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Article original Marcellin Boule et les types du Prodrome dAlcide dOrbigny Marcellin Boule and the types of the dOrbignys Prodrome Jean-Claude Fischer Laboratoire de Paléontologie, Département Histoire de la Terre, Muséum national dHistoire naturelle, 8, rue Buffon, 75005 Paris, France Disponible sur internet le 16 mai 2006 Résumé Durant ses 30 premières années de parution, de 1906 à 1937, les Annales de Paléontologie ont pré- senté, à linstigation de Marcellin Boule, une suite darticles apparemment anonymes, dévolus aux Types du Prodrome de dOrbigny. Ces articles, difficiles à citer car pour la plupart non signés et parfois même non titrés, redéfinissent et illustrent les espèces que dOrbigny avait établies en 1850 et 1852 dans son Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelle, mais très brièvement et sans figuration. Il sagit en fait dune œuvre collective, restée largement inachevée mais qui totalise cependant 510 pages de texte et 139 planches photographiques, au cours desquelles les rédacteurs, Armand Thévenin, Ferdi- nand Canu et Jean Cottreau, ont à eux trois redéfini plus de 1000 espèces (mollusques, brachiopodes, échinodermes, bryozoaires, madréporaires et porifères) séchelonnant du Silurien inférieur au Néoco- mien, selon les étages stratigraphiques alors adoptés par dOrbigny. Cette redéfinition des types du Pro- drome constitue une somme dont lutilité peut se mesurer au nombre des références qui y ont été faites et sy font encore dans les travaux de paléontologie des invertébrés, et ceci malgré le choix discutable de quelques-uns des spécimens de référence alors retenus. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract During its thirty first years, from 1906 to 1937, the Annales de Paléontologie included, at the instiga- tion of Marcellin Boule, many articles apparently anonymous, devolved to the dOrbignys types of the Prodrome. In these articles, not easy to cite because the most part not signed and for some even not titled, are rediscribed and illustrated the species established by dOrbigny in 1850 and 1852 in his Pro- drome de Paléontologie stratigraphique universelle, but then briefly characterized and not figured. It is http://france.elsevier.com/direct/ANNPAL/ Annales de Paléontologie 92 (2006) 129136 0753-3969/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpal.2006.03.013

Marcellin Boule et les types du Prodrome d'Alcide d'Orbigny

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Annales de Paléontologie 92 (2006) 129–136

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0753-3969/$ - see front mattdoi:10.1016/j.annpal.2006.03

Marcellin Boule et les types

du Prodrome d’Alcide d’Orbigny

Marcellin Boule and the types

of the d’Orbigny’s Prodrome

Jean-Claude Fischer

Laboratoire de Paléontologie, Département Histoire de la Terre,

Muséum national d’Histoire naturelle, 8, rue Buffon, 75005 Paris, France

Disponible sur internet le 16 mai 2006

Résumé

Durant ses 30 premières années de parution, de 1906 à 1937, les Annales de Paléontologie ont pré-senté, à l’instigation de Marcellin Boule, une suite d’articles apparemment anonymes, dévolus auxTypes du Prodrome de d’Orbigny. Ces articles, difficiles à citer car pour la plupart non signés et parfoismême non titrés, redéfinissent et illustrent les espèces que d’Orbigny avait établies en 1850 et 1852 dansson Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelle, mais très brièvement et sans figuration. Ils’agit en fait d’une œuvre collective, restée largement inachevée mais qui totalise cependant 510 pagesde texte et 139 planches photographiques, au cours desquelles les rédacteurs, Armand Thévenin, Ferdi-nand Canu et Jean Cottreau, ont à eux trois redéfini plus de 1000 espèces (mollusques, brachiopodes,échinodermes, bryozoaires, madréporaires et porifères) s’échelonnant du Silurien inférieur au Néoco-mien, selon les étages stratigraphiques alors adoptés par d’Orbigny. Cette redéfinition des types du Pro-drome constitue une somme dont l’utilité peut se mesurer au nombre des références qui y ont été faites ets’y font encore dans les travaux de paléontologie des invertébrés, et ceci malgré le choix discutable dequelques-uns des spécimens de référence alors retenus.© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

During its thirty first years, from 1906 to 1937, the Annales de Paléontologie included, at the instiga-tion of Marcellin Boule, many articles apparently anonymous, devolved to the d’Orbigny’s types of theProdrome. In these articles, not easy to cite because the most part not signed and for some even nottitled, are rediscribed and illustrated the species established by d’Orbigny in 1850 and 1852 in his Pro-drome de Paléontologie stratigraphique universelle, but then briefly characterized and not figured. It is

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in fact a collective work, widely remained unfinished but which however totalizes 510 text pages and139 photographic plates, in the course of which the authors, Armand Thévenin, Ferdinand Canu and JeanCottreau, redefined more than one thousand species (molluscs, brachiopods, echinoderms, bryozoans,madreporaria and porifers) disposed from the Lower Silurian to the Neocomian, according to the strati-graphic levels then established by d’Orbigny. This redefinition of the d’Orbigny’s types of the Prodromemakes up a comprehensive work, the interest of which being possibly evaluated by the numerous quota-tions referring to it in the former and also recent publications on invertebrate paleontology, this in spiteof the questionable choice of some of the type specimens then proposed.© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Canu ; Cottreau ; Stratigraphie ; Thévenin

Keywords: Canu; Cottreau; Stratigraphy; Thévenin

1. Introduction

Il n’est pas anodin de constater que, dès le Tome I des Annales de Paléontologie (année1906), débute une série d’articles apparemment anonymes, car non signés, intitulés « typesdu Prodrome de paléontologie de d’Orbigny ». Il en est ainsi jusque dans le tome XXVI(année 1937), l’intitulé s’étant entre-temps modifié en « types du Prodrome de Paléontologiestratigraphique universelle de d’Orbigny ». En tout pas moins de 23 articles de cette sorteque l’on peut relever dans les tables des matières des Annales de Paléontologie.

C’est que, en ce début du XXe siècle et jusque dans les années 1930, le Laboratoire dePaléontologie du Muséum national d’Histoire naturelle ne possédait encore qu’assez peu decollections d’invertébrés fossiles, essentiellement sous la forme de collections pouvant êtrequalifiées d’historiques : il s’agissait principalement de celles laissées par d’Orbigny, parVibraye, par Cotteau et par Péron, ces deux dernières portant principalement sur les dépôtsjurassiques et crétacés du département de l’Yonne. C’est la collection d’Orbigny qui était, etde très loin, la plus importante et la plus précieuse de toutes, celle aussi qui nécessitait leplus d’attention : un véritable trésor scientifique resté en grande partie inexploité après lamort prématurée d’Alcide d’Orbigny, le 30 juin 1857, avant même qu’il n’ait atteint l’âge de55 ans (Gaudry, 1859 ; P. Fischer, 1878 ; Vénec-Peyré, 2002).

En effet, faute d’avoir pu achever sa « Paléontologie française », et faute d’avoir seulementpu ébaucher sa « Paléontologie universelle » (J.-C. Fischer, 2002), d’Orbigny avait dû laisseren attente nombre de ses espèces nouvelles, sommairement établies par lui dans son « Pro-drome » (préambule). Celui-ci, paru sous le titre exact de Prodrome de Paléontologie strati-graphique universelle des animaux mollusques et rayonnés (d’Orbigny, 1850–1852), en troisvolumes totalisant 1200 pages, l’avait conduit à passer en revue les quelques 40 000 espècesd’invertébrés fossiles du monde entier nommées en son temps, y compris celles qu’il y a lui-même introduites, mais sans figuration ni description détaillée permettant de bien les caractéri-ser. Ce Prodrome avait été conçu et commencé par d’Orbigny dès 1849, en complément deson Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigraphiques (d’Orbigny, 1849–1852), dans lequel il a particulièrement bien synthétisé son immense œuvre biostratigraphique.

Or, l’essentiel de l’œuvre à la fois paléontologique et biostratigraphique de d’Orbigny repo-sait sur sa propre collection de fossiles, laborieusement réunie par lui-même au cours de multi-ples voyages en France (J.-C. Fischer et Lauriat-Rage, 2002), et déposée peu après sa mort au

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Laboratoire de Paléontologie du Muséum : plus de 100 000 spécimens attribués à près de14 000 espèces s’échelonnant des débuts de l’ère primaire jusqu’aux formations les plus récen-tes (Lauriat-Rage, 2002).

Il revient donc au mérite de Marcellin Boule, devenu en 1902 titulaire de la chaire dePaléontologie du Muséum, d’avoir saisi toute l’importance de ce patrimoine paléontologique,ce que n’avait pu ou osé faire aucun de ses prédécesseurs depuis d’Orbigny : dans son intro-duction générale à cette entreprise d’habilitation des types du Prodrome, Boule met nettementen évidence l’intérêt qu’il pourrait y avoir à définir correctement ces espèces que citent denombreux auteurs sans pouvoir toujours bien les reconnaître ; et ceci dans le but notamment,écrit-il, de faciliter « les études de paléontologie stratigraphique », ce qui le met en droite ligneavec l’une des préoccupations majeures d’Alcide d’Orbigny, premier titulaire, en 1853, de lachaire de Paléontologie du Muséum et véritable fondateur de la théorie biostratigraphique(J.-C. Fischer, 2002 ; J.-C. Fischer et Vénec-Peyré, 2002).

2. Le cadre méthodologique des « Types du Prodrome »

Dans son introduction parue en tête du tome I, Marcellin Boule (1906) expose sommaire-ment les principes de son projet, consistant essentiellement à « figurer les échantillons typesayant servi aux descriptions du Prodrome », et donc en se limitant, pour chaque espèce, à :

● « la reproduction, par des procédés photographiques, du ou des types de d’Orbigny » ;● « la reproduction de la diagnose originale de d’Orbigny » ;● « quelques brèves observations, s’il y a lieu ».

Boule exclut par principe la présentation de listes synonymiques. Il précise en outre que« le nom générique et le nom spécifique donnés par d’Orbigny, seront toujours conservés ici,alors même que des travaux récents auraient modifié ces termes » et que « l’ordre de la publi-cation sera exactement celui du « Prodrome », dont nous conservons même les divisions stra-tigraphiques afin de rendre les recherches plus faciles ».

Ces principes, un peu minimalistes mais très cohérents, ont été scrupuleusement suivis parles rédacteurs des « Types du Prodrome » pour ce qui concerne les divisions stratigraphiqueset les noms génériques et spécifiques alors adoptés par d’Orbigny ; mais les observations(choix du matériel de référence, redescription, discussion, actualisation taxonomique…),d’abord très limitées par les rédacteurs, sont devenues ensuite beaucoup plus fournies.

Cependant, aucun des rédacteurs des « Types du Prodrome », pas plus que Boule lui-même,n’a songé à définir ce qu’il convenait de considérer comme « type ». Il est un fait que lanotion de type d’espèce biologique n’était encore, en ce début de XXe siècle, que bien peuconforme à ce qu’elle est devenue ensuite, notamment sous l’égide de la Commission interna-tionale de Nomenclature zoologique (Code international de Nomenclature zoologique, 1999),suivant les recommandations qu’elle a établies sur ce point en 1961 et progressivement affi-nées depuis : sauf dans le cas de spécimens uniques, on admettait alors le plus souventcomme types les spécimens, éventuellement de plusieurs provenances, qu’un auteur avait eussous les yeux lors de l’établissement d’une espèce nouvelle ; et c’est dans cette optique qu’ontœuvré les rédacteurs des « Types du Prodrome ».

Dans le cas des espèces reposant sur un seul spécimen retrouvé dans la collection, et prove-nant de la localité indiquée par d’Orbigny dans son Prodrome (cas des espèces monotypiques),

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c’est ce spécimen qui devient de facto l’holotype de l’espèce. Mais tel n’a pas été le cas leplus fréquent.

Les rédacteurs des « Types du Prodrome » se sont en effet trouvés le plus souvent en pré-sence de plusieurs spécimens cospécifiques ou non, d’une seule ou de plusieurs provenances,ce qui a imposé nécessairement un choix : ils n’ont jamais désigné de lectotype, mais le ou lesspécimens qu’ils ont figurés en tant que « type(s) » ont pris nécessairement à leurs yeux valeurde spécimen(s) de référence. Pour autant, ce ou ces spécimens de la collection d’Orbigny ayantparfois été choisis par eux parmi ceux d’une provenance non indiquée dans le Prodrome, ils nepeuvent être directement admis comme lectotype ou paralectotypes, mais pourraient cependantêtre retenus comme néotype ou paranéotypes.

Plus critique est le cas où, faute d’aucun spécimen présent pour l’espèce ou suffisammentbien conservé dans la collection d’Orbigny, celui figuré a été choisi dans une collection autre(généralement dans les collections Vibraye ou Péron), et éventuellement d’une provenanceautre que celles citées dans le Prodrome : tel est le cas, par exemple, pour Corbis davoustana(Boule, 1909 : tome I, p. 86), dont sont retenus de bons spécimens de la collection Péron,d’une provenance non indiquée dans le Prodrome, « qui peuvent être pris comme types ».

Dans d’autres cas, à l’inverse, les spécimens de référence (« types ») de d’Orbigny ont puêtre désignés à bon escient dans des collections autres, où ils ont été repérés : tel est le cas,notamment, pour les espèces Michelinia convexa et Ammonites aeduensis (Boule, 1907 :tome I, p. 17 et 21), dont les types étaient à rechercher respectivement dans les collectionsMilne-Edwards et Desplaces de Charmasse ; tel est le cas, également, pour les espècesAcroura cottaldina et Confusastrea cottaldina (Boule, 1911 : tome I, p. 173 et 178), dont lestypes, initialement de la collection Cotteau, se sont trouvés intégrés dans la collection Péron.Ces exemples permettent donc, en dépit de quelques approximations, d’apprécier tout lesérieux et le soin avec lequel les rédacteurs ont effectué le travail de repérage des spécimensde référence.

3. L’édition des « Types du Prodrome »

La publication des « Types du Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelled’Alcide d’Orbigny », sous la direction de Marcellin Boule (1906–1937), s’est ordonnée entomes dont quatre au moins étaient prévus au départ. Les deux premiers de ces tomes sontparus intégralement, tandis que le troisième est resté inachevé et que le ou les suivants, concer-nant la fin du Crétacé et les étages du Tertiaire, n’ont pas même été ébauchés.

Boule avait donc initialement opté pour une édition par tomes (volumes constitués), à pagi-nation propre. Mais l’opportunité offerte par les Annales de Paléontologie, qu’il venait de fon-der aux éditions Masson, l’a conduit à publier les Types du Prodrome dans cette revue et doncpar contributions successives, dont la périodicité s’est avérée être très aléatoire.

La parution des Types du Prodrome dans les Annales de Paléontologie, qui a souvent poséde sérieuses difficultés de citation, est assez complexe pour justifier quelques éclaircissements,qui sont donnés ci-dessous par les correspondances entre les pages et planches des tomes I àIII des Types du Prodrome et celles, entre parenthèses, des tomes I à XXI des Annales dePaléontologie.

Il n’est pas fait mention ici, pour les Annales de Paléontologie, des fascicules, au nombrethéoriquement de quatre par tome annuel, car la publication des types du Prodrome, par étages

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stratigraphiques, se trouve bien souvent à cheval sur deux fascicules d’un même tome annuel,parfois même sur des fascicules de deux années consécutives.

Tome I, Silurien – Bathonien, avec 34 planches et 21 figures dans le texte1906–1923

Introduction :p. 1–2 du tome I (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 97-98).Silurien inférieur :p. 3-6 et pl. I-III du tome Ip. 3-4 et pl. I-II (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 99-100 et VIII-IX)p. 5-6 et pl. III (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 165-166 et pl. XII)Silurien supérieur (Murchisonien) :p. 7-9 et 18-19, et pl. III-IV du tome Ip. 7-9 et pl. III–IV (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 167-169 et pl. XII-XIII)p. 18-19 (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 90-91)Dévonien : p. 10–17 et pl. IV-V du tome Ip. 10-12 et pl. IV (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 170–177, pl. XIII)p. 13-16 et pl. V–VI (1906, t. I des Ann. de Pal., p. 193–196 et pl. XXI–XXII)p. 17 (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 89)Carboniférien : p. 18 du tome I (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 90)Conchylien :p. 20 et pl. VI du tome Ipl. VI (1906, t. I des Ann. de Pal., pl. XXII)p. 20 (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 92)Sinémurien :p. 21-36 et VI-X du tome Ipl. VI (1906, t. I des Ann. de Pal., pl. XXII)p. 21-24 et pl. VII-VIII (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 93-96 et pl. XIII-XIV)p. 25-36 et pl. IX-X (1907, t. II des Ann. de Pal., p. 161-172 et pl. XXIII-XXIV)Liasien :p. 37-52 et pl. XI-XIII du tome Ip. 37-52 et pl. XI-XII (1908, t. III des Ann. de Pal., p. 25-40 et pl. IV-V)pl. XIII (1908, t. III des Ann. de Pal., pl. XVIII)Toarcien :p. 53-67 et pl. XIII-XV du tome Ip. 53-64 et pl. XIII-XV (1908, t. III des Ann. de Pal., p. 189-200 et pl. XVIII-XX)p. 65-67 (1909, t. IV des Ann. de Pal., p. 109-111)Bajocien :p. 68-129 et pl. XV-XXVI du tome Ipl. XV (1908, t. III des Ann. de Pal., pl. XX)p. 68-80 et pl. XVI-XVIII (1909, t. IV des Ann. de Pal., p. 112-124 et pl. XII-XIV)p. 81-92 et pl. XIX (1909, t. IV des Ann. de Pal., p. 153-164 et pl. XX)p. 93-116 et pl. XX-XXI (1910, t. V des Ann. de Pal., p. 65-88 et pl. X-XI)p. 117-129 et pl. XXII-XXVI (1911, t. VI des Ann. de Pal., p. 65-77 et pl. IX-XIII)Bathonien :p. 130-189 et pl. XXVI-XXXIV du tome I

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p. 130-144 et pl. XXVI (1911, t. VI des Ann. de Pal., p. 78-92 et pl. XIII)p. 145-176 et pl. XXVII-XXXIV (1913, t. VIII des Ann. de Pal., p. 73-104 et pl. I-VIII)p. 177-189 (1923, t. XII des Ann. de Pal., p. 149-161)Table : p. 191-202 du tome I (1923, t. XII des Ann. de Pal., p. 163-274)Dates de publication : p. 203 du tome I (1923, t. XII des Ann. de Pal., p. 275)

Tome II, Callovien – Portlandien par Jean Cottreau, avec 33 planches (1913)1925–1932

Callovien :p. 1-38 et pl. XXXV-XLIII du tome IIpl. XXXV-XXXVI (1913, t. VIII des Ann. de Pal., pl. IX-X)p. 1-32 et pl. XXXVII-XLI (1925, t. XIV des Ann. de Pal., p. 133-164 et pl. XVI-XX)p. 33-38 et pl. XLII-XLIII (1927, t. XVI des Ann. de Pal., p. 101-106 et pl. XII-XIII)Oxfordien :p. 39-81 et pl. XLIV-L du tome IIp. 39-64 et pl. XLIV-XLVI (1927, t. XVI des Ann. de Pal., p. 107-132 et pl. XIV-XVI)p. 65-81 et pl. XLVII-L (1928, t. XVII des Ann. de Pal., p. 49-65 et pl. V-VIII)Corallien :p. 82-185 et pl. LI-LXIV du tome IIp. 82-96 et pl. LI (1928, t. XVII des Ann. de Pal., p. 66-80 et pl. IX)p. 97-132 et pl. LII-LVII (1929, t. XVIII des Ann. de Pal., p. 141-176 et pl. XV-XX)p. 133-172 et pl. LVIII-LXI (1931, t. XX des Ann. de Pal., p. 1-40 et pl. I-IV)p. 173-185 et pl. LXII-LXIV (1931, t. XX des Ann. de Pal., p. 165-177 et pl. XVII-XIX)Kimméridgien :p. 186-206 et pl. LXIV-LXVII du tome IIp. 186-192 et pl. LXIV-LXV (1931, t. XX des Ann. de Pal., p. 178-184 et pl. XIX-XX)p. 193-206 et pl. LXVI-LXVII (1932, t. XXI des Ann. de Pal., p. 1-14 et pl. I-II)Portlandien :p. 207-210 et pl. LXVII-LXVIII du tome II (1932, t. XXI des Ann. de Pal., p. 15-18 et

pl. II-III)Table : p. 211-222 du tome II (1932, t. XXI des Ann. de Pal., p. 19-30)Dates de publication : p. 223 du tome II (1932, t. XXI des Ann. de Pal., p. 31)

Tome III

Néocomien inférieur : p. 1-52 et pl. LXIX-LXXV du tome IIIp. 1-36 et pl. LXIX-LXXII (1934, t. XXIII des Ann. de Pal., p. 45-80 et pl. VII-X)p. 37-52 et pl. LXXIII-LXXV (1935, t. XXIV des Ann. de Pal., p. 33-48 et pl. IV-VI)Néocomien supérieur ou Urgonien : p. 53-84 et pl. LXXVI-LXXXI du tome III (1937,

t. XXVI des Ann. de Pal., p. 17-48 et pl. II-VII)Bien qu’elle soit restée largement inachevée, cette publication des Types du Prodrome tota-

lise néanmoins 510 pages de texte et 139 planches photographiques, celles-ci reproduites enhéliogravure de très bonne qualité.

Les figures dans le texte, non numérotées, au nombre 26 en tout, se répartissent ainsi : unepour le Silurien (p. 18 du tome I), trois pour le Sinémurien, trois pour le Toarcien, neuf pour leBajocien, cinq pour le Bathonien, deux pour le Néocomien inférieur et trois pour le Néoco-mien supérieur.

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4. Les rédacteurs des « Types du Prodrome »

Les rédacteurs des Types du Prodrome ne comprennent pas Marcellin Boule, qui a été enrevanche l’initiateur et le directeur de publication de cette œuvre collective : il en a confié latâche à d’autres, s’étant seulement réservé l’introduction, parue en tête du tome I.

Les rédacteurs, bien que leurs noms n’apparaissent que très discrètement, seulement occa-sionnellement, ou même pas du tout, ont été en fait au nombre de trois : Armand Thévenin,Ferdinand Canu et Jean Cottreau.

4.1. Armand Thévenin

Assistant de Boule et auquel celui-ci s’est tout d’abord adressé, il a rédigé l’essentiel dutome I, soit 523 espèces des étages Silurien à Bathonien, aussi bien mollusques que brachiopo-des, bryozoaires pour partie, échinodermes, madréporaires et porifères : 18 espèces du Silurien,23 du Dévonien, une du Carboniférien, trois du Conchylien (Trias pour l’essentiel), 42 duSinémurien, 44 du Liasien (Pliensbachien pour l’essentiel), 39 du Toarcien, 167 du Bajocienet 186 du Bathonien. Les initiales de son nom n’apparaissent, au bas des espèces traitées, quedans les premières pages du tome I.

4.2. Ferdinand Canu

Il est, quant à lui, intervenu dans les tomes I et II, entre 1910 et 1932, en rédigeant lesBryozoaires : en tout, 38 espèces dont 11 du Bajocien, 16 du Bathonien, deux du Callovien,deux de l’Oxfordien, six dont deux nouvelles du Corallien et une du Kimméridgien. Les initia-les de son nom sont indiquées au bas de chacune des espèces qu’il a traitées.

4.3. Jean Cottreau

Sollicité après le décès de Thévenin, comme l’atteste une note de Boule insérée au bas de lapremière page du tome II, il a rédigé l’essentiel du tome II et la totalité de la partie publiée dutome III, soit 631 espèces des étages Callovien à Néocomien, aussi bien mollusques que bra-chiopodes, échinodermes, bryozoaires pour partie, madréporaires et porifères : 94 espèces duCallovien, 102 de l’Oxfordien, 223 du Corallien, 43 du Kimméridgien, huit du Portlandien et161 du Néocomien. Bien qu’auteur, son nom ne se trouve jamais porté au bas des espècesqu’il a rédigées.

Les indications données ci-dessus devraient être de nature à faciliter la citation des contri-butions dues à chacun de ces trois rédacteurs.

5. Conclusion

La publication des « Types du Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelled’Alcide d’Orbigny », initiée par Marcellin Boule, est une œuvre collective qui, restée malheu-reusement inachevée, a néanmoins tenu une place importante durant les 30 premières annéesd’existence des Annales de Paléontologie, s’étant étalée sur 17 des 26 premiers tomes de

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cette revue, entre 1906 et 1937, en y totalisant 510 pages de texte, 26 figures dans le texte et139 planches photographiques.

Les rédacteurs, Armand Thévenin, Ferdinand Canu et Jean Cottreau, y ont redéfini à euxtrois plus de 1000 espèces s’échelonnant du Silurien inférieur au Néocomien, selon les étagesstratigraphiques alors adoptés par d’Orbigny, et concernant l’ensemble des mollusques, bra-chiopodes, échinodermes, bryozoaires, madréporaires et porifères, à l’exclusion des foraminifè-res.

Cette redéfinition des types du Prodrome constitue une œuvre dont l’utilité peut se mesurerau nombre des références qui y ont été faites et s’y font encore dans les travaux de paléonto-logie, tant à l’étranger qu’en France, et ceci malgré le choix discutable de quelques-uns desspécimens de référence retenus par les rédacteurs.

Il est heureux qu’une telle entreprise, quoique partielle et sur certains points imparfaits, aitpu être ainsi réalisée, à une époque où les moyens accordés à la Paléontologie ont pu le per-mettre.

Références

Boule, M., 1906–1937. Types du Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelle d’Alcide d’Orbigny. Masson,Paris (trois tomes : I, Silurien-Bathonien [1906–1923] 203 p., pl. 1–34 ; II, Callovien-Portlandien [1913–1932]222 p., pl. 35–58 ; III, Néocomien [1934–1937] 84 p., 13 pl).

Code international de Nomenclature zoologique, 1999. International. Trust for Zoological Nomenclature, London, 4thedition, xxix + 306 p.

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