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Souhil no.9 Pourquoi viens-tu dans les Marolles? Tu ne vis pas ici non? Non j’habite vers la gare du midi. Je viens je fréquente les gens, je vois Jacques, Roger, des amis. J’ai été trois fois au théâtre là-bas. Ca m’a donné de l’inspiration. J’ai bien aimé l’endroit. Est-ce que ça fait longtemps que tu viens ici faire des activités ? Oui, enfin 3 ou 4 mois. Ça fait pas très très longtemps, mais c’est suffisant pour être attaché avec l’endroit. Ce sont les gens, les magasins, les lumières, les rues. Carnet

"Marolles: Trajectoires, identités, territoire" Livret 9

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Durant près de deux mois, 25 habitants des Marolles ont participé à des ateliers artistiques basés essentiellement sur la marche, la photographie et l’écriture. Des mots ont émergé comme pompiers de la lune, chaleur humaine, Los Marolles, Limace Mystique, promiscuité, luttes pour le logement, opération matelas, propreté, territoire confisquée, privatisé, dépendance, action sociale, émancipation, associations, esprit bruxellois, commémorations latinistes, Vieux-Marché, le promoteur et sa fidèle épouse la bureaucratie, le complot, l’accueil, la tolérance, l’ascenseur, le paradis et une corde pour la nuit… Cette richesse vécue est ici présentée composé de photos, de morceaux d’âmes choisis, de chair, de sang, de matière poétique et singulière… d’esprits tapageurs.

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Souhilno

.9Pourquoi viens-tu dans les Marolles? Tu ne vis pas ici non?

Non j’habite vers la gare du midi. Je viens je fréquente les gens, je vois Jacques, Roger, des amis. J’ai été trois fois au théâtre là-bas. Ca m’a donné de l’inspiration. J’ai bien aimé l’endroit.

Est-ce que ça fait longtemps que tu viens ici faire des activités ?

Oui, enfin 3 ou 4 mois. Ça fait pas très très longtemps, mais c’est suffisant pour être attaché avec l’endroit. Ce sont les gens, les magasins, les lumières, les rues.

Carnet 1

Il y a les photos, un magasin qui montre des vieilles photos des Marolles, depuis 1930, 1940, 1950. Avec les photos du passé des fois j’imagine comment les gens ils se déplaçaient à l’époque.

Chafik quand il parle des éléments du quartier qu’il a pris en photo, il parle souvent de portes des escaliers, qui lui rappelle son pays. Est-ce qu ‘il y a des détails comme ça que tu apprécies parce qu’ils te ramènent à ton pays d’origine ?

Mmmmmoui, il y a une rue de l’autre côté. Il y a un village au Maroc qui s’appelle Essaouira,

je sais pas si tu connais ? Quand je passe dans cette rue là je me rappelle des rues et de la nostalgie que j’ai de chez moi.

Est-ce que tu te sens intégré ici ? Accueilli ?

Oui je me sens intégré ici, surtout quand je raconte…

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8C’est quoi ton parcours Artak depuis que tu es là ?

Le début de l’immigration il commence là-bas à « Faits d’Asile »

Ou est-ce que cela se trouve Faits D’Asile ?

Près de la gare du Nord

Et c’est là-bas qu’on ouvre le dossier.

Oui c’est là-bas qu’on demande parce qu’on a des problèmes politiques chez nous. Puis on s’adapte à la culture, à la langue ici et on devient belge. Et une fois que tu as réglé ton problème tu peux retourner chez toi ou rester ici.

Chafik lui me disait, c’est qu’il pouvait enfin retourner chez lui.

Mais tous le monde est libre dans son choix tu peux retourner au pays, il est libre, il peut aussi retourner ici pour

demander l’Asile, parce qu’il a des problèmes politiques, ethniques, de nationalité.

Mais tout le monde n’y arrive pas non ?

Non pas tout le monde je crois mais quand même Faits d’Asile ça marche depuis des années et des années. Quand je suis venu en Belgique, je ne pensais que l’état pouvait m’aider mais quand j’ai vu que l’état pouvait m’aider à avoir un appartement pour vivre et ça ça ça, j’ai trouvé

ça très bien parce pas tous les états ne peuvent faire ça. Et puis après il faut rendre à la Belgique ce qu’elle a fait pour moi.

Et comment tu penses que ça va se passer ça ?

Ca va se passer sur des années, je lui rendrais quand je vivrais bien, normalement.

Pourquoi pour le moment c’est compliqué ?

Artak

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10Ben cela fait 4 ou 5 mois que j’étais dans la difficulté maintenant ça va aller. C’est souvent comme ça. On est dans la difficulté et après…

Après ça va mieux ? Pour que ça aille mieux, il faudrait quoi maintenant ?

Ben je ne sais pas mon destin il est comme ça, je vais vivre ici et sinon je vais aller ailleurs. Chaque personne ne connaît pas son destin et qu’est-ce qui doit arriver ?

Souhil et Artak sont en Belgique depuis moins d’un an. Pour eux commencent un long et lent processus d’intégration, ils sont jeunes et leur volonté semble inflexible, bien décidés à faire leur place ici.

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