Merveilleuse

licorneMythes & legendes

d'une creature mysterieuse

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SommaireIntroduction 9

CHAPITRE ILes métamorphoses de la licorne 11

Une quête jusqu’à l ’Indus 13Première trace écrite : une créature à la corne multicolore... 16La zhi, une ancêtre chinoise 18Licorne préhistorique : un rhinocéros géant ? 21La licorne médiévale, un bouc équin 23Fabuleux bestiaires et récits de voyageurs 26Un sacré caractère ! 30

CHAPITRE IIPar la toute-puissance de la corne 33

De corne en corne 35Vraies-fausses cornes et fausses-vraies licornes 36Toute la vérité sur la corne 40D’incroyables vertus médicinales 42La preuve par l ’expérience 44Fabuleux trésors en cornes 47Que la corne soit avec toi ! 49

CHAPITRE IIICharmeuses et chevaucheuses de licornes 53

Quid du sexe de la licorne ? 55Une figure du Christ 57Dans le sein d ’une vierge 59L’amour en mode courtois 62La licorne, du paradis au déluge 65Au royaume de l ’éroticorne 67La licorne au jardin des délices 70Sensuelle licorne 72

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CHAPITRE IVPlanète licorne 75

Génitrice du monde d ’Ambre 77Alice et la licorne 80Donjons et dragons 81La licorne d ’Harry Potter 82Dans la 6e dimension 84Un concept économique novateur 86La licorne galactique 88

CHAPITRE VIL’esprit de la licorne 91

La licorne transcendantale ou l ’ouverture du troisième œil 93Mystérieuse dame à la licorne 94Créature de rêve 98La licorne alchimique 102La religion de la Licorne rose invisible 104

CHAPITRE VIILicorne-mania 109

La licorne est partout 111La licorne sur les écrans 112Licornes à la mode ML P, My Little Pony 114La licorne en bande dessinée 117La licorne, emblème kawaii 120Le market-licorne 123Renversement de licornes 127Conclusion 131

Annexes 133Bibliographie 134Index 139

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Les métamorphoses

de la licorne

Imaginez une licorne : quelle image vous vient à l’esprit ? Certainement un élégant cheval à la robe blanche, avec une corne fine et pointue. Cette représentation est

aujourd’hui instituée (avec sa version poney dans l’uni-vers des enfants), mais la licorne n’a pas toujours eu cette apparence !

Cet animal mythique, chargé de symboles, n’est pas confiné dans une physiologie définie ni dans une icono-graphie déterminée. Les écrits de l’Antiquité offrent une image hybride de la licorne, inspirée de récits véhiculés sur les routes commerçantes des fins fonds de l’Asie… Une image multifacette ensuite relayée par les auteurs du Moyen Âge. Une multiplicité qui déroute le chercheur en quête d’une vérité ! Parce qu’il n’existe pas une vérité unique, mais un faisceau de convergences, de récits, de manipulations, d’interprétations voyageuses ! La créature n’a cessé de se transformer au gré des époques et des civilisations, en portant des valeurs, des rêves et des croyances en constante évolution.

CHAPITRE I

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Une quête jusqu’à l ’Indus

Certains auteurs, aventurés dans l’histoire très ancienne, décèlent des traces dans les civilisations de la vallée de l’Indus, des milliers d’années avant Jésus-Christ, d’un animal unicorne. Divers objets et indices laissent supposer l’existence, dans cette culture lointaine, d’une créature dotée d’une seule corne. Ainsi, des empreintes gravées dans des roches, datées entre 4 200 à 2 000 ans avant notre ère, dévoilent une sorte d’écriture pictographique avec des animaux, dont l’un au corps puissant comme un buffle, et pourvu d’une corne. Les représentations anciennes, où les animaux sont de profil, ne permettent cependant pas d’affirmer la nature unicorne de la bête ! Il existe toutefois des sculptures de type statuette – donc en trois dimensions – d’un animal avec une corne unique. Intéressantes également, ces gravures mythologiques d’un personnage portant une coiffure à corne, dans une position évoquant celle du yogi en méditation, et considéré comme un proto-Shiva.

Posture de charge pour cet animal unicorne remontant à la dynastie Han et daté autour de 206 avant J.-C.

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Au-delà de ces indices gravés, les chercheurs établissent des liens entre la civilisation de l’Indus et l’hindouisme indien. Ainsi peut-on citer la légende d’un ermite unicorne, Ekasringa, relié à l’une des vies antérieures du Bouddha. La légende raconte l’histoire d’un mystique itinérant, médi-tant et vivant dans la forêt au milieu des animaux, qui s’est accouplé avec un être antilope. Leur union aurait donné naissance à un enfant avec une corne unique sur la tête, et pourvu de pouvoirs surnaturels. Cette histoire, dont on trouve trace dans les écrits anciens de l’hin-douisme, comme le Mahabharata, est considérée par certains auteurs comme une possible source du mythe de la licorne.

La culture indienne a été largement diffusée en Asie, en particulier au Japon. Le pays du Soleil-Levant possède également une légende autour d’un ermite doté d’une seule corne et de pouvoirs (dont l’immortalité), qu’il perd en se laissant séduire par une femme. Baptisé Ikkaku Sennin, ce personnage mythique a trouvé une place dans la littérature nippone et dans l’art théâtral traditionnel nô, basé sur des œuvres lyriques des xive et xve siècles. Dans sa forme la plus classique, un nô est une pièce en deux actes, composée de parties dialoguées, chantées ou dansées, avec des scènes, des personnages, des costumes et des masques très codifiés. Ikkaku Sennin a inspiré une œuvre éponyme écrite à la fin du Moyen Âge, et est devenu l’un des masques traditionnels du théâtre nô.

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Représentation médiévale issue du Kitab Na’t al-hayawan, l’un des premiers bestiaires du monde islamique, basé sur les écrits d’Aristote.

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Première trace écrite : une créature à la corne

multicolore...

En Occident, la première mention connue de la licorne apparaît sous la plume de Ctésias, médecin du ve siècle au service du roi de Perse et his-torien, auteur d’un ouvrage intitulé Indika. Ses écrits, dont on ne connaît que des fragments repris par des auteurs ultérieurs, fournissent des ren-seignements issus de son expérience, mais transcrivent aussi des infor-mations entendues, transmises par oral… Ctésias évoque l’existence d’animaux fabuleux, dont une bête au corps blanc, à la tête mauve, aux yeux bleus et à la corne multicolore au milieu du front. Il aurait ainsi donné au monocéros (monokeros en grec ancien, qui signifie « avec une seule corne »), sa première place dans les écrits humains.

« […] des ânes sauvages de la grandeur des chevaux, et même de plus grands encore. Ils ont le corps blanc, la tête couleur de pourpre, les yeux bleuâtres, une corne au front longue d’une coudée. La partie inférieure de cette corne,

en partant du front et en remontant jusqu’à deux palmes, est entièrement blanche ; celle du milieu est noire ;

la supérieure est pourpre, d’un beau rouge, et se termine en pointe. On en fait des vases à boire. Ceux qui s’en servent

ne sont sujets ni aux convulsions, ni à l’épilepsie, ni à être empoisonnés, pourvu qu’avant de prendre du poison,

ou qu’après en avoir pris, ils boivent dans ces vases de l’eau, du vin, ou d’une autre liqueur quelconque. »

Ctésias, Indika

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La description de Pline l’Ancien, au ier siècle, sert également de source à de nombreux ouvrages plus tardifs, en particulier du Moyen Âge : « La bête la plus

sauvage de l’Inde est le monoceros ; il a le corps du cheval, la tête du cerf, les pieds de l’éléphant, la queue du sanglier ; un mugissement grave, une seule corne noire haute de deux coudées qui se dresse au milieu du front. On dit qu’on ne le prend pas vivant. »

Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre VIII chapitre XXXI.

Dans son Historia Naturalis de Quadrupedibus, écrit à Amsterdam en 1652, le médecin naturaliste Jan Jonston présente plusieurs variétés de licornes.

Incarnation du rêve et du merveilleux, la licorne fascine et effraie à la fois. Après avoir traversé les âges et nourri mythes et légendes depuis le Moyen Âge, elle nous apparaît aujourd’hui pailletée et

détournée à l’infini. Source intarissable d’inspiration artistique et littéraire, elle trouve aussi bien sa place dans la religion que dans la pop culture. D’hier à aujourd’hui, plongez dans l’histoire d’une créature légendaire et partez à la découverte de ses innombrables secrets.

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