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RENOUER AVEC LE PAYSAGE INTIME DE LA BRUCHE TRANSFORMATION DE LA FRICHE STEINHEIL Samuel BOUSSUS Travail de Fin d’Etudes 2012-2013 Directrice de mémoire : Dominique Caire Professeur encadrant : Bruno Ricard L école nationale supérieure de la nature et du paysage

Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

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RENOUER AVEC LE PAYSAGE INTIME DE LA BRUCHETRANSFORMATION DE LA FRICHE STEINHEIL

Samuel BOUSSUSTravail de Fin d’Etudes 2012-2013

Directrice de mémoire : Dominique Caire

Professeur encadrant : Bruno RicardL école nationale supérieure de la nature et du paysage

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Dominique CAIRE paysagiste DPLG, enseignant en projet de paysage à l’ENSNP

Jean-Christophe BAILLY écrivain, philosophe, enseignant en histoire du paysage à l’ENSNP

Bruno RICARD ingénieur hydraulicien, enseignant en hydrologie à l’ENSNP

MEMBRES DU JURY

Président de jury

directrice de mémoire

Professeur encadrant

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1.1 un emPlacement stratégique dans la vallée

SOMMAIRE

Premier contact avec le siteLes Vosges et la BrucheLa Haute Bruche

Une position de transition dans le valUn point de resserrement des fluxA la rencontre des chemins touristiques

Un ensemble urbain continuLes stratégies du territoireDes reconversions multiples de petites friches

L’eau un élément omniprésent et discret

La Bruche un axe de vieLes régimes de la rivière

La Bruche à travers Schirmeck, La Broque et Rothau

Un village agrippé aux pentes de son vallonL’origine de Rothau

Le fer première industrie de Rothau

Les premières activités de filatureUn village de paysans-ouvriers

Le développement des activités de l’usineLa transformation des paysans en ouvriersUne vie autour de l’usine

Des paysages dominés par la forêtDes espaces ouverts menacésLes Associations Pastorales Foncières un outil de gestion du paysageVariations climatiques d’un paysage montagnanrd

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1.4 la Bruche lien à travers le territoire 34

2.2 les déButs de l’aventure du textile 50

2.3 croissance de l’usine – croissance de la ville 52

2.1 le Passé ancien de rothau 48

1.3 des Paysages en évolution 28

1.2 le Pôle urBain schirmeck-la Broque-rothau 22

i - au cœur de la haute Bruche 14

PréamBule 6

ii - l’histoire industrielle de rothau 46

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Une position de transition dans le val

A la rencontre des chemins touristiques

Un ensemble urbain continuLes stratégies du territoireDes reconversions multiples de petites friches

L’eau un élément omniprésent et discret

La Bruche un axe de vie

Un village agrippé aux pentes de son vallonL’origine de Rothau

Le fer première industrie de Rothau

Les premières activités de filature

Le développement des activités de l’usine

Une vie autour de l’usine

Spécialisation et disparition progressive de l’industrie textileEntre les crises, l’activité textile se redresse sans cesse

60iii - rothau sans son usine

Un bâti qui a conquis l’ensemble du vallonDes services et activités variésDes espaces publics délaissésLes tumultes de la routeLa population de Rothau

La friche dans le paysageUn replat déconnecté du villageL’usine avant sa destructionLa présence de l’eauLes canaux et turbines, dernière activité sur le site

La mémoire de l’usineRouvrir le siteDéfinir de nouveaux usagesRetrouver le rapport à la rivière

La voie urbaine

La déviationLe boulevard urbain

Etude de 3 hypothèses de tracé

4.1 enjeux 90

4.2 le tracé du contournement de rothau 96

4.3 Pistes de Projet 102

4.4 au delà de la friche 106

3.2 la friche steinheil dans la commune 72

3.1 le village aujourd’hui 62

2.4 l’aPogée avant le déclin 56

conclusion 108BiBliograPhie 110remerciements 113annexes 114

iv - l’avenir de la friche steinheil - enjeux et Programme 88

Le contournement du siteLa friche réinvestieLe rapport à l’eau dans le projet

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PRÉAMBULE

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Une amie et ancienne élève de l’école m’a parlé de ce site qu’elle avait re-péré l’année précédente. Le terrain me paraissait peu étendu mais le su-jet était intéressant et bien clair : le devenir d’une friche industrielle au bord d’une rivière. Malgré le manque de repères et les petites difficultés d’ordre pratique (transport, héberge-ment ...) le fait que je ne connaissais pas la région suscitait plus une curio-sité qu’une véritable inquiétude.

Le train qui m’emmenait de Stras-bourg à Mulhouse pour un premier rendez-vous remontait le cours du Rhin. J’ai découvert ainsi la plaine d’Alsace toujours accompagnée dans le lointain à l’ouest par la ligne des Vosges. Revenu à Strasbourg, le len-demain je me rendais à Rothau. En remontant la vallée de la Bruche, la ligne de chemin de fer s’élevait très doucement et pénétrait progressive-ment dans le massif vosgien. Le pay-sage se resserrait petit à petit. Les terrasses viticoles des douces collines sous-vosgiennes, cédaient la place à des versants plus abrupts et tour-mentés recouverts de boisements.

A peine arrivé à la gare de Rothau l’usine me faisait face. Comme un appel, les cheminées de la chaufferie frappées par la lumière matinale se dressaient dans l’enfilade des rails. La curiosité m’a tout de suite conduit à la rencontre de cette usine condam-née. Dans la lumière éclatante du matin les bâtiments usés et muets, toisaient encore l’espace public.

Sachant que je ne pourrais pénétrer sur le chantier du site que l’après-midi, j’ai entrepris de parcourir les hauteurs pour saisir la présence de l’usine dans le village et dans le pay-sage. Celle-ci reste très discrète ; elle

ne se révèle que par morceaux dans l’enfilade d’une petite rue ou entre deux maisons. Seules les cheminées se dressent fièrement et dominent la tranquille étendue de maisons dans un dialogue avec les clochers d’églises. Mais dès que je pénétrais dans les forêts environnantes, la vue de ce spectacle cessait très rapide-ment. L’usine occupe une place évi-dente dans la vallée mais se dissimule derrière les pentes boisées. En redes-cendant, je fus surpris de découvrir dans des petits recoins des fragments de cours d’eau qui se faufilaient en di-rection de l’usine.

Premier contact avec le site

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L’après-midi j’ai pu enfin pénétrer dans le site. Passés les bâtiments de la façade, l’usine s’apparente à un étrange jeu de cube. Les bâtiments de couleurs, matières, et formes dif-férentes se superposent les uns aux autres dans une organisation énigma-tique. A l’intérieur les salles se suc-cèdent avec la même disparité et la même logique insaisissable : hangars colossaux et sombres, rampes lumi-neuses et étroites, ateliers aux parois translucides ... Seules les teintes don-nent une légère unité à l’ensemble. Deux coloris, un bleu-vert-de-gris dé-lavé et un rouge rouille éclaboussent les gris vieillis des surfaces.

Pillages et démolitions laissent les parois à nu. Quelques lambeaux, en-core accrochés à ces carcasses vides: poutrelles, tuyaux, tas de ferrailles informes, témoignent de la fonction industrielle des lieux. A part cela, les bâtiments sont presque devenus anonymes. A l’exception de quelques rouleaux de tissus oubliés dans un atelier, plus rien ne nous rattache à l’activité textile de jadis. La dalle de béton est creusée de mystérieuses fosses, empreintes des machines dis-parues.

A l’extrémité ouest du site, les bâti-ments ont déjà été abattus. Il ne reste d’eux que d’immenses tas de gravats triés selon les matériaux. Situé en hauteur, le village semble étranger à cette vaste plate-forme émiettée et gorgée d’eau. Avant de quitter le site j’ai failli omettre de rendre visite à la Bruche. Cachée au milieu d’une végé-tation hirsute la rivière se fait oublier et continue imperturbablement de s’écouler.

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Depuis la plaine d’Alsace, les vieux re-liefs hercyniens des Vosges rehaussés par la surrection des Alpes dessinent une bande douce diluée dans le loin-tain. Lorsqu’on s’en rapproche, les douces collines aux versants propices à la viticulture assurent une transi-tion paisible. Mais en pénétrant dans le massif, les sommets arrondis par le temps révèlent des arêtes plus vio-lentes et des versants parfois chao-tiques. Les forêts qui couvrent ces ballons adoucissent dans le lointain ces aspérités produites par les tour-ments de son histoire ancienne. La diversité des roches rencontrées re-flète un passé riche en événements: les gneiss et granits témoignent du volcanisme du primaire, les grès et calcaires d’un épisode marin de 100 millions d’années. Les glaciers du quaternaire ont poli les sommets. De-puis des millénaires, l’eau continue à façonner ces reliefs. Les nuages ve-nus de l’Atlantique viennent s’éven-trer sur ces premiers obstacles et se déversent de manière tumultueuse en taillant des vallées encaissées.

les vosges et la Bruche

Le cours du Rhin vient affirmer le fos-sé qui s’est effondré entre les Vosges et le massif de la Forêt Noire. Une succession de rivières torrentielles vient rejoindre le fleuve et forme un réseau reliant plaine et montagne.

La Bruche est une de ces rivières. Elle prend naissance au pied du Climont puis s’écoule selon une trajectoire SO - NE en direction de Strasbourg. Elle entaille le massif vosgien sur les 2/3 de son parcours. Son cours torrentiel est d’abord confiné au creux d’un val-lon étroit puis il s’élargit au niveau de Rothau et serpente discrètement en marge des zones habitées. Une fois arrivé en plaine il forme une large vallée accompagnée d’un ried écolo-gique très riche. Après Molsheim, la rivière se divise en plusieurs bras puis conflue en un lit unique à Entzheim. A l’entrée de Strasbourg elle se jette dans l’Ill qui se jette à son tour dans le Rhin. Le bassin versant de la Bruche

comprend 700 kms de cours d’eau et de ruisseaux, le réseau hydrogra-phique restant plus dense en amont en raison de l’inclinaison plus forte du terrain. La constance de son dé-bit même en période d’étiage et sa force motrice en font une ressource énergétique naturelle très tôt ex-ploitée pour l’industrie. L’eau pure et légèrement acide était idéale pour l’ennoblissement des tissus. Ces ca-ractéristiques, communes à d’autres rivières du sud des Vosges, ont per-mis l’installation de tout un réseau in-dustriel textile dont l’usine de Rothau fait partie.

Sur l’essentiel de son parcours la Bruche reste en marge des secteurs habités masquée derrière le cordon de végétation qui l’accompagne.

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Sélestat

CCHB

Le R

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L’Ill

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Saint-Dié

Colmar

Molsheim

Strasbourg

Cette carte illustre le trajet parcouru par la Bruche jusqu’à la confluence avec l’Ill. Sur la photographie aérienne la plaine d’Alsace se détache nettement des massifs des Vosges et de la Forêt-Noire. Les vallées montagneuses sont également bien lisibles.

10 km

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La Communauté de Communes de la Haute Bruche, occupe l’essentiel de la séquence vosgienne de la vallée de la Bruche. Elle regroupe des villages de petite taille disséminés le long de la rivière ou de ses affluents. L’ensemble Schirmeck - La Broque - Rothau constitue le véritable noyau écono-mique de la Bruche vosgienne. Grâce au réseau de transport bien déve-loppé l’entité fonctionne en rapport avec le pôle économique de la basse vallée, Molsheim et avec Strasbourg. Ces deux villes attirent la population de la vallée par leur dynamisme éco-nomique, en revanche elles profitent de son cadre naturel pour les loisirs. De l’autre côté des Vosges, Saint-Dié exerce également un dialogue avec ce cœur de Haute Bruche à travers le col de Salles.

Rothau

La Broque

Schirmeck La Bruche

la haute Bruche

Sur cette carte on remarque que le territoire de la Communauté de Communes de la Haute Bruche correspond à peu près au bassin ver-sant de la rivière sur sa partie vosgienne.

5 km

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12 13

Shirmeck - Rothau

Saint-DiéSélestat

Molsheim

Strasbourg

L’enchevêtrement des réseaux dans la vallée

Cours d’eau

Chemin de fer

Route départementale

10 km

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I - AU CŒUR DE LA HAUTE BRUCHE

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1.1 un emPlacement stratégique dans la vallée

Une position de transition dans le val

Un point de resserrement des flux

A la rencontre des chemins touristiques

1.2 le Pôle urBain schirmeck-la Broque-rothau

Un ensemble urbain continu

Les stratégies du territoire

Des reconversions multiples de petites friches

1.4 la Bruche lien à travers le territoire

L’eau un élément omniprésent et discret

La Bruche un axe de vie

Les régimes de la rivière

La Bruche à travers Schirmeck, La Broque et Rothau

1.3 des Paysages en évolution

Des reliefs dominés par la forêt

Des espaces ouverts menacés

Les Associations Pastorales Foncières un outil de gestion du paysage

Variations climatiques d’un paysage montagnard

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Une position de transition dans le val

Rothau se situe en un point de chan-gement du caractère de la vallée qui à la confluence avec le vallon de la Rothaine, s’élargit. Le village forme comme un bouchon sur le goulot du val étroit et encaissé de la Bruche. Une partie reste agrippée sur les co-

1.1 un emPlacement stratégique dans la vallée

teaux alors que l’autre ose s’étendre à la rencontre des villages voisins de La Broque et Schirmeck.

échelle : 1/2000

échelle : 1/2000

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SCHIRMECK

LA BROQUE

ROTHAU

La vallée de la Bruche s’élargit au niveau de Rothau. La friche Steinheil (en pointillés rouges) se situe pile sur la zone de transition.

500 m

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Impact visuel de la Voie ferrée

Rothau se situe à un point de resser-rement de la vallée où viennent se concentrer plusieurs flux de circula-tion importants. La Bruche qui ser-pente d’un coteau à l’autre croise la trajectoire de deux infrastructures capitales dans le fonctionnement de la vallée. Il s’agit de la voie ferrée et de la route départementale 1420 qui relient Strasbourg et Saint-Dié des Vosges.

Plus présente dans d’autres secteurs de la vallée, la voie de chemin de fer reste relativement discrète dans le paysage de Rothau. Souvent ac-colée au coteau elle évite l’essentiel des secteurs d’habitat. Elle ne reste bien visible que sur la section où elle traverse l’ex propriété de l’Enclos et les deux franchissements reliant Rothau au hameau de la Claquette. Au nord de Rothau elle suit parallèle-ment la route départementale située quelques mètres plus haut. La gare est établie en contrebas du centre du village légèrement à l’écart.

Un point de resserrement des flux

La voie ferrée depuis la colline du Xurpon entre La Claquette et Rothau sur sa partie la plus visible.

200 m

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La RD 1420 est plus présente dans la commune que la voie ferrée en rai-son des secteurs qu’elle parcourt. Elle traverse notamment le centre de Rothau dont la Grand Rue très étroite. Le trafic important (environ 10 000 véhicules par jour dont plus de 1000 poids lourds) occasionne de sérieux problèmes de sécurité pour les piétons et de nombreuses nuisances sonores pour les rive-rains. Un itinéraire d’évitement est en cours de réflexion au conseil général du Bas-Rhin et le site de l’usine Steinheil est directement concerné. Au nord de Rothau, la RD 1420 domine la voie ferrée avant de s’engouffrer dans le tunnel de Schir-meck. Cette section est bien visible depuis la Claquette au dessus de la trouée qui entoure la gare.

Impact visuel de la RD 1420

A droite : La RD 1420 arrivant à Rothau depuis Strasbourg. En dessous : La délicate traversée de Rothau.

200 m

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20 21

A la rencontre des chemins touristiques

De nombreux chemins de randonnée partent et arrivent de Rothau. Ils per-mettent de rejoindre des sites réfé-rencés et offrent de nouveaux points de vue sur la vallée aux randonneurs.

Parmi les plus fréquentés figurent deux des sites les plus élevés des en-virons. Le Champs de Feu constitue une vaste prairie montagnarde abri-tant une végétation caractéristique de ce milieu : les chaumes et les bos-quets d’arbres nanifiés par le climat. Ce site est également pratiqué pen-

dant l’hiver pour le ski de fond. Le Donon qui culmine à 1006 m offre un point de vue idéal sur le plateau lorrain à l’ouest et la Forêt Noire à l’est. C’est également un ancien lieu de culte celte et romain.

Le secteur accueille aussi deux sites qui témoignent d’aspects sombres de l’histoire. Accroché au flanc de la montagne au dessus de Schir-meck, le mémorial de l’Alsace-Mo-selle présente les drames qu’a subit la région tiraillée entre la France et

l’Allemagne. Par ailleurs le camps de concentration du Strutoff a été laissé en état pour témoigner des horreurs qui s’y sont déroulées. Il dessine comme une cicatrice dans le paysage au dessus du village de Natzwiller.

Le mémorial de l’Alsace-Moselle

Le Donon Landes du Champ du feu Le Struthof

Le StruthofLe Champ de feu en hiverw

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20 21

Le Donon

Le Mémorial Alsace-Moselle

RothauLe Struthof

Le Champ de Feu

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22 23

1.2 le Pôle urBain schirmeck-la Broque-rothau

Un ensemble urbain continu

L’essor économique et démogra-phique concomitant au développe-ment de l’industrie textile est com-mun à toute la vallée de la Bruche. L’habitat s’est étendu autour des nombreuses usines et le long des principaux axes de circulation si bien qu’aujourd’hui les villages de Rothau, La Broque et Schirmeck sont conti-gus. Cet ensemble forme le cœur véritable de la Communauté de com-munes de la Haute Bruche.

Schirmeck se situe en aval à un en-droit où la vallée s’élargit et forme un coude autour de la butte du château. Le village s’est considérablement étendu dans son vallon depuis un centre ancien encadrant le cours de

la Bruche. Chef lieu de la Communau-té de Communes de la Haute Bruche, Schirmeck s’apparente à une petite ville. Ses rues étroites encadrées de hautes demeures accueillent une di-versité de services et de commerces rare pour une commune de 2455 ha-bitants et lui confère une ambiance citadine.

La commune de La Broque, au centre, est éparpillée sur un vaste territoire majoritairement occupé par les re-liefs boisés ou pâturés. Les zones his-toriques d’habitation sont accolées à Schirmeck et à Rothau (hameau de la Claquette). Elles se sont soudées au cours du 20ème siècle le long d’un axe compris entre la Bruche et la

montagne. Parmi les trois communes c’est la seule qui possède encore une réserve foncière importante. C’est également la plus peuplée car elle abrite 2807 habitants.

Rothau, plus enserré dans la vallée, abrite une population moindre (1 587 habitants) et entretient un rap-port privilégié avec la nature envi-ronnante. Alors que les centres de La Broque et de Schirmeck sont accolés, Rothau fonctionne en relation avec le hameau de la Claquette (commune de La Broque).

Schirmeck petite ville vosgienne Le village étiré de La Broque Rothau blotti contre les reliefs

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Croissance des village avec l’industrie

Villages actuels

Anciens villages

Friche SteinheilSCHIRMECK

LA BROQUE

La Claquette

ROTHAU

500 m

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Les stratégies du territoire

La vie publique s’organise sur les trois communes. Les commerces sont regroupés pour l’essentiel dans les centres-bourgs, d’un côté l’en-semble Schirmeck - La Broque et de l’autre l’ensemble Rothau - La Cla-quette. Entre les deux un troisième pôle s’est récemment créé autour de la mairie de La Broque et du collège,

il regroupe des équipements sportifs et culturels. Un centre aquatique est prévu dans cette zone. L’autre pôle éducatif se situe au nord de Schir-meck avec le lycée professionnel. Alors que les petites entreprises sont dispersées sur le territoire, les entre-prises plus importantes tendent à se regrouper sur deux secteurs : le nord

de Schirmeck et la future ZAC des Ecrus à La Claquette qui prolongera un groupement d’entreprises déjà existant.

Pôles d’activité Pôles commerciaux Pôles éducatifs, culturels et sportifs

SchirmeckSchirmeckSchirmeck

La BroqueLa BroqueLa Broque

RothauRothauRothau

1 km 1 km 1 km

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Les projets urbains

Réserves foncières

Zones d’activités

PiscineSCHIRMECK

LA BROQUE

ROTHAU

500 m

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Des reconversions multiples de petites friches

Les anciennes usines de filature pré-sentent des aspects à chaque fois différents (taille, situation, types de bâtiments) et offrent ainsi des oppor-tunités variées pour leur reconver-sion. La communauté de communes est très active dans la transformation de ces sites. Certains bâtiments ont accueilli de nouvelles activités indus-trielles comme l’usine de construc-

tion de soupapes à Schirmeck, le lus gros employeurs du secteur ou le site de la Coframail. D’autre bâtiments accueillent des équipements publics comme ceux de la friche de la Renar-dière à Rothau. Enfin certaines usines ne retrouvent pas de repreneur et sont rasées pour construire du loge-ment ou de nouveaux équipements.

1 L’ancienne usine Marshal 3 La Renardière2 La Coframail

4 La rénovation du parc du Bergopré 5 Les ruine au bord du parc du Bergopré 6 La future ZAC des Ecrus6

Page 27: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

26 27

Les usines des environs

Batiments réutilisés

Usines récentes en activité

Batiments rasés, espace réutilisé

Projet en cours

Friches en attente de projet

1

3

5 4

2

6

SCHIRMECK

LA BROQUE

ROTHAU

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1.3 des Paysages en évolution

Installée sur les hauteurs et les pentes, la forêt domine les paysages actuels. Sur Rothau, la surface fo-restière est de 170 ha soit 50% du territoire communal. Le climat mon-tagnard des Vosges favorise l’implan-tation de certaines espèces notam-ment les résineux (74% du couvert forestier à Rothau) et le hêtre. Alors que les parties hautes des reliefs sont dominées par l’association entre le sapin et le hêtre, le chêne accompa-gné également du hêtre occupe les

pentes plus basses. Enfin l’érable, l’aulne et le frêne se sont installés dans les fonds de vallée et les bords de rivière. Les droites colonnes de la hêtraie-sapinière cèdent la place au paysage plus touffus de la chênaie et plus tortueux de l’érablière.

Le couvert forestier s’est considé-rablement étendu depuis un demi-siècle. Avec la disparition de l’in-dustrie et des ouvriers-paysans, de nombreux prés, vergers ou pâtures

Des reliefs dominés par la forêt

La forêt dominée par les conifères Contraste d’ambiance entre forêts de feuillus et de conifères

ont été délaissés et ont progressive-ment été colonisés par une végéta-tion indigène spontanée qui occupe des espaces originellement ouverts. Par ailleurs de nombreux proprié-taires ont cherché à exploiter leurs parcelles en les plantant d’épicéas. Les espaces ouverts se sont donc raréfiés, réduisant par la même oc-casion les interfaces entre forêts et espaces urbanisés.

Page 29: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

28 29

Le jardin de la Rubanerie caché entre la gare le La Claquette

Derrière les équipements de La Broque Le terrain de la gare de Rothau En amont de Rothau

Deux types d’espaces ouverts se dis-tinguent à ce niveau de la vallée : les prairies humides de fond de vallée et les prairies pâturées des reliefs.

Les replats dégagés en fond de val-lée sont rares. L’industrie textile s’est implantée essentiellement au bord des rivières occupant ainsi une sur-

face importante des replats. L’essor des villages qui a accompagné ce développement s’est fait sur le bas des pentes pour l’essentiel occupant les secteurs plus plats. Les déborde-ments de la Bruche ont cependant limité la colonisation de ces derniers dont nombre d’entre eux sont actuel-lement en friche.

Des espaces ouverts menacés

Des champs exploités lorsque les vil-lages étaient majoritairement pay-sans au patchwork de vergers et po-tagers entretenus par les ouvriers, les reliefs les plus fertiles ont toujours été cultivés. Avec le déclin de l’indus-trie et la disparition des ouvriers, ces surfaces de territoires entretenues se sont raréfiées.

Page 30: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

30 31

Afin de maintenir les espace ouverts dans le paysage, la communauté de communes organise la création d’AFP (Association Foncière Pastorale). Dé-finies par la loi pastorale de 1972, il s’agit d’associations syndicales de propriétaires fonciers qui se regrou-pent dans le but d’offrir de nouvelles surfaces pour l’exploitation agricole ou l’élevage. C’est un outil de maîtrise du foncier qui, combiné à d’autres ou-tils réglementaires (réglementations liées aux boisements, aux surfaces enherbées …), permet d’organiser la gestion du territoire.

Les enjeux sont d’ordre paysager, économique et environnemental. Sur le plan paysager cette politique per-met de maintenir des espaces ouverts voire même d’en recréer. Il ne s’agit pas de retrouver le paysage d’antan, un parcellaire laniéré des vergers et potagers entretenus par les ouvriers car la logique économique du terri-toire a totalement changé. Les ou-vriers-paysans attachés à l’industrie textile ont disparu et cédé la place à des éleveurs professionnels qui entretiennent de grandes pâtures ou des prés de fauche réservés à la

Les Associations Pastorales Foncières un outil de gestion du paysage

culture de l’herbe pour le fourrage.

Ce dispositif a permis de relancer une politique agricole et a largement por-té ses fruits puisque le nombre d’éle-veurs est passé de 25 à 40 exploitants en une vingtaine d’année. L’activité reste relativement locale, l’essentiel de la production étant redistribué sur le territoire de la communauté de communes. Sur le plan écologique cette politique permet de maintenir une plus grande diversité de milieux dans le paysage.

L’AFP du vallon de l’Albet. L’une des portions est située juste au dessus de l’usine.

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w.h

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30 31

Evolution du paysage

Secteur urbain

Jardin public

Boisements récents

Zone d’activité

Terrain SNCF

Prés, pâtures

AFP

Boisements anciens

400 m

Page 32: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

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Même si les altitudes restent mo-destes, le climat local est monta-gnard. Les nuages venant de l’Atlan-tique viennent se heurter aux reliefs vosgiens provoquant des précipita-tions annuelles importantes (1300 mm par an), bien réparties sur l’an-née (essentiellement en hiver et en été). Une langue de brume recouvre souvent la vallée au matin. Elle forme une couche épaisse en suspension au dessus des villages et masque les sommets. Les vues vers le lointain ne sont pas nécessairement obs-truées mais le paysage se dilue dans une atmosphère blanchâtre. Cette brume peut se maintenir toute la journée ou se dissiper l’après-midi. Les journées ensoleillées révèlent de tout autres paysages. Les reliefs en-caissés et l’habitat étagé créent des jeux de contrastes forts d’ombre et de clarté. Souvent la lumière illumine

un versant et plonge l’autre dans une ombre plus dense.

Les températures sont contrastées selon les saisons. Les étés sont doux, les moyennes avoisinant les 18°C soit 2°C de moins qu’en plaine et les hi-vers marqués, les moyennes avoisi-nant les 1°C. Les gelées (75 jours par an), parfois précoces, parfois tardives contraignent fortement la végéta-tion. Par grand froid le territoire se fige, les cours d’eau torrentiels se transformant en glace.

La neige recouvre la vallée autour de Rothau une vingtaine de jours par an. L’ambiance change complète-ment : en enveloppant toutes les sur-faces elle transforme littéralement le territoire et se l’approprie. Que le temps soit couvert ou ensoleillé, la lumière devient plus vive. Les lignes

de construction et les textures du paysage sont tantôt gommées tantôt soulignées. La nuit, la neige absorbe et restitue la moindre lueur et forme presque un tapis phosphorescent.

Le rapport au temps change complè-tement. Tout devient immobile, seuls les flocons balayent l’atmosphère en créant un flou. Le silence de la neige est unique : c’est un silence suspen-du prêt à se rompre à tout moment. Tous les sons lointains sont étouffés, seuls les plus proches nous parvien-nent. On entretient alors un rapport presque privilégié avec ce qui nous entoure. Une branche qui tombe, un oiseau qui fouille la neige, chaque événement isolé entre en correspon-dance presque confidentielle avec nous-mêmes.

Variations climatiques d’un paysage montagnard

Page 33: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

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La neige accentue la profondeur des paysages

Le cours d’un ruisseau mis en valeur par la neige

Le dessin du sommet révélé par la neige

L’austère sapinière s’anime grace à la neige illuminée

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1.4 la Bruche lien à travers le territoire

L’eau un élément omniprésent et discret

La Bruche a tracé la structure du pay-sage. Tous les éléments du territoire viennent s’y rattacher. Bien que dis-crète dans son val elle est porteuse de l’identité de la région, véritable source vitale de l’activité locale tant sur le plan agricole qu’industriel. Les paysans s’en sont de tout temps servi pour irriguer les cultures et abreuver les troupeaux. La force de son cou-rant et la pureté de son eau sont une des raisons essentielles de l’implanta-tion de l’industrie textile dans la ré-gion. Cette exploitation de l’énergie a laissé de nombreux ouvrages hydrau-liques sur la Bruche et ses affluents. L’industrialisation de la vallée favo-risée par cette rivière a généré un patrimoine bâti très important (an-ciennes usines, cités ouvrières, mai-sons de maîtres …).

L’eau est partout dans la vallée. La plupart du temps dissimulée voire même enterrée elle surgit par en-droit de manière inattendue. Une multitude d’ouvrages aux formes di-verses a été inventée pour tirer profit de cette énergie désormais partielle-ment cachée. Canalisé, busé, détour-né, c’est un élément apprivoisé par l’homme mais jamais domestiqué. Il arrive parfois que l’eau sorte de son lit et vienne envahir villages et prai-ries.

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Carte répertoriant les ouvrages hydrau-liques autour de Rothau et la Claquette. La plupart d’entre-eux ont été construits pour alimenter les sites industriels.

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Les régimes de la rivière

Le débit de la Bruche est le plus constant des affluents de l’Ill. Son régime pluvio-océanique est toute-fois dépendant des variations saison-nières. Son débit moyen en années sèches varie de 5,30 m3/s à 12,10 m3/s. Les crues ont généralement lieu au début du printemps mais aussi parfois en hiver. Elles peuvent être spectaculaires comme en janvier 1990 où l’eau avait envahi les rues de La Broque et de Schirmeck ainsi que plusieurs villages en aval. Le PPR (Plan de Prévention des Risques) de 1992 a établi un partage réglementaire des secteurs inondables selon 4 types de zones. Celles-ci définissent des res-trictions d’urbanisation pouvant aller jusqu’à l’inconstructibilité. Rothau marque le premier secteur en amont soumis à cette réglementation. Bien qu’exceptionnellement inondable le terrain de la friche Steinheil n’est soumis à aucune restriction. Le PPRI est actuellement en cours de révision quelques changements pourraient être opérés sur le secteur.

Les délimitations du PPRI

Interdiction de contruction

Construction limitée 200 m

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La Bruche un axe de vie

Le cours de la Bruche dessine un axe de vie reliant Vosges et plaine d’Al-zace. Les eaux de la rivière consti-tuent un ensemble de milieux spé-cifiques avec une flore aquatique et une faune adaptées (invertébrés, phytoplancton, amphibiens, mammi-fères, poissons …). Elles assurent éga-lement un couloir de circulation pour ces populations vivantes : sur les 18 espèces de poissons, 3 sont de grands migrateurs (le saumon atlantique, l’anguille européenne et la lamproie marine). Certains aménagement vien-nent perturber ponctuellement cette

dynamique : barrages, enrochements des berges, recalibrage, enterrement de cours d’eau ... Malgré cela la qua-lité écologique reste très bonne sur l’ensemble de son cours. En revanche la qualité physico-chimique doit être améliorée notamment à cause de la présence d’Hydrocarbures Aroma-tiques Polycycliques pouvant présen-ter des risques de toxicité.

Salamandre tacheté Pie-grièche écorcheur

Cincle plongeur

Criquet ensanglanté

Cordulégastre annelé

Gagée jaune

Orchis fistuleux

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La Bruche est entourée aussi de tout un manchon de végétation spécifique. La ripisylve, mince forêt alluviale ac-compagnant le cours de la rivière et les prairies humides constituent des espaces d’intérêt écologique très im-portants. Elles ne présentent pas né-cessairement une biodiversité excep-tionnelle mais leurs caractéristiques sont spécifiques (propriété du sol, inondabilité, cortège végétal adap-té, espèces animales inféodées …). Par ailleurs, elles participent de ma-nière primordiale à la dynamique de l’eau, notamment à la régulation des crues ou à l’épuration de l’eau. Elles assurent également le maintien des berges. La qualité d’une ripisylve se juge par la diversité des essences sur les différentes strates de végétation.

Plus généralement le couloir de la vallée de la Bruche forme un corridor écologique primordial dans la circu-lation des espèces animales. Que ce soit pour des trajets migratoires ou quotidiens la population animale a besoin de se déplacer pour assurer son cycle de vie. Les espaces de végé-tation préservés à la suite les uns des autres dessinent un réseau de refuges et permettent d’assurer une continui-té entre la plaine d’Alsace et le mas-sif des Vosges. L’urbanisation de plus en plus intense menace de créer des ruptures dans cette continuité. Elle rend par ailleurs plus difficile la circu-lation d’un versant à l’autre.

La ripisylve au bord de la friche Steinheil La renouée du Japon envahit de nombreuses berges

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Le cordon végétal de la Bruche

Ripisylve

Autres boisements

Autres prairies

Prairies humides

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La Bruche à travers Schirmeck, La Broque et Rothau

Au milieu des anciennes usines

Une section plus ouverte au milieu de Schirmeck

Au milieu des habitations

Plusieurs séquences apparaissent le long du cours de la Bruche sur l’en-semble Schirmeck-La Broque-Rothau. Une séquence urbaine se distingue à travers Schirmeck, et le nord de La Broque. Elle est précédée d’une sé-quence plus sauvage distante des ha-bitations de La Broque. Enfin bien que les usines se soient installées tout le long de la rivière une séquence plus industrielle s’affirme à Rothau.

La Bruche pénètre dans sa section urbaine à la confluence avec l’Albet. La rivière est canalisée sur l’essentiel de cette séquence. Il s’agit de la por-tion où elle reste la plus présente. Les abords sont traités de manières très différentes. La Bruche accompagne les rues ou passe au milieu des mai-sons, des jardins privés. Au nord d’im-portants ouvrages hydrauliques vien-nent alimenter les anciennes usines. Certains espaces sont complètement négligés : alors que la rue principale de la Broque s’ouvre sur la rivière en contrebas du château de Schirmeck, la rive d’en face est occupée par un supermarché et une station service. A l’exception d’un quai en gabions récemment aménagé suite à la re-conversion d’une ancienne friche in-dustrielle pour de l’habitat collectif, la Bruche reste toujours distante : au-cun contact n’est vraiment possible avec l’eau, sa présence n’est que vi-suelle et sonore.

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En arrière des équipements de La Broque

La Bruche oubliée

La future ZAC de la friche de la filature des Ecrus

A défaut de pouvoir la qualifier de naturelle, la séquence intermédiaire reste la plus sauvage. Sur cette sec-tion le cours de la Bruche est tota-lement ignoré par le village de la Broque. Celui-ci s’est développé en suivant la route entre la Claquette et Schirmeck tout en laissant les terrains plats des rives pour l’industrie. De nos jour subsistent sur ces anciennes surfaces industrielles les ruines de la station d’épuration de l’usine Stein-heil et quelques bâtiments de l’usine Marshal. Globalement, alors que les terrains de la rive gauche sont très ouverts ceux de la rive droite sont inaccessibles. Certains espaces sont protégés des inondations par une série de levée de terrain. Une végé-tation spontanée souvent invasive a reconquis berges et espaces aban-donnés. La renouée du japon notam-ment tend à étouffer la végétation indigène. Les berges n’étant pas en-tretenues, la rivière demeure oubliée derrière une ripisylve inégale.

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En amont, une séquence naturelle abandonnée

Exploitation de l’eau sur la friche Steinheil

Les canaux de la RubanerieSur cette séquence, l’usine Steinheil a repoussé la Bruche contre le relief du Xurpon et ses bâtiments se dres-sent au dessus de l’eau épousant la courbe de la rivière. En aval lui suc-cède l’ancienne usine de la Rubane-rie reconvertie en hôtel. Sur ces deux sites l’utilisation de l’eau pour l’acti-vité humaine est encore d’actualité et permet le fonctionnement d’un en-semble de génératrices électriques. Les ouvrages hydrauliques se multi-plient, barrages et captages, sorties de canaux de décharges, chutes d’eau provenant des turbines … Depuis le terrain privé de la Rubanerie le cour de la Bruche est mis en valeur. Rive gauche les jardins de l’hôtel s’ouvrent sur la rivière et les canaux, rive droite un pré pâturé s’étend jusqu’au talus des terrains de la SNCF. En revanche l’usine Steinheil bloque la vue sur la rivière depuis le village et la berge d’en face est très difficilement ac-cessible en raison de la raideur de la pente du Xurpon.

Enfin en amont du village de Rothau la Bruche reste très discrète. La ri-vière encaissée dans son vallon étroit et profond se retrouve plusieurs mètres en dessous des voies de circu-lation. Une mince ripisylve la révèle cependant lorsque la Bruche traverse les prés pâturés.

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II - L’HISTOIRE INDUSTRIELLE DE ROTHAU

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2.1 le Passé ancien de rothau

Un village agrippé aux pentes de son vallon

L’origine de Rothau

Le fer première industrie de Rothau

2.2 les déButs de l’aventure du textile

Les premières activités de filature

Un village de paysans-ouvriers

Le développement des activités de l’usine

2.3 croissance de l’usine – croissance de la ville

La transformation des paysans en ouvriers

Une vie autour de l’usine

Spécialisation et disparition progressive de l’industrie textile

Entre les crises, l’activité textile se redresse sans cesse

2.4 l’aPogée avant le déclin

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2.1 le Passé ancien de rothau

Un village agrippé dans son vallon

L’origine de Rothau

Le climat de la vallée de la Bruche est décrit comme peu hospitalier. Les hivers sont longs et rigoureux et les terres peu fertiles. Les maisons du vil-lage sont accrochées aux premières pentes des coteaux. Elles libèrent ain-si les terres planes plus adaptées aux cultures de survie. Un réseau de drai-nage permet d’exploiter des prairies

L’origine du nom de Rothau dont les premières traces écrites datent du 11ème siècle provient d’un dialecte germanique dont la signification se-rait «pré rouge» (rot =rouge, aue = pré). Ce nom aurait été attribué en raison de la couleur rouge de cer-taines terres due à une forte teneur en fer et à la présence de grès rouges sur les hauteurs.

Le village de Rothau appartenait au petit Comté du Ban de la Roche dont il devînt le chef lieu à partir du XVIème siècle. Le château seigneurial bien que fortement remanié au 17ème et 18ème siècle a été préservé.

de fauche en fond de vallée dans les zones inondables. Les reliefs recou-verts de forêts sont exploités pour le bois. Sous l’ancien régime le territoire est partitionné en plusieurs seigneu-ries qui ont développé leur propre ré-seau de communication avec peu de voies de liaisons ente elles. Les habi-tants de la vallée doivent emprunter

des voies secondaires pour se rendre à Saint-Dié. La vallée ne constitue pas encore à l’époque l’axe principal de circulation entre Strasbourg et Saint-Dié.

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Le fer première industrie de Rothau

Dès le XVIe siècle, les mines de fer de Rothau sont connues pour la qualité de leur minerai. Bien que le filon ne soit pas très important, son exploi-tation entraîne le développement d’une activité sidérurgique. La pre-mière forge est construite en 1584 au pied du Chênot.

L’activité atteint son apogée au 18ème siècle. Les premier logements industriels sont construits à cette époque pour loger les ouvriers spé-cialisés et leurs familles venus de loin. Des ouvrages hydrauliques sont ins-tallés pour exploiter la force de l’eau. Haut-fourneaux, forges, et martinets sont répartis alors sur deux sites, l’un

exploitant l’eau de la Rothaine, l’autre celle de la Bruche. A la fin du siècle, l’activité fait vivre une population ou-vrière de près de 300 personnes.

L’activité minière décline durant le XIXe siècle, remplacée par l’industrie textile. Les mines seront exploitées jusqu’en 1869. Témoins de cette an-cienne industrie, des noms demeu-rent, la filature de la Renardière, la rue de la fonderie ou le tissage du Martinet.

Les anciennes forges de Rothau au bord de la Bruche.

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2.2 les déButs de l’aventure du textile

Les premières activités de filature

Les activités textiles dans la vallée apparaissent en 1797 à Schirmeck. En 1808 Jonathan Wiedemann construit la première usine textile à Rothau sur le bord de la Bruche mais, ruiné après la chute du premier empire en 1815, il doit céder son usine à son principal créancier Mathias Pramber-ger. Lorsque celui-ci décède deux ans

La filature au début du 19ème siècle ne s’affirme que comme activité com-plémentaire à celle du travail de la terre. Les paysans cultivent toujours leurs champs mais possèdent égale-ment des petit métiers manuels. Ils se

Un village de paysans-ouvriers

Page de droite :Sur cette carte d’état major, on remarque tout d’abord que le village était accroché au bord du coteau et laissait des espaces impor-tants en bord de rivière. Le cours naturel de la Bruche n’était pas le même qu’aujourd’hui. L’espace en bord de rivière du côté de Rothau était nettement moins important et les fi-latures étaient réparties sur plusieurs sites. Le canal est déjà en partie tracé et permet d’alimenter en eau la turbine de la filature du Martinet. Les ruisseaux et autres anciens canaux étaient beaucoup plus visibles qu’au-jourd’hui.

plus tard, c’est sa veuve qui prend la gestion de l’entreprise. Animée d’un esprit philanthropique, elle se préoccupe de donner du travail aux habitants, appauvris par des années consécutives de mauvaises récoltes.

déplacent eux mêmes pour chercher le coton et revendre leur production. Le développement des filatures mé-canisées va entraîner peu à peu le dé-clin de cette activité à la maison.

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Le développement des activités de l’usine

2.3 croissance de l’usine – croissance de la ville

En 1830 un industriel anglais, John Heywood introduit clandestinement les plans de métiers à tisser méca-niques conçus en Angleterre. Cette nouvelle technologie accélère l’évolu-tion industrielle , les anciens métiers à bras disparaissent rapidement. En 1835 Rothau se dote d’une grande fi-lature. La vallée de la Bruche devient un pôle de concentration de l’activité textile Bas-Rhinoise (40% des effec-tifs).

Gustave Steinheil fait l’acquisition de l’usine en 1847. Les activités se déve-loppent d’avantage et se diversifient. Une nouvelle filature est construite et un atelier de tissage voit le jour. La

maison Steinheil se dote ensuite d’une teinturerie, (c’est la seule usine des environs à en posséder une). D’autres usines se construisent à Rothau. En aval de la Bruche les frères Marchal bâtissent en 1857 une vaste filature qui en se développant va occuper les deux rives. Le site métallurgique de la Renardière quant à lui est reconverti en 1870 pour l’industrie textile.

Pour augmenter la performance de l’usine le réseau de canaux est amé-lioré et le cours de la Bruche est dé-tourné de son lit initial. C’est ainsi que la frontière entre les communes de la Broque et Rothau passe aujourd’hui au milieu du site.

La multiplication et le développe-ment des usines dans la vallée de la Bruche entraînent un captage de l’eau de plus en plus conséquent. Ceci génère quelques tensions avec les agriculteurs qui puisent l’eau de la rivière pour arroser leurs cultures. Ils reprochent aux industriels d’avoir construit des étangs de retenue pour alimenter au mieux leurs turbines et ainsi de détourner l’eau de manière trop importante.

Page de droite :La limite communale entre Rothau et La Broque correspond toujours à l’ancien par-cours de la Bruche. L’usine est donc à cheval sur le territoire des deux communes.

La présence de l’eau était beaucoup plus forte autrefoisL’ancienne imprimerie de tissus de l’usine Steinheil

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La transformation des paysans en ouvriers

Progressivement le développement de l’industrie modifie le mode de vie des habitants . La filature occupe désormais l’essentiel de temps des salariés qui gardent cependant leurs traditions paysannes et continuent d’entretenir de petits lopins de terre. Les cultures potagères et les petits vergers maintiennent ainsi les ouver-tures dans le paysage.

Les sommets au dessus de l’usine étaient jadis cultivés ou recouverts de prés pâturés.

Les cultures en terrasses au dessus du vallon de l’Albet.

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Une vie autour de l’usine

Le rythme du travail, basé sur la journée des trois huit, règle la vie des ouvriers y compris en dehors de l’usine . Les entrepreneurs qui déve-loppent l’industrie textile en Haute Bruche adoptent une attitude pater-naliste, assez fréquente à l’époque. Parallèlement au développement de l’usine, ils lancent la construction de logements pour leurs employés. Ces projets sont de petite ampleur, à la mesure du développement industriel modeste comparé à d’autres régions françaises. Ils génèrent une archi-tecture assez variée s’adaptant aux

reliefs mouvementés de la vallée. L’implication à organiser la vie des ouvriers mène les industriels à déve-lopper les loisirs (terrains de sport, piscine …). Ils financent également la construction des principaux édi-fices publics (écoles, crèches, église, temple …). Très religieux ces patrons protestants pensent nécessaire de combattre l’oisiveté. Ainsi lorsque la famine du coton vient frapper la ré-gion dans les années 1860, au lieu de fermer l’usine, Gustave Steinheil fait aménager par ses ouvrier un chemin entre Rothau et Fouday.Les cultures en terrasses au dessus du vallon de l’Albet.

La piscine aujourd’hui disparue était intallée au sud de l’usine Steinheil La construction du temple financée par l’usine.

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Entre les crises, l’activité textile se redresse sans cesse

2.4 l’aPogée avant le déclin

Au cours du 19 ème siècle l’industrie textile de la Bruche traverse plusieurs crises : en 1815 après la levée du blo-cus imposé par la France sur les pro-ductions d’origine britannique, et en 1860 lorsque la guerre de sécession crée une crise dans la production mondiale de coton baptisée « famine du coton ». Plus tard un événement politique va profondément marquer le destin de la vallée de la Bruche et de ses activités. Suite à la défaite face à la Prusse en 1871, la France cède l’Al-sace et la Moselle au nouvel empire allemand. Le canton de Schirmeck

initialement intégré au département des Vosges est incorporé à l’Alsace annexée. Ce changement d’appar-tenance nationale affecte un temps l’industrie textile. Certains habitants, notamment des entrepreneurs, soit par refus de l’annexion soit de peur de perdre leur clientèle française, quittent la région. C’est ainsi que Christophe Dieterlein codirigrant de l’usine traverse la frontière pour dé-velopper une autre usine à Taon les Vosges. En même temps un nouveau marché s’ouvre en direction de l’Alle-magne et les activités reprennent. En

1877 la ligne de chemin de fer Stras-bourg-Mutzig est prolongée jusqu’à Rothau qui poursuit son développe-ment. La première guerre mondiale, avec les réquisitions de soldats et la baisse de la consommation vient frei-ner le fonctionnement des filatures. En 1919, la région est réintégrée à la France et, en 1928 « la percée des Vosges » et la prolongation du che-min de fer jusqu’à Saint Dié facilitent la réouverture du marché français. Cette période d’entre deux guerres marque l’apogée du fonctionnement de l’usine qui double de surface.

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Photographie aérienne de 1950

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Spécialisation et disparition progressive de l’industrie textile

La seconde guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’industrie textile. Les usines sont vidées de leur maté-riel ou réquisitionnées pour d’autres fabrications (armement, munitions …). Après l’armistice le secteur textile met une dizaine d’année à retrouver un niveau de production correct. Mais dès la fin des années cinquante une véritable crise due à la combi-naison de facteurs politiques, écono-miques, sociaux et techniques, s’abat sur ce secteur. La signature du traité de Rome en 1957 ouvre les marchés à une plus forte concurrence euro-péenne. En outre la perte des mar-chés coloniaux entraine des dégâts irréversibles. L’industrie cotonnière

dépend entièrement de l’étranger pour l’approvisionnement et les dé-bouchés d’outre-mer disparaissent. Par ailleurs les pays en voie de déve-loppement offrent une concurrence que l’industrie de la Bruche ne peut soutenir. La position géographique de l’Alsace, loin de la mer augmente les coûts de transport. A cela s’ajoute la concurrence des fibres artificielles et synthétiques. Enfin l’outillage s’avère souvent périmé et les méthodes d’organisation du travail déficientes. Cette crise n’épargne que les entre-prises les plus saines. L’usine Steinheil survit un temps grâce à son impor-tante capacité de finition tout en sa-crifiant progressivement certaines de

ses activités. La filature et le tissage disparaissent dans les années quatre-vingt pour ne laisser que les activités de teinturerie et d’impression. Elle ferme définitivement ses portes en 2005.

Page de droite :Ces quatre cartes résument l’évolution de Rothau avec l’usine Steinheil. L’eau autrefois très présente a progressivement disparue du paysage au profit de la croissance de l’activité humaine.

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III - ROTHAU SANS SON USINE

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3.1 le village aujourd’hui

Un bâti qui a conquis l’ensemble du vallon

Des services et activités variés

Des espaces publics délaissés

Les tumultes de la route

La population de Rothau

3.2 la friche steinheil dans la commune

La friche dans le paysage

Un replat déconnecté du village

L’usine avant sa destruction

La présence de l’eau

Les canaux et turbines, dernière activité sur le site

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2.1 le village aujourd’hui

Un bâti qui a conquis l’ensemble du vallon

Page 63: Mémoire de fin d'études 2013 - Usine Steinheil - Rothau

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L’usine Steinheil tout au long de son développement a attiré une popu-lation nouvelle. Le bâti s’est étendu sur la majorité du fond de vallée à l’exception des abords directs de la Bruche. Cette évolution se lit encore à travers l’architecture et l’organisa-tion des rues de Rothau.

Une seule ferme traditionnelle sub-siste au milieu du bâti de la Grand Rue. En revanche le vieux village de la période pré-industrielle (18ème siècle), bâti sur de petites terrasses, demeure accroché sur les premières pentes du coteau. Les maisons blot-ties les unes contre les autres s’enfi-lent autour de ruelles serrées suivant les courbes du relief. Pour accéder aux différents étages d’urbanisation il est nécessaire d’emprunter des

venelles étroites se faufilant entre les habitations. Quelques trouées vi-suelles permettent d’admirer la val-lée qui se déploie au nord du village.

Le bâti traditionnel bourgeois de cette même période est installé en contrebas à distance de la rivière. Les habitations hautes de plusieurs

Les écuries

Le château

La dernière ferme traditionelle

Une rue ancienne

Le bâti industriel du 19ème siècle pro-longe ces secteurs anciens du village. Certaines habitations construites par les entreprises textiles forment de petits ensembles comme la cité ou-vrière implantée à la sortie du vallon de la Rothaine. La plupart des équi-pements (gare, temple, mairie …) ont été construits également à cette période répondant aux nouveaux be-soins de la population.

Une maison de maître

La cité ouvrière

étages accompagnent le tracé de la Grand Rue. Au milieu de cette partie du village est implanté le vieux châ-teau renaissance mainte fois remanié depuis.

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Evolution du bâti

Bâti traditionnel

Bâti du XIXème siècle

Bâti de la première moitié du XXème siècleBâti de la seconde moitié du XXème siècle

L’église

Le temple Maisons de la période 19 - 20 ème siècle

Lotissement contemporain

L’architecture varie sensiblement se-lon la date de la construction et reflète la position sociale du propriétaire. Les cadres de l’usine logent dans des demeures de dimensions plus impor-tantes et isolées sur leur terrain. Le lieu de résidence du patron fait face à l’usine. La propriété de l’Enclos est désormais coupée en deux par la voie

La gare

de chemin de fer et les bâtiments in-habités depuis longtemps sont mal-heureusement aujourd’hui dans un état de délabrement avancé.

Tout au long du XXème siècle l’urbani-sation est venue combler les trouées au sein du village et prolonger ses extrémités notamment au nord là ou s’ouvre la vallée. Alors que le bâti de la première moitié du siècle encadre encore les rues, le pavillonnaire ré-cent, centré sur sa parcelle, s’en dé-tache. Quelques immeubles collectifs ont été implanté au milieu du tissu urbain.

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200 m

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Des services et activités variés

La commune bénéficie d’équipe-ments publics variés : un hôpital de jour, un centre médico-social, deux édifices religieux (catholique et pro-testant), un terrain de football, une salle des fêtes récemment réaména-gée et rénovée. Par ailleurs, les deux écoles (maternelle et primaire) fonc-tionnent bien et leur effectif croît

d’année en année.

Le tissu commercial de Rothau est va-rié et bien représenté pour la taille de la commune. On compte notamment des commerces liés au tourisme dont plusieurs restaurants et un terrain de camping en bord de Bruche. Le ha-meau de la Claquette relié à Rothau

Services publics

Mairie

Services

Edifices religieux

Terrains de sport

La mairie

200 m

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accueille de son côté un hôtel et une auberge de jeunesse. Enfin chaque samedi matin un marché s’installe sur la place de la Fonderie et aux abords de l’église.

Plusieurs petites entreprises sont éparpillées dans le tissu urbain serré de Rothau. Certaines d’entre elles

Commerces et activités

Commerces alimentaires

Hôtellerie

Autres commerces

Restaurants

Entreprises

Terrain de camping

Autour des commerces alimentaires

manquent de place et souhaiteraient pouvoir se redéployer. Sur le site même de la friche sont installées une entreprise de métallurgie et un ma-gasin de tissus qui jadis vendait les productions de l’usine.

200 m

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Des espaces publics délaissés

Bien qu’assez dispersées sur le ter-ritoire les activités définissent une centralité réelle. Elles sont de sur-croît organisées autour de plusieurs espaces ouverts : le parvis de l’église, la place de la Fonderie, le parking du cinéma, les alentours du monument aux morts. Mais le traitement actuel de ces places potentielles privilégie la circulation et le stationnement au-tomobile à l’usage riverain. La place du piéton se limite à des trottoirs étroits longeant le bâti. Ces espaces pourraient pourtant devenir des lieux de convivialité où les habitants se re-trouveraient quotidiennement.

1 La Renardière

4 Parvis de l’église 5 Place du Général de Gaulle 6 Rue de la Fonderie

2 Parvis du cinéma

3 Monument aux morts

L’ancienne propiété de l’Enclos constitue un espace planté complé-tement ignoré. Ce site pourrait offrir à Rothau des espaces de vie supplé-mentaires et servir de lien entre le village et son environnement.

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23

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100 m

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La route départementale 1420 per-turbe Rothau sur toute la longueur de la vallée. La séquence de la Grand-Rue entre l’église et le temple qui était jadis l’axe de vie du village est aujourd’hui devenue infernale. Son étroitesse et sa sinuosité engendre des problèmes de sécurité pour les piétons et les conducteurs. Les trot-toirs sont exigus et le passage de deux véhicules est compliqué par endroits. L’impact sonore y est très fort : frei-nages intempestifs et ballotement des remorques engendre un vacarme insupportable. Sur le reste du village la route traverse le centre de vie du village et gène sa fréquentation. Le secteur autour du carrefour avec la RD 130 est l’un des plus bruyants et dangereux.

Les tumultes de la route

Nuisance sonore de la route

Les plus élevés

Intermédiaires

Les moins élevées

Les deux points les plus dangereux : la grand Rue et le carrefour avec la route de Natzviller (RD 130).

100 m

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Avec le déclin des activités du textile, la population de Rothau baisse régu-lièrement depuis 1962 mais connait depuis 10 ans une légère remontée : elle est passée de 1897 à 1 587 au-jourd’hui. Cette évolution s’accom-pagne d’un vieillissement progressif. La disparition de l’activité écono-mique principale de la région n’en est pas l’unique cause. Le manque d’étendue du territoire et la faible disponibilité en terrains facilement urbanisables ont limité le dévelop-pement résidentiel pavillonnaire qui

a pris plus aisément son essor dans les communes voisines. La commune de Rothau compense ce handicap car les logements plus petits que dans les communes voisines et souvent en lo-cation attirent les budgets modestes des jeunes ménages.

La population active de Rothau tra-vaille pour l’essentiel localement. Ils sont ainsi 25% à trouver leur em-ploi sur la commune et près de 40% à travailler dans l’agglomération Schirmeck-La Broque. La présence

de grandes infrastructures de trans-port (train et route départementale) permet au reste des habitants de travailler dans d’autres secteurs de la vallée (en général Molsheim) pour 20% d’entre eux ou hors de la vallée (essentiellement Strasbourg pour 15% d’entre eux).

La population de Rothau

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2.2 la friche steinheil dans la commune

La friche dans le paysage

1Jo

sé A

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Malgré les 3,5 hectares qu’elle oc-cupe, l’usine Steinheil reste discrète dans le paysage. Installée dans un re-plat contre la Bruche elle est entou-rée d’un cordon de maisons qu’elle domine peu. Seules quelques percées depuis les hauteurs du vieux village la dévoile par morceaux. Les bâtiments de l’usine construits à des époques différentes ne forment pas un bloc unitaire. Leurs toitures diversifiées, bien qu’empruntant un vocabulaire

industriel, s’intègrent au milieu des toits des maisons. Globalement le volume de l’usine vient compléter en bord de rivière le volume bâti du vil-lage en fond de vallée. L’usine suit la courbure de la Bruche et révèle ainsi le tracé de la rivière invisible depuis le lointain. Seules les grandes che-minées de la chaufferie s’affirment dans le paysage en compagnie des clochers.

2 3

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Depuis le bas du village, cachée der-rière les habitations de la Grand rue, l’usine ne présente qu’une façade. Traitée sobrement elle fait face au parvis de l’église sans écraser l’espace public. Seul le bâtiment de la chauffe-rie se dresse monumentalement au dessus de la voie ferrée et des bassins de filtration.

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Un replat déconnecté du village

L’usine Steinheil occupe l’un des rares replats de la commune ; seule une légère pente accompagne le cours de la Bruche. Les parcelles bâties qui l’entourent sont situées en surplomb. Les jardins descendent vers l’usine en suivant une forte pente. A l’exception de la façade est donnant sur la Grand Rue, les accès au site sont limités. Le chemin menant aux entrepôts AMK permet de s’y rendre directement. Le long de la Grand Rue à l’ouest un

Accès visuels uniquements

Façade sur la rue

Accès directs

Fortes pentes

Murs de soutènement

canal perché barre l’accès à la friche. Trois autres accès supplémentaires sont cependant possibles : à l’ouest au niveau d’une ancienne propriété dont la maison a été détruite par un incendie, à l’extrémité du canal et entre deux bâtiments privés de la Grand Rue.

L’entrée depuis les ateliers AMK Le seul point de vu dégagé depuis la Grand Rue

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100 m

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Les bâtiments de l’usine ont été édi-fiés au fur et à mesure de l’évolution de l’activité. Leur aspect varie énor-mément ; l’usine constitue un pat-chwork de hangars disparates. L’orga-nisation des activités selon les stades de production du textile commande l’implantation le long du cours de la Bruche. Les filatures sont en amont, suivies des ateliers de tissage et de blanchiment. Les bâtiments abritant les activités de finition, teinturerie et impression, occupent la partie aval. Les transformations importantes au

XXème siècle n’ont laissé presque rien des anciens bâtiments. Sur le site même, les vestiges les plus vieux sont ceux qui abritent la turbine du mar-tinet. Aucun élément remarquable ne se distingue véritablement et la communauté de commune entre-prend actuellement la destruction de la quasi totalité des édifices. Ne sont préservés que les petits ateliers de mercerie, les bâtiments de la turbine du martinet et les hangars de l’entre-prise métallurgique et du magasin de tissus.

L’usine avant sa destruction

1 Face aux ateliers d’impression 2 Le long de l’atelier de teinturerie 3 Atelier de mercerie

4 Atelier d’impression 6 Atelier de blanchiment5 Atelier de teinturerie

Bâtiments détruits

Evolution des destructions

Destructions à venir

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La ripisylve Le talus SNCF

échelle : 1/500

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Sous le canal perché Le canal perché

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L’usine au dessus de la BrucheLa tranchée SNCF

échelle : 1/500

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La filature en démentèlement La Mairie au dessus du site

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La présence de l’eau

Le sol de la friche est gorgé d’eau pourtant on ne soupçonne pas le rôle essentiel que joue cet élément sur le site. Les bâtiments de l’usine se dres-sent verticalement au dessus de la Bruche dont ils ont repoussé le cours. Sur la partie la plus en amont les ate-liers sont écartés du lit de la rivière laissant une petite ripisylve se déve-lopper. En amont de la friche une par-tie des eaux de la Bruche sont captées pour alimenter un canal. Ce dernier suit une pente plus faible que celui de la rivière. Son cours domine le site

en suivant parallèlement la Grand Rue. Au bout de 400 m il s’engouffre dans le sol. Son parcours se poursuit sous la dalle de béton de l’usine pa-rallèlement à la Bruche. A l’extrémité nord de l’usine ses eaux rejoignent celles de la rivière à grand fracas. Sur son parcours au dessus l’usine le ca-nal perché n’ignore pas totalement la Bruche à laquelle il est relié par plusieurs canaux de captage ou de déverse. Deux ruisseaux convergent vers la friche et disparaissent dans le sol pour rejoindre le canal souterrain.

Eau de surface

Le réseau hydraulique

Anciens bassins de filtrage

Canaux souterrains

Evacuation de la teinturerie

1 Canal perché

4 Ruisseau de la Besate

3 Prise d’eau sur la Bruche

5 Canal de la Renardière

2 Filtrage des eaux du canal perché

6 Sortie de l’usine

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La Rothaine

La Bruche

La Besate

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Les canaux et turbines, dernière activité sur le site

Le réseau de canaux alimente une succession de centrales hydro-élec-triques dont le ronronnement trahit la présence. Entretenue par un proprié-taire privé qui possède l’ensemble du réseau cette dernière activité produit de l’électricité directement revendue à EDF. La puissance totale générée est de 700 kW soit de quoi alimenter environ 700 foyers (l’équivalent d’un village de la taille de Rothau). Les tur-bines proviennent de l’exploitation mécanique de la force de l’eau pour le fonctionnement des anciennes forges puis de l’industrie textile. Au

début du XXème siècle elles sont modifiées pour la production d’élec-tricité. La centrale de la Suchète (1) se situe en amont du site juste avant que le canal et la Bruche se séparent. Elle est abritée dans un vieux bâti-ment remarquablement perché sur la roche. Deux centrales sont présentes sur le site même de l’usine. La cen-trale dite du Martinet (2) est située dans un bâtiment ancien juste après que le canal perché s’engouffre sous la terre. La turbine de la Teinturerie (3) quant à elle est abritée au milieu des bâtiments des ateliers d’impres-

sion. A la sortie de l’usine une partie de l’eau est détournée pour alimenter une dernière génératrice. A leur sor-tie, les eaux de la centrale de la Vieille Filature (4), sont dirigées dans un ca-nal de fuite souterrain et voûté, pas-sant sous la rivière par un système de siphon. Elles sont ensuite conduites jusqu’au site de La Rubanerie muni lui aussi d’une centrale hydro-élec-trique. Enfin, le site de la Renardière abrite sa propre turbine (5) alimentée par les eaux de la Rothaine.

Les centrales hydro-électriques constituent l’un des derniers élements du patrimoine in-dustriel de Rothau distiné à rester. Seule la turbine de la teinturerie (3) est abritée au mi-lieu de bâtiments prévus à la démolition.

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La Besate

La Bruche

La Rothaine

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IV - L’AVENIR DE LA FRICHE STEINHEIL - ENJEUX ET PROGRAMME

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4.1 enjeux

La mémoire de l’usine

Rouvrir le site

Définir de nouveaux usages

Retrouver le rapport à la rivière

4.2 le tracé du contournement de rothau

La voie urbaine

La déviation

Le boulevard urbain

Etude de 3 hypothèses de tracé

4.3 Pistes de Projet

4.4 au delà de la friche

Le contournement du site

La friche réinvestie

Le rapport à l’eau dans le projet

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4.1 enjeux

Aucun élément architectural ne se distingue réellement des bâtiments délabrés de l’usine Steinheil. Cepen-dant ces ruines restent émouvantes car elles portent la marque de toute une aventure humaine. Le site de Steinheil s’inscrit dans la logique de son temps avec ses évolutions tech-nologiques et sociales. La volonté de quelques industriels a permis à un po-tentiel important d’émerger. Toutes les conditions étaient réunies pour l’installation d’une industrie textile dans le coude de la rivière : force mo-trice et pureté de l’eau, main d’œuvre abondante, positions stratégiques en cœur de vallée ... Aujourd’hui, l’usine Steinheil appartient à une époque ré-volue. Elle a remarquablement résisté au temps par rapport à d’autres mais son long déclin a permis d’accepter progressivement sa disparition.

La possibilité de conserver les bâti-ments et de les réutiliser a été étu-diée. Les bâtiments et les chaudières n’ont pas trouvé de réutilisations en-visageables et sont progressivement détruits. Finalement tout le monde accepte le destin de se site et pré-fère se projeter dans l’avenir. Les carcasses vides des bâtiments dispa-raissent mais l’exploitation de l’usine a laissé son empreinte sur le site qui pourra servir d’appui pour construire le devenir de la friche.

La mémoire de l’usine

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Alors que l’usine constituait une unité à part dans le village, la friche Stein-heil ne peut plus être une enclave refermée sur elle même. Adjacents au centre du village, ces 4 hectares de terrain libérés sont pour la com-mune une opportunité de reconsi-dérer ses espaces publics. Le deve-nir de la friche entre directement en interaction avec le ré-aménagement nécessaire du centre de Rothau. Le village doit s’emparer de la friche, y pénétrer.

En dehors de la frange du site don-nant directement sur la rue, le reste de la friche demeure difficile d’accès. De nouvelles entrées doivent être aménagées pour désenclaver l’en-semble du terrain.

Rouvrir le site

redéfinir le centre et le site en inter-raction

prévoir d’autres accès au site

Rattacher le site au village

200 m

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Comme nous l’avons vu, la friche Steinheil occupe un secteur straté-gique de première importance au sein de la commune de Rothau et dans la vallée. Cet ancien moteur du déve-loppement du territoire local doit au-jourd’hui retrouver un nouvel usage. Plusieurs entreprises du secteur sont à l’étroit dans les petits quartiers des différents villages et souhaiteraient s’étendre. Des surfaces sont déjà pré-vues à cet effet sur la ZAC des Écrus par la communauté de communes. Une partie de la friche Steinheil pour-rait aussi contribuer à accueillir ces activités et à envisager une possible extension de l’habitat, les surfaces à lotir se raréfiant. Cette perspective dépend cependant de l’humidité du secteur et de l’éventuelle pollution du sol, donnée pour l’instant encore inconnue.

De nouveaux usages

créer un espace de loisir lié à l’eau

prévoir une zone artisanale

prévoir une zone de logements

Rendre le site à ses habitants

200 m

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La friche borde sur 420 m la Bruche et donne l’occasion de faire découvrir ce cours d’eau presque oublié. Le site doit devenir un espace de transition entre le centre de vie du village et les rives de la Bruche.

L’activité industrielle n’a pas totale-ment disparu de la friche Steinheil. Le site situé à la confluence de plusieurs ruisseaux et traversé d’un réseau éla-boré de canaux accueille plusieurs turbines hydro-électriques toujours en fonctionnement. Cette activité dont l’impact économique reste im-portant devient un élément de patri-moine vivant intéressant à mettre en valeur. Il y a une véritable opportu-nité de faire de la friche Steinheil un lieu de rencontre avec l’eau source de vie de la vallée et énergie fondamen-tale pour le développement humain. C’est l’occasion de mettre en scène les caractéristiques naturelles d’une rivière et l’utilisation ingénieuse que l’homme peut faire de cette res-source.

Le cours de la Bruche dessine la trame principale de la vallée, mais reste très discrète. La question de sa mise en valeur ne s’arrête pas au site Steinheil mais s’étend sur les autres secteurs humides pour l’instant à l’abandon.

De même le réseau de ruisseaux tra-versant Rothau doit lui aussi être mis en scène et servir de trame pour re-définir l’identité de la commune.

Retrouver le rapport à la rivière

révéler le parcours de l’eau

turbines

organiser le lien Bruche-Centre

mettre en valeur le cour de la Bruche

Redécouvrir l’eau

200 m

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Redéfinir le centre de Rothau

Parc de découverte de la Bruche

Mettre à jour les canaux souterrains

Zone artisanale

Turbines

Logements

Créer de nouveaux accès

Intégrer la voie de contournement

Recréer les relations entre le site et Rothau

Définir de nouveaux usages

Mettre en scène le réseau hydroélectique

Résumé des enjeux

200 m

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4.2 le tracé du contournement de rothau

Dans son vallon enserré, Rothau se retrouve à un point d’articulaition de plusieurs flux. La question du contournement de la route dépar-tementale 1420 concerne directe-ment le site Steinheil et la solution adoptée marquera de manière consi-dérable le devenir du site. L’étude reste pour l’instant à ses débuts et seuls des familles d’aménagements ont été proposées aux élus. Trois fa-

milles de scénarios ont été élaborées par le Conseil Général du Bas-Rhin, maître d’ouvrage des futurs travaux. De nombreuses possibilités de tracés ont été étudiées selon les possibili-tés techniques. Certaines proposent même des aménagements extêmes mais sont d’office écartées en raison des travaux colossaux qu’elles engen-dreraient.

Sections habitées Irrigation des commerces

Reconnection entre la gare et le centreFriche Steinheil

Zones naturelles

Equipements publics

Connection inter-villages

Résumé des enjeux

Secteurs à préserver

200 m

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La première famille, baptisée voie urbaine, prévoit de peu modifier le parcours de l’actuelle route dépar-tementale. Celui-ci n’évite que le secteur le plus problématique de la Grand Rue en empruntant une partie du terrain de la friche pour rejoindre par le centre la suite du tronçon de la route. La voie est traitée comme un axe urbain avec une chaussée de cir-culation automobile et des trottoirs réservés pour le piéton.

Cette famille de propositions ne règle véritablement que le problème de sécurité lié à l’étroitesse de la Grand Rue. Certes la RD 1420 reste plus fa-cilement reliée avec les routes secon-daires mais elle coupe le centre du village et le sépare de la friche Stein-heil.

La voie urbaine

Fuseau d’aménagement

Tracé actuel de la RD 1420

Proposition de tracé

Hypothèse «Voie urbaine»

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La seconde famille, celle du boule-vard urbain, envisage aussi de fran-chir la friche Steinheil. Selon les scé-narios possibles, elle passe soit en plein centre du site soit franchit la Bruche en coupant le site en deux. Elle arrive au niveau du secteur des ateliers AMK et rejoind la suite du parcours en traversant la friche de l’Enclos et en passant devant la gare. Son traitement prévoit également un partage des usages entre piétons et automobilistes.

Sur cette famille d’hypothèses de tracés, la voie occupe un espace im-portant de la friche et transfère les nuisances de la départementale sur cet espace. Un scénario avec une voie longeant le canal séparerait les rives de la Bruche du village alors qu’un scénario prévoyant un franchisse-ment de la rivière couperait le site en deux et romprait avec une idée de parcours continu le long de la rivière. En revanche, le passage de la dépar-

tementale selon ces trajectoires irri-gue plus facilement les commerces et acitivités.

Le boulevard urbain

Fuseau d’aménagement

Tracé actuel de la RD 1420

Propositions de tracé

Hypothèse «Boulevard urbain»

200 m

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La dernière famille consiste à amé-nager une déviation qui évite le site Steinheil. Le tracé passe entre la Bruche et le Xurpon et franchit le cours d’eau au moins plusieurs fois. Les travaux sont alors plus im-portants car le raccordement avec la route se fait plus en amont de la Bruche et nécessite la construction de nombreux ouvrages de franchis-sement. Comme pour l’hypothèse du boulevard urbain, elle projette

également un raccordement avec le tronçon nord par l’Enclos et la gare. En revanche il s’agit d’une voie exclu-sivement automobile.

Sur cette famille de scénarios, le contournement se sépare du tracé ancien plus en amont du village. La route ne coupe pas le site en deux, et ne sépare pas la Bruche du centre. Elle écarte la circulation et libère to-talement l’espace de la friche qui

peut ainsi être librement investie. Sa mise en œuvre est en revanche nettement plus coûteuse et la des-truction de plusieurs bâtiments est nécessaire. Par ailleur il faut repenser les connexions avec les axes transver-saux et la desserte des commerces et activités.

La déviation

Fuseau d’aménagement

Tracé actuel de la RD 1420

Propositions de tracé

Hypothèse «Déviation»

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Au vu des enjeux dégagés, l’une des priorités est de préserver au maxi-mum le site Steinheil. J’ai donc dans un premier temps retenu les 3 pro-positions de tracé qui franchissent la Bruche pour libérer le site. Bien que deux des tracés présentés entrent dans la catégorie déviations, le carac-tère de la voie devra s’apparenter à celui d’un boulevard urbain entre La Claquette et Rothau.

Le premier tracé qui longe la voie fer-rée franchit la Bruche au niveau des chalets Steinheil et libère un maxi-mum de terrain. Il permet de dégager la plupart des cours d’eau et canaux et éloigne la circulation. Toutes les maisons de la Grand Rue sont libérées des nuisances du trafic. En revanche, avec ce tracé plusieurs habitations sont sacrifiées, le terrain de camping disparaît et plusieurs ouvrages im-portants doivent être aménagés. En

outre, il traverse des secteurs natu-rels intéressants.

Le second tracé enjambe le canal avant de franchir la Bruche deux fois. L’essentiel du site Steinheil reste pré-servé, mais la continuité le long des cours d’eau est interrompue. Un plus grand nombre d’habitations est me-nacé et plusieurs maisons continuent de subir le trafic de la route.

Le dernier tracé pénètre dans le site sans franchir le canal puis passe deux fois au-dessus de la Bruche. Il en-gendre un moins grand nombre de destructions, mais affecte une partie des habitations de la Grand Rue. Par ailleurs, il coupe la friche en deux, ne laissant libre que la partie proche du centre du village.

Etude de 3 hypothèses de tracé

Tracé actuel de la RD 1420

Ouvrages de franchissement

Bâtiments détruits

Bâtiments menacés

Proposition de tracé

Impact des 3 hypothèses de tracé

Coupe présentant le passage de la route dé-partementale dans le fossé du Xurpon. Le fos-sé doit être élargi pour laisser passer la route.

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4.3 Pistes de Projet

Tracé de la départementale

Nouvelle esplanade publique

Requalification du centre

Logements

Zone artisanale

La Bruche industrielle

La Bruche sauvage

Programme :

-> espace de découverte de la ripisylve

-> espace de loisir et de découverte de l’énergie hydro-électrique entre la Bruche contrainte sur son cours et les canaux

-> secteur permettant à des entreprises lo-cales de se redévelopper

-> individuels ou collectifs, peu élevés afin de faire resortir de loin la présence de la Bruche

-> espace de transition entre le village et la Bruche-> parking pemettant de desservir les com-merces

-> créer une succession de petites placettes afin de dégager les commerces-> réorganiser le stationnement

Parcours de découverte de la Bruche

Dans cette proposition la route de contournement évite de traverser la friche Steinheil. Après s’être sépa-rée de la voie menant au centre de Rothau, elle longe la voie ferrée, en-jambe la Bruche une première fois en sacrifiant les chalets Steinheil, longe le pied du Xurpon en empruntant la tranchée SNCF puis refranchit la Bruche. Elle traverse ensuite l’Enclos et passe devant la gare pour rejoindre le tronçon nord de la voie. L’intersec-tion avec les deux rues reliant Rothau et la Claquette se fait à niveau afin de permettre la desserte des commerces et activités locals. Un système de feu avec voie de dégagement sur la route permet de ne pas perturber la circu-lation lors du passage d’un train. Les piétons empreintent un passage sou-terrain existant réaménagé.

Le contournement du site

Une esplanade marque la transi-tion entre le centre du village et la Bruche. Bordée par un îlot construit, elle accueille tantôt des places de stationnement tantôt les fêtes du village. Un secteur de logement est prévu en continuité à l’est. Le par-cellaire entourant le site est bâti sur la Grand Rue. Il peut être redistribué afin d’être investi du côté de la friche. Les secteurs d’activité artisanale sont cantonnés au sud de la friche au point le plus bas par rapport au village. Avec leurs abords traités comme des quais, les canaux marquent une ligne de basculement entre secteurs urbanisés et secteurs plus sauvage. La végétation pourra librement re-coloniser les rives de la Bruche. Cette recolonisation sera plus contrôlée entre la rivière et les canaux pour as-surer la vue sur l’eau depuis le centre du village. Ceci permet également aux usagers de pouvoir s’approcher de la rivière et d’en faire un espace de loisirs. La turbine de la teinturerie, située au bord de l’esplanade pourra être remise en service après avoir construit un nouvel abri. Elle consti-tuera un élément exemplaire pour illustrer le fonctionnement de l’éner-gie hydro-électrique.

La friche réinvestie

Schéma présentant le croisement des voiturs et la traversée possible des piétons

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La présence de l’eau sur le site sous la forme d’une rivière naturelle et d’un réseau de canaux permet de varier son animation. Son écoule-ment nous ramène à des notions de rythme. L’eau du canal est une sur-face plate et très légèrement animée. Quelques ruptures soudaines lors des chutes de niveau viennent sé-quencer ce parcours. Le cours d’une rivière torrentielle comme la Bruche est beaucoup plus inconstant. La pro-fondeur du fond et la pente diffèrent énormément et modifient l’état de la

surface de l’eau. Celle-ci peut rester calme et plate sur toute une section puis brutalement s’agiter de remous si le fond devient plus chaotique et la pente plus forte. L’eau intera-git avec les éléments environnants. Calme elle reflète de manière plus ou moins trouble l’environnement, tumultueuse elle ne restitue que les couleurs et la lumière. La nature même du fond de la rivière lui donne une teinte et une texture variées. En outre, les berges n’ayant pas le même aspect, la proximité avec l’eau varie.

Des rives régulières et linéaires du canal aux rives inégales des rivières redessinées par la végétation, le contact avec l’eau mouvante change constamment.

Le rapport à l’eau dans le projet

Cette prise d’eau pour alimenter la turbine de la Coframail au nord de Schirmeck illustre parfaitement les idfférence de tempérament entre l’eau d’une rivière torentielle comme la Bruche et l’eau plus calme d’un canal.

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L’Enclos

La friche Steinheil

La Bruche ouverte

La Bruche naturelle

La Bruche secrète

Projets de construction

Les nouvelles séquences en bord de Bruche

Nouveau tracé de la RD 1420

4.4 Au delà de la friche

La question de la mise en valeur de la Bruche dépasse le cadre du site Steinheil. Dans un paysage autant fréquenté par les randonneurs, les rives doivent servir d’axe de liaison. La circulation des vélos au sein des surfaces plus planes du fond de val-lée doit également être considérée. Le parcours en bord de Bruche ne constitue pas un cheminement li-néaire mais s’inscrit dans une épais-seur. Toutes les rives ne pourront pas être directement exploitées et des séquences urbaines rythmeront la promenade.

La friche Steinheil devient une sé-quence parmi un chapelet d’autres. En amont de Rothau le parcours pourra sans problème accompagner le cours de la Bruche, la plupart des terrains n’étant pas urbanisés. En revanche, en aval la topographie contraint le parcours à quitter temporairement la rivière. Après avoir franchi la voie

ferrée et le futur tracé de la route, il dominera les bords de la Bruche en accompagnant la voie ferrée et surplombera le site de la Rubanerie. Ceci permet de sauvegarder une zone plus tranquille pour la population animale. Par ailleurs la végétation pourra se développer plus librement pour affirmer la séparation entre la Claquette et Rothau. Le parcours franchit ensuite la Bruche et rejoint la rive du côté de La Broque. Tout ce secteur devra rester ouvert. Les équi-pements en place ou à venir devront être intégrés de façon à maintenir les relations visuelles et physique entre le village et la rivière. Le parcours en-trera ensuite dans la section urbaine de La Broque et Schirmeck.

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CONCLUSION

Cette première phase du travail de diplôme dresse le portrait de la friche Stein-heil et de son environnement et propose des pistes pour son devenir. Moteur de la construction de Rothau maintenant disparu, le site offre l’opportunité de reconsidérer l’organisation de la vie du village. Situé sur un espace resserré du relief, son influence s’étend à travers le territoire. L’un des défits du projet est de proposer une articulation des trois flux traversant la vallée (rivière, route et voie ferrée) avec le territoire local qu’ils alimentent. La communauté de com-munes a su relancer une politique dynamique de la gestion du grand paysage. La friche Steinheil nous permet de renouer avec le coeur intime de la vallée : la Bruche élément fondateur du paysage. La présence de l’eau et son utilisation industrielle permettent de mettre en scène l’exploitation par l’homme d’une énergie en harmonie avec l’environnement.

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BIBLIOGRAPHIEOuvrages

Champ rouge ... traces Marie DREA - Jean-Paul LAHAYE les Petites Vagues éditions - 2009

La haute vallée de la Bruche Chip BUCHLEIN - Florent FRITCH - Olivier HAEGEL Editions Lieux Dits - 2005

Gens de Bruche Claude KEIFLIN La Nuée Bleue - 1998 Le développement de l’industrie textile dans la vallée de la Bruche Paul JACQUEL La métallurgie du fer dans le massif vosgien Denis LEYPOLD Société savante d’Alsace - 1996

Les friches industrielles point d’ancrage à la modernité direction Pierre LAMART - Marie-Claire VITOUX Lavauzelle - 2006

Wesserling l’Eden du textile Pierre FLUCK Jérôme Do Bentzinger - 2008

Les eaux étroites Julien Gracq José Corti - 1976

Les temps de l’eau André GUILLERME Champs Vallon - 1983

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Erstein, la fusion de la friche et de la ville. Laurent MIGUET Le Moniteur, n° 5288, P. 40 - 2005

Friche industrielle ; un patrimoine restauré redynamise une vallée. Laurent MIGUET Le Moniteur, n° 5598, p. 24-26 - 2011

De la friche au projet. CAUE du Haut-Rhin Les Dossiers, n° 3, 4 p. - 2008

RD 1420 - Aménagement de Rothau - Comité pilotage du 20 décembre 2012 Conseil général du Bas-Rhin

Référentiel Paysager du Bas-Rhin - Secteur Vallée de la Bruche ADEUS - 2009 Plan Local d’Urbanisme de Rothau Jérôme Espaglière - 2010

Schéma de Cohérence Territoriale de la Bruche - Rapport de présentation Document provisoire - 2013

Canaux, rivières des hommes Pierre PINON REMPART - 1995

Les cours d’eau - Dynamique du système fluvial Jean-Paul BRAVARD - François PETIT Armand Colin - 1997

L’Alsace et les Vosges - Géologie, milieux naturels, flore et faune Yves SELL Delachaux et Niestlé - 1998

Articles

Etudes

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Sites internet

Sources iconographiques

Travaux d’étudients

Gravure et paysage : la Basse Vallée de la Bruche Marie HUNGLER ENSNP de Blois - 2009

Les berges du Gave Mathieu CUEFF ENSNP de Blois - 2012

Revivre l’eau au canal de l’Ill Adeline FINEZ ENSNP de Blois - 2012

Le devenir de la friche Steinheil Anne-Cécile FREYBURGER, Fabienne PEYRON, Olivier MUNOZ ENSP de Versailles - 2007

http://www.hautebruche.com/http://www.scotbruche.fr/http://aremy.chez-alice.fr/gme/rothau.htmhttp://steinheil.rothau.fr/fr/themes.php

les documents de base ayant servi pour la réalisation des cartes proviennent de :www.ign.fr : orthophoto, carte ign, topographie, altimétriewww.géoportail.fr : orthophoto, relief, carte d’état majorDirection Générale des Finances Publiques : cadastre (mise à jour : 2012)

les photographies anciennes ont été fournies par la mairie de La Broque

toutes les autres sources en dehors des photographies personnelles sont indiquées à côté des documents concernés

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REMERCIEMENTS

Je remercie tout d’abord Dominique Caire et Bruno Ricard pour leur suivi, leurs encouragements et leurs précieux conseils. Un grand merci ensuite à Eric Muziotti qui, tout au long de mon travail, s’est rendu disponible pour ré-pondre à mes demandes et questionnements. Merci également à toutes les personnes de la Communauté de Communes de la Haute Bruche et des com-munes de Rothau, La Broque et Schirmeck qui m’ont apporté leur expérience du territoire et m’ont fourni de nombreux renseignements. Parmi elles je tiens à remercier tout particulièrement Marc Scheer, Jean-Sébastien Laumond, Cé-cile Clément et Amandine Fuchs. Je tiens aussi à remercier Séverine Etling pour le temps passé à m’exposer la démarche et les réflexions sur le projet de contournement routier de Rothau. Merci à Pierre Hutt qui m’a fait partagé son savoir sur l’histoire locale. Merci à Laurent Rémy qui m’a fourni de précieuses informations sur le fonctionnement des canaux et des turbines hydro-élec-triques. Je remercie également Pierre Fluck qui a éclairé ma réflexion grâce à ses connaissances de l’archéologie industrielle. Enfin, un grand merci à ma famille et mes amis pour leur soutien permanent et leur écoute.

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ANNEXE 1

La reconversion de la friche Wesser-ling installée au bord de la Thur fait fi-gure de modèle. Exploité dès le milieu du XVIIIème siècle le complexe était l’un des sites majeurs de l’industrie textile vosgienne. Après un dévelop-pement considérable et une produc-tion de tissus de renommée mondiale l’usine traverse plus difficilement le XXème siècle pour finalement ces-ser ses activités en 2003. La Com-munauté de Communes de la Vallée de Saint-Amarin prend en charge la transformation de cette vaste friche de 24 hectares. Elle souhaite à la fois mettre en scène la mémoire du site et y développer de nouvelles activi-tés. Le site est doté d’un patrimoine architectural remarquable et très varié. Le parti pris favorise la rénova-tion et l’aménagement des bâtiments au lieu de dépenser l’argent pour la destruction. L’opération répond à une demande locale de la vallée : une multitude de PME et d’artisans épar-pillés sur le territoire souhaitent re-déployer leurs activités.

La construction d’un musée de l’in-dustrie textile alsacienne et la réalisa-tion d’un projet paysager de mise en valeur du parc ont permis de mettre en valeur ce patrimoine et de lancer la dynamique du site. La diversité du

bâti a ouvert à toute sorte de projets : hôtels, ateliers d’artistes, locaux ar-tisanaux et industriels, intégrés avec succès dans les anciens bâtiments. Les bâtiments non encore utilisés sont conservés, dans l’attente d’un usage potentiel.

Visite du Parc de Wesselring

1 château2 musée du textile3 magasins4 ateliers d’artistes5 hôtels6 projet de construction de logements

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Une partie des bâtiments est toujours en ruine. En attente d’une éventuellement re-prise ce sont les témoins émouvants d’une époque révolue.

Construits sur une période de 250 ans, an-ciennes usines, fermes, écuries, château, église, barre de logements le patrimoine bâti de ce vaste complexe est très varié.

Groupée autour du musée de l’industrie tex-tile, une grande variété d’activités (80 entre-prises environ aujourd’hui) a pu s’établir dans les bâtiments du parc de Wesserling.

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Barrière rocheuse entre le plateau lorrain et la plaine d’Alsace, les Vosges marquent une frontière complexe entre un héritage germanique et un héritage français. Ces deux cultures se confrontent et se mélangent, ti-raillées entre les ambiguïtés des constructions nationales. La topony-mie reste évidemment un témoin fort de cet enchevêtrement identitaire. Le nom de Rothau aurait plutôt des

origines germaniques. Il signifierait «pré rouge» (rot =rouge, aue = pré). A l’inverse le nom du hameau voisin de La Claquette se rattache à la langue romane. De même le langage local s’apparente au welche francophone de la lorraine. A ce calque linguistique vient s’ajouter celui de la religion qui dépend pour beaucoup du partage politique du territoire. Ainsi le vil-lage de Natzwiller qui appartenait au

Entre deux cultures

ANNEXE 2

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bailliage épiscopal de Schirmeck était un village exclusivement catholique alors que les habitants de Neuviller-la-Roche situé juste en face parta-geaient la religion de leurs seigneurs protestants du Comté du Ban de la Roche. Rothau qui appartenait aussi au Ban de la Roche était mixte dans les pratiques religieuses.

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La vallée de la Bruche forme une entaille d’une quinzaine de kilomètres dans le nord du massif vosgien avant de traverser la plaine d’Alsace en direction de la ville de Strasbourg. Un ensemble de petites usines textiles est venu exploi-ter la puissance du débit et la pureté de l’eau de sa rivière. Au creux de cette vallée et à cheval sur le ban communal des villages de Rothau et de La Broque, les bâtiments vides de l’usine Steinheil rachetés par la communauté de com-munes de la Haute Bruche sont petit à petit rasés.

L’aventure textile de Rothau succède à une première industrie du fer. L’activité prospère et attire de nouvelles populations. Le village s’accroît parallèlement au développement de l’usine. La Bruche disparaît peu à peu du paysage : son cours est modifié et canalisé afin de permettre l’extension de l’usine. L’acti-vité industrielle survit aux différentes perturbations de l’histoire puis, face à la concurrence mondiale, décline lors de la seconde moitié du vingtième siècle. L’usine Steinheil ferme définitivement ses portes en 2005.

Après la disparition de l’activité textile, le site de cette usine d’une surface de 4 hectares doit retrouver un nouvel usage. Comme il se situe en vis-à-vis du centre de Rothau, il pourrait permettre au village de se redévelopper en accueillant activités ou logements. Il offre également l’opportunité de recréer un espace public ouvert au sein d’une commune enserrée dans son vallon.

La friche occupe un replat en fond de vallée situé en contrebas des zones ha-bitées. Bordée par la rivière au nord et entourée d’une bande bâtie et d’un ca-nal au sud elle présente aujourd’hui peu d’ouvertures sur le village. Comment assurer les connexions avec les autres parties de la commune ?

La Grand Rue est mal dimensionnée pour accueillir le trafic important de la route départementale et la création d’une voie de contournement est actuel-lement en cours de réflexion. Comment intégrer le contournement routier de Rothau sans créer une nouvelle rupture sur le site ?

La Bruche constitue un fil conducteur au travers du territoire mais sa présence reste trop discrète. Par ailleurs, un réseau de canaux ouverts et souterrains parcourt la friche et alimente plusieurs turbines hydroélectriques. Comment mettre en valeur le parcours de l’eau à travers le site en soulignant son carac-tère naturel et industriel ?

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