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L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013 Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier DOSSIER 29 5 milliards de dollars en 2020 I ntroduit en Algérie il y a plus d’une décennie, le leasing occupe aujourd’hui une place de choix dans le financement des entreprises et de l’économie nationale en général. La preuve qui consolide ce constat est apportée par la majorité des acteurs des établissements financiers et des ban- ques interrogés par L’Eco. Les institutions ban- caires et sociétés spécialisées dans ce type de finance- ment ont réalisé globalement des résultats satis- faisants, notamment ces cinq dernières années. Elles se disent même très confiantes lorsqu'elles se projettent dans l'avenir. Le financement par le leasing poursuit, en effet, son développement en Algérie. A fin 2012, les engagements globaux des sociétés de crédit-bail ont augmenté de 32% à 37 milliards de dinars, contre 28 milliards de dinars en 2011. Une expansion appréciable qui reste toutefois, aux yeux des experts, faible compte tenu du potentiel existant. Un marché qui ne représente que 1% des engage- ments financiers de la place en raison de la faiblesse de l’offre, qui est en deçà de la demande potentielle. La bonne nouvelle, cependant, c’est que l’offre pourrait être multipliée par 10 à 15 dans les prochaines années grâce aux bonnes performances de la conjoncture économique nationale. Ce qui per- mettra au marché du leasing de dépasser les 5 mil- liards de dollars à l’horizon 2020. L’essor de l'ac- tivité de leasing en Algérie ne doit en aucune manière faire perdre de vue les défis futurs et les difficultés actuelles de cette activité, tels que l’obsta- cle réglementaire et l’augmentation de la marge nette en raison d’un manque de concurrence n L’Eco Marché du leasing en Algérie

Marché du leasing en Algérie 5 a a 2020€¦ · Maroc, Oman et Qatar. ... du leasing immobilier ; la durée d’amortis- ... Le crédit-bail à la traîne L’offre peu compétitive

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L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Bimensuel de l’économie et de la finance

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5 milliards de dollars en 2020

Introduit en Algérie il y a plus d’une décennie,

le leasing occupe aujourd’hui une place de

choix dans le financement des entreprises et

de l’économie nationale en général. La preuve

qui consolide ce constat est apportée par la majorité

des acteurs des établissements financiers et des ban-

ques interrogés par L’Eco. Les institutions ban-

caires et sociétés spécialisées dans ce type de finance-

ment ont réalisé globalement des résultats satis-

faisants, notamment ces cinq dernières années.

Elles se disent même très confiantes lorsqu'elles

se projettent dans l'avenir.

Le financement par le leasing poursuit, en effet,

son développement en Algérie. A fin 2012, les

engagements globaux des sociétés de crédit-bail ont

augmenté de 32% à 37 milliards de dinars, contre

28 milliards de dinars en 2011. Une expansion

appréciable qui reste toutefois, aux yeux des

experts, faible compte tenu du potentiel existant.

Un marché qui ne représente que 1% des engage-

ments financiers de la place en raison de la faiblesse

de l’offre, qui est en deçà de la demande potentielle.

La bonne nouvelle, cependant, c’est que l’offre

pourrait être multipliée par 10 à 15  dans les

prochaines années grâce aux bonnes performances

de la conjoncture économique nationale. Ce qui per-

mettra au marché du leasing de dépasser les 5 mil-

liards de dollars à l’horizon 2020. L’essor de l'ac-

tivité de leasing en Algérie ne doit en aucune

manière faire perdre de vue les défis futurs et les

difficultés actuelles de cette activité, tels que l’obsta-

cle réglementaire et l’augmentation de la marge

nette en raison d’un manque de concurrence n

L’Eco

Marché du leasing en Algérie

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Lies Kerrar, P-DG de Humilis Corporate Finance

«Le marché du Leasing dépassera Les 5 miLLiards de doLLars d’ici 2020»

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L’Eco : l’offre de leasing ne couvre que8% de la demande potentielle nationale,selon une étude que vous avez réaliséerécemment. En vous basant sur lesdonnées collectées lors de votre enquête,comment qualifiez-vous le marché duleasing en Algérie ?Lies Kerrar : le volume du leasing

(mises en force) a atteint 20 milliards dedinars (200 millions d’euros) en 2009, selondes données sectorielles disponibles et nosestimations. Entre 2007 et 2009, cela repré-sente un rythme de croissance annuel de17%. Le marché du leasing en Algérie estembryonnaire, selon la classification desmarchés du leasing établie par la Sociétéfinancière internationale (SFI), organedu groupe de la Banque mondiale spécialisédans le secteur privé. Cette classification estbasée sur le taux de pénétration du leasing(volume du leasing/ formation brute de capi-tal fixe). Selon cette classification établiepar la SFI, un sous-groupe est désignécomme constituant «un marché embryon-naire récent». Pour la région MENA, ilinclut l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen etla rive ouest de Ghaza. Dans ce groupe, l’in-dustrie du leasing est absente ou extrême-ment réduite, avec un petit nombre debailleurs, une législation de soutien inexis-tante, des systèmes financiers sous-dévelop-pés et un risque politique élevé. Le second

Pour l’expert financier Lies Kerrar, P-DG de Humilis Corporate Finance, le

marché du leasing en Algérie est à «un niveau de développement embryonnaire

avancé». Pour lui, la contrainte du leasing dans notre pays réside dans l’offre qui

est en deçà de la demande potentielle. Entre outre, il insiste sur le développement

du «marché obligataire», primordial pour permettre aux sociétés de leasing de

financer leur croissance.

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R Réalisé par Nassima BenarabLies Kerrar

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31Bimensuel de l’économie et de la finance

groupe est désigné comme constituant «unmarché embryonnaire avancé». L’Algériefait partie de ce groupe, de même qu’ungrand nombre de pays de la région MENA :Egypte, Arabie Saoudite, Liban, Jordanie,Maroc, Oman et Qatar. Dans ce groupe, l’in-dustrie du leasing est relativement réduite,mais avec un potentiel élevé de croissance etde profit et avec une législation nécessitantdes améliorations. Le marché algérien ras-semble les caractéristiques de ce groupe  :faible concurrence et nombre réduit debailleurs offrant des produits de leasing«standard» (pas de différentiation de pro-duits). Un troisième niveau de développe-ment concerne le niveau «émergent récent».En général, l’industrie du leasing, à ceniveau, est fortement présente, comporte ungrand nombre d’acteurs, une concurrenceserrée, principalement sur la base de la tarifi-cation (marges limitées), une croissancemodérée, des produits de leasing «standard»et des acteurs ayant recours à un financementexterne. Le groupe du niveau émergent avan-cé inclut le Koweït, la Tunisie et les EAU.Ces pays ont une industrie du leasing plusactive, un grand nombre d’acteurs offrantdes produits différents, plus complexes, uneplus grande aptitude à s’étendre à l’étranger,malgré des défis sophistiqués à affrontercomme la gestion du risque.

L’Algérie en est au niveau de développe-ment embryonnaire avancé. La pénétrationdu leasing est encore faible, bien en deçà dutaux de 5% des marchés de niveau émergent.Notre estimation de la demande potentielleen leasing, basée sur deux méthodes d’analy-se qui se recoupent, montre que l’offre

actuelle de leasing est très en deçà de lademande potentielle. Nous estimons que lemarché du leasing a le potentiel de dépasserles 5 milliards de dollars à l’horizon 2020.

Selon vous, quels sont les obstacles quisubsistent encore et sont de nature àretarder le développement de cetteactivité en Algérie ?Le leasing a bénéficié en Algérie de dis-

positions fiscales et réglementaires avanta-geuses. Au plan fiscal, depuis la loi definances complémentaire pour 2002 jusqu'àla loi de finances pour 2008, les différentesadaptations ont porté sur : l’assiette fiscalede la TAP dans le cadre du leasing ; lesdroits de transmission et d’enregistrementdes transactions immobilières dans le casdu leasing immobilier ; la durée d’amortis-sement des investissements pour les socié-tés de leasing ou établissements bancairespratiquant du leasing ; la valeur résiduellecomme assiette fiscale ; le non-paiement dela TVA pour les biens et équipements acquispar les sociétés de leasing ; la neutralité duleasing par rapport aux avantages ANDI etautres avantages accordés par l’Etat dans lecadre de la promotion de l’investissement ;le traitement, au plan fiscal, du lease-backcomme opération financière et non com-merciale  ; enfin la reconnaissance de

l’amortissement financier comme amortis-sement fiscal pour les sociétés de leasing.

En moins d’une décennie, l’environne-ment fiscal du leasing a connu de profondschangements allant dans le sens de l’encou-ragement de cette activité. Aujourd’hui, lacontrainte est dans l’offre de leasing.

L’industrie a besoin de plus d’acteurs sur lemarché et donc d’un processus d’agrémentde nouvelles sociétés de leasing plus fluideet attractif. Aussi, le développement dumarché obligataire est nécessaire pour per-mettre aux sociétés de leasing de financerleur croissance.

Comment convaincre les opérateurséconomiques à aller vers ce mode definancement, sachant que la majoritéd’entre eux dénoncent le coût appliquépar les établissements financiers et lesbanques ? Si on compare le coût du financement

d’un équipement par le leasing à un prêt ban-caire, il est effectivement généralement plusélevé. Les sociétés de leasing basent leuroffre sur les avantages comparatifs qu’ellesproposent  : un traitement et une décisiongénéralement plus rapide et une fiscalité plusavantageuse. D’autre part, les sociétés deleasing ne récoltent pas de dépôts de particu-liers et doivent se refinancer. Leurs res-sources leur coûtent plus cher qu’auxbanques.

S’il y a un conseil à donner aux entre-prises pour le financement de leur équipe-ment, c’est de comparer les alternativesqu’elles ont avant prendre leur décision. Etpour cela, il faut se poser deux questionssimples. La première est  : quels sont lesactifs que je veux financer ? Le leasing estadapté au matériel standard, c’est-à-dire aumatériel qui peut se revendre (véhicules,camions, matériel de BTP courant, etc.).C’est sur ce type d’équipement que la déci-sion de la société de leasing peut être rapideet sur lequel le client peut faire jouer laconcurrence en sollicitant des offres de plu-sieurs organismes. S’il s’agit d’équipementqui n’est pas standard, le processus va, d’unematière ou d’une autre, ressembler à celui del’octroi de crédit avec éventuellement descautions ou garanties. Deuxième question :ai-je accès à du financement bancaire ? Lesplus grandes entreprises qui ont un accèsplus facile aux financements bancaires peu-vent plus naturellement comparer le coût duleasing à celui du financement bancaire.Pour celles qui ont un accès plus difficile, sielles ont besoin de financer rapidement deséquipements (pour un nouveau contrat parexemple), il est préférable qu’elles optimi-sent leur temps en essayant d’obtenir desoffres de plusieurs sociétés de leasingqu’elles pourront comparer.

Les sociétés de leasing sont des sociétéscommerciales et cela fait partie de leur rôlecommercial de promouvoir ce type de finan-cement. Tout indique qu’elles font ce travail,qui est directement lié à leur intérêt de déve-loppement d’affaire n N. B.Volume total du leasing 2007-2009 (Source: Données sectorielles internes et estimations Humilis)

Le marché du leasing en Algérie estembryonnaire, selon la classification établiepar la Société financière internationale (SFI).

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Le crédit-bail à la traîne

L’offre peu compétitive

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Alors que les établissements bancaires proposent aux entreprises deconserver leurs fonds propres tout en disposant de moyens nécessaires pourleurs activités, elles leur imposent de multiples conditions dont le loyer, quecertaines banques refusent de communiquer, ainsi que l’apport personnel

exigé qui varie grandement d’une banque à une autre.

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Les banques de la place d’Algerpratiquant le leasing confientce produit à certaines de leurs

agences seulement. Les cinq banquesconcernées proposent la formule lea-sing avec de grandes variantes deconditions en matière d’apport per-sonnel, de taux d’intérêt, de durée decontrat et d’équipements proposés,cela pour donner un grand choix auxentreprises intéressées par la formulelocation-achat.

Toutefois, ce produit ne concernepratiquement que les PME et institu-tions ainsi que les particuliers à fonc-tions libérales.

Natixis exige 10% d’apportpersonnel

Un apport personnel de 10% est

Bimensuel de l’économie et de la finance

Par Lydia Yahia

Agence BNP Paribasexigé par Natixis, qui propose desproduits mobiliers (véhicules à carac-tère utilitaires ou touristiques), immo-biliers (biens habitables ou indus-triels) et des équipements à usage pro-fessionnel.

Quant à la durée de crédit, elles’étale entre 3 ans et 5 ans. S’agissantdu taux d’intérêt, Natixis a refusé dele communiquer.

Néanmoins, l’un de ses banquiersqui a requis l’anonymat, a précisé que«pour être professionnel, on ne doitpas parler de taux d’intérêt mais plu-tôt d’une base locative».

Cette dernière représente une com-mission estimée à partir d’un pro-gramme informatisé de la société deleasing. De ce fait, la base locative estcalculée automatiquement. Il estnécessaire de savoir que la base loca-tive est relative au montant du crédit ;elle diminue à chaque fois quece montant augmente.

Voici un exemple illustratif d’uneopération de leasing effectuée parNatixis  : pour l’achat d’un véhiculetouristique d’un prix initial de 1,5million de dinars, la banque exige10% d’apport personnel, ce qui repré-sente près de 170  000 DA avec laTVA. En choisissant une durée decontrat de 60 mois, à échéance, lemontant final à payer est de 2,3 mil-lions de dinars.

BNP Paribas et Société Générale :il faut être épargnant

Contrairement aux autres banques,BNP Paribas et Société Généralen’exigent aucun apport personnel.Elles financent les actifs de plusieurssecteurs d’activité tels que les travauxpublics, le transport, la manutentionet l’industrie.

Quant à la durée du contrat, elle estcomprise entre 3 et 5 ans. Cependant,ces deux banques imposent commeconditions aux demandeurs de leasingde disposer d’un compte à leur niveauet d’avoir une expérience supérieure à2 ans.

En outre, BNP Paribas et SociétéGénérale Algérie n’ont pas délivré debase locative fixe ; elles avancent tou-tefois qu’elle est relativement chère.Un chargé d’affaires à BNP Paribasexplique que «c’est vrai, la base loca-

tive est relativement chère car le coûtdu crédit-bail ne dépend pas seule-ment du loyer de l’argent. Il dépendégalement des services rendus, telsque la rapidité du financement, laflexibilité du loyer ainsi que le finan-cement à 100%».

Par ailleurs, ces deux banques pri-vées proposent le rachat du matérielen fin de contrat pour une valeur sym-bolique. En général, elle est de 1% dela valeur initiale.

Toutefois, il est opportun de préci-ser que BNP Paribas n’accepte definancer que les produits d’origine.

BDL exige un apport personnel de 30%

La Banque de développement local(BDL) assure des opérations de lea-sing mobilier portant sur les équipe-ments, le matériel ou l’outillagenécessaires à l’activité des opérateurséconomiques. Elle s’occupe égale-ment de leasing immobilier lié auxbiens immeubles nécessaire à ces der-niers. Sans oublier toutefois, sa priseen charge des exercices portant sur lesfonds de commerce et établissementsartisanaux.

La BDL accorde le crédit-bail pourune durée de 3  ans, en exigeantcependant un apport personnel de30%. S’agissant des bases locatives,cette banque refuse également de lescommuniquer, expliquant qu’ellessont déterminées en fonction du pro-duit de leasing demandé.

Comme BNP Paribas et SociétéGénérale Algérie, à l’échéance, BDLpropose également le rachat du maté-riel à une valeur symbolique.

La BADR pratique un loyer de 9 à 12%

La Banque algérienne de dévelop-pement rural (BADR) ne propose quele leasing agricole, assurant le finan-cement d’équipements destinés auxexploitations agricoles tels que trac-teurs et moissonneuses-batteuses.

Cependant, la BADR accorde cecrédit sur une durée de 5 ans à 10 ans.Concernant la base locative, la mêmebanque fixe un taux de 9%, néan-moins, cette base atteint les 12%après l’application de la TVA n

L. Y.

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Abderrazak Trabelsi, délégué général de l'Association d

«Un noUveaU dispositif certifié international poUr bientôt»

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L’Eco : pourriez vous nous montrer ladifférence entre le leasing pratiqué àl’étranger et celui pratiqué en Algérie ? Abderrazak Trabelsi  : le leasing prati-

qué en Europe et aux Etats-Unis n’est pas lemême que celui pratiqué en Algérie. Il y adeux sortes de leasing pratiqués dans cespays : le leasing financier et le leasing opéra-tionnel. Il est impératif de faire la différenceentre ces deux modes de financement. Eneffet, le leasing financier est un crédit puralors que dans le leasing opérationnel c’est lasociété de leasing qui choisit l’équipement.A la fin du contrat, elle n’est pas obligée devendre le matériel au crédit-preneur. Je peuxciter en exemple le leasing pratiqué par lesentreprises pour les véhicules.

Certaines entreprises louent les véhiculesde service qu’elles peuvent changer au boutde dix ans après avoir rendu les clés des pre-miers véhicules. La société de leasingreprend son bien sur lequel elle fait desmarges sur le crédit-preneur et le produit.Généralement, ce genre de société est ratta-ché aux concessionnaires. Concernant le lea-sing financier, les conditions de location oud’achat du bien sont fixées dès le départ dansle contrat-bail signé entre le crédit-bailleur etle crédit-preneur.

Dans ce cas, la société de leasing s’enga-ge à vendre le matériel à la fin du contrat. Lavaleur de l’achat du matériel par le bénéfi-ciaire du leasing est déjà mentionnée dans lecontrat-bail. Dans le leasing financier, leclient a intérêt à acheter son équipement quine représente à la fin du contrat qu’unevaleur de 1% alors que dans le leasing opé-rationnel, la valeur résiduelle est beaucoupplus importante que 20%.

Après plus de dix ans d’existence enAlgérie, le leasing n’a pas encore saplace sur le marché de financementalgérien. Pourquoi ? Réellement, le leasing a commencé en

2002. Le premier obstacle est d’ordre régle-mentaire, donc il fallait revoir et changer cer-tains points. Par ailleurs, il faut savoir que laréglementation qui régit le crédit-bail anégligé tous les avantages fiscaux liés à cetteactivité au départ. La réglementation de

2002 a inclus les avantages fiscaux du lea-sing. Ce qui a permis au leasing de démarrerréellement en Algérie. Il faut savoir que l’or-donnance de 1996 n’a défini que le cadrejuridique du leasing. Plusieurs points ont éténégligés. A l’époque, il y avait une taxe surle chiffre d’affaire (TAP) ce qui était unecontrainte pour les établissements financiersqui pratiquaient le leasing.

Quels sont les incommodités liées à lapratique du leasing en Algérie ? Le chiffre d’affaire du leasing c’est le

total des loyers, or, ce loyer contient une par-tie principale et une partie intérêt.L’institution financière se charge de fixer letaux d’intérêt et les conditions et cela neconstitue pas le principal ; dans l’opération,ces établissements se retrouvent à payer unetaxe sur le principal. La taxe sur l’activitéprofessionnelle représentait une grandecontrainte pour les sociétés de leasing.

Un autre problème très important est lié àla durée de l’amortissement.

Le leasing réalise l’opération en trois anset le redressement fiscal dure cinq ans. Cequi était inadmissible et a mené à revoir lestextes de loi concernant cette période. Celaveut dire que la période d’amortissementdevrait correspondre à la durée du finance-ment en même temps et au même niveau fis-cal. Je citerais comme exemple le leasingimmobilier qui est se pratique en deux opé-rations. La première opération est la sociétédu leasing qui achète le bien immobilier pourle louer et la deuxième, c’est à la fin ducontrat. Dans ce cas-là, le client doit savoircombien de fois il paiera la taxe. La loi l’afixé à deux fois. En outre, même l’adminis-tration fiscale a reconnu la notion de valeurrésiduelle au niveau du code des impôts.Avec le temps, ces difficultés ont été prisesen charge.

En outre, les sociétés de leasing sontconfrontées à d’autres difficultés avec lesentreprises privées (moyennes ou petites).Le problème avec ces entreprises est lié auxavantages ANDI, qui sont définis dans unedécision, en dehors de la société. Il fallaittrouver un autre moyen qui permette auclient d’avoir l’équipement sans retourner àla société de leasing. Il faut tout un dispositifdans la loi pour dédouaner pour le compte de

La demande du marchéalgérien en leasing,mesurée par l’indicateurde formation brute decapital fixe, ne représenteque 1% de la demandenationale. Un taux trèsfaible pour un pays quicompte près de 4 000PME qui manquentd’initiative en matièred’investissement. Ellessont figées dans le tempset renfermées dans lesystème classique dufinancement bancaire.«C’est un domaine qui abesoin, incontestablement,d’une analyse financièresolide qui pourrait gérer lemarché et le poids desinvestissement afin demaîtriser les risquesqu’engendrent les crédits»,affirme AbderrazakTrabelsi, délégué généralde l'ABEF.

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Réalisé par Samira Bourbia

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Abderrazak Trabelsi, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF)

«Un noUveaU dispositif certifié international poUr bientôt»

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l’entreprise. Donc tous les textes ont étérevus en fonction de ces contraintes.

Comment expliquez-vous la faiblesse dela demande de financement parleasing ? Le marché du leasing pour pouvoir l’ap-

procher, nous utilisons deux techniques ; soitpar un indicateur que nous appelons la for-mation brute du capital fixe (FBCF) ou accu-mulation brute du fond fixe (ABFF), qui estun régime de financement pratiqué au niveaunational (au niveau d’entreprise).

Cet agrégat nous donne la mesure de ladécision dans le PIB et nous admettonsgénéralement que le marché du leasing repré-sente à peu près et en moyenne 8% du mon-tant du FBCF dans les pays développés.Cependant chez nous le marché selon cetindicateur n’atterrit qu’à 1%, c'est-à-dire,qu’il y a de la marge encore et quele marché est très large pour lessociétés de leasing. Si nousprenons exemple des paysvoisins, en Tunisie le mar-ché du leasing représente6,5% de la FBCF et auMaroc, il est à environ8,5% de la FBCF.

Y a-t-il une différenceentre le leasing pratiquépar les sociétés spécialiséeset les banques ? Il n’y a pas de dif-

férence. Ce qui diffère toutefois, c’est le tauxd’intérêt. C’est le même métier mais pratiquédifféremment. En effet, les sociétés spéciali-sées en leasing activent dans le cadre d’uneproduction industrielle, alors que les banquec’est un travail à la carte. La banque qui pra-tique le leasing le fait pour ses clients, géné-ralement, tandis que la société de leasing doitchercher des clients.

Il faut savoir que quand une société deleasing décroche dix contrats, la banque enobtient 100. Le taux d’intérêt est différent caril mesure le risque. Moins le crédit est risquéplus le taux est bas et vice-versa.

La banque, quand elle propose un produit,mesure et maîtrise le risque, ce qui fait que letaux d’intérêt est bas, alors que la société deleasing peine à trouver des clients qui sontdifficiles à convaincre.

Il n’y a pas de taux d’intérêt unique parceque le client n’est pas unique et le produit

également. Il faut reconnaître, parailleurs, que les taux pratiqués en

leasing sont très élevés par rapportà ceux pratiqués par les créditsbancaires.

Ce qui fait fonctionner lesentreprises c’est le marchéfinancier, en l’occurrence laBourse, les capitaux, le marché

obligataire et ne pas seulement les banques.Et tous ces moyens ne sont pas développéschez nous.

Qu’est-ce qui fait que le taux d’intérêtdu leasing soit plus élevé que celui descrédits bancaires ? C’est simple, parce que les sociétés du

leasing ne sont pas des banques mais des éta-blissements financiers. La différence est quela banque reçoit et gère de l’argent tandis queles établissements financiers achètent leurargent, donc le paient, ce que la banque nefait pas. La société de leasing est dans l’obli-gation de pratiquer un taux élevé pour amor-tir ses charges. Le référentiel entre les socié-tés de leasing et les banques est approximati-vement de cinq points. Pour que le leasingmarche, il y a deux axes principaux ; le pre-mier est le financement et le deuxième est lemarché des capitaux.

Que prévoient les instituts financierspour développer la pratique du leasingen Algérie ?Les pouvoirs publics ont pris la décision,

en effet, de maintenir les avantages fiscauxliés au leasing. En 2010, une dérogationaccordait un délai de deux ans pour les socié-tés de leasing. Ce délai a pris fin en janvier2013, ce qui fait qu’il est à renouveler. Doncil faut revoir la réglementation et permettreaux sociétés de leasing de bénéficier toujoursdes avantages fiscaux. Pour faciliter l’accèsau marché financier algérien au leasing, noussommes en train de mettre en place un dispo-sitif avec une formation certifiée au planinternational. Ce dispositif sera élaboré entre

l’ABEF, la Cosob et une organisationinternationale d’analyse financière sise àGenève. Nous visons, à travers cettecoopération, renforcer et accompagnerle marché financier avec des analysespertinentes n

S. B.

Il faut revoir la réglementation et permettre aux sociétés de

leasing de bénéficier toujours de leurs avantages fiscaux.

Bimensuel de l’économie et de la finance

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Mohamed Krim, directeur général de la SNL

«Notre chiffre d’affaires atteiNdra 250 millioNs de diNars eN 2013»

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L’Eco : Votre entreprise est decréation récente, parlez-nous de sacréation et de son évolution…Mohammed Krim : la Société natio-

nale du leasing est un établissementfinancier public issu de la Banque natio-nale d'Algérie (BNA) et de la Banque dedéveloppement local (BDL). Son capitalsocial est de 3,5 milliards de dinarsrépartis équitablement entre les deuxbanques. La SNL intervient dans lefinancement des PME. La progressionde notre capital se réalise avec le déve-loppement de l’activité, son évolution etl’augmentation de son patrimoine.Actuellement pour nos débuts (un an etdemi d’activité) nous avons suffisam-ment de moyens financiers pour faire

face à la demande.Le leasing est une opération commer-

ciale et financière qui consiste en l’oc-troi d’un crédit un peu particulier dans lesens où il est donné sous forme de loyerpour l’acquisition d’un bien mobilier ouimmobilier. La transaction est matériali-sée par un contrat d’une durée de vie de5 années au plus pour le mobilier et de15 ans pour l’immobilier. L’avantageque procure ce mode de financement estd’ordre fiscal et financier.

Le mode de financement en leasing

est un mécanisme récent en Algérie.

La demande est-elle en phase avec

l’offre ?

L’existence du leasing en Algérie entant qu’idée initiée par la volonté despouvoirs publics remonte à 1987.

Plusieurs établissements sont spéciali-sés dans ce créneau, notamment privés(ALC, MLA, départements au niveau deBNP Paribas et Société Générale, etc.).Cependant ce qui est récent, c’est ladécision des pouvoirs publics de diversi-fier les instruments de financement endehors du crédit à moyen terme bancairepar la création de filiales par les banquespubliques spécialisées dans le crédit-bailet le capital investissement. Le clientaujourd’hui a le choix entre ces diversmode de financement comme il peutopter pour un mix de financement (CMTbancaire, capital investissent et leasing).

Quels secteurs ciblez-vous en

particulier ?

Tous les secteurs d’activité à l’excep-tion de l’agriculture et de la pêche. Nous

Mohamed Krim, directeur général deSNL à bien voulu nous détailler lesdifférentes formules de financementque propose son établissementfinancier. En un an et demid’activité, le montant de créditoctroyé par la SNL est passé de217 millions de dinars en 2011 à1,12 milliard de dinars en 2012. La SNL, compte en 2013 doublerses mises en force pour atteindre les2,4 milliards de dinars. Selon cemême responsable le chiffred’affaires (100 millions de dinars en2012) atteindra les 250 millionsde dinars pour la même période.

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Réalisé par Lynda Mellak

Mohamed Krim

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

«Notre chiffre d’affaires atteiNdra 250 millioNs de diNars eN 2013»

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37Bimensuel de l’économie et de la finance

intervenons dans le bâtiment, les travauxpublics, l’hydraulique, l’industrie, lesservices, le transport, le tourisme, etc.Nous avons actuellement 11 points devente au sein des agences de la BNA etde la BDL, répartis à travers le territoirenational.

Le choix des villes a été fait selon laconcentration des PME. Notre objectifest de couvrir tout le territoire national.

Quelle est la croissance duportefeuille client ?Nous sommes un établissement

récent. Sur un an et demi, nous avonsfinancé pour 1.2 milliard de dinars.

En 2012, nous avons réalisé un chiffred’affaires de 100  millions de dinars.Nous avons un portefeuille assezsain puisque nous n’avons pas deproblèmes de recouvrement.

Nous avons touché essentiellement eten proportion importante le bâtiment, lestravaux publics, l’hydraulique et l’indus-trie.

Quelles sont les parts de marché deSNL ?Des établissements financiers sont

implantés et positionnés bien avant noussur le marché.

Situer notre part de marché serait unpeu prétentieux de ma part. Nousvenons, par contre, en force dans ce mar-ché, de plus qu’il est assez vaste et aussisuffisant.

Le leasing, de manière générale,contribue au financement de l’économieà hauteur de 10%. Notre ambition estd’augmenter cette proportion et d’inter-venir également de manière intense sur lemarché.

Qu’en est-il de la croissance du

chiffre d’affaires et à combien

l’estimez-vous pour 2013 ?

Depuis nos débuts en juin 2011, nous

sommes passés de 217 millions de dinars

en matière de mises en force à 1,12 mil-

liard de dinars en 2012.  Pour 2013, ce

montant sera multiplié et atteindra ainsi

les 2,4 milliards de dinars, ce qui nous

permettra d’avoir un chiffre d’affaire de

l’ordre de 250 millions de dinars. Notons

qu’en 2012, notre chiffre d’affaire a été

estimé à 100 millions de dinars.

Prévoyez-vous des facilitations en

termes d’octroi de crédit ?

Nous faisons déjà des facilitations. Laparticularité de ce mode de financement,qui est la rapidité, permet une réponseadéquate à la demande du client. L’étudedu dossier de demande de financement nedépasse pas les sept jours. Donc le client asa réponse dans la semaine du dépôt de sademande ainsi, il sait si sa demande estretenue ou pas.

Selon vous, pourquoi ce mode definancement peine à se développer enAlgérie ?Le crédit-bail vient en complément du

crédit classique. C’est un crédit qui a sapropre clientèle. Les besoins de l’Algériesont tellement importants que le CMT etle leasing ne suffisent pas. Il faut adapterl’offre à la demande.

Vos projets pour 2013 ?Ce qui va être comme nouveauté pour

2013 c’est que nous donnerons la possibi-lité au client de suivre les différentesphases d’avancement de son dossier viainternet. Il s’agit d’un service intégré ànotre site web, permettant le suivi du trai-tement des demandes admises (phase dedépôt, d’étude, de décision, de réalisa-tion). Le client peut ainsi télécharger lanotification et suit les différentesdémarches jusqu'à l’extinction totale deson crédit. Après l’autorisation de finan-cement, le client pourra ainsi poursuivretout ce qui a rapport à la signature ducontrat, la commande, l’acquisition dumatériel et la réception. Nous procéderonspar ailleurs, au cours du premier semestrede l’année en cours, au lancement du pro-duit leasing immobilier. Notre clientèleaura la possibilité d’acquérir, par ce biais,un bien immobilier n L. M.

Le client a sa réponse dans la même semaine du dépôt de sa demande.

Siège social de la SNL

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Khaled Ben Larbi, chef du département leasing à la BADR

«14,6 milliards de dinars de crédits depuis 2008»

Bimensuel de l’économie et de la finance

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L’Eco : la Banque de l’agricultureet du développement rural (BADR)est chargée, depuis 2008, de l’octroide crédit-bail agricole, suite à ladissolution de la Salem. Commentévaluez-vous cette expérience definancement ?Khaled Ben Larbi : déjà avant

cette date, la BADR pensait àmettre en place le crédit-bail agri-cole. Le 30 avril 2008, on a com-mencé effectivement l’octroi dece type de financement pourl’achat de machines agri-coles. Depuis cettedate, la banque areçu 5 299demandes def inancemen ten leasing,dont 4  475 ontété sanction-nées par unedécision favo-rable. Pour laseule année2012, 366 dos-

siers étaient toujours en cours de traite-ment au 31 décembre, presque tous éli-gibles aux conditions d’admission. Partype de matériel, Les crédits accordésdepuis 2008 ont permis l’acquisition de

4 496 tracteurs, 1  407moissonneuses-bat-

teuses, 8  375machines d’accom-pagnement et 47becs à maïs. Cescrédits représententun montant globalde 14,6 milliardsde dinars octroyés

par la

BADR pour lesquels l’apport personnela totalisé de 1,69 milliards de dinars.L’Etat, pour sa part, a déboursé 12,37milliards de dinars de subventions pources matériels  ; dont une partie ont étéaccordés dans le cadre de deux pro-grammes de dotation de financement desCoopératives de céréales et des légumessecs (CCLS). Le premier, mis en œuvreen 2010 et qui a été totalement réalisé,était d’un coût global de 7,63 milliardsde dinars. En 2011, un deuxième pro-gramme prévoyait l’acquisition de 200moissonneuses-batteuses complémen-taires dont ont bénéficié 13 CCLS, outreles tracteurs, becs à maïs et autresmachines acquises dans le cadre de ceprogramme, dont le coût global a atteint838,2 millions de dinars a été aussi réa-lisé à 100% et dans les délais les plusbrefs. Le coût d’assurance de ce machi-nisme atteint 39,2 millions de dinars.

En parallèle, 280 promoteurs ontacquis leurs machines sur fonds propres,avec l’aide des subventions de l’Etat ; 9autres ont acquis des moissonneuses-batteuses et 55 du matériel d’accom-

pagnement. Nous gérons égalementces dossiers sur lesquels la banque

Réalisé par Fatima Bouhaci

Le financement existe, la demande aussi, ce qui fait défaut dans notre pays c’estle marché du machinisme agricole. C’est en ces termes que résume Khaled BenLarbi la situation de leasing agricole en Algérie. Selon lui, toute demande de

crédit pour l’acquisition d’un matériel censé contribuer à la production nationaleagricole est sanctionnée favorablement.

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Le taux d’intérêt de 9% est bonifié à hauteur de 4%, donc le client ne paie que 5%.

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Bimensuel de l’économie et de la finance

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prélève 1% de frais de gestion.

Quels sont les critères de sélectiondes dossiers et les avantages etfacilités offerts en leasing agricole ?D’abord, il faut noter que tous ceux

qui viennent à la banque pour demanderdes crédits sont déjà passés par les direc-tions des services agricoles (DSA) dewilayas qui leur délivrent un certificat desoutien et un cahier des charges. Ce quiexprime leur éligibilité à ce crédit  ; labanque complète alors sa tâche de finan-cement. Pour nous, le client qu’il soitCCLS ou agriculteur, il n’y a pas de dif-férence, l’essentiel est qu’il demande unmatériel agricole qu’il utilisera dans laproduction agricole nationale. Le plusimportant, c’est qu’il puisse nous rem-bourser. C’est la logique gagnant-gagnant  : il y a le produit, le recouvre-ment et donc un développement. Entermes d’exigences, il faut que le clientprésente une situation financière équili-brée et qui permette techniquement d’ob-tenir ce crédit. S’agissant des avantages,il faut savoir que le taux d’intérêt de 9%est bonifié à hauteur de 4%, donc leclient ne paie que 5%. Cet avantage estoffert à tous les clients pour l’achat detout type de machines agricoles natio-nales. En plus, le délai de traitement d’undossier est réduit  : moyennement unmois, maximum deux mois. Et quand il ya un retard, ce n’est pas à notre niveau

mais en raison d’un problème d’indispo-nibilité du produit demandé chez le four-nisseur. L’Etat offre aussi comme facilitéun différé d’une année sur l’achat destracteurs et moissonneuses-batteuses ; lecrédit est remboursable respectivementsur 5 ans et 10 ans.

Outre le financement en leasing, labanque apporte-t-elle unaccompagnement comme parexemple le choix du fournisseur, lagestion ou autres ?Pour le choix du fournisseur, cela

relève exclusivement de la décision duclient. Le banquier n’a rien à voir avec lefournisseur. Nous travaillons sur la basede factures proforma présentées par ledemandeur de crédit et nous agissons enfonction du dossier. Même les textes deloi sont clairs en la matière. Autre chose,il y a un suivi des dossiers. Si un clientrembourse son crédit normalement, labanque ne fait rien, maintenant s’il y a unproblème, là on cherche à comprendrepour trouver une solution.

Justement avez-vous des difficultésen termes de recouvrement de voscréances ?Pour le recouvrement auprès des

Coopératives de céréales et des légumessecs, jusqu’à présent nous avons unique-ment un seul cas d’une CCLS qui a desdifficultés pour rembourser son crédit.

Mais nous sommes en train de négocieravec elle pour trouver une solutionmeilleure et pertinente afin de régler ceproblème, en épongeant ses impayésselon ce que prévoit la réglementation enla matière.

Quelle clientèle est la plusdemandeuse de ce type de crédit :entreprises ou agriculteurs ?En faite, le type de clientèle varie

beaucoup plus en fonction des pro-grammes d’accompagnement initiés parles pouvoirs publics. La banque est cen-sée mettre en œuvre ces programmes. Sidemain, par exemple, y avait un nouveauprogramme de dotation de 1  000 mois-sonneuses-batteuses pour les CCLS,nous sommes là pour répondre favora-blement. Nous sommes une banque dedéveloppement. Maintenant, il est clairque le nombre d’agriculteurs ayantdemandé des crédits-bails est beaucoupplus grand que celui des entreprisespubliques et privées ayant demandé lemême type de financement. Mais entermes de valeur, il est évident que lemontant des crédits octroyés aux entre-prises est plus important que celui accor-dé aux agriculteurs. Un agriculteurdemande un crédit leasing pour l’acqui-sition d’un tracteur par exemple, maisune coopérative acquiert un ensembled’équipements. C’est également la poli-tique de la banque pour diversifier sesrisques crédits.

La BADR est jusqu’à-là l’uniquebanque qui offre le leasing agricoledans notre pays. Arrivez-vous àsatisfaire toute la demande dumarché ?Disons la vérité, actuellement nous

sommes en avance par rapport à lademande. Nous avons des bons de com-mande qui ne sont pas encore honorésjusqu’à maintenant. Nous finançons deprojets, mais le problème est que l’offrede machinisme agricole n’est pas suffi-sante.

On comprend donc que le marché dumachinisme agricole dans notre paysfait encore défaut…Oui, l’assemblage manque énormé-

ment. Même si une petite industrie d’as-semblage existe, elle n’arrive pas à satis-faire la demande existante d’autant quele crédit leasing est exclusivement accor-dé pour la production nationale n

F. B.

Agence BADR

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Rachid Metref, directeur général d’El-Djazaïr Idjar

«La demande pourrait être muLtipLiée

par 10 à 15 dans Les prochaines années»

Bimensuel de l’économie et de la finance

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L’Eco : El-Djazaïr Idjar est uneentreprise nouvellement créée,spécialisée dans le leasing.Pouvez-vous nous en dire un peuplus ?Rachid Metref : nous sommes un

établissement financier spécialisédans le crédit-bail. Il s’agit d’unesociété par actions avec un capitalsocial de 3,5 milliards de dinars. IdjarSPA est détenue par le Crédit populai-re d'Algérie (CPA) et la Banque del'agriculture et du développementrural (BADR) à hauteur de 47% cha-cune ainsi que la Société algéro-saou-dienne d'investissement (Asicom) quidétient 6% de parts. C’est un établis-sement qui a obtenu son agrément enaoût 2012. Nous faisons partie des 8établissements financiers spécialisésdans le crédit-bail. Nous disposons detoutes les commodités et conditionspour fonctionner au mieux (moyenshumains et matériels). En tant quenouvel établissement de crédit-bail,nous visons à augmenter l’offre enmatière de crédit, qui est actuellementinsuffisante en Algérie.

Vous débuts sont-ils prometteurs ?Oui, nous avons bien démarré.

Nous avons déjà octroyé des crédits àhauteur de 2 millions de dinars. C’estce qui nous a permis de roder le cré-dit-bail et aussi le personnel ainsi queles moyens pour aboutir à une bonneprise en charge de ce créneau. Selonnos prévisions, on pourrait atteindre1,2 milliards de dinars en 2013.

Vous êtes nouveau dans cedomaine, quelles formulesproposez-vous ?Nous proposons le crédit-bail

financier. Il s’agit d’un crédit qui pro-cède, à la fin de la location, en la ces-sion du matériel au dinar symbolique.Dans un premier temps, nous visons lecrédit-bail mobilier. Par la suite etdans deux ans environ, nous allonsmettre en place les moyens d’entamerle crédit-bail immobilier (bureaux,sièges de PME, etc.). Ces deux for-mules de crédit-bail se croisent en 5ans à 7 ans maximum et sont destinéesen grande partie aux équipements deproduction et de transport pour lesPME et les professionnels.

Pour vos six mois d’activité, avez-vous déjà une demande ? D’oùémane-t-elle ?Oui, il y a une demande importan-

te. Surtout avec le crédit qui nous a étéfourni par l’ensemble des action-naires. D’après les travaux réalisés surcette question, la demande est estiméeà 300 milliards de dinars, un chiffrecalculé sur la base des PME-PMIexistant en Algérie, qui sont aunombre de 650  000. Nous comptonspar ailleurs booster ce créneau pourqu’il y ait un peu plus d’engouementde la part des PME PMI quant à l’uti-lisation de ce mode de financement àtravers l’organisation de journées desensibilisation et de vulgarisation. Sitoutes les conditions sont réunies, lademande pourrait être multipliée trèsfacilement par 10 à 15 dans les pro-chaines années.

Quels sont vos projets face à uneaugmentation de la demande enmatière de leasing ?Effectivement un crédit de 3,5 mil-

liards de dinars au bout de trois ans nesuffit pas pour satisfaire la demande

Réalisé par Lynda Mellak

M. Metref  évoque les débuts de cette société spécialisée dans le crédit-bail maissouligne particulièrement les conditions de fonctionnement, les formules proposées entermes de crédits, la capacité de la demande et les ambitions à court et long termes deEl Djazair Idjar qui, en l’espace de six mois a octroyé 2 millions de dinars de crédits.  

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Dans deux ans environs nous allons mettre en place les moyens disponibles pour entamer le crédit-bail immobilier

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sans cesse en progression. Justement,nous avons prévu qu’au bout de la troi-sième année il sera demandé auxactionnaires soit d’augmenter le capi-tal, soit de recourir à un emprunt obli-gataire.

Y a-t-il des facilitations en matièred’octroi du crédit-bail ? Le crédit-bail se situe entre 15 et

20% du financement global de l’éco-nomie nationale. Dans ce mode de cré-dit, plusieurs formules de financementpeuvent intéresser les clients. Le finan-cement peut aller jusqu’à 100% duprix du produit à acquérir. En plus desassouplisse-ments etfacilita-t i o n sm i se n

place par les pouvoirs publics pourpermettre aux PME de se développer.Nous assistons donc à un complémentd’investissement très importantconsenti par notre organisme en soute-nant l’effort de développement colos-sal fait par l’Etat pour ces PME-PMI.

Quels sont les agents économiquesciblés par le crédit-bail ?Le crédit-bail est destiné en général

aux PME- PMI, aux professionnels(médecins, architectes, ingénieurs…),comme il peut s’adresser aux grandes

entreprises dans certainscas. Il

s ’ a g i t

là d’un financement d’extension, pourles entreprises déjà existantes et quisouhaitent agrandir leurs activités oubien des entreprises qui ont besoin dematériels et d’équipements pour despériodes bien déterminées (bâtiment,travaux publics, hydraulique).

Quelles sont vos perspectives ?Nous avons l’espoir de passer d’un

montant global des engagements à lapremière année qui se situe entre 750millions et un milliard de dinars pourpasser très vite à 2, 5, 10, 15 milliardsde dinars en 5 ans. Ce sont là des pro-jections que nous avons faites en fonc-tions des marchés et des besoins. Celabien que l’année de démarrage ait étéla plus difficile. La deuxième année

verra les choses se décanter et,plus tard, (3 à 5 ans) notre société

atteindra une vitesse de croisièretrès intéressante.

Quelles sont vos estimations enchiffre d’affaires ?

Il est vrai que le chiffre d’af-faires d’une banque est com-pliqué à calculer. Il n’est nul-lement constitué par le seul

fait d’octroyer des crédits.C’est à partir du montantdes engagements que le

chiffre d’affaire est calcu-lé. Cependant, le seuil des

engagements constitue unebase de travail pour le calcul

du chiffre d’affaires. Nos esti-mations en termes de chiffre

d’affaires pour 2013 sont de 380millions de dinars pour un milliardde dinars de crédits. Nous comp-tons également ouvrir des pointsde vente dans 16 agences équita-blement réparties entre laBADR (8) et le CPA (8). Uneréflexion profonde en matièrede points de vente est encours pour une mise enplace réfléchie et unerépartition équilibrée àtravers le territoire natio-nal. L’importance desPME-PMI sera le fac-teur déterminant pour

une action commune surla région d’implantation n

L. M.

Bimensuel de l’économie et de la finance

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Saïda Aït Hamouda, responsable du département le

«Le Leasing immobiLier est prévu avant fin 2013»

Bimensuel de l’économie et de la finance

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L’Eco : l’expérience de la SGAdans le financement du leasing acommencé en 2002. Quel bilan enfaites-vous aujourd’hui ? Saïda Aït Hamouda  : le leasing

est proposé par la Société Générale

Algérie depuis 10 ans. SogeLease

Algérie est la première banque privée

à proposer ce mode de financement.

Depuis nous avons financé près de 11

milliards de dinars jusqu’à fin 2011.

Actuellement, nous sommes classés à

la première place sur le marché du

leasing en Algérie.

Le constat d’aujourd’hui est com-

plètement différent de celui d’il y a 5

ans. Nous remarquons un développe-

ment qui va crescendo. C’est vrai que

le leasing en Algérie n’était très

connu les premières années de son

introduction, mais les choses com-

mencent à s’améliorer.

Le leasing est un produit assez

spécifique parce que finalement, la

banque est prioritaire. On a travaillé

beaucoup pour banaliser ce produit et

pour que la clientèle soit plus infor-

mée.

Nous sommes très contents des

résultats pour ces cinq dernières

années où nous avons commencé à

sentir vraiment un changement.

C’est vraiment la banalisation du lea-sing. Les clients sont beaucoup plusinformés. C’est un produit que lespouvoirs publics veulent vraimentamorcer. D’ailleurs, c’est très clair,puisque l’Etat a demandé auxbanques publiques de créer des éta-blissements spécialisés dans ce pro-duit ; c’est le cas de la Société natio-nale de leasing (SNL) qui est née del’association de la BDL et de laBNA.

Quelle est la catégorie de vosclients la plus intéressée par cegenre de financement ?

Les PME sont très intéressées parle crédit-bail, après viennent les pro-fessionnels.

La raison est claire : le leasing, pardéfinition de manière universelle, estplus facile à étudier. C’est beaucoupplus simple comparativement auxautres modes de financement àmoyen terme. Surtout qu’on peutfaire des montages différents. Nousproposons du leasing à nos clients età d’autres aussi.

Nous visons toute la clientèle éli-gible au financement leasing, qui estune opération par laquelle la banqueachète un bien d'équipement en vuede le louer à son client. Celui-cibénéficie contractuellement de lapossibilité de devenir propriétaire dece bien à échéance du contrat,moyennant un prix convenu d'avan-ce. Le crédit-bailleur offre à sonlocataire trois choix, à savoir payerune valeur résiduelle de 1% et récu-pérer le bien, rompre le contrat etSogeLease récupère son bien et endispose à sa guise ou enfin procéderà une relocation à une tierce person-ne.

Certains estiment que le leasingest coûteux. Partagez-vous cetavis ? C’est un sujet qui fait parler. Il est

clair que le leasing est plus coûteux

Avec une expérience de plus de dix ans dans le financement du leasing en Algérie,

la Société Générale a octroyé pas moins de 11 milliards de dinars de crédits à fin

2011, révèle dans cet entretien Saïda Aït Hamouda, responsable de département

leasing à la SGA. Elle a également annoncé le lancement du crédit-bail

immobilier avant fin 2013.

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Réalisé par Nassima Benarab

Le leasing est proposé

par la Société Générale

Algérie depuis 10 ans.

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Saïda Aït Hamouda, responsable du département leasing à la Société Générale Algérie (SGA)

«Le Leasing immobiLier est prévu avant fin 2013»

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43Bimensuel de l’économie et de la finance

que d’autres crédits classiques(moyen terme). Le leasing en Algérieest nouveau, mais il existe depuis desannées à travers le monde et cela a ététoujours le cas.

Le leasing a sa clientèle. Et c’estce qu’on fait au quotidien pour l’ex-pliquer aux clients. C'est-à-dire quetant qu’on ne comprend pas vraiment

ce qu’est le leasing, on adu mal à parler du

coût. Certainsclients ne

sont pas forcément éligibles aux cré-dits classiques mais le sont au lea-sing. Ce genre de financement sepaye, mais en contrepartie, il y aénormément d’avantages. D’ailleurs,les clients sont contents aujourd’huide ce paysage varié qui va clairementavec la stratégie des pouvoirs publicsde développer ce produit. Desréunions se tiennent au niveau del’ABEF avec tous les acteurs concer-nés pour booster cette activité.Depuis 2010, on sent que le lea-

sing commence à faire parler de lui.Auparavant, c’était assez timide.

Quelles sont les avantages quevous proposez ?De manière générale, nous finan-

çons des matériaux identifiés par unnuméro de série ou une immatricula-tion. On intervient sur pratiquementtous les secteurs d’activité comme leBTPH, l’agroalimentaire, l’industriepharmaceutique et le médical. Tous

ce qui est équipements ou maté-riels de manière large. On finan-ce également les lignes de pro-

duction. Si le client est dans unsecteur d’activité éligible à nos

financements, on le finance. Il fautsavoir aussi qu’on n’est pas là justepour donner du crédit, mais aussipour faire des études de dossiers. Onse doit de connaitre notre économie etla particularité des secteurs d’activitépour voir justement si les projets sontfiables ou pas. L’agriculture est unsecteur assez spécifique, certainesbanques sont spécialisées dans cecréneau.

La SGA a annoncé l’annéedernière son intention de selancer dans le leasing immobilier.Quel est l’état d’avancement dece projet ?C’est un produit qui nous tient

particulièrement à cœur. Ce qu’il fautsavoir, c’est que SogeLease existedans plus de 30 pays ; elle est consti-tuée en filiales. Donc on a un capitalexpérience par rapport à notre grou-

pe, dont on peut s’inspirer. Pourle leasing immobilier, le projet esttoujours au stade de l’étude.

Plusieurs paramètres entrent dans ceproduit qui, probablement, sera lancéavant fin 2013 n N. B.

«On intervient surpratiquement tous les

secteurs d’activité»

Saïda Aït Hamouda

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Farida Cheballah, directrice commerciale d’Arab Leasing Corporation

«Nous prévoyoNs d’atteiNdre, cette aNNée,uN ca de 7 milliards de diNars»

Bimensuel de l’économie et de la finance

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L’Eco : ALC est la première sociétéprivée spécialisée dans le leasing enAlgérie. Parlez-nous en…Farida Chebbalah : ALC est une insti-

tution à caractère commercial qui existedepuis 2002. C’est une SPA qui dispose de4 milliards de dinars de fonds propres.L’actionnaire majoritaire est ABC Bankqui détient 41% des parts  ; la CNEP en a27% et la TAIC 25%.Le reste des actions(7%) détenus par deux actionnaires privés.Le leasing est encadré par l’ordonnance

96  /09, venue réglementer l’activité etremplir un vide dans le domaine commer-cial. Il sert à encourager le développementdes PME PMI en Algérie. L’Algérie comp-te 700  000 PME, concentrées dans lesgrandes villes. Notre vocation est de vul-gariser ce métier en plus du fait d’allervers ces entreprises afin de les encouragertout en prenant le soin de combler leurméconnaissance de ce type de finance-ment. Nous ciblons tous les secteurs d’ac-tivités publiques, privées et les fonctionslibérales. Ce qui est importantpour nous, c’est la vulga-risation de ce mode definancement. Parce quebeaucoup d’entreprisesfinancent leurs unitéscommerciales et écono-miques en recourant àleurs fonds propres.Aussi est-il utile dec o m p r e n d r ece nouveaumode definancementqui vient enaval des pro-blèmes connuspar chaqueentreprise.

L’autre tech-nique est lerecours à l’em-prunt classique.Le leasing estun parfaitaccompagna-teur partena-rial dans ledéveloppe-ment éco-nomique del’entreprise.

Que représente leleasing par rapportaux autres activités ? ALC est mono-pro-

duit en ce sens que seul le leasing est com-mercialisé  et est sous-tendu par sixvariantes. Différents secteurs sont concer-nés : l’automobile, le matériel médical, lebâtiment, entrepôt. En fait, nous ciblonstous les secteurs d’activité, hormis l’agri-culture et la pêche (secteur saisonnier).C’est une opération simple qui se terminepar l’achat pur et simple de l’objet du lea-sing. A l’issue, un transfert de propriété estfait au profit du client.

Arab Leasing Corporation propose unfinancement adapté selon les besoins deses clients, avec un financement maximum

selon la capacité de rembourse-ment du client. La

d u r é e

ALC est la premièresociété privée spécialiséedans le financement encrédit-bail. Dans cetentretien,Mme Cheballah nousparle de cet établissementfinancier spécialisé, quitable sur un avenir«prometteur» pour ce typede financement quipermet aux entreprises deconserver leurs fondspropres tout en disposantde moyens mobiliers ouimmobiliers nécessairespour leur activité.

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Réalisé par Lynda Mellak

Arab Leasing Corporation proposeun financement adapté auxbesoins de ses clients.

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

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de financement est de 18, 24, 36, 48 moiset jusqu’à 84 mois pour le leasing immobi-lier. Après réception du dossier complet,une réponse est communiquée au clientdans un délai de sept jours. ALC effectueune évaluation financière de la demande etmatérialise le crédit par la signature d’uncontrat de crédit-bail. La banque prend encharge la demande et contacte le fournis-seur pour la livraison des équipements etleur mise à la disposition du client. Dèslors, ALC décompte le paiement des loyersle 25e  jour de chaque mois. A la fin de lapériode du contrat, le client a une optiond’achat pour une valeur résiduelle de 1 DApour le leasing mobilier et de 1% du mon-tant financé pour le leasing immobilier. Encas de levée de cette option, ALC établitune cession juridique et administrative etprocède ainsi au transfert de propriété dumatériel au profit du client.

Quelle est la part de marché détenuepar le leasing ?L’activité de leasing en Algérie est esti-

mée entre 37 à 40 milliards de dinars en2012. Un niveau très faible compte tenu dupotentiel existant. Le marché ne représenteactuellement que moins de 2% des engage-ments financiers de la place.

Le marché du leasing est en plein essoret les pouvoirs publics sont dynamiques.Le leasing est en phase de devenir le modede financement privilégié des PME. De cefait, ALC a l’ambition de réaliser un tauxde croissance de 50% en 2013. En matièrede parts de marché, il est difficile de seprononcer de façon précise. L’opacité dumarché du leasing en Algérie et le manquede communication sur les réalisations denos concurrents ne nous permettent pasd’êtres exhaustifs. Toutefois, le peu de sta-tistiques qui existent nous permettent denous positionner en 3e place avec 23% departs de marché. Hélas, le manque flagrantd’information dans le domaine des statis-tiques nous réduit à nous contenter de nospropres informations. Je veux dire par làque la nécessité de former une banque dedonnées intra-organismes financiers s’avè-re d’une intensité décisionnelle des pluscriantes.

D’un autre point de vue, cette banquede données une fois créée, représentera lacheville ouvrière de tout l’arsenal financierqui servira de base à la compréhension duréel développement de nos entreprises.Ainsi, la non-communication actuelle deschiffres par les banques verrait sa problé-matique satisfaite.

Qu’en est-il de la croissance annuellede votre chiffre d’affaires ?ALC a connu ces deux dernières

années (2011 et 2012) une bonne reprise

de l’activité. Pour 2012, ALC a enregistréune croissance de 43% par rapport à l’an-née précédente. Le volume de la demandede 2012 est nettement supérieur à celui de2011. Le marché existe, il est réel. Et cetaux est donc appliqué à une masse supé-rieure de parts de marché.

La croissance d’ALC est positive à plusd’un titre. Nous avons mis en place unepolitique commerciale orientée sur l’aug-mentation des effectifs de la force de vente,l’organisation des zones de chalandise pourchacune des agences. Nous avons égale-ment renforcé notre partenariat avec nosfournisseurs qui, eux-mêmes, sont unesource potentielle de clients.

Le service de leasing a fait son entréeen Algérie depuis une vingtained’années. La demande est-elle enphase avec l’offre ? La demande existe nous arrivons facile-

ment à la satisfaire. Malheureusement,d’après votre question, cela que noussommes encore loin de connaitre une acti-vité mettant en phase l’offre et la demande.Le marché existe mais les investisseurs, engrand majorité, ignorent encore la portéeréelle du leasing. En 2012, ALC a octroyé31 milliards de dinars de prêts alors que lemarché est évalué, d’après l’ABEF, à 100milliards de dinars. ALC a enregistré 123%sur les acomptes de crédits et pour ce quiest des livraisons de matériels, une évolu-tion de 50% a été constatée.

Quel sont vos projets face à uneaugmentation de la demande enmatière de leasing ?Nous faisons confiance au plan quin-

quennal dont les projets sont réellementporteurs d’un développement extraordinai-re du leasing en Algérie, pour peu qu’unecampagne d’information et de vulgarisa-tion adéquate soit mise en place pour ame-

ner les 700 000 PME à s’intéresser davan-tage au crédit-bail ou leasing. La majoritéde nos titres est réalisé sur le bâtiment. Delà, nous nous attendons à une explosion dela demande grâce à un travail managérialintense. Nous espérons une croissance de40%. Nous réfléchissons à de nouvellesméthodes d’analyse afin d’écourter lestemps de réponse aux clients et égalementdévelopper une autre vision du leasing quitouchera les fonctions libérales.

Quelle est votre politique dedéveloppement en termesd’élargissement de votre réseau ?Le développement de notre réseau repo-

se sur quatre sites, dont deux sont à Alger,les autres à Oran et Sétif. Pour l’instant,nous ne comptons pas développer pluspoints de vente autres que ceux de notreactionnaire majoritaire, qui en détient 24.Et donc tout se fera exclusivement à traversles structures d’ABC Bank. Tout autredéveloppement en dehors de ce cadre n’estpour l’instant pas de mise.

Quel est le chiffre d’affaires d’ALC ? A tire indicatif nous avons clôturé, 2011

avec un chiffre d’affaire de l’ordre de 3,5milliards de dinars et 2012 à plus de4,9  milliards de dinars. Nous prévoyons,pour 2013, de le doubler en atteignant7 milliards de dinars.

Quelle est la croissance de votreportefeuille client ? Nous avons un portefeuille clients assez

conséquent. En 2011, nous avons accordé 7milliards de dinars de crédits  ; en 2012,nous avons dépassé les 11 milliards dedinars. Les perspectives pour nous sontprometteuses. Le plan quinquennal aidant(routes, ports, universités, bâtiment)comme je l’ai déjà souligné, notre banqueva connaître une croissance extraordinaireau vu du plan de charge public. Nos PMEfont appel à leurs fonds propres lors de leurcréation ainsi que pour leur développe-ment. Nous parlons ici d’un potentiel éco-nomique de 80% de futurs clients pour cequi est de la nouvelle technique du crédit-bail. Je précise que notre clientèle est à99% privée. Notre qualité de service parrapport à nos concurrents fera la différen-ce, sachant qu’il y a assez de place pourune trentaine de sociétés de leasing enAlgérie (la Tunisie en a 10). Le produit estnouveau et l’avenir lui appartient. Lepotentiel dans le domaine du leasing entrela Tunisie et l’Algérie est de l’ordre de 1 à100. Notre société, grâce à son produitphare, l’immobilier, compte se positionneren pole position en 2013 et dans les annéesà venir car ce secteur n’est pas l’apanagedes autres sociétés de leasing n L. M.

Bimensuel de l’économie et de la finance

ALC a l’ambition

de réaliser un taux de

croissance de 50% en 2013.

Nourredine Tabbakh, directeur commercial d’Unimac

«Le Leasing a bien des avantages»

Unimac Algérie, qui travaille encollaboration avec TME, dont laplupart de ses équipements d’usi-

nage sont produits et importés de France aeu toujours recours au financement par lecrédit-bail. Un moyen de financement trèsefficace, mesuré par le risque et le tauxd’intérêt qui est à un niveau intermédiaireen France. D’après M. Tabbakh, le choixd’utiliser le leasing est justifié par rapportà l’évolution permanente du marché, lacroissance de la demande et la rapiditéd'exécution souhaitée par leurs clients surun marché à flux tendu. «La demande enmatière d’équipement d’usinage et lacroissance de la demande nous ont ame-nés, en France, comme 90% des opéra-teurs activant là-bas, à utiliser de manièrerécurrente le leasing. C’est une pratiquequi fait partie de la culture d’entreprise enEurope. Cette formule est très bien inté-grée», explique M. Tabbakh, mettant enrelief l’expérience d’Unimac en la matiè-re. Il a invoqué les raisons de l’efficacitéde ce système par rapport aux difficul-tés qui dérivent, en outre, du systèmebancaire traditionnel très difficile àaborder, notamment en ce qui concerneles dossiers de crédit complexes etsurtout la remise en cause perpé-tuelle du statut de la société(Sarl) par une demandeimpérative de se por-ter caution solidai-re du crédit  entant que personnemorale. Le finan-cement bancaire,dans ce sens, esttrès classiquemême concernantl’assurance desgaranties et desrisques.

M.  Tabbakh, aindiqué que «le sys-tème du leasingétant très simple ettrès rapide, nous pou-vons répondre très rapi-

dement aux sollicitations de nos clients».Installée en Algérie depuis quelques mois,Unimac manifeste de l’intérêt pour lefinancement par leasing de ses acquisi-tions. «A priori le fonctionnement est qua-siment le même, mais je n'en connais pasexactement le principe et le processus,mais bien sûr si les taux de crédit sontabordables, je ne vois aucun inconvénientà utiliser cette forme de crédit  et j'auraiscertainement personnellement recours àcela.»

Ce que M. Tabbakh ne sait pas, c’estque le leasing utilisé par TME en Franceest différent de celui proposé par les éta-blissements financiers ou spécialisés enleasing en Algérie. En France, le leasing adeux formes, opérationnel et financier  ;TME a eu recours au leasing opérationnelqui n’existe pas encore en Algérie. Enoutre, le directeur commercial a remarquéle désintérêt porté à ce mode de finance-ment par les chefs d’entreprises algériens,

alléguant que «le leasing n’in-téresse pas encore les

hommes d’affaires algé-riens car ils ne sont pasencore prêt à changer

le financement clas-sique par les

banques. Ils sontfidèles à leurs banquespar peur de perdre leur

intérêt et leurs préro-gatives. Ce ne

sont que desidées reçues

inculquéesdans la cul-ture algé-rienne» n

S. B.

Par Samira Bourbia La Sarl Unimac et son

partenaire, TME France,

ont déjà recouru au

financement de leurs

équipements par leasing en

France. Depuis son

installation en Algérie en

2012, elle prévoit de

recourir au leasing pour

financer ses équipements

d’usinage. Cependant,

Unimac n’a pas le choix,

étant donné que le leasing

pratiqué en Algérie est

différent de celui pratiqué

en France. Le directeur

commercial de l’entreprise,

Nourredine Tabbakh

affirme que «l’entreprise

est intéressé par le leasing

en Algérie. C’est un

moyen très efficace pour les

opérations d’achat et de

location du matériel. Sans

oublier l’avantage fiscal

qui en découle».

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Wissam Alouat, assistante commerciale à Maprod

«Sans le leasing, on aurait

disparu depuis longtemps» 

Maprod est une société privée d’importation et distributiond’équipements et outillage professionnels pour l’industrie etle bâtiment. Activant dans trois secteurs phares, à savoirl’automobile, l’industrie et le bâtiment, Maprodcommercialise une quinzaine de marques de renomméeinternationale. Pour faciliter la tâche à ses clients de plus enplus nombreux, cette entreprise, pionnière dans sondomaine, offre la possibilité d’acheter des équipements parcrédit leasing. De l’avis d’un responsable commercial decette entreprise, «si l’on n’offrait pas cette possibilité deleasing, on serait disparus dès la première année». Ceresponsable justifie son constat par la cherté deséquipements en question. Un appareil est vendu à plus 1,5millions de dinars, un montant que la plupart des entreprisesne peuvent pas débourser en une seule fois, surtout quandelles ont besoin d’acquérir plusieurs équipements. SelonWissam Alouat, assistante commerciale à Maprod, la quasi-totalité des clients de sa société qui achètent par leasingsont des promoteurs financés par les dispositifs d’aide àl’emploi Ansej et CNAC. Elle ajoute : «Depuis notrelancement, nous avons enregistré une seule opération devente par leasing en dehors de ces diapositifs.» Il sembleraitque ce type d’entreprises (à travers les dispositifs Ansej etCNAC) sont les seules à être créées dans notre pays. Selonnotre interlocutrice, «5 à 6 clients Ansej et CNAC passentcommande chaque mois».

Fatima Bouhaci

Louai Djaffer, directeur associé d’emploitic.com «Cela nous a permis de réalisernotre investissement»

«Nous avons eu recours aucrédit-bail en 2010 auprèsde BNP Paribas El Djazaïrafin de financer de petitsinvestissements. Ce modede financement nous apermis de mettre sur piednotre investissement sanspour autant fragiliser notretrésorerie. Car il fautadmettre qu’en dépit denotre dynamisme et durythme soutenu de notre

croissance, nos fonds propres et liquidités sont limités. Ainsi,le leasing s’est offert à nous comme alternative intéressanteau crédit bancaire classique. Cependant, cette solution a uncoût et chaque entreprise doit au préalable étudier sesbesoins et identifier les modes de financement les plusadaptés à son projet d’investissement.»

H. M

Adel Bensaci, directeur général de Somemi«Les crédits classiques sontplus appropriés»

«Jusqu’à présent, nousn'avons pas recouru à cegenre de financement carnous estimons qu’il est tropcher par rapport aux autrescrédits. Il est utiliségénéralement dans desprojets devant être montés àtrès court terme et avec untaux de rentabilité élevé etun retour sur investissementrapide. A mon sens, étantmoins onéreux, les crédits

classiques sont plus appropriés en ce qui concerne lesprojets d’investissement. Mais tout compte fait, il vaut mieuxfaire appel aux deux modes de financement : crédit àl'investissement pour les équipements et leasing pour lesvéhicules par exemple. Cela devrait substantiellementbaisser, au final, les coûts et les charges afférents.»

Hamid Mohandi

Hamouche Benkhellat, directeur financier etcomptable à Général Emballage«L’opération est des plussimples»

«Nous optons généralementpour le leasing quand lesmontants à engager sontrelativement faibles et que lesopérations demandent unecertaine célérité. L’opérationest des plus simples. Ledossier de demande decrédit-bail est plus facile àmonter que celui du créditmoyen terme (CMT). Il fautprésenter une proforma àl'organisme financier (Natixis

dans notre cas)  et faire une confirmation triangulaire de lacommande. L’ouverture d'une lettre de crédit est réalisée aubout de 15 jours. Au plan financier, il n'y a pasd'avantages si ce n'est l'entrée en possession du bien àl'issue de la période de financement qui est en général de36 mois. La valeur marchande du bien récupéré représenteaussi en général une plus-value par rapport à la valeurrésiduelle du financement. Il faut savoir que le coût du CMTd'investissement est de 5% contre 7% pour le leasing. C'estla principal raison, à notre sens, qui fait que le leasing peineà décoller.»

Lynda Mellak

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Djamel Djerad, président d’honneur de l’Ordre des e

«Il est évIdent que le coût du crédIt-baIl est élevé» 

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L’Eco : pouvez-vous nousrappeler quelles sont les étapesphares de l’introduction duleasing en Algérie ?Djamel Djerad  : le leasing ou

«crédit-bail» est une technique definancement qui a vue le jour dans la

Grèce antique et au Moyen-Orientdepuis 5000 ans. C’est dire que c’estune pratique vieille comme le monde! En Algérie, le crédit-bail est nou-veau quant à sa pratique ; l’introduc-tion de ce nouveau mode de finance-ment qui constitue un nouveau «pro-duit bancaire» par l’installation desbanques étrangères et avec la créa-tion de sociétés de leasing en applica-

tion des nouveaux règlements de laBanque d’Algérie.

Quelles sont les facilitationsfiscales accordées aux PMEalgériennes dans le cadre de cemode de financement ? La fiscalité algérienne accorde des

avantages fiscaux même aux entre-prises étrangères, qui bénéficient

Réalisé par Benarab Nassima

Malgré son introduction depuis plusieurs années, le leasing reste une pratique nouvelleen Algérie, affirme dans cet entretien l’expert comptable Djerad Djamel. Pour lui,  lafaiblesse du recours au crédit-bail dans notre pays réside dans l’insuffisance des étudestechnico-économiques des projets. D’ailleurs, M. Djerad trouve qu’«il est évident que le

coût du crédit-bail est élevé, puisque la société de leasing doit acheter l’équipement àl’avance et donc cet investissement affecte sa trésorerie globale».

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Djamel Djerad

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Djamel Djerad, président d’honneur de l’Ordre des experts comptables et commissaires aux comptes

«Il est évIdent que le coût du crédIt-baIl est élevé» 

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d’un abattement de 60% de la retenueà la source des revenus à verser auxentreprises non établies en Algérie etqui présentent un crédit-bail interna-tional.

Pour rappel, la loi de financescomplémentaire pour 2001 et la loi definances pour 2008 ont fixé plusieursavantages fiscaux relatifs aux opéra-tions de leasing ; on peut citer que lesbanques, les établissements finan-ciers et les sociétés pratiquant desopérations de leasing sont autorisés àaligner l'amortissement fiscal desbiens acquis dans le cadre du crédit-bail sur l'amortissement financier ducrédit.

La partie correspondant au rem-boursement du crédit dans le cadre ducontrat de crédit-bail financier n'estpas comprise dans le chiffre d'affairesservant de base à la taxe sur l'activitéprofessionnelle.

Les équipements entrant dans lecadre de la réalisation de l'investisse-ment bénéficient des avantages fis-caux et douaniers prévus par la loirelative au développement de l'inves-tissement, lorsqu'ils sont acquis parun crédit-bailleur dans le cadre d’uncontrat de leasing financier concluavec un promoteur bénéficiant desavantages suscités.

Les plus-values réalisées lors de lacession d'un immeuble bâti ou nonbâti par le crédit-preneur au crédit-bailleur dans un contrat de crédit-bailde type «lease back» ne sont pascomprises dans la base soumise àl'impôt sur le revenu global (IRG).

Malgré ces avantages, lapénétration du crédit-bail dansnotre pays reste faible. Pouvez-vous nous expliquer les raisons decette situation ?Cette situation est due, à mon avis,

à la faiblesse de l’étude technico-éco-

nomique du projet dans le sens où lecrédit-bailleur ne peut s’engager quesi et seulement si le projet peut géné-rer des ressources suffisantes pourfaire face aux échéances de loyer. Ilest connu que l’entreprise finance sesbesoins d’investissement soit par desfonds propres (autofinancement, aug-mentation de capital ou subventionspubliques) soit par des emprunts(emprunts bancaires, emprunts obli-gataires ou crédit-bail).

Le recours aux différentes formesd’emprunt requiert des comparaisonsde coûts des capitaux empruntés. Ilest évident que le coût du crédit-bailest élevé puisque la société de leasingdoit acheter l’équipement à l’avanceet, donc, cet investissement affecte satrésorerie globale.

Par rapport aux autres formesd’emprunt, le crédit-bail présentetoutefois certains avantages. Il n’y apas de décaissement initial pour l’ac-quisition de l’investissement. On peutl’assimiler à l’achat d’une immobili-sation financée par un emprunt dumême montant. Le financement est à

taux fixe pendant toute la durée dubail. Le loyer versé périodiquementest fiscalement déductible.

L’économie d’impôt sur les béné-fices liée à la déductibilité de l’amor-tissement est perdue lors de l’acquisi-tion par emprunt.

Le matériel loué suffit générale-ment à garantir l’opération de lea-sing. Le client a la possibilité d’ache-ter l’équipement à sa valeur résiduel-le à la fin de la période du leasing.

Selon certains financiers,l’application du SCF risque defaire perdre aux sociétés deleasing l’avantage fiscal qui lesdistingue des banques classiques.Quel est votre avis ? Effectivement, les dispositions

antérieures à la loi de finances pour2010 continuent à être appliquées jus-qu'au 31 décembre 2012, dans le sensoù le crédit-bailleur continuera à pra-tiquer l’amortissement sur le bien enleasing en tant que propriétaire juri-dique.

L’un des nouveaux principes fon-damentaux introduit par le SCF est laprimauté de la réalité économique surla réalité juridique afin de donner uneimage économique de l’entreprise.Ainsi donc, un bien en leasing avecoption d’achat sera inscrit en inves-tissement au bilan et l’amortissementsera pratiqué sur la durée correspon-dante du contrat de crédit-bail.

Pour que le crédit-bailleur puissecontinuer de bénéficier des avantagesfiscaux, il faudrait que l’administra-tion fiscale réadapte les avantagesantérieurs à la nouvelle exigence duSCF en tenant compte de leur situa-tion (crédit-bailleur professionnel,crédit-bailleur producteur et crédit-bailleur concessionnaire) n

N. B.

Le crédit-bail présente certains

avantages. Il n’y a pas de décaissement

initial pour l’acquisition de l’investissement.

Le crédit-bail peu développé à Constantine

La BDL satisfaite

«Les mesures d’encourage-ment fiscal à l’activité deleasing et l’investisse-

ment des PME méritent plus d’atten-tion», affirment des opérateurs écono-miques qui avouent être intéressés parcette option. Mais le nombre exactd’entreprises constantinoises ayant eudroit à ce genre de soutien financierne peut être défini selon la directionde l’investissement. Notons que lawilaya compte 9  869 PME répartiespour 64% au chef-lieu de la wilaya,pour 13% à El Khroub et 7% àHamma Bouziane.

Pour la plupart des opérateurs, lesseules voies de financement restentliées strictement au fonds de garantieà l’investissement (FGAR) ou encore

Djazaïr Istithmar. Ce qui imposedésormais des opérations de vulgari-sation et de sensibilisation en vued’éclairer davantage les entrepreneurssur les opportunités offertes par le lea-sing.

La nouvelle formule de leasing,après avoir été introduite dans le sec-teur de l’agriculture, s’est frayé unchemin dans les investissements pro-ductifs. L’opération de vente de maté-riel agricole selon la formule bail-lea-sing a été une réussite totale dans lawilaya de Constantine, selon le direc-teur de la coopérative des céréalesd'El-Khroub, les directeurs générauxde la BDL et de l’Onama.

Le responsable de la BDL a affirméque l'opération a permis à sa banqued'atteindre tous les objectifs de finan-cement qu'elle avait opérés, citant

l'exemple de la coopérative descéréales qui a bénéficié de cette for-mule lui permettant l'acquisition detracteurs et de moissonneuses-bat-teuses, ce qui a suscité l’engouementde tous les agriculteurs.

Pour le directeur général del’Onama, Salah Attouchi, les diffé-rentes formules d'incitation mises enplace par les pouvoirs publics dans lecadre du développement du secteuragricole ont boosté considérablementla commercialisation du matériel agri-cole en Algérie, notamment les trac-teurs et moissonneuses-batteuses. Lenombre de ventes de tracteurs n'attei-gnait pas les 1 500 à 2 000 unités paran, mais grâce à cette nouvelle formu-le de leasing, la demande a augmentéde manière significative n

M. E. H.

Par Mohamed El Habib

Le leasing devrait être promu davantage auprès des opérateurs économiques de la régionde Constantine, où cette pratique n’enregistre toujours pas un engouement particulier.

Cette offre est opérationnelle consécutivement à la loi de finances pour 2010. Dans le secteur agricole, la formulebail-leasing est une réussite totale

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Le leasing avance lentement à Oran

Les entreprises encore fidèLes au crédit cLassique

AOran, les entreprises semblentavoir pris le pli pour le créditqu’elles connaissent le mieux. Le

crédit-bail, récemment introduit enAlgérie, n’est pas très répandu ou, plusexactement, n’est pas encore un phénomè-ne de mode bien que côté procédure, c’estsensiblement la même que pour le créditbancaire. Sur ce mode de financement, unchef d’entreprise, spécialisée dans le maté-riel électronique, incombe cette réticencedes opérateurs économiques pour la loca-tion-vente à un problème «d’intérêt etd’habitude». «Je dirais beaucoup plusd’habitude et de méconnaissance desautres formes de crédit. Ce mode de finan-cement est nouveau. Cela fait 2 ans seule-ment qu’il est installé. Avant, les sociétésde leasing ne pouvaient pas accompagnerles entreprises car officiellement et prati-quement, elles n’existaient pas encore.Nous ne sommes pas encore organisés

pour faire du leasing. Nous avons com-

mencé au sein de mon entreprise d’utiliser

le leasing, mais je dois dire que ce n’a pas

été une bonne affaire. C’est très coûteux.

J’y ai recouru avec la Société Générale

pour l’acquisition des véhicules, cela m’a

coûté très cher. Des crédits à moyen terme

sont octroyés avec 6% d’intérêt, tandis

qu’avec le leasing, j’ai payé 17% d’intérêt.

Mais avec les sociétés de leasing, c’est

mieux qu’avec les banques car le taux

d’intérêt n’est pas le même, il est de 9%.

Pour la banque, ce n’est pas son métier

mais un métier annexe. Quant à la procé-

dure, elle est la même que pour les

banques.»

Un avis que ne partage pas un promo-

teur immobilier qui semble très satisfait de

ce mode de financement. Il estime que «si

le leasing n’est pas très répandu, c’est juste

à cause d’un problème de communication.

Il est ignoré bien que la procédure soit

simple. J’ai déjà pratiqué le leasing avec la

Société Générale pour l’acquisition d’un

matériel et franchement, je suis satisfait.

Contrairement au crédit classique, pour le

crédit-bail, c’est le matériel acquis qui est

pris comme garantie.  Il faut dire aussi que

ce type de crédit a mis fin à la polémique

alimentée sur le crédit avec intérêts».

Notre interlocuteur voit en l’application du

leasing immobilier un point positif dans le

secteur du bâtiment. «C’est une formule

qui nous arrange, nous les promoteurs

immobiliers, car elle permet l’acquisition

d’un bien immobilier par la location-vente

en attendant d’être propriétaire d’ici

quelques années.»

Quant aux banquiers, ils voient en ce

mode de financement un phénomène de

société qui avance à petits pas. Il n’est pas

encore ancré dans les habitudes du fait que

le marché sur ce plan n’est clair et pas

assez structuré. C’est l’avis de ce banquier

qui estime que «le crédit-bail est une spé-

cialisation. On préfère laisser ce créneau

pour lequel nous ne sommes pas suffisam-

ment outillés au profit du crédit classique

qui est florissant. La demande pour le lea-

sing n’est pas très importante parce que les

entreprises sont confrontées, sur le marché,

aux deux extrêmes. Un matériel roulant en

abondance ou des équipements pas dispo-

nibles. Il y a donc beaucoup à faire pour

structurer ce créneau».   

Un autre banquier considère que «si le

leasing n’arrive pas à concurrencer le cré-

dit classique, c’est juste par méconnaissan-

ce de la part des entreprises qui se sont

habituées à un mode de financement et res-

tent fidèles à leur premier amour» n

L. Z.

Par Loubna Zahaf

Comme conditionnées par lecrédit bancaire classique, lesentreprises ne semblent pasmotivées pour opter pour uneautre formule de financement.Face à ce concurrent de taille, lecrédit-bail n’arrive pas àdévelopper ce réflexe chez cesagents économiques.Méconnaissance de ce mode definancement ou problème defidélité pour les entreprises, leleasing avance lentement maissûrement, dans ce marché déjàacquis au crédit classique.  

C’est une formule qui arrange les promoteurs immobiliers car elle

permet l’acquisition d’un bien immobilier par la location-vente

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Crédit-bail ou leasing

Ce que dit la loi algérienne

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Introduit comme une simple opéra-tion de crédit par la loi relative à lamonnaie et au crédit de 1990, le

leasing se définit, aujourd’hui, commeun mode financement facilitant l’acqui-sition de biens et équipements néces-saires au développement des entre-prises. Le cadre juridique régissantcette activité est réparti sur plusieursdécrets exécutifs, règlements de laBanque d’Algérie et lois de finances,mais à l’évidence, l'ordonnance 96/09de 1996 reste le texte législatif de baseencadrant ce mode de financement. Leleasing, selon ce texte, est une opérationcommerciale et financière réalisée parune banque, un établissement financierou une société de crédit-bail légalementhabilitée à louer des biens meubles ouimmeubles à usage professionnel, unfonds de commerce ou un établisse-ment artisanal en vertu d'uncontrat de location pouvantcomporter ou non uneoption d'achat au pro-fit du locataire.

Il peut êtrequalifié de« l e a s i n gf i n a n -cier» sile contrat pré-voit le transfertau locataire de tous les droits, obliga-tions, avantages, inconvénients etrisques liés à la propriété du bien finan-cé par le crédit-bail, si le contrat ne peut

être résilié et s’il garantit au bailleur ledroit de recouvrer ses dépenses en capi-tal et se faire rémunérer les capitauxinvestis. Il se dit «leasing opé-rationnel» lorsqu'il neprévoit pas le transfertet qu'il s'agit d'unesimple location.

Modalités deconstitution dessociétés decrédit-bail

Une société decrédit-bail ne peutêtre constituée quesous la forme de SPAavec un capital social

minimum fixé à 100 millions de dinars,sans que le montant ne soit inférieur à

50% des fonds propres. Cesfonds, selon le même

texte, sont constitués,en plus du capitalsocial, desréserves, des béné-fices reportés, des

plus-values deréévaluation, desprêts participa-tifs et des provi-sions non affec-tées. S’agissantde l’agrément,

celui-ci estaccordé par

Compte tenu de la conjoncture économique actuelle, marquée par les difficultés

insidieuses des PME à accéder aux financements bancaires, le leasing devrait être

une alternative au crédit bancaire classique.

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Par Hamid Mohandi

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53Bimensuel de l’économie et de la finance

décision du gouverneur de la Banqued’Algérie au plus tard deux mois aprèsla remise de tous les éléments constitu-tifs du dossier.

Des obligations pour les deuxcontractants

Le contrat de crédit-bail comprendune série de clauses obligatoires que lecrédit-bailleur et le crédit-preneur sonttenus de respecter. Ainsi, le crédit-bailleur doit livrer le bien loué confor-mément aux spécifications techniquesdu crédit-preneur, dans l’état et à la dateconvenue dans le contrat, de payer lestaxes, impôts et autres charges de cettenature grevant le bien loué et garantir lecrédit-preneur contre les vices oudéfauts du bien loué empêchant oudiminuant sensiblement sa valeur.

Il est également tenu de s’abstenir detroubler le locataire dans la jouissancedu bien loué, de ne pas apporter à cebien ou à ses dépendances un change-ment en diminuant la jouissance, degarantir le crédit-preneur contre toutdommage ou trouble de droit du crédit-bailleur à l’exclusion de tout trouble dufait de tiers n’invoquant aucun droit surle bien loué.

En contrepartie du droit de jouissan-ce concédé par le crédit-bailleur, le cré-dit-preneur est tenu, de son côté, de

payer les loyers aux prix, lieu et dateconvenus et de le restituer à la fin de ladurée de location si le crédit-preneur nelève pas l’option d’achat, de ne pas fairesubir au bien loué une quelconquemodification sans l’accord du crédit-bailleur, quels que soient les motifs de lamodification. D’ailleurs, le crédit-pre-neur est tenu de permettre au crédit-bailleur de procéder à des réparationspour lesquelles son intervention urgenteest requise à la sauvegarde du bien loué,même si ces réparations empêchent par-tiellement ou totalement la jouissance.

Il est également tenu d’user du bienloué de la manière convenue et derépondre des dégradations et pertessubies par le bien loué qui ne sont pas lerésultat d’un usage normal, de garantirle crédit-bailleur contre les risques d’in-cendie, de garantir l’exécution par lecessionnaire de ses obligations en cas decession du bien loué avec un accord ducrédit-bailleur et de ne pas sous-louer cebien sans l’accord du crédit-bailleur.

Rupture de contratLa défaillance de l’une des deux par-

ties peut entraîner la rupture immédiatedu contrat-bail. La législation envigueur prévoit le droit à une indemnitécompensatrice en réparation du préjudi-ce qui en découle. En effet, en cas d’in-solvabilité du crédit-preneur, outre lessûretés conventionnelles éventuelle-ment recueillies, le crédit-bailleur dis-pose, pour le recouvrement de sa créan-ce, d’un privilège général sur tous biensmobiliers et immobiliers, créances etavoirs en compte du crédit-preneur. Ilest en conséquence, dès l’exercice deson privilège, payé par préférence à toutautre créancier, dans le cadre de touteprocédure judiciaire avec des tiers ou detoute procédure collective judiciairevisant la liquidation des biens du crédit-preneur.

Le crédit-bailleur peut, à la sauvegar-de de sa créance sur le crédit-preneur,prendre toute mesure conservatoire desaisie sur les biens meubles etimmeubles du crédit-preneur et en casde perte partielle ou totale du bien loué,le crédit-bailleur aura seul vocation àrecevoir les indemnités d’assurance por-tant sur le bien loué, nonobstant la priseen charge par le crédit-preneur desprimes d’assurances souscrites et sansqu’il soit besoin d’une délégation spé-ciale à cet effet.

En revanche, en cas de défaillance ducrédit-bailleur, le crédit-preneur aura ledroit d’agir en réparation contre le cré-dit-bailleur et de prendre toute mesureconservatoire et toute mesure d’exécu-tion sur le patrimoine de celui-ci, ycompris sur le bien loué s’il est encorela propriété du crédit-bailleur, avant ouune fois établi son droit à percevoir uneindemnité ou réparation par décisionjudiciaire ayant acquit l’autorité de lachose jugée n

H. M.

Afin de promouvoir ce nouveau mode de financement et encourager sonutilisation, de nombreuses mesures fiscales ont été prises par les pouvoirs

publics et introduites dans les différentes lois de finances à partir de celle de1996. Ainsi, il a été décidé de la déductibilité du bénéfice imposable duloyer versé au crédit bailleur, l’exclusion du champ d’application de la TAPdu montant des loyers perçus correspondant à l’amortissement desopérations de crédit-bail financier et l’alignement de la période del’amortissement des actifs immobilisés sur celle du contrat de crédit-bailfinancier. Découlant de la même perspective, il a été décidé de l’exemptionde TVA des opérations d’acquisition effectuées par les banques et sociétésde leasing dans le cadre des opérations de crédit-bail, son exonération pourles loyers versés au titre du crédit-bail portant sur les matériels agricoles etrelatifs à l’activité agricole produits en Algérie et la suppression del’obligation de reverser la TVA déductible pour les cessions opérées dans lecadre des contrats de crédit-bail. Il s’agit aussi de l’exemption des droitsd’enregistrement au titre des mutations de biens d’équipement oud’immeubles professionnels rétrocédés par le crédit bailleur au profit dupreneur lors de la levée d’option d’achat par ce dernier au titre de cetterétrocession. Par ailleurs, il est opportun de signaler que les banques et lessociétés de leasing sont autorisées à aligner l’amortissement fiscal des biensacquis dans le cadre du crédit-bail sur l’amortissement financier du crédit n

H. M.

Des mesures fiscales en faveur du crédit-bail

L’agrément est accordé

par décision du gouverneur

de la Banque d’Algérie

Le leasing en Algérie

13 institutions financières et bancaires le proposent

Le financement par le leasing a atteint37 milliards de dinars en 2012 ; il étaitde l’ordre de 28 milliards de dinars en

2011 et de 20 milliards de dinars en 2010. Ceproduit en extension, offert notamment par lesbanques et les établissements financiers pri-vés, a connu, ces dernières années, une exten-sion remarquable, stimulée par ailleurs par denouvelles filiales créées par d’autres banquespubliques.

El Djazaïr Idjar SPA est la dernière endate ; elle a été créée en décembre 2012 avecpour seule vocation le leasing, suite à un par-tenariat entre le Crédit populaire Algérie(CPA) et la Banque de l'Agriculture et duDéveloppement Rural (BADR). Ces dernièresdétiennent chacune 47% des actions, tandisque les 6% restants reviennent au fonds d’in-vestissement algéro-saoudien Asicom. ElDjazaïr Idjar vient s’ajouter à la Banque dedéveloppement local (BDL) et la Banquenationale d’Algérie (BNA) qui offrent ellesaussi ce mode de financement à travers laSociété nationale de leasing (SNL). Cette der-nière a été la première société publique de lea-sing créée en septembre 2009, suivie endécembre de la même année par Ijar LeasingAlgérie (ILA), une filiale de la Banque exté-rieure d’Algérie (BEA), partenaire de labanque portugaise Banco Espirito Santo et dela société suisse Swicorp, qui détiennent res-pectivement 65% et 35% de ses actions.

Depuis 2001, la Société financière d’inves-tissement, de participation et de placementspublics (Sofinance) fait également partie desétablissements financiers publics offrant cemode de financement en Algérie.

En plus de ces institutions financières àvocation leasing, d’autres banques commer-ciales comptent parmi leurs offres le leasing,comme la Banque algérienne de développe-ment rural (BADR) et la Société de refinance-ment hypothécaire (SRH) qui proposent desproduits spécifiques à leurs domaines, à savoirle leasing agricole pour la BADR lancé en2008 et le leasing immobilier pour la SRH, quia obtenu l’autorisation du Conseil de la mon-naie et du crédit en 2011 pour élargir ses acti-vités à ce genre d’activité.

En outre, ce produit semble particulière-ment prisé par les banques étrangères instal-lées en Algérie. Elles sont cinq à le pratiquer :la Société générale Algérie à traves sa filialeSogeLease qui a débuté cette activité en 2002 ;Natixis et BNP Paribas en 2006  ; Al BarakaBank qui a été la première banque commercia-le à pratiquer cette activité depuis 1993  ;

Cetelem Algérie, une filiale de la BNPParibas, qui n’a commencé à le proposerqu’en 2008. Cependant pour ces institutions,le leasing constitue une opération ponctuelle etnon pas une activité principale.

Par ailleurs, ce secteur comprend unique-ment deux sociétés de leasing à capitaux pri-vés détenus par des banques étrangères quesont Maghreb Leasing Algérie (MLA) créée,en 2006 et Arab Leasing Corporation (ALC)qui a entamé ses activités de crédit-bail en2002 et qui représente la première société pri-vée de leasing en Algérie. Ces deux sociétésfinancent les investissements de leurs clientsen mettant à leur disposition des équipementsmobiliers et immobiliers nécessaires à leursactivités tels que véhicules utilitaires, voituresde tourisme, équipements médicaux ainsi quematériels de travaux publics et de bâtiment n

L. H.

Par Lydia Yahia

Les avantages qu’offre le crédit-bail, en Algérie, ont engendré une évolutionremarquable caractérisée à la fois par l’entrée progressive de nouvelles sociétés de

leasing et par l’augmentation significative du recours par les entreprises et lesprofessionnels à cette formule de financement, notamment pour les PME. De ce fait,actuellement, 13 établissements financiers proposent le leasing parmi leurs services.

Le financement par le leasing a atteint

37 milliards de dinars en 2012

L’éco n°60 / du 16 au 28 février 2013

Bimensuel de l’économie et de la finance

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