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DOSSIER MARS BLEU Contacts presse Frédérique Planet - 04 67 61 25 94, Frederique.Planet@icm.unicancer.fr Florence Courtès - 04 67 61 45 15, Florence.Courtes@icm.unicancer.fr L’ICM, un institut de référence pour la prise en charge des cancers colorectaux www.icm.unicancer .fr DE PRESSE

MARS BLEU - UNICANCER · Le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent au monde, et notamment dans les pays à haut niveau de vie. En France, plus de 42 000 nouveaux cas étaient

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DOSSIERMARS BLEU

Contacts presseFrédérique Planet - 04 67 61 25 94, [email protected] Courtès - 04 67 61 45 15, [email protected]

L’ICM, un institut de référencepour la prise en chargedes cancers colorectaux

www.icm.unicancer.fr

DE PRESSE

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COMMUNIQUÉ DE SYNTHÈSE

L’ICM, un institut de référence pour la prise en charge des cancers colorectaux

A l’occasion de Mars Bleu, mois de sensibilisation au cancer colorectal, l’ICM se mobilise pour apporter son expertise et informer sur la prise en charge de ce cancer qui représente en France le 2ème cancer par sa fréquence, chez l’homme comme chez la femme.

Le SIRIC Montpellier Cancer organise, avec les professionnels de l’ICM, du CHRU de Montpellier et de Dépistage 34, et en collaboration avec la Ligue contre le Cancer et l’Association France Côlon, une conférence grand public, le 17 mars 2015 à 17h00 (Faculté de Médecine de Montpellier). L’objectif de la conférence : « Du dépistage précoce aux nouvelles avancées thérapeutiques » est de favoriser les échanges avec le public et de répondre à l’ensemble des questions sur le sujet.

Le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent au monde, et notamment dans les pays à haut niveau de vie. En France, plus de 42 000 nouveaux cas étaient recensés en 2012. Menée sur plusieurs fronts, la lutte contre le cancer colorectal marque néanmoins des points. Qu’il s’agisse des moyens de diagnostic de plus en plus précoce, des nouvelles avancées thérapeutiques et des actions de dépistage.

Le passage au nouveau test immunologique, OC Sensor®, moins contraignant et à la sensibilité accrue, aura lieu en Mai 2015. Son usage constituera un élément décisif pour accroître l’efficacité du programme de dépistage organisé du cancer colorectal.

Chaque année, l’ICM traite plus de 700 personnes pour un cancer colorectal, soit 1/3 des patients pour cette pathologie en Languedoc-Roussillon.L’Institut propose à chaque patient le traitement le mieux adapté à sa situation grâce à une prise en charge multidisciplinaire, à des traitements personnalisés et à son expertise nationalement reconnue en matière de chirurgie, de radiothérapie, de traitements oncologiques (accès à des molécules innovantes) et un accompagnement du patient pendant et après le cancer.

L’ICM est un acteur majeur dans la recherche française. En accord avec le Plan Cancer 3, l’Institut développe une recherche centrée sur le patient, depuis la biologie fondamentale jusqu’aux applications cliniques. Dans le domaine du cancer colorectal, plusieurs équipes de recherche se mobilisent chaque jour pour trouver les solutions thérapeutiques de demain et proposer aux patients des traitements de plus en plus personnalisés.

Contacts presseFrédérique Planet - 04 67 61 25 94, [email protected] Courtès - 04 67 61 45 15, [email protected]

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SOMMAIRECOMMUNIQUÉ DE SYNTHÈSE

Le cancer colorectal, un problème majeur de santé publique

Le cancer colorectal Les chiffres du cancer colorectal en Languedoc-Roussillon et dans l’Hérault Un dépistage organisé au niveau national L’oncogénétique : un outil pour le dépistage et la prévention des cancers héréditaires

Innovation médicale et personnalisation des traitements

Chirurgie rectale assistée par robot : un progrès majeur vers la chirurgie mini-invasive Chirurgie colorectale et réhabilitation précoce post-opératoire Chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale : un traitement à visée curative des carcinoses péritonéales Thérapies ciblées : de nouveaux traitements plus efficaces et plus spécifiques Biologie moléculaire et médecine personnalisée Radiothérapie pré-opératoire : une étape essentielle du traitement

Une prise en charge personnalisée pour chaque patient

L’alimentation, un soin à part entière Des guides pratiques pour favoriser l’autonomie des patients La prise en charge psychologique des patients Un accompagnement personnalisé dans le sevrage tabagique Soulager la douleur pour améliorer la qualité de vie Un lieu d’informations, d’écoute et d’échanges pour les patients

La recherche au service des patients

La recherche clinique et translationnelle participent à l’innovation et au développement des traitements

• Des signatures de microARN circulants pour une prise en charge individualisée des patients dans le cancer colorectal

• Mieux connaître les origines du cancer colorectal

La recherche fondamentale, une source majeure du progrès médical

• Un prélèvement sanguin pour détecter les mutations tumorales dans les cancers colorectaux métastatiques

• Optimiser la chimio-hyperthermie intra-péritonéale par l’imagerie moléculaire •Mieux comprendre l’histoire naturelle des carcinoses péritonéales • Résistance aux médicaments et nouveaux traitements contre le cancer • Développer des traitements spécifiques grâce à une meilleure identification des

mutations génétiques •Le rôle de la protéine RIP 140 dans le développement des cancers colorectaux

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Avec plus de 42 000 nouveaux cas par an en France, le cancer colorectal (cancer du côlon ou du rectum) est le 2ème cancer par sa fréquence chez l’homme comme chez la femme, après ceux de la prostate et du sein. Il est également au 1er rang des cancers digestifs.Le cancer colorectal est rare avant 50 ans, mais sa fréquence augmente ensuite rapidement avec l’âge. 4 hommes sur 100 et 3 femmes sur 100 auront un cancer colorectal au cours de leur vie.

Le dépistage organisé du cancer colorectal est proposé aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans. A l’occasion de Mars Bleu, mois de sensibilisation pour la lutte contre le cancer colorectal, l’Institut National du Cancer (INCa) mène, avec le ministère chargé de la Santé et les régimes d’Assurances Maladies, une campagne de sensibilisation sur le dépistage et rappelle que « en parler c’est déjà se soigner ».

* Source Francim (2012)

L’ICM traite chaque année 722 patients porteurs d’une tumeur maligne pour un cancer du côlon ou du rectum, soit 1/3 des patients pris en charge pour cette pathologie dans la région Languedoc-Roussillon. L’ICM joue un rôle essentiel dans la prise en charge des cancers digestifs, et principalement colorectaux pour lequel il a le plus fort recrutement de la région. Tous les acteurs de l’établissement sont impliqués depuis la démarche de dépistage et de prévention jusqu’aux dernières innovations thérapeutiques.

Le cancer colorectal, un problème majeur de santé

publique

Le cancer colorectal

On distingue plusieurs types de cancers colorectaux. Dans plus de 80% des cas, il s’agit d’un adénocarcinome provenant d’une complication d’une tumeur bénigne adénomateuse préexistante, mais il existe aussi des formes héréditaires : polypose adénomateuse familiale et cancer colorectal héréditaire sans polypose dérivant d’agrégations familiales d’adénomes coliques. Depuis plus de 15 ans, le nombre de décès attribués à ces tumeurs a diminué. Deux facteurs contribuent à cette baisse : un dépistage plus précoce et une évolution dans les traitements administrés. En effet, un dépistage précoce permet une chirurgie curative et une survie à 5 ans de l’ordre de 90%. En revanche, plus de la moitié des cancers colorectaux décelés ont d’emblée ou présenteront par la suite des métastases, ce qui implique un traitement par chimiothérapie et une baisse drastique du taux de survie à 5 ans vers 9%.

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LE CANCER COLORECTAL EN

CHIFFRES*

42 152 nouveaux cas/an :23 226 hommes et 18 926 femmes

Âge moyen au diagnostic : 70 ans chez l’homme 73 ans chez la femme

Taux d’incidence : 38,4/100 000 pour les hommes 23,7/100 000 pour les femmes

17 722 décès / an : 9 275 hommes et 8 300

femmes

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Les chiffres du cancer colorectal en Languedoc-Roussillon et dans l’Hérault

• En Languedoc-Roussillon

Femme Homme Tous sexes

Aude 124 150 274

Gard 220 264 484

Hérault* 321 333 654

Lozère 24 33 57

Pyrénées-Orientales 158 187 345

Languedoc-Roussillon 847 967 1 814

* Incidence observée

• Dans l’Hérault

Incidence du cancer colorectal

En 2011, 321 nouveaux cancers colorectaux ont été diagnostiqués chez les femmes qui habitent l’Hérault. Le taux brut d’incidence était de 56,8 pour 100 000.Le risque d’avoir un cancer colorectal avant 75 ans était de 2,69%, soit 1 femme sur 37.

En 2011, 333 nouveaux cancers colorectaux ont été diagnostiqués chez les hommes qui habitent l’Hérault. Le taux brut d’incidence était de 64,6 pour 100 000.Le risque d’avoir un cancer avant 75 ans était de 3,70% soit 1 homme sur 27.

Évolution de l’incidence et de la mortalité du cancer colorectal, 1987-2011

Augmentation de 80% entre 1987 (185 cas) et 2011 (333 cas).Augmentation de 25,9% entre 1987 (127 décès) et 2010 (160 décès).

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Estimations régionales d’incidence du cancer colorectal en 2011

Augmentation de 86,6% entre 1987 (172 cas) et 2011 (321 cas).Augmentation des décès de 39,3% entre 1987 (89 décès) et 2011 (124 décès).

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Un dépistage organisé au niveau national

Le dépistage du cancer colorectal est crucial, car une détection précoce permet au patient de bénéficier de traitements moins lourds. Il a un impact sur la qualité de vie et favorise les chances de guérison.Parmi les cancers colorectaux dépistés grâce au programme de dépistage, 27% des cancers sont des cancers in situ, c’est-à-dire les lésions cancéreuses limitées au tissu qui leur a donné naissance et qui ne sont pas invasives, et 64% sont des cancers invasifs. Parmi les cancers invasifs, 43% sont de stade I, 23% de stade II, 25% de stade III et 9% sont de stade IV. La majorité des cancers dépistés est donc de bon pronostic.Depuis 2007, le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé et l’Institut National du Cancer, en partenariat avec l’Assurance Maladie, le Régime Social des Indépendants et la Mutualité Sociale Agricole entendent promouvoir le dépistage du cancer colorectal, qui reste néanmoins trop peu connu.

Le dépistage des cancers est une action de santé publique qui consiste à identifier, à l’aide d’un test, les sujets asymptomatiques ayant une certaine probabilité d’être atteints d’un cancer ou d’une lésion précancéreuse, passés jusque-là inaperçus.Le cancer colorectal est un cancer fréquent. Au cours de son évolution, il passe par un stade où une extraction chirurgicale permet sa guérison. De plus, le cancer colorectal est souvent précédé d’un polype adénomateux. Le cancer peut être prévenu par l’extraction de ces adénomes.Le dépistage organisé du cancer colorectal s’est généralisé en France et concerne la population des hommes et des femmes de 50 à 74 ans à risque moyen (sans symptômes, sans antécédent personnel ou familial de cancer ou de polype colorectal ou de maladie colorectale). Tout assuré social est invité par la structure en charge des dépistages de son département (Dépistage 34 pour l’Hérault), tous les 2 ans, à consulter son médecin traitant pour effectuer un test. Le test actuel est l’Hemoccult II® à réaliser tous les deux ans (recherche de saignement occulte dans les selles). Le rôle du médecin traitant est essentiel car il remet le test au patient et lui explique la procédure. Une coloscopie est réalisée en cas de test positif (2% des patients).

Le passage au nouveau test immunologique, moins contraignant et à la sensibilité accru, aura lieu en Mai en 2015. Le test Sensor®, à la fois plus performant et plus simple d’utilisation, sera diffusé progressivement auprès des 17 millions de personnes concernées par le programme national de dépistage. Cette avancée en terme de dépistage répond aux objectifs du plan cancer 2014-2019, qui réaffirme la nécessité d’améliorer, en lien avec les professionnels de santé, la participation à ce dépistage, dont le taux reste encore insuffisant.

« Moins d’une personne concernée sur trois (31,7%) pratique le test de dépistage » Institut National de Veille Sanitaire (InVS).

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• Recherche et dépistage

Epidaure, Pôle Prévention de l’ICM, mène des projets de recherche sur la participation au dépistage organisé du cancer colorectal.Avant la généralisation de ce dépistage en France, l’Hérault a été département pilote. A ce titre, la formation préalable des médecins généralistes fut évaluée en 2005 par le Dr Kéla Djoufelkit, Médecin de Santé Publique, dans le cadre de sa thèse de doctorat en médecine « Évaluation de la 1ère formation des médecins généralistes réalisée dans le cadre de la campagne du dépistage du cancer colorectal dans l’Hérault ».Depuis septembre 2014, un travail de thèse en psychologie est réalisé par Alice Le Bonniec sur le sujet, en interrogeant la population ciblée par le dépistage organisé ainsi que des médecins généralistes de Montpellier et ses alentours.Les deux spécialistes ont travaillé de concert sur une revue de la littérature scientifique afin de dégager les freins au dépistage :

- manque de connaissances sur le cancer colorectal et le dépistage- embarras, inconfort et déplaisir liés à la procédure du test- peur d’avoir un cancer- absence de symptômes- et surtout le manque de recommandation du médecin traitant et son manque de temps en consultation…

L’identification de gènes de prédisposition au cancer colorectal a permis l’introduction de nouvelles analyses génétiques destinées aux personnes dont les antécédents médicaux personnels et/ou familiaux sont évocateurs d’une forme héréditaire de cancer. Ces analyses ne peuvent être prescrites que dans le cadre de consultations d’oncogénétique spécifiques, qui sont réalisées à l’ICM. Les personnes présentant une mutation génétique ont un risque majeur de cancer colorectal et parfois d’autres types de cancer (endomètre, intestin grêle, voies urinaires, estomac…). Elles se voient proposer des stratégies de prise en charge spécifiques, basées sur la surveillance approfondie (entre autres, coloscopie + chromoendoscopie tous les 2 ans) et/ou une chirurgie prophylactique à l’ICM. En oncogénétique digestive, 500 familles à risque héréditaire de cancer ont été vues depuis une quinzaine d’années, ce qui représente près de 2500 personnes vues en consultation. Une mutation génétique (au niveau des gènes MMR, APC ou MYH) a été identifiée chez environ 200 personnes (patients ou apparentés) qui peuvent ainsi bénéficier d’une surveillance rapprochée.

L’oncogénétique : un outil pour le dépistage et la prévention des cancers héréditaires

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Epidaure, pôle prévention de l’ICM, participera à la journée du 14 mars 2015 « Mars Bleu 34 » organisée par Dépistage 34 à Thézan-Les-Béziers.

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Innovation médicale et personnalisation des traitements

Des progrès médicaux importants ont été réalisés ces 15 dernières années pour l’ensemble des cancers digestifs, et principalement pour le cancer colorectal. Aujourd’hui, certains cancers sont curables même au stade métastatique. Cette évolution majeure est le fait des progrès de la chirurgie, de l’utilisation de plus en plus fréquente des chimiothérapies associées à la chirurgie et du développement des thérapies ciblées.

L’équipe chirurgicale de l’ICM utilise, depuis janvier 2012, le robot chirurgical « Da Vinci » (Intuitive) qui permet d’opérer en 3 dimensions. Derrière la référence à l’artiste florentin, Da Vinci est un robot chirurgical dont les 3 bras, commandés à distance à l’aide de manettes et d’un écran en 3D, ont été conçus pour reproduire les gestes de la main du chirurgien, avec la dextérité parfaite et la précision qu’autorise la technologie.Outre la qualité du geste, cette technique moins invasive offre pour le patient des progrès incontestables  : les cicatrices sont plus petites, la récupération post-opératoire plus rapide, les complications post-opératoires et les douleurs liées au traumatisme opératoire sont diminuées,… La chirurgie rectale assistée par robot permet aussi de faciliter la préservation nerveuse sexuelle.

Depuis le démarrage de l’activité robotique

rectale, il y a 3 ans, 200

patients ont été opérés. L’ICM est ainsi le 1er centre français en nombre de patients opérés par cette technique, ce qui lui a permis de devenir un centre de référence national, voire européen pour cette chirurgie robotique rectale. L’ICM se situe également

au 9ème rang mondial pour les interventions du cancer du rectum réalisées avec le robot.

La chirurgie rectale assistée par robot : un progrès majeur vers la chirurgiemini-invasive

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Retrouvez le Pr P. Rouanet lors de la conférence grand public « Du dépistage précoce aux nouvelles avancées thérapeutiques », organisée par le SIRIC Montpellier Cancer, le 17 mars à 17h (Amphithéâtre de la Faculté de Médecine de Montpellier).

!

Une Base de Données Européennes pour la chirurgie robotique du cancer du rectum (GROG registry)

En partenariat avec le laboratoire Intuitive, a été créée une base de données prospectives des cancers du rectum, opérés par robot en Europe, en janvier 2015. Cette base de données a pour objectif de fournir des chiffres d’activité de cette technique en multicentrique. Son objectif prioritaire : déterminer les sous-groupes de patients qui bénéficient de cette chirurgie.

Standardisation de la chirurgie robotique

Un groupe d’études sur la chirurgie robotique (GROG) est en place depuis

le printemps 2013, sous la direction du Pr Rouanet. 12 équipes universitaires, venant des 4 coins de la France, participent à ces travaux qui doivent conduire à une standardisation de

la technique robotique pour les cancers du rectum. Le groupe a aussi pour objectif de

travailler sur les évolutions technologiques futures. Une meilleure précision et une

meilleure vision permettront un geste plus curatif et moins

invasif pour le patient.

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Chirurgie colorectale et réhabilitation précoce post-opératoire

Accélérer le processus de guérison par une approche multidisciplinaire intégrée… voici en quelques mots l’esprit du programme de Réhabilitation Précoce Post-Opératoire (RPPO) mis en place à l’ICM, en septembre dernier, pour les patients qui doivent subir une chirurgie. L’objectif de ce programme est de réduire au maximum l’impact physiologique

de l’intervention chirurgicale et de l’hospitalisation afin de garantir au patient un retour rapide à domicile tout en offrant des soins de qualité, et ce grâce à la mise en place d’actions

transversales.

La chirurgie colorectale est une chirurgie majeure, associée à un état de stress élevé et une morbidité importante. Parce qu’il est nécessaire de perturber le moins possible tous les aspects liés au métabolisme et à la physiologie du patient, différentes mesures médicales pré, per et post-opératoires sont envisagées : prise en compte des facteurs de risque du patient, information, approche chirurgicale privilégiant les techniques mini-invasives (laparoscopie ou robot), analgésie favorisant une épargne morphinique, prévention des nausées et vomissements post-opératoires. Après l’intervention chirurgicale, le retrait précoce de la sonde gastrique de la sonde urinaire, des drainages et cathéters, une ré-alimentation dès le premier jour et une mobilisation rapide (lever et marcher dans la chambre) permettent une récupération plus rapide.L’organisation est primordiale dans le processus de guérison et des plans de soins sont établis pour chaque jour. Grâce à ce dispositif, le séjour hospitalier est réduit : 4 jours suffisent, contre 8 à 12 jours avant. Il est à noter aussi que tous les patients ne peuvent pas bénéficier de ce programme. Ceux-ci sont sélectionnés par le chirurgien (acte chirurgical compatible avec une prise en charge RPPO) et confirmés par le médecin anesthésiste lors de la consultation. Deux autres paramètres sont essentiels à la réussite de la RPPO : l’adhésion du patient et des conditions sociales favorables. Le 1er élément est fondamental, car le patient devient acteur de sa guérison. Le fait d’être mobilisé rapidement après l’opération nécessite une réelle envie de se prendre en charge. Les soignants vont lui demander de participer à ses soins (toilette, marche...), car rester au lit peut provoquer des complications graves (phlébite, embolie pulmonaire, infection urinaire, perte musculaire…). Ces complications sont, en effet, à l’origine d’une aggravation de l’état de santé et prolongent la durée de séjour inutilement à l’hôpital. En outre, il est nécessaire qu’il soit entouré à son retour à domicile.La RPPO suppose une collaboration étroite entre chirurgiens, médecins anesthésistes et personnel paramédical, mais aussi kinésithérapeute et diététicien. En cas d’addiction (ex tabagisme), une consultation spécialisée est organisée en pré-opératoire avec un médecin addictologue. Il faut également souligner que le patient inclus dans le programme nécéssite un suivi plus actif lorsqu’il rentre chez lui. Le retour à domicile est planifié dès la 1ère consultation et le médecin traitant est informé par courrier de l’intégration de son patient dans ce programme. Un contact téléphonique est prévu dans les 24h après le retour à domicile. Le patient est ensuite revu, en consultation par le médecin traitant entre le 5ème et 7ème jour post-sortie, et par le chirurgien entre le 7ème et 10ème jour post-sortie.

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La 1ère patiente opérée en septembre entourée de son compagnon et du Pr Philippe Rouanet

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Chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale : un traitement à visée curative des carcinoses péritonéales

Les carcinoses péritonéales sont des extensions fréquentes (20 - 25%) du cancer du côlon et restent aujourd’hui difficiles à soigner. Cette évolution, qui est parfois due à une dissémination des cellules de la tumeur primaire, est associée à un mauvais pronostic. Les thérapies proposées aux patients reposent sur des traitements palliatifs qui allient la chirurgie et la chimiothérapie systémique. Un traitement locorégional des carcinoses péritonéales est proposé dans des centres experts, et plus particulièrement à l’ICM depuis près de 15 ans.  Il s’agit de la Chimiothérapie Hyperthermique IntraPéritonéale ou CHIP. Ce traitement consiste en l’administration intra-péritonéale d’un bain de chimiothérapie chauffé à 43 °C après l’exérèse des nodules. Les intérêts majeurs de cette approche thérapeutique sont liés au fait que la barrière péritonéale est contournée et à la possibilité d’administrer des concentrations élevées de médicaments anticancéreux en minimisant les effets secondaires. Ce traitement permet un gain de survie considérable pour les patients atteints d’une carcinose péritonéale, avec une médiane de survie globale pouvant atteindre 60 mois après chirurgie de réduction tumorale complète (contre 17 mois pour un patient traité par chimiothérapie systémique seule).Les inclusions d’un essai prospectif multicentrique français (Accord 15 – Prodige 7), coordonné par le Dr François Quenet, vient de se terminer. Les résultats vont permettre de mieux évaluer l’impact de cette stratégie dans ces situations complexes.

La chimiothérapie constitue une arme essentielle dans le traitement des cancers colorectaux. En chimiothérapie adjuvante, elle complète la chirurgie, réduit les risques de récidive et améliore la survie. Son efficacité est démontrée dans le cas du cancer colorectal avec atteinte ganglionnaire. La chimiothérapie de référence actuelle associe 5FU, acide folinique et oxaliplatine (« Folfox ») ou 5 FU et irinotecan.Pour les stades avancés (métastatiques) de cancer colorectal, les protocoles de chimiothérapie sont associés à des molécules de thérapie ciblée, dont l’arrivée en clinique a constitué un progrès considérable dans la prise en charge des patients. Les anti-angéniogéniques (bevacizumab, regorafenib ou aflibercept) permettent de bloquer la formation de néo-vaisseaux (petits vaisseaux sanguins) destinés à fournir à la tumeur l’énergie dont elle a besoin. L’ICM a participé au développement du Regorafenib (ou Stivarga®).Les anti-EGFR (cetuximab ou panitumumab) sont une autre approche ciblée et concerne les tumeurs qui sur-expriment un facteur de croissance cellulaire (EGF). Ces anticorps monoclonaux bloquent le mécanisme de croissance cellulaire et augmentent le taux de réponse des patients.

Thérapies ciblées : de nouveaux traitements plus efficaces et plus spécifiques

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Retrouvez le Pr M. Ychou lors de la conférence grand public « Du dépistage précoce aux nouvelles avancées thérapeutiques », organisée par le SIRIC Montpellier Cancer, le 17 mars à 17h (Amphithéâtre de la Faculté de Médecine de Montpellier).

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La biologie moléculaire est en train de révolutionner la prise en charge des cancers digestifs. Elle permet de prévoir l’efficacité des traitements en fonction du patrimoine génétique d’un individu et de personnaliser ainsi la stratégie thérapeutique.

Dans la pratique, la recherche des mutations des gènes RAS (impliqués dans la prolifération cellulaire) est réalisée à l’ICM depuis près de 7 ans chez tous les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique. En effet, les mutations des gènes RAS, présentes dans 50% des cancers colorectaux, sont un facteur de résistance aux traitements par anticorps monoclonaux anti-EGFR. Ainsi, grâce à ce test, il est possible d’identifier les patients potentiellement sensibles aux traitements ciblés et de choisir un traitement plus efficace.Cette méthode devrait être proposée à titre préventif pour éviter les récidives, dans un avenir proche.

La radiothérapie pré-opératoire : une étape essentielle du traitement

Dans la majorité des cancers du rectum, la radiothérapie pré-opératoire est associée à la chirurgie afin de diminuer le risque de récidive locale.

La radiothérapie conformationnelle et par modulation d’intensité (IMRT) est pratiquée à l’ICM. Cette technique de radiothérapie permet d’adapter le plus possible à la zone à irradier grâce à l’utilisation de moyens d’imagerie (scanner, IRM) et d’un logiciel informatique spécifique en trois dimensions. Cette technique permet d’améliorer la distribution de la dose d’irradiation à un volume cible tumoral de

forme complexe en diminuant la dose d’irradiation aux tissus sains de voisinage. Réalisée pendant 5 semaines, à raison de 5 séances

hebdomadaires, cette technique permet de réduire les effets secondaires pendant les rayons et à plus long terme. L’intervention chirurgicale a lieu 4

à 6 semaines après la dernière séance de radiothérapie.

Biologie moléculaire et médecine personnalisée

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Outre les traitements spécifiques contre le cancer colorectal (chirurgie, traitements médicaux, radiothérapie), des soins et des soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et les effets secondaires : douleur, fatigue, troubles alimentaires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux, …Ces soins de support sont dispensés par l’ensemble de l’équipe soignante et par des professionnels spécialisés au sein du pôle Transversalité et Soins de Support de l’ICM. Ni optionnels, ni secondaires, ils visent à assurer à chaque patient une meilleure qualité de vie.

Maintenir son poids, une régularité des repas et le plaisir de manger… Pour les professionnels de santé, la bonne alimentation est un soin à part entière qui participe à l’état général de santé de chacun. A l’ICM, les médecins et les diététiciens de l’Unité Transversale de Nutrition (UTN) apportent leur expertise pour dépister et prendre en charge l’état nutritionnel des patients. Pour chaque patient, ils proposent un suivi nutritionnel, au cas par cas et adapté aux traitements. A chaque situation et malgré les contraintes liées aux traitements et à l’état de santé, des mesures peuvent être prises pour garder le plaisir de s’alimenter selon ses goûts et ses habitudes. Parallèlement, une équipe de 4 assistantes diététiciennes intervient 7 jours sur 7 pour prendre les commandes repas auprès des patients et satisfaire

au mieux à leurs attentes et besoins. Pour répondre à la problématique de dénutrition et aux difficultés de mastication ou de déglutition, une nouvelle approche des textures modifiées, les MIX&DELICES, a été mise en place à l’ICM. Le menu du jour est mixé au robot, enrichi avec de la crème ou des oeufs, cuit dans un moule en silicone puis servi dans des verrines. Les patients peuvent ainsi bénéficier d’un menu équilibré et retrouver les saveurs originelles des plats alliés à une présentation soignée.

Une prise en charge personnalisée pour chaque patient

L’alimentation, un soin à part entière

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Des guides pratiques pour favoriser l’autonomie des patients

Dans le cadre du parcours de soins des patients porteurs d’une stomie temporaire ou définitive, les stomathérapeutes et les équipes de soins ont souhaité améliorer l’accompagnement proposé aux patients et à leur entourage. Sous la direction de l’Unité Transversale en Education thérapeutique du Patient (UTEP) de l’ICM, le groupe de travail a collaboré avec des patients et leurs représentants au sein de 3 associations (Association François au Petit, Association des stomisés de France et section Ilco 66) pour répondre aux besoins de tous les patients et les aider à mieux gérer leur stomie au quotidien.Quatre guides éducatifs illustrés ont été conçus selon les critères de qualité d’élaboration de documents, écrits à l’attention des usagers. Ces guides aident les patients à développer leurs compétences et à être acteurs de leurs soins. Ils donnent des informations et astuces pour réaliser au quotidien les gestes liés à l’appareillage et pour adapter les conduites à tenir en cas de problème. Des conseils sont donnés pour poursuivre les activités de la vie quotidienne : travailler, se doucher, aller à la piscine et à la plage, avoir une vie intime, voyager …

La traversée du cancer peut changer radicalement la personne : le rapport à son corps, le rapport à son histoire et la relation aux autres sont transformés. Cette expérience ne nécessite pas obligatoirement le recours à la psychothérapie, mais l’écoute particulière, la parole échangée dans un espace-temps spécifique qu’offre l’aide psychologique permet de se donner du temps, de comprendre ce qui se passe intimement, de donner du sens à cette épreuve et de trouver progressivement un autre équilibre. Les patients sont amenés à consulter pour des raisons très différentes. Il peut s’agir du sentiment de mal-être, du sentiment de perte de ses repères habituels, de la persistance d’idées noires, de difficultés à communiquer, de la peur de ses propres réactions face à la maladie, d’une perturbation des relations familiales. La demande d’une aide psychologique peut être ponctuelle ; Il arrive aussi que des patients entament un travail thérapeutique plus approfondi. « Les entretiens restent confidentiels. Nous ne transmettons aux soignants que ce qui est strictement nécessaire à une bonne relation soignant-soigné» explique Patrice Champoiral, responsable de l’Unité de Psycho-Oncologie (UPO). L’UPO a également pour mission d’accompagner l’entourage afin de prévenir et de réduire les effets anxiogènes de la maladie cancéreuse sur la cellule familiale.

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Guide pratique pour m'aider à gérer ma stomie

Colostomie gauche

La prise en charge psychologique des patients

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Un accompagnement personnalisé dans le sevrage tabagique

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Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie

* Consultation confidentielle prise en charge, pour vous et pour votre entourage, par l’ICM dans le cadre du FIR de l’Agence Régionale de Santé Languedoc-Roussillon.

Vous êtes à l’ICM

pour quelques heures

ou quelques jours ?

Vous souhaitez rencontrer un professionnel

spécialisé dans la prise en charge des addictions ?

Contactez l’Elsa* : Au 04 67 61 31 98

du lundi au vendredi entre 9h00 et 12h30 (en cas d’absence vous pouvez laisser vos coordonnées pour que l’Elsa vous rappelle)

ou en demandant aux équipes soignantes de

contacter l’Elsa pour vous

EcouteLienSoutienAnonymat

Lors de la découverte d’un cancer, l’arrêt du tabac doit être encouragé. A l’ICM, l’unité d’addictologie incluant l’Elsa (Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie) propose aux patients d’être aidés dans leur démarche par des entretiens motivationnels et un accompagnement personnalisé.La consommation de tabac, mais aussi d’alcool, augmente le risque de complications et les effets secondaires des traitements en cancérologie (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie). Aider le patient dans sa démarche vis-à-vis du tabac a donc des bénéfices à court terme, mais aussi à moyen et long termes.Une enquête, réalisée à l’ICM auprès de 650 patients, a montré que 68 % des fumeurs souhaitaient modifier leur consommation. La majorité d’entre eux trouvent cependant qu’il est très difficile d’arrêter surtout sans aide. Grâce au soutien de l’Agence Régionale en Santé (ARS) du Languedoc-Roussillon, l’ICM a créé un dispositif de prise en charge rapide et qualifiée en addictologie pour les patients traités en hospitalisation classique ou en hôpital de jour. L’équipe de l’Elsa, composée d’un médecin addictologue, d’un tabacologue et d’une infirmière en addictologie, se rend au lit du patient et définit avec lui les objectifs de diminution ou d’arrêt de consommation des produits. Dans le cadre de l’Education Thérapeutique du Patient, les consultations individuelles se basent sur des ateliers pratiques comme l’utilisation des traitements de substitution ou des exercices de

relaxation. Dans une démarche personnalisée, les techniques cognitivo-comportementales et l’écoute active, aident le patient à trouver par lui-même les approches et les techniques qui l’aident à gérer son sevrage. Le patient est revu au cours de la 1ère semaine et dispose d’un numéro de téléphone en cas de besoin.L’Elsa travaille en réseau avec les équipes médicales de l’ICM, les psychologues de l’Unité de Psycho-Oncologie (UPO), les assistantes sociales et les spécialistes de la nutrition. L’Elsa est également en lien avec

des structures extérieures : l’Unité de Traitement des Toxicomanies et Dépendances (UTTD) et les Services d’addictologie du CHU de Montpellier et de Nîmes, les Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et les autres Elsa de la région.

En France, le soulagement de la douleur est reconnu comme un droit fondamental depuis la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades. Sa prise en charge fait l’objet de plans nationaux de lutte contre la douleur et est inscrite comme objectif prioritaire du Plan Cancer 2009-2013 (action 19.1). Cette prise en charge est d’autant plus importante que la plupart des personnes traitées pour un cancer ressentent des douleurs à un moment donné de la maladie. Dans 70% des cas, elle est provoquée par la maladie elle-même, quand la tumeur touche ou comprime une partie sensible du corps. Dans 20% des cas, elle est liée aux traitements contre le cancer. Les douleurs post-opératoires, par exemple, sont fréquentes mais de mieux en mieux maîtrisées. De même les douleurs liées aux chimiothérapies et à la radiothérapie sont connues

Soulager la douleur pour améliorer la qualité de vie

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et une série de conseils et de traitements préventifs permettront d’éviter une grande partie de ces douleurs. Elle peut être également occasionnée par des examens médicaux ou des soins.La prise en charge de la douleur est une priorité pour les professionnels de l’ICM. Le dialogue avec l’équipe soignante est essentiel dans la gestion de la douleur pour une évaluation précise et donc un traitement adapté. Il n’est pas toujours facile de décrire sa douleur et d’en estimer l’intensité, mais les professionnels de santé sont là pour aider les patients à tous les stades de cette prise en charge.L’algologie s’inscrit dans le cadre du Pôle Transversalité et Soins de Support ; elle est réalisée par une équipe spécialisée et pluridisciplinaire (infirmier, médecin algologue, anesthésiste, pharmacien) soutenue par des professionnels formés (infirmiers et aides-soignants). L’équipe intervient à la demande des médecins, des soignants et des patients de l’ICM et de l’extérieur. Des consultations hebdomadaires ont lieu le lundi après-midi, le mercredi matin et le vendredi après-midi.Aujourd’hui de nouvelles activités sont en développement, telles que la pose de patches locaux de capséicine pour la douleur neuropathique, accompagnée d’un suivi téléphonique et une consultation douleur réalisée par une infirmière. Enfin, un guide info-éducatif pour aider à gérer sa le traitement morphinique a été créé par des patients et des professionnels, sous l’égide de l’Unité Transversale d’Education Thérapeutique du Patient. D

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Questions que je souhaite poser aumédecin à ma prochaine consultation :

Guide pour aiderà gérer la douleurpar traitement morphinique

L’Espace de Rencontres et d’Information (ERI) est installé dans le hall d’accueil de l’ICM. Ici les patients, ainsi que leurs proches peuvent venir parler dans ce lieu convivial, en toute confidentialité. Nul besoin de prendre rendez-vous pour venir échanger avec Mélanie Accardo, l’accompagnatrice en santé.

Ici encore, il est possible de se renseigner sur la pathologie du cancer et trouver des informations concrètes indispensables à l’amélioration de la qualité de la vie. Mélanie Accardo accompagne le patient dans cette recherche d’informations, en collaboration avec tous les autres acteurs impliqués dans la prise en charge du cancer. « Les patients sont en demande d’informations, médicales ou pas, précise-t-elle. A l’ERI, ils ont à leur disposition des brochures sur la maladie en général et les coordonnées des associations de patients. Ils peuvent aussi consulter internet. Ils ont

besoin aussi qu’on leur accorde du temps et de l’attention. Dans ce lieu, indépendant des soins et des soignants, les patients prennent du temps pour venir parler en tout confidentialité ».L’ERI est aussi un espace de rencontres qui favorise les échanges. Dans ce cadre-là, sont organisées des réunions-débats animés par des professionnels.

Un lieu d’informations, d’écoute et d’échanges pour les patients

Contact ERI :

Mélanie AccardoLundi : 13h00 - 16h30Mardi : 9h00 - 12h30

Mercredi : 8h30 - 12h00Jeudi et vendredi : 10h30 - 14h00

[email protected] 67 61 23 23

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La recherche au service des patients

En tant que Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC), l’Institut régional du Cancer de Montpellier (ICM) associe recherche fondamentale, translationnelle et clinique pour développer une recherche intégrée sur le cancer, centrée sur le patient. Sur le campus, chercheurs et médecins travaillent en étroite collaboration.

La recherche clinique a pour objectif de faire progresser les prises en charge thérapeutiques, les techniques de soins et de diagnostic à travers l’élaboration de projets de recherche cliniques innovants et ambitieux. Ces essais cliniques ont leur place, au sein de chaque pôle, dans l’activité médicale quotidienne de l’ICM.Des essais de phase précoce aux essais de phase III ou de tolérance, l’ICM est un acteur majeur de la recherche clinique en Languedoc-Roussillon et participe activement à l’évaluation de nouveaux traitements, leurs associations, leurs modes d’administration et au développement de nouvelles techniques de traitement et de diagnostic.L’ICM met aujourd’hui tout en œuvre pour développer son activité de recherche clinique au service des patients. Avec 113 essais cliniques ouverts aux inclusions et plus de 990 nouveaux patients inclus en 2014, l’ICM est un acteur-clé de la recherche clinique oncologique en France. L’unité de recherche clinique a aussi assuré le suivi de près de 2000 patients inclus les années

précédentes dans environ 140 essais.

L’ICM est impliqué dans plus de 15 essais cliniques portant sur les cancers

colorectaux. Ces essais évaluent

l’efficacité de nouvelles molécules seules ou en association, développent de nouvelles techniques de chirurgie ou étudient des facteurs prédictifs

des cancers colorectaux, permettant ainsi aux patients d’avoir accès aux progrès thérapeutiques et diagnostiques.

La recherche clinique et translationnelle participent à l’innovation et au développement de nouveaux traitements

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Zoom sur 3 essais cliniques en cours

GRECCAR 4 est un essai multicentrique randomisé de phase II. Il a pour objectif l’évaluation d’une nouvelle stratégie de traitement du cancer du rectum localement avancé non métastatique. Cet essai rentre dans le cadre de la médecine personnalisée. En effet, la stratégie thérapeutique est adaptée, pour chaque patient, à la sensibilité de la tumeur à la chimiothérapie. Ce projet a été sélectionné par l’Institut National du Cancer (INCa) en 2012 pour être financé dans le cadre du Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC).

KPLEX2 est un essai multicentrique randomisé de phase II. Cette étude, chez des patients atteints de cancers colorectaux, évalue une nouvelle technique de détection de mutations d’un gène à partir d’ADN tumoral circulant dans le sang et non plus à partir de la tumeur. Cette technique devrait permettre une détection plus simple et plus précoce des mutations du gène KRAS, impliqué dans les cancers colorectaux, et ainsi d’adapter le traitement, pour chaque patient, en fonction des mutations détectées.

Sirinox est un essai multicentrique randomisé de phase précoce. Cet essai évalue la tolérance de l’association de trois chimiothérapies (S1, oxaliplatine et irinotecan) pour le traitement de patients atteints d’un adénocarcinome digestif. Cet essai permet à des patients atteints de cancers digestifs avancés ou métastatiques de bénéficier de cette nouvelle association de traitements.

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• DessignaturesdemicroARNcirculantspourunepriseencharge individualiséedespatientsdans le cancer colorectal

L’ICM initie des projets de recherche translationnelle afin de découvrir des biomarqueurs pour développer une médecine personnalisée en oncologie. Un programme est actuellement en cours en partenariat avec la société Theradiag, seul industriel français développant des tests basés sur la détection des MicroARN. Le projet miCRA, lauréat en mars 2014 du Concours Mondial de l’Innovation, est porté à l’ICM par le Dr Eric Assenat (responsable clinique) et le Dr Evelyne Crapez  (responsable scientifique). Il a pour objectif d’identifier des signatures de microARN circulants afin de personnaliser la prise en charge des patients atteints d’un cancer du rectum localement avancé.Le traitement de cette pathologie repose à l’heure actuelle sur le degré d’extension de la tumeur. Pour les stades localement avancés, le traitement standard combine une radiochimiothérapie (RCT) néo-adjuvante, suivie dans les 8 semaines d’une exérèse chirurgicale puis d’une chimiothérapie post-opératoire. Néanmoins, les équipes médicales ne disposent pas à ce jour de marqueurs capables de prédire l’efficacité de la RCT pré-opératoire ou l’apparition de métastases. La mise en place de ces outils décisionnels permettrait la réalisation de chirurgies et traitements post-opératoires personnalisés. Une intensification de dose ou de nouvelles thérapies pourraient être proposées aux patients à risque de récidive métastatique alors qu’une désescalade thérapeutique pourrait cibler les patients à faible risque de récidive. A terme, l’ICM et Theradiag devrait proposer un test sanguin utilisable dès le diagnostic d’un cancer du rectum localement avancé pour une prédiction précoce de l’efficacité des traitements et du pronostic.

• Mieux connaître les origines du cancer colorectal 

Le cancer colorectal résulte d’altérations moléculaires et génétiques impliquées à toutes les étapes de la formation de la tumeur, depuis la transition tissu sain-adénome à son

évolution vers le carcinome invasif. C’est pourquoi le SIRIC Montpellier Cancer, sous l’impulsion de son

Directeur le Pr Marc Ychou, a inscrit comme l’un des objectifs phares du développement de son programme de recherche

dédié au cancer colorectal, d’un réseau régional de collecte d’échantillons de tissus de côlon associés aux données cliniques des patients, à l’échelle du Languedoc-Roussillon. L’étude, dont la promotion est assurée par l’ICM, a démarré en juillet 2014 et s’achèvera en mars 2016. Elle est coordonnée par le Pr E. Assenat (CHRU de Montpellier), en collaboration

avec le Dr P. Jay (IGF  : Institut de Génomique Fonctionnelle). Le recrutement des patients se fait essentiellement dans les

services de chirurgie digestive des établissements participant au réseau *, en collaboration avec un oncologue et/ou un gastro-

entérologue. 100 patients sont attendus par an, sur la base de l’estimation du nombre de pièces coliques traitées chaque année par les

laboratoires d’anatomopathologie participants. * Les établissements participants : CHRU de Montpellier, ICM, Cliniques de Montpellier (Millénaire, Beau Soleil, Clémentville) et Clinique du Parc

(Castelnau Le Lez) ; Centre Hospitalier de Perpignan et Clinique St Pierre (Perpignan), laboratoire de Grabels.

Les microARN, des biomarqueurs d’avenir…

Les microARN sont de petites molécules d’ARN qui régulent l’expression des gènes via leurs interactions avec les ARN messagers. De nombreuses applications diagnostiques sont aujourd’hui étudiées dans les domaines de l’auto-immunité, de l’oncologie, des maladies infectieuses, des neuropathies, des maladies cardiovasculaires, etc.

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Plusieurs équipes de recherche à l’Institut de Recherche Cancérologie de Montpellier (IRCM - Inserm Université de Montpellier U1194), dirigé par le Docteur Claude Sardet, travaillent sur la thématique du cancer colorectal en lien avec les cliniciens de l’ICM.

• Un prélèvement sanguin pour détecter les mutations tumorales dans les cancers colorectaux métastatiques

Alain Thierry et son équipe ont mis en évidence un test sanguin qui pourrait remplacer l’analyse des tissus tumoraux dans la recherche des mutations des gènes KRAS et BRAF. Ces mutations sont actuellement recherchées pour déterminer la sensibilité à certains traitements ciblés (tels que les anticorps monoclonaux anti-EGFR) des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique. Il est à noter que le taux de survie à 5 ans des patients atteints d’un cancer colorectal est de l’ordre de 65% et de 10% chez les patients métastatiques.Ce nouveau test, appelé Intplex, réalisé à l’aide d’un simple prélèvement sanguin, fait appel à la technique de PCR Quantitative allèle spécifique et consiste à analyser l’ADN circulant libéré par les cellules tumorales. Ce test présente des avantages nombreux. Premièrement, il est simple, rapide et de faible coût. Deuxièmement, la faible invasivité du prélèvement sanguin permet d’analyser la métastase, à tout moment du traitement et de l’évolution de la maladie. Enfin, le test peut être adapté pour rechercher d’autres mutations dans des cancers différents. L’étude, qui a été présentée à l’ASCO en juin 2012, a montré que ce nouveau test sanguin pouvait remplacer l’analyse du tissu tumoral pour la recherche de ces mutations. Ce projet représente incontestablement une nouvelle étape vers la personnalisation du traitement des patients atteints de cancer colorectal avec une meilleure utilisation des traitements ciblés. L’étude a également fait l’objet d’une publication dans Nature Medicine en mars 2014.

Le SIRIC Montpellier Cancer, en collaboration avec l’ICM, le CHRU de Montpellier, l’INSERM, le CNRS et les Universités, comprend 4 grands programmes de recherche intégrée dont l’un

est entièrement consacré au cancer colorectal. En effet, le site de Montpellier présente une forte concentration d’équipes

cliniques et de recherche ayant développé une expertise spécifique dans le domaine du cancer colorectal et ce dans tous les

domaines de la recherche. Les axes principaux du programme sont  une meilleure compréhension des premières étapes de la tumorigénèse, l’investigation de nouvelles stratégies d’individualisation du traitement du cancer du rectum non métastatique, le développement de nouvelles combinaisons thérapeutiques en maladie métastatique et l’identification de nouvelles

cibles thérapeutiques.

La recherche fondamentale, une source majeure du progrès médical

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À l’occasion de « Mars Bleu », le SIRIC

Montpellier Cancer organise une conférence grand public le 17 mars 2015 à 17h (Amphithéatre de la Faculté de Médecine). Plusieurs spécialistes de l’ICM et du CHRU de Montpellier présenteront des sujets sur le dépistage précoce

et les différents aspects des traitements du cancer du

côlon et du rectum

!

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• Optimiser la chimio-hyperthermie intra-péritonéale par l’imagerie moléculaire

A l’ICM, un groupe de médecins et de chercheurs s’est constitué pour travailler sur la carcinose péritonéale, en utilisant des technologies innovantes pour «suivre» le devenir des molécules au sein des tissus tumoraux. Il s’agit des Drs François Quénet et Olivia Sargbura (chirurgiens), Marion Larroque (Ingénieur), les Drs Frédéric Pinguet (pharmacien), Frédéric Bibeau (anatomo pathologiste) et Christian Laroque (chercheur IRCM). L’étude a pour objet d’optimiser la technique de la CHIP qui s’applique à de plus en plus de patients. «  Il s’agit d’être sûr, explique le Dr François Quénet, que la mollecule pénètre le tissu tumoral et permet de traiter efficacement la maladie microscopique résiduelle après chirurgie. La question de la pénétration des médicaments est donc fondamentale, cette diffusion pouvant être liée au type histologique de la carcinose péritonéale. La connaissance de ce paramètre deviendra alors un point important dans le diagnostic et la mise en place du processus thérapeutique et permettra la personnalisation du traitement ». Actuellement, aucune technique histologique ou biochimique ne permet de suivre la pénétration et le métabolisme des médicaments dans une tumeur. Récemment, il a été montré que l’on pouvait évaluer la pénétration et le métabolisme de l’oxaliplatine, dans des tumeurs prélevées après CHIP, grâce à l’Imagerie en Spectrométrie de Masse MALDI. Seuls quelques laboratoires en France disposent de cette technologie et son intégration sur un site hospitalier est unique. 

Néanmoins, cette étude par imagerie MALDI de l’oxaliplatine et de ses métabolites dans des biopsies de carcinoses péritonéales doit être complétée. L’étude se concentre sur trois grands axes. Le premier consiste à suivre la pénétration des médicaments et leur transformation dans les tumeurs par imagerie MALDI en fonction des types histopathologiques annotés par le service de pathologie. Le second est de mesurer la cinétique de pénétration du médicament en cours de CHIP afin d’optimiser la durée de la chimiothérapie. Enfin, la participation du service d’Oncopharmacologie permet l’étude de la pharmacocinétique plasmatique et tissulaire de l’oxaliplatine.L’objectif ultime de ce projet est de proposer à la communauté médicale des orientations afin d’optimiser la chimiothérapie intrapéritonéale. Une étude multicentrique a été lancée afin d’augmenter la pertinence des résultats. Les premiers résultats ont été publiés dans la revue Métallomics en 2014.

Enfin, ce projet illustre la nécessité d’associer plusieurs compétences pour réaliser un projet de recherche dont l’objectif, à court terme, est l’amélioration de la prise en charge du patient. Il a initialement été rendu possible avec l’achat d’un premier instrument grâce à des dons de la Fondation d’Entreprises Val d’Aurelle et de la Fondation Prévost. En 2014, l’ICM a confirmé son intérêt dans le développement de la recherche translationnelle par un investissement de 600 000 euros dans un nouveau spectromètre qui permet de maintenir au meilleur niveau et d’amplifier les compétences acquises dans ce domaine.

• Mieux comprendre l’histoire naturelle des carcinoses péritonéales d’origine colorectale

Les carcinoses d’origine colorectale sont des maladies hétérogènes qu’il convient d’analyser pour mieux comprendre leur évolution et leur sensibilité aux traitements. Dans ce cadre, l’ICM est un acteur majeur du projet « Big-Renape », une base clinico-biologique de ces carcinoses labellisée par l’INCa et coordonnée par les Docteurs Olivier Glehen (Centre Hospitalier Lyon Sud) et Frédéric Bibeau (ICM). Son ambition est de mettre en évidence de nouveaux facteurs pronostics et prédictifs permettant d’améliorer la personnalisation des traitements.

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Image en spectométrie de masse de la distribution de l’oxaliplatine dans une tumeurs prélevée après traitement par Chimio Hyperthermie Intra-Péritonéale

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• Résistanceauxmédicamentsetnouveauxtraitementscontrelecancer

L’équipe de Céline Gongora s’est intéressée aux phénomènes de résistance. Malgré tous les progrès effectués au niveau des traitements anticancéreux ou de leurs modes d’administration, la chimiothérapie se révèle souvent inefficace par l’apparition de phénomènes de résistance. Plusieurs mécanismes sont en effet à l’œuvre. Tout d’abord, les cellules malignes ont une grande plasticité,

elles se multiplient rapidement et réagissent par des mutations très nombreuses, aboutissant à des cellules résistantes. Il existe aussi des variations génétiques individuelles qui rendent les médicaments plus ou moins efficaces.Pour comprendre ce phénomène de résistance et permettre le développement de nouvelles thérapies, Céline Gongora a orienté ses recherches dans 3 directions : l’étude des profils d’expression génique pour identifier des signatures spécifiques de la résistance aux traitements ou de la métastase, ou pour découvrir des traitements alternatifs  ; l’identification du rôle d’une protéine de signalisation, capable de détecter les stress

cellulaires (MAPK p38) et de l’autophagie dans la chimiorésistance  ; l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et/ou de nouvelles thérapies combinatoires dans le cancer colorectal. Par le développement d’outils de recherche spécifiques, l’équipe de Céline Gongora s’est d’ailleurs distinguée en identifiant une signature prédictive de réponse à l’irinotécan, une des chimiothérapies utilisées dans le traitement du cancer colorectal. L’équipe a, d’autre part, démontré que deux inhibiteurs de kinases, l’inhibiteur de BRAF (sorafenib) et l’inhibiteur de la MAPK p38 (SB202190) peuvent vaincre la résistance à l’irinotecan, les deux molécules utilisant un mécanisme moléculaire différent. La combinaison irinotécan + sorafenib fait maintenant l’objet d’un essai clinique de phase II dont l’ICM est promoteur.

• Développer des traitements spécifiques grâce à une meilleure identification des mutationsgénétiques 

L’équipe d’Arnaud Coquelle travaille sur le développement de chimiothérapies ciblées dans les cancers instables pour les microsatellites (MSI). Les cancers dits à instabilité des microsatellites («MicroSatellite Instable»: MSI) sont un sous-type particulier de cancer ; ils représentent environ 15 % des cas de cancer du côlon. Ces cancers présentent une déficience fonctionnelle du système en charge de la réparation des erreurs de réplication, le système MMR («MisMatch Repair»), ce qui conduit à l’accumulation de mutations au niveau de régions microsatellites. A l’heure actuelle, si beaucoup de gènes mutés dans les cancers MSI sont identifiés, leur rôle dans ces cancers n’est pas toujours connu. Il est par conséquent crucial de développer des stratégies permettant de comprendre le rôle de ces mutations, afin d’identifier clairement celles qui pourraient être importantes dans la réponse au(x) traitement(s) anticancéreux. L’équipe a aujourd’hui caractérisé plusieurs gènes dont le gène ATR, qui est impliqué dans le contrôle de la stabilité du génome de la cellule et qui est muté dans presque la moitié des tumeurs colorectales MSI. Elle a également pu, par ingénierie génétique, modifier le statut mutationnel de ces cellules, créant en conséquence des modèles cellulaires puissants afin d’évaluer la résistance de ces cellules tumorales mutées pour le gène ATR, vis-à-vis de différentes drogues actuellement utilisées en clinique ou en lien avec la fonction d’ATR. Ces travaux devraient permettre des prises en charge plus adaptées pour le traitement des cancers colorectaux MSI, une avancée considérable pour les patients.

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Expression de la MAPK p38 (en brun) dans deux échantillons de cancer colorectal

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Formation de tumeurs chez la souris athymique après injection sous-cutanée de cellules cancéreuses colorectales humaines HCT116 surexprimant (droite) ou non (gauche) le gène RIP140. Après 40 jours de croissance, les tumeurs ont été prélevées et colorées à l’hématoxyline-éosine.

• Le rôle de la protéine RIP 140 dans le développement des cancers colorectaux

Un article publié dans la revue scientifique The Journal of Clinical Investigation, en mars 2014, a établi le rôle de RIP140 dans l’homéostasie* et la tumorigenèse intestinale. En utilisant des modèles murins et cellulaires dans lesquels l’expression de RIP140 a été modifiée, l’équipe de Vincent Cavaillès a démontré que RIP140 inhibait la prolifération et la régénération de l’épithélium intestinal murin. RIP140 exerce un contrôle négatif sur la voie de signalisation Wnt/beta-caténine qui est essentielle pour la prolifération des cellules souches et progénitrices dans l’épithélium intestinal. RIP140 inhibe également la prolifération des cellules cancéreuses colorectales humaines et la croissance tumorale. Par ailleurs, l’expression de RIP140 diminue au

cours de la tumorigenèse colique et est associée à une meilleure survie des patients. L’ensemble de ces résultats suggère que RIP140 est un acteur important dans la physiopathologie de l’épithélium intestinal et dans le développement des cancers colorectaux. En collaboration avec les cliniciens de l’ICM et l’Unité de Recherche Translationnelle, les études en cours visent à définir l’intérêt de ce gène comme marqueur biologique dans certaines formes de tumeurs colorectales. L’ensemble de ces travaux pourrait à terme déboucher sur l’identification de la protéine RIP140 comme un nouvel outil utilisable par les oncologues pour le dépistage ou la prise en charge des patients atteints de cancers du côlon.

*L’homéostatie : capacité d’un système à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes extérieures

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Les équipes de l’ICM ont besoin du soutien des donateurs pour aller plus loin dans l’innovation médicale et faire progresser les chances de guérison, ici, en Languedoc-Roussillon. En faisant un don à l’ICM, les chercheurs peuvent acquérir plus rapidement les équipements de haute technologie, développer leurs travaux de recherche et trouver de nouvelles thérapeutiques. Les dons vont directement au financement des projets menés conjointement par les médecins et chercheurs de l’ICM. Le donateur bénéficie, lui, d’une réduction d’impôts sur le revenu de 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % du revenu imposable annuel.

Comment faire un don ?

Il est possible de faire un don par chèque à l’odre de l’ICM (208 rue des Apothicaires - 34298 Montpellier cedex 5) ou en ligne, en toute sécurité, sur notre site internet : www.icm.unicancer.fr, rubrique « Faire un don ».

Grâce aux dons, la recherche avance

INSTITUT DU CANCER DE MONTPELLIER - ICMDÉLÉGATION COMMUNICATION

Contacts : Frédérique Planet : 04 67 61 25 94 - [email protected] Courtès : 04 67 61 45 15 - [email protected]

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