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CFI INALCO Management en équipe multiculturelle virtuelle Par Marie ALIN, Satchimi BOUCHARLAT, Laura KODAMA, Julie LY, Phuong NGO, Carole VABRES 1 Management d’équipe multiculturelle virtuelle Table des matières I. Introduction II. Analyse des interviews II.1. La réalité II.2. L’imaginaire II.3. Les symboles III. Tableau récapitulatif des interviews IV. Analyse de l’enquête en ligne IV.1.Réponses à l’enquête en ligne IV.2.Analyses des réponses du questionnaire en ligne V. Conclusion VI. Bibliographie VII. Annexes (interviews réalisées) VI.1.Interview n°1 Marie ALIN VI.2.Interview n°2 Satchimi BOUCHARLAT VI.3.Interview n°3 Laura KODAMA VI.4.Interview n°4 Julie LY VI.5.Interview n°5 Phuong NGO VI.6.Interview n°6 Carole VABRES

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CFI  INALCO     Management  en  équipe  multiculturelle  virtuelle  Par  Marie  ALIN,  Satchimi  BOUCHARLAT,  Laura  KODAMA,  Julie  LY,  Phuong  NGO,  Carole  VABRES  

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Management  d’équipe  multiculturelle  virtuelle        Table  des  matières        I. Introduction    

 II. Analyse  des  interviews    

II.1. La  réalité  II.2. L’imaginaire  II.3. Les  symboles  

 III. Tableau  récapitulatif  des  interviews  

 IV. Analyse  de  l’enquête  en  ligne  

IV.1.Réponses  à  l’enquête  en  ligne    IV.2.Analyses  des  réponses  du  questionnaire  en  ligne  

 V. Conclusion  

 VI. Bibliographie    

 VII. Annexes  (interviews  réalisées)  

VI.1.Interview  n°1  Marie  ALIN    VI.2.Interview  n°2  Satchimi  BOUCHARLAT    VI.3.Interview  n°3  Laura  KODAMA    VI.4.Interview  n°4  Julie  LY    VI.5.Interview  n°5  Phuong  NGO  VI.6.Interview  n°6  Carole  VABRES  

     

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 I.  Introduction    Dans   ce   cours   destiné   à   mieux   cerner   et   donc   à   mieux   comprendre   les   enjeux   d’une  profession   à   l’international,   notre   mission   consistait   à   sonder   un   certain   nombre   de  professionnels  du  «  management  virtuel  d’équipe  multiculturelle  »  quant  à  la  gestion  de  leurs  missions   au   sein   de   leurs   entreprises   respectives.   En   amont   de   ce   projet,   notre  premier  challenge  était  interne  :  être  capable  de  s’accorder  et  de  réussir  à  s’entendre  sur  un  travail  qui  se  voulait  commun.  En  effet,  en  devant  tout  d’abord  répartir  les  tâches  en  cinq,  une  communication  efficace  était  une  condition  sine  qua  non  à  la  bonne  conduite  de   ce   dit   projet.   Par   ailleurs,   notre   équipe   d’étude   présentant   elle-­‐même   des   aspects  multiculturels,  ce  travail  semble  avoir  pris    une  dimension  toute  significative  pour  nous  toutes.  Cependant,  il  va  sans  dire  qu’il  aurait  été  trop  facile  si  nous  ne  nous  étions  pas  heurtées  à   certains   obstacles.   Ainsi,   nous   avons   été   contraintes   de   gérer   l’ensemble   des  interviews   à   distance,   de   manière   virtuelle.   Ce   qui   pourrait   paraître   tout   de   même  paradoxal,  partant  du  postulat  que  la  compréhension  et  l’entente  de  différentes  cultures  ou   management   interculturel,   est   indissociable   d’une   communication   qui   se   veut  compréhensive  et  directe.  Ce  dossier  est  donc  le  fruit  d’un  travail  qui  se  veut  le  plus  objectif  possible,  «  en  dehors  des   plates-­‐bandes  »,   qui   plus   est,     «  en   dehors   de   nos   présuppositions   quasi  automatiques    à  l’égard  de  cultures  différentes  de  la  sienne  »,  comme  l’affirme  Monsieur  Gaël  Marchand.  Il  est  ici  question  de  mettre  en  pratique  le  questionnaire  conçu  pour  les  professionnels  de   l’interculturel   interviewés   par   les   membres   de   l’équipe,   et   de   s’en   référer   afin   de  pouvoir   analyser   les   tenants   et   les   aboutissants   de   ce   riche   échange   interculturel,   de  cerner  au  mieux  les  enjeux  d’une  telle  spécificité  mais  également  de  tenter  de  poser  de  modestes  conclusions  après  l’étude  de  ces  différentes  interviews.                                            

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    II. Analyse des interviews

1. La  réalité  

En regroupant les interviews, nous avons constaté que les interrogés soulignaient souvent les mêmes points durant nos entretiens, ce qui nous a permis de considérer ces points communs comme une réalité qui existe dans le "management d'équipe multiculturelle virtuelle".

En premier lieu, lors de notre question « Quels outils utilisez-vous afin de communiquer avec vos équipes? » les interrogés répondaient « mails, téléphone, et logiciel permettant la visio-conférence » mais ils soulevaient souvent les contraintes liées aux mails (qui causent certains problèmes au sein de l'équipe à cause des termes utilisés dans un mail), leur formulation peut en effet engendrer des malentendus dus aux différences culturelles qu’on peut rencontrer dans une équipe multiculturelle virtuelle. Comme l'explique M. BOCHART, directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations au Japon, durant l'entretien, à la différence des français les japonais ont « tendance à interpréter les messages au-delà des lignes écrites » ; il donne même un exemple : « je voudrais des explications à ces chiffres, pourriez-vous ajouter des notes qui prennent en compte la conjoncture économique actuelle ? » cette question se traduirait pour les japonais comme « une insulte à leur propre personne ».

En plus de cette contrainte, le mail et le téléphone posent aussi un autre problème aux

professionnel : la difficulté de se comprendre. On ne peut pas percevoir dans un mail les sentiments de notre interlocuteur et cela engendre des problèmes sur « la sensibilité, le ressenti, l'opinion personnelle » et on « peut facilement blesser involontairement un interlocuteur ». Dans ce milieu professionnel, il est important d'exprimer ces émotions, cela permet de mieux se comprendre les uns les autres, de voir comment les gens de différentes cultures peuvent travailler et de voir si ce qu'ils échangent est compréhensible ou, au contraire, blessant. C'est pourquoi, il est aussi important d'entretenir une bonne relation avec un collègue de bureau qu'avec un collègue qui travaille à l'étranger (la visio-conférence, Skype ou autre logiciel « visuel » permettent de maintenir aisément un contact où l'émotion est perceptible).

De même, il est possible de ne pas avoir de réponse venant de collègues ou collaborateurs,

ce qui pose des difficultés pour récupérer certaines informations et bloque le travail en cours. Le travail au sein de l'équipe est ralenti et devient inefficace.

Par la suite, nous pouvons voir que pour communiquer avec des collaborateurs ou

collègues étrangers, les interrogés utilisent l'anglais, langue universelle pour communiquer lors de réunions multilingues. Cependant, cette langue leur apporte parfois quelques difficultés. Certains ne peuvent pas s’exprimer comme ils le voudraient : « bien que parlant couramment anglais, il manque parfois des mots pour exprimer exactement ses idées ». De plus, ils peuvent avoir un problème quand à l’accent d’interlocuteurs qui peut gêner la compréhension.

D’autres qui ont encore plus de lacunes en anglais reconnaissent que cela peut créer un obstacle, des quiproquos…

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Enfin, nous pourrions noter que malgré le fait que ces professionnels travaillent au

sein d'une équipe multiculturelle et aient présenté, pour la plupart, une approche similaire au modèle d’adaptation à l'interculturel de Margalit Cohen-Emerique, cela n'a pas permis de réduire tous les a priori des salariés qui n'ont pas hésité à citer les a priori qu'ils gardent encore : « les allemands, les néerlandais peuvent être très directs, les asiatiques disent toujours oui, même si parfois ils pensent non... Les américains ont du mal à accepter une idée qui vient d'un non américain! ».

2. L’imaginaire  :  les  réalités  fantasmées  ou  les  interprétations  

La découverte d’une culture autre que la sienne propre est souvent synonyme de confrontation. Confrontation envers soi-même, car nous perdons momentanément nos « repères culturels » comme les modes de vie ou plus spécifiquement les comportements. Confrontation envers les autres, car nous n’arrivons pas à visualiser leurs repères au premier abord. Cette barrière se fait sentir dans toutes les interviews menées. La théorie de Milton Bennett, fondée sur le modèle lié au développement de la sensibilité interculturelle, présente cette approche d’une nouvelle culture en deux grandes phases : ethnocentrisme et ethno-relativisme. Si la plupart des interviewés ont effectivement dépassé la première phase, se rapprochant ainsi de la dernière phase appelée « intégration », d’autres demeurent toujours renfermés sur eux-mêmes : « les équipiers d’une même nationalité ont souvent plus d’affinités entre eux » (interview 2 : Mme Bessane). Ce comportement est toutefois compréhensible : il est toujours plus aisé d’approcher les choses qui nous sont familières car l’inconnu, lui, fait peur. Mais en adoptant cette attitude, ces personnes freinent le travail en commun et entravent la cohésion du groupe. A travers son livre, Where in the world is my team, Terence Brake identifie trois objectifs majeurs : l’engagement (personnel et envers et son équipe), la cohésion (unification du travail de groupe) et la clarté (partager ses intentions, son travail au sein de l’équipe). Ainsi, pour l’ingénieur chimiste travaillant dans une compagnie pétrolière (interview n°1 par Marie ALIN) il est important de ne pas dénigrer l’autre, de lui montrer de l’intérêt pour « briser la glace ». Elle montre qu’elle a donc une attitude « interculturelle » en acceptant les différences de l’autre, ce qui facilite certainement le dialogue.

Il est intéressant de comparer les démarches et les opinions des interrogés en général à l’approche interculturelle selon Margalit Cohen-Emerique. Cette dernière mentionne trois étapes afin de favoriser cette approche : la décentration, la découverte du cadre de référence de l’autre, puis la médiation ou co-construction aboutissant à un accord ou un compromis. Chez M. Bochard (interview n°4 par Satchimi BOUCHARLAT), la première étape est franchie par sa manière objective de voir les choses. La deuxième est atteinte lorsqu’il encourage fortement l’écoute (« avoir un esprit ouvert, comprendre ce que disent les autres »). Puis la troisième est réalisée lorsque l’individu s’identifie comme le « pont entre deux cultures ». Le compromis est là, l’approche est finalisée.

Enfin comme l’explique Philippe D’IRIBARNE, la difficulté du management d’équipe multiculturelle virtuelle réside dans l’influence considérable des cultures nationales sur les organisations. Selon le sociologue, il n’existe pas de règles universelles de gestion. Pour la question 1, les interviewés arrivent dans l’ensemble à définir le terme « interculturel », même s’ils ne se considèrent pas directement acteurs dans l’interaction (exemple : M. RAYMOND, interview n°5). Les réponses pour la question 6 montrent aussi que les moyens de communication utilisés quotidiennement par les équipes virtuelles sont des

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outils online comme les mails ou encore le logiciel Skype. Le téléphone garde aussi une place importante dans le travail de ces équipes.

Et pourtant, les personnes interrogées peuvent garder des a priori sur leurs collègues étrangers qui se transforment éventuellement en stéréotype : « les hollandais sont très à cheval sur les délais » (interview n°5 par Carole VABRES).

L’usage de l’anglais comme langue de travail peut être une solution, mais une bonne maîtrise de cette langue est conseillée et là encore, si elle n’est pas notre langue maternelle il y a des risques d’incompréhension liée à la culture. Car la langue fait partie de la culture, mais elle ne fait pas tout. C’est ce que souligne Alfred Korzybski représentant le courant de la sémantique générale : « la carte n’est pas le territoire ». Autrement dit, on ne peut prétendre à connaître la réalité au sens large. On ne connaît que des représentations qui ne sont pas des réalités.

3. Les  symboles   Les symboles sont présentés dans les interviews à travers différents thèmes :

Premièrement : l’ambiance de travail multiculturel Par exemple dans l’interview réalisée par Marie ALIN (interview n°1) “Oui, les allemands, les néerlandais peuvent être très discrets, les asiatiques disent toujours oui, même si parfois ils pensent non… Les américains (US) ont du mal à accepter une idée qui vient d’un non américain! Ce sont des clichés, mais j’ai des preuves, ah oui, des exemples? Néanmoins, j’apprécie la diversité, cette richesse d’idées, et cela me manquerait si je devais changer de poste et travailler par exemple exclusivement avec des français dans un même bureau”. La personne doit travailler avec des clients qui sont de nationalités différentes. Sa réponse est très intéressante car le professionnel ne se ment pas. Elle semble même amusée par ces petites « différences » qu’elle a constatées lors de réunions virtuelles. Elle précise même en donnant des exemples: elle s’amuse des a priori qu’elle a toujours et explique qu’elle a appris à les accepter, ce qui lui a permis une ouverture d’esprit. Et dans l’interview de M. LAFONTAINE (par Phuong NGO), « Le fait d’avoir une clientèle internationale nous conforte dans l’idée d’avoir des équipiers de différentes origines. Ainsi en regroupant l’ensemble des employés, on est capable de servir les clients en anglais, espagnol, russe, arabe, allemand, italien, mandarin, vietnamien et bien évidemment en français, ce qui nous permet de satisfaire quasiment 100% de la clientèle ». Cela voulant dire tout simplement qu’il peut satisfaire la quasi-totalité des clients lorsqu’il travaille avec une équipe multiculturelle.

Deuxièmement : la façon de manager dans un environnement multiculturel Par exemple dans l’interview de M. BOCHARD on relève «De la satisfaction de pouvoir faire le pont entre deux cultures. Une satisfaction d’autant plus grande que je suis attaché à ces deux cultures” .Cette façon de s’identifier et de s’organiser offre ainsi la possibilité d’harmoniser les relations professionnelles entre le Japon et la France. On a également : « Cette expérience m’a permis d’accepter les différences de l’autre, la manière de travailler de personnes de personnalités, de cultures différentes. Même si je suis moi-même issue de la diversité, travailler dans la diversité me permet d’être plus ouverte aux autres » (interview de Mme. BESSANE, par Phuong NGO). Apprendre à faire disparaitre les a priori dans le travail est une bonne méthode pour les manager « J’ai appris à faire disparaitre ces a priori. Je me

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bats également au quotidien pour les vaincre à mon niveau et au niveau de toute mon équipe» (Mme BESSANE) Troisièmement : l’aisance d’adaptation à travailler avec les employés multiculturels

Dans l’interview réalisée par Laura KODAMA« L’interculturel est lié à la flexibilité et à l’adaptabilité dont nous devons faire preuve pour traiter avec des cultures et des mentalités complètement différentes des nôtres ». Quatrièmement : les différentes opportunités qu’offre l’entreprise aux salariés

Dans l’interview de Mme BESSANE, réalisé par Phuong NGO (interview n°2) « Oui, j’ai la possibilité de m’expatrier dans les autres pays où le groupe Carrefour est implanté. Mon souhait serait de pouvoir continuer mon expérience en Amérique Latine qui constitue une région qui m’est encore inconnue et où mon entreprise est en pleine expansion ». Ces opportunités représentent des motivations pour les employés. Pour conclure, respecter et chercher à comprendre les autres et leur culture est un symbole très important : « Amélioration de la capacité d’écoute. Apprentissage de la diversité en respectant les points de vue de chacun, en maîtrisant sa langue pour essayer de ne jamais blesser/choquer” (par Marie Alin) ou “ Il faut être ouvert, à l’écoute des attentes d’autrui et bien sûr maîtriser une ou plusieurs langues étrangères” (M. RAYMOND, par Carole VABRES) ou « Etre patient et ne pas hésiter à aller à la rencontre de l’autre » (Mme. Fanny BESSANE) ou « Selon moi, le profil idéal est la maîtrise de plusieurs langues ou la capacité d’apprendre rapidement une langue étrangère, avoir une certaine ouverture d’esprit, être flexible, avoir une maturité émotionnelle » (Mme. SHARMA, réalisé par Julie LY). Les professionnels interrogés ont bénéficié d’une ouverture d’esprit grâce à leurs interlocuteurs qui sont de cultures différentes. Ils ont également amélioré leur capacité d’écoute en comprenant que les logiques ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Bien que la notion de Margalit Cohen-Emerique ne soit pas citée, on comprend qu’ils savent, pour la plupart, se décentraliser de leur cadre de référence pour faciliter la communication avec une personne d’une culture différente. Être un bon manager d’équipe multiculturelle permet une bonne entente dans le groupe et un travail productif. Comme le dit Myriam BARNI dans son livre Manager une équipe à distance (2003) et comme l’ont appris Peter et Trudy Johnson-Lentz (inventeurs du concept du travail collectif) « sans organisation, les groupes virtuels tendent plus au bavardage qu’à l’efficacité ».                          

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III.  Tableau  récapitulatif  des  interviews    

 

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 IV.  Analyse  de  l’enquête  en  ligne    

1. Réponses  à  l’enquête  en  ligne    

1.  Quelle  est  votre  fonction  dans  votre  entreprise  et  quels  sont  vos  domaines  de  compétences  ?  

• vendeuse  sur  les  champs  Elysée.  Mes  domaines  de  compétences  sont  principalement  les  langues  

• Etudiante  donc  pas  vraiment  de  fonction  je  suppose?  • L'expertise  • Commercial  :  apporteur  d'affaires,  vente  en  BtoB  • Etudiant  • Établir  un  contact  avec  un  public  varié,  souriante  et  sociale  • Chargé  de  projet  RH  /  recrutement  et  gestion  du  personnel  • Conducteur  de  travaux  • Consultante  en  relations  presse  et  community  management  • Milieu  médical  • Étudiante  • communicante  formatrice  • Je  suis  étudiante.  • Ingénieur  /  électronique  • Etudiant.  Mes  domaines  de  compétences  écouter,  apprendre  et  réviser  • Chargée  de  développement  web  

 2.  Que  signifie  pour  vous  l’interculturel  ?  Pensez-­‐vous  y  avoir  affaire  au  quotidien  ?  

• L'interculturel  est  un  vaste  terme  qui  comprend  la  relation,  la  communication  entre  les  cultures,  la  prise  en  compte  des  différences  de  chacun  et  des  différents  cadres  de  référence.  

• Interculturel  est  pour  moi  signe  de  rencontres  et  d'interactions.  Bien  sûr  que  je  pense  y  avoir  affaire  tous  les  jours,  après  tout  personne  ne  possède  la  même  "culture"  et  a  toujours  quelque  chose  à  offrir  de  plus  à  l'autre.  

• l'interculturel  • Ce  serait  pour  moi  plusieurs  cultures  qui  se  côtoient.  Oui  cependant  je  ne  

considère  pas  y  avoir  affaire  dans  le  cadre  professionnel.  • Le  partage  de  la  culture,  étant  étudiant  j'y  ai  affaire  au  quotidien  • Oui,  C'est  un  échange  entre  différentes  cultures  • De  temps  en  temps  • l'interculturel  signifie  la  relation  avec  des  cultures  différentes  -­‐  oui  • Le  fait  d'interagir  avec  des  personnes  issues  de  culture  différente.  Je  n'ai  pas  

affaire  au  management  multiculturel  puisque  je  ne  manage  personne,  ceci  dit  je  fais  partie  d'une  équipe  multiculturelle  sur  certains  projets.  

• Mélange  de  cultures  et  les  relations  entre  elles,  oui.  • La  rencontre  de  plusieurs  cultures.  Oui.  • les  relations  avec  des  pratiques  sociétales  différentes.  Oui  dans  la  mixité.  • C'est  la  cohabitation  de  plusieurs  cultures  différentes.  Oui.  

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• Si  non  partage,  au  moins  compréhension  et  accoutumance  à  des  différences  de  comportements  au  quotidien,  plus  particulièrement  des  "petits  riens".  Et  habitant  à  l'étranger,  oui,  j'y  suis  directement  confronté.  

• C'est  un  mélange  de  culture,  un  échange  de  connaissances,  et  de  traditions  • Cela  signifie  l'interaction  entre  deux  ou  plusieurs  cultures  

   

       

       

3.  Votre  langue  maternelle  diffère-­‐t-­‐elle  de  votre  langue  de  travail  ?    

Combien  de  langues  étrangères  parlez-­‐vous  ?  

Oui,  1  langue  étrangère  

Oui,  2  à  3  langues  étrangères  

Oui,  plus  de  4  langues  étrangères  

Non  

4.  Travaillez-­‐vous  avec  des  personnes  de  nationalités  différentes  de  la  votre  ?  

Oui  

Non  

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5.  Utilisez-­‐vous  des  outils  numériques  ou  électroniques  a^in  de  communiquer  avec  vos  collègues  ?  

Oui  

Non  

6.  Si  oui,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  par  année  ?  

1  fois  

2  à  4  fois  

5  fois  et  plus  

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                   7.  Si  vous  travaillez  effectivement  dans  un  environnement  interculturel,  avez-­‐vous  concervé  malgré  cela  

des  a  priori  ?  

Oui    

J'en  ai  eu,  mais  plus  aujourd'hui  

Non  

8.  Votre  entreprise  propose-­‐t-­‐elle  des  formations  internes  relatives  à  l'intercultuel  ?  

Oui  

Non  

Je  ne  sais  pas  

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       10.  Auriez-­‐vous  une  idée  d’un  profil  idéal  pour  travailler  dans  l’interculturel  ?  

• il  n'y  a  pas  de  profil  "fixe"  selon  moi,  tout  le  monde  peut  apporter  quelque  chose  de  différent.  

• Je  ne  pense  pas  qu'il  y  ait  de  "profil  idéal"  mais  s'il  devait  y  en  avoir  un,  ce  serait  quelqu'un  qui  a  eu  beaucoup  d'expériences  différentes,  dans  le  domaine  professionnel  ou  non  (voyages,  rencontres,  différents  boulots,  etc...).  

• être  interculturel  • Pas  vraiment.  • Ouvert,  extraverti,  partageur,  motivé  • Surtout  être  ouvert  au  monde  et  à  ses  diverses  cultures  • Non  • Non  • Une  certaine  ouverture  d'esprit,  pas  d’ethnocentrisme,  de  bonnes  aptitudes  

d'adaptations  et  une  maîtrise  de  plusieurs  langues.  • Bilingue  voir  plus  • Être  sociable  et  ouvert  d'esprit  • curiosité,  ouverture  d’esprit,  tolérance,  une  mixité  d'origine  • Non  • être  curieux  • Relationnel  et  le  commerce  • Ouverture  d'esprit  et  de  la  bonne  volonté              

9.  Votre  travail  vous  offre-­‐t-­‐il    la  possibilité  de  vous  expatrier  ?  

Oui  

Non  

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 2. Analyse  des  réponses  du  questionnaire  en  ligne  

Notre   questionnaire   mis   sur   le   site   survey   monkey   a   été   adapté.   En   effet,   ce  dernier  était  destiné  à  des  professionnels  de  la  communication  interculturelle  et  non  à  une  personne  lambda  répondant  simplement  à  un  sondage  en  ligne.      

Seize   personnes   ont   accepté   de   prendre   le   temps   de   répondre   à   notre  questionnaire,  on  compte  cinq  étudiants  et  onze  personnes  actives.  Ces  personnes  ne  sont  pas   toutes  en  contact  avec   le  domaine  de   l’interculturel  et  découvrent  donc   le  sujet   spécifique  de  «  management  d’équipe  multiculturelle  virtuelle  »  au   long  de  ce  questionnaire.  On  remarque  dès  la  première  question  que  le  terme  «  interculturel  »  est  flou  pour  eux  car  l’idée  de  rencontre  des  cultures  revient  très  souvent,  cependant  une   culture   n’est   pas   quelque   chose   de   physique,   elles   ne   peuvent   se   rencontrer.  Mais   on   trouve   aussi   une   réponse   qui   parle   de   la   notion   de   cadre   de   référence  (Margalit   Cohen-­‐Emmerique)  :   cette   personne   doit   certainement   évoluer   dans   le  domaine  de  la  communication.    

   Bien   que   le   sujet   ne   semble   pas   totalement  maîtrisé,   tous   sans   exception   nous  

indiquent  qu’ils  vivent  dans  un  environnement  multiculturel.  En  effet,  avec  l’arrivée  des   immigrés   dans   les   années   1980,   travailler,   étudier   ou   vivre   dans   un  environnement  multiculturel  est  tout  à  fait  normal.  Par  exemple,  parmi  les  réponses  on   trouve  :   «  (…)   après   tout  personne  ne  possède   la  même   "culture"   et   a   toujours  quelque  chose  à  offrir  de  plus  à  l'autre  »,    cette  personne  semble  comprendre  que  la  définition   de   «  culture  »   est   vaste   et   que   ça   ne   signifie   pas   seulement   avoir   une  nationalité   différente.   Une   autre   personne   nous   rappelle   que   se   sont   les   «  petits  riens  »   qui   provoquent   le   plus   de   situations   conflictuelles   et   pas   forcément   le   fait  d’avoir  une  culture  différente.    

 La  question  portant  sur  le  nombre  de  langues  étrangères  parlées  est  intéressante.  

En  effet,  50%  des  personnes  parlent  deux  à  trois  langues  étrangères  en  plus  de  leur  langue  maternelle  (graphique  3),  ce  sont  peut-­‐être  des  langues  qu’ils  peuvent  parler  couramment,   ce   qui   leur   permettrait   de   travailler   dans   un   univers  multilingue   .   Il  semble   donc   important   de   maîtriser   plusieurs   langues   étrangères   dans   les  professions  des  interrogés.  On  remarque  pourtant  qu’il  y  a  20%  de  personnes  qui  ne  parlent  que  leur  langue  maternelle  :   il  est  possible  que  ces  personnes  ne  travaillent  pas  dans  un  domaine  interculturel  et  donc  n’en  ont  pas  besoin.    

 Comme  dit  précédemment,  les  immigrés  se  sont  insérés  sur  le  marché  du  travail  

français   dans   les   années   1980,   grâce   à   l’aide   de   spécialistes   comme   Marie   Rose  MOSO.   Il   est   donc   prévisible   que   80%   des   personnes   interrogées   reconnaissent  travailler  avec  des  personnes  de  nationalités  différentes  de  la  leur  (graphique  4).    

 Lorsqu’on   interroge  ces  personnes  sur   la   fréquence  de   leur   rencontre  physique  

avec   leur   collègue,   plus   de   50%   admettent   se   rencontrer   plus   de   cinq   fois   par   an  (graphique  6),  ce  qui  semble  montrer  que  ces  personnes  ne  sont  pas  très  éloignées  géographiquement   (sinon,   cela   coûterait   trop   cher   à   l’entreprise).   Par   ailleurs,  environ  30%  rencontrent  leurs  interlocuteurs  deux  à  quatre  fois  par  an  :  la  distance  

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géographique   des   deux   protagonistes   explique   certainement   ce   nombre   faible   de  rencontres.    

 La   question   sur   les   a   priori   ne   semble   pas   gêner   les   personnes   interrogées  

(graphique  7).  Il  est  possible  que,  pour  elles,  ce  ne  soient  pas  forcément  des  choses  négatives,   elles   sont   ouvertes   à   toutes   rencontres   avec   des   personnes   d’autres  cultures.   30%   des   personnes   disent   ne   plus   avoir   d’a   priori  :   peut-­‐être   que   ces  personnes   travaillent   quotidiennement   dans   un   environnement   multiculturel   et  qu’elles  ont  apprit  à  accepter  les  différences.  

 Les  graphiques  8  et  9   traitent  de   formation   interculturelle  et  d’expatriation.  On  

pourrait   s’attendre   à   ce   que   les   résultats   soient   à   peu   près   identiques   (pour   être  expatrié   dans   le   but   de   promouvoir   l’entreprise,   il   faut   avoir   une   formation   à  l’interculturel).  Or,   il   n’y   a  que  25%  des   interrogés  qui  ont   la  possibilité  d’avoir   ce  type  de  formation  dans  leur  entreprise.  25%  des  autres  ne  savent  même  pas  si  elle  existe.   La   formation   semble   «  inutile  »   ou   peut   être   trop   chère,   alors   les   expatriés  (50%  disent  que  l’expatriation  est  possible  pour  eux)  partent  dans  l’inconnu  dans  le  but   de   faire   gagner   de   l’argent   à   l’entreprise,   sans   connaître   leurs   futurs  interlocuteurs.    

   On   peut   comprendre   de   ce   sondage   que   le   thème   de   l’interculturel   n’est   pas  

encore  bien  connu  du  public,  de  plus  les  questionnaires  en  ligne  ne  sont  pas  souvent  pris  au  sérieux  (beaucoup  de  réponses  sont  peu  pertinentes  ou  peu  approfondies).  Mais  les  personnes  qui  ont  pris  le  temps  d’y  répondre  ont  apporté  des  informations  intéressantes  à  analyser.    

On  a  ainsi  appris  que  ne  pas  parler  plusieurs   langues  étrangères  ne  semble  pas  être   un   obstacle   pour   travailler   mais   maîtriser   l’anglais   est   indispensable   pour  travailler   dans   une   équipe   multiculturelle   (virtuelle)   car   cette   langue   est  internationale.  Bien  que  les  a  priori  soient  encore  présents,  la  plupart  des  interrogés  montrent  qu’ils  ont  une  grande  ouverture  d’esprit  et  sont  prêt  à  écouter  et  à  accepter  les   idées   de   personnes   d’autres   cultures.   Ils   conseillent   d’ailleurs   aux   personnes  souhaitant   travailler   dans   l’interculturel   d’être   ouvert   et   d’écouter   les   autres,   il  semble   essentiel   pour   eux   d’accepter   les   différences   qui   en   plus   ne   peuvent  qu’apporter  du  bénéfice.    

                           

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V.  Conclusion        

Une  approche  théorique  mais  aussi  pratique,  par  le  biais  des  interviews  réalisées,  du  management  d’équipes  interculturelles  virtuelles  à  distance  est  présentée  dans  ce  dossier.      

D’un   point   de   vue   pratique,   ce   type   de   management   nécessite   bien   entendu   des  échanges  par   le   biais   d’outils   virtuels,   comme   les   emails,   la   vidéoconférence  ou   encore   le  téléphone.   Ce   mode   de   communication,   réalisé   en   général   en   anglais,   atteint   ses   limites  quand  les  intermédiaires  ne  maîtrisent  pas  pleinement  cette  langue  de  travail,  différente  de  leur  langue  maternelle.    

De  plus,  certaines  contraintes  liées  à  l’aspect  interculturel  peuvent  rentrer  en  conflit  et   renforcer   les   stéréotypes   de   ces   équipes   à   distance.   Il   est   important   de   noter   que   les  interviewés,   grâce   à   leurs   diverses   expériences,   ont   un   certain   recul   face   aux   stéréotypes  culturels  auxquels  ils  sont  parfois  confrontés.  Il  semble  alors  important  d’établir  un  parallèle  entre   les   interlocuteurs   en   établissant   une   situation   gagnant-­‐gagnant,   où   chacun   retrouve  ses  repères.      

L’approche   théorique   nous   permet   d’interpréter   les   différentes   contraintes   que  ressentent  les  personnes  interrogées.  En  effet,  l’approche  et  l’acceptation  du  paradigme  de  l’autre   mis   en   avant   par   Milton   Bennett,   nous   permet   de   constater   un   certain   «  ethno-­‐relativisme  »  de  la  part  de  la  plupart  des  sondés.  

La   création   «  d’un   pont   entre   ces   deux   cultures  »,   comme   le   préconise   Margalit  Cohen-­‐Emerique,  est  la  dernière  étape  de  la  démarche  interculturelle  de  ces  équipes.    Cependant  nous  avons  pu  constater  que  ce  type  management  n’a  pas  de  véritable  règle  de  gestion,  sauf  celle  d’être  adaptable  par  chacun.      

Le  management  d’équipes  interculturelles  virtuelles  à  distance  étant  un  segment  de  niche,   la   variété   d’information,   à   disposition  pour   ce   dossier,   a   été   difficile   à   récolter.   Les  bibliographies   proposées   n’étaient   malheureusement   plus   en   stock   dans   les   librairies   ou  même   en   version   ebook.   Les   délais   courts   ne   nous   permettaient   pas   d’importer   ces  ouvrages.      

Le   questionnaire   en   ligne,   diffusé   sur   les   réseaux   sociaux,   ne   permet  malheureusement  pas  d’établir  une  véritable  analyse.  La  notion  d’interculturel  restant  assez  floue  pour  les  non-­‐initiés.  De  plus,  la  rencontre  avec  les  professionnels,  même  si  elle  est  l’un  des  temps  forts  de  ce  travail,  n’a  pas  souvent  été  un  véritable  échange  permettant    un  long  développement.    

Par   ailleurs,   notre   groupe   de   travail   a   lui-­‐même   travaillé   comme   une   équipe  multiculturelle   à   distance.   Les   rencontres   physiques   étant   difficiles   avec   nos   emplois   du  temps,   les   échanges   se   sont   fait  majoritairement  par   emails   et   par   téléphone.  Différentes  nationalités   étant   présentes   (Franco-­‐japonaise,   vietnamienne)   au   sein   du   groupe,     nous  avons  su  nous  adapter  en  essayant  d’équilibrer  le  travail  de  chacun,  notre  expertise  acquise  grâce  à  notre  formation  universitaire  en  filière  CFI  aidant  sûrement  à  mener  à  bien  ce  projet  commun.  

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VI.  Bibliographie      

• BARNI   Myriam,   Manager   une   équipe   à   distance,   Paris  ,   Editions  d’Organisation,  2003,  223p.    

• DELAPORTE  Lucie,  «  Je  suis  le  patron  d’une  équipe  invisible  »  dans  Les  Echos,  2008,  n°252,  p76  

 

• BRAKE   Terence,   Where   in   the   world   is   my   team,   Manhattan,   John  Wiley  &  Sons  Ltd,  2008,  238p.  

                                                       

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VII.  Annexe  (interviews  réalisées)           VII.1.  Interview  n°1  par  Marie  ALIN  

   

1) Pouvez-­‐vous   vous   présenter   brièvement   quels   sont   vos   domaines   de  compétences  ?    

Je   suis   ingénieur   chimiste,   je   travaille   pour   une   compagnie   pétrolière.   J’ai   des  compétences   dans   la   supply   chain   (approvisionnement,   logistique),   l’analyse  financière,  la  plannification,  la  vente,  le  marketing.  

 2) Que   signifie   pour   vous   l’interculturel  ?   Quelles   formes   prend-­‐il   dans   votre  

domaine  professionnel  ?    échanger  avec  des  personnes  de  cultures  différentes   (international),  de   formations  différentes,   chacune   apportant   son   point   de   vue,   ses   idées,   pour   proposer   des  solutions   efficaces   et   innovantes   aux   problématiques   rencontrées   dans   les  entreprises.      3) Est-­‐ce-­‐que  votre   langue  maternelle  diffère  de  votre   langue  de   travail  ?  Combien  

de  langues  parlez-­‐vous  ?    Langue  de  travail  :  anglais.  Langue  maternelle  :  français.  Je  sais  dire  bonjour  et  merci  dans   une   dizaine   de   langues   –   amusant   pour   entrer   en   contact   avec   ses  interlocuteurs  d’autres  pays.    4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez  ?    Britannique,   allemand,   néerlandais,   chinois,   singapourien,   espagnol,   italien,   sud  africain,   indien,   malaysien,   japonais,   américain   US,   canadien,   brésilien,   egyptien,  qatari,  emirati…    5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes  ?  (Avantages  /  

Inconvénients)  Microsoft   Exchange   (messagerie   e-­‐mail),   Microsoft   Office   Communicator   (pour  téléphone,   partager   son   écran,   faire   des   audio   ou   vidéoconférences,   instant  messenger),   téléphone   fixe   ou   portable   en   cas   de   déplacements   hors   du   bureau,  rares   réunions   physiques   dans   un  même   lieu.   Avantage   des   outils   sur   ordinateur  :  moindre   coût,   rapidité   de   communication,   confidentialité,   traçabilité,   stockage   des  communications.    Inconvénient  :   la   sensibilité,   le   ressenti,   l’opinion  personnelle   est  plus  difficilement  exprimable  par  écrit  ou  téléphone.  On  peut   facilement  blesser   involontairement  un  interlocuteur  par  téléphone,  sans  s’en  rendre  compte,  alors  qu’en  réunion  face  à  face,  on   verra   s’exprimer   une   émotion   sur   son   visage.   Instant   Messenger   permet   de  rendre   partiellement   les   émotions,   avec   les   smiley,   les   expressions   type   LOL   etc..,  mais   on   ne   peut   les   utiliser   qu’avec   des   collègues   que   l’on   connait   pour   les   avoir  rencontrés  physiquement,  ou  avec  qui  l’on  travaille  depuis  longtemps.      Instant   Messenger   permet   de   faire   plusieurs   choses   à   la   fois  :   écouter   une  téléconférence,  et  répondre  à  une  question  urgente  d’un  collègue  sur  un  autre  sujet.  Nous   utilisons   peu   la   vidéoconférence,   mais   je   vais   travailler   prochainement,  régulièrement   avec   un   malaysien,   il   est   probable   que   nous   ferons   quelques  

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vidéoconférences  au  début  pour  apprendre  à  travailler  ensemble,  et  tenter  de  mieux  percevoir  les  émotions,  si  les  informations  échangées  sont  compréhensibles  etc.  Les   réunions   en   face   à   face   coutent   cher   en   frais   de   déplacement,   en   temps,   en  fatigue.  Ex  :  pour  assister  à  une  réunion  à  Singapour  un  lundi  matin,  je  dois  prendre  l’avion  le  samedi  soir.  Un  déplacement  de  4  jours  coûtera  5  à  6  k€  à  mon  entreprise  (avion  classe  affaire,  hôtel,  restau).  Je  rentrerai  fatiguée,  et  ce  déplacement  sera  une  contrainte/   nuisance   pour  mes   enfants   et  mon  mari.  Mon   entreprise   se   soucie   du  bien-­‐être   de   ses   salariés,   et   essaie   de   respecter   un   équilibre   vie   de   famille/   vie  professionnelle  (work  life  balance),  en  limitant  au  maximum  les  réunions  physiques  hors  de   la   région   (Europe  vs  US,  Asie   etc..).   Les   frais   de  déplacement   sont   réduits.  C’est  pourquoi  le  travail  virtuel,  interculturel  est  largement  développé.        6) A  quelle  fréquence  êtes-­‐vous  en  contact  virtuel  avec  vos  collègues  ?    Tous  les  jours  ou  presque  pour  mes  4  collègues  et  mon  chef.              Par  année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  ?    6  fois,  mais  c’est  exceptionnellement  fréquent.  L’année  dernière,  plutôt  4  fois.  Dans  un  rôle  précédent,  virtuel  et  global,  mon  ancien  patron  ne  m’autorisait  pas  du  tout  à  voyager  hors  d’Europe.  

 7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien  ?  Téléconférences  le  matin  avec  Singapour,  l’après-­‐midi  avec  Houston/  Rio,  en  journée  avec   l’Europe   =>   amplitude   de   travail   journalier   à   maîtriser.   Décalage   horaire  rendant   presque   impossible   les   discussions   téléphoniques   (Londres-­‐Tokyo,   Paris-­‐Melbourne,  Houston-­‐Dubai  etc..).  Difficulté   pour   récupérer   certaines   informations   de   collègues   (commerciaux   par  exemple)  qui  sont  souvent  en  visite  clients,  ou  de  collègues  peu  réactifs.    On  n’est  jamais  sûr,  lorsque  l’on  parle  à  une  personne  pour  la  première  fois,  qu’elle  comprend  ce  qu’on  lui  dit,  qu’elle  va  oser  faire  répéter  ou  demander  des  explications,  et  qu’elle  va  pouvoir  délivrer  le  travail  demandé  dans  le  délai  prévu.  Les  timides  ne  s’expriment  pas  ou  peu  en  téléconférence.  Il  ne  faut  pas  oublier  de  faire  des  «  tours  de   table   virtuels  »   pour   vérifier   qu’il   n’y   a   pas   de   question,   et   que   chacun   a   eu  l’occasion   d’exprimer   son   point   de   vue,   de   proposer   ses   idées.   Bien   que   parlant  couramment   anglais,   il   manque   parfois   des   mots   pour   exprimer   exactement   ses  idées.    Lors  de  réunion  où  il  y  a  de  nombreux  ‘English  native  speakers’,  il  est  parfois  difficile   pour   les   étrangers   de   s’exprimer.   Certaines   nationalités   ont   un   fort   accent  lorsqu’elles  s’expriment  en  anglais,   il   faut  parfois   les   faire  répéter  pour  être  sûr  de  bien  comprendre.  Lorsqu’un  outil  est  en  panne  (téléphone,  ordinateur),  on  a  du  mal  à  travailler  efficacement.  Cela  devient  critique  si   le  problème  persiste  plus  d’une  ½  journée.  8) Avez-­‐vous   conservé     des   a   priori   malgré   le   fait   de   travailler   dans   un  

environnement  interculturel      Oui  !   Les   allemands,   les   néerlandais   peuvent   être   très  directs,   les   asiatiques  disent  toujours  oui,  même  si  parfois  ils  pensent  non…    Les  américains  (US)  ont  du  mal  à  accepter  une  idée  qui  vient  d’un  non  américain  !    Ce  sont  des  clichés,  mais  j’ai  des  preuves  !  Néanmoins,  j’apprécie  la  diversité,  cette  richesse  d’idées,  et  cela  me  manquerait  si  je  devais   changer  de  poste  et   travailler  par  exemple  exclusivement  avec  des   français,  dans  un  même  bureau.  

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 9) Est-­‐ce-­‐que   votre   entreprise   propose   des   formations   internes   relatives   à  

l’interculturel  ?    Oui,  mais  je  n’ai  pas  eu  la  chance  de  la  suivre.    10) Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  la  possibilité  de  vous  expatrier  ?    Non,   les   entreprises   réduisent   le   nombre   d’expatriés   au  minimum,   car   ils   coûtent  trop   cher  !   J’ai   déjà   l’opportunité   de   rencontrer   une   fois   par   an   la   plupart   de  mes  interlocuteurs  avec  qui  je  suis  en  contact  une  ou  deux  fois  par  mois,  j’ai  de  la  chance  de  ne  pas  travailler  à  100%  en  virtuel.    11) Votre   domaine   de   compétence   en   interculturel   s’étend-­‐il   à   des   champs   plus  

larges  (sociologique,  psychologique,  éducatif)?    Non    12) D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  

a  apporté  ?  Amélioration  de  la  capacité  d’écoute.  Apprentissage  de  la  diversité  en  respectant  les  points   de   vue   de   chacun,   en   maîtrisant   son   langage   pour   essayer   de   ne   jamais  blesser/  choquer.    Apprentissage   de   la   conduite   de   réunion   virtuelle  :   agenda   avant   la   téléconf,  introduction  oral  des  nouvelles  personnes,  présentation  des  objectifs  de  la  téléconf,  tour  de  table  pour  vérifier  que  tous  partagent   les  mêmes  attentes  sur   la  réunion  et  son  déroulement,  discussion  des  problèmes,  échange  de  solutions,  tour  de  table  pour  vérifier  que  les  objectifs  ont  été  atteints,  que  tout  le  monde  s’est  exprimé,  rédaction  d’un  compte-­‐rendu  et  des  actions  à  faire  (avec  une  personne  responsable  et  un  délai  de   réponse/   réalisation),   définitions   des   prochaines   étapes   (nouvelle   téléconf,  décision   à   une   date   donnée..),   envoi   des  minutes   de   la   téléconf   aux   participants   +  autres  personnes  éventuellement.  Les   grandes   entreprises   internationales   les   plus   performantes   sont   celles   qui  valorisent  et  encouragent  la  diversité  culturelle,  religieuse,  la  mixité,  car  cela  favorise  le  bouillonnement  d’idées,  l’innovation.    13) Selon   vous,   quel   est   le   profil   idéal   pour   travailler   dans   l’interculturel  ?   Auriez-­‐

vous   des   conseils   à   nous   donner   en   tant   qu’étudiants   de   la   filière   LMFA  CFI    (langues,  communication  et  relations  interculturelles)  à  l’INALCO?  

Avoir   une   bonne   maîtrise   d’au   moins   une   autre   langue   que   l’Anglais,     pour  comprendre  la  difficulté  des  «  non  native  speakers  »  de  s’exprimer  dans  une  langue  étrangère.   Avoir   voyagé,   éventuellement   étudié   hors   de   son   pays.   Avoir   une  formation  de  l’enseignement  supérieur.  Apprendre  à  respecter  ses  interlocuteurs,  ne  pas  imposer  ses  idées.    Etre  organisé  et  structuré.  Je  travaille  avec  des  personnes  qui  ont   tous   types  de   formation  :   ingénieurs,   commerciaux/  marketing,   financiers.  Plus  rarement  linguistiques,  mais  je  ne  connais  pas  les  formations  de  tous  mes  collègues.    

           

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  VII.1.  Interview  n°2  par  Satchimi  BOUCHARLAT        

1) Pouvez-­‐vous   vous   présenter   brièvement,   quels   sont   vos   domaines   de  compétences  ?  

Je   m’appelle   Jean   Bochard,   j’ai   53   ans   et   je   suis   directeur   de   la   Caisse   des   Dépôts   et  Consignations,   située   au   Japon,   à   Tokyo.   C’est   une   branche   rattachée   aux   activités  bancaires  et  financières.    

2) Que   signifie   pour   vous   l’interculturel  ?   quelles   formes   prend   t’il   dans   votre  domaine  professionnel  ?    

 L’interculturel,   c’est   faire   fonctionner   harmonieusement   des   gens   de   nationalités  différentes  pour  réaliser  un  objectif  commun.  Il  se  présente  sous  deux  formes,  interne  et  externe.  L’interne  se  définit  par  la  situation  à  l’intérieur   de   l’entreprise,   entre   les   différents   bureaux   japonais.   L’externe   quant   à   lui  représente   les   relations   entre   le   bureau   japonais   et   les   autres   pays.   National   et  international,  si  vous  préférez.    

3) Est-­‐ce-­‐que  votre   langue  maternelle  diffère  de  votre   langue  de   travail  ?  Combien  de  langues  parlez-­‐vous  ?  

 Oui.  Ma  langue  maternelle  est  le  français,  et  le  japonais  et  l’anglais  sont  mes  langues  de  travail.  Je  ne  parle  aucune  autre  langue  en  dehors  de  ces  trois-­‐là.    

4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez  ?    Je  travaille  avec  des  Australiens,  des  Français,  des  Japonais  et  des  Anglais.    

5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes  ?  (Avantages  /  Inconvénients)  

 J’utilise  les  outils  indispensables  pour  la  communication,  à  savoir  la  messagerie,  souvent  Outlook,   qui   permet   de   recevoir   instantanément   des   messages   qui   sont   visibles   sur  l’écran   tout   en   restant   sur   une   page   consultée.   L’Internet,   le   téléphone   sont   des  instruments  utilisés  quotidiennement  dans  mon  travail.  Après,   le  type  d’outils  peut  varier  en  fonction  des  modes  de  relations.  Si   la  relation  est  lointaine,  la  vidéoconférence  est  un  moyen  efficace  de  communication.  Ces  outils  sont   loin  d’être  parfaits,  même  s’ils  sont  utiles.  Un  message  écrit  mal  rédigé  peut   être   sujet   à   de   nombreuses   incompréhensions,   voire,   au   pire   des   cas,   à   des  situations  conflictuelles  entre  les  interlocuteurs.  Il  arrive  parfois  que  deux  individus  ne  parlent  plus  du  tout  de  la  même  chose  à  un  certain  stade  de  la  «  communication  ».    

6) A  quelle   fréquence   êtes-­‐vous   en   contact   virtuel   avec   vos   collègues  ?   Par   année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  ?  

 Quotidiennement.  Je  suis  en  contact  plusieurs  fois  par  jour  avec  mes  collègues  car  c’est  une  caractéristique  nécessaire  à  mon  travail.  

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Quant  aux  rencontres  réelles,   je  dirais  plusieurs  fois  par  an,  mais   là  encore  la  question  est  un  peu  vaste  et  il  faut  prendre  en  compte  les  individus,  au  cas  par  cas.  Par  exemple,  si   le  collègue  est  à  Paris,   il  m’arrive  de  le  rencontrer  quatre,  cinq  fois  par  ans.  Pour  quelqu’un  qui  est  à  New  York  je  le  verrais  moins  fréquemment.  Si  vous  voulez  un   ordre   d’idées,   ce   serait   aux   alentours   de   deux   fois   par   an.   Mon   lieu   de   travail   se  situant  au  Japon,  je  vois  beaucoup  plus  mes  collègues  japonais.  C’est  donc  en  fonction  du  lieu  de  résidence  que  la  rencontre  physique  est  plus  ou  moins  aisée.    

7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien  ?  J’en   ai  mentionné  une   tout   à   l’heure,   c’est   l’incompréhension  d’un  message  peu   claire.  Aussi,  il  faut  faire  attention  à  la  formulation  de  nos  phrases.  Mes  collègues  japonais  ont  tendance  à   interpréter   le  message  au-­‐delà  des   lignes  écrites.  Par  exemple,  si  vous   leur  dites  quelque  chose  comme  «  je  voudrais  des  explications  à  ces  chiffres,  pourriez-­‐vous  ajouter   des   notes   qui   prennent   en   compte   la   conjoncture   économique   actuelle  ?   »,   le  message  est  trop  direct  et  ils  prendront  cela  comme  une  insulte  à  leur  propre  personne.  Ils  interpréteront  ce  simple  message  comme  un  reproche.  Je  caricature  un  peu,  mais  ils  entendront  quelque  chose  comme  «  votre   travail   est   imparfait  et  donc  vous  n’êtes  pas  compétent  ».   Il   faut  savoir  que   la  notion  d’un  conseil  n’est  pas   la  même  au  Japon  et  en  France.  La  plus  grande  contrainte  est  un  peu  liée  à  cette  première  idée,  c’est  de  faire  coïncider  les  comportements  des  directions  avec   les  employés.  Adapter   les  comportements  n’est  pas   chose   aisée,   et   il  m’est   arrivé  plusieurs   fois   de  ne  pas   exécuter   les   ordres  de  mes  supérieurs   parce   qu’ils   n’étaient   tout   simplement   pas   applicables.   Je   vais   prendre   un  exemple:  le  licenciement.    Au  Japon,  il  n’est  pas  dans  la  logique  des  choses  de  virer  une  personne   sous   prétexte   qu’elle   ne   travaille   pas   assez   ou   pour   une   autre   raison.   Virer  l’individu   risque   de   compromettre   l’harmonie   du   groupe,   et   donc   d’entraîner   la  destruction  de  l’équipe.    

8) Avez-­‐vous   conservé   des   a   priori,   malgré   le   fait   de   travailler   dans   un  environnement  interculturel  ?  

Il  m’a  fallu  du  temps  pour  m’adapter,   la  culture   japonaise  étant  très  différente  de  celle  française.  C’est  un   long  processus  évolutif,  mais  on  y  arrive.  L’important,   c’est  de   faire  l’effort  soi-­‐même  et  ne  pas  attendre  que  ça  nous  tombe  du  ciel.    

9) Est-­‐ce-­‐que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel  ?  

Non    

10) Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  des  possibilités  de  s’expatrier  ?  Oui,  en  tant  qu’expatrié.  L’entreprise  ne  propose  pas  aux  Japonais  l’expatriation.    

11) Votre   domaine   de   compétence   en   interculturel,   s’étend-­‐il   à   des   champs   plus  larges  (socio,  psycho,  éducatif)?  

 Eh  bien  dans  un  cadre  éducatif  il  m’est  arrivé  de  devenir  le  président  de  l’association  des  parents  d’élèves  dans  le  Lycée  Franco-­‐Japonais  de  Tokyo.  Là,  diverses  nationalités  sont  présentes  et  évoluer  dans  un  espace  interculturel  est  très  intéressant.    

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12) D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a-­‐t-­‐elle  apportée  ?    

 De  la  satisfaction  de  pouvoir  faire  le  pont  entre  deux  cultures.  Une  satisfaction  d’autant  plus  grande  que  je  suis  attaché  à  ces  deux  cultures.    

13) Selon   vous,   quel   est   le   profil   idéal   pour   travailler   dans   l’interculturel  ?   Auriez-­‐vous   des   conseils   à   nous   donner   en   tant   qu’étudiants   de   la   filière   LMFA   CFI  à  l’INALCO?  

 Savoir   écouter.   Trop   peu   de   personnes   savent   écouter   aujourd’hui,   on   leur   apprend  surtout  à  parler,  parler,  parler.  Et  pourtant,  l’écoute  est  essentielle.  Il  faut  donc  avoir  un  esprit  ouvert  et  avant  de  parler,  comprendre  ce  que  disent  les  autres.                                                                

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      VII.1.  Interview  n°3  par  Laura  KODAMA      

1) Pouvez-­‐vous  présenter  brièvement  vos  domaines  de  compétences  ?  

Gérante  d’une  société  commercialisant  l’espace  fret  de  différents  ciels  aériens.  Cette  activité  est  assortie  de  compétences  techniques  indispensables  à  la  vente.      

2) Que  signifie  pour  vous  l’interculturel  ?  Quelles  formes  prend-­‐il  dans  votre  domaine  professionnel  ?  

Pour  nous,  l’interculturel  est  lié  à  la  flexibilité  et  à  l’adaptabilité  dont  nous  devons  faire  preuve  pour  traiter  avec  des  cultures  et  des  mentalités  complètement  différentes  des  nôtres    

3) Est-­‐ce  que  votre  langue  maternelle  diffère  de  votre  langue  de  travail  ?  Combien  de  langues  parlez-­‐vous  ?  

La  langue  commune  utilisée  dans  notre  métier  est  l’anglais.  Je  parle  français,  anglais  et  italien.    

4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez  ?  

Hollandaise,  pakistanaise,  israélienne,  argentine,  balte,  iranienne,  espagnole,  britannique,  moldave    

5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes  ?  (Avantages-­‐  Inconvénients)  

Principalement  internet/email  +  téléphone.  Avantages  :  rapidité  et  réactivité.  Inconvénients  :  trop  de  MSG  avec  multi  destinataires  à  gérer  (environ  400mail/jour)    

6) A  quelle  fréquence  êtes-­‐vous  en  contact  virtuel  avec  vos  collègues  ?  Par  année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  ?  

Contacts  virtuels  quotidiens,  rencontres  une  à  deux  fois  par  an.      

7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien  ?    

Difficultés  à  gérer  les  priorités,  les  mails  multiples  et  surtout  l’administratif  qui  arrive  en  bout  de  chaîne  et  doit  malgré  tout  être  traité.  Demandes  de  reporting  croissante  de  la  part  de  nos  clients  et  l’interculturel  ?    

8) Avez-­‐vous  conservé  des  a  priori  malgré  le  fait  de  travailler  dans  un  environnement  interculturel  ?  

Non  hormis  les  tensions  au  quotidien  quels  que  soient  les  clients  et  les  cultures  

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9) Est-­‐ce  que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel  ?  

Pas  de  formation  en  particulier  sinon  sur  le  terrain  et  lors  des  déplacements  à  l’étranger,  le  tout  en  direct  !      

10) Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  la  possibilité  de  vous  expatrier  ?  

En  théorie  oui    

11) Votre  domaine  de  compétence  en  interculturel  s’étend-­‐il  à  des  champs  plus  larges  ?  (sociologique,  psychologique,  éducatif  ?)  

Non  si  ce  n’est  par  extension  psychologique  afin  de  ne  pas  froisser  nos  différents  clients  et  partenaires    

12) D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a  apporté  ?  

Une  plus  grande  ouverture  d’esprit  et  donc  un  enrichissement  personnel  même  si  la  gestion  au  quotidien  n’est  pas  de  tout  repos.  Pourquoi  ?    

13) Selon  vous,  quel  est  le  profil  idéal  pour  travailler  dans  l’interculturel  ?  Auriez-­‐vous  des  conseils  à  nous  donner  en  tant  qu’étudiants  de  la  filière  LMFA  CFI  à  l’Inalco.  

Le  profil  idéal  ?  Curiosité,  disponibilité,  diplomatie,  ouverture  aux  autres,  grande  patience  et  bonne  capacité  de  travail  et  d’organisation  Il  faudra  à  l’avenir  bien  posséder  l’outil  informatique  et  être  prêt  a  faire  de  plus  en  plus  de  reporting  études  de  marche  et  autres  

                                 

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VII.1.  Interview  n°4  par  Julie  LY      

1) Pouvez-­‐vous  présenter  brièvement  vos  domaines  de  compétences  ?  Bonjour  je  m’appelle  Lauren  Sharma  et  je  travaille  pour  l’International  Human  Resources  Management  (formation  et  gestion  de  carrière)    

2) Que  signifie  pour  vous  l’interculturel  ?  Quelles  formes  prend-­‐il  dans  votre  domaine  professionnel  ?    

Pour  moi  l’interculturel,  c’est  de  travailler  avec  des  personnes  de  différentes  cultures  ou  de  travailler  dans  un  environnement  étranger  à  sa  propre  culture.  Dans  mon  domaine  professionnel  on  le  retrouve  dans  la  Gestion  de  collaborateurs  de  différentes  nationalités  et  cultures.    

3) Est-­‐ce-­‐que  votre  langue  maternelle  diffère  de  votre  langue  de  travail  ?  Combien  de  langues  parlez-­‐vous  ?  

Au  travail  j’utilise  quotidiennement  l’anglais  et  le  français  et  je  parle  également  le  hindi  et  l’espagnol.    

4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez  ?  Toutes  !  Je  travaille  avec  un  peu  de  chaque  continent.    

5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes  ?  (Avantages  /  Inconvénients)  

Pour  communiquer  avec  nos  équipes  j’utilise  le  mail,  téléphone,  fichier  de  partage,  plateformes  collaboratives,  intranet.  En  utilisant  ces  outils  pour  communiquer  avec  nos  équipes  cela  permet  de  pallier  la  distance  géographique  qui  nous  sépare    et  de  communiquer  en  différé  (utile  lorsque  que  nous  faisons  face  aux    différents  fuseaux  horaires).  Et  au  jour  d’aujourd’hui  je  ne  trouve  pas  d’inconvénients  à  communiquer  ainsi…  

 6) A  quelle  fréquence  êtes-­‐vous  en  contact  virtuel  avec  vos  collègues  ?  Par  année,  

combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  ?  J’ai  régulièrement  des  contacts  virtuels  avec  mes  collègues  et  concernant  les  rencontres  physiques  cela  dépend…  parfois  quotidiennement,  parfois  jamais.    

7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien  ?  Lorsque  certaines  personnes  ne  répondent  pas  ou  ne  participent  pas  aux  échanges,  qu’on  n’arrive  pas  à  les  contacter  ni  par  mail,  ni  par  téléphone,  ni  via  un  autre  collègue  sur  place,  le  projet  est  bloqué  (alors  que  si  la  personne  travaillait  dans  le  même  lieu  que  nous,  nous  pourrions  directement  aller  la  solliciter  et  avancer  plus  vite).      

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8) Avez-­‐vous  conservé    des  a  priori  malgré  le  fait  de  travailler  dans  un  environnement  interculturel  ?  

Déjà  l’interculturel  n’est  pas  un  domaine,  mais  simplement  un  élément  de  contexte  selon  moi.  Personne  n’aimerait  répondre  oui  à  cette  question,  cependant  il  est  inévitable  d’avoir  des  a  priori  à  l’encontre  de  n’importe  quelle  autre  personne  (qu’elle  soit  d’une  autre  culture  ou  pas).  

9) Est-­‐ce-­‐que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel  ?  

Oui    

10)  Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  la  possibilité  de  vous  expatrier  ?  Oui  !  Pertinemment  avec  un  objectif  business.    

11)  Votre  domaine  de  compétence  en  interculturel  s’étend-­‐il  à  des  champs  plus  larges  (sociologique,  psychologique,  éducatif)?  

Oui,  la  gestion  des  ressources  humaines  est  déjà  un  domaine  large  qui  touche  à  la  psychologie,  au  droit,  à  la  gestion…    

12) D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est-­‐ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a  apporté  ?    

Evoluer  dans  un  contexte  interculturel  (multiculturel,  international)  me  plait,  mes  expériences  me  confortent  dans  ce  choix,  j’aimerais  maintenant  m’expatrier.    

13) Selon  vous,  quel  est  le  profil  idéal  pour  travailler  dans  l’interculturel  ?  Auriez-­‐vous  des  conseils  à  nous  donner  en  tant  qu’étudiants  de  la  filière  LMFA  CFI  à  l’INALCO?    

Selon  moi  le  profil  idéal  est  de  maîtriser  plusieurs  langues  ou  être  capable  d’apprendre  rapidement  une  langue  étrangère,  être  ouverte  d’esprit,  avoir  de  la  curiosité,  avoir  une  intelligence  situationnelle,  avoir  la  capacité  d’adaptation,  être  flexible,  avoir  une  maturité  émotionnelle…    Ne  connaissant  pas  la  filière  LMFA  CFI  je  me  vois  dans  l’incapacité  de  vous  donner  de  bons  conseils  pour  votre  étude  et  carrière  professionnelle.      

                 

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    VII.1.  Interview  n°5    par  Phuong  NGO      

1) Pouvez-­‐vous  vous  présenter  brièvement  (domaines  de  compétences)  ?    Je  m’appelle  Fanny  BESSANE,  j’ai  29  ans,  je  suis  responsable  du  rayon  alimentaire  de  Carrefour  Basilique  de  Saint-­‐Denis.      

2) Que  signifie  pour  vous  l’interculturel?  Quelles  formes  prend  –il  dans  votre  domaine  professionnel?  

L’interculturel,  c’est  parvenir  à  créer  une  symbiose  des  employés  de  cultures  et  d’identités  différentes  dans  le  respect  de  leurs  différences.  Il  peut  prendre  différentes  formes  et  constituent  souvent  une  expérience  enrichissante.  Dans  mon  management  au  quotidien,  il  est  présenté  par  des  différents  modes  d’organisation  dans  le  travail  (façon  de  ranger  les  rayons,  optimisation  de  l’espace…)    

3) Est-­‐ce-­‐que  votre  langue  maternelle  diffère  de  votre  langue  de  travail?  Combien  de  langue  parlez-­‐vous?  

Oui,  ma  langue  maternelle  est  le  Wolof,  une  langue  nationale  parlée  par  90%  des  sénégalais.  Le  français  est  la  langue  officielle  de  mon  pays  d’origine,  le  Sénégal,  c’est  donc  une  langue  que  j’ai  apprise  à  l’école,  de  même  que  l’anglais  et  l’espagnol.    

4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez?  Je  travaille  avec  des  Français,  des  Algériens,  des  Maliens  et  des  Ukrainiens.    

5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes?,(Avantages/  Inconvénients)?  

La  communication  est  souvent  orale  dans  le  magasin,  cela  permet  une  approche  directe  et  une  meilleure  compréhension  des  messages,  des  objectifs,  …Je  communique  également  par  écrit  en  envoyant  des  affiches  sur  la  sécurité…Le  téléphone  est  utilisé  quotidiennement  dans  mon  travail  en  cas  d’urgence.  Les  messages  et  directives  dans  mon  domaine  ne  sont  pourtant  pas  très  compliqués  à  comprendre,  mais  différentes  interprétations  peuvent  exister  et  ceci  est  un  réel  frein  à  la  compréhension  des  objectifs  de  rentabilité.        

6) À  quelle  fréquence  êtes-­‐vous  en  contact  virtuel  avec  vos  collègues?  Par  année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement?  

Je  suis  en  contact  permanent  avec  mes  employés  tous  les  jours.  Je  dois  avouer  que  cette  proximité  est  un  atout  pour  créer  un  véritable  esprit  d’équipe.  Quant  au  contact  virtuel,  j’ai  tous  les  numéros  privés  de  mes  équipiers  et  ils  nous  arrivent  de  nous  retrouver  pour  prendre  un  verre  après  le  travail  ou  d’organiser  des  matchs  de  football  le  dimanche  pour  les  garçons.    

7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien?  La  plus  grande  difficulté  réside  dans  la  compréhension  des  messages  sur  les  objectifs.  Il  faut  noter  que  la  finalité  d’une  entreprise  est  d’atteindre  une  certaine  rentabilité  et  si  le  message  ne  passe  pas  assez  vite  et  qu’il  ne  se  traduit  pas  très  vite  sur  le  terrain,  ceci  peut  constituer  une  menace  à  notre  réactivité.  

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Il  y  a  également  un  problème  dans  la  symbiose  de  l’équipe  car  les    équipiers  d’une  même  nationalité  ont  souvent  plus  d’affinités  entre  eux  et  ceci  marque  un  frein  à  la  communion  de  l’équipe.    

8) Avez-­‐vous  conservé  des  a  priori  malgré  le  fait  de  travailler  dans  un  environnement  interculturel?  

Au  fil  du  temps,  j’ai  appris  à  faire  disparaître  ces  a  priori.  Je  me  bats  également  au  quotidien  pour  les  vaincre  à  mon  niveau  et  au  niveau  de  toute  mon  équipe.  Ce  n’est  pas  toujours  facile  mais  je  pense  qu’avec  des  efforts,  nous  y  arriverons  car  c’est  vraiment  dommage  d’enfermer  une  personne  dans    une  cage  sans  la  découvrir  vraiment.    

9) Est-­‐ce-­‐que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel?  

Non.    

10) Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  la  possibilité  de  vous  expatrier?  Oui,  j’ai  la  possibilité  de  m’expatrier  dans  les  autres  pays  où  le  groupe  Carrefour  est  implanté.  Mon  souhait  serait  de  pouvoir  continuer  mon  expérience  en  Amérique  Latine  qui  constitue  une  région  encore  inconnue  et  où  mon  entreprise  est  en  pleine  expansion.    

11) Votre  domaine  de  compétence  en  interculturel  s’étend-­‐il  à  des  champs  plus  larges  (sociologique,  psychologique,  éducatif)?  

Je  suis  fondatrice  du  projet  «  le  tabou  n’est  pas  sacré  »  qui  est  une  idée  en  gestation.  L’objectif  est  de  discuter  des  tabous  comme  l’homosexualité,  la  sexualité  des  jeunes  en  général  en  Afrique,  le  SIDA…et  de  voir  le  regard  des  différentes  cultures  sur  ces  sujets.    

12) D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a  apporté?  

Cette  expérience  m’a  permise  d’accepter  les  différences  de  l’autre,  la  manière  de  travailler  des  personnes  de  cultures  différentes.  Même  si  je  suis  moi-­‐même  issue  de  la  diversité,  travailler  dans  la  diversité  me  permet  d’être  plus  ouverte  aux  autres.    

13) Selon  vous,  quel  est  le  profil  idéal  pour  travailler  dans  l’interculturel?  Auriez-­‐vous  des  conseils  à  nous  donner  en  tant  qu’étudiants  de  la  filière  LMFA  CFI  à  l’  INALCO?  

Etre  patient  et  ne  pas  hésiter  à  aller  à  la  rencontre  de  l’autre  car  c’est  le  seul  moyen  de  pouvoir  les  découvrir  et  de  tirer  les  meilleur  d’eux-­‐mêmes.                          

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Seconde  interview  réalisée  par  Phuong  NGO        1)  Pouvez-­‐vous  vous  présenter  brièvement  vos  domaines  de  compétences?    Au  niveau  de  mon  parcours  scolaire,   je  vais  être  prochainement  diplômé  d’une  grande  école  d’ingénieurs  en  spécialité  finance  de  marché.  J’effectue  actuellement  mon  stage  de  fin  d’études  dans  un  Hedge  Funds  dont  le  domaine  d’expertise  est  la  gestion  alternative.  (Pour   plus   de   détails   je   vous   invite   à   consulter   mon   profil   sur   «  Linkedin  Jérémy  Lafontaine  »)  En   parallèle   à   tout   cela,   je   travaille   dans   un   restaurant   Mc   Donald’s   sur   le   site   de  l’Aquaboulevard  (75  015  Paris),  où  j’ai  pu  notamment  faire  la  connaissance  de  Phuong.  J’ai   commencé   au   poste   le   plus   bas   et   grâce   à   ma   motivation   et   à   mon   implication,  j’exerce  maintenant  la  position  de  Manager.    Mon  rôle  dans  cette  structure  au  niveau  du  service  est  de  manager  les  équipes,  de  les  former,  de  m’assurer  du  bon  fonctionnement  du   restaurant   et   de  m’occuper   de   la   gestion  des   stocks   et   des   pertes   alimentaires.   Au  niveau  de   la  gestion  des  caisses,  ma  mission  est  de  contrôler   les  écarts  et  de  procéder  deux  soirs  par  semaine  à  la  fermeture  de  l’établissement  avec  une  procédure  précise  à  suivre.      2)  Que  signifie  pour  vous  l’interculturel?  Quelles  formes  prend  –il  dans  votre  domaine  professionnel?    L’interculturel   management   représente   un   mode   de   gestion   associant     plusieurs  cultures.  Cette  notion  prend  tout  son  sens  dans  le  monde  professionnel  actuel.    Mon  activité  de  Risk  Manager  en  asset  management,  me  met  en  relation  avec  les  pays  du  monde  entier  et  plus  particulièrement  avec  les  grandes  places  boursières  de  New  York,  Londres,  et  Hong  Kong.  La  langue  commune  utilisée  est  l’anglais.  Au   niveau   de   mon   activité   dans   la   restauration,     le   fait   d’avoir   une   clientèle  internationale   nous   conforte   dans   l’idée   d’avoir   des   équipiers   de   différentes   origines.  Ainsi   en   regroupant   l’ensemble   des   employés,   on   est   capable   de   servir   les   clients   en  anglais,   espagnol,   russe,   arabe,   allemand,   italien,   mandarin,   vietnamien   et   bien  évidemment   en   français,   ce   qui   nous   permet   de   satisfaire   quasiment   100%   de   la  clientèle.    3)  Avez-­‐vous  des  a  priori  malgré  le  fait  de  travailler  dans  un  environnement  interculturel?    Mon  avis  personnelle  basé  sur  mon  expérience  me  fait  venir  à   la  conclusion  qu’il  n’y  a  rien   de   plus   profitable   que   de   travailler   dans   un   environnement   interculturel.   On  apprend   beaucoup   des   autres   dans   n’importe   quel   domaine,   ce   qui   est   pour  moi   très  enrichissant  humainement  et  professionnellement  parlant.                

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4)  Est-­‐ce-­‐que  votre  langue  maternelle  diffère  de  votre  langue  de  travail?  Combien  de  langues  parlez-­‐vous?    Ma  langue  maternelle  est  le  français.  Mes  fonctions  en  finance  de  marché,  font  que  je  parle  la  plus  part  du  temps  en  anglais.  Cependant  au  restaurant  la  langue  commune  reste  le  français.  Je  suis  bien  évidemment  polyglotte.  Je  parle  le  français,  l’anglais,  l’espagnol  et  j’ai  quelques  notions  de  portugais.      5)  Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez?    Si  je  regroupe  mes  deux  métiers,  tous  les  pays  confondus.    6)  Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes?(Avantages/  Inconvénients)?    Tous  les  moyens  de  communications  à  notre  disposition.    Pour  le  téléphone  les  inconvénients  sont  les  accents  et  le  niveau  d’anglais  de  chacun  qui  diffèrent.  Pour  limiter  les  quiproquos  et  conserver  une  preuve  de  ce  qui  a  été  dit,  fait,  ou  demandé,  le  mieux  reste  l’utilisation  de  mails.    7)  À  quelle  fréquence  êtes-­‐vous  en  contact  virtuel  avec  vos  collègues?  Par  année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement?    Je  suis  en  contact  virtuel  avec  mes  collègues  des  dizaines  de  fois  par  jour.  Pour  certains,  je  les  ai  rencontré  que  très  rarement  physiquement,  pour  d’autres,  jamais.    8)  Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien?    Sachant  que  de  nombreuses  choses  peuvent  t’arriver  on  peut  dire  que  la  liste  est  longue.  En  ce  qui  concerne  mon  activité  en  finance  de  marché,  je  ne  peux  pas  vous  en  parler,  je  suis  soumis  au  secret  professionnel.  Par  contre  je  peux  vous  lister  plusieurs  choses  qui  me  sont  arrivées  dans  la  restauration,  structuré  en  deux  parties:  a/Accidents  matériels  et  physiques  -­‐Incendie  -­‐Perte  de  connaissance  d’un  employé  -­‐Accidents  de  travails  de  tous  types  :  Graves  brûlures,  une  plaque  du  faux  plafonds  qui  se  décroche,  une  porte  de  chambre  froide  qui  bascule,  un  déchargement  de  marchandise  qui  se  déroule  mal…    b/Gestion  quotidienne  -­‐Vole  de  denrées  alimentaires  -­‐Employé  qui  ne  se  présente  pas  à  son  poste  -­‐Mauvaise  gestion  des  stocks,  obligé  d’enlever  de  la  carte  les  produits  associés.  -­‐Confrontation  à  des  caractères  difficiles          

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9)  Est-­‐ce-­‐que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel?    Au  Mc  Donald’s:  Au  bout  d’un  an  d’ancienneté  l’entreprise  propose  diverses  formations  internes  en  Fongecif,  qui  peuvent  être  relatives  à  l’interculturel.  Cours  de  langue,  théâtre,  relationnel…  En  finance,  on  est  sûre  du  développement  de  compétences  techniques,  plus  tôt  que  relationnel.    10)  Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  la  possibilité  de  vous  expatrier?    Au  McDonald’s  dans  chaque  contrat,  il  y  a  une  clause  de  mobilité  mais  seulement  dans  les  restaurants  de  la  région.  En  banque,  j’ai  la  possibilité  d’évoluer  dans  les  trois  autres  grands  pôles,  New  York,  Londres  et  Hong  Kong.  Je  pense  de  façon  presque  sûre  partir  pour  une  mission  d’une  durée  de  1  an  à  New  York  dans  environ  6  mois.    11)  Votre  domaine  de  compétence  en  interculturel  s’étend-­‐il  à  des  champs  plus  larges  (sociologique,  psychologique,  éducatif)?    Sans  même  parler  d’interculturel,  chaque  personnes  est  différente  et  en  fonction  de  ça  mon  aisance  relationnelle  et  mes  qualités  d’empathie  font  que  j’ai  la  faculté  de  m’adapter  aux  personnes.    Dans  la  restauration,  je  les  pousse  à  dépasser  leur  limite  afin  de  voir  leur  motivation.    12)  D’un  point  de  vue  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a  apporté?    Toutes  mes  expériences  professionnelles,  m’ont  apporté  énormément,  tant  en  expertise  qu’en  valeurs  humaines.    13)  Selon  vous,  quel  est  le  profil  idéal  pour  travailler  dans  l’interculturel?  Auriez-­‐vous  des  conseils  à  nous  donner  en  tant  qu’étudiants  de  la  filière  LMFA  CFI(Comunication  et  Formation  Interculturelle)  à  l’  INALCO?    La  seule  chose  que  j’aurais  à  dire  est  plus  un  conseil  sur  sa  façon  de  penser  et  de  s’ouvrir  aux  autres  :  «  Be  Open  Minded  !  »                        

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  VII.1.  Interview  n°6    par  Carole  VABRES      

 Interview  de  Guillaume  Raymond  –  Développeur  d’applications  Smartphones  et  web  pour  la  société  MakeMeReach      

1) Pouvez-­‐vous   vous   présenter   brièvement,   quels   sont   vos   domaines   de  compétences  ?  

Je   travaille   chez  MakeMeReach,  une  agence  spécialisée  dans   la  monétisation  d’espaces  publicitaires   sur   internet   mais   aussi   le   développement   d’application   pour   les  Smartphones.  Je  travaille  moi  même  dans  ce  second  domaine,  mon  travail  est  semblable  à  celui  d’un  programmateur  informatique.    

2)  Que   signifie   pour   vous   l’interculturel  ?   quelles   formes   prend-­‐t-­‐il   dans   votre  domaine  professionnel  ?    

Une   interaction   entre   deux   ou   plusieurs   cultures.   Dans   mon   domaine   professionnel,  l’interculturel  est  présent  dans  nos  relations  avec  les  clients  étrangers.      

3) Est-­‐ce-­‐que  votre   langue  maternelle  diffère  de  votre   langue  de   travail  ?  Combien  de  langues  parlez-­‐vous  ?  

Dans  mon  travail  de  tous  les  jours,  j’utilise  le  français  même  si  beaucoup  d’anglicismes  sont  présents  dans  le  monde  de  l’informatique.    Mon  niveau  de  conversation  est  assez  moyen  en  Anglais,  je  ne  me  sens  pas  très  à  l’aise  mais  ce  n’est  pas  vraiment  un  obstacle  dans  mon  travail  quotidien.    Je  ne  suis  pas  en  contact  direct  avec  les  clients,  ce  sont  les  chefs  de  projets  qui  s’occupent  de  cette  partie.      

4) Quelles  sont  les  nationalités  avec  lesquelles  vous  travaillez  ?  J’ai  eu  l’occasion  de  travailler  pour  des  clients  anglais,  allemands  et  hollandais.      

5) Quels  outils  utilisez-­‐vous  afin  de  communiquer  avec  vos  équipes  ?  (Avantages  /  Inconvénients)  

Dans   notre   open   office,   nous   utilisons   beaucoup   le   logiciel   Skype   pour   communiquer  entre  nous,  mais  aussi  pour  organiser  des  conférences  calls  avec  nos  clients.  C’est   très  pratique   pour   s’échanger   différents   documents   et   ne   pas   venir   se   déranger   à   chaque  question.    Sinon  bien  sûr,  beaucoup  d’échanges  de  mails.    

6) A  quelle   fréquence   êtes-­‐vous   en   contact   virtuel   avec   vos   collègues  ?   Par   année,  combien  de  fois  vous  rencontrez-­‐vous  physiquement  ?  

Comme   dit   précédemment,   j’ai   rarement   des   contacts   directs   avec   nos   clients.   Je   suis  cependant   présent   lors   des   différents   rendez-­‐vous   et   présentations   de  nos   travaux.   Je  travaille  aussi  bien  sur  des  opérations  uniques  qu’à  long  terme.  Une  à  deux  fois  par  an,  je  développe  des  applications  pour  des  sociétés  étrangères.    

     

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7) Quelles  contraintes  rencontrez-­‐vous  dans  votre  management  au  quotidien  ?  Aucune,   excepté   la   barrière   de   la   langue   qui   se   fait   parfois   sentir   dû   à   mon  manque  d’aisance  en  Anglais.      

8) Avez-­‐vous  conservé    des  a  priori,  malgré  le  fait  de  travailler  dans  le  domaine  de  l’interculturel  ?  

Oui,  notamment  vis  à  vis  des  hollandais  qui  sont  très  à  cheval  sur  les  délais  et  pas  très  courtois.  Les  différents  échanges  de  mails  étaient  dans  mes  souvenirs  assez  froids.      

9) Est-­‐ce-­‐que  votre  entreprise  propose  des  formations  internes  relatives  à  l’interculturel  ?    

Non  aucune  formation  relative  à  l’interculturel  n’est  proposée.    

10) Ce  travail  vous  offre-­‐t-­‐il  des  possibilités  de  s’expatrier  ?  Non,  MakeMeReach  ne  dispose  malheureusement  que  d’une  agence  basée  à  Paris.      

11)  Votre   domaine   de   compétence   en   interculturel,   s’étend-­‐il   à   des   champs   plus  larges  (socio,  psycho,  éducatif)?  

Non,   mes   compétences   en   interculturel   sont   assez   sommaires   hormis   les   quelques  contacts  avec  la  clientèle  étrangère.      

12) D’un  point  de  vu  personnel,  qu’est  ce  que  cette  expérience  professionnelle  vous  a-­‐t-­‐elle  apportée  ?    

Un   épanouissement   professionnel   au   sein   d’une   société   jeune,   dynamique   dans   un  domaine  en  pleine  expansion.      

13)  Selon   vous,   quel   est   le   profil   idéal   pour   travailler   dans   l’interculturel  ?   Auriez-­‐vous   des   conseils   à   nous   donner   en   tant   qu’étudiants   de   la   filière   LMFA   CFI  à  l’INALCO?  

Il  faut  être  ouvert,  à  l’écoute  des  attentes  d’autrui  et  bien  sûr  maîtriser  une  ou  plusieurs  langues  étrangères.