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médailles de bronze 2011 t a l e n t s d u c n r s dépasser les frontières © CNRS. Conception graphique Sarah Landel d’après des photos CNRS Photothèque.

médailles de bronze 2011

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Karine Alvarez En lutte contre les virusJean-François Aubry Le crâne et ses défisCyril Aymonier L’art de faire germer les nanostructuresMarc Bajénoff Coup de projecteur sur les cellules stromalesSimona Maria Bennici Penser les énergies de demainOlivier Bertrand Dans les arcanes du langageMagali Brunet Vers l’émancipation de l’électroniqueEric Cascales Un biologiste dans l’import-exportGuillaume Castanet La chaleur dans tous ses étatsOlivier Cazorla Au cœur de la contraction cardiaqueAnne Charmantier L’évolution chez les oiseauxCamille Cornand La politique monétaire à l’étudeJames Drummond Les collisions du LHC mises en équationJérôme Duval L’environnement comme enjeu majeur de la sociétéBruno Escoffier Des algorithmes qui facilitent la décisionClément Faugeras Plongée au cœur de la matièreMichaël Gauthier Des robots dans le nanomondeAlexis Gautreau La cellule sous toutes ses formesEmmanuel Grimaud Objets FrontièresÉlie Haddad Les pratiques nobiliaires sous l’Ancien RégimeAgnès Helmstetter À l’écoute de la TerreTsuyoshi Kato Le façonneur de moléculesFrédéric Keck Un anthropologue face à la « société du risque »Bruno Laburthe-Tolra Coup de froid sur les atomesAmaëlle Landais La course contre la fonte des glacesMarianne Lemoine-Goumard Aux origines du rayonnement cosmiqueLaurent Lesnard L’emploi du tempsRémi Métivier Le pouvoir de la molécule révéléTâm Mignot Les bactéries suivent le mouvementVincent Monteil Du nouveau pour les polymères synthétiquesYann Ollivier Le questionnement philosophique modéliséLionel Pintard Dans les rouages du cycle cellulaireDelphine Porquet Lumière sur le cœur des galaxiesJulien Réthoré Un as du numérique au service de l’expérimentationMaud Tenaillon Aux origines de l’adaptationVirginie Tournay De la biologie en politiqueNicolas Tran La Rome antique au quotidienMarian Vanhaeren L’archéologie côté bijouxFlorian Waszak Un scientifique dans le feu de l’actionClaire Wilhelm Applications biomédicales pour des nanoparticules

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C’est un professeur de chimie à l’université de Nantes qui a donné envie à Karine Alvarez de pour-suivre des études à l’interface chimie/biologie. Major de DEA, elle obtient une bourse de thèse dans un laboratoire à Montpellier dédié à la synthèse de biomolécules. Les nucléotides et oligonucléotides modifiés comme outils thérapeutiques sont son quotidien. Toujours guidées par le goût de la chimie appliquée à la compréhension de processus biologiques, les recherches que mène cette scientifique dans l’unité « Architecture et fonction des macromolécules biologiques », depuis son entrée au CNRS en 2001, ont pour objectif le développement de molécules antivirales contre des virus pathogènes humains (type VIH, hépatites B et C, virus de la dengue…), c’est-à-dire « trouver une molécule qui puisse devenir un candidat médicament ! ». Karine Alvarez aime mettre son savoir-faire au service de besoins plus larges et travailler dans un environnement multidisciplinaire, qui mêle biologie, bio-chimie, virologie, cristallographie et chimie : c’est selon elle « la réussite de l’intégration d’une petite équipe de chimie dans un laboratoire de biologie ! ».

| Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB), CNRS/Aix-Marseille Université, Marseille| http://www.afmb.univ-mrs.fr/

En lutte contre les virus

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Karine AlvarezChercheuse en virologie

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Après une agrégation de physique puis une thèse sur les applications médicales des ultrasons trans-crâniens effectuée au laboratoire Ondes et Acoustique, Jean-François Aubry intègre le CNRS en 2002 dans ce même laboratoire qui fusionnera en 2009 avec des équipes d’opticiens pour devenir l’Institut Langevin « ondes et images ». Ce physicien travaille en étroite collaboration avec des médecins neurochirurgiens à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Son défi principal a été de développer une technique permettant de faire passer des ultrasons de forte puissance à travers la barrière osseuse que constitue le crâne. « Une de mes motivations est le bénéfice que des patients pourraient un jour tirer de ces travaux. » Si on en est encore à un stade préclinique, le chercheur reste fasciné par les applications potentielles du projet de thérapie du cerveau par ultrasons, qui vont du traitement des tumeurs cérébrales à la délivrance de médicaments à travers la barrière hémato-encéphalique. « L’application première envisagée est la destruction de tissus cérébraux pathologiques pour le traitement des tremblements essentiels mais aussi le traitement de métastases cérébrales multiples. »

| Institut Langevin « ondes et images », CNRS/ESPCI Paris Tech/Inserm/UPMC/Université Paris Diderot, Paris

| http://www.institut-langevin.espci.fr/

Le crâne et ses défis

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Jean-François AubryChercheur en biophysique

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Il manipule la matière, tel un jardinier, à l’échelle nanométrique pour concevoir des matériaux aux propriétés inédites. Diplômé de l’École nationale supérieure de chimie de Toulouse, Cyril Aymonier est très vite fasciné par les nanomatériaux dont « on peut contrôler les propriétés par la maîtrise de leurs caractéristiques. » Après une thèse en chimie et génie des procédés suivie d’un séjour de deux ans à l’Institut für Makromolekulare Chemie de Freiburg, il intègre le CNRS en 2002. Au sein de l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, il va développer une thématique de recherche autour de l’élaboration de matériaux nanostructurés à partir d’une méthode de synthèse non conventionnelle et durable : la voie fluide supercritique. Naviguant constamment entre recherche académique et débou-chés industriels, ses travaux ont permis la réalisation de nouveaux matériaux performants dans des domaines aussi variés que la catalyse, l’énergie ou la microélectronique. « Mon axe de recherche qui a déjà abouti au dépôt de neuf brevets est le résultat d’un travail d’équipe dans un environnement fertile. »

| Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB), CNRS (associé à l’université Bordeaux 1), Pessac| http://www.icmcb-bordeaux.cnrs.fr

L’art de faire germer les nanostructures

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Cyril AymonierChercheur en chimie des matériaux

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Marc BajénoffChercheur en immunologie

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Les réseaux formés par ces cellules du tissu conjonctif modèlent la structure de nos organes. « Outre cette fonction architecturale, elles assurent également la logistique de notre système immunitaire » précise Marc Bajénoff qui étudie leur rôle depuis près de dix ans. Après une thèse en immunologie obtenue en 2003 à l’université d’Aix-Marseille, il commence par étudier le comportement dynamique des lymphocytes T à l’université de Sophia Antipolis. À la même époque, il effectue plusieurs séjours aux États-Unis au National Institutes of Health de Bethesda. Il s’y familiarise avec une méthode d’imagerie microscopique innovante permettant de visualiser le mouvement de cellules en temps réel dans d’un organe vivant. Entré au CNRS en 2006 au sein de l’unité Immunologie des maladies infectieuses allergiques et auto-immunes, Marc Bajénoff va employer cette nouvelle technique pour étudier les organes lymphoïdes de souris. Il parvient ainsi à montrer que les lymphocytes se déplacent à la surface de réseaux tridimensionnels de cellules stromales. Le scientifique, qui dirige depuis 2010 sa propre équipe au Centre d’immunologie de Marseille, souhaite désormais découvrir leurs implications dans la modulation des réponses immunitaires.

| Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CIML), CNRS/Inserm/Aix-Marseille Université, Marseille| http://www.ciml.univ-mrs.fr

Coup de projecteur sur les cellules stromales

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C’est à Milan que Simona Maria Bennici soutient en 2005 un doctorat en chimie industrielle. En 2006, elle effectue un stage post-doctoral aux Pays-Bas et, l’année suivante, est recrutée au CNRS en tant que char-gée de recherche, à l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon. Pour cette jeune scientifique, l’aspect industriel est capital parce qu’il permet « d’envisager des applications réelles ». Elle étudie la production et le stockage d’hydrogène comme vecteur d’énergie. « J’aime le défi imposé par la nécessité de produire, de stocker et de transporter l’énergie d’une façon à la fois plus efficace et avec un moindre impact sur l’environnement. » Ses recherches font appel au développement et à l’utilisation de méthodes calorimétriques originales. À l’heure des énergies propres, Simona Maria Bennici souhaite dans le futur s’orienter vers l’étude de sources alternatives et renouvelables pour la production de biocarburants. La sauvegarde de la planète, voilà une belle application industrielle.

| Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON), Université Claude Bernard Lyon 1/CNRS, Lyon| http://www.ircelyon.univ-lyon1.fr/

Penser les énergies de demain

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Simona Maria BenniciChercheuse en catalyse

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Après un cursus universitaire où il étudie les lettres modernes, les sciences sociales et les sciences poli- tiques tout en s’intéressant au russe, Olivier Bertrand soutient un doctorat et une habilitation en linguis-tique, et se consacre à la langue médiévale. Président du département Langues et cultures de l’école Poly-technique et professeur des universités en linguistique historique à l’université de Cergy-Pontoise, il est détaché depuis 2008 au laboratoire ATILF, où il dirige un programme ERC Histoire du lexique politique français : il réunit ainsi sa passion pour l’histoire de la langue française et celle pour la science du politique. « Comment un vocabulaire spécialisé, scientifique ou technique, se construit-il ? Comment se forment les néologismes et comment se construit notre lexique au fil des siècles ? Ce sont les questions passionnantes que je suis amené à me poser en étudiant les manuscrits des XIVe et XVe siècles. » La fin du Moyen Âge, sou-ligne Olivier Bertrand, est une période riche en créativité lexicale. « On estime qu’en science politique, près de 40 % du vocabulaire utilisé actuellement provient de cette époque. C’est dire si pour bien comprendre la langue d’aujourd’hui, il est nécessaire de se plonger dans les manuscrits du Moyen Âge. » Ce qu’il fait tous les jours avec délectation. Depuis mars 2012, il poursuit parallèlement ses recherches à l’ATILF et dans l’unité Lexiques, dictionnaires, informatique.

| Analyse et traitement informatique de la langue française (ATILF), Université de Lorraine/CNRS, Nancy

| http://atilf.fr/

| Lexiques, dictionnaires, informatique (LDI), Universités Paris 13 et Cergy Pontoise/CNRS, Cergy-Pontoise

| http://www-ldi.univ-paris13.fr/

Dans les arcanes du langage

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Olivier BertrandEnseignant-chercheur en linguistique

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Magali BrunetChercheuse en physique des matériaux

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Ses travaux portent sur l’intégration sur silicium de composants passifs destinés aux systèmes de gestion de l’énergie « Je jongle constamment entre physique, chimie et électronique. » À l’issue de ses études d’ingénieur à l’Insa de Lyon, la jeune étudiante part pour l’Irlande où elle intègre le National Microelectronics Research Center de l’université de Cork. Après une thèse sur les technologies dédiées aux micro-composants magnétiques, elle rejoint le CEA-Leti, à Grenoble, en 2004. Un an plus tard, elle est recrutée comme chargée de recherche au CNRS, au Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes de Toulouse. Aidée en amont de ses recherches par des chimistes et des physiciens, elle développe des procédés collectifs de microfabrication en y intégrant de nouveaux matériaux pour « miniaturiser le plus possible les condensateurs et les bobines des circuits électroniques, tout en faisant en sorte qu’ils conservent des performances satisfaisantes ». Coordinatrice entre 2006 et 2009 d’un projet ANR jeunes chercheurs, Magali Brunet s’intéresse également depuis 2007 aux micro- supercondensateurs, une technologie qui devrait contribuer à améliorer les capacités énergétiques de l’électronique nomade et des réseaux de capteurs sans fil.

| Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS), CNRS/Université de Toulouse, Toulouse

| http://www.laas.fr

Vers l’émancipation de l’électronique

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Après des études universitaires en biochimie, Eric Cascales soutient, en 2002, une thèse en micro-biologie moléculaire et biotechnologie à l’université de la Méditerranée. Sous la direction de Roland Lloubes, il étudie l’un des moteurs moléculaires de la bactérie Escherichia coli. Mais c’est à l’univer-sité du Texas, où il effectue son stage postdoctoral, que le scientifique réalise sa première découverte sur les mécanismes d’exportation de macromolécules. « Nous sommes parvenus à visualiser les protéines membranaires composant le système de sécrétion des toxines bactériennes chez Agro- bacterium tumefaciens. » Fort de cette belle découverte publiée dans le journal Science, Eric Cascales intègre le CNRS en 2005 et rejoint le Laboratoire d’ingénierie des systèmes macromoléculaires, à Marseille. Depuis 2007, il y développe sa propre thématique de recherche autour des mécanismes d’importation et d’exportation de macromolécules impliquées dans la virulence d’E. coli. Ses travaux les plus récents ont permis de comprendre comment le système d’export s’assemble dans l’enve-loppe bactérienne. « Nous espérons désormais découvrir des molécules capables de bloquer cet assemblage afin d’abolir le pouvoir pathogène d’E. coli. »

| Laboratoire d’ingénierie des systèmes macromoléculaires (LISM), CNRS/Aix-Marseille Université, Marseille| http://lism.cnrs-mrs.fr/

Un biologiste dans l’import-export

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Eric CascalesChercheur en microbiologie moléculaire

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Guillaume Castanet fait d’abord le choix d’une école d’ingénieur, puis prépare une thèse en méca-nique énergétique au Laboratoire d’énergétique et de mécanique théorique et appliquée (LEMTA). « Je me suis rendu compte de la liberté du chercheur face à son travail, au point de vouloir en faire mon métier en candidatant au CNRS. » Recruté en 2006, il centre ses recherches sur le développe-ment de techniques ultraperformantes pour la mesure et la modélisation des phénomènes de trans-fert de chaleur et de matière dans les sprays : « Il s’agit d’un sujet de recherche plutôt fondamental mais avec des implications très fortes dans de nombreux domaines applicatifs tels que les moteurs thermiques, les systèmes de transports ou le refroidissement des aciers. » Les travaux de Guillaume Castanet, qui ont une forte composante expérimentale, lui ont permis de développer une technique de fluorescence induite par laser à deux couleurs pour connaître la distribution de la température dans des gouttes multi-composants en évaporation et en combustion, ou encore l’échauffement de gouttes ayant impacté des parois à haute température. « J’apprécie la richesse des phénomènes à étudier car ils sont souvent couplés entre eux ce qui rend leur étude complexe mais aussi plus intéressante. »

| Laboratoire d’énergétique et de mécanique théorique et appliquée (LEMTA), CNRS/Université de Lorraine, Vandœuvre-lès-Nancy

| http://www.lemta.fr

La chaleur dans tous ses états

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Guillaume CastanetChercheur en mécanique énergétique

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Olivier CazorlaChercheur en physiologie cellulaire

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L’intérêt d’Olivier Cazorla pour les propriétés contractiles du muscle cardiaque remonte à son an-née de DEA à l’université de Tours. « Voir pour la première fois des cellules cardiaques vivantes et isolées se contracter fut pour moi un réel émerveillement. » Lors de sa thèse, il se focalise sur la plus grosse protéine de la cellule musculaire, la titine, dont il montre le rôle régulateur dans la contraction du muscle cardiaque. En 1998, il part ensuite pour les États-Unis où il intègre l’équipe de Henk Granzier, un spécialiste de cette protéine élastique, afin d’en réaliser l’analyse biochimique. À son retour en France, en 2001, il rejoint l’unité Inserm de physiopathologie cardiovasculaire de Guy Vassort à Montpellier et entre au CNRS l’année suivante. Dans ce laboratoire devenu depuis l’unité de recherche physiologie & médecine expérimentale du cœur et des muscles, ses travaux s’orientent vers la recherche d’autres protéines régulatrices de la machinerie contractile. Grâce à une approche scientifique originale centrée sur le sarcomère, l’unité contractile d’une cellule musculaire, Olivier Cazorla parvient peu à peu à comprendre de quelle manière des pathologies qui touchent le cœur affectent ce « moteur » de la contraction cardiaque.

| Unité de recherche physiologie & médecine expérimentale du cœur et des muscles, Inserm/Universités Montpellier 1 et 2, Montpellier

| http://www.univ-montp1.fr/recherche/unites_de_recherche/physiologie_medecine_experimentale_du_caeur_et_des_ muscles_inserm_u1046

Au cœur de la contraction cardiaque

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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La mésange bleue et le cygne tuberculé n’ont pas de secret pour elle. « J’ai toujours été motivée par l’étude des animaux dans la nature, le désir de comprendre leur biologie et leur évolution. » Après un DEA et une thèse en écologie et évolution puis deux postdocs à l’université d’Oxford, Anne Charmantier entre au CNRS en 2006, au CEFE. Cette ingénieure agronome, qui coordonne le groupement de recherche international « Dynamique de la biodiversité et traits d’histoire de vie », veut élucider les mécanismes d’évolution et d’adaptation dans les populations naturelles : « J’utilise des approches d’écologie évolutive et comporte-mentale, et de génétique quantitative, appliquées à des données collectées en milieu naturel. » Les forces de sélection induites par des changements environnementaux entraînent-elles une évolution permettant aux populations une adaptation sur le long terme ? Ces dernières montrent-elles toutes les mêmes capa-cités ? Anne Charmantier analyse des données phénotypiques et génétiques récoltées sur plusieurs décen-nies chez les oiseaux sauvages. Ses travaux montrent l’importance primordiale de la plasticité des oiseaux pour répondre aux changements climatiques, c’est-à-dire leur flexibilité individuelle face aux indices captés dans l’environnement. C’est notamment le cas pour les mésanges en Corse, son modèle d’étude favori.

| Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE), Universités Montpellier 2, 1, et 3/Montpellier Supagro/EPHE/CIRAD/ CNRS/IRD/INRA, Montpellier

| http://www.cefe.cnrs.fr/

L’évolution chez les oiseaux

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Anne CharmantierChercheuse en évolution et écologie

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Sa thèse de doctorat a reçu le prix de thèse d’économie de l’Association française de science écono-mique. Après un post-doctorat à Londres, Camille Cornand est recrutée en 2006 au CNRS dans le do-maine de la macroéconomie monétaire au Bureau d’économie théorique et appliquée de Strasbourg (BETA). Ce sont les recherches qu’elle effectue là pendant plusieurs années qui sont aujourd’hui récompensées. En octobre 2011, elle rejoint le Groupe d’analyse et de théorie économique (GATE), à Lyon. « Mes sujets d’étude traitent de phénomènes économiques contemporains comme les crises financières, les problèmes de liquidité, la monnaie, avec un intérêt spécifique pour la politique de communication et de diffusion de l’information. » Si cette économiste reconnaît que cela peut paraître parfois abstrait, ce qui ne va pas sans la séduire, Camille Cornand travaille pourtant sur des questions qui sont sous le feu de l’actualité comme la communication des banques centrales dans la conduite de la politique monétaire. « La littérature scientifique néglige souvent cette question et se concentre sur les mesures de stabilisation. » Même, et peut-être surtout, en période de crise, la recherche continue.

| Groupe d’analyse et de théorie économique (GATE Lyon-Saint-Étienne), Université Lumière Lyon 2/CNRS/Université Jean Monnet Saint-Étienne/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS Lyon/Centre anticancéreux L. Bérard, Lyon| http://www.gate.cnrs.fr

La politique monétaire à l’étude

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Camille CornandChercheuse en économie

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James DrummondChercheur en physique théorique

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Décrire la manière dont les particules se diffusent dans les accélérateurs comme le LHC (Large Ha-dron Collider), telle est la spécialité de ce scientifique originaire d’Angleterre. Diplômé en physique théorique de la célèbre université de Cambridge, James Drummond soutient ensuite une thèse au King’s College de Londres. Après un passage par l’université de Dublin où il se frotte à l’enseignement, il rejoint le CNRS en 2005, au sein du Laboratoire de physique théorique d’Annecy pour « se rappro-cher du LHC ». Ses travaux sur la théorie des champs, une discipline à la base de la physique des particules, ont abouti à la découverte de nouvelles structures mathématiques. Des résultats indispen-sables car ils permettent d’améliorer le calcul des probabilités associées aux collisions des particules dans les accélérateurs. « De telles analyses mathématiques sont essentielles pour pouvoir distinguer les effets nouveaux de ceux qui viennent de la physique déjà connue. » Depuis octobre 2011, James Drummond est en détachement au CERN où il poursuit ses recherches sur la théorie des champs, au plus près des expériences du LHC.

| Laboratoire d’Annecy-le-Vieux de physique théorique (LAPTh), Université de Savoie/CNRS, Annecy-le-Vieux| http://lapth.in2p3.fr/

Les collisions du LHC mises en équation

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Spécialiste de la physicochimie des colloïdes, Jérôme Duval s’intéresse aux mécanismes régissant la réactivité et la dynamique des (bio)interfaces colloïdales complexes. Après un diplôme d’ingénieur et un DEA en physicochimie à Bordeaux, il passe un PhD en chimie physique des interfaces et colloïdes à Wageningen aux Pays-Bas, « pour faire de la recherche dans un contexte international de haut niveau avec des chercheurs étrangers ». Puis il effectue son post-doctorat à Genève en chimie analy- tique et biophysique de l’environnement. « C’est à cette époque que j’ai commencé à m’intéresser à des problématiques environnementales. » Recruté au CNRS en 2005 au Laboratoire environnement et minéralurgie, Jérôme Duval reconnaît que sa formation lui a permis de s’adapter facilement à une recherche interdisciplinaire. Pour lui, la prise de conscience par la société de la question de l’environ-nement est « positive car elle place les chercheurs au croisement d’intérêts politiques, économiques et sociétaux ». Ses travaux théoriques et expérimentaux permettent de mieux définir les déterminants (bio)physiques de particules environnementales contrôlant leur adhésion, leur fixation de contami-nants ioniques ou nanoparticulaires et leur résistance vis-à-vis d’agents toxiques, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à l’ingénierie écologique.

| Laboratoire environnement et minéralurgie (LEM), Institut national polytechnique de Lorraine/CNRS, Vandœuvre-lès-Nancy| http://lem.ensg.inpl-nancy.fr

L’environnement comme enjeu majeur de la société

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Jérôme DuvalChercheur en physicochimie de l’environnement

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Diplômé de l’École nationale des mines de Paris, Bruno Escoffier se découvre une passion pour l’informa-tique lors de son stage de fin d’études au sein du département de recherche opérationnelle de la compagnie Air France. « Cette expérience dans le monde de l’entreprise m’a donné le goût de la résolution théorique de problèmes concrets. » Le jeune ingénieur intègre par la suite l’université Paris Dauphine où il soutient, en 2005, une thèse en informatique. Maître de conférences dans cette université, il entre au Laboratoire d’analyse et modélisation de systèmes pour l’aide à la décision, à Paris. Ses recherches en informatique théorique portent sur la complexité algorithmique, les problèmes d’optimisation ou la théorie des jeux algorithmique. S’appuyant sur des problèmes concrets de recherche opérationnelle issus par exemple du secteur des transports ou de l’énergie, Bruno Escoffier les modélise pour les résoudre ensuite à l’aide d’algorithmes. « J’essaye de déterminer le meilleur compromis entre la qualité d’une solution et le temps de calcul nécessaire pour la trouver. » Une approche qui devrait permettre la conception d’outils d’analyse et de résolution novateurs en matière de recherche opérationnelle.

| Laboratoire d’analyse et modélisation de systèmes pour l’aide à la décision (LAMSADE), Université Paris Dauphine/CNRS, Paris

| http://www.lamsade.dauphine.fr/

Des algorithmes qui facilitent la décision

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Bruno EscoffierEnseignant-chercheur en informatique

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Clément FaugerasChercheur en physique optique

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Pourquoi notre image se reflète-t-elle sur un objet métallique mais passe-t-elle au travers d’une plaque de verre ? C’est pour obtenir des réponses concrètes à des questions comme celle-ci que Clément Faugeras entreprend des études d’ingénieur à l’Insa de Lyon. « À l’époque je savais déjà que je voulais faire de la recherche fondamentale. » Après une thèse en physique au Laboratoire natio-nal des champs magnétiques intenses (LNCMI) de Grenoble, le chercheur rejoint l’université Denis Diderot pour se familiariser avec l’utilisation de lasers infrarouges d’un nouveau genre : les lasers à cascade quantique. De retour au LNCMI en 2006 en tant que chargé de recherche au CNRS, il rejoint l’équipe de Marek Potemski, l’une des premières à travailler sur le graphène, un cristal de carbone bidimensionnel découvert deux ans plus tôt. Mettant à contribution ses connaissances acquises en spectroscopie, Clément Faugeras développe une expérience de microdiffusion Raman sous champ magnétique intense dédiée à l’étude de ce composé. Grâce à cette technique innovante, son équipe est la première, en 2011, à pouvoir observer et sélectionner différentes excitations électroniques au sein même du graphène.

| Laboratoire national des champs magnétiques intenses (LNCMI), CNRS/INSA Toulouse/Université Paul Sabatier/Université Joseph Fourier, Grenoble et Toulouse| http://ghmfl.grenoble.cnrs.fr

Plongée au cœur de la matière

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http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Michaël GauthierChercheur en microrobotique

C’est à la microrobotique que Michaël Gauthier a dédié sa carrière. Après des études de mécanique à l’ENS, il choisit les sciences de l’automatique. Il soutient en 2002 une thèse sur la micromanipula-tion robotique de cellules biologiques à l’institut FEMTO-ST : « J’ai eu la chance d’être recruté dans cet institut en 2003 comme chargé de recherche CNRS. » Sa devise : Vivre à la frontière des connais-sances ! Mais comprendre ne lui suffit pas. « Je souhaite que mes recherches puissent contribuer au développement économique. » Il propose une approche robotique originale en réalisant des opéra-tions de manipulation et d’assemblage en milieu liquide. Dans son laboratoire, il tente de manipuler sans contact des objets d’une dimension entre « micromonde » et « nanomonde ». « L’objectif est de contrôler automatiquement et à très grande vitesse la trajectoire des micro-nano-objets pour des applications futures dans le packaging de composants issus des nanotechnologies. » Certains de ses travaux font l’objet d’un transfert vers la start-up Percipio Robotics. Passionné mais réaliste, Michaël Gauthier aime ajouter, non sans humour, que « le métier de chercheur reste toujours mystérieux pour le grand public qui nous voit en blouse en blanche, alors que je n’en ai pas mis depuis quinze ans ! »

| Franche-Comté Électronique Mécanique Thermique et Optique - sciences et technologies (FEMTO-ST), Université de Franche-Comté/CNRS/Université de technologie de Belfort Montbéliard/École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques, Besançon

| http://www.femto-st.fr

Des robots dans le nanomonde

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Alexis GautreauChercheur en biologie cellulaire

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À la croisée de la biologie cellulaire et de la biochimie, les recherches d’Alexis Gautreau portent sur le cytosquelette de la cellule eucaryote. « Je traque les complexes protéiques qui déterminent la forme de la cellule vivante et de ses compartiments internes. » Après un doctorat en biologie, suivi d’un postdoc à Harvard, le chercheur entre au CNRS en 2004 dans l’équipe « Compartimentation et dyna-mique cellulaires », avant de rejoindre en 2008 le laboratoire d’enzymologie et biochimie structurales (LEBS). En 2009, fort d’une méthode originale de purification des complexes et de prises de films de la cellule vivante en microscopie, il découvre un nouveau super-complexe multiprotéique qui main-tient la forme sphérique de vésicules internes lorsqu’elles trient leurs composants. Plus récemment, l’équipe que dirige Alexis Gautreau depuis trois ans au sein du LEBS a identifié un nouvel inhibiteur du complexe Arp2/3 qui forme les réseaux d’actine branchés permettant aux cellules de migrer. Cet inhi-biteur qui semble inactivé dans les cellules tumorales les plus invasives augure de nouvelles avancées dans la lutte contre les cancers les plus agressifs.

| Laboratoire d’enzymologie et biochimie structurales (LEBS), CNRS/Université Paris-Sud, Gif-sur-Yvette| http://www.lebs.cnrs-gif.fr/

La cellule sous toutes ses formes

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Emmanuel GrimaudChercheur en anthropologie

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Anthropologue, docteur en ethnologie, Emmanuel Grimaud est recruté au CNRS en 2003, après avoir soutenu sa thèse en 2001. Ses recherches se situent au croisement de l’anthropologie des techniques, des arts et des sciences. Des plateaux de cinéma aux chantiers de fouille archéologique, des auto-mates à la robotique humanoïde en passant par les mouvements oculaires des conducteurs dans le trafic en Inde… autant d’objets qui suscitent l’intérêt de ce chercheur du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, anthropologue tout-terrain, défricheur de nouveaux chemins. « Ce qui me passionne, c’est d’inventer des objets, des méthodes, de concevoir des dispositifs expérimentaux inédits, aux frontières de la discipline. » Derrière l’apparent cabinet de curiosités et d’objets inclas-sables que constituent les travaux d’Emmanuel Grimaud, c’est toute une épistémologie comparée des processus techniques qu’élabore ce chercheur, auteur mais aussi réalisateur, développant les bases d’une anthropologie « cinétique » des interactions. L’imagination au service de la science.

| Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC), Université Paris Ouest Nanterre La Défense/ CNRS, Nanterre

| http://www.mae.u-paris10.fr/lesc

Objets Frontières

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Page 22: médailles de bronze 2011

Pour Élie Haddad, l’Histoire permet de prendre de la distance avec le monde dans lequel nous vivons, et d’acquérir des outils pour l’analyser, le comprendre. C’est lors de son DEA qu’il décide d’être his-torien : « Après ma thèse, soutenue en 2005, j’ai eu la chance d’être recruté au CNRS en 2007, au Centre de recherches historiques. » Ses recherches portent sur les rapports entre parenté, pouvoir seigneurial et puissance sociopolitique de la noblesse en France du XVIe au XVIIIe siècle. « Les trans-formations de la noblesse d’Ancien Régime sont au cœur de mon travail. » Il analyse les fondements de la domination sociale, différents des nôtres, même si leurs logiques peuvent parfois être similaires. Son approche anthropologique, originale et pluridisciplinaire, de la nature de la relation entre les élites d’Ancien Régime et l’État, s’appuie sur une connaissance profonde des archives notariales et familiales et sur l’histoire du droit coutumier. « Le grand public, qui ignore souvent la présence des sciences humaines et sociales au CNRS, peut penser que le travail à long terme est à l’échelle de la semaine. Pourtant, la recherche a besoin de temps long. » En historien, Élie Haddad le sait mieux que personne.

| Centre de recherches historiques (CRH), EHESS Paris/CNRS, Paris

| http://crh.ehess.fr

Les pratiques nobiliaires sous l’Ancien Régime

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Élie HaddadChercheur en histoire

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Elle étudie les séismes et les mouvements de terrain. Là où elle travaille, près de Grenoble, une carrière de ciment s’est en partie effondrée en 2011, endommageant des maisons. Alors lorsqu’elle parle de son métier, les gens sont attentifs. Attirée par les sciences de la terre, Agnès Helmstetter passe un DEA puis une thèse en géophysique suivie d’un post-doc aux États-Unis. En 2005, elle entre au CNRS, au Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique (LGIT) qui deviendra à la suite d’un regroupement l’Institut des sciences de la terre. La jeune sismologue étudie les mécanismes de déclenchement des séismes et leurs aléas. Elle utilise des capteurs pour écouter et détecter éboulements, avalanches de neige ou effondrement souterrains. « On ne peut pas prédire les séismes, mais on peut identifier les zones les plus actives et quan-tifier l’aléa. » Les cartes ainsi réalisées aident notamment à définir le mouvement auquel un bâtiment doit résister. « Nous espérons aussi pouvoir détecter des signaux précurseurs avant un éboulement important. » Pour certaines régions du monde, ces recherches novatrices – qui combinent théorie des systèmes com-plexes, analyse des données sismologiques et réflexion sociétale sur le risque sismique – sont capitales.

| Institut des sciences de la terre (ISTerre), CNRS/Université Joseph Fourier/IRD/Laboratoire central des ponts et chaussées/ Université de Savoie, Grenoble

| http://www.ircelyon.univ-lyon1.fr/

À l’écoute de la Terre

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Agnès HelmstetterChercheuse en géophysique

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Tsuyoshi Kato étudie la chimie du fluor à l’université d’Okayama, au Japon lorsqu’il assiste à une conférence du professeur Guy Bertrand sur la chimie des hétéroéléments : « Ce thème de recherche à la frontière entre chimie organique et inorganique a grandement influencé mon orientation future. » À tel point, qu’en 1998, il rejoint l’équipe de Guy Bertrand au sein du Laboratoire hétérochimie fonda- mentale et appliquée (LHFA) de Toulouse pour y préparer une thèse. Après un stage postdoctoral à l’université de Californie, Tsuyoshi Kato est recruté en 2003 comme chargé de recherche CNRS au LHFA. En 2010, son équipe parvient pour la première fois à stabiliser des silynes, molécules hau-tement instables présentant une liaison triple entre un hétéroélément, le silicium, et un atome de carbone. « Au-delà de ce résultat spectaculaire, la chimie du silicium dispose d’un fort potentiel avec, en particulier, des comportements très similaires aux métaux de transition. » Deuxième élément le plus abondant sur terre, le silicium pourrait ainsi remplacer avantageusement des métaux rares et précieux comme le palladium et le platine.

| Laboratoire hétérochimie fondamentale et appliquée (LHFA), Université Paul Sabatier Toulouse 3/CNRS, Toulouse| http://hfa.ups-tlse.fr/

Le façonneur de molécules

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Tsuyoshi KatoChercheur en chimie organique

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Après ses études à Normale Sup, Frédéric Keck soutient en 2003 une thèse de philosophie. Spécia-liste de Claude Levi-Strauss - il lui a consacré plusieurs ouvrages et a participé à l’édition de son œuvre dans la Pléiade - il entre au CNRS en 2005, au Laboratoire d’anthropologie sociale. Là, il étudie les aspects sociaux des maladies humaines d’origine animale comme la « vache folle » ou la « grippe aviaire ». Avec des biologistes spécialistes des maladies infectieuses émergentes, il cherche à com-prendre comment des nouveaux agents infectieux transforment les relations entre hommes et ani-maux. « Je voyage beaucoup en Asie pour mes enquêtes de terrain, je travaille dans des laboratoires mais aussi sur des marchés, dans des fermes… L’anthropologie est un savoir concret, on peut poser des questions très spéculatives en voyageant à la fois en réalité et en pensée. » Frédéric Keck s’inté-resse plus particulièrement à la notion de sentinelle, appliquée aux animaux qui envoient des signes de danger pour les humains. « Les hommes ne sont plus dépositaires d’un savoir qu’ils imposent au reste de la nature, ils doivent apprendre à collaborer avec les animaux pour mieux se préparer aux catastrophes à venir. »

| Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS), Collège de France/EHESS Paris/CNRS, Paris| http://las.ehess.fr

Un anthropologue face à la « société du risque »

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Frédéric KeckChercheur en anthropologie

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Bruno Laburthe-TolraChercheur en physique

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Spécialiste du refroidissement d’atomes par laser, une technique qui permet d’abaisser la température d’un gaz atomique au voisinage du zéro absolu (-273 °C), Bruno Laburthe-Tolra entre de plain-pied dans ce domaine à la pointe de la physique quantique au Laboratoire Aimé Cotton où il soutient une thèse sur le sujet en 2001. Il part ensuite aux États-Unis pour intégrer l’équipe de William Phillips, prix Nobel de physique 1997* et père du refroidissement laser d’atomes. « J’ai été profondément marqué par son style « pseudo-naïf » et sa démarche scientifique très intuitive. » De retour en France, le scientifique rejoint le CNRS en 2003, au sein du Laboratoire de physique des lasers (LPL) de Villetaneuse pour y installer une expérience dédiée au refroidissement laser d’atomes de chrome. Après quatre ans d’effort, l’équipe du LPL parvient en 2007 à visualiser ses premiers condensats de Bose-Einstein d’atomes de chrome. Des résultats importants qui permettent d’étudier l’effet de nouvelles interactions entre atomes au sein de ces gaz dits « dégénérés » régis par les lois fascinantes de la mécanique quantique.

* Avec Steven Chu et Claude Cohen-Tannoudji.

| Laboratoire de physique des lasers (LPL), Université Paris 13/CNRS, Villetaneuse| http://www-lpl.univ-paris13.fr

Coup de froid sur les atomes

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Amaëlle LandaisChercheuse en glaciologie

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À l’École de chimie de Rennes puis à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, Amaëlle Landais découvre le goût de la recherche. Après une thèse sur l’étude du climat à partir des carottes de glace, « un sujet qui touche à l’environnement avec une approche physique et du travail de laboratoire », et un post-doctorat à l’Institut des sciences de la terre de Jérusalem, elle entre au CNRS en 2007 au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Ses travaux portent sur le dévelop-pement et l’utilisation de méthodes de mesures de haute précision des isotopes stables, dans la glace et dans l’air. Elle développe notamment des protocoles expérimentaux qui ont permis des résultats majeurs sur l’interprétation des carottes glaciaires. Passionnée par son sujet, « la glaciologie est assez proche des préoccupations de la société même si dans la pratique ça reste très fondamental », Amaëlle Landais aime le travail en équipe et le contact avec les étudiants. Cette spécialiste de l’environnement souligne que les gens « se sentent concernés par le changement climatique, et particulièrement par les missions polaires en Antarctique et au Groënland ». Une thématique, il est vrai, plus facile à vulgariser que d’autres !

| Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), CNRS/CEA Paris/Université Versailles Saint-Quentin, Gif-sur-Yvette| http://www.lsce.ipsl.fr

La course contre la fonte des glaces

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 28: médailles de bronze 2011

Entrée à l’École centrale de Lille puis à celle de Paris parce qu’elle souhaitait faire de la recherche appliquée, Marianne Lemoine-Goumard choisit finalement la filière académique. Durant sa thèse en astrophysique des très hautes énergies au laboratoire Leprince-Ringuet de l’École polytechnique, la chercheuse traque le rayonnement cosmique émis par les vestiges de supernovæ. « C’est sur-tout l’accélération que ces explosions d’étoiles massives ont impulsée au rayonnement cosmique qui m’intéressait. » Après cette contribution à l’expérience d’astronomie gamma HESS, elle rejoint en 2006 le Centre d’études nucléaires de Bordeaux Gradignan en tant que chargée de recherche au CNRS. En collaboration avec l’Agence spatiale américaine, elle commence à exploiter les données du télescope Fermi dédié à l’étude des rayons cosmiques et parvient ainsi à cerner leurs processus d’accélération. Depuis 2011, la scientifique se focalise plus particulièrement sur les pulsars et les nébuleuses de pulsars. « Ces objets astrophysiques impliqués dans les phénomènes parmi les plus violents de l’Univers sont de sérieux prétendants à l’accélération des rayons cosmiques. »

| Centre d’études nucléaires de Bordeaux Gradignan (CENBG), Université Bordeaux 1/CNRS, Gradignan| http://www.cenbg.in2p3.fr

Aux origines du rayonnement cosmique

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Marianne Lemoine-GoumardChercheuse en astrophysique

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Laurent LesnardChercheur en sociologie

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Pour être au plus près des réalités sociales, Laurent Lesnard choisit la sociologie lorsqu’il intègre l’École nationale de la statistique et de l’administration économique. Chargé de recherche au CNRS où il rentre en 2005, à l’Observatoire sociologique du changement, il dirige aussi le Centre de données socio-politiques (deux équipes Sciences Po & CNRS). Spécialiste du travail et de la famille, il aborde ces thèmes au travers du prisme de la vie quotidienne : à quel moment de la journée travaillent les Français(es) ? Dans quelle mesure les horaires de travail des couples bi-actifs concordent-ils ? Quelles sont les conséquences de la désynchronisation sur la sociabilité familiale ? Ses recherches actuelles, pour lesquelles il a développé une approche méthodologique et statistique originale, portent sur les instruments de mesure du temps et leurs liens avec le changement social et sur l’organisation hebdomadaire du travail en Europe. Dans ce dernier cas, il utilise des enquêtes « emploi du temps », menées dans de nombreux pays depuis le milieu des années 1960. Laurent Lesnard reconnaît que ses sujets d’étude amènent les gens à facilement évoquer leur expérience personnelle. Une manière d’être en quelque sorte sur le terrain.

| Observatoire sociologique du changement (OSC), Institut d’études politiques de Paris/CNRS, Paris

| http://osc.sciences-po.fr

| Centre de données socio-politiques (CDSP), Institut d’études politiques de Paris/CNRS, Paris

| http://cdsp.sciences-po.fr/

L’emploi du temps

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 30: médailles de bronze 2011

Diplômé de l’École nationale supérieure de chimie de Paris, Rémi Métivier soutient en 2003 une thèse de chimie-physique à l’École normale supérieure de Cachan. Fasciné depuis toujours par la manière dont les molécules interagissent entre elles, il rejoint l’université de Mayence, en Allemagne, pour s’initier à la spectroscopie de molécule unique. « Il y a quelque chose de magique dans cette tech-nique qui permet d’observer les molécules une à une. » À son retour en France, en 2005, le scien-tifique entre au CNRS et intègre le laboratoire Photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires de Cachan. Mettant à contribution son savoir-faire acquis dans le domaine de la spectroscopie, il s’intéresse désormais à l’élaboration, à l’étude et à la modélisation de matériaux capables de changer d’état sous l’effet de la lumière. « En combinant les fonctions de plusieurs molé-cules, nous tentons de faire émerger des nanomatériaux aux propriétés inédites. » Un domaine de recherche qui pourrait notamment contribuer à décupler les capacités de stockage des futurs ordi-nateurs « tout optique ».

| Photophysique et photochimie supramoléculaires et macromoléculaires (PPSM), ENS Cachan/CNRS, Cachan| http://www.ppsm.ens-cachan.fr/

Le pouvoir de la molécule révélé

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Rémi MétivierChercheur en chimie-physique

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Page 31: médailles de bronze 2011

En étudiant le comportement d’une bactérie atypique, Tâm Mignot tente de percer les mécanismes cellu- laires et moléculaires à l’origine du déplacement des cellules vivantes. Après une thèse en microbiologie dans l’unité des toxines et pathogénie bactériennes de l’Institut Pasteur, il se sent plus attiré par les ques-tions qui touchent au développement des microorganismes. Il rejoint alors l’université de Berkeley où il commence à s’intéresser à Myxococcus xanthus. « En étudiant cette bactérie sociale douée d’une forme étonnante de grégarisme, je suis parvenu à modéliser son mécanisme de déplacement. » À son retour en France, en 2007, Tâm Mignot intègre le CNRS, au sein du Laboratoire de chimie bactérienne de Marseille pour poursuivre ses recherches sur cette bactérie, mettant au jour la machinerie protéique à l’origine de sa motilité. Une thématique pour laquelle il obtient en 2010 un financement de cinq ans du Conseil européen de la recherche. Plus récemment, il parvient à démontrer que ce principe de propulsion de Myxococcus xanthus, bien que mettant en jeu des molécules différentes, est identique à celui impliqué dans le dépla- cement des cellules eucaryotes. La bactérie pourrait ainsi devenir un modèle prometteur pour comprendre les mécanismes d’auto-assemblage de cellules vivantes.

| Laboratoire de chimie bactérienne (LCB), CNRS/Aix-Marseille Université, Marseille

| http://lcb.cnrs-mrs.fr

Les bactéries suivent le mouvement

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Tâm MignotChercheur en biologie cellulaire

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Page 32: médailles de bronze 2011

Après ses études d’ingénieur, Vincent Monteil songe d’abord à une carrière dans l’industrie. Durant sa thèse au Laboratoire de chimie et procédés de polymérisation (LCPP) de Villeurbanne, il crée de nouveaux caoutchoucs en partenariat avec l’entreprise Michelin. « C’est à l’issue d’un séjour post-doctoral en Allemagne que j’ai réorienté mes projets de carrière vers une recherche plus acadé-mique. » De retour au LCPP* en 2005 en tant que chercheur CNRS, il se focalise alors sur le dévelop-pement de nouvelles chimies de polymérisation dédiées à l’élaboration de matières plastiques. Par une combinaison inédite de catalyse et de polymérisation radicalaire, il parvient ainsi à synthétiser des polyoléfines porteuses de fonctions polaires en une seule étape. Une découverte qui ouvre la voie à un procédé de fabrication plus écologique et plus économique de ces composés. « Ces polymères aux propriétés inédites auront en outre la possibilité d’être teintés, d’adhérer à d’autres plastiques ou encore de s’allier avec eux. » Autant d’innovations qui pourraient dynamiser le secteur industriel de la synthèse des plastiques où la production de polyoléfines dépasse cent millions de tonnes par an.

* Le LCPP a fusionné en 2007 avec un autre laboratoire pour former le C2P2.

| Chimie, catalyse, polymères et procédés (C2P2), Université Claude Bernard Lyon 1/CPE Lyon/CNRS, Villeurbanne.

| http://www.c2p2-cpe.com/

Du nouveau pour les polymères synthétiques

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Vincent MonteilChercheur en chimie macromoléculaire

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 33: médailles de bronze 2011

Yann OllivierChercheur en mathématiques

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Attiré dès le collège par les mathématiques, Yann Ollivier intègre l’École normale supérieure de Paris en 1997 et y découvre pour la première fois « une véritable communauté d’esprit passionnée par toutes sortes de sujets ». En 2003, il soutient sa thèse en géométrie et entre de plain-pied dans le monde de la recherche, intégrant le CNRS un an plus tard. Le jeune chargé de recherche manifeste une curiosité pour les grandes questions métaphysiques qui n’aura alors de cesse de guider ses su-jets d’étude successifs. D’abord intrigué par la géométrie des objets imparfaits, il parvient au sein de l’École normale supérieure de Lyon et avec l’aide de physiciens à démontrer, calculs mathématiques à l’appui, que l’Univers ne peut être considéré comme un « pudding d’étoiles ». Autrement dit que la matière se répartit de manière hétérogène dans l’Univers. Depuis 2010 et son arrivée au Laboratoire de recherche en informatique de l’université d’Orsay, Yann Ollivier travaille sur des projets d’intel-ligence artificielle en lien avec l’informatique pour « tenter de modéliser cette question de nature philosophique qu’est l’apprentissage des langues dans l’espèce humaine ».

| Laboratoire de recherche en informatique (LRI), Université Paris-Sud/CNRS, Orsay

| http://www.lri.fr

Le questionnement philosophique modélisé

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 34: médailles de bronze 2011

Les recherches de Lionel Pintard portent sur les mécanismes de contrôle de la division cellulaire. Depuis plus de dix ans, ses travaux s’appuient sur le nématode C. elegans comme organisme modèle. Une ap-proche originale qui lui permet de « décrypter les mécanismes de contrôle du cycle cellulaire, de la cellule à l’organisme ». Après sa thèse en biologie, en 2001, le jeune scientifique s’expatrie en Suisse dans le groupe du professeur Matthias Peter à Zurich avant de rejoindre au Canada l’équipe du professeur Mike Tyers à Toronto. C’est à cette époque qu’il parvient à identifier une nouvelle famille d’ubiquitine-ligases impliquée dans le contrôle des premières divisions cellulaires de l’embryon de C. elegans. Un travail pion-nier d’une importance fondamentale car la mutation de plusieurs membres de cette famille est à l’origine de cancers chez l’homme. À son retour en France, fin 2007, Lionel Pintard rejoint le CNRS au sein de l’Institut Jacques Monod pour prendre la tête de l’équipe « Cycle cellulaire et développement ». Avec ses collaborateurs, il parvient à identifier de nouveaux acteurs du système ubiquitine-protéasome chez C. elegans et s’attèle désormais à caractériser leur rôle, au niveau moléculaire, dans le contrôle du cycle et du déterminisme cellulaire.

| Institut Jacques Monod (IJM), Université Paris Diderot/CNRS, Paris

| http://www.ijm.fr

Dans les rouages du cycle cellulaire

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Lionel PintardChercheur en biologie du développement

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 35: médailles de bronze 2011

Delphine PorquetChercheuse en astrophysique

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Fascinée depuis l’enfance par l’immensité de la voûte céleste, Delphine Porquet cherche désormais à percer les secrets des trous noirs supermassifs situés au centre des galaxies. Après sa thèse, elle entre en 1999 au service d’astrophysique du CEA de Saclay en tant que postdoctorante, puis, à partir de 2002, à l’Institut Max Planck de physique extraterrestre de Garching, en Allemagne. S’appuyant sur les données des satellites d’observation en rayons X, la scientifique parvient à étudier les phéno-mènes énergétiques au centre de la Voie lactée et dans les noyaux actifs d’autres galaxies. Au sein de l’Observatoire astronomique de Strasbourg qu’elle intègre en 2006 comme chargée de recherche au CNRS, Delphine Porquet étend ses investigations à l’ensemble des noyaux de galaxies tout en poursuivant l’étude des plasmas chauds astrophysiques initiée durant sa thèse. Les diagnostics spec-traux qu’elle y développe sont d’une importance croissante pour l’astrophysique des hautes énergies. « Avec le lancement de la prochaine génération de satellites en rayons X, nous allons avoir accès à une résolution spectrale sans précédent qui nous permettra de déterminer les propriétés de plasmas encore plus chauds et plus denses, des couronnes d’étoiles aux noyaux actifs de galaxies. »

| Observatoire astronomique de Strasbourg, Université de Strasbourg/CNRS, Strasbourg

| http://astro.unistra.fr

Lumière sur le cœur des galaxies

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 36: médailles de bronze 2011

Julien RéthoréChercheur en mécanique des solides

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Décrire le comportement des matériaux en associant expérimentations fines et simulations numé-riques est la spécialité de ce scientifique. Cette approche originale, Julien Réthoré la découvre sous la houlette d’Alain Combescure, son professeur en mécanique numérique à l’École normale supérieure de Cachan. Celui qu’il considère aujourd’hui comme un guide deviendra par la suite son directeur de thèse à l’Insa de Lyon où il décide de le suivre en 2001. Après un premier post-doctorat aux Pays-Bas, puis un second en France, au sein du Laboratoire de mécanique et de technologie (LMT-Cachan), il rejoint le CNRS en 2007, au Laboratoire de mécanique des contacts et des structures, à l’INSA de Lyon. Là, il adapte des techniques de traitement d’images numériques à l’étude des discontinuités dans les matériaux. « Pour prédire la fiabilité d’une structure, un des points clés consiste à identifier avec précision les paramètres gouvernant la rupture du matériau qui la constitue. » Dans cette pers-pective, Julien Réthoré développe des méthodes d’avant-garde basées sur l’exploitation de procédés numériques de pointe dans le cadre d’expérimentations utilisant des techniques d’imagerie.

| Laboratoire de mécanique des contacts et des structures (LaMCoS), Insa Lyon/CNRS, Villeurbanne.| http://lamcos.insa-lyon.fr/

Un as du numérique au service de l’expérimentation

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 37: médailles de bronze 2011

Déterminer les bases génétiques de l’adaptation des espèces végétales est un peu le cheval de ba-taille de Maud Tenaillon. Et si depuis une dizaine d’années la chercheuse a jeté son dévolu sur le maïs, c’est plus « pour le modèle de domestication et d’adaptation qu’il représente que pour la plante elle-même ». Mêlant études de terrain, croisements génétiques et analyses de séquences d’ADN, les travaux de Maud Tenaillon visent à identifier les régions du génome de cette espèce qui ont été sélec-tionnées avant, pendant et après sa domestication, et celles qui interviennent dans la variation de caractères agronomiques. Depuis son arrivée en 2002 comme chargée de recherche au CNRS au sein de l’Unité de génétique végétale du Moulon, la scientifique s’intéresse plus particulièrement au rôle joué par les éléments transposables. Chez le maïs, ces séquences d’ADN génomique parfois capables de se déplacer et de se multiplier de façon autonome, représentent 86 % du matériel génétique. « Certaines de ces insertions ont pu jouer un rôle dans le succès évolutif de cette espèce ». Si tel était le cas, leur découverte pourrait notamment contribuer à l’élaboration de variétés de maïs domestique mieux armées face aux changements climatiques qui s’annoncent.

| Unité de recherche de génétique végétale du Moulon, Université Paris-Sud/Inra/CNRS/AgroParisTech, Gif-sur-Yvette

| http://moulon.inra.fr/

Aux origines de l’adaptation

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Maud TenaillonChercheuse en génétique évolutive

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Virginie TournayChercheuse en science politique

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C’est d’abord un DEA de biologie moléculaire et cellulaire qu’obtient Virginie Tournay : « Le phéno-mène de la vie a toujours été pour moi un sujet d’étonnement car il renvoie à la place de l’indétermi-nation dans la dynamique des formes vivantes. » Puis, après une thèse en science politique, elle dé-cide de se consacrer aux processus d’institutionnalisation liés au développement des biotechnologies. Entrée au CNRS en 2006 (au laboratoire Pacte à l’IEP de Grenoble), cette politiste s’appuie sur des travaux qui invitent à penser la vie en société comme une matière sociale marquée par l’indétermi-nation plutôt que comme un organisme finalisé. À ce titre, les controverses autour des technologies du vivant sont un excellent laboratoire social pour analyser les dynamiques institutionnelles. Parce que l’on y retrouve les mêmes préoccupations épistémologiques que dans les sciences du vivant, ses recherches font le lien entre politique et biologie. Cette chercheuse dynamique développe actuel-lement un projet international sur les cellules souches en partenariat avec une équipe canadienne suite à un programme ANR qu’elle coordonne, et débute une recherche sur l’institutionnalisation de la cuisine moléculaire.

| Politiques publiques, actions politiques, territoires (Pacte), Institut d’études politiques de Grenoble/Universités Joseph Fourier et Pierre Mendès-France/CNRS/Fondation nationale des sciences politiques/Université Stendhal, Grenoble

| http://www.pacte.cnrs.fr

| http://www.sciencespo-grenoble.fr

De la biologie en politique

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Page 39: médailles de bronze 2011

Pour lui, l’Histoire est une passion d’enfance. Nicolas Tran fait ses études à la Sorbonne. C’est Rome et son empire, et plus précisément le monde du travail urbain, qu’il choisit comme objet d’étude. Professeur d’histoire romaine à l’université de Poitiers, il est aussi chercheur associé au laboratoire parisien Anthropologie et histoire des mondes antiques, où les recherches qu’il a menées pendant plusieurs années sont aujourd’hui récompensées. Nicolas Tran aime le rapport aux documents an-tiques et l’ambition intellectuelle qu’il suppose, « faire parler des objets archéologiques fort modestes et des textes latins fort obscurs, pour parvenir à une compréhension fine de structures sociologiques vieilles de deux millénaires ». Sa recherche revêt aussi une dimension patrimoniale. L’historien tra-vaille à l’édition de recueils d’inscriptions du sud de la France et collabore, à ce titre, avec des musées. « Avec l’enseignement, cela me semble essentiel à la diffusion du savoir scientifique que je tente de construire chaque jour. » Grâce à lui, il est encore possible de découvrir les petites gens d’époques très reculées, dans les différentes activités qui constituaient leur quotidien. Des recherches qui ont fait évoluer la compréhension de l’économie antique dans le monde romain.

| Université de Poitiers, UFR Sciences humaine et arts, département d’histoire, Poitiers

| http://sha.univ-poitiers.fr/dpt-histoire

| Anthropologie et histoire des mondes antiques (ANHIMA), Université Paris 1/EPHE/EHESS Paris/Université Paris Diderot Paris 7 / CNRS, Paris

| http://anhima.fr

La Rome antique au quotidien

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Nicolas TranEnseignant-chercheur en histoire romaine

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

Médaille de bronze 2011

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Parce que cela lui permettait d’associer sciences humaines et sciences naturelles, Marian Vanhaeren choisit d’embrasser l’archéologie préhistorique. « C’est une recherche interdisciplinaire par excel-lence car, pour répondre aux questions de l’évolution humaine, on peut mettre à contribution bon nombre d’autres domaines scientifiques. » Après une thèse sur les fonctions de la parure au Paléo- lithique supérieur suivie de deux postdocs, dans l’unité Archéologies et sciences de l’Antiquité (ArScAn) à Nanterre et à l’University College London, elle est recrutée au CNRS en 2006, à l’ArScAn. Ce sont les plus anciens objets de parure en Europe, au Proche-Orient et en Afrique, qu’elle étudie pour tenter de caractériser les structures sociales, les systèmes d’échange et les unités ethno-culturelles des populations préhistoriques. Elle aime préciser que « l’étude de ces objets intéresse un très large public, sans doute parce qu’aujourd’hui la parure et le bijou sont des sujets très contemporains ». De la préhistoire à nos jours, peu de pratiques ont en effet une vie si longue. Depuis 2011, c’est au sein de l’unité PACEA, à Bordeaux, que Marian Vanhaeren poursuit ses recherches sur l’origine de l’expression symbolique.

| De la Préhistoire à l’Actuel : culture, environnement et anthropologie (PACEA), Université Bordeaux 1/Ministère de la Culture et de la communication/CNRS/Inrap, Bordeaux

| http://www.pacea.u-bordeaux1.fr/

L’archéologie côté bijoux

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Marian VanhaerenChercheuse en archéologie préhistorique

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Après des études à l’université de Kiel, dans le nord de l’Allemagne, Florian Waszak entame une carrière de chercheur en psychologie expérimentale à l’Institut Max-Planck pour la recherche psychologique de Munich. Attiré par la recherche et la douceur de vivre à la française, il décide, en 2002, de tenter sa chance outre-Rhin. À l’issue d’un stage postdoctoral au Laboratoire de psychologie expérimentale de Paris, il intègre le CNRS en janvier 2006 lorsqu’il rejoint le Laboratoire Psychologie de la perception. « Depuis que je bénéficie de la stabilité inhérente au poste de chercheur titulaire, mes travaux ont gagné en créativité. » Une créati-vité que le scientifique met désormais au service de l’étude des fondements psychologiques du contrôle de l’action chez l’homme. Employant à la fois des méthodes comportementales et neurophysiologiques, ses recherches qui s’appuient sur l’imagerie cérébrale visent à comprendre les processus neuronaux et fonc-tionnels qui nous permettent d’interagir de manière efficace avec notre environnement. « Mon approche se focalise non seulement sur nos actions face à des événements externes mais aussi sur les actes produi-sant des effets dans l’environnement. » Avec un objectif : découvrir les processus cognitifs assurant à notre espèce un comportement adapté en toutes circonstances.

| Laboratoire Psychologie de la perception (LPP), Université Paris Descartes/CNRS/ENS Paris, Paris

| http://lpp.psycho.univ-paris5.fr

Un scientifique dans le feu de l’action

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Florian WaszakChercheur en neurosciences cognitives

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm

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Claire WilhelmChercheuse en biophysique

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Physicienne de formation, Claire Wilhelm entre au CNRS en 2003, après une thèse en biophysique suivie d’un postdoctorat à l’Institut Curie. Elle co-anime au laboratoire Matière et systèmes complexes (MSC) une équipe « Bionanomagnétisme » qui affiche un positionnement multidisciplinaire allant de la physique des nanoparticules aux applications thérapeutiques. « C’est cet aspect très ouvert, vers différents domaines scientifiques, nécessitant d’étroites collaborations, que ce soit en physique, chimie, biologie ou médecine, qui me plait particulièrement. » Auteure de soixante-huit articles, de seize actes de congrès et d’un brevet, Claire Wilhelm travaille sur l’utilisation de nanomatériaux magnétiques en milieu vivant, utilisables à la fois comme traceurs pour l’imagerie, comme vecteurs manipulables à distance, comme nanosondes de la machinerie intracellulaire ou comme sources d’énergie activables par un stimulus externe. « Par exemple, en cancérologie, il s’agirait de pallier le manque de spécificité des drogues utilisées en élaborant des nano-médicaments. » Ces recherches ouvrent la voie au développement de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques.

| Laboratoire Matière et systèmes complexes (MSC), Université Paris Diderot/CNRS, Paris| http://www.msc.univ-paris-diderot.fr

Applications biomédicales pour des nanoparticules

http://www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/medaillesbronze.htm