Les XXes Jeux Olympiques d’hiver se sontterminés à Turin le 27 février 2006 par un

carnaval vénitien réunissant acrobates,clowns et costumes comme seules la passion

et la culture italiennes savent les mettre enscène. Le président du CIO, Jacques Rogge, a

fait l’éloge de ces « Jeux vraimentmagnifiques ». Les athlètes ont

manifesté leur joie et dansé tandisque des milliers de spectateurs

réunis dans le stade et plus d’unmilliard de téléspectateurs

dans le monde ont puapprécier un spectacleexceptionnel. Le comitéd’organisation des Jeux

Olympiques d’hiver de2006 à Turin a organisé

les Jeux avecsuccès, offrant à

plus de 2 500athlètes

choisis

par 80 Comités Nationaux Olympiques des sitesde grande qualité et d’excellentes conditions decompétition. « Sans doute les plus remarquablesde toute l’histoire des Jeux d’hiver », a déclaré leprésident Rogge. « Si l’on considère la qualité dessites, la qualité des sports, il aurait été difficile defaire mieux », a ajouté l’ancien championolympique, Jean-Claude Killy, président de lacommission de coordination du CIO.

De Plushenko à KlassenMalgré des critiques relatives au manqued’ambiance, la magie des Jeux a de nouveauproduit tous ses effets. Durant 17 jours, desmillions de spectateurs ont pu admirer lesexploits d’Evgeni Plushenko en patinageartistique, de Michaela Dorfmeister en ski, deXiaopeng Han en ski acrobatique, de CindyKlassen en patinage de vitesse, de ThomasMorgenstern en saut à ski, de l’équipe suédoisede hockey et de bien d’autres encore. Les fansitaliens ont pu fêter les titres olympiques d’EnricoFabris en patinage de vitesse, d’Armin Zoeggeler

en luge ; le dernier jour, l’épreuve du 50 km deski de fond leur a permis de voir se concrétiserun rêve pour Giorgio Di Centa, frère de l’anciennechampionne olympique et membre du CIO,Manuela Di Centa. « Le curling a été cool, lebiathlon a été chaud et la danse sur glace a ététrès chaude », a conclu un journaliste canadiencommentant les Jeux de Turin.

L’alliance du sport et de la musiqueLa Piazza Castello, rebaptisée « Place desmédailles » pour les Jeux Olympiques, estdevenue le lieu privilégié de Turin où Jeux, sport,athlètes, musique, art et passion ont été aurendez-vous tous les soirs pour la remise desmédailles et de fabuleux concerts mettant enscène des stars internationales tels AndreaBocelli, Anastacia et Ricky Martin. S’y retrouverfut une expérience inoubliable pour les médaillésen vedettes, comme pour la population locale quil’a tout simplement adorée. « La manière dont lescitoyens se sont investis dans ces Jeux,l’ambiance que nous avons connue au cours detoutes ces journées marqueront, je crois, l’histoirede la ville de Turin pour les décennies à venir etlui ont insufflé énergie et optimisme », a concluValentino Castellani, président du comitéd’organisation, soulignant que « pour nous, leplus grand mérite de ces Jeux, c’est d’avoirchangé l’esprit des Turinois ».

REVUEOLYMPIQUEFOCUS : SPÉCIAL JO DE 2006 À TURIN

PUBLICATION OFFICIELLE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

« DES JEUX VRAIMENTMAGNIFIQUES »

Les XXes Jeux Olympiques d’hiver aurontété aussi ceux des records : � Un nombre record de 80 ComitésNationaux Olympiques (CNO) ont participé ; � Le nombre de médailles distribuées(1 026, pour 84 titres) n’avait jamais étéréparti entre tant de CNO, 26 au total ;� Quant au site web officielwww.torino2006.org, 667 258 000 pages ontété consultées (11,8 % de plus que pour lesite des Jeux d’été de 2004 à Athènes), lerecord revenant à la journée du dimanche12 février avec 72 millions de pages.

Autres chiffres impressionnants :� Plus de 2 500 athlètes, suivis par environ2 700 officiels, ont pris part aux 84 épreuves.� Environ 9 000 représentants des médiasont couvert les Jeux.� De plus, 18 000 volontaires, recrutés dans64 pays, ont épaulé, guidé, accueilli officiels,

athlètes et journalistes sur quatorze sites.� Dix mille repas par jour ont été servisaux athlètes dans les villages olympiques.� Deux milles bus et quelque 1 000 trainsspéciaux ont été affrétés pour transporter930 000 personnes durant 16 jours.� En tout, 900 000 billets ont été vendus,soit 80 % des places disponibles et 10 %de mieux que ce que prévoyait le budget.� Il s’est vendu 540 000 produits dérivésestampillés « Torino 2006 », pour un revenutotal de 11 millions d’euros.� Ce sont les épinglettes qui se sont le mieuxvendues (100 000), devant les tee-shirts(60 000), les mascottes (55 000), mais aussitrois tonnes de chocolat et 6 000 bouteillesde vin du Piémont.� Le Festival olympique culturel, organiséen marge des Jeux, a attiré 50 000personnes dans les musées et salles deconcerts de Turin.

MARS 2006

JEUXDESRECORDSLa réussite des XXes Jeux Olympiques d’hiverde 2006 à Turin restera aussi dans l’histoiregrâce à une équipe qui elle œuvrait horscompétition : Noi 2006. Composée de18 000 volontaires engagés dans plus de350 activités, cette équipe formait ungroupe uni de personnes issues de tous lesgroupes d’âge et de toutes les professions,donnant de leur temps et de leurenthousiasme pour le plus important desrendez-vous de la ville de Turin. « J’aime laville de Turin et ses montagnes ; j’ai été trèsfière quand elle a été élue ville hôte. Je nepouvais pas rester les bras croisés et ne pasm’engager d’une manière ou d’une autre »,raconte Claire Gentils, une Franco-italiennevivant dans un village voisin. L’expériencequ’elle a vécue a été extrêmement positive :« J’étais plongée dans un environnementinternational comme jamais je n’en aiconnu, et j’ai côtoyé des gens vraiment

sympas. Le monde entier nous observait etc’était très émouvant. » Pourquoi vouloirfaire partie des volontaires aux Jeux ? « Pourl’atmosphère vivante et dynamique, et quel’on est intégré dans un groupe depersonnes motivées et enthousiastescomme ça n’arrivera jamais plus dans lavie », conclut Claire.

NOI 2006 : « J’AI ÉTÉVOLONTAIRE À TURIN »

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Claire Gentils : l’une des 18 000 volontaires.

La Suédoise Anja Paerson fut l’une des vedettes des JO à Turin.

Les Jeux de 2006 laisseront un héritagepermanent à la ville hôte et aux vallées où sesont déroulées les compétitions de neige. LesJeux de Turin méritent aussi leur label de Jeuxrespectueux de l’environnement.

Dans la ville...Dans la ville de Turin, toutes les infrastructurespourront être utilisées directement après les Jeux. LeStadio Olimpico, situé au cœur de la ville et rénovépour les Jeux Olympiques de Turin, accueillera lesmatches de football de l’AC Turin (Serie B) et, durantune brève période, les matches de la meilleureéquipe italienne qu’est la Juventus ; son propreStadio Delle Alpi, sera, quant à lui, modifié. Les 800appartements du village olympique de Turincontribueront à soulager la forte demande delogements sociaux. Les sept villages des médiasseront transformés en résidences universitaires ouseront vendus. La plupart des sites des épreuves surglace seront des installations polyvalentes commel’anneau de vitesse du Lingotto où auront lieu desexpositions et de futurs championnats de patinage devitesse. Turin, qui compte à l’avenir proposer sa

candidature pour d’autres compétitions sportives,peut offrir une infrastructure de grande qualité.

« En organisant dans le centre-ville le déroule-ment de plusieurs disciplines-clés comme le patinageartistique et le hockey sur glace et en y hébergeantles athlètes et les médias, les organisateurs ont don-né la garantie que ces constructions et installationsseraient à l’avenir utilisées pour le sport, d’autresloisirs et le logement » confirme Klaus Toepfer, direc-teur exécutif du Programme des Nations Unies pourl’Environnement (PNUE) dans son analyse des Jeux etleur bilan en termes de développement durable.... et dans les montagnesSelon Jean-Claude Killy, président de la commissionde la coordination du CIO pour les Jeux de 2006 àTurin, les sites flambant neufs de snowboard àBardonecchia, de saut à ski à Pragelato et de glisseà Cesana offriront des infrastructures de premierchoix aux futures compétitions de sports d’hiver. Enoutre, ils deviendront un « centre d’excellence » pourles équipes nationales italiennes de biathlon, debobsleigh, de luge et de skeleton.Impact sur le tourisme« Avant, personne dans le monde ne savait où setrouvait Turin. Nous devions dire : pense à l’Europe…l’Italie du nord… près de Milan… Mais maintenant, ilsuffit de dire : Torino ! », fait remarquer Elda Tessore,chargée des Jeux Olympiques au conseil municipal.Turin s’attend à ce que les Jeux aient un impactpositif sur le tourisme. L’objectif de Turin est d’attirerquatre millions de visiteurs par an d’ici à 2011. SelonElda Tessore, les choses vont également changerdans les montagnes où les anciens villages desmédias et des athlètes se préparent à recevoir denouveaux hôtes. « Les Jeux Olympiques nous ontsortis de notre sommeil, et ce réveil était des plusnécessaire », a-t-elle conclu.

FOCUS : TURIN 2006Prenez contact avec la rédaction de la Revue Olympique.Par e-mail : revueolympique@olympic.org ; par fax : +41 (0)21 621 6356 ou par téléphone : +41 (0)21 621 6111 www.olympic.org

« DES JEUX VRAIMENTMAGNIFIQUES »

ENTRETIEN :JEAN-CLAUDE KILLY

JO À TURIN : UNHÉRITAGE POSITIF

JEAN-CLAUDE KILLY, PRÉSIDENT DE LACOMMISSION DE COORDINATION POUR LESJEUX DE 2006 À TURIN, A ACCEPTÉ, ÀQUELQUES SEMAINES DE LA FIN DES JEUX,DE LIVRER À FOCUS SES IMPRESSIONSSUR CES «JEUX VRAIMENT MAGNIFIQUES ».

Quel est votre bilan de fin de Jeux ? Le plus important dans les Jeux Olympiques est de donner satisfaction auxathlètes. Or, les athlètes étaient contents. En plus, l’infrastructure des Jeuxétait probablement la meilleure de tous les temps. Ceci souligne que lesathlètes étaient au centre de notre attention. Nous leur devons cette qualitéet le TOROC a réussi à la fournir. Les athlètes nous ont gratifiés en retourde magnifiques performances. Les Jeux ont démontré une nouvelle foisleur force : les meilleurs compétiteurs dans les sept sports au programmeont donné le meilleur d’eux-mêmes à un moment et en un lieu donnés.

Quelle image garderez-vous des Jeux ?Celle d’une réussite. Je retiens la qualité des volontaires. Ils ont étéextraordinaires : nombreux, souriants, serviables, j’ai envie de dire qu’ilsont représenté magnifiquement leur pays, l’Italie. Mais également l’imagedu système qui a transporté des centaines de milliers de personnes. Il n’apas été parfait au début, puis les défauts ont été corrigés rapidement.Quand vous avez deux mille bus sur les routes, il peut arriver que l’’und’entre eux tombe en panne.

Les Jeux ont-ils été le reflet de la passion italienne ?L’Italie, et en particulier Turin, est le pays du football et de la Fiat. Certainssports d’hiver sont très peu connus, peu pratiqués et peu suivis en Italie.Face à ces sports, les amateurs italiens étaient plutôt en phase dedécouverte comme par exemple avec le curling qui a enregistré des tauxd’audience très élevés à la télévision italienne. Les spectateurs italiens sesont exprimés différemment – plus dans le style méridional ; ainsilorsqu’ils ont applaudi leurs héros tels Fabris, Zoeggeler et surtout GiorgioDi Centa dans l’épreuve du 50 km en ski de fond. Ajoutez à cela lescouleurs de l’identité visuelle des Jeux, l’hospitalité, la cuisine et la culturetelle que les spectacles proposés dans le cadre d’Italyart, ainsi que lescélébrations sur la place des médailles, et vous avez l’interprétation de ladevise des Jeux : la passion vivait à Turin.

Quelle leçon tirez-vous des Jeux ?L’essentiel, et je me répète, sont les installations sportives pour que lesathlètes trouvent les meilleures conditions. Il faut que les comitésd’organisation veillent aussi particulièrement à la promotion de leurs Jeux.Dans ce domaine, le comité d’organisation a peut-être un peu péché. Maispar contre j’ai apprécié la manière dont le comité d’organisation a réussi àtransmettre les valeurs olympiques à un large public. Pensez donc : lacolombe et les anneaux occupant tout l’écran de télévision (pour lestéléspectateurs) dans cette cérémonie fabuleuse, inoubliable, d’une beautéet d’un charme tout italiens.

Et l’impact des Jeux pour Turin ?Cette édition des Jeux est un bon exemple du respect de l’environnement.Par exemple avec le projet Hector (HEritage Climat TORino) qui garantissaitun bilan neutre pour l’émission de CO2. Je souligne également lesconstructions très respectueuses de l’environnement comme le tremplinde saut à ski. Le bilan du développement durable sera positif. Et ceci dupoint de vue de l’environnement, mais aussi du point de vue social etéconomique. Turin a acquis une nouvelle image, plus ouverte, plusattrayante qui aura une influence à long terme sur la population localeainsi que sur le tourisme.

L’Oval Lingotto fait partie de l’héritage des infrastructures sportives de Turin et pourra accueillir des expositions.