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® magazine 4 Rencontres au 56 rue Lepic - Dossier Le Bec de Saxophone Classique - Entretiens Antonio Saiote, Hiroshi Hara - Espace Partitions - Cartes postales - Nouveautés Produits Vandoren - 56 rue Lepic, 75018 Paris Tél. 01 53 41 83 00 • Fax 01 53 41 83 01 • email : [email protected] • Site web : www.vandoren.fr Dépôt légal mars 2004 Directeur de la publication : Bernard Van Doren • Rédacteur en chef : Jean-Marie Paul Interviews et nouveautés partitions : Jean-Marie-Paul Ont participé à ce numéro Anne-Sophie Van Doren (interview de Kim Daewoo) et Jean-louis René (interview de Hiroshi Hara) Photos : Nicolas Roux Dit Buisson, Roland Pierry (Deffayet). Conception et réalisation : Christophe Hauser / La maison. Tél. 01 40 90 02 20

magazine - Vandoren Paris · 2019-01-10 · Vous nous avez dit que vous deviez tout à Marcel Mule. Peut-être trouvera-t-on un jour des gens pour dire la même chose de vous …

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magazine4

Rencontres au 56 rue Lepic - Dossier Le Bec de Saxophone Classique - Entretiens Antonio Saiote, Hiroshi Hara - Espace Partitions - Cartes postales - Nouveautés Produits

Vandoren - 56 rue Lepic, 75018 ParisTél. 01 53 41 83 00 • Fax 01 53 41 83 01 • email : [email protected] • Site web : www.vandoren.fr

Dépôt légal mars 2004Directeur de la publication : Bernard Van Doren • Rédacteur en chef : Jean-Marie Paul

Interviews et nouveautés partitions : Jean-Marie-PaulOnt participé à ce numéro Anne-Sophie Van Doren (interview de Kim Daewoo)

et Jean-louis René (interview de Hiroshi Hara)Photos : Nicolas Roux Dit Buisson, Roland Pierry (Deffayet).

Conception et réalisation : Christophe Hauser / La maison. Tél. 01 40 90 02 20

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Point commun : solistes au National !

Les deux anciens solistes de l’Orchestre National Guy Dangainet Alessandro Carbonare (http://www.carbonare.com/) se sontretrouvés chez Vandoren sous l’œil attentif de PatrickScheidecker, directeur général de Vandoren.Guy Dangain, toujours très actif à l’Ecole Normale de Musique,et dans le domaine des harmonies (Administrateur de la CMF,Président de la Fédération de Picardie, directeur de l’harmoniede Beauvais). Alessandro Carbonare, quant à lui a rejointl’Orchestre Sainte Cécile de Rome, et vient de sortir un trèsbeau CD de musique moderne (ref. Vandoren 2CL605 : F. Zappa,Phil Woods, P. d’Rivera, Yoshimatsu,…).

Vandoren, c’estaussi le Vandojazz !

Un magazine Vandojazz a été lancé. Àdécouvrir dans le premier numéro undossier sur le jazz en France, avec lesinterviews de Éric Barret, Jean-Chris-tophe Beney, Sylvain Cathala, Michaël

Cheret, Olivier Temime et PierrickPedron. Retrouvez également un articlede Louis Tainturier sur le jazz français.

Bientôt téléchargeable sur le site http://www.vandoren.fr

La Vandojamle premier jeudi du mois !

Des Vandojam ont été organisées au dernier trimestre 2003 et premier tri-mestre 2004, le premier jeudi de chaque mois, autour de Michael Chéret.Une vingtaine de saxophonistes à chaque fois entourés de bien d’autresmusiciens y ont participé au 11 rue Lepic (Jazzclub autour de Midi, non loinde Vandoren). Voir interview de Michael Chéret sur le magazine Vandojazz.Photos : www.nrdb.net, "Evènements" / Log in : vandojam ; Password : jam

C hers amismusiciens,je suis très

heureux de vous présen-ter le nouveau numérodu Vandoren magazine,dont le dossier estconsacré aux becs desaxophone classique.Vous découvrirez notam-ment dans ce numéro un

hommage à Daniel Deffayet, ainsi que les réflexionsde son successeur au C.N.S.M. de Paris ClaudeDelangle, issues de son expérience sur nos modèles.Des experts-maison vous éclaireront sur certainsaspects méconnus du bec de saxophone.L’instrument fait preuve d’une grande vitalité partoutdans le monde, comme l’illustrent les témoignages etphotos de différents artistes tout au long de ce numéro.Enfin, je suis particulièrement fier de faire découvriraux clarinettistes la nouvelle anche “56 rue Lepic”.Cette anche exceptionnelle se distingue par ses qua-lités musicales, une sélection encore plus fine et sonemballage révolutionnaire.Je vous souhaite une bonne lecture !

Bernard VAN DOREN

SOMMAIRE

Par hasard ...

Victoria Soames, clarinettiste et fondatrice des disques ClarinetClassics, est devenue récemment professeur à Goldsmith College enplus de son enseignement à Trinity College à Londres, et à la GuildhallSchool of Music & Drama Junior School. Quant à sa firme “ClarinetClassics”, elle a fêté son 46ème CD. http://www.victoriasoames.com/.Richard Edwards est l’éditeur de la revue C.A.S.S., Clarinet and saxo-phone Society of Great Britain. Le “4th British Congress” a eu lieu à Birmingham en novembre avec un hommage aux clarinet-tistes de France, d’Italie et Grande Bretagne. http://www.clarinetand-saxophone.co.uk/. Serge Bertocchi est président de l’Association desSaxophonistes Français “A.Sax”. Membre de Xasax, il a pu jouer auMusée d’Orsay le 17 novembre une pièce de Sciarrino “pour 4 saxsolistes et 100 saxophonistes en mouvement”. Il est également un spé-cialiste du “Tubax” (sax basse). http://asaxweb.free.fr/

Retrouvailles entre James Gillespie et Guy Deplus.

James Gillespie (professeur à North Texas State University, éditeur dumagazine “The Clarinet” ) http://www.clarinet.org/ et Guy Deplus, quia assuré une masterclass cette année chez Vandoren, filmée, et quenous espérons voir sortir en DVD.(biographie : http://www.vandoren.fr,rubrique artistes)

ÉDITORIAL BRÈVES & RENCONTRES BRÈVES & RENCONTRES

Yoshiyuki Hattori en master-classe.

Yoshiyuki Hattori a étudié au Japon et en France ; il enseigne à l'Universitéde Senzoku et au Conservatoire de Shobi à Tokyo. Il a notamment été leprofesseur de M. Hara. Yoshiyuki Hattori a fait ses études au Japon et enFrance. Depuis 1974, il est le baryton du “Quatre Roseaux Ensemble”lauréat de concours de musique de chambre. Ancien 1er soliste del’Harmonie “Kosei”, il enseigne actuellement à lUniversité de Nagoya etdans 3 Conservatoires de Tokyo.

Entre Francfortet Berlin !Ulrich Mehlhart, clarinette solo à l’Orchestrede la Radio de Francfort (Hessische Rundfunk)et président de l’Association des ClarinettistesAllemands (DKG). Fondée en 1998, la DKG aorganisé son 4ème Symposium du 1er au 4 octobre à Berlin. http://www.deutsche-klari-netten-gesellschaft.de )

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3 rencontres6 dossier becs de sax14 entretiens18 espace partitions20 cartes postales23 nouveautés

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Algirdas Budrysau CNSM en février.

Algirdas Budrys (clarinette solo de l’Orchestre d’Etat deLithuanie) alors qu’il était venu assurer en février 2003une masterclass de musique lithuanienne au CNSM deParis avec les élèves d’Arnaud Leroy, professeur-assistant.

Ensembles,chez Vandoren !

Le Korean Sax Ensemble avec Kim Daewoo , lorsd’une tournée février 2003 qui les a menés en France et en Allemagne.Fondé en 1996, cet ensemble comporte habituellement 50 saxopho-nistes. (voir interview de Kim dans la Carte postale de Corée en fin dejournal). http://www.saxophone.or.kr/

Classe de saxophone d’Arno Bornkamp(Conservatoire d’Amsterdam) 3 février 2003. Arno Bornkamp a sorticette année un double CD “Classical saxophone” (ref. 25A379).http://www.effacta.nl/solisten.htm

Henri Jeitz et sa classe de clarinette duConservatoire de LuxembourgHenri Jeitz a créé l’ensemble de musique contemporaine Sigma et lechœur de clarinettes de Luxembourg.

Hommage à Daniel Deffayet.Un an après la disparition de Marcel Mule, le monde du saxo-phone a été à nouveau touché avec la mort de Daniel DEF-FAYET, qui s’est éteint dans son domicile parisien le 27décembre 2002, à l’âge de 80 ans. Professeur au C.N.S.M. deParis (1968-88), il avait formé toute une génération de saxo-phonistes talentueux, mais c’était également un interprèteremarquable, auquel on doit, avec son “Quatuor de saxo-phones”, de nombreuses créations. Il fut soliste de plusieursgrands orchestres, et Karajan l’appelait régulièrement àl’Orchestre philharmonique de Berlin (1966-88). Voir sa bio-graphie et l’interview intégrale* réalisée par Roland Pierry surle site http://www.vandoren.fr

* extraits de l’interview : Le matériel, ce n’est pas difficile. (…)Lorsque je suis allé voir Marcel Mule, il jouait un bec métal et, natu-

rellement, je voulais jouer la même chose, pour faire “comme le profes-seur”. Il m’a recommandé à titre de transition d’acheter chez Vandoren un bec “Perfecta” et les anches correspondantes. Et depuis 1938 jejoue des anches Vandoren.(…) J’ai joué un bec métal traditionnel puis celui à table réglable de Georges Charron jusqu’à ce que Vandorensorte sa nouvelle série de becs classiques. Avec tout cela, j’ai toujours joué les anches Vandoren.

Qu’est-ce qui vous convenait particulièrement dans les anches Vandoren ?Le timbre et la qualité du son. En effet, j’estime que, pour un instrumentiste, la qualité primordiale est d’avoir un beau son. Vous pouvez faireune fausse note, si vous la faites avec un beau son, je serai le premier à vous absoudre : il a mis un doigt à côté. Oui, mais quelle importan-ce. Qu’est-ce qu’une fausse note dans une existence si c’était tellement beau de son ? Il a une sonorité qui vous remue, qui vous “prend auxtripes”. Pour moi, c’est la qualité principale.Il m’arrivait de les retoucher. Comme dans mon temps, avec un canif bien aiguisé ou une lame de rasoir et en posant l’anche sur une plaquede verre et en grattant légèrement le bout. Pas question à ce moment-là de toucher à la table. Pas question. C’eût été une hérésie, un péchémortel. Quelquefois il m’arrivait de gratter au talon une anche un peu sourde pour qu’elle sonne mieux. Cela l’éclaircissait un tout petit peu.C’est tout. Je n’ai jamais fait autre chose. Il faut préciser que je n’enlevais pas des copeaux. Ces ajustements étaient en fait très faibles.Naturellement, il m’est arrivé d’essayer des anches d’autres marques, mais depuis 1938 je n’ai joué que des anches Vandoren car ces essaisne m’ont jamais mis en présence d’anches supérieures ni même égales à celles que je trouvais ici. (…) Pour moi, la seule chose qui me guide,ce sont les oreilles.(…)

Vous nous avez dit que vous deviez tout à Marcel Mule. Peut-être trouvera-t-on un jour des gens pour dire la même chose de vous…Je ne crois pas, car avant Marcel Mule, il n’y avait rien. Il a tout créé alors que je ne suis qu’un continuateur, pas un réformateur. Comme jetrouvais que ce qui avait été fait avant moi était parfait, j’ai essayé de continuer dans cette voie-là.

BRÈVES & RENCONTRESHOMMAGE

Jack Brymer,d’un monde à l’autre....

Jack Brymer est décédé à l’âgede 88 ans le 16 septembre der-nier. Né le même jour que Mozart,un 27 janvier, il avait des affini-tés particulières avec son concer-to, qu’il enregistra trois fois(Beecham, Davis, Marriner). Il fut

sans doute le premier clarinettisteanglais à utiliser le vibrato. Auteur

d’un excellent livre sur la clarinette, il fut égalementsoliste des principaux orchestres londoniens, et fut prési-dent d’honneur du CASS (association des clarinettistes etsaxophonistes britanniques)

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LES PARTIES DU BEC DE SAXOPHONEPetit vocabulaire

Examinons ensemble leschéma descriptif d’un bec :une explication simple s’im-pose au sujet de certainsparamètres trop peu connus.

La forme extérieure donc sonesthétique n’ont pratiquementpour objet que de mettre enconfiance l’utilisateur. En effet,en dehors de la forme du bout dubec, tout le reste peut plus oumoins être reconsidéré. La lignegénérale du bec aura bien sûrcertains adeptes, les formesplus ou moins rétro ou plusmodernes peuvent ainsi indirec-tement “cataloguer” un bec.A noter tout de même : unmanque d’épaisseur au tenonpeut fragiliser l’emboîtement dubec sur le bocal.La mentonnière : son originevient du fait qu’elle était desti-née à reposer sur le menton ; parconséquent la vibration del’anche était contrôlée par lalèvre supérieure. Par la suite le

bec a été utilisé à l’envers pourplus de confort, la lèvre supé-rieure servant de coussinet entreles dents de la mâchoire supé-rieure et la mentonnière. Maiscette méthode a été progressive-ment abandonnée par la plupartdes instrumentistes et les dentsreposent maintenant le plussouvent directement sur la men-tonnière. La forme et plus parti-culièrement l’angle de la men-tonnière ont une influence nonnégligeable en terme de confortmais aussi d’équilibre entreconsistance et richesse du son.Un exemple qui vous permettrad’en mesurer son importance :deux becs ayant la même table,le A28 et le tout nouveau bec dela série Optimum AL4 .Le plafond sculpte le son à sasource, donc sa forme, sa lon-gueur, son angle sont à détermi-ner en fonction du volume de lachambre et du timbre désiré ; unplafond bombé sera générale-ment plus adapté pour une

sonorité “brillante”.La chambre : son volume et saforme auront une incidence surle grain de son et sur l’accord del’instrument, voire sur le timbrede certaines notes particulières.En règle générale, le fait deréduire le volume de la chambrepar la hauteur du plafond influesur la vitesse de l’air et parconséquent génère plus d’har-moniques (son timbré, brillant…).La justesse, elle, est en rapportdirect entre le volume de lachambre et le passage de perce.Le passage de la perce à lachambre est en fonction desfabricants de formes variables, leplus important dans ce cas n’estpas sa forme mais le volume qu’ilreprésente. Généralement sur lesbecs classiques, il sera réduit ;de ce fait plus la chambre estcompressée plus il s’élargit , lerapport de volume chambre etperce est à respecter.La perce : sa forme est tributai-re de la conicité du bocal. En

P A R J E A N - P A U L G A U V I N , C O N S E I L L E R A R T I S T I Q U E V A N D O R E N

E T J E A N R A P E N N E , D I R E C T E U R D E L A P R O D U C T I O N

le bec de saxclassiqueL

es meilleurs saxophonistesclassiques sont aujourd’huiconvaincus de la qualité de

nos produits. Au Concours interna-tional Adolphe Sax de Dinant, les sixfinalistes jouaient un bec Vandoren !Et pourtant le bec de saxophone estun sujet bien peu évoqué par leslivres de musique ou de facture instrumentale. Ce dossier se propose de nourrir votre réflexion sur quelques points fondamentaux : le vocabulaire technique des diffé-rentes parties du bec, le langage à adopter nécessairement plus subjectif quant il s’agit d’exprimerses sensations lors des essais dematériel, et pour finir quelques définitions. Une analyse réaliséegrâce à l’expérience des conseillers artistiques Vandoren ou des musiciens eux-mêmes. Beaucoup de détails donnés ici sont valablespour tous les types de becs mais un prochain numéro du Vandorenmagazine sera consacré aux becs de jazz, dont la variété des chambreset des styles nécessitera un dossier à lui seul.

le dossier

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le dossier

BAFFLEBEAK

TIP-OPENING

RAMP

RAMP TIP

THROAT

BORE

FACING-CURVE

TABLE

SHANK

CH

AM

BE

R

TIP-CONTOUR

WALLS (INSIDE)

WINDOW

TIP RAIL

SIDE RAILS

LIGATURE LINES

TIP THICKNESS

WALLS (OUTSIDE)

BOUT DU BEC

FACETTE

RAILS

FLANCS OU PAROIS (EXTERIEURS)

TRAITS DE LIGATURE

FENETRE OU LUMIERE

JOUES OU PAROIS(INTERIEURS)

OUVERTURE EN BOUT

EPAISSEUR DU BOUT

MENTONNIERE HAUT PLAFOND COURBEDE LA TABLE

BOUT DE LA RAMPE

RAMPE

PERCE

CH

AM

BR

E

TENON

GORGE (PASSAGE DE LA PERCE)

OU TRAPEZE (CLARINETTES)

effet, il est plus logique que laperce soit, elle aussi, conique,car un tassement bien réparti duliège facilite l’ajustement du becsur le bocal. Par ailleurs, sa lon-gueur importe peu puisque c’estl’enfoncement du bec qui équi-libre la justesse de l’instrument.La table se détermine par 2 élé-ments : la partie plane surlaquelle l’anche sera maintenuepar la ligature et la partie courbedont le galbe permet à l’anche devibrer en laissant un espace pourle passage de l’air. La partieplane est de préférence très légè-rement concave pour assurer uneétanchéité parfaite.L’ouverture : rien de plus facile àvoir (du moins le croit-on …)

donc par conséquent tout lemonde en parle ; qui n’a pastenté de comparer 2 becs d’unsimple coup d’œil ? C’est certai-nement très rassurant, maismalheureusement nous sommesloin de la réalité car l’ouvertureseule renseigne bien mal sur lescaractéristiques d’une table debec : le galbe de la courbe et lalongueur de table sont en effettout aussi essentiels.Le galbe de la courbe doit res-pecter certains critères de pro-gression sans quoi l’anche nesaurait vibrer correctement. Laforme du galbe et la longueur detable associée ont une grandeinfluence sur la sensationd’émission, souvent traduite,

abusivement, par des notions debec “trop ouvert” ou “trop fermé”.Pour une ouverture donnée, unecourbe plus longue sera interpré-tée en terme de bec “fermé” et,bien sûr, une courbe plus courtevous donnera la sensation d’unbec “ouvert”.Concevoir une table de bec estune affaire de spécialiste.La facette ou cordon : l’aspect,donc la finition, de cette partieest déterminante pour la sensa-tion d’émission. Celle-ci se tra-duit par des impressions de becouvert ou fermé, de son plus rondetc… La largeur de facette idéa-le pour un modèle donné est sou-vent dictée par le galbe de lacourbe de la table.

Bien que cela ne soit pas systé-matique, facette large est sou-vent synonyme de son plus com-pact. En revanche ce type de fini-tion nécessite un choix d’anches“faciles”, c’est-à-dire plussouples, et ceci sans détériora-tion de l’épaisseur du son.Le bec AL3 série Optimum, avec safacette large, est un très bonexemple de compromis entre faci-lité d’émission et pâte sonore. Unefacette fine, façon A28 parexemple, lui donnerait certaine-ment une autre dynamique maisau détriment de la qualité de son. A noter : une facette large aug-mente la capacité d’ajustement del’anche sur le bec (plus haute ouplus basse).

L’entretien de son bec. L’éboniteutilisé (caoutchouc vulcanisé) estune matière stable dans le tempset permet également un usinagedans de bonnes conditions. Latechnologie et le savoir faire nouspermettent de garantir une préci-sion proche du 1/100ème de milli-mètre. Par contre l’ébonite est sen-sible à la chaleur et peut égalements’oxyder à l’air ambiant, il devientun peu verdâtre par exemple. Cesréactions finissent par durcir sensi-blement la matière dans le temps, parconséquent la perception sonorepeut se modifier.Attention de ne pas poser le bec surle plat de la table ! Il y a toujours unfrottement donc une usure préma-turée qui à terme peut altérer

l’émission donc le son…Qui n’a pas obstinément prétenduque son vieux bec est beaucoupplus facile que le bec neuf ? Touten prétendant également que lefabricant en aurait modifié safabrication !!!Certains becs ont été réalisés surces critères : le A17 est en théoriel’extrapolation d’un A27 usé et leA28 un dérivé de ces 2 modèles …Donc soyez vigilants sur le “com-portement” de votre bec qui néces-site une attention particulière.Pour le nettoyer ? de l’eau tièdelégèrement savonneuse de tempsen temps ou bien avec des produits adaptés. Le souci del’hygiène vous amène parfois abien essuyer l’intérieur de la

chambre du bec, l’aspect de lafacette (cordon) peut subir delégères modifications qui vousamèneront à penser un jour quevotre bec est devenu plus facilevoire également plus clair, c’estvrai… Un bec n’est pasinusable, le fait d’essayer detemps en temps un autre becvous permettra d’en mesurer sonétat d’usure ; utiliser 2 voire 3becs en alternance est rassurantet confortable.

le bec de sax classiq ue

Je suis rentré au CNSM avec un bec d’une autre marque. Très vite, àla classe, j’ai essayé le Vandoren A17 ; je cherchais quelque chosequi me convenait mieux, avec plus de son. Au stage de Gap, lorsque

le A28 est sorti et que Claude Delangle me l’a fait essayer, j’ai préparé leConcours de Genève avec ce bec. Depuis un an, pour la musique de chambreje joue de nouveau avec le A 17qui va bien avec mon sax Selmer Séries 3; par contre pour le répertoire avec orchestre j'ai conservé le A28 pour sasonorité généreuse. Pour le soprano, un instrument que j'ai commencétardivement, j'ai choisi le S15 qui me convient parfaitement, et pour le ténorle T20 est un bon équilibre. Le choix du matériel doit être simple et rapide(cela marche pour moi). L'essai de becs de différentes ouvertures nécessiteun choix d'anche approprié à chacun... La première étape est de ne pasvouloir jouer des becs et anches qu’on ne connaît pas (si on essaie le bec,ne changer que le bec). Un essai prolongé de quelques jours permettraensuite de voir la force d’anches adéquate.

A V I S D E M U S I C I E N

Vincent David“Droit au but...”

Voir aussi l’opinion d’Otis Murphy (USA) et de Kim Daewoo (Corée) dans la rubrique “Cartes postales”, page 21.

V I N C E N T D AV I D J O U E : B E C S S 1 5 , A 1 7 / A 2 8 , T 2 0 , A N C H E S T R A D . N° 3

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LA NAISSANCE D'UN NOUVEAU BEC DE SAXOPHONE : du prototype à la fabrication en série

La problématiqueLa mise au point d'un prototype debec de saxophone est encoreaujourd’hui une entreprise pas-sionnante, tant le champ des pos-sibilités reste vaste. Comparative-ment, le bec de clarinette est par-venu progressivement à un pointde quasi perfection dans uncontexte presque exclusivement demusique (dite) classique où leschoix esthétiques sont assez lar-gement standardisés.

La réalisation d'un bec d'essaipasse par de multiples opérationsde modelage et de retouche surune base ébonite ou laiton à l'ai-de de résines thermodurcis-sables. Pas à pas, les essaismusicaux guident la progressiondu travail. Les parties fondamen-tales du bec sur lesquelles vontse concentrer les recherches sont:la chambre (sa taille, sa forme,son plafond), le passage de

perce, la table et certains aspectsde la mentonnière.En réalité, il n'est pas très diffici-le d'obtenir un résultat. Les“retoucheurs” de becs et autresréparateurs plus sérieux vous enferont aisément la démonstra-tion. S'ils savent être à l'écoute,ils sauront provisoirement redon-ner confiance au musicien grâceà une retouche appropriée. Maisaprès ? Ce bec retouché qui fonc-tionnait à merveille il y a encorequelques jours, pourquoi nerépond-il plus aujourd'hui aussibien avec une nouvelle anche ?

Pour être valable, un prototype,comme un bec retouché, doit êtreconstruit sur des bases solides,c'est-à-dire présenter de réellesqualités et non simplementquelques atouts flatteurs dont onse lassera rapidement; seuls unvéritable savoir-faire et une

longue expérience permettentd'atteindre un résultat probant.C'est à cette seule condition quel'étape la plus difficile devientenvisageable : la fabrication ensérie. En effet, la véritable diffi-culté n’est pas de réaliser 1 bec,mais de parvenir à le reproduireen série en conservant intégrale-ment toutes ses qualités origi-nelles, et ce, au long des années.Or cet aspect de la fabrication esttrès important car tout musicienest conduit tôt ou tard à renouve-ler son bec. Il est indispensablequ'il puisse retrouver le même“air de famille” en choisissant unautre bec de la gamme. On note-ra ici que de légères différencesexistent tout de même entre becsde la même gamme. Ces diffé-rences, liées essentiellement à lafinition manuelle, permettentd'offrir quelques variantes, maisla base demeure.

Comment faire pour garantir aumieux la reproductibilité et la stabi-lité de la fabrication dans le temps ?

Le mouleUne fois le prototype entièrementvalidé par les musiciens partici-pant à l'opération, une empreintede l’intérieur est réalisée à l'aided'un matériau spécifique garan-tissant la conservation desformes et des dimensions. Cetteempreinte est ensuite numériséesur ordinateur pour permettre laréalisation d'une première brocheen acier. Cette broche sera lenoyau du moule d'essai. Le procé-dé de moulage éprouvé parVandoren depuis de très nom-breuses années permet de fabri-quer des pièces ébauches dontl’intérieur est très proche de celuides pièces finies. Seule une légè-re finition manuelle est nécessai-re en fin de processus au voisina-ge de la facette (l’extérieur, lui,doit être usiné entièrement).De façon générale, seul le procé-dé de moulage permet de réaliserdes formes intérieures complexes(plus complexes que les formesobtenues par usinage) tout engarantissant une parfaite repro-

ductibilité dans le temps. D'autrepart, les broches étant numéri-sées, il est toujours possible de lesrenouveler en cas d'usure ou dedestruction accidentelle.Les premières pièces issues dumoule d'essai sont testées et labroche éventuellement retou-chée, étape par étape, jusqu'àobtenir le résultat escompté. Lemoule définitif est enfin réalisé(noyau et enveloppe) en acierchromé, très résistant. La“matrice”, ainsi parachevée, estprête pour la fabrication en sériede pièces d’ébauche.

Les tolérancesChaque étape de fabrication estcontrôlée au moyen de bancs demesure spécifiques. Les tolé-rances générales, extrêmementserrées, rappellent celles de lamicromécanique : - tournage de la forme extérieureet mise à longueur de la perce:+/- 0.05 mm- meulage de la mentonnière etcoupe du bout: +/- 0.05 mm- fraisage de la table : +/- 0.01 mmLa table est particulièrement soi-gnée : aucune retouche, ni aucunpolissage ne sont tolérés après

fraisage de manière à en garan-tir l’intégrité. Les machines àtabler, équipées d’outils en dia-mant naturel, sont vérifiées trèsrégulièrement pour contrôlernotamment les alignements etéviter ainsi la “torsion” destables, phénomène méconnu etpourtant très gênant pour l’émis-sion. A chaque type de table(A27, A28, AL3, T35, T75…) cor-respond 2 modèles étalonconservés en lieu sûr, à l’abri del’humidité et de la lumière. Ceux-ci ne seront manipulés qu’en casde nécessité absolue.

Les finitionsLa finition manuelle des rails, duhaut-plafond et de la facette estréalisée par des ajusteurs - finis-seurs spécialement formés.Chacun d’entre eux possède sonstyle et imprime au bec unetouche particulière ; maischaque détail étant soigneuse-ment contrôlé à l’aide de piges,l’esprit du modèle d’origine esttoujours respecté.

Les testsEnfin des musiciens de hautniveau testent l’ensemble de la

production en effectuant desprélèvements réguliers. Chacunede leurs remarques est consi-gnée et donne lieu aux vérifica-tions nécessaires. Pour l’en-semble des gens de fabrication,les sensations des musicienspriment toujours sur lescontraintes de production.

De la mise au point du prototypejusqu’à la fabrication en série, lanaissance d’un bec est uneaffaire de passion, d’imaginationet de sensibilité artistique, maisc’est aussi, et surtout, une ques-tion de patience, d’expérience etde savoir-faire technique.Grâce à cette démarche globalede qualité, Vandoren parvient àdévelopper de nouveaux produitstoujours innovants et perfor-mants avec l’assurance de pou-voir les fabriquer à l’identique 5,10, 15 voire 30 ans plus tard !Alors, ne doutez plus ni de laqualité ni de la pérennité devotre matériel, choisissez un becde saxophone Vandoren et consa-crez-vous à la seule chose impor-tante en définitive : la musique !

P A R J E A N R A P E N N E , R E S P O N S A B L E D E P R O D U C T I O N V A N D O R E N

le bec de sax classiq ue

le dossier

J E A N R A P E N N E

Les solutions Vandoren

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VANDOREN magazine NEWok4 5/03/04 18:43 Page 12

P A R J E A N - P A U L G A U V I N , C O N S E I L L E R A R T I S T I Q U E V A N D O R E N

SOUPLESSE ET RÉSONANCE ...

Chez Vandoren, le soin apporté àla réalisation d’un nouveau becest directement lié au degré d’exi-gence artistique d’une majorité demusiciens. Dans un souci d’équi-libre de justesse de l’instrument,Adolphe Sax avait établi que levolume de la chambre est théori-quement le prolongement coniquedu bocal. À l’origine les becsétaient très larges à l’intérieuravec des ouvertures très fermées.La conception actuelle du bec asubi quelques modifications parrapport à l’évolution de l’instru-ment ; l’allongement du tube, sondiamètre et par conséquent l’em-placement des cheminées ont étérééquilibrés pour obtenir unemeilleure justesse. Le choix d’unbec pour des raisons artistiquespeut dès lors tout à fait s’expli-quer par les caractéristiques

techniques du modèle. Le cœurpour une fois a ses raisons et lessurprises peuvent être d’ailleursau rendez-vous …

De la partie plane de la table Elle sert à poser l’anche fixée elle-même par la ligature. La forme dela courbure offre une multitude desensations propres à l’émission duson. La partie vibrante de l’ancheest sensible à cette courbe d’allureexponentielle. Ces sensations sontbien entendu directement liées à lamorphologie de l’instrumentiste età son type de jeu. Une même anchesera appréciée de façon extrême-ment différente selon le débit et lapression d’air que le musicienexercera sur celle-ci. La “sensa-tion” faussement traduite par lemusicien en terme d’ouverture(ex. : bec trop ouvert ou fermé)peut être déterminée par la lon-gueur de cette courbe, et non paspar l’ouverture proprement dite.

De l’ouvertureRien de plus facile à voir et parconséquent tout le monde en parle.Qui n’a pas comparé deux becs aucoup d’œil (même très averti)…C’est certainement très rassurant,mais malheureusement noussommes loin de la réalité. Entre l’àpriori artistique du musicien et lathéorie acoustique une vérité s’im-pose : l’ouverture du bec ne génèrepas systématiquement plus de son.

De la pression et du débit d’air

La gestion de la pression et dedébit d’air est primordiale etc’est dans cet équilibre de para-mètres que la résonance seraoptimisée. Notion essentielledont la prise en compte détermi-nera la conception de nos becs. Par exemple le AL3 sérieOptimum est d’une facilité exem-plaire à tout point de vue (émis-sion, rondeur de son, etc…).Dans ce cas le bec oriente versun certain son. Le A28 série V5lui est plutôt de conceptioninverse, l’instrumentiste devras’approprier le son, le forger,donc sculpter sa personnalité.

De l’utilisation d’anches dures Elle peut donner de prime abordl’impression d’une meilleure maîtri-se de l’instrument (dynamique,ampleur et richesse de son), toute-fois au détriment de la notion desouplesse donc de la facilité.Aujourd’hui, l’utilisation fréquentede becs relativement fermés avecdes courbes de table plus ou moinslongues accompagné d’un choixd’anches fortes (31/2 – 4 voire plus)nous porte à croire que les ouver-tures actuelles sont finalementcomparables à celles utilisées dansles années 60 à l’exception de laforce d’anche qui restait dans ledomaine du raisonnable (21/2 –3).

Du vocabulaireNotre passion et la vôtre permet-tront de satisfaire vos exigences ensachant évoluer tout en restant

dans le domaine du raisonnable,considérant comme utopique lecompromis tant recherché. Levocabulaire lui est ici essentiel. Lessubtilités de définition du son res-tent un débat: clair, brillant, lumi-neux ou au contraire sombre, rond,épais entretiennent la confusion oul’indécision. Les notions de sou-plesse et résonance - elles mêmesliées au phrasé - nous approche-ront au plus près d’une vérité.

5 principes à retenir

1La conception du bec peut satisfaire

une majorité de musiciens.

2La forme de la chambre déterminée

par un volume n’est pas systématiquement liée aux paramètres

de définition du son…

3La profondeur et l’angle du plafond sont des critères non négligeables.

4L’aspect de certaines parties du bec

tel que la facette par exempleexplique la ou les sensations

du " soufflant ".

5La résonance de l’instrument est essentiellement tributaire

de la manière dont le musicien gère son embouchure.

L’utilisation d’un bec classique peut sonner jazz et vice-versa…

Avec le même bec, le son de l’instrument sera différent d’un musicien à un autre.

Claude DELANGLE“Prise de bec…”

J ’ai effectué toutes mes études avec un bec C* Selmer… Ce becme donnait entière satisfaction ; je ne me posais pas dequestion sur le matériel mais seulement sur ma manière d’en

faire quelque chose ! Lorsque je suis sorti du Conservatoire, RolandPierry m’a fait connaître le bec Vandoren A25 ; j’ai commencé àressentir de nouvelles sensations, à rechercher des couleurs, des“grains” de son différents selon le répertoire. Ce bec ne me donnaitpas entière satisfaction, mais je percevais de manière encore un peuobscure que si je voulais trouver ma sonorité, il me fallait de toute façon"bouger", quitter les habitudes toujours trop confortables ! Il me fallaitrechercher un nouvel équilibre entre le son qui était le mien à l’époque,celui auquel je rêvais et les caractéristiques acoustiques du bec. J’ai passé plusieurs années à changer fréquemment : A20, A27, etc.avec des retours réguliers à mes points de repères sur le C* ; à partirdes années 90, j’ai adopté pendant une longue période le bec A17 ; ilm’apportait exactement ce que je cherche en matière d’émission :précision, équilibre, homogénéité, clarté de l’articulation, etc.Lorsque le A28 est sorti j’ai été séduit par la richesse de son timbre ;il me demandait plus d’effort, plus d’air, mais j’étais comblé par sasonorité chaude. Je restais nostalgique cependant de la précision duA17 auquel je suis finalement revenu, préférant sélectionner uneanche un peu plus tenue pour obtenir un son plus chaud. L’anche unpeu faible sur le 28 m’apportait un compromis émission/son maisme faisait perdre un peu d’aigu. Un petit détour de quelques moispar les AL3 et AL4 m’a convaincu qu’ils étaient adaptés à un jeu dansl’orchestre ou au cadre pédagogique (1er et 2nd cycles) pour laformation de l’oreille de l’élève. Dans une situation de soliste, je mesentais un peu “enfermé “ ! J’ai récemment adopté le A5, ouverturemédium. Ce bec est légèrement trop ouvert pour moi, il donne un sonassez rond, beaucoup moins riche en harmonique que mes becsprécédents. D’une certaine manière il y a comme une lutte entre maconception de base et le potentiel de ce bec… C’est en cela qu’il estbon pour moi ! Il donne des limites à mes excès et me fait découvrird’autres horizons ; je changerai très certainement bientôt et je nele conseille pas à mes étudiants ; en effet, il requiert une bonnemaîtrise et surtout une idée exacte des couleurs que l’on recherche.Il est peu directif et peut donner des catastrophes ! Tous ceschangements successifs m’ont permis de prendre conscience d’uneidée étrange : lorsque la maîtrise du son est bien établie, il est peut-être bon d’éviter de jouer un matériel parfaitement en phase avec sapropre conception du son ! La tension (douce !) entre l’objectif et lematériel est génératrice de nouvelles idées musicales. En revancheje recommande la plus grande stabilité possible au cours desétudes élémentaires et des changements mesurés et peu fréquentsen formation supérieure.

A V I S D E M U S I C I E N

le dossierle bec de sax classiq ue

J E A N - P A U L G A U V I N

C L A U D E D E L A N G L E J O U E : B E C S S 1 5 , A 1 7 / A 2 8 , T 2 0 , A N C H E S T R A D . N° 3 1 / 2

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J'ai appris à comparer ces écoles. En France on faitde moins en moins de travail avec piano et demusique de chambre. C'est sans doute notre tem-pérament individualiste qui fait que nous privilé-gions le travail de soliste. Nous sommes aussi plusaxés sur la théorie. Aux Etats-Unis, on fait beau-coup de musique d'orchestre. Il y a une tradition de

ne pas “ouvrir” le son, de rechercher un son pluscentré, plus intimiste. C'est une logique du collectif, la

recherche d'une sonorité qui se fond avec les autres. EnAllemagne, le travail est peut-être plus rigoureux et donne d'excel-lents résultats en justesse. Il faudrait concilier la notion de liber-té, de fantaisie des latins, avec celle de rigueur, de discipline desallemands et anglo-saxons. Ma théorie des contraires: des profes-seurs “latins” en Allemagne ou aux USA !

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes professionnels? Une fois professionnel, l'instrumentiste ne doit pas adopter uneattitude de star. Il faut s'effacer devant la musique. Il faut aussisavoir ne pas toujours jouer de la même façon pour être prêt à redé-couvrir une œuvre. La perfection n'existe pas mais nous pouvonsnous en approcher et c'est cela qui procure la satisfaction.

Qu'en est-t-il de l'interprétation? Je fais de la direction d'orchestre depuis six ans, notamment avec unélève de Pierre Monteux, George Hurst, ce qui m'a amené à connaîtrebeaucoup de formes musicales. Je pense qu'il faut avant tout prendre sontemps pour proposer une interprétation.

Par exemple, je fais une différence entre être “impressionniste” et“romantique”. Dans l'impressionnisme, on joue des couleurs plusqu'avec un tempo. Avec le romantisme, souvent on tend à trop defantaisie.

Quelle priorité donnez-vous en la matière? Il faut insister sur la tradition et ne pas prendre de mauvaiseshabitudes d'interprétation. Aujourd'hui, la "patine" se perd. Jen'accepte pas qu'un élève ait le même son sur Brahms et surBeethoven. Il faut travailler son phrasé qui est une ligne avec sondébut et sa fin et toujours rechercher le bon goût qui contrôle lafantaisie. Quant au bon sens, il ne s'enseigne pas.

Quels seraient vos conseils dans le choix d'un bec? Le bec doit être adapté au répertoire. Le son, c'est la parole, c'estl'âme ; avoir un joli son ne suffit pas. Si j'entends Rossini avec unesonorité sombre, l'élève fera mieux de jouer Reger ou un blues. Il fautplacer le son comme un chanteur, avec des harmoniques. Le bec doitégalement avoir de la résistance. Actuellement je joue un 5RV Lyreséries 13 - un modèle qui me plaît beaucoup - avec le M30 sur la cla-rinette en la, qui convient très bien sur cet instrument.

Qu'attendez vous des anches sur lesquelles vous jouez ? Les anches, je les laisse sécher chez moi, “je les connais comme levisage”. Dans la salle de concert, avec un collègue de musique dechambre, je fais mon dernier choix entre les 4 à 8 anches quej'avais présélectionnées. Quand je travaille chez moi, je préfèrel'anche la plus tenue alors qu'au Conservatoire, j'ai tendance à

“La première chose à sedire c’est je ne sais pas”

Quel a été votre parcours musical ? J'ai appris le solfège selon le système français. J'ai commencé laclarinette à 13 ans (mon professeur avait étudié avec U. Delécluse)et un an après le violon ; cet instrument m'a certainement aidé dansma carrière actuelle de chef d'orchestre, car dès l'âge de 14 ansj'étais chef de pupitre à l'orchestre symphonique... A 17 ans, j'aigagné le concours de l'Orchestre Mondial des Jeunes, et je suis partien tournée en Corée et au Japon, sous la direction de Serge Baudo.Je suis ensuite venu pour la première fois visiter les manufacturesparisiennes pour acheter des clarinettes l0S et des anches Vandoren.Plus tard, ma rencontre avec Guy Dangain m'a conduit à participerà une répétition de l'Orchestre National de France et j'ai donné monpremier vrai récital accompagné au piano par Alois Kontarsky.

Quelle est votre conception de l'apprentissage? Enseigner, c'est transmettre quelque chose que l'élève utiliserapeut-être plus tard. Pour un élève, toutes les expériences sont ins-

tructives. Il apprend en se confrontant aux autres ou en expéri-mentant. Pour ma part, à 18 ans j'ai obtenu une bourse qui m'apermis de venir étudier à Paris avec Jacques Lancelot et GuyDeplus puis j'ai suivi l'enseignement de la tradition allemandeavec Gerd Starke à Munich. Ce fut pour moi un enrichissementmême si pour certains jeunes clarinettistes les influences diffé-rentes de plusieurs professeurs peuvent nuire à leur développe-ment. J’avais la mystique de créer une école au Portugal ; il fauttransmettre une tradition !

Que pensez-vous de la relation professeur-élève? Apprendre: c'est une question d'intelligence. La première chose à sedire, c'est je ne sais pas. L'élève ne doit pas non plus considérer sonprofesseur comme un ami, car trop de familiarité nuit à la relation.

Quelle analyse tirez-vous de votre expérience des écoles françaiseset des écoles allemandes et anglo-saxonnes?

entretien

Antonio Saiote

CLARINETTISTE ET CHEF D’ORCHESTRE, PORTO, PORTUGAL

A N T O N I O S A I O T E J O U E : B E C S 5 RV LY R E S É R I E S 1 3 , M 3 0 , A N C H E S 5 6 R U E L E P I C N° 5

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Antonio Saioteprendre la moins tenue. Apprécier une anche, c'est un peu commele bouquet d'un vin; on ne sélectionne pas un vin parce que c'estle plus cher, le plus sombre ou le plus doux. De même, la femmequ'on adore, ce n'est pas nécessairement la plus belle. Dans ladurée, on va privilégier par exemple le charisme, l'intelligence, lasensibilité. Lorsqu'une anche convient, on oublie vite si elle est tropclaire ou trop sombre... Il y a des anches qui permettent tout, leslegato, les staccato, parce qu'elles ont un équilibre dans lesregistres. Alors que certaines ne vont pas se “fondre” parmi les

autres instruments : par exemple, on aura nécessairement desregistres différents du piano si on est seulement capable de pro-duire une sonorité sombre. Tous les clarinettistes ont un idéal deson et cherchent une anche qui peut reproduire cet idéal. Bien sûr,lorsqu'on est jeune, on veut un “grand” son (du volume plus quedu timbre, à l'aide d'anches tenues). On cherche l'effet pour l'ef-fet, mais lorsqu'on apprend vraiment, on commence à chercherautre chose. . .

Hiroshi Hara

Quelles ont été vos premières influences ?J’étais au lycée, j’ai eu l’occasion d’entendre un enregistrement duConcertino d’Ibert par Marcel Mule ; cela m’a décidé à apprendrele saxophone, et à écouter les enregistrements des interprètesfrançais actuels : Claude Delangle, Jean-Yves Fourmeau, J.D.Michat,… Mon premier professeur, M. Y. Hattori, m’a beaucoupappris, notamment les bases techniques. M. Kazuo Tomioka acomplété ma formation musicale. À la différence du système fran-çais, j’ai appris dans une Université. Au Conservatoire de Shobi, onentre avec un niveau de Bac+3., pour 2 à 6 années d’études etdans mon cas deux ans renouvelables.

Comment avez-vous vécu le Concours de Dinant ?Je me suis présenté pour la première fois en 1994, sans trop com-prendre la musique, je n’étais pas prêt. Puis j’ai eu un 1er Prix auJapon en 1996, qui m’a donné confiance, tout en me donnantconscience du chemin qu’il restait à faire pour se hisser aumeilleur niveau international. Beaucoup de Japonais pensent qu’ilsuffit de jouer pour être bon… À Dinant, j’ai été très surpris desdifférences en termes de qualité et émission du son par rapport

aux Japonais. Latins et Américains ont chacun un son différent,mais en général plus beau. En 2002, je me présente à nouveau àDinant, où je gagne le 1er Prix. Ce n’était pas les mêmes candidatsqu’en 1994, mais le niveau m’a semblé stable. (Concours d’ins-trument à vent du Japon, étaient imposés : Concertino d’Ibert (2ème

mouvement) en 1ère épreuve ; Denisov : Sonate , 2d et 3ème mouve-ments. Puis Constant : Musique de concert, et en Finale : leConcerto de Larsson.)

Avez-vous eu ensuite d’autres influences ?Je ne pense pas à quelqu’un de précis. J’ai pris un petit peu levibrato de tel musicien, le détaché de tel autre… Des sportifsm’ont aussi influencé, comme la personnalité de M. Matsuhi,joueur de base-ball à New York.

Vous cantonnez-vous à un répertoire classique ?J’aime la musique classique, y compris contemporaine. Je neconnais pas trop le répertoire japonais dans ce domaine. Je n’ai-me pas trop non plus pratiquer d’autres types de musique enparallèle comme le jazz ou les variétés.

“Si on trouve une bonne chose àl’extérieur, il faut l’inclure dansson enseignement” Comment perçoit-on la musique française au Japon ?

Le Japonais a une difficulté à appréhender la musique française :comment peut-on chanter la mélodie, l’interpréter étant donnéqu’on n’a pas la même tradition ? Cela dit, lorsqu’on a un problè-me, il faut essayer de le résoudre par soi-même, sans aller voirnécessairement un professeur particulier.

Par rapport à l’enseignement reçu, auriez-vous aimé avoir davan-tage une formation à la musique de chambre ou à l’orchestre ?Je suis satisfait de l’enseignement que j’ai reçu. Si j’avais à don-ner des cours à l’avenir, je ne voudrais pas répéter la même choseselon les changements (techniques …). Si on trouve une bonnechose à l’extérieur, il faut l’inclure dans son enseignement.

Quels ont vos critères de choix du matériel ?Pour les anches, j’ai fait comme tout le monde ; mes professeurs,mes camarades jouaient Vandoren… Maintenant, c’est un choixmûrement réfléchi, et j’en suis satisfait ; je joue des anches 3,5plutôt faibles, avec une bonne balance souffle/son.

Comment choisissez-vous vos anches ? faites-vous une rotation ?J’achète une boite par mois ; mais j’ai toujours à disposition unedizaine de boites. Je joue une anche environ dix minutes par jour

(en un jour, je joue une boite au maximum) ; puis je laisse l’anchereposer quelques jours avant de la rejouer. J’aime rejouer uneanche achetée quatre mois avant… Avec des anches préparéesdurant 4 mois, on a ainsi des anches prêtes pour le concert, et ellespeuvent durer 2-3 mois avec ce système.

Conseillez-vous ce système à vos élèves ?Oui, je pense qu’il est valable pour tout le monde.

Comment choisissez-vous vos becs ?Je recherche une facilité et une pureté d’émission.

Pourquoi avoir choisi le A28 ?Il y a deux ans, j’avais un bec d’une autre marque ; mais commepas mal de saxophonistes jouaient Vandoren, je me suis dit que jedevrais essayer. J’ai finalement trouvé avec le A28 ce qui meconvenait, ce que je cherchais au point de vue sonorité. Chaquemarque a ses avantages, des différences.

Parlons d’avenir. Avez-vous des rêves ? Par exemple de donner un récital à Paris un jour… Je rêve aussi defaire du quatuor de saxophones, mais il faut que je trouve lesmusiciens…

entretien

1ER PRIX DU CONCOURS INTERNATIONAL DE SAXOPHONE DE DINANT 2002

H I R O S H I H A R A J O U E : B E C S S 1 5 , A 2 8 , T 2 7 , A N C H E S T R A D . N° 3 1 / 2

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qui comprend désormais plus de18 000 oeuvres avec saxophone.

Saxophone High Tones : a syste-matic approach to the extension ofthe range of all the Saxophones :Soprano, Alto, Tenor and Baritone.2nd edition Eugene Rousseau.St Louis (USA). MMB Music. 2002.Réf Vandoren : 1SA5413.Cette seconde édition en anglaispréfacée par Claude Delangle pro-pose des doigtés supplémentaireset de nouveaux développementssur l’acoustique du suraigu. (l’édi-tion française de 1978 ne sera pasmise à jour).

SAXOPHONEJAZZ

Developing a jazz language +CD(Inside Improvisation Series ; 6).Bergonzi, JerryAdvance, 2003.Réf Vandoren : 2CSP14.Le 6ème volume de la méthode (sax ettous instruments) de Jerry Bergonziest basé sur l’écoute, comme pourle langage parlé. Plus d’une centai-ne de conseils spécifiques sont dis-cutés et conceptualisés pour don-ner à l’improvisateur plus demoyens d’expression.

CLARINETTE

10 ans avec la clarinette. P. Dutrieu, J.M. Foltz, G. Swierc, G. Thomé.I.P.M.C. Oct. 2003. 120 pages.Réf. Vandoren : 1CL9009.Onze ans après la première édition,une nouvelle équipe (qui a notam-ment travaillé sur le fondsVandoren…), nous offre ce précieuxlivre enrichi de nouvelles rubriques(clarinette ancienne, clarinettebasse, etc.). Un chapitre spécial estdévolu à la 1ère et la 10ème année.

La clarinette à l’école demusique. Vol.1 & 2 + CD.Jean-Louis Margo.Lemoine, 2003.Réf. Vandoren : 2CLP241 &2CLP242.Une nouvelle méthode en 2volumes accompagnée d’un CDchacun. 1er volume : registresmédium et grave. L'évolution desdoigtés tient compte de la mor-phologie parfois un peu limitée

des très jeunes élèves, en retar-dant au maximum les doigtés dif-ficiles, et en proposant plusieurssolutions, pour commencer. 2ème volume : registre aigu. Les CD proposent des accompa-gnements mettant en scène unegrande variété d'instruments,dans tous les styles, dès les pre-miers exercices.

Clarinette panorama.Philippe Tormen, I.M.D. Janv. 2004.Réf Vandoren : 1CL8892.Méthodes, Etudes, pièces pour cla-rinette et piano des 1er et 2ème cycle.Interview des auteurs desméthodes, tableaux comparatifstrès astucieux des œuvres parannée, avec de nombreux critères.Complémentaire en fait au livre“10 ans” cité plus haut, et toutaussi indispensable aux ensei-gnants (l’auteur a également tra-vaillé sur le fonds Vandoren…). Lacouverture définitive sera peut-être différente du projet ci-dessus.

Les plaisirs de la clarinette. Clarinette et piano + CDDivers auteurs.Choudens, 2003. Réf. Vandoren : 2CLP23.

Florent Delporte et MarcBercovitz ont réalisé un album depièces célèbres et variées deGounod, Verdi, Tchaikowski,Borodine, Mozart, Berlioz, Bizet,Moussorgski, mais aussi moinsfréquentes à trouver, commel’Espana de Chabrier.

CLARINETTEOU SAXOPHONEAirs célèbres d’Opéra pour saxalto (ou sop ou ténor) ou clar. sibet piano Volume 2. Partitions +CD piano playback.Divers auteurs (Ghidoni). Leduc.Réf Vandoren : 1CS1073.Airs de Donizetti (L’elisir..),Offenbach (Belle Hélène), Verdi(Aïda, Rigoletto, Traviata). Rappel du volume 1 paru en 1997 :œuvres de Bizet (Carmen), Gluck(Orfeo), Puccini (Tosca), Verdi(Rigoletto, Traviata). A noter que le concerto pour cla-rinette de Ghidoni, autrefoisédité en Italie, vient de ressortirchez Leduc. Réf : 1CL9024.

1CL9024.

Tango-Etudes (ou “Etudes tan-guistiques” pour sax alto (ou cla-rinette) et piano. Astor Piazzola.Réf Vandoren : 1CS1184Après les Tangos-Etudes de 1988,réalisées avec la collaboration deClaude Delangle en 1988, l’éditeuravait demandé au compositeur deles harmoniser. Voici enfin uneversion avec piano, après un tra-vail minutieux de Yann Ollivo sur

l’interprétation du manuscrit : cer-taines notes sont ambiguës sur laportée et sont signalées.

SAXOPHONECLASSIQUE

Etudes pour saxophone.Volumes 1 & 2. Divers auteurs.Lemoine. 2003.Réf Vandoren : 1SA252Ces études difficiles de neuf com-positeurs, sont dédiées chacune àun étudiant du CNSM de Paris. Ellesportent toutes sur un effet contem-porain en particulier (bisbigliando,ton, overblowing, slap, respirationcirculaire, etc.) Rappel : 56 études récréatives en 2volumes de Guy Lacour avec + CDenregistrées par Jean-Yves Fourmeau,éd. Billaudot. Réf. 2SAP287 et2SAP291.

A Comprehensive Guide to theSaxophone Repertoire 1844-2003. Jean-Marie Londeix.Roncorp, 2003, relié, 646 pages. Réf Vandoren : 1SA5434.Nouvelle édition français-anglaisdu célèbre (et indispensable)répertoire de Jean-Marie Londeix,

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Pour vos demandes de renseignements, les listes de nouveautés partitions-CD, envoyez votre e-mail à [email protected]

www.vandobase.comOn peut désormais faire des recherches dans le catalogue par sujets (ex : Partitions puis Méthodes) ou par n’importe quel mot de la base auteurs/titres (“rechercher”). Ce catalogue sera mis régulièrement à jour.

L’ESPACE PARTITIONS CHEZ VANDOREN

J E A N - M A R I E P A U L

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2120

Il est 5 heures, Paris s’éveille.Agrémenté par les gazouillisimprovisés de notre grand et regretté flûtiste Roger Bourdin, le refrain de cette chanson de JacquesDutronc se promène dans ma mémoire et me ramène,de proche en loin, au souvenir de la lecture de

l’ouvrage prophétique d'AlainPeyrefitte : “Quand la Chines’éveillera”.

Normal, je reviens de Chine.Je me replonge dans leremarquable livre de ce findiplomate qui s'efforçait àl’époque de nous éclairer sur la manière dont lacivilisation la plus vieillemonde, à travers un présenteffervescent, s’efforce de

devenir la plus neuve. Le livre est un peu jauni mais l’acuité et l’actualité dupropos s’avèrentsaisissantes.

D’abord Shanghaï…Mon escale à Shanghaï, lieu du premier congrèsinternational de la Clarinetteorganisé en Asie, m’en adonné un savoureux avant-goût. Le 3 octobre, cettegigantesque ville s’éveillaavec les préludes multiples etvariés comme savent le faireles clarinettistes du mondeentier. Chaque artiste invitéétait amené à se produire enrécital. Richard Vieille et moi-même représentions la France et avions à ce titrepour mission de représenterl’école française, sescompositeurs, et de donnerdes cours aux clarinettisteschinois. Je ne suis ni prophèteni diplomate, mais je puis vous assurer que dans un avenir trèsproche, nous connaîtrons des“Yo-Yo-Ma” de la clarinette.Ces jeunes instrumentistessont avides d’apprendre. Leur énergie au travail estinouïe, à vous couper le souffle, ce qui est uncomble pour un professeur de clarinette ! Mais quelbonheur pour un pédagogue

que d’être porté par un telélan ! Le répertoire de cesjeunes est très large. J’ai pudécouvrir des partitions fortintéressantes, ce qui prouve– et cela est rassurant ! –que l’on apprend à tout âge !Les élèves jouent sur desmatériels performants etrécents (clarinettes, becs etanches). Le congrès, trèsréussi, s’est terminé enapothéose par unemagnifique croisière sur leYang Tsé Kiang qui nous afait découvrir “Shanghaï bynight”, dans une symphoniede lumières digne des plusgrandes mégapoles de laplanète. Au fil de l’eau,somptueux et magique,l’opéra de Shanghaï ; àl’affiche, “Turandot” dePuccini. Je quittai cette villeavec un petit pincement aucœur, car ces rencontres,enrichissantes musicalement,le sont tout autanthumainement. Je continuaimon voyage pour me poseraprès deux heures d’avion àCanton, ville située àl’embouchure du Si Kiang.

Puis Canton…Je fus accueilli trèschaleureusement par Xi WeiLong, professeur de clarinettedu Conservatory of Music(voir photo). Le Xinghai est

un très bel édifice situé aucœur d’un immense campusqui regroupe établissementsd’enseignement et résidencesétudiantes, le tout au cœur dela ville. L’ensemble comporte8 départements : Théorie,solfège, écriture etcomposition – Musicologie –Musique traditionnellechinoise – Orchestres –Musique vocale et chorale –Orchestres – Piano et cordes– Vents et cuivres –Enseignement général etsport. Je regrette que nousn’adoptions pas en France unsystème intégré de ce type,nos élèves étant trop souventloin de leur école de musique.Etant très attaché auxorchestres d’harmonie, j’ai eu le privilège de dirigerl’Orchestre des jeunes duConservatoire de Canton. Auprogramme : Carmen, deBizet : un cadeau royal,impérial même !

Retour à Paris : je n’ai pas sommeil !Mon périple chinois m’inspirequelques réflexions sur laperpétuation des musiquesd’harmonie. Cette traditionfrançaise a été véhiculée avecbonheur par les musiciens de la Garde Républicaine aux Etats-Unis, au Japon,

puis transmise en Corée, à Taiwan et aujourd’hui enChine. Imaginons le nombrede musiciens et de musiquesd’harmonie qui sedéveloppent actuellementdans cet immense pays où tout va vite … et sérieusement !Notre pays, la France, devrait – et je le dis sansacrimonie – se “réveiller”,raviver le phare de notre culture devenue éblouissante au miroir du soleil levant.

cartes postales

Guy DangainCLARINETTISTE, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DE LAFÉDÉRATION MUSICALE DE PICARDIE, ADMINISTRATEUR DE LA CONFÉDÉRATION MUSICALE DE FRANCE

Nos musiciens nous écrivent …

Je suis le professeur de saxophone classique àl’Université de l'Indianadepuis 2001, enseignant àdes étudiants qui sont àdifférents niveaux (Bachelor,Master, Doctor of Music), et qui ont des parcours et des styles de jeu différents.Chaque étudiant a quelquechose d’unique à offrir, ce qui crée une merveilleuseambiance d’étude. Au coursdes années, j'ai essayé ungrand nombre de becs et unevariété de modèles. Lorsquej'ai joué pour la première foisl'Optimum AL3, j'ai suimmédiatement qu'il avaitquelque chose de spécial. Une réponse précise, unejustesse parfaite, une

rondeur et même une couleurde son sur toute l’étendue lemettent dans une classe àpart. Je suis extrêmementsatisfait de ce bec. Je suis résolument contre lefait d’exiger de mesétudiants qu’ils jouent lemême matériel. Je leurlaisse la liberté de choisir lematériel qui convient lemieux à chacun. Cependant, à ma grande surprise mes 17 étudiants ont adopté l’AL3 actuellement !

Lorsque j’essaie un nouveaubec, j'utilise des anches deforces voisines. Je joue surl’ensemble du registredifférents passages, rapideset lents, graves et aigus,forte et piano, longs etcourts. Après m’êtrefamiliarisé avec lescaractéristiques du nouveaubec, je rejoue les mêmespassages sur mon bechabituel pour comparer lesqualités et défauts dechacun. Pour moi, la réponseet la sensation sont les

U S AOtisMurphyPROFESSEUR À LUNIVERSITÉ DE BLOOMINGTON, INDIANA

”“C H I N E

G U Y D A N G A I N J O U E : B E C 5 RV LY R E , A N C H E S V 1 2 N ° 3 1 / 2 / 4

O T I S M U R P H Y J O U E : B E C A L 3 , A N C H E S T R A D N ° 3 .

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22

56 : un numéro d’exception !La 56 rue Lepic est une anche unique. Sa courbe spécifique luipermet de vibrer sur une plus grande portée et d'obtenir uneexcellente projection sonore.

Elle émet un son riche et chaud et donne une réponse immédiate.

Une nouvelle numérotation, resserrée, permet d'obtenir une grandehomogénéité entre les anches d'une même force.

Un nouvel emballage permet de protéger les anches de toutevariation d'hygrométrie jusqu'à l'ouverture de la boite. Le musi-cien trouvera donc l'anche dans le même état de fraicheur quelors de sa fabrication.

• Pour clarinette Sib 2,5 - 3 - 3,5 - 3,5+ - 4 - 5

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J'ai commencé en Corée parle jazz et la pop music, j'aiégalement appris le basson ;mon père était un chefd'orchestre, qui s’intéressaità la pop music. J'ai vraimentvoulu apprendre le sax, jesuis allé à Cologne, il n’yavait aucun enseignant, j'aidonc commencé à apprendrepar moi-même avec un ami.Cet ami m'a présenté en

1989 en Hollande à Tom deVette, professeur àRotterdam. C'était lapremière fois que j'ai été misen contact avec le saxophoneclassique et son répertoire,en plus du jazz. Je suis

devenu lepremier étudiant coréen àétudier en Hollande, avec undiplôme en sax et directiond’orchestre (j'étais déjà chefd'orchestre à Séoul en Corée). J'ai rencontré Claude Delangleet Jean-Marie Londeix ; j'étaiségalement intéressé de venir àParis, à cause de Vandoren etde Selmer. J’ai été le premiersaxophoniste professionnel à

jouer Vandoren en Corée ! Lapremière année où j'aienseigné, mes étudiants neconnaissaient pas Vandoren ;je les ai familiarisés à la “différence Vandoren” ; je suiségalement artiste Selmer parl’intermédiaire de Nonaka Boeki. Nous n'avons pas encore derépertoire coréen pour lesaxophone ; chaque annéej'arrange deux ou troismorceaux pour mon ensemblede saxophone. J'aime jouerdes morceaux commeGlazounov ou Creston. Nous avons joué en 2003 àParis avec 20 étudiants (sur50) du Korean SaxophoneEnsemble que j'ai créé. Nousjouons des compositeurscomme Massenet, L. Niehaus,J. Kern ... J'aime une sonorité chaude, ronde et quelque peu sombre

Personnellement, j'aicommencé à enseigner il y a11 ans, maintenant j'ai 8-9étudiants dans chacune des7 universités où j’enseigne,soit une soixantained’étudiants; ils ont environ16 ans quand ilscommencent, après avoirreçu leur diplôme du lycée.Un de mes étudiants,Soonsub Jung, est diplômé du

CNR de Rueil-Malmaison, ilenseigne dans 5 universités... Je suis allé chez Vandoren en2003 pour essayer lesnouveaux becs AL3 et AL4 !Je suis toujours intéressé parde nouveaux modèles.Habituellement je n'emploiepas les mêmes becs quand je joue dans unorchestre classique et un orchestre pop. L’an dernier j'ai cassé mon A27 et j’étais trèsmalheureux! Mes jeunesétudiants jouent des anchesVandoren 2 1/2 ; ils n'ont pas de problèmes avec ces anches, ils ont rarement à les retabler. Le futur du saxophone enCorée? Nous devons établirdes rapports avec les autresassociations de saxophonedans le monde. Nous devonsapprendre les musiquesclassique et de jazz d’Europeet d'Amérique, mais égalementtrouver de nouveaux moyensde fusionner avec la musiqueasiatique traditionnelle. J'ai joué le 21 octobre 2002aux Nations–Unies de New York pour célébrer le “U.N. Day” avec un orchestre coréen traditionnel,en faisant une version pour saxophone d'uncompositeur coréen.

C O R É E”

facteurs les plus importants.Vient ensuite la qualité deson ; celui-ci doit êtrehomogène, rond, et naturel.

Lorsque mes étudiantschoisissent un nouveau bec,je leur recommande

habituellement de faire cechoix avec quelqu’un quipeut les écouter et les aider àjuger quel est le meilleurpour eux. Lorsque il m’arrivede les aider sur ce point, jeferme mes yeux ou je regardeau loin de façon à ne pas

reconnaître quel bec est joué. Je fais mon possible pourécouter seulement avec mesoreilles, je m’efforce de nepas juger avec mes yeux.

J'adore le saxophone - jouer,enseigner, et en apprendre

toujours plus sur cetinstrument. Jouer dusaxophone est pour moi unedes manières les plusnaturelles de s'exprimer. C'est un instrumentfantastique. Amusez-vousbien en jouant !

Série OPTIMUM : une nouvelle gamme de becs pour saxophone classique

Nouvelles anches de jazz ZZpour saxophones soprano, alto, ténor et baryton

Les tests réalisés auprès de nombreux Jazzmen confirment quecette nouvelle anche “ZZ” offre une

grande aisance en termes d’émis-sion tout en préservant la réso-nance et la brillance du timbre.• Pour sax alto et ténor : 1,5 – 2 – 2,5 – 3 – 3,5 – 4 • Pour sax soprano et baryton :2 – 2,5 – 3 – 3,5 – 4

2 modèles vous sont proposés :

Le bec OPTIMUM AL3Sa facilité d’émission, due à sa nouvelle table, est le fruit d’unecollaboration avec toute une équipe de saxophonistes venus dedifférents horizons.

Le bec OPTIMUM AL4Ce bec au design "OPTIMUM" présente les mêmes ouverture etlongueur de table que le A28.

Retableur et stickLeurs surfaces abrasives en verre trempé lavable offrent denombreux avantages : un ponçage fin, constant et pratiquementinusable dans le temps.

Otis Murphy

Kim DaewooPROFESSEUR À SÉOUL, PRÉSIDENT DE LASSOCIATION DES SAXOPHONISTES CORÉENS

K I M D A E W O O J O U E : B E C A L 3 , A N C H E S T R A D . 3

VANDOREN magazine NEWok4 5/03/04 18:45 Page 24