MEMOIRE RABAT

Embed Size (px)

Citation preview

MEMOIRE DE RECHERCHE APPLIQUEEPrsent et soutenu par :

Modibo TEMBELYEncadr par :

Mr. Michel MESSINA

LA DECISION DEXTERNALISATION DUN CABINET DEXPERTISECOMPTABLEAnne Universitaire 2010/2011

Master 2 Comptabilit-Contrle-Audit (CCA)

L'auteur certifie que ce mmoire est original et respecte en particulier les rgles de citation en usage dans la communaut scientifique.

Remerciements :******Au tout dbut de ce mmoire de fin dtudes, je tiens normment remercier Mr. Taoufik SAADA, Responsable du Master CCA et travers lui lensemble du corps professoral qui est intervenu dans le Master au courant de lanne de luniversitaire 2010 2011. Je remercie galement Mr. Michel MESSINA, Professeur lUniversit Paris-Est Crteil qui a bien voulu encadrer et amliorer travers ses remarques justes et pertinentes, ce modeste travail. Mes sincres remerciements vont galement ma famille, et mon Amie Debra HILL et ses enfants qui mont accompagn durant toute lanne universitaire. Je veux quils retrouvent ici en ces si peu de mots, lassurance de ma totale reconnaissance. Une mention spciale Monsieur le Responsable du Cabinet dexpertise-comptable qui ma reu pour mon stage obligatoire de six mois ainsi que tout son personnel. Je leur remercie de leur disponibilit et de leurs aides. Je ne saurais terminer sans souhaiter une bonne chance lensemble de mes camarades du Master dont leurs courage et dtermination mont beaucoup inspir. *****

2

SOMMAIRERemerciements : ....................................................................................................................... 2 SOMMAIRE ............................................................................................................................. 3 INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 5 PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE ET CADRE THEORIQUE ......... 9 I.1. 2. a. b. 3. 4. 5. 6. a. b. c.

REVUE DE LITTERATURE ...................................................................................... 9DEFINITION : ............................................................................................................................ 9 DE LA CONFUSION AUTOUR DUN MOT : ........................................................................... 11 AVEC LA SOUS-TRAITANCE : .............................................................................................. 11 AVEC LA DELOCALISATION : .............................................................................................. 13 CE QUE PERMET LEXTERNALISATION : ................................................................................. 16 LES RISQUES LIES A LEXTERNALISATION :............................................................................. 17 AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LEXTERNALISATION : ................................................. 18 LES THEORIES SOUS-JACENTES A LEXTERNALISATION : ....................................................... 19 LA THEORIE DES COUTS DE TRANSACTION : ..................................................................... 19 LA THEORIE DES RESSOURCES : ......................................................................................... 20 LA THEORIE DE LAGENCE : ................................................................................................ 21

II.

CADRE THEORIQUE ........................................................................................... 22

DEUXIEME PARTIE : TERRAIN DE RECHERCHE ..................................................... 25 I.1. 2. 3.

METHODOLOGIE DE RECHERCHE ................................................................... 25LA METHODOLOGIE UTILISEE : .............................................................................................. 25 NATURE DES DONNEES UTILISEES : ....................................................................................... 26 TERRAIN DE RECHERCHE : ..................................................................................................... 27

II.1. 2. 3.

RESULTATS OBTENUS ....................................................................................... 29LE COMMENT DE LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET : ............................... 30 LE POURQUOI DE LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET : .............................. 31 LE COMMENT DE LA GESTION DE LOPERATION DEXTERNALISATION DU CABINET :.... 32

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 34 BIBLIOGRAPHIE COMPLTE ......................................................................................... 36 ANNEXES ............................................................................................................................... 39 I. ANNEXE 1 : LISTE DES TABLEAUX .................................................................... 39

3

II.

ANNEXE 2 : LISTE DES NOTE DE BAS DE PAGE ......................................... 39

III. ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE SUR LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET DEXPERTISE-COMPTABLE .................. 39 RESUME ............................................................................................................................. 40

4

INTRODUCTION GENERALELexternalisation est un sujet stratgique et brlant qui focalise lattention des managers, des consultants et des chercheurs [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 97]. En effet, cette pratique qui remonte dj aux annes mille neuf cent soixante-dix [Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004)] se dveloppe de plus en plus [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)] et suscite beaucoup dintrts de passage. Chez les chercheurs, elle constitue la charpente de plusieurs travaux de recherches [Audebert C., et Robin N., (2009) ; Chanson G., (2003)] sur diverses thmatiques [De Wenden C. W., (2005) ; Beaudu G., (2009) ; Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004) ; Leroux E., et Peretti J.-M., (2007) ; Qulin B., (2003) ; etc.]. Ainsi de nombreuses recherches ont t entreprises pour essayer didentifier les dterminants de ce phnomne de masse [Chanson G., (2003), p. 43]. Sa pratique par les entreprises qui y voit le moyen rapide damliorer leur performance et de rduire des cots et daccroitre [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 97] leur flexibilit, ne date pas daujourdhui, elle remonterait plutt aux annes mille neuf soixantedix [Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004)]. Selon Chanson G. (2003), elle connaitra un essor fulgurant dans les annes quatre-vingt et quatre-vingt-dix et on a assist un dveloppement trs important des politiques dexternalisation [Chanson G. (2003), p. 43]. Aujourdhui encore, la pratique ne recule pas [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)] et se rpand de plus en plus de nouvelles fonctions au sein des organisations [Idrissi A., (2006) ; Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)]. Organisations et pas seulement entreprises, car si lexternalisation est une terminologie emprunte lconomie, et plus spcifiquement lenvironnement de lentreprise [Audebert C., et Robin N., (2009), p. 36] , elle semble actuellement dborder sur le seul cercle des entreprises entendues ici donc au sens conomique du terme. Ce qui est mme dattester le succs fulgurant de lexternalisation en tant quune pratique rpandue. Il faut dire que dans un premier temps, elle a t fortement associe aux fonctions dites priphriques faible valeur ajoute [Idrissi A., (2006), p. 25] par rfrence au concept de

5

cur de mtier [Barthlemy J., (2004) ; Pujals G., (2005) ; Doublet J.-M., (2006) ; Renard I., (2005)] comme par exemple le nettoyage, restaurant, gardiennage, rception [Renard I., (2005)], mais l aussi, aujourdhui, force est de constater que les activits priphriques sont les seules tre touches par le phnomne dexternalisation [Qulin B., (2003) ; Pujals G., (2005) ; Leroux E., et Peretti J.-M., (2007) ; Dumoulin R., et Martin A., (2003)] et rares sont les fonctions de lentreprise qui ne sont pas touches par ce phnomne [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 97]. De mme, les secteurs pionniers en la matire autrement dit les secteurs traditionnellement connus comme ceux qui externalisent fortement comme par exemple laronautique, lautomobile, le SSII (Socit de Services en Ingnierie Informatique, et le textile [Mouchnino N., et Sautel O., (2007) ; Pujals G., (2005) ; Fimbel E., (2003) ; Qulin B., (2003) ; Doublet J.-M., (2006)], ne sont plus les seuls de nos jours pratiquer lexternalisation. Dsormais, parmi les secteurs qui externalisent il y a le secteur des services qui sillustre de plus en plus en la matire et des nouvelles fonctions souvent considres comme stratgiques et/ou critiques comme par exemple la recherche dveloppement, sont devenues tout aussi externalisables [Qulin B., (2003)]. En clair, aprs avoir touch les activits industrielles, les phnomnes de dlocalisation et dexternalisation prennent daujourdhui une dimension nouvelle au fur et mesure quils affectent des activits plus forte valeur ajoute et concernent les activits de services, jusque-l pargnes [Pujals G., (2005), p. 94]. Certains auteurs comme dailleurs Pujals G. (2009), estiment que ces phnomnes prendront encore de lampleur au cours des prochaines annes [Pujals G. [(2009), p. 94]. En tout cas, pour linstant mme les professions connues par leur spcificit et leur rigidit rglementaire comme la profession comptable, ne sont plus la marge de lexternalisation en tant qu la fois un phnomne de masse [Chanson G., (2003), p. 43] et une tendance de fond [Qulin B., (2003), p. 14]. A ce propos, lexemple pionnier et emblmatique dun grand cabinet daudit amricain qui a cr Prague en 2001 un centre dOutsourcing, qui dessert dsormais quinze grands clients europens, en leur offrant notamment des services financiers et comptables , [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 65], est illustratif plus dun titre. En France aussi, il nen demeure pas moins car les cabinets dexpertise-comptable ont recours lexternalisation mme sil est actuellement difficile de donner un chiffre sur lampleur du

6

phnomne et notamment le nombre de cabinets qui y ont recours. LOrdre des Experts Comptables1 dit ne pas en disposer. Et pourtant la pratique existe. Faut-il y voir un changement structurel [Gaffard J. L., et Gur M., (2005), p. 194] ou un simple effet de mimtisme ou de mode [Fimbel E., (2003)] ? La question mrite bien dtre pose car en effet justement si certains auteurs abordent lexternalisation comme un changement de mode dorganisation [Mouchnino N., et Sautel O., (2007) ; Pujals G., (2005)] dautres nexcluent pas dans leurs analyses les deux effets de mimtisme et de mode [Fimbel E., (2003) ; Barthlemy J., (2004)]. Nous essayerons tout au long de ce prsent mmoire de comprendre cette nouvelle donne dans les cabinets dexpertise-comptable. Il ne nous semble pas dailleurs abusif de parler ce propos, lmergence dune nouvelle pratique au sein des cabinets dexpertise-comptable franais. Car justement en matire de recherches, peu de travaux se sont intresses directement ce sujet. Dailleurs, lors de notre revue de littrature, nous navons eu connaissance daucune tude l-dessus contrairement lexternalisation comptable [Tort E., (2006) ; Thi Ngoc Vn H., (2010)] mme si celle-ci semble encore partielle et souvent restreinte des activits particulires nayant pas connu les volutions que certains auraient pu esprer [Tort E., (2006), p. 311]. Do notre motivation et toute limportance dtudier ce sujet relatif lexternalisation dans les cabinets dexpertise-comptable qui sont traditionnellement plutt partenaires en tant que prestataires des entreprises (Entreprises, Associations, ONG) qui externalisent certaines de leurs fonctions comme la comptabilit, la fiscalit, le juridique et le social. Cest ce que nous allons faire tout au long de ce mmoire de fin dtudes en essayant de comprendre du point de vue dun cabinet dexpertise-comptable qui externalise une partie de ses travaux, les raisons ou motifs, les avantages, les risques encourus, bref le sens quil donne sa dcision dexternalisation. Nous adapterons en consquence notre plan de recherche notre cette dmarche de comprhension de la dcision dexternalisation de ce cabinet dexpertisecomptable. Cest ainsi que dans une premire partie thorique nous procderons dans un premier temps une revue de littrature sur la notion de lexternalisation dune manire gnrale afin de la saisir. Car il faut souligner que malgr tout, lessor de la pratique de lexternalisation na pas suffit balayer toute la confusion qui rgne autour de ce mot. Elle reste la fois connue et

1

Suite notre demande de chiffre sur lampleur de lexternalisation dans les cabinets dexpertise-comptable, lors de notre recherche documentaire.

7

mal connue. Cela semble paradoxal voire contradictoire au prime bord. En effet, si dun ct plus de 96% [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005), p. 3] des personnes interroges pensent connatre ce que sest lexternalisation, la confusion reste entire sil faut la distinguer de la sous-traitance, et de la dlocalisation [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)]. Mme chez les chercheurs la confusion reste encore visible. Si certains dentre eux pensent par exemple que lexternalisation, la dlocalisation, la soustraitance diffrent [Idrissi A., (2006) ; Pujals G., (2005)], dautres semblent plus perplexes faire une distincte plus tanche entre ces diffrentes pratiques [Barthlemy J., et Donada C., (2007), Benaroya F., et Valersteinas B., (2005)]. Aprs cette revue de littrature, nous prciserons dans un second temps notre la thorie qui sous-entend notre mmoire en loccurrence la sociologie comprhensive de Max Weber [Watier P., (2002)] qui dispose justement que laction dun individu ne peut tre comprise que par le sens donn par ce dernier son action [Amblard, H., et al. (1991)]. Notre deuxime partie sera ensuite consacre notre terrain de recherche. Nous dtaillerons en premier lieu notre mthodologie de recherche en prcisant notre approche de recherche, la nature de nos donnes et leurs sources, ainsi que notre champ de recherche. Ensuite nous procderons linterprtation de nos donnes en dduisant lensemble des rsultats obtenus. Enfin, une conclusion gnrale viendra clturer notre mmoire de fin dtudes en prcisant lintrt de notre objet de recherche, en rcapitulant nos rsultats, et en proposant de nouvelles pistes pour les recherches futures.

8

PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE ET CADRE THEORIQUEI. REVUE DE LITTERATURE

Lexternalisation est perue aujourdhui comme une tendance de fond [Qulin B., (2003)] qui affecte de nombreuses fonctions et de nombreux secteurs dactivit [Barthlemy J., et Donada C., (2007)]. Alors que signifie cette pratique qui remonterait dans sa forme actuelle [Pujals G., (2005)] aux annes mille neuf cent soixante-dix (1970) [Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004)].

1. DEFINITION :Plusieurs dfinitions sont proposes quand on parle de lexternalisation [Idrissi A., (2006)]. Le plus souvent, lexternalisation est oppose linternalisation pour la dfinir. Cest dailleurs ce que fait Idrissi A. (2006) dans son papier portant justement sur lexternalisation dans les banques. Les deux notions dinternalisation et dexternalisation vont rfrence deux verbes savoir respectivement : internaliser et externaliser. Selon Idrissi A. (2006) comme dailleurs selon bon nombre de chercheurs, internaliser renvoie au recours la hirarchie et externaliser renvoie au recours au march [Idrissi A., (2006), p. 26]. Et cest l justement tout le problme avec cette manire de dfinir lexternalisation. Car si on ne sen tient quau seul fait de recourir au march, lexternalisation se fond du coup avec les autres formes de recourir au march comme les contrats de dlgation ou la sous-traitance par exemple. Ds lors, on comprend toute la confusion qui rgne autour de lexternalisation. Ainsi, Idrissi A. [(2006), p. 27] en sappuyant sur les conclusions de ltude conduite par Ernst & Young en deux mille trois (2003) sur lexternalisation, affirme que dune faon gnrale, la ralit de lexternalisation saffirme travers la notion de dlgation dune fonction pour 48% des entreprises franaises contre la sous-traitance pour 29% des entreprises . Au-del de la confusion que cette dfinition de lexternalisation par opposition linternalisation (internaliser versus externaliser) peut conduire, elle semble aussi renvoyer la thorie des cots de transaction dveloppe par le chercheur de lcole no-institutionnelle, Williamson O. E. (1975). Ce qui nest pas tonnant dailleurs, car la plupart des auteurs

9

fondent du moins en partie lexternalisation sur la thorie des cots de transaction [Barthlemy J., (2004) ; Chanson G., (2003) ; Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004)]. Selon justement la thorie des cots de transaction trois modes de gouvernance sont envisageables : (a) la gouvernance par la hirarchie, (b) la gouvernance par le march, (c) et un mode de gouvernance hybride (unilatrale ou bilatrale) cest--dire la combinaison des deux premiers modes [Rindfleisch A., et Heide J. B., (1997)]. Le recours au march correspondrait donc la gouvernance par les marchs et donc lexternalisation. Il faut souligner que dautres dfinitions plus toffes de lexternalisation existent cot de cette opposition internalisation/externalisation. Plusieurs auteurs ont tent den proposer. Ainsi, Barthlemy J. [(2004), p. 9] dfinit lexternalisation comme le fait de confier une activit un prestataire extrieur aprs lavoir ralis en interne . Cette dfinition est dailleurs assez proche de plusieurs autres comme celles de Qulin B., (2003) ; Fimbel E., (2003) ; Thi Ngoc Vn H., (2010). Mais, cest la dfinition que donne Renard I. [(2005), p. 2] lexternalisation qui nous parat assez exhaustive mme sil cette dernire dborde aujourdhui le seul cadre des entreprises comme cela a t soulign plus haut : lexternalisation (outsourcing ou encore facility management) est lopration qui consiste pour une entreprise confier un tiers, pendant une dure assez longue, la gestion et lopration dun ou plusieurs activits qui sont ncessaires son fonctionnement. . Dans les nombreuses dfinitions que nous avons eu connaissance lors de notre revue de littrature, il est remarquable de noter dans une externalisation : le transfert dune activit qui tait pralablement exerce au sein de lentreprise qui externalise ; la conclusion dun contrat de longue dure qui lie lentreprise externalisatrice et le prestataire qui prend en charge les activits externalises ; et des objectifs pralablement fixs atteindre.

Par ailleurs, Barthlemy J. [(2004), p. 10] ajoute que lexternalisation prsente plusieurs caractristiques originales . Lauteur rsume ces dernires en trois points

savoir [Barthlemy J., (2004), p. 10] : 1. Elle induit souvent un transfert de personnel et dquipements vers le prestataire ; 2. Elle implique souvent la mise en place dune relation durable et troite entre lentreprise externalisatrice et son prestataire ;

10

3. Elle comporte une dimension organisationnelle non ngligeable. Il apparait que mme ces dfinitions plus toffes naident pas balayer toute la confusion quil y a autour de lexternalisation avec les autres stratgies connexes [Pujals G., (2005)] comme la dlocalisation et la sous-traitance. Dailleurs ce propos mme si ltude de Ernst & Young en deux mille cinq (2005) rvle que 96% des personnes interroges disent avoir connatre ce que cest lexternalisation, elle postule par ailleurs que les quelques confusions avec la sous-traitance et la dlocalisation encore prsentes entravent de moins en moins son dveloppement [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005), p. 2]. En outre, plusieurs concepts sont souvent utiliss pour rendre compte de la mme chose, cest--dire lexternalisation. Cest le cas par exemple de loutsourcing, limpaction, et de facility management, et de linfogrance [Idrissi A., (2006) ; Renard I., (2005)]. A ce propos le titre mme de ltude (Baromtre de lOutsourcing) dErnst & Young sur lexternalisation en France, est assez rvlateur. Selon justement Idrissi A. [(2006), p. 26], la multiplication des concepts pour souvent signifier la mme chose est sans doute un moyen d affranchissement dune acceptation unique et admise pour tous . Il est donc ncessaire dinsister une fois de plus sur la distinction dune part entre lexternalisation et la sous-traitance et dautre part lexternalisation et la dlocalisation dautant plus que selon le Baromtre de lOutsourcing [(2005), (p. 2)] tabli par le cabinet Ernst & Young et comme nous lavons soulign plus haut, les quelques confusions avec la sous-traitance et la dlocalisation encore prsentes entravent de moins en moins son dveloppement .

2. DE LA CONFUSION AUTOUR DUN MOT :a. AVEC LA SOUS-TRAITANCE :

Plusieurs auteurs saccordent dire que la lexternalisation est diffrente de la sous-traitance [Leroux E., et Peretti J.-M., (2007) ; Fimbel E., (2003) ; Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)]. Pourtant, dans le langage courant les gens ont encore du mal faire une distinction tanche lorsquils font rfrence lune ou lautre pratique [Idrissi A., (2006)]. Sagissant tout dabord de la sous-traitance, le lgislateur sest saisi de la question et y donne une dfinition claire du moins dun point de vue juridique qui mrite dtre souligne ici.

11

En effet, la sous-traitance a vite attitr lattention du lgislateur. Ainsi ds la fin des trente glorieuses la notion de sous-traitance est apparue dans le jargon juridique franais. Le trente un dcembre mille neuf soixante quinze (31/12/1975) apparait pour la premire fois une loi (Loi n 34-1334 relative la sous-traitance) entirement consacre la sous-traitance cest-dire au moment o se dveloppait lexternalisation [Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004)]. Selon justement cette loi modifie2 plusieurs, la sous-traitance est dfinie (dans sa version actuelle de la loi) comme tant lopration par laquelle un entrepreneur confie par un sous-trait, et sous sa responsabilit, une personne appele sous-traitant lexcution de tout ou partie de lexcution du contrat dentreprise ou dune partie de march public conclu avec le maitre douvrage. [Journal Officiel n173, Loi n 2005-845, (2005)]. Le lgislateur fait aussi la distinction de deux types de sous-traitance : la sous-traitance de march qui permet de faire excuter les tches destines au client directement par le sous-traitant ; et la sous-traitance industrielle qui suppose que le sous-traitant travaille directement pour lentreprise donneuse dordres, soit pour une situation de besoin ponctuel li une insuffisance de capacit production appele la sous-traitance de capacit soit dans le cadre dun choix stratgique de faire-faire plutt que de faire soi-mme appele sous-traitance de spcialit. Cest niveau de sous-traitance de spcialit que brouillent les pistes avec lexternalisation. Car justement sil est admis que lexternalisation est avant tout un contrat de longue dure [Fimbel E., (2003) ; Barthlemy J., (2004) ; Renard I., (2005)], il ressort clairement de la conception que fait le lgislateur de la sous-traitance de spcialit, que ce type de contrat sinscrit bien dans la dure pour faire-faire . Si selon certains auteurs, le lgislateur travers lencadrement juridique de la sous-traitance cherchait surtout prvenir et lutter contre le travail dissimul dune part, et protger le droit des travailleurs dautre part [Idrissi

2

La loi n 34-1334 du 31 dcembre 1975 publie dans le journal officiel du 3 janvier 1976 a fait lobjet de plusieurs modifications au travers de : la loi n 81-1 du 2 janvier 1981 (Journal Officiel du 3 janvier 1981), la loi n 84-46 du 24 janvier 1984 (Journal Officiel du 25 janvier 1984), la loi n 86-13 du 6 janvier 1986 (Journal Officiel du 7 janvier 1986), la loi n 94-475 du 10 juin 1994 (Journal Officiel du 11 juin 1994), la loi n 94-638 du 25 juillet 1994 (Journal Officiel du 27 juillet 1994 et Rectificatif du 9 fvrier 1995), la loi n 96-609 du 5 juillet 1996 (Journal Officiel du 9 juillet 1996), la loi n 98-69 du 6 fvrier 1998 (Journal Officiel du 7 fvrier 1998),lordonnance n 2000-916 du 19 septembre 2000 (Journal Officiel du 22 septembre 2000), la loi n 20011168 du 11 dcembre 2001 (Journal Officiel du 12 dcembre 2001), la loi n 2005-845 du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises (Journal Officiel n 173 du 27 juillet 2005).

12

A., (2006)], sa rglementation de la sous-traitance na pas permis dviter toute confusion avec la notion de lexternalisation comme nous venons de le voir. Cependant selon Leroux E., et Peretti J.-M. [(2007), p. 68] par rapport la sous-traitance et limpartition, lexternalisation offre les avantages suivant [Leroux E., et Peretti J.-M., (2007), p. 68] : partager es frais fixes avec dautres entreprises externalisatrices ; bnficiant ainsi, grce lexternalisation, des effets dexprience du prestataire de vente ; transformer les cots fixes en cots variables (notamment les salaires) ; diminuer les cots par leffet dchelle provoqu par laugmentation dactivit quelle suscite chez le prestataire de vente ; bnficier de comptences trs leves dont lacquisition en interne entraine des cots fixes importants ; affecter lensemble de ses ressources (y compris humaines) des tches destines uniquement son cur de mtier afin de maintenir un avantage concurrentiel. Malgr ces avantages, la confusion de lexternalisation avec la sous-traitance demeure encore tout comme dailleurs avec la dlocalisation.b. AVEC LA DELOCALISATION :

Sagissant justement de la dlocalisation au-del quelle soit un phnomne mal quantifi, faute de statistiques, et faute de pouvoir distinguer finement stratgie de dlocalisations et stratgie de conqute dun march [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 61], la confusion avec lexternalisation apparat surtout lorsque celle-ci est ralise avec des prestataires trangers. A ce propos, les ides avances par certains chercheurs naident pas distinguer ces deux pratiques qui participent incontestablement au nouveau modle organisationnel de la firme [Pujals G., (2005), p. 214]. Ainsi selon Barthlemy J., et Donada C., [(2007), p. 98] citant un autre auteur dans leur papier, lexternalisation est une forme particulire et nouvelle de dlocalisation alors que dautres chercheurs comme par exemple Pujals G. (2005) estiment pour leur part que la dlocalisation et lexternalisation sont deux stratgies distinctes [Pujals G., (2005), p. 212] voire deux stratgies connexes [Pujals G., (2005), p. 214] aux logiques complmentaires [Pujals G., (2005), p. 212]. Ce qui rend de surcroit difficile une distinction tanche entre les deux notions.

13

Une autre difficult est que lanalyse conomique courante ne traite pas directement du problme de dlocalisation [Gaffard J. L., et Gur M., (2005), p. 196] bien que le phnomne ne date pas daujourdhui et semble mme voluer avec le temps [Barthlemy J., et Donada C., (2007)]. En plus selon, Pujals G. [(2005), p. 212], le terme dlocalisation recouvre des conceptions et des pratiques en ralit trs diffrentes, qui sont utilises de faon interchangeable dans le dbat actuel . Ce qui naide pas apprhender ce concept encore souvent confondu avec lexternalisation [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005)] comme cela a t rappel plus haut. Cette confusion apparat mme dans certaines dfinitions de la dlocalisation. Cest le cas par exemple dans le papier de Benaroya F., et Valersteinas B. (2005) portant justement sur la dlocalisation. En effet, ces auteurs dfinissent la dlocalisation comme tant toute dcision dune entreprise conduisant substituer des importations la production nationale [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 61]. Ainsi, lexternalisation internalisation apparat comme une opration de dlocalisation puisquelle se traduit incontestablement par une substitution des importations la production nationale. Les deux auteurs poursuivent par ailleurs que le recours la sous-traitance internationale (offshore outsourcing) [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 61] cest-adire la premire forme de la dlocalisation selon eux, peut tre un moyen tester un pays avant dy implanter une unit de production dlocalise [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 61]. L, aussi, la confusion entre externalisation et sous-traitance nest pas totalement carte. Car en effet, le mot offshore outsourcing [Pujals G., (2005), p. 214] est utilis pour faire rfrence lexternalisation internationale et non la sous-traitance internationale. Do toute la ncessit dclaircir dune part la notion de lexternalisation internationale et dautre part la confusion de cette forme particulire de lexternalisation avec la dlocalisation. En effet, cette forme de lexternalisation revte pour nous une importance capitale au-del de sa dimension macroconomique [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 98] car justement, la dcision dexternalisation que nous tentons de comprendre au travers de notre cadre thorique et de notre mthodologie de recherche dans ce prsent mmoire, est une externalisation internalisation cest--dire un contrat dexternalisation avec un prestataire ltranger. Tout dabord, il faut souligner que toute externalisation est avant tout un contrat comme cela a t soulign plus haut. Ce contrat lie deux parties : une partie qui externalise une activit pralablement ralise en interne, et lautre partie qui ralise justement la place et lieu de la

14

partie qui externalise la dite activit. Ds lors que les deux parties en contrat se situent dans diffrents pays, on parle alors dexternalisation internalisation ou offshore outsourcing [Pujals G., (2005)]. Ce qui explique dailleurs la confusion de lexternalisation avec la dlocalisation qui est le fait pour une entreprise quelconque dimplanter des units de production dans un pays tranger. Si avec lexternalisation internationale tout comme avec la dlocalisation, la production est ralise ltranger, des diffrences existent entre ces deux stratgies connexes [Pujals G., (2005), p. 214] aux logiques complmentaires [Pujals G., (2005), p. 212]. Les deux pratiques comportent incontestablement une dimension macroconomique [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 98] importante et sont toutes les deux synonymes dun nouvel approfondissement de la division internationale du travail, ou dune nouvelle avance de la globalisation des processus de production [Letournel J., (2004), p. 138] des degrs divers. Dans la littrature conomique classique, il est souvent admis que les industries intensives en main-duvre peu qualifie sont les plus sujettes aux dlocalisations [Benaroya F., et Valersteinas B., (2005), p. 63], aujourdhui force est de constater que les dlocalisations tout comme dailleurs les externalisations sont motives par le seul facteur cot de la main duvre [Pujals G., (2005) ; Barthlemy J., et Donada C., (2007)]. Benaroya F., et Valersteinas B., [(2005), p. 63] soutiennent justement qu en fonction du niveau et de la clrit du dveloppement conomique des PED3, des secteurs capitalistiques, voire plus forte valeur ajoute, sont dsormais concerns . Il est clair aussi que les mouvements de libralisation du commerce international et de la mondialisation dune part et les progrs technologique en matire de linformation et de la communication dautre part, ont jou une part importante dans lessor des deux pratiques [Letournel J., (2004) ; Qulin B., (2003)]. Au-del de ces points communs, des diffrences substantielles subsistent entre les deux pratiques au niveau organique, conomique et juridique. Le tableau ci-dessous tir du papier de Pujals G., (2005) permet de mieux saisir la diffrence entre lexternalisation et la dlocalisation.

3

PED : Pays en dveloppement

15

Tableau 1 : Diffrence entre externalisation et dlocalisation Domestique A ltranger (Dlocalisation ou offshoring) Intra-groupe Extra-groupe (Externalisation ou Outsourcing)Source : Pujals G., (2005). Dlocalisation et externalisation dans le secteur financier. Revue de l'OFCE, 2005/3, n94, p. 214.

Insourcing Outsourcing

Captive offshoring Offshore Outsourcing

Il apparat par ailleurs que ce qui distingue vritablement lexternalisation de la dlocalisation et de la sous-traitance, ce sont davantage les proccupations lies celle-ci autrement dit ce que cherche les entreprises (ou organisations) lorsquelles ont recours lexternalisation. Plusieurs auteurs se sont justement penchs cette importante question qui est mme de contribuer comprendre le recours lexternalisation.

3. CE QUE PERMET LEXTERNALISATION :Selon certains auteurs, le recours lexternalisation est avant tout un changement de mode dorganisation des firmes [Fimbel E., (2003) ; Barthlemy J. (2004) ; Pujals G., (2005) ; Mouchnino N., et Sautel O., (2007)] qui soulve le problme darbitrage des ressources internes et externes [Barthlemy J., (2004)] et de comptences et la maitrise de ses comptences [Martin I., Mesloub H., Muet F., et Pellat C., (2004), p. 334], donc loptimisation de lallocation des ressources ou carrment un moyen pour palier un savoirfaire indisponible en interne ou difficile prserver [Dumoulin R., et Martin A., (2003), p. 55]. Dautres auteurs y voient le moyen rapide damliorer la performance des entreprises, de rduire des cots et daccroitre la flexibilit [Barthlemy J., et Donada C., (2007), p. 98] et donc de tirer profit du performance gap4 [Barthlemy J., (2004), p. 14] entre lintgration verticale et le recours au march. Au-del de permettre lentreprise de se recentrer sur le cur de mtier de base [Leroux E., et Peretti J.-M., (2007), p. 68], lexternalisation selon Pujals G. [(2005), p. 230], contribue laccroissement de la flexibilit organisationnelle afin de permettre une plus grande ractivit aux volutions de lenvironnement . Par ailleurs, il soutient que lexternalisation4

Lauteur traduit ce concept de performance gap par le diffrentiel de performance

16

autorise notamment, pour la firme donneuse dordres, la rgulation par les cots en remplaant les frais fixes (investissement dans le capital humain et les quipements) par des frais variables (versement au prestataire de la somme correspondant la prestation rellement consomme) [Pujals G., (2005), p. 230]. Mais cest ltude de Fimbel E. (2003) qui nous parat assez remarquable pour comprendre les proccupations des entreprises lorsquelle dcide dune dcision dexternalisation. En effet, suite un important travail documentaire dans le carde de sa recherche doctorale sur lexternalisation, lauteur en question parvient rassembler les motivations (ou raisons) lorsque que les dirigeants dcident dune externalisation [Fimbel E., (2003), p. 29]. Il rcapitule comme suit ces motivations en cinq points dans son papier [(2003), p. 29] : 1. Optimisation oprationnelle mesurable conomiquement, essentiellement les cots dexploitation et les volumes dactivit ; 2. Variation positive de la qualit perceptible par les usagers des services rendus par le prestataire ; 3. Recentrage de mtier, flexibilit structurelle et organisationnelle ; 4. Nature de la fonction et/ou activit concerne ou sa situation sur le march ; 5. Eviction- sanction, mimtisme managrial et effet de mode, nature et prennit de loffre de services proposs par des socits prestataires.

4. LES RISQUES LIES A LEXTERNALISATION :La recherche des avantages cits ci-dessus nest pas sans risques. En effet, si le fait de recourir lexternalisation peut tre vu comme une faon de transfrer les risques lis lactivit externalise aux tiers prestataires [Idrissi A., (2006)], il peut son tour exposer lorganisation externalisatrice un certain nombre de risques. Selon Barthlemy J., et Donada C., [(2007), p. 98], ces risques lis la dcision dexternalisation sont essentiellement, techniques, comportementaux, et lgaux . En fonction justement de ces risques encourus, Barthlemy J. [(2004), p. 14] donne une taxonomie de contrats dexternalisation : Les contrats classiques : sont utiliss pour grer des oprations dexternalisation simples. Risques contractuels faibles, choix entre un grand nombre de prestataires. Laccent est mis sur les documents formels et laspect relationnel intervient trs peu ; Les contrats noclassiques : sont des contrats dtaills, utilises pour grer des oprations dexternalisation complexes. Risques contractuels levs plus contrats sont

17

trs dtaills, clauses nombreuses et dtailles, accent sur documents formels que sur le relationnel ; Les contrats relationnels : permettent de grer des oprations dexternalisation encore plus complexes. Risques contractuels levs.

5. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LEXTERNALISATION :A cot des risques souligns, dautres inconvnients sont cits en matire dexternalisation. Le Baromtre de lOutsourcing [(2005), p. 3] rduit ces inconvnients la crainte de perte de contrle . Cependant, ct de lensemble de ces risques et inconvnients, de nombreux avantages subsistent. Selon justement Idrissi A. [(2006), p. 29], lexternalisation prsente des avantages non ngligeables pour les entreprises si le processus interne externisable est largement maitris et si le niveau dexigence attendu lgard dun prestataire en charge dune fonction est diffrent de celui attendu en interne . Ces avantages non ngligeables [Idrissi A., (2006), p. 29] de lexternalisation sont essentiellement daprs les conclusions de ltude mene par Ernst & Young sur lexternalisation au prs des entreprises [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005), p. 3] : moindres cots, meilleure qualit, et plus de flexibilit . Selon ltude en question, la satisfaction de ceux qui ont recours lexternalisation sexprime sur trois avantages principaux savoir [Ernst & Young, Baromtre de lOutsourcing, (2005), p. 10] : Lamlioration de la qualit (53%) ; Le gain financier (44%) ; Le recentrage sur le cur de mtier (24%).

Pour tirer profit de tous ces avantages et minimiser les risques et inconvnients lis lopration dexternalisation, la dcision qui prcde doit tre bien rflchie. Ainsi Selon Qulin B., [(2003), p. 14], lexternalisation doit passer quatre tapes pour tre russie : 1. dlimiter le primtre stratgique, le cur de mtier ; 2. gnrer les lments comptables et financiers associs aux activits externalisables (pour lanalyse et la comparaison) ; 3. rdiger le cahier des charges ; 4. et contractualiser avec le prestataire retenu.

18

Selon dautres auteurs, la russite dune opration dexternalisation dpend la fois de la la dcision dexternalisation et la gestion de la relation avec le prestataire [Barthlemy J., (2004), p. 10]. En effet, comme cela a t dis plus haut, plusieurs risques contractuels peuvent apparaitre. Pour mieux les grer, il conviendrait de mieux les prendre en compte en amont (choix du prestataire, rdaction du contrat) et en aval (suivi du contrat, mise en uvre de lopration dexternalisation). Cette prise en compte des risques contractuels est largement voque dans la thorie des cots de transaction dveloppe par le chercheur de lcole no-institutionnelle Williamson O. E., (1975). Cette dernire constitue par ailleurs la thorie la plus utilise pour expliquer lexternalisation.

6. LES THEORIES SOUS-JACENTES A LEXTERNALISATION :Il nexiste pas de thorie dexternalisation proprement parler [Barthlemy J., (2001), p.10]. Cependant plusieurs thories sont mobilises pour expliquer lexternalisation.a. LA THEORIE DES COUTS DE TRANSACTION :

Ainsi, la thorie des cots de transaction a t utilise dans plusieurs champs disciplinaires comme par exemple lconomie, la sociologie, les sciences politiques, la thorie des organisations, le droit, la stratgie dentreprise, la finance dentreprise et le marketing [Rindfleisch A., et Heide J. B., (1997)]. Ceci dit, beaucoup de problmatiques au sein des organisations ont t aborde sous langle de la thorie des cots de transaction connue galement sous lacronyme TCT ou TCA (Transaction Cost Analysis) en anglais. Ce qui a fait dire Rindfleisch A., et Heide J. B., [(1997), p. 32] que la thorie des cots des transactions explique une diversit de problmes au sein des organisations marchandes allant de la fusion au commerce international . Williamson O. E., (1985) pense justement que tout problme (dans les organisations) peut tre traduit directement ou indirectement une question de contrats et tre tudie facilement en termes de cots de transaction. A ce propos, il est souligner que les cots de transaction que Williamson doit dailleurs Coase R. H., (1937), a servi ce dernier expliquer lexistence de la firme en tant quunit de production capitaliste partir de ce que lon peut appeler efficacit organisationnelle [Coase R. H., (1937), p. 397] aprs avoir adopt et rfut un certain nombre dhypothses.

19

Toute la thorie des cots de transaction rside sur lide que si les cots affrents ladaptation, la performance, lvaluation et la scurit sont bas ou inexistants les firmes favoriseront le recours au march, et au contraire si ces cots sont levs jusquau point dexcder les avantages du cot de production du march, les firmes opteront dans ce cas pour lorganisation interne [Rindfleisch A., et Heide J. B., (1997)]. Selon Rindfleisch A., et Heide J. B., [(1997), p. 32] la logique dernire cet argument est base sur un certain postulat concernant les proprits de la coordination interne et sa capacit et sa capacit minimiser les cots les de transactions . La thorie des cots de transaction qui a beaucoup sduit les auteurs pour expliquer thoriquement lexternalisation dune manire gnrale [Chanson G., (2003) ; Barthlemy J., (2004) ; Renard I., (2005)], offr un choix entre march et organisation interne. Comme cela a t dit plus haut, lexternalisation est avant une dcision qui consiste arbitrer un moment donn entre organisation interne et march en optant pour ce dernier. Et cest justement ce qui rend priori cohrente la thorie des cots de transaction dans lexplication thorique de lexternalisation. Selon Chanson G., [(2003), p. 46], lintrt dutiliser la thorie des cots de transaction pour expliquer lexternalisation se situe deux niveaux savoir : Dun point de vue positif : comment expliquer les dcisions dexternalisation par les dirigeants ?) ; Dun point de vue normatif : comment expliquer la performance des fonctions externalises ? . Ds lors, il apparat que la thorie des cots des transactions est ncessaire dans lapprhension thorique de lexternalisation. Cependant, selon dautres auteurs, la thorie des cots de transactions est certes ncessaire mais elle nest pas suffisante pour rendre compte de toute la pratique de lexternalisation.b. LA THEORIE DES RESSOURCES :

Selon Barthlemy J., (2004), la thorie des ressources complte la comprhension de lexternalisation avec la thorie des cots de transaction car il y voit justement un moyen d optimiser lallocation des ressources [Barthlemy J., (2004), p. 17]. Ce faisant, selon lui, on peut tirer des implications directes pour la problmatique de lexternalisation [Barthlemy J., (2004), p. 13].

20

Plusieurs auteurs abordaient dj largement lexternalisation pour les entreprises qui y ont recours comme un moyen de se recentrer sur le cur de leur mtier. A ce propos, Renard I., [(2005), p. 6] soutient en ces termes que : lobjectif principal dune opration dexternalisation est de permettre une entreprise de se recentrer sur les aspects stratgiques de son mtier en dlguant un prestataire spcialis la gestion et lexploitation dune activit . Cest avec de tels arguments que la thorie des ressources apparaisse comme utile dans la comprhension thorique de lexternalisation. Ainsi, lexternalisation pose lvidence le problme darbitrage de ressources internes et externes que nous avons soulign plus haut [Barthlemy J., (2004)]. Toutefois, certains auteurs ont montr que lexternalisation va actuellement au-del du simple recentrage au cur de mtier ou des activits considres comme plus stratgiques [Qulin B., (2003)]. En effet, il apparait aujourdhui que lexternalisation touche mme les activits considres comme stratgiques comme par exemple les activits de recherchedveloppement considre comme stratgique [Qulin B., (2003)]. Ce qui a fait dire Idrissi A., [(2006), p. 25] que lexternalisation simpose de plus en plus comme une ncessit stratgique et non plus comme une option . A ce propos, plusieurs tudes commencent sintresser la dimension stratgique de lexternalisation. Cest le cas par exemple des auteurs comme Fimbel E., (2003), et Qulin B., (2003).c. LA THEORIE DE LAGENCE :

En dehors de la thorie des cots de transaction et de la thorie des ressources qui restent largement les deux thories mobilises pour expliquer lexternalisation [Chanson G., (2003) ; Barthlemy J., (2004)], dautres thories comme la thorie de lagence commencent faire lobjet dune explication thorique de lexternalisation. Ainsi, Selon Chanson G., (2003) qui fait le constat par ailleurs que la plupart des tudes se sont bornes tudier lexternalisation par rfrence aux comptences de lentreprise externalisatrice (thorie des ressources) , et une vision centre sur llment externalis (thorie des cots de transaction) [Chanson G., (2003), p. 53], pense que lexternalisation sapparente un contrat bas sur le rsultat : lentreprise cliente obtient par un contrat dexternalisation de la socit prestataire un engagement sur des objectifs spcifis (quantitatifs et qualitatifs) [Chanson G., (2003), p. 46] et donc parfaitement une relation entre un principal et un agent, unit danalyse de la thorie de lagence [Chanson G., (2003), p. 44] dveloppe par Jensen M. C., et Mennicken W. H., (1976).

21

Nous verrons dans le cadre de notre mmoire si cette dimension de relation entre partie externalisatrice et partie prestataire tient un rle important dans la gestion de lopration dexternalisation. Mais avant cela, il conviendrait dabord de prciser le cadre thorique qui sous-entend et caractrise notre recherche.

II.

CADRE THEORIQUE

Le cadre thorique utilis dans le prsent mmoire est relatif la sociologie comprhensive qui selon Watier P., [(2002), p. 11], revient sans doute M. Weber qui, dans son essai sur quelques catgories de la sociologie comprhensive (1913), tente la fois den fournir une dfinition et den circonscrire le domaine . Cette sociologie comprhensive fait lobjet de plusieurs applications aussi bien en sciences de gestion que dans les autres champs disciplinaires. Lexemple de Moulin M., (1987) sur la gense de lHopital Erasme en Belgique et celui de Lemieux C., (2000) sur le travail journalistique sont illustratifs plus dun titre. Notre choix sur la sociologie comprhensive comme cadre thorique de ce mmoire sexplique et se motive par le fait que nous tentons de comprendre la dcision dexternalisation au sein dun cabinet dexpertise-comptable particulier un moment donn, autrement dit le sens que ce cabinet dexpertise-comptable donne sa dcision dexternalisation. En effet, notre revue de littrature nous a permis de voir quune dcision dexternalisation peut tre motive par plusieurs raisons. Des raisons qui vont entre autres de la recherche dune rduction de cots en passant par le gain de plus de flexibilit, au recentrage sur le cur du mtier [Barthlemy J., (2004) ; Idrissi A., (2006) ; Barthlemy J., et Donada C., (2007) ; Pujals G., (2005) ; Renard I., (2005) ; Leroux E., et Peretti J.-M., (2003) ; Doublet J.-M., (2006) ; Qulin B., (2003) ; Chanson G., (2003)]. Au-del de ces raisons multiples de lexternalisation, lexternalisation au des cabinets dexpertise-comptable est une nouvelle pratique au sujet duquel il ne semble pas abusif notre sens de parler dune pratique mergente. Ds lors, il nous a apparu ncessaire de recourir la sociologie comprhensive qui estime justement que laction dun individu ne peut tre comprise que par le sens que cet individu donne son action [Amblard, H., et al. (1991)]. En effet, la sociologie comprhensive est attentive tant la dtermination par des causes, qu lorientation des raisons ou des vises,

22

tant la saisie du gnral et de labstrait qu la pntration du particulier et du concret [Cefa D., (1998), p. 191]. En recourant la sociologie comprhensive, nous entendons comprendre la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable qui constitue notre champ dtude. Selon justement Watier P., [(2002), p. 33], la comprhension porte le sens dune part, dans sa logique : quelles informations, valeurs, reprsentations correspond tel tat dun systme juridique, telle doctrine religieuse, tel systme philosophique, et dautre part, un tel ensemble doit tre compris comme rsultat des multiples processus interactifs et des processus psychiques qui se droulent dans la tte de ceux qui agissent et vivent dans ces systmes. Il est vrai que des thories comme la thorie des cots de transaction et la thorie des ressources ont largement servies auprs des chercheurs expliquer la dcision dexternalisation dune manire gnrale dans les entreprises, mais elles ne nous semblent pas appropries pour comprendre une dcision dexternalisation particulire. En effet, les dcisions dexternalisation en tant quactions individuelles sont porteuses de signification [Cefa D., (1998), p. 191], et au-del de lexplication thorique de ces dcisions il conviendrait de comprendre leurs significations auprs des gens qui prennent ces dcisions qui sont articules dans un horizon de sens tleogique, o des motifs dordre de causalit se combinent avec des motifs de lordre de la finalit, des objectivits constitues qui portent la trace du mouvement de leur constitution, quune analyse gntique doit ractiver pour ressaisir le comment et le pourquoi [Cefa D., (1998), p. 191]. Notre revue de littrature qui nous a permis de connatre notamment le pourquoi de lexternalisation dune manire gnrale par rapport la thorie des cots de transaction et celle des ressources, peut tre qualifie de lexplication type-idal en ce sens que cette explication du pourquoi de lexternalisation dune manire gnrale et donc de diffrents acteurs dans diffrents environnements. En effet, le type-idal est comme la synthse abstractive (abstrahierende zusammenfussing) de ce qui est commun plusieurs phnomnes concrets : il tranche dans la complexit de la ralit ou moyen de concepts clairs et univoques, et dcoupe dans la profusion de phnomnes, infinie en extension et en intensit, des traits identifiables, de formes significatives, des connexions causales, des corrlations qualitatives. [Cefa D., (1998), pp. 193-194]. Donc finalement pour sortir de cette explication intempestive dune dcision dexternalisation de faon trop gnrale, il nous faut un cadre thorique comme la sociologie comprhensive pour une explication comprhensive ou de la comprhension explicative [Cefa D., (1998), p. 191] de la

23

dcision dexternalisation car justement la problmatique de la comprhension sinstaure partir de linterrogation suivante : comment apprhender les activits dindividus dots de la capacit de se fixer des fins, mais aussi den changer, qui subissent sans conteste des influences du milieu dans lequel ils vivent, mais sont susceptibles galement de les rflchir de les mettre en perspective [Watier P., (2002), p. 15]. Pour ce faire, il nous faudrait dans un premier temps prciser notre mthodologie de recherche qui nous permettra de saisir les raisons et les motifs, bref de comprendre la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable en question dans notre mmoire ; puisque selon justement Cefa D., [(1998), pp. 199-200], sans la justesse (Rischtigkeit) dune exgse des raisons ou des motifs des acteurs, ressaisis dans leurs contextes de sens culturel et historique, lexplication comprhensive choue restituer ce qui fait la singularit () de la dcision dexternalisation de notre cabinet dexpertise-comptable.

24

DEUXIEME PARTIE : TERRAIN DE RECHERCHEI. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

1. LA METHODOLOGIE UTILISEE :La mthodologie de recherche utilise dans ce prsent mmoire est la mthodologie qualitative. En effet, en matire de recherches en sciences de gestion et donc en sciences sociales, on oppose gnralement la mthodologie de recherche qualitative et celle quantitative en fonction de la nature des donnes utilises. En effet, le cadre thorique auquel nous avons eu recours dans ce mmoire en loccurrence la sociologie comprhensive exige selon Cefa D., [(1998), p. 191], de mettre au point une mthode originale dinvestigation et de validation, de dcouverte et de justification, une construction de concepts (Begriffsbilding) propre aux sciences sociales en sens quelle est la fois profondment et fondamentalement rattache au comment et pourquoi [Cefa D., (1998), p. 191] des actions individuelles. Et tant que la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable objet de notre recherche et que nous tentons de comprendre dans ce mmoire, est une action individuelle il nous fallait recourir une mthodologie de recherche qualitative. Cette mthodologie qualitative nous a permis dlaborer un questionnaire adress au responsable du cabinet dexpertise-comptable, champ de notre tude, qui dcid un moment donn de recourir lexternalisation de certaines de ses activits, cest--dire de confier la ralisation dune partie de ses activits un prestataire extrieur au cabinet. Lensemble des questions contenues dans le questionnaire sont orientes exclusivement l explication comprhensive ou la comprhension explicative [Cefa D., (1998), p. 191] de la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable en question. En effet, certaines questions concernent le comment de la dcision dexternalisation du cabinet alors que dautres sont articules afin de rpondre au pourquoi autrement dit des raisons ou des motifs du cabinet dexpertise-comptable en question ressaisis dans leurs

25

contextes de sens culturel et historique [Cefa D., (1998), p. 199] de sa dcision dexternalisation.

2. NATURE DES DONNEES UTILISEES :Les donnes utilises dans notre mmoire sont des donnes primaires qualitatives issues de notre questionnaire sur la dcision dexternalisation adress au responsable du cabinet dexpertise-comptable auquel nous tentons de comprendre la dcision dexternalisation. Comme soulign ci-dessus, le questionnaire a t organis de faon ce que nous puissions comprendre la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable en question. En recourant cette technique de recueil de donnes, nous tions conscients de la possibilit dautres techniques comme par lexemple linterview semi-directif qui permet de recueillir et dapprofondir comme le questionnaire, le point de vue de la personne interroge partir dun ensemble de question pralablement dfinies. Au-del donc que le questionnaire permet de recueillir le point de vue de la personne qui rpond aux diffrentes questions dfinies pralablement et contenues dans le questionnaire, notre choix sur cet outil pour la recherche notamment en sciences sociales sexplique par dautres raisons. En effet, notre priode de stage de six (6) mois durant lequel nous sommes appels rdiger notre mmoire, a concid avec la priode fiscale appele aussi la full season dans les cabinets dexpertise-comptable. Ce qui va donc sans dire que la charge de travail explose exponentiellement cette priode faste dans les cabinets comptables dune manire gnrale. A cela sajoute dans notre cas, les multiples dplacements concernant les missions daudit. Toutes ces raisons ont fait que nous tions dans limpossibilit de recourir aux autres techniques qualitatives comme linterview semi-directif qui semble priori adapte notre cadre thorique. Do notre choix sur le questionnaire qui ne ncessitait pas la prsence effective de la personne qui interroge et de la personne qui rpond. En outre nous avons organis notre questionnaire5 de manire ce que nous puissions comprendre le sens de la dcision dexternalisation de notre cabinet dexpertise-comptable cest--dire les raisons ou les motifs du cabinet dexpertise-comptable champ de recherche ressaisis dans leurs contextes de sens culturel et historique [Cefa D., (1998), p. 199]. Ce

5

Voir lannexe 3

26

questionnaire est complt par lobservation que nous avons faite pendant toute la dure de notre stage ainsi que les diffrents entretiens que nous avons eu avec le personnel du cabinet.

3. TERRAIN DE RECHERCHE :Notre terrain de recherche constitue un cabinet dexpertise-comptable et de commissariat aux comptes franais situ Paris. Ce dernier appartient la classe des cabinets de 1 49 salaris [Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, Gestion des cabinets dexpertise comptable, Octobre 2010, p. 2]. Selon ltude de lobservatoire des lOrdre des Experts-Comptables doctobre 2010, ces cabinets prsentent les caractristiques suivantes : Tableau 2 : Synthse des chiffres des cabinets de 1 49 salaris 2002 Chiffre daffaires (CA) Effectif ETP Nombre de clients CA/ ETP Nombre de clients/ ETP CA/ clientcomptable octobre 2010 Page 2

2005 658 000 8,8 193,7 75 KE 22,01 3 397

2009 750 000 8,5 237 89 KE 28,05 3 165

632 000 8,6 170,9 74 KE 19,87 3 698

Source : Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables Gestion des cabinets dexpertise

En deux mille huit (2008), le cabinet dexpertise-comptable en question a dcid dexternalis une partie de ses travaux dexpertise-comptable avec un prestataire tranger. Ce point revte un caractre important dans notre tude car en effet, notre revue de littrature nous a permis de voir que lun des motifs les plus voqus dans une opration dexternalisation, est le recentrage au cur de mtier [Barthlemy J., (2004) ; Idrissi A., (2006) ; Barthlemy J., et Donada C., (2007) ; Pujals G., (2005) ; Renard I., (2005) ; Leroux E., et Peretti J.-M., (2003) ; Doublet J.-M., (2006) ; Qulin B., (2003) ; Chanson G., (2003)]. Or,s il ressort clairement dans ltude sus mentionnes du Conseil suprieur de lOrdre des Experts-comptables (octobre 2010) que le cur de mtier des cabinets dexpertise-comptable de 1 49 salaris auxquels le cabinet objet de notre tude appartient, est form justement par les travaux comptables. Le tableau ci-dessous met en lumire cet tat de fait en met en exergue le poids de ces travaux comptables dans la formation du chiffre daffaires global des cabinets dexpertise-comptable de 1 49 salaris.

27

Tableau 3 : Rpartition du chiffre d'affaires par activit6 des cabinets de 1 49 Cabinets de 1 49 salaris Tenue (A) Surveillance avec (B) et sans tenue (C) Total missions comptables (A+B+C) Paie et travaux annexes Commissariat aux comptes Audit contractuel Conseil (factur distinctement) Autres 2002 41,2 29,3 70,5 9,3 9,9 1,2 6 3 2005 46,2 25,6 71,8 11 8,6 0,6 5,4 2,6 2009 51,3 18,3 69,6 12,9 6,5 0,5 6,9 2,9

Source : Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables Gestion des cabinets dexpertise comptable octobre 2010 Page 7

Do une fois de plus tout lintrt de comprendre le sens de la dcision dexternalisation de notre cabinet dexpertise-comptable mme si nous avons par ailleurs soulign dans notre revue de littrature que lexternalisation touche de plus en plus les activits jusqualors considres comme stratgiques ou critiques [Qulin B., (2003)]. Il apparat aussi que dordinaire, ce sont les cabinets dexpertise-comptable qui sont les prestataires prpondrants des entreprises en matire de travaux externaliss [Conseil suprieur de lOrdre des ExpertsComptables, March de la profession comptable, Septembre 2010]. Si ces derniers viennent leur tour externaliser certaines de leurs activits, cela mriterait une interrogation notamment pour connatre les raisons et les motifs de cette externalisation, bref le sens que ces cabinets donnent leurs dcisions dexternalisation afin de saisir leur essence et leur singularit [Cefa D., (1998)]. Cest ainsi que nous allons aborder cette question dexternalisation dans les cabinets dexpertise-comptables dans ce mmoire afin justement de la comprendre du point de vue du cabinet qui la pratique comme cest le cas du cabinet dexpertise-comptable qui constitue notre terrain de recherche. En effet, lorsque ce dernier a dcid dexternaliser une partie de ses activits, il a eu recourt un prestataire tranger se situant en Tunisie, pays francophone qui est souvent cit comme lune des destinations favorites des travaux externaliss ltranger. Letournel J., (2004) qui cite un ventail de pays parmi lesquels figure la Tunisie, semble expliquer cette rue sur la Tunisie en partie par le facteur linguistique. Selon lui justement,6

En pourcentage du chiffre daffaire total du cabinet

28

la langue franaise est usite nanmoins dans certains pays bas cot, notamment au Maghreb, ce qui nourrit un flux de dlocalisation de services dans cette rgion [Letournel J., (2004), p139]. Depuis bientt trois (3) ans, le prestataire tunisien ralise au nom de ce cabinet comptable parisien des travaux de nature comptable, juridique et sociale. En effet en deux mille huit (2008) au cours du deuxime semestre, le cabinet a commenc son opration dexternalisation avec tout dabord les activits lies la gestion sociale qui est considre par la profession comptable comme faisant partir des missions complmentaires [Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, March de la profession comptable, Septembre 2010, p. 14]. Au fur mesure des bons rsultats affichs par le prestataire, ce qui a de surcroit renforc la confiance du cabinet parisien ; celui-ci a externalis de plus en plus dactivits comme la tenue de la comptabilit de ses clients et tout ce qui va avec. Au jour daujourdhui, le primtre externalis dans le cabinet stend jusquaux missions juridiques. Par ailleurs, lexternalisation de lensemble de ces activits sest traduite pour le cabinet par un important investissement en informatique. Ce dernier a d adapter en consquence son parc informatique pour accompagner sa dcision dexternalisation. Ainsi, un serveur plus important a t mis en place. Ce dernier est accessible au prestataire depuis la Tunisie. Cela facilite les changes de donnes (dune part les donnes traiter et dautre part les donnes traites) entre les deux parties. Le cabinet sest aussi procur des imprimantes multifonctions (impression, tlcopies, fax, scanner, e-mail, photocopie, etc) nouvelle-gnration. Une plateforme tlphonique a aussi t mise en place pour faciliter les communications dune part et dautre part rduire considrablement les factures de communication (appels illimits). Lexternalisation a eu dautres consquences pour le cabinet comme il ressort dans les rponses donnes notre questionnaire tabli afin justement de comprendre du point de vue du cabinet, lexternalisation en question. Le point suivant met exergue les diffrents rsultats obtenus dans ce sens.

II.

RESULTATS OBTENUS

Les rponses donnes notre questionnaire (tabli afin de comprendre la dcision dexternalisation du cabinet donc adapt notre cadre thorique savoir la sociologie

29

comprhensive) par le responsable du cabinet nous permis de comprendre : comment est venu lide dexternalisation ? ; pourquoi il a dcid dexternaliser ? ; et comment se passe lopration dexternalisation ? Les rsultats obtenus sont organiss suivant ces trois points.

1. LE COMMENT DE LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET :Lexternalisation en Tunisie de certains travaux dcide par le cabinet parisien est une initiative propre au de ce dernier. En effet, cest le cabinet qui a dcid un moment donn de recourir lexternalisation sans attendre quelle reoive une offre de ce sens. Cela carte aussi lide que le cabinet a externalis certains de ses travaux par mimtisme cest-a-dire en suivant dautres cabinets dexpertise-comptable. En effet, comme nous lavons vu au cours de notre revue de littrature, une entit peut dcider dexternaliser purement par mimtisme [Fimbel E., (2003)]. Le fait que le cabinet na ni attendu quil reoive une offre dun prestataire, ni suivi par mimtisme dautres cabinets dexpertise-comptable, trouve son explication dans ce quil attendait de sa dcision dexternalisation qui est considre par le responsable du cabinet comme la fois importante et une ncessit. Selon ce dernier, en dcidant dexternaliser une partie de ses travaux, le cabinet cherchait rduire ses cots et se recentrer sur dautres fonctions plus stratgiques. En effet, mme si dans la classe des cabinets dexpertisecomptable de 1 49 salaris autrement dit la classe laquelle appartient le cabinet en question, les missions comptables qui vont de la tenue de la comptabilit la surveillance de la comptabilit des clients [Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, Gestion des cabinets dexpertise-comptable, octobre 2010] peuvent tre considres comme stratgiques car reprsentant plus de soixante-dix pour cent (70%) du chiffre daffaires de ces cabinets, certaines dimensions de ces missions apparaissent plus importantes et plus stratgiques que dautres. Cest le cas par exemple de la gestion de la relation client qui est faite dans notre cas par le cabinet Paris mme si les missions concernant la tenue de la comptabilit des clients sont externalises comme cela a t dit plus haut. Lobjectif de la rduction des cots sexplique par un souci de rentabilit daprs le responsable du cabinet. En effet, la rentabilit des petits dossiers comme par exemple celui des boulangeries, des restaurants tait faible car en effet le cabinet gagne moins dhonoraires avec cette clientle alors quil doit supportait par ailleurs dimportants cots comme les charges du personnel, les frais de remboursement demprunts, etc. ce qui de surcroit rduit la marge du cabinet sur ces

30

dossiers qui constituent pourtant lessentiel des clients du cabinet. A fin de mieux rentabiliser ces dossiers, le cabinet a fait la rduction des cots un objectif essentiel de sa dcision dexternalisation. Ainsi, sa marge passe de 1,5 avant lexternalisation 4 aprs lexternalisation. En termes de cot, alors que le cabinet supportait toutes comprises charges vingt-sept (27) euros par heure comme cot dun employ sans qualification majeure avant lexternalisation, ce cot tombe huit (8) euros avec lexternalisation. Ce qui explique toute limportance de cette externalisation selon le responsable du cabinet. Ainsi, la dcision dexternalisation de cabinet dexpertise-comptable sinscrit bien la thorie des cots de transaction (attente de rduction de cots : en ayant recours lexternalisation le cabinet considrablement rduit ses cot de 27 euros 8 euros par heure sur dossier) et la thorie des ressources (attente recentrage sur dautres fonctions plus stratgiques : avec lexternalisation le cabinet se recentrer davantage sur la relation client).

2. LE POURQUOI DE LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET :Tout dabord pour le responsable du cabinet, lexternalisation tait la meilleure solution pour les attentes du cabinet en termes de rduction de cots et de recentrage sur les fonctions stratgiques comme par exemple la gestion de la relation-client. Pour lui justement, lexternalisation permet de grer la grande problmatique de turn-over du personnel qualifi des cabinets dexpertise-comptable, dobtenir une meilleure rentabilit, et de donner une (meilleure) rponse aux clients avec une prestation de qualit moindre cot. Sagissant des motifs de la dcision dexternalisation du cabinet, le responsable de ce dernier voque essentiellement la rduction des cots et du gain de rentabilit obtenu grce cette rduction significative des cots (27 euros contre 8 euros par heure soit une conomie de 19 euros). En effet, en plus que lexternalisation a permis de rduire les cots du cabinet et damliorer la rentabilit de ses dossiers, elle a aussi permis de gnrer dautres revenus. Ainsi, le cabinet a pu louer lespace inoccup suite la rduction du personnel employ au sein du cabinet Paris aprs lexternalisation de certains travaux en Tunisie. Ce management distance quimplique cette externalisation internationale retient toute lattention du responsable du cabinet. En effet, selon lui lexternalisation cest--dire le fait de confier une partie de ses travaux dautres, signifie avant tout un management distance.

31

3. LE COMMENT DE LA GESTION DE LOPERATION DEXTERNALISATION DU CABINET :La conception de lexternalisation qua le responsable du cabinet, met en exergue sa gestion de lopration dexternalisation. Ainsi, le cabinet a tenu prendre en compte tout dabord les risques lis sa dcision dexternalisation. En effet, le cabinet a mis en place un plan durgence en cas de problmes majeurs. En plus, il a procd dimports investissements surtout dans le matriel informatique comme cela a t soulign plus haut, afin scuriser davantage la sauvegarde des donnes traites par le prestataire, et de tirer profit pleinement des avantages de lopration dexternalisation. Selon le responsable du cabinet, les avantages lis sa dcision dexternalisation sont : la rentabilit, et la qualit. En effet, en externalisant le cabinet a obtenu son seulement plus temps pour mieux vrifier et superviser lensemble des travaux externaliss mais aussi une manire pour mieux allouer le temps consacr aux dossiers, ce qui lui permet de dboucher sur une meilleure qualit. A ct de ces avantages souligns par le responsable du cabinet, ce dernier fait aussi part des inconvnients qui sont plus des craintes lies la gestion distance et la comptence du personnel employ sur place en Tunisie cest--dire le personnel du prestataire. En outre, des problmes plus particuliers sont signals par le cabinet dexpertise-comptable savoir : les difficults de comprhension, le problme de langue, et la clause de facturation minimale. Si la clause de facturation minimale relve des clauses contractuelles contraignantes pour la partie externalisatrice, les problmes de langue se situent plutt du cot du prestataire et notamment le personnel employ par ce dernier sur place en Tunisie. Pour veiller la bonne excution du contrat dexternalisation entre le cabinet et le prestataire des objectifs ont t prvus dans le contrat dexternalisation. Ainsi, le cabinet Paris sengage atteindre un minimum de taux dutiliser du personnel du prestataire Tunisien et ce dernier son tour sengage veiller au strict respect des donnes confidentielles des clients du cabinet de Paris. En effet, la question de confidentialit revte une importance capitale pour le cabinet dexpertise-comptable. Ce dernier est tenu selon les rgles dontologiques de la profession comptable au secret professionnel [Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, Code de dontologie, Septembre 2007]. Cest pourquoi il un suivi permanent de lopration dexternalisation a t instaur par le cabinet dexpertise-comptable Paris. Ce suivi permanent est fait au moyen dun certain nombre doutils savoir : des runions ponctuelles et un tableau de bord spcifique. En plus de ces outils de suivi pour lopration

32

dexternalisation dune manire gnrale, il existe un suivi particulier de chaque dossier trait par le prestataire tunisien. Ce suivi de traitement de chaque se fait gnralement distance par skype entre le personnel en charge de ce dossier Paris et le personnel du prestataire Tunisien qui traite le dossier en question. Ce point rconforte les allgations de la thorie de lagence sur la relation entre principal/agent la quelle sapparente parfaitement [Chanson G., (2003), p. 44] dans le cadre dune opration dexternalisation la relation la partie externalisatrice et son partenaire et prestataire. Malgr les avantages souligns par le responsable du cabinet dexpertise-comptable de son opration dexternalisation, ce dernier se dit moyennement satisfait de son prestataire. Cela est du au fait que quelques problmes subsistent encore avec ce prestataire comme cela a t soulign plus haut et cela en dpit de lamlioration de la qualit des travaux externaliss (et donc raliss par le prestataire) que le responsable du cabinet constate par ailleurs. Il faut souligner par ailleurs que lexternalisation de certains travaux du cabinet ne semble pas poser de problme particulier avec sa clientle car en effet le responsable du cabinet affirme que certains clients sont bien au courant de sa dcision dexternalisation de certains de ses travaux en Tunisie mme sil souligne par ailleurs que des points particuliers sur la confidentialit des donnes des clients ont t insrs dans le contrat dexternalisation avec le prestataire Tunisien. En effet comme cela a t dit plus haut, le prestataire sest engag prserver la confidentialit des donnes des clients en signant une charte de confidentialit. Ce qui est de nature rassurer le responsable du cabinet Paris qui qualifie par ailleurs sa dcision dexternalisation de russite.

33

CONCLUSION GENERALECe mmoire de fin dtudes se conclut sur un certain de contributions plusieurs gards. Tout dabord, il nous a permis dtudier une pratique que lon peut qualifier dmergente savoir lexternalisation des les cabinets dexpertise-comptable do loriginalit de notre mmoire. En suite, nous nous sommes distingus de la plupart des tudes sur lexternalisation, en ayant recours la sociologie comprhensive de Max Weber [Watier P., (2000)] comme cadre thorique. Ce faisant, notre mmoire a abord lexternalisation en tant quune action individuelle porteuse de sens et en cherchant la signification de ce sens du point de vue qui est lorigine de cette action afin justement de comprendre le comment et le pourquoi de la dcision dexternalisation. A cet effet, nos rsultats ont t concluants. Ainsi, il est apparu que la dcision dexternalisation de certains travaux du cabinet dexpertise-comptable terrain de notre recherche, relve de sa propre initiative et a t juge par ce dernier la fois comme importante et une ncessit. Nos rsultats ont aussi montr que la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable ntait pas fortuite car en externalisant le cabinet visait des attentes particulires notamment de rduction de cots et de recentrage sur dautres fonctions juges plus stratgiques. Ainsi, notre tude est venue rconforter lide selon laquelle lexternalisation est un moyen de rduire les cots (thorie des cots de transaction) et de se recentrer sur des fonctions stratgiques (thorie des ressources). Nos rsultats ont aussi mis en exergue les motifs dexternalisation du cabinet dexpertisecomptable qui se rsument un gain de marge sur les travaux de ses clients au travers dune rduction des cots du cabinet. Il est apparu aussi que les risques, et les avantages lis lopration dexternalisation ont t pris en compte par le cabinet lors de sa dcision dexternalisation. Lanalyse a en outre, rvler que le responsable du cabinet a des craintes dune part sur lopration dexternalisation et dautre part sur son prestataire. Un autre point soulev par les rsultats de notre mmoire, est que des objectifs auxquels les deux parties sont tenues, ont t pralablement dfinis dans le contrat dexternalisation, et que des outils de suivi ont t mis en place afin de veiller au bon droulement de lopration dexternalisation (thorie de lagence). Nos rsultats montrent aussi que des points particuliers (relatifs aux cabinets dexpertise-comptable) sur la confidentialit des donnes des clients du cabinet ont

34

t soulevs dans le contrat dexternalisation avec une grande importance au travers dune charte de confidentialit signe par le prestataire. Enfin, notre analyse renseigne que le cabinet dexpertise-comptable est moyennement satisfait de on prestataire mais qualifie tout de mme de russite sa dcision dexternalisation. Bien que notre travail savre original tant sur le sujet trait que sur le cadre thorique utilis, nous sommes conscients toutefois dun certain nombre de limites. Tout dabord, les rfrences bibliographiques cites dans la partie revue de littrature ont t volontairement limites aux seules recherches francophones sur lexternalisation. En sus de cela, et mme si nous avons puis adapt nos questions contenues dans notre questionnaire notre cadre thorique en loccurrence la sociologie comprhensive, la technique de recueil de donnes base sur la linterview semi-directif nous a semble beaucoup plus cohrent avec la sociologie comprhensive, donc notre cadre thorique. Les recherches futures peuvent sintresser sous diffrents angles la problmatique de lexternalisation dans les cabinets dexpertise-comptable tant donn mme lmergence de la pratique et la spcificit de la profession comptable. Ces recherches peuvent chercher largir davantage leurs chantillons afin de saisir lampleur de la pratique de lexternalisation par les cabinets dexpertise-comptable.

35

BIBLIOGRAPHIE COMPLTEAmblard, H., Bernoux P., Herreros G., Livian Y. F., (1991), Les Nouvelles Approches Sociologiques des organisations , Seuil, Paris. Audebert C., Robin N., (2009), Lexternalisation des frontires des Nords dans les eaux des Suds Lexemple des dispositifs frontaliers amricains et europens visant au contrle de lmigration caribenne et subsaharienne, Cultures & conflits, 2009/1, n73, p. 35-51. Barthlemy J., (2001), Stratgies dexternalisation Dunod, coll. Stratgies et Management , Paris. Barthlemy J., (2004), Comment russir une opration dexternalisation , Revue franaise de gestion, 2004/4, n151, p. 9-30. Barthlemy J., Donada C., (2007), Lexternalisation : un choix stratgique, Revue franaise de gestion, 2007/10, Vol. 33, n177, p. 95-179. Beaudu G., (2009), Lexternalisation dans le domaine des visas Schengen (actualisation 1er mai 2009) , Cultures & conflits, 2009/2, n74, p. 111-127. Benaroya F., Valersteinas B., (2005), Dlocalisation dans les PECO Retour sur des ides reues, Le courrier des pays de lEst, 2005/2, n1048, p. 60-73. Cefa D., (1998), Phnomnologie et sciences : Alfred Schutz, naissance dune anthropologie philosophique , Editions Genve, Draz. Chanson G., (2003), Externalisation et performance dans la relation client-prestataire , Revue franaise de gestion, 2003/2, n143, p. 43-54. Coase R. H., (1937), The nature of the firm, Economica, 1937/4, p. 386-405 Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, Code de dontologie , Septembre 2007. Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, March de la profession comptable , Septembre 2010.

36

Conseil suprieur de lOrdre des Experts-Comptables, Gestion des cabinets dexpertise comptable , Octobre 2010. De Wenden C. W., (2005), Vers lexternalisation de lasile , Projet, 2005/1, n284, p. 1925. Doublet J.-M., (2006), Le discours de lexternalisation , Revue franaise de gestion, 2006/2, n161, p. 7-8. Dumoulin R., Martin A., (2003), Lexternalisation de la R&D : une approche exploratoire , Revue franaise de gestion, 2003/2, n143, p. 55-66. Ernst & Young, (2005), Baromtre de lOutsourcing : Pratique et tendances de lexternalisation en France, Ernst & Young, IFOP. Fimbel E., (2003), Nature et enjeux stratgique de lexternalisation , Revue franaise de gestion, 2003/2, n143, p. 27-42. Gaffard J. L., Gur M., (2005), Dlocalisations : simple affaire de concurrence ou problme de politique conomique , Revue de lOFCE, 2005/3, n94, p. 193-210. Idrissi A., (2006), Lexternalisation, une logique de dploiement dactivit au service de la relation client Cas de la banque , Management & Avenir, 2006/4, n10, p. 25-37. Jensen M. C., Mennicken W. H., (1976), Theory of the firm: Managerial behavior, agency costs and ownership structure, Journal of Financial Economics, 1976/10, Vol.3, n4, p. 305360. Journal Officiel n173 (2005), Loi n 2005-845 du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises , 27 juillet 2005. Lemieux C., (2000), Mauvaise presse : une sociologie comprhensive du travail journalistique et de ses critiques , Editions Metaill, Paris. Leroux E., Peretti J.-M., (2007), Lexternalisation des forces de ventes : de lobservation des pratiques une prospective applique , Management & Avenir, 2008/5, n19, p. 67-81. Letournel J., (2004), Les dlocalisations dactivits tertiaires dans le monde et en France , Economie et prvision, 2004/5, n166, p. 137-144.

37

Martin I., Mesloub H., Muet F., Pellat C., (2004), Lexternalisation : quels impacts pour les professionnels de linformation-documentation ? , Documentaliste-Sciences de linformation, 2004/6, Vol. 41, n6, p. 334- 338 Mouchnino N., Sautel O., (2007), Coordination productive et enjeux concurrentiels au sein dune industrie modulaire : lexemple dAirbus , Innovations, 2007/1, n25, p. 135-153. Moulin M., (1987), La gense de lhpital Erasme : un essai de sociologie

comprhensive , Editions Bruxelles de luniversit de Bruxelles, Bruxelles. Pujals G., (2005), Dlocalisations et externalisations dans le secteur financier , Revue de lOFCE, 2005/3, n94, p. 211-238. Qulin B., (2003), Externalisation stratgique et partenariat : de la firme patrimoniale la firme contractuelle ? , Revue franaise de gestion, 2003/2, n143, p. 13-26. Renard I., (2005), Lexternalisation en pratique , Editions dOrganisation, Paris. Rindfleisch A., Heide J. B., (1997), Transaction Cost Analysis: Past, Present, and Future Aplications, Journal of marketing, 1997/10, vol. 61, p. 30-54. Thi Ngoc Vn H., (2010), Lexternalisation de la fonction comptable : une analyse processuelle de la dcision et de la gestion , Thse de doctorat soutenu luniversit Lille 1 Sciences et Technologie, Directeur de thse : Hubert Tondeur ; co-directeur de thse : Olivier de La Villarmois. Tort E., (2006), Les transformations des SIC en France Une vue densemble, Revue franaise de gestion, 2006/9-10, n169, p. 303-320. Watier P., (2002), Une introduction la sociologie comprhensive Editions Belfort, Circ. Williamson O. E., (1975), Markets and hierarchies: Analysis and Antitrust Implications, New York: The Free Press. Williamson O.E., (1985), The Economic Institutions of Capitalism: Firms, Markets, Relational Contracting, New York: The Free Press.

38

ANNEXESI. ANNEXE 1 : LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Diffrence entre externalisation et dlocalisation Tableau 2 : Synthse des chiffres des cabinets de 1 49 salaris Tableau 3 : Rpartition du chiffre d'affaires par activit des cabinets de 1 49

II.1 2 3 4 5 6

ANNEXE 2 : LISTE DES NOTE DE BAS DE PAGE

III.

ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE SUR LA DECISION DEXTERNALISATION DU CABINET DEXPERTISE-COMPTABLE

39

LA DECISION DEXTERNALISATION DUN CABINET DEXPERTISECOMPTABLE Rsum : Ce mmoire de fin dtudes cherche comprendre : la dcision dexternalisation dun cabinet dexpertise-comptable. En effet, cette dcision dexternalisation en tant quune action individuelle un moment donn est porteuse de sens. Au-del de toute explication thorique de cette action individuelle, il convient de comprendre toute son essence et sa signification. Cest justement ce que permet le cadre thorique choisi dans ce mmoire en loccurrence la sociologie comprhensive de Max Weber pour comprendre la fois le comment et le pourquoi de la dcision dexternalisation en question. Avec une mthodologie de recherche adapte ce cadre thorique dont loriginalit est gnralement admise, les rsultats obtenus ont t concluants. Ainsi, il est apparu que la dcision dexternalisation du cabinet dexpertise-comptable tait une initiative propre de ce dernier ; importante ; et une ncessit qui a permis au cabinet de rduire considrablement ces cots et de se recentrer davantage sur dautres fonctions plus stratgiques comme la gestion de la relation-client. Mots-cls : Externalisation, Dcision, Cabinet dexpertise-comptable, Sociologie comprhensive, Thorie des cots de transaction, Thorie des ressources THE OUTSOURCING DECISION OF A GIVEN CERTIFIED ACCOUNTING FIRM Abstract: This dissertation explores the outsourcing decision of a given certified accounting firm. Indeed, the decision to outsource, as a personal action at a particular time, is meaningful. Beyond any theoretical explanation of this individual action, it is enlightening to understand its true essence and its meaning. That is precisely what makes the theoretical framework chosen in this dissertation, in this case Max Webers interpretive sociology, viable in order to understand both the how and the why of the outsourcing decision that is the object of our research. With a research methodology suitable for Mots-cls : this theoretical framework, the originality of which is generally accepted, the obtained results were inconclusive. Thus, it appears that the outsourcing decision of the certified accounting firm examined in this study was an initiative particular to this cabinet, of internal importance, and a necessity that allowed it to greatly reduce its costs and to focus on more strategic functions, such as managing customer relations. Key words: Outsourcing, Decision, Certified accounting firm, interpretive sociology, Transaction Cost Theory, Resource theory

40