Merle

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  • 7/25/2019 Merle

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    La matrise des risques daccidents majeurs dans les tablissements industriels viss par

    la Directive SEVESO II - Dfinition, application et valuation des politiques de prvention

    Nom du doctorant : Ivanne MERLE - [email protected]

    Thse suivie lINERIS par : E. PLOT, S. CHAUMETTE (Direction des Risques Accidentels)

    Directeur de thse : O. Borraz (IEP/CNRS, Centre de Sociologie des Organisations)

    Les chercheurs en sciences humaines et sociales qui sintressent aux risques technologiques majeurs disposent aujourdhui denombreux concepts, modles et thories pour saisir ces risques singuliers , difficiles apprhender, comprendre et matriser. Cestravaux ont apport de premiers rsultats prometteurs et ouvert rcemment de nouvelles pistes de recherche stimulantes, mais en dpitdes appels rcurrents aux recherches de terrain et malgr la prgnance des dbats consacrs aux risques technologiques, force est deconstater que les tudes empiriques sont encore trop peu nombreuses pour saisir avec plus de prcision ce qui se joue dun point devue organisationnel et social dans les entreprises qui les gnrent.

    Notre recherche a donc pour ambition dapporter une pierre de plus ce chantier, en mettant en perspective les dbats thoriques qui se sont engags jusqualors et les donnes empiriques que nous avons recueillies dans une entreprise de lindustrie chimique.Les quantits de substances dangereuses utilises et les types de procds de fabrication mis en uvre sur ces deux sites de productiontaient tels que la scurit tait une proccupation majeure pour ses dirigeants et ses employs. La matrise des risques dincendies,dexplosions ou de dgagements toxiques tait de fait intgre dans la conception mme des installations et dans leur exploitation

    quotidienne, dans ses dimensions techniques, humaines ou organisationnelles, puisquelle tait une condition ncessaire aufonctionnement mme des activits de production. Mais il y avait, au-del de cette attention naturelle que toutes les entreprisesde lindustrie chimique portent, avec plus ou moins de succs, la scurit, une espce de surenchre permanente que lesdirigeants et les employs justifiaient par leurs expriences malheureuses en la matire.

    Nous nous proposons donc, dans cette recherche, de regarder ce qui sest jou dans cette entreprise depuis vingt ans pour comprendrelmergence de ces discours et rendre compte des changements qui en ont dcoul, en nous appuyant sur le point de vue desacteurs qui les ont entrepris et de ceux qui en ont t affects. Nous avons pris le parti de nous intresser tout particulirement ce quisest jou dans lusine o les mutations ont t les plus fortes pour saisir en profondeur leurs dynamiques et leurs consquences. Notrerecherche vise finalement montrer que la scurit ne se construit pas seulement par le haut (cadres et dirigeants), mais aussi parle bas (oprateurs de fabrication ou de logistique, prparateurs ou techniciens de maintenance et encadrement de proximit), aucur mme des lieux de production du risque , dans la construction et la reconstruction perptuelle d ordres locaux 1.

    1 E. Friedberg (1993), Le pouvoir et la rgle, Paris, Seuil.