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Marbre Une industrie encore à la traîne

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Après l'industrie des céramiques c'est au tour de l'industrie du marbre de bénéficier d'une campagne de diagnostic des unités industrielles de pierre naturelle. Cet événement qui se tient du 4 au 8 avril est organisé par le Centre des techniques et matériaux de construction (Cetemco) en partenariat avec l'OMPIC et le département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Pour la clôture, la journée du 8 avril fera l'objet d'une rencontre-débat intitulée «Vers une meilleure valorisation de la pierre naturelle marocaine» organisée en collaboration avec la Fédération de l'industrie des matériaux de construction (FMC) et l'Association marocaine des marbriers (AMM).Cette semaine est animée par José Estruch Camarena, membre du REXAC (réseau des experts associés au Cetemco), spécialiste dans le secteur de la pierre et les procédés auxiliaires qui est accompagné par les ingénieurs du Cetemco. Sont au menu des visites des unités de production pour des diagnostics rapides et des entretiens personnalisés avec les industriels, afin d'identifier les actions permettant aux entreprises du secteur d'améliorer la qualité de leurs produits, d'accroître leur productivité et de développer leur potentiel d'innovation dans le but d'être compétitifs et suivre, par la suite, l'évolution des marchés national et international. Des efforts considérables devront être déployés pour atteindre ces objectifs très ambitieux vu l'état actuel des choses.

Notons à ce titre que l'industrie du marbre reste à la traîne et n'est guère organisée. Preuve en est, à ce jour, il n'existe pas de statistiques actualisées sur cette branche d'activité. Les seuls chiffres réels reflètent une situation peu reluisante. D'après une étude menée en 2003 par Euro Maroc Entreprise (EME), programme de développement du secteur privé, financé par la Commission européenne dans le cadre du MEDA, le Maroc est loin du «Top Ten » mondial des pays producteurs de marbre. A noter que la Chine, avec une production de 16,8 millions de tonnes, occupe la première place et l'Egypte, la 5ème place avec un peu plus de 5 millions de tonnes. La production mondiale s'élevant à 55 millions de tonnes. Selon cette source, le Royaume occupait une position relativement négligeable avec une production totale en blocs bruts estimée à 208.000 tonnes, soit 0,38 % de la production mondiale.

Entre 2001 et 2007, le secteur n'a réalisé que quelque 74 millions de DH de chiffre d'affaires, passant de 374 millions en 2001 à 448 millions en 2007, selon Maroc export (ex-CMPE).Selon le secrétariat général de l'Association marocaine des marbriers (AMM), le volume du marché est estimé entre 4 et 5 millions de mètres carrés dont la moitié est assurée par l'importation pour une valeur de près de 200 millions de DH. Cette même source précise qu'actuellement, il existe près de 146 structures opérant dans la pierre dimensionnelle au Maroc (industriels et ateliers). Toutefois, une petite poignée seulement peut se prévaloir de statut d'entreprise structurée. D'ailleurs, seules une cinquantaine de ces sociétés adhèrent à l'AMM. «Globalement, elles sont de petite taille, la plupart familiales et travaillent encore le marbre avec des techniques héritées d'une vieille tradition d'artisans et leur production est destinée au marché local», souligne le Cetemco.

Quant à la taille moyenne des entreprises marocaines structurées, elle est beaucoup plus petite par rapport à la taille de celles des pays marbriers forts comme l'Italie (2éme rang mondial avec plus de 10 millions de t/an), aussi bien dans la phase d'extraction (4.000 t/an contre 25.000 t/an) que celle de la transformation (35.000 m2/an contre 400.000 m2/an). Ces entreprises sont positionnées à la fois sur l'extraction, l'importation, la coupe, la finition, la pose et la commercialisation. La spécialisation ne concerne qu'un très faible nombre d'opérateurs récemment installés.Selon l'AMM, les investissements dans les carrières de marbre au Maroc se sont élevés à 45 millions de DH en 2006. L'activité pèse 448 millions de DH de chiffre d'affaires. La filière produit environ 300.000 tonnes et génère plus de 5.000

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emplois directs (2006).

Selon la même source, les exportations connaissent une croissance soutenue depuis 2000. Elles ont atteint près de 89 millions de DH en 2006 contre 64,7 millions en 2003, soit environ une progression de 38%.A rappeler que l'activité industrielle de la pierre naturelle repose sur trois principales sources de création de valeur ajoutée: extraction de blocs et valorisation du marbre dans les carrières ; transformation en tranches et carreaux et débitage de pièces sur mesure prêtes à l'utilisation.

Un catalogue des pierres naturelles en préparation

Le Cetemco travaille en collaboration avec l'AMM sur la mise en place d'un catalogue des pierres naturelles marocaines (classification et nomenclature) utilisées comme matériaux pour le revêtement des sols et murs (pierre ornementale). La publication de ce document est prévue courant le deuxième semestre 2011. Le centre a déjà procédé dans ses laboratoires à une série d'essais et d'analyses portant sur plus d'une vingtaine de roches différentes. Ces dernières sont fournies par les principaux exploitants de carrières de pierres naturelles au Maroc. Ces essais et analyses ont permis la description macroscopique de la roche, sa caractérisation microscopique et pétrographique et sa spécification physique (densité, porosité, absorption d'eau, résistance à l'usure, résistance mécanique, résistance au gel). «Avec la qualité certifiée et vérifiable, les producteurs/fabricants peuvent se défendre contre des importations ne respectant pas toujours les normes de qualité, augmenter leur part de marchés extérieurs existants et conquérir de nouveaux marchés», avance le Centre des techniques et matériaux de construction. A signaler que le Cetemco a une mission d'appui technique aux entreprises du secteur industriel des matériaux de construction et ce, grâce au programme de promotion de l'innovation et de la compétitivité des entreprises marocaines que mène le ministère du Commerce et de l'Industrie.