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N° 152 SEPTEMBRE 2010

Marguerite Info n° 152

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Revue trimestrielle de l'Union Nationale Don du sang La Poste - France Télécom

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N° 152 SEPTEMBRE 2010

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ÉDITORIAL

Bonjour à tous !

Les vacances sont finies et chacun doit reprendre sesactivités.

Malgré quelques appels locaux, l’approvisionnementen produits sanguins a suivi les besoins desmalades,mais les stocks peinent à remonter.

Un effort supplémentaire lors des prochainescollectes devra être réalisé afin de retrouver unniveau plus « confortable » pour les établissementsde transfusion sanguine.

Avec la rentrée, des dossiers importants vont revenirsur le devant de la scène : révision des lois debioéthique conduisant à un renforcement de lavigilance en matière d’éthique et de choix de sociétépour les générations à venir / meilleure adaptationde la collecte de produits sanguins en vue de mieuxrépondre aux besoins des patients / relance de lacollecte de plasma afin de répondre à l’accrois-sement des besoins en médicaments…

L’Ethique sera probablement le point central desdiscussions des mois à venir.

Avant l’été, nous étions sur nos gardes et préparionsla révision prochaine des lois de bioéthique car nouspensions que les principales atteintes aux principesfondamentaux de solidarité et de non commercia-lisation de tout élément du corps humain surgiraientlors du débat sur le don de gamètes et notammentsur le sujet des « mères porteuses » ou desdonneuses d’ovocytes.

Pourtant, l’attaque est venue de notre cœur demétier : le plasma.

En effet, le 23 juin, le LFB (Laboratoire de Frac-tionnement et des Biotechnologies) annonçait, parvoie de presse, l’acquisition de sociétés autrichiennespratiquant l’indemnisation (ou la rémunération) desdonneurs de plasma en AUTRICHE et en TCHEQUIE.

Malgré les assurances duMinistère de la Santé sur lefait que ce système ne pourrait se développer dans

notre pays, compte tenu de notre culture et de nostextes de loi actuels, nous ne pouvions accepter cetteatteinte à l’idée que nous nous faisons du don de soi.

La Fédération Française pour le Don de SangBénévole et notre Union Nationale ont alerté leMinistère et les parlementaires sur ce que nousconsidérons comme un déni du combat que nousmenons depuis des années pour que l’ensemble despays européens adoptent les mêmes principesd’humanisme et de générosité conformément à laDirective Européenne de 2002 sur les produitssanguins.

Alors qu’en matière de don d’organes, le projet deDirective Européenne s’inspire de notre modèleinterdisant toute rémunération ou indemnisation dudon et condamnant le tourisme de transplantation etle trafic d’organes, nous constatons qu’enmatière deplasma de fractionnement les laboratoires ne visentque la rentabilité économique au détriment durespect des règles éthiques qui nous régissent etnous animent.

Nul doute que cette première étape ne préfigure ceque nous allons devoir réaliser dans les prochainessemaines pour arriver à convaincre nos élus de ceque nous sommes prêts à accepter, au titre del’évolution normale de la société, sans copier leserreurs commises par certains de nos voisins,notamment anglo-saxons, pour lesquels le corpshumain et ses éléments doivent d’abord être utiles àceux qui peuvent en avoir besoin (principe del’utilitarisme).

En cas de besoin, nous serons amenés à solliciter lesdonneurs afin qu’ils relaient ces messagesd’altruisme et de générosité, fondateurs de notresociété.

MERCIde ce que vous faites pour les malades

Et surtoutCONTINUEZ !

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Affiche Iris 1ère de couv.

Éditorial de M. Michel MONSELLIER,Président de l’Union Nationale p. 2

Sommaire p. 3

Agence de la biomédecine p. 4-9

Contrat d’Objectif et de Performance p. 10-11

Rapport d’activité 2009de l’Etablissement Français du Sang (EFS) p. 12-14

Congrès National FFDSB p. 15-27• Le don de sang placentaire p. 15-18

• La thérapie cellulaire et tissulaire p. 19-24

• Forum plasma p. 25-27

Colloque sur le prion p. 28

Brèves p. 29-30

La vie de l’Union Nationale p. 31

La vie des associations p. 32-34

Revue de presse p. 35-39

Schéma : Le parcours d’une poche de sang p. 40

MARGUERITE INFOBulletin d’Information de l’Union Nationale des Associations de Donneurs de Sang

Bénévoles de La Poste et de France Télécom“DON DU SANG LA POSTE - FRANCE TÉLÉCOM”

UNION NATIONALE - 8, RUE BRILLAT SAVARIN - 75013 PARISTéléphone: 01 48 42 10 09 - Télécopie: 01 48 42 10 59

n° ISSN 1664-2106Directeur de la Publication : Michel MONSELLIER - Rédacteur: Michel MONSELLIER

Photos : Johnny BORCA - Réalisation: Imprimerie Centrale de LENSsite internet : www.dondusanglpft.fr - www.dondusang-laposte-francetelecom.asso.fr

e-mail : [email protected]

SOMMAIRE n° 152

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AGENCE DE LA BIOMÉDECINE

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QUESTIONS

À EMMANUELLE PRADA BORDENAVEDIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGENCE

DE LA BIOMÉDECINEMadame la Directrice, pourriez-vous vous présenter et nousexpliquer votre cursus avant votrenomination à ce poste ?Après un diplôme à l’Institut d’étu-des politiques de Paris en 1979, unelicence en droit public en 1980 etl’Ecole nationale d’administrationen 1983, j’ai débuté ma carrière entant que Rapporteur puis Commis-saire du gouvernement au Tribunaladministratif de Paris. Début 1990et pendant deux ans, j’ai occupé lafonction de Chef du servicejuridique du Centre National de laRecherche Scientifique (CNRS).Avant ma nomination à l’Agence dela biomédecine, j’exerçais lesfonctions de Maître des requêtes auConseil d’Etat.En parallèle, j’ai notamment exercéles fonctions de Rapporteur généralde la Commission de déontologie dela fonction publique de l’Etat (2001-2004), Chef de la Mission juridiquedu Conseil d’Etat auprès desministères sociaux (2004-2007) et,depuis 2007, Rapporteur adjointauprès du Conseil constitutionnel etCommissaire du Gouvernementauprès du Tribunal des Conflits.En 2008, j’ai par ailleurs participéaux travaux de la mission d’audit« Révision Générale des PolitiquesPubliques (RGPP) » dans le domai-ne de la justice. La même année, enjuillet, je prenais la direction del’Agence de la biomédecine.

Le don d’organesLe nombre de prélèvementsd’organes réalisés en 2009marqueune baisse par rapport à 2008 quidéjà était en retrait par rapport à2007, meilleure année jamaisenregistrée. Comment expliquez-vous ces résultats ?Rappelons que les chiffres d’acti-vités de prélèvement et de greffed’organes en France ont augmenté

de 50 % depuis 1999 pour atteindreun plateau depuis 2008. En 2009,l’activité est stable pour la greffecardiaque, en retrait pour la grefferénale (-3,8 %) et en augmentationpour la greffe hépatique (+3,5 %). Lagreffe pulmonaire présente la plusforte progression depuis 2008 avecune augmentation de son activité de18 %. Le nombre de malades ayantbesoin d‘une greffe chaque annéeest toujours en progression ets’élève, en 2009, à près de 14 400pour 4 580 greffes.Il y a deux principales raisons à lastagnation de l’activité et elles sontliées. Tout d’abord, la greffe est unethérapeutique qui fonctionne enparticulier dans les maladies trèsgraves où elle permet de sauver desvies et dans des maladies trèsinvalidantes où elle permet deretrouver une qualité de vie. Laseconde raison est que lesmédecins ont augmenté la liste desindications à la greffe. Tout cela,conjugué avec la hausse desmaladies comme l’hyper-tension oule diabète, aboutit à ce que, malgrél’augmentation des greffes, on setrouve dans une situation depénurie de greffons et qu’il y aencore des décès en liste d’attente.Face à cette situation, le ministre dela santé, Madame RoselyneBachelot, a demandé le 22 juin der-nier à l’Agence de la biomédecined’apporter son expertise dans laréflexion sur de nouveaux axesstratégiques permettant de redon-ner un élan à la greffe pourrépondre au besoin des malades.Ce travail est mené conjointementavec les sociétés savantes et lesassociations.

Quelles seraient les mesures lesplus adaptées pour qu’enfin lenombre de prélèvements et degreffes repartent à la hausse ? En

particulier, comment l’Agenceentend-elle faire face à l’accrois-sement des besoins de nos conci-toyens malades, une explosion dunombre d’insuffisants rénaux étantannoncée, ainsi que la découvertede nouveaux cas d’hépatite C pourlaquelle la greffe hépatiquesemble la meilleure thérapeuti-que ?

Notre action, pour développer leprélèvement et la greffe, s’effectueà plusieurs niveaux. Tout d’abord,dans la formation des personnelsde santé qui constitue un outilmajeur d'amélioration qualitative etquantitative des activités médicales.Elle a un impact direct sur lerecensement des donneurs et leprélèvement des organes et destissus.L’Agence de la biomédecine pro-pose aux coordinations hospitaliè-res un outil – Cristal Action –permettant d’accroître l’efficacitédu recensement des donneurspotentiels. Ce sont 46 centreshospitaliers qui aujourd’hui sontutilisateurs de ce programme quiest amené à se développer en 2010.L’Agence propose également desoutils d’autoévaluation et des auditspermettant d’obtenir la certificationdes coordinations hospitalières.

Ensuite, nous constatons que letaux de refus stagne à 30 %. Ladirectionmédicale et scientifique del’Agence va conduire une étude, enlien avec les professionnels desanté, pour en comprendre lesraisons et proposer les mesures lesplus pertinentes pour faire infléchirce taux.

Enfin, la poursuite du dévelop-pement de l’activité de prélève-ment à partir du donneur décédéaprès arrêt cardiaque et la relance

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de l’activité à partir du donneurvivant constituent d’autres leviersd’amélioration pour 2010 pour lesgreffes rénales et dans unemoindremesure pour les greffes hépatiques.

Quelles sont les perspectives dedéveloppement des prélèvementssur donneur décédé à la suite d’unarrêt cardiaque persistant ?Dans le contexte actuel de pénuriepersistante d’organes, il est impor-tant que nous considérions toutesles sources de greffons, dont leprélèvement après arrêt cardiaquemême s’il est très contraignant etqu’il ne laisse pas espérer uneaugmentation infinie de laressource. Les critères de choix desdonneurs potentiels sont très strictset la mise en œuvre de la procédureest difficile. Elle demande en unminimum de temps, de respecterles contraintes réglementaires,éthiques et de préservation desgreffons.Rappelons que les prélèvementssur donneurs décédés après arrêtcardiaque sont limités par arrêté aurein et au foie. Dans un premiertemps et pour des raisons organisa-tionnelles, seuls les reins ont étéprélevés. Le prélèvement du foie acommencé très modestement en2010.

Compte-tenu de la réglementation,on estime actuellement à moins de200 le nombre de sujets pouvantfaire un don d’organes après un

arrêt cardiaque. En 2009, 108donneurs potentiels après arrêtcardiaque ont été recensés et ontconduit à 70 greffes. Au contraire, lenombre de personnes recensées enétat de mort encéphalique en 2009était de plus de 3 000, qui ontconduit à plus de 4 500 greffes.Il faut enfin souligner que chaquesource de donneur, et donc degreffons, a ses limites et sescontraintes en termes de ressour-ces disponibles et que chacuneconcoure à augmenter le nombred’organes disponibles.

L’Agence espère beaucoup dans ledéveloppement du don du vivant.Que peut-on réellement en espérerau vu des résultats enregistrésjusqu’alors ?Qu’attendez-vous du don croisé,pratique en cours dans d’autrespays ? Quelles modifications deprocédures devrait-on envisagerpour en faciliter le développement ?Parlons essentiellement de la greffede rein. La greffe de foie étantbeaucoup plus limitée du vivant. Ilest vrai que la greffe à partir dedonneur vivant n’a pas pris sonessor en France et l’Agence travailleà son développement. Nous avonsanalysé en 2009 les résultats del’enquête menée auprès des équi-pes médico-chirurgicales de grefferénale pour mieux comprendre lesmécanismes et identifier les causeséprouvées de la baisse du recoursau donneur vivant de rein. Les

équipes font état des nombreusesdifficultés à assumer la charge detravail supplémentaire nécessaire àla prise en charge de ces donneurs.On identifie également un frein, ausein de l’équipe et chez lesdifférents professionnels impliquésdans la chaîne de l’insuffisancerénale terminale qui pourrait, quantà lui, être en partie levé par unecommunication vers les profession-nels de santé, les patients et leursfamilles. Cette communicationpermettrait de valoriser lesexcellents résultats de cette greffeassociés à de très faibles risquespour le donneur ; résultats que lesprofessionnels de santé connais-sent peu.

L’Agence suit également avecattention la mise en œuvre dudécret améliorant la prise encharge directe des frais desdonneurs par l’établissement desanté et le remboursement de leursdépenses, pris le 24 février 2009 etauquel elle a largement contribué.Par ailleurs, la directionmédicale etscientifique de l’Agence a publié fin2009 des recommandations forma-lisées d’experts, élaborées enpartenariat avec les sociétéssavantes.

En ce qui concerne le don croisé, ilreprésente incontestablement unesolution pour rendre possible destransplantations actuellement irréa-lisables pour des raisons d’incompa-tibilité biologique. Dès lors qu’elleest pratiquée dans le cadre del’anonymat et que la réalisation

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simultanée des interventions veilleà préserver l’équité entre lesreceveurs, cette pratique est tout àfait acceptable.

La France est pionnière dans lagreffe de tissus composites et sesspécialistes sont mondialementconnus et appréciés. Commentenvisagez-vous le développementde ce type de greffe particuliè-rement médiatisé ?L’Agence soutient les profession-nels de la greffe de tissuscomposites et travaille avec euxpour donner toutes les chances àces innovations thérapeutiques,réalisées dans un contexte derecherche biomédicale, de sedévelopper dans l’intérêt desmalades.Dans notre mission d’encadrementet de coordination des activités deprélèvement et de greffe en France,nous avons pour tâche de faciliter laréalisation de ces greffes enmobilisant certaines équipes médi-cales en charge de l’activité deprélèvement et de veiller au respectdes règles de bonnes pratiques.Il est important de rappeler que lesgreffes de tissus composites sontrendues possibles grâce à lagénérosité des donneurs et de leursfamilles auxquels l’Agence rendhommage, et par l’implicationd’équipes médicales de prélève-ment volontaires et fortementmotivées sur lesquelles l’Agencepeut s’appuyer.

Les cellules soucheshématopoïétiques : le don demoelle osseuseEn matière d’inscriptions denouveaux volontaires au don demoelle osseuse, les objectifs 2009ont été atteints grâce à la semainede promotion du mois de septem-bre. Cette année, la semaine depromotion s’est déroulée au moisde mars. Quels en sont lespremiers résultats ? Peut-onespérer que les objectifs 2010soient à nouveau atteints voiredépassés ? Dans le cas contraire,quellesmesures complémentairesseraientmises enœuvre pour faireface aux besoins ?L’année passée a été marquée parle dépassement des objectifs de

recrutement, avec plus de 20 000demandes d’inscription reçues (soit2 000 de plus que l’objectif initial) et,au final, près de 17 000 inscriptionseffectives de nouveaux donneurssur le registre français. Lamobilisation des équipes del’Agence avec les associations,l’Etablissement Français du Sang etles centres hospitaliers lors de la4èmesemaine nationale en 2009 ainsique la création d’un nouveau siteinternet :

www.dondemoelleosseuse.fr- permettant pour la première foisla préinscription en ligne desnouveaux donneurs - ont sansaucun doute contribué à cetteréussite. Le mois suivant cettecampagne de sensibilisation, enseptembre 2009, a vu un nombreremarquable de personnes (environ12 000) souhaiter s’inscrire sur leregistre national des donneurs.

Lors de la 5ème semaine demobilisation, en mars dernier, pasmoins de 3 600 volontaires ontsouhaité s’inscrire en ligne. Mais ilreste encore 7 000 donneurs àinscrire d’ici la fin de l’année 2010pour atteindre l’objectif annuel voireessayer de le dépasser à nouveau.C’est faisable et l’implication et lamobilisation des associations et desbénévoles sur le terrain restentprimordiales. Par ailleurs, desassociations conduisent des actionsde recrutement et de typage sur leterrain que l’Agence soutient.

Comment expliquer notre retardpar rapport à nos voisins alle-

mands ? Cela est-il uniquement dûau mode de recrutement ou à une« frilosité » (ou de manqued’information) de nos concitoyenspar rapport à ce type de don ?Le registre allemand figure parmiles premiers registres au mondeavec le registre américain entermes de taille, loin devant tous lesautres registres européens.L’Allemagne se caractérise par uneorganisation particulière, avec uncentre donneur privé qui mène unrecrutement massif, et s’appuie surun dynamisme très fort au niveaulocal basé sur les proches demalades.Mais compte-tenu des contraintesde compatibilité HLA entre donneuret malade, la qualité d’un registreest aussi essentielle que la taillepour répondre au mieux auxbesoins des malades :�Diversité de profils génétiques :l’Agence s’est fixée, avec le PlanGreffe, un objectif quantitatif de240 000 donneurs au plus vite as-sorti d’un objectif de rééquilibrercertaines populations et commu-nautés sous-représentées, afinde greffer un patient sur deux àpartir d'un donneur français.

�Optimisation des typages HLA : entypant le plus précisément possi-ble les donneurs dès leur inscrip-tion afin de sélectionner rapide-ment le meilleur donneur pour unpatient considéré.

D’ores et déjà, ces stratégies semontrent efficaces, avec en Franceprès d’un nouveau donneur surdeux qui apporte de nouvelles

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caractéristiques génétiques et unnombre croissant de donneursnationaux sollicités pour un don deCSH, que ce soit pour des patientsnationaux ou internationaux. Ceciaugmente la chance de trouver lebon donneur pour les malades. Lafiabilité des donneurs français,aptes au don et répondant présentslorsqu’ils sont sollicités, estégalement une autre caractéris-tique appréciée des greffeurs enFrance et à l’étranger, qui peuventdonc planifier leurs greffes dans lesmeilleurs délais.

L’information joue un rôle non-négligeable dans le développementdu registre français, notamment ensensibilisant le public à l’importan-ce de devenir donneur et en luttantcontre certaines idées faussestenaces répandues dans l’opinion(confusion entre moelle osseuse etmoelle épinière associée à la peurd’une paralysie chez le donneur,problématique de la compatibilitéHLA). L’impact des précédentessemaines de mobilisation entermes de recrutement le confirme.Dans cette finalité, l'Agence de labiomédecine a déjà diffuséplusieurs millions d'exemplairesd'un document d'informationdestiné au grand public, qui peutêtre commandé sur le site Internetde l'Agence ou en appelant gratuite-ment son numéro vert,

le 0800 20 22 24.

Les cellules soucheshématopoïétiques :le sang de cordonLa France a été pionnière, grâce auProfesseur Eliane GLUCKMAN, dela greffe de cellules souchesprovenant de sang placentaire (ousang de cordon). Des moyens ontété donnés à l’Agence, et parricochet à l’EFS, pour que denouvelles banques soient ouverteset que le nombre de prélèvementset de mises en banque sedéveloppent. Quels sont lespremiers résultats constatés ?Quels sont les objectifs fixés et àquel horizon ? Quels moyensseront mis en œuvre pour lesatteindre ?Objectif de prélèvement : 30 000unités de sang placentaire à terme.

La France n’est pas actuellement enpénurie de greffons placentairesmais il est important de développerl’accès à cette ressource thérapeu-tique, complémentaire aux greffonsissus de la moelle osseuse et dusang périphérique. Certes aujour-d’hui on trouve plus fréquemmentdes greffons compatibles de sangplacentaire dans les registresétrangers (64 % des unités de sangplacentaires greffées proviennentdes registres étrangers). Mais cecis’explique par la diversité HLA despatients qui rend nécessaire lerecours aux registres internatio-naux, exactement comme pour lesdonneurs de moelle osseuse.Malgré un nombre limité d’unités desang placentaire conservées, laFrance, du fait des critères élevésde qualité retenus, est le deuxièmepays au monde à fournir desgreffons aux patients internationauxayant besoin d’une greffe,contribuant ainsi à la solidaritéinternationale.

En sa qualité de pilote du Réseaufrançais de sang placentaire (RFSP),l’Agence de la biomédecine suit deprès le développement du sang decordon en France et détermine lastratégie d’extension de ce réseau.Elle a ainsi décidé en collaborationavec les professionnels concernés,d’augmenter le nombre d’unités desang placentaire dans le registrefrançais et de passer de 10 000unités de sang de cordon environactuellement conservées à 30 000unités à fin 2013. Dans la cadre duPlan Cancer 2010 - 2013, laDirection Générale de la Santé et laDirection de la Sécurité Sociale ontalloué les crédits de l’assurancemaladie à l’Agence de la biomé-decine, soit 25 millions d’euros,pour atteindre cet objectif etfinancer l’ouverture de nouvellesbanques et la conservation denouvelles USP. 4,5 millions d’eurosreprésente la prévision budgétairepour 2010.

Cet objectif de 30 000 répond d’unepart à une logique d’utilisationéquitable des registres de sang decordon en faisant appel dans lesmêmes proportions au sang decordon conservé en France et àcelui conservé dans les autres pays.

D’autre part, il s’agit d’augmenter ladiversité des unités de sang decordon dans ce registre.

En effet, la France a la chance dedisposer d’une population qui s’estenrichie au fil des siècles desapports des populations migrantes.Sa diversité génétique se retrouveaussi parmi ses malades. Pourpouvoir leur proposer lesmeilleureschances d’être greffés, cettediversité doit être davantagereprésentée au sein du registrefrançais.

L’Agence a contribué et continue decontribuer au développement dunombre de banques de sang decordon et de maternités qui leursont affiliées en finançant en partiel’ouverture. Actuellement sur leterritoire, 7 banques sont actives. Ledéveloppement de ces banquesprend du temps car il demande, aupréalable, une organisation et uneformation des professionnels desanté à cette activité. Elles sonttoutes situées dans des centreshospitaliers universitaires ou àl’Etablissement Français du Sang.Plus de 20 maternités leur sontrattachées et collectent des unitésde sang placentaire. Ce nombredevrait encore augmenter en 2010et les années à venir.

Dans ce domaine, nous, associa-tions, avons craint une attaqueimportante aux principes éthiquesauxquels nous sommes viscérale-ment attachés par la possibilité decréation de banques privées à desfins autologues. Madame laMinistre, et vous-même vous êtesinsurgées contre cette hypothèseet notre pays ne devrait pasconnaître l’implantation de tellesbanques. Pourriez-vous nousrappeler quels sont les enjeuxd’une telle décision tant enmatièred’éthique qu’en matière detraitement thérapeutique ?Dans un contexte où de nombreusesinformations circulent sur lespossibles utilisations du sang decordon dans le futur, l’Agence de labiomédecine a effectivement tenuen début d’année à rappeler l’intérêtthérapeutique actuel du sang decordon. Conserver le sang du

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cordon de son enfant dans unebanque pour le soigner avec sespropres cellules au cas où il seraitmalade plus tard ne reposeactuellement sur aucun fondementscientifique validé par consensusd’experts. En revanche, le sang decordon permet aujourd’hui desauver la vie de patients atteints demaladies graves du sang, commeles leucémies, ou de certainesmaladies génétiques, comme ladrépanocytose. Il représente unevraie ressource thérapeutique pourle malade lorsqu’il ne trouve aucundonneur de moelle osseuse pourréaliser la greffe dont il a besoin.Il faut savoir que, lorsqu’un enfantprésente une maladie grave dusang, celle-ci était le plus souventdéjà présente au cœur de sescellules dès sa naissance. Utiliseralors le sang de son cordon pour luiréinjecter ses propres cellulesreviendrait à réintroduire la mêmemaladie. Aucune publicationscientifique validée n’a montré unquelconque bénéfice à cettepratique.En revanche, cet enfant pourraitprobablement être soigné par unegreffe dite « allogénique », c'est-à-dire réalisée avec le sang de cordond'un autre enfant que lui-même.Car seules les cellules saines d'uneautre personne pourraient vaincresa maladie. Par ailleurs, lessociétés savantes estiment, qu’à cejour, aucune donnée ne permet depenser qu’il est utile de conserver lesang de cordon de son enfant dansune perspective de médecinerégénérative.La médecine régénérative, bien quetrès médiatisée, reste donc dudomaine de la recherche scien-tifique et médicale, sans qu’il soitpossible d’affirmer à ce jour desbénéfices thérapeutiques dans lefutur, et encore moins avec le sangplacentaire comme source uniquede cellules souches.

L’Assistance Médicaleà la Procréation (AMP)Autre domaine particulièrementsensible en matière d’éthique :l’Assistance Médicale à la Procréa-tion (AMP). C’est un sujet inconnudu grand public et de lamajorité de

nos animateurs. Pourtant, lesatteintes à l’éthique commencerontpar là. En effet, nous entendonsbeaucoup parler d’indemnisation(ou de rémunération) des don-neuses d’ovocytes - à l’instar de cequi sepasseenEspagneet ailleurs -,de levée de l’anonymat desdonneurs de gamètes - commecela existe en Suède, enAngleterre, aux USA et autres -bien que ces dispositions n’aientpas permis d’accroître de façonsensible le nombre de donneurs etdonc de couples pouvant prétendreau bénéfice d’un don. L’Agence amis en œuvre de nouvellesdispositions concernant le don degamètes, les premiers résultats sefont-ils sentir en matière denombre de donneurs (et surtout dedonneuses d’ovocytes) ?L’assistance médicale à la procréa-tion est un sujet nouveau pourl’Agence de la biomédecine, qui adû, comme cela a été fait pour ledon d’organes et la greffe dès lacréation de l’Etablissement françaisdes Greffes, travailler à l’évaluationde cette activité et établir les règlesde bonnes pratiques. La commu-nication vers le grand publicarrivant dans un second temps.La priorité a été donnée auxprofessionnels de santé et auxcouples en démarche d’AMP.L’Agence, en collaboration avec lesprofessionnels de santé, adéveloppé des guides d’informationavec leur site internet associé et unsite de référence sur l’ensemble destechniques pour améliorer l’infor-mation de ces couples et du grandpublic.Ces outils sont pensés pouraccompagner les couples tout aulong de leur projet parental etapporter une information transpa-rente et pédagogique sur le don degamètes dans un contexte depénurie.Il est encore trop tôt pour que lesprofessionnels indiquent si cettepremière étape d’information a euun impact sur le recrutement desdonneurs. Nous savons que c’est,dans la majorité des cas, l’environ-nement des couples concernés parl’AMP qui se manifeste pour un don.Les centres ne sont pas en mesure

de répondre à l’ensemble desdemandes et plus particulièrementpour le don d’ovocytes. L’Agencedoit être attentive à la prise encharge des donneuses mais égale-ment à l’accessibilité de cette techni-que sur l’ensemble du territoire.

Enfin, l’information sur l’assistancemédicale à la procréation se déploiedans un environnement médiatiqueagité avec notamment la questionde la levée de l’anonymat des donsde gamètes. Le don d’ovocytes estégalement très médiatisé ; l’organi-sation de pays voisins permettantun accès plus rapide à cettetechnique d’AMP parfois grâce à larémunération des donneuses.Ce travail d’information, en lienavec les professionnels de santé,est donc indispensable pour permet-tre au grand public de comprendreles enjeux de l’assistance médicaleà la procréation.

L’AMP englobe également le dépis-tage prénatal et préimplantatoire.Au regard de ce qui se passe, làencore, dans d’autres pays - etnotamment anglo-saxons (Angle-terre, USA), nous pouvons craindredes dérapages conduisant à uncertain eugénisme : la quête de« l’enfant parfait ». Actuellement,la réglementation française limiteà un seul dépistage d’une maladiegrave et particulièrement invali-dante, alors qu’en Grande-Bretagne, l’on peut décider de nepas implanter un embryon quiserait, par exemple, atteint destrabisme à la naissance. Quelleserait la position de l’Agence - etdes professionnels - sur ce sujet ;le Professeur JOUANNET, lors d’uncycle de conférences à la Cité desSciences, ayant annoncé que « cen’est pas parce qu’ailleurs on faitn’importe quoi, qu’on est obligésde copier » ?La loi française sur le sujet du DPIest claire. Elle autorise le recoursau diagnostic préimplantatoire lors-qu’un couple présente une forteprobabilité de donner naissance àun enfant atteint d’une maladiegénétique grave et incurable, quecette maladie ait été identifiée chezun des membres du couple ou chez

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un de ses ascendants. Ce diagnosticne peut avoir d’autre objet que derechercher l’affection en cause ainsique les moyens de la prévenir et dela traiter.L’Agence de la biomédecine a pourmission de vérifier que ces activitésde diagnostic (prénatal et préim-plantatoire) sont mises en œuvredans le respect des lois et desrèglements en vigueur. Elle assureégalement leur évaluation. En 2008,71 enfants sont nés suite à un DPI.Elle a aussi de nombreux champsd’intervention dans ce domainemédical notamment sur l’agrémentdes praticiens, la délivrance desautorisations des centres pluri-disciplinaires de diagnostic prénatal(CPDPN) et des centres dediagnostic préimplantatoire ou lesautorisations pour le diagnosticpréimplantatoire « à titre expéri-mental ». Ce DPI permet lanaissance d’un enfant indemne dela maladie génétique familiale etcompatible avec un frère ou unesœur plus âgé malade.

L’Agence de la biomédecine enca-dre la recherche sur l’embryon.Quel bilan faites vous suite à la loid’août 2004 ?

Le bilan d’application de la loi debioéthique[1 que l’Agence a remis àla ministre de la santé fin 2008consacre un chapitre à cetteactivité.Je dois d’abord souligner le hautniveau académique des équipes derecherche ainsi que le sérieux desprojets de recherches sur l’em-bryon et les CSEh autorisés parl’Agence. Toutes les autorisations, jeles ai données en m’appuyant surdes avis rendus par un comitéd’experts et par le conseild’orientation de l’Agence. Il est,entre autres, composé d’associa-tions, de personnalités qualifiées,d’experts scientifiques et médicauxmais aussi de membres de diversesinstitutions comme le CCNE, lacommission nationale consultativedes droits de l’homme.

Au 31 août 2010, en France, oncomptait 54 protocoles de recher-che autorisés.

Les contrôles sur les sites derecherche ont également montréune totale conformité à la réglemen-tation et aux éléments techniquesdes dossiers déposés par leséquipes.

Les équipes françaises ont investi lamajorité des domaines concernantl’embryon et les cellules souchesembryonnaires. Certains protocolesconcernent l’étude du développe-ment de l’embryon lui-même, etpeuvent apporter des élémentsprécieux pour améliorer encorel’efficacité de l’assistance médicaleà la procréation. D’autres équipestentent de dériver, à partird’embryons donnés à la recherche,ce que l’on appelle des lignées decellules souches embryonnaires :cellules très faciles à cultiver etcapable de donner, si on leurapplique les bonnes conditions deculture, n’importe quel type decellules de l’organisme. Vingt-septlignées ont été dérivées en Franceet permettront une meilleurecompréhension de certainesmaladies génétiques. Enfin, lamajorité des protocoles travaille àpartir de ces fameuses lignées(produites en France, ou importéesde l’étranger) pour essayer decomprendre comment les diffé-rencier efficacement dans uneperspective thérapeutique à terme,mais aussi ce qui fait qu’elles ontdes propriétés si particulières (onappelle cela la pluripotence). Onpeut citer, comme possiblesapplications, l’utilisation de cescellules dans le traitement del’insuffisance cardiaque. Après unpeu plus de 5 ans de travail, lesrésultats sont encourageants : lesarticles signés par des équipesfrançaises commencent à êtrepubliés dans des revues scienti-fiques internationales de renom.

En conclusion, Madame la Direc-trice Générale, qu’attendez-vousd’associations comme la nôtre etde leurs actions auprès du grandpublic ?

Le travail des associations estirremplaçable pour une commu-nication de proximité. Votre forceréside notamment dans le lien quevous avez directement avec lapopulation et dans votre engage-ment sur le terrain.

Je sais combien votre associationse mobilise tous les ans aux côtésde l’Agence à l’occasion de laJournée nationale de réflexion surle don d’organes et la greffe etautour de la semaine de la MoelleOsseuse mais également à denombreuses autres occasions.Je profite de la tribune qui m’estdonnée ici pour remercier l’ensem-ble des bénévoles de votreassociation pour le travail qu’ilsaccomplissent tout au long del’année. J’espère que la colla-boration entre l’Agence de labiomédecine et l’UNADSB seratoujours aussi soutenue !

Plus d’informations sur lesdifférents domaines d’activités del’Agence :Site institutionnel :

www.agence-biomedecine.fr

Sites sur le don d’organes et lagreffe :

www.dondorganes.fr(site sur le don d’organes et lagreffe tout public)

www.ledonlagreffeetmoi.com(site sur le don d’organes et lagreffe pour les 16 – 25 ans)

Site sur le don de moelle osseuse :www.dondemoelleosseuse.fr

Sites sur l’assistance médicale à laprocréation et le don de gamètes :

www.procreationmedicale.frwww.dondovocytes.fr

www.dondespermatozoides.fr

Septembre 2010 - N° 152

AGENCE DE LA BIOMÉDECINE

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Extraits du discoursde Madame RoselyneBACHELOT-NARQUIN,Ministre de la Santé et desSports« Répondre aux besoins desmalades en recourant aux dons :telle est la principale mission del’Etablissement français du sang.Telle est notre ambition commune,à nous tous qui, aujourd’hui,sommes réunis ici.La signature de ce premier contratd’objectifs et de performanceconsacre l’engagement réciproquede l’Etat et de l’EFS, unengagement fort, un engagementancien : assurer l’autosuffisanceen produits sanguins avec uneefficacité et une sécurité toujoursrenforcées.Ces produits sanguins qui sauventdes vies, nous tous mesuronscombien ils sont précieux.Notre rencontre me donne ainsil’occasion de redire l’inépuisableestime que je ressens pour toutescelles et tous ceux qui donnent unpeu de soi en donnant de leursang, et pour toutes les équipesqui, au sein de l’EFS, œuvrentsans relâche pour la santé de nosconcitoyens.

Véritable feuille de route pour lesprochaines années, ce contratpermet de fixer des objectifschiffrés, concrets, pour promou-voir une plus grande efficience del’établissement.Je tiens à le souligner d’emblée :peu d’organismes bénéficientd’une telle visibilité sur leursressources sur 4 ans.

Car au-delà des chiffres, cecontrat réaffirme, plus largement,notre vision du système trans-fusionnel français et ses valeurs,au premier rang desquellesl’éthique du don.Evidemment, l’EFS est au cœur dece système transfusionnel.

Les besoins en transfusion sontgrands. Ils augmentent chaqueannée.L’Etat et ses partenaires n’ont pasménagé leur énergie, depuis dixans, pour construire et faire vivreun système français transfu-sionnel qui, bien entendu, peutêtre amélioré, mais dont nouspouvons être fiers.Face aux crises que nous avons puconnaître ces dernières années,toutes nos institutions ont suconcilier sécurité des produitssanguins, tensions de l’approvi-sionnement et reprise descollectes le plus rapidementpossible. Je voudrais vousremercier pour avoir su vousmontrer à la hauteur de ces défis.

Au moment de signer ce contrat, ilne s’agit pas, pour moi, derappeler l’ensemble des objectifsqu’il contient. J’aimerais, plutôt,insister sur trois principes quinous tiennent particulièrement àcœur : l’autosuffisance, le donéthique et la sécurité desdonneurs.L’autosuffisance en produits san-guins occupe une place pré-pondérante parmi les objectifssanitaires de la France.La promotion du don de sang et la

fidélisation des donneurs doiventêtre au cœur de l’action del’établissement, en collaborationétroite avec les associations dedonneurs.L’autosuffisance en plasma pourfractionnement est un défi qu’ilnous faut relever.La productivité de la filière plasmadoit être améliorée et laplasmaphérèse, valorisée. Il estimportant que l’EFS et le LFBagissent de concert en ce sens.De toute évidence, l’éthique nesaurait être un frein à l’autosuf-fisance, comme voudraient le fairecroire certains opérateurs inter-nationaux aux intérêts exclusi-vement mercantiles. Le donéthique, bien au contraire, peutrelever le défi de l’autosuffisance :cette conviction, cher GérardTobelem, je sais que nous lapartageons.

La gratuité, le bénévolat, l’anony-mat et le volontariat sont autant deprincipes éthiques fondamentauxqui régissent le don de sang dansnotre pays.Et la France continuera, dans lerespect et l’esprit de la loi, àpromouvoir le don éthique et àpréserver l’édifice législatif qui leconsacre. Elle continuera égale-ment à le défendre auprès de sespartenaires européens.

J’en viens, vous l’aurez compris, àla troisième thématique que jesouhaitais évoquer : la sécuritédes donneurs.Le tragique accident survenu enseptembre 2009, d’une donneusevenue offrir son plasma, nous atous bouleversés.Toutes les mesures possibles ontété prises immédiatement et lesrecommandations de l’Inspection

CONTRAT D’OBJECTIFET DE PERFORMANCE

EFS/MINISTÈRE DE LA SANTÉ2 septembre 2010

EFS - COP

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EFS - COPSeptembre 2010 - N° 152

générale des affaires sociales sontmises en œuvre.

L’EFS a ainsi renforcé lasécurisation de la procédure deplasmaphérèse et veille à lasensibilisation de l’ensemble deses équipes de prélèvement.Comme vous le savez, la sécuritéest, en outre, au cœur de larévision annuelle de l’arrêté desélection des donneurs de sang,dont la prochaine version devraitêtre publiée prochainement.La sécurité, ce sont enfin nossystèmes de surveillance et deveille, grâce auxquels nouspouvons rapidement identifierl’émergence de nouveaux risques,analyser leurs mécanismes dedéveloppement et élaborer desréponses adaptées.

Nombreux sont les défis que nousaurons à relever ensemble. Dans lemême temps, je sais pouvoircompter sur vous pour poursuivreet développer vos activités derecherche, de formation et dethérapie cellulaire.

Pour tous les objectifs que nousnous sommes fixés, ce contrat deperformance sera un guide pré-cieux.Symboliquement, nous aurions pule signer de notre sang. Les usagesnous recommandent plutôt d’utili-ser nos plumes».

Les principaux objectifsdu Contrat d’Objectifset de Performance (COP)1 - Assurer l’autosuffisancenationale en PSL et la progressiondes besoins en plasma àfractionner.L’EFS, en vue de faire face à la

reprise de la demande de PSL(Produits Sanguins Labiles :Concentrés de Globules Rouges,Plaquettes, Plasma Thérapeu-tique) et la très forte demandeplasma à fractionner doit redéfinirsa politique de promotion du don etde prélèvement d’une part, sonimplication dans le bon usage de laprescription des produits issus dusang d’autre part, afin de répondreà l’autosuffisance nationale.�Définir un système de veillestratégique sur la base d’uneétude prospective de la demandeet de l’offre de PSL, de plasma àfractionner et de médicamentsdérivés du sang

�Assurer un stock hebdomadairede 12 jours en vue de répondreaux besoins des Etablissementsde santé

�Fournir au LFB au moins 98 %des besoins qui ont fait l’objet ducontrat pluriannuel. L’EFS devraadapter ses moyens de collectesur tout le territoire afin de faireface à l’accroissement de la de-mande

�Réformer la politique de promo-tion du don de sang et du don deplasma :� poursuivre l’effort de recrute-ment de nouveaux donneurs� focaliser les efforts sur la fidéli-sation des donneurs avec un ac-croissement du nombre de donspar donneur� formaliser la relation avec laFédération Française pour le donde sang bénévole et avec lesautres associations intervenantdans les domaines d’activités del’EFS.

2 - Progresser en matière desécurité sanitaireL’EFS met en place une veillescientifique et technologique enmatière de sécurité sanitaireportant sur l’évolution des risquestransmissibles et immunologiquesliés à l’usage de PSL et sur l’intérêtmédico-technique que présente unnouveau procédé ou une nouvelletechnologie applicable auxactivités de l’EFS.

3 - Améliorer l’efficience degestionL’EFS devra réduire ses coûts de1,5 à 2 % par an à partir de 2011tout en garantissant la sécurité dudonneur et du receveur.�Mutualisation des plateaux dequalification biologique du don

�Plan d’optimisation de l’implan-tation des laboratoires de biolo-gie médicale de l’EFS et desEtablissements de Santé

�Révision des schémas d’organi-sation de la Transfusion San-guine respectant les objectifsd’approvisionnement sûr etéconome des Etablissements deSanté

�Unification du système informa-tique métier notamment enmatière de constitution d’unebase unique de donneurs

�Réorganisation de la gouver-nance de l’EFS.

4 - Mobiliser la rechercheL’EFS devra augmenter, parredéploiement, la part de sonchiffre d’affaires consacré à larecherche de 1,35 % en 2009 à 2 %en 2013La recherche sera recentrée sur5 axes prioritaires :�Le don, la qualité, la gestion decrise

�Les produits sanguins labiles :préparation et caractérisation

�Le risque microbiologique et im-munobiologique

�La médecine transfusionnelle�L’ingénierie cellulaire et tissu-laire et les médicaments dethérapies innovantes.

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Le sang humain est une subs-tance irremplaçable ; aucunproduit médicamenteux ne sesubstitue au sang, dont lescomposants restent indispen-sables dans le traitement denombreuses pathologies, etnotamment les maladies dusang.

Les donneursL’arrêté du 12 janvier 2009élargit les possibilités dedonner son sang en repoussantl’âge limite de 66 à 71 ans et enaugmentant la fréquence desdons : de 5 à 6 fois par an pourles hommes et de 3 à 4 foispour les femmes.

En 2009, l’on a enregistré1 689 495 donneurs dont423 570 nouveaux (soit 25 %).

Ces nouveaux donneurs sont enmajorité des femmes (54,3 %contre 45,7 % d’hommes) etjeunes (61 % ont moins de 30ans).

Pourquoi passer àl’acte la première fois ?Plusieurs motivations se déga-gent :� un sentiment d’utilité : lesvolontaires souhaitent répon-dre aux besoins en sang,jugés vitaux et urgents

� une motivation physique etmorale : le temps du don ap-paraît comme un moment depause, un moment pour soi.Donner c’est aussi recevoir(pas tout à fait désintéressé).Les volontaires donnent parcequ’un de leur proche a déjàbénéficié d’un don et ils veu-lent s’acquitter d’une “dette”,ou ils donnent par anticipa-tion, dans l’éventualité d’unbesoin futur

� un engagement : le don peutégalement être considérécomme un acte militant,volontaire et gratuit. Ilreprésente une action libre etdésintéressée.

Les Français seraient prêts àdonner si l’EFS privilégiait :� la proximité géographique : lapossibilité de donner sonsang sur le lieu de travail estsouvent avancée

� la rapidité du prélèvement :éviter les files d’attente quidémotivent les candidats audon

� un contexte humain et convi-vial : de meilleures conditionsd’accueil et une bonne colla-tion.

Le Don et les besoinsIl existe plusieurs types de don :le don de sang total et le donpar aphérèse.

Le don de sang total : c’est ledon le plus pratiqué. Il permetde recueillir en une seule foistous les composants du sang(globules rouges / plaquettes /plasma). Le sang total n’estjamais utilisé en l’état (voir leschéma en dernière page).

Le don par aphérèse : c’est unetechnique par laquelle ledonneur est branché à un sépa-rateur de cellules qui permetde prélever directement desplaquettes, du plasma ou desglobules rouges ; les autrescomposant du sang étantréinjectés au donneur.

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2009DE L’ÉTABLISSEMENT FRANÇAISDU SANG (EFS)SOURCE : RAPPORT D’ACTIVITÉ DE L’EFSCRÉDIT INFOGRAPHIE : PHILIPPE MOUCHE

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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2009

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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2009Septembre 2010 - N° 152

Les globules rouges transpor-tent l’oxygène des poumonsvers les tissus. A partir d’unepoche de sang total, l’on extrait,par centrifugation, un concen-tré de globules rouges (CGR).Celui-ci fera l’objet, par filtra-tion, d’une déleucocytation(retrait des globules blancs).

Avant d’être transfusés à unpatient, ils pourront êtreconservés pendant 42 joursentre +2° et +6°.

La transfusion de CGR estmajoritairement pratiquée poursoigner :� les cancers (et notamment lescancers du sang)

� les maladies du sang� thalassémie : maladie héré-ditaire se traduisant par desanémiés nécessitant destransfusions tout au long dela vie� drépanocytose : maladiegénétique qui touche un nou-veau-né sur 6 000 (soit envi-ron 130 nouveaux cas par an).Les globules rouges sontatrophiés en forme de faucille

et génèrent des occlusionsdans les vaisseaux ; là aussi,des transfusions tout au longde la vie sont nécessaires

� les pertes de sang lors del’accouchement

� les interventions chirurgicales.Les besoins de CGR ne cessentd’augmenter depuis 2002(+ 20 %), mais la croissancetend à se ralentir (seulement+ 2,8 % en 2009).Il faut noter que la consom-mation de 2009 se situe encore7,6 % en dessous de celle de1992.

Les plaquettes permettent deprévenir et de stopper leshémorragies. Pour soigner unpatient, il est souvent néces-saire de lui transfuser 400milliards de plaquettes, ce quel’on trouve dans une poche deconcentré plaquettaire prélevépar aphérèse (CPA) ou dans unregroupement de 5 à 6 concen-trés plaquettaires issus de sangtotal (MCPS).

La qualité et la sécurité pour lepatient sont les mêmes, et l’on

développe actuellement lerecours aux MCPS ce quipermet d’éviter de détruire cesplaquettes issues de sang total.Les plaquettes ne se conser-vent que 5 jours. Les pochesdoivent être placées sousagitation constante à unetempérature située entre +20°et +24°.

La principale indication résidedans le traitement des cancers(dont les leucémies).

L’on transfusera également desplaquettes en cas de saigne-ments importants lors desinterventions chirurgicales afinde stopper l’hémorragie.

La progression de la consom-mation de plaquettes était de4,6 % l’année dernière.

Le plasma représente 55 %d’une poche de sang total etcontient 90 % d’eau.

Les 10 % restants contiennentdes protéines indispensables àla vie (dont 60 % d’albumine).

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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2009

Le plasma sert également de matière première dans la fabrication de médicaments destinés àcombler les manques de certaines protéines ou immunoglobulines.Cesmédicaments soignent en France près de 500 000malades au quotidien, notamment des patientsatteints de maladies rares, pour lesquels ces médicaments sont la seule chance de survie.

L’EFS a cédé 827 740 litres de plasma au LFB (Laboratoire français de Fractionnement et desBiotechnologies), chargé de fabriquer des médicaments ; soit 7,5 % de plus qu’en 2008 et 59,7 % deplus qu’en 2002.

Par exemple, l’association IRIS (voir affiche en Une) regroupe des patients atteints de déficitsimmunitaires.

Le plasma thérapeutique (transfusé au patient) est principalement utilisé pour combler lesdéperditions en eau des tissus, notamment chez les grands brûlés.La consommation a augmenté de 13,3 % l’an dernier, ce qui représente une augmentation de42,5 % depuis 2002.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

LE DON DE SANG PLACENTAIRELe sang placentaire (ou sangde cordon) est le sangcirculant dans le cordonombilical du fœtus et quipermet les échanges entre lamère et l’enfant.

A la naissance, le cordonombilical est coupé et lenouveau-né devient complè-tement autonome.Le placenta et le cordon sontnormalement considéréscomme des déchets opéra-toires et incinérés.

Or, les cellules sanguinescontenues dans le cordonombilical présentent l’avan-tage d’être immatures etdonc de pouvoir traiter despatients atteints de défi-cience du fonctionnement deleur moelle osseuse enlimitant le nombre etl’importance du rejet.

L’idée est de récupérer cescellules, de les stocker et deles greffer chez des patientsqui en ont besoin.

L’hématopoïèse est la pro-duction continue des cellulessanguines à durée de vielimitée (5 jours pour desplaquettes, 42 jours pour desglobules rouges) par lescellules souches hémato-poïétiques de la moelleosseuse (présentes surtoutdans les os plats dont les osdu bassin : os iliaque).La thérapie cellulaire, étu-diée dans un autre dossier,montre les différents types

de greffe utilisés dans letraitement des maladies dusang.

L’allogreffe de moelleosseuse est préconisée pourle traitement :� Leucémies aiguës� Aplasie médullaire (des-truction des défenses im-munitaires lors de traite-ments par chimiothérapieou radiothérapie

� Maladie des globulesrouges (Drépanocytose).

Traitementschématiquedes leucémies aiguësLa moelle osseuse maladetraitée par chimiothérapie.Le succès de ce traitementconduit à une rémissioncomplète.Pourtant, il arrive fréquem-ment que l’on assiste à unerechute.Le traitement par chimiothé-rapie reprend, mais dans lamajorité des cas, il convien-dra de recourir à uneallogreffe.

Principe de l’allogreffeRemplacer la moelleosseuse malade par lamoelle osseuse saine grâceaux cellules du donneur1.Conditionnement du patientpar chimiothérapie accom-pagnée de radiothérapie

Buts :� Bloquer le système immu-nitaire du patient

� Détruire la maladie rési-duelle

� « Faire de la place » pour legreffon

2.Les cellules souches dudonneur s’installent dansles os pour produire denouvelles cellules san-guines

3.Les lymphocytes T tuent lescellules cancéreuses rési-duelles du patient.

Le système HLAPour bénéficier d’une greffe,le patient doit avoir unecompatibilité HLA (compo-sants tissulaires présents surles globules blancs) avec sondonneur.

L’on a une chance sur quatrede trouver cette compatibilitéparmi sa fratrie, mais unechance sur un million d’êtrecompatible avec un individulambda de la population.

La place du sangplacentaire dansles allogreffesLe don de cellules de lamoelle osseuse nécessite lerecours à des fichiers dedonneurs volontaires au donde moelle osseuse.

Ces fichiers contiennent plusde 12 millions de volontairesdont près de 4 millions dansle fichier allemand.

Le don demoelle osseuse estde moins en moins pratiquéau profit du don de sangpériphérique et du sangplacentaire.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

La greffede sang placentaireLe sang placentaire contientdes cellules souches héma-topoïétiques et des lym-phocytes.

Le sang placentaire, un greffontrès intéressant, car� il n’y a pas toujours de don-neurs adultes dans lesfratries (1/4 de probabilité decompatibilité) ou les fichiersde donneurs (qui ne sontcompatibles que dans 2/3 descas),

� variété importante de typageHLA des sangs placentaires,

� disponibilité des sangs pla-centaires congelés,

� compatibilité HLA donneur /receveur moins stricte,

� risques diminués de réactiondu greffon contre l’hôte.

Limites de l’utilisation du sangplacentaire� moins de richesse en cel-lules, mais on peut utiliser 2sangs placentaires pour unemême greffe ou possibilitébientôt de disposer de sangplacentaire amplifié

� pas de possibilité de réin-jecter des lymphocytes dudonneur.

Mise en banque d’unités desang placentaireL’on procède à une sélectionmédicale des donneuses� écarter du don tout risque demaladie transmissible :� génétique� cancéreuse� infectieuse.

Contre-indicationsau prélèvement liées� à la mère� au père� au nouveau-né� à la fratrie.

Pendant la grossesse� Sensibilisation au don lorsdes consultations : informerque le don est bénévole,anonyme, gratuit, solidaire.Les cellules collectées dansle cordon seront utiliséespour les besoins d’un patientne pouvant être traité pard’autres moyens

� Expliquer le déroulement lorsde l’accouchement : informerque le prélèvement est sansconséquence pour la mamanet le bébé

� Prévenir la patiente de lanécessité de contrôler sessérologies virales deux moisaprès l’accouchement

� Consentement éclairé : lamaman doit donner son accordpour le prélèvement et lamise en banque des cellules

� Dossier médical avec les con-tre-indications : antécédentsmédicaux par exemple…

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Réseau Françaisde Sang Placentaire(RFSP)Le réseau se compose des banques de :� EFS : Bordeaux, Besançon, Créteil,Lyon-Grenoble

� CIC : Marseille� CHU : Paris (St Louis), Montpellier,Poitiers

Les différentes étapes :

Prélèvement du sang placentairepar la veine du cordon ombilical

Soudure de la tubulurede la poche prélevée

Contrôle de l’intégritéet de la conformitédu prélèvement

Après prélèvement des cellules dans le cordon ombilical, les cellules sont stockées dans une poche quiest identifiée par code barre afin d’en réaliser la traçabilité jusqu’à la mise en banque.Plusieurs opérations de contrôle qualité sont opérées : tests sanguins / virologie (recherche de virus etbactéries néfastes au receveur) / contrôles de conformité…

Mesure du nombre de cellules souches CD34, cellules indispensables au patient� si le volume de la poche est inférieur à 70ml, la poche est rejetée� si le nombre de cellules CD34 est inférieur à 2 millions, la poche est rejetée car le nombre de cellulesne suffira à soigner et guérir le patient

� les poches rejetées partent aux services de recherche et développement

Une fois ces contrôles opérés, la poche fait l’objet d’une miniaturisation avant mise en banque ; laminiaturisation permet de stocker un nombre plus important de poches dans la même cuve d’azote.

Traitement de la poche de sang placentaire avant congélation

La miniaturisation permet deréduire le volume de sang stocké

Congélation et stockagedans de l’azote à -196 °C

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

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De par la qualité de ses USP(unités de sang placentaire) leregistre FGM (France Greffe deMoelle) affiche un taux decession de 3,01% loin devant lesregistres ou banques des USA,d’Italie, de Belgique, d’Espagneet d’Australie.

L’objectif est d’accroître lenombre d’unités de sangplacentaire en vue d’atteindre30 000 unités banquées au seindu RFSP, pour qu’en 2014 lespatients greffés en Francepuissent bénéficier des unitésdu RFSP.

USP stockées dans les banques internationales

Causes des non-conformités des USP prélevées (%)

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

FORUM THÉRAPIE CELLULAIREET TISSULAIREDocteur Isabelle DESBOIS

DéfinitionsThérapie cellulaire :utilisation de cellules sou-ches pour prévenir, traiter ouatténuer une maladie.

Thérapie tissulaire :remplacement d’un tissumalade par un tissu sain.

Ingénieriecellulaire/tissulaire : toutesles étapes de préparationentre le prélèvement et laréinjection (culture, expan-sion…).

Les enjeux éthiquesLes principes de la directiveeuropéenne 2004/23/CE prô-nent la Solidarité des ci-toyens de la Communautéeuropéenne.

Le don est volontaire et nonrémunéré (altruisme dudonneur). L’anonymat entredonneur et receveur estgaranti.

Il existe une égalité d’accèsaux soins pour tous lespatients.

Ces principes sont desfacteurs de nature à contri-buer au relèvement desnormes de sécurité, donc àla protection de la santéhumaine.

Les cellulesAujourd'hui, les résultats lesplus probants sont enregis-trés sur les Cellules SouchesHématopoïétiques (CSH) etsur les Cellules de l’immu-nité.

Demain (?) : nous attendonsbeaucoup de la recherchesur les :� Cellules Souches Mésen-chymateuses

� Cellules Souches Pluripo-tentes induites (iPS)

� Cellules SouchesEmbryonnaires

Les greffes de CellulesSouches Hématopoïé-tiques (CSH)Ces greffes sont principale-ment réalisées pour soigner(et guérir) des cancers dusang (leucémies, lympho-mes…).

Il existe plusieurs types derecueil possible de ces cel-lules :

1.Le don de moelle osseuse(MO)

Il existe deux typesde greffes :� la greffe autologue : le don-neur est enmême temps lereceveur. Le prélèvementest effectué chez le patientlors d’une phase de rémis-

sion. Les cellules sontprélevées puis traitées afinde détruire les cellulesmalades résiduelles ;

� la greffe allogénique : ledonneur est une autre per-sonne que le patient. Il peutêtre choisi parmi la fratrie(une chance sur quatre detrouver un donneur com-patible parmi les frères etsœurs du patient), ouparmi la population gé-nérale (seulement unechance sur un million detrouver un donneur com-patible). Pour être donneur,i l faut s’ inscrire sur leregistre national des volon-taires au don de moelleosseuse géré par l’Agencede la biomédecine. Leprélèvement s’effectue aubloc opératoire sous anes-thésie générale.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

2.Le don de sang périphérique(SCP)

Les CSH résident dans lamoelle osseuse. L’on peut allerles chercher au moyen d’unprélèvement demoelle osseuse(voir ci-dessus), ou en lesfaisant migrer de la moelleosseuse dans le sang circulant.

Pour ce faire, l’on injecte audonneur un facteur de crois-

sance quelques jours avant leprélèvement. Ce facteur decroissance aura pour effet desortir les cellules de la moelleosseuse.

Une fois présentes dans le sangcirculant, il suffira d’aller lesprélever à l’aide d’un sépara-teur de cellules.

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3.Le don de sang placentaire(SP) (voir article spécifiquesur le sujet).

Les banques de sang placen-taire autologueLe Conseil Consultatif Nationald’Ethique (CCNE) a publié unavis le 12 décembre 2002 : lesbanques de sang de cordonombilical en vue d'une utili-sation autologue ou enrecherche - Avis N° 74.

Les banques de sang de cordonautologue� présentent un grave dangerpour la société, car elles s’op-posent au principe de solida-rité

� mettent en cause la justice etl’équité, puisque seuls lesplus fortunés pourront avoiraccès à ces banques sans sepriver financièrement

� présentent une vision utili-tariste, utopiste et commer-ciale de la conservationautologue du sang placen-taire, car� c’est une provocation pourles plus démunis qui n’ontpas les moyens de financerles frais de mise en banqueou qui doivent effectuer degros sacrifices pour y par-venir� aucune indication n’existe àl’heure actuelle, et aucunerecherche n’a prouvé le bien-fait de ces cellules

� contexte d’activité commer-ciale privée : danger pour lesparents victimes d’une pu-blicité abusive. Cette offreprivée pourrait leur donner lesentiment, s’ils refusent, dene pas avoir fait tout ce qu’il ya de mieux pour leur enfant

� si des indications raisonna-bles étaient révélées à l’ave-nir, proposition et prise encharge dans des établisse-ments publics.

L’avis du CCNE a été confortépar celui du Groupe européend’éthique : avis n° 19 du 16mars2004.

En 2009 : 44 sites étaient autorisés pour le stockage des cellules, dont 22 à l’EFS ; 60% des cellulessont traitées dans un ETS (Etablissement de Transfusion Sanguine)

Congélation et stockageen azote liquide

QualificationPréparation

Les différentes phases de préparation des cellules

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

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Autres activités d’ingénieriecellulaire en essais cliniques� Préparation de cellules sou-ches mésenchymateusespour le traitement de la GvHau cours de greffes de moelle(le greffon détruit les cellulesdu receveur)

� Préparation de concentrés demoelle osseuse dans les ré-parations osseuses (aprèsfracture)

� Préparation de concentrés decellules médullaires pour letraitement des artérites desmembres inférieurs

� Préparation de concentréstissulaires anti-virus EpsteinBarr

� Préparation d’îlots de Lan-gherans (cellules du pan-créas) dans le traitement desdéficits immunitaires

� Cellules neuronales fœtalesdans le traitement de lamala-die de Huntington.

Les tissusAprès son décès, l’on peutdonner ses organes, mais aussises tissus :� Peau,� Cornées et membrane am-niotique,

� Os spongieux et os massif,ligaments, ménisques,

� Vaisseaux, valves.Les greffes de tissusEn 2009 : 40 banques de tissusétaient autorisées dont 19 àl’EFS.

CornéesLes banques de l’EFS récep-tionnent 54 % des cornées etdistribuent 48 % des cornéesgreffées.

Le prélèvement s’effectue surdes donneurs décédés. Lapréparation, la qualification, laconservation et le stockage

s’effectue à +31°C pendant30 jours.

Les greffes concernent despatients atteints d’une dégéné-rescence cornéenne (perte dela vision).

L’EFS réceptionne 18 % destêtes fémorales et en distribue23 %.

Les têtes fémorales sontprélevées lors d’interventionsde prothèse de hanche. Ellespeuvent être conservéespendant 5 ans dans l’azoteliquide. Elles serventprincipalement depoudre d’os pourcolmater les inters-tices au niveau dufémur.

VaisseauxLes banques de l’EFSréceptionnent 72 %des vaisseaux etdistribuent 72 % desgreffons vasculaires.

Le prélèvement s’ef-fectue sur donneursdécédés. Il est réaliséaprès sélection clini-que et biologique.La préparation, laqualification et laconservation sont réa-lisées en vapeurd’azote (-150°C).Ils servent au traite-ment de patientsgraves (prothèses in-fectées).

Os massifsLes banques de l’EFSréceptionnent 70 %des os massifs etdistribuent 42 % des

greffons osseux massifs,notamment pour le traitementde jeunes patients atteints decancer.

Les banques de l’EFS récep-tionnent 40 % des fragmentscutanés et distribuent 27 % desgreffons.

La greffe de peau est principa-lement indiquée pour le traite-ment des grands brûlés.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

La recherche ; les perspectives

1.Cellules Souches MésenchymateusesLes cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont des cellules souches tissulairesmultipotentielles donnant naissance aux tissus conjonctifs du squelette : os, cartilage,stroma médullaire (ensemble des éléments cartilagineux formant la charpente de certainsorganes ou tissus) à différenciation vasculaire musculaire lisse et adipocytes (cellulesgraisseuses).De façon plus contestée, elles donneraient également naissance aux cellules musculairessarcomériques (squelettiques et cardiaques) et aux cellules endothéliales (tissu qui tapissel’intérieur des parois de l’appareil circulatoire), voire à des cellules d'origine nonmésodermique, tels les hépatocytes ou les cellules neurales.

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3.Cellules souches adultes (IPS)La recherche sur ces cellules souches adultes a franchi un pas important avec la découvertedu Professeur Yamanaka qui a réussi à reprogrammer, chez le rat, des cellules de la peauen cellules pluripotentes.

De grands espoirs sont fondés dans cette recherche, totalement éthique, en vue dereconstituer des organes ou tissus malades.

Les cellules du patient sont reprogrammées en cellules pluripotentes pouvant donner denouvelles cellules cardiaques, sanguines, neurales ou autres, à la demande.

2.Cellules embryonnairesLes cellules souches em-bryonnaires ouvrent delarges perspectives en rai-son de leur potentialité. Cesont des cellules immaturespouvant migrer en toutessortes de cellules.

Toutefois, à ce jour, aucunedécouverte notoire n’a étéréalisée.

Compte tenu du caractèrenon éthique de la recherche(la recherche conduisant à ladestruction de l’embryon), ilconvient de rester prudentsur le développement detelles recherches.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

FORUM PLASMA

Le plasma est utilisé (entreautres) pour fabriquer desmédicaments qui permettentde soigner de nombreusesmaladies, notamment desmaladies rares grâce aux trai-tements par injection d’immu-noglobulines.D’autres thérapeutiques plusanciennes utilisent les compo-sants ou les protéines duplasma telles l’albumine (pourcombler les déperditions eneau, notamment chez lesgrands brûlés) ou les facteursde coagulation (pour soignerles pertes de sang chez leshémophiles).

Forte croissance de demandemondiale de MDP (Médica-ments Dérivés du Plasma) :données en Millions dedollars.

Le nombre de maladiesrépondant à ces traitementscroît sans cesse, ce qui signifiequ’un nombre croissant depatients ont recours à cesthérapeutiques ; ce qui expliquel’explosion de la demandemondiale.

Il faut noter que, compte tenudu coût élevé de ces médica-ments, seuls les patients despays industrialisés peuvent yavoir accès.Quelques facteurs explicatifs dela croissance :� amélioration du diagnostic etdéveloppement de prises encharge chroniques dans lespays occidentaux

� meilleure prise en charge despatients dans les pays émer-gents ; l’usage de ces théra-peutiques se concentrait

jusqu’à présent sur les USA etl’EUROPE, mais d’autres paysaccédant à un niveau derevenu supérieur (CHINE /INDE / BRÉSIL) sont de plusen plus demandeurs de MDP,notamment d’albumine et defacteurs de coagulation (Fac-teur VIII)

� forte croissance de l’utilisa-tion d’immunoglobulines, pre-mier moteur de la croissancedes MDP

� pas de réel concurrent auximmunoglobulines en termede classe thérapeutique� l’origine plasmatique incon-tournable.

La croissance attendue est de7 % par an jusqu’en 2012.

Besoin mondial évalué à 34millions de litres de plasma

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

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pour fractionnement nécessai-res en 2015 pour répondre auxbesoins en MDP (rappel : 26millions de litres fractionnésen 2007).En France le marché des MDP acrû en moyenne de 11 % par andepuis 2006.Une croissance due largement

à la forte progression desbesoins en Immunoglobulines :� avec un doublement desquantités prescrites en 3 ans

� aboutissant à un marché de5 tonnes en 2009

� Pourquoi ?� meilleure prise en chargedes patients déficitaires

� reconnaissance de l’intérêtthérapeutique des Immuno-globulines dans de nouvellesindications (les maladiesauto-immunes) très invali-dantes pour les patients.

Il faut noter que ce marché est très fluctuant, et que les producteurs peuvent être amenés à agir surl’offre et sur la demande, pouvant créer des tensions importantes qui se retrouvent sur le niveau defixation des prix.Ce marché est très dépendant de l’approvisionnement en plasma.

Sur les 25millions de litres de plasma disponibles dans lemonde, aumoins 5millions sont bénévoles,le besoin pour les patients français est estimé à environ 1,1 million de litres de plasma bénévole.

La collecte du plasma est de plus en plus intégrée par les fractionneurs.

Alors qu’historiquement la collecte de plasma était issue du don de sang, l’industrie a développé descentres de collecte prélevant uniquement du plasma et rémunérant les donneurs.

Marché des immunoglobulines (Ig) polyvalentes :

En Europe :� OCTAPHARMA : 9 centres en Allemagne /� 7 centres en République Tchèque� CSL BEHRING : 8 centres en Allemagne� BIOTEST : 7 centres en Allemagne /� 1 centre en Autriche� KEDRION : 2 centres en Allemagne� BAXTER : 7 centres en Autriche

Aux Etats-Unis : nombre de centres de collecte� GRIFOLS : 75� CSL BEHRING : 72� BAXTER : 55� TALECRIS : 31� DCI : 28� INTERSTATE : 14� THERAPEUTICS : 14� AUTRES : 29

Vue d’ensemble des acteurs MDP :Un marché particulier au sein du marché pharmaceutique : seulement moins d’une quinzained’acteurs de taille significative pour l’ensemble du monde.14 sociétés en 1994 en Europe + USA, 9 aujourd’hui, pas de nouvel entrant généraliste.Des acteurs déjà très concentrés, surtout aux Etats-Unis.

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CONGRÈS NATIONAL FFDSB

Afin de faire face à l’accrois-sement des besoins de plasmade fractionnement, plusieursmesures doivent être prises :� Le plasma issu de sang totalest la 1ère source de plasmapour la fabrication desmédicaments dérivés du sang� En 2009, 587 930 litres(71 %) provenaient de sangtotal sur les 825 274 litres en-voyés au LFB. En 2010, leprélèvement de sang totalaugmentant de 2 %, le volumede plasma disponible aug-mentera de 12 000 litres.

� Sensibiliser de nouveaux don-neurs.

� Développer le nombre deplasmaphérèses� augmen-tation de 33 000 aphérèses en2010. Il faut noter que le pour-centage de plasmaphérèsespar rapport au nombre totalde prélèvements est de 9,1 enFrance, alors qu’il est de44,24 en Autriche, 31,58 auxPays-Bas, 24,32 en Alle-magne… Nous avons doncune grande marge demanœuvre.

� Augmenter le volume prélevéà chaque plasmaphérèse� passer de 680ml à 750ml,soit un gain de 15 à 20 000litres.

� Diminuer le nombre deprélèvements de plaquetteset réorienter les donneursvers le don de plasma. Il fautnoter que les besoins enplaquettes continuent decroître mais le nombre deprélèvements de sang totalaugmentant, les besoins enplaquettes peuvent être satis-faits sans problème en utili-sant les plaquettes issues desang total.

� Remplacer le plasma servantde conservateur dans lespoches de plaquettes par unesolution de conservation.

De son côté, le LFB (Laboratoirede Fractionnement et desBiotechnologies) a investi pourdoubler sa capacité deproduction.

Cet investissement est nonseulement destiné au marchéfrançais mais aussi à la satis-faction des besoins interna-tionaux en exportant les MDPvia des filiales implantées auMoyen-Orient ou dans d’autrespays européens.

En effet, le LFB réalise dutravail à façon pour certainspays tels les pays duMAGHREB, et recherched’autres marchés de ce type.

Le système consiste à importerdu plasma collecté dans le payspartenaire, à fabriquer lesmédicaments en FRANCE, et àretourner les médicamentsdans le pays d’origine.

Autre partenariat mis en œuvreavec le BRÉSIL : le transfert detechnologie.Le LFB accompagne le BRÉSILdans la construction de sonpropre système de fraction-nement du plasma et defabrication des MDP afin derépondre aux besoins de sespatients nationaux.

Le forum était égalementanimé par SandrineLEFRANÇOIS, Présidente del’Association des Déficients enAlpha1 Antitrypsine (ADAAT), etFrancis REMBERT, Chargé demission à l’association IRIS (degauche à droite sur la photo).

L’approvisionnement du marché français en immunoglobulines :

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L’Union Nationale a décidé departiciper financièrement à lacréation, en 2006, de la FondationAlliance BioSecure chargée deréaliser des recherches sur lePrion.

La Fondation a organisé uncolloque sur le thème du prion le10 juin dernier au Ministère de laSanté.

Le Prion est une protéineinfectieuse qui intervient dans denombreuses maladies neurolo-giques et qui a été mise en avantlors de la contamination par lamaladie de Creutzfeld-Jacobssuite à l’épidémie de la vachefolle.

Il faut noter qu’il existe plusieurstypes de maladie à prions :� La maladie de Creutzfeld-Ja-cobs sporadique (85 % des cas)dont l’origine est inconnue

� Les maladies génétiques auto-somiques ou transmissibles

� Les maladies acquises :� dure mère� hormone de croissance� nouveau variant de la maladiede Creutzfeld-Jacobs (vMCJ).

Intervention du Professeur PaulBROWN, spécialiste mondial dudomaine

Paul BROWN revient surl’histoire de la découverte et dudéveloppement du Prion :

Avant d’inactiver l’agent patho -gène (le Prion), il convientd’identifier la source :� 1985 : HINTZ découvre les mé-faits des hormones de crois-sance d’origine humaine

� exclusion des donneurs etpropose un programme de dé-contamination.

� 1988 : identification parTHADANY d’une maladie de ladure mère (enveloppe ducerveau) exclusiondesdonneurs,décontamination, utilisation desubstituts.

� 1996 : nouveau variant de lamaladie de la vache folle, iden-tifier la source et l’éliminer. Parprécaution, l’on éliminera lesrisques de transmission par lesang humain et le plasma.� Exclusion des personnesayant été transfusées.� Exclusion des donneurs desang ayant séjourné plus d’unan cumulé en Grande-Bre-tagne entre 1980 et 1996. Il fautnoter qu’aujourd’hui, malgré lasécurisation du plasma, leplasma français n’est toujourspas accepté à l’étranger� Tests sanguins�Mise en place de filtres.

� D’autresmesures concourent àréduire le risque :� Déleucocytation (suppressiondes leucocytes porteurs devirus et bactéries) des produitssanguins.�Ajournement des donneurs encas d’examens invasifs (endo-scopie), d’interventions neu-rochirurgicales ou ophtalmolo-giques touchant la rétine ou lenerf optique.� Sélection des donneurs decornées…

Intervention de Pierre-YvesBOËL : incertitudes de prévi-sions face à une telle maladie

Il faut savoir que le Prion estrésistant à de multiples traite-ments actuellement connus (cha-

leur sèche, radiations ionisantes,ultrasons et rayonnementultraviolet…) et que sa périoded’incubation va de 5 à 85 ans.Le premier cas de nouveauvariant de la maladie deCreutzfeld-Jacobs est apparu 10ans après l’épidémie d’encépha-lopathie spongiforme bovine(maladie de la vache folle) qui adécimé les troupeaux de bovinsen Grande-Bretagne.

La prévision des cas humains aété basée sur le volume desanimaux infectés et le nombre decas humains découverts.En 2000, 58 cas humains étaientavérés et la prévision allait de 63à 136 000 cas ; prévision revue àla baisse ensuite : entre 250 et3 000 cas cliniques (maisprobablement autour de 400).

Nouveau variant de la maladie deCreutzfeld-Jacobs : l’on estaujourd’hui à 25 cas identifiés enFRANCE (dont aucun depuis2008) et 182 cas en GRANDE-BRETAGNE dont 3 avérés partransfusion sanguine.

Parmi les 25 cas identifiés enFrance, 3 étaient des donneursde sang. L’on dénombre 44receveurs de produits sanguinsdont 12 sont encore en vie etaucun n’était - ou n’est - porteurde la maladie.

Les mesures de précautionprises en FRANCE en matièred’exclusion des donneurs ayantété transfusés n’ont rienapporté car le risque esttellement faible que celan’équivaut même pas à un casstatistique.

COLLOQUE SUR LE PRION

COLLOQUE SUR LE PRION

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Greffe d’organes

BRÈVES

Le Professeur Laurent LANTIERI,du CHU Henri MONDOR deCRÉTEIL, a réalisé les 26 et 27 juinune greffe totale de la face chez unjeune homme de 35 ans atteintd’une neurofibromatose, maladiegénétique déformant le visage.

Cette greffe est la premièreréalisée au monde puisqu’elleinclut les paupières et les glandeslacrymales.L’opération a duré 14 heures.

Le prélèvement a été réalisé surun sujet ayant donné son accordau prélèvement d’organes de sonvivant. Sa famille, ayant respectéson souhait, n’a pas opposé derefus même pour ce type de dontrès spécial.

Le visage du donneur a étéintégralement reconstitué avantremise du corps à la famille.Aujourd’hui, le greffé se porte bienet est rentré chez lui.

Une étude espagnole montreque les résultats de greffesrénales avec des donneursdécédés âgés sont superpo-sables à ceux obtenus avec desdonneurs décédés jeunes, saufla fonction rénale qui est un peumoins bonne.

Les reins de donneurs âgés sontgénéralement implantés chezdes receveurs âgés. Mais devantla pénurie d'organes, ils sontaussi proposés à des patientsjeunes de moins de 60 ans.

Le Dr Ricard Sola, de l'universitéde Barcelone, et ses collèguesrapportent des résultatsobtenus depuis environ 10 ansque ces greffes se font.

Ils ont étudié de manièreprospective 91 patients consé-cutifs greffés avant 60 ans avecdes reins provenant de donneursde plus de 60 ans. Ils les ontcomparés à 91 greffes appariéespour lesquelles le donneur et lereceveur avaient moins de 60ans.

Ils n'ont pas trouvé de différenceentre les groupes selon l'âge dureceveur, le sexe, la cause dedécès et la fonction rénale dudonneur, et autres critèresd’analyse.

Les données de survie à un, cinqet dix ans ne faisaient pasapparaître non plus dedifférences significatives.

La greffe, ça marche

Pour l’avenir, les espoirs se

tournent vers le développe-

ment du prélèvement sur

donneur décédé après arrêt

cardiaque et sur donneur vivant,

tout en gardant certaines

réserves sur le prélèvement des

personnes en fin de vie et en

évitant les pratiques depays

frontaliers tels la Belgique

prélevant des organes surdes

personnes euthanasiées.

Des progrès sont encore à

espérer en matière d’immu-

nosuppresseurs permettant un

traitement ciblé, mieux adapté

à chaque patient.

Le 25 juin, le groupe hospitalierAntoine Béclère/ Bicêtre a célébrésa 3 000ème greffe de rein après40 ans d’exercice.

Les facteurs de réussite principauxsont : la présence d’équipespluridisciplinaires et la présencedes activités de prélèvement et degreffe sur le même site, ce qui estun facteur de motivation etd’émulation pour les praticiens.Mais aussi, grâce aux progrèsscientifiques réalisés, notammentdans le domaine des immunosup-presseurs.

Parmi ces plus de 3 000 greffes,220 ont été faites avec un donneurvivant et 102 avec un donneurdécédé après arrêt cardiaque. Plusde 200 impliquent des prélève-ments faits sur des donneurs deplus de 60 ans.

Sur l'ensemble de la cohorte, 93 %des reins sont fonctionnels à un anet 85 % à cinq ans. A ce jour, 2 308malades sont vivants et 1 622 ontdes reins fonctionnels.

Septembre 2010 - N° 152

Le groupe hospitalier Paris-Sud(Antoine Béclère/Bicêtre/ PaulBrousse) a dressé un bilan deson activité à l'occasion de la3 000ème transplantation rénaleen 40 ans.Il ressort que le taux deprélèvement est plus élevé dansles hôpitaux où les familles despersonnes décédées en Etat deMort Encéphalique (EME) sontprises en charge précocementpar des équipes de coordina-tion : le médecin annonçant ledécès aux proches et l’infirmiè-re accompagnant ceux-ci toutau long du processus deprélèvement.

Cette démarche a permis defaire progresser le taux deprélèvements à Bicêtre. En2004, 51 % des donneurs recen-sés étaient prélevés contre 63 %en 2009. La moyenne nationaleétait de 48,1 % en 2009.

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BRÈVES

Un cœur artificiel français en 2013 ?

La Société CARMAT, filiale d’EADS, prévoitde commercialiser un cœur artificieltotalement implantable dans le thorax dupatient en 2013.Ce « cœur » d’un kilo fonctionnerait avecdes piles dont l’autonomie serait de sixheures.

Le coût estimé est de 260 000 euros soitl’équivalent du coût d’une greffe cardiaque.

100 000 patients sont concernés par cetterecherche et le chiffre d’affaires potentielest estimé à 3 milliards de dollars.

Substitut à la moelle osseuse

Une société israélienne a trouvé la méthode pour démultiplier parquinze les cellules souches présentes dans le sang de cordon tout enretardant leur différenciation.

Son produit est passé en phase III d’essais cliniques en 2008 et devraitêtre prêt en 2011.

Ce médicament permettrait de soigner les malades atteints decancers hématologiques (600 000 lymphomes et 160 000 leucémiespar an), notamment les patients ne trouvant pas de donneur demoelleosseuse compatible et qui ne peuvent accéder à la greffe : 60 % des50 000 patients occidentaux.

Le sang de cordon est une « matière première » abondante etimmédiatement disponible grâce aux 400 000 unités stockées dansles banques publiques dans le monde.

Recherche

Poumons reconstituésen laboratoire

Une équipe de recherche américaine a réussi à faire pousser de nouveaux poumons en laboratoirepar la technique de décellularisation (une technique qui consiste à retirer tous les composantscellulaires en laissant intacte l'architecture reliant les vaisseaux et les alvéoles), et à les grefferavec succès chez des rats.

Les poumons obtenus par cette technique ont pu être implantés in vivo chez des rats pour un breflaps de temps (45 à 120 minutes). Ils ont permis des échanges gazeux, comme en ont témoignéles analyses de sang, et la couleur du sang passant du rouge sombre au rouge clair au fur et àmesure de l'oxygénation de l'hémoglobine.

Ces résultats sont encourageants pour pallier le manque crucial de greffons chez l’homme, maisil reste un chemin énorme à parcourir pour y parvenir.

Don du SangL’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a lancé, le 14 juin, une campagne destinée à inciterles jeunes à donner leur sang volontairement et gratuitement.

Les personnes âgées demoins de 25 ans fournissent 38 % des produits sanguins dans le monde.Cette proportion dépasse les 50 % dans certains pays : le BURKINA FASO, le VIET NAM, laJORDANIE ou l’INDE.

Aujourd’hui, 62 pays couvrent leurs besoins en sang total uniquement grâce à des dons bénévoleset non rémunérés, alors que 77 pays ont recours à la rémunération et, malgré cela, restent ensituation de pénurie.

En mai 2010, les Etats Membres de l’ONU ont pris une résolution visant à augmenter les stocksdisponibles en sang afin de couvrir les besoins, notamment dans les pays en développement.

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LA VIE DE L’UNION NATIONALE

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..

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Les 24 et 25 juin 2010, le Comité Directeurs’est tenu au siège de l’Union.A l’ordre du jour :� l’acquisition par le LFB de centres decollectes de plasma rémunéré en AUTRICHEet en TCHÉQUIE

� la préparation du congrès 2011� les actualités transfusionnelles dont laJournée Mondiale du Donneur de Sang du 14juin

� les actualités en matière de don d’organes et de moelle osseuse : la révision des lois de bioéthique/ la journée nationale de réflexion sur la greffe du 22 juin

� la relance des associations en difficulté� la situation financière : bilan fin mai et point de sortie prévisionnel au 31 décembre� les actions au sein de la Fédération Française

Le 2 avril 2010, le Conseil National se réunissait à PARIS.

A cette occasion, devant l’ensemble desadministrateurs, Gérard VANHOVE, accom-pagné de Pierre CORDERO et MichelMONSELLIER, a remis les insignes deCommandeur dans l’Ordre National du Méritedu Sang à Christian DESAILLY, SecrétaireGénéral de l’Union Nationale et Président del’association du Pas-de-Calais.

Gérard VANHOVE, après avoir retracé leparcours du récipiendaire, lui a accroché lacravate de Commandeur.

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CORSE

Le 14 juin, pour le « festivalglobule » de Bastia, les asso-ciations de Haute Corse et deCorse du Sud ont uni leursforces pour faire de cettejournée, une réussite.

Malgré le beau temps, lespassants étaient peunombreux et la journée acommencé très calmement.Mais en fin de matinée, la filed’attente a commencé à s’al-longer et cela s’est poursuivijusqu’en fin de journée.

L’espace ludique et sportifencadré par 2 éducateurs del’UCPA, n’a pas rencontré lesuccès escompté. Il faut direque le lundi matin les enfantssont habituellement à l’école.Il faut, cependant, souligner lavisite d’une classe de CM2,accompagnée de leur insti-tutrice.

Durant cette journée, lesgilets fournis par l’EFS ont ététrès utiles ! Ils ont permisd’identifier les animateurs etde nombreuses personnessont venues spontanément audevant d’eux pour chercherdes réponses à leursquestions.

Concernant la communicationinterne, un article reprenantl’affiche du festival est paru le9 juin dans Jourpost, tandisque les télécommunicantsétaient informés par « pushmail ».

Cette journée a été uneréussite : 135 pochesprélevées (105 l’annéeprécédente) et plusieursnouveaux donneurs.

Le personnel de nos 2 entre-prises a répondu présent.C’est pourquoi, il est envisagéde pérenniser une collecte surla place Saint Nicolas àBastia.

RHÔNELe 14 juin, l’association duRHÔNE a décidé de lancer uneaction en centre-ville dans lebureau de LYON BELLECOUR

avec l’aide d’Annie PATILLOT,Directrice d’Etablissement.

Les animateurs (BernardSELDRAN, Henri GARAN-CHON, Marie-Claude DEMINOet Eliane REYMOND) ont pusensibiliser les clients dans lasalle du public alors qu’ilsattendaient pour réaliserleurs opérations postales oufinancières.

Une action intéressante quisera reconduite dans d’autresétablissements volontairespour une telle démarche.

YONNE15 km de LINDRY

Le 18 avril 2010, l'ASPTT del’YONNE organisait sa compé-tition annuelle.

Celle-ci a eu un fort retentis-sement, puisque 200 partici-pants venant de nombreuxdépartements et 30 enfants sesont affrontés tout au long duparcours.

LA VIE DES ASSOCIATIONS

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LA VIE DES ASSOCIATIONSSeptembre 2010 - N° 152

Les participants étaient en-couragés par les spectateurs :familles, amis, habitants deLINDRY et de sa région.

L’association des donneurs desang bénévoles de La Poste etde France Télécom estassociée à cette manifestationdepuis 3 ans.

Les animateurs tiennent unstand et réalisent desannonces par haut-parleur.

Elle est également présentedans les encarts publicitaireset sur les tee-shirts descoureurs.

Elle a remis à cette occasionde nombreux gadgets (avec lelogo du don du sang) etdistribué 600 yaourts à boire.

La manifestation est retrans-mise dans la Presse et sur« Radio Auxerre ».

Journée Mondialedu Donneur de sang

Le dimanche 13 juin 2010,dans le cadre de la JournéeMondiale du Don du SangBénévole 2010, l’Associationdes Donneurs de SangBénévoles de La Poste et deFrance Télécom de l’Yonne aorganisé une randonnée dansle vignoble de Chablis (auxvins prestigieux).

Cette action a été menée à lasuite d’une diffusion massivede lettres d’information auxPostiers et Télécommunicantsde l’Yonne et de l’envoid’affichettes dans lesServices.

Près de 60 randonneurs ontparticipé à une marche douceparmi les « Premiers » et« Grands Crus » de Chablisavec une petite incursion dansun bois se situant près deceux-ci.

Une pause comprenant café,jus de fruits et pâtisseries

diverses attendait les partici-pants à mi-parcours tandisqu’une dégustation (modérée)de Chablis avec gougèresbourguignonnes a permis àchacun de reprendre desforces face à une vueexceptionnelle sur la ville, sesGrands Crus et son envi-ronnement, le tout baignépar un soleil qui avait, luiaussi, voulu offrir le meilleurde lui-même pour assurer lesuccès de cette randonnée.

Non seulement la satisfactiona été générale, mais lesorganisateurs ont dû promet-tre de prévoir une randonnéeaussi ludique pour 2011 !

Championnat de France« Juniors » d’Athlétisme àSaint-Florentin les 3 et 4juillet 2010

Les 3 et 4 juillet derniers,Saint-Florentin accueillait leschampionnats de France« Juniors » d’Athlétisme.

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Les membres du Bureau del’association de l’Yonne, encollaboration avec l’UnionDépartementale, ont étéprésents tout au long duweek-end au cours duquel sesont tenues les épreuves.

Plus de 200 jeunes adoles-cents, venus de tout leterritoire français et encoura-gés par leurs entraîneurs,parents, amis et fansd’épreuves d’athlétisme, sesont affrontés.

Le stand des Donneurs deSang et du Don d’Organes afait l’objet d’une fortefréquentation.

En plus des adultes venusposer de nombreuses ques-tions, les jeunes ados ontdonné l’impression d’êtreparticulièrement sensiblesaux objectifs de notreMouvement. La « Borne inter-active » qui avait été disposéeà la vue du public a aussicontribué à répondre auxattentes.

Concoursde « Tondeuses tractées »

Le 25 juillet dernier, se tenaitle premier concours detondeuses tractées de l’Yonneà Chailley. Ce type deconcours est déjà pratiquédans un nombre croissant dedépartements chaque année.

L’association a saisi l’oppor-tunité qui lui a été offerte parl’un des organisateurs –postier soutenant régulière-ment la cause du don de soi –pour y être présente.

La banderole « Don du SangLa Poste France Télécom del’Yonne » a été particuliè-rement bien placée. Elle étaitinstallée sur la ligne de départet d’arrivée, devant la longuetable derrière laquelle ontsiégé les membres du jurychargés de comptabiliser lenombre de tours de circuiteffectués par les participantset devant les quelque 20coupes remises ensuite auxlauréats.

La « Borne » interactiveconsultée par des jeunes sportifs

Une fréquentation régulière et intéressée

LA VIE DES ASSOCIATIONS

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REVUE DE PRESSE

Samedi 10 juillet 2010 Jourpost - Juillet 2010

Normandie

Jourpost CENTRE - Juillet 2010

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REVUE DE PRESSE

36Mercredi 21 juillet 2010 La Manche Libre - 11 mai 2010

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REVUE DE PRESSE

Ouest France - 11 mai 2010

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Vendredi 18 juin 2010

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REVUE DE PRESSE

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