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MARIE RIVIER PETITES FLEURS- 1 Petites Fleurs de Marie Rivier Desseins par : Sr Veronique Metivier

MARIE RIVIER PETITES FLEURS- 1

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS- 1

Petites Fleurs de Marie Rivier

Desseins par : Sr Veronique Metivier

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS

Première petite fleur

“Ah! C’est que vous aimez le bon Dieu!”

La Vénérable Mère,

ayant écrit à un prêtre de sa connaissance

qui souffrait d’une maladie fort douloureuse,

en reçut cette réponse :

« Votre lettre

m’a fait oublier mes souffrances,

tant il y a de charmes

et de délices

dans ce que votre cœur me dit …

Ah ! C’est que vous aimez Dieu ! »

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS

Deuxième petite fleur

« Précisément parce qu'elle est mauvaise,

je ne veux pas que vous donniez cette chemise... »

Une Soeur, qui ne connaissait pas encore l'esprit de foi de la

sainte Fondatrice, vint un jour lui présenter une chemise en lui

disant : « Je crois, ma Mère, que cette chemise est assez

mauvaise pour la donner à une pauvre indigente qui est à la

porte. »

« C'est précisément parce qu'elle est mauvaise que je ne veux

pas que vous la donniez, répliqua vivement la pieuse Mère. J'aurais

une trop grande honte au jour du jugement, si Notre-Seigneur me

montrait pareille chemise car, vêtir les pauvres, c'est le vêtir,

puisqu’il se tient fait à lui-même ce qu'on leur fait. »

« Ma fille, ajouta-t-elle, si nous ne pouvons pas donner toujours

du neuf, il faut du moins que ce soit convenable et proprement

raccommodé. »

A l'instant, une meilleure chemise fut portée à la pauvre

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS

Troisième petite fleur

Fleurs charmantes de foi et de charité

Pendant le grand hiver de 1830, notre pieuse Fondatrice fit

habiller à neuf une quantité considérable de pauvres, notamment :

• douze jeunes garçons en l'honneur des douze apôtres ;

• sept petites filles en l'honneur de la Sainte Vierge ;

• un petit enfant en l'honneur de l'Enfant-Jésus,

• un homme en l'honneur de Saint Joseph ;

• une femme âgée en l'honneur de Sainte Anne ;

• et enfin, deux autres hommes en l'honneur de nos vénérés

Patrons, Saint François Régis et Saint Louis de Gonzague.

Que de fleurs charmantes dans ce bouquet !

N'est-ce pas là une admirable vie de foi et de charité ?

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS

Cinquième petite fleur

Larmes de Marie Rivier

en présence des atrocités révolutionnaires

En parlant de la dévotion à la Sainte Vierge que possédait à un si haut degré notre

Vénérable Fondatrice, Soeur Bernardine, qui avait vécu longtemps avec elle, rapportait

le fait suivant :

En 1828, dit-elle, notre Mère Rivier vint à l'établissement de Mèze où elle m'avait

placée. Elle fut reçue dans cette ville avec la vénération que méritait sa vertu. Après

nous avoir ranimées dans la ferveur chacune en particulier, elle nous réunit plusieurs

fois pour nous faire de brûlantes exhortations sur les devoirs de notre saint état. Son

zèle lui fit trouver pour les élèves des recommandations pressantes et qui faisaient le

plus grand bien. Et malgré la fatigue que tout cela lui occasionnait, elle ne laissa pas, le

dimanche venu, de faire l'instruction d'usage aux jeunes personnes et aux mères de

famille rassemblées.

Le soir du même jour, une dame respectable de cette localité vint voir la bonne Mère

et l'invita à visiter non loin de là, une ancienne Abbaye, où se voyaient les traces de

l'impiété révolutionnaire de 1793. Notre pieuse Mère accepta et, le lendemain elle s'y

rendit avec cette dame et plusieurs d'entre nous ; j'étais du nombre. Aussitôt à

l'abbaye, son plus pressé fut de visiter l'église ; mais à peine eut-elle aperçu les autels

renversés, les statues abattues ou mutilées qui lui rappelaient les malheurs de la religion

dans notre patrie, qu'elle tomba à genoux, et bientôt nous vîmes qu'elle mouillait de ses

pleurs les dalles de ce sanctuaire duquel, hélas ! Comme de tant d'autres, Notre-

Seigneur avait été si indignement traité ! Nous montâmes à la tribune pour mieux nous

rendre compte des ravages sacrilèges, mais elle ne voulut point nous suivre. Elle resta

donc immobile à la même place, abîmée dans la douleur, pleurant à chaudes larmes et

faisant amende honorable à Jésus-Christ.

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Nous sortîmes enfin de cet édifice si indignement traité ; mais un autre triste objet

frappa nos regards et brisa le cœur de la bonne Mère. Nous vîmes une grande statue

de Vierge à laquelle la hache révolutionnaire avait coupé la tête. Aussitôt la fidèle

servante de Marie tomba à nouveau à genoux, ses pieux gémissements redoublèrent et

ses larmes recommencèrent à couler. Cependant, la dame qui l'avait invitée à visiter ce

lieu lui dit, comme pour la consoler, que le ciel avait tiré vengeance de ce sacrilège ; que

le malheureux qui l'avait commis avait eu lui-même la tête emportée par un accident

fortuit, peu de temps après. Notre sainte Mère était tout entière au spectacle qu'elle

avait sous les yeux, et continuait à demander pardon à Marie pour cet horrible outrage.

Il fallut lui faire une sorte de violence pour l'arracher à ces tristes lieux. »

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PETITES FLEURS

Sixième petite fleur

La voilà entre deux feux...

En tout événement, Marie Rivier eut toujours en Dieu une

confiance remarquable. A peine âgée de vingt-trois ans, alors

qu'elle se dévouait à l'instruction des petites filles de Montpezat,

il arriva qu'un jour, pendant sa classe, elle fut subitement avertie

par une personne bien intentionnée que les Dragons qui venaient

d'arriver dans le pays allaient entrer chez elle, et qu'elle eut à

cacher la statue de la Sainte Vierge exposée dans la salle. Par

prudence, la jeune Maitresse cacha la statue, mais elle se tint

ensuite calme et paisible entre les mains de Dieu.

Bientôt, une femme vint lui dire : « Mademoiselle, telle personne

qui se meurt, réclame votre secours ; venez la voir, elle vous

désire... » La voilà entre deux feux !... Que faire ?... Congédier les

élèves avant l'heure, serait montrer de la crainte et de la

méfiance, ce qui ne s'alliait pas avec sa force d'âme. Retarder sa

visite à la malade ?... Et si elle meurt sans être assistée ?...

Cependant les Dragons vont venir... La prudence ne veut-elle pas

qu'une maîtresse soit là, en tête de son troupeau ?... Oui, mais la

prudence baisse pavillon devant l'amour de Dieu.

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Mettant donc toute sa confiance en Celui pour qui elle va se

dévouer, elle dit à ses élèves : « Mes enfants, je vous laisse seules

pour un moment, soyez sages et ne craignez rien. Si pourtant les

Dragons viennent et vous maltraitent, ce seront des fleurs pour

la couronne qui vous est réservée dans le ciel. »

Elle sort et va préparer une âme au grand passage du temps à

l'éternité. Sa mission accomplie, elle rentre chez elle et retrouve

les enfants aussi calmes, aussi tranquilles qu'elle les avait

laissées. Elle avait fait l'œuvre de Dieu et Dieu avait fait celle de

sa servante : Il avait écarté les soldats.

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MARIE RIVIER

PETITES FLEURS

Neuvième petite fleur

« D'ici à l'heure du repas, il y a dit temps ;

confiez-vous en Dieu.

On sait qu'à la naissance de notre Congrégation, la pauvreté était en grand

honneur ; si bien que, souvent, la Mère et les filles manquaient du plus

simple nécessaire. Or, un jour celle qui était chargée de la cuisine vint

trouver la bonne Mère et lui dit : « Nous n'avons absolument rien que la

soupe pour tout dîner ; que ferons-nous ? ». « D'ici à l'heure du repas, ma

fille, répondit la bonne Mère, il y a du temps, confiez-vous en Dieu ! ». La

Sœur se retire, mais elle n'était pas sans souci lorsqu'elle vit surtout que,

la matinée s'écoulait et que la petite Communauté, sur le point de se rendre

au réfectoire, n'y trouverait qu’un pauvre potage, et du pain noir.

Cependant, elle n'osait retourner vers la Supérieure pour lui confier son

embarras. « Ne m'a-t-elle pas dit de me confier en Dieu, se disait-elle...

Mais il tarde bien ! … Il y a si peu de temps d'ici au dîner !...» Comme elle

faisait ces réflexions, un coup de marteau retentit à la porte. Elle court

ouvrir et voit une femme avec un grand panier plein de poissons, qui lui dit:

« Tenez, ma Sœur, mon mari vient de faire une pêche abondante et il veut

vous en faire part. Allez donc vider ce panier, vous en aurez pour tout votre

monde. » Après avoir remercié et congédié cette bonne femme, la Soeur

court toute joyeuse vers la Mère Rivier pour lui montrer les poissons. « Eh

bien ! dit-elle, ma chère fille, aurez-vous confiance en Dieu une autre fois

? Ne voyez-vous pas qu’il pense à nous Allez promptement faire cuire ces

poissons qui nous feront un bon dîner. » La petite Communauté se régala

des poissons.

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PETITES FLEURS

Dixième petite fleur

« Allez, ma fille, et payez bien vos dettes... »

A Thueyts, la veille d'une foire, l'économe du Couvent. Soeur Thérèse, dit

à la Servante de Dieu : « Ma Mère, permettez-moi, je vous prie, de passer

la journée de demain à la campagne ». « Pour quelle raison ? reprend la Mère

». « Nos créanciers viendront réclamer ce que je leur dois pour les denrées

que je leur ai achetées, et vous savez que je n'ai point d'argent ! » « Fille

de peu de foi ! s'écrie la pieuse Mère... Comment ! vous comptez si peu sur

la divine Providence ! Est-ce qu'il n'y a pas du temps d'ici à demain ?... Oh

! que vous avez peu confiance en Dieu ! Non, ajouta-t-elle, vous ne vous

absenterez pas. Je veux, au contraire, que vous ouvriez toutes vos portes,

que vous receviez bien tous ceux à qui nous devons et que vous les payiez

tous ! »

Sœur Thérèse qui était une personne de grande vertu,, n'objecta aucune

autre raison et se retira. Cependant, la nuit arrive, mais pas les ressources.

« Ces pauvres paysans, se disait-elle, auront besoin, demain, de leur argent,

et tu n'en as point... comment faire ?... » Le lendemain, elle est debout

longtemps avant la Communauté, et toujours préoccupée de ses dettes.

Tout à coup, elle entend un coup de sonnette à la porte... Elle va ouvrir et

voit un personnage qu'elle ne connaît pas et qui demande à parler à Mme

Rivier. « Elle n'est pas encore sortie de sa chambre, dit Sœur Thérèse,

mais bientôt, elle pourra venir ». — « Eh bien, reprend l'étranger, tenez,

remettez-lui ce sac ; elle en emploiera l'argent à ce qu'elle voudra ». Cela

dit, il se retire promptement. Sœur Thérèse n'eut rien de plus pressé que

de porter le sac à la bonne Mère et de lui tout raconter. Elle était dans

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l'admiration et la reconnaissance pour ce secours inattendu, venu si à

propos. Mais la Servante de Dieu qui avait prié avec sa confiance ordinaire,

ne fut point surprise et se contenta de dire à l'économe Vous aurez, je

l'espère, un peu plus de confiance en la Providence divine qui ne nous a

jamais fait défaut. Allez, ma fille, et payez bien vos dettes.»