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Journal de patriotes catholiques Pour le règne des Coeurs de Jésus et Marie Dans les âmes, les familles et les pays Pour la réforme économique du Crédit Social En accord avec la doctrine sociale de l’Église Par l’action vigilante des pères de famille Et non par les partis politiques Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Rougemont, QC, Canada J0L 1M0 Montréal (514) 856-5714; Rougemont (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601 Poste-Publications Convention N° 40063742 - Pap N° enregistrement 09928 Imprimé au Canada - www.versdemain.org - [email protected] 905e édition française. 71e année Octobre-Novembre-Décembre 2009 4 ans: $20.00 «Effacez les dettes de tous les pays» S. Em. le Cardinal Agré Bernard Synode Africain page 3 C’est la 3e fois que je viens ... J’ai découvert une lumière ! S. Em. le Cardinal Agré Bernard Congrès de Vers Demain page 2 Le 8 sept. 2009, Cardinal, Archevêques, prêtres, d’Afrique-Madagascar, qui ont assisté au congrès des Pèlerins de saint Michel Venus demander la conversion des chefs de gouvernement à Notre-Dame du Cap, Reine du Rosaire et Reine du Canada S.Ex. Damiáo Franklin Luanda, Angola S.Ex. Marie-Daniel Dadiet Korhogo, Côte d’Ivoire S.Ex. V. Coulibaly Conakry, Guinée S.Ex. Marie Odon Antananarivo, Madagascar

Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Pour la réforme ... · klin, Archevêque de Luanda. De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry

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Journal de patriotes catholiquesPour le règne des Coeurs de Jésus et Marie

Dans les âmes, les familles et les pays

Pour la réforme économique du Crédit SocialEn accord avec la doctrine sociale de l’Église

Par l’action vigilante des pères de familleEt non par les partis politiques

Maison Saint-Michel, 1101 rue PrincipaleRougemont, QC, Canada J0L 1M0

Montréal (514) 856-5714; Rougemont (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601Poste-Publications Convention N° 40063742 - Pap N° enregistrement 09928

Imprimé au Canada - www.versdemain.org - [email protected]

905e édition française. 71e année Octobre-Novembre-Décembre 2009 4 ans: $20.00

«Effacezles dettesde tous

les pays»S. Em. le Cardinal

Agré BernardSynode Africain

page 3

C’est la 3e foisque je viens ...J’ai découvertune lumière !

S. Em. le Cardinal Agré Bernard

Congrès de Vers Demainpage 2

Le 8 sept. 2009, Cardinal, Archevêques, prêtres, d’Afrique-Madagascar, qui ont assisté au congrès des Pèlerins de saint MichelVenus demander la conversion des chefs de gouvernement à Notre-Dame du Cap, Reine du Rosaire et Reine du Canada

S.Ex. Damiáo FranklinLuanda, Angola S.Ex. Marie-Daniel Dadiet

Korhogo, Côte d’Ivoire

S.Ex. V. CoulibalyConakry, Guinée

S.Ex. Marie OdonAntananarivo, Madagascar

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Vers Demain Octobre-Novembre-Décembre 2009Date de parution: Novembre 2009

1 $ le numéroPériodique, paraît 5 fois par année

Canada et Etats-Unis, 4 ans .........20.00 $ 2 ans....................................10.00 $

Autres pays: surface 4 ans.................48.00 $2 ans ...............................24.00 $

Avion 1 an..................................!6.00 $

Publié par Institut Louis EvenPour la Justice Sociale

Rédactrice-en-chef: Thérèse Tardif

Bureau et adresse postaleMaison Saint-Michel,1101 rue Principale

Rougemont, QC. Canada J0L 1M0

Tél.: Rougemont (450) 469-2209Fax: Rougemont (450) 469-2601

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Nous reconnaissons l’aide financière du gou-vernement du Canada, par l’entremise du Pro-gramme d’aide aux publications (PAP), pour nos dépenses d’envoi postal.

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Table des matièresOctobre-Novembre-Décembre 2009

PagesPhotos des évêques et prêtres au congrès 1C’est la 3e fois que je viens. Cardinal Agré 2Intervention du Card Agré au Synode 3Les propositions 17 et 18 au Synode 3Un message de libération. Mgr P. Mukendi 4Homélie de Mgr Vincent Coulibaly 5Homélie de Mgr Marie-Daniel Dadiet 6Miracle Eucharistique 7 Manifestation anti-avortement à Madrid 7Prêtre, vivant témoin... Benoît XVI 7Discours de Mgr Damiáo Franklin 8Discours de Mgr Marie-Daniel Dadiet 9 Conférence de Melvin Sickler 10-11Photographies du congrès 12-13Non à l’euthanasie ! 14Page jeunesse 15Promouvoir tout homme. L. Even 16 à 18 Dieu nous a remis G. Migneault 19Régime de dette à la prospérité 20-21Bienheureuse Dina Bélanger 22-23 Photographies du congrès 24

Vendredi 4 septembre, pour les derniers jours de la semaine d’étude et pour leur congrès, les Pèlerins de saint Michel avaient encore le grand honneur d’accueillir Son Eminence le Cardinal Bernard Agré, de Côte d’Ivoire:

De Son Eminence le Cardinal Agré Mes chers amis, ce n’est pas la première fois

que je viens ici — c’est même la troisième fois — mais c’est toujours avec beaucoup de plaisir, parce que j’ai découvert, en vous écoutant, en voyant tant de personnes, de sommités, comme des ministres qui viennent, des évêques, des ar-chevêques, que l’espoir est permis, parce que ce n’est pas possible que nous ayons la corde au cou, depuis des années, et partout, c’est le même tableau, le même scénario, et quelqu’un (Louis Even) qui dit tout à coup: «J’ai trouvé une lumière (le Crédit Social).»

Effectivement, quand on regarde cette lumiè-re, à force de lire, à force de voir, à force d’en-tendre des expériences de partout — de Suisse, de Pologne, du Canada, de Madagascar la gran-de île, et de tant d’autres pays — on se prend à rêver. Et le rêve n’est pas utopique ! Le rêve est quelque chose de concret: on s’en sortira !… Je suis heureux de voir que parmi vous, il y a des jeunes et les jeunes nous apporteront la victoire, c’est sûr !

Lorsque M. Marcel Lefebvre est venu en Côte d’Ivoire, il a soulevé l’enthousiasme; beaucoup de gens avaient lu les «10 leçons», et ce sont des jeunes qui m’en ont parlé avec beaucoup d’enthousiasme. Ce livre-là (les 10 leçons sur le Crédit Social), je l’ai fait lire à au moins une tren-taine d’adultes, dont le Président de l’Assemblée nationale, de Côte d’Ivoire, et il m’a beaucoup remercié, et il m’a dit: «On aura l’occasion d’en reparler en profondeur, parce que c’est un com-primé d’espérance !»

Il ne faut pas du tout se décourager. Depuis que je suis passé ici (à Rougemont), il y a eu beaucoup de changements dans les mentalités, et cela va se continuer en chaîne, et nous irons très loin.

Voilà ce que j’avais à vous dire. Ne restez pas là à dire: «Ah, ça ne viendra pas…» Ça vient déjà ! Et il y a au fond du tunnel, au bout là-bas, quelqu’un qui se tient, et qui est lumineux comme au Thabor: Il s’appelle Jésus-Christ; et grâce à Lui, nous irons avec la Vierge Marie, et nous irons à la fête ! Parce qu’à la fête là-bas, la Vierge Marie va certainement nous préparer (avec humour) du «blé d’Inde» avec beaucoup

Groupe de Côte d’Ivoire: Au centre Son Eminence le Cardinal Bernard Agré, à sa gauche Mme Sophie Amiha, S. Ex. Mgr Marie Daniel Dadiet, Frère Auguste Hounwanou. A sa droite, Mme Lucie Nénon, Père Georges Marie Angoran, en arrière et M. le curé Patrice Savadogo.

C’est la 3e fois que je viens iciJ’ai trouvé une lumière ! (le Crédit Social)

de choses, et il y aura beaucoup de Québécois, de gens d’Argentine, du Chili, de Madagascar, d’Afrique et de partout. J’ai hâte ! Courage !

Dirigés par le Saint-Esprit lui-même, la semaine de réflexions sur l’application de la Doctrine Socia-le de l’Eglise, par le Crédit Social, et le Congrès des Pèlerins de saint Michel furent des jours éblouis-sants de lumière et de grande espérance pour les assistants venus de 23 pays.

II faut dire que les invités étaient des personna-ges de hautes valeurs intellectuelles et morales. Les mots JUSTICE et VÉRITÉ ont été compris dans toute la splendeur de leur vraie signification. Et comme le dit le titre de la première page: De ces mots vé-cus, ont jailli la lumière, l’amour et la paix. Telle fut l’atmosphère de ces jours merveilleux qui réu-nissaient des gens venus des cinq continents. Mal-gré les cultures variées, nous nous sentions tous membres de la même famille, de la «Famille de Dieu». Le Royaume de Dieu sur terre en miniature, où les plus petits se sentent aimés et choyés par les grands frères.

La joie était grande de recevoir et de côtoyer dans la grande fraternité, pendant plus de quinze jours, les personnages suivants:

De Côte d’Ivoire: Son Eminence le Cardinal Ber-nard Agré, Son Excellence Mgr Marie-Daniel Dadiet, archevêque de Korhogo; M. le curé Patrice Savado-go, de la paroisse St-François Xavier d’Abobo; le ré-vérend Père Georges-Marie Angoran, aumônier de la Commission épiscopale Justice et Paix de la Côte d’Ivoire; Frère Auguste Hounwanou Aubin, Mme Lucie Nénon, enseignante retraitée, Mme Sophie Amiha Aya, technicienne en électricité retraitée.

De Madagascar: Son Excellence Mgr Odon Ma-rie Razanakolona, Archevêque de Tananarive, Père Julien Razanadrakoto, responsable de «TSINJO AINA», Manda Rakotomorasoa, Maka Martinova Ravolonotahindrarany, Toky Ravonimihaja.

De l’Angola: Son Excellence Mgr Damiao Fran-klin, Archevêque de Luanda.

De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry.

De la République Démocratique du Congo: Monseigneur Placide Mukendi, Vicaire Général de Mbuji-Mayi et le Père Djim Lunu, curé de la parois-se St-Michel à Kinshasa.

Du Togo: M. le curé Marie-François Kangni, de Lomé. Père Joseph Amegbleame, secrétaire géné-ral de l’assemblée des évêques du Togo. Père Eloi Yog Lambon, secrétaire national de la Commission épiscopale Justice et Paix.

Du Mexique: Père Eugenio Lira Rugarcia et sa maman, Fatima Cervantes;

De l’Amérique du Sud: M. et Mme Carlos Reyes, Equateur, Dr. Osvaldo Cirnigliaro et M. Arturo Ar-royo, Argentine, Mme Alba Salazar et Rodriguo Es-trada, Colombie,

Pologne, France, Suisse, de plusieurs parties des Etats-Unis et du Canada, etc.

Les conférences et homélies du Cardinal, des Archevêques et des prêtres présents, que nous pu-blions dans les pages suivantes, vous donneront un aperçu de l’ambiance chaleureuse qui régnait pendant toute la durée de ces assises.

Thérèse Tardif

Notre Congrès 2009

Croisade de prière pour la conversion de nos législateurs et des responsables .

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Propositions du Synode pour mettre fin au scandale de la pauvreté, en Afrique

Après avoir assisté au congrès des Pèlerins de saint Michel à Rougemont, Canada, Son Eminen-ce le Cardinal Bernard Agré s’est rendu à Rome pour assister au synode des évêques d’Afrique qui a eu lieu du 3 au 25 octobre. Voici le texte de l’intervention de Son Eminence au synode, ven-dredi le 9 octobre.

Du Cardinal Bernard Agré Comme tout pays organisé, les jeunes nations

d’Afrique, d’Amérique du sud, etc .. ont dû faire appel à des banques internationales et autres or-ganismes financiers pour réaliser les nombreux projets en vue de leur développement. Très sou-vent, on ne se méfie pas assez des dirigeants mal- habiles. Ils sont tombés dans les pièges de ceux et celles que les initiés appellent “les assas-sins financiers”, les chacals commandités par des organismes rompus dans les marchés de dupes destinés à enrichir les organisations financières internationales soutenues habilement par leurs états, ou d’autres instances noyées dans le com-plot du silence et du mensonge.

Les profits faramineux vont aux assassins fi-nanciers, aux multinationales ainsi qu’à quelques nationaux puissants qui servent de paravent aux négociants étrangers. Ainsi, la majorité des na-tionaux continue de croupir dans la pauvreté et les frustrations qu’elle engendre.

Les “assassins financiers” porteurs de finance-ments pléthoriques s’arrangent avec leurs parte-naires locaux pour que les gros montants prêtés avec le système des intérêts composés ne puis-sent jamais se rembourser vite et entièrement. Les contrats d’exécution et d’entretien sont dé-volus d’ordinaire, sous forme de monopole, aux ressortissants des prêteurs. Les pays bénéficiai-res hypothèquent leurs ressources naturelles. Les habitants, de génération en génération, sont ca-denassés, prisonniers pour de longues années.

Pour rembourser ces dettes inépuisables tou-jours menaçantes, comme l’épée de Damoclès sur la tête des états, le “service de la dette” pèse lourdement sur le budget national, dans l’ordre de 40 à 50% du produit national brut.

Ainsi ficelé, le pays respire mal, il doit serrer la ceinture devant les investissements, les dépen-ses nécessaires d’éducation, de santé, du déve-loppement en général.

La dette devient même un paravent politique pour ne pas satisfaire les revendications légiti-mes, avec leur cortège de frustrations, de trou-bles sociaux, etc .... La dette nationale apparaît comme une maladie programmée par des spé-cialistes dignes des tribunaux qui jugent les cri-mes contre l’humanité, la conspiration dans le mal pour étouffer des populations entières. John Perkins, (Éditions Al Terre) a bien décrit les des-sous d’une aide internationale jamais efficace en terme de développement durable. Le problème clef de nos jours, c’est le désir, la volonté d’abolir tout esclavage.

Les générations montantes, jeunes gens et jeunes filles dans certains pays développés et du Tiers-monde, prennent conscience que chan-ger le monde, ses mythes et ses fantasmes, est un projet réaliste et possible. Des ONG naissent pour protéger l’environnement matériel et dé-fendre les droits des peuples opprimés.

Lumière du monde, l’Église, pour jouer son rôle prophétique devrait s’engager concrète-ment dans cette lutte en vue de faire la vérité.

Les spécialistes savent que depuis des an-nées, la plupart des dettes ont été effectivement remboursées. Les supprimer purement et sim-plement n’est plus un acte de charité, mais de justice. Ainsi le Synode actuel devrait-il pouvoir prendre en compte ce problème de l’annulation

des dettes, qui pèsent trop lourdement sur des peuples.

Pour que tout ceci ne soit pas une simple bouffée sentimentale, ma proposition serait qu’une commission internationale composée de

Au synode africain à Rome, le Cardinal Agré demande énergiquementl’annulation des dettes des pays, qui pèsent lourdement sur les peuplesLes spécialistes savent que ces dettes sont déjà remboursées par les intérêts

spécialistes de la haute finance, de pasteurs avi-sés, hommes et femmes du Nord et du Sud, se saisissent du dossier. À cette Commission serait confiée la triple mission:

- d’étudier la faisabilité de l’opération car il est évident que tout n’est pas uniforme partout.

- de prendre toutes sortes de dispo-sitions pour éviter de retomber dans les mêmes situations.

- de veiller concrètement à l’utili-sation transparente des sommes ainsi économisées pour qu’elles servent ef-fectivement les éléments de toute la pyramide sociale: ruraux et citadins. Éviter que les retombées de cette juteu-se manne du siècle profitent toujours aux mêmes locaux et étrangers.

Son Eminence le Cardinal Agré, accompagné à sa droite par S.Ex. Mgr Marie Arsène Odon Razakakolona, archevêque de Madagascar, de S.Ex. Mgr Damiao Franklin, archevêque de Luanda, en Angola, à sa gauche , Son Ex. Mgr Marie-Daniel Dadiet, archevêque de Korhogo, en Côte d’Ivoire, S.Ex. Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, en Guinée, plusieurs prêtres et laïcs de 23 pays réunis au Centre des Pèlerins de saint Michel, à Rougemont, pour une semaine de réflexion sur le système financier, cause de tant de misère dans tous les pays. du monde.

Nous sommes certains que le Cardinal Agré et les trois autres archevêques qui ont assisté à notre congrès et qui se sont rendus ensuite au Synode des évêques d’Afrique, à Rome, ont parlé à leurs confrères des propositions financiè-res enseignées par notre mouvement, parce que ces propositions semblent reflétées dans les proposi-tions finales présentées par les évêques à la fin du Synode. Samedi, 24 octobre 2009, les partici-pants au synode des évê-ques d’Afrique ont remis 57 propositions au Saint-Père. Le Pape devra rédiger une exhortation apostolique d’ici environ un an, d’après ces propositions. A.P.

Les propositions sont toutes excellentes. Nos 17 et 18 ressemblent à nos revendications.

Proposition 17 - La justice sociale et l’éradication de la pauvreté

Les Pères du Synode ont plaidé pour une économie au service des pauvres et dénoncé avec vigueur un ordre économique injuste qui a conduit à la perpétuation de la pauvreté.

Nous proposons donc que:

1. L’Église-Famille de Dieu en Afrique renou-velle son engagement au service des pauvres, des orphelins et des exclus, à l’image de la vie des premiers jours de l’Église;

2. Comme pour l’Église primitive, l’Église en Afrique et ses Îles doivent développer un système interne pour prendre en charge leurs besoins...

3. Les dirigeants prennent des mesures adé-quates (accès à la terre, à l’eau, infrastructures, etc.) pour remédier à la pauvreté et développer des politiques qui garantissent l’autosuffisance alimentaire et des programmes éducatifs qui soient orientés vers la production ;

4. Une ultérieure suppression de la dette avec des conditions favorables soit recomman-dée et l’élimination de la pratique de l’usure ;

5. Les gouvernements africains soient plus prudents dans la demande de concessions et

d’emprunts de telle sorte qu’ils n’endettent pas plus leurs peuples...

6. L’Afrique soit activement impliquée comme partenaire important dans les proces-sus de prise de décision sur le commerce international et les questions socio-économi-ques qui l’affectent; et

7. Les efforts susmention-nés soient inspirés et régis par des valeurs humaines authentiques de promotion intégrale et de développe-ment humain.

Proposition 18Doctrine Sociale de l’Église

Les Pères synodaux reconnaissent, par conséquent, l’utilité du “Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise” dans sa tâche d’évangélisation sur le continent et ses Îles, et proposent que chaque Conférence Episcopale nationale et régionale :

révise tout le matériel catéchétique à cha-que niveau (enfants, jeunes, jeunes couples, familles) pour y inclure des éléments de la Doc-trine Sociale de l’Église, et traduise le “Com-pendium” dans les langues locales ;

demande que la Doctrine Sociale de l’Égli-se devienne obligatoire dans les programmes de formation des prêtres et des consacrés, de même que dans la formation et les activités des laïcs dans l’Église et dans la société;

recueille, là où ils n’existent pas encore, les messages et les lettres pastorales de leur propre enseignement social;

établisse une équipe de chercheurs pour esquisser un programme et transmettre les va-leurs chrétiennes et sociales; le programme, ainsi conçu, serait enseigné depuis le niveau élémentaire jusqu’à celui universitaire ; et

rende l’Évangile et les valeurs africaines de solidarité, générosité et bien commun, tous deux connus et appréciés.

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Un message de grande espérance de Mgr Pla-cide Mukendi, vicaire général du diocèse de Mbu-ji-Mayi en République démocratique du Congo, durant la semaine d’étude d’août 2009 à Rouge-mont:

Merci à S. E. Mgr Nestor NgoyJe tiens à remercier premièrement Son Excel-

lence Mgr Nestor Ngoy, évêque du diocèse de Ko-lwezi en République démocratique du Congo, qui a été le premier à me parler du Crédit Social. Et c’est encore lui qui a fait en sorte que M. Marcel Lefebvre et l’abbé Albert Kaumba visitent notre diocèse, ce qui n’était peut-être même pas prévu à leur programme !

Mais je voudrais en deuxième lieu remercier madame la directrice et tous les organisateurs de cette semaine d’étude et de ce congrès, de m’avoir permis de voir ce que je vois et d’enten-dre ce que j’entends. Ce qui m’a frappé, mes frè-res et soeurs, c’est d’abord cet esprit de famille, que nous sommes en train de vivre. Je vois parmi nous des personnes d’un certain âge, mais je vois aussi des jeunes et même des personnes toutes jeunes, qui ont mordu au Crédit Social et qui se sont faits Pèlerins de saint Michel.

Deux visiteurs de marqueEn février 2009, notre diocèse de Mbuji-Mayi a

eu l’insigne honneur d’accueillir deux visiteurs de marque, M. Marcel Lefebvre et M. l’abbé Albert Kaumba. Ces deux visiteurs de marque étaient porteurs d’un message, un message de libéra-tion, un message de salut, que nous avons intitulé comme ceci: le Crédit Social, une autre alternative et moyen efficace de combattre la pauvreté.

A cet effet, dès leur arrivée à Mbuji-Mayi, nous les avons conduits faire une visite de courtoisie à notre évêque, qui est émérite depuis le 1er août, Son Excellence Mgr Tharcisse Tshibangu. Et le lendemain, nous sommes allés rendre visite à l’évêque auxiliaire, Son Excellence Mgr Bernard Emmanuel Kasanda, qui est devenu l’évêque dio-césain. Et je dois dire que les deux évêques se sont bien intéressés au Crédit Social, et l’évêque d’alors, Mgr Tharcisse Tshibangu, a même de-mandé à son secrétaire chancelier de faire mettre ce thème au programme de la semaine sociale prévue pour l’année 2010.

M. Marcel Lefebvre et M. l’abbé Albert Kaum-ba ont eu l’occasion de donner six conférences, qui ont été vraiment très appréciées: d’abord trois qui étaient destinées au clergé, aux religieux, à tous les laïcs engagés, ainsi qu’à tout le peuple de Dieu, dans la salle polyvalente du diocèse, et puis ils ont eu à donner encore trois conférences dans des milieux estudiantins, à l’ISP (Institut Supérieur Pédagogique) de Mbuji-Mayi, au Grand Séminaire de Mbuji-Mayi, et à l’université de Mbuji-Mayi. Je dois dire que l’impression que j’ai eue était que tous les auditeurs étaient très attentifs. Ils étaient très intéressés, et ils ont très bien accueilli le mes-sage. Après les conférences, la grande question qu’ils posaient, c’était: «Mais quand allons-nous mettre en oeuvre ce Crédit Social, quand allons-nous commencer ?». C’est pour dire que le mes-sage avait été bien compris, que le message est vraiment bien passé.

Maintenant, comment le diocèse entend-il faire passer ce message (du Crédit Social) à tous ses destinataires, non seulement de Mbuji-Mayi, mais aussi de toute notre province ecclésiasti-que ? Le petit comité organisateur qui était chargé d’accueillir nos hôtes s’est transformé en comité de sympathisants des Pèlerins de saint Michel, parce qu’il a compris, qu’il a mordu à la cause. Ce comité a compris que pour faire parvenir ce message à tous ses destinataires, il avait d’abord besoin d’être bien formé, et même très bien for-mé. C’est ce que nous avons commencé à faire, en commençant par la doctrine sociale de l’Église, qui est le fondement même du Crédit Social tel qu’il nous est proposé. En plus de cela, nous nous

sommes dits: «Pour que ce message atteigne tou-tes les couches de la population de notre diocèse, il faut atteindre les prêtres.» Dans notre diocèse, nous avons un programme de formation perma-nente pour les prêtres; alors ce thème a été inscrit à ce programme de formation permanente pour les prêtres à partir de cette année pastorale, qui commence bientôt, au mois de septembre.

On ne s’arrêtera pas là ! Il y a également le conseil pastoral, qui regroupe des prêtres et des religieux, mais surtout des laïcs, et le Crédit Social sera mis également au programme de ce conseil pastoral.

En dehors du diocèse, nous allons chercher à atteindre toute la province ecclésiastique de Ka-nanga, c’est-à-dire que le thème sera apporté à l’assemblée provinciale du mois de novembre, pour que tous les évêques soient informés, afin que, avec leur bénédiction, notre petit comité puisse sillonner tous les diocèses du Kasanga.

Qu’est-ce qui a fait que la population du dio-cèse de Mbuji-Mayi a accepté si facilement le Cré-dit Social ? Le diocèse de Mbuji-Mayi est au coeur de la République démocratique du Congo. Et c’est aussi une société qui était très prospère dans le temps, avec les mines de diamant, mais à cause de cela, c’est dans notre province que le coût de la vie est le plus cher en RDC. (…)

Pour la ville de Mbuji-Mayi, les salaires, de ma-nière générale, et ça c’est pratiquement pour tout notre pays, ce sont des salaires de misère, des sa-laires qui ne permettent pas à ceux qui les reçoi-vent de nouer les deux bouts du mois. Il y en a qui

reçoivent des salaires (mensuels) qui ne leur per-mettent de vivre que pendant une semaine; alors les trois autres semaines du mois, qu’est-ce qu’ils font ? De quoi vivent-ils ?... On voit défiler devant nos cures des gens de toutes sortes, ceux qui tra-vaillaient et qui avaient un salaire et qui ne peuvent plus l’avoir, des enfants chassés de l’école (parce qu’ils ne peuvent plus payer les frais de scolarité), des malades, tout ce monde-là pense trouver une solution auprès des prêtres d’une paroisse qu’ils connaissent, mais malheureusement, la crise fi-nancière a atteint même le clergé, parce que nous avons des paroisses dont la collecte dominicale ne dépasse pas dix dollars... Or, pour avoir une bouteille de vin et un sachet de grandes et de pe-tites hosties, il faut plus de dix dollars ! C’est dire, mes frères, qu’il y a des paroisses qui ont même des difficultés et des problèmes pour trouver de quoi célébrer l’Eucharistie le dimanche.

Alors un peuple qui vit cette misère et cette pauvreté, si on lui annonce qu’il y a moyen de s’en sortir, comment voulez-vous qu’il dise non ! Voilà pourquoi le Crédit Social présenté comme une al-ternative, comme un moyen efficace de combat-tre la pauvreté a été accueilli à bras ouverts par le diocèse de Mbuji-Mayi.

Un hommage vibrant à Louis EvenEn guise de conclusion, je rends un hommage

très vibrant à M. Louis Even, qui nous a aidés à comprendre qu’il y a un moyen de trouver une solution à ce problème de la pauvreté. Mais c’est une lutte, une lutte acharnée, qui est engagée. Et cette lutte n’est pas engagée contre des petits, mais contre les puissants de ce monde, contre la haute finance, mes frères et soeurs, ce que nous n’avons pas à oublier. Et c’est pour cela qu’à cha-que matin, quand j’entends frapper à notre por-te, «Ave Maria, debout pour le combat !» Je dis: «Est-ce que nous prenons vraiment conscience que nous sommes vraiment en guerre ?» Alors je vous remercie tous, chacun et chacune, pour cet engagement. Parce qu’en fait, pour que ce monde bouge, il faut qu’il y ait quelqu’un qui bouge; et si vous tous, vous avez bougé, c’est parce que M. Louis Even a bougé, n’est-ce pas ? Alors à partir du moment où nous sommes des gens en train de bouger, je sais que ce monde bougera... La victoire n’est peut-être pas pour aujourd’hui, mais je sais qu’avec Notre-Dame, la victoire nous est assurée. Allons de l’avant, et le Crédit Social, la démocratie économique, finira par l’emporter.

Mgr Placide Mukendi

«Un«Un message de libérati message de libération, un message de saluton, un message de salut Le CréditLe Crédit Social, un moyen efficace de combattre la pauvreté» Social, un moyen efficace de combattre la pauvreté»

Groupe des Congolais, de gauche à droite: Marie Kalala, Abbé Djim Lumu, Abbé Charles Tshiman-ga Bakankana, Vasco Kalala Mgr Placide Mukendi, Felix-Félicien Muambi, Arnaud et Brunel Kalala.

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Vibrante homélie de S. E. Mgr Vincent Cou-libaly, archevêque de Conakry en Guinée, à l’église Saint-Nom de Marie de Marieville, 3 septembre 2009, pendant notre semaine d’étu-de à Rougemont:

Éminence, Excellences, révérends pères, révérendes sœurs, chers Pèlerins de saint Michel, chers invités,

Je remercie le Seigneur qui me donne l’heu-reuse occasion de participer à cet important Congrès — congrès qui nous engage davantage à combattre le scandale de la pauvreté, par la connaissance, la diffusion et l’application de la Doctrine Sociale de l’Église.

Je remercie aussi Son Éminence Bernard Cardi-nal Agré, qui a fortement recommandé aux Pèle-rins de saint Michel de m’inviter à ce congrès inter-national. Par cette invitation, les Pèlerins de saint Michel s’ouvrent à mon cher pays, la Guinée.

Je remercie enfin les Pèlerins de saint Michel pour l’invitation, pour l’accueil, et pour les ri-ches enseignements que je reçois pendant ce congrès sur le Crédit Social, et sur la nécessité de changement du système financier actuel. Je suis réconforté par la foi et l’engagement des Pèlerins de saint Michel au service des pauvres et dans le bénévolat.

Je pense ici à mon pays, la Guinée-Conakry, un pays très riche que des historiens ont appelé «scandale géologique, château d’eau de l’Afrique occidentale», mais un pays dont la plupart des ha-bitants vivent dans la misère; un pays où beaucoup d’élèves n’apprennent pas à réfléchir mais appren-nent par cœur leurs leçons; un pays où l’enseigne-ment n’est pas adapté aux réalités locales; un pays où l’enseignement est plus théorique que pratique; un pays qui a des lycées où on fait de la chimie sans laboratoires; un pays où des instituts supérieurs d’élevage n’ont ni fermes ni laboratoires; on y ap-prend alors à soigner les animaux dans les livres ou sur un tableau noir. C’est là une des raisons qui poussent beaucoup de jeunes à quitter le pays, et cela par tous les moyens, pour aller étudier ailleurs. Et nous connaissons les conséquences d’une telle attitude — sortir et aller par tous les moyens.

En pensant ici à mon pays, surtout à ses nombreux pauvres, la liturgie d’aujourd’hui m’inspire deux choses, deux attitudes. Premiè-rement, la prière. «Depuis le jour où nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ, nous ne cessons de prier pour vous», dit saint Paul aux Colossiens (1, 3-4). Le système financier actuel ne peut être changé que par la prière, comme certains démons qui ne peuvent être vaincus que par la prière, selon une des recom-mandations de Jésus à Ses Apôtres. Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Nous sommes donc invités à la prière pour exorciser les démons qui pervertissent le cœur et l’esprit de ceux qui soutiennent le système fi-nancier actuel, et les empêchent d’être des ser-viteurs intrépides et désintéressés du bien com-mun. Nous sommes invités aussi à la prière pour l’engagement de tous et de chacun comme ser-viteurs du bien commun, sans attendre que les

choses soient décidées d’en-haut. Nous sommes invités à la prière pour que tous, en particulier les analphabètes, les gens du secteur informel, les paysans, etc., soient respectés et écoutés partout dans tous les pays, car si tous compren-nent les choses, si tous sont éclairés, si tous sont formés, ils accepteront de faire des efforts per-sonnels. Ils doivent aussi être sûrs de profiter du fruit de leur travail et de leurs efforts.

Deuxième attitude: la persévérance dans le travail. «Après avoir enseigné les foules, Jésus dit à Simon: “Avance au large et jetez les filets pour prendre du poisson”. Et Simon lui répond: “Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ton ordre, je vais jeter les filets”.» (Luc 5, 4-5.) L’Institut Louis Even a aujourd’hui 70 ans de travail pour combattre le scandale de la pauvreté dans le monde, par l’en-seignement et l’application de la doctrine socia-le de l’Église et du Crédit Social. D’autres n’ont que quelques années, ou quelques mois. À cha-cun de nous, le Seigneur Jésus dit aujourd’hui: «Avance au large, et jetez les filets.» Avance au large, et ne soyez pas bloqués par l’immédiat. Avance au large, même si vous avez fourni des efforts qui n’ont pas porté les fruits escomptés, comme Pierre et ses compagnons qui ont peiné toute une nuit sans prendre aucun poisson.

Avance au large, en regardant Marie, l’Étoile de la mer. Je pense ici à cette belle exhortation de saint Bernard: «Toi donc, qui que tu sois en ce monde, ballotté par les flots, à travers bourrasques et oura-gans, plutôt que marchant sur la terre ferme, si tu ne veux pas être englouti par la tempête, ne quitte pas des yeux cet astre étincelant. Que s’élèvent les vents des tentations, que surgissent les épreuves de l’adversité, regarde l’étoile, invoque Marie. En La suivant, tu es sûr de ne pas dévier; en L’implo-rant, de ne pas désespérer; en pensant à Elle, de ne pas te tromper. Si Elle te soutient, tu ne tomberas pas; si Elle te protège, tu n’auras pas à craindre; si Elle te conduit, tu ne connaîtras pas la fatigue; avec Son aide, tu parviendras au but.»

Que la Vierge Marie nous accompagne donc pendant ce congrès, et que Dieu tout-puissant nous bénisse, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

Tous les jours de ma vie, je bénirai Dieu d’avoir mis le Crédit Social sur ma route Homélie, à Marieville, de Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, en Guinée

Homélie du samedi, 5 septembre, à Rouge-mont par Mgr Vincent Coulibaly:

Le samedi du temps ordinaire, où il n’y a pas de mémoire obligatoire, comme aujourd’hui, l’Église nous donne la possibilité de faire mémoire de la Vierge Marie. Cette tradition nous invite à renouer la foi et l’espérance de Marie le samedi saint. Être invités à faire mémoire de Marie, c’est être invités à se mettre à son école, pour connaître et annoncer Jésus-Christ au monde. Se mettre à l’école de Ma-rie, c’est contempler Marie, modèle d’espérance au pied de la Croix de Jésus. C’est redécouvrir avec Elle Jésus, le Fils de Dieu, qu’Elle a porté, qu’Elle a écouté, qu’Elle a accompagné jusqu’à la Croix.

Se mettre à l’école de Marie, c’est apprendre de Marie la compassion: il s’agit de se sentir mal quand l’autre ne se porte pas bien; il s’agit d’être solidaire avec celui qui souffre; il s’agit de faire en sorte que les hommes et les femmes passent de conditions de vie moins humaines à des conditions de vie plus humaines. Nous lisons cela dans Evan-gelii Nuntiandi (de Paul VI), aux numéros 25 à 30. Cela parce que nos cultures répandues dans nos cœurs, par l’Esprit-Saint, doivent devenir action en faveur des hommes et des femmes, en faveur des pauvres principalement. Autrement dit, nous de-vons devenir les bras et les mains de Jésus pour caresser, consoler aujourd’hui, tout homme, spé-cialement les pauvres. Notre charité doit être tou-jours visible et agissante; elle doit atteindre tous les hommes et toutes les femmes, surtout les pauvres. C’est à l’école de Marie que nous pourrons pour-suivre la mission de Jésus dans l’annonce de l’Évan-gile, la libération de l’homme de toute entrave et servitude, et nous redonner la dignité de fils…

«Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangi-le», écrit saint Paul. Poursuivre la mission de Jésus aujourd’hui, c’est vivre soi-même l’Évangile, pour être témoins par toute notre vie. Comme le disait encore le Pape Paul VI dans son exhortation aposto-lique Evangelii Nuntiandi, au numéro 41:

«L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maî-tres, c’est parce qu’ils sont des témoins. Saint Pier-re l’exprimait bien, lorsqu’il évoquait le spectacle d’une vie pure et respectueuse, “gagnant sans pa-roles même ceux qui refusent de croire à la Parole” (cf. 1 P 3, 1). C’est donc par sa conduite, par sa vie, que l’Église évangélisera tout d’abord le monde, c’est-à-dire par son témoignage vécu de fidélité au Seigneur Jésus, de pauvreté et détachement, de li-berté face aux pouvoirs de ce monde, en un mot, de sainteté.»

Tel est pour moi le témoignage éloquent et lumineux des Pèlerins de saint Michel, que je suis en train de découvrir en cette année de grâ-ce 2009: des pèlerins qui avancent chaque jour avec courage en risquant leur vie, car ils sont comme le petit David qui va combattre le colos-se Goliath. Des pèlerins qui sont prêts à mourir pour libérer le pauvre et le mettre debout. Des pèlerins qui sont décidés chaque jour à poursui-vre le combat, jusqu’au moment où Dieu les dé-barrassera de leur corps de chair pour les revêtir de sa gloire éternelle. ...

Cette découverte des Pèlerins de saint Mi-chel me pousse à reprendre à mon compte cer-taines paroles du vénéré Louis Even: «Le bon Dieu s’occupe de nous, quand l’heure est venue pour Lui d’intervenir. Eh bien, dans notre pays et dans tous les pays du monde, on sait qu’il y a aujourd’hui des gens qui souffrent, on dirait que c’est l’heure du bon Dieu, qu’Il a mis sur notre chemin le Crédit Social.»

Pour ma part, tous les jours de ma vie, je bé-nirai le bon Dieu d’avoir mis cela sur ma route. Je me rappellerai toujours ces journées riches et conviviales de septembre 2009 à Rougemont, et je m’investirai davantage dans mon pays au ser-vice de la doctrine sociale de l’Église et du Crédit Social. Que la Vierge nous accompagne sur ce chemin de la libération de l’homme, qu’Elle sou-tienne nos efforts de tous les jours pour la gloi-re de Dieu et le salut de l’homme, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen.

S.E. Mgr Vincent CoulibalyMgr Vincent Coulibaly, Archevêques et prêtres célèbrent la Messe à l’église de Marieville, le 3 sept.

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Page 6 Oct.-Nov.-Déc. 2009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Homélie de Mgr Marie Daniel Dadiet, à l’église paroissiale de Saint-Césaire, 2 sep-tembre 2009: Mgr Dadiet est archevêque de Korhogo, en Côte d’Ivoire, président de la Commission épiscopale Justice et Paix, vice-président de la Conférence épiscopale de la Côte d’Ivoire.

Excellences, révérends pères et révéren-des sœurs, chers amis des Pèlerins de saint Michel, chers invités, monsieur le curé de la paroisse qui nous accueille (l’abbé Réjean Ra-cine, curé de Saint-Césaire), je voudrais re-prendre, et avec vous et pour moi-même, le cantique d’action de grâces de la Vierge Ma-rie: «Le Seigneur fi t pour moi des merveilles, saint est Son Nom.»

Comme la Vierge Marie, je voudrais dire merci au Seigneur, qui a bien voulu que nous soyons avec nos amis, frères et sœurs, les Pèlerins de saint Michel. Merci au Seigneur qui a bien voulu nous donner cette occasion de rencon-trer des frères, des sœurs, venus de tous les continents du monde. Merci au Seigneur qui nous donne l’occasion de participer à ces jours de réfl exion, à ce congrès organisé par nos amis, les Pèle-rins de saint Michel. C’est ma première rencontre avec l’Institut Louis Even et je suis heureux d’être avec les Pèlerins de saint Michel. Je suis heureux d’être à ce congrès, je suis heureux de partici-per aux activités qui sont organisées à cette occasion.

Déjà à Abidjan, en Côte d’Ivoire, notre père, le cardinal Bernard Agré, nous avait déjà parlé des activités de l’Institut Louis Even. Je me rappelle, une fois dans son bureau, il m’avait remis trois documents concernant les activités de l’Institut Louis Even. Il m’a dit: «Mon fi ls, je compte sur toi, lis ces documents, et tu reviendras me voir pour que nous puissions discuter.» Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à ses conseils, c’est grâce à son invitation, puisque le cardinal qui est notre père, nous ne pouvons pas lui refu-ser ce qu’il nous demande. Et ce qu’il nous demande, il sait aussi que c’est pour notre bien, pour notre formation et pour notre vie d’évêque et de prêtre.

Oui, chers amis, les Pèlerins de saint Michel, nous sommes heureux d’être avec vous, et grâce à vous, nous som-mes en train de découvrir le Crédit So-cial. Vous parcourez le monde entier, vous parcourez l’Afrique, et à travers tous vos gestes, vous voulez que les uns et les autres puissent connaître et ap-

profondir le message du Crédit Social. Dans nos pays d’Afrique, et précisément en Côte d’Ivoire, des groupes sont déjà créés et sont en train de travailler ces documents-là.

Nous savons que l’année dernière, dans la paroisse du Père Patrice Savadogo, il y a eu quinze jours de réfl exion sur le Crédit Social. Et en mars dernier, la Commission nationale Justice et Paix de Côte d’Ivoire a eu l’occa-sion de recevoir à son conseil national une délégation de nos amis, les Pèlerins de saint Michel, qui ont eu l’occasion de parler du Crédit Social aux congressistes qui étaient réunis à Aboville, chez Mgr Alexis Touabli. Depuis lors, les membres de la Commission Justice et Paix ne cessent de réfl échir et de faire en sorte que ce message du Crédit So-cial puisse être aussi une de leurs activités principales. Et je voudrais, avant de conti-nuer, dire merci à l’Institut Louis Even, qui a aussi invité l’aumônier national de Justice et Paix de Côte d’Ivoire (l’abbé Georges-Marie Angoran). Je pense qu’à son retour en Côte d’Ivoire, il aura le temps d’instruire et de dire tout ce qu’il a entendu à ce congrès que nous sommes en train de vivre. Merci pour l’invi-tation. (…)

Aujourd’hui en Afrique, nos pays connais-sent d’énormes diffi cultés. Nos pays sont déchirés, nos pays sont en guerre. Il y a des pays où la guerre existe depuis quarante ans, cinquante ans — en Côte d’Ivoire nous n’avons que sept ans, mais ailleurs c’est plus que ça. Est-ce qu’aujourd’hui on peut an-noncer l’Évangile à quelqu’un qui a faim ? Est-ce qu’aujourd’hui on peut annoncer la Parole de Dieu à quelqu’un qui a faim ? Est-ce qu’aujourd’hui, lorsque j’entre dans une

maison et que je dis: «La paix du Seigneur soit avec vous», est-ce que ces gens-là, à qui j’adresse cette salutation du Christ de la part de Dieu, ces gens-là qui ont faim, ces gens-là qui ont soif, qui souffrent, qui meurent de faim, sont-ils capables de me répondre ? Je ne pense pas.

Alors, chers amis Pèlerins de saint Michel, nous comptons sur votre dynamisme, nous comptons sur votre esprit d’ouverture: aidez-nous à découvrir la profondeur et la richesse du Crédit Social. Aidez aussi nos dirigeants politiques à connaître et à découvrir l’impor-tance du Crédit Social, parce que souvent le message s’adresse aux simples et aux faibles, mais ceux qui sont chargés de renouveler la vie, ceux qui sont chargés de se convertir ou d’être au sein de la conversion, quelquefois ceux-là font fi du message de salut qu’on leur adresse.

Alors, au cours de cette messe, nous allons demander au Seigneur de toucher le cœur de nos dirigeants, de toucher le cœur de tous ceux et de toutes celles qui sont capables de renouveler notre monde, d’apporter la paix totale à notre monde, de toucher le cœur de tous ceux et de toutes celles qui sont capa-bles de mettre fi n à la misère des peuples. Que Dieu, qui nous a réunis dans cette église, nous donne cette force, pour que nous puis-sions être Ses apôtres, les apôtres de la bon-ne nouvelle, les apôtres qui annoncent que le Royaume de Dieu est tout proche. Amen.

«Je suis heureux d’être avec les Pèlerins de saint Michel Je suis heureux d’être à ce congrès»

Assemblées mensuellesSt-Georges de Beauce

Le 2e dimanche de chaque mois13 décembre. 10 janvier. 14 février

Eglise Notre-Dame de l’Assomption1.30 hre p.m.: heure d’adoration

2.30 hres: assembléeSalle d’Accueil attenante à l’église

Tél.: 418 228-2867

Val d’OrLe 2e dimanche de chaque mois

13 décembre. 10 janvier. 14 février1.30 heure p.m., heure d’adorationet assemblée chez Gérard Fugère

1059 5e Avenue. Tél.: 819 824-4870

New Liskeard, OntarioLe 2e lundi du mois. 7.30 hres p.m.14 décembre. 11 janvier. 8 février

Chez madame Léon Milot235 McCanus St. Tél.: 705 647-5998

Québec2e dimanche de chaque mois

13 décembre. 10 janvier. 14 février7.30 hres p.m. Chapelet

8.00 hres p.m. AssembléeTél.: Michel Couture 418 834-9706

Chicoutimi-JonquièreLe 1er dimanche de chaque mois6 décembre. 3 janvier. 7 février

1.30 hre p.m. pour l’endroit, téléphonezchez M. Mme Léonard MurphyTél.: 418 698-7051. Tous invités

SherbrookeLe 3e dimanche de chaque mois

20 décembre. 17 janvier. 21 février 1.30 hre p.m., Cathédrale St-Michel

Salle Mgr Paul Larocque, 97 rue Ozias LeducA l’église de St-Césaire, ville voisine de Rougemont, M. le Curé Réjean Racine célèbre la Messe avec nos évêques et prêtres africains qui sont venus à notre congrès.

Page 7: Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Pour la réforme ... · klin, Archevêque de Luanda. De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Le 12 octobre 2008, un prêtre qui donnait la communion à l’église Saint-Antoine de Sokol-ka en Pologne (diocèse de Bialystok) a laissé tomber à terre une hostie consacrée. Elle a été aussitôt mise dans une custode qui a été pla-cée dans le tabernacle. Après la messe, la cus-tode a été apportée à la sacristie et mise en sé-curité. Le 19 octobre, la custode a été ouverte, et l’hostie paraissait rouge comme de sang.

Le 7 janvier 2009, un fragment de l’hostie a été prélevé et examiné, indépendamment, par deux professeurs de la Faculté de médecine de Bialystok. Tous deux ont conclu dans une déclaration commune que «selon notre opi-nion, l’échantillon qui nous a été envoyé pour examen ressemble à un tissu de myocarde, du moins, de tous les tissus organiques, c’est ce à quoi il ressemble le plus».

La commission qui avait été nommée par la curie métropolitaine de Bialystok pour s’oc-cuper de l’affaire affirme, après enquête, qu’il s’agit bien de l’hostie originelle et qu’aucune tierce personne n’a pu interférer.

Le dossier a été transmis à la nonciature de Varsovie.

Le miracle eucharist ique de Lanciano est le plus ancien de tous ceux où les saintes Espèces furent changées en chair et en sang: il remonte, en effet, au VIIIe siècle. Mais par les analyses qui furent faites de ses «reliques» en 1970-71 et en 1973-74, ce prodige est re-devenu éton-namment actuel et jamais on n’a vu une simple

tradition, qui remonte à douze siècles, confir-mée par la science avec une telle netteté. Là aussi, l’hostie s’est changée en chair et les examens de 1970 ont confirmé qu’il s’agissait de la chair du myocarde.

Miracle eucharistique en PologneDu même genre que celui de Lanciano, en Italie

Le Pape a adressé un message vidéo aux pê-tres participant à une retraite internationale te-nue à Ars (France) du 27 septembre au 3 octo-bre. Elle a été prêchée par le Cardinal Christoph Schönborn, Archevêque de Vienne (Autriche) autour du thème: “La joie du prêtre consacré pour le salut du monde”. Voici les paroles du Saint-Père:

“Choisi d’entre les hommes, rappelle Be-noît XVI, le prêtre reste l’un d’eux et il est appelé à les servir en leur donnant la vie de Dieu... C’est bien là que réside l’un des défis majeurs de notre temps. Le prêtre, homme de la Parole divine et du sacré certes, doit aujourd’hui plus que jamais être un homme de la joie et de l’espérance. A des hommes qui ne peuvent plus concevoir que Dieu soit pur Amour, il affirmera toujours que la vie vaut la peine d’être vécue et que le Christ lui donne tout son sens parce qu’il aime les hommes, tous les hommes”.

“Je veux saluer ici avec une affection toute particulière ceux d’entre vous qui ont la char-ge pastorale de plusieurs clochers et qui se dépensent sans compter pour maintenir une vie sacramentelle dans leurs différentes com-munautés. La reconnaissance de l’Eglise est immense pour vous tous! Ne perdez pas cou-rage, mais continuez à prier et à faire prier pour que de nombreux jeunes acceptent de répondre à l’appel du Christ qui ne cesse de vouloir faire grandir le nombre de ses apô-tres pour moissonner ses champs... L’extrême

diversité des ministères que vous exercez au service de l’Eglise. Pensez au grand nombre de messes que vous avez célébrées ou célé-brerez, en rendant chaque fois le Christ réel-lement présent sur l’autel. Pensez aux innom-brables absolutions que vous avez données et donnerez, en permettant à un pécheur de se laisser relever. Vous percevez alors la fé-condité infinie du sacrement de l’ordre. Vos mains, vos lèvres, sont devenues, l’espace d’un instant, les mains et les lèvres de Dieu.

«Si on avait la foi, disait saint Jean-Marie Vianney, on verrait Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière un verre.» Cette considération doit amener à harmoniser les relations entre prêtres afin de réaliser cette communauté sacerdotale à laquelle exhortait saint Pierre pour bâtir le corps du Christ et vous construire dans l’amour. Le prêtre est l’homme de l’avenir... Ce qu’il fait sur terre est de l’ordre des moyens ordonnés à la fin ulti-me. La messe est ce point unique de jonction entre les moyens et la fin, puisqu’elle nous donne déjà de contempler, sous l’humble ap-parence du pain et du vin, le Corps et le Sang de celui que nous adorerons dans l’éternité... Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l’Eglise !. Vivants témoins de la puissance de Dieu à l’œuvre dans la fai-blesse des hommes, consacrés pour le salut du monde, vous demeurez, mes chers frères, choisis par le Christ lui-même afin d’être, grâ-ce à lui, sel de la terre et lumière du monde.

Prions pour nos chers défuntsdécédés dernièrement

Ulric Pelletier, de St-Aubert, L’Islet, est dé-cédé le 10 août 2009, à l’âge de 85 ans. M et Mme Pelletier étaient de fervents créditistes de-puis de nombreuses années. Malgré la famille et le gros travail de la ferme, ils avaient fait de leur maison une auberge au service des Pèlerins de saint Michel. Lorsque les Pèlerins passaient à St-Aubert, ils étaient reçus chaleureusement par ce bon couple imbu de la charité de nos ancêtres. Couchers et repas étaient offerts toujours cha-leureusement à nos apôtres. Leur foyer servait aussi aux assemblées des Pèlerins de saint Mi-chel. A l’occasion, Madame accompagnait nos Pèlerines de saint Michel à la croisade de porte en porte.

Les funérailles de M. Pelletier ont eu lieu sa-medi, 15 août, en la belle fête de l’Assomption, de Marie qui monta au Ciel en corps et en âme. Et le même jour, nous avons fait célébrer la Sain-te Messe à Rougemont pour le repos de l’âme de M. Pelletier. Il était le Père de Dominique, époux de Lise Roy et de madame Lise Pelletier, épouse de René Pelletier, deux belles familles qui mar-chent sur les pas des parents dans l’Oeuvre de Vers Demain. Nos plus sincères sympathies à ces bonnes familles, qui sont nos frères et soeurs en Jésus, mais aussi de la famille des Pèlerins de saint Michel.

Vital Gauthier, de Vaudreuil, 88 ans, est décédé le 22 septembre dernier. M. et Mme Gauthier étaient de bons amis de Vers Demain. Ils assistaient aux assemblées à Rougemont et à Montréal. Nos sympathies à notre chère ma-dame Gauthier. Une messe a été célébrée pour le repos de l’âme de M. Vital Gauthier à la Maison Saint-Michel, samedi le 17 octobre.

Valmore Fillion de Thetford, décédé le 20 août 2009, à l’âge de 87 ans. Il était le père de madame Henri Bussières (Pauline). M. et Mme Bussières sont apôtres de Vers Demain et les res-ponsables des Pèlerins de saint Michel au Cap-de-la Madeleine.

Donne-leur, Seigneur, le repos éternel, fais briller sur eux ta lumière sans fin.

Thérèse Tardif

1,2 millions de personnes sont descendues dans les rues à Madrid pour protester contre la tuerie des enfants dans le sein de leur mère. Ici au Québec, la médecine en a tué tellement que le peuple ne peut plus se reproduire.

Lefigaro.fr (avec AFP) le 17 octobre 2009

Plus d’un million de personnes ont participé à cette mobilisation, selon les organisateurs. Ils protestaient contre le projet de libéralisation de l’avortement qui permettrait d’avorter librement dans un délai de 14 semaines.

Personnes âgées, familles avec enfants et poussettes, groupes d’adolescents, religieuses et curés: une marée humaine a envahi le cen-tre de la capitale espagnole. Ils étaient plus d’un million de catholiques soutenus par l’Eglise et la droite, à manifester samedi à Madrid, contre le projet de libéralisation de l’avortement du gou-vernement socialiste. Les organisateurs ont chif-fré à 1,5 million de personnes la participation à cette manifestation, tandis que la région de Ma-drid, gouvernée par les conservateurs, a avancé le chiffre d’1,2 millions de participants.

La manifestation a été organisée par le Fo-rum de la famille, une plateforme d’organisa-tions catholiques conservatrices, qui avait déjà fait descendre des centaines de milliers de ma-nifestants dans la rue en 2005 pour protester contre la loi autorisant le mariage homosexuel.

Invitation spécialeGens de Montréal et de LavalVous êtes invités à la réunion

Du 2e dimanche de chaque mois13 décembre. 10 janvier. 14 février

1.30 hre p.m.: heure d’adoration2.30 heures p.m.: Réunion

Eglise St-Bernardin7979 8e Avenue, Ville Saint-Michel

Pour informations: tél. 514-856-5714

Venez nombreux, prier avec nous

Ici, il s’agit d’aller encore plus loin que la seule critique du projet de loi. «Le message de fond est que le débat ne sera pas clos tant qu’il y aura un seul avortement en Espagne», a déclaré son président, Benigno Blanco, au quotidien catho-lique ABC.

L’ancien chef du gouvernement conservateur José Maria Aznar (1996-2004) et plusieurs élus de la droite, dont la présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre et la secrétaire gé-nérale du Parti populaire (PP) Maria Dolores de Cospedal, ont participé à cette marche. L’avorte-ment des mineures est très controversé.

Grande manifestation anti-avortement à Madrid

«Le Prêtre, vivant témoin de la puissance de Dieu»

Page 8: Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Pour la réforme ... · klin, Archevêque de Luanda. De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry

Page 8 Oct.-Nov.-Déc. 2009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

Mgr Damiáo FranklinArchevêque de Luanda

Eminence, Excellence, Madame Thérèse, directrice et ses collaborateurs, chers Pèlerins,

je vais d’abord vous remercier pour l’invitation qui m’a été faite. C’est Mlle Thérè-se qui m’a envoyé une lettre au mois de juin en m’invi-tant de venir ici. Quelqu’un m’a de-mandé pourquoi je suis venu seul ? Parce que l’invi-tation était indivi-duelle, autrement

j’aurais pu en amener d’autres. Alors je pense que c’est un premier pas, une première relation entre l’Eglise de l’Angola et Vers Demain. …

Angola n’est pas un pays pauvre… au niveau des ressources, nous avons presque toutes les matières premières dont ont besoin les pays in-dustrialisés: entre autres le diamant, le pétrole, etc. Mais ces ressources ne sont pas encore bien récupérées pour le bonheur de toutes les personnes. Après une guerre très large, d’abord contre le communisme portugais, depuis 1975 entre les Angolais eux-mêmes, maintenant nous devons penser à la reconstruction du pays qui a été traumatisé par la guerre à cause de la haine, à cause des souffrances, à cause de la mobilisa-tion, à cause des déplacés …

Maintenant, il y a toute une préoccupation, surtout après la visite de Benoît XVI en Angola, pour que les valeurs morales puissent aussi avoir leur place chez-nous…

A ce niveau aussi, je vous remercie pour cette invitation à venir ici avec vous, pendant ces journées. Nous sommes arrivés le 27 août jusqu’à aujourd’hui pour faire ces cours de Crédit Social à appliquer au niveau de l’écono-mie. Mais quelles sont mes impressions ? Il y a beaucoup de choses que je pourrais dire, mais je ne vais souligner que 3 choses pour ne pas répéter ce que les autres ont déjà dit. D’abord la gratuité, la responsabilité sociale, aussi com-battre l’activisme.

En ce qui concerne la gratuité, cela pour dire que je suis très bien impressionné et je vous remercie beaucoup pour votre témoignage de bénévolat. C’est-à-dire que le Christ a donné toute sa vie pour nous; vous aussi apôtres de Vers Demain, vous voulez imiter le Christ en vous donnant aux autres. Et maintenant, vous avez beaucoup de préoccupations pour vous ouvrir à l’Afrique, ce continent qui a beaucoup de problèmes. Le continent le plus controversé aujourd’hui parmi les 5 continents de la planè-te, mais quand même nous sommes activistes. Moi, je ne suis pas pour l’activisme.

Par cette vie mystique de gratuité, on peut voir dans votre vie les conquêtes que vous fai-tes de jour en jour; nous n’avons pas besoin de le dire, mais nous avons constaté que ce n’est pas une parole graphique, mais une pa-role concrète. Se donner aux autres, sans rien recevoir en retour, comme il est dit dans les Actes des Apôtres, c’est mieux de donner que de recevoir. Ça c’est bien ! Merci bien pour vo-tre leçon.

Deuxième aspect, la responsabilité sociale: quand on parle beaucoup de Crédit Social, ce n’est pas seulement pour vous-mêmes, pas seulement pour les banques, parce que les banques ont été pas mal visées, nous devons avoir cette préoccupation de travailler pas seulement pour nous, mais pour améliorer et pour contribuer au bonheur de tout le monde,

de toute la société. Ce principe est très bien souligné par le Pape Jean-Paul II dans son encyclique sociale. Parce que, quand on par-lait de responsabilité sociale de l’entreprise, on pensait que c’était seulement au niveau de charité. Mais aujourd’hui, non, c’est pour la joie de tout le monde. Alors le Crédit So-cial c’est un autre point. Merci bien pour cette autre leçon.

Une autre impression que j’emporte aussi avec moi, je vous remercie pour votre témoi-gnage de la lutte contre l’activisme. Lisez bien Lacordaire, c’est un grand penseur; après le libéralisme en Europe, avec le rationalisme dénoncé par le Pape Benoît XVI, beaucoup de monde, même au niveau de l’Eglise, vous les voyez travailler mais sans prier. Ici, on voit que ce n’est pas comme cela, on prie le chapelet,

«Je vais partager avec les autres évêques ce que je viens de voir ici et de vivre»«Je vais aider à propager le mouvement Vers Demain dans mon pays»

bien sûr. C’est une très bonne leçon: combat-tre l’activisme.

Le travail au niveau de l’Eglise, ce n’est pas notre travail, c’est le travail du Christ et nous ne sommes que des collaborateurs comme membres du Christ, membres de l’Eglise. Cela m’a fait plaisir de vivre cela avec vous.

Après tout ce que nous venons de consta-ter comme vue d’ensemble avec vous, je me demande: qu’est-ce que je pourrai faire quand je rentrerai chez moi ? Je veux souligner un as-pect synthétiquement. Je vais sensibiliser les consciences. Je vais partager avec les autres évêques ce que je viens de voir ici et de vivre aussi et je vais aider à propager le mouvement Vers Demain dans mon pays et dans mon égli-se. Et pour finir, merci bien pour tout ! Que le Bon Dieu Tout-Puissant nous bénisse. Merci.

L’appel pressant de Son Eminence le Cardinal Agré au Synode africain est urgent et nécessai-re pour tous les pays de la planète. Effacez les dettes des pays, car elles ont été remboursées plusieurs fois. Elles se gonflent par elles-mêmes par les intérêts composés. Elles sont impaya-bles. Quand donc s’arrêtera-t-on pour réfléchir ensemble sur ce néfaste problème qui cause tant de malheurs dans le monde entier. La cause de l’endettement et de la pauvreté provient du système d’argent-dette des banquiers.

Ici au Québec, on accuse les partis au pouvoir d’être les responsables de la plus grosse dette des dix provinces du Canada. Notre gouverne-ment peut-il faire autrement ? S’il n’empruntait pas, dans ce système de fou, tout le rouage de la vie économique serait bloqué. Car tout argent mis en circulation est un emprunt soit par le gouvernement, soit par les entreprises ou les particuliers. Pas d’emprunt, pas d’argent en cir-culation dans le pays. Sûrement que le gouver-nement pourrait faire autrement, en créant lui-même l’argent au lieu de l’emprunter des ban-quiers; il n’aurait pas d’intérêt à payer, donc pas de dette à rembourser.

Selon les statistiques des spécialistes, voici pourquoi notre soi-disant dette est si élevée:

Notre dette: 212 573 093 145 $Jeudi 17 septembre 2009. Extrait de l’arti-

cle de Daniel Audet, premier vice-président du Conseil du patronat du Québec sur la dette pu-blique du Québec, qui est de 212 573 093 145 $

Un compteur de croissance de la dette «L’Institut économique de Montréal (IEDM)

vient de mettre en ligne (iedm.org) un compteur de croissance de la dette du Québec en temps réel, d’où je tiens le chiffre qui apparaît en titre. Allez-y voir, ça donne le vertige d’observer les millions s’additionner à telle allure. Et encore que l’économiste David Descôteaux, mandaté par l’IEDM pour produire la note d’où est issu le compteur, y est allé de prudence. M. Descô-teaux s’est basé sur les données du ministère des Finances lui-même, dans son Plan budgé-taire 2009-2010, faisant fi donc de la récession qui s’achève et qui ne manquera pas de coûter quelques milliards de plus ...

«Bref, selon cet estimé conservateur, la det-te s’accroît de plus de 9 milliards par année; ou de 25 millions par jour; ou de 17 000$ par mi-nute; ou encore, si vous préférez, de 287$ par seconde ! Je vous rappelle que ces chiffres n’in-cluent pas la dette fédérale qui devrait se gon-fler de 5 beaux milliards au moins cette année. Le fédéral ne prévoit pas revenir à l’équilibre budgétaire avant au moins six ans (2015-2016).

Espérons qu’il ne le fera pas sur le dos des pro-vinces comme il l’a fait dans les années 1990-2000. Ça glace le sang juste d’y penser...».

Avec le stupide système financier d’argent-dette des banquiers, nos gouvernements ne sont pas blâmables pour la grosse dette pu-blique de la province et de tous les pays, au contraire, plus ils empruntent, plus ils activent l’économie du pays. Ils seraient blâmables au contraire de serrer la ceinture des contribuables pour la rembourser, car la plus grosse partie de la dette est formée d’intérêts composés et les contribuables n’ont pas reçu un seul pouce de route ou d’autres services publics pour ces fara-mineux montants. Comme les entreprises et les gouvernements sont obligés d’emprunter des banques pour financer tous les projets de déve-loppement, s’ils n’effectuaient pas d’emprunts, il n’y aurait plus d’argent en circulation et il n’y aurait plus rien qui fonctionnerait dans le pays. Tous les gouvernements et entreprises seraient bloqués dans leurs activités.

Comme le dit le Cardinal, il n’y a qu’un seul moyen de régler le problème, c’est d’effacer ces dettes. Elles sont chargées frauduleusement sur le dos des contribuables. Ils ne peuvent sûre-ment pas les payer.

La lumière, mes amis, est dans la Doctrine Sociale de l’Eglise et dans le Crédit Social. Ces-sez de croire à toutes les saloperies contre le Crédit Social, inventées par les journaux, à la solde de la Haute Finance, pour vous empêcher de l’étudier. De grâce, venez à nos semaines d’études, et comme tous ceux qui y assistent, vous en serez ravis. Venez, Esprit Saint, éclai-rez les coeurs de vos fidèles.

Thérèse Tardif

La dette du gouvernement au Québec 212 573 073 145 $Pas pour des services reçus, mais pour des intérêts non dus

Soutien de Vers Demain 100 $ - 75 eurosSoutien de Vers Demain 100 $ - 75 euros Vers Demain vous enflamme ! Vers Demain Vers Demain vous enflamme ! Vers Demain

vous enthousiasme ! Vous ne lisez rien de pa-vous enthousiasme ! Vous ne lisez rien de pa-reil dans les autres journaux. Les grandes vé-reil dans les autres journaux. Les grandes vé-rités que vous y trouvez et les activités débor-rités que vous y trouvez et les activités débor-dantes qui y sont rapportées vous soulèvent. dantes qui y sont rapportées vous soulèvent. Quelle satisfaction d’apprendre que Vers De-Quelle satisfaction d’apprendre que Vers De-main peut publier, imprimer et financer des main peut publier, imprimer et financer des millions de 4-pages gratuits qui vont porter millions de 4-pages gratuits qui vont porter ces grandes vérités dans tout le Canada, aux ces grandes vérités dans tout le Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie Etats-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie même. Ces 4-pages sont distribués par des même. Ces 4-pages sont distribués par des apôtres bénévoles et financés par des bien-apôtres bénévoles et financés par des bien-faiteurs. Certains paient une tonne de papier faiteurs. Certains paient une tonne de papier entière, soit 900 $. Quel dévouement, quelle entière, soit 900 $. Quel dévouement, quelle générosité ! Vous n’avez pas les moyens d’en générosité ! Vous n’avez pas les moyens d’en faire autant, mais vous êtes épris du désir faire autant, mais vous êtes épris du désir ardent d’aider une telle oeuvre. Alors soyez ardent d’aider une telle oeuvre. Alors soyez Soutien de Vers Demain en offrant 100 $ par Soutien de Vers Demain en offrant 100 $ par année. Pour la France 75 euros.année. Pour la France 75 euros.

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Discours de Mgr Marie-Daniel Dadiet, diman-che du congrès, 6 septembre 2009:

Cher père cardinal Agré, archevêque émérite d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Excellences nos sei-gneurs les archevêques, mademoiselle la direc-trice générale de l’Institut Louis Even et ses col-laborateurs, révérends pères, honorables mem-bres, amis et bienfaiteurs de l’Institut Louis Even, cher Marcel Lefebvre, chers congressistes, frères et sœurs.

Je voudrais, avant de vous livrer mes impres-sions sur ce que je viens de vivre dans ce pres-tigieux cadre des Pèlerins de saint Michel, vous lire un petit extrait de l’ency-clique «Dieu est amour» (Deus caritas est) du Pape Benoît XVI: «L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette fa-mille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire... Le but d’un ordre social juste consiste à garantir à chacun, dans le respect du principe de subsidiarité, sa part du bien commun.»

Je voudrais, frères et sœurs et chers amis, tra-duire toute ma gratitude à Son Éminence le cardinal Bernard Agré, archevêque émérite d’Abidjan, qui est un grand ami des Pèlerins de saint Michel. Si je dis merci au Cardinal, c’est parce qu’il m’a fait décou-vrir les Pèlerins de saint Michel, il m’a fait décou-vrir le Crédit Social.

Et cela ne m’étonne pas de notre père Cardinal; je le côtoie depuis 1976 — j’étais à l’époque grand séminariste et lui évêque de Man, à l’ouest de la Côte d’Ivoire — mais déjà dans l’Église de Côte d’Ivoire, et au niveau de l’Église universelle, il oc-cupait de lourdes responsabilités: il était chargé alors de la commission épiscopale des moyens de communication sociale en Côte d’Ivoire, et au Vatican aussi… Et à chaque fois que le Cardinal écrivait un article à ses diocésains, ou aux jeunes de son diocèse à Man, j’avais une copie, et com-me un fils, je suis resté attaché à ce père, jusqu’à ce qu’il vienne à Abidjan où il a été archevêque seize ans durant, ensuite Cardinal, et j’ai eu l’oc-casion de travailler à ses côtés quatre ans avant d’être évêque auxiliaire à Korhogo. Je voudrais profiter de l’occasion pour lui renouveler toute ma gratitude.

Le Cardinal m’a reçu un jour dans sa résiden-ce privée (à Abidjan), et ce jour-là, il m’a remis les trois bouquins sur le Crédit Social (Sous le Signe de l’Abondance, les 10 leçons, Du régime de dettes à la prospérité). Et le cardinal m’a dit: «Mon fils, tiens, prends ces trois livres, et vas; tu les lis, et tu viens me voir pour en discuter.»

Comme chez nous, en Côte d’Ivoire, nous avons l’habitude de dire, «Tout ce que Dieu fait est bon.» Jusqu’à ce congrès, je n’ai pas pu ren-contrer le Cardinal pour qu’on puisse parler des trois bouquins. Dieu a voulu que je vienne à ce congrès pour que je voie de mes propres yeux, pour que j’entende personnellement, et qu’au re-tour à Abidjan, nous puissions nous asseoir pour faire le bilan de ce congrès et voir comment an-noncer et diffuser le Crédit Social en Côte d’Ivoi-re. Merci Éminence pour cette invitation.

Ma gratitude (va aussi) à la direction générale de l’Institut Louis Even et à sa directrice géné-rale, Thérèse Tardif; ma gratitude à la grande fa-mille des Pèlerins de saint Michel. J’ai admiré vo-tre patience, j’ai admiré votre courage, parce que

pour moi, il n’était pas évident que je sois à ce congrès — il y a eu trop d’activités, et si Mlle Tar-dif ou M. Lefebvre se rappellent, le billet d’avion a été défait trois fois, parce qu’il y a eu en Côte d’Ivoire les ordinations de trois évêques (à la fin août), et sur les trois, il y en a un qui était de ma province ecclésiastique, et c’est moi qui devait l’introniser. Il ne fallait pas être absent. Donc, il fallait changer les dates (de mon billet). Et avant de venir, on m’a encore dit (mais je vais taire le nom de la personne): «Alors tu t’en vas, mais là on a besoin de toi, parce qu’il y a des dossiers qui nécessitent ta présence… alors comment on

va faire ça ?» J’ai dit: «J’ai donné ma parole, il n’est pas question de dire que je ne vais pas au congrès (des Pèlerins de saint Michel). Je vais au congrès pour la première fois, laissez-moi me re-poser, voilà.» Merci à la direction générale pour cette invitation.

Merci pour la façon dont vous avez organisé ce congrès, parce que, même en venant, j’avais déjà des appréhensions: est-ce un congrès où on va courir, on ne va pas se reposer, où l’on va se lever à cinq heures du matin et revenir à vingt-trois heures — comme ça se passe ailleurs, on va manger à des heures impossibles, ou bien quand on est en retard, on n’a rien à manger… Vous voyez. Mais je me suis rendu compte que les organisateurs ont bien planifié les choses, et je me retrouve dans ce congrès, je ne suis pas stressé, je dors correctement — et quand on dort correctement, on travaille bien ! Alors, mademoi-selle la directrice, merci pour la parfaite organisa-tion, merci pour la grande planification, et chaque année, si vous m’invitez, je viendrai !

Je voudrais vous remercier pour l’invitation, mais aussi pour l’accueil, pour le partage. M. Louis Even vous a laissé un héritage, et vous êtes en train de gérer comme il le faut cet héritage, grâce à votre foi, grâce à votre intelligence, grâce à l’amour que vous avez et pour Dieu et pour le prochain. C’est la première fois que je vois qu’à un congrès, il y a des jeunes, il y a des adultes, il y a des vieux, il y a des vieillards; c’est la première fois, depuis que je suis prêtre et évêque — je vais souvent à Rome et en Afrique pour participer à des congrès — mais c’est rare de voir des adultes et des vieillards, c’est rare de voir des jeunes, et je comprends, car si on voit des jeunes courir toute la journée, alors il ne faut pas inviter des adultes et les parents ! Mais ici, je me retrouve dans une fa-mille où chacun se sent à l’aise, où chacun se sent chez lui. Quand on prend le repas, on dit à l’autre: «Tiens, voilà l’assiette, vas te servir.» Quand on

voit un adulte, on est pressé de lui céder la pla-ce. Nous qui sommes évêques, dès qu’on voit le cardinal, on est déjà pressé: «Éminence, qu’est-ce qu’on vous apporte ?» Mais c’est ça la famille ! Quand une famille est soudée, quand une famille est unie, on ne sait plus qui est papa, on ne sait plus qui est maman, on ne sait plus qui est pe-tit-fils, qui est petite-fille. Merci pour cet esprit de famille.

Oui, frères et sœurs, pendant une semaine, nous avons étudié le Crédit Social à la lumière de la doctrine sociale de l’Église. Là aussi, je vou-

drais dire merci à l’animateur principal (M. Alain Pilote). J’ai déjà fait des études sur le Compendium de la Doc-trine Sociale de l’Église, mais la façon dont ce congrès a organisé les choses, je vous avoue, j’ai beaucoup appris. Pourquoi? Parce que les cho-ses étaient tellement simples qu’il n’y a pas eu de secrets, il n’y a pas eu de choses com-pliquées, il n’y a pas eu de grands mots savants en fran-çais, latin ou autres langues... Les choses étaient simples, et quand c’est simple, on comprend. Alors, merci pour cela. En une semaine, j’ai ap-pris beaucoup, et il me reste maintenant à monnayer ce que j’ai appris.

Éminence, mademoisel-le la directrice générale de l’Institut Louis Even, merci d’avoir invité et honoré ma personne, parce qu’à cette tribune, je représente trois institutions: je représente mon diocèse — je suis Ar-

chevêque d’un grand diocèse (Korhogo) dans le nord de la Côte d’Ivoire — au sein de la confé-rence épiscopale de Côte d’Ivoire, je suis le vice-président (de cette conférence). Et depuis onze ans, je suis aussi le président de la commission épiscopale Justice et Paix. J’aurai des comptes à rendre, j’aurai un bilan à faire à mes diocésains de Korhogo, une fois rentré dans mon diocèse. A la conférence épiscopale, il y aura deux voix: la voix du père (le Cardinal Agré) et la voix du fils (moi-même). Quand le père prendra la parole, le fils va l’appuyer. Et si c’est le fils qui prend la pa-role le premier, le père pourra l’appuyer. Et soyez sûrs, le Crédit Social, qui est déjà connu en Côte d’Ivoire par une minorité, d’ici trois ans, le Crédit Social sera connu en Côte d’Ivoire (par la majo-rité), et pour cela, il faut nous faire confiance.

Frères et sœurs, une mission m’est confiée au sortir de ces assises: être missionnaire, être apôtre, et pour les Pèlerins de saint Michel. Oui, si le Cardinal a voulu que je vienne à ce congrès, c’est parce qu’il sait de quoi je suis capable. Il ne m’a pas invité au hasard… Il sait qu’avec son «petit-fils» (spirituel), mon ami l’abbé Patrice Savadogo, l’aumônier de Justice et Paix, et sans oublier les laïcs qui sont venus à ce congrès, Son Éminence pourra compter sur nous pour que le Crédit Social soit connu en Côte d’Ivoire. Mais cependant, pour conclure, chez nous il y a un dic-ton qui dit: «La nuit porte conseil.» Il nous faut trouver les voies et moyens pour diffuser le Cré-dit Social, mais aussi pour l’adapter aux réalités de notre pays… Une fois rentrés en Côte d’Ivoire, autour de notre père Cardinal, nous allons nous asseoir, réfléchir, associer Justice et Paix, asso-cier nos amis que nous connaissons pour que nous puissions mettre sur pied une organisation qui nous permettra de faire connaître le Crédit Social. Merci pour l’invitation, merci pour tout, et à très bientôt !

S.E. Marie-Daniel Dadiet

Mettre sur pied, autour de notre Père, le Cardinal Bernard Agréune organisation qui nous permettra de faire connaître le Crédit Social

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4556 abonnements dans l’année

M. Melvin Sickler, apôtre infatigable de la route, est le cham-pion de l’abonnement parmi les mission-naires. Il est à plein temps depuis 34 ans. Un jeune, Pascal Ri-chard, 23 ans, est à plein temps seule-ment depuis un an. Il a pris dans son année 2482 abonnements, il est déjà un grand Pè-lerin de la route.

Conférence de M. Melvin SicklerAu congrès, représentant tous les Plein-Temps,

M. Sickler nous a parlé avec son cœur d’apôtre. Il a donné un formidable exposé de l’importance de l’Œuvre de Vers Demain et de notre aposto-lat. Nous publions ici la première partie de cette conférence:

C’est avec des sentiments de joie et de bon-heur que nous nous sommes réunis aujourd’hui à ce congrès international des Pèlerins de saint Mi-chel, pour souligner une autre magnifique année d’apostolat que nous venons de terminer. Une chaleureuse bienvenue à vous tous, spécialement à ceux qui sont venus de loin, même de différen-tes parties de l’univers, pour être avec nous au congrès.

Quand nous nous rencontrons, nous sommes très heureux, pendant ces moments que nous vi-vons ensemble, parce que le journal Vers Demain est un refuge pour ceux qui désirent demeurer dans la bonne voie. Vers Demain nous a donné

une foi qui peut déplacer les montagnes. Et les créditistes pratiquent l’état de grâce, l’état d’ami-tié avec Dieu qui donne la paix et la joie. Les apô-tres actifs sont toujours heureux de se rencontrer, après s’être consacrés eux-mêmes sans salaire pour convertir et sauver les familles, en distri-buant des circulaires et en abonnant les autres à nos incomparables journaux.

Cette année, nous fêtons le 70e anniversaire du journal français Vers Demain, le 60e anniver-saire du port du béret blanc, et le 10e anniversaire du journal polonais «Michael». Personnellement, je fête aussi mon 34e anniversaire de Pèlerin à plein temps.”

Le béret blanc, notre costumeComme Pèlerins de saint Michel, nous portons

toujours notre béret blanc quand nous faisons notre travail d’apostolat, quand nous remplissons des fonctions pour l’Oeuvre de Vers Demain, dans nos allées et venues. Le béret blanc, c’est le costume, l’habit du Pèlerin de saint Michel. Par ce signe extérieur, nous prouvons que nous som-mes des créditistes convaincus et nous rendons témoignage à la vérité du Crédit Social.

Le dessin du livre sur notre béret démontre que c’est par l’étude et en enseignant la vérité que nous travaillons à sauver des âmes pour le Ciel et à libérer les pays de la dictature de la Haute Finance, de la franc-maçonnerie et du communis-me. La couleur blanche du béret signifie la pureté des objectifs que nous poursuivons et les moyens honnêtes employés pour atteindre ces objectifs. La flamme rouge signifie le feu de l’apostolat. L’or représente l’or pur de la sagesse. Notre béret porte les trois couleurs des mystères du Rosaire: blanc, rouge et or et les rayons lumineux repré-sentent les Mystères lumineux, comme nous l’a fait remarquer, une dame.

La première fois que j’ai visité les Pèlerins de saint Michel, j’ai été impressionné par le temps qu’ils consacrent chaque jour à la prière en com-mun: la récitation du Rosaire (trois chapelets), des prières de consécration, le chapelet de Saint-Mi-chel et l’assistance à la sainte Messe tous les jours. J’ai cité plusieurs fois cet exemple à des personnes qui aujourd’hui ne prient plus, ou prient très peu.

Il y a moins de cinquante ans, dans la province de Québec, c’était un point d’honneur dans cha-que foyer de réciter quotidiennement le chapelet en famille, immédiatement après le repas du soir.

La Croisade du RosaireA cause de cette magnifique dévotion du Ro-

saire, plusieurs ordres religieux ont été fondés dans la province de Québec, y compris l’Ordre des Pèlerins de Saint Michel; et les églises étaient remplies à pleine capacité à toutes les Messes du dimanche. Mais aujourd’hui, plusieurs familles ne prient plus, seulement un faible pourcentage de gens dans la province de Québec pratiquent leur

Foi régulièrement. C’est très dangereux, parce que ceux qui excluent Dieu de leur vie et ne prient pas sont en danger de perdre leur âme. Comme notre apostolat est important, spécialement la Croisade du Rosaire, la visite des familles, pour prier avec elles des dizaines de chapelet et les encourager à la récitation quotidienne du chapelet.

Nous recevons souvent des lettres à notre bu-reau, de gens qui nous disent qu’ils sont revenus à la pratique de la prière et à la récitation du Ro-saire chaque soir, après avoir été visités par deux Bérets Blancs qui ont frappé à leur porte et ont prié avec eux. Quelle joie de lire ces lettres !

Graduellement, j’ai appris comment faire l’a-postolat et la valeur même de l’apostolat. J’ai compris la signification du véritable amour envers le prochain.

La philosophie du CréditSocial, un trésor

J’ai commencé à comprendre plus ce qu’était l’Oeuvre de Vers Demain, à connaître la Doctrine Sociale de l’Église et comment la philosophie du Crédit Social est conforme à cette Doctrine. J’ai commencé à me considérer comme un million-naire qui a trouvé un grand trésor, un trésor si précieux que nous ne pouvons pas l’évaluer; ce trésor est la philosophie du Crédit Social.

Une fois, Mme Gilberte Côté-Mercier nous don-na une lumineuse conférence dans laquelle elle nous a dit que nous devrions nous réjouir d’être aussi riches, aussi choyés. Au premier abord, je n’ai pas compris le sens de ses paroles, j’étais rai-de pauvre, ne possédant que les vêtements que j’avais sur le dos. Mais par la suite, j’ai commencé à réaliser que nous étions vraiment très riches; nous avons un mouvement qui a toutes sortes de moyens à notre disposition pour atteindre les gens dans le monde entier.

Je ne pensais pas qu’aux richesses matérielles (telle que notre gigantesque œuvre de presse). Je pensais aussi aux amitiés inestimables que j’ai ac-quises en devenant Pèlerin de saint Michel, des amitiés avec des gens qui sont purs de cœur, des amitiés avec des gens qui ne travaillent pas pour des positions ni des honneurs, mais simplement pour le bien de leur prochain. Plus je travaillais avec des apôtres créditistes, plus je réalisais que j’étais vraiment privilégié, car l’objectif poursuivi par les créditistes est le bien et la prospérité pour tous les peuples de la terre, en leur apportant la paix et la prospérité jamais connues dans l’histoi-re de l’humanité. C’est cela, bâtir le Royaume de l’Immaculée. Oui, nous sommes vraiment riches !

Ensuite, j’ai médité sur notre nom: les Pèlerins de saint Michel. C’est le dimanche de la Miséri-corde Divine, en 1962, que ce nom a été officiel-lement choisi pour les membres de notre Œuvre. Pèlerin, nom adéquat, puisque nous sommes présentement en pèlerinage vers le Ciel, et saint Michel Archange est notre patron. Quand nous partons pour une tournée d’apostolat, nous deve-nons de vrais pèlerins, quêtant nos repas et une place pour coucher dans les familles que nous rencontrons. La route devient littéralement notre demeure. Comme nous voyageons de ville en ville, en demandant par charité repas et héberge-ment dans les familles, nous nous remettons en-tre les mains de la Providence. Et nous trouvons plusieurs bonnes personnes qui nous reçoivent dans leur maison comme si nous faisions partie de leur famille. Quand nous revenons dans la ré-gion, pour continuer notre apostolat, ces bons sa-maritains sont encore heureux de nous accueillir. Ils comprennent que ceux qui aident l’apôtre re-çoivent la récompense de l’apôtre.”

«Donner de soi-même, c’est s’épuiser»Peu de mois avant sa mort, Mme Gilberte Côté-

Mercier, notre directrice, nous a dit:

«Donner de soi-même signifie quelque chose. Donner de soi-même, c’est plus que donner sa monnaie ou ses biens. Donner de soi-même, c’est s’offrir, s’user, s’épuiser. Et le moyen le plus sûr d’arriver à cette perfection du don de soi-même, c’est d’aller sur la route.

Réjouissez-vous d’avoir été choisis !

(suite en page 11)

2482 abonnements

En plus de leur apostolat, les demoiselles accomplissent des fonctions différentes: Diane Guille-mette est la cuisinière, responsable de la chorale avec Lucie Parenteau, sa voisine; Florentine Sé-guin est directrice, économe et sacristine, etc.; Hélène Lachance est la buandière, ménagère, fleu-riste. Elles sont disponibles pour tout.

Page 11: Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Pour la réforme ... · klin, Archevêque de Luanda. De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

«Jésus n’a-t-il pas pris la route du Ciel à la terre ? Quand Jésus enseignait la vie divine au monde, ses paroles étaient semées sur la route. Ses pieds bénis laissaient leurs marques sur les routes de la Palestine. Et sur le chemin, Il trou-vait des esprits à illuminer, des cœurs à gagner et des corps à guérir. L’œuvre de Dieu s’accom-plissait sur la route.

«Le programme de ceux qui veulent sauver les autres, sauver la société, peut seulement être la route. Laisser sa maison chaude et confortable pour affronter le nouveau, l’inconnu. C’est cela un Pèlerin.» — Mme Gilberte Côté-Mercier.

Comme Mme Mercier nous expliquait bien et toujours notre mission de Pèlerins de saint Mi-chel !

Ainsi nous devenons des pèlerins, des mis-sionnaires, des apôtres de la route. Pendant mes premières tournées d’apostolat, je dois admettre que j’étais un peu maladroit et timide, parce que je ne comprenais pas totalement ce que signifie être apôtre. Malgré ces difficultés, j’ai fait la visite aux familles et j’ai reçu la grâce de comprendre notre Œuvre. Et c’est alors que j’ai compris ce que signifiaient les paroles suivantes dites par Mme Mercier: «Réjouissez-vous d’avoir été choisis.»

L’apostolat est une bonne route qui conduit à la sainteté. L’apostolat, c’est la joie de Dieu. La valeur d’un apôtre est incommensurable. Un apôtre est un homme spiritualisé. L’apôtre de Vers Demain est un homme ou une femme de discipline. Il se fixe des objectifs d’abonnements et de distributions de circulaires pour se stimu-ler et s’encourager dans son apostolat. L’apôtre comprend qu’il faut mettre le respect humain de côté et cultiver l’amour de la vérité et de la jus-tice.

Si vous voulez le Crédit Social, faites plus de créditistes. Soyez apôtres en prenant des abon-nements à Vers Demain autour de vous, en dis-tribuant des circulaires par millions, en faisant la Croisade du Rosaire, en récitant le Rosaire quoti-diennement. Mettons l’esprit du Crédit Social par-tout. Formons une opinion publique éclairée.

L’Évangile appelle les apôtres, enfants de lumiè-re et sel de la terre. Notre-Seigneur est la lumière

du monde et Il projette cette lumière de Foi sur Ses disciples. La terre est remplie des ténèbres du mal, mais par notre apostolat, nous apportons la lumière de la foi dans le monde, afin que les âmes puissent se convertir et cheminer dans la bonne voie. Nous sommes le sel de la terre parce que nous assaisonnons la vie de nos frères et sœurs par notre amour et notre zèle, nous les orientons à suivre avec détermination Notre-Seigneur…

Tendre vers la saintetéLe but ultime de chacun et de tous doit être

d’atteindre le Royaume des Cieux. Mais ici même, nous devons viser les hauteurs de la sainteté, car il y a différents degrés dans le Royaume des Cieux. Si nous voulons avoir une place élevée au Ciel, nous devons vivre intensément et quotidien-nement notre consécration d’esclave de Jésus par Marie en se remettant complètement à la vo-lonté de Dieu et en faisant tout pour Lui plaire. En d’autres mots, nous devons tendre à la sainteté. Et comme laïcs, nous savons que pour atteindre la sainteté, nous ne pouvons pas nous asseoir et être indifférents aux besoins de nos frères et sœurs du monde; nous ne pouvons pas ignorer les injustices qui se produisent autour de nous. Il est important que nous ayons une vie active de prière, en demandant au Ciel de nous assis-ter dans ce que nous faisons. Mais nous devons aussi être fidèles à notre apostolat; nous devons demeurer des créditistes actifs.

Notre valeur est mesurée aux trésors célestes que nous avons acquis par nos bonnes œuvres. Quand viendra notre jugement, nous serons ju-gés selon l’amour que nous avons eu pour Dieu et notre prochain. Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’accomplit pas les œu-vres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus (déguenillés) et manquent de nour-riture et que l’un d’entre vous lui dise: «allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous», sans leur donner les choses nécessaires à leurs besoins, à quoi cela sert-il ? Ainsi la foi, sans les œuvres, est morte en elle-même.

Des millions de pauvres en AfriqueDans des copies précédentes des journaux

Vers Demain et “Michael” nous avons écrit plu-sieurs articles sur le problème de la pauvreté à l’échelle mondiale. Des experts ont déclaré qu’à

l’échelle mondiale, au-delà d’un milliard sept cent mille gens n’obtiennent pas assez de nourriture quotidiennement pour survivre. Un être humain sur six vit dans une pauvre cabane, sans eau cou-rante, sans électricité. Chaque jour sur la terre, 40,000 enfants meurent de faim ou de maladies, à cause du manque d’argent.

Même ici en Amérique du Nord, nous voyons de plus en plus de chômeurs, de gens qui perdent leur gagne-pain et par conséquent leurs maisons. Des personnes qui gagnaient un bon salaire, font la queue à la soupe populaire pour obtenir leur nourriture quotidienne.

Comme catholiques, nous savons que c’est un devoir et une obligation pour chacun de travailler à l’établissement d’un meilleur système économi-que.

Mettons l’esprit du Crédit Social partout. For-mons une opinion publique éclairée.

Le bénévolat est la force de Dieu. Autrefois, nos communautés religieuses de frères et sœurs, nos grands-pères, nos grands-mères, nos insti-tuteurs étaient tous des gens qui se dévouaient bénévolement pour le bien commun.

Melvin Sickler

Félicitations à nos Plein-Temps qui ont fêté un Jubilé, au congrès

Thérèse Tardif, 55 ansVers Demain 70 ans

Réjean Lefebvre45 ans

René Drouin40 ans

Yvette Poirier40 ans

Marcelle Caya40 ans

Lucie Parenteau, 10 ansentourée de ses parents,

Lucien et Carmel Parenteau, Alberta

(suite de la page 10)

Melvin Sickler 4556Pascal Richard 2482Jacek Morawa 2040Marcelle Caya 1603M. Mme Yves Jacques 1549Yvette Poirier 1498Christian Burgaud 1294Mme Simone Gingras 1231M.Mme Roger Gingras 1182Diane Roy 1100Claude Provençal 1090Dina Razafimahatratra 1011Janusz A. Lewicki 1003Gérard Migneault 1002M.Mme Bertrand Gaouette 1000Hélène Lachance 924Lucie Parenteau 840Marie Anne Jacques 693René Drouin 669Lambert Boucher 667M.Mme Jean-Marie Gagnon 641M.Mme Carlos Reyes 641Brian Crowe 623M.Mme Gratien Veilleux 621Mme Rosa Marvin Munguia 554Mme Micheline Thibodeau 549Lionel Bournival 500

Les colonels et Lieutenant-colonelsde l’armée de saint Michel

500 abonnements et plus dans l’année

Page 12: Maison Saint-Michel, 1101 rue Principale Pour la réforme ... · klin, Archevêque de Luanda. De la Guinée-Conakry: Son Excellence Mgr Vin-cent Coulibaly, Archevêque de Conakry

Page 12 Oct.-Nov.-Déc. 2009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

La salle à la semaine d’étude de la Doctrine Sociale de l’Eglise et de son application En gros plan en haut, le professeur, Alain Pilote; en bas, l’animateur, Marcel Lefebvre

Louis EvenLouis EvenFondateurFondateur

Les Polonais venus au congrès, fêtaient cette année le 10e anniversaire de la fondation de leur journal «Mi-chael» Sur la photo, de gauche à droite: Michal Baran, Stanislaw Cop, Szczesny Górski, Jerzy Lesiuk, Janusz Lewicki, Dr Jan Wilk, Marian Jurczynski, Kamila Zagajewska, Donata Wilk, Ewa Winkowska, Teresa Reyes, Jacek Morawa. En gros plan, Jacek Morawa et Janusz Lewicki, fondateurs et rédacteurs du journal polonais.

Le groupe des étudiants de la Doctrine Sociale et du Crédit Social sont venus prierà la grotte de Notre-Dame de Lourdes, le matin avant l’ouverture du congrès.

Dr GórskiPologne

Jan Wilk, Président de l’Action catholique, Pologne

L’Equateur et l’Argentine

Trois prêtres du Togo

Mgr Odon et trois jeunes du Madagascar

Bienvenue à Mgr Odon et au Père Julien

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Gilberte CôtéGilberte Côtécofondatricecofondatrice

M. et Mme Yves Jacques, des Etats-Unis, ont pris 1549 abonnements dans l’année. Avec leur famille de 7 enfants, ils se dévouent à plein temps localement. Ils sont les champions des abonneurs locaux pour l’année 2008-2009.

S.E. Mgr François Lapierre, évêque de notre diocèse, a reçu à sa table le Cardinal Agré, les Archevêques et prêtres venus au congrès. Ils sont photogra-phiés avec les prêtres de l’évêché et notre curé l’abbé Gérald Ouellette.

M-Anne Jacques

Bertrand Gaouette en chaise roulante,Un des plus gros abonneurs à Vers Demain,Il est tombé en faisant du porte en porte.Il avait encore 1000 abonnements, cette année.

Simone Gingras

Christian Burgaud Gratien Veilleux

Fatima Cervantes, du Mexique, a pris 1003 abonnements dans l’année. Grâce à elle, les décora-tions du congrès ont été éclatantes. Grâce à elle aussi, si nous avons tant de photos, de CD, de videos du congrès

à vous offrir. Elle s’est dévouée corps et âme. Nous la remercions bien chaleu-reusement. Que Dieu la bénisse !

Diane Roy, 1,100 abonnements; Marcelle Caya, M. et Mme Jean-Marie Gagnon, Bertrand Gaouette, Roger Gingras, Yves Jacques

Mme Yves Jacques, Fatima Cervantes, Simone Gingras.

Pascal fier de sa maman

A droite, François de Siebenthal, de Suisse, écono-miste est heureux de nous apporter sa participation.

Vasco Kalala et sa soeur, fiers de poser avec le Cardinal

M. Mme Jean-Marie Gagnon641 abonnements dans l’année

S.Ex. Mgr Lapierre et le Cardinal AgréMarcellina Maldauf de la Colombie canadienne

Récitation de l’Angelus et Benedicite, avant chaque repas, Chacun se sert

Alyre RichardMicheline Thibodeau

Lionel BournivalGérard Migneault

Marie-Trinité Onanadu Cameroun

Prêtre du Mexique etCarlos Reyes, Equateur

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Semaine d’étude de la Doctrine Socialede l’Église et de son application

pour vaincre la crise et la pauvretédu 13 au 20 mars 2010

Suivra une semaine de prière, et une retraite prêchée par Son Excellence Mgr Marie-Daniel DadietArchevêque de Korhogo, Côte d’Ivoire

Siège de Jéricho 20107 jours et 6 nuits d’adoration

Devant le Saint Sacrement Exposé

du 21 au 27 marsMaison de l’Immaculée, 1101 Principale, à Rougemont. 450- 469-2209

Venez nombreux à cette semaine d’étude et à cette semaine d’adoration etde retraite qui nous enfl ammera d’amour pour Dieu et notre prochain

Lettre invitant autant les membres du Parle-ment que tout le peuple canadien à réfléchir aux conséquences possibles du projet de loi C-384.

Le Parlement du Canada débattra prochai-nement du Projet de loi C-384, Loi modifiant le Code criminel (droit de mourir dans la dignité), qui vise à légaliser l’euthanasie et le suicide as-sisté au Canada.

Les personnes désireuses de rouvrir ce débat sont sans doute motivées par leur préoccupation face à la souffrance des autres. Une regrettable compréhension de la compassion les amène tou-tefois à proposer que l’on euthanasie les plus vul-nérables plutôt que de leur assurer, jusqu’à leur mort naturelle, les soins appropriés, un contrôle efficace de la douleur, ainsi qu’un soutien social, affectif et spirituel. Lorsque l’on considère des gestes humains, il est toujours important d’en déterminer l’intention le plus clairement possi-ble, ainsi que les éventuelles conséquences, afin de limiter le tort causé aux personnes directe-ment concernées, de même qu’à l’ensemble de la communauté, et de leur assurer le plus grand bien.

Certains des termes utilisés dans ce débat sont malheureusement trompeurs ou flous. Il ne peut en découler que des discussions confuses et inutiles. Dans ce contexte, il devient également difficile de trouver un terrain d’entente à partir duquel l’on peut évaluer les risques et l’impact d’un projet de loi.

Du point de vue catholique, il est légitime de recourir à des médicaments et à d’autres moyens pour soulager la souffrance, même s’ils peuvent avoir comme effet secondaire de réduire l’espé-rance de vie. Une personne peut aussi légitime-ment refuser des procédures médicales qui s’avè-rent particulièrement pénibles. Mais ce qui n’est jamais acceptable, c’est de tuer de façon directe et intentionnelle les personnes déprimées, han-dicapées, malades, âgées ou mourantes (Caté-chisme de l’Église catholique, n° 2276-77).

On voit difficilement comment une quelcon-

que loi autorisant l’euthanasie et le suicide as-sisté protégerait les plus vulnérables de notre société. Comment pourraient-ils faire confiance au personnel soignant, à leur famille et amis, et à la société dans son ensemble, et croire qu’ils continueraient à protéger leur vie ? Par leur na-ture même, l’euthanasie et le suicide assisté ef-facent notre devoir commun de protéger la vie des autres. Il existe en outre une crainte tout à fait fondée de voir l’euthanasie et le suicide as-sisté imposés à des personnes comme moyen de réduire des coûts et de diminuer les charges in-combant aux personnes soignantes. Inévitable-ment, il en résulterait une société toujours plus fragmentée dont les membres vivraient encore plus d’isolement et d’anxiété.

Alors que reprend, dans notre pays, le débat sur une question aussi importante, les évêques catholiques du Canada invitent:

1. les membres du Parlement du Canada – dé-putés élus de la Chambre des Communes aussi bien que Sénateurs – à recourir à des définitions claires dans les débats qui s’annoncent et à être attentifs au profond impact qu’aurait l’adoption de cette loi sur la vie des personnes et de la com-munauté tout entière;

2.tous les Canadiens et Canadiennes à mieux s’informer sur l’euthanasie et le suicide assisté et à promouvoir, à la place, les soins palliatifs et les soins à domicile, afin d’aider les personnes qui en ont besoin et celles qui les soignent ;

3.les catholiques, nos frères et soeurs appar-tenant à d’autres communautés chrétiennes ou à d’autres religions, ainsi que toutes les personnes qui apprécient la beauté et la dignité inhérente de la vie, à s’engager dans ce débat avec courtoi-sie et respect afin de témoigner d’une profonde révérence pour toute vie humaine.

Le 21 septembre 2009 Monseigneur V. James Weisgerber,

Archevêque de Winnipeg,Président de la Conférence

des évêques catholiques du Canada

Pour des informations complémentaires dis-ponibles sur le projet de loi C-384, vous pouvez aussi prendre note de plusieurs documents sur le site internet de l’Organisme catholique pour la vie et la famille (www.ocvf.ca): Euthanasie et suicide assisté: des réponses de toute urgence !

Selon l’OCVF, voici de bonnes raisons de rejeter le Projet de loi C-384:

Le Projet de loi C-384 contredit les valeurs ca-nadiennes fondamentales. La loi ne peut garantir la sécurité de chaque citoyen et le respect pour sa vie que si elle reconnaît que personne n’a le pou-voir de tuer quelqu’un d’autre. C’est une question de justice sociale. Il faut protéger notre droit à la vie plutôt que de créer un droit à la mort !

Le Projet de loi C-384 menace toutes les Cana-diennes et tous les Canadiens. Il bafoue la valeur inhérente et inviolable de chaque vie humaine et sa dignité. Il va à l’encontre de la sécurité publi-que. Ce projet de loi n’est pas une affaire d’auto-nomie ou de choix; il vise à donner aux médecins le droit de causer directement et intentionnelle-ment la mort. La maladie ne réduit en rien la di-gnité et la valeur d’une vie humaine !

Le Projet de loi C-384 n’aide en rien les per-sonnes qui souffrent. En demandant à mourir, une personne ne cherche souvent que chaleur hu-maine et amour. Lui répondre avec compassion, c’est lui assurer un réel soutien social, affectif et spirituel. C’est aussi contrôler le mieux possible sa douleur et lui offrir des soins palliatifs efficaces. Il faut éliminer la douleur, et non la personne ma-lade !

Le Projet de loi C-384 ouvre la porte à des abus mortels. C’est une recette idéale pour la mal-traitance des plus vulnérables. Même des person-nes qui ne sont pas atteintes de maladies en phase terminale ou qui n’éprouvent pas de douleur phy-sique — les personnes déprimées ou handicapées, par exemple — pourraient être tuées dans un délai de deux semaines, si elles en font la demande. Le projet de loi reste vague par rapport au degré de supervision médicale nécessaire pour mettre fin à une vie. Bloquons ces abus avant qu’ils ne sur-viennent!

Non à l’euthanasie donnant droit aux médecins de nous tuer !Les malades ne voudront plus aller dans les hôpitaux de peur de se faire assassiner

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Travailler comme Pèlerin à plein temps c’est tra-vailler pour un idéal. On désire travailler pour Dieu, à qui on essaie de plaire en tout. Ensuite on travaille pour notre prochain, qui lutte dans un monde sans-Dieu et qui se fait écraser par des systèmes économiques in-justes, des « structures de péchés » comme les ap-pelait Jean Paul II.

Nous travaillons surtout avec notre presse afin d’informer les gens sur la nécessité et la possibilité de changer l’économie par l’application de la Doctrine Sociale de l’Église Catholique. C’est le charisme des Pèlerins de saint Michel.

L’apostolat est le cœur de notre œuvre. Nous al-lons de porte en porte visiter les familles chez eux, nous faisons des conférences, distribuons des circu-laires, parlons sur la radio and visitons nos abonnés. Et ça à travers le monde.

Nous organisons aussi un Congrès International et un Siège de Jéricho (une semaine d’adoration devant le Saint-Sacrement exposé) à tous les ans. Depuis quelques années, nous tenons aussi des séminaires d’une semaine sur le Crédit Social à Rougemont, au central. Des sessions sont données à une audience multilingue qui est même honorée par la présence d’Évêques and de Cardinaux. La traduction, le sys-tème de son, le filmage, la chorale, les repas, le loge-ment, ainsi que les voyages à l’aéroport sont tous organisés et effectués par les Plein-temps avec le précieux support des Pèlerins locaux qui assistent à ces activités.

À notre central à Rougemont, nous apprenons à vivre en communauté et nous travaillons là où on nous a besoin : dans le bureau, la cuisine, la buande-rie, l’imprimerie, les rénovations, etc.

La prière aussi est très présente dans l’horaire du Pèlerin à plein-temps: la messe quotidienne, le ro-saire, des prières de consécration ainsi que d’autres prières. La réception régulière des sacrements est une pratique commune.

Vu que nous préférons travailler comme mission-naires laïques, personne ne fait de vœux. De cette fa-çon, nous pouvons travailler librement à des réformes sociales. Cependant, même si nous ne faisons pas de vœux formels, nous pratiquons la pauvreté, la chaste-té et l’obéissance.

Tous sont libres de rester comme Pèlerin à plein-temps le temps qui leur convienne. Il y en a qui restent un an, d’autres, toute leur vie. Certains viennent au central pour apprendre à nous connaître, pour faire l’expérience d’une vie en communauté, rester pour une certaine formation ou pour aider le mouvement dans leur temps libre. À cause de cela, beaucoup ar-rivent et partent. Mais des liens sont créés et souvent ces gens restent dans l’œuvre, travaillant comme Pèlerins de saint Michel dans leur pays respectif.

Comme le mouvement prend de l’ampleur mondi-alement, des jeunes de différents pays s’y joignent, créant ainsi des occasions de connaître d’autres cul-tures et même d’apprendre une autre langue. Ceux qui sont venus à Rougemont n’ont jamais regretté le temps qu’ils y ont consacré, car on ne peut ressentir de remords d’avoir consacré à Dieu d’une telle façon une partie de sa vie.

Lucie ParenteauPèlerin de saint Michel à plein temps

LA VIE D’UN PÈLERINJ’apprends énormément

quand je passe de porte en porte demander aux gens de prier une dizaine de chapelet. Je sens que je peux leur être utile. oivent.

Une fois la prière terminée, c’est incroyable comment ceux qui étaient rétissant peuvent changer et ouvrir leur cœur. Il n’y a pas de doute que la Vierge Marie nous aide. Par cette expérience, on peut voir comment l’AMOUR manque dans le monde. On n’a pas besoin de faire de grandes choses pour voir comment les gens ont besoin d’amour. Et l’AMOUR véritable se trouve en Dieu.

Fatima Cervantes – MexiquePendant les tournées d’apostolat que

nous faisons en tant que Pèlerins, nous avons

l’opportunité de travailler avec tous les peu-

ples et cultures. Le contact humain manque au

monde actuel et un des faits les plus récom-

pensant de ce travail est que Dieu nous utilise

avec les Pèlerins de saint Michel que dans mes

dix ans de travail dans le monde et ceci m’a

rapproché de Dieu.

Marie Anne Jacques – États-Unis

Ce qui me motive à être un Pèlerin de saint Michel, c’est de pouvoir m’ouvrir aux besoins d’autrui et d’essayer d’y appor-ter une solution, que ce soit de les conseiller ou de les attirer à l’Église ou à un prêtre. J’aime aussi voir comment est vécue la foi catholique dans différentes

parties du monde, connaître d’autres pays, leurs peuples, différentes cultures, langues et coutu-mes.

Gustavo Martinez – Paraguay

C’est un devoir pour chaque jeune d’être des témoins de la Vérité. Je suis missionnaire et ma famille faisait aussi partie de ce mouvement où l’on enseigne la Foi Catholique. L’expérience missionnaire restera pour toujours gravée dans ton cœur.

Je suis arrivée ici à

l’âge de 15 ans et je travaille

à plein temps depuis 10 ans

déjà. Je crois vraiment que

Dieu m’a emmenée ici pour

mieux le servir. Le monde a

besoin de justice, il a besoin

de Dieu. Ici, c’est une bonne place pour em-

ployer ses talents au bien-être de l’hu-

manité. Ces années ont été une oc-

casion de me mettre au service des

autres sans rien attendre en retour

et de vivre avec des personnes qui

se soucient. Lucie Parenteau – Canada

se réabonner au journal. J’ai appris beaucoup. C’est très en-courageant d’aller visiter les familles. On voit qu’elles ont be-soin de notre visite et de ce contact personnel. Nous pouvons souvent leur apporter de l’espoir. Brian Crowe – Canada

Pendant notre tournée d’apostolat, Pas-cal et moi nous avons pu distribuer des circu-laires et visiter ma famille et des amis pour les abonner au journal. Notre horaire journalier était composé du Rosaire, de la messe et de l’apostolat. Nous avons visité plusieurs familles qui avaient été abonnées par le regretté Pierre Marchildon. Ces gens étaient très heureux de

Ce mouvement est unique parce qu’il unie l’économie avec la foi et dans cela, le Catholique la-ïque a une place très importante. En effet, ce sont eux que Benoît XVI invite à étudier la Doctrine Sociale de l’Église et à s’engager pour elle.

Pascal Richard – Canada

Les Pèler ins de sa int Michel - Jeunesse

souvent comme Ses instruments pour apporter l’espoir

aux autres Dieu fait des miracles à chaque jour et dans

la vie d’un missionnaire nous avons souvent le bonheur

de les voir s’accomplir. J’ai appris plus dans mes trois

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Page 16 Oct.-Nov.-Déc. 2009Journal Vers Demain, 1101 rue Principale, Rougemont, QC, Canada — J0L 1M0Tél.: Montréal (514) 856-5714; Rougemont: (450) 469-2209; Fax (450) 469-2601; www.versdemain.org

(suite en page 17)

Le thème de notre congrès cette année était: «Promouvoir tout homme et tout l’homme dans l’amour et la vérité», basé sur la fameuse phra-se de Paul VI, tirée de son encyclique Populo-rum Progressio, et sur la dernière encyclique de Benoît XVI «Caritas in veritate» (L’Amour dans la Vérité), commémorantr les 40 années de «Po-pulorum Progressio», que notre fondateur Louis Even commente largement dans l’article suivant, publié pour la première fois dans Vers Demain de mars-avril 1969:

par Louis EvenBut de l’organisme économique

«Pour être authentique, le développement économique doit être intégral, c’est-à-dire pro-mouvoir tout homme et tout l’homme».

Ces mots sont du Pape Paul VI (tirés de son encyclique Populorum progressio, n. 14).

Ses prédécesseurs parlèrent dans le même sens, à mesure que des moyens de production de plus en plus efficaces laissaient des besoins personnels et familiaux en souffrance. Les Papes insistaient toujours sur la fin première du système économique — le service des besoins humains: non pas d’une collectivité abstraite, mais de cha-que personne.

Notre journal Vers Demain, dès le début et maintes fois depuis, a repris le «à tous et à cha-cun» de Quadragesimo Anno du Pape Pie XI:

«L’organisme économique et social sera sai-nement constitué et atteindra sa fin, alors seu-lement qu’il procurera à tous et chacun de ses membres tous les biens que les ressources de la nature et de l’industrie, ainsi que l’organisation sociale de la vie économique, ont le moyen de leur procurer».

Et les termes très clairs du Pape Pie XII sur les droits fondamentaux de chaque être humain à une part des biens terrestres, dans son radio-message du 1er juin 1941:

«Tout homme, en tant qu’être doué de raison, tient en fait de la nature le droit fondamental à user des biens matériels de la terre... L’économie nationale ne tend pas à autre chose qu’à assurer sans interruption les conditions matérielles dans lesquelles pourra se développer pleinement la vie individuelle des citoyens».

«Tous et chacun — Tout homme — Droit fon-damental de tout homme — Vie individuelle des citoyens». Ces expressions marquent bien qu’il s’agit de la personne, de chaque personne, et non pas d’une simple satisfaction collective.

C’est de la satisfaction des besoins de chaque individu qu’il est question, mais d’une satisfac-tion soutenue socialement, garantie socialement dans la mesure et au degré où le permet la capa-cité productive du pays. C’est pourquoi, dans son radio-message de 1944 le Pape Pie XII ajoutait, après avoir affirmé le droit de chaque personne à l’usage des biens de la terre:

«C’est laissé à la volonté humaine et aux for-mes juridiques des peuples de régler plus en dé-tail la réalisation pratique de ce droit».

Les formes juridiques des peuples — donc, les législations des pays respectifs.

Droit individuel reconnu et exercé avec l’ap-pui de l’ordre établi — Pie XI aussi l’avait indiqué dans la phrase citée plus haut: «L’organisme éco-nomique et social sera sainement constitué...»

Aucun doute, donc, sur le droit fondamental

de chaque personne, et la possibilité de l’exercer doit lui être facilitée par la législation de son pays. Le bien commun ne signifie pas la suppression des biens individuels légitimes. Au contraire, le bien commun doit consister dans un ordre social qui permette à chaque personne de s’épanouir mieux que sans cet ordre social. Et le premier de-voir des responsables de ce bien commun, c’est de veiller à ce que chaque individu puisse avoir accès aux biens nécessaires à la vie.

Dans quelle mesure l’organisme économique et social doit-il faciliter à tous l’accès à des biens matériels? Pie XI dit:

“Tous les biens que les ressources de la na-ture et de l’industrie ont le moyen de leur pro-curer”.

Non pas que cela doive signifier le même ni-veau de vie pour tous. Mais pour chacun:

“Ces biens doivent être au moins assez abon-dants pour satisfaire aux besoins d’une honnête subsistance”.

Dans nos pays industrialisés, on aime à éva-luer la richesse économique d’un peuple d’après l’abondance de sa production globale. Mais le Pape Pie XII corrige cette vue. Il rectifie:

La richesse économique d’un peuple consiste bien plutôt:

«dans ce qu’une telle abondance représen-te et fournit réellement et efficacement comme base matérielle pour le développement person-nel convenable de ses membres».

Il y a là un devoir incombant aux législateurs. La part nécessaire de chaque personne aux biens essentiels à la vie ne doit pas être laissée aux aléas des circonstances, aux accès de fièvre ou de dépression du mécanisme de crédit, aux ma-ladies périodiques ou chroniques des unités mo-nétaires, aux décisions des créateurs de vaches grasses et de vaches maigres, aux appétits ou aux indigestions des fauves de la finance et de la grande industrie; ni à l’humeur, accueillante ou re-poussante, des prêteurs internationaux auxquels des gouvernants sots ou déchus vont, chapeau bas, demander la permission de mettre en oeuvre les possibilités productives de leurs pays.

Nos pays évolués n’ont plus de réels problè-

mes de production pour répondre aux besoins normaux de toute leur population. Mais ils souf-frent honteusement de problèmes de distribu-tion — la chose pourtant la plus simple et la plus agréable à accomplir. Non pas qu’ils manquent de moyens de transport ou de livraison, mais parce que l’accès d’un individu aux produits offerts est conditionné par le pouvoir d’achat dont il dispose. Or ce pouvoir d’achat n’est point lié à la personne ni à ses besoins; il résulte de divers facteurs qui laissent des personnes, des familles privées ou in-suffisamment pourvues de moyens de paiement.

Tout l’hommePour tout homme — on vient de le dire. Mais

aussi, «pour tout l’homme», ajoute Paul VI.Pour l’homme tout entier. Ce qui doit bien

vouloir dire, pour un être qui possède plus que la vie végétative, plus que la vie animale, pour un être doué de raison, pour un être créé libre et res-ponsable, pour un être qui normalement aspire au développement, à l’épanouissement de sa per-sonne.

Il y a plus encore. Cet être, dont la vie naturelle est déjà marquée d’une haute dignité, est appelé à une vie incomparablement plus élevée, dépas-sant infiniment sa vie naturelle d’être raisonnable, libre et responsable, à une vie surnaturelle, par-ticipation, par la grâce, de la vie divine même, et cela pour toute l’éternité.

On sort là, il est vrai, de la compétence d’un organisme économique et social. Il faut ici des moyens surnaturels pour une fin surnaturelle. Et l’Église y pourvoit magnifiquement, par les moyens que son Fondateur a mis à sa disposi-tion.

Mais il reste, puisque nous parlons de vie éco-nomique et sociale, il reste que l’organisme éco-nomique et social doit traiter l’homme avec tout le respect que méritent sa dignité naturelle et sa vocation surnaturelle. Donc, que les systèmes, méthodes et moyens établis pour procurer à tous une part suffisante de biens terrestres n’abaissent personne, n’avilissent personne, n’inculquent à aucun membre de la société une mentalité de mendiant vivant aux crochets et aux dépens des autres, alors qu’il est un ayant-droit.

Autrement dit, l’organisme économique, son mode et son style de distribution des biens cor-respondants aux besoins humains, doit poursui-vre la sécurité économique de tous et de chacun, sans humilier personne, sans y mettre des condi-tions qui assassinent la liberté.

Bien que ce soit un bonheur temporel qui est fin immédiate de la vie économique, toute insti-tution s’y rattachant doit, non seulement ne pas susciter de difficultés sur la voie de l’homme vers sa destinée éternelle, mais, au contraire, la lui fa-ciliter en le libérant le plus possible de soucis ma-tériels accablants.

«Tout l’homme» comprend cela: l’homme du temps et l’homme de l’éternité. Le souci de l’un ne doit pas être au détriment de l’autre, puisque les deux concernent le même être. La pire catas-trophe serait d’organiser une vie temporelle qui contribuerait à manquer une vie éternelle infini-ment heureuse pour une vie éternelle si épou-vantablement malheureuse qu’on l’appelle la mort éternelle.

Si S. S. Paul VI veut un ordre économique et social qui tienne compte de tout l’homme, il nous semble que ce souci de «tout l’homme», même

«Promouvoir tout homme et tout l’homme»«Promouvoir tout homme et tout l’homme»

En économie, par le Crédit SocialEn économie, par le Crédit SocialUne part des richesses distribuées à tous - Liberté personnelle respectéeUne part des richesses distribuées à tous - Liberté personnelle respectée

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dans les organismes temporels, était aussi à la pensée de son prédécesseur Jean XXIII, lorsqu’il écrivait dans son encyclique Mater et Magistra (alinéa 223):

«Les êtres humains doivent être fondement, but et sujet de toutes les institutions où se mani-feste la vie sociale. Chacun d’entre eux étant ce qu’il est, doit être considéré selon sa nature in-trinsèquement sociale et sur le plan providentiel de son élévation à l’ordre surnaturel. »

Grands mots de rapiéçageNous avons cité des principes rappelés par les

Papes. Mais les modes d’application sont à choisir et à appliquer par les peuples eux-mêmes. C’est loin d’être réalisé, même si ces principes ne sont pas rejetés, même si on leur rend hommage, un hommage verbal à l’occasion.

Des chefs politiques ont forgé des formules qu’ils ont voulu signifier de grands desseins, mais c’en est resté là. «Ordre nouveau (New Deal)» de Roosevelt; «Nouvelle Frontière» de Kennedy; «Grande Société» de Johnson; «Société Juste» de Trudeau ... Leurs ombres passent et ne laissent dans leur sillage que des taxes plus élevées et des dettes accrues.

Parler de remèdes, même si on n’en fait rien, c’est tout de même admettre qu’il y a maladie.

Depuis une couple d’années, sans avoir re-nié le slogan « Plein emploi » d’après la deuxième grande guerre mondiale, certains se prennent à considérer l’idée de revenus à tous, même sans condition d’emploi. Des syndicats ont commencé par dire: «Salaire annuel garanti», signifiant que même si l’employé est mis en chômage pen-dant une ou plusieurs périodes, il est payé quand même comme s’il avait travaillé les douze mois. C’était un progrès: on ne condamnait plus comme immoral de l’argent «non gagné» par le travail.

Un pas de plus a suivi. Vu que tout le monde n’est pas salarié, le salaire même garanti ne donne-rait pas de quoi vivre à tout le monde. On entend donc maintenant dire: «Revenu annuel garanti». Le revenu, c’est de l’argent. L’argent, c’est l’accès aux produits. Un revenu annuel garanti à tous, ce serait donc l’accès aux produits, garanti à tous. Ce serait un droit aux produits, attaché à la personne, et non plus uniquement à la condition d’emploi dans la production.

Les promoteurs, encore rares, de la formule, d’ailleurs imprécise, du «revenu annuel garanti», sont cinquante années en retard sur les proposi-tions bien précises et scientifiquement basées du Crédit Social, dont nous parlerons tout à l’heure.

Il serait inexact de dire que rien n’a été fait depuis la dernière guerre pour atténuer les effets révoltants d’un système économique qui sait pro-duire en abondance, mais ne sait pas distribuer. Sous la pression justement d’une abondance accumulée acculant au chômage et provoquant à la révolte, et aussi parce que l’enseignement lumineux du Crédit Social a fait plein jour sur le mystère de l’argent et jeté aux orties le jargon des économistes, les gouvernements ont procédé à certaines mesures pour permettre de distribuer un peu de pouvoir d’achat à des personnes qui n’en reçoivent pas d’un emploi dans la produc-tion. C’est pour elles un revenu dissocié de l’em-ploi. On a vu naître ainsi: les allocations familiales, demeurées trop minces devant des prix triplés et une production accrue; des pensions d’invalidité et de cécité; des allocations aux mères nécessi-teuses; des assistances sociales; des pensions de vieillesse.

C’est mieux que le néant d’avant la deuxième guerre mondiale. Mais c’est encore du rapiéçage pour réparer un peu les déficiences d’un revenu mal ordonné à sa source, et empêcher l’effondre-ment total d’un système cahin-caha de distribu-tion.

Système financier inadaptéTout l’argent affecté à ces mesures dites de

sécurité sociale provient de revenus d’abord liés à l’emploi. Extrait par des taxes et redistribué aux pensionnés et aux secourus.

Mais, taxer ainsi le revenu de A et de B, pour passer à C ou D, c’est puiser dans l’assiette des

premiers pour mettre dans l’assiette vide des der-niers, alors que le garde-manger reste plein à cra-quer par le flot fourni de l’abondante production moderne. Cela ne paraît pas bien intelligent.

Et comme les taxes sont de plus en plus exé-crées à mesure qu’elles taillent davantage dans les revenus provenant de l’emploi, il arrive que cette manière de vouloir reconnaître le droit de tous au nécessaire irrite les taxés sans même satisfaire suffisamment aux besoins des secourus, en hu-miliant aussi beaucoup de ces derniers par des conditions, des enquêtes, des ré-enquêtes, des sermons trop souvent et même parfois des repro-ches, — ce qui n’est point du tout conforme à ce qui est compris dans le terme «tout l’homme».

Ces défauts dans la distribution de biens ré-pondant aux besoins proviennent de ce que la vie économique est viciée par sa soumission à un système financier complètement détourné de sa fin. Un système devenu dominateur quand il devrait être serviteur. Système aussi qui fausse la vision des réalités économiques.

Ces réalités sont, d’une part, les besoins des hommes — besoins privés ou besoins publics — et d’autre part, les possibilités existantes de ré-pondre à ces besoins.

Si l’on raisonne en termes de réalités, la situa-tion se présente ainsi: Y a-t-il assez de blé pour pouvoir fournir assez de pain à tous les citoyens du pays? Si oui, alors tous doivent pouvoir obte-nir assez de pain. Et ce terme de pain couvre la masse des produits alimentaires.

Même raisonnement pour le vêtement. Même raisonnement pour le logement. Même raisonne-ment pour tout ce que les besoins humains récla-ment normalement.

Mais avec la priorité accordée à l’argent, le raisonnement est tout autre: les familles veulent du pain et il y a vraiment du pain en abondance pour tous; mais l’argent leur manque pour payer le pain. Elles devront donc s’en passer, même si des producteurs de produits alimentaires doivent de ce fait diminuer leur production et souffrir eux-mêmes de la mévente de leurs produits.

Ou encore: telle municipalité a besoin d’un aqueduc, ou d’un système d’égouts. Elle y pour-voira si elle a l’argent en main; elle attendra si l’argent n’est pas là, quand bien même il y aurait dans le pays tout ce qu’il faut, en matériaux, en main-d’oeuvre disponible et en compétence.

Si le système financier était un reflet exact des réalités, comme il devrait l’être, l’un et l’autre rai-sonnement pourraient s’équivaloir. Mais ce n’est nullement le cas. On a vu, au contraire, l’argent abonder davantage quand les producteurs de biens étaient mobilisés par l’armée ou par des in-dustries de guerre qui ne servent ni à nourrir, ni à vêtir, ni à loger.

Demandez au gouvernement de tripler les al-locations familiales, parce qu’elles n’ont point été accordées au taux des hausses des prix, on vous fera répondre: Ce serait bien désirable, mais notre situation financière ne le permet pas.

Objectez: Mais si les familles qui élèvent des enfants se procuraient plus de lait, plus de fruits, plus d’autres utilités, croyez-vous que la capacité

de production du pays est trop épuisée pour y ré-pondre? On vous répondra: La question n’est pas là; le pays peut produire, mais il ne peut pas payer — et c’est final, on ne passe pas outre.

La finance n’est pas en rapport avec le réel en matière de production. Et c’est la finance qui dicte la décision. Elle peut faire fi des besoins hu-mains: elle est plus sacrée que les enfants, que les personnes, que les familles. Elle est du moins considérée comme plus sacrée, dans la pratique, par tous les gouvernements et par tous leurs conseillers diplômés du système.

On pourrait écrire des pages sur cette mons-trueuse sujétion à un système financier en désac-cord avec les possibilités réelles de satisfaire des besoins humains. Monstrueuse — surtout quand on sait que le monopole de l’argent et du crédit ne domine ainsi la vie économique qu’en accapa-rant et traitant comme sa propriété le crédit réel de la société, la capacité productive de la société — sans laquelle l’argent n’aurait aucune valeur.

La grande capacité moderne de production, si elle était servie, au lieu d’entravée, par un sys-tème financier adapté, pourrait facilement répon-dre aux besoins d’une vie convenable pour toutes les familles du pays, et facilement aussi aux be-soins publics dans l’ordre de leur priorité. Ce qui permettrait vraiment un organisme économique et social pour tout homme et pour tout l’homme. En même temps, les pouvoirs publics, de tous les échelons, cesseraient d’être continuellement har-celés par des problèmes de finance. Leur fonction principale et presque unique semble être de cher-cher de l’argent.

Par le Crédit SocialLes lecteurs habituels de Vers Demain ont

pu remarquer que, en matière économique, ce journal ne parle guère que du système financier. Rien des méthodes de production, des richesses naturelles, des pouvoirs d’eau, des mines, des moyens de transport, des grandes industries, sauf pour critiquer leur gigantisme et la dépersonna-lisation des masses qu’elles emploient. Rien des méthodes d’agriculture, des métiers, de l’appren-tissage, etc.

Pourquoi? Nous n’ignorons certainement pas l’importance de toutes ces autres questions, mais nous constatons qu’elles sont très bien traitées par d’autres auteurs. Que, d’ailleurs, le flot de production de toutes sortes est bien entretenu et que, s’il y a étranglement ou «congestionnement» quelque part, ce n’est point dû au système pro-ducteur lui-même, mais au système financier qui est d’une toute autre origine.

De même, nous laissons à d’autres les ques-tions de sociologie, même si elles touchent de près à la bonne orientation de la vie sociale — sauf, ici encore, pour regretter que les sociologues exami-nent tout, excepté le système financier qui pour-tant affecte considérablement le comportement de la vie sociale comme de la vie économique.

Nous ne prétendons nullement que l’institu-tion d’un système financier selon les grandes pro-positions du Crédit Social réglerait de lui-même tous les cas de production, d’exploitation des ri-

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Une partie de l’audience durant le congrès à Rougemont

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chesses naturelles, de relations commerciales ou sociales entre les hommes. Non, mais il faciliterait singulièrement leur solution par ceux qui en font leur spécialité.

Nous croyons que, comme l’exprimait le Pape Benoît XV, la question sociale se résume à une juste distribution de la richesse. Nous croyons, de plus, que cette juste distribution pourrait être réa-lisée par un système financier reflétant les réalités et comportant, dans ses règlements, la garantie d’un certain revenu à tous et à chacun des mem-bres de la société.

C’est ce que ferait l’application des principes du Crédit Social, tels qu’énoncés par l’ingénieur économiste C. H. Douglas.

D’où l’importance considérable que nous y attachons.

Mais pour bien comprendre le Crédit Social et les possibilités de son application, il ne faut pas en juger sous l’éclairage du système actuel.

Du premier coup, le système actuel et le Cré-dit Social prennent, vis-à-vis de la finance, deux attitudes opposées:

Le système actuel soumet les possibilités phy-siques de production à la présence des moyens de paiement (à l’argent, au crédit financier).

Le Crédit Social, au contraire, soumet le sys-tème financier aux possibilités physiques de ré-pondre aux besoins humains.

Comment le Crédit Social peut-il obtenir ce renversement? — Parce qu’il considère qu’un sys-tème financier doit être assez souple pour s’adap-ter en tout temps aux réalités économiques, qui sont elles-mêmes le résultat d’actes posés par des producteurs libres répondant à des besoins humains exprimés librement par des consomma-teurs libres. D’où le titre de «Démocratie écono-mique», que Douglas donna à son premier livre sur ce sujet.

C’est d’autant plus facile à réaliser que le sys-tème d’argent est déjà, actuellement, un système de comptabilité. Il n’est que d’en faire une comp-tabilité exacte, au lieu de cette comptabilité fausse qui exprime un enrichissement réel, effectué par la population du pays, par une dette publique à payer par la population du pays. Et ses autres mauvais fruits sont multiples.

Pour comprendre le Crédit Social, il faut aussi admettre que, dans son ensemble, la population doit payer le prix de ce qu’elle consomme et non pas le prix de ce qu’elle produit. Cela paraît juste, mais ce n’est pas ce qui arrive aujourd’hui, où l’on exige du consommateur le paiement du prix comptable de la production, alors même que le coût total de la consommation faite en rapport avec cette production n’est pas du tout équivalent à la somme des dépenses qui constituent le prix comptable de revient.

Cela peut paraître obscur à celui qui aborde le sujet pour la première fois. Mais nous l’avons ex-pliqué en détail maintes fois dans le journal Vers Demain. Et nous pourrons y revenir. (On peut trou-ver des éclaircissements sur ce point et d’autres dans notre brochure «Pour une Finance saine et efficace, en vente, au bureau de Vers Demain.)

Douglas définit le juste prix à faire payer par le consommateur en ces quelques mots: «Le jus-te prix de la production est le coût de ce qu’il a fallu consommer pour réaliser cette production». De sorte que, par exemple, si le prix comptable de revient de la production, en 6 mois, est de 20 milliards, et si la consommation totale dans ces mêmes 6 mois est de 15 milliards, le prix comp-table reste bien de 20 milliards, mais le coût réel n’est que de 15 milliards. La population ne doit payer que 15 milliards, tout en accordant aux producteurs leur prix comptable de 20 milliards. Le consommateur ne paiera que les ¾ du prix, et l’organisme financier compensera pour le reste.

C’est là l’ajustement scientifique des prix, in-connu du système actuel. Et c’est pourquoi le Cré-dit Social ne peut être ni inflationniste ni déflation-niste. Il conforme la situation de la finance et des prix à la réalité de la production et de la consom-mation. Le résultat, c’est que rien n’entrave les possibilités productives tant qu’elles répondent à des besoins et que les besoins ont accès à toute la production offerte: si l’on veut davantage, il n’y a qu’à produire davantage. Selon l’expression de

Douglas, la seule limite à la production, c’est soit la limite de ses possibilités physiques, soit la satu-ration des besoins.

L’ajustement scientifique des prix permet aussi de régler socialement le mode de distribution de la richesse produite. Si le producteur a droit à son prix de revient, une fois que cela lui est garanti, il n’a pas le droit de déterminer à quelles conditions les consommateurs y auront droit. Ceci ressort de l’organisme social établi à cette fin pour servir la société: tout comme le système judiciaire est établi pour servir la justice au nom de la société, les jugements étant rendus d’après des lois que les juges ne font pas eux-mêmes et d’après les témoignages de faits auxquels le juge est tout à fait étranger.

Un autre principe du Crédit Social, qui doit être admis, parce qu’il correspond au réel, mais dont on ne trouve aucune application dans le sys-tème actuel, c’est que:

L’abondante production moderne est bien plus le fruit d’inventions, de perfectionnements successifs, d’applications scientifiques, de décou-vertes de puissantes sources d’énergie — en un mot, du progrès, — que du travail des hommes employés dans la production. C’est là un hérita-ge, un immense capital réel. Capital bien plus im-portant que le capital-argent, qui n’est après tout qu’un capital-chiffres qu’un organisme financier social pourrait créer avec autant d’efficacité que la plume du banquier, alors que le capital progrès a pris des siècles à se former.

Cet héritage communautaire, grand facteur de production, n’est la propriété exclusive d’aucun être vivant. C’est un bien commun dont l’usufruit doit valoir un revenu social, un dividende pério-dique à tous les co-héritiers, à tous les membres de la société au même degré, sans pour cela sup-primer la rémunération à ceux qui participent à mettre ce capital en rendement.

Comme on voit, le Crédit Social envisage une conception du système financier et du mode de distribution de la richesse, bien différent de celle du système rapace et antisocial d’aujourd’hui. Une économie créditiste pourrait fort bien se servir des mêmes canaux pour la mise en circulation et de retour du crédit financier, mais avec un mode s’inspirant d’une tout autre philosophie. Philoso-phie parfaitement en rapport avec le service de tout homme et de tout l’homme, réclamé par les Papes pour un organisme économique sain et authentiquement social.

Tout cela dit bien sommairement, on retrou-vera ces principes du Crédit Social plus résumés encore, dans les trois propositions suivantes, for-mulées par le maître Douglas, pour leur mise en application:

1. Les moyens de paiement entre les mains de la population d’un pays doivent, en tout temps, être globalement égaux aux prix globaux à payer pour les biens consommables mis en vente dans ce pays; et ces moyens de paiement doivent être annulés lors de l’achat des biens de consomma-tion.

2. Les crédits nécessaires pour financer la production doivent provenir non pas d’épargnes, mais de nouveaux crédits se rapportant à une nou-velle production. Et ces crédits ne seront rappelés que selon le rapport de la dépréciation générale à «l’appréciation», à l’enrichissement général.

3. La distribution de pouvoir d’achat aux in-dividus doit progressivement dépendre de moins en moins de l’emploi. C’est-à-dire que le divi-dende doit graduellement remplacer salaires et émoluments, à mesure que la capacité productive augmente par homme-heure.

Les deux premières propositions voient au financement automatique de la production et à

l’application de l’ajustement scientifique des prix dans le retour des crédits financiers.

La troisième proposition a trait à la garantie d’un dividende social à tous, croissant et dépla-çant les salaires comme pouvoir d’achat, à mesu-re que le progrès déplace le travail salarié comme facteur de production.

Voilà de quoi occuper l’esprit du lecteur. Mais que le nouvel étudiant ne se décourage pas. Per-sonne n’a jamais maîtrisé un cours d’économie, même élémentaire, en une heure ou deux.

Puis, pour le Crédit Social, il faut se transporter dans une optique créditiste, pour envisager cette nouvelle conception du financement de la produc-tion et de la distribution des produits.

Surtout, qu’on n’oublie pas qu’il s’agit d’une finance qui se plie aux réalités, et non plus de réa-lités qui doivent se plier à la finance.

La méditation doit entrer dans cette étude, pour en saisir de mieux en mieux la lumière et sa puis-sance d’efficacité. Mais le résultat vaut l’effort.

(suite de la page 17)

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

Dieu nous a remis Gérard Migneault

Gérard Migneault, l’un des sept directeurs de l’Institut Louis Even pour la Justice Sociale et Plein-Temps des Pèlerins de saint Michel depuis 53 ans, s’est énormément dévoué avant et pen-dant la semaine d’étude et durant le congrès. C’est un fidèle apôtre de la route depuis toujours. Il est l’un des Plein-Temps qui va tenir les assemblées du mois dans différentes régions. Des journées avant la fin de l’année créditiste, il est allé encore à Montréal faire du porte en porte, pour arriver à son objectif de 1000 abonnements à Vers Demain dans l’année. A travers ses tournées d’apostolat, il est le surveillant de l’électricité des deux mai-sons, Il fait une grande partie des commissions à Montréal, partant à 5.00 heures du matin pour passer le pont avant l’heure de pointe. Il en profite pour réciter ses trois chapelets avant l’ouverture des magasins. Il se rend à la Messe au village, à pied. Il fut le dévoué chauffeur de nos invités au congrès. Il est allé en accueillir plusieurs à l’avion, malgré ses 78 ans, même ceux qui sont arrivés à minuit, à Dorval.

Une crise cardiaque mortelle Après dix jours de grandes réjouissances, à

notre semaine d’étude et à notre congrès, lundi matin, le 7 octobre, troisième jour du congrès, Gérard Migneault s’est senti fatigué et il s’est fait conduire en automobile à l’urgence de l’hôpital de Granby. Nous croyions à un malaise bénin.

Nous avons continué nos joyeuses activités, sans nous inquiéter. Et nous sommes allés en pè-lerinage avec nos gens du congrès, à l’Oratoire St-Joseph du Mont-Royal. A la fin de la journée, nous nous acheminions vers nos automobiles pour le retour à Rougemont, quand nous avons reçu un téléphone de Mlle Yvette Poirier, de la Maison Saint-Michel, nous disant que Gérard Mi-gneault était transféré au CHUS de Fleurimont, à Sherbrooke. Il était mourant.

Après avoir informé les membres de la famille Migneault, Yves Jacques, Florentine Séguin, moi-même et le bon père Eloi Yog Lambon, du Togo, nous nous sommes rendus aux soins intensifs de l’hôpital.

En effet, M. Migneault était endormi par les médicaments, branché sur toutes les machines nécessaires. L’infirmière en charge nous a dit qu’il était mourant et que son cas était désespéré, il n’avait aucune chance de survie. Le Père Eloi lui a administré le sacrement des malades. M. Yves Jacques est resté à l’hôpital pour le veiller toute la nuit. Il a été remplacé le lendemain par deux Pè-lerines de saint Michel infirmières, Mme Adrienne O’Donnell et Mme Lyne Mason. Elles ont reçu les mêmes informations que nous de la part des mé-decins et des infirmières. Elles nous ont dit que les cardiologues tenaient à nous rencontrer le len-demain pour nous mettre au courant de la gravité de la maladie de M. Migneault et des mesures à prendre dans son cas.

«Il ne mourra pas !»Mercredi le 9 septembre, Florentine Séguin et

moi-même, nous nous sommes rendues à l’hôpi-tal pour rencontrer les médecins.

Son Eminence le Cardinal Bernard Agré a eu la grande bonté de nous accompagner pour visi-ter M. Migneault. Près du malade, Son Eminence a prié pour lui, il l’a bénit et il nous a dit: «Il ne mourra pas, prions ensemble Jean-Paul II», puis il nous a quittés.

Trois cardiologues nous ont fait venir à la salle d’attente des visiteurs pour nous donner exacte-ment l’état du malade. Après les examens les plus poussés, leur diagnostic était que M. Migneault n’avait aucune chance de survie, il ne vivait ac-tuellement artificiellement que sur les machines, et dès qu’on enlèvera les machines, il mourra après quelques heures ou quelques jours. C’était définitif. On ne peut laisser le ballon intra-aortique plus que trois jours.

«Nous allons enlever les machines et le mettre le plus confortable possible aux soins palliatifs et il va s’éteindre tranquillement sans douleurs,» dit le médecin. Ce que nous avons bien compris, mais nous avons dit au médecin: «Nous deman-dons un miracle.» L’un des médecins, un Congo-lais, a répondu:«Nous acceptons les miracles.»

De retour à la chambre du mourant, le doc-teur Couture, chirurgienne, nous a confirmé les déclarations de ses collègues cardiologues: «On ne peut pas opérer M. Migneault, son cas est désespéré, l’artère principale est complètement bouchée à l’entrée du coeur, les artères sont invi-sibles, impossible de l’opérer.»

Dans le dossier de M. Migneault, que nous avons en main, le docteur Cort déclare, le 9 sep-tembre: «Il n’est pas un candidat chirurgical puisque les artères revascularisables ne sont pas visibles, donc non pontables.»

Le lendemain matin, on a enlevé le ballon et quoique toujours endormi, M. Migneault a conti-nué à vivre. Puis, graduellement, on lui a enlevé les forts médicaments qui tenaient sa tension artérielle à un niveau raisonnable; la tension est restée au même niveau. Enfin on a enlevé le gros tube placé dans le larynx pour pratiquer automati-quement la respiration artificielle. On l’a remplacé par un grand masque d’oxygène pour quelques heures, puis on l’a changé pour le petit masque ordinaire. Après la désintubation, M. Migneault a repris sa connaissance qu’il avait perdue depuis 11 jours et il était parfaitement lucide. Le lende-main, on lui a enlevé le petit masque d’oxygène. «On a testé ma respiration, elle était à 99.99%», nous dit M. Migneault. A partir de ce moment, les médecins, les infirmiers et infirmières appelaient M. Migneault: «Notre miraculé».

Le docteur Pharand, l’un des médecins de M. Migneault, lui a dit: «C’est la première fois que je vois un cas comme le vôtre et c’est sans doute la dernière fois de ma vie que j’en vois un.» Laissant

Une faveur obtenue par Jean-Paul II

entendre que quelque chose d’extraordinaire s’était produit.

Dieu y a mis la mainIl s’est produit que des gens de plusieurs par-

ties du monde priaient pour la guérison de M. Migneault. Ici à Rougemont, presque tous les jours du mois de septembre et jusqu’au 10 oc-tobre, nous avons eu la messe pour la guérison de M. Migneault par l’intercession de Jean-Paul II. Et nous récitions notre rosaire quotidien (trois chapelets) en recommandant notre malade aussi à Jean-Paul II.

Après son départ de Rougemont, Son Emi-nence le Cardinal Agré s’est rendu à Rome et il logeait à l’ambassade de la Côte d’Ivoire. Dans un téléphone, monsieur l’ambassadeur lui-même nous a dit qu’il était bien au courant du cas de M. Migneault parce qu’à la messe, le matin, S. Em. le Cardinal Agré le recommandait tous les jours. On peut supposer que ce dernier en a fait autant, pendant le Synode africain qui a duré jusqu’au 25 octobre.

Tous les prêtres venus de différents pays au congrès offraient aussi leurs messes et leurs priè-res pour notre malade. Et tous nos créditistes de toutes les régions et même des autres pays im-ploraient Dieu d’accomplir le miracle par l’inter-cession de Jean-Paul II, comme nous l’avait de-mandé le Cardinal Agré.

Après de nouveaux examens, la très dévouée chirurgienne Denyse Normandin a décidé de l’opérer. L’opération a duré 5 heures. Le docteur Normandin a passé la nuit près de son patient pour s’assurer de bons résultats. Voici quelques-unes de ses notes cliniques sur l’état du malade avant l’opération:

«Monsieur Migneault est un patient de 78 ans très fragile, qui sort d’un choc cardiogénique profond, suite à une occlusion du tronc commun et une impossibilité de faire d’angioplastie. Il a fait une pneumonie, un choc. Il a été sous ballon intra-aortique et amine à très haute dose.

Il avait été refusé en chirurgie par tous les chirurgiens du CHUS et étonnament, presque de façon miraculeuse, le patient a survécu.»

Douze jours après l’opération, Gérard Mi-gneault sortait de l’hôpital et ensuite il est allé en maison de convalescence pendant un mois.

M. Migneault et les Plein-Temps remercient chaleureusement tous ceux qui ont prié pour lui, y compris ceux qui ont veillé à son chevet nuit et jour: Frère Auguste Hounwanou du Bénin, Père Joseph Amegbleame du Togo, Renaud Laillier, Christian Burgaud de France, Docteur Szczesny Górski de Pologne, Yves Jacques des Etats-Unis, Dominique Ho, Brian Crowe, Pascal Richard, Pè-lerins de saint Michel; ceux qui l’ont visité: les prêtres qui lui ont donné leur bénédiction et le sa-crement des malades, en plus du Cardinal Agré, Père Eloi Yog Lambon du Togo, l’abbé Patrice Savadogo de Côte d’Ivoire, Père Marie François Kangni du Togo, Mgr Placide Mukendi du Congo. Enfin nous remercions tous nos amis créditistes de Sherbrooke et des alentours et tous ceux qui nous ont aidés d’une manière ou d’une autre.

Dieu a redonné la vie à Gérard Migneault; sans doute que ce dernier a encore quelque chose de grand à accomplir. M. Migneault avait fait géné-reusement le sacrifice de sa vie. Il s’en est remis totalement entre les mains de la Divine Providen-ce unissant ses souffrances à celles du Christ.

Dieu soit loué, adoré et aimé, car Lui seul est Maître de la vie.

Thérèse Tardif

Gérard Migneault et Marcel Lefebvre ac-cueillant S. Ex. M. Constant Horace, ambassa-deur du Madagascar au Canada au congrès des Pèlerins de saint Michel le 6 septembre 2009

Gérard Migneault en convalescence

Gérard Migneault, dont la vie n’est soutenueque par les machines, aux soins intensifs du CHUS

de Sherbrooke, le 7 septembre, 2009.

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Chapitre 10Le Juste Prix

Le Juste Prix est le pivot d’un système écono-mique sain, équilibrant le flux et reflux du crédit avec la production et la consommation des pro-duits. Il n’a rien de commun avec les méthodes actuelles de barguignage pour déterminer les prix. C’est une question de calcul scientifique, basé sur des statistiques enregistrées, mais un calcul très simple malgré tout.

Plus de pouvoir d’achat pour tousAussitôt que le Compte de Crédit National aura

fait connaître le crédit réel disponible, le premier acte de relèvement sera d’établir un système scientifique des prix, destiné à appliquer le cré-dit où il est le plus pressant. Ce système doit vi-ser spécialement à éliminer la disparité entre les billets d’achat dont dispose la nation et les prix de vente des produits dans le commerce de détail.

La survivance d’une entreprise industrielle exi-ge que toutes les dépenses soient couvertes par les prix de vente. On sait, d’autre part, que pour acheter les produits de l’industrie, les acheteurs doivent présenter des billets d’achat d’une valeur égale aux prix attachés à ces produits. C’est à cette phase du cycle que le système doit tirer de l’acheteur toutes les dépenses de production et de distribution de l’article vendu. Comment y par-viendra-t-il si, comme on l’a expliqué, le pouvoir d’achat est inférieur au prix de vente. Le moyen logique pour augmenter le pouvoir d’achat et en même temps diminuer les prix est d’introduire de la monnaie supplémentaire à ce moment-là même, au moyen d’un ESCOMPTE sur les prix de détail des produits vendus.

Par cet escompte sur le prix de détail, le Crédit Social propose de baisser les prix et d’augmenter le pouvoir d’achat. Le Juste Prix est simplement le prix régulier du détail moins cet escompte. L’es-compte est applicable à tous les produits vendus au détail à l’acheteur pour la consommation.

Le marchand détaillant est le point de contact entre le côté producteur et le côté consommateur; c’est le dernier anneau de la chaîne de distribution reliant production et consommation. C’est pour-quoi le prix de détail doit inclure toutes les dépen-ses de production et de distribution et les profits. Le total de toutes ces dépenses et profits établit le prix de détail. C’est donc ici, à ce point final, que doit se concentrer l’équilibre entre la production et la consommation.

L’adoption du Juste Prix augmente le pouvoir d’achat de chaque acheteur en établissant un es-compte au détail continu sur tous les achats. «Le but de la régularisation des Prix (au juste prix) est d’en finir pour toujours avec le retour alternatif d’inflation quand le crédit est abondant et de dé-flation quand le crédit est rare. Au moyen du Jus-te Prix, l’industrie peut recevoir une partie de ses dépenses de production du Compte National de Crédit, de sorte qu’elle ne se repose plus unique-ment sur un pouvoir d’achat inadéquat distribué par elle aux consommateurs.» (A.-R. Orage.)

Pour équilibrer les sommes reçues de l’in-dustrie en salaires, bonis et dividendes par les consommateurs avec le prix total de détail qu’ils doivent payer pour les produits offerts en vente, l’escompte de détail est accordé à tous les ache-teurs de ces produits au moment où les produits passent définitivement à la consommation.

Comment fonctionne l’escompteCeci peut paraître d’une pratique compliquée.

Appliquons-en donc le fonctionnement à quelque exemple de la vie courante. Supposons que de-puis longtemps vous désiriez acheter un nouveau pneu pour votre Ford. Mais vous remettiez votre achat faute de monnaie. Le prix de détail du pneu est dix dollars. Voici venir le Crédit Social avec un taux d’escompte au détail marqué pour le se-

mestre à 25%. Déduisant l’escompte de 25% du prix au détail, il reste 7,50 $ pour le «juste prix». Avec le pouvoir d’achat supplémentaire que vous donne l’escompte, vous achetez du marchand le pneu de 10,00 $ pour 7,50 $.

À première vue, l’idée d’acheter un pneu de 10 $ au-dessous du prix de revient peut paraître étran-ge. C’est certainement une aubaine pour vous! Eh bien, c’est aussi l’avantage du marchand: suivons, en effet, la transaction pour voir ce qui arrive. Le commis qui vous a vendu le pneu fait rapport de la vente; sur la facture coutumière, il inscrit le prix du pneu et le montant de l’escompte alloué. Le détaillant comme d’habitude dépose ses recettes à sa banque. Mais il va inclure avec celles-ci le double de ses factures, montrant et ses transac-tions et les escomptes alloués. La banque, après examen des factures, crédite le compte de ban-que du détaillant du total des escomptes par lui accordé sur les ventes. Ainsi se complète le prix pour le marchand et il peut balancer ses comptes. L’escompte compensé favorise le consommateur en augmentant son pouvoir d’achat et le mar-chand en activant ses ventes.

La banque à son tour fait rapport du montant total qu’elle a déboursé. L’escompte est chargé au côté débit du Compte de Crédit National comme consommation. La banque est remboursée en Certificats de Crédit émis par le Trésor et peut dès lors balancer ses comptes.

Quel est le résultat net de ce procédé de comp-tabilité? Augmentation du pouvoir d’achat du consommateur qui se trouve ainsi équilibré avec la production; plus d’activité chez le marchand et à la banque, et tous les comptes se balancent. Le procédé tout entier est, à tout prendre, beaucoup moins compliqué que bien des méthodes com-merciales déjà en usage. Écritures très simples pour obtenir un résultat remarquable: le rehaus-sement du pouvoir d’achat.

Mais d’où vient la monnaie pour financer cette augmentation du pouvoir d’achat? Elle est créée par un procédé de comptabilité, exactement comme elle l’est par les banques dans le système d’aujourd’hui. Mais la monnaie du Crédit Social dérive directement des chiffres du crédit réel ins-crit au Compte de Crédit National, au lieu de déri-ver de chiffres inscripteurs de dettes du système bancaire privé.

Nous avons vu que, dans le Compte de Crédit National, la nation est créditée de la production de richesse et débitée de sa consommation. La pro-duction de la richesse réelle doit nécessairement toujours devancer la consommation. L’escompte au détail est déterminé par la différence entre la production actuelle de richesse et sa consomma-tion. De sorte que le crédit servant à financer l’es-compte vient de la monétisation de l’excédent de la production sur la consommation indiqué dans le Compte de Crédit National. La création de ce crédit est donc basée sur une richesse réelle qui, sans cette création, ne pourrait être utilisée; elle prévient la destruction ou la restriction insensées de la richesse.

Coût Réel — Profit RéelLe Juste Prix est basé sur le coût réel — c’est-à-

dire sur ce principe que le coût réel de chaque ar-ticle est le total de tout ce qui est consommé pour le produire. S’agit-il d’une table, par exemple. Il a fallu une certaine quantité de bois, provenant d’un arbre abattu quelque part dans la forêt; le procé-dé de fabrication entraîne un certain montant de dépréciation dans les scies, les wagons de trans-port, les machines de la manufacture, et jusque dans le camion qui délivre la table chez l’acheteur. Le bûcheron, les scieurs, le menuisier et autres employés contribuant à la fabrication de la table consomment de la nourriture, des vêtements, etc. À la fin de l’ensemble du procédé, arbre, nourri-ture, vêtements, etc. sont consommés en tout ou en partie; la table est restée. Que doit-elle coûter? Évidemment le total des choses consommées en cours de fabrication et de manipulation.

De même, si l’on considère la production totale de biens dans un pays pour une période donnée, son coût réel est le total des biens consommés dans ce pays pendant cette même période. Si la production excède la consommation, le travail se dénoue en un profit, en termes de richesse réelle. Le crédit réel de ce pays a augmenté.

Le Juste Prix, ou prix de détail moins l’escomp-te, est basé sur ce fait que le coût réel de pro-duction est la consommation. Mais nous savons que les innombrables charges fixes sur le capi-tal investi, intérêts, remboursements de prêts et autres dépenses financières, doivent être inclues dans le total du prix de détail de chaque article. On comprend aisément que le coût réel de n’im-porte quel article est toujours moindre que son coût financier. Le Crédit Social propose que, par le mécanisme dit du Juste Prix, le consommateur paie le coût réel, équivalant à la consommation de richesse réelle, et que la balance du prix total de détail soit représentée par l’escompte. La fonction de cet escompte est de faire disparaître pour le consommateur la différence entre le coût réel et le coût financier pour combler le vide qui sépare le pouvoir d’achat des prix de vente.

Ce que nous payons dans les prixComme nous l’avons vu à la manufacture de ra-

dio, l’industrie ne produit pas seulement des mar-chandises, mais aussi des prix. L’acheteur d’une ra-dio paie dans le prix non seulement le radio, mais aussi une partie de la manufacture qui l’a produit.

Dans la méthode actuelle de confection des prix, tous les produits manufacturés doivent se vendre à un prix embrassant non seulement le coût direct de chaque article, mais aussi le coût des moyens de production. Le coût financier doit être récupéré au même titre que le coût réel.

Quand vous achetez un sac de farine, vous payez aussi une partie des dépenses du chemin de fer qui a transporté le blé et du moulin qui en a fait de la farine. Assurément, vous ne mangez que la farine, vous n’avez aucun appétit pour les chemins de fer ou les meuneries. Quand vous avez mangé la farine dans votre pain quotidien, les meuneries et chemins de fer que vous avez contribué à payer existent encore. Et ils sont tou-jours aptes à préparer et transporter la farine.

Le consommateur achète les marchandises qu’il désire consommer. Cependant, sous le sys-tème actuel des prix, il paye non seulement ce qu’il consomme, mais aussi les manufactures, les ateliers et les machines qu’il ne consomme pour-tant pas. Et après qu’il a consommé les produits achetés, les manufactures et les machines conti-nuent d’exister, prêtes à produire de nouvelles marchandises.

Le but du Juste Prix, basé sur le coût réel, est de faire en sorte que l’acheteur paie exactement ce qu’il consomme. Le Crédit Social regarde les moyens de production comme un actif utile, une augmentation à bon droit de richesse qui mérite d’être représentée par une augmentation de mon-naie libre de dette.

Est-elle logique, la comptabilité en vertu de laquelle la nouvelle monnaie créée par une ban-que pour la production de la richesse constitue une dette à rembourser dans les prix par la nation acheteuse? Une comptabilité honnête doit crédi-ter la nation de la valeur de son nouveau capital, fruit de son travail, puisqu’il constitue un vérita-ble actif. C’est ce que fait le Crédit Social par l’es-compte de détail.

Les mots «Juste Prix» ne sont donc pas de vains mots. Le Crédit Social applique les faits de la production et de la consommation dans la dé-termination des prix des produits et des services. Le Juste Prix est un moyen logique, autant que commode, pour établir la concordance entre la comptabilité et les faits.

«Une lumière sur mon chemin», dit Louis Even«Une lumière sur mon chemin», dit Louis Even

DU RÉGIME DE DETTESDU RÉGIME DE DETTES A LA PROSPERITÉ

(suite en page 21)

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

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Pour tant soit peu qu’on remarque les escomp-tes nombreux et complexes qui entrent dans les transactions commerciales de tous les jours, on se rend compte qu’un escompte uniforme, sur le prix au détail de tous les produits vendus pour la consommation serait chose facile à enregistrer et à contrôler.

Le Juste Prix ne demande aucun boulever-sement, aucune modification de notre structure industrielle si efficace. Pas d’inutiles tentatives à établir des prix fixes, nulle intervention du gouver-nement dans les affaires de l’industrie. L’initiative privée et la concurrence gardent leur libre cours.

Le contrôle du créditUn autre trait important du Juste Prix, c’est qu’il

laisse le contrôle de l’utilisation du crédit entre les mains des consommateurs eux-mêmes, puisque l’escompte s’applique seulement aux ventes fai-tes. Le consommateur reste donc libre de choisir les produits qui lui siéent.

Le Crédit créé par l’escompte pour augmenter le pouvoir d’achat n’est émis qu’avec une vente de produits, de sorte que le rapport entre les pro-duits et la monnaie demeure exact et constant. Le Crédit Social prévient ainsi les vagues d’inflation et d’affaissement qui suivent inévitablement toute augmentation de monnaie, toute expansion de crédit sous le système actuel de dettes aux ban-ques. Le crédit créé par le juste prix ne peut servir à la spéculation, car il ne prend naissance que par une vente.

Il est particulièrement intéressant de remar-quer que l’émission de nouvelle monnaie par l’escompte national de détail, au lieu d’augmenter le niveau général des prix, est positivement l’ins-trument qui les diminue. Voilà qui fait table rase des arguments qui prétendent que le Crédit Social prône l’inflation. La plupart des autres propositions pour augmenter le pouvoir d’achat réclament en premier lieu une émission de nouvelle monnaie et, en second lieu, un dispositif pour combattre la tendance naturelle à l’augmentation des prix. La suggestion du Major Douglas commence par les prix. L’émission de nouvelle monnaie est en elle-même le dispositif qui non seulement empêche l’augmentation des prix, mais en réalité les réduit au niveau qui leur convient.

L’escompte au détail, réduisant le prix des produits pour tous les consommateurs, ajoute au pouvoir d’achat de chaque dollar composant les revenus des particuliers. Par exemple, avec un escompte de 25%, un revenu annuel de 3 000 $ achète des produits pour une valeur de 4 000 $. L’escompte procure un pouvoir d’achat sup-plémentaire utilisable au goût du consommateur. L’escompte de détail fait donc disparaître la dis-parité entre le pouvoir d’achat et les prix de vente qui paralyse le commerce et l’industrie et engen-dre la pauvreté, les dépressions, les banquerou-tes, le nationalisme économique outrancier et les guerres.

La mise en pratique du Juste Prix ne détruit ce-pendant ni les profits ni la concurrence, aliments et dynamisme du commerce et de l’industrie. Au contraire, en amenant une circulation plus grande des produits, il procurerait un stimulant sain aux

affaires. La compétition se ferait vis-à-vis d’un pouvoir d’achat adéquat, au lieu de s’agiter fréné-tiquement devant des revenus insuffisants entre les mains de l’acheteur. La loi de l’offre et de la demande opérerait sans entraves. La qualité des produits, l’efficacité de la production et l’art de vendre marqueraient les succès.

Comment déterminer le Juste PrixL’Escompte au Détail pour une période don-

née est déterminé par les faits existants de la pro-duction (incluant les nouvelles entreprises et les importations) et de la consommation (incluant la dépréciation et les exportations). Ces faits sont exprimés dans le Compte de Crédit National. Une simple opération d’arithmétique détermine alors le Juste Prix, d’après le rapport mathémati-que entre la production totale de la richesse et la consommation totale de richesse.

Qu’on se reporte à l’exemple du Compte de Crédit National, en page 79.

En vertu des chiffres donnés dans ce tableau, l’escompte au détail serait calculé comme suit:

Balance nette de crédit réel 25 1

Addition totale à la richesse réelle 100 4

Le taux courant de l’Escompte au détail pour le trimestre serait donc de 25%.

Lors de la mise en marche du Crédit Social, on suggérerait de commencer par un escompte, très modéré, de 15% sur tous les achats au détail pour la consommation. Ce taux initial d’escompte ne serait pas permanent, mais établi pour la pre-mière période seulement. Plus tard, il varierait périodiquement, selon les chiffres de la produc-tion et de la consommation comme nous l’avons expliqué. Après avoir été de 15% pendant trois mois, l’escompte pour les trois mois suivants peut très bien être fixé à 20%. Pour le troisième trimes-tre, les chiffres de la production de 1929 peuvent servir de jalon. De cette façon, les affaires se re-lèveraient graduellement et sûrement. Après une année complète, on aurait une base fiable pour déterminer l’escompte, avec la même précision que les compagnies d’assurances apportent à la détermination de leurs taux d’après les statisti-ques des actuaires. Le taux de l’escompte pour-rait être rajusté trimestriellement ou semestriel-lement, en rapport avec les données du Compte de Crédit National, ou de la production et de la consommation.

L’Escompte National de Détail empêcherait d’une part la concurrence malsaine de la coupe des prix pour s’emparer d’un pouvoir d’achat trop maigre, et d’autre part limiterait efficacement toute tendance à l’augmentation des prix. Le dé-taillant qui essaierait de tirer profit illégalement de l’augmentation du pouvoir d’achat pourrait être privé de ses droits à l’escompte, ce qui le placerait dans une condition désavantageuse et à la merci de ses concurrents.

Reprise des affairesMis en pratique, le Juste Prix fournirait un sou-

lagement immédiat à la dépression actuelle, en mettant en marche les roues de l’industrie, grâce à l’augmentation du pouvoir d’achat qui permettrait aux acheteurs de réclamer de nouveaux produits. La consommation activée aurait vite disposé du «surplus invendable» dont se plaint l’industrie. II ne serait plus nécessaire de recourir stupidement au sabotage ou à la restriction délibérée de la pro-duction quand tant de consommateurs ont tant de besoins à satisfaire.

Ajoutez à cela le facteur psychologique. Les consommateurs se hâteraient de profiter des avantages de l’escompte, car avant le rajustement trimestriel, nul ne saurait quel escompte l’aug-mentation des affaires justifiera pour le trimestre suivant.

Voulez-vous vous faire une idée des effets du Juste Prix: demandez-vous ce que vous feriez avec une augmentation de 20% de votre revenu. Éten-

dez le cas aux onze millions de consommateurs du Canada. Les achats ainsi déclenchés seraient le point de départ qui remettrait les manufactures de richesse en activité afin de produire et livrer encore plus. La nation consommatrice serait en mesure de pouvoir acheter tous les produits de la grande vitrine nationale. Rien n’arrêterait plus l’élan de la production.

Le Juste Prix fournit une base saine pour une reprise permanente des affaires. Toute nation ci-vilisée possédant les avantages de la production mécanisée tend naturellement à devenir de plus en plus riche, au fur et à mesure qu’elle produit de la richesse réelle.

Seule notre fausse comptabilité, qui nous obli-ge à monétiser la richesse sous forme de dette aux banques, nous rend de plus en plus pauvres au lieu de plus en plus riches. Que de souffrances ce système stupide vaut à l’humanité! L’adoption du Juste Prix y mettrait fin immédiatement.

On liquiderait facilement le fardeau écrasant des dettes qui paralyse actuellement l’activité in-dustrielle en les payant à même les profits prove-nant d’une augmentation des affaires. Il faut pour cela des années de prospérité; le JUSTE PRIX est le moyen le plus pratique pour nous les donner.

Mais si tout ce que nous venons de dire du Juste Prix est exact, il faut tout de même remar-quer que seuls ceux qui ont de la monnaie à dé-penser en profiteraient. Le Juste Prix augmente le pouvoir d’achat du dollar, mais il ne donne rien à ceux qui n’ont pas ce dollar. Le Crédit Social va-t-il donc ignorer les sans-emploi? Le relèvement des affaires donnera certainement du travail à un grand nombre d’entre-eux, mais non pas à tous à cause des progrès du machinisme. Qu’auront les autres pour vivre? Le Crédit Social voit à ce pro-blème au moyen du Dividende National, et c’est le sujet des pages qui suivent. (à suivre))

P. S. Le prochain chapitre sera publié dans Vers Demain de Janvier-Février 2010)

DU RÉGIME DE DETTESDU RÉGIME DE DETTES A LA PROSPERITÉ

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(suite de la page 20)

Pour passer le message du Crédit So-cial à vos amis, faites-leur le cadeau de les abonner à Vers Demain. Ils vous en seront reconnaissants. Le Crédit Social est une lumière.

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« Je voudrais consumer le monde entier dans l’amour.

Selon les desseins de Jésus, je le consumerai.» Dina, 1er mai 1926

La Bienheureu-se Dina Bélanger, dont le nom en religion est Sœur Marie Sainte-Cé-cile de Rome, appartenait à la communauté des Religieuses de Jésus-Marie, de Québec, fondée à Lyon en 1818 par sainte Claudine Thévenet. Dina Bélanger a été béatifiée par le Pape Jean-Paul II, à Rome, le 20 mars 1993. Elle est issue d’une fa-

mille canadienne-française de la ville de Québec, une âme mystique privilégiée de notre siècle. Pen-dant ses années de noviciat et de vie religieuse, ses Supérieures, découvrant la grandeur de son âme et sachant que la maladie la conduirait tôt au tombeau, lui ont demandé d’écrire l’histoire de sa vie et de son cheminement spirituel. Elle le fit par obéissance malgré les immenses sacrifices que lui demandait le dévoilement de son cœur.

Vous trouverez donc dans le présent article de Vers Demain de larges extraits tirés du livre «Auto-biographie de Dina Bélanger», sa vie racontée par elle-même. Les paroles citées sont entre guille-mets. Puissions-nous suivre la Bienheureuse Dina dans la voie de la sanctification qui conduit à la céleste Patrie.

Son enfanceDina Bélanger naquit dans la ville de Québec,

le 30 avril 1897. Ses parents, de condition riche, prodiguèrent beaucoup d’attention à leur unique fille. L’enfant aurait pu être gâtée par l’aisance du foyer familial, mais ses parents très consciencieux montrèrent à leur chère petite fille le chemin qu’il faut suivre pour demeurer sainte et pure.

L’enfant prédestinée a été initiée par ses pa-rents à s’éloigner de toute offense contre Dieu, même la plus involontaire. Dès sa plus tendre enfance, elle s’efforçait de suivre cette voie. “Je comprendrai, écrit-elle, seulement dans le Ciel la vigilance, le dévouement et l’amour de mon père et de ma mère. C’est une des plus grandes fa-veurs de naître et de vivre dans une atmosphère de paix, d’union, de charité, de sublimes exem-ples et de constante conformité au bon vouloir de la Providence.” … “Pour leur prouver ma recon-naissance envers eux, je n’ai qu’un devoir — et un devoir très impérieux: devenir sainte. C’est une dette sacrée. Sinon, je n’ai pas de piété filiale; je ne mérite pas d’être appelée leur enfant.”

“Aussitôt que ma langue se délia, maman m’apprit à prier. … Les premiers cantiques dont j’ai souvenance sont: «Le voici l’Agneau si doux», etc., et «Je mets ma confiance, Vierge en votre secours», etc. … Je n’avais que trois ans lorsque maman commença à m’emmener à des cérémo-nies religieuses. Outre la messe, je me rappelle surtout les assemblées des Dames de la Sainte-Famille ...”

Un jour, Dina, âgée de quatre ans, fut amenée par sa mère à une retraite. C’était durant une neuvaine à saint François Xavier. Le prédicateur

parla de l’enfer et la nuit suivante, dans un rêve, Dina vit des démons terrifiants, rouges comme le feu. Dina écrira: “Je voudrais inventer l’épithète la plus misérable pour les qualifier. Je fus terri-fiée. Je considère ce rêve comme une grande grâce. Ayant une si horrible peur du démon, cela m’inspira une haine égale pour le péché, sugges-tion diabolique. Maman n’assista plus ensuite aux autres instructions de cette neuvaine parce qu’elle me vit trop saisie.”

Dans ses premières années, Dina manifesta souvent une volonté rebelle et obstinée. Cepen-dant, ses parents corrigeaient ce mauvais com-portement par leur vigilance et leur fermeté.

Initiation à la charitéLa petite Dina accompagna sa mère dans des

visites aux pauvres. “J’accompagnais maman, écrit-elle, dans ses visites de charité. Toute ma vie, j’ai vu mes parents ouvrir les mains bien gran-des pour secourir les pauvres, donner d’abondan-tes aumônes à droite et à gauche, consoler par leurs paroles religieuses et encourageantes, par des visites multipliées et prolongées, par les soins les plus empressés — et combien de fois les plus vils et les plus repoussants —, consoler, dis-je, et secourir les affligés, les malades souffrants… Leur bonheur a toujours été de donner dans le silence et le secret.”

“Maman fut ma première maîtresse de caté-chisme, assistée de papa. En répondant à mes mille «pourquoi», ils savaient rapporter le bien au bon Dieu, me parler de la Sainte Vierge, des an-ges et des saints.”

Ayant plusieurs parentes religieuses, Dina vi-sita souvent des communautés religieuses à Mon-tréal avec ses parents; c’est en assistant à une prise d’habit d’une cousine qu’elle ressentit pour la première fois le désir de devenir une religieuse. À l’âge de cinq ans, préparée par sa mère, elle fit sa première confession.

A l’âge de six ans, elle commençait son édu-cation primaire à la Congrégation Notre-Dame. À l’école, Dina s’appliqua au travail et à l’étude. Le succès couronnait ses efforts. “Le bon Dieu, sans doute, me l’accordait, écrit-elle, parce qu’il voyait que je n’aurais pas eu la virilité des âmes fortes qui savent peiner constamment sans goûter de délicieux fruits.” Un jour, l’institutrice lui demanda qui était sa patronne. Dina ne le savait pas et elle se dit en elle-même: “Eh bien! je serai sainte, je donnerai une patronne à celles qui porteront mon nom.”

Sa première communionÀ l’âge de dix ans, Dina fit sa première com-

munion. Elle décrit ce grand événement de sa vie: “Cette première union intime laissa dans mon âme, entre autres grâces, la soif de son Corps et de son Sang, faim qui allait s’accroître à chacune de ses visites dans l’avenir.” Elle reçut le même jour le sacrement de Confirmation.

Voici ce qu’elle écrit de cette journée mémora-ble: “Je devins beaucoup plus recueillie dans mes prières, au point d’éviter à l’extérieur tout mou-vement inutile et de ne pas lever les yeux quand je lisais dans mon livre de piété. Ma conscience était dans une extrême délicatesse: le plus léger souffle me faisait trembler, de peur de causer de la peine à mon Jésus: les petites choses me parais-saient dignes d’une grande fidélité.”

À l’âge de 13 ans, Dina se consacra elle-même à la sainte Vierge selon la dévotion de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Voici des explications sur sa vie d’esclave à Jésus par Marie qui attein-dra son apogée dans les années vécues dans le sein du cloître: “«Aimer et laisser faire Jésus et

Marie». Voilà l’expression qui me satisfait. Aimer, cela veut dire l’amour jusqu’à la folie, jusqu’au martyre. Laisser faire, c’est l’abandon parfait qui suppose l’anéantissement, la destruction de moi-même. Laisser faire Jésus, c’est-à-dire laisser agir librement le Dieu d’amour; laisser faire Marie: lui confier aveuglement le soin de réaliser son Jésus enveloppé dans le manteau de mon être exté-rieur.”

À l’âge de seize ans, elle demanda à ses pa-rents la permission d’entrer en communauté. Ses parents la considérant trop jeune, lui dirent d’attendre. Dina, particulièrement obéissante, se conforma à la volonté de ses parents et de son confesseur. Elle écrit: “Ma devise, «Plutôt la mort que la souillure», m’apparaissait comme une de-voir impérieux. Auprès de mes parents si chré-tiens et sous leur surveillante étroite, je me trou-vais à l’abri du danger, tout favorisait ma piété, le milieu était des plus choisis.”

Études musicalesDepuis l’âge de huit ans, Dina avait commencé

des leçons de piano chez elle sous la direction d’une maîtresse privée. A l’âge de onze ans, elle reçut un premier diplôme de piano. Elle commençait à être com-pétitrice en différentes circonstances. Elle re-cevait toujours avec hu-milité les compliments et attribuait au bon Dieu ses succès. Elle disait à ceux qui la félicitaient: “Je vous remercie, mais je n’en mérite pas, c’est le bon Dieu qui a fait cela et je ne suis que son ins-trument.”

Ses études musicales se poursuivirent et elle

gagna rapidement son diplôme. Elle dit: “Ce tra-vail musical me rapprochait de Dieu; je lui offrais chacune des notes jouées comme autant d’actes d’amour parfait. Mes pratiques devenaient sou-vent une méditation, surtout lorsque les pièces avaient un caractère lent et quelque peu recueilli.” Malgré les succès de ses concerts donnés en public à la demande des œuvres de charité, elle n’éprouvait que vide et ennui; cependant elle ne le démontrait pas et recevait toujours avec gratitude les bienveillants encouragements des gens…

Vers la fin de l’année 1915, ses parents et son directeur spirituel décidèrent que Dina poursui-vrait ses études musicales au Conservatoire de Musique de New York. Pendant les deux années de ce cours, Dina eut deux compagnes qui plus tard entrèrent elles aussi dans les ordres religieux. C’était un grand sacrifice pour Dina de se sous-traire de la sécurité familiale et des soins de ses chers parents, mais par esprit d’obéissance, elle partit aux Etats-Unis.

Les trois jeunes Canadiennes demeuraient en pension au couvent des Religieuses de Jésus-Marie. Il y avait une chapelle près de l’entrée du couvent et Dina visitait et s’entretenait avec Jésus dans le Saint Sacrement. Elle s’appliquait à l’étude mais avec une prudence naturelle et sortait très rarement dans le but d’une promenade. Ses ef-forts étaient toujours couronnés de succès.

“Mon divin Maître, écrira-t-elle, … me rendait indifférente à l’appréciation du prochain sur mon compte… Jésus ne voulait pas que je jouisse de mes efforts, et il permettait que, par ma manière d’agir, les autres ne puissent pas supposer ce qui se passait en moi.”

Durant les trois années qui précédèrent son entrée en communauté, Dina expérimenta une terrible épreuve spirituelle. Tous ses exercices

Bienheureuse Dina Bélanger, notre petite sainte de QuébecBienheureuse Dina Bélanger, notre petite sainte de Québec

Une histoire d’Amour, de grand AmourUne histoire d’Amour, de grand Amour

«L’autobiographie de la Bienheureuse Dina Bélanger est un des plus purs joyaux de la littérature spirituelle du XXe siècle. ... » C’est le trésor ou la perle précieuse dont parle Jésus dans l’Evangile.» (Cardinal Rouleau, Arch. de Québec)

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Oct.-Nov.-Déc. 2009

spirituels devinrent une source d’aridité, les priè-res et les méditations étaient un combat continuel contre les distractions. Malgré cela, Dina persévé-ra dans une vie intense de prière, en ne négligeant jamais même la moindre des dévotions. C’est au début de cette épreuve qu’elle commença à en-tendre la voix de Jésus qui lui parlait dans son cœur.

La réparation pour les sacrilèges commis contre Notre-Seigneur et le zèle du salut des âmes devinrent deux devoirs que Dina s’engagea à remplir. Pendant le reste de sa courte vie, ces deux thèmes furent sa grande préoccupation. Ses souffrances et ses sacrifices conduisirent un nom-bre incalculable d’âmes au Ciel. Durant ces trois années, Dina continua ses études en musique, mais à la maison, par correspondance. Pour Dina, cette période s’écoulait avec beaucoup d’anticipa-tion, parce que son amour pour le cloître ne cessa jamais malgré les années qui s’écoulaient. Dans l’été 1920, Jésus lui parla et lui dit de joindre la Congrégation des Dames de Jésus et Marie. Le jour si longtemps désiré arriva.

Son entrée en communautéDina entra en communauté à l’âge de vingt-

quatre ans. La vie postulante de Dina était extrê-mement difficile; le démon essayait toujours de la décourager, de la détourner de sa vocation. Cependant, son union intime avec Jésus la pro-tégeait.

Après une retraite, alors qu’elle était postu-lante, Dina résuma en trois phrases le plan de sa vie nouvelle: “Obéir aveuglement, souffrir joyeusement et aimer jusqu’au martyre!” Dina s’accrocha à sa vocation et elle disait souvent que retourner dans le monde serait la souffrance la plus cruelle. La Mère supérieure confia à Dina l’enseignement du piano à des jeunes étudiantes et Dina se dévoua à cette nouvelle tâche avec en-thousiasme. Elle voyait l’image de Dieu dans ces jeunes élèves.

Lorsque Dina revêtit l’habit religieux qu’elle baisa avec piété et amour, elle prit le nom de Sœur Marie Ste-Cécile de Rome. Elle adressa cet-te prière à cette vierge et martyre, patronne des musiciennes: “Sainte épouse de Jésus, avec toi, je veux moduler: j’aime Notre-Seigneur Jésus-Christ. Je veux, pour te faire honneur, une cou-ronne immortelle et noble, comme toi. Je veux là-haut, être parée des ornements de tes trois titres de gloire. Prépare-moi une lyre, accorde-la à la tienne. Ensemble, nous chanterons le canti-que de l’amour, nous enchaînerons les accords vibrants dans les symphonies éternelles, à la louange de l’Éternel.”

“Pendant le carême, écrit-elle, Notre-Seigneur me favorisa des lumières vives sur sa Passion, plusieurs fois, à la méditation. Je compris mieux son amour immense et celui que je lui devais. Je soupirais après le moment où je me livrerais à Jésus comme son épouse, par l’engagement de mes saints vœux. Je reçus la grande permission, et le jour choisi fut le 25 mars, fête de l’Annoncia-tion de la Sainte Vierge. Heureuse coïncidence!”

Abandon complet à JésusLe jour de sa profession, Sœur Marie Sainte-

Cécile de Rome avait comme idéal: «la substitu-tion de Notre-Seigneur en elle». Elle voulait ab-solument être unie à lui de sorte que ses pensées, ses paroles et ses actions vinrent de Jésus et que sa propre volonté lui fût entièrement soumise. Elle répétait fréquemment son examen de conscience, allait toujours plus en profondeur …

“Ainsi, je compris comment j’étais apôtre d’amour, dit-elle. Le divin Mendiant me pénétra de la vérité que les hommes sur la terre sont so-lidaires les uns des autres, dans la vie spirituelle comme dans la vie sociale. J’avais une part de responsabilité envers toutes les âmes du monde entier, celles qui vivaient à l’heure actuelle et cel-les qui seraient créées à l’avenir.”

“Voici comment: les actions de Jésus ont une valeur infinie, un seul acte d’amour qu’il offre à

son Père pourrait sauver des millions de mondes. Donc, si je restais anéantie, le Sauveur, recou-vert du manteau extérieur de mon être, pouvait accomplir librement sa mission d’apostolat, bap-tiser et purifier les âmes dans son Sang, les atti-rer vers la perfection, les faire courir à l’odeur de ses parfums. Mais, hélas ! si j’hésitais seulement à demeurer dans mon état de mort, si je désirais, un instant, renaître à la poussière, alors, j’inter-rompais l’action de Jésus; à ce moment-là était-il prêt à distribuer le torrent de ses grâces dans tout l’univers, et si je mettais un obstacle, je devenais responsable du bien qui ne s’accomplirait pas à défaut des lumières divines. Le Maître commen-çait à me dessiner le caractère de la mission dont il m’avait parlé quelque temps avant mon entrée au noviciat.”

La maladieComme sa maladie commençait à progresser,

Sœur Sainte-Cécile de Rome passait plusieurs heures à l’infirmerie. Durant la sainte Messe, elle recevait des visions des célébrations au Ciel qui transportaient son âme au Paradis. Elle entendait souvent les chœurs célestes. Elle écrit: “Je ne peux plus trouver de plaisir dans les harmonies et les mélodies terrestres. Non ! Non ! Même les plus parfaites ne sont qu’un son à peine percepti-ble, manquant de chaleur. Oh ! comme elles sont captivantes les harmonies célestes !”

Jésus continuait de lui demander d’écrire ce qu’elle voyait ou entendait. Sa compréhension des choses célestes s’accroissait et aussi son amour de Dieu. Elle livrait plusieurs combats contre le démon et malgré les souffrances qu’il en résultait, avec les conseils de Jésus, elle devenait plus vertueuse.

Le salut des âmesTrois ans après son entrée en communauté,

Sœur Ste-Cécile de Rome prononça le vœu du plus parfait comme le fit sainte Thérèse d’Avila: “Je prononçai, dit-elle, le vœu du plus parfait dans toute son étendue, selon les lumières que Notre-Seigneur me donnait, c’est-à-dire je m’engageais sous peine de péché dans tout et constamment: dans mes pensées, mes désirs, mes paroles, mes actions, depuis l’ordonnance la plus importante jusqu’au moindre détail facultatif et intime.”

Dieu lui communiqua la soif du salut des âmes. Elle s’unit à Jésus pour expier toutes les fautes qui étaient commises et pour que les âmes en danger de damnation éternelle soient sauvées et obtien-nent le bonheur éternel.

Elle reçut des grandes lumières sur la Sainte Eucharistie. Elle écrit: “Avant-hier, pendant la bé-nédiction du très Saint Sacrement, soudain, une douce lumière m’éclaira. D’après ce que Dieu m’a fait comprendre, depuis quelques jours, la présen-ce de Jésus en la sainte Hostie s’expliquait claire-ment pour moi. Hier et ce matin, même compré-hension. Le voile du mystère est déchiré. Il est là, mon Dieu, l’Unité infinie, la Trinité adorable sous l’apparence d’un petit morceau de pain. Il est là, Jésus avec son humanité sainte, son Cœur, son Sang précieux, son Âme, avec sa divinité éternel-le; il est là, tout entier, en chaque Hostie consa-crée et en chaque parcelle d’Hostie consacrée.” Jésus lui dit: “Tu ne me posséderas pas plus au ciel, me dit-il, car je t’ai absorbée en entier”.

Paroles de Notre-SeigneurJésus fit connaître à Sœur Sainte-Cécile de

Rome comment le lien entre les âmes est si im-portant et spécialement pour ceux qui sont consa-crés à Lui dans la vie religieuse: “Je te fais voir toute la multitude des âmes consacrées jusqu’à la fin des temps, pour te faire comprendre le rayonnement, même d’une seule âme entière-ment livrée à moi, sur toutes les autres âmes. Tu vois que, par elle, mes rayons s’étendent au loin, à l’extrême limite, c’est-à-dire que je fais du bien jusqu’à la fin des temps.”

“J’appelle toutes les âmes consacrées à se li-vrer totalement à moi, à se laisser remplir par moi, à me laisser agir librement en elles et rayonner par elles comme je le veux. Je les appelle toutes.

Et tu vois comme il y en a bien peu qui ne me re-fusent rien. Dans toute cette multitude, en chaque âme, on ne devrait plus voir rien d’humain, mais me voir, moi seul. En regardant les âmes consa-crées, mon Père céleste ne devrait reconnaître et voir en chacune d’elles que moi seul. Hélas! c’est bien loin de là!”

“Ma petite épouse écoute, écoute… écoute bien… Si toutes les âmes consacrées ne me re-fusaient rien, si elles me laissaient sans cesse librement agir en elles, toutes les autres âmes seraient sauvées. Oui, toutes les âmes seraient sauvées. Mon Père céleste, ne voyant dans les âmes consacrées que moi-même, son Fils bien-aimé, n’entendant que ma voix divine, ne pour-rait rien leur refuser. Par la voix des âmes consa-crées, je prierais et je supplierais mon Père cé-leste de sauver et de sanctifier toutes les autres âmes selon sa volonté sainte, et il ne pourrait pas me refuser... Je veux continuer la rédemption par ma vie dans les âmes. Prie et supplie mon divin Père. Supplier, cela veut dire prier avec instance, prier sans se lasser, prier avec l’assurance d’être exaucé. Prie et supplie !” …

“Ma petite épouse, si je vois tomber tant d’âmes dans l’enfer, c’est sans doute parce qu’elles le veulent, mais c’est aussi à cause de l’abus que les âmes consacrées font de mes grâces. Prie et supplie, par ma très sainte Mère et par mon Cœur divin, prie et supplie mon Père céleste de sauver et de sanctifier toutes les âmes. Prie-le et supplie-le de sanctifier toutes les âmes consacrées. Mon Cœur aime chaque âme à l’infini. Durant ma vie humaine et terrestre, je ne pouvais faire davan-tage pour le salut et la sanctification des âmes; et depuis, je veux continuer la rédemption par ma vie dans les âmes. Prie et supplie mon divin Père. Supplier, cela veut dire prier avec instance, prier sans se lasser, prier avec l’assurance d’être exau-cé. Prie et supplie.”

Voeux perpétuels et la mortAprès sept ans de vie religieuse, Sœur Marie

Sainte-Cécile de Rome, prononça ses vœux per-pétuels et devint pour toujours l’épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ, unie à Lui pour l’éternité! Quelle grande joie, elle ressentit!

La santé de la grande mystique commença à décliner. Comme elle ne pouvait plus écrire, une des sœurs était toujours à côté d’elle pour noter ses réflexions et inspirations intérieures qu’elle recevait de Notre-Seigneur. De son amour de la souffrance se dégageaient de la bonté et des ravis-sements dans tous les moments de ses dernières années sur la terre. Même pendant les souffran-ces atroces, elle continuait de sourire et sa figure rayonnait du bonheur d’être capable de souffrir pour son Jésus d’amour. Elle s’envola pour le Ciel à l’âge de trente-trois ans.

Nous citons pour terminer ce paragraphe tiré de la présentation du livre par le Frère François-Marie Léthel, carme, professeur de Théologie au Teresianum:

“De même que Thérèse (de Lisieux) avait dé-fini sa mission sur la terre comme au ciel par ces simples mots: «Aimer Jésus et le faire aimer», de même Dina pouvait déclarer: «Mon devoir maintenant et mon emploi dans l’éternité, jus-qu’à la fin du monde, est et sera de rayonner, par la Très Sainte Vierge, le Cœur de Jésus sur tou-tes les âmes».” (tiré du livre «Autobiographie de Dina Bélanger, écrit par elle-même». Y. Poirier)

Pour commander le livre:

Centre-Dina, 2049, chemin St-Louis, Québec, QC GIT IP2

courriel [email protected] Sr. Réjane Veilleux

A leur congrès 2009, les Pèlerins de saint Mi-chel ont offert en cadeau un livre de l’autobio-graphie de Dina Bélanger, à tous leurs invités venus de 23 pays, dont un Cardinal, 4 Arche-vêques et une douzaine de prêtres, ainsi qu’à tous leurs apôtres qui ont pris de l’abonnement à Vers Demain pendant l’année. Th. Tardif

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Entrée du Cardinal, Archevêques et prêtres à la Messe du dimanche du Congrès. Le Cardinal Agré dans la Procession

La Sainte communion à la Messe du dimanche du Congrès Procession en l’honneur du Saint Sacrement dans la rue après la Messe

M. L’abbé Joseph Amegbleame, secrétaire de la conférence épiscopale du Togo, et professeur à l’université, et le Père Eloi Yog Lambon, président de la Commission nationale Justice et Paix, du Togo, fiers de s’être fait photographier avec notre Cardinal de Québec.

Son Eminence Marc Cardinal Ouellet, Archevêque de Québec et Primat de l’Eglise au Canada, a daigné avoir la bonté de recevoir nos invités de la haute hiérarchie religieuse d’Afrique.Le Pèlerinage au Cap de la Madeleine, avec nos visiteurs étrangers

Sylvain Turcotte de Montréal et le PèreMarie-François du Togo, au Cap-de-la-Madeleine