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MéthodologieBilans d’approvisionnementagroalimentaires 2007-2008

Les bilans d’approvisionnement nationaux sont élaborés parles États membres de l’Union européenne (UE) sur la basede concepts communautaires proposés par Eurostat dans lecadre des groupes de travail ad hoc du Comité de statistiqueagricole. Chaque année, les bilans d’approvisionnement sontélaborés pour les principaux produits agricoles par le Servicede la Statistique et de la Prospective du Ministère del’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (SSP). LaDirection Nationale des Statistiques du Commerce Extérieurde la Direction Générale des Douanes et des Droits Indirects(DGDDI) réalise de son côté le bilan du vin. Les bilans natio-naux sont agrégés et consolidés par Eurostat pour produireles bilans communautaires.

Les productions agricoles peuventvarier sensiblement d’une campa-gne à la suivante, ce qui n’est pasle cas de la consommation desproduits agricoles. Pour assurer unecertaine stabilité des prix aux pro-ducteurs, des mesures d’ajuste-ment sont prises pour équilibrer lemarché. À Bruxelles, la DirectionGénérale de l’Agriculture et duDéveloppement Rural peut utiliserles données les plus récentes desbilans pour préparer ses plans d’ac-tion à court terme ou pour réfléchiraux orientations à moyen termede la politique agricole commune.

L’objectif est d’orienter la productioncommunautaire en adéquation avecla consommation intérieure dansl’UE et promouvoir le secteur agri-cole européen sur le marché mon-dial.

Un autre intérêt des bilans est dedéterminer, tant au niveau natio-nal que communautaire, la consom-mation annuelle apparente parhabitant pour les principales den-rées alimentaires et d’en suivrel’évolution. Dans un bilan, la consom-mation humaine est l’une des com-posantes de l’utilisation intérieure.

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Les bilans permettent égalementde calculer pour chaque produit lapart des utilisations intérieures cou-verte par la production nationale. Eneffet, le taux d’approvisionnementou rapport entre la production uti-lisable et le total des utilisationsintérieures, témoigne de l’indépen-dance et de la sécurité d’approvi-sionnement d’un pays de l’UE pourles produits qu’il est capable deproduire.

Inventaire des sourceset des méthodespour le calcul du biland’approvisionnementLe bilan d’approvisionnement pourun produit est un tableau récapitu-latif qui exprime l’équilibre entreles ressources et les emplois. Letableau des ressources en produitsindique l’origine des ressourcesdisponibles pour chaque produit :stocks de début, production utilisa-ble, importations. Ces ressourcessont utilisées comme exportations,utilisations intérieures, stocks finals :elles apparaissent alors dans letableau des emplois. Les emploisen utilisations intérieures sont eux-mêmes ventilés en différents pos-tes suivant les bilans : semencesou œufs à couver, pertes, alimen-tation animale, usages industriels,transformation, consommationhumaine. Établi en volume (mil-liers de tonnes ou d’hectolitres),le bilan est constitué pour unepériode de douze mois, l’annéecivile ou l’année de campagne.

Des sources multiplesLes enquêtes statistiques du SSP,les données des Douanes et cellesdes Offices nationaux interprofes-sionnels constituent les sources debase en matière de collecte desdonnées des bilans alimentaires.

Ces seules données statistiquespermettent généralement de bienidentifier les postes du bilan enproduction (SSP), échanges exté-rieurs (Douanes) et principauxstocks (SSP, Offices).

Par contre, pour reconstituer lescomposantes de l’utilisation inté-rieure en semences, pertes, alimen-tation animale, usages industriels,transformation et consommationhumaine, il convient de collecterdes informations auprès des syndi-cats et fédérations professionnel-les, instituts techniques ou écono-miques et des grandes entreprisesagroalimentaires.

Les évaluations respectives des dif-férents postes (stock de début, pro-duction, importations, exportations,utilisations intérieures et stock final)étant menées de façon autonome,il est néanmoins nécessaire deréduire les divergences. S’il sub-siste un écart, l’équilibre est engénéral réalisé à partir d’un posted’emploi de l’utilisation intérieuresi l’on estime que les autres pos-tes d’emplois sont correctementévalués.

Des degrés d’agrégationdifférentsSi la structure du bilan reste toujoursla même, par contre le contenudes postes du bilan peut ne pasavoir la même portée. Outre le pro-duit de base, il existe de nombreuxproduits qui sont constitués à par-tir de celui-ci. Pour avoir une connais-sance aussi complète que possi-ble du marché d’un produit debase, il convient de prendre encompte dans les postes du bilan nonseulement les quantités du pro-duit de base qui demeurent à l’étatbrut mais aussi celles qui sont trans-

formées par l’industrie pour êtreutilisées en France (achats desménages et de l’industrie…), échan-gées avec l’étranger sous un aspecttransformé ou bien encore stockées.

Les bilans sont élaborés pour les pro-duits de base et, dans la plupartdes cas, pour les produits transfor-més. Ils peuvent être présentéssous différentes formes : pour unseul produit (le produit de base,le produit transformé) sous la formed’un bilan simple (appelé aussibilan de marché), ou pour un pro-duit et ses transformations sous laforme d’un bilan agrégé (appeléaussi bilan d’approvisionnement).

Élaboration de bilans sim-ples (ou bilans de marché)Les données relatives à la matièrepremière à l’état brut et aux prin-cipaux produits transformés obte-nus à partir de la matière premièresont traitées dans des bilans sépa-rés. Ces bilans sont relatifs chacunà un produit bien défini. Le lienentre le bilan du produit agricole àl’état brut et les bilans de produitstransformés, dont les productionssont le résultat de la transforma-tion du produit agricole brut, est leposte « transformation », posted’emploi du bilan du produit agri-cole brut.

Le poste « transformation » sert àenregistrer les quantités de pro-duit agricole brut utilisées par lesindustries de la première transfor-mation pour assurer les produc-tions des produits transformés,elles-mêmes portées au poste « pro-duction », poste de ressource desbilans de produits transformés.

Par cette approche, l’évaluation desemplois des produits transformés

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Élaboration d’un bilanagrégé (ou bilan d’approvi-sionnement)Le bilan agrégé du produit agricoleest représentatif d’un ensemble deproduits qui ont en commun d’êtreissus de la même matière premièreagricole, comme c’est le cas pourles céréales. Le poste de la consom-mation prend alors en compte l’uti-lisation des produits transformésdans les échanges extérieurs, etles stocks. On collecte donc lesdonnées de production, commerceextérieur et stocks relatives au pro-duit de base et aux produits trans-formés les plus importants (pro-duits de première transformation,voire de seconde transformation),que l’on convertit en équivalentproduit de base à l’aide des coef-ficients de conversion. Puis l’onventile chaque production entreles postes d’emplois intérieurs. Pour

finir, on consolide le bilan du pro-duit de base avec celui de chacundes produits transformés.

Les coefficients de conversionLes données relatives à chaqueproduit, produit agricole brut et pro-duits transformés, sont expriméeschacune dans leur poids de produitet doivent être converties dans uneunité commune (l’équivalent pro-duit) avant d’être agrégées. Pourconvertir les quantités de chaqueproduit transformé, on leur attri-bue un coefficient technique deconversion. Ce sont ceux propo-sés par Eurostat qui sont le plussouvent employés. Le coefficientde conversion est égal au tonnagede produit brut nécessaire pourproduire une tonne de produittransformé. Cette conversion négligedonc par construction les éven-tuels coproduits.

L’affectation des produitstransformés aux postesd’emploisLe produit agricole brut est utilisépar différentes filières qui produi-sent des produits transformés des-tinés à des usages distincts et dontla consommation n’est pas connuepour la plupart.

En général, il y a un produit princi-pal par filière et quelques copro-duits (destinés à l’alimentation ani-male). Leurs productions sont biensuivies, en particulier dans l’enquêtePRODCOM (enquête statistiquecommunautaire portant sur la pro-duction industrielle commercialiséeen volume par produit). Les misesen œuvre de la matière premièreagricole destinées à assurer cesproductions sont également connues.Elles peuvent aussi être reconsti-tuées à l’aide des coefficients de

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est faite au niveau des bilans desproduits transformés à partir deleur production, commerce exté-rieur et variation des stocks. Cetteprésentation est plus spécialement

retenue lorsque l’on s’intéresse auxmarchés et à la consommationhumaine sur le territoire françaisdes produits de première transfor-mation, comme c’est le cas pour les

huiles végétales (issues de grainesoléagineuses) ou du sucre (issude la betterave et de la canne àsucre).

Bilan du colza en équivalent grainCampagne 2006-2007 unité : 1000 tonnes

Bilan graines Bilan huile Bilan tourteau

Production 4144 925 1247

Importations 107 216 532

Stocks de début 468 74 84

Total ressources = emplois 4719 1215 1863

Exportations 1834 358 130

Stocks finaux 377 58 78

Utilisation intérieure 2508 799 1655

- alimentation animale 336 70 1655

- usages industriels 422 0

- dont EMHV 417

- transformation 2172 19

- consommation humaine 0 288 0

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Pour chaque produit transformé,le solde est réparti entre les postesd’emploi intérieur à l’aide de la clefde répartition des ventes du produitsur le marché intérieur.

Si la ventilation des produits trans-formés entre les postes d’emploisdu bilan du produit agricole estparfois complexe à réaliser (casdes céréales), elle peut être plus sim-

ple dans d’autres cas, soit parceque les produits transformés ontpeu d’importance (protéagineux),soit parce qu’ils sont destinés à unusage unique (fruits et légumes: les

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conversion (sauf pour la filière desaliments composés pour animaux).

On détermine ensuite, au niveau dechaque filière, la répartition desventes sur le marché intérieur dela production du produit de pre-mière transformation, exprimée enpoids de matière première.S’agissant des principaux produitsde l’agroalimentaire, cette informa-tion est souvent connue des orga-nismes professionnels. On obtientainsi pour chacune des filières la clefde répartition de la matière pre-mière agricole utilisée en première

transformation entre les postesconsommation humaine, utilisa-tions industrielles, alimentation ani-male et éventuellement transfor-mation.

Lorsqu’il y a plusieurs niveaux detransformation dans la filière, la clefde répartition des ventes de la filièredoit tenir compte des effets pro-pres à chaque niveau de transfor-mation.

Une fois les ventes de chaque filièreventilées entre postes d’emploiintérieur selon leurs clefs de répar-

tition, il faut, pour terminer, inté-grer l’effet des échanges extérieurset de la variation des stocks desproduits de première transformation(et éventuellement de deuxièmetransformation) sur les postes d’em-ploi intérieur. Cet effet est calculéen équivalent matière première àl’aide des coefficients de conversionde chaque produit transformé. Lesolde de cet effet (stock de début+ importations – exportations –stock final) vient ensuite corrigerles utilisations intérieures précé-demment calculées du bilan duproduit agricole.

Bilan du blé tendre en équivalent grainCampagne 2006-2007 unité : 1000 tonnes

Effets des principaux produits Bilan grainsBilans transformés sur l'utilisation Effet et effets desGrains intérieure des grains total produits

transformésFarine Malt Amidon Glucose

Production utilisable 33264 33264

Importations 136 192 1 124 245 562 698

Stocks de début 2803 153 nd 5 43 201 3004

Total ressources = emplois 36203 345 1 129 288 762 36965

Exportations 13860 730 66 176 1021 1993 15853

Stocks finaux 2524 154 nd 7 41 202 2726

Utilisation intérieure 19819 – 540 – 69 – 54 – 774 – 1437 18382

- semences 667 0 667

- pertes 296 0 296

- alimentation animale 10134 -11 – 3 – 15 – 30 10105

- usages industriels 1800 – 69 – 46 – 294 – 409 1391

- transformation (Alcool) 376 0 0 0 0 0 376

- alcool pour carburants 140 0 0 0 0 0 140

- alcool hors carburants 236 0 0 0 0 0 236

- transformation (Huile)

- consommation humaine (Brute) 6921 – 529 0 – 5 – 464 – 998 5923

dont mises en œuvre pour la meunerie, la malterie, et l'amidonnerie

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produits transformés sont destinésen totalité à la consommationhumaine en France).

Traitement du coproduitEn sus du produit transformé prin-cipal, la transformation de la matièrepremière agricole engendre un ouplusieurs autres produits dits « copro-duits ». Le coproduit a générale-ment un intérêt économique moin-dre que le produit principal. Deplus, il est, à de rares exceptions près(gluten), destiné à l’alimentation

animale et suivi à ce titre dans lecadre du bilan fourrager. Par ail-leurs, contrairement au produitprincipal, le coproduit n’entre pas,dans la quasi-totalité des cas, dansla détermination de la consom-mation humaine qui constitue l’undes objectifs prioritaires des bilansd’approvisionnement. Par construc-tion, les coproduits ne sont passuivis dans les bilans agrégés. Maislorsque le coproduit présente unintérêt, par exemple les tourteauxissus de la trituration des graines

oléagineuses, c’est la méthodolo-gie des bilans simples séparés quiest retenue.

70 bilans alimentairespour EurostatRéalisés par le SSP et la DGDDIpour le vin, 70 bilans alimentairesoffrent, en quelques chiffres, unevue synthétique des grandes pro-ductions végétales et animales fran-çaises et de leurs débouchés.

Produits végétaux Produits végétaux Produits animaux

Céréales : blé tendre Sucre et produits sucrés : Viandes : bovinsblé dur betterave sucrière porcinsseigle et méteil canne à sucre ovins, caprinsorge sucre équidésavoine et mélange d’été miel volaillesmaïs grain abatsautres céréales autres

total

Riz : riz paddy Vin : vins rouges et rosés Œufs : à couverriz décortiqué vins blancs autresriz usiné autres vins totalbrisures de riz VQPRDtotal vins de table

total

Légumes secs : pois Graines et fruits oléagineux : Lait et produits laitiers :pois chiches colza lait et babeurrefèves et féveroles tournesol produits frais

soja lait cruautre lait concentré

beurrefromagefromage fondupoudre écréméepoudre non écrémée

Pommes de terre : hâtives Graisses et huiles végétales : Graisses et huiles d’animaux marins :autres colza mammifères marinsfécule tournesol poissonstotal soja

olivesautres

Légumes : tomates fraîches Tourteaux : colza Graisses et huiles d’animaux terrestres :tomates transformées tournesol bovinschoux-fleurs soja porcs

autres autres

Fruits : pommes Graisses et huiles préparées : Aliments fourragersoranges margarinepêches autres graisses préparéespoiresraisins frais

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Champ géographiqueLes chiffres de la population fran-çaise qui sont utilisés dans les bilanspour déterminer la consommationannuelle par habitant sont issusdes séries mensuelles de la démo-graphie française établies par l’Inseesur le territoire statistique de laFrance (métropole + Dom). Lesdates retenues sont le 31 décem-bre pour les bilans par année decampagne, et le 30 juin pour lesbilans par année civile.

Le calcul de la consommation partête se fonde sur les données de

population résidente. Le territoirestatistique de la France comprendla France métropolitaine, et, depuisle 1er janvier 1997, les départe-ments d'Outre-mer (Dom). Lesimportations et exportations dansles bilans ont été mesurées sur cechamp. Les échanges extérieursdes années antérieures à 1997n’ont pas été rétropolés au nou-veau champ (sauf pour les vian-des et les œufs pour lesquels unerétropolation a été faite sur 1996),l’impact de la réforme étant relati-vement limité pour la plupart desproduits agroalimentaires.

Les données relatives aux échan-ges extérieurs de la France avecses partenaires de l’Union euro-péenne (UE) sont établies en fonc-tion du contour de l’Union lors dela période sur laquelle porte lebilan. En conséquence, pour lesséries historiques, les données rela-tives aux échanges de la Franceavec l’UE portent sur un contourvariable.