et l'esprit de la Boxede la Grue Blanche.

Le Zhenlan Gongfu de la GrueBlanche est plus doux, plus fluide, plusgracieux et les mouvements semblablesà une danse incarnent une nature subtilequi conduit l'individu à être naturel etcomplexe, subtil et complexe. À la fin, « on devient la Grue Blanche ».

Photo 1. Maître Lin Yuan Dun en action.Photo 2. Statue de Fan Qiniang, le fondateur de la Grue Blanche.Photo 3. Le Shifu Ron Goninan et son élève numéro 1, Wayne

Jacobson.

À propos de l'auteur :Vous pouvez contacter Ron Goninan par

e-mail : [email protected] site web de la WCRI est le suivant :

www.whitecranegongfu.infoI l est toujours disponible pour les

représentants et les chercheurs intéresséspar cette Voie.

Page 93: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Les techniques du Serpent dans le Shaolin Hung Gar Kung-Fu

Serpent (Snake) :Les techniques du Serpent augmentent la vitalité et la force interne. Elles ont à voir avec la

philosophie de l'élément Eau. Le Serpent est toujours en mouvement. Il utilise la force du Chipour ses attaques rapides et efficaces avec les doigts sur les parties plus fragiles du corps del'adversaire, par exemple les parties molles.

Les techniques du style du Serpent sont très précises et moins sauvages. Il est très impor-tant d'imiter les mouvements souples et doux du serpent. Le serpent se meut tranquillement,mais ses attaques sont directes et rapides. Les doigts atteignant leur cible symbolisent la têteou les dents venimeuses.

Page 99: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

Le Kihon Waza (techniques de base) est la partiela plus importante de l'entraînement de tout

art martial. Dans ce DVD, le maîtreSueyoshi Akeshi nous montre divers

types d'entraînement du Kihonavec Bokken, Katana et à

mains nues. Il explique danstous les détails chaquetechnique afin que lepratiquant ait une idée plusclaire de chaquemouvement et de lamanière dont le corps doitcorrespondre au travail dechaque Kihon. Toutes lestechniques ont commebase commune l'absence

de Kime (force) afin que lecorps puisse se développer

en accord avec la techniquedu Battojutsu et, bien que cela

puisse paraître étrange àpremière vue, tout le corps doit

être détendu pour atteindre unecapacité de réponse rapide et précise.

Toutes les techniques de base sont effectuées à lavitesse réelle puis sont expliquées afin que lepratiquant puisse atteindre un niveau adéquat.L'absence de poids dans les pieds, la détente ducorps, le fait de laisser tomber le centre de gravité,sont des éléments importants sur lesquels le maîtreinsiste et qui permettent d'obtenir un bon niveautechnique et une relation directe entre la techniquede base et l'application réelle.

REF.: • IAIDO7 REF.: • IAIDO7

Tous les DVDs produits par BudoInternational sont scell�s au moyen dÕune�tiquette holographique distinctive et sontr�al is�s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires).De m�me, lÕimpression des jaquettes ainsique les s�rigraphies suivent les plusstrictes exigences de qualit�. Si ce DVD neremplit pas ces crit�res et/ou si la jaquetteou la s�rigraphie ne co�ncide pas aveccelle que nous vous montrons ici, il sÕagitdÕune copie pirate.

Budo international. netCOMMANDES :

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Wolf Extreme Defense est un système de self-défense éclectique, créé par le maître David Buisan,ceinture noire 6e Dan de Fushin Kenpo et instructeurde self-défense. Son système reflète son parcoursmartial qui fut assisté par deux grands maîtres :Santiago Velilla du Karaté et Raúl Gutiérrez du Kenpo.Son système est efficace, simple et rapide àapprendre car il combine la versatilité du Kenpo, la

concentration du Karaté et du Ju-Jutsu, lesdéplacements de l'Aïkido, le coup et le

travail défensif et offensif du Kick-Muay et de la Boxe, le travail de

l'énergie interne en plus del'attention particulière

portée sur les aspectspsychologiques de laself-défense. Dans cetravail, le maître Buisannous présente unarsenal complet detechniques contre lescoups de poing droitset circulaires, lessaisies de cou, derevers, les saisiesfrontales, latérales, de

dos, et le travaild'anticipation et des

points de pression. Unexcellent exemple d'une

génération de maîtres quidéveloppent la nouvelle self-

défense du XXIème siècle, en sebasant sur l'innovation, la simplicité

et l'efficacité.

REF.: • WOLF1REF.: • WOLF1

Tous les DVDs produits par Budo

International sont scellés au moyen d’une

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réalisés sur support DVD-5, format MPEG-

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même, l’impression des jaquettes ainsi

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strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne

remplit pas ces critères et/ou si la jaquette

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Budo international. net

Commandes :

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Karaté

Sensei Taiji Kasé a été l'un desplus grand maîtres de Karaté duXXème siècle. Connu dans lemonde entier comme uncombattant hors pair et unenseignant de haut niveau, il n'ajamais cessé de perfectionnerson art et de le faire évoluerjusqu'à créer son proprestyle. Avant de s'éteindreen 2004, il a créé uneA c a d é m i eInternationale (KaseHa Shotokan RyuKarate-Do Academy)à la tête de laquelleil a placé ses plusfidèles élèves, dontSensei PascalLecourt (pour laFrance), 6èmedan, l'un de sesplus prochesa s s i s t a n t spendant près detrente ans. Toutl 'héritage del 'enseignement deSensei Kasé vit encore.Un témoignage rare.

Interview SenseiPascal Lecourt

6ème Dan.Assistant deMaître Kasé.

Texte : François LehnPhotos : François Lehn & SenseiChristian Leromancer, 5º Dan

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Interview

Sensei Taiji Kasé : La quintessence de lavoie du Karaté

Sensei Pascal Lecourt 6ème Dan.Assistant de Maître Kasé.

À l'occasion de la sortie du DVD «Les Fondamentaux de l'école Kasé-Ha», nous avons rencontré Sensei PascalLecourt, 6ème dan, qui enseigne àRouen et est instructeur international. Ilfut l'élève et l'assistant de Maître Kasédurant près de 30 ans et nous livre untémoignage unique sur la quintessencede la pratique et de l'enseignement deMaître Kasé et sur l'homme qu'il a été.L'un des plus grands combattants deKaraté du XXème siècle, épris derecherche et de perfectionnement et unhomme plein de richesse de cœur etd'humilité.

Budo International : Sensei Kaséest considéré comme l'un des plusgrands maîtres de Karaté du XXèmesiècle et un combattant hors pair.D'où lui vient cette réputation ?

Sensei Pascal Lecourt: Avant d'êtreun grand maître, un grand expert et unpionnier du Karaté en France, SenseiKasé a surtout été un très grandcombattant. Il a non seulement été àl'origine des premières règles decompétition de Karaté au Japon deJKA (Japan Karaté Association), aprèsla mort de Maître Funakoshi, mais il aaussi été celui qui répondait aux défisque tous les combattants d'autressports de combat lançaient au Karaté.À l'époque, ça se faisait beaucoup etcomme le Karaté commençait à peineà se faire connaître, il fallait en montrerla valeur. Il était envoyé de par lemonde par la JKA pour promouvoir leKaraté avec un groupe d'experts dontles Sensei Enoeda, Shirai, Kanazawa. Ila dû, pour cela, livrer des combatsréels, sans arbitres, sans règles, face àdes boxeurs, des catcheurs, deslutteurs, etc. Pour lui, il ne s'agissaitpas tant de se battre pour le plaisir oupour tester sa technique que pourl'honneur du Japon et celui du Karaté.Dans le DVD, Mme Kasé nous enparle, et d'après elle, il n'a jamais

perdu aucun combat. Cet aspect de savie a contribué à forger sa réputationde combattant hors pair, ce qui étaitvrai. Il y a tellement d'anecdotes sur lescombats réels qu'il a livrés. Lorsquel'on entend dire parfois que le Karatétraditionnel, et surtout celui de SenseiKasé, n'est pas réaliste, je ne vois pasde quoi il s'agit…

« Pendant les entraînements, il estarrivé qu'il y ait des morts »

Sensei Kasé a été formé à l'époqueoù le Japon était en guerre, la vie et lamort ne tenaient qu'à un fil. Le Karatéétait alors enseigné de manièrerigoriste et réaliste. Il nous racontaitque pendant les entraînements, il estarrivé qu'il y ait des morts tant leskaratékas s'investissaient et tant leKaraté était tourné vers le réalisme. Leministère fermait les yeux, il fallaits'entraîner pour résister à l'invasionaméricaine. L'esprit mil itariste del'époque et le Japon en guerre ontcontribué à donner un esprit dur etimpitoyable à l'entraînement. À 16 ans,Sensei Kasé s'était engagé dans lamarine, dans les kamikazes. Il reçutson ordre de vol le jour de l'armistice. Ilavait reçu la préparation militaire, il yserait allé. Je suis bien content quel'Histoire l'ait épargné.

Une technique doit tuerDe cette époque, de ce style

d'entraînement, il a gardé quelquechose d'essentiel qui a marqué sonKaraté tout au long de sa vie. D'unepart, un instinct de vie et de combattrès fort, mais aussi un attachement à « l'Ippon shobu », qu'il privilégiaitbeaucoup. C'est-à-dire la victoire surune technique, donner un coup etmettre hors de combat son adversaireen une seule action, parfaite et décisivepar sa rapidité, sa puissance et saprécision. « Une technique doit tuer »,disait-il. Maître Kasé n'avait pas d'égaldans cette façon de pratiquer. Il étaitconnu et reconnu pour son Kimeinégalé. Il savait concentrer une énergiemaximale dans chacune de sestechniques. Par ailleurs, son éducation,sa famille ont aussi contribué à forgersa personnalité d'homme et decombattant. Je me souviens qu'il m'araconté un jour que son père, qui étaittrès rigoureux, lui interdisait de seplaindre. Une fois, étant enfant, il esttombé en rentrant de l'école et s'estfait mal aux genoux, il a pleuré tout aulong de la route. Devant chez lui, il aséché ses larmes, est passé devantson père sans pleurer, est allé dans sachambre et a pleuré de nouveau. Les

Page 112: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

anecdotes personnelles de sa vie ou lecontexte historique que je donne nesont là que pour situer quelqueséléments qui l'ont construit dans sapratique à un certain moment de sa vie.Mais s'il a atteint le statut de GrandMaître, c'est parce qu'il a dépassé cesparamètres durs et qu'il a toujourscherché à améliorer son Karaté. Tout aulong de sa vie, il s'est surpassé pourparvenir à se rapprocher de l'essencemême du Karaté.

B.I. : Quelle sont les spécificitésqui ont fait de son Karaté unstyle unique ?

Sensei PascalLecourt : SenseiKasé était un géniedu Karaté. Savision de lapratique étaitunique. Il est leseul, parexemple, àavoir faitfusionner lesprincipes del'école desdeux sabres «Ninten Ryu »,celle de

Miyamoto Musashi, appartenant àl'histoire du Japon féodale, avec leKaraté moderne, celui de MaîtreFunakoshi. Cette recherche l'a amené àdévelopper beaucoup de techniquesavec les mains ouvertes, comme si lesbras et les mains ouvertes devenaient

des sabres. Cette découvertese décline aussi bien dans

les gardes, adaptées àplusieurs hauteursselon la circonstance,que dans les blocages

et doubles blocages, lescontre-attaques, les

attaques dans lesdéplacements ou le

timing. Cettep a r t i c u l a r i t é

technique estpropre à sa

recherche. I l a également élaboréplusieurs enchaînements dédiés àl'approfondissement de cettedécouverte, aussi bien avec les mainsouvertes qu'avec les poings fermés.

Les différentes techniques O-Wasa,Chu-Wasa et Ko-Wasa (longue,moyenne ou courte distance)caractérisent également sa pratique.

Une autre particularité de sarecherche est la fine connaissance et laparfaite maîtrise de la respiration. Sonénergie s'appuyait beaucoup sur sarespiration. C'était pour lui, l'élémentdéterminant pour augmenter sapuissance, la circulation de l'énergiequi en découle était primordiale. Lesquatre principes respiratoires, avecleurs ramifications, qu'il a développéset décrits dans le DVD, en sont la clé.Par ailleurs, Maître Kasé était capabled'un profond relâchement du corps quilui donnait une incomparable

disponibilité de mouvement,de déplacement et

favorisait une puree x p re s s i o n

de l'énergie. Ilenseignait comment

partir de 0 (relâchement) pourarriver à 100 (contraction) en une

fraction de seconde, puis revenir à 0tout aussi rapidement.

I l y a également tout un aspecténergétique et vibratoire qui est propreà sa recherche. Il insistait beaucoup surla connexion au sol : « ten shin jin »,répétait-il souvent : ciel-terre-homme.L'unification de l'homme, au ciel et à

la terre permet de développer unegrande énergie à travers latechnique. Les pieds sur terre, latête droite vers le ciel, uneinspiration qui permet decapter l'énergie du ciel et unancrage des pieds pour unecaptation de l'énergie du

sol, des émanations de laterre. « L'homme est comme

un trait d'union entre les deux,l'homme est l'expression desdeux énergies. Plusl'expiration est concentrée en

un point et plus

Interview

Page 113: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

votre technique sera efficace», disait-il. Sensei Kaséenseignait également que si l'Esprit est dispersé alorsl'énergie est perdue dans l'univers, il insistait aussi beaucoupsur la visualisation, c'était un point primordial. Mais il y auraittant d'autres choses à dire sur les découvertes prodigieusesde sa recherche.

B.I. : Vous avez connu l'homme, comment était-il dansla vie ?

Sensei Pascal Lecourt : Maître Kasé disait souvent que leKaraté c'est la vie et que la vie, c'est le Karaté. L'art ou la vieont les mêmes mécanismes. Il a poussé cet adage le plusloin qu'il a pu. C'était un homme humble, déterminé, épris dudésir de recherche et de perfectionnement, ouvert aux autreset plein de bienveillance pour ses élèves. Il aimait leshommes. Il n'y avait aucune vulgarité ou brutalité dans sapratique, le plan artistique, au sens profond, était valorisé. Jeveux dire que l'énergie agressive est vulgaire, l'énergie dumaître est positive, créative, elle permet d'aller vers l'autrealors que l'énergie négative détruit l'autre. Dans le kumitépar exemple, lorsque l'ego prend le pas, c'est l'agressivitéqui répond à une agressivité. Sensei Kasé nous disait : « Mieux vaut casser le bras de son adversaire avec destechniques de mains ouvertes (Shuto), que de détruirel'intégrité physique de la personne ». On protège la personneet on se protège. C'était paradoxal pour un maître de Karatémais aussi la marque unique de son travail intérieur et de sonévolution dans la compréhension de l'essence du Karaté.

Maître Kasé vivait pour la recherche, il a été le plus pointudes maîtres de sa génération dans cette quête. Commebeaucoup d'artistes, ce sont des individus qui se nourrissentde leur recherche. Peu importe les retombées, peu importela reconnaissance mondiale. Il ne savait pas combien ilgagnait d'argent, combien de personnes assistaient à sesstages, quelle gloire il en tirait. Il n'avait pas d'intérêt pourl'intérêt. Il était un maître internationalement reconnu ettrès demandé et pourtant, son propre frère, le jour deses obsèques au Père Lachaise, a dit qu'il ne savaitpas à quel point son frère était connu dans lemonde. Il ne cherchait pas de « poste important ».Je me souviens, en 1987, alors que j'étais auJapon avec lui, et que la JKA se cherchaitun vrai leader, je lui ai demandé s'ilétait intéressé par ce poste. I l arépondu que s'il devait reprendrecette organisation, jamais plus il neporterait son kimono mais auraitjuste « un costume, une cravateet un stylo ». Il voulait toujourspratiquer et aller au plus profondde sa recherche. En France nonplus il n'a jamais convoité de poste.Il disait souvent « numéro 1 : liberté ».

Son enseignement était pour tout lemonde

Il ne se souciait ni de la gloire ni de la reconnaissance. Iln'aimait pas trop les interviews, il n'aimait pas non plus se

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Karaté

Page 114: Magazine arts martiaux budo international décembre 2013

mettre en avant. Quand on lui disait qu'il était un grandmaître, il souriait et… continuait sa route. C'était sa réponse.Un jour, je lui dis : « Sensei, tôt ou tard vous allez mourir et iln'y a rien de vous, pas de livre sur vous, votre recherche ouvotre conception de la pratique, pas de DVD, rien. » Il merépondit : « Le jour où j'écrirai un livre, c'est que je n'auraiplus rien à dire. Si j'écris maintenant, je devrai peut-être mecontredire dans dix ans ». Seule la recherche sur l'essencedu Karaté lui importait dans sa pratique. La recherche etl'enseignement, son enseignement était pour tout le monde,sans aucun élit isme, i l fal lait enrevanche se surpasser pour yaccéder.

Amour, indulgence,bienveillance, honneur

Un dernier aspect de sapersonnalité atypique : iln'aimait pas lesconfl its. Je mes o u v i e n sq u e ,lors

d'un stage, on s'entraînait vraiment très fort. Un grouped'individus s'est subitement assis en plein milieu dugymnase, comme ça. J'étais hors de moi de les voir secomporter ainsi. J'ai voulu y aller et le maître m'a arrêté d'unmouvement de tête. Une autre fois, en Finlande, en 1996, ilfaisait beau, nous étions dehors après un stage et il me dit :« Je suis bien ici parce qu'il n'y a pas de conflits, c'estcomme des vacances. »

C'était par ailleurs, un bon père de famille. Il étaitégalement passionné d'appareils photos (il en avait plusieurschez lui), d'astronomie, de littérature classique française,russe ou japonaise. Il recherchait toujours l'équilibre dans lesdifférents aspects de sa vie. Un dernier point me revient.Lors de ses funérail les en France, un moine zen quiconnaissait bien Sensei Kasé a lu une oraison funèbre. Il estde tradition que le défunt soi renommé selon ses qualitésmajeures. Le moine l'a renommé : amour, indulgence,bienveillance, honneur. Je garde ces vertus dans moncœur et tente, quant à moi, aussi fidèlement quepossible, de les redonner à mon tour dans monenseignement et dans la perpétuation du Karaté deMaître Kasé.

La vie de Maître Kasé en quelques dates

Sensei Taiji Kasé est né le 9 février 1929 à Tokyo. En février 1944, à 15 ans, il se rend au Honbu

Dojo Shotokan où il s'entraîne avec YoshitakaFunakoshi.

En mars 1945, il intègre l'école de laMarine dans la section des piloteskamikazes. Il y restera jusqu'à la fin de laguerre.

En 1949, Sensei Kasé est, à 20 ans, leplus jeune au grade de Sandan. Il devientun professeur responsable de laformation en kumité et entraîne de

jeunes instructeurs : Enoeda, Shiraï,Kanazawa, Ochi.

En 1965, mandaté par le président dela JKA, également ministre japonaisdes Affaires étrangères, il a le droit

de propager le Karaté-Do à traversle monde.

Il arrive à Paris en août 1967où i l s' installera avec sa

famille et restera tout aulong de sa vie.

Interview

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À partir de 1976, il donne des stages partout dans le monde. En mai 1999, Sensei Kasé a une première attaque cardiaque et

après six mois de repos forcé, il reprend l'enseignement etl'entraînement.

En 2004, création de l'Académie Internationale (Kase Ha ShotokanRyu Karate-Do Academy).

Le 24 Novembre 2004, décès de Sensei Kasé. Les obsèques ontlieu au crématorium du cimetière du Père Lachaise, à Paris. Safamille, ses proches et de nombreux élèves venus du monde entiersont là pour lui rendre un dernier hommage.

Sensei Pascal Lecourt : un DVD et des stages pour transmettre l'héritage

Après trente six ans de pratique dont trente passés comme élèvepuis assistant de Sensei Taiji Kasé et nommé par lui directeurtechnique (France) de « Kase Ha Shotokan Ryu Karaté Do Academy», Sensei Pascal Lecourt, 6ème Dan, a rassemblé et expliqué pour lapremière fois dans un DVD, les fondamentaux de l'école Kasé-Ha,tout l'univers de techniques et d'expressions de l'énergie qui sontdevenus la griffe de l'école Kasé-Ha. La science inégalée du combatet la finesse des recherches de Sensei Kasé, développées jusqu'à samort justifiaient bien qu'un des experts l'ayant le mieux connu etsuivi durant de longues années prenne le temps d'expliquer à tousles passionnés d'Arts Martiaux, l'essence du Karaté de Sensei TaijiKasé. On retrouve notamment dans ce DVD une interview trèsvivante de Sensei Pascal Lecourt, racontant sa proximité avec leMaître et toute la transmission intérieure, spirituelle et philosophiquequi s'est opérée en trente ans de relations étroites. Ainsi qu'uneinterview de Madame Chieko Kasé, l'épouse de Sensei Taiji Kasé,racontant la vie du Maître depuis les années d'après guerre au Japonjusqu'à son dernier souffle. Ce DVD a été réalisé avec laparticipation de Sensei Christian Le Romancer, 5ème Dan.

Pour en savoir plus, vous pouvez contacter Sensei PascalLecourt pour vous informer des stages qu'il donne enFrance et à Paris sur son internet :http://www.lecourtpascal.fr/ et dialoguer avec luipour toute information sur sa page Facebook :Pascal Lecourt Kase-Ha

Karaté

« Un moine zen quiconnaissait bien SenseiKasé a lu une oraison

funèbre. Il est de traditionque le défunt soi renommé

selon ses qualitésmajeures. Le moine

l'a renommé :amour,

indulgence,bienveillance,

honneur. »

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MMA

L'inauguration d'une nouvelle salle de sport,l 'UFC Gym, à New Hyde Park, Nassau, NY, est une étape importante vers la reconnaissancedes arts martiaux mixtes comme un sport légal àNew York.

Le plus grand gymnase d'arts martiaux mixtes et de fitness de la Côte Est

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Texte et photos : GM Maurice El Malem

Vue de face de l'UFC Gym.UFC Champion, Joe James Maurice Elmalem

Champion de l'UFC, Forrest Griffin.Démonstration.

Champion UFC Frankie Edgar.

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Nouveau gymnase de l'UFC, le plus grand de la Côte Est

L'UFC Gym est le plus grand gymnase d'arts martiaux mixtes et de fitness dela Côte Est avec 35.000 mètres carrés d'installations à pied de rue et son propreparking. Cette salle de sport exceptionnelle, équipée d'une grande quantitéd'appareils d'exercices spécialement conçus pour la nouvelle ère du sport et dutravail corporel, est adaptée à toute personne qui peut et veut l'utiliser pourperfectionner son corps et son esprit. Il y a des tapis de course, des vélos, dessacs de boxe, des poids et haltères, des bancs de musculation et des appareilsde gymnastique pour travailler toutes les parties du corps. L'établissementpossède un élément spécial, un club d'entraînement de Jiu-Jitsu pour apprendreles arts martiaux brésiliens qui sont une partie importante de tous lesentraînements de l'UFC pour pouvoir combattre postérieurement sur l'octogone.

Quand je suis entré pour tester le ring, on le sentait sûr pour la pratique. Le solest rembourré pour absorber tous les éléments qui font partie des combats UFCtels que les chutes dures sur le sol, les balayages, les renversements, les clés etles coups de coude.

Cette technologie de plancher rembourré est excellente pour éviter lesblessures qui sont un sujet de préoccupation pour tout ceux qui pratiquent lessports de contact. La zone de punching-ball a plus de 30 sacs qui sont placés àdifférentes hauteurs pour permettre aux pratiquants de s'efforcer d'atteindre lemaximum quand ils frappent les sacs du pied ou du poing.

Le sol est également rembourré pour la sécurité. Le nouveau UFC Gym disposed'un grand hall d'accueil, d'un café et de boutiques de sports qui vendent desuniformes, des T-shirts et tous les équipements d'arts martiaux mixtes. Le prixpour s'inscrire au gymnase est de 50 $ par mois pour la formation de base et de100 $ pour les programmes intensifs. Il y a des entraîneurs personnels pourchaque section, spécialisés dans plusieurs arts martiaux mixtes qu'offre legymnase. Les installations fonctionnent 24 heures sur 24 et sept jours sur sept etse trouvent tout près de l'autoroute de Long Island.

Cette journée fut spéciale pour moi car les vedettes de l'UFC sont venues mesoutenir et ce fut pour moi une occasion de revoir certains de mes vieux amis.J'ai eu l'occasion d'interviewer le champion du monde de l'UFC, Chuck Liddell,originaire de Californie et qui reçut le surnom de « The Iceman » pour avoir misKO certains des meilleurs combattants de l'UFC tels que Tito Ortiz à l'UFC 47,Jeremy Horn à l'UFC 54 et Randy Couture à la revanche de l'UFC 43. J'ai profitéde ce bref momento pour lui faire une petite interview.

Budo International : À quel âge avez vous commencé à pratiquer les artsmartiaux ?

Chuck Liddell : À l'âge de 12 ans. J'ai pratiqué le Wrestling (la lutte) trèsactivement et je suis passé aux arts martiaux mixtes, m'entraînant sept jours sursept.

B.I. : Quel fut le combat le plus passionnant et le plus mémorable de votrecarrière dans les arts martiaux mixtes en tant que champion de l'UFC ?

C.L. : Je me souviens particulièrement du combat contre Randy Couture àl'UFC 52. Je devais récupérer la ceinture de champion mi-lourd de l'UFC etprouver au monde que j'étais le champion ultime en devenant le premier et seulhomme à avoir mis KO Randy Couture. Je ne pouvais pas souffrir une autredéfaite comme celle que j'avais soufferte contre Randy à l'UFC 43.

B.I. : Que faites-vous maintenant que vous êtes un champion de l'UFC à laretraite ?

C.L. : Je profite de ma famille, j'entraîne des lutteurs et j'aide à promouvoirl'organisation UFC dans le monde entier. Je donne également des stages et jevisite les gymnases de l'UFC.

B.I. : Quel conseil donneriez-vous aux nouveaux venus de l'UFC ?C.I. : Disciplinez-vous, pratiquez et exercez-vous tous les jours. Soyez bons

avec vos amis et votre famille et donnez l'exemple, ne prenez pas de drogues. B.I. : Merci pour votre temps, je souhaite tout le meilleur pour vous.

Parmi les autres vedettes de l'UFC présentes, il y avait Jon Jones, ForrestGriffin, Frankie Edgar et B. J. Penn. Jon Jones, champion de l'UFC, était occupéà signer des autographes et à faire des photos avec tout le monde, en souriant,un gentleman indiscutablement. Jon est un grand champion de l'UFC, il a battuRashad Evans à l'UFC 145, Mauricio Shogun Ria par KO technique à l'UFC 128,Stephan Bonnal à l'UFC 94 et Andre Gusmao à l'UFC 87. Il est encore très actifcomme champion UFC d'arts martiaux mixtes. Forrest Griffin, ancien championmi-lourd avec un record de 19-7-0, originaire de Columbus, Ohio, est un ancienofficier de police qui se consacre maintenant à l'UFC à temps plein. Frankie Edgarest un ancien champion poids léger, un homme vraiment charmant qui traite toutle monde avec respect et professionnalité. Et B. J. Penn, le favori, est un ancienchampion de l'UFC, pratiquant de Muay Thaï et de Jiu-Jitsu, ambitieux et trèscharismatique. C'est une étoile montante du MMA.

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Facing - Faire faceRe-bonjour tout le monde ! Dans cette deuxième colonne

pour Budo International, je voudrais vous parler du concept de« Facing » (faire face), du CRCA Wing Chun (Close RangeCombat Academy Wing Chun). Le terme de Facing (Ying Sai) enWing Chun se réfère à l'orientation frontale d'un combattant parrapport à l'autre. En d'autres mots, Ying Chiu se réfère à laposture frontalement orientée d'un combattant par rapport àl'autre. Un avantage de Facing se produit lorsque l'un descombattants « Facing » se trouve frontalement orienté parrapport à son adversaire qui, lui, se trouve dos à lui ou de côté.Cette posture avantageuse ne représente pas une victoire enelle-même, il s'agit simplement d'une posture avantageuse pourattaquer ou défendre. On peut il lustrer cette positionavantageuse en faisant un parallèle avec la manière dont lesanciens navires de guerre se battaient en haute mer. Commeleurs canons étaient montés sur les deux côtés, orientés à 90ºde la proue ou de la poupe, pour tirer sur l'adversaire, ilsdevaient se situer à côté de l'ennemi avant d'ouvrir le feu.L'inconvénient, c'était que même s'ils pouvaient concentrer leurpuissance de tir sur l'ennemi, cet ennemi était aussi bien placéqu'eux pour contre-attaquer simultanément. Ce mêmepositionnement entraînait de lourds dommages aux deuxparties, indépendamment de celui qui était finalement coulé.Après plusieurs expériences avec ce type de bataille en mer, unstratège malin trouva la solution, utilisant une stratégie qu'onappela « croiser le T ». Ce terme se réfère au fait de positionnerle côté de votre propre navire, directement devant ou derrière levaisseau ennemi, ce qui vous permet ainsi de tirer librement surl'ennemi sans risquer d'être frappé par son feu en retour. Sesarmes étaient ainsi pointées vers la mer, tandis que la moitiédes vôtres se trouvaient directement sur la cible. Cette idée estl'essence de l'avantage du Facing : vous positionner de tellemanière que vos armes sont sur lui tandis que les siennes sontdirigées « vers la mer ».

L'avantage du Facing - Lorsque le pratiquant de Wing Chunest capable d'obtenir un avantage de Facing en faisant face àson adversaire qui se trouve, lui, de côté ou de dos, on ditqu'il s'en approche du Côté Mort. Tout l'espace autour de laZone Vivante - le spectre de 90º avec son sommet dans l'axeet symétriquement orienté à 45º de chaque côté -, estconsidéré comme le Côté Mort. Cette zone est la plus difficileà défendre et c'est un endroit d'où il est également trèsdifficile de contre-attaquer. Dès lors, le Côté Mort del'adversaire est la zone la plus sûre en face de laquelle setrouver en cas d'attaque. Le diagramme adjacent montre uneperspective aérienne de la Zone Vivante et du Côté Mortdepuis trois positions de combat différentes.

On dit que vous avez l'avantage du Facing quand n'importequelle fraction de votre Zone Vivante (même petite) se trouvesur une partie de son Côté Mort et quand aucune fraction desa Zone Vivante ne coïncide avec votre Côté Mort.

Dans une analogie typique du Wing Chun, les 90º de laZone Vivante sont comparés aux projecteurs utilisés par lesgardiens de prison pour éclairer un prisonnier évadé quitraverse un champ. Dans un combat, le combattant de WingChun joue les deux rôles. Il est le prisonnier qui s'est échappé,quand il utilise son jeu de jambes et sa technique pour éviter

d'être illuminé par les projecteurs de l'adversaire. Et il estégalement le gardien de prison quand il essaye de conservertoujours sous ses projecteurs la Zone Vivante de l'adversaire.Il existe dès lors, entre deux combattants de Wing Chun dehaut niveau, une lutte constante pour la position dans le CheeSau (mains collantes), le sparring et les exercices pratiques.L'importance du Facing pour le pratiquant de CRCA WingChun est dès lors clairement illustrée.

Comme on le voit dans de nombreuses techniques decombat, dont celles illustrées ici, le combattant de CRCA WingChun prendra toujours en considération le rapport de Facingrésultant avant de faire n'importe quel jeu de jambe quimodifiera cette relation. Chaque fois que possible, il feratoujours un pas dans la direction qui lui donnera un avantage deFacing, aussi petit soit-il. La raison de cette stratégie, c'est quele moindre avantage de Facing créé par le combattant de WingChun dans un premier temps peut être accru par l'adversaire,peut-être même sans le vouloir. Ainsi, à partir d'une position dedépart dans une relation ouverte, même si vous allez juste faireun petit pas à l'extérieur de la jambe avant de l'adversaire pourobtenir un petit avantage, l'adversaire pourrait l'accroître enfaisant un pas à l'intérieur, peut-être même sans savoir qu'ilnous donne un avantage de Facing quand il se déplace dans laseule direction qui n'est pas bloquée par votre pied. Il suit lavoie qui est dégagée et qui le conduit toujours à undésavantage de Facing pour autant que vous ayez fait le pascorrect pour l'y installer. L'adversaire peut même ne pas êtreconscient qu'un tel avantage existe. Par exemple, quand onexécute une technique depuis une relation ouverte (vous avec lagauche en avant et lui avec la droite), vous devrez presquetoujours faire un pas avec votre gauche avant à l'extérieur deson droit avant. Bien que l'avantage inhérent du Facing quevous êtes en train de construire puisse ne pas être évident, sivous continuez votre mouvement ou s'il continue d'avancer sonpied, il finira par se retrouver avec son dos vers vous, exposantson Côté Mort. Depuis une relation fermée à gauche (les deuxcombattants dans une position de pied gauche en avant), ilvaudra mieux faire un pas à l'intérieur de sa jambe gaucheavant tout en exécutant Tan Dan pour stopper son jab avantgauche. Faire un pas à l'extérieur serait lui donner votre dos.

Ce concept fonctionne avec la théorie de l'axe central, dontnous parlerons dans une prochaine colonne de BudoInternational. Le but ultime est d'obtenir au moins un avantagesi pas les deux chaque fois que vous exécutez une techniquede jeu de jambes. Les pas exécutés en veillant à un correctFacing fonctionnent extrêmement bien dans une structurepersonnelle appliquée. Dans l'exemple précédent de Tan Da,si vous aviez fait un pas à l'extérieur, vous auriez égalementaffaibli le Tau San et le coup de poing en déplaçant votrecorps loin de la direction qui les aurait renforcés, créant unefaiblesse et un déséquilibre. Au lieu de cela, le pas à l'intérieurpermettant d'obtenir au moins un avantage de Facing auraiten fait augmenté la puissance et la structure angulaire desdeux mouvements. En effet, plus vous faites votre pas loin àl'extérieur, plus il sera « barré » et poussé hors de l'équilibrepar le Tan Tau et plus votre coup de poing sera dirigé versl'axe central (jusqu'à un certain point).

La théorie du Facing définit également la limite du spectre ausein duquel vous pouvez pivoter par rapport à l'adversaire -

Wing Chun

La Zone Vivante et le Côté Mort. Dans les trois figures (image numéro 1), la Zone Vivante, la zone à partir de laquelleon peut le plus efficacement attaquer et défendre, est illustrée par le secteur ouvert du cercle. Toutes les autresrégions autour du cercle correspondent au Côté Mort. Remarquez l'effet qu'un différent Facing a sur l'angle que suit laligne médiane par rapport à la Zone Vivante.

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vous ne devez jamais pivoter au-delà dupoint où, soit la limite extérieure de votreZone Vivante coïncide avec la lignecentrale, soit vous donnez à l'adversairel'avantage du Facing. On voit donc qu'ilest normalement dans l'intérêt ducombattant de conserver sa propre lignecentrale orientée directement vers leCôté Mort de son adversaire. Cepositionnement non seulement lui permetd'avoir au moins les mêmes chances àl'attaque, mais encore maintient sonpropre Côté Mort orientée à 45º ou pluspar rapport au Facing de l'adversaire.

C'est pourquoi la partie supérieure ducorps du combattant de Wing Chun esttoujours située dans un spectre angulairede 90º introduit par la position pivot ChohMa, quelle que soit la position des pieds.En d'autres termes, si toute le moitiéinférieure du corps de la taille vers le basétait enveloppée dans un épais brouillard,l'adversaire n'aurait aucun moyen desavoir si vous êtes dans une positionpivotée, renforcée, avant ou arrière, ilsaurait simplement que vous lui faitesface quelque part avec vos 90º de ZoneVivante.

On peut donc voir que l'utilisationcorrecte de la stratégie du Facing peutêtre un atout pour les pratiquantsd'arts mart iaux de n' importe quelstyle.

Le concept de Facing et sa relation àl'axe central a été analysé plus en détaildans le volume II de ma série de livres,quand je décris, dans mon essai sur leMa Boh, le Loy Seen Wai et le jeu dejambe Ngoy Seen Wai. Vous trouverezplus d'informations sur ces livres dansce même numéro.

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Wing Chun

Séquences 1Photo 1A - Les combattants prêts dans une relation ouverte.Photos 1B - Lorsque Thomas essaye de faire un Jab du droit avec sa main avant, Mario Lopez utilise Ngoy Seen Wai, un pas

de Facing et un pivot à l'extérieur avec son pied avant tout en lançant un contre du poing droit Chop Kuen vers le bas, vers lescôtes vulnérables de Thomas. Remarquez que ce coup de poing doit l'atteindre tandis que Thomas lance son coup et avant quele pied avant de Mario ne touche le sol afin de maximiser le Jyeh Lick (la puissance empruntée) en frappant l'adversaire pendantqu'il essaye de vous frapper.

Photo 1C - Thomas tente de continuer avec un Cross arrière gauche, mais celui-ci s'avère être trop court du fait du Facingsupérieur de Mario. Mario est ainsi de nouveau en mesure « d'emprunter sa puissance » avec un petit Loy Seen Wai (pas deFacing à l'intérieur et pivot) afin d'améliorer encore son avantage de Facing en lançant un Cheh Kuen du gauche(rétraction/extension du poing) à la mâchoire.

Photo 1D - Depuis son avantage de Facing très clair désormais, situé presque derrière l'adversaire, Mario continue de lechâtier avec un coup de poing diagonal du droit Loy Doy Gock Kuen.

Deux séquences qui illustrent comment obtenir instantanémentl'avantage du Facing à partir de deux relations de départ différentes enutilisant les mêmes mouvements.

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Séquence 2Photo 2A - Les combattants prêts, cette fois dans une relation fermée. Photo 2B - Lorsque Thomas essaye de faire un Jab du gauche avec sa main avant, Mario utilise Ngoy Seen Wai, un pas de

Facing et un pivot à l'extérieur avec son pied arrière droit et envoie un contre du poing gauche Chop Kuen vers le bas dans lescôtes de Thomas. Encore une fois, ce coup de poing doit l'atteindre pendant le coup coup de Thomas et avant que le piedavant de Mario ne touche le sol afin de maximiser le Jyeh Lick (la puissance empruntée) en frappant l'adversaire tandis qu'ilessaye de vous frapper.

Photo 2C - Thomas essaye de continuer en lançant un Cross arrière droit qui s'avère être de nouveau trop court du fait duFacing supérieur de Mario. Mario emprunte sa puissance en faisant un petit Loy Seen Wai (pas de Facing à l'intérieur et pivot)afin d'améliorer son avantage de Facing tout en lançant un Cheh Kuen du droit (rétraction/extension du poing) à la mâchoire.

Photo 2D - Depuis son avantage de Facing clairement supérieur désormais, presque derrière l'adversaire, Mario termine lecombat avec un poing diagonal pivoté du gauche Choh Ma Loy Doy Gock Kuen exactement comme il le fait dans la séquenceprécédente.

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WING CHUN GUNG FU:

L’ART EXPLOSIF DU CLOSE RANGE COMBAT

Une vaste collection de livres sur le Wing Chun en 6 volumes par Sifu Randy Williams. La série contient l’histoire du Wing Chun, la théorie et la description en détail de toutes les formes du Wing Chun, le tome 6 est axé sur l’instruction du système et fournit des informations supplémentaires de A à Z à propos de la théorie du combat en Wing Chun ! Ce grand ouvrage, écrit à l'origine en 1988 et récemment révisé et mise à jour est un must pour la bibliothèque de tout étudiant sérieux de cet art.

Vous pouvez commander la série des 6 livres, ou chaque volume individuellement. Les nouveaux DVD peuvent également être commandés individuellement ou tous ensembles directement auprès de notre site:www.shop.crca.de

Un Volume € 49,90 1seul DVD (armes) € 39,90 Biu Jitsu DVD € 25,90 Série des 5 DVD € 149,90

Les frais d'expédition et de manutention ne sont pas inclus pour plus d'informations n'hésitez pas à nous contacter: Copyright © 1989 CRCA Enterprises Publisher CRCA-Lopez / Mario Lopez, Atroper Str. 56, 47226 Duisburg, Germany E-Mail: [email protected]

Cinq nouveaux DVD de Wing Chun

DVD 1 : “Bot” Jom Doh : les bases

La forme « Bot » Jom Doh complète, les 108 mouvements, des informations historiques sur les sabres du Wing Chun, les techniques de blocages et de frappes détaillées, les déplacements du « Bot » Jom Doh, les détails sur l’orientation des déplacements de la forme, les éducatifs en solo du Bot « Jom » Doh.

DVD 2 : “Bot” Jom Doh, Applications, Educatifs, Concepts et Principes

Applications des mouvements de la forme « Bot » Jom Doh, couteau contre couteau, couteau contre bâton, éducatifs, concepts et principes, éducatifs au couteau spécialement créés pour le mannequin de bois, blocages et frappes détaillés, les techniques de couteau comparées à leurs homologues à mains nues, les principes de coupe

1 DVD: CRCA Wing Chun “Biu Jitsu” combat au sol

Contient : le concept de « l'ingénierie inverse », les étouffements : les « Guillotines » debout, arrières et frontales, le tête-et-bras, l’étouffement « side-mount Shoulder », et beaucoup d’autres éducatifs et techniques.

Série de 2 DVD : “Look Deem Boon” Gwun Volume 1 ( 55 min. )

Contient : les détails de la perche, les éducatifs à la perche, les déplacements, la présentation de la forme, la forme « Look Deem Boon » Gwun, les frappes 6 ½ de la perche, les applications perche contre perche.

“Look Deem Boon” Gwun Volume 2 (60 min.)

Educatifs au sac loud, éducatifs au mannequin, éducatifs à deux, présentation de la forme, perche contre couteau