écrit par Sunwalkerd'après une histoire et des personnages crées par Hideo Kojima

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Metal Gear Solid : Rise Of Outer Heaven est une oeuvre relevant de la fanfiction réalisée bénévolement. Ce texte est sous lisence Creative Commonsby-nc-nd. Merci d'en respecter les règles.

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― La porte est fermée. Je vois des gardes qui patrouillent en haut du mur. Ils ont des fusils d'assautde type AK. Certains ont des grenades et des couteaux. Je compte aussi deux hommes dans le miradorqui surmonte l'entrée. Même s'il ne fait pas encore jour, il vaut mieux se faire très discret ; la muraille estéquipée de projecteurs.

― Vous voyez la conduite ?― A trente mètres de l'entrée, oui. Elle est juste au niveau de la rivière, percée dans le mur. Ça n'a pas

l'air bien large effectivement.― Vous pensez pouvoir y arriver ?― Je vais devoir suivre la rivière et m'éloigner de la forteresse puis, de là, je nagerais en longeant la

rive et la muraille. Les sentinelles du GLF ne devraient pas me voir, même si je suis sous leur nez.Snake glissa ses jumelles dans son sac et jeta un œil à sa montre.― Donnez-moi trois heures. Le temps d'infiltrer la base, d'accomplir ma mission et de déclencher la

diversion.― Entendu, acquiesça Diane. Alex et moi restons dans les parages pour surveiller l'entrée. Je suis sur

la fréquence 120.33. Je préviens immédiatement Kyle pour qu'il prépare l'assaut de son côté. Tenez-leégalement au courant de votre progression.

― Pas de problème. Vous avez les plans du système si jamais je me perds ?Diane brandit la feuille couverte de schémas qu'elle avait plié en quatre et qu'elle fourra dans sa

sacoche.― Très bien, j'y vais, alors. Le jour ne va pas tarder à se lever. Faites attention.― Bonne chance ! Et ne vous faites pas capturer cette fois-ci, railla-t-elle.Sur ces mots, Snake s'enfonça dans la jungle laissant Diane et Alex en train d'observer à la jumelle la

haute muraille de l'imprenable forteresse d'Eguabon.

En restant à l'abri du couvert des arbres, Snake suivi le cours d'eau pendant dix minutes ; laforteresse était visible au loin quand il s'avança sur la rive. Large d'environ vingt mètres, la rivière coulaitmodérément vers l'ouest, vers le camp de la résistance qu'ils avaient quitté une heure plus tôt.

Snake s'accroupit au bord de l'eau et ouvrit le sac qu'on lui avait fourni. Il revérifia rapidement lematériel qu'il contenait : sa radio, un pistolet semi-auto Five-seveN chargé avec deux chargeurs derechange, deux grenades à fragmentation, des jumelles, un foulard, une lampe torche et, plus importantque tout, des clopes. Schneider lui avait filé l'un de ses deux seuls sacs étanche et il aurait bien besoin decette propriété vu l'environnement qu'il s'apprêtait à traverser.

Snake attacha le grand foulard autour de son cou et le glissa sous le col de son treillis avant d'enremonter la fermeture jusqu'au menton. Cette protection ne serait sans doute pas très efficace pour leprotéger de l'eau à la nature douteuse qui l'attendait mais c'était mieux que rien et, au moins, çacouvrirait les odeurs. Puis il referma le sac, le passa par-dessus ses épaules et en resserra les sangles pourle maintenir plaqué dans son dos.

Avec prudence, il se glissa dans l'eau puis nagea jusqu'à la rive opposée avant de remonter lentementla rivière en direction de Galuade qui se profilait de plus en plus, à mesure qu'il s'en rapprochait. Aprèsquinze minutes à nager à contre-courant, il commença à longer la muraille lourdement gardée.

Le clapotis de l'eau contre la rive couvrait le son de ses déplacements si bien que les sentinelles neremarquaient pas sa présence. L'aube se levait en déversant sa lumière orangée sur les montagnesGindranes obligeant les soldats du GLF à plisser les yeux pour y voir, ce qui était encore un avantage.

Snake parvint enfin au niveau du conduit. L'ouverture ronde percée dans la muraille faisait à peineun mètre de diamètre et déversait une eau trouble et marron dans la rivière. Snake se hissa sur le reborddu passage, prit la torche dans son sac, remit celui-ci dans son dos, puis remonta le foulard sur son nezpour couvrir l'odeur nauséabonde qui remontait des égouts.

Snake se tourna vers le conduit plongé dans l'obscurité et l'éclaira à l'aide de sa lampe torche. Lepetit tunnel filait en ligne droite sur une vingtaine de mètres puis tournait sur la gauche. Alors qu'il se

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glissait à quatre-pattes à l'intérieur du conduit, Snake visualisa mentalement l'agencement du systèmed'évacuation qu'il avait taché d'apprendre au camp de la résistance.

D'après les plans de Schneider, c'était un foutu labyrinthe là-dessous. Les conduits s'entrecroisaientdans tous les sens et débouchaient régulièrement sur la surface via des bouches d'égouts placées ausommet de puits verticaux. Snake avait déterminé que le meilleur endroit où émerger discrètement àl'air libre à l'intérieur de la base était un égout placé dans un parking près d'un entrepôt à l'écart de lapartie principale de la base. Bien sûr, ça c'était théorique car il était bien possible qu'Eguabon aie revul'agencement des lieux voire carrément bouché le passage. Si c'était le cas, Snake avait encore moyen desortir de là par deux autres égouts adjacents menant à des secteurs différents. C'était moins discret maisça lui permettrait de sortir de ce trou.

Progressant dans vingt centimètres d'eau brune, Snake tourna à gauche au virage puis continuad'avancer alors que l'odeur se faisait de plus en plus forte et écœurante. Schneider l'avait prévenu ; toutpassait par ce système d'évacuation. Il ne s'était pas trompé. Snake n'allait pas sentir la rose une foissorti de là. Voilà qui n'allait pas arranger son infiltration discrète dans la forteresse. Il faudrait faire avec.

Un peu plus loin, il tomba sur une intersection et prit à droite. Après vingt-cinq mètres, il leva lesyeux vers le puits surmonté d'une plaque d'égout, parsemée de petits trous qui laissaient passer lalumière orangée de l'aube. Des barreaux rouillés marquaient la paroi. Première sortie. D'après le planelle débouchait sur la cour intérieure d'un bâtiment. Pas l'endroit le plus discret pour apparaître enterritoire ennemi.

Snake continua sa progression à quatre-pattes dans la conduite. En dix minutes il avait dépassé deuxautres bouches d'égouts. Alors qu'il s'octroyait une minute de réflexion pour déterminer quelle directionprendre à une intersection, une forme sombre surgit de la droite et fonça sur lui en éclaboussantpartout sur son passage. Snake se plaqua contre le béton et laissa passer l'animal qui disparut dansl'obscurité sans cesser de couiner.

Un rat. De la taille de son avant-bras, certes, mais un rat quand même. Il avait l'air paniqué. Curieux,se dit-il. Snake avança davantage vers l'intersection et tourna sa torche vers le tunnel d'où avait surgi lerongeur. Il ne distinguait rien au-delà des vingt-mètres de lumière fournis par la torche.

Un grondement lointain résonna dans la conduite. Snake se figea, prêta l'oreille. Il entendit unclapotis irrégulier dans l'eau. Et ça se rapprochait. Quelque chose venait dans sa direction à toute allure.

Alors qu'il réfléchissait à ce qu'il devait faire, la lumière de la lampe vacilla un instant et s'éteignit.― Merde, jura-t-il.Il tapa la torche avec sa main libre et du s'y reprendre à trois fois pour que l'ampoule se rallume.

Entretemps, le clapotis s'était dangereusement rapproché. Rapidement, Snake orienta le faisceau de latorche vers le tunnel. Une masse sombre glissait à la surface de l'eau, droit dans sa direction. A leurs crisaigus, Snake comprit qu'il s'agissait d'autres rats. Au moins une trentaine.

L'agent de Fox-Hound se jeta sur le côté au moment où la masse grouillante passait devant lui à lasuite de leur précédent congénère. Un nouveau grondement sourd, plus proche cette fois, se fitentendre. Snake tourna de nouveau sa lampe sur le tunnel et eut un hoquet de surprise.

Une gigantesque vague brune fondait droit sur lui. Elle remplissait largement le diamètre de laconduite et charriait des tas de déchets. Snake bondit dans le tunnel qu'il avait précédemment empruntéet s'élança, aussi vite que possible compte tenu de sa posture difficile, vers le dernier égout qu'il avaitdépassé.

Le torrent le frappa brusquement et en l'espace d'une seconde, Snake se retrouva brassé dans tousles sens et tournoya à en perdre le sens de l'orientation. Il avait l'impression de se retrouver dans letambour d'une machine à laver. Le courant l'envoya heurter violemment la paroi et son épaule fragiliséeencaissa le choc. La douleur fusa dans son bras et tout le long de sa colonne vertébrale et Snakeéchappa sa torche.

Il fallait sortir de là avant de prendre un coup sur la tête ou bien finir par manquer d'air. Ne sachantplus du tout où il se trouvait, Snake tendit les bras avec l'espoir de saisir une saillie dans la paroi. Il sentit

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tout à coup quelque chose de dur et rêche et referma instinctivement sa main dessus.Tirant sur ses bras il se hissa vers la prise et pu enfin extraire sa tête de l'eau. Reprenant sa

respiration il banda ses muscles au maximum pour braver le courant et atteindre le barreau suivant.Après une longue lutte, il réussit à poser ses bottes sur l'échelle fixée dans le béton.

Par miracle, il avait débouché dans un des égouts qui reliait le système d'évacuation à la surface.Snake s'accorda une minute pour reprendre son souffle et ralentir un peu les battements de son cœur. Ildégoulinait d'eau croupie et dégageait une puanteur extrême comme s'il était la source même de l'odeursuffocante qui planait dans l'air.

L'eau continuait de se déverser avec puissance sous ses pieds. Impossible de savoir quand la purgedu système d'évacuation allait prendre fin. Il n'en avait pas le temps de toute façon. Et puis, hors dequestion de redescendre là-dedans, surtout sans lumière et sans savoir où il se trouvait. Après tout ça, ilne manquait plus qu'il se perde. Heureusement, son sac était resté en position, bien arrimé entre sesomoplates.

Snake leva les yeux vers le sommet de l'échelle. Il n'avait aucune idée de l'endroit où débouchait cetteplaque d'égout mais il allait bien falloir sortir par là. Il gravit rapidement les derniers barreaux enprenant garde de ne pas glisser et, du plat de la main, souleva sans trop forcer la plaque métallique.

Un coup d’œil discret l'informa qu'il se trouvait dans une petite cour rectangulaire entourée degrillage sur trois côtés, un bâtiment formant le quatrième. Aucune trace d'ennemis en vue. Avecsouplesse, Snake se glissa hors de la bouche d'égout et replaça en hâte la plaque avant de se laisserglisser contre la façade du bâtiment.

Par chance, la porte de ce dernier n'était pas verrouillée. Snake l'ouvrit, la tira lentement, jeta un œilpar l’entrebâillement. Il y faisait très sombre malgré les petites lucarnes fixées presque à hauteur duplafond. Sa vision mit quelques secondes à s'adapter à l'obscurité.

Quelque chose passa dans son champ de vision au niveau du sol. Il plissa les paupières pour essayerde voir ce dont il s'agissait. Une autre forme traversa la salle en faisant cliqueter le béton. C'était tropgros pour être des rats et puis il y avait cette odeur caractéristique...

Juste au moment où il comprit ce que c'était, il eut juste le temps de bondir en arrière pour éviterl'énorme mâchoire qui claqua à quelques centimètres de son visage. Le poids de l'énorme chien quis'était jeté contre le battant ouvrit brusquement la porte en grand.

Snake fit volte-face et courut vers le grillage. Le berger allemand se jeta sur lui. Emporté par le poidsde l'animal, l'agent de Fox-Hound tomba par terre. Le chien allait lui sauter à la gorge mais Snake eut leréflexe de rouler sur le dos et repoussa d'un coup de pied l'animal pour l'envoyer valser contre legrillage. L'animal resta sonné un instant.

Snake bondit sur ses pieds, eut le temps d'apercevoir du coin de l’œil trois autres bergers allemandsqui sortaient en trombe par la porte du chenil, s'accrocha au grillage pour passer de l'autre côté. Leschiens se jetèrent en aboyant contre les mailles d'acier qui les séparaient de l'intrus.

Snake n'avait pas de temps à perdre. Personne en vue pour l'instant mais les aboiements allaientforcément attirer quelqu'un. Il fallait qu'il bouge et se trouve une cachette au plus vite. Pas non plus letemps de prendre son arme dans le sac.

Snake longea le grillage, suivit un passage entre deux bâtiments et tourna au coin du mur. Ilentendait des bruits de bottes qui battaient rapidement le béton tout près et des voix d'hommes. Lepassage s'ouvrait plus loin sur une aire de chargement. Des camions étaient alignés de l'autre côté duparking et quelques caisses de matériel étaient entreposées ici ou là. Il marqua un temps d'arrêt, hésitantà se mettre à découvert. Les bruits de pas se rapprochèrent encore.

Snake s'adossa au mur du bâtiment, tachant de se fondre autant que possible dans l'ombre. Troishommes passèrent devant le passage sans même le voir alors qu'ils couraient en direction du chenil.

L'agent de Fox-Hound attendit encore une dizaine de secondes puis, n'entendant plus de bruit endehors des aboiement au loin, il risqua un œil au coin du mur. L'aire de chargement semblait désertepour l'instant. Il avisa la porte d'un entrepôt devant lequel stationnaient les véhicules. Snake jeta un

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dernier coup d’œil et s'élança sur l'aire de chargement. Il se faufila entre les caisses et les camions,poussa la porte de l’entrepôt et la rabattit derrière lui.

A première vue, l'endroit était désert même si de nombreuses caisses de matériel empêchaient des'assurer de la vacuité des lieux. Snake retira son sac, plongea la main dedans et en sortit le Five-seveN.Il tourna l'arme dans tous les sens pour s'assurer qu'elle n'était pas mouillée puis, d'un geste précis,vérifia le chargeur, le remit en place et manœuvra la culasse pour engager une balle dans la chambreavant de retirer le cran de sureté.

Il lui fallut un peu moins de trois minutes pour parcourir l'entrepôt dans son ensemble et s'assurerqu'il était sécurisé. Une fois cette vérification faite, Snake récupéra son sac et s'installa au centre dubâtiment entre un groupe de caisses pour déballer le reste de son équipement.

Il commença par s'allumer une cigarette avec le vieux briquet à essence donné par Schneider, glissales jumelles et les grenades dans les poches de son uniforme puis s'équipa de sa radio. Il composaensuite la fréquence de Diane.

― Snake ? Vous êtes vivant ? Demanda-t-elle.― J'suis à l'intérieur.― Dieu, merci. Je croyais que vous vous étiez noyé quand j'ai vu qu'ils avaient lancé la purge du

système d'évacuation. Rien de cassé ?― Je vais bien, la rassura Snake.― J'ai eu Kyle, il y a quelques minutes et...Des coups de feux claquèrent dans l'oreillette de la radio. Snake sursauta en entendant crier Diane

puis la communication fut coupée aussi sec.― Diane ? Répondez !Snake passa sur la fréquence 120.79.― Schneider, lui répondit-on.― C'est Snake. Je viens d'infiltrer Galuade.― Bien, vous ne vous êtes pas perdu au moins.― J'ai faillis y passer et je ne sais pas du tout où je suis actuellement. Et je viens de perdre le contact

avec Diane. Je crois qu'elle s'est faite prendre par l’ennemi.― Merde ! Je lui avait dit de s'éloigner un peu de la forteresse après vous y avoir accompagné. Ils ont

dû tomber sur une patrouille. Tant pis. On n'a pas de temps à perdre à essayer de les sortir de là. S'ilssont encore vivants. Maintenant que vous êtes à l'intérieur, on s'en tient au plan. Vous déclenchez ladiversion et on donne l'assaut. Vous pouvez me décrire l'endroit où vous vous trouvez ?

― J'suis dans un entrepôt. Il y a une aire de chargement entourée de bâtiments à l'extérieur.― Avec ça, ça va être difficile de vous situer. La forteresse compte un certain nombre d'entrepôts.

Essayez de bouger pour trouver un point de repère précis et rappelez moi.― On va faire comme ça, alors. Je vous tiens au courant.Snake éteignit sa cigarette et dissimula son sac dans un coin de l'entrepôt avant sortir prudemment

par la porte arrière du bâtiment. L'arme au poing, il parcourut la forteresse pendant plusieurs minutes,zigzaguant entre les constructions et évitant les patrouilles ennemies. Visiblement, son escapade par lechenil n'avait pas déclenché d'alerte. Les soldats du GLF devaient penser que la porte avait été malfermée ce qui avait permis aux chiens d'en sortir.

Après vingt minutes à fouiller la base sans savoir vraiment ce qu'il cherchait, son oreillette émit unesonnerie. Snake chercha un endroit tranquille à l'ombre d'un bâtiment et répondit.

― Ici Snake.― Big Boss. Tu ne nous a pas fait de rapport depuis près d'une heure. Tout va comme tu veux ?― Désolé, j'ai été assez occupé, là. J'ai réussi à pénétrer dans la forteresse avec l'aide de la résistance.

Ça n'a pas été facile mais je suis à l'intérieur.― Très bien. Maintenant tu dois localiser l'endroit où est retenu Gray Fox pour le sortir de là.

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― Schneider m'a dit que Galuade était censée être une prison à l'origine.― C'est sûrement là que Fox est retenu, répondit Big Boss. Cherches le quartier de détention et tu

devrais trouver notre homme. Dépêches-toi, le temps nous est compté à partir de maintenant.― Comment ça ?― L'ONU a décidé de bombarder la forteresse. Face à l'ampleur de la menace nucléaire, ils préfèrent

raser les montagnes au risque de déclencher une explosion nucléaire plutôt que de laisser à Eguabon letemps de se servir des ogives.

― Quoi ? Ils veulent bombarder les montagnes ? Mais il y a des innocents ici. La résistance, lesprisonniers...

― Je sais c'est pourquoi j'ai gagné un peu de temps. Je leur ai dit que nous avions des hommes sur leterrain qui tachaient de régler le problème. Le bombardement devait avoir lieu à l'aube. Il l'ont décalé à0800. Tu as donc deux heures devant toi pour stopper Eguabon. Ne traines pas. Trouves vite Fox etachevez la mission. Terminé.

Un bombardement maintenant. Voilà qui s'ajoutait à la difficulté de la mission. Avec cet ultimatumau-dessus de la tête, il fallait trouver rapidement la prison. Snake remarqua une échelle en acier quimenait au toit du bâtiment tout proche. Peut-être qu'en prenant un peu de hauteur...

Après avoir jeté un rapide coup d’œil, il posa les pieds sur le toit du bâtiment et s'accroupit au bordde celui-ci en prenant soin de rester hors de vue. Il prit ses jumelles et balaya l'ensemble de la basependant quelques minutes à la recherche d'une construction différente qui pourrait faire office dequartier de détention.

Le mouvement d'une jeep qui traversait la base attira son attention. Snake fit jouer le zoom de sesbinoculaires et découvrit avec stupéfaction que l'un des passagers assis à l'arrière de la jeep sous bonnegarde n'était autre que Diane. La jeune femme avait l'air abattue, presque résignée. Mais elle étaittoujours en vie. Par contre, aucune trace de l'homme qui était venu avec elle jusqu'ici.

Le véhicule s'arrêta près d'un grand bâtiment et les soldats du GLF firent descendre leur prisonnièreavant de la pousser vers la porte de celui-ci. A cette distance, ça ne ressemblait pas vraiment à l'idée queSnake se faisait d'une prison mais l'endroit semblait pourtant sous bonne garde.On va dire que j'ai trouvé la prison, pensa l'agent de Fox-Hound.

Après avoir mémorisé la localisation de son objectif Snake redescendit au niveau du sol et se faufilaà travers la forteresse. Lorsqu'il arriva en vue du bâtiment il réfléchit un instant à la manière de passerles gardes qui stationnaient devant la porte.

Il prit une grenade, la dégoupilla et la jeta au loin sur sa droite, par-dessus le bâtiment adjacent.L'explosion claqua brusquement dans l'air. Aussitôt les deux sentinelles se mirent à courir vers le pointd'impact de la grenade.

Snake franchit les derniers mètres qui le séparait de la porte et tenta de l'ouvrir sans succès. Elle étaitverrouillée ! Il lui fallait une clé.

― Hé, toi ! Cria quelqu'un sur sa gauche.Sans hésiter Snake l'aligna avec son pistolet et l'abattit d'une balle. Le bruit du coup de feu sembla

flotter encore quelques secondes dans l'air. Voilà qui allait attirer l'attention. Snake s'élança dans uneruelle longeant le mur de la prison et tourna au coin d'un mur pour se retrouver nez-à-nez avec unepatrouille qui venait dans l'autre sens.

Surpris, les deux hommes marquèrent un temps d'arrêt ce qui laissa à l'agent secret le temps d'agir. Iltira une balle dans la cuisse de l'homme le plus proche. Ce dernier poussa un cri de douleur et basculaen avant. Snake le rattrapa et le tira dos à lui pour s'en servir de bouclier contre l'autre soldat.

― Lâches ton arme, où je le descends, ordonna-t-il à l'homme du GLF.― Toi, lâches ton arme, répliqua une voix dans son dos.Merde !Il s'était fait rattraper par l'un des gardes de la prison. Snake relâcha son otage, qui glissa au sol en

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gémissant et en se tenant la cuisse, puis laissa tomber son Five-seveN.― Décidément, c'est la journée. T'es le deuxième mec de la résistance qui va avoir l'honneur de

visiter les geôles d'Eguabon. Passe devant, et pas un geste de travers où je t'abats.Non, il n'allait rien tenter. La voilà ma clé pour la prison, pensa-t-il alors que les soldats du GLF le

reconduisaient vers la porte qu'il avait tenté d'ouvrir.

L'intérieur du quartier de détention était composé de plusieurs dizaines de cellules alignées sur deuxétages de hauteur. C'était l'architecture typique des prisons avec tout ce qu'il fallait de délabrement et demanque d'entretien pour saper le moral des occupants. Des prisonniers affamés et hagards leregardaient passer devant leur cellule. Il y avait des enfants, des femmes et des vieillards. Certainsd'entre eux avaient la carrure pour avoir fait partie de la résistance mais beaucoup ressemblaient plus àdes victimes sans défense. Au moins Eguabon ne les avait pas tués mais Snake se demanda s'il ne valaitmieux pas qu'ils soient déjà morts. Dieu seul savait quel sort terrible leur réservait le général.

Le garde le guida presque jusqu'à l'autre bout de la rangée de cellule et le poussa sans ménagement àl'intérieur de l'une d'elle avant de rabattre la grille et de retourner à son poste de l'autre côté dubâtiment.

Les hommes du GLF l'avaient privé de son matériel et Snake se demandait sérieusement comment ilallait pouvoir sortir de là. Il saisit les barreaux rouillés et les secoua avec force sans parvenir à les fairebouger. S'il y avait bien une chose qui était entretenue ici, c'était sans aucun doute les serrures descellules.

― Hé, toi, l'interpella une voix.Snake parcourut l'obscurité des cellules qui lui faisaient face sans parvenir à distinguer l'homme qui

avait parlé.― Ici, reprit-il.Dans la cellule juste en face de la sienne, un visage émacié entra dans la lumière de l'allée centrale et

une main passa à travers les barreaux pour lui faire signe. Snake écarquilla les yeux en découvrant levisage du prisonnier. Il avait perdu un peu de poids mais ses cheveux blonds platine coupés courtsétaient tout à fait reconnaissable. C'était un ami qu'il n'avait pas vu depuis au moins trois ans.

― Frank Jaeger ? S'étonna Snake.L'homme sembla soudain le reconnaître lui aussi car la stupéfaction se lut sur ses traits malgré le

manque d'éclairage.― Toi ? Qu'est-ce que tu fais là, mon vieux ?― On m'a envoyé en mission ici, répondit Snake.― Quel genre de mission ?― Libérer un prisonnier, renverser un dictateur. Tu vois le genre.― Ça devient une habitude, plaisanta Jaeger. Qui t'envoie ?― Fox-Hound.Jaeger se raidit brusquement.― Big Boss t'a envoyé ici ? Demanda-t-il, d'une voix surprise.― Je dois trouver un certain Gray Fox avec qui ils ont perdu le contact. On pense qu'il est prisonnier

ici.Jaeger sourit en entendant le nom de l'agent disparu.― Je suis Gray Fox, dit-il.

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