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#1 MARDI 22 MAI 2007 Saliva Expired Párpados Azules Gael García Bernal Cœurs à prendre MÁSyMÁS Plus de jeunes talents, plus de cinéma européen ENGLISH VERSION ONLINE: WWW.NISIMASA.COM

MAS Y MAS #1 - Coeurs à Prendre (fr)

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MAS Y MAS #1 - Coeurs à Prendre (fr)

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#1Mardi 22 Mai 2007

SalivaExpiredPárpados AzulesGael García Bernal

Cœurs à prendre

MÁS y MÁSPlus de jeunes talents, plus de cinéma européen

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Edito

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Un peU de chaleUr hUmaine

Prends-moi par la main! Mr. Lordi fait son charme...

Célibataire cherche âme sœur, ou au moins un peu de chaleur humaine.

J’aime danser, partir en week-end et faire des promenades sur la plage, mais ça fait longtemps que je n’ai pas fait toutes ces choses. En fait, je me contenterais de n’importe qui, brutes et invalides émotionnels compris. Cette année à Cannes, les histoires tristes de cœurs à prendre abondent. Dans Ex-pired, une contractuelle étonnamment passive attache ses espoirs romantiques à un homme agressif et insensible. Dans Parpados Azules, deux âmes en peine se rencontrent pour la seule raison qu’ils n’ont personne d’autre pour soulager leur solitude. Dans La Visite de la Fan-fare, la propriétaire d’un restaurant se languit du mari et de la famille qu’elle

a toujours remis à plus tard pendant ses jeunes années.

Ces ‘anti-comédies romantiques’ présentent des personnages parfaite-ment ordinaires qui vivent des existen-ces mornes et solitaires. Des gens de-vant lesquels on pourrait passer dans la rue chaque jour sans remarquer. Cela a quelque chose de rafraichissant, quand on songe aux guimauves romantiques où des bellâtres aux carrières séduisan-tes se destinent l’un à l’autre, en dépit de tout obstacle.

Comme la solitude est l’une des conditions humaines les mieux parta-gées, ces histoires franchissent n’im-porte quelle frontière géographique ou culturelle. En même temps, elles ref lètent un malaise particulièrement

moderne, une société individualiste où les liens familiaux sont faibles et les re-lations souvent temporaires. Un monde qui nous a donné le repas individuel devant la télé et les clubs de rencontre par Internet.

Dans un sens, ces films nous rassu-rent en présentant des êtres beaucoup plus solitaires, plus vulnérables, et plus désespérés que nous. Pourtant, ils nous laissent aussi apercevoir des moments qui rassemblent à nos propres expé-riences. On se reconnaît dans ces ren-contres hésitantes et maladroites, qui néanmoins ne manquent pas d’espoir. C’est peut être la raison pour laquelle toutes ces histoires sont à la fois si drô-les et si tristement touchantes.

Cliché du jourCliché du iour

JUdy lister

pho

to l

asse

lec

klin

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Quand Marina, vendeuse dans un magasin d’uni-

formes, gagne des vacances de luxe pour deux personnes lors de la tombola de l’en-treprise, le destin semble lui faire signe, signe que le bon-heur est à saisir. Elle se sent alors obliger de trouver un compagnon pour le voyage, la confrontant fatalement à la solitude de son existence. La rencontre inattendue avec Victor, perdu de vue depuis le collège, lui permet de ré-soudre ce problème. Tandis qu’ils se rapprochent petit à petit, le voyage va changer quelque peu le cours de leur destinée.

Sélectionné à la Semaine de la Critique, Párpados Azules est le premier film du réalisateur mexicain Er-nesto Contreras, d’après un scénario de son frère Car-los Contreras. Le film est visuellement fascinant. Les images servent la narration et s’attachent aussi aux dé-

tails tels que le mouvement d’une main ou les saisissants contrastes de couleurs. Cette façon d’exprimer l’évolution de la relation entre Victor et Marina supplante le dialo-gue, banal et répétitif. Cette pauvreté verbale, en contre-disant la richesse visuelle, créée un décalage lors des scènes d’intimité. La mise en scène subtile de cette relation se construit par les émotions suggérées plutôt que par une communication explicite. Le développement de leur af-fection mutuelle se construit alors à travers les regards des deux personnages.

Ce film est aussi un por-trait touchant de la solitude. L’utilisation récurrente de plans serrés -cadrage par une porte ou une fenêtre- met à distance les personna-ges, renforçant le sentiment d’isolation. Le film décrit cette solitude à tous les ni-veaux. Tout au long du film, la chanson de Ray Davies

Strange Effect instille une atmosphère de tristesse. Les évènements et les per-sonnages sont montrés de façon éparse. La relation naissante entre Marina et Victor contrecarre cette so-litude apportant une touche optimiste au film. En cela, Párpados Azules est une ro-mance subtile mais conven-tionnelle.

Parfois la banalité des dialogues menace la belle énergie du film et la volonté du réalisateur de présenter d’une façon intéressante des personnages inanimés. Les scènes d’intimité contrastent un peu trop avec la réalité dépeinte de la solitude. L’in-trigue semble alors décalée, à plusieurs niveaux. En dépit de la subtile et poignante représentation des relations humaines, il n’en reste pas moins que Párpados Azules est une douce réinterpréta-tion de love story.

Párpados Azules

camilla BUchanan

ernesto contreras, mexiqUe, sic

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Bikur Hatizmoret (La Visite de la Fanfare)eran kolirin, israël, Ucr

laUre croiset

Una novia erranteana katz, argentine, Ucr

matthieU darras

Un cœur à prendre, Inès? Un cœur délaissé plutôt. Alors qu’elle devait

passer des vacances romantiques les pieds dans l’eau avec son amoureux, ce dernier fait faux bond. Ou plutôt des-cend sans crier gare du car qui emmène le couple vers la mer. Incompréhension. Crises de larmes. Harcèlement télépho-nique. Au bout du bout, il faut bien se rendre à l’évidence. Il l’a quittée. Dès lors, que faire? Tout plaquer et rentrer à la maison… ou alors profiter -essayer de profiter- du séjour programmé? Heureusement pour le film, mais pas forcément pour elle, Inès choisit la se-

conde option. A ce moment-là de l’histoire il faut

signaler que la réalisatrice, en perma-nence sur les basques de son héroïne, n’est autre que l’héroïne elle-même! Et donc Ana Katz se filme, avec sensibi-

lité et justesse, en train d’errer à travers la station balnéaire de Mar de las Pam-pas hors saison. Parmi les rares plai-sanciers, il y en a un qui se débrouille plutôt pas mal en tir à l’arc.

Un nouveau cœur à prendre? Peut-être, sauf qu’à travers l’obèse German, échoué sur cette plage depuis plusieurs années déjà à la suite d’une déception sentimentale (lui aussi!), Inès projette son possible futur à elle. La perspecti-ve, peu réjouissante, semble contredire la chanson. Un chagrin d’amour ne dure peut-être que jusqu’au prochain amour… encore faut-il le trouver!

Une ouverture vers l’espoir. Tel est le sens littéral de

Petah Tikva, la ville où doit se rendre la fanfare classique de la police d’Alexandrie pour donner un concert lors de la cérémonie d’inauguration du Centre Culturel Arabe. Iro-nie du sort, la fanfare s’égare à l’aéroport, traverse Israël et se retrouve à Bet Hatikva, une ville plus modeste qui n’a de point commun avec Petah Tikva que sa racine commu-ne Hatikva, l’espoir donc (en hébreu).

Leitmotiv de ce premier film d’une réelle modernité, l’espoir naît de la confron-

tation entre deux cultures, l’Egypte et l’Israël, et surtout de la confrontation entre deux destins solitaires, un chef d’orchestre veuf et dé-sespéré, Toufik et une jeune restauratrice dynamique et pleine d’espoir, Dinah (Ro-nit Elkabetz). Une rencontre sur un air de Chet Baker (My funny Valentine) où chacun interroge l’autre sur ses aspérités et ses amours. La fanfare d’Alexandrie trouve refuge dans le restaurant modeste tenu par Dinah. Un lieu qui devient un es-pace d’échanges privilégiés. A l’échelle de ce village

israélien, l’Egypte apparaît comme un eldorado. Dinah a été bercée par les images du cinéma égyptien. « Nous étions toutes amoureuses d’Omar Sharif », dit-elle. La langue arabe représente à ses yeux la langue de l’amour.

Eran Kolirin décrit le quotidien ordinaire d’une jeune femme qui rêve d’un ailleurs. « Les gens ici vivent comme à la préhistoire ». Seulement, de l’autre côté, la réalité est toute autre. Pour Toufik, « aujourd’hui, ce qui compte, c’est l’argent, l’effi-cacité et le rendement ». Il vit dans la culpabilité et le deuil

de sa femme. La chose la plus importante dans sa vie quo-tidienne, c’est la pêche.

La Visite de la fanfare dresse le portrait croisé de deux âmes solitaires, de deux êtres bercés d’illusions, qui trouveront l’espace d’un temps des points de rencon-tre. Loin de toutes positions moralisatrices, Eran Kolirin s’interroge sur la possibilité aujourd’hui de rencontrer l’autre. Une belle leçon d’humilité et d’humanité qui s’achève en harmonie festive.

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Obsédé par tout ce qui est aqueux, le court métrage Saliva, écrit et

réalisé par le Brésilien Esmir Filho, ra-conte l’histoire du premier baiser d’une jeune fille. Les inquiétudes, l’influence des pairs, les répétitions, la gaucherie.

Sous les conseils d’une copine plus expérimentée, on suit ses préparations, ses pratiques sur le miroir et même avec son amie. Puis arrive le moment du baiser lui-même durant lequel, mal-heureusement, la jeune protégée subit une cascade de salive. A ce point la frontière entre la réalité et la fantaisie devient f loue, alors que notre protago-niste se trouve plongée dans un étang d’eau et trempée sous l’effet du baiser. L’acte enfantin devient érotique par

l’obsession de la caméra pour la bouche pulpeuse de son jeune sujet, et en même temps amusant du fait de sa timidité et des efforts qu’elle fait pour se préparer.

Malgré la matière banale de ce film, il ne s’agit pas d’un simple ‘teen mo-vie’, bellement tourné avec les thèmes récurrents de la couleur bleue et de l’eau. Pourtant, la sensualité boulever-sante du baiser nous dit bien plus sur l’imposition de la sexualité adulte à un événement d’enfance que sur la réalité d’un premier baiser. Ainsi les images évocatrices semblent mal accordées avec la brièveté et la gaucherie du bai-ser lui-même.

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Après Moi, toi et tous les autres de Miranda July,

la Semaine de la Critique propose à nouveau un film américain sur la solitude féminine, réalisé par une femme. Miranda July a t-elle ouvert la voie au genre? Est-ce un phénomène de société lié à l’indépendance finan-cière des femmes? Ou ces deux réalisatrices partagent-elle seulement une envie de faire un portrait sensible d’un cœur à prendre?

Dans Expired, Claire est une contractuelle vivant avec sa mère malade. Elle appartient à ces héroïnes discrètes, sensibles, qui at-tendent d’être bousculées pour reconsidérer leur vie

quelque peu morne. Jay, un collègue de travail, s’en char-ge à sa façon. Elle est touchée par cet homme rustre qui lui porte une attention rare. « Je suis trop gentil avec toi » lui répète-il. En réalité, c’est elle qui est trop gentille avec lui, répondant toujours par de timides ‘ok’ aux questions de Jay. Il mène la conversation, paie au restaurant, conduit la voiture. Ce macho cache une âme brisée par une vie d’adulte arrivée trop tôt, tandis que Claire prolonge quelque part sa vie d’ado-lescente. Elle a toujours des ours en peluche et demande conseil à sa mère pour met-tre une robe sexy.

La rencontre entre les

deux célibataires, en mal d’amour pour l’un et de sexe pour l’autre, est sans cesse bancale. Claire tente de met-tre de la lumière dans sa vie en décorant l’appartement de sa mère par toutes sortes de luminaires. Jay a étudié la physique des plasmas et est attiré par le concept du trou noir. Ancien alcoolique, il se plaît à se montrer sombre afin d’obtenir la compassion de Claire et plus tard son corps. Les scènes intimes manquent de douceur, d’écoute. Leur relation s’établit plutôt à tra-vers l’humour sarcastique de Jay et les gestes maladroits et tendres de Claire.

Expired parle d’une fem-me, prête à se faire manquer

de respect pour combler sa solitude. Mais son corps n’est pas à prendre comme ça. Il prend de la distance, à l’image de cette scène de re-trouvaille après une dispute. Claire se colle au mur pour faire bloc à Jay. Le plan est fixe. La situation s’inverse: Jay finit par répondre ‘ok’ aux questions de Claire. Nous ne sommes pas dans la romance et tant mieux. Quand on a épuisé les liens fragiles, alors la relation est expirée. Mais que fut au juste cette rencontre : « Was it a lonely dance? » Celle que propose Cecilia Miniucchi est douce amère et fort plai-sante.

Expiredcecilia miniUcchi, etats-Unis, sic

Joanna gallardo

esmir Filho, Brésil, sic

camilla BUchanan

SalivaCourt:

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Trois questions àcamilla BUchanan

propos recUeillis par mercedes alvarez.

Rencontre professionnelle: BrUno hodeBert et FaBienne servan schreiBer, prodUcteUrs.

camilla BUchananzBigniew woJnowski

Quelle est ton idée du cinéma comme art?Le cinéma peut être de l’art, c’est vrai, mais c’est n’est pas seulement ça. Il est aussi le discours, la communication, les différentes cultures. Il y autant de choses dans le cinéma que d’idées dans le monde. Voilà la magie du cinéma, la puissance d’être plusieurs choses à la fois, un reflet et un constructeur de connaissances sociales.

As-tu jamais souffert du syndrome de Stendhal pour un film?Oui! (Sourire) Plusieurs fois! Récem-ment, j’ai vu un film qui m’a laissée muette pendant plusieurs minutes. Il s’appelle Euphoria et a été réalisé par le cinéaste russe Ivan Virpayer. Le film m’a procuré un sentiment très fort, surtout le paysage russe illuminé par la lune. La possibilité et l’existence d’un amour dans un tel environnement m’ont aussi beaucoup touchée.

Comment peindrais-tu le Festival de Cannes?Si Cannes était un tableau, cela serait un mélange de pop art et de quelque chose plus sublime et expressif comme l’art de Marc Chagall. Le pop art pour le glamour et l’éclat de Chagall pour le monde imaginaire que le cinéma peut évoquer.

Pour le premier rendez-vous professionnel du

Prix de la Jeunesse, les jeunes Européens ont eu le privilège de rencontrer deux produc-teurs.

Bruno Hodebert, direc-teur de l’école de cinéma l’ESEC, prend sa propre carrière comme exemple pour illustrer la nature de la profession. Son expérience est variée: un travail au Bur-kina Faso, la production de documentaires, de courts et de longs métrages, tel que L’Origine du Monde. Il

insiste sur l’éclectisme du métier et l’importance des relations personnelles allant jusqu’à comparer la collabo-ration entre un producteur et un réalisateur à un couple marié.

Fabienne Servan Schrei-ber, productrice chez Cine-teve, s’accorde sur le sujet. Dynamique, elle s’est impo-sée au sein d’une profession dominée par les hommes, avec des œuvres telles que La Honte de la République. Son enthousiasme pour le docu-mentaire est évident. Elle

déplore cependant le fait que la production télévisuelle en France soit considérée comme moins prestigieuse que le cinéma.

Il est intéressant de dé-couvrir ainsi le système de production français, basé sur une taxe prélevée sur les billets de cinéma, et sur le support de la télévision dans l’industrie cinématographi-que. Cela n’est pas sans poser problème car les producteurs français doivent satisfaire différents publics, en vue d’une éventuelle diffusion

sur le petit écran. Le débat qui a suivi cette rencontre montre le besoin d’informa-tions pratiques de la part des jeunes. Certains auraient voulu que l’on insiste plus sur les relations qu’entretien-nent les producteurs avec le reste de la profession. Mais l’enthousiasme contagieux de ces deux producteurs est agréable, nous faisant dé-couvrir le milieu éclectique de la production.

photo lasse lecklin

Licenciée en art, cette jeune anglaise débar-que à Cannes avec sa valise d’illusions.

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Entre les quartiers de Pendejo, Güey et Chin-

gón une voiture roule dans les rues de Mexico D.F. Sur le siège arrière, un chien souffre d’un coup de feu. La vitesse, les nerfs, la trahison conduisent le véhicule jus-qu’au carrefour de l’impré-visible. Gael García Bernal est lancé sur le chemin de la renommée internationale. Amour Chiennes (2000), un film culte conçu pour cet ac-teur de talent.

Le Mexique, voisin de la plus prospère industrie cinématographique, est loin néanmoins des blockbusters et des grosses productions. Dans ce cadre, le jeune co-médien possède une valeur ajoutée qui lui confère par conséquent une plus grande responsabilité. Gael García Bernal a accepté ce compro-mis avec le cinéma mexicain et cela lui a octroyé le titre de

symbole de l’industrie et de la culture latina.

Tapatío d’origine -même si cela pourrait être une sorte de qualificatif phy-sique, il désigne en fait les habitants de Guadalajara au Mexique- ce jeune talent est né dans les coulisses de la farándula. Fils d’acteurs, nous pourrions dire que Thalia, muse du théâtre, l’a accompagné depuis son plus jeune âge. Sa détermination l’amènera d’ailleurs à façon-ner son talent à la Central School of Speech and Drama de Londres. Ce garçon sans foyer fixe se présente comme défenseur du cinéma en es-pagnol. Coloré de différents accents mais avec une langue commune, Gael donne vie au Mexicain Octavio (Amours Chiennes, 2000), à l’Argentin Che Guevara (Carnets de voyage, 2004), à l’Espagnol Angel (ou Juan) dans La

Mauvaise Education (2004). Pourtant, quelque soit la langue, l’acteur (centre)-américain construit un per-sonnage différent dans cha-que film. Seul le regard vert félin est le point en commun entre le père Amaro et le fu-tur chef révolutionnaire.

La volupté de Gael Gar-cía Bernal l’a immergé dans des rôles avec une sexualité forte. Notamment le film du réalisateur Alfonso Cuarón Y tu Mamá También (2001) qui a touché l’esprit puritain des Américains et même des compatriotes mexicains. Au pays aztèque, on n’a pas vu d’un très bon oeil sa star na-tionale habillée en femme, la travestie Zahara (La Mauvai-se éducation), un personnage typiquement almodovarien. Ni de voir comment il remet en question la pureté des hommes d’Eglise (Le crime du père Amaro, 2003). Par-

tisan d’un espace commun du cinéma latino, il a pris part à des projets européens, notamment espagnols, mais aussi anglais et français. Son arrivée dans la sphère plus commerciale est venue avec Babel (2006). Il travaille à nouveau avec le cinéaste qui l’a lancé, Alejandro Gon-zález Iñárritu, mais dans un film conçu différemment: une production américaine qui le présente comme une star, au même titre que Brad Pitt. Pourtant, le Mexicain a un rôle très secondaire…

Gael revient à Cannes comme ambassadeur de la 46ème Semaine de la Cri-tique. Un festival qui l’a propulsé comme acteur et qui maintenant lui offre l’opportunité de présenter son premier travail comme réalisateur, Déficit. Un por-te-bonheur pour une star né sous une bonne étoile.

gael garcía Bernal

Port

rait

mercedes alvarez

MÁS y MÁS est un magazine gratuit publié par l’association NISI MASA avec le soutien du Ministère de la Jeunesse.REDACTION Rédacteur en chef Matthieu Darras Secrétaire de rédaction Joanna Gallardo Maquettiste Lasse Lecklin, [email protected] Ont contribué à ce numéro: Mercedes Alvarez, Camilla Buchanan, Laure Croiset, Judy Lister, Zbigniew Wojnowski Fabrication – Imprimerie Cyclone, 12 rue des Mimosas, 06400 Cannes.NISI MASA 10 rue de l’Echiquier, 75010, Paris – + 33 (0)1 53 34 62 78, + 33 (0)6 32 61 70 26 [email protected] - www.nisimasa.com

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