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Le débat Transitions dans le monde arabe et en Afrique> p/04 Focus p/05 Ê A Close Look at the "Arab Spring" Focus p/07 Ê Réchauffement climatique: Chaud débat NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN ! Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 DEPOT LEGAL 65-06 Edition réalisée en collaboration avec: Morgan Tsvangirai. “Réprimer les aspirations des peuples est un exercice futile” > p/09 Financement. Soutenir la transition au sud de la Méditerranée > p/13 MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait. Certifiée ISO 9001 v. 2008 Quotidien des actifs urbains Quotidien officiel du forum MEDays Edition du vendredi 18 novembre 2011 • n°2 TANGER 15 20 min max CASABLANCA 12 min max 21 RABAT 12 min max 20 Météo Marou Amadou: Militant de la bonne gouvernance > P/11 Edité par aufait

MEDays2011 n02

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Quotidien officiel du forum MEDays Edition du vendredi 18 novembre 2011 • n°2

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Page 1: MEDays2011 n02

Le débat

Transitions dans le monde arabe et en Afrique> p/04

Focus p/05

Ê A Close Look at the "Arab Spring"

Focus p/07

Ê Réchauffement climatique: Chaud débat

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN !Edité par devocean S.A

Certifié ISO 9001 version 2008DEPOT LEGAL 65-06

Edition réalisée en collaboration avec:

Morgan Tsvangirai. “Réprimer les aspirations des peuples est un exercice futile” > p/09

Financement. Soutenir la transition au sud de la Méditerranée > p/13

MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.Certifiée ISO 9001 v. 2008

Quotidien des actifs urbains

Quotidien officiel du forum MEDaysEdition du vendredi 18 novembre 2011 • n°2

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Météo

Marou Amadou: Militant de la bonne gouvernance > P/11

Edité par aufait

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02 vendredi 18 novembre 2011

Edito

• PRINTEMPS ARABELa technologie au service du dialogueLes technologies de l’information ont dopé l’histoire.Des événements qui se déroulaient sur des décennies se développent aujourd’hui en quelques mois. On n’a pas bouclé 2011 que déjà le Maroc a changé sa Constitution, la Tunise et l’Égypte sont sur le point de le faire, la Syrie et le Yémen sont engagés dans une guerre civile et la Lybie vient de conclure un premier round révolutionnaire qui a coûté plusieurs milliers de morts.La communication n’est plus le fait de quelques intel-lectuels isolés. Elle est de nos jours prise en charge par le peuple tout entier. Aujourd’hui, une mani-festation réprimée débouche systématiquement sur des images publiées immédiatement sur internet. Qui aurait pu imaginer avant les années 80, que des petits téléphones de poche allaient servir de témoins redoutables de l’Histoire? Bien plus, qui aurait pu imaginer qu'un citoyen lambda, grâce aux tubes de l’internet, pourrait avec ces images et vidéos, inonder la planète entière? Des technologies qui se démocra-tisent à très grande vitesse: en une année les abon-nés à l'internet ont augmenté de 56% au Maroc.Ainsi il faudrait espérer que les sociétés civiles de tous les pays, de tout groupe ethnique ou confes-sion religieuse, puissent développer un dialogue de tolérance, de paix et d’intelligence, loin des dérives vers lesquelles des dictateurs de tous bords les ont conduites par le passé.La paix des peuples devient un concept d'actualité.

■La Rédaction

] MEDAYSNEWSEdité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information aufait, certifiée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International).

RC : 157283Patente : 36390935IF : 1104850Impression: Maroc SoirContacts:Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87Fax: 0522 39 93 78

E-mail: [email protected]: www.aufaitmaroc.com

PHOTOLe drapeau de la nouvelle Libye aux côtés des étendards de plusieurs autres pays, tout un symbole! Ce pays est d’ailleurs représenté aux MEDays à travers son ambassadeur auprès des Nations unies, Abdel Rahman Shalgam, qui recevra au nom du peuple libyen, le Grand Prix MEDays récompensant une personnalité politique ou un membre de la société civile œuvrant pour la consécration des valeurs démocratiques et pour la paix dans le monde.

LIBYE8h00

VENDREDI 18 NOVEMBRE 2011

8h30

9h00

10h30

• Petit déjeuner libre

• Point Presse MEDays 2011

•SÉANCE PLENIERE SPECIALEPrintemps Arabe : Nouveau

• Panel MEDays E1Relations US-Monde Arabe :

• Panel MEDays F1Les sociétés civiles au Moyenpeuples ?

• Panel MEDays G1Etats fragiles : L’absence de

14h10

13h00

15h00

16h30

Etats fragiles : L’absence derégionales ?

Point Presse MEDays 2011Déjeuner officiel

MEDays Debate 2 : L’Islam

• TROISIEME SÉANCE PLENIÈREConsolidation de la démocratie,

Quels rôles pour les grandespour garantir la pérennité du

• Panel MEDays A3Justice constitutionnelle et Droitsles pays arabes ?

• Panel MEDays B3Le triptyque jeunesse-média-

18h30

20h00

Le triptyque jeunesse-média-du Sud ?

• Panel MEDays C3La réforme du Conseil de sécurité

• Panel Business MEDaysFinancement de l’innovationmobilisables en faveur de la Recherche

• Point Presse MEDays 2011

• Cocktail dînatoire

VENDREDI 18 NOVEMBRE 2011

2011

SPECIALENouveau paradigme, nouvelle donne ?

Du discours du Caire à la place Tahrir

Moyen Orient : Quelle opportunité pour une paix des

de dynamique interne met-elle en danger les stabilitésde dynamique interne met-elle en danger les stabilités

2011

politique, un danger pour le printemps arabe ?

PLENIÈRE MEDays 2011démocratie, de l’Etat de droit dans les pays du Sud :grandes puissances et les institutions internationales

du socle des libertés?

Droits de l’Homme : Quelle hiérarchie des normes dans

-internet : Les nouveaux contre-pouvoirs dans les pays

16

-internet : Les nouveaux contre-pouvoirs dans les pays

sécurité : Quel nouveau cadre efficace et inclusif ?

D3l’innovation et capital investissement : Quelles ressources

Recherche et Dévelopement ?

2011

Page 3: MEDays2011 n02

Retrouvez les analyses et les entretiens d’experts portant sur les enjeux politiques et économiques des pays du sud, sur le site internet de l’Institut

Amadeus

www.institutamadeus.com

Page 4: MEDays2011 n02

04 vendredi 18 novembre 2011

Focus

• SÉANCE PLÉNIÈRE DE CE VENDREDI

Décortiquer le “Printemps arabe” Bien que la thématique principale des MEDays 2011 soit

“Le Sud dans la gouvernance mondiale”, une large partie des débats sera consacrée ce vendredi, dans le cadre de

la première séance plénière du jour, aux bouleversements en cours au Maghreb et au Moyen Orient, ce que l’on a appelé le “printemps arabe”.

PLÉNIÈRE. Plusieurs mois se sont écoulés depuis le déclenchement des soulèvements populaires qui ont balayé tour à tour les présidents tunisien et égyptien, et récem-ment l’ex-guide libyen, Mouammar Kad-hafi.Ces révoltes étant porteuses essentielle-ment d'espoirs de démocratie et d’une vie meilleure, des interrogations sur l’après-printemps arabe s’imposent. Notamment en ce qui concerne le financement des transitions dans ces pays touchés par la lame de fond de ces bouleversements d’une ampleur sans précédent dans cette partie du monde.Voilà pourquoi les échanges d'hier, lors de la deuxième plénière, ont été consacrés à la question du financement des transi-tions, les enjeux sécuritaires, ainsi qu'aux échanges d’expériences avec certains pays d’Europe de l’Est, d’Amérique Latine, et plus récemment d’Afrique, en matière de consolidation de l’État de droit.Etaient présents parmi les intervenants à

ce débat qui s’est tenu sous le thème “Co-développement en Méditerranée : quelle stratégie de financement pour soutenir la transition ?”, des bailleurs de fonds, dont la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) représentée par son vice-président, Jan Fischer.

Une nouvelle donne, des interrogations Pour ce vendredi, le débat concernant ce sujet s’intéressera à la question du “Prin-temps arabe : nouveau paradigme, nou-velle donne ?”. Il s’agira de s’interroger sur les implications et les issues éventuelles de ce nouvel ajustement géopolitique dans cette partie du monde, la région Moyen Orient-Afrique du Nord ayant déjà connu un bouleversement après la chute de l’URSS.Les participants à cette plénière échange-ront également sur ce qui constitue un vrai paradoxe : la démocratisation de la région, qui a longtemps été un objectif de long terme pour les puissances occidentales, apporte plus de questions que de réponses. La question palestinienne, les enjeux d’in-fluence entre l’Iran et les pays du Golfe ou encore les risques d’affrontements com-munautaires ou tribaux, témoignent de ce paradoxe.Parmi les intervenants à cette plé-nière, l’actuel représentant du Conseil na-tional de transition (CNT) libyen aux Na-tions unies, Abdel Rahman Shalgam. Ce dernier recevra au nom du peuple libyen, le Grand Prix MEDays récompensant une personnalité politique ou un membre de la société civile œuvrant pour la consécration des valeurs démocratiques et pour la paix dans le monde.M. Shalgam fut ministre des Affaires étrangères sous l’ancien régime, avant de rejoindre la lutte qui a balayé la dictature de Mouammar Kadhafi.Y interviendront également, le chef de la diplomatie marocaine, Taieb Fassi Fihri, Saeb Erakat, membre du Comité exécu-

tif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le représentant spécial de l’Union Européenne pour la région de la Méditerranée du Sud, Bernardo Leon Gross, et l’ancien ambassadeur américain en Egypte, Daniel Kurtzer.

Du discours du Caire à la place Tahrir Trois panels sont prévus en marge de la plénière. Le premier, comme l’indique son intitulé “Relations Etats-Unis-Monde arabe : du discours du Caire à la place Tahrir”, abordera les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe à la lumière notamment du discours prononcé au Caire le 4 juin 2009 par le président Barack Oba-ma.Dans cette allocution, le président amé-ricain annonçait la réconciliation et un nouveau partenariat avec le monde arabe, après huit années de gouvernance Bush marquées par des relations tendues avec le monde musulman en général, et avec la région arabe en particulier.

“ Je suis venu chercher un nouveau départ avec le monde musulman.”

Le président américain Barack Obama, le 4 juin au Caire.

Mais deux ans après, que reste-t-il de ce discours qui avait été prononcé devant près de 3.000 personnes réunies dans un lieu symbolique, l'Université du Caire, foyer de la contestation anti-gouvernementale ? Une question intéressante surtout dans ce contexte de grands bouleversements qui traversent la région Maghreb et Moyen Orient sur fond de “printemps arabe”…“Les sociétés civiles au Moyen Orient : quelles opportunités pour une paix des peuples? ”, “Etats fragiles : l’absence de dynamique interne met-elle en danger les stabilités régionales ? ”, sont les sujets qui seront abordés dans le cadre, respective-ment, des panels F1 et G1.

■ Bassirou BA

,Saeb Erakat, membre de l'OLP (ici lors de la précédente édition) interviendra dans le cadre des débats sur les révolutions arabes. /A.A

,Le président américain Barack Obama et l'ancien rais égyptien, Hosni Moubarak, à l'occasion du discours du 4 juin 2009 au Caire. / DR

,De gauche à droite: le sénateur américain, John Kerry, l'ex-numéro 2 du CNT libyen Mahmoud Jibril, et le représentant de la nouvelle Libye à l'ONU, Abdel Rahman Shalgam. / DR

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05vendredi 18 novembre 2011

Focus• FRIDAY'S PLENARY SESSION

A Close Look at the “Arab Spring” Even though the MEDays forum's main theme is “The Place

of the South in the World”, many of the debates from this Friday will be related to the ongoing upheavals taking place

in North Africa and the Middle East, or the events that have been referred to as the “Arab Spring”.

DEBATE. Many months have gone by since the beginning of the popular uprisings that have ended the ruling of the Egyptian and Tunisian presidents, and more recently, Libyan dictator Mouammar Kadhafi's.Theses revolts being mostly expressions of desires for hope, democracy, and the pur-suit of a better life, a closer look into what will happen post-Arab Spring is necessary. More specifically as regards the financing of these countries changed by these uphea-vals of an unprecedented magnitude.This is why the debates of yesterday, during the second plenary session, were largely aimed at the questions of how to finance the transitions in these countries, the security issues surrounding them, as well as the exchange of legal experience with certain countries in Eastern Europe, Latin American, and more recently North Africa.Among the participants in this debate - under the theme of “Co-Development in

the Mediterranean: What financial sup-port to back the ongoing transition?” - were lenders, including the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD), represented by its Vice-President, M. Jan Fischer.

A New Situation, New Interrogations For this Friday, the debate on this theme will try to answer the question: “Arab Awa-kening: Have the cards been re-dealt?”. The objective of this debate will be to take a look at the consequences of the geopoli-tical adjustment in this part of the world, the Middle East and North African region having already been through changes after the collapse of the USSR.The participants at this plenary session will exchange ideas on what constitutes a real paradox: the democratization of the region, which used to be a long term objective for Western powers, now brings more questions than answers. The Pales-tinian situation, the struggle for influence on these countries between Iran and Gulf countries, and the risk of tribal or commu-nautary violence, are also signs of this pa-radox.Among the participants at this plenary session, the current representative of the Libyan National Transition Council (NTC) Abdel Rahman Shalgam. He will be awarded, in the name of the Libyan people, with the MEDays Main Prize that awards a political of public figure who works for the advancement of democratic values and freedom in the world.M. Shalgam was the Minister of Foreign Affairs under Kadhafi before joining the struggle that ousted the dictator.Participants in the debate will also include the head of Moroccan diplomacy, Taïeb Fassi Fihri, Saeb Erakat, member of the executive committee of the Palestine Libe-

ration Organization (PLO), the EU spe-cial representative for the Southern Medi-terranean region, Bernardo Leon Gross, et the former American Ambassador in Egypt, Daniel Kurtzer.

From Cairo to Tahrir Square Three panels are scheduled to take place after the plenary session. The first one, “US and the Arab World: From Cairo to Tahrir Square”, will address relations between the United States and the Arab World since president Barack Obama's June 2009 Cairo speech.During that speech, the American presi-dent announced reconciliation and a new partnership with the Arab world, after eight years under the George Bush admi-nistration that were marked by tense rela-tions with the Muslim world in general, and the Arab world in particular.

“ I came to seek a fresh start with the Muslim world"

American president Barack Obama in Cairo, June 4th 2009.

But two years later, what is left of this speech that was given in front of 3.000 people gathered in a symbolic place, the University of Cairo, a voice of anti-govern-ment activism? An interesting question gi-ven the current context of strong upheavals taking place as part of the “Arab Spring” in the Middle East and North Africa.“NGOs in the Middle East: Is there an opportunity for peace?”, “Fragile states: Is the lack of internal dynamism endan-gering regional stability?” are the subjects that will be discussed respectively during the F1 and G1 panels.

■ . Bassirou BA

,Saeb Erakat, member of the PLO (here at the 2010 edition of the MEDays forum) will intervene during today's plenal session. /AA

,Hosni Moubarak and Barack Obama in Cairo, on June 4th 2009 during the American President's speech. /DR

,Mahmoud Jibril on May 11th 2011 in Washington D.C. with US senator John Kerry. /AA

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06 vendredi 18 novembre 2011

echos

“ La coopération Sud-Sud est l’outil le plus approprié pour les petits pays d’arriver à l’obtention du minimum de revendications nécessaires lors des

négociations sur le réchauffement climatique.”Bakary Kante, Directeur de la division du droit environnemental et des conventions (PNUE).

“ Les îles sont un bon baromètre de visibilité du changement climatique. Les sauver serait certes une petite réussite mais rend possible les grandes.”

Jean-Paul Adam, ministre des Affaires étrangères des Seychelles

“ En matière d’éducation, les pays du Maghreb ont des défis similaires, mais jouent seuls. Or, ce qu’il faut, c’est améliorer l’échange experiences.”

Sobhi Tawil, Directeur de programmes, Recherche et prospective en éducation (ERF), UNESCO.

“Les Emirats arabes unis font des efforts significatifs pour moderniser leurs systèmes éducatifs et ainsi préparer leur jeunesse aux besoins du futur dans la

région MENA.”Rory Hume, Recteur à l’Université des Emirats Arabes Unis

“ Il n’y a rien à attendre de Durban car les pays les plus touchés ne toucheront aucun bénéfice de cette réunion.”

Roosevelt Skerrit, Premier ministre de la Dominique

“Malgré 20 ans de négociations, la situation est pire que jamais. Les petits pays en développement peuvent s’attendre au pire”

Karl Hood, MAE, de l’environnement et du commerce international de Grenade.

“Un proverbe chinois dit ‘L’échec est la mère de toutes les réussites’. C’est ce que nous avons vu se déclencher à Copenhague. La réalité, c’est que la lutte

contre le changement climatique est une pêche à long terme.HongJun Yu, vice-ministre du département international du Comité central du PC chinois.

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07vendredi 18 novembre 2011

Dans son allocution liminaire qu'il a intitulé intitulée “Cancún 2010, Durban 2011, Rio 2012: Les pays émergents ont-ils toutes les clefs dans les négociations?”, Brahim

Fassi Fihri, président de l’Institut Amadeus a rappelé que la Convention des Nations Unies sur les changements Climatiques (CNUCC) a exhorté les pays du Nord à assumer leur rôle de leadership dans la lutte et contre les changements climatiques. Une responsabilité qui ne semble pas trouver preneur.

ENVIRONNEMENT. À entendre les différents intervenants lors de la plénière d'hier jeu-di, sous le thème intitulée “Cancún 2010, Durban 2011, Rio 2012: Les pays émer-gents ont-ils toutes les clefs dans les négo-ciations?”, la responsabilité des pays les plus avancés, donc les plus pollueurs, ne semble pas trouver preneur. Et c'est ce que n’ont pas manqué de relever les différents participants au panel dédié au réchauffe-ment climatique.“Il n’y a rien à attendre de Durban car les pays les plus touchés ne percevront aucun bénéfice de cette réunion”. Roosevelt Sker-rit, Premier ministre de la République Dominicaine, n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer une opinion large-ment partagée sur la conférence annuelle des Nations Unies sur le climat qui s'ouvri-ra pour dix jours en Afrique du Sud, le 28 novembre prochain.Roosevelt Skerrit dira même que le chan-gement climatique est une guerre que les petits pays ne peuvent mener à eux seuls, surtout que les 30 millions de dollars pro-mis par la réunion de Cancún tardent à montrer leurs couleurs.

Pour un autre “petit” pays, Grenade, même constat amer:

“Malgré 20 ans de négociations, la situation est pire que jamais. Les

petits pays en développement peuvent s’attendre au pire”.

Karl Hood, ministre des AE, de l’environnement et du commerce

international de Grenade.

Ce dernier est allé jusqu'à interroger: “les Pays développés ont pollué, alors pourquoi pas nous”?

Croissance verte et réforme de l’ONUSi cette dernière réflexion est, bien enten-du, à prendre au second degré, -les pays émergents n’ayant pas les moyens de mon-trer de quel bois ils se chauffent-, certains participants ont souligné la nécessité de procéder aux nécessaires réformes des ins-tituions onusiennes et des modèles écono-miques.Hong Jun Yu, vice-ministre du départe-

ment international du Comité central du Parti communiste chinois a rappelé que “depuis deux siècles, les pays développés ont créé 80% des émissions de gaz à effet de serre. La communauté internationale devrait mettre en place une institution mondiale pour que les États respectent les traités environnementaux”.À ce propos, Bakary Kante, directeur de la division du droit environnemental et des conventions au PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) est plus tranchant.

“ L’échec des Nations Unies est un échec des pays. Le PNUE, tel que

créé en 1972 pour les problèmes environnementaux, n’est pas en mesure de faire face aux réalités. Il faut adapter

le PNUE pour accompagner les États vers une économie verte. Si on avait

prévu une institution plus ambitieuse à l’époque, nous n’en serions pas là”.B. Kante, directeur de la division du droit

environnemental et des conventions au PNUE

Et comme pour coller à une actualité do-minée par une crise financière qui remet en cause les choix économiques jusque-là adoptés, Boonam Shin, diplomate sud-co-réen chargé de la croissance verte souhai-terait “monter un cadre économique pour s’adapter aux énergies vertes, pour arriver aux 2% du PIB tels que préconisés par la réunion de Cancún”. Et de rappeler que pour parvenir à ce résultat, il faudrait penser à “un nouveau paradigme écono-mique”.Enfin, entre l’arlésienne qu'est la respon-sabilité et les réformes institutionnelles, les idées ont été débattues. Il ne reste qu’à inventer des institutions qui auraient la main verte.

■Samir Benmalek,

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Rio 2012 ou Rio + 20Il y a 20 ans, en juin 1992, à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement avait adopté une déclaration qui a fait progresser le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l’environnement. En 2012, anniversaire des 20 ans de cette déclaration, l’ONU a décidé d’organiser le sommet de Rio 2012 ou Rio+20 sur le développement durable, prévu du 20 au 22 juin au Brésil. Il aura la lourde tâche de déterminer notamment comment les différents Etats membres doivent concrètement matérialiser “l’économie verte et éradiquer la pauvreté”, dans un contexte où pays développés et pays en développement n’accordent toujours pas leurs violons dans la lutte pour la protection de l’environnement et de la planète.

Durban 2011 ou COP-17La 17è Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies ou COP-17 de tiendra du 28 novembre au 9 décembre prochains à Durban en Afrique du Sud. Une année après la conférence de Cancún qui a eu le mérite de créer notamment le Fonds vert pour le climat afin de soutenir les pro-jets, programmes et politiques des pays en développement, d’instituer le Comité d’adaptation aux changements climatiques afin d’aider les pays en développement, la conférence de Durban aura la lourde tâche de matérialiser tous ces projets qui n’ont pas bonne presse du côté des pays destina-taires, car n’étant pas appliqués concrètement. L’avenir du Protocole de Kyoto, qui oblige les pays développés, à l’exception des Etats-Unis, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour éviter que la température de la Terre ne grimpe à 6°C à la fin du siècle, et dont la première phase s’achève en 2012, risque également de faire blocage dans les débats à Durban, d’autant que les pays développés ne veulent pas payer seuls le prix fort de la lutte contre le changement climatique…

• RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Chaud débat

Analyse

Page 8: MEDays2011 n02

08 vendredi 18 novembre 2011

Interview• MORGAN TSVANGIRAI, PRIME MINISTER OF ZIMBABWE

“Suppressing the democratic will of the people is a futile exercise”

INTERVIEW.

Q:  The Arab world is experiencing radical political transformation, what about Africa ? Why have we not seen a similar course of action in African countries ?I don’t think it is necessarily compara-tive. Different situations create different conditions. Just like our independence struggles were not uniform across the regions, although colonization was a com-mon denominator for both regions. It was not until 1994 that Africa completed its in-dependence struggle. Sub-Saharan Africa is taking a different turn of events from the Arab world so we cannot prescribe the same solutions to different problems.

Q:  Some countries like Niger and Guinea are contributing to diffuse democratic processes, what must be the role of regional or international organizations to help them in this transition ?Change is not something that we can pre-vent but that we can manage. To try to suppress the democratic will of the people is a futile exercise. What these countries should be advised to do is that instead of giving people less rights, you should actually create conditions that are liberal

to allow your people to have more rights, more participation and more influence in governance. Any repressive action is coun-terproductive; it is like a string —the more the pressure on the string, once you release it, the more the rebound.

Q:  Regional organizations like the African Union were very shy in the Libyan conflict. Why ? Is it because they are prudent, or is it due to a lack of will ?I think there was hesitance to take any firm action because the revolution was supposed to be a non-violent uprising which turned out to be a violent conflict almost like a civil war. And you had to find a way of adjudicating between two warring factions and you can understand under those circumstances it was not clear how to react. The second one is that the moment there were outside interventions, the AU was caught between protecting the sove-reignty of its member states rather than siding with outside interventions.

Q:  How can we ensure political transitions without violence ?I think that the fundamental issue is that all protagonists must commit themselves to peaceful opposition. How do you achieve democratic objectives without using vio-lent means? You have to commit yourself

to non-violent action, mass mobilization not for conflict or confrontation, but to ap-ply civilian pressure on the rulers. Rulers must accept that people have the right to express themselves. Therefore, you must allow for freedom of press, political partici-pation, and freedom of association, so that you can build civil institutions that are able to articulate the grievances of the people. These grievances cannot be ignored.

Q:  What is the situation now in your country, Zimbabwe ?Zimbabwe is going through a transition. You know that in 2008 there was an elec-tion where my party won the first round; it is during that violent round that we withdrew from the election. Of course, the AU and SADEC region did not accept the outcome of that runoff and therefore pres-sured us to negotiate a compromise, which has now led to a government of national union. We are now in the process of prepa-ring for the next round of elections. There is a roadmap with clear benchmarks that have to be achieved before elections. We must run elections that are credible, legi-timate and peaceful. We hope that in the next year, a constitution will have been drawn up and a referendum will have been undertaken on the constitution —that will ultimately be the end of the Zimbabwean political crisis.

■Bassirou BA

Page 9: MEDays2011 n02

09vendredi 18 novembre 2011

Interview

• MORGAN TSVANGIRAI, PREMIER MINISTRE DU ZIMBABWE

“Réprimer les aspirations des peuples est un exercice futile”

Président fondateur du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le Premier ministre du Zimbabwe,

Morgan Tsvangirai, interviendra cet après-midi dans le cadre de la séance plénière consacrée à la consolidation de l'État de droit dans les pays du Sud, et aux rôles des grandes puissances et des institutions internationales dans ce processus.

INTERVIEW

Q:  Le monde arabe est en train de vivre des bouleversements sans précédent. Pourquoi l’Afrique n’a pas connu une situation similaire ?Ces événements ne sont pas forcément comparables, il y a des paramètres dif-férents dans tous ces pays. L'émancipa-tion des pays africains du joug colonial, par exemple, s'est passée différemment selon les pays. D’ailleurs, ce n’est qu’en 1994 que le continent entier a recouvré son indépendance avec la libération de l'Afrique du Sud. Les événements ont pris des tournures différentes en Afrique sub-saharienne et en Afrique du Nord, donc on ne peut pas préconiser les mêmes solutions dans les deux régions.

Q:  De nouveaux pays africains, la Guinée et le Niger précisément, viennent de connaître des succès démocratiques... Quels rôles, à votre avis, doivent ou devraient jouer les institutions régionales

et internationales dans ces transitions ?Le changement n'est pas quelque chose qu'on peut prévenir, mais on peut le gérer. Essayer de réprimer les aspirations démo-cratiques des peuples est un exercice futile. Le conseil qu'il faut donner à ces pays est qu'au lieu de donner moins de droits à leurs peuples, ils doivent créer des condi-tions plus libérales afin qu'ils aient plus de droits, plus de participation, et plus d'in-fluence sur leurs gouvernements. Toute ac-tion répressive est comme un ressort, plus on met de pression plus le ressort rebondit.

Q:  Parlant d’institutions régionales, l’Union africaine a paru timide sur le dossier de la Libye. Qu’est ce qui explique cette attitude ?Il y avait une hésitation à prendre toute action ferme, car la révolution était sup-posée être non-violente, mais elle est deve-nue rapidement un conflit violent, presque comme une guerre civile. Et il fallait trou-ver un moyen pour arbitrer deux factions opposées. Sous de telles circonstances déli-cates, on ne peut pas savoir comment la révolte va tourner.

Q:  Comment assurer les transitions sans violence ?Tous les protagonistes doivent s'engager à exprimer leur opposition de manière paci-fique. Les dirigeants doivent aussi com-prendre les aspirations des peuples et en tenir compte.Il faut garantir la liberté de la presse, la liberté politique, les libertés individuelles, etc. Car c'est comme cela qu'on construit des institutions civiques. Les doléances des peuples ne peuvent pas êtres rangées indéfiniment dans les tiroirs.

Q:  Quid de la situation actuelle dans votre pays, le Zimbabwe ?Le Zimbabwe traverse une phase de tran-sition. Il y a eu des élections en 2008 dont mon parti s’était retiré, avant que nous n’acceptions finalement de faire partie d’un gouvernement d'union nationale.Nous sommes en train de préparer les pro-chaines élections pour s'assurer qu'elles soient justes et transparentes. Nous espé-rons rédiger une nouvelle constitution et la soumettre à un référendum d'ici l'année prochaine. Et ceci pour mettre fin à la crise zimbabwéenne.

■Propos recueillis par Bassirou BA

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10 vendredi 18 novembre 2011

Focus

• CONSOLIDATION DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’ÉTAT DE DROIT DANS LES PAYS DU SUD

Quels rôles pour les grandes puissances et les institutions internationales ? Après une plénière spéciale consacrée ce matin

au “printemps arabe”, une nouvelle séance plénière se tient cet après-midi sous le thème

“Consolidation de l’État de la démocratie et de l’état de droit dans les pays du Sud : quels rôles pour les grandes puissances et les institutions internationales pour garantir la pérennité du socle des libertés ?”

PLÉNIÈRE. Comment consolider la démocra-tie et l’État de droit dans les pays du Sud ? Et quels rôles devraient jouer les grandes puissances et les institutions internatio-nales dans ce processus? Ce sont là les grandes questions qui seront abordées cet après-midi dans le cadre de la deuxième séance plénière de la journée.Cette séance réunira plusieurs personna-lités africaines, dont le ministre de la Jus-tice, garde des Sceaux et porte-parole du gouvernement nigérien, Marou Amadou, ou encore le président fondateur du Mou-vement pour le changement démocratique (MDC) et Premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai.Pour le cas précis de l’Afrique, de nouveaux pays, en l’occurrence le Niger et la Guinée viennent de connaître des élections dont le bon déroulement a été reconnu par la com-

munauté internationale.

Consolidation de l'État de droit Il s’agira donc, lors de cette plénière, d’échanger non seulement sur ces diffé-rentes transitions, mais aussi sur le rôle que devraient assumer les grandes démo-craties et les institutions internationales, dont l’ONU, dans la consolidation de l’État de droit dans ces démocraties naissantes. Notamment en guidant les gouvernements de ces pays dans toutes les étapes clefs de ce processus.Dans un entretien en guise d’avant-goût, le Premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai préconise de favoriser l’ouver-ture et de rester attentif aux desiderata des peuples.

“ Il faut garantir la liberté de la presse, la liberté politique, les libertés individuelles, etc. Car c'est comme cela

qu'on construit des institutions civiques. Les doléances des peuples ne peuvent

pas êtres rangées indéfiniment dans les tiroirs”.

Morgan Tsvangirai, Premier ministre du Zimbabwe.

M. Tsvangirai a surtout souligné ceci: “Es-sayer de réprimer les aspirations démocra-tiques des peuples est un exercice futile.”À noter qu’en marge de cette plénière, trois panels sont prévus. • Le premier sur “Justice transitionnelle et Droits de l’Homme: quelle hiérarchie des normes dans les pays arabes?”• Le deuxième sous le thème “Le triptyque jeunesse-média-internet: les nouveaux contre-pouvoirs dans les pays du Sud?”• Le troisième panel aborde la question suivante: “ La réforme du Conseil de sécu-rité: quel nouveau cadre efficace et inclu-sif?”Et avant de boucler la journée par un point de presse, un panel spécial est consacré à la question “Financement de l’innovation et capital investissement: quelles ressources mobilisables en faveur de la recherche et développement?”.

,M

anifestation devant l'Assem

blée nationale du Sénégal, le 23 juin 2011 contre la m

odification de la Constitution à des fins électorales./DR

■ La rédaction

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11vendredi 18 novembre 2011

Portrait

• AMADOU MAROU, MINISTRE NIGÉRIEN DE LA JUSTICE

Militant de la bonne gouvernanceMarou Amadou, ministre de la Justice du Niger,

interviendra aujourd’hui au forum MEDays lors d’une séance plénière consacrée à la consolidation de la

démocratie et de l’État de droit dans les pays du Sud. Ce sera l’opportunité d’entendre les premiers résultats du nouveau régime politique nigérien qui termine sa transition, au moment où de nombreux pays arabes commencent la leur.

PORTRAIT. Animée. C’est très probablement l’adjectif qui caractérise le mieux la vie politique au Niger. Pour exemple, depuis avril dernier, le pays connaît sa septième Constitution depuis son indépendance de 1960. Le nouveau régime fait suite au coup d’État militaire de février 2010 qui mit fin aux aspirations du président Mamadou Tandja de conserver le pouvoir au-delà de ses possibilités légales. La junte promit alors de remettre le pays sur les rails de la démocratie en un an. Pari tenu.L’une des figures de cette effervescence est sans conteste Marou Amadou. Issu du monde associatif, il a été président de l’As-semblée de transition et est depuis devenu ministre de la Justice et porte parole du gouvernement.Portait d’un nouveau ministre, tout droit sorti de la société civile.S’il concède exercer actuellement des fonc-tions politiques, l’homme ne se définit pas comme tel mais comme un homme de conviction. Il découvre le militantisme au lycée puis à la faculté des sciences juri-diques, où il deviendra secrétaire géné-ral d’un mouvement étudiant. Ensuite, il fonde le Comité de réflexion et d’orienta-tion indépendant de sauvegarde des acquis démocratiques (CROISADE) qui se veut être une vigie des éventuelles transgres-sions des droits civils.Lorsque le président Tandja a voulu se maintenir au pouvoir au-delà de la durée de son mandat, le comité résiste et proteste. Ce positionnement conduira M. Amadou en prison de haute sécurité pour infraction à la sûreté de l’État et il sera condamné avec sursis pour propagande régionaliste. Le mois suivant, Tandja sera destitué. La junte de transition confie alors à Marou Amadou la tête du pouvoir de transition. Il y préside une Assemblée constituante composée de fidèles du régime et de forces démocratiques, chargée de préparer la fu-ture Constitution et l’armature des futures institutions.

Si la tâche fût ardue, M. Amadou réussi-ra à se placer au dessus de la mêlée et à rendre la copie en temps et en heure. Le peuple choisira d’élire Issoufou Mahama-dou à la magistrature suprême qui propose au militant Amadou le poste de ministre de la Justice.

En quête de bonne gouvernanceL’agenda judiciaire est tourné vers la quête de la bonne gouvernance. Alors que l’accès à la justice était auparavant difficile et miné par la corruption, le nouveau mi-nistre ordonne une inspection des services. Les mauvais comportements sont relevés. Le laxisme des magistrats est désormais proscrit. Les Nigériens sont également associés à ce processus. Ainsi, une ligne verte à l’attention des justiciables est mise en place. Elle permet la dénonciation des trafics d’influences ou de corruption de ma-gistrats. Pour le nouveau régime, ce n’est qu’ainsi que la justice pourra être indépen-

dante.Cet assainissement de l’État touche égale-ment les élus qui ne sont désormais plus à l’abri de poursuites. Monsieur Amadou a ainsi demandé au parquet de lancer une procédure de levée d’immunité contre un député de la majorité qui avait détourné de l’argent. Ce dernier s’est également vu de-mander de rembourser la somme alléguée sous délai. La somme servira à la construc-tion de classes d’école. Le message est clair. L’Assemblée nationale est le temple de la démocratie et de la bonne gouvernance.L’avenir du Niger reste encore à écrire. Néanmoins, le processus démocratique lancé l’année dernière laisse présager la consolidation d’un État de droit nécessaire à la mise en place de programmes essen-tiels au développement d’un État comme l’éducation, la santé ou l’alimentation.Sur le plan économique, le Fonds Moné-taire International prévoit pour 2012 une croissance estimée à 15% de l’économie nigérienne.

,Amadou Marou, ministre nigérien de la Justice./A.A

■Germain Le Toullec

» Lorsque le président Tandja a voulu se maintenir au pouvoir au-delà de la durée de son mandat, le comité résiste et proteste. Ce positionnement conduira M. Amadou en prison de haute sécurité pour infraction à la sûreté de l’État et il sera condamné avec sursis pour propagande régionaliste. Le mois suivant, Tandja sera destitué. La junte de transition confie alors à Marou Amadou la tête du pouvoir de transition.

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12 vendredi 18 novembre 2011

En images

,Moment de lecture du MEDays News./A.A

,Saeb Erakat, membre de l'OLP s'entretenant avec un journaliste de France 24, en langue arabe./A.A

,Après avoir assez fait travailler les neurones, place à la pause café pour se détendre un peu avant de reprendre les activités./A.A

,Les MEDays attirent de plus en plus de public avide de débats./A.A

,Adel Rahman Shalgam, le représentant actuel de la Libye à l'ONU à son arrivée hier soir aux MEDays 2011.A.A

,Le public très attentif, écoutant avec intérêt les échanges./A.A

,Tous les moyens techniques ont été déployés pour un bon déroulement des plénières et des panels./A.A

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13vendredi 18 novembre 2011

Analyse

• FINANCEMENT

Soutenir la transition au sud de la Méditerranée

“Que d’évènements ont marqué la région ces douze derniers mois!”, a rappelé Octavia Nasr à l’entame de la session sur le financement des transitions au sud de la Méditerranée.

L’an dernier, le forum avait déjà abordé les perspectives de réforme en évoquant le rôle des nouveaux médias, ou encore celui de la démocratisation.

Aujourd’hui, suite aux transformations politiques du monde arabe, il est temps d’aborder les moyens de financement qui permettront de soutenir les transitions démocratiques.

Dans cette période de mouvement, il est crucial d’agir en profondeur sur le développement économique pour conforter les transformations des pays du sud de la Méditerranée.

CO-DÉVELOPPEMENT. Jan Fischer, ancien premier ministre tchèque et aujourd’hui Vice-président de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD), trace d’emblée les lignes que son institution compte impulser dans son ac-tion dans la région.Elles sont selon lui peu ou prou semblables à ce qu’il convenait de faire lors des transi-tions des pays de l’Est: moins de contrôle de l’État, une montée en puissance de mar-chés financiers sains et performants, et enfin un important soutien aux PME qui sont des gisements pour l’emploi, et enfin le renforcement de la classe moyenne.La BERD qui devrait commencer ses acti-vités de financement au Maroc, en Tunisie et en Egypte d’ici à juin 2012, est un des acteurs nouveaux sur lequel on compte afin de renforcer les capacités des pays mé-diterranéens à faire face à des incertitudes économiques pressantes. Les taux de chô-mage les plus forts au monde et les aspi-rations de changement, les défis sont telle-ment énormes que cela prendra des années pour que les solutions soient effectivement ressenties par les populations.Pour cela, il y a un mot qui résume bien la

,Débat sur le Co-développement en Méditerranée, jeudi 17 novembre. /A.A

philosophie des actions à engager: TRANS-PA-RENCE. Le terme fait consensus aussi bien dans une salle attentive que parmi les panélistes.

“Ce n’est pas seulement le système politique qui doit changer, c’est la

manière de faire les politiques afin de transformer les systèmes économiques

et sociaux. C’est cela, une transition”. Jan Fischer.

Reddition des comptes et transparence sont nécessaires pour que les populations reprennent confiance dans leurs gouver-nants, mais aussi afin que les investis-seurs puissent faire leurs choix, comme le rappelle à son tour Michel Juvet, banquier d’affaires suisse.Tous les acteurs de coopération dont les plus anciens, comme la Banque Africaine de Développement (BAD), institution de-puis longtemps impliquée dans le soutien financier des pays du continent, mettent également en avant les défis plus particu-liers à la région MENA, en comparaison avec les transitions de pays d’Europe de

“ La transition, c’est passer de la culture

de l’arrogance à celle de l’écoute dans les politiques étatiques”.

Jan Fischer, Vice-président de la BERD.

l’Est: à ce titre, l’amélioration des systèmes d’enseignement sera la clef pour transfor-mer la région aussi bien dans sa pratique de la gouvernance que dans son développe-ment économique.Le représentant de la BAD, Matondo Fundani, acquiesce largement. Dans les années à venir, il sera inévitable qu’il y ait une impatience des populations, mais c’est aux représentants politiques de savoir montrer le chemin parcouru et fixer des caps ambitieux.En somme, la transition ne se décrète pas ni ne proviendra de l’aide extérieure, elle est avant tout une révolution culturelle avant d’être un problème de chiffres et de lignes budgétaires.Comme l’a souligné Jan Fischer, “la tran-sition, c’est passer de la culture de l’arro-gance à celle de l’écoute dans les politiques étatiques”. Néanmoins, l’aide des finan-ceurs multilatéraux devra se concrétiser dans les faits afin que les pays du Sud de la Méditerranée puissent consolider, voire même renforcer leur trajectoire de dévelop-pement.

■ La Rédaction

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14 vendredi 18 novembre 2011

Actu Nationale

• TAÏEB FASSI FIHRI:

Importance du règlement de la crise syrienne dans un cadre arabo-arabe PANARABE. Le ministre des Af-faires étrangères et de la coopéra-tion, Taïb Fassi Fihri, a souligné jeudi l'importance du règlement de la crise syrienne dans un cadre arabo-arabe, plaidant pour un rôle fondamental de la Ligue arabe dans “la maîtrise et la connaissance” de ce dossier.Le ministre, invité de radio Medi 1 , a indiqué que le plan de sortie de crise en Syrie est connu depuis plusieurs semaines, mais “malheu-reusement jusqu'à présent (...), les violences continuent, puisqu'il n'y a pas eu d'acceptation formelle d'un dialogue national qui regroupe toutes les sensibilités”.

“Nous n'avons plus reçu de précisions sur la possibilité pour une mission d'experts et

d'observateurs de pays arabes et musulmans de se rendre pour

vérifier les faits et donc nous avons mis en place un protocole

qui a été soumis aux autorités syriennes. Nous espérons qu'elles

y répondront positivement et que cette mission de vérification

pourrait se rendre dans les meilleurs délais”.

Taïb Fassi Fihri, ministre des AE et de la coopération.

Le régime syrien a persisté, jeudi, dans la répression meurtrière de la

contestation populaire, malgré l'ul-timatum de la Ligue arabe qui lui a donné jusqu'à samedi pour cesser les violences sous peine de sanctions économiques.Dans le même temps, les attaques de soldats dissidents ont continué

contre les symboles du régime avec des tirs de roquettes RPG contre un siège du parti au pouvoir à Idleb (nord-ouest), faisant planer de plus en plus la menace d'une guerre ci-vile, faute d'un règlement rapide de la crise.

Au lendemain d'un entretien avec son homologue algérien Mourad Medelci à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération Taïeb Fassi Fihri, a jugé anormal de ne pas avoir une “relation normalisée” avec l'Algérie voisine. Tout en regrettant le maintien des frontières (terrestres, ndlr) fermées, il a plaidé pour une coopération élargie entre les deux voisins.

COOPÉRATION. Rabat souhaite une “normalisation complète” des re-lations avec Alger, a déclaré jeudi à l'agence France Presse AFP le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri.

“Quelles que soient les divergences, il est anormal de ne pas avoir une relation

normalisée avec un pays voisin”.

Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères.

Ce dernier s'exprimait, mercredi, au lendemain d'un entretien avec son homologue algérien Mourad Medelci à Rabat, en marge de la réunion extraordinaire de la Ligue Arabe sur la crise syrienne.Les ministres algérien et maro-cain des Affaires étrangères, Mourad Medelci et Taïeb Fassi-Fihri, se sont en effet rencontrés et ont convenu notamment de réunir d'urgence le Conseil des ministres de l'Union du Maghreb Arabe, a déclaré le porte-parole du ministère algérien.Évoquant la coopération en cours

entre Rabat et Alger, M. Fassi Fihri a déclaré que “les deux pays décideront dans un avenir très proche de la prochaine étape”.Plaidant pour une coopération élargie, M. Fassi Firhi a cepen-dant regretté le “maintien des frontières (ndrl: terrestres) fer-mées”, et le retard pris: “nous connaissons la position des uns et des autres sur un certain nombre de dossiers, ainsi que la diver-gence sur la question du Sahara marocain”, a commenté le mi-nistre marocain.

Pour un Maghreb intégré Pour ce dernier, le processus de consolidation des relations maro-co-algériennes, inscrit dans une feuille de route voulue au plus haut niveau, traduit les aspira-tions des deux peuples frères et procède d'une vision commune.“Dans le cadre de ladite feuille de route, les deux pays se sont mis d'accord quant à la méthode et aux moyens de sa mise en œuvre”, a souligné M. Fassi Fihri.

“ J'ai rappelé (à Mourad Medelci) la proposition du roi

(Mohammed VI) d'un nouvel ordre maghrébin qui tienne

compte des changements intervenus en Libye et en

Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à

un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré”.

Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères.

■ aufait/agences

,Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci./DR

ÉCONOMIE. “C'est la première fois que l'Office des Changes entre-prend une telle initiative”, a sou-ligné le directeur de l'Office des changes, Jaouad Hamri lors de la présentation, jeudi à Rabat, de l' “Instruction Générale des Opéra-tions de Change”.Ce document, qui regroupe l'ensemble des dispositions de la réglementation des changes en vigueur, comporte trois par-ties distinctes à savoir, le régime des règlements entre le Maroc et l'Etranger, les opérations cou-rantes et les opérations en capital.Il a pour objectif de répondre aux besoins des opérateurs éco-nomiques et des intermédiaires agréés, qui trouvent des difficul-tés quant à l'application des dis-positions de la réglementation des changes.Pour M. Hamri, la structuration adoptée dans l'Instruction géné-rale des Opérations de Change permettra à l'utilisateur de retrouver facilement toutes les dispositions applicables à une ou plusieurs opérations le concer-nant.

■ La rédaction /MAP

,Le directeur de l'Office des changes, Jaouad Hamri./DR,La chaise vide de la Syrie, à Rabat, le 16 novembre 2011 lors de la réunion de la Ligue

arabe. /DR

Présentation à Rabat de l'Instruction Générale des Opérations de Change

• ACCORD ALGÉRIE-MAROC POUR UNE RÉUNION D'URGENCE DE L'UMA

Rabat souhaite une “normalisation complète” des relations avec Alger

• AHMET DAVUTOGLU

Appel à la réforme du système des Nations Unies TANGER. Intervenant lors de la séance d'ouverture du MEDays, Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères, a appelé mercredi soir à la réforme du sys-tème des Nations Unies, estimant que la structure hiérarchique de l'organisation onusienne, pilotée par les cinq pays membres per-manents du Conseil de sécurité, date de la seconde guerre mon-diale.

“ Le monde a plus que jamais besoin d'un nouvel ordre

mondial politique, économique et culturel, qui se doit d'être

l'apanage de toutes les nations”.

Ahmet Davutoglu, ministre des AE de Turquie.

M. Davutoglu a motivé cet appel par l'émergence de nouvelles crises régionales qui n'ont pu être résolues en raison de leur com-plexité.Il a, dans ce sens, souligné les répercussions négatives de l'ac-tuelle crise financière et écono-mique internationale, relevant

que celle-ci est similaire à celle qu'a connu le monde en 1929 et prend une ampleur inquiétante.Ce nouvel ordre doit être fondé sur la lutte contre le fanatisme et le racisme, ainsi que sur un nouveau système économique qui intègre aussi bien les peuples du Nord que du Sud.Pour ce qui est des développe-ments qu'a connus la région MENA en 2011, le ministre turc a indiqué que le printemps arabe s'insère dans la même lignée des évènements ayant suivi la fin de la guerre froide depuis le début des années 90 en Europe de l'Est, et traduit les aspirations des peuples arabes à la dignité, aussi bien en Tunisie, en Libye, en Egypte et actuellement en Syrie.

■ La Rédaction ,Ahmed Davutoglu, ministre des Affaires étrangères de Turquie, mercredi soir à l'ouverture du MEDays. /K.ALAOUI

■ La rédaction

“Le rappel de l'ambassadeur marocain à Damas a été décidé pour deux raisons concomitantes et complémentaires, à savoir la décision de la Ligue arabe de rappeler les ambassadeurs en poste à Damas et les provocations totalement inadmissibles incarnées par l'attaque absolument scandaleuse contre l'ambassade du Maroc à Damas”.Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, jeudi, lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement.

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15vendredi 18 novembre 2011loisirs sudoku

Règle: Remplir les cases vides, en mettant un chiffre par case, de sorte que chaque colonne, ligne et région contiennent une fois seulement chaque chiffre de 1 à 9.

mots-fl échés

DIEU DESENFERS

SUPPRIME-RAS

AFFECTION

PREMIERESSAI

DANS UNEPENSÉE

FIN DEPARTIES

DÉCRIVIT

ÉLIMÉES

DECULTURES

GÉNÉRALES

LIÉES

MANIÈRESD'ÊTRE

A ÉTÉ DE LAPIERRE

ARBRE ÀNOIX DECACHOU

BOUT DECHAMP

MILLE-PATTES

ACCEPTA-TION

NAÏVE

CONVIEN-DRAIS

HOMME DEFASTE

L'AMI DESPETITS BLESSA

INSECTENOCTURNE

ABÉCÉ-DAIRE

LIQUIDEINFLAM-MABLE

VILLE DUNIGÉRIA

DANS LAFOULE

ADVERBE

IL ESTGORGÉ DE

RHUM

ASPERGEA

MAINTE-NANT

MF1 du jour

> Plan du site Adresse du Mövenpick: Avenue Mohammed VI, Baie de Tanger. Téléphone: 05-39-32-93-00

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