Matinée picarde

( ou comment se motiver pour déménager de la région… )

Grisaille… Certes, il n’y a pas de soleil, mais au moins, il ne pleut pas !

Couleurs: gris, vert lavasse, brun, (ce n’est pas pour rien qu’en picard « bren » veut dire « merde ») Un peu de noir ? Oui, un peu de noir.

Cliquez sur l’image pour passer à l’écran suivantCliquez sur l’image pour passer à l’écran suivant

Ah ! Une belle matinée s’annonce ! Il a plu toute la nuit et ce n’est pas prêt de s’arrêter… Le vent ne souffle pas, c’est déjà une bonne chose…

Arthur le merle et sa copine sont déjà au boulot: vers, limaces, ce n’est pas ça qui manque. Madame Arthur est gonflée: elle va picorer le sol jusque sous les semelles des chaussures de celui qui jardine.

Déclarer qu’il pleut comme vache qui pisse serait un honteux euphémisme…

Il faut pourtant que je me décide à aller chercher le pain à Mouy…

…sinon c’est la crucifixion assurée. Sale temps, décidément !

La grisaille, les phares, l’eau, tout y est ! C’est vraiment réjouissant. Des picards, des vrais de vrais, m’ont déclaré aimer ce temps et ne pas supporter le soleil.

Là, devant, c’est la voiture d’une prof de français qui se rend au collège de Mouy. Les gamins sous le préau par ce temps, c’est la cerise sur le gâteau…

Bien que les deux bourgs n’en forment en réalité qu’un, certains habitants de Bury, habiles observateurs de l’âme humaine ont pour habitude de répéter : « À Mouy ? Tous des cons! ».

MOUY !!! Ca, c’est une belle ville, Mououououououy ! Qui n’a pas vu Mouy un lundi matin sous la pluie n’a rien vu. Mouy est une ville sinistrée économiquement. Seuls les agences immobilières, les kebaps et… les fleuristes semblent y prospérer. Pas une seule librairie. Les Mouysards réélisent tous les sept ans leur maire communiste mais votent pour le FN aux autres élections…

Bon, je laisse l’appareil planqué dans la voiture pour aller chercher mon pain. Il a beau être tropicalisé…

MOUY !

MOUY !

MOUY !

MOUY !

MOUY

MOUY !MOUY !

Et c’est reparti ! Toujours sous la flotte… On va passer par un autre chemin qu’à l’aller. Ca distrait, ça occupe…

Nous voilà à l’entrée de Bury. Les flics sont souvent planqués là, avec leurs jumelles car c’est limité à 50. Par ce temps pourri, ils doivent être en train de boire un coup quelque part… À la mairie de Bury, par exemple !

Floue, la photo prise à la volée… mais j’aime bien, finalement.

Et vlan ! Un tracteur… Bientôt, ce sera le joyeux va-et-vient des camions de betteraves conduits en surcharge par des humanistes distingués, tous Prix Nobel de la route !

Toutes les couleurs de la région sont là…

Au rond point, on tourne à gauche.

Le voilà, le paysage de Malraux…

« Un paysage très con, genre picard, nul en tout (…) »

Dans le rétro, les phares de la camionette des flics. Finalement, il y avait erreur: ils ne buvaient pas aux frais du contribuable en mairie de Bury mais éclusaient peut-être un verre à la chasse privée de Brivois…

Tiens, un camion de betteraves vide sur la route ! Je l’avais bien dit…

À suivre !... ( Peut-être ! Pas sûr !)

Il n’a pas plu depuis trois quarts d’heure. Ca ne devrait pas tarder à retomber !