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NEWSLETTER Médecine de la Faculté pour la Faculté Médecine fondamentale Médecine clinique Médecine dentaire Mars 2015 | n 0 20 Du laboratoire au lit du patient: les défis de la recherche translationnelle Quand la stimulation cérébrale profonde s’inspire de l’optogénétique Le rôle primordial de la recherche translationnelle pour combattre le cancer La recherche de fonds se professionnalise Sommaire © CL – Pierre Pollak en salle d’opération

Mars 2015 |n Médecine NEWS LETTER · stimulation cérébrale profonde (ou DBS, pour Deep Brain Stimulation) dans le do - maine des TOCs et de l’addiction. Il devrait ... Parkinson

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NEWSLETTERMédecine

de la Faculté pour la Faculté

Médecine fondamentale • Médecine clinique • Médecine dentaire

Mars 2015 | n0 20

Du laboratoire au lit du patient:les défis de la recherche translationnelle

Quand la stimulation cérébrale profonde s’inspire de l’ opto génétique

Le rôle primordial de la recherchetranslationnelle pour combattre le cancer

La recherche de fonds se professionnalise

Sommaire

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institutions ou des groupes de rechercheaux niveaux lémanique, national et inter-national, mais aussi de créer une cellule defundraising afin de soutenir la recherchegrâce, entre autres, à des partenariats pu-blics-privés de longue haleine. Un autre axeessentiel consiste à promouvoir l’affiliationde groupes de médecins-chercheurs aux

Départements de médecine fondamentale,et à intégrer au Centre médical univer -sitaire les groupes de recherchefondamentale des HUG pour constituer despôles thématiques.

Les interactions fortes entre les HUG et laFaculté de médecine sont incarnées, entreautres, par le Centre de recherche clinique(CRC), dont l’une des missions est précisé-ment de développer la recherchetranslationnelle, tout en offrant à la com-munauté scientifique les services despécialistes, médecins, statis ticiens, infor-maticiens, infirmiers ou assistants derecherche.

Les  grands projets  translationnels de la Faculté de médecineSur les recommandations de son Conseilscientifique externe, organe composé d’ex-perts internationaux, la Faculté demédecine a désigné cette année deux pro-jets de recherche de «grande envergure»mettant l’accent sur la recherche transla-tionnelle. Il s’agit, d’une part, d’un projet enneurosciences visant à affiner l’effet de lastimulation cérébrale profonde pour traiterefficacement les addictions et les TOC et,d’autre part, de la création d’un centre derecherche translationnelle en onco-héma-tologie, deux domaines identifiés commeparticulièrement novateurs et porteursd’espoirs thérapeutiques concrets.

Les formidables avancées accomplies cesdernières années sur la compréhension duvivant ne se sont pas toujours traduites enaméliorations thérapeutiques. Les causesde ce fossé entre les sciences fondamen-tales et cliniques sont multiples, mais lacomplexité des mécanismes biomédicauxen constitue l’une des principales raisons.

Ces progrès phénoménaux – en microbio-logie, génétique ou neurosciences pourn’en citer que quelques-uns – ont en effetprovoqué une très grande spécialisationdes laboratoires de recherche, dont les tra-vaux se sont éloignés des préoccupationsmédicales.

C’est l’objet de la recherche translationnelleque de recréer des ponts entre la recherchefondamentale et clinique, en «dés -enclavant» les équipes qui génèrent laconnaissance et en intégrant rapidementles résultats de leurs travaux à la prise encharge des patients.

Le plan stratégique 2013-2017 de la Facultéde médecine, document de gouvernancegénérale approuvé par le Collège des pro-fesseurs, souligne l’importance de renforcerla recherche translationnelle et s’engagesur différents aspects. Il s’agit en effet d’en-courager les partenariats avec des

Quand la stimulation cérébrale profonde s’inspire del’optogénétique 

Sous la direction des professeurs Pierre Pollak et Christian Lüscher, un programmede recherche translationnelle va réunir descliniciens du Service de neurologie des HUGet des chercheurs du Département desneurosciences fondamentales de la Facultéde médecine spécialisé dans les méca-nismes cellulaires de l’addiction. Ce projet,d’une durée de cinq ans, vise à appliquer lesdernières découvertes fondamentales ren-dues possibles par l’optogénétique à lastimulation cérébrale profonde (ou DBS,pour Deep Brain Stimulation) dans le do-maine des TOCs et de l’addiction. Il devraitavoir un impact majeur sur notre compré-hension des mécanismes neuronaux encause et ouvrir la voie à de nouveaux trai-tements, plus efficaces que l’approchethérapeutique actuelle.

Un pacemaker dans le cerveau

Inventée il y a près de 30 ans par Pierre Pollak et Alim-Louis Benabid, la DBS est unetechnique validée depuis les années 1990pour les troubles du mouvement, la mala-die de Parkinson, les tremblementsessentiels et la dystonie. Mais commentcela fonctionne-t-il? Un peu comme unpace maker cardiaque, en plaçant des élec-trodes dans une région très particulière ducerveau, selon les symptômes à traiter. Desimpulsions électriques à haute fréquencesont ensuite utilisées pour stimuler cettezone.

Le cerveau, organisme très structuré, com-porte des «  nœuds  » fonctionnels où serejoignent les différents types de circuits.Les avancées des neurosciences ayant mon-tré que les dysfonctionnements de cescircuits sont associés à des symptômes pré-cis, l’idée derrière la DBS est de moduler lescircuits fonctionnant anormalement pourfaire disparaître les symptômes dont souf-fre le patient. Les tremblements essentiels,par exemple, sont reliés à des oscillationsde circuits situés dans le thalamus moteur.Si on applique dans cet endroit du thala-mus une électrode qui, en émettant unsignal électrique d’une fréquence de plusde 100 Hz brouille l’oscillation plus lente, onsupprime le tremblement. « Les résultatssont immédiats, c’est vraiment impres -

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Du laboratoire au lit du patient: les défis de la recherche translationnelle

«Lorsque les liens sont resserrés entre la recherche biomédicale et les enjeux cliniques, les résultats sont rapides et souvent spectaculaires. C’est pourquoi larecherche translationnelle est, depuis2011, l’une de nos priorités.»

Professeur Henri Bounameaux, Doyen de la Faculté de médecine

© HUG

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effet aucun moyen pour que le champ élec-trique, actif dans un rayon de 2 à 3 mmautour de l’électrode, stimule une cellulebien précise sans pour autant agir, enmême temps, sur sa voisine ou sur les fibres nerveuses.

La DBS est également utilisée dans de plusen plus de cas, dont l’épilepsie. Des essaisont aussi démontré son efficacité dans lechamp des troubles comportementaux etaffectifs, comme la dépression, en agissantdans les « nœuds cérébraux » liés à la tris-tesse et dont l’hyperactivité est démontréechez les patients dépressifs. Des pistes sontégalement en train d’être explorées dans lecas de certaines formes de la maladie d’Alz-heimer.

De l’optogénétique à la DBS

L’optogénétique est une combinaison detechniques génétiques et optiques consis-tant à activer ou inhiber de manière très

précise une population particulière de cel-lules cérébrales en y insérant un gène dansune protéine membranaire réagissant à lalumière. Si cette technique fonctionne trèsbien sur des souris transgéniques, son uti-lisation chez l’être humain est pour l’heuremusique d’avenir. Par contre, grâce à elle,les chercheurs peuvent maintenant rattacher un dysfonctionnement à la com -munication par un type cellulaireparticulier qui a permis de traiter le com-portement addictif chez la souris, autravers de manipulations optogénétiques.

Christian Lüscher, spécialiste des méca-nismes cellulaires de l’addiction et membrede l’équipe de DBS clinique, a récemmentréussi à reproduire le résultat obtenu parl’optogénétique sur des souris présentantun comportement addictif à la cocaïne.«Nous avons montré que la stimulation cé-rébrale profonde associée à un inhibiteurde la dopamine peut reproduire l’effet del’optogénétique. La combinaison de cesdeux éléments constitue une première et

sionnant!  » s’enthousiasme Pierre Pollak.«  De plus, comme il n’y a pas de phéno-mène d’accoutumance, le traitement resteefficace très longtemps ».

Le traitement de la maladie de Parkinsonfonctionne de la même manière, mais cettefois-ci dans le noyau subthalamique, hyper-actif chez ces patients à cause du manquede dopamine lié à la disparition des neu-rones dans la substance noire. La zonecérébrale affectée prioritairement par cettemaladie neurodégénérative est donc relati-vement éloignée du noyau subthalamique,mais quand les neurones disparaissent, desréseaux se mettent à dysfonctionner encascade. Pour moduler efficacement les cir-cuits cérébraux, il faut alors intervenir dansles zones qui dysfonctionnent, mais où lesneurones sont encore vivants.

De plus en plus d’indications, mais unmanque de précisionD’autres circuits, régissant la cognition oules émotions, passent aussi par le noyausubthalamique. La stimulation électriquepeut donc, en même temps qu’elle soigne,induire d’autres symptômes, favorables oudéfavorables. Un patient ainsi traité pour lamaladie de Parkinson, par exemple, a vu sestroubles obsessionnels compulsifs conco-mitants disparaître, un bénéfice majeurpour lui. Dans ce cas, c’est le circuit desémotions qui a été influencé, à 2 mm de lacible de traitement de la maladie de Parkinson.

Si les bénéfices secondaires de la DBS sontparfois très appréciés, le gros problème deson utilisation plus large réside cependantdans son manque de sélectivité: il n’y a en

ouvre la voie à une utilisation beaucoupplus large et radicalement différente de lastimulation électrique», souligne-t-il.

Les drogues ne causent pas de perte deneurones, mais certains circuits et récep-teurs dysfonctionnent en réponse à dessubstances chimiques et constitue doncune bonne indication de la DBS, pour au-tant que son action soit plus ciblée quedans son utilisation actuelle. C’est là que serejoignent les travaux de Christian Lüscher,qui travaille sur les aspects fondamentauxgrâce à des modèles murins, et ceux dePierre Pollak, dans son application chezl’être humain.

Leur projet commun vise donc à améliorerla stimulation électrique en utilisant lesconnaissances moléculaires précises issuesde l’optogénétique. Les chercheurs fonda-mentaux et les cliniciens espèrent ainsiopérer des patients, d’ici 4 à 5 ans. La DBSne sera cependant utilisée que pour des pa-thologies extrêmement invalidantes. Lesrisques liés à des techniques invasives dansle cerveau font que cette technique ne serajamais aussi accessible que le pacemakercardiaque.

Pierre Pollak, portrait d’un pionnier

Après des études de mé-decine et de neurologie àGrenoble, Pierre Pollak sespécialise dans les mala-

dies du mouvement. Ses recherches dethérapies expérimentales de la maladiede Parkinson le mènent à découvrir, avecAlim-Louis Benabid, la stimulation céré-brale profonde en tant que nouvel outilthérapeutique. Il reçoit pour ses travauxrévolutionnaires plusieurs prix, décernésnotamment par l’Académie des sciences.Il est lauréat du «Annemarie OpprechtFoundation Award» en 1999 et des Vic-toires de la médecine en 2008. PierrePollak est nommé médecin-chef du ser-vice de neurologie des HUG et professeurordinaire au Département des neuros-ciences cliniques de la Faculté demédecine de l’UNIGE en octobre 2010.

Le parcours fulgurant de la DBS

1987 : Pierre Pollak et Alim-Louis Benabidentament leurs travaux sur la DBS.

1990 : Une équipe américaine montre que,chez le singe atteint d’une maladie de Parkinson artificielle, une ablationchirurgicale du noyau subthalamiqueaméliore les symptômes.

1992 : Premiers tests sur les primates avecla DBS.

1993 : Un patient atteint de la maladie deParkinson est opéré avec succès au CHUde Grenoble.

1997 : La FDA américaine approuve la DBSdans le traitement des troubles dumouvement.

2010 : Pierre Pollak crée, à Genève, un pôlede compétence en DBS.

2014 : Plus de 100’000 personnes à traversle monde sont soignées grâce à la DBS,dont 20 chaque année aux HUG. Le PrixLasker est décerné à Alim-Louis Benabid.

2015 : Le laboratoire de Christian Lüscher,du Département de neurosciencesfondamentales, publie dans Science lapreuve de principe de l’efficacité de la DBScomme traitement des comportementsaddictifs.

Retrouvez Pierre Pollak le 18 mars dans lecadre de la Semaine du cerveau.

© CL – Christian Lüscher

Pourquoi ce relatif échec clinique? Il est dûen partie à l’éloignement de la recherchefondamentale et de l’application clinique,avec des équipes travaillant en parallèle aulieu d’élaborer des hypothèses ensemble.Cela change peu à peu: depuis quelquesannées, de fructueuses collaborationsentre chercheurs fondamentaux et clini-ciens ont vu le jour. Et les résultats ne sesont d’ailleurs pas fait attendre, avec desavancées spectaculaires dans le domainedes immunothérapies pour le traitementdu mélanome, du cancer du sein ou encorecelui du poumon. C’est cette interactionconstante dans le domaine de l’immuno-thérapie que promeuvent le professeurPierre-Yves Dietrich et ses collègues à Genève et en Suisse romande.

Mais l’ennemi est puissant et nous nesommes donc qu’au début d’une nouvelleère de traitement. Il faudra comprendre lacomplexité de la maladie, grâce à des al-lers-retours constants entre l’observationclinique et la biologie, rendant indispensa-ble la coordination entre la recherchefondamentale et clinique. C’est au cœur dece dialogue que se jouera le rôle du Centrede recherche translationnel en onco-héma-tologie. 

Le Centre de recherche translationnelle enonco-hématologie: un pont entre deuxrives 

Genève dispose déjà, aux HUG, d’impor-tantes compétences cliniques, renforcéesdepuis cinq ans par l’ouverture de l’Unitéde recherche clinique en onco-hémato -logie de la Fondation Dr HenriDubois-Ferrière Dinu Lipatti (DFDL). Cetteunité offre aux patients l’accès à de nou-veaux médicaments qui ne sont pasdisponibles en dehors d’essais cliniques.

Le rôle primordial de larecherche translationnellepour combattre le cancer

Les cancers constituent la première causede mortalité en Suisse chez les moins de85 ans. Chaque année, ils font plus de15’000 victimes et touchent plus de100’000 personnes. Mais c’est dans la population active que la maladie fait leplus de ravages en causant environ 45%des décès chez les hommes et plus de 60%chez les femmes entre 30 et 65 ans.

Depuis près de cent ans, les observationsexpérimentales et cliniques suggèrent quele système immunitaire peut se défendrenon seulement contre les dangers exté-rieurs – bactéries ou virus – mais aussicontre les menaces internes que consti-tuent les cancers. Ce n’est cependant quedepuis vingt ans que les mécanismes decette surveillance immunitaire anti-tumo-rale ont progressivement été élucidés,faisant espérer l’émergence d’un nouveauconcept de traitement: l’immunothérapie.De multiples essais thérapeutiques ont étémenés chez l’être humain, avec toutefoisdes résultats mitigés. Si l’existence deforces immunes anti-tumorales était bienconfirmée, les réalisations thérapeutiquessont restées bien en deçà de ce que pouvait faire espérer la recherche fonda-mentale.

La Faculté de médecine dispose, à l’autreextrémité de la chaîne d’innovation, d’unerecherche fondamentale de grande valeurqui s’intéresse aux mécanismes géné-tiques, cellulaires et tissulaires régissantles processus fondamentaux de la vie, ycompris dans ses transformations ma-lignes. Il y a donc à Genève d’innombrablescompétences en oncologie, mais ilmanque encore une force de cohésion per-mettant de fédérer le talent deschercheurs dans une identité commune.

Afin de renforcer les ponts translationnels,un partenariat public-privé réunissant laFaculté de médecine, les HUG et plusieursfondations privées autour de Pierre-YvesDietrich, va lancer, début 2016, ce nouveauCentre de recherche, outil indispensablequi viendra compléter l’Unité de rechercheclinique de la Fondation DFDL afin deconstituer une struture forte jouant unrôle d’accélérateur dans la mise au pointde nouveaux traitements.

La recherche translationnelle doit être bi-directionnelle pour être réellementefficace. Les structures nouvelles, tellesque ce Centre, ont pour but de faciliter leséchanges et les collaborations pour assu-

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L’Unité de recherche clinique de la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière DinuLipatti: un partenariat public privé réussi

L’Unité de recherche clinique de la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière DinuLipatti (DFDL) a vu le jour il y a cinq ansgrâce à un investissement substantiel dela fondation privée qui lui a donné sonnom. Elle constitue un réel succès tant surle plan scientifique qu’en ce qui concernele partenariat public-privé qui a permis saréalisation. La fondation a en effet forte-ment investi au départ, et s’est retirée fin2014 en laissant l’Unité parfaitementfonctionnelle.

Cette unité – récemment sélectionnéepar Novartis comme l’un des centresmondiaux indépendants d’essais cli-niques « First in Men » capables de testerses nouvelles molécules – offre aux pa-tients des traitements en développementdans le cadre d’une recherche structuréeet codifiée. La prise de risque de cettefondation privée a mené à une collabora-tion très structurée dont les premiersbénéficiaires sont les patients, soignésgrâce à des molécules thérapeutiquesinaccessibles autrement. De 15 patientsen 2009, l’Unité DFDL est passée à unecentaine de nouveaux patients par an.

« C’est vraiment le rôle dela recherche translation-nelle que d’assurer un jeude ping-pong entre lescliniciens et les cher-cheurs fondamentaux et

de souligner à quel point la recherche fon-damentale pourrait s’enrichir del’observation clinique. Le mouvement esten marche et ce nouveau centre d’excel-lence en onco-hématologie l’incarneparfaitement.» 

Pierre-Yves Dietrich est un spécialiste derenommée internationale de l’immuno-logie des tumeurs du cerveau. Professeurordinaire à la Faculté de médecine, il estaussi médecin-chef du Centre d’oncolo-gie des HUG. Il a été nommé CancerResearcher of the Year aux Etats-Unis en2013 par la Fondation Gateway for CancerResearch pour ses travaux sur l’identifica-tion des antigènes du gliome permettantle développement de nouveaux traite-ments expérimentaux.

© HUG – Un patient de l’unité DFDL

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La recherche de fonds seprofessionnalise

Si l’Etat assure le socle du financement dela Faculté de médecine, la recherche a plusque jamais besoin de financements privéspour maintenir son niveau d’excellence etaccélérer son rythme d’innovation dans unenvironnement économiquement peu fa-vorable et toujours plus concurrentiel.Depuis toujours, la Faculté de médecine re-çoit un soutien indispensable d’un certainnombre de fondations. Afin d’améliorerencore ses relations avec les fondationsprivées, la Faculté de médecine a créé, il ya deux ans, un pôle de fund raising.

La Faculté et les HUG, partenaires étroitsdans ce domaine, doivent toujours trouverdes ressources supplémentaires. La Fonda-tion privée des HUG, qui a succédé à la Fondation Artères, incarne la complémen-tarité des deux institutions en finançantdes projets innovants en faveur des pa-tients, de la qualité des soins et de larecherche médicale. Au sein de la Faculté,le pôle de fundraising soutient et coor-donne la levée de fonds pour la recherchefondamentale et translationnelle, tandisque le bras hospitalier de la Fondation s’oc-cupe du financement de la rechercheclinique et du confort patient. La synergieest donc forte, et la concertation régulière.

L’engagement de la transparence

La Faculté a récemment engagé une spé-cialiste du fundraising, Mme LynnDurham, pour engager le tournant vers laprofessionnalisation de la recherche defonds et renforcer ses relations avec lespartenaires privés. Des chercheurs obtien-nent régulièrement des subventions de lapart de Fondations et mécènes privés, quileur permettent de compléter les finance-ments publics. Ils le font avec talent et il nes’agit pas de prendre leur place. Néan-moins, le Décanat souhaite apporter unestructure plus professionnelle à une acti-vité jusqu’ici réalisée de manièreinformelle. La création il y a deux ans d’unAdvisory Board financier, présidé par l’ancien vice-doyen et professeur Jean-François Balavoine, vise exactement lemême objectif.

Dans ce contexte, la Faculté et ses cher-cheurs s’engagent sur des principesd’excellence et de transparence. La création d’une base de données, opéra-tionnelle d’ici mi-2015, permettra des’assurer que tous les partenaires bénéfi-cient d’une information actualisée surl’utilisation de leur contribution. L’une despremières tâches du pôle de fundraisingconsistera en outre à ce que la Faculté de

rer une prise en charge de pointe de tousles patients, adaptée aux spécificités deleur maladie.

Les bailleurs de fonds se sont engagéspour cinq ans au moins à participer à lacréation par étapes de ce centre transla-tionnel de pointe, la Faculté de médecineprenant ensuite la relève. Le Centre de recherche translationnelle en onco-héma-tologie vise à la fois à créer de nouveauxgroupes de recherche, et à réunir desgroupes de recherche existants – dont lesgroupes du professeur Pierre-Yves Dietrichet du Dr Paul Walker sur les tumeurs cérébrales et l’immunothérapie, des pro-fesseurs Christian Toso sur le cancer dufoie et Thomas Matthes sur les leucémies.D’ici à 2016, cinq à six équipes tavaillerontde concert pour assuer à la recherche ge-nevoise en oncologie une plus grandevisibilité, une identité et une force d’attrac-tion internationale. Le chaînon manquantsera ainsi créé entre les groupes de recherche fondamentale et l’Unité de recherche clinique en onco-hématologiedes HUG, en lien direct avec les patients.

L’excellence lémanique en oncologie

Un partenariat entre Vaud et Genève viseà répartir des pôles d’excellence théma-tiques entre les deux centreshospitalo-universitaires lémaniques, sous

la direction de Pierre-Yves Dietrich à Genève et George Coukos à Lausanne, afinde réunir l’expertise de pointe des univer-sités, des centres hospitaliers, de l’EPFL, etdes nombreuses start-ups de la Health Valley lémanique. Les patients ne vont passe déplacer, sauf dans le cas de techniquestrès pointues. Par contre, la somme decompétences actuellement nécessairespour traiter un cancer est telle qu’il seraitcontre-productif de vouloir les dupliquer.Le Centre de recherche translationnelle enonco-hématologie s’inscrit donc dans cetteidée de mutualisation des compétences.

médecine, qui reçoit plusieurs dizaines demillions de francs par an, réponde auxmeilleurs standards de responsabilité, àl’image des grandes ONG de la place. L’aug-mentation du taux de renouvellement desdons en constitue un indice important; ils’agira donc de mettre en place un proces-sus de suivi systématisé des donateurs.

«Les donateurs sont aujourd’hui en quêted’efficacité et souhaitent quantifier l’im-pact de leurs dons. Nous voulons répondreà cette volonté parfaitement légitime»,souligne Henri Bounameaux, Doyen de laFaculté de médecine. «Notre Charte dufundraising, disponible sur notre site web, constitue la synthèse des engagementspris à leur égard».

Des outils pour les chercheurs

Le pôle de fundraising apporte un accom-pagnement individuel aux projets degrande envergure et à d’autres projets sé-lectionnés en fonction de la stratégieinstitutionnelle, sur mandat du Décanat. Amoyen terme, la Faculté de médecine sou-haite disposer d’un «catalogue de projets»,de manière à mieux répondre aux sensibi-lités individuelles des donateurs et àaugmenter l’efficacité de la prospection.

«Les chercheurs n’auront plus à assurer lagestion opérationnelle de leurs fonds.Nous leur fournirons un modèle de rap-port scientifique et une aide à larédaction», indique Lynn Durham, qui s’oc-cupera également de générer, avec leService de comptabilité, les rapports finan-ciers. Elle pourra également apporter unsoutien à l’organisation d’événements, encollaboration avec les responsables de lacommunication de la Faculté, et mettre leschercheurs en relation avec des mécèneschoisis en fonction de leurs intérêts.

Lynn Durham, respon-sable des partenariats

Après des études en his-toire, sciences politiqueset communication, LynnDurham s’engage dans la promotion etle financement de start-up, puis rejointle World Economic Forum. Elle travailleégalement pour des fondations finan-çant la recherche médicale et développeainsi un fort intérêt pour les sciences bio-médicales et les modalités dufinancement de la recherche. Elle rejointla Faculté de médecine de l’UNIGE fin2013 pour renforcer les partenariats avecles donateurs privés.

[email protected]/medecine/fundraising

AGENDA

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Mars 2015 Edition préparée par René Aeberhard et [email protected] Crédit photos: © HUG, CL, IStock, UNIGE

BRÈVES

Média training et ateliers d’écriture pourchercheurs

Le FNS organise, comme chaque année, des média training pour les jeunes cher-cheurs, qui auront lieu les 12 et 13 juin et les4 et 5 septembre, ainsi qu’un brush-up pourchercheurs expérimentés le 27 mars à Lau-sanne.

Les 17 mars et 21 octobre, des media train -ing en anglais, ainsi qu’une découverte desmédias anglophones et de leur fonctionne-ment (à Lucerne).

De plus, le FNS lance en 2015 une nouvelleoffre d’ateliers d’écriture, qui s’adresse enpriorité aux jeunes chercheurs. L’atelierd’écriture en langue française se déroulerales 5 mai et le 30 juin 2015 à Lausanne.

Informations et inscription: http://www.snf.ch/fr

Semaine du cerveau

Rythmes et mouvements sont au menu dela 18e édition de la Semaine du cerveau quiabordera des questions telles que: Com-ment le cerveau contrôle-t-il lemouvement? Comment les rythmes céré-braux influencent-ils nos comportements?Quelles sont les nouvelles voies thérapeu-tiques de la récupération motrice?

Sous le titre «Le geste dans la tête», la Semaine du cerveau propose cette annéeune immersion dans le monde du mouve-ment afin de présenter les avancéesscientifiques et les dernières découvertesdans le domaine. Chaque soir, à 19h à Uni

Dufour, venez écouter des chercheurs etpraticiens de l’UNIGE, des HUG et du CNRS.

En marge des conférences, l’UNIGE parti-cipe à l’exposition «BAM!» mise sur pied parl’Institut Jaques-Dalcroze à l’occasion deson 100e anniversaire, visible jusqu’au 17avril. Du 18 au 28 mars, des visites interac-tives, sensorielles et scientifiques serontproposées aux enfants de 6 à 12 ans par desétudiants de l’UNIGE ou de la Haute écolede musique.

Toutes les informations sur : www.semaineducerveau.ch

Un étudiant en médecine crée unstéthoscope d’un nouveau genre

Pierre Starkov, étudiant en 5e année de mé-decine, a mené de front études demédecine et d’informatique. Au cours deses stages cliniques, sa double formation

lui a donné l’idée de développer un outilportable pouvant enregistrer et analyser vi-suellement les sons du stéthoscope sur unsmartphone. Encouragé par le Prof. OsmanRatib avec qui il travaille, il remporte en no-vembre 2014 le 4e prix du concours de lameilleure idée de la Fédération des entre-prises romandes.

La nouveauté? Un module d’enregistre-ment et de transmission des sons qui peuts’adapter à tous les stéthoscopes existantscouplé à un logiciel de traitement et d’ana-lyse du signal qui permet d’écouter un sonfiltré et amélioré et de voir le tracé analysésur l’écran d’un smartphone. Grâce à lui,médecins et futurs médecins peuventmieux percevoir et analyser les sons car-diaques. Associé à un réseau social sécurisé,ce logiciel permettra aussi aux médecinsd’échanger des enregistrements et deconsulter leurs collègues ou des spécia-listes pour avoir leur avis sur unenregistrement donné. Un outil d’analyseautomatique du son cardiaque fourniraégalement une aide au diagnostic par ordi-nateur. Pierre Starkov rechercheactuellement des sponsors afin d’aller au-delà du prototype pour réaliser et produirece nouvel outil.

Tout l’agenda sur www.unige.ch/medecineAppels à Projets

Fondation Dr Henri Dubois-FerrièreDinu Lippatti - délai: 15 mars 2015Fondation Leenaards délai: 15 mars 2015Subside Tremplin : délai: 15 mars 2015Fondation Gertrude von Meissnerdélai: 31 mars 2015

Du 16 au 20 mars – 19h – Uni Dufour

Semaine du cerveau 

16 mars: Le rythme dans la peauDidier Grandjean (UNIGE), Ulrich Schibler (UNIGE) et Mehdi Tafti (UNIL)

17 mars: Tout en contrôleUrsula Debarnot (UNIGE), DanielHuber (UNIGE) et Alexandre Pouget(UNIGE)

18 mars: Quand le mouvement dérailleFrédéric Assal (UNIGE/HUG) et PierrePollak (UNIGE/HUG)

19 mars: Réveiller les fantômes dumouvementAngela Sirigu (CNRS, Lyon)

20 mars: La rythmique et ses vertusSilvia Del Bianco (IJD), Didier Grandjean(UNIGE) et Andrea Trombetti (HUG)

Mercredi 22 avril – 17h – CMU A250

Remise des Prix Louis-Jeantet de médecine

Du 7 au 9 mai – Campus Biotech

Congrès OptoDBS 2015, organisé parles Prs Christian Lüscher (neuro -sciences fondamentales) et PierrePollak (neurosciences cliniques), « Optogenetics and Deep Brain Stimulation to investigate and treatpathological brain circuits »

Jeudi 28 mai – 12h30 – CMU A250

Leçon inaugurale du Professeur MartinTramèr, Département d’anesthésio -logie, pharmacologie et soins intensifs

Lundi 1er juin – 17h – CMU A250

Cérémonie de remise des prix de la Faculté de médecine

Du 1er au 6 juin – Campus Biotech

Spring School of Global Health