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Magazine fait dans le cadre d'un cours de français au Collège Jean-de-Brébeuf.

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Que ce soit par le voyage, la nourriture, les spectacles ou l’activité physique, chaque individu recherché ce sentiment de liberté, de découverte, de nouveau. Tel est le mot d’ordre de cette édition spéciale. Le voyage, que ça soit dans les cultures ou le monde, et toutes ses aventures. Partir en road trip sur un coup de tête, qui n’y a jamais pensé? En plus, de nouvelles tendances sont au goût du jour. Que ce soit les nombreuses saveurs de la nourriture africaines ou l’ampleur et l’impact qu’on les Jeux Olympiques aujourd’hui, ce recueil d’articles saura vous accrocher. Découvrez le dès maintenant, nous sommes certains que vous en garderez un bon souvenir!

Bon voyage!

Les rédacteurs, Tristan Boisvert et Audrey Tourangeau

Table des matières

I

Quel type de voyageur êtes-vous?

Sévader pour mieux se retrouver, par Noemi Paquette

Montréal, partiellement ou complètement cirque? par Anne-Gabrielle Ducharme

Une autopsie des Jeux, par Ivan Lazarov

À la sénégalaise, par Mame Khar Sarr

Un Canapé aux quatres coins du monde, par Héloïse Nicolas

Sexyforme, par Audrey Tourangeau

l’antitourisme saoudien, par Tristan Boisvert

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I

Quel type de voyageur êtes-vous?Qu’est-ce qui vous pousse le plus souvent à voyager ?

A) Vous avez envie de rencontrer de nouvelles personnes, peut-être même changer de vieB) Votre soif d’aventure, tel un Robinson CrusöeC) Vous éloigner de votre train-train quotidienD) Vous avez mauvaise mine, c’est votre médecin qui vous envoie

Vous êtes du genre à vivre : A) Dans le futurB) Dans le présentC) Dans la 4e dimensionD) Dans le passé

Où dormez-vous lors de votre séjour ?

A) Chez l’habitantB) Sous une tenteC) Dans une maisonnette coquetteD) Dans un hôtel, pension, club

Voyager rime avec…

A) RencontrerB) FlânerC) VisiterD) Déguster

Laquelle de ces destinations vous donne le plus envie ?

A) L’IndeB) La TanzanieC) Le PérouD) New York

Un ami vous propose de partir dans le désert à cheval, votre réaction ?

A) Ce serait dommage de passer à côtéB) Dans l’absolu oui, mais comment dire…C) Vous avez enfin trouvé un sens à votre vieD) Hors de question, le cheval, ça fait mal au dos

Un(e) charmant(e) étranger(e) vous invite à prendre un verre…

A) Enfin un/une authentique péruvien / péruvienne!B) Vous amenez vos amis, plus on est de fou, plus on rit!C) Serait-ce le/la nouveau/nouvelle homme /femme de ma vie?D) Vous déclinez l’invitation : et si il/elle en voulait à mon argent?

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Vous êtes muté pour deux ans à l’autre bout de la terre…

A) Vous acceptez, vous avez toujours su que vous feriez votre vie ailleursB) Vous pesez le pour et le contre avant de prendre la bonne décisionC) Vous doutez, vous avez autant d’envie que de peursD) Vous refusez, vous ne voulez pas quitter votre pays.

Qu’est-ce que vous redoutez le plus au cours d’un voyage?

A) Le manque de dépaysementB) L’ennuiC) Tomber maladeD) Vous faire voler vos affaires

En voyage à l’étranger, vous parlez :

A) Dans la langue du pays, dans la mesure du possible, muni d’un petit guideB) Vous comptez apprendre la langue là-basC) En français, et puis quoi encore!D) En anglais

Quel moyen de locomotion insolite choisiriez-vous ?

A) L’éléphantB) Le chameauC) Le radeauD) Le traîneau

Quelle est la température idéale de vos vacances?

A) 10 degrés, c’est tonifiantB) 20 degrés, pas plusC) 25 degrés, à l’ombreD) 30 degrés au soleil

Lorsque vous voyagez dans un pays, vous souhaitez plutôt découvrir :

A) Ses produits et ses marchés locauxB) Ses paysages, sa faune et sa floreC) Ses croyances et ses superstitionsD) Sa musique et ses danses traditionnelles

Quel voyage ne feriez-vous jamais ?

A) Une escapade à New YorkB) Une excursion au Groenland, il y fait trop froidC) Un safari en Afrique, vous avez peur des grosses bêtesD) Une croisière en Égypte

Quel souvenir remportez-vous de votre voyage ?

A) Un cadeau de vos hôtesB) Un objet artisanalC) Le sourire des habitants gravé à jamais dans votre cœurD) Des grains de sable, un coquillage ou une fleur

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Majorité de AVoyageur kamikaze Vous avez un fort appétit d’apprentissage : se mélanger aux autres peuples, faire des connais-sances inattendues, c’est le meilleur moyen pour vous de découvrir les autres cultures. Votre credo serait « on voyage seul, ou on ne voyage pas vraiment ». Vous ressentez le besoin d’un total dépaysement et ainsi vous n’aimez pas vous attarder au même endroit trop longtemps, car vous avez besoin d’en découvrir toujours plus. Vous adorez voyager, vous êtes un vrai bohème.

Majorité de BVoyageur débrouillard Les voyage vols sec, sac à dos, tente, ce sont les voyages les plus épuisants mais ceux dont on garde les meilleurs souvenirs, et ça vous l’avez bien compris. Vous aimez l’action, vous vous contentez de peu de choses matérielles, l’important réside dans la découverte et la surprise !

Majorité de CVoyageur rêveur Vous aimez flâner et tester la température d’un pays à votre rythme, c’est pourquoi vous partez le plus souvent dans des endroits calmes ou mystiques, car vous savez que les voyages ouvrent l’esprit. Vous êtes à la recherche de nouveaux horizons enrichissants qui vous éloignent le plus possible de votre train-train quotidien.

Majorité de DVoyageur pantouflard Vous avez sans doute un penchant pour les destinations ensoleillées, planifiées minutieu-sement. Vous partez souvent en voyage organisé dans des centres de vacances forfait tout compris. Où que vous alliez, vous avez besoin de confort et d’une bonne qualité de vie pour apprécier votre séjour. Vous êtes un voyageur prudent... peut-être un peu trop ?

Réponses au test

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S’évader pour mieux se retrouver

Le road trip est un phénomène étrange. Les gens partent sur la route sans but pour pouvoir s’en trouver un. Embarcation dans un voyage hors du commun.

De plus en plus de gens décident de partir pour un voyage sans objectif ni planification précise. Certains d’entre eux sont des étudiants perdus et angoissés qui rentreront bientôt sur le marché du travail et qui sont inquiets de leur avenir. Ils vivent beaucoup de pression venant de leur entourage pour performer et réussir. Une solution bénéfique pour les aider à trouver un but dans leur vie et bien plus encore? Le road trip, un voyage inoubliable qui change bien des gens, qu’ils soient étudiants ou à la retraite. Définissons tout d’abord ce qu’est un road trip. La plupart des gens auront en tête une image assez cliché du road trip : une bande d’amis ou d’amies quelque peu dévergondée dans une vieille Honda rouillée, chantant à tue-tête ‘’Highway to hell’’ les fenêtres baissées avec une bouteille de Bud Light dans chaque main (sauf le conducteur, bien sûr). Détrompez-vous! Le road trip est beaucoup plus profond que les stéréotypes vus fréquemment dans les films américains. Ce voyage est une aventure servant à s’évader et à apprendre sur nous-mêmes. De nombreuses personnes

sont ressorties d’un road trip complètement transformées et non avec un mandat d’arrestation et une tête de lendemain de veille!

Une expérience inoubliable

Selon Geneviève Paquette, professeure de sociologie au Collège Jean-de-Brébeuf, la société exerce un certain contrôle social sur un individu et le pousse à devenir conforme aux personnes dans son environnement quotidien. Combien de fois avez-vous croisé une personne avec des bottes UGG, un manteau Canada Goose ou encore un sac Longchamp? On ne peut certainement pas s’arrêter de compter jusqu’aux dix doigts de la main! Le road trip est un moyen efficace d’embrasser son individualité puisqu’on est constamment sur la route et non immergée de partout par notre culture. Le fait de passer du temps sans l’influence des autres nous permet de nous recentrer sur nos propres valeurs, opinions et passions. Les étudiants qui ont une idée vague de leur carrière ont donc une chance de savoir ce qu’ils veulent vraiment faire dans la vie, sans faire plaisir à papa ou à maman.Ce qui rend par-dessus tout le road trip inoubliable, ce sont les gens que l’on rencontre. Le web croule sous les anecdotes et les histoires sans queue ni tête des internautes qui partagent

Qu’ont en commun le directeur de Saturday night live, un pêcheur de homard du Maine, le président de Starbucks

Coffee et la styliste principale de Madonna ? Le road trip.

Par Noemi Paquette

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leurs expériences vécues durant leur road trip. Par contre, on constate que ce qui revient le plus souvent est l’impact des rencontres que les gens ont fait au fil de leur voyage. Madame Paquette affirme qu’un individu a besoin de s’identifier à des gens pour avoir un équilibre sain dans sa vie. Pour ce faire, il prend les manières d’agir, de penser et de sentir de ces personnes qui lui servent de modèle et de repère dans son quotidien. En rencontrant des gens qui ont d’autres manières de penser, d’agir et de sentir, les voyageurs auront une autre vision de voir le monde. Ils pourront ainsi prendre de la maturité, de l’expérience et pourront aussi évoluer en tant qu’individu. Pour l’étudiant, cela représente un élargissement des possibilités. Le road trip accentue beaucoup cet aspect puisque le manque d’organisation de ce type de voyage oblige les voyageurs à se référer aux gens des environs.

La variabilité du road trip

Encore une fois, lorsqu’on mentionne le road trip, la plupart des gens y voit un voyage en voiture. Certainement pas! Un road trip peut être complètement différent d’une personne à l’autre. La seule ressemblance est que la durée et le parcours doit être assez long et que le voyage ne soit pas trop organisé ou planifié à l’avance. Les moyens de transport pour effectuer le voyage peuvent donc être variables : vélo, autobus, moto, voiture ou même auto-stop, à vos risques et périls. Même si le road trip est un voyage bénéfique pour les étudiants, il peut être bénéfique pour tout le monde aussi, des plus jeunes aux plus âgées! Le road trip est un voyage qui peut se faire seul ou accompagné d’un groupe, de notre famille ou entres ami(e)s. Bref, il n’y as aucunes règles à suivre, vous êtes les seules personnes à décider comment se passera votre voyage.

Jean Charest (qui n’est pas le premier ministre du Québec) est le parfait exemple de la diversité

du road trip. En 2003, il a effectué un voyage à vélo, se rendant de Montréal à Halifax à l’âge de 70 ans! Attention, il est ici question d’un réchauffement pour cet homme de défi. En 2005, à l’âge de 72 ans, il décide d’augmenter le niveau de difficulté qui n’est apparemment pas assez élevé pour lui. Jean prend la décision de traverser le Canada en vélo, un voyage de 5 500 kilomètres qu’il effectuera en 59 jours avec 7 autres participants. ‘’Ce que je retiendrai le plus de cette expérience à part les crevaisons (rires), c’est définitivement les gens’’ s’exclame-t-il, les yeux pétillants et le sourire aux lèvres. À la suite de ce voyage est née une fondation nommée à chacun son défi, à chacun son Everest créer par Jean. Selon lui, ‘’chaque être humain doit créer ses propres défis et tenter de les réaliser’’.

Le road trip est donc symbole de liberté. On profite du moment présent, on profite de la vie. Qui pourrait mieux définir le road trip que Jack Kerouac, celui qui a fait un des road trip les plus populaires : ‘’Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller’’. Amen.

Jean Charest a effectué la traversée du Canada en vélo aller-retour en 2005 (un voyage de 5 500 km) et prévoit le refaire bientôt

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Les cinq livres à lire avant ou pendant un road trip

1) A Time for Gifts, par Patrick Leigh Fermor (1977) Choisi en 2006 comme un des meilleurs livres de voyages de tous les temps.

2) Blue Highways, par William Least Heat Moon (1982) Le livre a passé 34 semaines sur la liste des best-sellers du New York Times.

3) A Short Walk in the Hindu Kush, par Eric Newby (1958) 17e livre sur 30 dans la liste des meilleurs livres de voyages de tous les temps en 2006.

4) An area of darkness, par V.S. Naipaul (1964) L’auteur est gagnant d’un prix Nobel. 5) On the road, par Jack Kerouac (1957) Important auteur d’origine canadienne française de la ‘’Beat generation’’. Acteur d’un des road trip les plus populaires.

Sources :

Marriner, Mike, Nathan Gebhard, Joanne Gordon. 2006. Roadtrip Nation: a guide to discovering your path in life. Édition illustrée. New-York: Random House. 304 p.

‘’Top five american road trip books and the list’’. 2010. In A traveler’s library. En ligne. ‘http://atravelers-library.com/2009/04/02/road-trip-books-the-list/’. Consulté le 20 novembre 2010

Kerouac, Jack. 2007. On the road: the original scroll. Édition réimprimée. Penguin. 408 p.

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Montréal partiellement ou complètement cirquePar Anne-Gabrielle Ducharme

Du 8 au 31 juillet dernier se tenait une première à Montréal; le festival international « Montréal complètement cirque ». Incom-parable au festival de demain de Paris ainsi qu’à celui de Monte

Carlo, on présente ce festival comme une nouvelle formule. Prenant place un peu partout à Montréal, rare sont ceux ne

l’ayant pas remarqué dans les rues de la ville. Il était formé de onze troupes d’artistes de cirque dont seulement quatre québé-coise ou canadienne, laissant donc place à des artistes de Bel-

gique, d’Espagne, d’Australie et du Pays de Galles.1

1 « Première édition : mission accomplie », [ www.montrealcompletementcirque.com], 2010/07/26

Le point de vue des artistes de cirque encore amateur nous donne une idée assez importante de ce que représente ce genre de festival pour une communauté artistique en plein développement. On sait d’autant plus que pour la plupart, il n’est pas facile de percer au Québec comme ailleurs. Jonathan Saucier, un jeune artiste amateur de 20 ans, présentement membre de la troupe de cirque « dynamo », spécialisée en spectacles jeunesses et dont les productions sont présentés aux quatre coins du globe, a une opinion partagée sur le festival en question.

Un art sous-estimé

Tout le monde est d’accord pour dire qu’un festival d’une telle ampleur amène touristes, artistes et spectateurs en grand nombre et des profits par la même occasion. Par contre, pour un artiste méconnu, cela permet aussi de faire tomber les stéréotypes. « Un point extrêmement fort de ce

festival est qu’un tel événement change la vision que la majorité des gens ont du cirque. Beaucoup de gens croient encore que le cirque se résume à des clowns et des animaux. » Un festival international comme ce dernier ouvre certainement les yeux. Le cirque est un art complexe dont le processus de création est ardu. Chant, danse, humour, acrobatie, théâtre, poésie sont des éléments que l’on peut y retrouver. Les artistes de cirque profitent donc de l’occasion pour acquérir une certaine crédibilité et fierté et en d’autres mots une reconnaissance pour leur travail. Il vient aussi donner la piqure à d’autres qui ne connaissent pas encore ce milieu mystérieux et vient leur donner l’envie de répéter l’expérience en supportant des troupes d’ici à l’année longue.

Le cirque sur la scène internationale

Au niveau international, des présentations d’une aussi grande qualité viennent bien évidement rejoindre beaucoup d’individus. Supporter entre

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autre par l’école nationale de cirque de Montréal ainsi que la Tohu, le festival « Montréal complètement cirque » donne l’occasion à des recruteurs provenant de partout dans le monde à la recherche de nouveaux talents, de se laisser convaincre par la jeune recrue du Québec. Ce festival vient donc en quelque sorte vendre nos artistes. De plus, tout le monde y gagne puisque des artistes d’ailleurs viennent montrer leurs prouesses au public québécois. Ce partage et mélange de culture confirme l’ouverture d’esprit sur le plan culturel de la ville de Montréal et son intérêt à se nourrir de nouvelles idées. Pour Jonathan, c’est aussi une excellente occasion de s’inspirer de valeurs et de concepts différents afin de différer du moule qu’on est en train de bâtir ici au Québec, à cause des écoles de cirque qui créent des types d’artistes et des normes qui ne devraient exister dans le domaine de l’art. Selon beaucoup, il était temps qu’un festival de ce genre fasse son arrivée dans la métropole qué-bécoise. Cinéma et musique sont déjà très pré-sent, mais c’est comme si l’on délaissait le cirque, que l’on faisait seulement former des artistes ici pour les envoyer travailler ailleurs. Le cirque du soleil en est un excellent exemple, étant parfois plus connu sur la scène internationale qu’au Québec. On veut donc changer les choses et pour ainsi dire, faire de Montréal une scène incontournable pour présenter ses spectacles.

Par contre, notre jeune artiste nous rappel-lera qu’en effet, cette première édition 2010 fut réussie, mais que quelques points sont en-core à repenser surtout sur l’aspect technique.

La diffusion à Montréal, soit les salles de spectacles disponibles sont restreintes. Ex-cepté la Tohu, rare sont les lieux où l’on peut faire des présentations en toute sécu-rité et de façon efficace en ayant tous les outils nécessaire au bon déroulement.

Perte d’essence ou recrudescence?

La commercialisation de l’industrie du cirque en inquiète tout de même quelques-uns dont Jonathan. « Beaucoup de personnes de milieux plus défavorisés arrivaient à trouver une sorte de rattachement à la vie grâce au cirque. Le cirque est un art très brute ; c’est quelque chose que tu as en toi, c’est le parfait mélange entre le sport et une grande dose d’art. » En effet, le cirque est avant tout un art provenant de la rue, des amuseurs public. C’est d’ailleurs d’où proviennent des troupes aujourd’hui presti-gieuses tel que le cirque Éloize et le cirque du soleil. Par contre, maintenant avec toutes les nouvelles technologies, c’est comme si on lais-sait la place aux effets spéciaux, à l’esthétique, aux mécanismes, sans mettre en valeur la per-formance de l’artiste, comme ces instruments devraient normalement le faire. On oublie la poésie, l’esprit derrière cet art, en d’autres mots cette sorte de magie qui entoure le cirque. « Montréal complètement cirque », attirant un large public souvent basé d’individus de classe moyenne et même bourgeoise, élèverait donc les standards en mettant de l’avant des pro-ductions à plus grand budget et viendrait ainsi laisser dans l’ombre des spectacles plus sobres.

D’un autre côté, on ne peut ignorer le fait que de nouvelles technologies donnent l’occasion aux artistes d’innover, d’aller plus loin dans leurs créations ainsi que de leur permettre d’essayer de nouvelles choses auxquelles on aurait jamais pu penser il y vingt ans de cela. C’est donc une grande question fondamentale qui se présente à cet art souvent négligé qu’est le cirque; comment garder les valeurs et prin-cipes initiaux du cirque tout en innovant et pro-fitant des nouvelles portes qui s’offrent à nous?

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La conclusion du bilan de cette première édition

« Montréal complètement cirque » fut donc selon une grande majorité de personnes une première édition réussie. Organisateurs, artistes et comman-ditaires en furent très satisfaits. « En plus de pro-diguer émerveillement, euphorie, hilarité, frissons et émotions, MONTRÉAL COMPLÈTEMENT CIRQUE a atteint les objectifs fixés pour cette première année quant à la promotion des arts du cirque, leur accessibilité, leur rayonnement et leur diffusion. »1 C’est pourquoi d’ailleurs en juillet 2011 nous pourrons tous profiter, encore une fois à Montréal, des talents de nos artistes un peu partout dans la ville. Pour de jeunes artistes comme Jona-than, c’est une occasion de plus pour faire connaître un art que qu’il chérit, mais aussi de faire monter la barre des standards par la commercialisation et l’évolution des technologies et donc parfois faire perdre un peu de cachet à un art si particulier.

1 « Première édition : mission accomplie », [ www.montrealcompletementcirque.com], 2010/07/26

Équipe du festivalCe festival vient donc en quelque sorte vendre nos artistes. De plus, tout le monde y gagne puisque des artistes d’ailleurs viennent montrer leurs prouesses au public québécois.

Selon beaucoup, il était temps qu’un festival de ce genre fasse son arrivée dans la métropole québécoise. Cinéma et musique sont déjà très présent, mais c’est comme si l’on délaissait le cirque, que l’on faisait seulement former des artistes ici pour les envoyer travailler ailleurs.

« Un point extrêmement fort de ce festival est qu’un tel événement change la vision que la majorité des gens ont du cirque. Beaucoup de gens croient encore que le cirque se résume à des clowns et des animaux. »

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Une autopsie des JeuxPar Ivan Lazarov

Après le succès qu’ont connu les Jeux olympiques en 2010, que se passe-t-il presque un an plus tard?1

1 http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201002/12/01-948853-le-prix-des-jeux.php

Ces Jeux ont su prévenir en quelque sorte la Colombie-Britannique d’un ralentissement économique, par le besoin de créer des emplois pour réaliser le projet que représentent les Jeux de Vancouver. Mais avec les quelque 7 milliards de dollars qu’ont coûtés ces Jeux, peut-on affirmer qu’ils en valent la flamme?

Les Jeux olympiques ont su réveiller notre fierté canadienne, peu importe les appartenances politiques, avec un record de 14 médailles d’or gagnées. Pendant les deux semaines qu’ont duré les Jeux, les yeux du monde ont été tournés vers l’Ouest canadien pour admirer les exploits des athlètes tout en admirant les installations olympiques à la fine pointe de la technologie. Ces structures financées en grande partie par notre gouvernement fédéral ont su créer une base économique pour combattre la crise financière frappant la planète presque en entier.

Avant

Depuis l’annonce en 2003 que Vancouver sera l’hôte des Jeux olympiques d’hiver 2010, plusieurs programmes ont été mis en place pour assurer le succès de ces olympiades. Parmi ceux-ci, «À nous le podium» un fond de 110 millions de dollars mis en place en 2005 pour venir en aide aux athlètes de haut niveau. Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Vancouver, Le COVAN, a mis en place un programme lors de la construction des différents sites pour respecter les normes les plus élevées pour ce qui a trait à l’environnement et l’énergie.

Puis en 2007, le début de la crise économique qui affecte les États-Unis se rapproche de nous au Canada. La Colombie-Britanique est d’une part protégée d’une certaine façon par les investissements des gouvernements. Avec plus de 500 millions de dollars placés pour la construction des sites et les créations d’emplois, la Colombie-Britannique était bien protégée face à la crise. Comme l’explique Ferdaous Somrani, professeure au Collège Jean-de-Brébeuf, «l’interventionnisme de l’État était définitivement à proscrire pour surmonter la crise et une chance que ces Jeux étaient prévus pour pouvoir garantir des investissements et la création d’emplois». Il est évident que ces Jeux ne sont plus seulement présents pour divertir, mais pour permettre le bon fonctionnement économique de toute une province. Ce qui a été bénéfique, c’est le fait que les investissements ont été mis en place plus tôt et non une fois que la crise a frappé à nos portes.

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Après

Les Jeux olympiques et la crise économique derrière nous, qu’avons-nous gagné à part des médailles olympiques? L’organisation de ces XXIe Jeux d’hiver a été un succès sur le plan économique dans la province de la Colombie-Britannique par les répercussions qu’a engendrées cet événement international. Les retombés économiques qui sont de l’ordre de 4 milliards de dollars depuis ces 5 dernières années ont pu épargner la province de l’Ouest d’un impact négatif dû à la crise économique. Selon un rapport de PricewaterhouseCoopers, plus de 800 entreprises et 23 000 emplois ont été créés pour subvenir aux besoins des Jeux1 . Que ce soit les arts, la culture ou dans le domaine sportif, les répercussions se font sentir. L’argent injecté dans les différents domaines a eu pour effet de montrer à la planète une image du Canada en tant qu’hôte compétant pour l’organisation des Jeux tout en léguant aux athlètes les installations pour promouvoir l’excellence de ceux-ci. Comme le témoigne Angela Spano, étudiante au Collège Jean-de-Brébeuf ayant vécue la frénésie des Jeux, « tout était mis en place pour satisfaire le touriste en général et pour qu’il garde en mémoire une expérience inoubliable de ses vacances à 1 http://www.oryon.fr/publications/Quebec_News3.pdf

Vancouver lors des Jeux».

Des leçons à tirer

Il est bien sûr évident qu’un an après les Jeux olympiques qu’il est difficile de statuer sur les bénéfices que vont rapporter les Jeux à long terme par rapport à l’argent gagné et les emplois créer qu’ont pu été gardés. Ce qui est évident, c’est le fait qu’à court terme, Vancouver 2010 a été un succès. C’est finalement grâce à ces Jeux si la Colombie-Britannique a réussi à surmonter la crise financière par l’investissement et la création d’emplois. Un succès qui n’est pas éphémère, comme les deux semaines de plaisirs à regarder les Jeux, mais plutôt une réussite du côté des différents paliers de gouvernement. Il reste à voir si les Jeux de Vancouver ne seront pas à long terme un fardeau comme ce fut le cas pour Montréal où l’on subit toujours les foudres du Stade olympique de 1976.

Un bref historique :Les Jeux olympiques remontent au temps des Grecques anciens, mais les olympiques modernes sont apparus à la fin du 19e siècle en France avec en premier la création du Comité International Olympique. Le but de cette nouvelle organisation était de rapprocher les nations en faisant revivre la tradition de la Grèce antique. C’est en 1896, en Grèce que les premiers Jeux modernes eurent lieux, avec 14 pays participants et plus de 250 athlètes. Les Jeux olympiques d’hiver ne sont apparus qu’en 1924 à Chamonix, en France du fait que les sports d’hiver devenaient de plus en plus populaires. Jusqu’en 1992, les Jeux d’été et d’hiver se tenaient lors de la même année, mais à partir de cette année-là il y a une alternance à tous les 2 ans entre ces événements.1

1 http://www.canada2010.gc.ca/101/histor/010202-fra.cfm

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À la sénégalaisePar Mame Khar Sarr

L’huile rouge, vous connaissez? Et le pain de singe? Le nom ne vous dit rien? Quand est-il du Kinkéliba? Non plus ? Et

bien, sachez que l’on trouve les trois à Montréal !

Le Pain de singe, communément appelé « Bouy », est un fruit du Baobab. C’est un arbre qui ne pousse pas en forêt et qui se nourrit par lui lui-même en plongeant ces racines très profondément dans le sol. Il a une très longue durée de vie. Certains sont centenaires d’autres millénaires. C’est un arbre très vénéré par certaines ethnies ou populations africaines pour sa durée de vie et aussi à cause de toutes les légendes et histoires mystiques qui l’entoure (au Sénégal, on dit que chaque baobab à un propriétaire et ces propriétaires ne sont pas humains ; ce sont des djinns ou autres esprits capables de se réincarner en forme humaine. C’est la raison pour laquelle il est déconseillé de s’asseoir au pied d’un baobab sans avoir « demander la permission »).

Le « Bouy » est l’appellation wolof (une ethnie du Sénégal) du fruit du baobab, le pain de singe, l’appellation donnée par les colons. En effet, ce fruit est la nourriture préférée des singes au Sénégal. Lorsque le feuillage du baobab apparaît, ces chers farceurs adorent s’y cacher et dévorer le maximum de « Bouy » possible. Dans d’autres dialectes africains, il est aussi appelé « Sira » ou « Sito » (Bambara), « Bobbe », « Boki », « Boré » (Peul), « Bak » (Sérère)1. Le fruit en question pousse dans une coque riche en fibres non solubles. Mais seule la pulpe est consommée, la plupart du temps sous forme de jus. Le pain de singe est très riche en calcium « ce qui est extrêmement rare pour un fruit » me confie Mme Stéphanie Hébert, nutritionniste. Elle continue : « Il est aussi très riche en antioxydants 1 http://www.mampuya.org/plantes/baobab.html

et apporte de la variété dans l’alimentation, ce qui encourage une alimentation saine. » À Montréal, on peut en trouver dans la plupart des marchés africains (maliens/sénégalais/ghanéen). En parlant de variété, on retrouve toutes sortes de tisane à Montréal. Mais en voilà une dont on n’entend pas beaucoup parler : le kinkéliba. Le Kinkéliba est en fait un petit arbre dont le feuillage est très touffu. L’arbre porte le même nom que ses feuilles qui porte le même nom que le breuvage qu’elles donnent. Il pousse dans les régions du Sahel, plus principalement au Sénégal, au Mali, en Guinée Conakry. Le Kinkéliba (la tisane) est aussi appelé « le thé du Sahel ». Tout comme le thé vert, il possède des propriétés digestives et contient beaucoup d’antioxydants et, plus important que tout, « il nous fait boire de l’eau » S. Hébert. On accorde au Kinkéliba toute sorte de vertus médicinales. Pour ceux ou celles qui se posent la question : non, le kinkéliba ne fait pas maigrir ! Mais « il a un goût particulier !» Raphaëlle Cuerrier-Provencher étudiante au Collège Jean-de-Brébeuf et « est différent. Je le consommerais sans aucun problème » Florence Malenfant étudiante au Collège Jean-de-Brébeuf. Un bon kinkéliba se boit au Sénégal pendant le mois de ramadan. On infuse les feuilles et le thé obtenu est consommé lors du coupé du jeûne ou encore lors du « Kheud » (déjeuner du matin avant le lever du soleil) accompagné de biscuits secs. On peut trouver les feuilles de kinkéliba dans les magasins sénégalais, guinéens, ivoiriens ou maliens de la place. Hé oui ! Le thé du Sahel est à Montréal.

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L’huile de palme, contrairement au pain de singe, est assez connue de la communauté montréalaise. Sa graine de provenance vient d’un arbre appelé le palmier à huile qui pousse en Afrique occidentale et qui se retrouve aujourd’hui dans plusieurs régions tropicales. Il est connu pour sa capacité de production. En effet, son fruit pousse douze mois sur douze sans arrêt dus aux saisons. Il produit 5 à 7 fois plus d’huile à l’hectare que l’arachide2. Le palmier à huile est un arbre qui pousse très haut, jusqu’à 30 mètres pour les grands et 15 mètres pour les nains3. L’huile de la graine de l’huile de palme représente 40 à 77 % de son poids et une « grappe » de graine d’huile de palme pèse environ de 0 à 60 kg4. On retrouve l’huile de palme dans plusieurs repas de différents pays d’Afrique de l’Ouest. Il est très présent dans leur alimentation. 2 http://www.maep.gov.mg/filtecpalmhuile.htm3 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/De-pliant_en_francais.pdf 4 http://www.maep.gov.mg/filtecpalmhuile.htm

Même s’il est aujourd’hui assez industrialisé, les populations locales préfèrent largement l’huile de palme locale à celle industrialisée et cela pour des raisons de traditions et de goût. À part cela, l’huile de palme est très riche en vitamine A, bien plus que la carotte. Elle peut parfaitement bien remplacer l’huile végétale raffinée que nous connaissons tous, dans nos repas de tous les jours. Beaucoup de personnes ignorent que l’huile de palme est utilisée dans la préparation de plusieurs produits agroalimentaires que nous consommons notamment dans les margarines, les pâtes à tartiner, certaines huiles alimentaires, les biscuits, les glaces et autres confiseries5. Il n’en demeure pas moins qu’il est sans danger pour la santé. Je vous propose ici une recette de Soupe de Gombo faite à base d’huile de palme (Sénégal) dont Ilona Shemyakina étudiante au Collège Jean-de-Brébeuf dit « le goût très particulier à l’allure très exotique et à la senteur exquise » et la conseillerait à « tout personne curieuse qui veut changer un peut de la poutine et du pâté chinois ». 5 http://www.amisdelaterre.org/

Temps de préparation : 10 minutes (s)Temps de cuisson : 40 minutes (s)INGRÉDIENTS (POUR 4 PERSONNES)• Oignon(4pièces)• Concentrédetomate(4cuillèresàsoupe)• sel&poivre• Piment(moulu)(1cuillèreàsoupe)• Eau(1litre)• Gombos(300grammes)• concentrédepimentsrouges(2cuillèresàsoupe)PRÉPARATION :Tremper les gombos dans l’eau chaude pendant 15 minutes environ. Rincer.Les mettre dans une casserole à pression, ajouter les oignons hachés, les épices, l’eau, le concentré de tomates et le concentré de piments rouges. Mélanger.Fermer la casserole à pression et laisser cuire environ 30 à 40 minutes sur feu doux.

Goûter, rajouter des épices si nécessaire.ASTUCEVous pouvez aussi servir cette soupe avec du riz blanc ou tout simplement avec du pain. Vous trouverez des gombos secs dans les magasins africains, turcs ou grecs sous les noms suivants : gombo, bamia, okra.

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Un canapé aux quatres coins du mondePar Héloïse Nicolas

Camille a 18 ans. Suite à la rencontre d’un de ses vieux amis, elle s’est inscrite au « Couchsurfing », cela fait trois ans maintenant. « Évidemment j’ai menti un peu les premières années parce que être majeur est le premier critère pour surfer mais bon ça fait partie du système », ajoute-t-elle en riant. En trois ans elle a visité grâce à cela, le Québec de fond en comble, Washington, New-York, Amsterdam, Montpellier dans le Sud de la France, et Bruxelles. Son projet, qu’elle annonce fièrement sur sa page web, aller au Maroc. Je veux qu’elle m’explique ce système qui me semble, ma foi, révolutionnaire et un peu utopique sur les bords.

Le « couchsurfing », c’est tout nouveau. À peine une dizaine d’années et pourtant plus de 750 000 membres. Le principe ? On s’inscrit sur le site officiel, on se crée un profil, le plus détaillé possible rajoute d’ailleurs Camille car sinon on ne respecte pas vraiment le principe, et on cherche des gens qui sont près à nous accueillir dans notre destination future. C’est gratuit, relativement simple et excessivement utilisé depuis quelques années. Mais qu’est-ce que ce fameux principe d’ailleurs ? En fait, c’est un autre mot pour décrire cette mentalité de partage et d’entraide que les créateurs du site essayent de véhiculer. Plus exactement,

on retrouve dans la section Vision du site une phrase qui décrit leur objectif : « Créer un monde où chacun peut explorer et créer de formidables connexions avec les gens et les lieux découverts. » Suite à cette lecture je reste un peu médusée. Je trouve difficile de croire que dans notre siècle aux esprits assez tordus il soit vraiment possible de créer « de formidables connexions » avec de parfais inconnus du jour au lendemain. Camille m’explique : « Le but du couchsurfing ce n’est pas seulement d’aller chez quelqu’un et de sauter sur son sofa pour aller se coucher. Les gens qui s’y inscrivent sont là parce que souvent ils n’ont pas la possibilité ou les moyens de voyager alors pour eux c’est un peu comme une mini-aventure et chez eux en plus ! On redécouvre son chez-soi en y invitant quelqu’un», renchérit-elle. Je comprend donc petit à petit que faire partie de cette communauté veut aussi dire prendre du temps pour recevoir et échanger avec les gens que l’on rencontre. C’est une des façons dont les surfeurs remercient leur hôte. Je me pose donc la question suivante, justement, le système à beau être gratuit les gens attendent donc quelque chose en retour ? « Un coup de main pour la vaisselle, une spécialité de son petit coin de pays ou simplement de la sympathie. Généralement les hôtes ne demandent pas plus. », m’explique Camille.

Il y a trois types de « Couchsurfeurs », le gaillard solitaire qui se promène d’un endroit à l’autre dans but précis, le couple amoureux qui tente de tester son amour en voyageant et les

deux copines qui profitent de leur liberté et de leur amitié pour visiter des régions inconnues par elles-mêmes (toute seule ça

fait peur). Camille elle, veut briser cette image aux yeux des surfeurs néophytes. « Oui ça fait peur des fois, et alors !»

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Je reste tout de même un peu perplexe. Quand même, il existe beaucoup de gens considérablement louches et un tel site est l’occasion rêvée pour assouvir leurs sombres désirs, si je peux me permettre. Camille confirme mes doutes. Elle même n’a jamais vécu de mauvaises expériences mais il ne faut pas se le cacher, agression, vol ou viol sont des actes qui sont bels et bien présents. Manifestement certains interprètent mal la notion de partage qui se s’applique par forcément au corps, à moins d’un consentement mutuel ajoute-t-elle avec un demi sourire. Le tout est de faire attention, il faut bien se renseigner sur celui ou celle qui te reçoit, (souvent des hommes d’ailleurs, les femmes reçoivent moins apparemment), toujours avertir quelqu’un se ses déplacements et de son emplacement bien sûr ne pas brusquer les gens chez qui l’on se présente. Le truc de Camille : elle rencontre toujours les

gens chez qui elle loge dans un café avant et essaie de choisir des endroits où elle n’est pas la seule surfeuse à dormir. En effet, elle m’apprend qu’il est assez rare que des gens accueillent un seul « couchsurfeur». Souvent c’est deux ou trois et parfois cela va jusqu’à dix, rares exceptions.

Le « Couchsurfing », c’est donc un peu témérité, beaucoup de générosité et au final une expérience enrichissante et absolument inoubliable. Il y en a pour tous les goûts, tous les âges, dans le fond c’est ouvert à tout le monde. Suffit juste de s’inscrire ! Moi j’ai mon compte. Depuis hier.

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SexyformePar Audrey Tourangeau

Quand de l’aérobie combinée à de la musculation utilise un poteau à la verticale comme instrument d’entraînement, papa et maman n’aiment pas beaucoup l’idée. Quand un uniforme dévoile presque toutes les courbes de la femme, papa et ma-man hésitent. Quand il s’agit d’enlever ses vêtements d’une

façon sensuelle, papa et maman sautent au plafond.Pourtant, nombreuses sont les adeptes de pôle-danse, de cheerleading et de striptease, qui connaissent une expansion importante au Québec depuis les dix dernières années. La Fédération de Cheerleading du Québec, créé en août 2007, et les nombreuses écoles de pôle-danse et de striptease, comme Pole Fitness et Montréal Striptease, permettent aux femmes d’expérimenter ces activités.

Activités étant très souvent traitées comme tabous par la société, les jeunes femmes veulent de plus en plus essayer le pôle-danse ainsi que le striptease. Pour ce qui est du cheerleading, c’est plutôt la question de l’uniforme sexy qui est en cause. Bouger et rester en forme, surtout dans la société postmoderne des technologies et de la paresse chronique des jeunes, est le nouveau mode de vie valorisé. Pourquoi ne pas le faire d’une façon que l’on trouve intéressante? Cheerleading, pôle-danse et striptease, voici les nouvelles façons de se mettre en forme.

Entraînement ou lascivité?

Il y a évidemment les deux côtés de la médaille dans l’opinion publique : soit ces trois activités sont réellement des façons de se remettre en forme, soit ces mêmes activités ne font que dénigrer la femme. « Le pôle-danse et le striptease sont dégradants pour la femme, car ils la donnent en spectacle, soutient Francine Descarries, professeure à l’UQAM et spécialiste de l’hyper sexualisation des femmes. La femme est placée comme accessoire, elle est représentée comme corps sexué à la disposition du regard et du plaisir des autres ». Ces pratiques effectivement inspirées de la danse burlesque qui avait lieu dans les bars aux alentours des années 1950 impliquent un spectacle (privé ou public) dont le coté plus voluptueux du corps féminin est le centre d’attention. Marie-France Riopel, professeure de pôle-danse et de striptease ainsi que fondatrice de l’école Montréal Striptease, déclare que « la tendance mondiale est au bien-être; la femme peut améliorer sa posture par le striptease et sa musculation par le pôle-danse, tout en redécouvrant sa féminité ». Les tabous envers ces deux pratiques sont en effet tenaces. Il y a peu d’individus qui accordent

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le statut de sport au pôle-danse. « Ce qui est le plus étonnant, c’est que les assurances nous considèrent comme un sport extrême! » s’exclame-t-elle par la suite, avec un ton d’humour dans la voix. Voyant les acrobaties que les danseuses professionnelles de pôle-danse, cela n’a rien d’étonnant. Une seconde d’inattention ou de relâche musculaire et leur tête s’écrase sur le sol. De quoi être impressionné. Quant au striptease, ce pourrait être considéré comme une façon plus sportive d’aborder les préliminaires sexuels. « Chacun vit ses fantasmes à sa façon », remarque Mme Riopel. Comme la société actuelle valorise l’ouverture d’esprit, à première vue, il ne semble pas avoir de problème. « Les femmes cèdent souvent à un message qui associe disponibilité sexuelle et épanouissement personnel, souligne Mme Descarries. On leur fait croire qu’offrir à quelqu’un ce qu’il attend, c’est se donner du pouvoir ». Alors comment expliquer le fait que les femmes prenant des cours de striptease soient majoritairement en couple? Veulent-elles du pouvoir sur leur conjoint? « L’hyper sexualisation de l’espace public et de tous les rapports sociaux ramène l’identité et le statut des femmes à leur corps. Le striptease fait passer le « paraître » des femmes avant « l’être » de celles-ci », précise-t-elle. Ce n’est pas fou. Plusieurs postes ou faveurs dans le milieu professionnel sont obtenues par le sexe. Surtout dans notre société, où les jeunes filles se dénudent de plus en plus pour obtenir ce qu’elles veulent. Donner aux hommes ce qu’ils recherchent ne nous attribue pas plus de pouvoir, au contraire, cela donne aux hommes une arme de plus contre nous. Dans ce cas, dites au revoir à l’égalité des sexes. Le cheerleading, dans tout ça? La FCQ contient à ce jour 5000 membres. Le cheerleading est de plus en plus considéré comme un sport difficile, qui demande une extrême rigueur d’entraînement ainsi qu’une grande concentration. Selon le National Center for Catastrophic Sports Injury, dans son 27e rapport annuel, le cheerleading serait la cause de 65% de toutes les blessures étant survenues lors des cycles secondaires aux États-Unis en 2008 et

2009. Le seul ajout qui rend certains sceptiques quant au fait que cette activité est un sport est le type d’uniforme. Pourquoi les athlètes acceptent-elles de porter cet uniforme sexy, moulant et qui dévoile leurs formes? Mme Descarries explique que les jeunes femmes « ont été socialisées à se valoriser à travers leur apparence et non leur personnalité, leur intelligence ». On pourrait penser que les femmes refuseraient abruptement toute socialisation de ce genre. « Les femmes en sont inconscientes : le stade de socialisation commence avec les princesses de Walt Disney, qui ont tous les stéréotypes physiques associés à la femme parfaite, et c’est ce modèle de femme qui se fera aimer par le Prince », éclaircit-elle, mentionnant par le fait même que les jeunes filles recherchent la même situation. Ce même processus peut être observé avec Barbie, belle blonde aux grandes jambes qui est souvent considérée comme la poupée fétiche des jeunes filles. « Être bien dans sa peau et se sentir belle n’est pas une question de poids ou de visage, mais une question d’attitude », riposte Mme Riopel. Le port de l’uniforme des cheerleaders, selon elle, n’est qu’une convention qui a été créée pour divertir et fait partie du spectacle qu’est le cheerleading. On pourrait bien se demander pourquoi les acrobates du Cirque du Soleil se promènent avec des tiges de caoutchouc qui sortent de leur corps. On assume simplement que cela fait partie du spectacle. Alors pourquoi pas avec le cheerleading?

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Question de choix

Au collège Jean-de-Brébeuf, il y a quelques étudiantes qui pratiquent le pôle-danse ainsi que le striptease et le cheerleading. Virginie pratique le pôle-danse depuis déjà presque quatre mois. « C’est sûr que mon copain m’a poussé à essayer, mais au bout du compte, je l’ai fait pour moi. Je développe ainsi ma musculature et ma flexibilité d’une manière agréable », raconte-t-elle. Les parents, dans tout ça? « Je ne l’ai pas dit à mes parents, dévoile-t-elle. Je sais qu’ils ne vont pas approuver, alors j’ai dit que je faisais de l’aérobie ». Bien que mentir ne soit pas valorisé en société, la situation de Virginie illustre bien la portée des préjugés envers ce genre de pratique. Sa situation est aussi un exemple que l’on peut avoir une tête sur les épaules et pratiquer le pôle-dancing, le cheerleading ou le striptease sans nécessairement exposer son corps comme objet. Est-ce que ces activités seront bientôt jugées comme acceptables dans notre société?

LES 10 COMMANDEMENTS DU STRIPTEASE

Éclairage tamisé Mouvements lents

Musique lente Talons hauts

Ne pas regarder le partenaire Garder le mystère, n’enlever qu’une partie des

vêtements Vêtements faciles à enlever vers le bas

Culotte qui se détache sur le côté Angle de vue pour le partenaire, ne pas courber

les épaules Pratiquer devant le miroir

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Top 5 des meilleurs bars burlesques dans le monde

1. Bordello, Los Angeles Luxure, musique, ambiance… Directement replongés dans les années d’or du burlesque, c’est la place à ne pas manquer si l’on est dans le coin!

2. One Eyed Jacks, Nouvelle-Oléans Avec son allure très 1930-1940, ses lumières tamisées, situé en plein centre du French Quarter sur la rue Bourbon, ce club burlesque propose des spectacles plus modernes mais s’inspirant néanmoins du burlesque classique.

3. Wam Bam Club, Londres Situé dans une ville métropoltaine importante, cette boîte de nuit propose une ambiance cabaret avec des spectacles burlesques qui se passent tout autour des spectateurs.

4. Crazy Horse, Paris L’endroit n’est peut-être pas le plus retouché, mais c’est bien le club burlesque qui offre des performances à couper le souffle!

5. Whoopee Club, Londres Un des plus vieux cabarets burlesque qui existe au monde. Ses spectacles combinent bien le chant, le striptease et l’humour.

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L’«antitourisme» saoudienPar Tristan Boisvert

Alors que l’industrie du tourisme mondial bondit de 3,4 % ces dernières années, comment expliquer que la puissance

économique que représente l’Arabie Saoudite continu de fermer ses portes aux étrangers?

En 2010, toutes les nations du monde ont été confrontées aux bienfaits et aux méfaits de la mondialisation; chacune d’entre elles a trouvé des moyens d’équilibrer valeurs politiques, sociales et religieuses avec l’incursion d’industries et de visiteurs étrangers. Pourtant, malgré ce sentiment d’ouverture vers le monde, les touristes voient leur liberté de voyager contrainte dans certains pays; voici le portrait de l’un d’entre eux, l’Arabie Saoudite.

L’Arabie Saoudite, plus connue pour l’approvisionnement qu’elle offre en pétrole au monde entier, a une économie plus que diversifiée. En effet, chez les Saoudiens les plus fortunés, la richesse se situe dans les investissements immobiliers réalisés en Occident. L’ironie réside du fait que malgré les parts majeures qu’elle occupe en Europe ou aux États-Unis, l’Arabie Saoudite ferme toujours ses portes aux investisseurs et touristes étrangers.

Implication saoudienne dans le tourisme international

Le tourisme de nos jours rapporte 2 milliards de dollars par jours1. Dans cette grande industrie,

1 Association Française des Experts et Scientifiques du Tourisme (AFEST). 2006, 13 juillet. «Le tourisme mon-

les Saoudiens fortunés font partie d’un cercle de touristes parmi les plus privilégiés du monde. De fait, leurs investissements immobiliers et leurs apports considérables aux boutiques de luxe, en font des touristes de choix pour les industries qui en bénéficient. Plus clairement, pour prendre la capitale française en exemple, environ 110 000 touristes provenant du Moyen-Orient vont à Paris dans le but d’y faire des achats de luxe dépassant la somme de 30 000 €2.

En arrivant à la constatation de l’apport substantiel des Saoudiens au tourisme mondial, il est à se quest ionner sur les raisons qui poussent le pays à s’isoler et à fermer ses f r o n t i è r e s aux touristes désireux de découvrir son exotisme.

dial pèserait 2 milliards de dollars par jour». In Actuali-tés. En ligne <http://www.afest.org/spip.php?article465>. Consulté le le 24 novembre 2010.2 Lila Meguenay, 2010. «Le voile risque-t-il de bouder le luxe parisien?». le Blogluxe. Paris, France. En ligne < http://www.leblogluxe.com/2010/04/le-voile-risque-t-il-de-bouder-le-luxe-parisien.html>. Consulté le 26 novembre 2010.

Les conditions générales d’accès au pays.

Pour tout voyageur souhaitant aller en Arabie Saoudite, l’accès au pays n’est pas impossible. Néanmoins, les barrières douanières sont si lourdes qu’elles peuvent décourager la majorité des voyageurs. Effectivement, des conditions sont mises en place pour assurer une inviolabilité des mœurs et des valeurs religieuses du pays.

Tout d’abord, Lio Kiefer, spécialiste du voyage au journal Le Devoir, explique que la seule véritable méthode pour entrer au pays, c’est d’y être invité par quelqu’un d’influent qui jouerait le rôle de «parrain» une fois sur les lieux. Bien qu’un permis de voyage soit disponible aux étrangers, celui-ci est principalement destiné aux musulmans effectuant des pèlerinages.

Rendue au pays, toute femme doit catégoriquement se vêtir d’un niqab ou d’une robe noire couvrant le corps et les cheveux; cette règle s’applique aussi lorsqu’une femme se baigne. De plus, aucune femme ne peut se promener seule sur le territoire saoudien, et doit être accompagnée par son mari ou par un membre masculin de sa famille.

La condition extrême s’applique à deux villes de l’Arabie Saoudite, Médine et La Mecque, puisqu’on y refuse l’entrée aux non-musulmans. Le président du Forum Islamique Mondial pour le Dialogue, Dr Hamed ben Ahmed Al-Rafai justifie cela en disant entre autres : « La Mecque est un lieu de culte. Les musulmans ne s’y rendent que pour accomplir un devoir religieux. N’eut été l’appel de Dieu aux musulmans à accomplir le pèlerinage, aucun musulman n’aurait eu l’idée de visiter La Mecque ou d’y habiter.»3 3 Essia Trabelsi, 2008. «Pourquoi l’accès des non-musul-mans à La Mecque est-il interdit?». Saudiwave. En ligne. < http://www.saudiwave.com/index.php?option=com_content&view=article&id=372:pourquoi-lacces-des-non-musulmans-a-la-mecque-est-il-interdit&catid=28:lieux-saints&Itemid=38>Consultéle26novembre2010.

Xénophobie ou racisme?

Plusieurs événements d’actualités, comme les attentats de Riyad contre l’ambassade américaine en 2003 ou la fusillade faite sur un groupe de touristes européens en 2007, laisseraient croire que le pays ne souhaite pas avoir de non-Saoudiens sur son territoire. Cependant, ces attaques ont été commises par des nationalistes et islamistes extrémistes, et le gouvernement tient à se dissocier de ces individus. Effectivement, même si le roi Abdallah 1er affirme continuer sa politique intérieure, celui-ci prêche les valeurs islamiques de paix et engage ses fidèles à ne pas utiliser la violence sur les non-Saoudiens.4

Les Saoudiens ne sont donc pas qualifiables de racistes; ils seraient mieux de les considérer comme peu ouverts à l’idée d’une mondialisation. Lio Kiefer raconte son expérience en Arabie Saoudite comme une des plus dépaysantes, comparant même la politique saoudienne à celle de la Corée du Nord. Il affirme que les autorités

4 Raid Qusti, 10 décembre 2003. «Sommes-nous prêt à recevoir des touristes étrangers?». Arab News. En ligne. Riyad : http://voyageforum.com/voyage/visa_touris-tique_transit_en_arabie_saoudite_D545592/. Consulté le 26 novembre 2010

Femme visitant Médine, une des ville interdite aux non-musulmans

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policières se méfient énormément des étrangers au point de les arrêter pour quelque délit mineur. Il dit même avoir été étonné des regards de dédain que lui portaient les femmes lorsqu’il se promenait dans les villes saoudiennes.

Ayant pour système politique la monarchie absolue, cet isolationnisme saoudien viendrait donc intrinsèquement des valeurs religieuses conservatrices de l’Islam. Hamed ben Ahmed Al-Rafai énonce : «les réglementations sont dictées par des textes religieux qui s’adressent à tous les musulmans et n’ont rien d’une décision politique prise par les dirigeants saoudiens. L’Arabie saoudite n’a d’autre choix que de s’y conformer et de les appliquer. Il s’agit de croyances religieuses et non d’une attitude chauviniste ou d’une position politique.»

Conclusions

L’URSS, la Chine maoïste et la Corée du Nord ont donc leur égal au Moyen-Orient : l’Arabie Saoudite représente encore aujourd’hui une des dernières frontières du voyageur moderne. L’«antitourisme» dont fait preuve cette monarchie fonctionne ainsi à merveille. Pourtant, avec toutes les réglementations religieuses frôlant le sexisme et le racisme, il est à se questionner sur la pertinence d’un tel régime dans un monde qui tend à promouvoir la liberté, surtout si le pays en question est largement impliqué dans l’économie du tourisme mondial.L’Arabie Saoudite s’adresse donc aux pèlerins de confession musulmane, de sorte que ceux qui y seront parvenus pour des raisons purement culturelles auront l’exploit d’avoir réussi à surmonter 1000 ans de traditions religieuses.

La Mosquée de Médine, une des grandes beautés architecturales de l’Arabie Saoudite.

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