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ASPRODEB Les relais en communication entrent en action TABASKI 2007 Mensuel d’informations agricoles et rurales - Issn 0850-8844 - N° 10 novembre 2007 - PRIX : 500 FRS CFA COMMERCIALISATION DES ARACHIDES LE PRIX AU PRODUCTEUR FIXÉ À 150 FCFA LE KILO Vert - Noir P5 PÊCHE AFRIQUE DE L’OUEST Vers des accords groupés avec l’Ue P5 PAIN LOCAL La nouvelle chance de tapa-lapa P7 OSTREICULTURE EN PAYS SERERE La méthode des guirlandes... rentable et durable P7 Le Comité national interprofessionnel de l’arachide a fixé mercredi 31 octob - re 2007 à 150 F cfa/kg le prix au producteur d’ara - chide pour la pro - chaine campagne de commercialisa - tion qui démarre en décembre. C’était à l’issue d’un sémi - naire à Mbour-Saly ouvert par M. Amath Sall le minist - re de l’agriculture. LIRE PAGE 3 P7

Mensuel d’informations agricoles et rurales - Issn 0850 ...ntiposoft.com/domaine_200/pdf/agri_infos_10.pdf · P5 PÊCHE AFRIQUE DE L’OUEST Vers des accords groupés avec l’Ue

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ASPRODEBLes relais en communicationentrent en action

TABASKI 2007

Mensuel d’informations agricoles et rurales - Issn 0850-8844 - N° 10 novembre 2007 - PRIX : 500 FRS CFA

COMMERCIALISATION DES ARACHIDES

LE PRIX AU PRODUCTEURFIXÉ À 150 FCFA LE KILO

Vert - Noir

P5

PÊCHE AFRIQUE DE L’OUESTVers des accords groupés avec l’Ue

P5

PAIN LOCALLa nouvelle chance de tapa-lapa

P7

OSTREICULTURE EN PAYS SERERELa méthode des guirlandes...rentable et durable P7

Le Comité nationalinterprofessionnel

de l’arachide a fixémercredi 31 octob -

re 2007 à 150 Fcfa/kg le prix au

producteur d’ara -chide pour la pro -

chaine campagnede commercialisa -

tion qui démarre endécembre. C’étaità l’issue d’un sémi -naire à Mbour-Saly

ouvert par M.Amath Sall le minist -

re de l’agriculture. LIRE PAGE 3

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 2

ENVIRONNEMENTLe rapport GEO4 plaide pour une politique

environnementale intégrée(APS) - Les questions environnementales doivent être prises en compte dans les po-

litiques de développement et de lutte contre la pauvreté, a suggéré jeudi à Dakar ledocteur Thierry Olivera, chargé de programme aux Nations Unies, affirmant que ‘’l’unne va pas sans l’autre’’.

Présentant le rapport 2007 sur l’avenir de l’environnement mondial ou Global envi-ronnement intitulé ‘’GEO4’’, le docteur Olivera a déclaré que ‘’l’urgence est devenueassez extrême’’. ‘’Le rapport le montre bien. On a atteint le stade extrême. Il est urgentaujourd’hui que l’on attaque le problème de l’environnement qui doit être en plein aucentre du développement’’, a insisté l’économiste. Selon lui, ‘’pendant longtemps on avécu un circuit parallèle avec l’environnement d’un côté et le processus de dévelop-pement économique de l’autre alors que ‘’l’un ne va pas sans l’autre’’. Thierry Oliveraa relevé que 80 pour cent des populations des pays en développement, vivant dans leszones en désastre naturel, sont exposées à certaines catastrophes. Pourtant, a-t-il pour-suivi, le développement durable doit être pris en compte dans tous les programmes.

‘’C’est une question de volonté politique et non plus scientifique. Il est temps de re n t-rer dans les actes. C’est par des actions politiques que se règle le problème de l’enviro n-nement dans le monde’’, a estimé pour sa part le chargé de programme au PNUE.

Le résumé du rapport GEO 4 remis à la presse souligne l’évolution de l’état actuel del’atmosphère, de la terre, de l’eau et de la biodiversité dans le monde. Il décrit aussi leschangements au cours de ces deux décennies.

(Jade Sénégal) - La Fédération nationale des acteurs de la filière lait local du Séné-gal (Fenafils) en consortium avec le Réseau d’initiatives d’appui au développement(Riad) a été retenue pour piloter le volet élevage du projet de Promotion d’une agricul-ture compétitive et durable (Pacd).

L’annonce a été faite par la vice présidente de la Fenafils, Mme Awa Diallo, à l’oc-casion de l’atelier d’information sur la mise en réseau des organisations professionnellesde l’élevage tenu, mi novembre, à Dakar.

Devant une centaine d’éleveurs venue de toutes les régions du Sénégal, Mme AwaDiallo aexpliqué les défis qui les attendent dans l’exécution de ce programme. ‘’Notrepriorité est de renforcer les organisations professionnelles pour les doter de capacités àdéfendre leurs intérêts dans le cadre d’un développement harmonieux’’, explique-t-elle. Pour cela, elle préconise la mise en réseau des organisations existantes. Selon elle,le réseau constitue une belle initiative devant renforcer le rôle des producteurs dans l’é-laboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et programmes publics del’élevage. Le réseau permet aussi de définir des stratégies pour développer l’élevage.

Ces stratégies, le secrétaire général de la Fénafils, Moustapha Dia les a présentéesà l’assistance. Il s’agit de former et de renforcer les Op d’éleveurs, de la maîtrise de l’in-formation sur le marché, etc. S’agissant de l’application de la loi d’orientation agro syl-vo pastorale (Loasp), M. Dia préconise : ‘’Nous allons nous concerter davantage pourinformer nos acteurs avant que l’Etat ne la décrète’’.

Revenant sur le Pacd, son coordonnateur Michel Camara a exhorté les éleveurs às’impliquer davantage dans les activités pour développer l’élevage.

MAÏS : La campagne du maïs affectée par ledéficit pluviométrique

(APS) - Le superviseur national du ‘’Programme maïs’’, Oumar Sakho a fait part desdifficultés rencontrées dans la campagne de maïs 2007 qui, a-t-il expliqué, viendraientprincipalement d’un déficit de pluviométrie.

‘’Cette campagne, il faut le reconnaître, n’est pas une année maïs, compte tenude beaucoup de problèmes que nous avons rencontrés’’, a déclaré M. Sakho lors d’u-ne visite mercredi à Sébikotane du ministre du Développement rural et de l’Agriculture,Hamath Sall. Parmi les difficultés rencontrées il y a notamment le retard des pluies, a in-diqué M. Sakho, soulignant toutefois que l’on peut s’attendre à de ‘’meilleurs rende-ments’’, voire même ‘’une bonne campagne’’. Le gouvernement du Sénégal a mis enplace un programme spécial maïs, en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire etde sécuriser les populations en cultures vivrières notamment en maïs, avec comme me-sure d’accompagnement, la distribution de semences et d’engrais. Oumar Sakho amagnifié les possibilités agricoles dans la zone de Sangalkam où ‘’l’on peut cultiver jus-qu’à 2000 hectares de maïs’’

PÊCHE ET AQUACULTURELe CDE cible les petites et moyennes entreprises pêche ACP

(Jade-Sénégal) - Le dernier numéro du magazine du CDE rappelle que de 1992 à2003, le budget total octroyé par le CDE dans le secteur de la pêche est aux alentours de 8 millions d’euros (plus de 5 milliards de F cfa ). Des entreprises ACP d’An-gola, Belize, Cap-Vert, Ghana, Guinée, Jamaïque, Kiribati, Madagascar, Malawi, Mauri-tanie Mozambique, Namibie, Nigeria, Ouganda, Sénégal, Soudan, Tuvalu, Vanuatu,Zimbabwe ont bénéficié de ces appuis, apprend-t-on de source proche de la Commu-nauté européenne à Bruxelles.

Un exemple récent d’appui est donné avec les producteurs africains de Tilapia d’é-levage, confrontés à la concurrence accrue de produits surgelés à bas coût, qui se sontregroupés en association. Les importations européennes de Tilapia et de Pangasius sur-gelés ont pénalisé les exportateurs de Tilapia d’élevage frais (différentiel 2¤/kg). D’au-tant plus que certains produits vendus comme frais, sont soupçonnés d’être en réalitéd’origine surgelée. Le but des producteurs but est d’établir un code de bonne pratiqueenvironnementale et, à terme, unifier leurs circuits de vente et de marketing en direc-tion de l’Europe. Une de ces entreprises, qui s’est développée grâce à un soutien duCDE, a obtenu un financement de l’UE pour explorer le marché du poisson d’élevagecertifié ‘’commerce équitable’’.

BANANES LOCALESLes difficultés post-récolte plombent la filière,

selon un syndicaliste (APS) - La filière banane au Sénégal bute sur ‘’d’innombrables difficultés’’ liées à un

manque de maîtrise des étapes post-récolte, rapporte le dernier numéro du Bulletind’information économique (BIE) de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agricul-ture de Dakar (CCIAD).

Parmi les ‘’multiples problèmes’’ dont souffre la filière, après la récolte, figure ‘’l’ab-sence de pistes de production’’, confie au BIE Mamadou Lamine Keïta, président de l’U-nion nationale des acteurs de la filière banane au Sénégal (UNAFIBS) Ce syndicat estcomposé de producteurs des régions de Tambacounda, Kolda, Saint-Louis et Matam.Le patron de l’UNAFIBS souligne par ailleurs l’existence de ‘’quelques contraintes quifont que la culture de la banane est laissée pour compte par les autorités’’, relevant enmême temps le niveau d’organisation des producteurs qui est ‘’très faible’’. Au nomb-re de ces contraintes figure ‘’la faiblesse des ressources matérielles et financières’’, ajou-té-t-il, citant en exemple le manque de tracteurs et d’hangars, l’inexistence de systèmesde conditionnement et les difficultés liées au transport de la production.

Chaque année les opérateurs économiques sénégalais dégagent une envelopped’environ cinq milliards de F cfa pour l’importation de 25 000 t de bananes, soit 3,5milliards pour la logistique et le transport et 1,5 milliard de TVA à l’import, mentionne leBIE qui cite le coordonnateur de l’UNAFIBS. Outre l’amélioration de la production et dela commercialisation de la banane locale, les acteurs, invitent ‘’l’Etat à les doter d’in-frastructures et d’équipement de qualité pour stimuler le développement de la bananedont la production nationale a été de 30 000 t.

ELEVAGE : 155.982 chevaux vaccinés contrela peste équine

(APS) - Quelque 155.982 chevaux ont été gratuitement vaccinés contre la pesteéquine, sur un objectif de 300.000 équins à prémunir d’ici la fin du mois de décembreprochain, a-t-on appris auprès des services vétérinaires.

Cela fait une hausse de 12.621 chevaux, a-t-on indiqué dimanche à Mbodiène (20km de Mbour), lors de l’ouverture d’un atelier sur le bilan de la campagne de vaccina-tion 2006-2007 et de réflexion sur celle à venir (2007-2008).

La rencontre, présidée par Moussa Kâ, directeur de cabinet du ministre de l’Eleva-ge, regroupait outre le directeur de l’élevage Malick Faye, les inspecteurs de l’élevageet les vétérinaires privés de plusieurs localités du Sénégal et d’autres acteurs du secteur.Elle a été une occasion pour tirer le bilan de la campagne de vaccination 2006-2007 etprésenter la situation de l’épizootie de la peste équine au Sénégal.

L’incidence de cette maladie est jugée faible par les experts qui indiquent qu’entrele 8 et le 9 novembre, aucune mortalité n’a été enregistrée.

Selon un rapport présenté lors de l’atelier, le cumul des mortalités enregistrées par lesservices vétérinaires s’élève à 1.137 chevaux depuis le début de l’épizootie. Ce qui don-ne un taux de mortalité global estimé à 0,21 pour cent. L’objectif visé à partir de janvier2008 et pendant de trois ans est de vacciner 85 pour cent du cheptel équin, précise-t-on de même source. Le directeur de cabinet du ministre de l’Elevage, Moussa Kâ, asouligné les efforts déployés par le gouvernement qui a dégagé 200 millions de F cfa quiont permis de déclencher ‘’une vaste campagne’’ de vaccination.

Le Dr Ndéné Faye, président de l’ordre des vétérinaires privés, a déploré certainsproblèmes relatifs à la rupture des vaccins pour la peste équine, le retard de deux ansenregistrés dans la rémunération des mandataires privés qui assurent la campagne devaccination. Cela peut ‘’pousser à un découragement’’, a-t-il averti, soulignant que 49mandataires privés s’étaient engagés dans l’action de vaccination en 2006, contre 33cette année.

COORDONNATEUR DE LA RÉDACTIONMoussa GASSAMA

COMITÉ DE RÉDACTIONMadieng SECK - Moussa GASSAMA - Ababacar GUÈYE

ADMINISTRATIONAbabacar Guèye - Mme Mbaye Awa Guèye

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION ET INFOGRAPHIECheikh TOURÉ (Tel : 605 30 72)

IMPRIMERIE : AGRIINFOS

DISTRIBUTION : ADP

AgriInfos est une publication de l’Agen-ce Jade/Syfia - Sénégal - NINEA : 284430

Usine Bène Tally, Rue 12 X Av BourguibaBp : 17130 Dakar – Liberté - Tél : (221) 825 69 08 - Fax : (221) 824 53 38

Email : [email protected]

AGRI INFOS

DIRECTEUR DE PUBLICATIONMadieng SECKTEL : 537 96 96

ELEVAGE : La Fenafils pilotera le voletélevage du Pacd

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 3

ACTUALITE

Le Comité national interprofessionnel de l’arachide a fixé mer -credi 31 octobre 2007 à 150 F cfa/kg le prix au producteur d’a -rachide pour la prochaine campagne de commercialisationqui démarre en décembre. C’était à l’issue d’un séminaire àMbour-Saly ouvert par M. Amath Sall le ministre de l’agriculture.

Jade-Sénégal

Le Comité national interprofession-nel de l’arachide (CNIA) a fixé leprix au producteur d’arachide à

150 F cfa le kilogramme pour la prochai-ne campagne de commerc i a l i s a t i o ndes arachides qui démarre off i c i e l l e-ment le 1er décembre 2007.

L’annonce a été faite mercredi àMbour-Saly, à l’issue d’un séminaire detrois jours (du 29 au 31 octobre) sur l’é-valuation de la campagne de commer-cialisation de l’an passé et la prépara-tion de celle de 2007/2008.

E n t res autres responsabilités que lui

confie l’Etat du Sénégal dans la filièrearachide, le CNIA a pour mission de fixerchaque année le prix officiel au pro d u c-teur d’arachide. ‘’On l’a fait ! Il y a euun consensus. On va maintenant de -mander à l’Etat d’arbitrer’’, ont déclaréà la presse Mamadou Jean Ndiaye etMoustapha Djigo, respectivement prési-dent et vice-président du CNIA. Ils ontexhorté les producteurs à vendre leursgraines dans les points de collecte off i-ciel, au lieu de brader leurs arachidesdans les ‘’louma’’, comme c’était le casl’année dern i è re, à la veille de la ‘’Ta-baski’’. Ils les ont également suggéré desélectionner les meilleures graines pourla préservation de semences.

A l’instar de la campagne de com-mercialisation de l’année passée, l’Etatdu Sénégal va, cette fois encore, sub-ventionner le prix de l’arachide à 10%sur chaque kilogramme, soit 15 F cfasur les 150 cfa du prix réel à la bascule.

Principal acheteur des graines séné-galaises, l’huilier Sunéor, ex Sonacos(Société nationale des oléagineux auSénégal) se dit prêt pour cette campa-gne arachidière dont les prévisions decollecte ont été estimées entre 200 000t de graines coques et 280 000 t. ‘’Nousprévoyons un financement global de35 milliards de F cfa. C’est le pool desbanques locales, avec comme tête defile la CNCAS (Ndlr : La Caisse nationa -le de crédit agricole du Sénégal) quiassure le premier financement estiméà 17 milliards de F cfa’’, indique M.Mbaye Diagne, le directeur généraladjoint de Sunéor.

Depuis les années 1980, la filière ara-chide traverse une crise au Sénégalmarquée par une baisse des superficiesemblavées, une baisse des rendementset de la production. Ce qui a entraînéla fragilisation des revenus des paysanssénégalais. Troisième produit d’expor-tation et principale culture de rente auSénégal, l’arachide fait vivre près dequatre millions de Sénégalais. Exceptél’embellie de 2001/2002 avec une pro-duction de 1,2 millions de t, la filière vamal aujourd’hui.

Pour M Hamath Sall, le ministre del’agriculture qui ouvrait lundi ce sémi-naire de Mbour-Saly, la campagne decette année devrait ‘’remettre la poli -tique arachidière à sa place centrale :dans la lutte contre la pauvreté en mi -lieu rural comme prévu dans le Dsrp(Ndlr : Document stratégique de ré -duction de la pauvreté) et commevecteur d’une croissance accéléréetelle que voulue dans la Sca (Nlr : Stra -tégie de croissance accélérée)’’.

Ce séminaire du CNIA avait réuniprès d’une centaine de personnes ap-partenant à six collèges que sont : desproducteurs d’arachides, des semen-ciers, des collecteurs-transporteurs, deshuiliers, des élus locaux et des prestatai-res de services.

Le prix au producteur à 150 F cfa le kg

ARACHIDES

Les producteurs refusent les 150 Fcfa/kg,alors que l’huile passe à 1000 Fcfa/ l

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AGRIINFOS - Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 4

UN IMPORTANT VOLET CRÉDIT

Outre les activités d’accompagnement pour larelance de l’Agriculture au sens large du terme(appui/conseil des institutions financièresagréées, formations des promoteurs, contributionà la création de pôles d’émergence agricole), lePmia met en œuvre un important volet crédit des-tiné à financer ces activités, ainsi que la transfor-mation, la commercialisation des produits agrico-les et halieutiques.

Depuis sa création le Pmia a financé 3780 pro-jets répartis dans tout le territoire national pour unmontant global de 7.055.196.476 F cfa à traversquatre banques ( BICIS, SGBS, CNCAS, CDS)et 30 mutuelles d’épargne et de crédit. Pour ce fai-re, le Pmia supervise le schéma de crédit mis enplace ainsi que la conformité du projet, la qualitédes promoteurs, la viabilité technique et financiè-re des dossiers présentés. Concernant ces dossiers,le Pmia mène une instruction rigoureuse tout enassurant le suivi afin d’éviter les détournementsd’objets. Au cours de l’instruction, il est privilé-gié, hormis l’étude documentaire, les visites deterrain par des experts (en crédit, en horticulture,zootechniciens, agronomes) appuyé par un dispo-sitif de Spécialistes en organisation paysanne(Sop) ayant une bonne connaissance du milieu.Les avis de ces experts constituent un gage de fi-nancement et tout rejet de dossier est motivé.

La condition nécessaire pour être éligible estque le dossier soit accepté par une Institution fi-nancière agréée (banque ou mutuelle). Mais, pourque cette condition soit suffisante, la rentabilité etla viabilité du projet doivent être prouvées.

La particularité du Pmia ce sont ses trois lignesde crédit : la ligne de crédit Pmia, la ligne de cré-dit Projet d’Appui à l’Elevage (Papel) et la lignede crédit Projet d’appui au développement ruraldu bassin de l’Anambé (Paderba).

UN REFINANCEMENT ENCADRÉ ET CIBLÉ

La démarche du Pmia dans le processus de pé-rennisation est de mettre des lignes de créditssubstantiels pour refinancer les activités agrico-les, d’élevage, d’aquaculture, de commercialisa-tion et de transformation de produits agricoles,sylvicoles et halieutiques.

Les promoteurs soumettent leur dossier aux insti-tutions financières agréées qui, après examen et ac-ceptation, les transmettent au Pmia pour un contrô-le de conformité, de viabilité technique et financièreen vue d’un refinancement. ‘’ Avec le Pmia, les pro -moteurs sont libres de choisir la banque ou la mu -tuelle qui leur convient’’, indique M. Fall.

Les nouvelles conventions cadres d’agrémentstiendront compte de ce facteur. Concernant l’a-grément des banques, c’est l’agence nationale dela Bceao qui donne le quitus. Pour les mutuelles,les dossiers d’agréments sont instruits par la Cel-lule d’assistance technique aux Caisses populai-res d’épargne et de crédit (At/cpec) du Ministèrede l’Economie et des Finances. Ce dernier assurela présidence du Comité de gestion du fonds degarantie du Pmia.

Selon M. Fall, le Pmia à travers ses lignes decrédit et ses actions d’accompagnement, appuietout le processus de production en amont commeen aval : achat d’intrants, de matériels agricoles,financement, commercialisation et transforma-tion de produits, réalisation des investissementsstratégiques, appui technique, etc.

LE BEL EXEMPLE DE KIRÉNE

Beaucoup d’Associations, de groupements defemmes et de jeunes, de promoteurs individuelsont bénéficié des fonds du Pmia. On peut citer lamutuelle d’épargne ‘’Téranga’’ de Kaolack quiregroupe des milliers de femmes du bassin ara-chidier et qui a eu à bénéficier d’un prêt, d’unmontant cumulé de plus de 700 millions de F cfaet remboursé à 100%. Ces financements, de bonsexemples de lutte contre la pauvreté, ont porté surl’acquisition de facteurs de production pour lescultures hivernales, la commercialisation de pro-duits agricoles et d’élevage.

Au Pmia, on cite le bel exemple d’appui ap-porté au 40 Gie du Regroupement des produc-teurs maraîchers de Kiréne (Rpmk) qui sont au-tant d’exploitations familiales qui exploitent 40ha. L’année dernière, le Rpmk a réalisé un chiffred’affaires de 167.524.145 Fcfa en exportant desmelons charantais, galia et des pastèques versl’Europe, mais aussi en vendant sur le marché lo-

cal tomate, piment, gombo, etc. A Kirène, tout lemonde reconnaît que la campagne a été bonne.Des résultats qui ont fait de Kirène un pôle d’exé-cellence du plan Reva. ‘’Il y a un transfert deconnaissances du Pmia vers le village où les jeu -nes sont privilégiés avec un défi de rentabilité’’,commente Alioune Fall, le patron du Pmia.Chaque année, un fonds de roulement est assurépar la ligne de crédit Pmia remboursable.

INVESTISSEMENTS

Rentabilité oui ! Car le Pmia c’est aussi les in-vestissements. A Kirène, le Pmia a réalisé le systè-me d’exhaure, le réseau d’irrigation structurant etd’alimentation en eau, les pistes d’accès et celles quidesservent le périmètre, la topographie et le terras-sement, la réhabilitation de la digue de ceinture.Dans les zones gravitant autour des périmètres réha-bilités, l’alimentation en eau potable est aujourd’huiassurée. A côté de ces investissements lourds réali-sés sous forme de subvention au bénéfice des popu-lations, le Pmia, à travers sa ligne de crédit, a finan-cé sur fonds remboursable le réseau goutte à goutte.

DES INNOVATIONS

Aujourd’hui, pour donner la chance à tous lesacteurs, le Pmia innove. A présent il finance lacommercialisation, la transformation des produitshalieutiques, arboricoles et sylvicoles. Des sec-teurs où beaucoup de femmes interviennent mal-gré leurs faibles moyens. Dans cette nouvellephase, le Pmia alloue de fonds substantiels, allon-ge la durée des prêts et du différé pour relancertoutes ces activités.

Pour les promoteurs affiliés aux banques, leplafond de financement d’un projet est de 50millions de F cfa. Pour les mutuelles, le plafondde financement est passé de cinq millions à 10millions de F cfa par dossier. La durée maximaledu prêt est de cinq ans avec un différé d’un an.Concernant les arboriculteurs le différé a été al-longé de deux ans et la durée du prêt est de 10ans. Le Pmia inspire aujourd’hui des pays com-me le Burkina-Faso et le Bénin qui viennent par-tager son expérience originale en matière d’in-tensification et de financement de l’agriculture.

PUBLI-REPORTAGE

Le Projet de modernisation et d’intensification agricole(Pmia) entre dans sa phase de consolidation, après une périodede transition bouclée cette année, au terme de la phase pilote(1999-2004). La phase de consolidation du Pmia (2007-2010)m a rque le démarrage du processus de pérennisation du systèmeainsi mis en place devant aboutir à la création d’un Fonds( FADSR) avec une entité juridique précise dont les études sontbouclées et validées. Le Pmia est sous la tutelle du ministère del ’ A g r i c u l t u re mais des rôles importants sont détenus par d e s

s t r u c t u res du ministère de l’Economie et des Finances( D D I / M E F, Cellule AT/CPEC, BCEAO) afin de garantir l ’ e ff i-cience et la transparence des actions. Pour le dire c t e u r du PmiaM. Alioune Fall, le projet a un important rôle à jouer dans la re-lance de l’agriculture par l’intensification, la modernisation et ladiversification des productions agricoles, d’élevage, sylvicoles, depêche et aquacole. Durant cette phase de consolidation, le Pmia,qui intervient dans toutes les régions du Sénégal, vise la pro m o-tion de l’initiative privée, l’entre p renariat rural et périurbain.

Le Pmia pour relancer l’agriculture

MonsieurAlioune Fall

Le Dg Alioune Fallavec son équipe

L’équipe de RPMK de Kirène

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 5

ASPRODEB/PSAOP

Cette décision a été adoptéesamedi 27 octobre à Dakar àl’issue de la 11ème session ex-

traordinaire de la Conférence des mi-nistres de la Csrp tenue les 26 et 27 oc-t o b re 2007 dans la capitalesénégalaise. Selon la Csrp*, qui re-groupe sept pays de la côte ouest afri-caine, ces accords groupés viseraient,en premier lieu, les stocks partagés,avant de s’étendre, à long terme, auxstocks démersaux.

Les ministres ouest africains ont sou-ligné la nécessité pour la Csrp de tenircompte des intérêts et des spécificitésde chaque Etat membre. Ils ont ainsi re-commandé à l’Organisation sous régio-nale de les aider à la mise en place demécanismes pour rendre possible cesstratégies de négociations gro u p é e s .Auteur de cette proposition, le ministremauritanien de la pêche M. HassanSoumaré a précisé que ces négocia-tions devraient se faire au sein de laCsrp. ‘’L’intérêt de ces négociationsgroupées c’est qu’elles favorise unegestion concertée pour mieux préserver

la ressource halieutique qui se raré -fie…’’, a déclaré le ministre sénégalaisde l’économie maritime M SouleymaneNdéné Ndiaye.

Jusque là, les Accords de pêcheavec l’Ue se négociait avec chaqueEtat membre de la Csrp pris isolément.C’est le cas avec la Gambie dont lesAccords signés avec la communautéeuropéenne expire en février 2008, laGuinée-Conakry en 2008, le Cap-Verten 2010 et la Mauritanie en 2012.Concernant le Sénégal, les Accords depêche avec l’Ue ont été suspendus de-puis le 30 juin 2006 et n’ont plus été re-nouvelés.

Dans son discours de clôture, le Pré-sident en exercice de la Conférencedes ministres, M. Daniel Gomez, ministreBissau Guinée de la pêche et de l’éco-nomie maritime avait souligné la néces-sité de renforcer la Csrp créée depuismars 1985.

Csrp* Pays membres : Cap-Vert,Gambie, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry,Mauritanie, Sierre Léone et Sénégal

C’est ce qui ressort de l’Atelier deformation auquel ces relais ontparticipé les 13 et 14 novembre

à Dakar au siège de l’Asprodeb.Les onze relais en communication,

dont deux femmes, travailleront auprèsdu Cadre régional de concertation desruraux (Crcr) et du Cadre local deconcertation des organisations paysan-nes (Clcop) qui sont des structures dé-centralisées de la composante Op duPsaop2.

Dans le Psaop1 qui vient de s’ache-v e r, quatre régions (Diourbel, Louga,Tambacounda et Thiès) avaient réussi àmettre en place un pënc, littéralementen wolof, l’arbre à palabre (lire enca-dré). La deuxième phase du Psaop viseà créer de nouveaux pënc dans lessept autres régions tout en redynami-sant les anciens.

En ouvrant l’atelier, OusmaneNdiaye, directeur national de l’Aspro-deb, s’est réjoui du choix que les Com-missions régionales ont porté sur les re-lais. ‘’Vous devez donner lesi n f o rmations essentielles aux pro d u c-

teurs. L’Etat et les bailleurs de fonds in-vestissent des milliards de F cfa pour lesproducteurs mais ces derniers ne saventpas comment accéder à ces finance-ments. Votre mission est de suppléer àces carences’’, leur a rappelé M.Ndiaye.

Les discussions ont ensuite tourné au-tour du bilan des activités de communi-cation de la composante OP du PSAOP,des termes de référence des relais, del’identification de leurs besoins, etc.

Pour Amadou Diop, le patron des re-lais en communication qui animait l’a-telier, ‘’la redynamisation et l’installationdes pëncs seront déterminants dans l’é-valuation du travail des relais ‘‘ Ces der-niers, a-t-il indiqué, ont jusqu’en décem-bre 2007 pour procéder à la mise enplace des ‘’pëncs’’ sur l’ensemble dut e r r i t o i re national. Un délai que lesconcernés jugent relativement court auregard des difficultés qui les attendentsur le terrain.

Evoquant ces difficultés, madameAdama Sow venue de Kaolack, a dé-ploré le manque de moyens financiers

et logistiques constaté l’année derniè-re pour assurer ce travail de communi-cation auprès des Op. Elle a souligné ladifficile collaboration avec les journalis-tes. Même si Ismaïla Diedhiou, un autrerelais venu de Ziguinchor, pense qu’illeur appartient d’impliquer et d’intéres-ser les journalistes sur les questions agri-

coles. ’’Nous pensons que cet atelier vapermettre aux relais de promouvoir etde renforcer les Clcop ainsi que les lea-ders paysans afin qu’ils puissent contri-buer efficacement à l’élaboration despolitiques de développement agrico-le’’, estime pour sa part Ousamne Fall,chargé des programmes à l’Asprodeb.

PÊCHE AFRIQUE DE L’OUEST

Vers des Accords de pêche groupés avec l’Ue

Par Djégane Sarr - Jade Sénégal

Onze relais en communication recrutés par l’Association sé -négalaise pour la promotion du développement à la base(Asprodeb) dans le cadre de l’exécution de la composanteOrganisation de producteurs (Op) de la deuxième phase duProgramme des services agricoles et Organisations de pro -ducteurs (Psaop2), démarreront prochainement leurs activitésà travers les onze régions du Sénégal.

Jade Sénégal

La Conférence des ministres de la Commission sous-régionaledes pêches (Csrp) a décidé de promouvoir des mécanismessous-régionaux afin d’aboutir, à terme, à des négociationsgroupées sur les accords de pêche avec l’Union européenne.

ASPRODEB

Les relais en communicationentrent en action

Qu’est ce qu’un Pënc?‘’Pënc’’ littéralement en wolof, ‘’arbre à palabre’’ est un cadre de rencontres,

de débats, d’animation, de diffusion et d’échanges d’informations entre produc-teurs, relais en communication, journalistes et tout autre acteur de développe-ment. Il est constitué d’associations de producteurs et d’Op appartenant auCrcr. Le relais est chargé de mettre en place, le penc qu’il anime en collabora-tion avec le Crcr qui en est l’autorité de tutelle.

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 6

ACTUALITE

Les prix des céréales resterontsoutenus, selon la FAO

Jade-Sénégal

Les cours céréaliers mondiaux devraient demeurer à des ni -veaux élevés l’année prochaine, compte tenu de problèmesde production dans plusieurs grands pays exportateurs et destrès bas niveaux des stocks mondiaux, met en garde le dernierrapport Perspectives de l’alimentation, publié à Londres, débutnovembre, par la FAO.

Le Sénégal n’échappe pas à la flambée des prix descéréales constatée partout dans le monde, comme l’an-nonce, dans le rapport ci-dessus, l’Organisation des Na-tions Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao).

Jamais, raconte une grand-mère Baol-Baol de Lam-baye, le mil n’avait atteint ce pic de 225 F cfa le kilo-gramme (à Bambey) en pleine période de récolte. Cettevieille paysanne présage qu’à ce rythme, le bon cou-scous du soir va bientôt disparaître de notre menu quoti-dien emportant avec lui tout un pan de la culture gastro-nomique sénégalaise. ‘’Le couscous est délicieux s’il estsuffisamment arrosé d’une bonne sauce aux légumesfeuilles traditionnelles’’, dit l’adage populaire ‘’Yaadi caa

ma thiérek soow’’ (littéralement tu es mon amour) chan-te un artiste sénégalais bien connu.

A Saint-louis et à Dakar, où le mil se vend à 300 F cfale kilo, la ménagère ‘’une intellectuelle de la Fafs’’ devraajouter dans ses calculs le coût de la transformation quiest de 75 F cfa le kilo avant de faire la comparaison avecle riz thaïlandais vendu toujours à 250 F cfa le kilo et prêtà entrer dans la marmite du ‘’goorgorlu’’. Ce qui veut direque le défi du ‘’consommer local’’ va encoreattendre…jusqu’ à la saison prochaine.

Moralité, les paysans devraient éviter le gaspillage etsurveiller de près les greniers. Sécurité alimentaire quandtu nous tiens !

Selon le rapport, dont une synthèseest parvenue à Jade-Sénégal, lescauses i n v o q u é e s : les conditions

climatiques, les faibles stocks, les appro v i-sionnements précaires et la demandesoutenue. La Fao prévoit que de nomb-reux pays devront payer plus cher quepar le passé leurs importations de céréa-les, alors même qu’ils importeront des vo-lumes moindres. Les taux de fret re c o rd etles prix élevés à l’exportation sont les prin-cipales raisons de la hausse de leurs fac-t u res d’importation. La dern i è re analysede la FAO suggère que les cours intern a-tionaux des céréales alimentent l’inflationdes prix alimentaires dans de nombre u s e sparties du monde, l’Afrique notamment.Les prix élevés des cultures vivrières tellesles céréales continuent à se répercuter àl’échelle internationale tout au long de lachaîne d’approvisionnement, entraînantune hausse des prix au détail d’alimentsde base comme le pain, les pâtes, laviande et le lait. Selon l’analyse de la FA O ,

le monde a rarement ressenti “une tellepréoccupation généralisée face à l’infla-tion des prix alimentaires, crainte qui ali-mente les débats sur l’orientation futuredes prix des denrées agricoles dans lespays importateurs comme exportateurs,qu’ils soient riches ou pauvres”.

Selon Perspectives de l’alimentation,tout semble indiquer une augmentationdes superficies emblavées à l’échellemondiale qui seront récoltées l’an pro-chain. Une forte expansion de la pro-duction de blé, en supposant une crois-sance normale de la consommation,ferait baisser les prix du blé. Pour d’aut-res denrées de base, le rapport ex-plique qu’après avoir atteint un recorddécennal en février 2007, les prix dumaïs ont commencé à chuter.

Enfin, Perspectives de l’alimentationconsacre tout un chapitre à l’Annéeinternationale de la pomme de terre en2008, soulignant l’importance de cet ali-ment omniprésent.

200

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 7

DEVELOPPEMENT DURABLE

Pour résoudre le problème de latraçabilité dans la pêche artisana-le, il faut d'abord faire accepteraux pêcheurs traditionnels les exi-gences du marché européen, enleur expliquant les motivations quisont derrière ces exigences.

Cela suppose aussi un encadre-ment approprié sur les techniques mo-d e rnes de pêche, mais aussi sur la for-mation liée à l'hygiène et à la traçabilité.

Par exemple, c'est bien de faired i s p a r a î t re les pirogues en bois etde les remplacer par des piro g u e sen fibre de verre pour améliorer l'hy-giène mais, à mon avis, ce n'est pascela qui règlera le problème si lescomportements ne changent pas.

A long terme, il faudra adopterune politique de pêche qui perm e t-tra la mise en place d'un système ef-ficace d'information et de communi-cation continu, par des projetsponctuels, une formation pratiquecontinue des techniciens de pêchetravaillant dans les quais de débar-quement de pêche. Sinon tous les ef-forts déployés jusqu’ici ne serviront àrien du tout. Car, comment sensibili-ser et informer les pêcheurs sur lesquestions de traçabilité et d'hygiène,si les techniciens de pêche eux mê-mes n'ont pas la bonne inform a t i o n .

Même si elle est notre destina-tion d'exportation principale, l’U-nion européenne doit pre n d reconscience que nous n'avons pasles mêmes conditions de débar-quement, ni les mêmes types d'em-barcations, encore moins les mê-mes habitudes de consommation.

Les mesures à mettre en oeuvredevraient donc s'adapter à nos ré-alités, même si les résultats doiventê t re équivalents pour garantir latraçabilité et l'hygiène.

Par conséquent, il ne faudrait pasqu’on joue à se faire peur, mais voirplutôt comment ces éléments de tra-çabilité et d’hygiène s'inscrivent dansune logique de développement du-rable conforme à nos réalités.

Pour rendre la traçabilité in-dispensable au développementdurable de la filière pêche artisana-le, il faudra nécessairement prend-re en compte d'autres paramétres,comme les aspects politique, éco-nomique et culturel. Autrement dit,la traçabilité ne pourrait être effica-ce que si elle combattrait la pêcheillicite. Ce combat contre la pêcheillicite se fondant sur une volontépolitique qui prendrait toutes lesdispositions relatives à la transpa-rence et à la surveillance accruedes activités en mer (la traçabilitédoit commencer au niveau desembarcations).

Cette politique pour accompa-gner la traçabilité et ce combatc o n t re la pêche illicite, pourraientainsi inciter les pêcheurs artisans ào p é rer un changement de compor-tement en abandonnant les mau-vaises pratiques de pêche, commepar exemple celle à l'explosif.

En Afrique de l'Ouest, la CSRP aun rôle à jouer pour promouvoirune politique cohérente en phaseavec les réalités du secteur, surtoutla pêche artisanale qui représentebeaucoup de potentialités dansnos pays.

Cordialement

* Mareyeur à MbourSénégal

CONTRIBUTIONPar Gaoussou GUEYE*

ABONNEMENT AGRIINFOSNom et Prénom ……………………………………………………….Structure ……………………………………………………….…………Adresse …………………………………………………………….……..Tél :………….. …Fax :….…………… Mail : ……………………….....Nombre d’exemplaires : ……………………………………………...

Paiement par chèque/virement à l’ordre deJade-Sénégal BP 17130 Dakar-Liberté

PAYS TARIFS

Sénégal (12) mois 6000 F cfa + 4000 F cfa frais d’envoi

* Afrique Uemoa (12) mois 7500 F cfa + 5000 F cfa frais d’envoi

* Europe (12) mois 8500 F cfa + 7000 F cfa frais d’envoi (25¤)

Signature

De la cueillette àl’ostréicultureAu fil des années, les femmes du

Delta, qui auparavant récoltaient leshuîtres sauvages, se sont mises à l’os-tréiculture. L’aventure commence en1999 lorsque l’UICN (Union mondialepour la nature), préoccupée par ladégradation des mangroves du Sa-loum, envoie trois d’entre elles enéclaireur en Casamance pour obser-ver l’expérience taïwanaise. Lamême année, Khatary Mbaye, un filsdu terroir, se rend lui aussi à Ziguin-chor afin de se former à cette tech-nique. C’est lui qui par la suite enca-drera plusieurs centaines de femmes,rassemblées au sein de la Coordina-tion des actions pour la restaurationdes écosystèmes mangrove (Caré-me), une fédération d’associationsde villages du Delta.

Dans quelques semaines, les huî-tres des femmes de Soucoutasur Toubacouta arriveront sur

les étals des quartiers chics de la ca-pitale sénégalaise. Proche de la fron-tière gambienne, ce village de la ré-serve de la biosphère du Delta duSaloum, à 270 km au sud de Dakar,est au cœur d’une mangrove, lieu deprédilection des coquillages. Autre-fois, les huîtres étaient exclusivementrécoltées sur les racines aériennesdes palétuviers. La destruction massi-ve de ces arbres typiques de la man-grove a favorisé l’élevage des huîtresou ostréiculture dans toute la régionde Fatick, qui produit quelque 20 000t d’huîtres par an, selon le Conseil ré-gional.

Comme leurs sœurs d’autre svillages du Delta du Saloum, lesfemmes de Soucouta ont dévelop-pé une technique d’élevage trèsp a r t i c u l i è re, introduite au milieudes années 1990 par la missiontechnique chinoise (Taïwan), éta-blie à l’époque à Ziguinchor enCasamance, au sud du Sénégal.Cette méthode utilise la capacitédes larves d’huîtres à se fixer sur unsupport artificiel, en l’occurrencedes coquilles vides percées et enfi-lées sur un fil de nylon. Ces guirlan-des de 1,5 à 2 m de long sont ac-crochées sur un dispositif en boisappelé collecteur de naissain. Aubout de quelques mois, les larvesdevenues de petites huîtres serontdétachées de leur support et pla-cées dans un parc de grossisse-ment. Et quand elles auront atteintla bonne taille, elles prendront lechemin de Dakar.

OSTRÉICULTURE EN PAYS SÉRÈRE

La méthode des guirlandes…rentable et durable

Madieng SECK*

Introduit au Sénégal il y a bientôt 15 ans par les Taïwanais, l’éle -vage des huîtres sur des guirlandes de coquilles accroche deplus en plus les femmes du Delta du Saloum. À leur tour, elles for -ment leurs sœurs de Gambie et de Casamance à l’ostréiculture.

“Ces guirlandes dans les mangro-ves, c’est comme la prunelle de nosyeux. Toutes les femmes en fabriquent,les enfants aussi”, raconte Ya n d éNdao, les yeux rivés sur les palétuviers.Yandé est l’une des responsables dug roupement villageois Bok khol (Lessœurs unies). Avec Seynabou Diamé,la trésorière, elle nous guide en piro-gue à travers la mangrove vers les col-lecteurs de naissain, qu’il faut entre t e-nir soigneusement pendant toute lac roissance des coquillages. Les fem-mes de Soucouta ont réalisé, l’annéed e rn i è re, un bénéfice de plus deuxmillions de Fcfa (3 000 ¤ environ) grâ-ce à la vente de leurs huîtres. Durantla campagne qui s’étale de novemb-re à mai, les huîtres se vendent autourde 2 0 0 0 Fcfa (3 ¤) le kilo dans les quar-tiers chics de Dakar. “On n’arrive pasà satisfaire la demande des To u b a b s ” ,constate Seynabou.

Grâce à cette activité, les fem-mes de Soucouta ont réalisé un vieuxrêve : ouvrir une mutuelle de créditqui facilitera à ses 300 membre s(dont des hommes) l’achat des four-nitures nécessaires à la fabricationde guirlandes, de pirogues et de ma-tériel de pêche, etc.

Le succès des ostréicultrices duSaloum dépasse à présent les frontiè-res du Sénégal. En août dernier, lesfemmes de Soucouta ont accueilliune douzaine de leurs sœurs gam-biennes. “Pendant cinq jours, on estallée ensemble dans l’eau ; on a tisséet accroché ensemble des guirlan-des”, raconte Yandé Ndao. Trois se-maines auparavant, d’autres étaientvenues de Casamance apprendre,elles aussi, cette technique ostréico-le, pourtant expérimentée au départdans leur région. Généreuses et en-thousiastes, les “sœurs unies” de Sou-couta ne demandent qu’à partagerleur expérience. “On est prêtes à ai-der toutes nos sœurs de la sous ré-gion”, lance l’une d’elles.

* Avec l’appui de la région Wallo -ne de Belgique

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Mensuel d’informations agricoles et rurales - N° 10 - novembre 2007 - 8

Madieng Seck - Syfia Sénégal

Nécessité fait loi ! Au Sénégal, la hausse des cours du blé etdes carburants en faisant grimper le prix de la baguette à lafrançaise redonne une chance au pain traditionnel à base decéréales locales communément appelé tapa-lapa. Conquis,certains Dakarois ne veulent plus marcher à la baguette.

La baguette “toubab” à base deblé n’a qu’à bien se tenir ! L’envo-lée des prix du blé importé, qui a

augmenté de presque 50 % enquelques mois, en raison de la haussedes cours mondiaux, profite au pain tra-ditionnel tapa-lapa à base de céréaleslocales. C’est ainsi qu’à la faveur de larécente grève des boulangers moder-nes, le tapa-lapa a fait une percée àDakar. Bien connu dans les campagnesdu sud et du nord du Sénégal, mais aus-si en Guinée-Conakry et Guinée Bissau,ce pain en forme de baguette est fabri-qué avec des farines de mil, de maïs etde niébé (haricot), beaucoup moinschères que le blé.

Alors que le prix du sac de 50 kg defarine de blé atteint aujourd’hui 20 930Fcfa (environ 32 ¤), celui de mil coûte 6250 Fcfa (9,5 ¤) et celui de maïs 7 500Fcfa (11,4 ¤). Cette forte hausse conju-guée avec celles des carburants (+ 40 à50 %) et de l’électricité (+ 6 %) s’est logi-quement répercutée sur le prix de re-vient du pain fabriqué par les boulan-

geries modernes. La baguette de 210 g,vendue auparavant 150 Fcfa (0,22 ¤),reviendrait, selon les responsables de laFédération nationale des boulangers duSénégal (FNBS), à 178 Fcfa. C’est pourobtenir de l’État l’autorisation de la ven-dre à 200 Fcfa que la FNBS avait appe-lé; les 15 et 16 octobre derniers, les bou-langers à la grève. Un demi-succès poureux : la baguette à la française se vendà présent 175 Fcfa.

“Si c’est bon, onrevient !”

Les estomacs comme la natureayant horreur du vide, les Dakarois, pri-vés de pains pendant deux jours, se sontrués sur le tapa-lapa, vendu 100 Fcfa labaguette de 210 g. Au pont de GrandYoff, un quartier populeux de la capita-le, ils s’arrachaient comme… des petitspains. Certains clients avaient averti lesvendeurs : “Si c’est bon, on revient !” Etils sont revenus.

Le tapa lapa réussira-t-il à transfor-

mer cet essai ? Les citadins apprécient,semble-t-il, ce pain rustique. Pour sonprix, bien sûr, mais aussi pour son goût etsa consistance. Mamadou Bâ, habitantle quartier Yoff Layène, se dit “accro”depuis qu’il y a goûté. Cette baguette-là, bien dense, rassasie mieux le citadingoorgorlu (en ouolof, un débrouillardqui court tous les jours après sa pitan-ce). Elle se conserve en outre plus long-temps que sa rivale “française” qui, se-lon Assane Bâ, un patron boulanger “sedurcit à cause de la forte dose de levu -re et de l’améliorant (substance chi-mique pour accélérer la levée de lapâte, Ndlr) qu’on y met. D’autant quela farine de blé vendue au Sénégal ne

semble pas si panifiable (transformableen pain, Ndlr)…” À présent, ce boulan-ger qui exerce à Tivaouane peulh, enbanlieue dakaroise, sort en moyenne450 de ces pains par jour de son four àbois traditionnel qui dévore 50 kg debois par jour.

Les boulangers artisans veulent se re-grouper en association pour se fairemieux connaître et améliorer l’imagede marque de ce pain. Les boulangersmodernes leur emboîteront-ils le pas ?“Le Sénégalais des villes aime prendreson petit déjeuner à Paris, son déjeuneren Asie et peut-être son dîner chezlui…”, ironise un journaliste sénégalais,en parlant de ses compatriotes qui,dans les années 1980, ont pris la fâcheu-se habitude de consommer de plus enplus de pain à la française, en plus du rizmassivement importé d’Asie. Pour apai-ser leur fringale, le Sénégal, qui ne pro-duit pas de blé, en importe quelque 300000 t chaque année et la facture gon-fle au fil des ans.

Déjà en 1979, le gouvernement, sou-cieux d’économiser des devises, avaitdécrétée obligatoire l’incorporation defarine de mil dans un pain baptisé “Pa-miblé”, mis au point par l’Institut detechnologie alimentaire de Dakar. Bou-dé par les consommateurs, restés fidèlesà la baguette, il avait fait long feu. Prèsde trois décennies plus tard, le tapa-lapa saura-t-il mieux les séduire ?

ACTUALITE

PAIN LOCAL

La nouvelle chance de tapa-lapa

Par Ababacar GUÈYE*

Pour financer les opérationsde tabaski, le Projet de mo -dernisation et d’intensifica -tion agricole du Sénégal(Pmia) a injecté cette an -née une enveloppe de 1 8 0millions de F cfa, au profitdes promoteurs de la ré -gion de Kaolack et SaintLouis à travers les mutuellesd’épargne et de crédit deMpal, MDE Kaolack, Teran -ga et MECOR.

SÉNÉGAL : OPÉRATION TABASKI 2007Un prêt de 180 millions de Fcfa alloué aux promoteurs

de Kaolack et de Saint Louis, selon le D.G du Pmia

C’est ce qu’a annoncé à Dakarle directeur du Pmia M. AliouneFall au cours d’un entretien ex-

clusif accordé, mi novembre, au men-suel Agri Infos.

A moins de deux mois de la tabaski(Aïd el Kébir) ou la fête du mouton, cespromoteurs peuvent ainsi commencerà emboucher leurs bêtes pour un ap-p rovisionnement correct en moutonsdu marché sénégalais, notamment Da-kar la capitale où vivent deux millionsde Sénégalais qui attendent chaqueannée ces ‘’opération tabaski’’

Le Pmia, à travers la ligne de créditdu Projet d’appui à l’élevage (Papel) a

ainsi financé plus de 200 projets pour unmontant global de 180 millions de F cfa.‘’ La forte demande en moutons pourcette fête est une occasion favorableaux promoteurs. D’autres dossiers de fi -nancements sont en cours d’instructionà travers la Caisse d’Epargne et de Cré -

dit des Artisans de Podor (Cecap) et dela Mutuelle d’épargne et de Crédit duRéseau d’initiatives d’appui au déve -loppement (Mecriad) de Guingui -néo’’, confie M. Fall

Depuis 2004, le PMIA financechaque année des ‘’opération Tabas-

ki’’ dont le montant global est estimé àplus de 700 millions de F cfa et presqueentièrement remboursées. Ce qui déno-te de la performance du système decrédit mis en place à travers le PMIA.

*Jade-Sénégal