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UNIVERSITE DU UEBEX:
MEM)IRE
PRESENI'E A
L'UNIVERSITE DU QUEBEX: A '!ROIS-RIVIERES
CDM1E EXI~ PARI'IELLE
DE LA MAITRISE EN PSYCHOLOGIE
PAR
DENISE CAroN
At.'1XIETE Er ASSERTION GIEZ DES INDIVIDUS
ASSERI'IFS El' ID~-ASSERTIFS
AVRIL 1981
Universit du Qubec Trois-Rivires
Service de la bibliothque
Avertissement
Lauteur de ce mmoire ou de cette thse a autoris lUniversit du Qubec Trois-Rivires diffuser, des fins non lucratives, une copie de son mmoire ou de sa thse.
Cette diffusion nentrane pas une renonciation de la part de lauteur ses droits de proprit intellectuelle, incluant le droit dauteur, sur ce mmoire ou cette thse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalit ou dune partie importante de ce mmoire ou de cette thse requiert son autorisation.
RESUME
La prsente recherche porte sur la relation entre l'assertion
et l'anxit, telle que formuls par Wolpe (1958, 1969), en utilisant
diffrents types de mesure. L'chelle Rathus d'assertion comportementa-
le, le questionnaire d'anxit situationnelle et de trait d'anxit (ASTA)
et un test comportemental d'assertion furent administrs 23 sujets
(12 assertifs, 11 non-assertifs). La frquence cardiaque et 111 'anxit
subjective ressentie" taient galement values, lors de l'administration
du test comportemental.
Les rsultats indiquent que les individus assertifs et non-
assertifs sont diffrencis au niveau de l'anxit pour les questionnaires
et l'chelle "d'anxit subjective ressentie." Les sujets ne sont pas
diffrencis au niveau de la frquence cardiaque. En conclusion, l'hypo-
thse que les mesures cognitives et physiologiques valueraient des as-
pects indpendants d'une mme ralite est formule.
Denise Caron, tudiante Andr Cloutier, superviseur.
Table des matires
Table des matires _.~
Liste des fig'Ures ..... " .............. " .................. " .......... " .. " ...... """ .... " fi ., .. " " " " fi
Chapitre premier Assertion et anxiete ,
Problmes de definition Position de Wolpe
"., "".ftI ..... " ............ " .. " ..... " .... "." ..
Position de McFall ".", 4. Diffrences ....... fi fi"" fi .. " .. fi fi .... " .... fi...... .. ...... fi fi" fi" fi"" fi .. .,"" .. " ...... "" .... Assertion: trait de personnalite ou comportement specifique llIle si t uat ion ...... " .... fi ........................................ fi fi fi ...... fi fi ......... " " fi. .. " .. .. Instruments de mesure de l'assertion La nature du deficit Etuds orrelationnelles Autres recherches Buts de la recherche proposee Hypothses ....
.. .. " .. fi fi .. " .. fi ...... fi .... " " .... " ...
fi fi .. " .. fi .. " fi fi .. fi fi .. fi fi .. fi .... " ....
.. fi ...... " fi .. " fi .. 11 " fi fi fi ...... " fi , fi .. " .... " ..
Chapitre II - Description de l' experience '
Epreuves exprimentales ....................................... . L'echelle Rathus d'assertion cOportementale ~ Echelle d'anxiet situationnelle et de trait d'anxiete Test comportemental d'assertion Mesure physiologique: la frquence cardiaque "Anxiete subjective ressentie" .
Proc edure S fi ., ., ., ., ., fi ., ., fi ., ., ., ., Selection des sujets Procedure de l'experience Exprimentateu.rs"., fi ., .,.,., ., ., .,. fi" f# fi fi fi fi" fi ri fi""., ri" fi".
iii
iil.
v
viii
i
4
6 7 9
10
12 16 19 26 38 49 50
51
52 52 54 56 58 59
60 60 61 63
Chapitre III - RsuLtats
Rsultats Jes questionnaires
Rsultats l'chelle "Anxit sUbjective ressentie" Rsultats de la frquence cardiaque
La frquence cardiaque initiale La frquence cardiaque au test comportemental Rsultats au test "t"
Chapitre IV - Discussion des rsultats
Questionnaires
"Anxit subjective ressentie" Rsultats de la frquence cardiaque .
Mesures initiales Frquence cardiaque au test comportemental ................. . Contexte positif et ngatif _ . "."" .,
Contradiction entre les mesures de la frquence cardiaque et de "l'anxit subjective ressentie" "
Remerciements
Appendice A - Epreuves exprimentales "."
Appendice B -Rsultats individuels et de groupe
Appendice C - Analyses de varlance et de covariance
Rfrences ........................... fi .................... " ..... fi ........ ., ........ ; .. fi
lV
65
66
68
73 73 74 80
82
83
85
90 90 91 92
91
100
101
113
125
133
Tableaux
l
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Liste des tableaux
Analyse de variance mesures rptes des r~sultats l'chelle "Anxit subjective ressentie" en fonction des contextes situationnels
Moyennes et carts-types de "l'anxit subjective ressentie" dans chacune des situations pour les su.jets ~ssertifs ..... .,.,. ft ... .. " ....... fi .".""" fi fi"" fi .. ., ". fi" .. Moyennes et carts-types de "l'anxit subjective ressentie" dans chacune des situations pour les su,jets non-assertifs ., ., ........... ., ., Analyse de covariance ~ mesures rptes de la fr
Tableaux
13
14
Moyennes et carts-types de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "~uestionll pour chacune des situations ....
Moyennes et ecarts-types de la fre~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la periode "repon-se", pour chacune des situations"." ... '
15 Moyennes ajustes de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "~uestion", pour chaC1llle des situations ........ ' .......... " ........ .
16 Moyennes ajustes de la fr~uence cardia~ue de chacun des groupes, lors de la priode "reponse", '
App. B
App. 'B
App. B
pour chacune des situations , .............................. . App. ) B
17
18
19
Les rsultats du test lit" comparant les groupes assertif et non-assertif au ~uestionnaire ASTA..... App.
Moyennes et carts-types de "l'anxite subjective ressentie" dans les contextes situationnels positif et negatif pour les groupes assertif et non-assertif App.
Moyennes pour les trois periodes d'enregistrements tablissant la fre~uence cardia~ue de base pour les deux. groupes ........ ....... ., ..... ~ ................ ' If .. App.
20 Les rsultats du test "t" de l ,a fr~uence cardia-~ue de base comparant les groupes assertif et non-
21
as sert if ........................ ft" ... " " . . ' ri ...... " " ..... If " ........ .
Analyse de variance mesures repetees des resul-tats l'chelle IIAnxit subjective ressentie" dans les situations ngatives ................... '
App.
App.
22 Analyse de variance mesures rpetees des rsul-tats l'chelle "Anxit subjective ressentie"
23
24
dans les situations positives ......................... .
Analyse de covariance mesures reptes de la fr~uence cardia~ue, lors de la "~uestion", portant
App.
sur les six situations............................. App.
Analyse de covariance mesures rptees de la fr~uence cardia~ue, lors, de la "~uest ion", dans les trois situations negatives O' .......... , . ... .. App.
B
B
B
B
c
c
c
c
Tableaux
25 Analyse de covariance mesures rptes de la
26
27
- frquence cardiaque~ lors de la Irquestiontr dans les trois situations positives n ........... - ". H ..... i App. C
Analyse de covariance mesures rptes de la frquence cardiaque, lors de la "rponse", dans les trois situations ngatives -.- -
Analyse de covariance mesures rptes de la frquence cardiaque, lors de la rrrponse", dans les trois situations positives.-. ""."
App. c
App. c
v~~].
Liste de s figures
Figures
l Relation hirarchi~ue entre les composantes menant une rponse russier .. r""".rrr . "".r." r r Chap. l
2 Frquence cardia~ue de chaque groupe pour les trois priodes tablissant la fr~uence cardiaque de base. Chap. III
3 Moyennes de la frquence cardiaque ajuste de cha-cun des groupes:. lors de la priod.e "rponse", dans les six situations r r" ".0' ". r. ". Chap. III
Introduction
Au cours des dernires annes de nombreuses mthodes d'interven-
tions ont vu le jour. Dans ce courant, l'cole behaviorale a elle aussi , mis au point diverses techniques d'intervention parmi lesquelles on retrou-
ve l'entratnement l'assertion, ou en langage populaire, l'affirmation
de soi. Cet entratnement vise rendre l'individu capable d'exprimer ses
opinions et sentiments, qu'ils soient positifs ou ngatifs. Bien que
des mthodes d'intervention aient t labores et que la recherche, pour
une part, s'attarde l'valuation de ces entranements, plusieurs cher-
cheurs sont encore approfondir et dfinir le concept d'assertion.
Ces derniers cherchent identifier des indices cognitifs, physiologiques
ou comportementaux diffrenciant les individus assertifs et non-assertifs
ce qui leur permettrait d'tayer le concept d'assertion et par consquent
d'identifier les dficits spcifiques la non-assertion.
Dans ce contexte, l'objectif principal de ce travail est de dif-frencier les individus assertifs et non-as sert ifs du point de vue de l'an-
xit gnrale, subjective et physiologique.
Il existe plusieurs recherches qui sOulignent une relation pos-
sible entre l'assertion et l'anxit. Cependant, on observe que depen-
damment des types de mesures utilises, que ce soit pour l'assertion ou
l'anxit, les rsultats semblent parfois contradictoires, d'o une grande
3
confusion.
Aussi avons-nous dcid d'investiguer cette relation, cec~ en
utilisant divers types de mesures de l'assertion et de l'anxit. Nous
utiliserons des mesures pap~er-crayon pour valuer le taux d'assertion et
d'anxit, une mesure de IIl'anxit subjective ressentie ll et une mesure
physiologiQue de l'anxit, la frQuence cardiaque, ces deux dernieres
tant utilises l'intrieur de l'administration d'un test comportemen-
tal d'assertion.
Nous pouvons dj souponner que l'utilisation de. diffrents types de mesure conduire des rsultats diffrents. C'est ce que nous
nous proposons de verifier.
En plus du but prem~er Qui est de diffrencier les individus
assertifs et non-assertifs par le biais de mesures d'anxit, la mthode
nous fournira les informations ncessaires l'investigation de deux
approches distinctes du probleme soit l'approche de trait de personna-
lit de l'assertion et celle de la spcificit situationnelle.
Chapitre prem~er
Assertion et anxit
L'assertion est un concept du champ de la psychologie behaviorale
moderne qUL a une large audience et qui suscite un grand intrt auprs
des chercheurs.
Parmi ces derniers, on en retrouve certains, comme Wolpe (1958, 1969) et McFall (1976) qui ont dvelopp des modles prcis d'explication d'un comportement non-assertif. Comme on pourra le constater, pour
Wolpe (1958,1969), le comportement non-assertif est reli un trait de personnalit, alors que pour McFall (1976), le contexte situationnel cons-titue la variable dterminante d'un comportement non-assertif.
Plus rcemment, Schwartz et Gottman (1976) ouvrent une voie de recherche extrmement stimulante en se penchant sur la nature du dficit
chez les individus non-assertifs.
Dans le cadre de ce premier chapitre, nous tenterons de clarifier
ces modles th~oriques et d'en dgager les diffrences; Dans un deuxime
temps, l'on verra dans quelle mesure chacun de ces modles retrouve une
vrification exprimentale.. Nous tenterons ainsi de mieux cerner le sujet et d'en dgager des hypothses pertinentes.
6
Problmes de dfinition
Le concept d'assertion fait parti du vocabulaire de l'approche
behaviorale depuis relativement peu de temps. Salters (1949), considr
comme l'un des pionniers dans ce domaine, utilise ce terme. Il n'existe
cependant ce jours, que peu de dfinitions d'un comportement assertif qUl soient satisfaisantes.
A peu de choses prs, on dfinit gnralement le comportement
assertif comme la capacit d'un individu d'exprimer ses sentiments, qui ils
soient positifs ou ngatifs, de dfendre ses droits, d'mettre une opinion
face une autre personne (Alberti et Emmons, 1974; Fensterheim, 1972; Lan-
ge et Jak.uboW'ski, 1976; Rimm et Master, 1974; Wolpe et Lazarus, 1966).
Cette dfinition tant vague et peu oprationnelle, de nombreux
auteurs (Eisler et al., 1973b, 1975; Galassi et al., 1974; Gay et al., 1975;
Kirschner, 1976; Lazarus, 1973) ont tent de circonscrire des types de Sl-
tuations faisant intervenir le concept "tre assertif." Ils en ont dgag
des situations comme: la capacit de dire non, de demander une faveur, d'ex-
primer des sentiments positifs (compliments, satisfaction, etc.) ou ngatifs,
d'amorcer, d'laborer et de terminer une conversation, d'exprimer son opi-
nion, de faire respecter ses droits, etc. Ils ont galement essay de cerner
des facteurs inhrents la situation pouvant influencer le comportement.
Ils considrent le degr de familiarit et le sexe de la personne-stimulus
(i.e. la personne face qui le sujet veut ou doit s'affirmer), son statut, de mme que la nature du comportement impliqu (par exemple, l'individu ne
7
se comportera pas de la mme faon dans une situation de refus ou dans une
situation o il demande une faveur).
Un certain nombre d'auteurs (Alberti et Emmons, 1974; Serber, J.972;
Wolpe et Lazarus, 1966), pour leur part, se sont penchs sur l'identitica-
tion des composantes verbales et non-verbales pertinentes au comportement
assertif. Ils ont identifis des indices comportementaux tels que la. duree
du contact visuel; J.e nombre de sourires, la duree de la rplique~ la laten-
ce de la reponse, l'intensite de la voix, la tonalit affective de la voix,
les irregularits dans le discours, le niveau global d'assertion generale~
la requte de nouveaux comportements, etc.
position de Wolpe
La dfinition gnrale mentionne auparavant se rattache en grande
partie la conception de Wolpe (1958) qui dfinit l'assertion comme tant
"l'expression socialement approprie de toute motion et de tout droit sans
prouver une trop forte anxit .. " Selon lui, l'anxit gnralise serait
le principal frein l'expression d'un comportement assertif.
En effet pour Wolpe (1958, 1969), un individu manque d'assertion
parce qu'il rpond avec anxit certains stimuli. Son modele d'explica-
tion est bas sur l'anxit et sur le principe de l'inhibition rciproque.
L'anxit serait antagonique au comportement assertif et interfrerait
avec son mission, Il va mme jusqu' faire la relation inverse et stipu-le que les reponses assertives sont rductrices d'anxit.
8
De plus; Wolpe (l969) considre l'assertion comme un trait de
personnalit plus ou moins constant d'une situation l'autre et ce, bien
qu'il admette l'importance du facteur situationnel dans l'mission d'un
comportement assertifoo Il reconnat, par exemple, que certains individus
peuvent treoasserlifs avec des trangers et ne pas l'tre avec leur con- '
joint.. Il accepte galement l'existence de personnes non-as sert ives dans un large ventail d'interactions'. Cette position infre implicitement que
les diffrentes classes de rponses assertives ou non-assertives sont
fortement relies entre elles. Par exemple, pour Wolpe, l ' individu non-
assertif rpondra globalement de la mme faon non-assertive dans des si-
tuations de refus ou dans des situations de demande de faveur.
Rappelons que pour Wolpe (1958, 1969), le trait d'assertion est
directement reli l'anxit gnralise, la source de la non-assertion
tant la prsence d'une trop forte anxit. Cette dernire ne semble pas
necessairement rattache la situation, mais elle est plutt considre
elle aussi, comme un trait de personnalit.
C'est ainsi qu'au niveau du traitement, '''olpe (1958, 1969; Wolpe
et Lazarus, 1966) suggre un entranement l'assertion comme stratgie
d'intervention auprs d'individus qui, dans un contexte interpersonnel,
ont des rponses non-adaptes, parce qu'empreintes d'anxit, qui les e~
pchent de dire ou de faire ce qui est raisonnable. Il favorise l' utili-
sation de la dsensibilisation l'intrieur d'un entranement l'asser-
tion puisque, selon lui, l'origine du comportement non-assertif se situe
9
au niveau de l'anxit et
10
McFall (1976) est d'avis que le concept d'assertion recouvre un ventail de comportements beaucoup trop large pour s' expli'luer par l 'hypo-
thse de trait de personnalit qui serait constant d'une situation l'au-
tre. Il estime que les diffrentes classes de situations sont relativement
indpendantes. Selon lui, un individu ne se comporte pas de la mme fa- .
on dans une situation de refus et dans une situation de demande.
Au niveau des stratgies de traitement, McFall (1976) suggere de centrer le traitement sur l'acquisition et l'apprentissage de comporte-
ments alternatifs plus appropris. Il prtend que si des rponses adaptes
et convenables sont acquises, rptes et renforces, les rponses non-
adaptes vont tre dplaces et elles vont disparatre. Un tel entrane-
ment se fait par l'utilisation de diverses techniques telles que la prati-
que par jeux de rles (behavior rehearsal) , l'utilisation de modles comp-tents (modeling) et par l'utilisation d'instructions (coaching).
En conclusion, on peut identifier des diffrences importantes
dans les conceptions de Wolpe et de McFall en ce qui concerne la source
et l'explication de la non-assertion. Dans les pages qui suivent nous
tenterons de mieux les cerner.
Diffrences
McFall (1976) et Wolpe (1958,1969) different sur plusieurs as-pects dans leur approche de l'assertion. Au niveau de la source d'un
comportement non-assertif, par exemple, Wolpe (1958, 1969) croit que c'est
l'anxit 'lui empche le comportement assertif, alors 'lue pour McFall
(1976), les ir.dividus sont non-assertifs parce 'lu'ils n'ont pas appris les habilets ncessaires.
Il
Ces deux auteurs s'opposent galement dans leur approche respec-
tive.. Wolpe (1958, 1969) considre l'assertion comme un trait de person-nalit plus ou moins constant d'une situation l'autre, alors que McFall
(1976) conoit l'assertion comme une comptence ragir dans des situations spcifi'lues~ celles-ci n'tant pas ncessairement relies entre elles.
Les explications de l'anxit par rapport l'assertion sont ega-
lement un lment de divergence pour ces deux auteurs. Pour Wolpe (1958), 1969), l'anxit est la source de la non-assertion et elle est considere elle aussi comme un trait de personnalit. Pour McFall (1976), l'anxit ressentie est directement relie la situation et elle est issue du man-
que de comptence sociale. Cette distinction se reflte directement dans
les formes de traitements privilegis par chacun de ces auteurs comme on
a pu le constater precedemment.
Enfin, Wolpe et McFall diffrent de point de vue au niveau de
l'inter-generalisation des comportements assertifs. En effet, comme nous
l'avons vu~ pour Wolpe (1958, 1969), il existe un phnomne d'inter-gn-ralisation 'lui fait que le comportement non-assertif se reproduit dans un
large ventail de situations, alors que selon la position de McFall (1976), il est plausible 'lu'un individu ait un comportement assertif dans un type
de situation sans 'lue ce comportement se reproduise dans une autre catgo-
rie de situations.
12
Les diffrences entre les positions thoriques de Wolpe et Mc-
Fall suscitent un intrt certain. Comme OE le verra plus loin, plusieurs
chercheurs en assertion ont tent d'valuer ces diff.rentes conceptions
l'intrieur d'un cadre exprimental. Leurs rsultat s fournissent des
lments de rponse par rapport la pertinence de ces deux points de vue ..
Assertion: trait de personnalit ou comportement spcifique une situation
La conception de trait de personnalit est bien taye sur le
plan thori'lue. 1
Salters (1949), prdcesseur de Wolpe, voit l'assertion comme un trait gnralis se rattachant une personnalit inhibe. Ce trait
tendrait demeurer stable dans l'ge adulte et se gnraliserait une
grande varit de comportements sociaux et de situations sociales.
Pour Cattell (1965) l'assertion est perue comme un trait hr-ditaire tendant disparatre avec la maturit. Il classe les personnes
assertives dans la catgorie de type "parmia" alors 'lue les individus non-
assertifs possdent un temprament catgoris dans "-:t;hrectia." Il croit
que mme Sl l'assertion n'est pas modifie par des vnements environne-
mentaux, le man'lue d'assertion tend automati'luement disparatre avec la
maturit.
Enfin, Wolpe (1958, 1969) considere l'assertion comme un trait de personnalit plus ou moins constant d'une situation l'autre et ce,
bien qu'il reconnaisse l'importance du facteur situationnel dans l'mission
13
d'un. comportement. assertif
. Les positions de ces auteurs ne trouvent pas leur support dans
plusieurs types de recherche empiri~ue. De nombreuses recherches tendent
plutt a supporter l'hypothse thori~ue de la spcificit de la situation
dans le comportementassertif (Bates et Zimmerman, 1971; Eisler et al.,_
1975; Gambrill et. Richey, 1975; Hersen et Bellack, 1977; Lawrence, 1970;
McFall et Lillesand, 1971; Rich et Schroeder, 1976; Rimm et Master, 1974;
SkilJ.ing et al .. , 1978; \oJ'a~ren et Gilner, 1978).
Dans cette opti~ue, une exprience mene par Lawrence (1970) tait directement destine vrifier l'hypothse de trait d'assertion par
une analyse factorielle d'un inventaire d'assertion. Si l'assertion est
effectivement un trait de personnalit, l'analyse devrait conduire un
facteur gnral d'asse:r:tion puis~ue la variance devrait tre imputable aux
diffrences individuelles plutt ~u'aux situations ou au mode de reponse.
Les rsultats obtenus par l'auteur n'indi~uent pas la prsence d'un tel
facteur gnral d'assertionr Les rsultats de Lawrence (1970) ont gale-ment t supports par d'aut:r:es analyses factorielles de questionnaires
d'assertion menes par Bates et zimmerman (1971) et Gambrill et Richey (1975) .. Les rsultats obtenus par ces auteurs tendent a rejete:r: l'hypothse de trait de per~onnalit de Wolpe (1958, 1969) puisqu'ils dmontrent ~ue plu-sieurs facteurs sont relis a l'assertion.
Toujours dans l'hypothse de trait de pe:r:sonnalit, les travaux de Eisler et al. (1973, 1975) fournissent des dmonstrations de l'aspect situationnel de l'assertion. A l'intrieur de populations de patients
14
psychiatriques~ l'ex~ression de sentiments positifs et ngatifs varie en
fonction du sexe et du degr de familiarit de la personne-stimulus. Le
contexte social apparat comme un facteur important de l'expression .d'un
comportement assertif. Ces auteurs observent egalement que le contexte
social influence la faon de donner la reponse. Ces observations sont aus-
si appuyees par une recherche menee par Skilling et al.. (1978). Ces tra-
vaux supportent donc l'hypothse de ?-IcFall (1976) quant l'aspect de la
spcificite de la situation en assertion.
De plus~ si les classes de rponse sont fortement reliees, comme
le SOuligne Wolpe (1958, 1969), on devrait s'attendre ce qu'un entraJ:ne-
ment l'assertion dans une classe de comportement choisie travers des
situations htrognes amliore l'expression d'autres reponses dans des
situations similaires. Ici aussi la recherche contredit cette position.
Lawrence (1970) trouve que l'entranement l'assertion visant apprendre
au sujet tre en dsaccord avec une opinion diffrente de la sienne n'a-meliore pas l'habilet d'tre en accord avec les opinions refletant les
s~ennes. McFal1 et Lillesand (1971) observent pour leur part que l'habi~
iet refuser une demande deraisonnable, mme si elle a et amlioree par
un entranement, n'ameliore pas l'habilet faire des demandes. Ces re-
sultats vont dans le sens des observations cliniques de Lazarus (1973)
voulant qu' l'intrieur de diverses situations, la gnralisation d'une
classe de rponse l'autre soit minime; ce qui contredit l' hypothse de
Wolpe (1958, 1969) tout en appuyant celle de McFall (1976).
15
Dans ce sens encore~ Hersen et Bellack (1973), dans une revue de littrature, citent plusieurs raisons suggrant le beso~,n d'adopter un
modle de spcificit de la situation et du stimulus en opposition une
approche de trait de personnalit, dans l'valuation des habilets socia-
les.. Ils expliquent leur position, entre autres, cause du fait qu'on ne
doit pas s'attendre ce qu'un individu ait les mmes difficults dans
toutes les situations.. De mme, les composantes gnralement utilises
dans l'tude des habilets sociales (contact visuel, dure de rponse,
etcp) peuvent varier dependamment du type de situation value. Par exem-
ple, beaucoup de contact visuel peut tre pertinent dans une situation de
refus mais il le sera beaucoup moins dans une situation d'invitation.
Les travaux rapportes jusqu' maintenant laissent donc croire
que l'approche de trait de personnalite dveloppee par Wolpe (1958, 1969) n'est pas appuye, alors que les recherches se penchant sur l'aspect de la
specificit de la situation arrivent desresultats beaucoup plus con-
cluants.. Dans le present travail" nous tenterons de verifier ces deux
positions. Cependant, compte tenu des rsultats des recherches effectues,
on serait en droit de s'attendre ce que les rsultats de notre recherche
aillent dans le sens de la spcificit de la situation en assertion.
L'ecart existant entre la position de McFall (1976) et celle de Wolpe (1958, 1969) a galement influenc le dveloppement des instruments de mesure de l'assertion. Certains instruments concernent l'approche de
trait de personnalit alors que d'autres font refrence l'analyse com-
16
portementale rattache des situations ou des contextes situationnels
prcis.
Instruments de mesure de l'assertion
Dans le champ de l'valuation de l'assertion, deux types d'ins-
truments de mesure sont couramment utiliss soit: les q,uestionnaires
d'auto-valuation (self-reports) et les tests comportementaux par je~ de
rles (behavioral role playing .tests).
A~ Questionnaires d'auto~valuation
Ce premier groupe value le niveau global d'assertion d'un indi-
vidu et se rattache souvent la thorie de trait de personnalit. Les
mesures d'assertion dveloppes par Galassi et al. (1974), Rathus (1973)
et Wolpe et Lazarus (1966) font partie de cette categorie. Ils consistent
en des q,uestionnaires pap~er-crayon. L'individu auto-evalue son comporte-
ment general dans une serie de situations interpersonnelles pouvant impli-
quer un parent, un ami, un tranger, etc., et dans lesquelles un comporte-
ment assertif serait requis. Ce type de mesure etablit une evaluation
subjective d'un niveau global d'assertion et il considere gnralement l'assertion comme un trait de personnalite, plutt qu'il ne mesure la rac-
tion diverses situations. Dans cette catgorie de mesure, seule l' chel-
le dveloppe par McFall et Lillesand (1971) value des situations spci-
fiques reliees des demandes draisonnables.
17
B.. Test comportemental par Jeux de rles
L'valuation comportementale dans le milieu naturel semble tre
le cadre idal .. Cependant,_dans plusieurs cas, des considerations thi-
ques, logiques ou organisationnelles rendent cette approche difficile.
Dans de tels cas, les recherches se rabattent sur la reconstitution en la-
boratoire.. Ces reconstitutions emploient souvent des situations de Jeux
de rles reprsentatives du problme.. Cette approche a' t utilisee par
McFall et ses collgues (McFall et Marston, 1970; McFall et Lilles~nd, 1971;
McFall et Twentyman, 1973) dans le but de reconstituer, en laboratoire,
des situations de la vie courante. Dans ce type de mesure, des situations-
stimulus requrant une reponse assertive sont presentees au sujet. Ce dernier doit rpondre la situation comme il le ferait s ' il se trouvait
actuellement dans cette situation. Par la suite, des juges valuent les rponses du sujet et. donnent une apprciation du degre d'assertion et d'an~iet observs dans chacune des situations. Eisler et al .. (1973 abc,
1975) ont galement beaucoup utilise cette approche. Ils l'utilisent pour
valuer certaines composantes verbales et non-verbales de l'assertion, le
nLveau global d'assertion, de mme que pour analyser l'aspect de la spci-
ficite situationnelle de l'assertion.
De nombreux auteurs ayant compar les tests comportementaux
des questionnaires . d'auto-valuation (Hersen et Bellack, 1977; Lomont
et al., 1969; McFall et Marston, 1970; Michel, 1968; Perkins, 1972;
Snyder, 1972) dmontrent que l'valuation par des mesures comportementales a
plus de valeur prdictive et qu'elle est plus sensible au changement d
l'entranement en assertion que les mesures d'auto-valuation.
18
Hersen et Bellack (1977) apportent des commentaires sur la rela-tion des mesures a'auto-valuation et des mesures comportementales qui ap-
paraissent pertinents. Ils disent que les mesures d'auto-valuations sont
beaucoup plus subjectives que les mesures comportementales. Par exemple, "difficile" et "facile" sont des termes relatifs et le degr de difficult
suffisant pour coter "difficile", peut varier d'un sujet l'autre. Une autre explication. du manque de relation entre les mesures comportementales
et les questionnaires d'auto-valuation met l'accent sur la diffrence
entre l'aspect cognitif et moteur. Selon ces auteurs, il existe trois mo-
des d rponse soit; cognitif, moteur et physiologique. Ces modes fonc-
tionnent, selon eux~ indpendamment et il n'existe pas de relation unifor-
me entre les plans cognitifs et comportementaux.
Les avantages des mesures comportementales par rapport aux me-
sures d'auto-valuation sont qu'elles constituent des mesures I>lus Objec-tives du co~portement, qu'elles permettent d'valuer les composantes ver-
bales et non-verbales spcifiques du comportement, d'identifier les dfi-
cits comportementaux, d'valuer comment se manifeste l'anxit dans di-
verses situations (anxit physiologique, anxit subjective ressentie), qu'elles ont plus de valeur prdictive et enfin, qu'elles permettent ga-
lement de fixer un niveau global d'assertion.
En conclusion, il semble que les rsultats issus des tests papier-
crayon, mme s'ils appuient souvent l'hypothse de trait de personnalit,
doivent tre interprts avec rserve compte tenu de leur subjectivit, alors que les tests comportementaux tant . plus objectifs, permettent d'ob-
19
tenir des rsultats nettement plus crdibles.
La nature du deficit
Trs peu de recherches en assertion ont porte essentiellement
sur le problme de la nature du dficit chez les individus non-assertifs .
Cependant, certains auteurs ont mis des hypothses comme nous l'avons vu
prcedemment.. De plus, dans les mthodes d'intervention utilises ~ l' in-
trieur d'un entraLnement l'assertion, on agit souvent comme si l'on con-
naissait la nature de ce dficit.
Schwartz et Gottman (1976) figurent parmi les rares auteurs : s'tre penches specifi'luement sur ce problme. Ils apportent des elements
de rponse 'lUL mriteraient d'tre analyss davantage. Etant donn la
pertinence de leur recherche dans le contexte du present travail, il sem,-
ble propos de la detailler leL.
Leur recherche a pour but de dterminer Quelles sont les compo-
santes ncessaires l'execution d'une rponse assertive comptente dans
des situations de refus. L'assertion est conceptualisee ici en terme d'une
analyse de la structure d'une rponse comptente. Une reponse assertive
est definie comme comportant des rponses mesurables aux plans cognitif,
physiologi'lue et de reponse ouverte (overt response).
Une telle etude commence par spcifier les composantes probables
d'une rponse comptente, pour ensuite mesurer jus'lut quel point l'execu-tion de ces composantes diffrencie une population comptente d'une popu-
20
lation non-comptente_ Des individus tres assertifs, modrment assertifs
et peu assertifs furent donc compars dans le but de dter~ner quelles
composantes du comportement assertif diffrencient les groupes.
La premiere composante value se situe au niveau cognitif.
Elle touche la nature des "inner-statements" positifs ou ngatifs, c'est-
-dire les penses positives ou ngatives qui facilitent ou rendent plus
difficile le fait de donner un refus convainquant. Ils croient en effet
qu'il est possible que lorsque les individus assertifs sont confronts
des demandes draisonnables, ils aient des penses qui soient adaptes,
en ce sens qu'elles renforcent leur capacit de refuser. Une demande d-
raisonnable peut aussi veiller chez les individus non-assertifs des pen-
ses qui mettent l'accent sur la peur d'tre rejet, ou d'avoir des res-ponsabilits d'ordre moral d'aider tout le monde, peu importe la situation.
Les penses relies la situation d'assertion sont mesures dans cette
recherche par l'Assertiveness self-statement test (ASST), une mesure sp-
cialement dveloppe par Schwartz et Gottman ,(1976).
Au plan physiologique, Schwartz et Gottman (1976) utilisent la me-sure de la frquence cardiaque en se rfrant au travail de McFall et Marston
(1970) qUl observent une diminution de la frquence cardiaque aprs un entra-nement l'assertion. Les sujets doivent galement valuer leur tension, telle qu'ils la ressentent en utilisant une chelle en sept points.
Pour sparer la connaissance du contenu d'une rponse comptente
de son excution, trois sries de situations prOblmatiques requrant une
21
rponse assertive furent SOUIDlses aux sujets. Pour valuer la connalssan-ce du contenu, l'Assertiveness knowledge inventory (AKI) fut labore. Ce
questionnaire prsente des situations de demandes draisonnables sous for-
me ecrite et demande une rponse de refus crite; ceci pour dterminer si
le sujet sait ce que comporte une rponse assertive. Ces auteurs suppo-. sent que la nature ecrite de la tche mlnlmlse la possibilite de la presen-
ce d'autres composantes de la rponse (rponse physiologique ou "inner-
statements") susceptibles de se produire mesure que la tche se rappro-
cherait d'une situation relle.
Pour valuer la capacit de donner une rponse orale dans des
circonstances relativement peu anxiognes, le Rypothetical behavior role
playing assertiveness test (RYF) fut dvelopp. Des situations, enregis-
tres sur un appareil magntophone, sont prsentes au sujet et une rpon-se orale est requlse. Cependant, la consigne demande au sujet d'imaginer qu'il est seulement en train de modeler une bonne reponse assertive pour
montrer un ami comment le faire. Cette procdure permet de mesurer la
capacit de construire une rponse assertive et de la donner oralement dans
des circonstances hypothtiquement non menaantes.
Enfin, pour valuer le contenu et l'excution d'une rponse
assertive dans des circonstances simulant le mieux possible la ralit,
une forme abrge du Behavioral role playing test (RBRAT) fut utilise.
Ici, les sujets doivent s'imaginer qu'ils sont vraiment confronts ces situations et rpondre comme s'ils parlaient la personne faisant la de-
mande. Cette procdure value la capacit de construire et de donner une
rponse physiologique
Figure 1
R B RAT
22
Fig. 1 - Relation hirarchique entre les composantes menant .... .,; ",. a une reponse reuss~e.
rponse assertive dans des circonstances approchant la ralit.
Les auteurs croient que les composantes qu'ils retiennent sont
pertinentes une rponse russie. La relation de ces composantes peut
tre conceptualise comme une analyse de tche hierarchise avec le rsul-
tat au RBRAT reprsentant l'objectif final comme l'indique le diagramme de la figure 1. Les habilets mesures par l'valuation de la connaissan-
ce du contenu d'une bonne rponse assertive sont prealables l'excution
au RBRAT. Mais avant que le comportement final puisse tre excute, les
rponses physiOlogiques, la tension subjective perue et les "inner-state-ments" cognitifs peuvent s'interposer une reponse directe. La forme que
ces rponses prend peut tre adapte ou non-adaptee en fonction du compor-
tement final voulu.
Au plan cognitif, les resultats demontrent que le dialogue inte-
23
rleur ("inner-statements ") des sujets non-assertifs est caractris par moins de penses positives et plus de penses ngatives, alors que c'est
l'inverse pour les sujets trs assertifs. Les groupes diffrent de faon significative au niveau des "inner-statements" positifs, de mme que pour
les ngatifs. Les auteurs soulignent galement qu'aucun des sujets non-assertifs n'obtient un score de "inner-statements" similaire aux su-
jets du groupe trs assertif.
La source de la non-assertion, selon ces auteurs, serait prln-
cipalement rattache la nature revalorisante ou dvalorisante du dialo-
gue intrieur des sujets.
Les rsultats indiquent qu'au plan physiologique, il n'y a pas
de diffrence significative entre les sujets assertifs et non-assertifs, alors qu'il en existe une au niveau de l'anxit ressentie. Ils suggrent
donc que les diffrences entre l'mission d'une rponse comptente et non-
competente ne dpend pas de la tension physiologique relle, mais plutt
de la perception que les sujets en ont.
Au nlveau de la rponse, les auteurs dcouvrent que les sujets non-assertifs ne diffrent pas des sujets trs assertifs dans leur capacit de "construire" une rponse assertive crite. Ils sont galement apter
"donner" une rponse assertive oralement dans un contexte peu anxiog-
ne, puisqu'ils ne diffrent pas des individus trs assertifs ou modrment
assertifs. Toutefois, ils n'ont pas l'habilet "d'excuter" une telle
rponse quand ils sont confronts des situations se rapprochant de la
ralit.
24
Ces rsultats nous semblent fort intressant et ils ouvrent la
porte une comprhension p~us profonde de la non-assertion. Ils ouvrent
aussi la voie un autre mode d'approche du problme. En effet, la com-
prhension du processus interne de l'individu pouvant donner une rponse
comptente, peut fournir des renseignements qui permettraient de mleux
saisir comment, par quel processus, un individu met une rponse non-asser-
tive. De plus, ces auteurs attaquent de front les questions fondamentales
en assertion et ils cherchent cerner le problme plusieurs niveaux soit
au plan cognitif (le point de vue interne du sujet), au niveau du mode de rponse et enfin, au niveau physiologique. Si l'on ajoute ces trois aspects l'analyse comportementale, il semble que l'on toucherait alors
tous les aspects du problme.
Les rsultats rapports par ces deux auteurs doivent toutefois
tre interprts avec prcaution. L'analyse porte exclusivement sur des
situations de refus. De plus, la procdure prsente quelques dfaillances.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit l d'une trs bonne investigation et
que ce travail eveille beaucoup de questions stimulantes pour la recnerche. "
\ A la lumire des pages precedentes, il apparat que de nombreux
aspects fondamentaux restent sans rponse; ce qui conduit des dfini-
tions vagues et peu oprationnelles de l'assertion.
Le problme pose par les hypothses de trait de pe.rsonnalit et
de la specificit situationnelle de l'assertion semble tre celui qUL a
25
t le plus investigu et il fournit certaines rponses. Nous croyons
que le meilleur. moyen de parvenlr une ou des definition3 de l'assertion
qUJ .. soient satisfaisantes, est de faire porter l'analyse l'intrieur
d'un cadre situatimel. restreint. De mme, l'utilisation de tests com-
portementaux. nous semble tre la meilleure voie adopter. L'utilisation
de questionnaires d'auto-valuation devrait se limiter, elle aussi, des
cadres situationnels restreints plutt que de prtendre donner un niveau
global d'assertion si elle veut tre efficace _ Il va sans dire que de
telles approches limitent beaucoup les gnralisations possibles. ' Nous
croyons toutefois que l'analyse de plusieurs types de situations et de
contextes situationnel.s permettra d'avoir une vue plus precise de ce
qu'est un comportement assertif ou non-assertif.
Le dveloppement rapide des entranement l'assertion, bien
que fort utilis dans la pratique clinique, n'a certes pas contribu la
clarification des questions fondamentales. Et mme si la recherche d-
montre que diverses composantes du traitement peuvent tre efficaces
(McFall et Lillesand, 1971; McFall et Marston, 1970; McFall et Twentyman,
1973), ces dernires peuvent ne pas tre relies la nature du problme trait_ En effet, nous croyons que les valuations des diverses composan-
tes du traitement en assertion ont pu apporter un biais dans l'analyse du
problme de l'assertion.
La nature du dficit chez les individus non-assertifs constitue,
selon nous, un problme important qui mrite une attention particulire.
26
Le prsent travail porte sur l'valuation du dficit hypothti-
quement d l'anxit inhrent au comportement non-assertif, tel. que for-
mul par Wolpe (1958, 1969). Nous aimerions investiguer l'anxit deux niveaux soit: "l'anxit subjective ressentie" et l'anxit physiologique.
Se rfrant aussi ce qui prcde, il apparat opportun de se
situer l'intrieur d'un cadre situationnel restreint. Celui choisi est
l'expression de sentiments positifs et ngatifs. En outre, il semble
intressant d'utiliser la fois des questionnaires et un test comporte ....
mental, dans le but de comparer les rsultats obtenus de l'utilisation de
ces deux tYJ)es de mesure r
Il apparat important de souligner les relations possibles entre
deux concepts cls qui ont t utiliss jusqu'ici soit l'assertion et l'~it. Des tudes corrlationnelles retiennent notre attention, de
mme que des travaux utilisant des mesures physiologiques et des chelles
"d' ~it subjective ressentie" rapportes au moment de 1' administration d'un test comportemental d'assertion.
Assertion et anxit
Etudes corrlationnelles
Ces tudes tentent d'tablir des relations entre le niveau
global d'assertion et certaines caractristiques qui sont thoriquement
rattaches l'assertion. Elles adhrent gnralement une conception
de trait de personnalit de l'assertion. Elles cherchent tablir les
27
caractristi'lues des individus assertifs et non-assertifs, pour ainsi en
dgager ce 'lui les diffrencie. Pour les besoins de notre argumentation,
nous ne rapporterons ici Que les tudes touchant spcifi'luement les varia-
bles assertion et anxit.
Rathus~ en 1913, fournit des preuves indirectes d'une relation
entre les peurs sociales et l'assertion.
Dans un contexte valuant l'efficacit de diffrentes mthodes
de traitement en assertion, Rathus administre 100 items du Temple ' fear
survey inventory (TFSI)~ (Braun et Reynolds, 1969) et le Rathus assertive-ness schedule (RAS) 1 (Rathus, 1973), trois groupes de sujets fminins: le premier recevant un entranement l'assertion, le deuxime un traite-
ment placebo, le troisime, un groupe contrle, ne recevant aucun traite-
ment _ Il observe une diminution du rsultat au TFSI et une augmentation
au RAS significatives pour le prem~er groupe, recevant un entranement
l'assertion, compar aux deux autres groupes. Ceci impli'lue donc une re-
lation inverse entre l'anxit et l'assertion la suite d'un entranement
l'assertion. Rathus rejoint ainsi, en partie, l'hypothse de Wolpe (1958, 1969) selon laquelle un comportement assertif est incompatible avec l'an-xit.
Une recherche mene par Morgan (1974) sur la relation entre les peurs sociales et l'assertion veut, rpondJ:"e la 'luestion souleve par
Rathus (1973) Quant l! existence d lune relation inverse entre les peurs sociales et l'assertion. Morgan croit cependant Qu'il est ncessaire de
28
.~te:r:miner directement ~uel degre l'assertion et les peurs sociales sont
relies.
Il soumet 261 etudiants (123 hommes, 138 femmes) l'administra-
tion du Rathus assertiveness schedule (RAS) et une forme modifiee du
Wolpe-Lang fear survey :,;chedule (FSS) (Holpe et Lang, 1964), le Social
fear schedule. (SFS) ..
Une analyse correlationnelle utilisant le coefficient de corre-
lation de Pearson indique une relation faible mais statisti~uement signi-
ficative entre le RAS et le SFS, pour l'chantillon total (p(.Ol), pour
les hommes (p< .. 05) et pour les femmes (p
29
limit d'aspects des peurs sociales. Il suggre que l'utilisation d'une
forme largie du SFS, le SF8E~ qui incluerait tous les items du FSS III
compatibles avec le concept d'assertion, pourrait entraner des rsultats
ayant une plus grande valeur prdictive. Le SFSE contient 10 items tirs
du SFS plus 8 items selectionns intuitivement comme tant relis
l'assertion ..
Hollandsworth (1916) pose donc l'hypothse d'une relation ~nverse entre le SFSE et deux mesures de l'assertion, le RAS et le Adult self-
expression scale, (ASES) (Gay et al, 1915).. Une deuxime hypothse est que les coefficients de corrlation ainsi obtenus seront significativement
plus grands que ceux observes avec les mesures utilisees par Morgan (1974), tel que cit prcedemment, puisque le questionnaire de Hollandsworth se
:t'attache plus spcifi
30
aux facteurs assertion et anxit~
Les deux hypothses de Hollandsworth se trouvent donc vrifies~
L'auteur obtient galement une corrlation significative entre le RAS et
le ASES, deux mesures d'assertion, pour les hommes (.840), pour les femmes (.862) et pour l'chantillon total (.846). Ces rsultats contribuent a la validation de ces deux questionnaires.
Les rsultats de Hollandsworth (1976) indiquent donc une rela-tion mOdre entre une mesure des peurs sociales et deux mesures de l'as-
sertion. Ces rsultats supportent partiellement l'existence d'une telle
relation. l-Lollandsworth conclu que les peurs sociales peuvent tre con-
sidres comme un facteur important ma~s pas ncessairement dterminant
de la prdiction d'un comportement assertif, contredisant partiellement
Wolpe (1958, 1969) qu~ considre l'anxit comme le principal facteur de la non-assertion.
Un autre groupe d'auteurs, Percell et al. (1974), tentent eux aussi de vrifier la prsence d'une telle relation. Ils investiguent
l'hypothse selon laquelle les individus assertifs sont plus tolrants
vis-a-vis eux-mmes (self-accepting) et qu'ilS sont galement moins
anx~eux.
Ils administrent une batterie de tests a 100 patients psychia-
triques externes (50 hommes, 50 femmes). Percell et al. (1974) obtiennent une corrlation inverse significative entre l'assertion et l'anxit pour
les femmes seulement. En effet, l'analyse rvle une corrlation ngative
31
entre le Interpersonal behavioraltest (IBT) (Lawrence, 1970), une mesure .
de l'asserti ,m~ et le Taylor manifest anxiety scale (TMAS) (Taylor, 1953), une mesure de l'anxit, significative pour les femmes (-.88) seulement. Le coefficient de corrlation de -.04 pour les hommes n'est pas signifi-
catif. Les auteurs obtiennent galement une corrlation significative
entre le Self-acceptance scale (SAS) (Gough, 1957) et le IBT pour les hommes (w49) et pour les femmes (.51).
Dans cette recherche, les auteurs tudient aussi l'incidence
d'un entranement l'assertion sur les variables assertion, anxit et
"self-acceptance . " Ils utilisent 24 sujets et les rpartissent en deux groupes; l'un recevant un entranement l'assertion, l'autre, le groupe
contrle, recevant une thrapie de groupe l'elationnel. Les deux traite-
ments durent huit sessions. L'analyse des rsultats met en vidence le
fait que le groupe recevant un entranement l'assertion incluant des
techniques de pratique par le jeu de rle, dmontre un changement signifi-catif caractris par une augmentation u niveau d'assertion et une dimi-
nution de l'anxit. Le changement pr-post traitement pour le groupe
contrle n'est pas significatif.
Les rsultats obtenus par Percell et al. (1974) rejoignent l'hy-pothese de Wolpe (1958, 1969) pour les femmes mais non pour les hommes. Les auteurs trouvent difficile d'expliquer l'absence d'une relation entre
l'IBT et le TMAS pour les hommes. Cependant; il est possible que ces re-
sultats puissent tre expliqus, en partie, parle type de population uti-
lis. En effet, les auteurs n'ont pas tenu compte des diffrences au n~-
32
veau du diagnostic des sujets. De plus, ils ne fournissent aucune remar-que quant a l'utilisation ou non de mdica~ion par les sujets. Les rsul-tats de ces auteurs doivent de ce fait tre interprts avec prcaution.
Une autre recherche tente d'tablir une relation entre l'asser-
tion et l'anxieteet ce, a l'intrieur de l'laboration d'un inventaire
d'assertion pour adultes mene par Gay et al. (1975). Ces derniers, dans
une dmarche de construction ' d'un questionnaire d'assertion pour adultes:
le Adult self-expression scale (ASES) tentent d'tablir la validit du
questionnaire en menant une procdure d'analyse discriminative pour trois
variables qui, hypothtiquement, diffrencient les individus assertifs des
non-assertifs. Ces trois variables sont: l'anxit, la perte de contrle
interne versus externe et la confiance en SOl..
Deux groupes de sujets furent formes a partir des resultats au ASES de 464 sujets soit: 31 sujets trs assertifs et 27 non-assertifs. Les rsultats indiquent que les groupet3 assertifs et non-assertifs sont
diffrencies de faon significative (p
33
relation entre Ifassertion et l'anxit. Ils posent les hypothses su1.va.>t-
tes: l'anxit et l'asser tion vont dmontrer une relation Lnverse pour les
hommes et pour les femmes. Les sujets peu assertifs vont obtenir un score lev a l'anxit de trait et a des peurs interpersonnelles spcifiques.
~atre-vingt-six sujets sont slectionns pour d'autres me sures , il partir de leur rsultat au Rathus as sertiveness schedule (RAS) administr a 450
sujets. Ils sont ensuite rpartis en trois groupes (trs assertif, modr-mentassertif, peu assertif). Ils remplissent: le Maudley personality 1.ll-
ventoEl (MPI) (Eysenk, 1962), le State-trait aqxiety invent ory (STAI) (Spielberger et al., 1970) et le Fear survey schedule (FSS) (Geer, 1965).
Les rsultats confirment la prsence de diffrences statistique-
ment significatives entre tous les groupes pour chacune des mesures d-
pendantes.
Ces auteurs tentent aussi de vrifier l'hypothse pose par
Morgan (1974) et Hollandsworth (1976) selon laquelle l'assertion est plus fortement relie des peurs sociales qu'a d'autres peurs. Ils valuent
le coefficient de corrlation de Pearson entre le RAS et certains facteurs
sociaux tirs du FSS soit: 1) peur des interactions sociales, 2) peur d'une
valuation sociale ngative, 3) le score total au FSS, 4) la SOIDille des fac-
teurs l et 2, 5) peur des organismes vivants. Les rsultats dmontrent une relation modrment forte entre le RAS et les facteurs l, 2, 3, 4,
alors que la relation est faible avec le facteur "peur des organismes VL-
vants." Ces rsultats s'appliquent al' chantillon total, aux hommes et
aux femmes.
34
Comme on peut le constater, les tudes rapportes jusqu' main-tenant semblent, en grande .l?artie, appuyer l'hypothese d'une relation
inverse entre l'assertion et l'anxit. Ces recherches semblent toutefois
indiquer aussi que l'anxit n'est pas le seul facteur reli la prsence
ou l'absence d'assertion. Cette deuxime constatation contredirait, en
partie, la conception de Wolpe (1958, 1969) qui veut que l'anxit soit le principal frein l'assertion. Cette conception est fortement contre-
dite par la recherche de Morgan (1974) qui signale la prsence d'individus ayant un haut niveau d'assertion et un haut niveau d'anxit et vice-
versa.
Cependant, il est important de noter que les recherches rapP01'-
tes n'utilisent que des mesureS drauto-valuation de l'anxit et de
l'assertion. Ce ty}?e de mesure entrane des valuations subjectives, et il importe d'en tenir compte dans les interprtations. De plus, plusieurs
de ces recherches font rfrence aux peurs sociales, ce qui constitue une
mesure restreinte de l'anxit.
Il est galement important de souligner que les tudes dcrites
utilisent souvent des instruments de mesure de l'assertion et de l'anxit
diffrentes. Ceci prsente la fois des avantages et des inconvenients.
L'utilisation de mesures differentes peut permettre de mettre en vidence
l'existence relle d'une relation entre l'assertion et l'anxit. Toute-
fois les rsultats, parfois partiellement contradictoires que l'on obtient
de l'utilisation de . mesures diffrentes, peuvent reflter des lacunes de
ces questionnaires. Ces lacunes peuvent conduire l'inclusion d'un biais
35
dans les rsultats obtenus. Une partie de ces rsultats peut t re imputa-
ble la nature de l'instrument utilis plutt qu'au phL~~ne tudi.
Deux quipes de chercheurs, Eisler et al. (1973b) et Pachman et
Foy (1978) tentent d f tablir une relation entre l'as sertion et l'anxit
mais, contrairement aux recherches rapportes precdemment, ils utilisent
la fois des tests comportementaux et des mesures papier-crayon ce qui
est susceptible de fournir des renseignements moins subjectifs. Voyons donc ce que ces chercheurs observent.
D'abord, Eisler et al. (1973b) dans une recherche ayant pour
but de differencier de s sujets trs assertifs et peu assertifs dans des catgories de comportements dfinis, vrifient galement l'hypothse d'une
relation entre l'assertion et l'anxit.
Les sujets sont 30 patients psychiatriques mles. Ils subis-sent l'administration d'une forme modifie du Wolpe-Lazarus assertiveness
scale (WLAS) (Wolpe et Lazarus, 1966), le Willoughby personality schedu-
k (\-lPS) (Willoughby, 1934), une mesure de l t anxit, de mme 'lu 'un test comportemental d'assertion par jeux de rles, le Behavioral assertive-ness test (BAT) (Eisler et al., 1973b). L'analyse des rsultats se fait
aprs que les sujets aient t diviss en deux groupes, trs assertifs et peu assertit's, sur la base de l'valuation du niveau global d'assertion
tir de l'chelle comportementale
. Les rsultats indiquent que le WLAS diffrencie les individus
trs assertifs des peu assertifs de faon significative (p
36
Toutefois, ~e WPS ne diffrencie pas les deux groupes de maniere significa-
tive, ce qui . tendrait rejeter l'hypothse de Holpe (1958, 1969) quant la relation entre l'assertion et l'anxit.
Cependant, ces rsultats doivent tre interprts avec discerne-
ment puisque, comme le note Orenstein et al. (1975), l'chantillonnage est restreint, qu'il est constitu de patients psychiatriques dont les diag-
nostics sont htrognes et enfin, que la procdure utilise par ces cher-
cheurs, dichotomisant les sujets la mdiane, peut avoir spar les tres assertifs des peu assertifs de faon inadquate. En effet, selon cette
procdure des individus modrment assertifs se retrouvent dans les deux
groupes, ce qUl a pu attnuer les rsult ats et contribuer .la non signi-
fication du VlPI.
Une dernire recherche corrlationnelle effectue en 1978 par
Pachman et Foy utilise, elle aussi, la fois des questionnaires papier-
crayon et une mesure comportementale d'assertion par jeux de rles. Les diverses hypothses de Pachman et Foy sont: on observera une corrlation
ngative significative entre 1) la dpression et l'assertion, 2) l'anxit
et l'assertion, 3) l'estime de soi (self-esteem) et la dpendance; on ob-servera une corrlation positive entre 1) la dpression et l'anxit et
2) l'estime de soi et l'assertion.
Les mesures suivantes furent administres 55 sujets mles suivant un programme de traitement de l'alcoolisme: Le Multiple affect ad-
jective check list (MAACL) (Zuckerman et Lubin, 1965), une mesure de . \ .
37
l'anxit, de la dpression et de l'hostilit, le Self-esteem index (SEI)
(Barksdale, 1974), de mme qu'une version ~odifie du Behavioral asserti-
veness test (BAT-M) (Eisler et al., 1973b), une mesure comportementale de
l'assertion.
Parmi les rsultats qUl nous intressent, l'analyse corrlation-
nelle indique une corrlation ngative significative entre l'anxit et
l'valuation globale du niveau d'assertion tire du BAT- M (p
38
par Wolpe (1958, 1969). Il reste cependant le problme de la mesure de cette anxit. Jusqu' maintenant, l'anxit fut mesure l'aide de
questionnaires. Deux autres types de mesures de l'anxit ont galement
t utilises dans la recherche en assertion, soit une mesure physiologi-
que et une mesure "d'anxit subjective ressentie."
Autres recherches
A. "Anxit subjective ressentie" Ce type de mesure constitue une auto-valuation du nLveau dlan-
xit ressentie par le sujet lors d'une situation spcifique. Cette m-thode utilise une chelle en plusieurs points variant de "pas nerveux du.
tout" "trs nerveux."
Certains auteurs utilisent cette mesure en assertion dans des
contextes diffrents. Ainsi, McFall et Marst on (1970) en font usage dans une recherche visant investiguer l'effet de la pratique du comportement
(behavior rehearsal) l'intrieur d'un entranement l'assertion.
Galassi et Galassi (1976) l'emploient dans l'analyse de l'effet des va-riations dans le jeu de rle sur l'valuation d'un comportement assertif. Enfin, Schwartz et Gottman (1976) s'en servent dans une tude portant sur les dficits spcifiques impliqus dans la non-assertion.
B. La frquence cardiaque
En plus de la mesure "d'anxit subjective ressentie", l'utili-sation de la mesure de la frquence cardiaque se retrouve aussi dans les
recherches de McFall et Marston (1970) et dans celle de Schwartz et
39
Gottman (1976)~ Elle se r etrouve galement dans une recherche mene par
Hersen et al,.> (1978) portan"': sur l'valuation de l'assertion chez des pa-tientes psychiatriques~
Compte tenu du fait que les mesures de "l'anxit subjective ressentie" et de l'anxit physiologique se retrouvent l'intrieur de
mmes recherches, nous allons les rapporter ensemble.
Une tude de Galassi et Galassi (1976) se penche sur l'effet de diffrentes techniques de jeux de rles (enregistrement ou prsence d'un protagoniste; une phrase stimulus ou plusieurs phrases stimuli) dans
l'valuation de comportements assertifs par l'utilisation d'un test com-
portemental, auprs de 48 sujets non-as sertifs. Cette tude utilise une mesure de "l'anxit subjective res s entie", le Sub5ective unit of distur-bance scale (SUDS) (Wolpe, 1969).
Les rsultats indiquent que les variations dans la procdure
d'valuation par jeux de rles affecte l'anxit ressentie subjectivement par les sujets non-assertifs., Ils rvlent en effet une diffrence signi-ficative entre les modes de stimuli (enregistrement versus prsence du
protagoniste) (p (.05)~ Les sujets face un partenaire expriment une plus grande anxit que les sujets dans des situations enregistres.
McFall et Marston (1970) mnent une tude pour valuer l'effi-cacit thrapeutique de la pratique du comportement (behavior rehearsal)
chez des individus non-assertifs.
40
Une batterie de tests est administre aux 42 sujets non-assertifs (18 hommes, 24 femmes) qui se sont prsents pour partici:;:>er cette re-
cherche.. Elle comprend: 1) un test comportemental d'assertion dvelopp
par l'auteur; les sujets doivent rpondre une srie de situations inter-personnel.les pr-enregistres requrant une rponse assertive, comme ils
le feraient s'ils se trouvaient dans la situation relle, 2) une valua-
tion de "l'anxit subjective ressentie"; aprs chaque rponse le sujet doit valuer sur une chelle en cinq points le degr d'anxit qu'il prou-
verait s'il se trouvait rellement dans cette situation, 3) une mesure
de la frquence cardiaQue; la frquence cardiaQue est prise l'aide d'un
chronomtre immdiatement avant et aprs l'administration du test compor-
temental, 4) le Wolpe-Lazarus assertiveness scale (WLAS) (Wolpe et Laza-
ru~, 1966), une mesure de l'assertion, 5) une forme abrge du Taylor
manifest anxiety scale (T}ffiS) (Taylor, 1953), une mesure de l'anxit,
6) le Wolpe-Lang fear survey schedule (WLFSS) (Wolpe et Lang, 1964), une
autre mesure de l'anxit.
Les sujets sont ensuite rpartis dans les groupes de traitements suivants: 1) pratique avec rtroaction, 2) pratique sans rtroaction,
3) thrapie placebo, 4) groupe contrle sans traitement.
L'analyse des rsultats indique que tous les groupes sont qui-
valents au prtest et ce, pour toutes les mesures utilises.
Pour la variable "anxit subjective ressentie", l'analyse rv-le que les deux groupes avec pratique rapportent une rduction de l'anxit
significativement plus grande (p
41
combins ..
La frQuence cardiaQue fut enregistre avant et apres l'adminis-
tration du test comportemental et ce, lors des deux sessions d'valuation;
soit avant et apres le t.raitement_
L'analyse des rsultats porte sur l'effet du traitement. Elle
compare donc l'cart de la frQuence cardiaQue entre l'avant et l'apres
traitement .. L'analyse rvele Qu'il n'y a peu d'effet significatif d au
traitement dans le changement de la frQuence cardiaQue enregistr6e avant
l'administration du t est comportemental, pour tous les groupes. Les chan-
gements de la frQuence cardiaQue enregistre apres l'administration du
test comportemental indiQuent cependant un effet significatif d au trai-
tement CP
thse de Wolpe (1958, 1969) selon laquelle un comportement assertif entra-nerait une diminution de l'anxit, mais s ~ul la mesure de "l'anxit
subjective ressentie" est significative~ Les rsultats obtenus l'aide des questionnaires tendent, eux, rejeter cette hypothse. De plus, la consigne utilisee par les auteurs relativement "l'anxit. subjective ressentie" fait appel : l'anxit subjective anticipe (comment vous vous
sentiriez si vous vous trouviez rellement dans cette situation), ce qui
a pu inclure un biais. Il est galement important de souligner que ces
auteurs n'valuent que des situations de refus. Enfin, les rsultats
relatifs la frquence cardiaque doivent tre interprts avec prudence.
La mthodologie utilise dans cette recherche laisse fortement : dsirer.
Le pouls constitue en effet une mesure plutt incertaine de la frquence
cardiaque.
En bref, les rsultats indiquent un effet significatif du trai-
tement pour les groupes exprimentaux combins, pour les variables: "an-
xit subjective ressentie", la frquence cardiaque enregistre aprs l'administration du test comportemental et le niveau d'assertion. L'an-
xit telle que mesure par les questionnaires ne rvle pas d'effet d
au traitement.
En 1976, Schwartz et Gottman mnent une tude dans le but d'es-
sayer de dgager quel n~veau se situe le dficit chez les individus peu
assertifs. Ils portent leur investigation sur les plans cognitif, physio-
logique, rponse ouverte (overt response) et sur l'valuation de la ten- .
sion subjective ressentie par le sujet.
43
Nous avons cit prcdemment les observations de ces auteurs au
sujet des dficits possiblesr Nous ne nous attarderons donc ici q.u'aux procdures et aux rsultats relis notre champ d'intrt actuel, c'est-
-dire la frq.uence carQiaQue et la tension subjective ressentie.
Cent~un tudiants (47 hommes, 54 femmes) s'tant prsents pour participer cette recherche, sont soumis une srie de tests incluant:
1) le Conflict resolution inventory (CRI) (McFall et Lillesand, 1971), une
mesure de l'assertion impliQuant des situations de refus, 2) une forme r-
duite du Behavior rehearsal assertion test (RBRAT) (McFall et Marston,
1970), un test comportemental d'assertion dans des situations de refus.
Les sujets sont ensuite rpartis en trois grou:pes variant de non-assertifs,
modrment assertifs tres assertifs, tei Que mesur par le CRI.
La frQuence cardiaQue est enregistre l'aide d'un appareil
plethismographe digital activant une cellule photo-lectriQue place
l'annulaire de la main ne servant pas crire. Pour la mesure de "l'an-
xit subjective ressentie", les sujets emploient une chelle en sept points variant de "pas nerveux du tout" "extrmement nerveux."
La frQuence cardiaQue et la tension ressentie furent mesures
lors de l'administration du CRI pour obtenir un rythme de base. La fr-
quence cardiaque fut galement enregistre avant et pendant la premire
et la sixime situation du RBRAT. Les scores de "l'anxit subjective ressentie" ont pour leur part t prlS apres la premire et la sixime
situation du RBRAT.
44
L'analyse des rsultats de la frquence cardiaque ne rvle au-
cune diffrence significaticre entre les groupes relativement au rythme de
base, ni pour les quatres priodes values l'intrieur du test compcr-
temental. Une investigation de l'effet de l'ordre, au moyen d'une analy-
se de variance mesures rptes, indique un changement significatifs
(p < .01) travers les essais pour tous les groupes. La frquence cardia-
que des groupes n'augmente pas de faon significative de la phase CRI avant
la premire situation du RBRAT, indiquant ainsi la fidlit de la mesure.
De plus, mme si tous les groupes augmentent leur frquence cardiaque
d'avant pendant la premire situation, seul le groupe non-assertif dmon-
tre une augmentation significative (p
45
peu assertifs rapportent tre significativement plus nerveux que les trs
assertifs, les modrment assertifs s'insrant entre les delU groupes.
Cette observation est vraie pour l'anxit de base (p < .05), pour l'anxi-
t aprs la premire situation (p < .05) et pour l'anxit aprs la sixime
situation (p
46
Les mesures motrices sont celles gnralement analyses dans ce
genre de rec"!1erche, c'est--dire: la dure de la rponse, le ratio de con-
tacts visuels par rapport la dure de rponse, la latence de rponse,
etc. Les mesures physiologiques utilises dans cette recherche sont:
la frquence cardiaque et le "finger pulse volume." Nous ne rapporterons
ici que les renseignements relatifs la procdure et aux rsultats tou-
chant la frquence cardiaque.
La procdure se prsente comme suit: 46 patientes psychiatriques sont slectionnes au hasard. Elles rpondent 16 situations tires du
BAT-R dont le contexte situationnel varie en terme d'expression de senti-
ments positifs ou ngatifs et en terme de rponse face un partenaire m-
le ou femelle. Les huit situations les mettant en prsence d'un partenai-
re masculin sont administres en premier lieu, suivies des huit situations
impliquant un partenaire fminin.
La frquence cardiaque est enregistre l'aide d'un appareil
Narco bio-systme physiographe pour une priode de 15 minutes, laps d'a-
daptation, avant l'administration du test, de mme que pour la dure com-
plte de l'administration du BAT-R. Pour l'analyse des rsultats toute-
fois, la frquence est calcule pour la secondes avant la prsentation de
chaque scne (pr-scne), pour la secondes avant la rponse initiale du
sujet (pr-rponse) et pour la secondes aprs la rponse du sujet (post rponse). Les auteurs utilisent deux pourcentages dduits de: 1) une di-
vision pre-rponse par pr-scne X 100 (pr-ratio) et 2) une division post-
rponse par pr-scne X 100 (post-ratio). Un pourcentage plus grand que
47
100 reprsente donc une augmentation d'avant aprs la prsentation d'une
situation.
Pour les analyses physiologiques, les scores bruts de 22 des 46
sujets furent utilisables. Une analyse de variance mesure rpte tenant compte de deux facteurs (situations et partenaire) fut effectue. Les r-
sultats relatifs la frquence cardiaque post-ratio dmontrent un plus
grand pourcentage de dcroissance pour les scnes ngatives que pour les
. scnes positives (p~.Ol); de mme que pour les situations utilisant un
partenaire femme plutt qu'un partenaire masculin (p
48
ralisation. De plus, une certaine confusion peut avo~r t entrane par
le fait que les patientes sont sous mdication et que cette variable n'e. pas
t contrle, ce qui a pu avoir un effet au niveau des mesures physiolo-
g~ques.
De toutes les recherches relatives "l'anxit subjective
ressentie" et la frquence cardiaque prcites, seule celle de Schwartz
et Gottman (1976) compare ces mesures entre des individus assertifs, mo-drment assertifs et non-assertifs. Celles de Galassi et al. (1974) et de McFall et Marston (1970) ne touchent que des individus non-assertifs. Enfin, la recherche de Hersen et al. (1978) ne fournit pas de renseigne-ments quant au niveau d'assertion des sujets.
Toutefois, les rsultats issus de ces recherches incitent pro-
longer l'investigation ce niveau. Ainsi, Schwartz et Gottman de mme
que McFall et Marston rapportent des rsultats contradictoires entre "l'an-
xit subjective ressentie" et les mesures physiologiques. Ce phnomene mrite selon nous que l'on s'y arrte davantage.
Hersen et al. (1978) pour leur part, observent une diminution plus prononce de la frquence cardiaque dans les situations ngatives
que dans les situations positives. Ils interpretent ces rsultats en con-
cluant au dterminisme situationnel de l'assertion, hypothse que nous
nous proposons de vrifier.
Enfin, dans les tudes corrlationnelles utilisant des question-
nalres, on observe gnralement une relation entre le niveau d'assertion
49
et celui de l'anxit. Les tudes utilisant la fois des questionnaires
et un test comportemental d "assertion rapportent des rsultats contradic-
toires.
En rsum, la r ponse au problme de la relation entre l'asser-
tion et l'anxit reste i mprcise. Il semble que dpendamment des mesures
utilises et des populations tudies, on arrive des rsultats qui peu-
vent parfois tre contradictoires, ce qUl entrane une grande. confusion.
Buts de la recherche propose
A la lumire des pages prcdentes, le prsent travail veut
tenter de cerner davantage le problme d'une relation entre l'assertion
et l'anxit. Dans le sens de la conception thorique de Wolpe (1958, 1969), nous tenterons de vrifier l'hypothse de la prsence d'un dficit d au niveau de l'anxit chez les individus non-assertifs.
La relation entre l'assertion et l'anxit sera examine dans
deux perspectives; soit l'intrieur de l'hypothse de trait de personna-
lit telle que mesure par des questionnaires et l'intrieur de l'hypo-
thse de la spcificit situationnelle de l'assertion.
Se rfrant l'hypothse de trait de personnalit, la traduc-
tion franaise du Rathus assertiveness schedule (Rathus, 1973) sera utili-se comme mesure du ni~eau d'assertion. Elle sera mise en relation avec
la traduction franaise du State-trait anxiety inventory (STAr) (Spielber-
ger et al., 1970).
50
Le deuxime but de notre recherche est d'investiguer l'hypothse
de la spcificit situationnelle de l'assertion. Pour ce, nous utilise-
rons un test comportemental d'assertion. Le contexte situationnel spci-
fique la prsente recherche retiendra l'expression de sentiments posi-
tifs et de sentiments ngatifs face un individu du mme sexe. L'anxit
sera ici mesure en utilisant une mesure de la frquence cardiaque et une
chelle "d'anxit subjective ressentie" lors de chacune des situations du test comportemental.
Hypothses
Nous basant sur les rsultats des recherches cites prcdem-
ment, nous posons les hypothses suivantes:
1. On observera une corrlation lnverse significative entre
l'assertion et l'anxit telle que mesure par des questionnaires.
2. Les individus non-assertifs rapporteront une plus grande
"anxit subjective ressentie" que les individus assertifs l'intrieur d'un test comportemental d'assertion.
3. Il n'y aura pas de diffrence entre les individus assertifs
et non-assertifs au nlveau de la frquence cardiaque.
4. L'expression de sentiments ngatifs entranera une frquence
cardiaque moins leve que l'expression de sentiments positifs.
Chapitre deuxime
Description de l'exprience
L'objet du prsent travail, la relation entre l'assertion et l'anxit, implique l'utilisation de divers instruments de mesure. Pour'
vrifier les hypothses, il a fallu utiliser: A. l'chelle d'assertion
comportementale de Rathus, B. l'chelle d'anxit situationnelle et de ,
trait d'anxit (ASTA) de Spielberger, C. un test comportemental d'as-
sertion, D. une mesure physiologique: la frquence cardiaque, E. une
chelle "d'anxit subjective ressentie." Ces diffrentes mesures seront dtailles dans les pages qUl suivent; suivra un compte rendu de la pro-
cdure de slection des sujets alnSl que la procdure exprimentale. Enfin, les renseignements concernant les exprimentateurs seront abords.
Epreuves exprimentales
A. L'chelle Rathus d'assertion comportementale
L'chelle Rathus d'assertion comportementale se dfinit comme
une chelle d'auto-valuation des comportements assertifs. Ce question-
naire fut labor par S.A. Rathus en 1973. Il contient 30 items au moyen
desquels le sujet doit s'auto-valuer. Cette apprciation est rpartie sur une chelle en six points variant de - 3 + 3. Les rsultats obtenus
en corrigeant le questionnaire peut varier de - 90 (non-assertif), 0
(moyennement assertif), et + 90 (trs assertif) selon Rathus.
Le questionnaire a t traduit en 1975 par Bouchard, Valiquette
53
et Nantel. Leur chantillonnage est constitu d'une population d't~~
diants non-gradus de niveau universitaire. Une tude psychomtrique
fournit des donnes relativement satisfaisantes.
L'analyse de la consistance interne indique un coefficient de
corrlation de .758 pour l'chantillon total, de .755 pour l'chantillon
masculin et de .761 pour l'chantillon fminin. Ces coefficients sont
tous significatifs au seuil de .001.
Pour la stabilit temporelle, les coefficients de corrlation
de Pearson entre les rsultats de la premire la seconde passation
sont de .875, .843 et de .905 respectivement. Ces coefficients sont
galement tous significatifs au seuil de .001.
L'tude de la validit montre que le questionnaire a une validi-
t minimale, quand elle utilise la mthode des "nominal peers~" Une deu-:
xime tude de validit utilisant la technique de jeux de rles offre des rsultats nettement insatisfaisants, puisqu'elle n'apporte pas de corrla-
tion entre le questionnaire et la mesure comportementale (situation de jeu de rle). Une dernire tude de validit de nature psychomtrique dmon-
tre une corrlation significative au seuil de .001 entre l'extraversion
et l'assertion.
L'tude psychomtrique de l'chelle Rathus d'assertion comporte-
mentale rvle que la moyenne de la versic:n franaise ~; e situe 13.13,
avec un cart-type de 20.58, comparativement la version anglaise qui,
elle, situe la moyenne .2941 avec un cart-type de 29.12. Les auteurs
54
de cette recherche ne fournissent aucune ex~lication relativement ces
rsultats; ils ne signalent qu'une diffrence au niveau de la moyenne ob-
tenue et notent que l'cart des scores tait plus grand dans l'echantillon
de Rathus (1973). Il semble possible toutefois que des variables d'ordre culturelles puissent expliquer ces diffrences.
Dans la prsente recherche, ce questionnaire sert la slection
des sujets. Il est galement utilis pour vrifier l'hypothse d'une rela-tion inverse entre l'assertion et l'anxit, telle que formule par Wolpe
(1958, 1969). Dans ce but, le RAC est mis en relation avec l'chelle d'anxit situationnelle et de trait d'anxit de S~i~~~~!ger et al. (1970).
B. Echelle d'anxit situationnelle et de trait d'anxit (ASTA)
Ce test est la traduction franaise du State-trait an~iety
inventory de Spielberger et al. (1970). Il fut traduit et adapt par Bergeron et . al. en 1976.
Ce questionnaire est destin mesurer deux concepts distincts
de l'anx5.t. L'chelle d'anxit situationnelle (AS) mesure l'anxit
transitoire, c'est-a-dire l'anxit induite par la procdure exprimenta-
le.L'chelle de trait d'anxit (TA) mesure pour sa part l'anxit gn-
rale, c'est-a-dire la tendance a s'inquiter dans la vie courante.
L'chelle AS est constitue de 20 noncs d'tats motionnels
relis a l'anxit, qui permettent au candidat, a un moment donn, de se
situer par rapport a ceux-ci. Les sujets tablissent eux-mmes leur cor-respondance a ces noncs en s'valuant sur une chelle en quatre points:
55
1. pas du tout, 2. un peu~ 3. modrment et 4. beaucoup.
L'chel.le TA permet de mesurer le taux d'anxit virtuelle d'un
individu.. Celui-ci, partir de 20 noncs, se situe sur une chelle sug-
grant quatre choix possibles: 1. presque Jamals, 2. quelquefois,
3. souvent et 4. presque toujours.
Diverses tudes psychomtriques de la forme franaise (ASTA) fournissent des donnes satisfaisantes quant sa consistance interne,
sa fidlit temporelle et sa validit (Bergeron et al. , 1976). '
La consistance interne indique un coefficient de corrlation
KR-20 de .. 86 pour les hommes et de .90 pour les femmes pour l'chelle AS,
alors que pour l'chelle TA, il est de .88 et .89 respectivement.
La fidlit indique, pour l'chelle AS, une variation de .43
.66, alors qu'elle est de .86 .89 pour l'chelle TA. '
Pour la validit, Bergeron rapporte qu'une tude de Bouchard
et al. (1977) tablit une relation entre le score moyen l'chelle TA et l'chelle Rathus d'assertion comportementale (Rathus, 1973). Les su-jets non-assertifs rapportent un score au TA plus lev que les sujets assertifs et ce, de faon systmatique.
La moyenne de la verSlon franaise de l'chelle PB est de
38 .. 98 avec un cart-type de 11.47. Pour l'chelle TA, elle est de 42.40
avec un cart-type de 9.05. Pour la forme anglaise, la moyenne se situe
40.40 avec un cart-type de 11.49 pour la partie AS. Elle se situe
56
43.28 avec un cart-type de 9.12 pour l'chelle TA.
Les rsultats des questionnaires s'obtiennent en additionnant
les chiffres encercls par le sujet. Pour certains noncs cependant, les chiffres doivent tre inver ss avant l' ad di t ion, conformment aux exigen-
ces de la grille de correction du test. Les rsultats peuvent varier de
20 80 pour les deux chelles. Le questionnaire ASTA est reproduit
l'appendice A du prsent travail.
Nous avons donc utilise le test Rathus d'assertion comportem~
tale pour mesurer le niveau d'assertion des sujets et l'echelle d'anxite situationnelle et de trait d'anxitepour mesurer l'anxit.
C. Test comportemental d'assertion
Un test comportemental d'assertion fut elabore suivant le modle
de Eisler et al.. (1973b, 1975) dans le but de simuler des situations inter-
personnelles de la vie courante requerant une rponse assertive. Ces au-
teurs ont en effet dveloppe une srie de situations interpersonnelles te-
nant compte de facteurs sociaux tels que le degre de familiarit et le
sexe de la personne stimulus. Partant de ces situations, il est possible
de diffrencier les individus assertifs et non-assertifs sur un certain
nombre de composantes verbales et non-verbales.
Les six situations de jeux de rles laborees pour la prsente recherche requirent une reponse du sujet un individu familier ou non, du mme sexe que lui. Trois de ces situations font appel l'expression
de sentiments positifs, alors que les trois autres portent sur l'expres-
57
s~on de sentiments ngatifs~ Les situations du test comportemental sont
reproduites l'appendice A~
Dans la procdure une situation "essai", non relie .l'expres-
SLon de sentiments positifs ou ngatifs, est d'abord prsente au sujet. Ceci dans le but de clarifier la tche Que l'on attend de lui .dans le ca-
dre de l'administration de ce test. Par la suite, le su,jet doit se soumet-tre aux six situations~
L'ordre de prsentation des situations a t pralablement ta-
bli l'aidre du "Quadrilataire latin" (Kirk, 1968), de telle sorte Que tous les sujets d'un mme groupe aient un ordre de prsentation des situations diffrent, maLS Que tous les groupes aient le mme ordre. Cette procdure
a pour but de contrler l'effet de l'ordre de prsentation des situations
pour l'analyse statistiQue de la frQuence cardiaQue et de "l'anxit sub-
jective ressentie."
Le test comportemental a pralablement t enregistr sur un
magntophone de type cassette, modle Canon. Lors de l'administration,
le sujet entend d'abord une description du contexte situationnel. Imm ...
diatement aprs, le protagoniste lui dit une phrase-stimulus ayant pour
but de susciter une rponse du sujet. Par la suite le sujet donne sa r-ponse; vient alors une deuxime situation et ainsi de suite~
L'administration du test dure env~ron 15 minutes. Pendant
cette priode, la frQuence cardiaQue du sujet, de mme Que ses rponses, sont enregistres, l'un sur un appareil polygraphe et l'autre, sur un
58.
magntophone ft cassette du mme modle que le prcdent.
C~ Mesure physiologique~ la frquence cardiaque
La frquence cardiaque constitue une des mesures physiologiques
de l'anxit reconnue comme valable (Kelly et al., 1970; Paul, 1966).
Cependant, dans les recherches portant sur l'assertion, seuls Hersen ~
al. (1978), McFall et !..farston (1970) et Schwartz et Gottman (1976) ont
retenu cette mesure. Malheureusement, comme nous avons pu e- constater
prcdemment, de nombreux aspects . mthodologiques relis ~ette mesure
laissent dsirer.. C'est pourquoi nous avons cru qu'il pouvait tre
important de l'inclure dans nos variables dpendantes.
Lors de l'exprimentation, la frquence cardiaque a t enre-
gistre l'aide d'un appareil polygraphe modle Nihon-Koden, RM-46;
quatre cannaux.
Lors de l'exprience, le sujet est aSS1S dans un fauteuil et il est reli au polygraphe par quatre lectrodes (deux aux chevilles et deux
aux poignets). Le sujet est inform que l'on procderait l'enregistre-ment de sa frquence cardiaque durant l'exprience. Dans le but de le
rassurer, il est prvenu galement que ce ne serait pas douloureux. Enfin,
on demande au sujet de bouger le moins possible durant l'exprience.
La frquence cardiaque a t enregistre trois reprises lors
de la premire partie de l'exprience. Ces trois enregistrements ont
serVl tablir. le rythme de base moyen des sujets. La frquence car-
59
diaque fut galement enr egistre pour la dure complte de l'administra-
tion du test comportemental d'assertion. Enfin, une dernire lect~e
fut faite immdiatement aprs l'administration du test comportemental,
pour une priode de deux minutes.
D.. "Anxit subjective ressentie"
Galassi et Galassi (1976), McFall et Marston (1970), de mme que Schwartz et Gottman (1976) utilisent des chelles subjectives d'an-xit dans leur r echerche sur l'assertion. Cette mesure est reprise kC~
dans le but de comparer les sujets assertifs et non-assertifs. Elle per-mettra galement de faire des compara~sons entre "l'anxit subjective ressentie" et l'anxit telle que t r aduite par la mesure physiologique
utilise.
Lors de l'administration du test comportemental d'assertion, on
demande au sujet de se situer sur une chelle en huit points allant de "pas nerveux du tout" (0) "trs nerveux" (7). Aprs chaque rponse du sujet aux situations, celui-ci donne alors son valuation que l'exprimen-tateur note.
Nous avons choisi d'utiliser le terme "nerveux" plutt que le
mot "anxieux" dans la consigne, parce que nous croyons que le mot "ner-
veux" a une connotation moins pjorative que le mot "anxieux" pour un grand nombre d'individus .. (Voir consigne en appendice A).
La diffrence existant entre la mesure "d'anxit subjective ressentie" dcrite ici et l'anxit situationnelle du ASTA dcrite pr-
60
cdemment est que l'chelle AS value l'anxit subjective ressentie con-sidrant l'ensemble de l'ex.priment ation. "L'chelle d'a:lXit subjective ressentie" value pour sa part, chacune des situations du test comportemen-
tal. Cette dernire mesure permettra donc d'analyser l'anxit par rap-
port a chacune des situations, alors que l'application de la premire se
limite a l'valuation de l'anxit face au contexte exprimental. Toute-
fois, les deux mesures constituent des valuations subjectives de l'an-xit.
Procdures
Slection deS sujets
La slection des sujets s'est faite la suite de l'administra-tion de l'chelle Rathus d'as s ertion comportementale (Rathu