Upload
grepauly
View
132
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
PAULY Tuteur Universitaire : Thomas Glesener
Grégoire Maître de stage : Florence Verdeille
Mémoire de stage
Les actions culturelles du service d'animation
de la Bibliothèque publique d'information
Du 14 février au 13 mai 2011
Bibliothèque Publique d'Information (BPI)
PARIS
Master professionnel deuxième année
Mention : HISTOIRE ET HUMANITÉS
Spécialité : MÉTIERS DES ARCHIVES, DES BIBLIOTHÈQUES ET DE LA DOCUMENTATION
Université de Provence
29 avenue Robert Schuman
13621 Aix-en-Provence
1 / 49
Remerciements
Je remercie la Bibliothèque publique d'information du centre Pompidou de m'avoir
accueilli pendant trois mois ; tout particulièrement Isabelle Bastian-Dupleix, ma maître de stage,
Florence Verdeille et toute l'équipe du service animation.
Licence :
Mémoire de stage de GrePauly est mis à disposition selon les termes de la licence Creative
Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 3.0 non transcrit.
Basé(e) sur une œuvre à www.blogrepauly.net.
Résumé :
L'étudiant, intégré au sein du service animation de la bibliothèque publique d'information,
se penche sur trois événements culturels : la conception de l’exposition « Éditeurs, les lois du
métiers », la manifestation nationale de la lecture « à vous de lire ! » et des ateliers slam ; il en
détaille la réalisation et regarde en quoi ces manifestations sont en accord avec la charte d'action
culturelle de la Bibliothèque publique d'information.
2 / 49
Table des matièresLicence :...........................................................................................................................................2Résumé : .........................................................................................................................................2Introduction .....................................................................................................................................4I) L'action culturelle à la Bpi...........................................................................................................5
A) Qu'est ce qu'est la Bibliothèque publique d'information ?.....................................................5B) Historique de l'action culturelle en bibliothèque..................................................................12B) La mission de médiation culturelle de la Bpi.......................................................................17
1) Le service animation de la BPI........................................................................................172) Présentation de la charte d'action culturelle.....................................................................20
II) Une exposition :"Éditeurs, les lois du métiers"........................................................................24A) L'exposition : une des plus ancienne et populaire des animations en bibliothèque.............24B) Un projet de grande ampleur avec de nombreux partenariats..............................................28
III) Une manifestation nationale : « A vous de lire ! ».................................................................33A) Genèse de la manifestation et ses évolutions.......................................................................33B) Focus sur les animations proposés par la Bpi dans les précédentes éditions.......................36C) Cette année : Améliorer ce qui avait été fait l'année d'avant................................................38
III) Des ateliers : les ateliers slam..................................................................................................42A) Genèse du projet..................................................................................................................42B) La bibliothèque est ainsi un passeur de culture....................................................................43
Conclusion.....................................................................................................................................44Bibliographie et Sitographie..........................................................................................................46Tables des Annexes........................................................................................................................49
3 / 49
Introduction
Dans le cadre du Master 2 Métiers des Archives et des bibliothèques à l'université de
Provence, les étudiants ont l'opportunité de travailler en milieu professionnel dans le cadre d'un
ou deux stages. Souhaitant travailler dans le domaine de l'action et la médiation culturelle et
ayant déjà pu travailler sur ce sujet dans le cadre d'autres stages lors de mes formations
précédentes, mais dans des structures moyennes, je souhaitais découvrir un service important. Le
service de l'animation et des manifestations orales de la bibliothèque publique d'information m'a
semblé répondre à mes attentes, car il s'agit d'une bibliothèque de grande taille avec un calendrier
culturel très riche.
C'est au sein du service de l'animation que j'ai pu, en travaillant sur des sujets concrets,
j'ai pu ainsi mener une réflexion sur la place de l'action culturelle en bibliothèque. Ainsi nous
allons nous pencher sur trois manifestations de ce service et nous allons voir pourquoi elles
s'insèrent parfaitement dans les missions de la bibliothèque et en quoi elles respectent la charte
d'action culturelle établie par la Bpi. Il s'agira d'abord d'étudier l'exposition « Éditeurs, les lois du
métier », puis ça sera au tour de la manifestation que propose la Bpi dans le cadre de « A vous de
lire ! » d'être étudiée, et enfin nous regarderons un cycle d'ateliers slam.
4 / 49
I) L'action culturelle à la Bpi
A) Qu'est ce qu'est la Bibliothèque publique d'information ?
La Bibliothèque Publique d'Information, que
nous allons par la suite abréger en Bpi est une
bibliothèque qui se trouve au sein du Centre
Pompidou, appelé aussi Centre Beaubourg car il se
situe dans le quartier Beaubourg à Paris situé dans le
quatrième arrondissement. L'entrée de la bibliothèque
se fait par l'arrière du bâtiment, ce qui permet un accès
direct et indépendant de l'entrée principale du Centre
Pompidou.
La Bpi a un statut particulier ; en effet elle est un établissement publique national de
caractère administratif […] placé directement sous la tutelle du ministère de la Culture et de la
Communication1. Il ne s'agit donc pas d'une bibliothèque municipale ou universitaire car sa
tutelle est le ministère. La Bpi est liée par convention au Centre National d'Art et de Culture du
Centre Pompidou (CNAC-CP), tout comme l'Institut de Recherche et Coordination
Acoustique/Musique (l'IRCAM).
Le CNAC-CP est le troisième musée le plus fréquenté en France avec 3 534 000 visites
dans l'année 2010. Les architectes sont Renzo Piano et Richard Rogers. L'IRCAM, situé à côté
du centre sur la place Stravinski, est un institut de recherche sur la musicologie et les techniques
scientifiques et techniques qui s'y rapportent.
Ouvert en 1977, la Bpi fait preuve, dès ses débuts,
d'innovation et de nouveauté dans le monde des
bibliothèques. Sa mission, définie dans l'article 2 du
décret 76-82 du 27 janvier 1976, est d'offrir à tous, et
dans toute la mesure du possible en libre accès, un
choix constamment tenu à jour de collections
françaises et étrangères de documents d'information
1 Article 1 du décret 76-82 du 27 janvier 1976, visible en annexe 1
5 / 49
Illustration 1: Localisation du Centre Pompidou dans Paris
Illustration 2: Centre Georges-Pompidou vu du quartier Montmartre. Source : Wikipedia
générale et d'actualité.
Ainsi la Bpi est une bibliothèque encyclopédique et d'actualité. Alors que les
bibliothèques françaises sont nées dans un objectif de protection du patrimoine puisque nées des
confiscations révolutionnaires, la Bpi doit entièrement créer son fonds. Son objectif est donc de
présenter des documents d'actualité et sans cesse renouvelés ce qui implique le désherbage
régulier des collections. La Bpi a été la première bibliothèque en France à défendre et inciter le
désherbage. En effet dans les années 1970 le désherbage était encore la bête noire des
bibliothèques car il était considéré comme contraire aux fonctions patrimoniales dont elles
avaient la charge.
De plus la Bpi met à disposition des collections sur tous supports et pas seulement des
livres. En effet, à partir des années 1970 les bibliothèques commencent à intégrer d'autres
supports que le livre, tel que des films, de la musique et enregistrements sonores, puis à partir
des années 1990, l'informatique. Le néologisme « médiathèque » est inventé dans ces années.
Mais elle est également pionnière dans le libre accès,qui était peu répandu dans ces
années. Ce terme implique :
1. Le libre accès aux collections, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de magasin où les documents
sont en accès indirect (l’usager doit faire une demande auprès des bibliothécaires).
L'usager est donc autonome et n'est pas obligé de passer par un intermédiaire, c'est ce qui
a contribué au succès de cette bibliothèque. La Bpi est la première à défendre le principe
du libre accès, il est certain qu'elle a puissamment contribué à son succès2. N'ayant pas
de collection patrimoniale et donc n'ayant pas à protéger des documents rares et précieux
d'une part et optant pour un désherbage constant d'autre part, la Bpi, libérée de ces
contraintes, a pu permettre l'accès à ses collections de manière transparente et
décloisonnée. Ce qui peut provoquer quelques contradictions car la masse écrasante que
représente les fonds de la Bpi peut « noyer » l'usager dans cet océan en accès libre.
2. Le libre accès des personnes ; ouverte à tous (sauf le mardi et le premier mai, fête du
travail), sans formalités et sans inscription. Avec une amplitude horaire très large (12h à
22h en semaine et le samedi, et de 11h à 22h le dimanche et les jours fériés) soit 62
heures par semaine, c'est la bibliothèques qui est la plus ouverte en France, où la
moyenne hebdomadaire est de 35 heures3. De plus elle est située dans un lieu très
fréquenté : le Centre Pompidou, situé dans le centre ville de la capitale.
2 Le libre accès à la Bibliothèque Publique d'Information, Françoise Gaudet, service études et recherches3 Chiffres 2004
6 / 49
Ainsi la Bpi se veut dès son ouverture un lieu d’expérimentations de nouvelle pratiques et
d'études des publics, c'est d'ailleurs la seule bibliothèque dotée d'un service Etudes et recherches,
dont nous détaillerons les objectifs et activités un peu plus loin.
Cette bibliothèque ne pratique pas d'inscription et de prêt de documents. Ainsi les
documents sont donc limités à une consultation sur place.
Maintenant voyons comment se présente la Bpi pour les usagers. Elle s'étend sur trois
niveaux pour un total de 10 400m² , 14 kilomètres de rayonnages , propose 2 200 places assises
(mais pour des raisons de sécurité le nombre maximum de personnes simultanées dans la Bpi est
fixé à 2 134) et 400 postes informatiques. Nous pouvons voir en annexe 2 un plan des trois
niveaux de la Bpi.
– Au premier niveau sont disponibles :
➔ le bureau d'information générale, c'est le premier accueil qui permet de rediriger
les usagers dans les différents espaces.
➔ l'espace vie pratique,
➔ les encyclopédies et dictionnaires,
➔ l'espace emploi, formation et métiers permettant l'aide à la recherche d'emplois et
stages,
➔ ainsi que les loges équipées spécialement pour les déficients visuels.
– Au deuxième niveau nous retrouvons :
➔ un espace presse avec 300 quotidiens et 200 magazines régionaux ainsi qu'un
espace télévisions du monde,
➔ un espace autoformation, totalement innovant. Composé de 120 cabines
individuels disponibles pour des séances d'une heure (prolongeables s'il n'y a pas
trop de monde) dont 84 postes informatiques et 36 postes mixtes vidéos et/ou
audio, avec un large choix d'usuels et de documents multimédias tels des cassettes
et CD audios, DC et DVDroms, des cours en ligne et une sélection de sites
gratuits. Est également disponible un espace « télévisions du monde », proposant
de 9 chaînes étrangères et 2 françaises . La Bpi propose également des ateliers de
formation pour les personnes en insertion qui veulent apprendre le français, ainsi
que des ateliers de conversation le mercredi (en espagnol), le jeudi (en anglais), le
7 / 49
vendredi (en français), ces ateliers sont tenus par des bibliothécaires bilingues.
➔ ainsi que les champs 1 à 6 de la classification décimale universelle (la CDU,
système de classification utilisée par la Bpi), c'est-à-dire les sciences humaines,
les sciences et techniques, le droit et l'économie. Il y a également une petite
cafétéria. Chaque champ ou département a son bureau d'information.
– Au troisième niveau se trouvent :
➔ les champs 7 à 9 de la CDU, c'est-à-dire les arts, les loisirs et les sports, la
littérature et l'histoire et géographie.
➔ Les musiques et les documents parlés disposent d'un espace spécifique, avec 90
postes pour écouter de la musique, visionner des films et des documents parlés, 2
pianos et 2 claviers numériques ainsi 2 bornes d'écoute.
➔ Un espace de VOD (Video On Demand) de 10 postes est également disponible
pour un visionnage à deux personnes. .
La Bpi dispose des équipements nécessaires pour accueillir les personnes à mobilité
réduite (avec des ascenseurs, des sols et des voies adaptés aux fauteuils routant), mais également
pour les déficients visuels (des loges au niveau 1 par exemple).
Comme nous l'avons mentionné plus haut, la Bpi ne faisant pas d'inscription, il est
difficile d'avoir une connaissance des publics et de la vie des collections. Fort heureusement la
Bpi s'est dotée d'un service Études et recherches qui pratique de nombreuses enquêtes destinées à
évaluer ces données. Actuellement, une enquête a lieu tous les trois ans, permettant d'établir des
statistiques, présentées maintenant.
En moyenne ce sont environ 5 000 entrées qui sont faites chaque jour à la Bpi .
A partir de questionnaires établis par le Service études et recherches, on peut remarquer
8 / 49
Illustration 3: Statistiques de fréquentation de la Bpi de 2001 à 2008
que la durée de la visite augmente, et cette constatation se fait dans beaucoup de bibliothèques,
ainsi il s’agit d'une tendance générale qui n'est pas propre à la Bpi.
Le nombre maximum étant de 2 134 personnes, lorsque que ce nombre est atteint, les
entrées se font au rythme des sorties et une file d'attente se crée. Elle est de 16 minutes en
moyenne en semaine, 24 minutes le samedi et de 1h07 le dimanche.
Le tableau ci-dessous présente les profils des usagers réalisé suite à l'enquête sur les
publics du service études et recherches entre 2003 et 2009.
On remarque aisément que l'étudiant reste le principal usager de la Bpi même si le chiffre
est en légère diminution (-7 points). Elle vient en complément des bibliothèques universitaires,
parfois saturées. On pourrait penser que les scolaires sont peu nombreux, mais les enquêtes se
faisant en novembre, ce chiffre est bas, mais il augmente fortement lors de la période de
révisions pour la baccalauréat en mai-juin. Ainsi 55% des usagers sont âges de moins de 25 ans,
les jeunes sont donc les principaux usagers de la Bpi.
9 / 49
Illustration 4: Les publics de la Bpi 2003-2009
Selon d'autres études du service études et recherches, si la principale activité est d'utiliser
des livres, elle est en baisse (65% en 2003 contre 48% en 2009), tandis que les usagers venant
pour travailler sur leurs propres documents est en hausse (43% en 2003 contre 56% en 2009). Ils
viennent également avec leurs propres ordinateurs portables (4% en 2003, 24% en 2009), le taux
d'utilisation des ordinateurs de la Bpi est en baisse (51% en 2003 contre 32% en 2009). Nous
pouvons émettre comme hypothèse que les usagers viennent d'avantage pour travailler et
rechercher un cadre studieux propice que pour des activités de loisirs, ce qui peut sembler
paradoxal compte tenu du lieu d'implantation de la Bpi (dans le Centre National d'Art et de
Culture – Centre Pompidou).
Faisons un bref aperçu du service Études et recherches de la Bpi : un pied dans le monde
des bibliothèques, un pied dans l'univers de la recherche4. Ce service, créé en même temps que
la Bpi (il ne s'agit donc pas d'un service créé a posteriori comme celui de la bibliothèque
numérique) a été voulu par le fondateur de la Bpi, Jean-Pierre Seguin. Il a pour but de mener des
recherches sur la lecture et les pratiques culturelles qui lui sont associées (comme les usages
culturels des technologies de l'information et de la communication). Ce service organise
également régulièrement des études sur les publics, sur les pratiques et les attentes des usagers de
la Bpi (tous les 3 ans pour les enquêtes barométriques, c'est-à-dire sur les usagers et les usages à
la Bpi). Mais le service peut mener certaines études demandées par le ministère de la Culture
(via son Service du Livre et de la Lecture) : le service Études et recherches en assure le pilotage
scientifique. Les résultats des études sont publiés dans la collection Études et Recherches aux
éditions de la Bibliothèque publique d'information5 qui comprend une trentaine de titres.
La Bpi compte 248 personnels, répartis de la sorte :
- 182 sont des personnels des bibliothèques et de la documentation, dont 70
conservateurs, 23 bibliothécaires (soit 93 de cadre A), 5 chargés d'études documentaires, 51
Bibliothécaires adjoint spécialisés et 29 magasiniers des bibliothèques. Ainsi on peut remarquer
que le personnel de la Bpi est hautement qualifié.
- 24 sont des personnels administratifs ou techniques, dont 2 des techniciens du service
de l'animation
4 Zoom sur … les études et la recherche à la Bpi 5 Voir le catalogue en ligne ;: http://www.editionsdelabibliotheque.fr/catalogue/index.cfm?category_id=6
10 / 49
- 42 sont des agents contractuels
- De plus environ 110 agents non-permanents travaillent à la Bpi, il s'agit des emplois
aidés, des vacations étudiantes. Ils s'occupent du rangement des collections (avec une moyenne
de 8 000 documents à ranger par jour) , de l'accueil et du renseignement du public.
Le personnel est recruté par concours de la Fonction Publique d’État puisqu'il s'agit d'un
établissement public sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. Chaque
agent, quelque soient ses fonctions, doit effectuer un tiers de son temps auprès du public, le reste
étant réservé au travail interne.
La Bpi est divisées en quatre pôles qui sont :
- Le pôle Services aux publics
- Le pôle Développement documentaire
- Le pôle Action culturelle et communication, dans lequel est intégré le service de
l'animation
- Le pôle Ressources et Moyens
Un organigramme plus complet est disponible en annexe 3.
La Bpi, établissement conventionné avec le Centre National d'Art et de Culture – Centre
Pompidou et sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, gère un budget
propre de 8 millions d'euros, mais son enveloppe totale est de 24 millions d'euros. La
rémunération des personnels fonctionnaires et contractuels du ministère de la Culture et de la
Communication pèse directement sur son budget, et le CNAC-CP prend en charge la plupart des
frais liés au bâtiment et à la sécurité.
En 2008, 31% des crédits sont consacrés aux acquisitions, 34% sont utilisés pour les
systèmes d'information et les services au public, 12% sont consacrés au fonctionnement général
de l'établissement et à la formation, 11% sont consacrés à l'animation, nous verrons en détail le
service animation plus loin, 8% des crédits alimentent la dotation aux amortissements et 4% sont
consacrés à financer une politique d'échange nationaux et internationaux et à gérer les éditions
de la Bpi.
La Bpi, propose également de nombreuses services en direction des bibliothèques de
11 / 49
lecture publique, parmi lesquels on peu citer CAREL : le Consortium pour acquisition des
Ressources En Ligne, dont son but est de faciliter l'introduction des ressources numériques en
bibliothèque de lecture publique6, le groupe de réflexion ALPHABIB (Améliorer L'accueil des
Personnes HAndicapées en BIBliothèques), elle organise également de nombreux colloques,
programmes d''échanges et journées d'études.
Elle est également coordinatrice de Bibliosésame, un réseau coopératif national de
réponses à distance7, comprenant 18 bibliothèques universitaires (comme la bibliothèque Sainte-
Geneviève) ou de lecture publique (comme la bibliothèque francophone multimédia de
Limoges). Il s'agit d'un service permettant à toute personne, fréquentant une bibliothèque du
r »seau ou non, de poser une question qui sera répondue par des bibliothécaires. Les questions
reçoivent une réponse dans les 3 jours (sauf le week-end et les jours fériés) en français, mais
également en anglais et espagnol. Ne sont pas traitées les questions juridiques, médicales, les
demandes de bibliographies et aucun document n'est envoyé. Avec un total de questions posées
fluctuant de 300 à 400 par mois8, et sachant que presque la moitié des réponses sont données par
des bibliothécaires de la Bpi, ce service peut s'enorgueillir d'un succès qui fait de lui une
référence. Le principe des réponses à distance n'est pas récent puisqu'en 1978 la Bpi créé un
service de Réponses A DIStance, le RADIS. C'est par le téléphone, courrier, puis minitel et
enfin internet que les utilisateurs sont invités à poser leurs questions.
Il est à noter que les bibliothèque du réseau possèdent le label Si@de (Services
d'Information @ la Demande), qui est un label créé par la Bibliothèque nationale de France9,
totalement indépendant de bibliosésame.
B) Historique de l'action culturelle en bibliothèque
Il parait important de faire un petit historique de l'action culturelle en bibliothèque.
Traditionnellement les bibliothèques ont d'abord été un lieu de conservation du
6 Présentation de CAREL :http://www.bpi.fr/fr/professionnels/collections_et_services2/carel_ressources_electroniques.html
7 Présentation de Bibliosésame :http://www.bpi.fr/fr/la_bpi_et_vous/questions_reponses/en_reseau.html et site internet dédié : http://www.bibliosesame.org
8 Mis à par en 2010 avec environ 5 000 questions, du à une forte campagne de publicité en mars 2010, qui eu pour conséquence un pic de 1 800 questions au mois de mars.
9 La liste des bibliothèques possédant ce label est disponible sur cette page web : http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_siade/a.liste_bibliotheques_siade.html
12 / 49
patrimoine. Rappelons que les bibliothèques françaises sont nées lors de la Révolution Française
alors que les biens de la noblesse et du clergé étaient confisqués, et que s'affrontaient deux
notions contradictoires, le vandalisme républicain et la volonté de sauvegarde du patrimoine. Il
fallait des lieux où stocker toutes les confiscations. L’État décide ainsi en 1804 de transférer la
gestion de ces confiscations aux communes. Il reste aujourd'hui des traces de ces confiscations
dans de nombreuses bibliothèques, dont 54 sont dites « classées » en raison de leurs richesses
patrimoniales. Jusqu'à l'entre deux guerres, les bibliothèques sont restées des lieux « hors du
temps » où le travail du bibliothécaire était de soigner les collections. Le Front Populaire apporte
une dimension sociale et culturelle importante, le peuple doit avoir accès à la culture qui ne doit
plus être réservée à une élite. La bibliothèque rentre dans le processus d'édification des masses.
C'est l’État qui commencera à prendre en charge ces questions culturelles après la Seconde
Guerre Mondiale. Le Ministère des affaires culturelles sera crée en 1959 et la culture devient une
affaire d’État. C’est dans ce contexte que s'inscrit la création des BCP (Bibliothèques Centrales
de Prêt), qui deviendront des BDP (Bibliothèques Départementales de Prêt) en 1992 lors du
transfert de compétences opéré dans le cadre des lois de décentralisations en 1986. L'objectif de
ces structures est d'amener la lecture aux populations les moins bien desservies. Dans le contexte
de la démocratisation culturelle des années 1970 à 1980 où l'on souhaite faire accéder à la culture
le plus grand nombre, les bibliothèques municipales, mais également paroissiales et associatives
que font vivre pour beaucoup des bénévoles, commencent à s’intéresser au public et proposent
des animations, généralement à destination du jeune public puisqu'il s'agit d'un secteur nouveau
et très porteur (la jeunesse a d'abord été oubliée en bibliothèque, la première bibliothèque
entièrement consacré à la jeunesse date de 1924, il s'agit de la bibliothèque de l'Heure Joyeuse à
Paris). Réalisées dans un cadre relativement amateur et militant, ces animations ont été une porte
ouverte à toutes les possibilités et la bibliothèque se tourne dorénavant d'avantage vers les
publics et cesse de regarder uniquement ses collections. L'animation culturelle atteint ses lettres
de noblesse lors de l'ouverture en 1977 du Centre Pompidou et de la Bibliothèque publique
d'information, qui se veut un lieu d'expérimentation et d'études (avec un service Animations et un
service Études et recherches unique en France). Ainsi la bibliothèque affirme son rôle social et
culturel et défend l'idée qu'elle doit être un lieu de vie sociale et d'accès à la culture en plus d'être
un lieu d'accès à l'information. D'ailleurs, dans le manifeste sur la bibliothèque publique élaborée
conjointement par l'IFLA (La Fédération internationale des associations de bibliothécaires et
d'institutions) et l'UNESCO en 1994, quatre des douze missions de la bibliothèque publique
tournent autour de ce thème10. Aujourd'hui il apparaît comme normal et légitime qu'une
10 Qui sont :
13 / 49
bibliothèque fasse de l'action culturelle et s'inscrive dans la vie culturelle d'un territoire et la
conception des animations tend à se professionnaliser, ou du moins à impliquer des acteurs plus
au fait des objectifs de l'action culturelle et des attentes du public.
Selon les cas et les envies, les bibliothécaires parlent d'action culturelle, d'animation, de
médiation, ou bien de valorisation des collections11. Si l'action culturelle a d'abord été considérée
comme un « plus », il n'est aujourd'hui plus nécessaire de prouver qu'elle fait partie intégrante du
métier de bibliothécaire (qui est un médiateur du livre en particulier, un médiateur de la culture
en général), elle est une nécessité pour faire vivre la bibliothèque, mais le bibliothécaire doit être
conscient que l'impact de telles activités va bien au delà12. En effet, en France, les bibliothécaires
s'accordent sur le fait que l'action culturelle en bibliothèque a trois finalités, qui sont :
– Une finalité culturelle : c’est-à-dire la volonté de faire découvrir, de mettre les collections
en valeur, de faire participer la bibliothèque au développement de la lecture en particulier
et à l'accès à la culture en général. Précisons que la bibliothèque est établissement
culturel le plus fréquenté, et par l'action culturelle, elle permet de diversifier les formes
d'accès au savoir, autrement que par celui du livre qui attend patiemment le lecteur, et elle
peut s'affirmer comme un lieu de production et de mise à disposition de savoirs.
– Une finalité civique et sociale : annoncée dans la charte des bibliothécaires adoptée par le
Conseil supérieur des bibliothèques en 1991. Il en résulte qu'aucun citoyen ne doit être
exclu du fait de sa situation personnelle : la bibliothèque doit documenter, informer mais
aussi former et doit être un lieu non seulement de loisir mais aussi de développement
culturel. Si le but de l'action culturelle est de rapprocher les usagers du livre, il est aussi
de rapprocher les usagers entre eux
– Une finalité stratégique : la bibliothèque doit affirmer son image auprès de sa tutelle mais
aussi auprès de ses usagers13. Elle doit assurer sa promotion et prouver son utilité dans la
vie culturelle et sociale locale.
5. contribuer à faire connaître le patrimoine culturel et apprécier les arts, le progrès scientifique et l’innovation;
6. donner accès aux expressions culturelles de tous les arts du spectacle;
7. encourager le dialogue interculturel et favoriser la diversité culturelle;
8. soutenir la tradition orale;
11 Car ce sont les collections qui font la bibliothèque, il faut s'en/se servir.12 Écrit par BOUYSSE, Aurelien, FOINANT-WILLIG, Edelinde, VELY, BETTINA, FOLLAIN, Amelie,
SAUVAGE, Muriel pour Savoirs Solidaires :www.savoirsolidaire.net/
13 Car encore aujourd'hui les bibliothèques sont vues comme des lieux clos avec un regard tourné vers le passé.
14 / 49
Pour ce faire, les bibliothécaires ont recours à trois types d'actions, qui sont :
– l'animation quotidienne : elle s'exerce tout le temps et partout dans la bibliothèque, mise
en valeur des collections par l'utilisation de présentoirs et/ou de bibliographies
thématiques, guides du lecteur etc...
– l'animation régulière : ces animations s'inscrivent dans la durée et dans une
programmation annuelle.
– l'animation événementielle : qui contrairement aux précédentes sont réalisées dans le
cadre d'un événement spécifique qui a lieu souvent en dehors de la bibliothèque. Ici, les
bibliothèques saisissent des opportunités dans le cadre de manifestations comme des
commémorations, fêtes nationales ou bien en reprenant des thèmes d'actualités
Une des compétences du bibliothécaire étant de classer, de nombreux bibliothécaires ont
proposés des classements par genre des animations-types existantes. Nous pouvons ainsi citer les
travaux de Bertrand Calenge ou Vivianne Cabannes, mais également le colloque sur l'action
culturelle en bibliothèque qui eu lieu les 3 et 4 avril 1995. A partir de leurs travaux, une
proposition de classement peut-être déclinée. Ainsi, nous pourrions distinguer quatre catégories :
– Les manifestations orales : nous pouvons y mentionner les conférences, les lectures, les
débats, les rencontres et les traditionnelles heures du conte, très prisées des bibliothèques
pour la jeunesse. Bref, ce sont toutes les actions où le public est invité à écouter et
parfois à s'exprimer. A la Bpi, ce type d'animation est le plus important,
– Les manifestations à voir : qui sont les spectacles et concerts, mais également les
projections de films, mais nous pouvons également mentionner les heures du contes qui
-dans certaines bibliothèques14- font l’objet de véritables mises en scènes. En 1995 seul
un tiers des bibliothèques municipales proposaient des manifestations autour de supports
autres que le livre15.
– Les manifestations où l'on participe : Ici, l'usager participe à l'animation. L'exemple-type
reste l'atelier dessin du mercredi dans la section jeunesse. Nous pouvons mentionner les
clubs de lectures qui eurent un vif succès avant que l'Internet n'arrive dans les foyers (les
nombreux sites, blogs et forums sur la littérature ayant quelque peu remplacé cette
pratique). Nous pouvons également penser aux ateliers d'écriture.
14 La bibliothèque d'Hérouville-Saint-Clair par exemple, où les heures du contes se déroulent un espace théâtralisé. 15 Masse, Isabelle, « Animation et bibliothèque », BBF, 1995, n° 4, p. 80-82 [en ligne] <http://bbf.enssib.fr/>
Consulté le 12 avril 2011
15 / 49
– Les expositions : Nous pourrions les intégrer aux manifestations à voir, mais en raison de
leurs durées autant pour la conception que pour l'accès au public et de leur histoire, nous
préférerons les classer dans une catégorie propre. Nous reviendrons là-dessus dans la
deuxième partie.
Maintenant que nous avons présenté les finalités et les différents types d'animations, nous
allons regarder comment se porte l'action culturelle en bibliothèque ? Après une étude réalisée en
2004 auprès d'un échantillon de 239 bibliothèques, mais dont seulement 70 ont répondu, nous
pouvons affirmer qu'elle se porte bien. Les actions menées sont nombreuses et éclectiques, ainsi
97,1% des bibliothèques interrogées mettent en place des expositions, 87,1% proposent une
heure du conte, 81,4% organisent des rencontres, 78,7% présentent des conférences et 77,1%
mettent en avant des lectures. Il s'agit ici d'animations classiques et les bibliothécaires ont les
compétences requises pour les organiser.
Concernant les manifestations nationales, on note que 70% des bibliothèques de
l'échantillon participent à « Lire en Fête »16, 60% au Printemps des poètes mais 31,4% aux
journées du patrimoine et 15,7% aux fêtes de la science. Ainsi on peut remarquer la
prédominance de la littérature dans les thèmes des animations, et même la dimension
patrimoniale (pourtant très importante dans les bibliothèques françaises) semble moins mise en
valeur. Nous remarquons que ce sont surtout les bibliothèques universitaires qui participent à la
fête de la science.
Nous remarquons également que 84% des bibliothèques achètent ou présentent des
manifestations conçues par un organisme extérieur, dont 65,7% sont des expositions et 4,3% des
concerts. Il faut noter qu'ici entre en jeu le rôle des Bibliothèques Départementales de Prêts et de
la Bpi qui conçoivent des expositions itinérantes à destination des bibliothèques municipales.
Concernant les concerts, ce chiffre faible n'est-il pas du au stéréotype de la bibliothèque
silencieuse encore ancré dans l'inconscient collectif ? Cela ne gêne pas les bibliothécaires qui
organisent souvent des concerts dans le cadre de la fête de la musique par exemple.
Remarquons également l'importance et le rôle du partenariat, ici aussi, 84% des
bibliothèques du panel affirment avoir recours aux partenariats, ce qui prouve que la bibliothèque
est un maillon important de la vie culturelle locale. Parmi ces 84%, 91% ont recours aux
services municipaux, ce qui est tout à fait normal puisque la tutelle de ces deux structures est la
même, il s'agit de la commune. On peu noter toutefois que l'aide apportée ici est surtout
16 L'enquête étant faite en 2004, la manifestation se nommait « Lire en fête », aujourd’hui elle se nomme « à vous de lire ! »
16 / 49
matérielle et logistique. Seulement 14,3% disent solliciter les entreprises, essentiellement dans le
cadre de prix et de cadeaux. Ici, la relation est purement mercantile.
Concernant les moyens humains et financiers, 22,8% des bibliothèques ont de 2 à 4
personnels affectés à l'action culturelle, et 24 bibliothèques ont un service entièrement dédié,
mais il reste 12,9% qui impliquent moins de 2 personnes à l'action culturelle. De plus, 51,4% des
bibliothécaires affectés à l'action culturelle n'ont reçu aucune formation en matière de médiation
culturelle, ce qui tend à prouver que ce domaine reste encore emprunt d'un certain amateurisme.
Avec une moyenne de 32 617,18€ destinés à l'action culturelle, pour une fourchette allant de 1
500€ à 190 000€, mais avec plus de la moitié qui ont un budget inférieur à 30 000€, le budget
consacré à l'action culturelle est inégalement réparti. Or, tous les établissements disent regretter
une insuffisance des moyens et d'espace (car très peu de bibliothèques disposent de lieux
spécifiques pour effectuer les animations) alloués pour leur politique culturelle.
Concernant le public qui fréquente les manifestations de la Bpi, le service étude et
recherches a remarqué deux types de publics, qui peut s'appliquer à toutes le bibliothèques :
- Une catégorie qui a un mode d'accroche ciblé, où l’usager « fréquente les conférences
en relation avec leur champ d'étude ou sélectionnent des sujets qui les intéressent
particulièrement »17.
- Une autre qui a une « appétence », c'est-à-dire qui a le goût pour les manifestations
orales.
B) La mission de médiation culturelle de la Bpi
1) Le service animation de la BPI
La Bpi est une bibliothèque particulière, en effet elle est un organisme associé au Centre
national d'art contemporain du Centre Pompidou. Le rôle de ce musée est de faire, à travers sa
programmation d’expositions et d'activités, de la médiation auprès du public. Or, dans le décret
fondateur de la Bpi, il est spécifié dans l'article 3 qu'elle doit participer « aux activités de
l’ensemble culturel du centre Pompidou », ce qui veut dire qu'elle se doit de proposer une
programmation culturelle. La Bpi est ainsi la première bibliothèque en France à se doter d'un
17 Les publics des manifestations orales, Synthèse de la phase exploratoire
17 / 49
service de l'animation à part entière. L'action culturelle, en s’insérant dans une grande
bibliothèque, acquiert ses lettres de noblesses dans les bibliothèques françaises et la Bpi devient
ainsi un modèle que beaucoup de bibliothèques françaises mais aussi européennes18 suivront.
Le service animation, intégré au pôle Action Culturelle et Communication comprend 13
personnes qui sont :
• Six chargés de programmation, dont un chef de service et une adjointe. Ce sont eux qui
conçoivent et réalisent la programmation de la saison culturelle de la Bpi.
• Trois chargés des expositions itinérantes. La Bpi propose, tout comme beaucoup de
Bibliothèques Départementales de Prêt, de louer des expositions qu'elle a réalisées. Il est
à noter que les bibliothèques ne sont pas les seuls clients et que tout organisme culturel
peut louer une exposition. Ainsi la Bpi propose 24 expositions itinérantes qui vont de
300€ à 1100€ par mois. Le catalogue présentant ces expositions avec leurs
caractéristiques complètes est édité au format papier mais est également disponible sur le
site Internet de la Bpi19. Dans ce cadre elle a, en coopération avec le service de la
bibliothèque numérique, réalisé 3 expositions virtuelles, qui sont Traits de justice : le
dessin d’audience aujourd'hui, Les univers de Jean Gourmelin et Les éditions du
Seuil : histoires d'une maison.
• Une graphiste et scénographe qui s'occupe de la création et mise en page des outils de
communication du service, épaulée par le personnel du service communication.
• Deux régisseurs qui s'occupent de la régie technique en amont et pendant les
manifestations.
• Une secrétaire.
En 2010 le service de l'animation de la Bpi a ainsi produit 65 manifestations en petite et
grande salle, ainsi que dans les espaces de la bibliothèque, il y a eu 7 301 visites en petite et
grande salle et 1 850 environ dans les espaces de la bibliothèque.
Nous allons rapidement lister les animations qui se sont déroulées au cours de ma période
de stage :
18 Citons comme exemple les bibliothèques finlandaises, elles sont de nos jours un modèle, dépassant ainsi la Bpi.19 Disponible a l'adresse
http://www.bpi.fr/fr/professionnels/collections_et_services2/expositions_itinerantes/catalogue.html
18 / 49
• Lundi 14 février à 19h : Rencontre. Correspondance Piet Mondrian et Theo van
Doesbourg. En petite salle.
• Lundi 28 février de 18h à 20h : Atelier d'écriture Slam : de bouche à oreille. En galerie
Rambuteau.
• Mercredi 9 mars à 19h : Rencontre Google God, avec Ariel Kyrou, auteur de Google
God : Big Brother n'existe pas, il est partout (inculte éditions, 2010). En petite salle.
• Lundi 14 mars de 18h à 20h : Atelier d'écriture Slam : de bouche à oreille. En galerie
Rambuteau.
• Samedi 19 mars à 19h : Scène ouverte Slam : conteurs et slammeurs. En cinéma 2.
• Lundi 21 mars à 19h : Rencontre avec Claire Denis, entretien avec Antoine de Baecque.
En petite salle.
• Du jeudi 24 mars au mardi 5 avril : Festival du Cinéma du Réel, 33° festival international
de cinéma documentaire. En cinéma 1, 2, en grande et petite salle, au Forum niveau -1,
au Centre Wallonie-Bruxelles et au MK2 Beaubourg.
• Du samedi 26 mars au lundi 18 avril : Exposition dessins des lauréats du trophée « Presse
Citron ». En espace presse. Atelier dessin de presse : jeudi 31 mars, 7 et 14 avril.
• Lundi 28 mars de 18h à 20h : Ateliers d'écriture Slam : de bouche à oreille. En galerie
Rambuteau.
• Vendredi 1° avril 20h30 : Atelier Lech Kowalski : underground rock stars dans le cadre
du festival Cinéma du Réel. En petite salle.
• Samedi 2 et dimanche 3 avril de 11h30 ) 23h : Ateliers, projections, palmarès : Clotûre
Cinéma du Réel. En cinéma 1, 2 et petite salle.
• Lundi 4 avril à 18h : Projection de Massaker, documentaire germano-libano-suisse de
Monika Bergmann, Lokman Slim et Hermann Theissen et à 20h table ronde avec Ari
Folman, Antoine Garapon, Pierre Hazan, Sylvie Jezequel, Wadji Mouawad. En petite
salle.
• Lundi 4 avril de 18h à 20h : Ateliers d'écriture Slam : de bouche à oreille. En galerie
Rambuteau.
• Lundi 18 avril à 19h : Rencontre avec Jean Echenoz, entretien avec Bruno Blanckeman.
19 / 49
En petite salle.
• Mercredi 20 avril à 15h30 : Projection : Picture me, le journal vérité d'un top model de
Ole Schell et Sara Ziff. En cinéma 1.
• Lundi 2 mai de 18h à 20h : Ateliers d'écriture Slam : de bouche à oreille. En galerie
Rambuteau.
• Mercredi 4 mai de 17h à 18h : Rendez-vous « Objectif Bac ! » : une heure pour réviser
l'épreuve de philosophie. Près du bureau sciences sociales au niveau 2.
• Lundi 9 mai à 19h : De but en blanc : une autre histoire du foot français (1982-2010) :
Table ronde autour de trois figures majeures : Platini, Zidane, Anelka. En collaboration
avec la revue Poli - politique de l'image. En petite salle.
• Mercredi 11 mai de 17h à 20h : Rendez-vous « Objectif Bac ! » : une heure pour vous
aider à réviser l'épreuve d'économie. Près du bureau sciences sociales au niveau 2.
On peut néanmoins remarquer que les manifestations de la Bpi donnent une place
importance à la culture cultivée. Il s'agit des « savoirs transmis par l'institution scolaire
correspondant selon les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron aux valeurs et
normes des classes dominantes qu'elles sont le pouvoir de légitimer de par leurs positions
sociales »20. En effet on peut remarquer que ces manifestations tournent pour la majorité autour
de thèmes comme la philosophie, la littérature et les sciences dures et sciences humaines. De
même, le public qui les fréquente n'est pas ou très peu néophyte dans les thèmes des
manifestations, notamment pour les visiteurs qui ont un mode d’approche ciblé. Mais on peut
cependant remarquer que bien que le domaine abordé requiert un certain capital culturel et que
les intervenants sont issus du monde universitaire et de la recherche, il y a une distance qui est
prise avec le milieu universitaire et scolaire
2) Présentation de la charte d'action culturelle
20Azougagh El Idrissi Amel, Amal, Le rôle de médiateur dans l'enjeux de la démocratisation culturelle : Le cas de la Bpi depuis 2000, Mémoire
de stage de Master 2 Communication politique et publique en France et en Eupope, Université Paris XII-Val-de-Marne, septembre 2009, page 24
20 / 49
La bibliothèque publique d'information est la première bibliothèque à avoir adopté une
charte de l'action culturelle21 en 2008. Depuis certaines bibliothèques ont également adopté une
charte d'action culturelle. Il s'agit souvent de réseaux de bibliothèques de grandes agglomérations
comme à Lille ou Toulouse. Cette charte était prévue dans le projet d'établissement en 2004 alors
que le service animation rédigeait déjà des documents internes similaires depuis un colloque sur
l'action culturelle en bibliothèque organisé à la Bpi en 1998. En prenant pour modèle la charte
documentaire du service des documents imprimés et électroniques, cette charte présentée en
2008 lors d'un deuxième colloque sur l'action culturelle en bibliothèque avait ainsi pour objectif
de formaliser ce qui se faisait déjà. Elle est maintenant le document de référence du service
animation et définit sept points dont les trois essentiels sont :
1) Les missions de la Bpi en terme d'action culturelle :
• proposer au public une offre de manifestations culturelles dont le contenu participe, au
même titre que les collections, à la mise en œuvre de la mission générale de la Bpi
• instaurer au sein de l’espace public un débat démocratique et civique ce qui signifie
soumettre au débat ou à la confrontation toute question d’actualité [...]
• développer toutes les formes de l’action culturelle : les pratiques actuelles de la Bpi
reposent essentiellement sur les expositions, les manifestations orales, le cinéma
documentaire avec le festival Cinéma du Réel et les projections, le spectacle vivant, les
animations en ligne. [...]
• constituer la mémoire de l’actualité : la constitution de cette mémoire, notamment par la
conservation et la diffusion de son activité culturelle, est un des éléments essentiels de la
Bpi en tant qu’établissement culturel ; [...] [avec l'aide des] éditions de la Bpi, [...] ainsi
que la Bibliothèque numérique, [...]
• coordonner son action culturelle avec celle du Centre Pompidou : la Bpi est un
établissement associé au Centre Pompidou [...]
• participer, par des actions de coopération, au développement d’une offre culturelle
ouverte au réseau des bibliothèques publiques françaises, voire à d’autres types
d’établissement (musées, centres culturels, établissements d’enseignement).
2) Les objectifs de l'action culturelle de la Bpi :
• développer les moyens de rendre intelligible au public l’actualité brute en multipliant les
21 lisible dans son intégralité en annexe 4
21 / 49
points de vue, les références, les analyses ; les collections elles-mêmes et l’animation
culturelle sont au cœur de cette démarche par laquelle la Bpi, en tant que bibliothèque
d’actualité, se situe dans un espace de médiation différent à la fois de l’espace
médiatique et du monde universitaire de l’enseignement et de la recherche
institutionnalisée. [...]
• organiser une programmation susceptible de proposer au public une formation (en
continuité avec les objectifs généraux de formation du public développés par l’ensemble
de l’établissement) dans le domaine de la pensée et des idées. […]
• souligner le lien avec les collections imprimées et multimédias de la Bpi, que ce soit pour
développer la cohérence entre les manifestations culturelles et les collections ou pour
inviter le public à revenir aux documents disponibles à la bibliothèque. […]
• participer aux programmes territoriaux (municipaux, régionaux), nationaux, européens
et/ou internationaux […]22.
• créer des liens structurels avec les autres départements du Centre et leur programmation.
• développer la coopération sous toute ses formes avec d’autres établissements culturels
(musées, universités, bibliothèques), y compris en concevant des projets en communs
(partenariats, coproduction, etc.)
• développer l’action pédagogique sous toutes ses formes (projections, ateliers, visites
d’exposition, etc.)
• développer des partenariats avec les médias culturels (radios, journaux, revues d’idées
et de débats).
• évaluer les résultats de son action culturelle, notamment en termes d’ouverture à des
publics non lecteurs.
3) Les axes de la programmation culturelle de la Bpi :
• la réflexion entamée par l’établissement sur l’actualité et la mémoire, réflexion aux
fondements de la bibliothèque, en articulation avec l’analyse des grandes questions de
société.
• la valorisation de la création littéraire, artistique et cinématographique contemporaine,
dans ses multiples formes.
22 « A vous de lire ! » est un bel exemple puisqu'il s'agit d'une manifestation nationale. Les bibliothèques municipales participent beaucoup aux manifestations locales, notamment en développant des partenariats.
22 / 49
• l’espace du livre, de l’édition et des arts graphiques ; plus généralement, les questions de
médiation, y compris induites par les nouvelles technologies et le développement du
numérique.
• l’hommage aux grandes figures littéraires, philosophiques, scientifiques et artistiques du
siècle (patrimoine et modernité) pour rendre compte des grands courants de la pensée
contemporaine : sciences humaines et sciences exactes.
• la formation du regard des jeunes et des adultes : pour le jeune public, l’éveil du regard
et l’éducation à l’image passent par une programmation régulière de films diversifiée
dans ses formes d’expression et ses origines géographiques ; pour les adultes, la
formation d’un regard critique sur les images se fait au travers des programmations
documentaires.
Maintenant que nous avons vu le fonctionnement de la Bpi, nous allons nous pencher sur
l'exposition « Éditeurs, les lois du métier » qu'elle a coproduite avec la Bibliothèque francophone
multimédia de Limoges et l'Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine.
23 / 49
II) Une exposition :"Éditeurs, les lois du métiers"
A) L'exposition : une des plus ancienne et populaire des animations en bibliothèque
L’exposition en bibliothèque n'est pas née dans l'après-guerre au moment où l'animation
en bibliothèque se développait, mais est née bien avant. En effet elle investit les bibliothèques
dès la fin du XIX° siècle grâce à la création des bibliothèques municipales classées (BMC) en
1897 qui accordent un statut particulier aux bibliothèques possédant des collections
patrimoniales et qui ont pour mission de les mettre en valeur, s'inspirant des cabinets de curiosité
et réservés aux usagers fréquentant la bibliothèque. L'après-guerre et la politique d'action
culturelle change totalement cette pratique : la bibliothèque temple du savoir devient un lieu de
vie sociale et culturelle dont l'intention est de transmettre et diffuser un savoir, l'exposition
permet de remplir ces missions autrement qu'avec le prêt de livres. Jacques Lethève estime, dans
un article paru au Bulletin des Bibliothèques de France en 1956 que « la gamme offerte par des
réalisations […] est déjà remarquablement riche, même si l'on estime que le champ ouvert à
l'imagination et à l'activité des bibliothécaires peut encore s'élargir »23. Il met le doigt sur un fait
particulier : les bibliothécaires ne sont pas formés pour mettre en place de telles actions et restent
assez emprunts d'un certain amateurisme, malgré leur grande motivation . Bien que la
Bibliothèque nationale de France fasse déjà des expositions, c'est en 1977 que l'exposition (ainsi
que toutes les autres formes d'animation en bibliothèque) acquiert ses lettres de noblesse lors de
l'ouverture de la Bpi, puisque est créé un service de l'animation. Il est à noter que la Bpi ne
possède pas de fonds patrimoniaux, ce qui écarte les expositions patrimoniales, qui sont la
majorité des expositions à cette époque. Ainsi la Bpi a fortement innové dans ce domaine et est
encore considérée comme un exemple à suivre. Elle a d'ailleurs rapidement mis en place des
expositions itinérantes qu'elle loue à d'autres structures. Occupant la première place des actions
culturelles en bibliothèque (97,1% en 200824 et 90% des BDP en 200225), l'exposition n'est donc
plus seulement une affaire de musée et n'est plus considérée comme « la danseuse de quelque
23 Lethève, Jacques, « Les expositions dans les bibliothèques françaises au cours des cinq dernières années », BBF, 1956, n° 7-8, p. 515-529 [en ligne] <http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 17 mai 2011
24 HUCHET, Bernard; PAYEN, Emmanuèle. L'action culturelle en bibliothèque,25 Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (France). éditeur scientifique. L'action culturelle en BDP, locomotive ou danseuse [Texte imprimé]
24 / 49
conservateur en mal d'occupation»26 . Permettant la diffusion des savoirs et de la culture, les
expositions légitiment ainsi le rôle social et culturel de la bibliothèque. Il est cependant important
de nuancer, car bien que l'exposition soit l’animation la plus pratiquée, cela ne veut pas dire que
chaque bibliothèque fasse ses propres expositions. En effet, comme nous l'avons indiqué plus
haut, beaucoup de BDP et la Bpi louent des expositions à destination des bibliothèques. Ainsi le
nombre de bibliothèques emprunteuses d'expositions est supérieur au nombre de bibliothèques
réalisant ces expositions.
De nos jours professionnalisée, la conception d'expositions en bibliothèque n'est plus
seulement affaire de bibliothécaires enthousiastes mais fait appel à de nombreux partenaires et
prestataires extérieurs et fait même l'objet de chapitres pratiques dans des publications
professionnelles27. Nous distinguons plusieurs étapes : après une phase de conception de
l'exposition, puis une phase de rédaction des principaux documents et un appel à des partenaires
extérieurs, il faut veiller au suivi administratif et juridique (établissement de contrats et
conventions) et organiser la régie des œuvres. Il faut également assurer la mise en valeur et la
communication autour de l'exposition.
Si l'exposition est au centre des attentions des bibliothécaires, elle l'est en revanche un
peu moins des publics, en effet elles ne touchent qu'une partie de ces publics qui ne sont pas les
mêmes qui ceux de la bibliothèque elle-même. Ainsi les usagers ne vont pas forcément voir les
expositions qui se trouvent dans la bibliothèque, de plus le nombre de personnes ne fréquentant
pas d'ordinaire la bibliothèque se déplaçant pour voir l'exposition est faible. Ainsi, Anne-Marie
Bertrand précise que « Dans telle grande bibliothèque, où la forte affluence du samedi atteint
régulièrement les 5000 entrées, l’exposition n’est vue, le même jour, que par une centaine de
visiteurs »28, tandis que Marie-Pierre Dion affirme que les bibliothèques municipales
« enregistrent souvent chaque mois plusieurs dizaines de milliers d’entrées, [alors qu'elles
accastillent] rarement plus de mille visiteurs par mois dans leurs expositions patrimoniales »29
26 Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (France). éditeur scientifique. L'action culturelle en BDP, locomotive ou danseuse [Texte imprimé] : actes du colloque d'Agen, 12, 13, 14 novembre 2002. Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt, 2002. cité dans Gadala Clarisse, Mémoire d'étude, Pourquoi exposer : les enjeux de l’exposition en bibliothèque, 2002 p.1027 Isabelle Bastian-Dupleix Concevoir et réaliser une exposition in l'action culturelle en bibliothèque, 200828 BERTRAND, Anne-Marie. Les publics des bibliothèques [Texte imprimé]. Paris: Éd. du CNFPT, 1999. ISBN 2-8414-3154-129 DION, Marie-Pierre. L’animation dans les bibliothèques municipales. In CABANNES, Viviane; POULAIN,
Martine et PERRET, Jacques. L'action culturelle en bibliothèque, op.cit, p. 67-85.
25 / 49
Clarisse Gadala, dans son mémoire d'étude de diplôme de conservateur de bibliothèque à
l’École Nationale Supérieur des Sciences de l'Information et des Bibliothèques : » Pourquoi
exposer : les enjeux de l’exposition en bibliothèque30 » propose une typologie des différentes
expositions réalisées en bibliothèque. Elle les classe en deux catégories qui sont :
- les expositions événement, qui concernent plutôt des grandes bibliothèques possédant
des fonds patrimoniaux, des budgets conséquent et ont des relais de communication assurant une
visibilité au sein de la vie culturelle de l'ère géographique de la bibliothèque. Elle distingue ainsi
quatre types d'expositions :
• Les expositions consacrées aux formes de l’écrit, majoritairement
tournés autour de la valorisation du patrimoine détenu par la
bibliothèque
• Les grandes expositions monographiques, nous pouvons
mentionner comme exemple l'exposition Les éditions du Seuil,
histoire d'une maison réalisée par la Bpi et l'Imec ou Gallimard,
1911-2011 : un siècle d'édition, réalisée par la Bnf. Ces
expositions ont pour ambition de développer les univers
d'écrivains, d'artistes, de maisons d'éditions. Elle sont souvent
organisés à l'occasion de rétrospectives ou d'anniversaire.
• Les accrochages de photographies ou d’estampes, permettant de
valoriser des fonds qui en ont besoin, mais également de montrer
l'évolution d'une ville ou région, donnant ainsi à la bibliothèque un
rôle de valorisation de l'histoire locale.
• Expositions de discours, où les bibliothèques peuvent « tenir un
discours sur l'histoire des idées, les savoirs, les découvertes ».
L'exposition Éditeurs, les lois du métier peut rentrer dans cette
catégorie.
- les expositions de service, concernent les bibliothèques plus petites et on des finalités quelque
peu différentes puisqu'il s'agit d'événements en relation avec la vie culturelle locale et ont donc
un impact plus limité, mais peuvent être fréquentées puisqu'elles sont des :
• Expositions de proximité, c'est-à-dire que leurs thèmes sont en
30 Pourquoi exposer : les enjeux de l’exposition en bibliothèque disponible à l'adresse http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notice-2056 pages 17 à 24
26 / 49
relation avec une localité à l'histoire particulière, ou avec un
événement important dans la région, ou le plus souvent avec
l'actualité locale.
• Galeries qui accueillent des œuvres ne provenant pas des fonds
propres mais plutôt d'artistes locaux, parfois amateurs. Ainsi nous
pouvons penser à l'espace In Vitro de la bibliothèque municipale de
Thionville, ville de 40 000 habitants en Moselle.
• Expositions pédagogiques, car la bibliothèque est un lieu de savoir.
Souvent réalisées par les Bibliothèques Départementales de Prêt et
à destination des scolaires.
Afin de pouvoir concevoir et réaliser une exposition, il faut mobiliser une équipe qui,
selon Isabelle Bastian-Dupleix31 doit être composé de :
• Un commissaire d'exposition qui est le responsable de la mise en œuvre et de la
cohérence de l'exposition. Dans notre cas il s'agit d'Isabelle Bastian-Dupleix.
• Qui peut être secondé par un ou des assistant(s) d'exposition qui organise les recherches
documentaires et le suivi budgétaire
• Un conseiller scientifique, provenant du milieu universitaire ou de la recherche : il aide à
bâtir la problématique de l'exposition et à valider les choix. Ici, il s'agit d'Hervé Serry
• Un architecte-scénographe, qui élabore en lien avec le commissaire d'exposition le
parcours de l'exposition et construit la scénographie.
• Un régisseur qui prend en charge les aspects techniques de la réalisation comme les
éclairages.
• Un graphiste-maquettiste, il élabore avec le scénographe la ligne graphique de
l'exposition tels que les panneaux de textes, la signalisation, mais également les
documents comme les bibliographies et les dépliants.
• Le service de presse afin d'assurer la promotion de l'exposition.
• Il est également important de pouvoir recevoir des aides des services administratifs,
financiers et juridiques.
31 Concevoir et réaliser une exposition, in L'action culturelle en bibliothèque
27 / 49
B) Un projet de grande ampleur avec de nombreux partenariats
« Censure, plagiat, scandales, affaires... bienvenue dans le monde de
l'édition. !
L'exposition présente à la fois les grandes lignes de l'arsenal juridique
construit autour de la production et de la diffusion du livre, des affaires –
célèbres ou non – emblématiques, des grandes figures d'éditeurs, le tout
accompagné de textes éclairant les différents cas traités. »32
L'objet de cette exposition est donc de présenter l'édition française depuis l'après-guerre à
travers les procès, les limitations de diffusion des livres licencieux, les éditeurs qui, confrontés à
l'ordre moral, politique et religieux, luttèrent contre ces limitations à la circulation des idées et
pour poursuivre leurs activités. Ce n'est donc pas une exposition sur la censure uniquement.
Le parcours de cette exposition est organisé en 3 parties : deux parties chronologiques de
l'après-guerre à la période 1968/1975, puis la période contemporaine et une partie centrale
d'orientation présentant chronologie et textes de lois. Ces parties sont structurées en modules qui
ont chacun une thématique. Ainsi cette exposition peut se visiter selon 2 plans : chronologique
ou thématique. Vous trouverez en annexe 5 un plan de scénario de l'exposition.
Les documents exposés proviennent de l'Imec, des archives nationales (les sites de Paris
et de Fontainebleau), mais également de collections privées et des fonds de la Bibliothèque
francophone multimédia de Limoges. Il s'agit d'archives juridiques, d'auteurs et d'éditeurs, de
livres (ceux qui ont été inquiétés par des affaires), des articles de presse, des documents
promotionnels, des photographies mais également des citations de lois et d'éditeurs, auteurs et
censeurs et des documents audiovisuels.
Cette exposition a été présentée du premier avril au 7 mai 2011 à la Bfm à Limoges et
doit être présentée du 9 novembre 2011 au 9 janvier 2012 à la Bpi à Paris.
Le choix a été fait de réaliser une présentation qui :
- se limite aux livres en tant que produit unique (à la différence de la presse périodique)
et édité/commercialisé (en opposition à la littérature grise)
- ne se limite pas aux enjeux politiques du livre comme vecteur d’idées. Un rôle qui,
cependant, demeure central et majoritairement présent.
32 Présentation de l'exposition sur le site Internet de l'Imec : http://www.imec-archives.com/accueil.php?n=55
28 / 49
- se limite à la période chronologique qui s’ouvre avec la loi sur la protection de la
jeunesse en 1949 en raison de la profonde cohérence de celle-ci du point de vue de l’évolution
des lois autour du livre, des mœurs, et des mutations de l’édition française contemporaine.
- mette en résonance des affaires et des domaines (politique, mœurs, religion…) de
natures différentes afin de laisser ouverte l’interrogation sur les motifs juridiques et sociaux des
censures et condamnations sous toutes leurs formes,
- considère que la « loi » est autant le moyen d’une politique éditoriale que l’objet d’un
engagement (militant) de la part de tel ou tel acteur de l’édition (ou du monde politique,
social…)
- considère, à la suite d’acteurs éditoriaux importants, comme Jean-Jacques Pauvert –
indirectement –, ou d’historiens de la censure du livre et de l’image, à l’instar de Bernard
Joubert, que l’édition « légitime » n’est pas le seul ensemble qui mérite d’être considéré.
Examiner le recours à la loi pour limiter la diffusion de certaines œuvres « dominées » est un
puissant révélateur du peu de considération dont sont l’objet les cultures dites « populaires », «
marginales » ou « émergentes ».
L'exposition est coproduite par la Bpi, la Bibliothèque francophone multimédia (la Bfm)
de Limoges et l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (l'Imec) à l'abbaye d'Ardenne dans
la banlieue de Caen. C'est, avec la Bibliothèque nationale de France, le seul institut qui collecte
et gère les archives des auteurs et des éditeurs. D'ailleurs l'exposition présente des documents
issus des fonds de l'Imec. Il est à noter que ces structures avaient déjà collaboré par le passé à
plusieurs expositions sur le thème du livre et de l'éditions, il s'agit de :
- Christian Bourgois, 40 ans d'édition qui s'est tenu à la mezzanine du centre Pompidou
du 9 novembre 2005 au 16 janvier 2006
- Les éditions du Seuil, histoire d'une maison en 2007 à Paris et en 2008 à Limoges et a
donné lieu à une exposition numérique33 et est disponible au auprès des bibliothèques en tant
qu'exposition itinérante34.
Les scénographes, Jean-Michel Ponty et Monique Pauzat, choisis par la Bfm de Limoges
33 Consultable à l'adresse :http://expositionseuil.bpi.fr/bpiSeuil.html 34 Pour un prix mensuel de 750€, informations complètes disponible sur
http://www.bpi.fr/fr/professionnels/collections_et_services2/expositions_itinerantes/catalogue/les_editions_du_seuil_histoires_d_une_maison.html
29 / 49
ont conçu, en relation avec le conseiller scientifique Hervé Serry, une scénographie qui se réfère
à la fois à l'architecture urbaine de la seconde moitié du XX° siècle et du mobilier d'archives.
Elle combine ainsi des surfaces horizontales permettant la proximité des documents et des
surfaces verticales permettant une vue d'ensemble esthétique et propose un système de code
couleur qui permet au visiteur d'identifier les différentes thématiques. Un schéma de la
scénographie est disponible en annexe 6. Il s'agit de la version réalisée pour une exposition sur la
mezzanine du centre Pompidou, donc qui n'est plus à jour.
Malheureusement cette exposition, initialement prévue six mois plus tôt sur la mezzanine
du centre Pompidou a du être retardée et déplacée. En effet, alors que les expositions de la Bpi se
situaient traditionnellement sur cette mezzanine, la direction du centre Pompidou a demandé à
laisser ce lieu libre en raison de travaux. Fort heureusement, la Bfm de Limoges s'est proposée
pour accueillir l'exposition. Ainsi les expositions sont intégrés à l'espace presse qui se trouve au
deuxième étage. Avant le réaménagement de espaces qui eu lieu de 1997 à 200 il y avait un
espace d'expositions au sein même de la Bpi, ce qui rendait beaucoup plus facile la
programmation de ces expositions qui n'était pas tributaire de contraintes extérieures. Mais
même si la Bfm a accepté d’accueillir l'exposition, à cause de changements de personnels au sein
de la direction, cela a été dur de motiver à nouveau les partenaires, estime Isabelle Bastian-
Dupleix. Ainsi tout au long de la conception et de la réalisation de cette exposition il n'y a pas eu
de continuité au sein de l'équipe, trois stagiaires ont travaillé au sein du service de l'animation de
la Bpi sur cette exposition. En effet, le temps que chaque stagiaire assimile fait perdre du temps
et désorganise quelque peu l'équipe qui réalise cette exposition. Isabelle Bastian-Dupleix a ainsi
déploré le manque d'un assistant travaillant en CDD avec elle. Ainsi par les difficultés inhérentes
au travail de coproduction à distance conjugués avec une organisation interne en manque
d'effectifs, la conception de cette exposition fut longue et difficile.
Une autre difficulté a été le sujet sensible et intellectuellement compliqué à illustrer. En
effet l'exposition traitant des affaires juridiques et morales, certains points furent épineux. Il ne
fallait pas présenter une exposition austère et trop dense avec des textes de lois et des livres sous
vitrine, il a ainsi fallu tout mettre en œuvre pour rendre cette exposition vivante. Comment
apporter au visiteur une vue claire sur les affaires qui ont secoués le monde éditorial, tout en
restant neutre ? Comment lui présenter les documents d'une manière à ce qu'il ne se croit pas
dans un cabinet de curiosités ? L'équipe a du faire preuve d'inventivité pour arriver à ses fins.
C'est notamment pour cette raison que l'exposition présente un diaporama où défilent les textes
du compte-rendu des travaux de la Commission de surveillance et de contrôle des publications
30 / 49
destinées à la jeunesse de 1950, en mettant en valeur les passages importants, ainsi la diffusion
du documentaire Marvel 14 : Les Super-héros contre la censure de Philippe Roure et Jean
Depelley et une interview audiovisuelle de Bernard Joubert, journaliste et auteur du Dictionnaire
des livres et journaux interdits, publié au Cerlce de la Librairie en 2007.
Si l'on regarde la charte de l'action culturelle établie par la Bpi, nous pouvons remarquer
que l'exposition « Éditeurs, les lois du métier » est en adéquation avec cette charte. En effet dans
cette dernière il est stipulé que « les pratiques actuelles [de la Bpi] reposent essentiellement sur
les expositions [...]» qui doivent apporter au public « les outils d'une compréhension enrichie et
ouverte du monde contemporain ». En montrant l'évolution de l'édition française dans la seconde
moitié du XX° siècle à travers les affaires et les scandales, la Bpi et ses partenaires espèrent
apporter au public des éléments pour mieux comprendre et appréhender le monde contemporain.
Si l'exposition est clairement définie comme étant une des missions de la Bpi en terme
d'action culturelle, l'exposition qui nous intéresse traite également du livre et de l'édition, or il
s'agit là d'un des axes de la politique culturelle de la Bpi, comme vu en première partie. Nous
pouvons également dire que cette exposition rentre un peu dans l'axe suivant qu'est « l'hommage
aux grandes figures littéraires », puisque certains éditeurs (tels les éditons Pauvert ou Deforges)
y sont présentés.
Nous remarquons qu'il est aussi indiqué dans la charte d'action culturelle que la Bpi se
doit de favoriser la coopération et d'« accroître la coproduction de manifestations, [...]en grande
partie des expositions ». La collaboration avec L'Imec et la Bfm de Limoges a permis à
l'exposition de bénéficier de moyens conjugués et également de bénéficier d'une plus large
visibilité, les trois partenaires parlant de cette exposition au sein de leurs services de
31 / 49
Illustration 5: Extrait du compte-rendu des travaux de la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse, un document austère au premier abord mais important
communication. Réciproquement cette exposition permet de faire connaître ces institutions.
Permettre au citoyen à travers cette exposition de comprendre les enjeux d'un sujet, ici
l'édition, lui donner les clés pour se forger lui-même sa propre opinion, c'est le but de toute
bibliothèque, et la Bpi et ses partenaires y parviennent avec brio.
Nous avons étudier en détail une exposition et avons démontré qu'elle suit les principes
de la charte d'action culturelle de la Bpi, nous allons maintenant nous pencher sur la
manifestation nationale du livre et de la lecture qu'est « à vous de lire ! »
32 / 49
III) Une manifestation nationale : « A vous de lire ! »
Durant deux mois j'ai secondé Florence Verdeille, également ma tutrice de stage et
Valérie Bouissou, directrice adjointe du service de l'animation, à la réalisation de la manifestation
de la Bpi dans le cadre de « A vous de lire ! ». Nous allons d'abord regarder comment est née
cette manifestation et comment elle a évolué, puis nous parlerons de l'édition de cette année.
A) Genèse de la manifestation et ses évolutions
« A vous de lire ! » est une manifestation d'envergure nationale « voulue et lancée par
Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication »35. Il s'agit cette année de la
deuxième édition qui se déroule du 26 au 29 mai 2011 et qui a pour thème la correspondance. Il
est à noter que bien que ce soit le ministère de la Culture et de la Communication qui soit le
propulseur de cet événement, ce n'est pas lui qui en est l'organisateur. En effet ce sont les
structures qui souhaitent participer qui organisent localement les manifestations. Elles peuvent
demander des subventions auprès du Centre National du Livre. Les centres régionaux du livre et
les Directions Régionales des Affaires Culturelles peuvent également organiser des
manifestations. Un « espace organisateur » est disponible sur le site Internet où les organisateurs
peuvent déposer des informations sur leurs manifestations en vue de les communiquer sur ledit
site Internet.
On pourrait croire à une jeune manifestation, mais il faut noter que le concept date de
1989 et a fait l'objet de plusieurs modifications que nous allons rapidement voir :
– Naissant sous le nom de Fureur de Lire en 1989 cette manifestation est souhaitée par
Jack Lang, alors ministre de la Culture, qui dans le cadre de la « démocratisation
culturelle » avait également mis en place la Fête de la musique en 1982, les journées du
patrimoine en 198436, la fête du Cinéma en 1985. Cette manifestation se déroulant sur un
week-end à la mi-octobre avait pour ambition d'attirer les publics vers la lecture, de
mettre en avant les acteurs de la chaîne du livre et de prolonger la rentrée littéraire.
– Le nom change en 1995 pour devenir Le Temps des livres, la durée de la manifestation
35 communiqué de presse À vous de lire ! Édition 2011 lisible en intégralité en annexe 836 Devenue en 1991 Les journées européennes du patrimoine.
33 / 49
s'élargit et passe à 15 jours.
– Mais 3 ans plus tard, en 1998, Catherine Trautmann, ministre de la culture d'alors,
souhaitant faire de la manifestation un événement de promotion de la lecture plus que du
livre renomme la manifestation Lire en fête.
– Après l'édition 2008 de Lire en fête, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, annonce
que l'événement n'aura pas lieu et qu'une nouvelle formule était à l'étude. Un
communiqué de presse visible sur le site Internet de la manifestation nous indique les
raisons de ce choix37
A l’occasion du deuxième Conseil du Livre qui s’est tenu, le 24
novembre dernier, un débat s’est engagé sur la forme à donner dans les
années à venir à la manifestation nationale sur le livre et la lecture. La
majorité des personnes a souhaité qu’une réforme soit rapidement
envisagée et mise en œuvre.
Les membres du Conseil ont majoritairement estimé qu’au bout de vingt
ans, cette manifestation [...] avait sans doute besoin d’être repensée afin
de lui donner une nouvelle dynamique. Le conseil a souhaité la
constitution rapide d’un groupe de travail qui devrait se réunir fin janvier
2009. Ce groupe aura pour mission de proposer une formule plus en
phase avec les aspirations du public et les besoins du secteur. Un
rapprochement avec L’Éducation nationale est souhaité ainsi qu’une
implication plus forte de la part de la presse écrite et de l’audiovisuel
public, dans le cadre du rapprochement annoncé entre la Direction du
Livre et de la Lecture avec la Direction du Développement des Médias38.
La manifestation, qui changera de nom et de date, devrait voir le jour
dans sa nouvelle configuration au printemps 2010. La parole donnée aux
écrivains et l’ouverture exceptionnelle de lieux symboliques et
représentatifs du livre et de la lecture sont d’ores et déjà des pistes
privilégiées.
Le groupe de travail, représentatif des grandes instances publiques et
privées du livre et de la lecture, présentera ses conclusions et
37 Disponible sur http://www.lire-en-fete.fr/ 38 La DLL créée en 1975 est devenue Service du Livre et de la Lecture en 2008, il est placée sous l'égide de la
direction générale des Médias et des Industries culturelles
34 / 49
préconisations au prochain conseil du livre qui se tiendra peu avant le
Salon du livre de Paris.
Ainsi aucune manifestation ne se déroule en 2009 et c'est le 30 mars 2009 que Frédéric
Mitterrand, ministre de la Culture annonce la création de la nouvelle manifestation de promotion
de la lecture : il s'agit de A vous de lire ! Qui consacr[e] quatre jours d’affilée au plaisir de lire
sous toutes ses formes, des plus traditionnelles aux plus insolites.39 Frédéric Mitterrand explique
le concept de cette manifestation dans son discours prononcé à l’occasion de la conférence de
presse « A vous de lire ! » le 18 mai 201040 :
« Durant quatre jours, cette première édition d’ « A vous de lire ! »
contribuera à investir d’une manière nouvelle l’espace public, en donnant
à chacun l’occasion de lire à haute voix les textes de son choix dans les
lieux les plus insolites : dans les cafés, les marchés, les magasins, les
centres commerciaux, mais aussi dans les hôpitaux et les centres
pénitenciers, ou encore les parcs et les jardins,
théâtres de verdure transformés en théâtres de
lecture. Ces manifestations gratuites donneront
lieu à des lectures en continu d’ouvrages
intégraux, à des mises en espace de textes, mais
aussi à des bals et à des pique-niques littéraires,
et à bien d’autres formes de lecture à bâtons
rompus – libres vagabondages à travers les mots,
poèmes, récits, pièces de théâtre, de tous genres et
de tous styles… »
Son ambition est également de mettre en avant les passeurs et pas
seulement les acteurs de la lecture, comme cela se faisait les 30 années précédentes, il s'agit là
d'une idée novatrice :
« Chacun doit devenir un acteur de la culture, pas seulement comme
auteur, écrivain, créateur, mais en tant que passeur, médiateur, interprète,
animateur, toutes ces instances de partage de l’émotion qui sont si
nécessaires à la vie culturelle d’un pays. »
39 Présentation de A vous de lire sur le site Internet : http://www.avousdelire.fr/2010/a-vous-de-lire 40 Le discours dans sa totalité est disponible en annexe 8
35 / 49
Illustration 6: Logo de l'édition 2010
L'édition 2011 a lieu du 26 au 29 mai et pour sa deuxième édition, la manifestation « À
vous de lire ! » « célébrera le livre et la lecture avec la thématique de la correspondance, genre
littéraire universel ».41
Dans ce cadre, un train baptisé « A vous de lire -
Littératour » propose une exposition nommée « Des tablettes
d'argiles aux tablettes tactiles » retraçant l'histoire de l'écriture
ainsi que des rencontres et des conférences. Partant le 25 mai de
Paris, il doit effectuer un tour de France jusqu'au 7 juin. Le train
est composé de trois voitures consacrés à l'exposition, deux pour
les conférences et est accompagné de deux voitures de l'orient-
express que l'on peut visiter.
Cependant il ne s'agit pas de la seule manifestation
autour du livre et de la lecture. De nombreuses collectivités proposent des salons et fêtes du
livre, citons pour exemple les « Insolivres », organisés depuis 4 ans par le conseil général de la
Moselle où, fin juin, les bibliothèques qui participent à cet événement exposent le livre et la
lecture dans des lieux et avec des activités insolites.42
B) Focus sur les animations proposés par la Bpi dans les précédentes éditions
Nous allons présenter ci-après quelques
manifestations organisées par la Bpi dans le cadre de
« Lire en fête ». Cette présentation ne se veut pas
exhaustive et a pour but de montrer celles qui ont fait
l'histoire de l'établissement. Ainsi nous allons nous pencher
vers les éditions de 1999, 2000, 2002 et 2006
Pour la deuxième édition de « Lire en fête » du 15
au 17 octobre 1999, alors que le centre Pompidou était en travaux, la Bpi effectuait ses
41 Chapeau du communiqué de presse de l'édition 2011, disponible en intégralité dans l'annexe 742 Une présentation détaillée est diponible à l'adresse http://www.cg57.fr/actus/Pages/BDP_Insolivres.aspx
36 / 49
Illustration 7: Logo de l'édition 2011
Illustration 8: Le Tipi sur la piazza, image provenant du site Internet du Centre Pompidou.
animations sous « le tipi ». Une vaste tente pouvant accueillir près de 300 personnes est placée
sur la piazza, où la Bpi effectuait ses manifestations de 1997 à 2000 (durée des travaux) . Malgré
cette contrainte, la Bpi a mis en place cette année-là un marathon de lecture. Il s'agissait pour la
Bpi de lire -ou plutôt de faire lire- le roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires du
début à la fin en trois jours, le temps de « Lire en fête ». Ainsi les lecteurs (préalablement inscrits
auprès de la Bpi ou bien se présentant spontanément) étaient invités à lire chacun dix minutes du
roman. Les lectures étaient entrecoupées de pauses musicales. Il a donc fallu une trentaine
d’heures et une centaine de lecteurs du vendredi en fin d'après midi au dimanche soir pour lire le
roman en entier. Les premières pages furent lues par l'acteur Gérard Depardieu et la ministre de
la culture d'alors Catherine Trautmann. Un article de Télérama sur cette manifestation est visible
en annexe 9. Le choix de l'ouvrage a été fait par la directrice de la Bpi, Martine Blanc-
Montmayeur qui souhaitait présenter une œuvre classique de la littérature populaire, où l'action
et l'aventure prennent le dessus de la description.
En 2000, le public est invité à partager son désir de lire en lisant en public un extrait de
leur œuvre préférée, ou bien s'il hésite, de choisir un livre parmi « Les Cent du siècle ». Il s'agit
d'une liste élaborée en 1999 conjointement par la FNAC et le journal Le Monde à partir d'un vote
des lecteurs du journal sur la base d'ouvrages sélectionnés par des libraires et des journalistes.
Vous pouvez voir en annexe 10 la plaquette de l'événement.
En 2002, la Bpi a proposé des duos de lectures. Comme son nom l'indique, les visiteurs
sont invités à lire un texte en duo avec … un auteur ou comédien de leurs choix. Le projet s'est
organisé en deux temps, tout d'abord un appel à candidatures de lecteurs bénévoles a été lancé
par Bpi. Les lecteurs étaient invités à proposer un écrivain de leurs choix. Puis en second temps
les auteurs mentionnés ont été contactés. Ainsi vingt et un auteurs ont acceptés de partager leurs
voix. Ainsi pour chacun des duos, le lecteur et l'auteur lisent un extrait de leurs choix, puis une
présentation de l'écrivain et une discussion avec celui-ci suivent le moment de lecture. Des
intermèdes musicaux interprétés par des étudiants du cycle de perfectionnement du
Conservatoire de Paris ont ponctués l'ensemble de ces lectures. Parmi les auteurs présents, nous
pouvons citer Patrick Cauvin, Annie Ernaux, Benrand Werber ou bien Martin Winckler.
En 2006 la Bpi a invité les lecteurs à venir lire à haute voix un texte traitant plus
particulièrement de la ville. Quatre scènes ont été prévues, chacune invitant à un itinéraire urbain
dans le monde francophone : en Afrique, dans les Îles, en Europe et dans les Amériques. Les
auteurs lus par les lecteurs étaient présents sur ces scènes. Enfin, une table-ronde sur ce thème de
la ville a confronté les visions de cinq auteurs francophones.
37 / 49
Pour la première édition de « A vous de lire ! » en 2010, le service animation de la Bpi,
par le biais de Francine Figuière a proposé des lectures par des comédiens du conservatoire
national supérieur d'art dramatique de Paris dans la file d'attente à l'entrée de la bibliothèque,
mais également sur la piazza. Il s'agissait d'une manifestation modeste, en effet le service de
l'animation de la Bpi, pris de court pour organiser l'événement n'a pas eu le temps de bien
réfléchir à ce qu'elle allait proposer. La première édition de « A vous de Lire ! » n'ayant pas de
thème pour cette première édition, il a été décidé de présenter les textes des auteurs qui ont été
invités à l'occasion du cycle de conférences « La création à l’œuvre ». Malheureusement les
conditions de lectures étaient difficiles. En effet, bien que le public de la file d'attente soit captif,
le public de la piazza l'était nettement moins et les comédiens n'étaient pas assez identifiés
comme des lecteurs. Néanmoins cette manifestation a tout de même figuré sur l'agenda national
de « A vous de lire ! »
C) Cette année : Améliorer ce qui avait été fait l'année d'avant
Pour la deuxième édition de « A vous de lire! », la Bibliothèque publique d'information et
son service animation a eu pour ambition de reprendre et mélanger les idées des manifestations
développées dans la partie précédente, à savoir un marathon-lecture, un duo de lecture, et une
scène pour lire des textes d'auteurs, mais également de faire une manifestation digne de
l'établissement où elle est implantée, et ainsi d'améliorer ce qui avait été proposé en 2010. Le
directeur de la Bpi, Patrick Bazin, a souhaité que la manifestation se déroule sur la piazza afin
d'être visible.
En quoi consiste cette après-midi ?
« Sur la Piazza, chacun pourra venir lire ou faire lire une lettre de son
propre choix ou en sélectionner une parmi celles proposées par la Bpi.
Vous aimez un écrivain dont la correspondance vous a particulièrement
touché ? Alors, inscrivez-vous, apportez cette lettre et venez partager votre
découverte avec le public de la Piazza. Si l'expérience vous tente, vous
pourrez la lire vous-même ou la faire lire par un comédien ou un auteur.
38 / 49
Mais si vous préférez, vous pourrez aussi piocher dans les enveloppes
mises à votre disposition, une correspondance, – lettres de guerre,
d'écrivains ou d'artistes – choisie spécialement par la Bpi pour cette
grande fête annuelle du livre. »43
Ainsi le but est d'inviter les visiteurs à lire des extraits de correspondance soit dans un
cadre intime en s'installant sur deux fauteuils qui se font face, soit à lire à destination d'un
auditoire plus large en se positionnant sur des petites estrades. Les visiteurs peuvent s’inscrire en
avance en envoyant un courriel à Florence Verdeille (indiqué sur la page Internet de la
manifestation) et préciser qu'ils viennent avec des extraits qu'ils ont choisis ou peuvent faire leur
choix parmi la sélection de la Bpi. Bien entendu les visiteurs sont invités le jour même à partager
une lecture sans s'être préalablement inscrit, mais dans ce cas, ils ne disposeront que de la
sélection de la Bpi. De plus quelques auteurs et comédiens iront sur la piazza le temps d'une
lecture. Au total ce sont soixante dix-huit extraits de correspondance, allant d'une à dix lettres par
extraits. Une liste complète est disponible en annexe 11 et le flyer de la manifestation est visible
en annexe 12.
Le choix du scénographe s'est porté sur Patrick Chauvin, architecte et plasticien car la
Bpi avait déjà souhaité travailler avec lui pour « Qui dit mot », mais cela n'avait pu être
concrétisé. Comment se présente la scénographie ? Patrick Chauvin a eu l'idée de disposer sur la
piazza un long tapi rouge parallèle au centre Pompidou, traversé par des tapis bleu
perpendiculaires au centre Pompidou. Sur le tapis rouge sont disposés des fauteuils pour une
lecture intime, dont certains sont équipés pour les personnes à mobilité réduite, tandis que sur les
tapis bleus des petites estrades (cinq au total) pouvant accueillir une personne, ainsi qu'un
traducteur en langue des signes si besoin, souhaitant lire à destination d'un auditoire plus large.
Les couleurs primaires (rouge, bleu et jaune) ont été choisies afin de rester dans la continuité
visuelle du centre Pompidou dont les tuyaux sont peints de ces trois couleurs. De plus une sphère
jaune de 20 à 30 kilos, gonflée à l’air, avec une reprise du mot « correspondance » et formant une
spirale complète le dispositif . Deux comédiens ont la charge de la faire se déplacer aux alentours
de la place pour interpeller le public et l’entraîner vers les lieux de lecture. Vous pouvez voir en
annexe 13 un plan plus précis de la scénographie.
Les intervenants ont fait remarquer qu’une sonorisation aurait été d'une grande aide. En
43 Description de la manifestation sur le site Internet de la Bpi http://www.bpi.fr/fr/la_saison_culturelle/evenements/a_vous_de_lire.html
39 / 49
effet il y avait un fort brassage des visiteurs qui venaient mais ne s'arrêtaient pas ou pas
longtemps, qui ne connaissaient pas la manifestation, qui n'entendaient pas en raison des clowns
de rues dont les activités faisaient beaucoup de bruit. Avec un système de sonorisation les voix
auraient porté plus fort pour les auditeurs et plus loin pour attirer les promeneurs. La
communication sur place n'a pas été très importante, seulement quelques panneaux à l'accueil où
l'ont pouvait choisir les correspondances et aucun affichage n'était disposé aux alentours de la
piazza.
Des élèves du conservatoire national d'art dramatique de Paris diront qu'il aurait été plus
intéressant de faire les lectures d'avantage à l’intérieur qu'à l’extérieur où le public est plus facile
à conquérir. En effet beaucoup d'auteurs ont préféré lire dans la partie située à l'intérieur du
Centre Pompidou. Cependant dans ce cas, la manifestation n'aurait pas été considérée comme
hors les murs. Au final si beaucoup de monde a écouté les déclamations des correspondances,
peu de personnes ont lu spontanément.
Cependant cette expérience est intéressante, pour
preuve ce qu'en dira une des élèves du conservatoire
national d'art dramatique de Paris : « le fait d'ouvrir les
lettres et de découvrir les textes est une expérience
enrichissante, d'autant plus que la Bpi a sélectionné des
textes intéressants ».
De plus, cette manifestation s'inscrit entièrement
dans la charte de l'action culturelle à savoir qu'une des
missions de la Bpi est de proposer des manifestations orales, et certains des objectifs sont :
- de « souligner le lien avec les collections imprimées […] de la Bpi ». En effet les
extraits de correspondances sont issues des fonds de la Bpi.
- de « participer aux programmes territoriaux […] nationaux […] : lire en fête ». Bien
que le nom de la manifestation ait changé, nous pouvons tout de même remarquer que la Bpi met
un point d'honneur à s'insérer au sein de la fête nationale de promotion de la lecture.
Par le biais de cette manifestation, la Bpi participe à la vie culturelle locale et propose une
animation presque hors les murs, puisque située hors de la bibliothèque elle-même, même si
encore implantée sur la propriété du centre Pompidou. Cette manifestation, à cheval entre
l'animation à voir et où l'on participe, s'exporte dans l'espace public et invite les visiteurs à
devenir, l'espace d'un instant et de manière spontanée, des acteurs en déclamant des textes et à
40 / 49
Illustration 9: Une lectrice sur un balcon, photographie prise par la Bpi
être ainsi acteurs de la culture.
Malgré les quelques écueils, auxquels réfléchir si ce projet est reconduit, la manifestation
est un succès puisque 1000 personnes (lecteurs et auditeurs) ont participé à un moment d'échange
autour de la lecture.
Nous avons vu que la Bpi à travers cet événement met en pratique sa charte d'action
culturelle, nous allons maintenant nous pencher sur une pratique qui, pourrait-on croire, n'a pas
sa place en bibliothèque, il s'agit d’ateliers slam.
41 / 49
III) Des ateliers : les ateliers slam
A) Genèse du projet
Durant l'année 2009 la Bpi a proposé en collaboration avec la Maison du conte de
Tailleurs d'histoire un cycle nommé « Tailleurs d'histoires ». Le principe de chaque séance est
simple : dans un premier temps, sur une thématique commune, deux conteurs narrent un conte
d'une vingtaine de minutes. Puis, dans un second temps, ils présent le façonnage de l'histoire. Ils
sont rejoints ensuite par un artiste ou chercheur d'une autre discipline qui apporte à son tour son
regard. Au total neuf séances ont eu lieu entre janvier 2009 et mars 2010.
La Bpi, sous l'impulsion de Philippe Charrier, chef du pôle action culturelle et
communication souhaitant réitérer l’expérience et souhaitant mélanger le slam et le conte a mis
en place le cycle « Slam : de bouche à oreille ». qui s'est déroulé de novembre 2010 à mai 2011.
« La Bpi propose pour cette saison 2010-2011 des ateliers d'écriture de
slam. Animés par le collectif Slam Tribu, ces ateliers sont ouverts à tous.
L'atelier d'écriture slam inscrit d'emblée l'écriture dans une pratique
éclectique et décloisonnée. Le slam ne se caractérise pas par un genre
unique mais par l'addition, le collage, le mélange de toutes les richesses
de la langue orale comme la mise en voix, la tonalité, le souffle, le rythme
et de tous le styles d'écriture : poésie, chanson, hip-hop, forme narrative,
personnification, improvisation44. »
Ainsi les ateliers se sont succédés tous les 15 jours les lundis de 18H à 20H dans la
galerie Rambuteau au premier niveau, et avec 4 scènes ouvertes dans la petite salle. Il s'agit lors
de ces scènes ouvertes d'inviter le public à slamer ou conter ; bien sûr les membres de slam tribus
ont pu également slamer durant ces scènes ouvertes. On dénombre ainsi entre 12 à 15
participants pour les ateliers et une vingtaine de participants spontanés pour les scènes ouvertes,
parmi environ une soixantaine de spectateurs, soit un ratio d'un tiers de participants parmi le
public.
44 Plaquette de présentation novembre-décembre 2010, disponible en annexe 14
42 / 49
B) La bibliothèque est ainsi un passeur de culture
La bibliothèque est un lieu pour apprendre, se cultiver, pour se former tout au long de sa
vie, mais c'est aussi un lieu de vie, de rencontre et d'échange. Elle doit « donner accès aux
expressions culturelles de tous les arts du spectacle »45. La Bpi l'a bien compris en indiquant
dans sa charte de l'action culturelle qu'elle se doit de « développer toutes les formes de l’action
culturelle, [...] notamment le spectacle vivant »46, et l'un de ses objectifs est « l'action
pédagogique sous toutes ses formes »47. De plus le thème de ces ateliers n'est pas commun, il ne
traite pas de littérature, philosophie ou de sciences et ne fait pas partie de la « culture cultivée ».
Ainsi tous les publics peuvent se sentir concernés par ces ateliers où l'intervenant ne fait pas
partie du milieu universitaire ou de la recherche.
La bibliothèque n'est plus un temple du savoir, le bibliothécaire n'est plus un savant mais
un médiateur. Cette institution doit permettre l'accès à la culture au plus grand nombre, la culture
recouvre un vaste champ, dont le slam fait partie autant partie que l'opéra, c'est de la
démocratisation culturelle. Ainsi permettre aux usagers de découvrir une forme d'art dérivée de
la chanson et du rap, mais également de leur permettre de s'initier à cette pratique par des
animations où l'on participe favorise, selon le manifeste de
l'IFLA sur la bibliothèque multiculturelle, « l’échange de
connaissances et des pratiques exemplaires en matière de
pluralisme culturel ».
Lieu de vie, lieu vivant, lieu à faire vivre, ce concept
prend de plus en plus d'ampleur. Les anglos-saxons ont ainsi
créé un nouveau modèle de bibliothèques que l'on nomme
« Idea Stores ». Ces bibliothèques sont au service des habitants d'un quartier, d'une localité et
doit permettre à la population de s'exprimer.
45 Manifeste IFLA/Unesco sur la bibliothèque publique46 Charte de l'action culturelle de la Bpi47 Charte de l'action culturelle de la Bpi
43 / 49
Illustration 10: Logo des Idea Stores de Londres
Conclusion
L'action culturelle est de nos jours bien ancrée dans les bibliothèques et n'est plus à
légitimer. Nous pouvons toutefois déplorer les nombreuses disparités entre les bibliothèques,
dans la conception et la réalisation des activités culturelles qui restent encore trop souvent
l’apanage de bibliothécaires non formés dans ce domaine. Cependant l'aide qu’apportent la Bpi
et les BDP permettent, principalement dans les zones rurales, aux bibliothèques dont les moyens
humains et financiers sont limités, d'avoir une offre culturelle certes modeste mais présente.
Ainsi, toutes ces bibliothèques peuvent jouer leur rôle d'accès au savoir, à l'information et à la
culture ainsi que celui d'expression culturelle.
Nous avons étudié trois exemples d'actions culturelles de la Bpi : une exposition, une
manifestation orale et des ateliers. Nous avons vu qu'elles suivent la charte de l'action culturelle
que s'est imposée la Bpi, qui participe ainsi à la vie culturelle du centre Pompidou et plus
largement de la ville de Paris. La Bpi permet également, par ces actions, la formation et
l'information du citoyen tout au long de sa vie.
Mais qu'en est-il de l'action culturelle au sein de la Bpi ? Par le biais de son directeur
Patrick Bazin, elle souhaite toujours innover, être un laboratoire d’expériences pour les
bibliothèques et propose ainsi un nouveau projet d'établissement dont la phase préparatoire a
commencé en 2010 et dont la réalisation s'échelonnera de 2012 à 2014.
Une des raisons de ce projet est la constatation que les activités culturelles sont parfois
trop coupées de la bibliothèque. En effet, on peut remarquer que les conférences et les débats se
situent souvent dans la petite salle du centre Pompidou, laquelle se situe en dehors de la Bpi. De
plus, comme indiqué dans la deuxième partie, la Bpi ne peut plus profiter de l'espace de la
mezzanine d'où sortent les usagers de la bibliothèque et où flânent les visiteurs du musée, pour
faire des expositions. Il manque également à cette bibliothèque, en plus du festival « Cinéma du
réel » qui se déroule chaque année fin mars et/ou début avril, un autre événement fort .
Dans ce nouveau projet d'établissement, il a été prévu de repenser l'organisation des
espaces de la Bpi. Ainsi, une idée a émergé : au lieu de créer les départements en fonction de la
classification utilisée (la Classification Décimale Universelle dans notre cas), quatre
départements ont été prévu. Il s'agit de :
- Comprendre, avec une volumétrie estimée à 149 000 documents. Ce département
44 / 49
intégrera l'Histoire, la géographie, la philosophie, la religion, les sciences sociales, et les sciences
exactes.
- Imaginer, avec environ 183 700 volumes, comprenant les Langues et les littératures
ainsi que les Arts et la musique qui seront intégrés à ce département ;
- Vivre et apprendre, avec 56 800 volumes estimés. Dans ce département on mettra à
disposition les méthodes de l'autoformation, tous les documents sur l'emploi et la formation, la
vie pratique, le droit, l'économie et la gestion, l'informatique, le transport, l'agriculture, la
décoration, les travaux manuels, la cuisine, les loisirs et les sports.
- Lire le Monde qui comprendra l'espace d'accueil, la presse, l’actualité, les expositions
et les manifestations orales.
Le but est de recomposer les lieux avec des espaces clos, modulables selon les besoins,
notamment en terme d'action culturelle, ainsi cette dernière pourrait bénéficier d'une meilleure
visibilité à l'intérieur de la bibliothèque et ne sera plus tributaire de contraintes extérieures,
comme c'est actuellement le cas pour la mezzanine et la petite salle et la grande salle. Même si
nous pourrions penser que cela signifie une rupture des liens entre la Bpi et le centre Pompidou,
ces nouveaux espaces pourront au contraire permettre d'élargir l'offre culturelle de la Bpi, en lien
avec l'actualité du centre Pompidou.
Mais un autre grand changement devrait s'opérer : un programmateur culturel sera
intégré dans chacun des départements et en chapeautera les projets. Il sera en relation avec une
équipe technique et de programmation. Ainsi, le service de l'animation ne serait plus chargé de la
mise en œuvre de la programmation culturelle et cette tâche devrait être assigné aux
départements. Le nouveau service de l'animation devrait servir de support pour les
programmateurs, et à terme, ce service pourrait être amené à disparaître. Nous avons l'impression
ici d'assister à un retour en arrière. En effet, l'action culturelle ira à la charge des bibliothécaires
qui n'ont pas de formation dans ce domaine mais qui le font avec beaucoup de motivation.
Dans cette optique, le service animation risquant de disparaître, il faut repenser la
conception de l'action culturelle. Doit-elle rester le propre d'un service spécialisé ou doit-elle être
dissoute et mélangée au métier de bibliothécaire lui-même, devenant ainsi une compétence
obligatoire du métier ? A l'heure du numérique, où le métier est en train d'évoluer, l'action
culturelle n'est pas un domaine enfermé dans une tour d'ivoire et doit sans cesse être sujette à
réflexions, expérimentations et pourquoi pas, à changements.
45 / 49
Bibliographie et Sitographie
Ouvrages :
HUCHET, Bernard; PAYEN, Emmanuèle. L'action culturelle en bibliothèque, Collections
Bibliothèque éditions du cerlce de la Librairie, 2008
Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (France). éditeur scientifique.
L'action culturelle en BDP, locomotive ou danseuse [Texte imprimé] : actes du colloque d'Agen, 12,
13, 14 novembre 2002. Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt, 2002
GADALA Clarisse, Mémoire d'étude, Pourquoi exposer : les enjeux de l’exposition en
bibliothèque, 2002. Disponible en version numérique à l'adresse http://www.enssib.fr/bibliotheque-
numerique/document-2056
Bulletin Bpi septembre-octobre 2007, dossier : l'action culturelle de la Bpi disponible à l'adresse :
http://www.bpi.fr/modules/resources/download/default/La_Bpi_et_vous/Bulletin/PDF/bulletin22.p
df
Catalogue des expositions itinérantes de la Bpi, 2010. Également disponible en ligne :
http://www.bpi.fr/fr/professionnels/collections_et_services2/expositions_itinerantes/catalogue.html
Articles de périodiques :
Lethève, Jacques, « Les expositions dans les bibliothèques françaises au cours des cinq dernières
années », BBF, 1956, n° 7-8, p. 515-529 [en ligne] <http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 17 mai 2011
Masse, Isabelle, « Animation et bibliothèque », BBF, 1995, n° 4, p. 80-82 [en ligne]
<http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 12 avril 2011
Albane Lejeune, « L'action culturelle en bibliothèque », BBF, 2008, n° 5, p. 106-106 [en ligne]
<http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 25 mai 2011
Payen, Emmanuèle, « Action culturelle et production de contenus », BBF, 2011, n° 1, p. 20-25 [en
ligne] <http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 25 mai 2011
Dogliani, Sergio, « Les idea Stores Le site web : www.ideastore.co.uk », BBF, 2008, n° 1, p. 69-72
[en ligne] <http://bbf.enssib.fr/> Consulté le 25 mai 2011
BOUYSSE, Aurelien, FOINANT-WILLIG, Edelinde, VELY, BETTINA, FOLLAIN, Amelie,
46 / 49
SAUVAGE, Muriel, « L’animation pour la mise en valeur des collections », disponible à l'adresse
http://www.savoirsolidaire.net/index.php?option=com_content&view=article&id=30:lanimation-
de-mise-en-valeur-des-collections&catid=11:animer-une-bibliotheque&Itemid=15
Agence de coopération entre les bibliothèques, les services d'archives et les centres de
documentation de Champagne-Ardenne, « Comment réussir une animation en bibliothèque ? ».
Également disponible à l'adresse http://www.savoirsolidaire.net/images/interbibly.pdf
Décrets, chartes et manifestes :
Manifeste sur la bibliothèque publique élaborée conjointement par l'IFLA (La Fédération
internationale des associations de bibliothécaires et d'institutions) et l'UNESCO en 1994.
Disponible à l'adresse http://archive.ifla.org/VII/s8/unesco/fren.htm
Décret 76-82 du 27 janvier 1976 portant création de la bibliothèque publique d'information
disponible en ligne à l'adresse
http://www.bpi.fr/modules/resources/download/default/Decouvrir_la_Bpi/Documents/decret_Bpi.p
df
Charte de l'action culturelle, disponible en ligne à l'adresse
http://www.bpi.fr/modules/resources/download/default/Professionnels/Documents/chartes/Charte_
Action_culturelle_Bpi_2008.pdf
Documents interne de la Bpi :
Le libre accès à la Bibliothèque Publique d'Information, Françoise Gaudet, service études et
recherches
Zoom sur … les études et la recherche à la Bpi
Les publics des manifestations orales, Synthèse de la phase exploratoire.
Communiqués de presse :
Communiqué de presse. Lancement de « À vous de lire ! », 19/04/2010,
http://www.avousdelire.fr/2010/medias/190410-cp_Avous_de_lire.pdf pdf (290ko)
Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à
l’occasion de la conférence de presse « A vous de lire ! » disponible en ligne à l'adresse
47 / 49
http://www.avousdelire.fr/2010/medias/180510_-_discours_A_vous_de_lire.pdf pdf (300ko)
Communiqué de presse À vous de lire ! Édition 2011, disponible en ligne à l'adresse
http://www.avousdelire.fr/2011/dl/110303-CP-a-vous-de-Lire.pdf pdf (268ko)
Sites Internet :
Le site Internet de la Bpi :http://www.bpi.fr/ [dernière consultation le 27 mai 2011]
Le site Internet de la manifestation « à vous de lire ! » : http://www.avousdelire.fr [dernière
consultation le 27 mai 2011]
Le site Internet de « Lire en fête » : http://www.lire-en-fete.fr/ [dernière consultation le 27 mai
2011]
Le site Internet de Bibliosésame : http://www.bibliosesame.org [dernière consultation le 27 mai
2011]
Le site Internet de Savoir Solidaire http://www.savoirsolidaire.net/ [dernière consultation le 27 mai
2011]
Le blog Bibliobesssion http://www.bibliobsession.net/ [dernière consultation le 27 mai 2011]
Le site Internet de l'Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine (IMEC) http://www.imec-
archives.com/ [dernière consultation le 27 mai 2011]
Le site Internet du conseil général de la Moselle http://www.cg57.fr/ [dernière consultation le 31
mai 2011]
Rapports et mémoires de stage :
Canivet, Thérèse, La Bpi, une « ruche » au service de la culture, rapport de stage de DU
Techniques documentaire et médiation culturelle à l'université de Paris X, juin 2010
Azougagh El Idrissi Amel, Amal, Le rôle de médiateur dans l'enjeux de la démocratisation
culturelle : Le cas de la Bpi depuis 2000, Mémoire de stage de Master 2 Communication politique
et publique en France et en Europe, Université Paris XII-Val-de-Marne, septembre 2009
48 / 49
Tables des Annexes
Annexe 1 : Décret 76-82 du 27 janvier 1976 portant création de la bibliothèque publique
d'information
Annexe 2 : plan des trois niveaux de la Bpi.
Annexe 3 : Organigramme de la Bpi
Annexe 4 : Charte action culturelle lisible dans son intégralité
Annexe 5 : plan de scénario de l'exposition
Annexe 6 : Plan du schéma de la scénographie
Annexe 7 : communiqué de presse de l'édition 2011
Annexe 8 : Discours de Frédéric Mitterrand prononcé à l’occasion de la conférence de presse «
A vous de lire ! » le 18 mai 2010
Annexe 9 : article de Télérama Un pour tous, tous pour un !
Annexe 10 : plaquette de l'événement Cent du siècle/désir de lire
Annexe 11 : Liste des extraits de correspondances proposées lors de la manifestation
Annexe 12 : Flyer de la manifestation
Annexe 13 : Plan de la scénographie.
Annexe 14 : Plaquette de présentation novembre-décembre 2010
Index des illustrationsIllustration 1: Localisation du Centre Pompidou dans Paris............................................................5Illustration 2: Centre Georges-Pompidou vu du quartier Montmartre. Source : Wikipedia............5Illustration 3: Statistiques de fréquentation de la Bpi de 2001 à 2008............................................8Illustration 4: Les publics de la Bpi 2003-2009...............................................................................9Illustration 5: Extrait du compte-rendu des travaux de la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse, un document austère au premier abord mais important .......................................................................................................................................31Illustration 6: Logo de l'édition 2010.............................................................................................35Illustration 7: Logo de l'édition 2011.............................................................................................36Illustration 8: Le Tipi sur la piazza, image provenant du site Internet du Centre Pompidou........36Illustration 9: Une lectrice sur un balcon, photographie prise par la Bpi......................................40Illustration 10: Logo des Idea Stores de Londres..........................................................................43
49 / 49