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écrit par Sunwalker d'après une histoire et des personnages crées par Hideo Kojima Texte distribué gratuitement sur www.suniverse.fr Metal Gear Solid : Rise Of Outer Heaven est une oeuvre relevant de la fanfiction réalisée bénévolement. Ce texte est sous lisence Creative Commons by-nc-nd . Merci d'en respecter les règles. Metal Gear Solid et les noms qui lui sont affiliés sont des marques déposées par Konami Digital Entertainment. Aucune exploitation commerciale n’est permise sans leur autorisation. Le site www.suniverse.fr et les textes qui y sont proposés ne sont en aucun cas associés avec Konami Digital Entertainment. 1

Metal Gear Solid - Rise Of Outer Heaven - 1. Fox-Hound

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Gray Fox, le meilleur agent de l’unité FOX-HOUND est porté disparu au cours d’une mission derrière les lignes ennemies. Son dernier message fait mention d’une arme de destruction massive portant le nom de code METAL GEAR. Solid Snake, jeune recrue intégré provisoirement dans l’unité, est envoyé sur place pour secourir Fox et enquêter sur la menace supposée de cette arme.

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écrit par Sunwalkerd'après une histoire et des personnages crées par Hideo Kojima

Texte distribué gratuitement sur www.suniverse.fr

Metal Gear Solid : Rise Of Outer Heaven est une oeuvre relevant de la fanfiction réalisée bénévolement. Ce texte est sous lisence Creative Commonsby-nc-nd. Merci d'en respecter les règles.

Metal Gear Solid et les noms qui lui sont affiliés sont des marques déposées par Konami Digital Entertainment. Aucune exploitation commercialen’est permise sans leur autorisation. Le site www.suniverse.fr et les textes qui y sont proposés ne sont en aucun cas associés avec Konami DigitalEntertainment.

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Dans un rugissement, le Blackhawk perdit de l'altitude et traversa une couche nuageuse. Le piloterectifia l'assiette à vingt mètres de la cime des arbres et diminua le pas cyclique du rotor quadri-palepour ralentir l'appareil. Il jeta un coup d'œil à l'écran de son radar puis se tourna vers le compartimentarrière pour faire un signe de la main aux deux passagers.

Le capitaine Jacobsen leva le pouce en réponse au pilote qui retourna à ses commandes. L'officier sepencha vers le second passager et lui secoua légèrement l'épaule pour le réveiller. Ce dernier sursauta etentrouvrit à peine les yeux tant la lumière orangée de l'aube qui se déversait par les hublots lui brulait larétine.

Il attrapa la paire de lunettes d'aviateurs dans sa poche de poitrine et les chaussa. Pour couvrir leronflement des moteurs, le capitaine lui fit signe d'enfiler le casque fixé à la paroi puis il activa lacommunication et plaça le micro devant ses lèvres.

― Bien dormi ? Demanda-t-il.― Ca ne peut pas faire de mal en tout cas, répondit l'autre homme en souriant.― Pas trop bruyant ?― On s'habitue à tout, surtout à ce son-là.Le capitaine opina puis passa sur le canal du cockpit de l'hélicoptère et s'adressa aux pilotes :― Où en est-on ?― D'après le radar, le signal de la balise n'est plus qu'à huit kilomètres mais, vu la densité d'arbres, on

va devoir trouver un endroit dégagé pour vous déposer. (le copilote se tourna sur son siège et indiquaune tache claire sur une carte.) Il y a une clairière à cinq kilomètres d'ici. C'est l'endroit le plus dégagé.

Jacobsen acquiesça puis repassa sur le canal précédent.― On va se poser à environ trois kilomètres de la balise. Ca fera une petite trotte à crapahuter dans

les bois, vous êtes sûr que ça ira ?― Pas de problème, répondit l'homme avant de se tourner vers le hublot pour regarder défiler les

arbres sous l'appareil.Jacobsen en profita pour détailler la chemise hawaïenne et le pantalon en toile que portait l'autre

passager. S'il affichait une coupe règlementaire avec ses cheveux blonds courts tirés en arrière, son teinthalé et ses lunettes d'aviateur en faisaient le parfait américain moyen en vacances.

Le type s'était présenté une heure plus tôt à la base et avait demandé à voir le responsable del'opération. Malgré son accoutrement et ses manières détendues, il avait réussi à passer les deuxcheckpoints avant de frapper à la porte du bureau de Jacobsen. Il lui avait aussitôt présenté son badge dela CIA. D'après celui-ci il s'appelait McDonnell Miller et avait demandé un entretien sur-le-champconcernant un sujet de la plus haute importance. Vingt minutes plus tard, malgré son mécontentement,Jacobsen le faisait embarquer dans le Blackhawk.

Ce type venait de foutre en l'air deux mois d'opérations sur le terrain rien qu'en lui remuant sa cartegouvernementale sous le nez. Un foutu rond-de-cuir qui venait fourrer son nez dans les affaires desgrands alors qu'il n'avait sans doute jamais fait usage de son arme. Le regard de Jacobsen s'attarda enfinsur les chaussures en toile de Miller et eut un léger sourire. Patauger dans la gadoue lui ruinerait aumoins ses chaussures à cinq-cents dollars.

― J'étais en vacances, fit Miller.Jacobsen détourna les yeux, gêné de s'être fait remarquer par l'américain caché derrière ses larges

lunettes à miroirs. Miller se détourna de la fenêtre puis continua :― Avec ma fille. A Miami. On est venu me chercher durant un diner en bord de mer en sa

compagnie. A peine le temps de m'excuser que j'ai sauté dans un avion, enchainé huit heures de vol ettraversé deux fuseaux horaires sans même avoir le temps de prendre une brosse à dent. Croyez-moi,mes projets sont aussi bouleversés que les vôtres.

Un silence pesant occupé par le bruit des rotors s'abattit entre les deux hommes. L'hélicoptère viravers l'est. Jacobsen passa sur la fréquence du cockpit.

― On arrive, dit le copilote en pointant une main vers l'ouverture qui s'ouvrait parmi les arbres.

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Le Blackhawk se plaça en vol stationnaire au-dessus de l'aire d'atterrissage improvisée puis descenditvers le sol. Les passagers furent légèrement secoué et les amortisseurs grincèrent quand les rouestouchèrent terre. Jacobsen retira son casque, détacha son harnais et se pencha entre les sièges ducockpit.

― Coupez les moteurs, ordonna-t-il. On en a pour environ une heure. Je prends une radio. (il la fixasur la poitrine de son uniforme.) Canal 1.

Le capitaine ouvrit ensuite une malle et en retira une gourde, deux armes de poings, puis pris unGPS avant de faire coulisser la porte latérale de l'appareil. Il se jeta à l'extérieur, se baissa autant quepossible en s'éloignant rapidement de l'appareil alors que les pales de celui-ci réduisaient déjà leurrotation. Il avança de quelques pas dans la clairière vers la lisière de la forêt, jeta un œil au moniteurGPS sur lequel clignotait un point. 2,8 kilomètres vers l'ouest. Il fit volte-face pour voir ce que foutait letouriste de la CIA.

Miller sauta au sol, s'enfonça dans la terre boueuse. Découvrant la mine déconfite de Jacobsen, il luilança un sourire charmeur avant de trottiner vers lui, pieds nus.

Lorsque les deux hommes pénétrèrent sous le couvert des arbres, Miller retira ses lunettes. Il n'enavait plus besoin tant l'épaisseur de la forêt filtrait les rayons du soleil levant les plongeant tous les deuxdans l'ombre. Le sol était moins boueux et couvert de feuilles et de brindilles qui se froissaient et sefendaient sous leurs pas. Une odeur d'herbe humide accompagnait la faible brume matinale qui flottaitdans l'air.

Aidé du GPS, Jacobsen guida Miller alors qu'ils s'enfonçaient davantage parmi les arbres. Aprèsvingt-cinq minutes de trek, ils avaient aperçu plusieurs animaux sauvages qui avaient pris la fuite en lesentendant approcher où s'étaient figés, leurs petits yeux fixés sur les intrus. Ils évitèrent de prendre lemoindre risque et Miller ne semblait pas le moins du monde effrayé par les serpents qui glissaientparfois sous les feuilles pour se perdre entre les arbres. Pire, le type semblait comme dans son élément.Il se déplaçait avec légèreté, presque silencieusement, zigzaguait entre les buissons et enjambait lesbranches cassées.

Jacobsen s'arrêta pour proposer sa gourde au type de la CIA qui y but une gorgée et la lui rendit enle remerciant avant de se pencher sur l'écran du GPS.

― Plus que 800 mètres apparemment, dit le capitaine. Ce truc est précis dans un rayon de centmètres environ. Il va falloir être prudent. Notre cible est en pleine opé et va forcément se montrerhostile. (Il tendit l'un de ses pistolets à Miller.) Vous risquez d'en avoir besoin. Vous savez vous enservir ?

Miller ôta le chargeur et regarda son contenu avant de le remettre en place et de manœuvrer lemécanisme pour engager un projectile.

― Mk 2 avec silencieux chargé de fléchettes tranquillisantes. Sympa pour faire des prisonniers maisça n'est pas le but de la mission. J'ai besoin que notre homme reste lucide et en parfaite possession deses moyens. Lorsqu'on l'aura trouvé, il devra être briefé sans tarder sur la situation et je doute qu'ilenregistre grand chose avec une dose de tranquillisant dans les veines. (Miller rendit l'arme à Jacobsen.)Merci quand même mais je vais devoir vous demander de rengainer la votre.

Le capitaine obéit à contrecœur en secouant la tête.― Très bien, comme vous voulez. Nous allons devoir redoubler de prudence dans ce cas parce que

lui n'hésitera pas à se servir de la sienne.― Je n'en doute pas. Dans ce cas, il faudra qu'on le trouve avant que lui ne nous trouve.Les deux hommes se remirent en marche. Jacobsen était tendu. La densité des arbres était

menaçante et l'humidité ambiante étouffante. Leur cible pouvait se trouver n'importe où, pas forcémentlà où clignotait ce foutu point sur l'écran du GPS. Le capitaine se sentait épié. Bon dieu, il n'avaitaucune envie de recevoir un tranquillisant de bon matin. Ce truc vous filait une gueule de bois d'enfer etvous étiez bon pour planer pendant les douze prochaines heures.

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Plus que 100 mètres.Jacobsen fit un signe de la main à Miller pour l'en informer. Celui-ci acquiesça en signe d'affirmation

et le capitaine glissa l'appareil de localisation dans l'une des poches de son uniforme. Il fallait être surses gardes à partir de maintenant. Il pouvait être n'importe où.

Le type de la CIA indiqua d'un geste qu'il allait contourner la zone par le flanc gauche et disparut ensilence derrière un large tronc d'arbre. Seuls restaient les bruits des insectes et des oiseaux qui pouvaientcouvrir l'approche de n'importe quel ennemi.

Jacobsen enjamba un tronc couché et longea un épais fourré, ses yeux fouillant activement lesalentours pour tenter de repérer leur cible. Il se demanda soudain ce qu'il lui dirait pour lui signaler lafin de l'exercice. Comment arrêter un mec surentrainé qui vient de passer les dernières semaines àpatauger dans la boue, à bouffer du serpent et qui est susceptible d'abattre tout autre être humainreprésentant une menace ?

Jacobsen se figea brusquement. Il y avait quelque chose près du fourré. Une tache sombre. Difficileà identifier à cause du peu de luminosité matinale. Prudemment, il s'approcha et comprit alors de quoi ils'agissait. C'était le barda de la cible rempli jusqu'à la gueule d'équipement de combat et de survie. Labalise GPS était cousue dans la doublure de ce sac.

Jacobsen chercha rapidement des yeux Miller pour lui faire part de sa découverte mais ce derniersemblait s'être littéralement évanoui dans la nature. Le capitaine capta un mouvement à la périphérie desa vision, tourna la tête dans cette direction et se crispa. Leurs regards se croisèrent.

Il était là. A seulement dix mètres devant lui. Planqué derrière les branches épaisses d'un arbre, lepropriétaire de l'équipement pointait son flingue sur lui. A cette distance, impossible de louper son tir.Le capitaine devait agir vite s'il ne voulait pas finir le nez dans le sol boueux.

Calmement, Jacobsen écarta les mains de son corps, paumes ouvertes pour signaler qu'il n'était pasarmé. L'homme attendit un instant puis leva brusquement son arme pour assurer sa visée sur lecapitaine.

Le temps sembla tout à coup suspendu. Jacobsen ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais iln'en eut pas le temps. Une ombre surgit des fourrés. En trois pas rapides elle fut sur le tireur. D'unemain elle attrapa le canon de l'arme et la tira vers lui. Déséquilibré, le tireur bascula vers l'avant.L'ombre enroula son autre bras autour de la poitrine de l'homme, pivota sur ses hanches et d'un gestevif l'envoya s'écraser brutalement dans la boue. L'ombre manipula avec dextérité le mécanisme du Mk 2du tireur et envoya valser les pièces de l'arme démontée, maintenant inoffensive.

Tout s'était déroulé si vite que Jacobsen avait du mal à analyser ce qui venait de se passer. Il y a troissecondes il était menacé par un pistolet tranquillisant. A présent, et grâce à l'intervention éclair deMiller, sortit de nulle part, le tireur était à terre et désarmé. Ils avaient trouvé leur homme et maintenantil allait être tout disposé à les écouter.

Le souffle coupé par le choc, la cible mit quelque secondes à reprendre suffisamment ses espritspour pouvoir analyser ce qui l'entourait. Son regard se posa par réflexe sur l'homme en chemisehawaïenne qui l'avait désarmé. Cet homme qui affichait un large sourire aux dents blanches et luitendait la main pour l'aider à se relever.

― Maitre ? S'étonna le soldat à terre.― Désolé pour ça petit, s'excusa Miller.Malgré sa surprise, le soldat accepta la main tendue par le type de la CIA qui l'aida à se remettre sur

ses pieds. Jacobsen se glissa près de Miller et s'adressa au soldat :― Ton exercice est terminé, mon pote. Ta présence est requise ailleurs et ce monsieur va

t'accompagner. Prends tes affaires et suis nous.

Cinq minutes plus tard, les trois hommes repartaient en sens inverse, en direction de la clairière. Lecapitaine Jacobsen marchait en tête. Il prit sa radio et informa l'équipage de l'hélicoptère qu'ils étaientsur le chemin du retour. Miller et le jeune soldat restaient en arrière pour discuter en privé. Après

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quelques hésitations, ce dernier rompit le silence :― Qu'est-ce que vous faites là, Maitre ?― On m'a envoyé te chercher. Un ami à moi a une proposition à te faire. Je suis ici parce que je te

connais et qu'en tant qu'ancien formateur je connais tes compétences.― Vous m'avez pistonné, alors.― Pas vraiment. Mon ami a expressément demandé à ce que ce soit toi. Je ne suis qu'un

intermédiaire.― C'est quel genre de proposition ?― Le genre qui devrait t'intéresser. Je ne peux pas t'en dire plus maintenant car l'affaire qui m'amène

est des plus secrète et notre cher capitaine n'est pas vraiment accrédité pour ça.Le soldat acquiesça et devint silencieux. Inutile de poser des questions tout de suite s'il ne pouvait en

obtenir les réponses. Miller observa l'uniforme couvert de boue de son ancien élève et donna unepichenette à l'étiquette nominative cousue sur la poitrine.

John Doe.― Sympa ça.― C'est une sorte de rappel, en fait. On a tous des pseudos du même style pour nous habituer à

oublier notre vrai nom. John Smith, Joe Bloggs ou Harry Wosits. Dans les forces spéciales on n'existepas. On a aussi une Jane Doe sacrément coriace pour une fille. Ils auraient peut-être dû lui filer monpseudo d'ailleurs.

Miller eut un petit rire.― Dans notre milieu, il n'y a pas que dans les unités d'élite qu'on n'existe pas, monsieur Doe.― Comment ça ?― Lorsque tu n'es plus en service, tu as beau être un soldat surentrainé, ça ne fait aucune différence.

Pour les civils, tu n'es qu'un péquin lambda suffisamment taré pour accepter de mettre sa vie en danger.N'oublie pas ton nom trop rapidement car c'est lui qui pourrait te servir de couverture un jour.

Lorsqu'ils débouchèrent sur la clairière, le copilote les salua de la tête, tira une dernière bouffée sursa cigarette et l'écrasa sous sa botte avant de reprendre sa place aux commandes. Les moteurs furentmis en marche et les pales commençaient déjà à tourner quand ils prirent place dans l'habitacle del'appareil. Doe jeta son barda sur le plancher et prit place dans un siège en face de Miller, déjà harnachéet arborant à nouveau ses verres à miroirs. Jacobsen ferma la porte latérale, déchargea son équipementdans le coffre et s'assit en dernier. Il coiffa son casque et s'adressa au cockpit :

― On est prêt. Ramenez nous à la base.Le pilote leva le pouce, actionna ses commandes et le Blackhawk quitta la terre ferme pour s'élever

rapidement dans les airs. Miller se pencha en avant vers Jacobsen.― Si vous le permettez capitaine, je suggère un petit détour pour nous déposer à la base militaire de

Halley. L'homme qui m'a contacté devrait nous attendre là-bas à l'heure qu'il est.Le capitaine lui jeta un regard noir puis soupira.― Direction Halley, ordonna-t-il.L'hélicoptère changea de direction et prit de la vitesse. Doe attrapa sa gourde et y but deux gorgées

puis la remit avec ses affaire. Il s'équipa d'un casque et se tourna vers Miller.― Maitre, vous êtes toujours instructeur ?― J'ai quitté le SAS il y a deux ans après l'affaire de Waco*. J'étais sur place en tant que consultant

avec un collègue. On a étudié les propositions d'assaut du FBI et on leur a fait des suggestions pour

*Le siège de Waco est une tragédie qui s'est déroulée du 28 février au 19 avril 1993 dans la résidence du groupe religieux des"Davidiens" près de la ville de Waco au Texas, Etats-Unis. 82 personnes dont 21 enfants et le leader du groupe, David Koresh,périrent, principalement dans l'incendie qui mit un terme aux 51 jours de siège par les forces de police. L'affaire est considéréecomme un des événements les plus catastrophiques de l'histoire américaine moderne, l'action la plus meurtrière dugouvernement américain contre ses propres citoyens depuis la guerre de Sécession. Les controverses soulevées par la gestiondu conflit se poursuivent à ce jour. (NdA)

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éviter le massacre mais ils ne nous ont pas écouté. Après 50 jours de siège, tout le monde était fatigué, àcran et n'avait qu'une envie : en finir rapidement. Tu sais comment ça s'est terminé. Vu l'ampleur dudrame, j'ai été obligé de quitter le Special Air mais j'ai vite trouvé un poste à Langley grâce à des contactssur place.

― Je suis désolé que ça se soit fini comme ça.― Moi aussi. Mais il n'y a pas eu de poursuites chez nous. On était juste des observateurs après tout.

On nous a quand même demandé de partir à cause des journalistes qui nous tournaient autour pournous demander notre version des faits. Il n'y a pas eu de problèmes après notre départ et j'ai gardécontact avec des gens là-bas.

― En tout cas j'ai du mal à vous imaginer derrière un bureau, dit Doe en souriant.― J'imagine. On me confie quand même quelques opérations sur le terrain de temps en temps,

histoire que je ne perde pas la main. Mais tout ça m'a fait du bien quand même. Cette histoire estarrivée à point. Ca m'a permis de repartir à zéro après mon divorce.

― Merde. Ca ne s'est jamais arrangé avec Nadine, alors.― Difficile d'être un bon soldat et un bon mari. Et tu sais à quel point je suis bon dans mon

domaine, sans vouloir me vanter, acheva-t-il d'un large sourire.― Et Catherine, comment elle l'a pris ?― Elle avait seize ans à l'époque. Ca ne l'a pas choquée plus que ça. Ca faisait quelques années que la

séparation couvait entre sa mère et moi. Cathy avait fini par dire que, je la cite : "j'avais rapporté laguerre à la maison". C'est une gamine forte, elle est vite passée à autre chose. Elle suit des études dedroit à l'UCLA et on partage un appartement à Venice entouré de villas de stars.

― Faites-lui une bise de ma part même si je doute qu'elle se rappelle de moi vu que j'avais son âge ladernière fois que vous l'avez amenée à la base.

― Je n'y manquerais pas. (Miller se pencha vers le hublot.) On arrive.

Jacobsen salua les deux passagers et souhaita bonne chance à son soldat puis referma la porte del'hélicoptère qui s'envola dans la foulée. Son barda sur le dos, Doe suivit Miller vers un hangar enbordure de piste. Il y avait un homme qui attendait devant la porte. Grand, la soixantaine, un visagecarré entouré d'un petit collier de barbe grise, l'homme arborait un bandeau sur l'œil droit et portait unlong trench-coat brun sur son uniforme militaire.

Lorsque les deux hommes arrivèrent à sa hauteur, il retira le cigare de sa bouche et donna unevigoureuse et amicale poignée de main à Miller.

― Désolé pour le retard Boss, s'excusa ce dernier.― Pas la peine de t'excuser, Kaz, on vient tout juste d'arriver, répliqua l'homme de sa voix grave et

sèche en indiquant le hangar dans son dos. Le temps d'installer le matériel et on peut commencer.L'homme tourna alors son unique œil bleu vers Doe et lui tendit sa main gantée.― Voilà donc notre homme. Bonjour, mon garçon.Doe lui serra la main et l'homme la lui tint quelques secondes de plus que nécessaire sans le quitter

du regard. Il semblait comme fasciné par le soldat couvert de boue qui venait de lui être présenté.Rapidement, il repris ses esprits et libéra Doe avant de glisser le cigare entre ses lèvres.

― A ton regard, j'imagine que tu sais qui je suis petit, fit-il.Le jeune homme acquiesça et indiqua de la main l'écusson cousu sur l'épaule du trench-coat de son

interlocuteur : Un renard de dessin animé tout sourire armé d'une grenade et d'un pistolet dont la ballequ'il venait de tirer lui tournait autour de la taille.

― C'est l'emblème de Fox-Hound que vous avez là. Vous et votre unité êtes des légendes parmi lesforces spéciales, monsieur. C'est un honneur de vous rencontrer, Big Boss.

Big Boss sourit et passa machinalement sa main sur le brassard noir attaché à son biceps gauche puisouvrit la porte et invita d'un geste les deux hommes à entrer.

― Tout l'honneur est pour moi mon garçon.

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