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Metropolis LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN N°2 - MARS 2012 GRATUIT MENSUEL NEILA TAZI EN MODE COMMUNI- CATION INTERVIEW FRÉDÉRIC BEIGBEDER SES LIVRES, SON FILM, SES COUPS DE COEUR ÉCHAPPÉE BELLE OUARZAZATE LA CITÉ AUX MILLE VISAGES C C GASTRONOMIE A LA BAZENNE ET SON EXCELLENTE TABLE Malika Zarra EXCLUSIF RENCONTRE AVEC JEAN- CHRISTOPHE BAS AU FORUM DE DOHA NABIL GHANDI AUX SOURCES DU REIKI NEI LA T AZI EN MODE Berber voice

Metropolis 02

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Metropolis magazine, le magazine gratuit chic et urabin.

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MetropolisL E M A G A Z I N E C H I C E T U R B A I NN ° 2 - M A R S 2 0 1 2

GRATUITMENSUEL

NEILA TAZI EN MODE COMMUNI-CATION

INTERVIEWFRÉDÉRIC BEIGBEDERSES LIVRES, SON FILM, SES COUPS DE COEUR

ÉCHAPPÉEBELLE

OUARZAZATELA CITÉ AUX

MILLE VISAGES

CCGASTRONOMIE

A LA BAZENNE ET SON EXCELLENTETABLE

Malika Zarra

EXCLUSIFRENCONTRE AVEC JEAN-

CHRISTOPHE BASAU FORUM DE DOHA

NABIL GHANDIAUX SOURCES DU REIKI

NEILA TAZI EN MODE

Berber voice

mMetropolis sera distribué à Marrakech

E d i t o r i a l

Pour l’heure, Metropolis met

des femmes déterminées et volontaires à

l'honneur.

Othmane [email protected]

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Metropolis 3MARS 2012 / NUMERO 2

Metropolis revient de façon plus forte pour ce second numéro, grâce au retour positif et à la demande des lecteurs de le voir arriver dans leur ville. Nous sommes heureux de vous annoncer que ce mois-ci le magazine sera distribué à Marrakech, cité au rayonnement culturel jamais démenti. Cette soif de lire se précise encore au Maroc, puisqu' à l'issue des ces trois derniers mois, 40 000 livres auraient été achetés à la Fnac, où le passage remarqué de l'écrivain Frédéric Beigbeder, au 18e Salon de L’Edition et du Livre, a fait son effet. Ami du Maroc, puisqu'en plus de ses interviews, le french dandy n'a évidemment pas résister à l'appel des sirènes des nuits casablancaises… ni à l'entretien signé par Yasmina Lahlou, notre wonder journaliste, au cours duquel Beigbeder revient sur son histoire d’auteur et de charmeur condamné. Sa phrase, est à retenir : « les séducteurs sont des paresseux, rester avec la même femme demande plus d'efforts que d'en changer ». Si le 8 mars marque la Journée de la femme aux quatre coins du monde, on peut espérer un jour voir éclore le jour et pourquoi pas la nuit de la culture. La nuit des Musées avait débuté avec cette idée. Pour l’heure, Metropolis met des femmes déterminées et volontaires à l'honneur avec une personnalité qui a révolutionné le monde de la communication : Neila Tazi, dans la rubrique Business modèle. Une autre halte s’impose aussi, entre New-York, le Maroc et la France avec la talentueuse Malika Zarra, qui chante sa culture. Metropolis a testé une nouvelle et excellente table où se réfugier, tant elle fait figure de bulle apaisante dans la métropole casablancaise : A La Bazenne. Enfin, le prix art et essai qui a récompensé « Mord à vendre » à le Berlinale, est à saluer : le film sera projeté dans 3000 salles au monde.

Bonne Lecture.Y

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MIN

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AH

IRI

06 Actualité10 PeopleEXPO BENYESSEF - FENYADIGALERIE 38 - MISS MAROC

14 Chiffres16 Business Model NEILA TAZI :EN MODE COMMUNICATION

20 GreenFERME AGRO-ÉCOLOGIQUE DE DAR BOUAZZA UN RETOUR AU NATUREL

22 Focus

N° 2 - Mars 2012

20 Une heure avec… MALIKA ZARRABERBÈRE VOICE

28 Culture : événementJEAN-CHRISTOPHE BAS À DOHA« LA SUPRÉMATIE CULTURELLE VA DEVENIR PLUS IMPORTANTE QUE LA SUPRÉMATIE MILITAIRE ET ÉCONOMIQUE. »

30 Cinoche 32 Livresse 34 Acteur culturel FRÉDÉRIC BEIGBEDERLÉGÈRETÉ ET GRAVITÉ D’UN DANDY POST-MODERNE

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3824

www.facebook.com/MetropolisMaroc www.twitter.com/metropolis_mag

Nous attendons vivement vos réactions, vos critiques et votre soutien !

4 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

MetropolisL E M A G A Z I N E C H I C E T U R B A I N

Directeur généralJulien [email protected]

Directeur de publicationOthmane Mé[email protected]

Conseillère de la rédactionFouzia [email protected]

JournalistesYasmina LahlouGhita FiguigueJalal BoukhariDounia Z. Mseffer

Directeur artistiqueAssila [email protected]

Styliste Nabila El Boukhari

WebmasterMustapha Choukrallah El [email protected]

Conception Graphique et MaquetteZouheir Assila

CorrectionBruno Pelletier

PhotographesWahid Tajani

StandardSalma Zouak

Comptabilité Abdelillah Mohcine

Crédits Photosistockphoto – AFP

DistibutionGeo InnovationScala Média

CTP ImpressionIdéaleTél : 0522 60 00 67

Contact [email protected] : 06 73 66 10 29

Metropolis est édité par:CASTERS-LAMBERT MEDIA13, Rue Ennahas Ennahoui - Maarif - CasablancaTél. : 0522 98 10 02www.metropolis.maDossier de presse 52/S 2011Dépôt légal : 2012 PE 0024ISSN : 2028 - 7445Ce numéro est tiré à 15.000 exemplaires

37 DVD - Music42 Zapping TV46 Agenda 50 Mode & shopping 64 Santé & Bien être NABIL GHANDI, MAÎTRE REIKI ET THÉRAPEUTE ÉNERGÉTICIEN. A L'ÉCOUTE DE VOTRE FORCE DE VIE UNIVERSELLE

68 On s'évade OUARZAZATELA CITÉ AUX M ILLE VISAGES

72 Fooding LES DÉLICES DE LA BAZENNE

74 Auto ESSAI : KIA SPORTAGE 2PROMIS À UN BEL AVENIR

76 Auto NOUVEAUTÉ : VOLKSWAGEN UP !LA NOUVELLE PETITE CITADINE

78 Hi-Tech DIGITAL PINK

80 Com d'entreprise82 BlogosphèreIBLOG 2

66

34 62

Metropolis 5MARS 2012 / NUMERO 2

Selon la chambre arabo-américaine du commerce (NUSACC) le Maroc est devenu pour le première fois le 4e marché arabe des Etats-Unis avec un volume d’importation de biens américains de plus de 2,86 milliard de dollars en 2011. Les principales exporta-tions vers le Maroc sont les produits pétroliers et le charbon, les

produits alimentaires et les équipements de transport. En premiè-re position on retrouve les Emirats Arabes Unis, suivis par l’Arabie Saoudite et l’Egypte.

USA : Le Maroc aparaît au «Top 5 des marchés arabes»

C’EST DE L’ACTU

Beauté marocaine dans le mondeSara Mouaatamid, 19 ans, Casa-blancaise, a été élue Miss Maroc 2012 parmi les 15 finalistes du concours qui comptait près de 2 500 candidates âgées de 18 à 25 ans lors d’une soirée organisée à l’hôtel Mazagan beach resort d’El Jadida. La belle, étudiante en école de commerce, rêve de travailler dans le milieu de la publicité et de « créer une association de bienfai-sance pour venir en aide aux enfants de l’éducation informelle». Quelque jours plus tôt, à plusieurs kilomè-tres au nord, une autre jeune fille de mère finlandaise et de père ma-rocain, Sara Chafak, devient Miss Finlande lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Sara parle cinq langues dont le finnois, l’anglais et l’arabe. Elle souhaite deve-nir mannequin professionnel. Autre good news : ces deux ambas-sadrices de la beauté marocaine seront présentes à l’élection miss univers.

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6 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Marylin Monroe soufflera sur la CroisetteAprès les interminables jambes de la comé-dienne Faye Dunaway prenant la pose pour l’affiche en noir et blanc du film Portrait d’une en-fant déchue, du cinéaste et photographe Jerry Schtazberg, affiche offi-cielle du 64e Festival de Cannes, l’affiche de la 65e année de La Mecque du septième art consacrera le souffle et le charisme de Marylin Monroe. Happy birthday, Festival de Cannes !, susurrerai la belle... L’affiche officielle de l’édition de cette année montre une photo en noir et blanc de l’actrice américaine en train de souffler une bougie sur un gâteau d’anni-

versaire, la bouche en cœur, avec l’inscription «Cannes 65». Un cliché signé Otto L. Bettmann.Cinquante ans après sa disparition, Marilyn Monroe demeure l’une des figures majeures du cinéma mondial, référence éternelle et résolument contem-poraine de la grâce, du mystère et de la séduction, indiquent les organisateurs dans un communiqué diffusé sur le site du festival. Et

cerise sur le gâteau, le président du jury est le réalisateur engagé italien, Nanni Moretti, qui a obtenu la Palme d’Or en 2001, pour La chambre du fils.

La princesse Lalla Khadija fête ses cinq ansLa famille royale marocaine a célébré, mardi 28 février, le cinquième anniversaire de la princesse Lalla Khadija, fille du Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de la princesse Lalla Salma. Née le 28 février 2007 au Palais royal de Rabat, Lalla Khadija, petite sœur du prince héritier Moulay Hassan, est le deuxième enfant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de son épouse, Lalla Salma. Annoncée par une salve de 21 coups de canons, la naissance de la princesse Lalla Khadija avait été fêtée par les Marocains dans tout le pays. Le jour même, des milliers de Marocains étaient venus aux portes du Palais royal pour présenter leurs vœux à Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Une nouvelle police pour RabatUn nouveau corps de police, la "police adminis-trative communale", est opérationnel depuis lundi à Rabat. L’équipe composée de 58 agents intervient pour le compte de la mairie de Ra-bat en cas d’atteinte à la sécurité publique. Les champs d’intervention de la police administrati-ve, laquelle a pour mission de veiller à la sécurité publique, n’influent en rien sur les prérogatives de la Sûreté Nationale, de la Gendarmerie royale ou des forces auxiliaires. Le nouveau corps de police a été déployé dans un premier temps dans l’arrondissement de Hassan. La "zone horoda-teur" sera bientôt étendue à plusieurs quartiers, notamment Agdal et Hay Ryad.

Metropolis 7MARS 2012 / NUMERO 2

Taux de mortalité en baisse au MarocLe taux brut de mortalité a baissé de 27% au Maroc entre juin 2009 et juin 2010 par rapport à la période 1986-89, passant de 7,4 à 5,7 décès pour 1 000 individus. Malheu-reusement, ce taux est bien plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (7,4 contre 5,1 pour mille). Pour les populations en bas âges, le taux a éga-lement chuté à 30,2 pour 1 000 et concernant les enfants de moins de 5 ans, la mortalité des garçons est de 18% supérieur à celui des filles.

Six Grammy pour AdeleUne fois de plus, la chanteuse britannique Adele a fait sensation lors de la cérémonie des Grammy Awards 2012 qui récompense les meilleurs artiste musicaux de l’année. Adele a remporté six trophées, dont les plus convoités : album de l’année, artiste de l’année. Les Foo Fighters repartent avec quatre Grammy. Le même nombre récompense Kanye West, pour Otis et All of The Lights. Skrillex et Bon Iver sont les révélations de la cérémonie, avec respectivement trois et deux tro-phées obtenus, alors que les autres récompensés sont notamment Chris Brown, Cee-Lo Green et à titre posthu-me Amy Winehouse pour son duo avec Tony Bennett.

Bien sûr, la femme est un être humain comme les autres avec un rôle bien précis à jouer dans la société et l’humanité (...) Je n’ai pas de problème non plus avec le fait qu’elles aient droit à toutes les libertés... Mais sous prétexte d’émancipation, n’oublions pas la dignité !

Saïd Taghmaoui dans un entretien accordé au magazine "Femmes du Maroc"

Dixit

n sûr, la femme

Dixit

Baromètre

ABDELAZIZ REBBAHMINISTRE PJDISTE DE

L'ÉQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS

le ministre pjdis-te a enfin dévoilé un document détaillé des béné-ficiaires des gri-mates de la date d'attribution de l'agrément ain-si que des liai-sons exploitées. Il s'agit là d'un véritable acte de courage politi-que.

RACHID TAOUSSIENTRAINEUR DU MAS

Le football ma-rocain est de nouveau sur la première marche du podium mais seulement au ni-veau des clubs. Il a été sauvé, enco-re une fois, par le MAS qui a rem-porté la Super Coupe d’Afrique. Qui peut donc cri-tiquer l’autre, qui peut minimiser ou pourchasser l’autre… Gerets ou l’entraîneur marocain ?

EL HABIB CHOUBANICHARGÉ DES RELATIONS

AVEC LE PARLEMENT ET LA SOCIÉTÉ CIVILE

Le ministre islamiste à vivement critiqué le festival mawazi-ne organisé chaque année par Maroc Cultures. Il ajoute que Ce festival ne peut rester hors de la logique de bonne gouvernance et du contrôle, lors d'une interview accordée au quotidien Akhbar Al Yaoum.

ERIC GERETS,SELECTIONNEUR NATIONAL

La polémique sur le très controversé sa-laire du sélectionneur national Eric Gerets continue d’alimenter les débats. Une copie d’écran de son relevé bancaire pour le mois de février, circule actuellement sur les réseaux sociaux. Il percevrait (in)exacte-ment la somme de 2 767 617 dirhams et 83 centimes, soit près de 248 000 euros.

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"bicycle trip"Passionné de 8e art, Nabil Ghandi cultive au fil des ces instantanés son inclination pour l’humain et la vie. Sélectionné parmi 3 100 photographes internationaux, il expose ses travaux et représente le Maroc à l’Exposition Emaho Singapour qui s’est ouverte le 10 février. Une de ses photographies « Salam Shalom Namasté » a été choisie pour la couverture de la première édition papier du Magazine Emaho. Dans sa démarche d’expression et de partage de son monde intérieur, Nabil Ghandi a confié à Metropolis : « Lorsqu'on arrive à mettre de coté toute notion de morale ou de jugement de valeurs, que l'on arrive à se délester de nos conditionnements, certitudes et idées préconçues, que l'on porte un regard sur les choses comme si elles n'avaient encore jamais été contemplées, vierges de toute définition ou interprétations humaines, alors la réalité apparaît telle qu'elle est vraiment : parfaite et éblouissante de beauté ». Témoin, la photographie ci-jointe, Underground, en adéquation avec l’air du temps et la réalité qui nous entoure sous le prisme d’un regard nouveau.

LE PJD PRÉPARE UN PROJET DE LOI SUR LA FINANCE ISLAMIQUE. Le groupe parlementaire du Parti Justice et Développement serait entrain de finaliser le premier projet de loi sur les banques islamiques. Celui-ci doit être présenté lors

de la prochaine session du Parlement. Pour gagner du temps, les dirigeants du PJD, parti islamiste à la tête de départements ministériels à travers lesquels il pourrait préparer ce projet, ont préféré confier celui-ci à ses députés. En procédant de la sorte, le PJD espère également passer plus facilement l’étape, souvent très lente, de la validation du projet par le secrétariat général du gouvernement.

C’EST DE L’ACTU

DERNIÈRE MINUTE

8 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Corans brûlés, Obama s’excuseLe président Barack Obama a présenté ses excuses auprès du peuple afghan suite à l’incinération de Corans par un soldat américain, pro-vocant des émeutes dans plusieurs provinces du pays. Des milliers de manifestants ont scandé : « mort à l’Amérique !». ils ont aussi tenté de pénétrer dans de nombreuses bases militaires afin d’en découdre avec les Américains. Ce scandale survient au plus mauvais moment pour le Pentagone qui a prévu de retirer ses cent mille soldats d’ici 2014 en laissant un pays pacifié. Les Talibans, quant à eux, ont appelé la population afghane à « attaquer courageusement les bases militai-res des envahisseurs, leurs convois militaires, les tuer, les capturer, les frapper et leur donner une leçon ».

Ashgar Farhadi, l’étoile iranienne

Aujourd’hui, après ses ré-compenses aux Oscars et aux Cé-sars dans la sec-tion meilleur film étranger pour Une séparation, le cinéaste iranien

Ashgar Farhadi rejoint la lignée de ses pairs. S’il explore de nouvelles voies filmiques, il a aussi propulsé au rang de star la talentueuse co-médienne Laïla Hatami membre du jury du 11e FIFM. Déjà des noms comme Jafar Panahi ou Abbas Kia-rostami étaient d’emblée associés au septième art iranien. Le premier a fait recette dans la critique en 2010 et 2011, car il a été interdit de cinéma en Iran. Ironie du sort, son dernier et nouvel opus Inside est parvenu par des voies insoupçon-nées au 64e Festival de Cannes. Le second, Kiarostami, ne cesse d’enchaîner les tournages et de confirmer son goût du cinéma. Après l’Italie de Copie conforme en 2010, Kiarostami vient d’entamer le tournage de son prochain film The End, au Japon. Ultime contre-pou-voir pour le cinéma iranien.

El gusto touchTemps fort de la rentrée musicale, voilà réunis pour l'amour du son chaabi algérien, une quarantaine de musiciens ori-ginaires d'Alger , la blanche, sous l'impulsion de Safinez Bousbia, architecte, qui a signé le film documentaire « El Gusto ». Sorti en janvier, en France, cette aventure cinématographique, et humaine, qui rassemble 27 musiciens sous forme d'interviews et d'images d'archives, a déjà rempli le palais omnisports de Bercy, à Paris. La jeune documentariste à retrou-ver, les interprètes arabes, berbères et pieds-noirs, dignes héritiers des populai-res chansons algéroises, datant d'avant-guerre. Né dans les années 30, le chaabi signe l'efflorescence, de sons arabo-an-dalous, qui naissent au cœur de la Casbah d'Alger, grâce à Mohamed El Anka, joueur de mandole. La réalisation de cet album, plusieurs décennies après la séparation de ces communautés, depuis l'indépen-dance, reste une belle leçon de vie, au moment du cinquantenaire de l'indépen-dance de l'Algérie. Les 14 titres retracent les incontournables tubes de la pop algé-rienne, immortalisée à jamais avec « Ya Rayah », de feu Dahmane El Harachi, pour l'amour et la passion du gusto.

Metropolis 9MARS 2012 / NUMERO 2

« Second Tour », le retourDepuis 2004, Zebda avait fait une pause le temps de laisser chacun des cinq disci-ples mener le verbe et la rime en solo. Ils n'ont pas « tombé » le groupe longtemps, puisque 2012 marque leur grand retour avec une nouvelle et sixième galette, « Second Tour », au titre évocateur et bien senti en cette période d'élection présiden-tielle française. Pour Mustapha Amokra-ne, la réformation de Zebda devait se faire entendre avant les élections. Un opus toujours en phase avec l'air du temps et qui combat les préjugés de toutes pièces, histoire de ne pas prêter le flanc à la médiocrité ambiante de France. L'esprit critique enlevé emporte sur des accents du sud métissés, la rime en bandoulière et les poings fermés à l'image de Zebda, Debza en arabe, marteler le poing, au détour des textes. Au fil des 12 titres, « Second Tour », s'interroge sur les envies d'ailleurs des brûleurs de route « Harra-gas », la question du voile, « Le Théo-rème du châle », de l'identité nationale encore, et de la vie entre communauté. Une bonne galette, motivée, militante et métissée, toujours inspirée de la « mère» Méditerranée..

En mode hommeLe jeu de chaises musicales des créateurs va dominer la Semaine de la mode parisienne de la prochaine saison : Stefano Pilati quitte Saint Laurent pour être remplacé par Hedi Slimane, talentueux couturier et photographe. Et les rumeurs reparlent du Belge Raf Simons pour remplacer John Galliano chez Dior. Le manège est reparti à Milan, quand la marque allemande Jil Sander a annoncé, deux jours avant son défilé, qu'elle se séparait de son styliste Raf Simons.

One million Oscar...Jean Dujardin ne devrait mani-festement pas mieux gagner sa vie au cinéma après la case Oscar. Le talentueux comédien, connu pour extrêmement bien gérer sa carrière, ne fait effectivement pas parti du petit club de ces acteurs français essentiellement motivés par l'argent et qui refusent avec dédain toute proposition à moins de deux millions d'euros par film. Depuis 2007, Jean Dujardin est certes abonné aux premières marches du classement an-nuel du Figaro des acteurs les mieux payés . L'an dernier, il est même arrivé second derrière Marion Cotillard avec 2,3 millions d'euros.

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Najwa Karam, les caprices d’une diva libanaise.Les journalistes ayant été invités par le Mazagan beach resort pour assister à la conférence de presse qui était supposée se passer en premier lieu le vendredi 24 Fevrier, puis décalée le lendemain à 17 h , puis reportée jusqu'au jour même à 22 h 30 . Finalement, après plus de six heures d'attente, la star est apparue vers minuit pour annoncer qu'elle n'était pas au courant de la tenue d'une conférence de presse. Najwa Karam, suite à l'indignation des journa-listes présents, a dû présenter ses excuses. Le directeur artistique du Mazagan, M. Talal Ben Jilali a confirmé que le contrat qui lie l'hôtel et la chanteuse stipule que la star se devait de donner une conférence de presse aux journalistes et que son manager était bien au courant de l'existence de celle-ci. À noter, que le Mazagan a pour habitude de sollici-ter la présence de la presse marocaine tout en leur offrant, le transport, le dîner et les billets pour la soirée et que la qua-lité de leur accueil et de leur service sont irréprochables.

Le Quatar achète un tableau de Cézanne pour une somme record !Du jamais vu dans le marché de l’art, un tableau du plus grand maître de la peinture impressionniste a été vendu à la fin de l’an-née 2011 à la famille royale du Quatar. Le tableau célébrissime intitulé, Les Joueurs de Cartes, fait partie d’une série de cinq œuvres dans lesquels cinq paysans sont attablés, la pipe à la bouche. Alors que les quatre versions sont toutes exposées dans des musées presti-gieux tels le Musée d’Orsay à Paris, le Metropolitan Museum of Arts à New York, la Branes Fondation à Philadelphie et l’Institut Courtauld de Londres, la dernière pièce manquante a été vendue à près de 300 millions de dollars. Ayant appartenue précédemment à l’ar-mateur grec Georges Embiricos, le tableau est aujourd’hui aux mains de l’un des plus grands acheteurs d’art au monde. Déjà heureux propriétaire de Lullaby Spring de Damien Hirst, dont le montant avait été estimé par la galerie Sotheby’s à près de 140 millions de dollars. Quant il s’agit d’art, les Emiratis ne lésinent pas sur les moyens.

PEOPLE Espace Actua

Expo les paysages de l’âme :

Voyage au cœur de l’intime Fidèle à ses objectifs de mécénat culturel,

le célèbre groupe Attijariwafa bank

accueille l’étape finale de l’exposition

rétrospective consacrée au peintre

Ben Yessef et à ses paysages de l’âme.

Exposition inédite que celle

de cet artiste humaniste qui

allie avec grâce la peinture, le

dessin mais aussi la gravure

et la photographie pour en

révéler toute sa dimension

historique. Beaucoup d’artistes

de renoms étaient présents

lors de ce vernissage parmi

lesquels le peintre Zine et le

footballeur Aziz Bouderbala.

10 NUMERO 1 . MARS 2012Metropolis

Adil Douiri,

GéraldineGuilmoto le Moal

Abdelali Brerrada

Rita Triki Selwa Belmahraz

Aziz Bouderbala Mounir Herradi Le peintre Ben Yessef et son épouse

Fehd Yatta

Boubker El Jaï Myriam Tarik

Le peintre Zine

L’équipe de Saga Communication et d’Attijari wafabank

PEOPLEFenyadi

Pénétrer dans l’univers féerique de Fenyadi !Fidèle à son concept artisanal novateur, Fenyadi

ouvre sa première boutique à Casablanca, dédiée

comme il se doit à l’art de vivre et à la décoration

d’intérieur. C’est dans un espace de 400 m2 sur deux

étages que quelques privilégiés ont pu découvrir

et admirer la collection Sahara où se confondent

linge de maison, vêtements intérieurs et bougies

euphorisantes, de quoi ravir tous les amoureux du

luxe du design et du fait main sans exception.

Adil Douiri,

Abdessamad Qayouh Zineb Sebti

Aicha Sakhri

GéraldineGuilmoto le Moal

M. et Mme Sebti

Othmane Mediouni Aida Tazi

Metropolis 11MARS 2012 . NUMERO 2

PEOPLE Galerie 38

Hommage au peintre Boucheta El AyaniDu 9 février au 16 mars, la galerie 38 du studio des arts vivants

de Casablanca a rendu hommage au peintre et dessinateur

Boucheta El Ayani en offrant au public une rétrospective de ses

œuvres. Reservé et plein d’une douceur poétique, l’exposition est

à l’image de son créateur à la fois belle et insaisissable. Près de

500 personnes ont afflué dans cet espace artistique devenu un

haut lieu de la scène artistique.

Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture

12 NUMERO 2 . MARS 2012Metropolis

Laurence de Ganay et Mme El Hayani

Taïeb Kettani et Mme Fassi Fihri et Fihr Kettani

Mohamed Rachdi, Bouchta El Hayani, Rabia, Hossein Talal et Hassan Bourkia

Willem Roquart avec son épouse et sa fille

M. Chaoui et Omar Yacoubi Meryem Sebti et Bouchta El Hayani Chakir Fassi Fihri

Le Maroc a lui aussi sa Miss !C’est à l’hôtel Mazagan d’El Jadida que le concours tant

attendu de Miss Maroc a eu lieu le 4 février dernier, devant

un parterre de star. Durant plus de trois heures, les 15

finalistes restantes ont défilé tantôt en tenues de villes,

tantôt en habits traditionnels, tout en révélant chacune à

leur tour leurs ambitions et leurs rêves. Une seule pourtant a

fait l’unanimité. Son nom Sara Mouaatamid, son âge 19 ans.

Son plus, une beauté à la fois juvénile et sauvage qui fait

d’elle le nouveau visage du Maroc.

PEOPLEMiss Maroc 2012

Metropolis 13MARS 2012 . NUMERO 2

DE DIRHAMS. Le montant total des transactions effectuées auprès des sites e-marchands affi-liés à Maroc-Télécommerce. Soit une progression de 72% par rapport au chiffre d’affaires réalisé en 2010 qui n’était alors que de 298 millions de DH.

C’est en moyenne ce que dépensent les marocains pour leur facture de fixe, mobile et internet. La facture moyenne est tombée de 63 dh à 44 dh par mois pour le mobile, le prix de l’Adsl est passé de 144 dh à 43,50 dh avec des augmentations de débit constantes entre 2008 et 2011.

Le prix de la future Renault low-cost. Le constructeur français travaille sur le concept de la voiture la moins chère du monde. Elle devrait être commercialisée à l’horizon 2016. Carlos Ghosn (Pdg de Renault-Nissan) affirme que si ce nouveau véhicule low-cost est entièrement assemblé au Maroc, il y sera vendu à 30 000 dirhams. ...

350 MILLIARDS D’EUROSC’est le montant de la dette

publique que la Grèce a

accumulée. Elle devrait en effacer

100 milliards à l’issue d’une

opération de restructuration

volontaire qui comprend la baisses

des salaires des travailleurs

Grecques a hauteur de 20 %.

C’est le nombre de livres qu’a vendu la FNAC en trois mois. Un produit sur deux vendus à la Fnac est un livre. La BD, les livres de jeunesse et la littérature de fiction sont les trois genres les plus vendus .

513 OOO OOO30 000 dh

40 000

215 dh

10350

C LA FORCE DES CHIFFRES

CHIFFRES

MILLIARDSle nombres d’appareil connectés à internet d’ici à 2016., soit plus que la population mondiale. Ces appareils seront essentiellement des Smartphones, des ordinateurs portables, des tablettes et autres gadgets.

14 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

BUSINESS MODEL

16 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

METROPOLIS. Comment est née A3 Communication et d’où vient le surnom A3 Communication, la boîte à nanas ?

Neila Tazi. A3 Communication a été créée en 1992, elle est le fruit d’une ren-contre avec deux femmes formidables Soundouss El Kasri et Amina Doghmi Berrada. Nous avons fait le choix de nous associer pour développer les métiers de l’événementiel et des relations presse au Maroc. C’est l’hebdomadaire Tel Quel qui a titré A3 Communication, la boîte à nanas dans un article qui nous était consacré. A3 Communication est une agence qui a été créée par des femmes, qui est portée par des femmes et qui se développe essen-tiellement grâce à des femmes. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’hommes dans l’équipe, bien au contraire.

M. A3 Communication a été à l’origine de la création du Festival d’Essaouira. D’où vous est venue l’idée de créer ce festival et pourquoi avoir choisi Essaouira ? N.T. Il y a quinze ans (et oui déjà !) Nous étions un groupe de passionnés de musique et d’Essaouira. Nous avons mis en commun nos atouts pour donner naissance au premier festival de la culture des Gnaouas. Le but de ce festival est de valoriser cette musique et cette culture, longtemps marginalisées, forcément à Es-saouira puisque c’est une musique et une culture qui font partie intégrante de la vie des Souiris, que les plus grands maâlmines du Maroc vivent à Essaouira, que la zaouia Sidna Bilal qui est le centre spirituel de la

Ouverture, curiosité, altruisme et sens de l’engagement pour la communauté sont les mots d’ordre de Neila Tazi, Administratrice du groupe A3 Communication/Rezo Production et Directrice générale de A3 Communication. Après une enfance aux USA et des études en gestion et management en France, Neila Tazi rentre au Maroc avec pour objectif de s’engager dans la vie active de son pays. Pari tenu, puisqu’ aujourd’hui A3 Communication figure parmi les agences les plus connues de la place. Retour sur le parcours d’une femme d’exception. PAR DOUNIA Z. MSEFFER – PHOTOS LEÏLA GHANDI

En mode communicationNeila Tazi

Gnaoua le premier festival populaire au Maroc. Nous

avons commencé avec un très petit budget en 1992 et nous n’aurions jamais imaginé que l’événement prendrait une telle ampleur

confrérie est à Essaouira. Nous l’avions alors intitulé « un festival pas comme les autres » parce que nous l’avons conçu gratuit, ouvert, humble mais généreux.

M. Ce n’est pas toujours simple de réunir des partenaires pour soutenir un événement culturel aussi connu soit-il. Est-ce qu’avec le temps les cho-ses ont changé ? N.T. Il est important de rappeler que c’est le premier festival populaire au Maroc. Nous avons commencé avec un très petit budget en 1992 et nous n’aurions jamais imaginé que l’événement prendrait une telle ampleur. En prenant conscience du succès du festival et du nombre de visiteurs qui venaient chaque année, le festival s’est imposé à nous comme une véritable responsabilité : le challenge est devenu de plus en plus difficile, d’autant plus que le festival n’est pas subventionné par la ville d’Essaouira. Mais les choses évoluent progressivement d’une année à l’autre et nous avons surtout la chance

d’être accompagnés par des sponsors fidèles, convaincus et tout aussi engagés que nous.

M. Envisagez-vous des partenariats avec d’autres pays de la rive sud médi-terranéeenne ? N.T. Nous travaillons régulièrement en partenariat avec des associations de divers pays et pas seulement du Sud, soit pour des mises en place de résidences artistiques ou pour des échanges d’expé-rience. Cette année par exemple, nous travaillons avec une association sud-afri-caine qui nous envoie des techniciens en stage de formation durant le festival. Le festival occupe une place importante dans le paysage culturel africain et jouit d’une vraie notoriété internationale. Il figure dans un réseau international de festivals, le réseau De Concert au sein duquel nous partageons des expériences sur différents volets.

M. Est-ce qu’il est facile d’allier le rayonnement culturel de tous ces festivals et le business que peut repré-senter une agence comme A3 Commu-nication ? N.T. Ce sont deux challenges différents. Il y a d’un côté le métier de producteur et de l’autre celui de prestataire de service. A A3, nous sommes les deux, et disons que cette longue expérience de producteur nous permet de mettre nos meilleurs ensei-gnements au service de nos clients. Et ces enseignements sont importants puis-que des événements culturels de cette importance nous permettent d’évoluer dans différents univers (politique, élus et

Metropolis 17MARS 2012 / NUMERO 2

BUSINESS MODEL

pouvoirs publics, associations, artistes, médias, entreprises..). Pour répondre à votre question, il est à la fois difficile et passionnant d’allier les deux.

M. En 2003, vous lancez EXIT. Pouvez-vous nous en parler ? N.T. C’était à l’époque de ce que l’on peut appeler « la Nayda marocaine ». Des talents étaient en train d’éclore dans tous les domaines de l’expression artistique, nous voulions donner une tribune à ces artistes pour qu’ils puissent s’exprimer, parler de leur travail… En parallèle, les villes se dotaient de nouveaux lieux, de galeries d’art, de restaurants, en bref il y avait une effervescence intéressante qui nous a incités à créer un magazine cultu-rel, urbain, à l’image de Metropolis ! Mais à l’époque c’était trop tôt, les annonceurs et les agences ne passaient pas assez de pub, les charges étaient lourdes et au bout de six ans nous avons choisi de mettre un terme à ce projet certes intéressant mais trop risqué.

M. Que retenez-vous de cette aventure artistique et humaine ? N.T. Des contacts formidables avec des artistes et des personnalités de tous horizons. Un véritable enseignement, la découverte d’un métier, celui de l’édition de presse. Le mérite de six années de publication d’Exit Urban Guide revient essentiellement à sa rédactrice en chef, Asma Ouazzani, qui a mené ce projet avec passion, rigueur et détermination. Trois ans après son retrait des kiosques, nombreuses sont les personnes qui nous demandent de le relancer.

M. Vous êtes également présidente de l’association Yerma pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine im-matériel de la confrérie des Gnaouas, pouvez-vous nous en dire plus ? N.T. Depuis quinze ans que nous ba-taillons pour le développement du Festi-val Gnaoua et Musiques du Monde, nous prenons conscience chaque jour un peu plus que la valorisation d’un art ancestral ne suffit pas. Un festival de cette importan-ce c’est bien mais pas assez, il est impor-tant de mener un travail de préservation de cet art qui est un patrimoine national et qui risque de disparaître. En quelques années de grands maâlmines nous ont quittés, Maâlem Sam, Hamida Boussou, Abdelkader Benthami, Abdessalam EL Belghiti. Nous nous sommes mobilisés avec la majorité des maâlmines pour créer

l’association Yerma. Nous travaillons sur plusieurs volets : la reconnaissance du statut du Gnaoui en tant qu’artiste, l’amé-lioration de sa condition sociale, la pro-motion de cet art à l’international et l’aide à la circulation des artistes gnaouis et la préservation du patrimoine par l’édition de l’anthologie des Gnaouas actuellement en cours. Nous avons également sollicité le ministère de la Culture il y a deux ans pour nous aider à inscrire le patrimoine Gnaoua à l’Unesco comme patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Nous espérons que le nouveau ministre nous aidera à avancer plus vite sur ce dossier.

M. Avec un agenda aussi chargé, com-ment arrivez-vous à concilier votre travail et votre vie de famille ? N.T. C’est un peu compliqué d’autant que mon mari travaille et habite en France comme mon fils de 20 ans qui est étudiant. De mon côté je travaille à Casablanca et j’élève ma petite fille qui a deux ans. Je m’organise, je suis en activité permanente, je voyage souvent. C’est dy-namique, parfois fatiguant mais c’est mon choix. Notre équilibre se construit chaque jour un peu plus.

M. Quels sont vos projets d’avenir pro-fessionnels et personnels ? N.T. Mes projets se redessinent en perma-

nence, un peu mieux ou autrement. J’ai des projets plein la tête et je sais que je ne pourrai sans doute pas tous les réaliser. J’ai décidé aussi de prendre le temps, de consolider, de renforcer et de réfléchir. Il m’arrive d’être tentée par l’engagement po-litique. Sur un plan plus personnel, je rêve de faire une grande et longue traversée en voilier avec ma famille.

M. En tant que femme, quelles sont les difficultés que vous avez pu rencon-trer ? Arrivez-vous à imposer votre vision ? N.T. Dans un environnement profession-nel essentiellement dominé par des hom-mes, il m’est souvent arrivé de ressentir une forme de colère parce que mon point de vue n’était pas considéré à sa juste valeur simplement parce que je suis une femme. Mais dans le travail d’équipe le fait d’être une femme manager n’a jamais été une difficulté. Je ne cherche pas à impo-ser une vision mais plutôt à défendre des valeurs dans le travail telles que la rigueur, le sens et la cohérence donnés aux projets.

M. Comment voyez-vous l’évolution de la femme ? N.T. Tout dépend de ce que sera le Maroc dans les années à venir. La société civile doit se mobiliser, maintenant plus que jamais, pour défendre la place, le rôle et les responsabilités que les femmes occu-pent dans la société marocaine. L’égalité homme-femme est un principe en forte régression aujourd’hui dans le monde arabe et musulman, la place des femmes a régressé dans notre actuel gouvernement. Les femmes doivent être encore plus combatives et se mobiliser pour gagner le soutien franc et massif des hommes. Les hommes aussi doivent faire preuve de plus de courage si nous voulons que le Maroc continue d’être l’exception de ce printemps arabe.

M. Comment vous voyez le Maroc dans dix ans au niveau culturel et social ?N.T. J’espère le voir évoluer vers encore plus de démocratie et vers plus de justice sociale. J’aspire à ce qu’il y ait plus de mixité sociale et d’égalité des chances depuis l’école jusqu’au monde du travail, de l’accès aux soins, à la culture… Cela repose sur des politiques publiques fortes, sur une prise de conscience et un engage-ment citoyen collectif. Sur le plan culturel je pense que l’expression culturelle libre sera un véritable débat, voir même un combat, dans les années à venir.

18 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

GREEN

Un retour au naturelFerme Agro-écologique de Dar Bouazza

A vingt cinq kilomètres de Casablanca après un douar de fortune, dans une petite parcelle de terre de 7000m²,

se trouve la Ferme Bio de Dar Bouazza où onze cultivateurs ont décidé, il y a quelques années de cela, de se convertir à l’agro-écologie. Une agriculture basée sur un système de culture privilégiant la gestion des écosystèmes plutôt que l'apport d'intrants agricoles extérieurs (engrais, pesticides de synthèse, semences, conservateurs et additifs). En d’autres termes : produire en quantité et en qualité sans nuire à la santé des consommateurs et des producteurs, ni aux ressources naturelles (les sols, les plantes, la biodiversité, l’eau…), en utilisant uniquement des engrais et pesticides à base de produits naturels. Tout commence en 2001, dans la région de Taroudant, à l'issue d'une rencontre entre des militants associatifs et Pierre Rabhi, porte- parole international de l’agro-écologie. Séduits par ce concept qui préconise la préservation des patrimoines pour en faire une ressource valorisée, nos militants décident de tenter l’expérience à Dar Bouazza et créent l’association Terre et Humanisme Maroc. Pour assurer la pérennité de ce projet, convaincre les agriculteurs et fidéliser les consommateurs, l’association décide de s’inspirer du modèle japonais basé selon un système de vente de paniers , tout en expérimentant le modèle français. Ainsi, les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) consistent à mettre en place un partenariat entre producteurs agro-écologistes et consommateurs. Les

premiers s’engagent à produire des aliments diversifiés, sains et frais, les seconds à payer par avance trois mois de production. Dix familles acceptent de se prêter à l'expérience en juillet 2008, pour une durée de dix semaines. D’un commun accord, les consommateurs et les agriculteurs fixent le prix du panier. L’argent obtenu à travers la vente est versé à l’association et sert à couvrir les frais des cultivateurs et à leur assurer un revenu hebdomadaire, en fonction de la quantité et de la variété de légumes livrés. L’expérience s'avère convaincante : les familles renouvellent leur engagement et d’autres personnes viennent s’ajouter à la liste. De dix, ils sont passés aujourd’hui à soixante dix familles. Le principe est simple : chaque jeudi matin, nos onze cultivateurs se retrouvent à la ferme pédagogique pour répartir la production dans les paniers. Et à partir de 15 heures, les premiers paniers sont livrés à l’Épicerie Natty, située à Dar Bouaza- Darkouch. Les paniers restants sont ensuite livrés entre 17 heures et 19 heures à Casablanca, dans une villa, logée au quartier de l’Oasis, mis à la disposition par un membre de l’association. Grâce au succès de l’opération, l’expérience a été exportée vers d’autres régions. On voit ainsi des fermes cultivées selon une

démarche agro-écologique à travers le pays : à Benslimane, Mediouna, Settat, Tit Mellil et à Kermet Ben Salem, dans la région de Meknès. Quant à nos onze cultivateurs de Dar Bouazza, ils créent actuellement leur propre coopérative. L’association Terre et Humanisme œuvre aujourd’hui pour la création d’une ceinture verte autour de Casablanca qui s'étend de Dar Bouazza à Oued El Maleh, du côté de Mohammedia. Deux projets pilotes sont, de plus, en cours : d'une part l'aménagement de jardins et la formation au Centre Culturel de Sidi Moumen à Casablanca, et d'autre part l'aménagement de jardins solidaires en terrasses au Centre des Compétences Féminines dans l’ancienne médina. Autre projet phare de l’association et dont le lancement a eu lieu le 19 février dernier : le carrefour des initiatives et des pratiques agro-écologiques situé à 40 kilomètres de Marrakech dans la province de Rahma. Objectif ? La diffusion de l’agro-écologie en milieu aride, à travers la formation et l’aménagement de jardins et de citernes de récupération des eaux de ruissellements, élan vers une nouvelle forme de vie.Prix d’un panier de 7,5 Kg : 100 DH Prix d’un panier de 15 Kg : 200 DHPour plus d’informations, contactez le 06 75 08 16 01. www.terre-humanisme.ma

PAR DOUNIA Z. MSEFFER

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Jamais sans ma filleLa députée italienne Licia Ronzulli a fait sensation le 15 février dernier, au Parlement Européen de Strasbourg. Lors d’une session de vote, à laquelle elle a pris part comme ses homologues, sa fille, Vittoria, alors assise sur ses genoux a également levé la main. La députée rappelle par ce geste la difficulté pour les femmes à concilier activité professionnelle et vie de famille.

FOCUS

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23MARS 2012 / NUMERO 2 Metropolis

Malika Zarra

Berber voice

UNE HEURE AVEC …

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Metropolis 25MARS 2012 / NUMERO 2

La voix est lente et soyeuse. Ponctuée d'éclats de rire au passage et de son regard droit et profond, Malika Zarra est une âme rare. Originaire du sud marocain, elle chante en darija, en berbère, en français et en anglais. Entretien inspiré avec cette esthète d'ici et d'ailleurs qui sera sur la scène de Timitar en juin prochain.

PAR FOUZIA MAROUF

PHOTOS WAHID TAJANI

REMERCIEMENTS AU HYATT REGENCY

CASABLANCA

UNE HEURE AVEC …

D’emblée, elle brise la glace. Lumineuse, affable, l’air en ac-cord avec la fin de l’après-midi, moment de respiration où vous

la rencontrez dans la métropole casablan-caise. Teint de star, veste rouge et jean noir, Malika Zarra, est une pure artisane de la scène à l’heure où certains s’autoprocla-ment artistes. Penchons-nous sur cette femme aux accents de diva et tendons l’oreille au flot jazz mâtiné de world music, emporté subtilement par la tessiture cha-toyante de sa voix. Inspirée de l’héritage de sa culture marocaine et des musiques chaabi, berbère et gnawa, elle en serait la nouvelle icône. Elle fait bouger la scène new-yorkaise depuis plusieurs années. Elle a enflammé les scènes mythiques du Car-negie Hall, du Blue Note, du Duke Ellington Jazz Festival. Née dans le Sud marocain, Malika Zarra grandit en France. En 2004, elle quitte Paris pour s’installer à New-York où elle enregistre son premier album On the Ebony Road (sur la route de l’ébène), en hommage à ses racines arabes. Elle signe un nouvel opus, l’envoûtant « BerberTaxi », pressenti pour atteindre progressivement le haut des sommets.

Metropolis : Vous êtes auteur, compositeur et interprète. Comment êtes-vous venu à la musique ?Malika Zarra : La musique a toujours été présente, depuis que je suis enfant j’en écoute. Au fil des années j’ai pris conscien-ce de sa portée, elle est un atout capable de dépasser les frontières culturelles. Là où j’ai grandi en France, je me rendais souvent compte des problèmes relationnels liés à l’incompréhension de l’autre. Mais dès que des fêtes étaient célébrées plus aucun ressentiments ne se faisait sentir : à ce mo-ment, j’ai réalisé que toute forme d’expres-sion artistique pouvait en fait rapprocher les gens. Pendant très longtemps je pensais promouvoir l’art plutôt que d’être moi-même artiste, jusqu’au jour où j’ai relevé le défi, en sachant que je n’inventerai rien de forcément nouveau, car ça m’a toujours fait doucement sourire les personnes qui déclarent Je suis le premier à avoir fait ceci ou cela. (Sic). Les courants et les idées artistiques sont assez similaires, même si elles vont éclore à l’autre bout du monde. Les mouvements culturels de différents

peuples peuvent se ressembler et à ce moment apparaît un bien fondé autour de l’art, qui est alors le reflet de la société. Pour ma part le besoin d’explorer mes racines était lié à ma passion pour la musique, je voulais aller à la rencontre de mes origines marocaines et nord-africaines. J’avais une furieuse envie d’exprimer ce potentiel.

M. Parlez-nous de vos débuts ...M.Z. C’est en fait le fruit d’un chemine-ment. Je n’avais pas de culture musicale, personne dans ma famille n’était musicien professionnel. Je ne savais pas vers quelle école me tourner, partagée entre le jazz et le rock. J’ai finalement opté pour une école de jazz que je trouvais proche de l’impro-visation, notamment à travers la musique arabe et africaine. Même si j’aimais l’énergie du rock, j’étais d’une nature timide et réservée. Avant cela, j’avais suivi les cours du conservatoire à Tours que j’ai quitté car l’atmosphère ambiante y était trop rigide. Puis j’ai commencé ma carrière profession-nelle à Salon de Provence, dans le sud de la France. Je chantais des standards de jazz en anglais, et j’ai eu envie d’écrire mes pro-pres textes : je me suis rendu compte que la langue maternelle laisser passer beaucoup d’émotion.

M. Une rencontre a été déterminante dans votre histoire, celle avec New-York...M.Z. Oui, alors que je n’étais pas parti-culièrement attirée par cette ville, j’ai eu l’occasion de m’y rendre durant trois mois. C’était vraiment La Mecque du jazz ! Ce passage a été une vrai explosion, j’ai eu la chance d’y rencontrer des musiciens extra-ordinaires. Ils m’ont encouragée à dévelop-

per mes différentes influences culturelles, européennes mais principalement le côté nord-africain que j’effleurais, bridée incons-ciemment par ma culture française. On ne soupçonne pas combien on peut totale-ment se nier et s’oublier. L’histoire de l’as-similation, je l’ai clairement ressentie à ce moment, ce dont je n’avais pas conscience avant ce voyage et cette forme de libération musicale et identitaire aux États-Unis. Les Américains m’ont donné le sentiment que ce que j’étais était bien, alors qu’auparavant ce que je faisais n’était jamais assez bien. Donc, en 1996, ce voyage à New-York a été important, mais si cette ville est fabuleuse elle est aussi une jungle impitoyable. Si tu ne sais pas ce que tu veux, tu es très vite happée par le quotidien et la dureté de la ville. Les gens n’ont pas le temps de se mor-fondre sur leur sort : ils sont dans l’action en permanence. J’y ai fait de très belles rencontres, j’y ai énormément joué dans de petits clubs qui n’ existent plus aujourd’hui. On me demandait très souvent de chanter en arabe et en français dans un big band. Les Américains ne perdent pas de temps, ils agissent. J’aimais leur énergie, mais comme la vie est dure à New-York les gens savent y être humbles, rien n’est acquis. Il faut y développer un esprit de recherche incessant. Et le meilleur moyen pour un ar-tiste, c’est de se côtoyer à des personnes qui ont de l’expérience, il y a une expression qui dit price less , ça n’a pas de prix.

M. Que chantez-vous dans On The Ebony Road et Berber Taxi ?M.Z. Mon premier album On The Ebony Road évoque le fait de prendre conscience du joyau que chaque être humain possède. Run, l’un des titres, parle du manque de confiance en soi et d’une personne qui cherche hors d’elle le bonheur et la paix. Free, une autre chanson, aborde l’histoire d’une femme qui se fait lyncher alors qu’elle aspire simplement à vivre libre-ment, rien dans son attitude n’est condam-nable. All the same est une chanson qui dit que quelque soit l’origine d’un individu, rien ne sert de voler la richesse d’un pays ou d’un continent. Au contraire on est sur terre pour vivre dans le partage. Dans mon second album, Berber Taxi, j’interprète mes chansons en darija et deux morceaux sont chantés en berbère. Un autre titre parle de nos parents qui sont allés chercher le bon-heur ailleurs car ils n’avaient pas le choix.

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Après le 11 septembre, j’avais peur de m’installer

aux Etats-Unis, mais les gens ont ressenti le besoin de s’intéresser aux cultures arabo-musulmanes

Metropolis 27MARS 2012 / NUMERO 2

« Berber Taxi », Second opus de la chanteuse, paru en mai 2011, il s’inspire de musique traditionnelle marocaine. Elle y est auteur, compositeur et interprète. Deux titres sont chantés en darija et un en berbère, cet album comporte 11 chansons : « Tamazight », « Berber Taxi », « Houaria », « Prelude to Mossameeha », « Little voice », « Issawa »s woman », « Leela », « Amnesia », « No Border », « Mon Printemps ».

« On The Ebony Road » (Sur La Route de L’Ebène), le premier album jazz world fusion, de Malika Zarra, est réalisé en 2006 à New-York. Elle y chante à travers huit titres - « Run », « Free », « Pouvoir », « Fayne », « All the same », « Joky heart », « Mchina », « Your jewel » - un retour à ses racines nord-africaines et l’aspiration à la liberté de tout un chacun, ou encore le trésor caché que chaque être porte en lui.

DISCOGRAPHIE

UNE HEURE AVEC …

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M. Pourquoi ce titre Ber-ber taxi ?M.Z. Je souhaitais explorer de nombreux styles musicaux et les marier à la musique tradi-tionnelle marocaine. Ce second album a été plus difficile à réali-ser. Il est sorti avec un label amé-ricain qui s’appelle Motema. Eric Watson, célèbre compositeur et pianiste de jazz américain, a éga-lement, été produit par ce label. Il est tombé fou amoureux de la musique gnawa à Tanger, et l’a ensuite fait découvrir à travers le monde. J’ai énormément ap-pris au cours de la fabrication de ce nouvel album, du mixage au mastering en passant par la pro-duction. Et il me renvoie aussi à ma mère, d’origine chellha, elle chantait très souvent, c’est une langue que j’adore. Dans ma famille, on aime chanter et dan-ser. J’y ai écris un texte traduit par Tamazight. Il évoque une femme amazigh qui est aussi courageuse qu’une lionne et qui a en même temps la douceur du cœur. Si son entourage ne le reconnaît pas toujours, elle est son pilier et sa fierté. J’avais de plus besoin d’un retour aux sources à travers l’expression de mon art. Je suis originaire du sud du Maroc, ça fait d’ailleurs longtemps que je n’y suis pas retournée. Et j’aime particulière-ment, Taroudant qui est ma ville de cœur, ainsi qu’ Agadir.

M. Quelle a été l’accueil de la critique américaine pour ce nouvel album ?M.Z. Il a été très bien accueilli par la presse américaine. Après le 11 septembre j’avais peur de m’installer à New-York, mais les gens ont ressenti le besoin de s’intéresser aux cultures arabo-musulmanes. Des concerts et des évènements artistiques y fleurissaient, bien plus qu’à Paris. Au Maroc nous avons une richesse musicale infinie. Et je suis heureuse de pouvoir m’ex-primer en darija et en berbère et faire découvrir notre patrimoine aux États-Unis et ailleurs.

M. Quelles voix vous ont marquées ?M.Z. Les voix marocaines chaabi, chelha, Ella Fitzgerald. J’aime également la musique brésilienne, Bobby Mac Ferrin et les sons qui sont destinés à la danse et à nous faire bouger comme la funk.

M. Connaît-on la musique arabe aux États-Unis ?M.Z. Tout dépend du point de vue duquel, on se situe. Les gens ne connaissent pas énormé-ment la musique arabe mais ils connaissent généralement la musique marocaine à travers les musiciens gnawas, le festival d’Essaouira et d’autres festivals. En ce qui me concerne, je m’at-tache à mélanger différentes in-fluences musicales à la fois jazz, chaabi, gnawa et berbère. Même s’ils ne savent pas forcément situer géographiquement le Ma-roc, depuis le printemps arabe il y a un regain d’intérêt pour la culture arabe en général.

M. Que faites-vous quand vous ne chantez pas ?M.Z. Chanter est en fait 5% de la partie de l’iceberg. (Rires !) On fait croire aux jeunes gens que

la musique est accessible, or c’est le fruit d’un long travail, de ténacité et d’un parcours qui se construit dans la durée. Tu es à la fois manager, chef d’entrepri-se et artiste. Il existe des labels musicaux qui manipulent leurs artistes et ensuite s’en débarras-sent sans état d’âmes. Mais je le répète mon style de musique correspond à un cheminement qui s’est inscrit au cours de nombreuses années. Et c’est en cela que c’est aussi passionnant, il y a tant d’aspects à découvrir et à gérer : écrire ses textes, organiser sa tournée, réunir ses musiciens. J’ai la chance de travailler avec des musiciens fidèles qui m’accompagnent depuis longtemps. Et ce sont tous ces aspects rassemblés qui permettent de réaliser quelque chose de constant. Prince est un redoutable chef d’entreprise, par exemple. C‘est un artiste qui a révolutionné énormément de codes dans le business de la pop car il a fallut qu’il soit aux commandes de sa carrière. Son talent ne se réduit pas à de la poudre lancée aux yeux. Tous ses efforts et ses combats permanents, ont participé à l’as-seoir en tant qu’artiste de renom.

M. Que vous inspire le Maroc ?M.Z. On a ici une rare qualité de vie que l’on ne retrouve pas aux États-Unis, et qui m’empêche de voir ce qui ne va pas pour ceux qui ont la vie dure. J’adore la créativité du Maroc que je trouve illimitée. C’est encore un pays jeune qui continue de se construire et il faut transmettre et reconnaître aux Marocains qu’ils sont porteurs de valeurs indéniables. Car lorsqu’on sait d’où l’on vient, on sait surtout où l’on va. Bien que je n’ai pas grandi ici, je peux comprendre la jeunesse et la population marocaine. Comme je peux aussi comprendre les Français et les Américains. J’ai envie de revenir au Maroc, d’y passer davantage de temps, d’améliorer ma pratique de la darija.

New-York est une ville fabuleuse

mais aussi une jungle impitoya-ble, si tu ne sais pas ce que tu veux tu es vite happée par le quotidien et la dureté de la vie »

Ses dates de concerts

13 avril. Festival de banlieue bleue à Paris.

14 avril. World Music Institut à New York

8 juin. Festival de jazz à Washington DC

9 juin. Club de Jazz à Baltimore

Juin. Timitar à Agadir

Metropolis 29MARS 2012 / NUMERO 2

UNE HEURE AVEC …

30 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

culCahier

ÉvènementCinocheLivresseActeurs CulturelsMusique & DVDZapping TVActu cultureAgenda

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CULTURE Événement

« La suprématie culturelle va devenir plus importante que la suprématie militaire et économique. »

Jean-Christophe BasCet ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale dirige actuellement les partenariats de l’Alliance des civilisations (UNAOC) au siège de l’Organisation des Nations-Unies, à New-York.

L’Alliance des civilisations a tenu son 4e forum international à Doha du 11 au 13 décembre dernier. Créée en 2005 et basée à New York, cette institution de l’ONU œuvre activement à promouvoir les valeurs universelles de paix, de tolérance et de dialogue entre les peuples.

PROPOS RECUE ILL IS PA R YA SMI N A

LAHLOU, ENVOYÉE SPÉ CI A LE AU Q ATA R

Comment améliorer le dialogue et la compréhension entre les peuples et les cultures ?Depuis la fin de la guerre froide, la plupart des conflits graves dans le monde se dérou-lent au sein des pays plutôt qu’entre pays. Plus des deux tiers de ces conflits sont an-crés dans des tensions de nature culturelle, liés à des systèmes de valeurs, l’apparte-nance religieuse ou ethnique, les chocs identitaires, les identités meurtrières comme le titrait magistralement Amin Maalouf.Pour instaurer la compréhension entre les peuples et au sein des peuples, il n’y a certainement pas de recette magique. A l’évidence, l’éducation - dès la prime enfance- joue un rôle essentiel, car c’est là que se forment les stéréotypes. Respecter la différence, qu’elle soit religieuse, ethnique ou culturelle, est un impératif majeur pour nos sociétés.

Qui peuvent être les acteurs de ce changement ? Tout un chacun, à sa manière, peut être un acteur du changement. Un père ou une mère par l’éducation de leur enfant ; une entreprise qui permet à ses salariés de pratiquer leur religion dans le cadre du lieu de travail ; une ONG qui développe des activités conjointes au-delà des différences

Metropolis 33MARS 2012 / NUMERO 2

ethniques ou confessionnelles. Bien sûr les gouvernements doivent montrer la direction. L’une des grandes forces de l’Al-liance des civilisations est de compter 130 Etats membres, constituant ainsi un levier politique majeur. Assurément, le monde de l’entreprise constitue aussi une des forces d’innovation et de changement. La prise en compte de la diversité entre les composan-tes culturelles représente pour beaucoup d’entreprises une question de survie et de croissance. Le groupe Vivendi est, à ce titre, un exemple audacieux et extraordinaire-ment innovant : en alignant une partie du bonus des dirigeants en fonction des résul-tats de l’entreprise en faveur de la diversité culturelle, Vivendi se situe à l’avant-garde ; un modèle qui inspirera, nous l’espérons, les grands groupes mondiaux dans le secteur culturel.

Comment cela se traduit-il concrètement depuis la création de l’UNAOC ?En multipliant les actions sur le terrain et les partenariats stratégiques avec de multiples acteurs de toute nature. Nous avons notam-ment lancé l’année dernière, à l’occasion de la Journée mondiale de la diversité, une campagne pour encourager tout un chacun à s’engager de façon concrète, par exemple en allant visiter un musée consacré à une autre culture ou religion ; en invitant une famille de voisins immigrés à partager un repas et engager une conversation... Dans le contexte du printemps arabe, nous avons créé un programme en direction des jeunes leaders du monde musulman et du monde arabe, européens et américains, en vue de favoriser une connaissance mu-tuelle de l’autre société et de créer des liens personnels entre leaders de ces régions. Ce programme, unique en son genre, réunit comme partenaires la Ligue Arabe, l’ISESCO [dont le siège est à Rabat, NDLR], le Gouver-nement du Qatar avec le British Council, et l’Institute of International Education qui gère le fameux programme Fullbright aux Etats-Unis. Le gouvernement allemand vient d’annoncer son soutien financier à cet important programme.

Que pouvez-vous dire du BMW Awards ?L’Alliance des Civilisations et le groupe BMW ont créé l’année dernière un Prix pour l’Innovation interculturelle qui soutiendra chaque année une quinzaine d’initiatives locales innovantes dans le dialogue et la coopération entre les cultures. Il existe au niveau des communautés locales des

foyers d’innovations extraordinaires, grâce à des “entrepreneurs interculturels”. Il suffit parfois de très peu pour que ces initiatives se reproduisent dans des dizaines, des centaines, voire des milliers d’autres com-munautés ou villes. La véritable difficulté est d’identifier ces trésors d’innovation et de s’assurer de leur applicabilité. Nous travaillons avec des partenaires dans le monde entier pour y parvenir. Nous venons de décerner à Doha les premiers Prix dans le cadre de cette collaboration avec BMW.

Quel bilan dresser de l’Alliance des Civilisations depuis sa créa-tion en 2005 ?En l’espace d’à peine trois ou quatre ans, l’Alliance s’est imposée comme le premier forum mondial consacré au dialogue interculturel. Elle a contribué à placer cette question fondamentale au cœur de l’agenda international du développement durable. Il ne peut y avoir de développement dans des sociétés minées par les tensions internes et qui ne parviennent pas à valoriser toute la richesse que peut apporter la diversité.

Quel est le programme et quelles sont les perspectives de l’UNAOC ?Le vrai défi, celui qui façonnera profondé-ment les équilibres mondiaux, est le défi culturel. Nous entrons dans une compé-tition mondiale des modèles culturels et des systèmes de valeur dont les enjeux sont majeurs. Les valeurs d’universalité sont progressivement remises en cause et considérées souvent comme une ingérence. La suprématie culturelle va devenir aussi, voire plus importante que la suprématie militaire et économique, avec la recherche du soft power, cette capacité qu’auront certains pays ou certains blocs d’incarner un modèle et des valeurs capables d’attirer un soutien et une adhésion des peuples. Or, il y a une aspiration profonde des peuples à vivre ensemble au-delà des différences. L’Al-liance et ses partenaires ont pour mission de faire entendre la voix des modérés de par le monde, cette immense majorité qui rejette toute forme d’extrémisme et de haine.

de G. à D. Sheikha Mozah, Konstanze Carreras, directrice responsalibité sociale du groupe BMW et Jean-Christophe Bas.

Ban Ki-Moon, Sheikha Mozah, l’épouse de l’émir du Qatar et Jorge Sampaio.

Le haut représentant de l’UNAOC, l’ancien président du Portugal Jorge Sampaio, Sheikha Mozah et Ban Ki-Moon avec les jeunes unis de tous les pays.

CULTURE Cinoche

La vérité si je mens ! 3RÉALISÉ PAR THOMAS GILOU. AVEC JOSÉ GARCIA, VINCENT ELBAZ, BRUNO SOLO, GILBERT MELKI, RICHARD ANCONINA, AMIRA CASAR, AURE ATIKA.

Eddie, Serge, Dov, Yvan et Patrick ont migré du Sentier moribond à la banlieue florissante d'Auber-villiers. Les rois de la maille juive

ont cédé la place aux grossistes chinois, mondialisation oblige. La petite bande est toujours aussi soudée, et la vie suit son cours, au gré des petits événements familiaux et des affaires. Dov collec-tionne les amourettes ; Eddie reste fidèle à sa femme et au business ; Yvan veut convoler avec l'ex-épouse de Dov ; Sandra veut reprendre ses études à l'université ; Chochana reste pleine de candeur. De son côté, Serge conduit la société de son beau-père (interprété par Enrico Macias)

tout droit à la faillite, tandis que Patrick, sous le coup d'un sévère contrôle fiscal, trouve le moyen de tomber fou amou-reux de sa perceptrice d'impôts. Tout irait pour le mieux jusqu'à ce qu'un vent mauvais apporte son lot d'adver-sité, compromettant sérieusement la cohésion du groupe. Pour s’en sortir, ils tentent de monter une ultime affaire, l’occasion de vivre de nouvelles folles aventures entre Paris et Shanghai. Les tribulations des Séfarades en Chine seront-elles vaines ou bien, une fois de plus, à force de solidarité et de ruses, triompheront-ils de la crise avec pana-che ?

Notre avis

La dream-team du Sentier est de retour au grand complet pour ce troisième volet. José Garcia, Vincent Elbaz, Bruno Solo, Gilbert Melki, Richard Anconina et tous les autres… La joyeuse bande de copains est de nouveau réunie onze ans après « La Vérité si je mens ! 2 ». Les dialogues mélan-gent toujours l’arabe, le français et l’hé-breu, un cocktail rafraîchissant qui réac-tive nos zygomatiques. Pas mal de scènes désopilantes, comme celle où Chochana découvre avec horreur une « amulette marocaine » dissimulée par son mari. Des répliques cultes dont on se souviendra : « On partage en trois, on fait 50/50/50 » , dixit José Garcia alias Serge Benamou. Ce n'est peut-être pas le meilleur des trois opus, mais on retrouve toujours avec autant de jubilation le club des cinq. Fin février, le film avait déjà quasiment franchi la barre des 4 millions d'entrées en France. Un succès qui doit beaucoup à un casting formidablement sympathique. ■

Comédie - DURÉE : 1 H 59

PAR YASMINA LAHLOU

Filmdu mois

34 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

La DélicatesseDRAME ROMANTIQUE.RÉALISÉ PAR DAVID ET STÉPHANE FOENKINOSAVEC AUDREY TAUTOU, FRANÇOIS DAMIENS, BRUNO TODESCHINIDURÉE : 1 H 48

Nathalie a tout pour être heureuse. Elle est jeune, belle, et file le parfait amour. La mort accidentelle de son mari va couper son élan. Pendant des années, la veuve inconsolable va s’investir dans son travail et mener une bril-lante carrière professionnelle tout en mettant sa vie personnelle en parenthèse. Un jour, subitement, sans comprendre pourquoi, elle embrasse son subordonné, Markus, un homme au physique plutôt ingrat. S’ensuit alors la val-se sentimentale de ce couple improbable, en butte à la malveillance au sein de l’entreprise. Renaître à l'amour n'est pas simple…■

Notre avisLa Délicatesse est adapté du roman éponyme de David Foenkinos, best-seller vendu à près d'un million d'exemplaires. Le mythe de la belle et la bête est revisité par les frères Foenkinos dans ce film délicat, émouvant et drôle à la fois. La com-paraison avec la sublime actrice Audrey Hepburn ne tient pas seulement à leur prénom commun : Tautou nous rappelle son homonyme aussi par le naturel de son jeu, son physique diaphane, son élégance, sa grâce. C'est elle qui porte le film et nous transporte.■

Mort à vendreDRAME. RÉALISÉ PAR FAOUZI BENSAÏDI. AVEC FEHD BENCHEMSI, FOUAD LABIAD, MOUHCINE MALZIDURÉE : 1 H 57

Trois jeunes paumés, chômeurs et pickpockets à leurs heures, traînent leur mal de vivre à Té-touan. Malik, 26 ans, est fou amoureux de Dou-nia qu'il veut faire sortir de la prostitution. Allal, 30 ans, ambitionne de devenir le nouveau grand ponte du trafic de drogue. Soufiane, 18 ans, en colère contre la société, dérive vers le fondamen-talisme. Ils traînent des blessures communes : problèmes familiaux, insertion sociale difficile et désir de s'inventer un autre destin. Autour d'eux gravite un inspecteur ripoux interprété par Faouzi Bensaïdi lui-même. Leur amitié tourne à la tragédie lorsque, mus par leurs rêves de pouvoir et d'argent, ils décident de cambrioler la plus grande bijouterie de la ville. ■

Notre avisAprès « Casanegra » de Noureddine Lakhmari, voi-ci « Tetouanegra » de Faouzi Bensaïdi ! Un film noir donc. Il contient une ou deux scènes érotiquement audacieuses, quelques longueurs et un scénario un peu mince. Si le film démarre lentement, le rythme va crescendo, jusqu'au dénouement final qui est assez bien réussi. Récemment primé à la Berlinale 2012, « Mort à vendre » commence comme une chronique sociale et finit à la manière d'un polar. ■

Mission impossible Protocole FantômeTHRILLERRÉALISÉ PAR BRAD BIRDAVEC : TOM CRUISE, JEREMY RENNER, SIMON PEGG DURÉE : 2 H 13

Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est définitivement discréditée. Alors que le président lance l’opération « Protocole Fan-tôme », Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentati-ve d’attentat.

Notre avisDe l’action à couper le souffle, des gadgets à gogo traversent d’un bout à l’autre cet opus. Tous les ingrédients des épisodes précédents sont réunis pour ce quatrième volet, qui peine à convaincre et s’essouffle… On n' y décèle mal-heureusement aucune valeur ajoutée, ni surpri-se, mis à part le fait que Tom Cruise, acteur-pro-ducteur, ait cédé la vedette au jeune premier, Jeremy Rinner. Scénario laconique, suspens anticipé, humour dépassé. Les séquences sont redondantes, et lassantes. « Mission : impossi-ble 4 » reste toutefois, un bon cru pour les férus de sensations fortes et d’effets spéciaux en tous genres. ■

L Déli t M à d Mi i i ibl

plus grande bijouterie de la ville. ■

Metropolis 35MARS 2012 / NUMERO 2

CULTURE livresse

Tuer le père

LE LIVRE : 2010. Un soir, à Paris, se joue une par-tie de poker sous haute tension. En effet, l’un des joueurs – très habile – est observé fixement par un autre homme. Un lien spécial unit ces deux personnages, deux des magiciens les plus doués au monde. L’énigme est lancée au lecteur : « allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur».Flash-Back : 1994. Joe, un adolescent de 14 ans, féru de magie, se cher-che un père. Il le trou-vera en la personne de Norman, le plus grand magicien du monde. Ce-lui-ci le prend sous son aile, en fait son disciple et lui apprend tout sur l’art de l’illusionnisme. Plus encore, il lui of-fre l’hospitalité et la douceur protectrice d’un foyer familial, al-lant jusqu’à l’adopter et à l’aimer comme

son propre fils. Alors qu’il perfectionne son savoir-faire à la magie et à la triche aux côtés de son père putatif, Joe s’éprend de la compagne de Norman, Christina, jongleuse de feu. Un triangle amoureux se tisse alors entre les pro-tagonistes sur fond de bluff, de coups de poker et de trahison. Le jeune Joe s’enferme dans un complexe d’Œdipe et n’aura de cesse de tuer le père. Cette « tragédie » familiale se déroule au Nevada, aux Etats-Unis, avec pour décor le fes-tival Burning Man (un immense rassemble-ment artistique hippie qui a lieu chaque année au mois d’août, en plein désert), ainsi que dans les salles de jeux de Las Vegas, la capitale mon-diale des magiciens et des joueurs.

L’EXTRAIT . Reno, Nevada, 1994. Joe Whip a quatorze ans. Sa mère, Cassan-dra, vend des vélos. Quand Joe lui demande où est son père, elle lui répond :

- Il m’a abandonnée quand tu es né. C’est ça, les hommes.Elle refuse de lui dire son nom. Joe sait qu’elle ment. La vérité est qu’elle n’a jamais appris qui l’avait mise enceinte. Des hommes, il en a vu défiler tant à la maison. La principale raison pour laquelle ils partent, c’est que Cassandra oublie ou confond leurs prénoms.Pourtant, elle se sent flouée dans cette affaire.- Regarde-moi, Joe. Est-ce que je ne suis pas une belle femme ?- Oui, maman.

LIVREDU

MOIS

Notre avis

Le meurtre, réel ou symbolique, est un thème récurrent dans l’œuvre d’Amélie Nothomb. Une transposition moderne du parricide dans le fameux mythe d’Œdipe ne pouvait donc que l’inspirer. Tuer le père est un roman court mais bon. Le scénario se déploie efficacement jusqu’à la fin qui sur-prend par un machiavélisme et une violence psychologique terribles. On peut reprocher à la romancière son style trop concis et son écriture quasi-au-tomatique, facilités auxquelles elle cède aussi dans ses derniers livres, mais elle a su conserver tout son talent de magicienne pour distiller savamment les éléments de l’intrigue, brouiller les pistes et égarer ses lecteurs. Pour leur plus grand bonheur.

AMÉLIE NOTHOMB

ÉDITIONS ALBIN MICHEL

PAR YASMINA LAHLOU

36 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

L’AUTEUR : Amélie Nothomb est un écrivain belge. Née le 13 août 1967 au Japon, où son père fut ambassadeur, elle a vécu une partie de son enfance en Chine, au Bengladesh et aux États-Unis. Elle rencontre le succès dès son premier roman, Hygiène de l’assassin (1992). Stupeur et Tremblements a été récompensé en 1999 par Le Grand Prix du roman de l’Académie française. En 2007, Ni d’Ève ni d’Adam lui a valu le prix de Flore. Auteur prolifique, Amélie Nothomb publie au rythme immuable d’un roman par an depuis 1992 ; Tuer le père est son vingtième opus.

LE MONITOR DE LA CULTURE CONTEMPORAINE AU MAROC (ÉDITIONS ÉCONOMIQUES DU MAROC)

Un ambitieux état des lieux de la culture marocaine, toutes disciplines confondues : de-

sign, architecture, littérature, danse, cinéma, musique, peinture, photogra-phie, mode, théâtre, gastronomie, arts plastiques. Toutes les nouvelles formes d’expressions sont réunies dans cet ouvrage qui présente les divers mouve-ments artistiques modernes tout en expliquant leur origine, leur histoire et leur évolution. Sociologues, historiens, journalistes et écrivains ont participé à sa réalisation. Des portraits où des interviews d’artistes majeurs viennent enrichir le propos. ■

Notre avis

Ce Monitor propose un vaste tour d’horizon de ce qui se fait actuelle-ment sur le plan de la culture et de l’art contemporain, montrant une créativité en pleine effervescence. Un beau-livre volumineux (400 pages), instructif et richement illustré par de nombreuses photos (de qualité inégale toutefois). Ré-alisée par un imprimeur spécialisé dans les livres d’art à Turin, en Italie, voici une édition luxueuse donc coûteuse, dis-ponible en librairie au prix de 1 000 dh tout de même. Cela n’en reste pas moins un bon ouvrage de référence. ■

SHAMABLANCA, DE SONIA TERRAB (ÉD. LA CROISÉE DES CHEMINS /SÉGUIER)

Bonne nouvelle pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu, Shamablanca vient d’être réédité

(1ère parution en 2011). L’histoire : Shama, 26 ans, est rentrée à Casablanca après ses études supérieures à Paris. Elle est cadre dans une multinationale mais hurle sa misère dorée. Entre modernité et tradi-tion, apparences et illusions, liberté et castration, bienvenue au royaume en-chanté du Maroc. Là erre l’élite des jeunes friqués, lettrés, mais complètement pau-més. « Marchons. Du chaabi à l’électro, des chikhates au funk, marchons en groupe, jamais trop loin, d’un lieu à l’autre, du verre à la coke, de la coke au joint. Marchons dans Casa la folle, Casa la bête, Casa la grosse. Tuons le temps avant qu’il ne nous massacre tous, buvons à de-main, aux rires en coin, au même refrain, au vide commun. » ■

Notre avis

Un premier livre d’une jeune auteur, court, léger, percutant, qui se situe à la croisée des genres, entre journal intime et roman urbain. On y retrouve un peu de Casanegra et de Marock. L’héroïne déjan-tée pose un regard lucide sur la société, dissèque avec cynisme les paradoxes, les contradictions et l’hypocrisie de la bour-geoisie marocaine. Le tout dans un style cru et sans tabou. ■

1Q84, LIVRE 1, DE HARUKI MURAKAMI (ÉD. BELFOND)

Best-seller au Japon, où il s’est vendu à plus de quatre millions d’exemplaires, ce nouveau roman

du célèbre auteur de Kafka sur le rivage se réfère à 1984 de George Orwell. Pour-quoi 1Q84 ? Car en japonais la lettre Q se prononce «kyu», comme le chiffre 9. C’est donc l’histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle, celui de 1Q84. Deux univers qui s’entremêlent et dans lesquels évoluent Aomamé (29 ans, célibataire et meurtrière à coup de fine aiguille dans la nuque), et Tengo (29 ans, célibataire et nègre chez un éditeur). Deux âmes sœurs solitaires, deux héros aux destinées parallèles qui finiront par se rejoindre puisque Tengo et Aomamé ont fréquenté la même école et sont unis par un pacte secret. ■

Notre avis

IQ84 oscille entre récit fantastique, thriller et roman d’amour, sondant le côté obscur d’une société nippone en proie à la violence et aux sectes religieuses. Plusieurs fois favori pour le Nobel de lit-térature, Murakami nous entraîne avec un immense talent de conteur dans une histoire mystérieuse, surnaturelle et envoûtante. Une science-fiction très réaliste. Après le livre 2, le tome 3 de ce triptyque est sorti le 1er mars 2012. ■

Metropolis 37MARS 2012 / NUMERO 2

CULTURE acteur culturel

Légèreté et gravité d’un dandy

post-moderne

Frédéric Beigbeder

38 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

METROPOLIS. Votre film s’intitu-le L’amour dure trois ans. Vos his-toires n’ont jamais duré plus long-temps ? Pensez-vous réellement que ce sentiment est condamné au-delà de cette durée ?FRÉDÉRIC BEIGBEDER : Eh bien non, je n’ai jamais réussi à dépasser ce couperet fatidique des trois ans. Ou à peine. C’est une malédiction. Même si mon but ultime est de faire mentir ce titre, force est de constater que je lui ai toujours obéi… Et si le film donne l’occasion aux gens de s’engueuler sur la question, je serai content !J’ai écrit le roman L’amour dure trois

ans en 1997 et, quinze années après la question de l’usure du désir dans le couple continue de me préoccu-per. Comment rester amoureux de quelqu’un dans notre société de consommation ? J’ai peur de vivre dans un monde trop frénétique, hys-térique avec le plaisir, où les choses s’accélèrent de plus en plus avec In-ternet et les nouvelles technologies, où les êtres humains deviennent interchangeables.

M. On décèle pourtant une note d’espoir à la fin de votre film, on peut continuer de croire à l’amour. Vous êtes optimiste ou désabusé ?F.B. L’amour est une drogue, une uto-pie. Mais c’est la dernière utopie qui nous reste, alors autant y croire ! Il faut aimer cette illusion car c’est une illusion merveilleuse ; sans elle la vie ne vaut pas d’être vécue. En y réflé-chissant, le titre L’amour dure trois ans est terrifiant… ça voudrait dire que l’amour est comme un yaourt avec une date de péremption ? Non, l’amour est avant tout un mystère et c’est ce qui le rend si fascinant et romanesque.

M. Quelle est votre conception de la séduction ?F.B. Je crois que les séducteurs, les Don Juan, sont des paresseux, parce que rester avec la même femme demande plus d’efforts que d’en changer tous les jours. C’est plus in-téressant de rester avec elle, car cela oblige à être plus imaginatif et créatif. Être étonnant un soir est à la portée de tout le monde, mais l’être chaque soir est plus difficile.

M. Le 14 février dernier les amou-reux célébraient, comme chaque année, la Saint Valentin. Que pen-sez-vous de cette fête ?C’est juste une invention des Améri-cains pour vendre du parfum et des fleurs. C’est un peu triste de monter des opérations commerciales autour du romantisme. Et puis fêter l’amour un jour sur 365, c’est plutôt triste, non ? C’est comme la journée de la Femme, ça signifierait que ce sont les hommes qui commandent 364 jours par an.

M. Que préférez-vous, écrire un livre ou tourner un film ?F.B. Tourner un film n’est ni plus facile ni plus difficile que d’écrire un livre, et je ne vois pas de grandes différences entre les deux. A la base d’un film c’est toujours l’écriture qui est au point de départ, celle du scénario. Ce qui m’intéresse c’est écrire, que ce soit avec du papier ou avec de l’image. Je ne fais ni distinc-tion ni séparation. C’est toujours la même chose : raconter des histoires et essayer de savoir ce que je fais sur terre. D’ailleurs, je suis aussi journaliste. J’ai travaillé dix ans dans la publicité, j’anime une émission à la télévision. Je suis très curieux et ouvert au monde actuel. Et puis, me lancer dans le cinéma m’a donné une nouvelle jeunesse ! (Rires)

M. Quel cinéma aimez-vous ?F.B. La réponse banale, c’est Hitch-cock : un bon scénario, une bonne histoire. J’aime cette catégorie de ci-néma, les films bavards, où il y a des dialogues étincelants et des acteurs qui se renvoient des répliques (co-miques si possible). C’est pour cela que j’aime Woody Allen, Billy Wilder, Blake Edwards et toute cette tradi-tion de cinéma très littéraire au fond.

On connaissait Frédéric Beigbeder l’écrivain bobo germanopratin, le cri-tique littéraire, le présentateur de télévision. On le découvre aujourd’hui réalisateur. Il revient en force avec une double actualité : un nouveau livre et un premier film. Metropolis l’a rencontré le 11 février à l’occasion de sa venue à Casablanca. Entretien et confidences sur l’époque actuelle, la politique, l’amour, la littérature, l’art et en particulier le septième, ainsi que celui, plus délicat, de la séduction.PROPOS RECUE ILL IS PAR YASMINA LAHLOU

Metropolis 39MARS 2012 / NUMERO 2

Serait-ce donc l’édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bra-dbury, la température à laquelle le papier s’enflamme et se consume ? Dans Premier bilan après l’apocalypse, Frédéric Beigbe-der sauve les grands livres du XXe siècle, pour être précis les 100 œuvres qu’il souhai-te conserver au XXIe siècle. C’est donc un choix totalement personnel, subjectif, joyeux, parfois classique (Fitzgerald, Sa-linger…), souvent surprenant (Patrick Bes-son, Bret Easton Ellis…). L’auteur dresse le panorama d’une littérature en devenir, qui continue de s’inventer. Un gai savoir, une bibliothèque idéale. 100 livres au prix d’un seul !

Premier bilan après L’apocalypse,

J’aime aussi l’énergie de la Nouvelle vague en France, des auteurs comme Truffaut, Godard, mais aussi Eric Rohmer ou Jacques Demy. Dans mon film il y a beaucoup de références à ce cinéma, notamment celui de Woody Allen, bien que ce soit gênant de se comparer à un homme aussi génial. Ce qui me plaît chez ce cinéaste c’est qu’il cherche toujours des solutions, donne une grande part aux dialogues directs avec la caméra et aux interventions de grands penseurs qui parlent de ce que vivent les personnages, comme dans Annie Hall ou Zellig. J’ai re-couru aussi à ce procédé dans L’amour dure

trois ans où il y a pas mal d’interventions d’intellectuels : le philosophe Alain Finkielk-raut, le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, Paul Nizon, Pascal Bruckner qui viennent parler d’amour. Cela peut avoir l’air préten-tieux de ma part, mais j’ai fait ce film avec beaucoup d’humilité parce que j’ai une authentique passion pour le septième art.

M. Dans Premier bilan après l’apocalypse, vous présentez vos 100 coups de cœur littéraires. Qu’est-ce qu’un bon livre se-lon vous ?F.B. Un critère de sélection, c’est la sincérité, que l’écrivain soit mu par une nécessité inté-rieure, par le fait que ce soit vital pour lui de s’exprimer, que sans cela il va crever. J’aime ressentir à la lecture un sentiment d’ur-gence. S’il n’y a pas ça, alors il n’y a pas d’art selon moi. J’ai l’impression qu’il y a des écri-vains qui s’obligent trop à publier régulière-ment. Ce n’est pas le cas d’Amélie Nothomb. Elle, je l’adore. Elle est folle, mais je l’adore ! (Rires). Elle est comme un arbre fruitier qui, chaque année, a quelque chose à donner [voir notre livre du mois p. 36, NDLR]. Mais lorsqu’on n’a rien à dire et qu’on se force à écrire, c’est le signal que c’est mauvais.

M. Sur ce point, où en êtes-vous person-nellement ? F.B. Moi, en ce moment, je me sens complè-tement vidé : j’ai sorti un livre en septembre dernier et mon film est sorti le 18 janvier et là je me sens comme une femme qui vient d’accoucher. Quand on n’a rien à dire, il faut se taire. C’est une règle de l’élégance. Dans un dîner, si vous n’avez rien à dire vous fer-mez votre bouche. C’est également valable pour les artistes, il faut avoir des périodes de silence, attendre, et peut-être qu’un jour une muse viendra vous inspirer à nouveau… ou peut-être que non. Il semble que trop de gens font des œuvres d’art non nécessaires, des livres, films ou disques inutiles.

M. Vous-même, avec le recul, pensez-vous avoir commis un ouvrage inutile ?F.B. Sûrement (rires) ! C’est difficile pour moi de renier mes enfants… Je dois admettre que, plus jeune, j’écrivais parfois avec le souci de séduire, et c’est un défaut. Il ne faut pas chercher à plaire au public, il faut écrire seulement ce qui est indispensable, vital. L’écriture n’est pas un sport ou un hobby, quelque chose que l’on fait pour se distraire. Kafka a dit : « Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. » Une métaphore plutôt violente.

M. Quelle est la part autobiographique dans vos œuvres ?F.B. Dans Premier bilan après l’apocalypse , j’explique comment, depuis l’adolescence, j’en suis arrivé à lire tous ces romans dont je dresse le bilan. Il y a une reconnaissance de dettes envers tous ces écrivains qui m’ont formé et influencé. Avec la modernité, j’ai peur de voir le livre disparaître, en tant qu’objet. Un roman français reflète entiè-rement mon histoire, L’amour dure trois

ans est également très personnel, ainsi que Windows on the world. Dans certains autres, j’en rajoute, comme dans mes livres carica-turaux et satiriques : 99 francs , Au secours

pardon ou L’égoïste romantique. Dans ces livres, je grossis un peu le trait pour faire rire ou pour énerver et je trouve que c’est une bonne chose d’énerver le lecteur. Comme mes personnages de roman, je suis aussi égoïste, obsédé, drogué au plaisir, doublé d’un romantique un peu guimauve.

M. En tant que dandy, quelle est votre définition de l’élégance ?F.B. Faire de sa vie une œuvre d’art, c’est Barbey d’Aurevilly qui l’a dit. Ou peut-être Brumell ou Oscar Wilde… on ne sait plus exactement, car entre dandys ils ont repris ce mot de passe. C’est un peu ce que je fais à ma manière, en racontant ma vie dans les livres et maintenant au cinéma. Faire de sa vie une œuvre d’art me paraît un bel et grand idéal, faire en sorte que son existence soit une sculpture permanente, vouloir correspondre à une idée un peu supérieure de soi. C’est d’ailleurs aussi un idéal philoso-phique que de vouloir garder toujours une certaine exigence. On se réveille le matin en refusant de se laisser aller et on fait un effort pour s’élever au-dessus de sa condition de mammifère mortel. C’est ma définition de l’élégance : essayer d’être présentable de-vant ses congénères !

M. Quel regard portez-vous sur l’actuelle campagne présidentielle en France ?F.B. Je suis assez pessimiste sur le rôle des hommes politiques à notre époque, je pense qu’en fait ils ne servent à rien. La réalité économique, c’est que le pouvoir est entre les mains des multinationales et des grandes entreprises. L’économie échappe au contrôle de la politique. Que ce soit Hol-lande, Sarkozy ou Bayrou, cela ne change pas grand-chose à l’endettement de la Fran-ce, au fait que mon pays perd énormément d’argent et d’influence dans le monde, et qu’il en est réduit à espérer une bonne note de la part des marchés financiers. Donc, que ce soit tartempion, bidule ou machin ne rè-glera malheureusement pas les problèmes.

M. Faut-il alors radicalement supprimer la politique et ceux qui la font ?F.B. Absolument pas. La démocratie c’est très bien. Et on peut espérer que les hom-mes politiques reprendront le contrôle des choses. Mais aujourd’hui la réalité c’est que cela ne fait aucune différence que ce soit la gauche ou la droite au pouvoir. ■

CULTURE Acteur culturel

Réalisé par Frédéric Beigbeder, avec Louise Bourgoin et Gaspard Proust « La 1ère année, on achète des meubles, la 2ème année, on déplace les meubles, la 3ème année, on partage les meubles. » Cette citation, extraite de L’amour dure trois ans, résume à elle seule tout le propos du film. Sorti en France le 18 janvier dernier et programmé au Maroc au prochain printemps, le premier long-métrage de l’auteur (adapté de son roman éponyme) met en scène Marc Marronnier, critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit. Marc vient de divorcer d’Anne. Désormais, il sait que l’amour est limité dans le temps, voué à s’user. C’est la loi du monde… Mais sa rencontre avec Alice va ébranler toutes ses certitudes. Une délicieuse fantaisie, à la fois drôle et romantique.

L’amour dure trois ans

40 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

CULTURE DVD & Music

DVD. The Artist - Réalisé par Michel Hazanavicius. Avec Jean Dujardin , Bérénice Bejo , John Goodman

Amour, gloire et déchéanceNotre avis

Hollywood 1927. George Valentin, vedette du cinéma muet qui enchaîne les succès, rencontre la jeune figurante Peppy Miller qui court les castings. L’arrivée des films parlants va bouleverser le monde du cinéma muet et faire sombrer brutalement George dans l’oubli, l’alcool et la misère. Peppy, elle, va être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l’histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l’orgueil et l’argent peuvent être des obstacles à leur amour.

The Artist est truffé de références aux grands classiques du cinéma hollywoodien. On pense notamment à Chantons sous la pluie mais aussi à Une Etoile est née. Un superbe mélodrame en noir et blanc, presque entièrement muet. Cette troisième collaboration entre le cinéaste Michel Hazanavicius et Jean Dujardin, après les deux OSS 117, comme la deuxième avec Bérénice Bejo après OSS 117, Le Caire nid d’espions, offre un très beau film qui a raflé une centaine de prix internationaux : 3 Golden Globes ; 7 récompenses aux Bafta Awards, une pluie d’Oscars et de nominations aux Césars 2012… Même le chien qui joue au côté de Dujardin a remporté un prix : la Palm Dog à Cannes !

DVD / Blu-Ray - Tron : L’Héritage Réalisé par Joseph Kosinski et sorti en 2011. Il est une suite à Tron (1982).

Tron : l’héritageNotre avis

Sam Flynn, le fils de Kevin Flynn, tentera de faire la lumière sur la disparition de son père et il sera lui-même entraîné dans le même monde cybernétique dans lequel vit son paternel depuis vingt-cinq ans. Avec des effets spéciaux époustouflants, plus impressionnants encore si vous visionnez le film en 3D, Tron 2 est incontestablement une réussite graphique. Si la première partie du film rend les paupières un peu lourdes, la suite est plus captivante et bien rythmée. Malheureusement, le visuel se fait au détriment d’un scénario plat. La fin prévisible, où les gentils triomphent des méchants, prouve une fois de plus que le cinéma d’action américain s’essouffle.

DVD. Le cochon de Gaza - Réalisé par Sylvain Estibal. Avec Sasson Gabai, Baya Belal, Myriam Tekaïa

A la pêche au cochonNotre avis

La vie est dure pour Jaafar, un pêcheur palestinien de Gaza. Tous les jours qu’Allah fait, il ne pêche que des ordures, des godasses, des tongs. Parfois deux ou trois sardines. Après une tempête, il remonte dans ses filets un cochon vietnamien tombé d’un cargo, et se trouve bien encombré par une bête honnie tant par les musulmans que les juifs. Résolu à se débarrasser de cet animal impur, Jaafar décide de le vendre afin d’améliorer son quotidien misérable. Mission impossible ! Il entre alors en contact avec Yelena, une juive russe, et se lance dans un trafic rocambolesque et désopilant…

Dans cette fable tragi-comique, les situations cocasses s’enchaînent toutes et se révèlent plus hilarantes les unes que les autres, insufflant au film un rythme soutenu bien qu’un peu maladroit et inabouti dans son final. Le cinéaste, Sylvain Estibal, évite habilement l’écueil de la politisation de l’histoire tout en terminant sur une note optimiste. Un hymne d’espérance pour la réconciliation entre les peuples arabe et hébreu. Une bouteille à la mer ?

DVD - Drive - Réalisé par Nicolas Winding Refn, Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston

DriveNotre avis

Un jeune homme solitaire, « The Driver », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Au volant, il est l’as des as.

On est déjà accoutumé à ce type de justicier taciturne et solitaire, qui s’inscrit dans la lignée des films où l’acteur principal offre une prestation digne d’un film muet, de la veine de Clint Eastwood dans Dirty Harry ou encore Steve Mac Queen dans Bullit. Ryan Gosling , nouvel coqueluche d’Hollywood , réalise une belle prestation moins viril mais plus sombre que ses prédécesseurs. Le réalisateur Winding n’a pas cherché à proposer une nouvelle narration mais plutôt à réécrire à sa façon un opus où les ressorts principaux ont été largement exploités à Hollywood. Drive est au final une belle réussite. Un bon film de gentil pas trop gentil contre des méchants très méchants, avec une histoire d’amour qui ponctue doucement ce récit.

42 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Tassili, de Tinariwen

Un rock au SaharaNotre avis

Après 30 années de carrière musicale et une notoriété doucement grandissante, le groupe malien Tinariwen vient enfin d’obtenir la consécration : le 12 février 2012, il a remporté le prix du meilleur album dans la catégorie Musique du monde aux Grammy Awards pour son album Tassili. La musique des Tinariwen allie modernité et tradition en un mélange effervescent de rock, de blues et surtout de musique touareg.

Enregistré sous le ciel étoilé au milieu du désert, Tassili , revisite les chants traditionnels tout en explorant de nouvelles compositions. Ce Grammy Award est l’occasion de faire découvrir au grand public cette belle musique saharienne contemporaine, au souffle libre et poétique qui ne renie rien des liens entre le blues d’Afrique et celui d’Amérique. Remarquable mariage.

Born to die de Lana Del Rey.

Du glam-rock à l’état brutNotre avis

Une voix juste et puissante, un brin nonchalante mais explosive à la tessiture de Nancy Sinatra : Lana Del Rey nous transporte littéralement dans son univers sonore unique, mâtiné de sons pop, électro et hip hop.Avec sa plastique envoûtante, on imagine aisément qu’elle aurait pu trouver sa place dans Mulholland drive de David Lynch dont elle est une fervente admiratrice. L’influence du cinéaste américain et d’ailleurs présente tout au long de cet opus. Avec ses textes mêlant romantisme noir et glamour kitch, sa musique lancinante et psychédélique traverse ses clips aux flash back incessants. Malgré son succès retentissant, Lana Del Rey aurait confié ne pas souhaiter réaliser un autre album. Il serait dommage que cette belle aventure musicale s’arrête sur ces notes électrisantes.

Old Ideas, de Leonard Cohen

Chant poétiqueNotre avis

L’immense Leonard Cohen revient avec un nouvel album intitulé Old Ideas. On retrouve avec bonheur la voix chaude, grave, délicatement éraillée, sensuelle et envoûtante du chanteur et poète qui ne fait décidément pas ses 77 printemps. Entouré de musiciens, d’instruments et de chœurs féminins, il déclame des textes ciselés, portés par des mélodies au rythme d’une lenteur quasi incantatoire, parfois plus parlés que chantés.

Old Ideas est un authentique chef-d’œuvre qui contient des morceaux de pure grâce musicale et d’une indéniable qualité littéraire, d’une plus grande intensité encore qu’à travers ses précédentes chansons. Un album comme Leonard Cohen n’en avait plus réalisé, depuis longtemps. Old Ideas est peut-être même son meilleur opus.

Franky Knight d’Emilie Simon.

En mode délicatesseNotre avis

Véritable journal intime, Franky Knight a vu le jour grâce à l’insistance du réalisateur David Foenkinos. Ce dernier a proposé à Emilie Simon, de composer la musique de son dernier film, l’adaptation de son roman, au titre éponyme La Délicatesse. Cette histoire de disparition brutale de l’ être aimé n’a rien d’une fiction pour Emilie. La jeune femme a en effet perdu son petit-ami en 2009, qui a succombé à la grippe H1N1 .Très éloigné des albums précédents très électro, Emilie Simon signe un cinquième opus, très intimiste. Alliant des instruments plus chaleureux comme les cuivres, le piano et quelques apparitions discrètes mais efficaces d’harmonium, les notes enlevées de xylophone et de cordes sont d’une rare alliance. Un bon flow déversé tout en finesse où la chanteuse repousse toujours plus loin les limites de son art.

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Metropolis 43MARS 2012 / NUMERO 2

44 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

CULTURE TV

FACEBOOK TVUn cinéaste du petit écran à l’écran de l’ordi

Yassine Fennane, cinéaste

Combien d’heures par jour passez-vous sur votre compte Facebook ?Je n’y passe en moyenne qu’une heure par jour. J’y suis essentiellement l’actualité et j’en fais surtout un usage professionnel. J’y évoque également mes différents coups de coeur, ainsi que ma passion pour la musique, le cinéma et le basket. J’essaie d’y communiquer des choses qui ne parviennent pas facilement au plus grand nombre. Ce que j’y transmets est surtout d’inspiration « underground », comme certains titres musicaux ou cinématographiques. C’est vraiment pour y partager mes délires et mes obsessions...

Justement, quel extrait de film ou de musique y avez vous posté récemment?Aujourd’hui je n’ai rien posté, par contre, hier et avant-hier, la finale du Gala de Basket s’est tenue aux États-Unis, à travers l’évènement sportif All-Star Game, ce qui m’a donné l’occasion de poster certaines vidéos.

Votre compte facebook vous a-t-il permis de retrouver des amis d’enfance ou des amis que vous aviez perdu de vue ?Bien-sûr, j’y ai retrouvé d’anciens amis de lycée et d’autres vieilles connaissances. Mais même si je les ai retrouvés, j’entretiens avec ces personnes un contact plus virtuel que physique.

Votre compte est-il très privé ou très ouvert ?Il est vraiment très privé. Je n’y compte que des personnes avec qui je travaille, ainsi que des proches. Je ne l’ouvre pas facilement à des inconnus. Je le destine uniquement à partager et échanger, professionnellement et amicalement mes passions. Et, je n’y évoque jamais mes états d’âme, je ne verse pas dans l’exhibitionnisme émotionnel.

Née au lendemain des révolutions en Tunisie et en Égypte, l’émission Maghreb Orient Express de la chaîne

francophone TV5 Monde, diffusée tous les dimanches à 19 heures au Maroc, est de plus en plus, suivie auprès des téléspectateurs maghrébins. Outre les sujets politiques, l’émission dédie une place importante à la culture, celle du Maghreb tout particulièrement. Leila Kilani, cinéaste marocaine, était l’invitée culturelle de l’émission du dimanche 12 février. Venue présenter son dernier film Sur la planche, sorti dans les salles françaises dès le 1er février 2012, la cinéaste est une artiste inclassable dans le paysage culturel marocain. Dotée d’un réel regard, selon ses admirateurs, son dernier polar le démontre bien. Alors que l’air du temps veut que Tanger soit une ville qui tire son développement de la sous-traitance industrielle, la cinéaste marocaine porte un regard différent sur ce qu’on appelle communément l’ « off-shoring ». Sur la planche raconte, en effet, l’histoire de quatre jeunes filles qui travaillent dans la nouvelle zone franche de

la ville du Détroit.

Plateau éclectique Bien accueilli par les critiques, le film a tout

particulièrement été apprécié par la presse française. C’est ainsi que Libération y a consacré pas moins de quatre pages, contre deux pour le prestigieux quotidien Le Monde, ayant qualifié la cinéaste de novatrice. Sur la planche a, de plus, remporté le Grand prix au XIIIe Festival National du Film de Tanger. Un an s’est écoulé après la première diffusion de Maghreb Orient Express, la longévité de l’émission ne peut s’expliquer que par le talent de son présentateur, le journaliste Mohammed Kaci. Ce dernier n’hésite pas à inviter des hôtes aussi différents que prestigieux, conférant un timbre éclectique à son émission. Le talentueux écrivain marocain Abdellah Taïa, le prestigieux journaliste Alain Gresh ou encore le romancier égyptien Alaa El Asswany ont participé à l’émission du dimanche soir. Si Maghreb Orient Express, cartonne auprès des publics marocains et maghrébins, elle n’est toutefois pas la seule. Une autre émission est particulièrement prisée par les téléspectateurs nord-africains. Il s’agit de L’invité, diffusée chaque lundi et présentée par Patrick Simonin. Comme son nom l’indique, le présentateur y reçoit hebdomadairement un seul hôte. La vedette algérienne Biyouna a d’ailleurs été l’invitée de l’émission du lundi 27 février.

TV5 Monde flirte avec le printemps arabeLa cinéaste marocaine Leila Kilani était l’invitée, dimanche 12 février 2011, de l’émission Maghreb Orient Express sur TV5 Monde. Une occasion de plus, pour la chaîne francophone, de réaffirmer son inclination pour les artistes maghrébins.

Mohamed Kaci

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CULTURE Actu

Bill Willis,

The OnePierre Bergé, ami et amoureux du Maroc, a présenté le livre Bill Willis, au Rick’s Café de Casablanca. Le bel ouvrage retrace l’art du décorateur Bill Willis et dévoile sa passion marocaine, au prisme du raffinement.FOUZIA MAROUF.

Exclusivement dévolu à l’art, Pierre Bergé, « faiseur d’art », ré-vèle après l’ouverture du Musée Berbère, le livre Bill Willis. Publié en effet, aux Editions Jardin Majorelle, ce très bel ouvrage est « un hommage somptueux à un architecte, qui a réinventé, en quel-que sorte, le vocabulaire décoratif marocain en lui imprimant sa tou-

che personnelle », a confié Pierre Bergé, au cercle des happy few, critiques et amis, réunis lors de la présen-tation de ce livre, au Rick’s Café. Les textes évocateurs, signés par Marian McEvoy, revisitent au fil de 262 pages et de photographies à l’esthétique hors-pair de Nicolas Mathéus, l’aventure artistique de feu Bill Willis avec l’expression culturelle du Maroc. Les travaux d’orfèvre de ce décorateur de maître nous guident au fil des pages plus lumineuses les unes que les autres, au cœur de sa vision. Né à Memphis (Tennessee), Bill Willis arrive au Maroc en 1966, où il vit jusqu’à sa mort, en 2009. « Lorsqu’il arriva au Maroc avec Paul et Talitha Getty pour restaurer et décorer leur palais, il comprit que ce pays allait être le sien, et qu’il y demeurerait de longues années. Dès lors, il l’étudia avec soin, en décou-vrit l’âme mieux que personne. Parmi toutes ses qualités, Bill a le sens des proportions et des couleurs. Aussi son architecture est-elle généreuse, parfois grandiose, toujours juste et ne comporte jamais une faute de goût », écrit la journaliste américaine Marian McEvoy dans Bill Willis, initiatrice du projet de ce livre qu’elle conçut aux côtés du décorateur, trop tôt disparu pour le voir.L’enluminure, propre à Nicolas Mathéus, révèle à travers 145 photographies la brillance des zellij, la douceur diffuse du tadellakt, la force et la noblesse des bois sculptés et peints, leur façon particulière de muer au gré de la lumière et du temps aidant.L’ouvrage Bill Willis allie à souhait, l’art de vivre maro-cain et l’évident talent du décorateur. Ultime signe de dessein éternel.

Metropolis 45MARS 2012 / NUMERO 2

CULTURE Agenda

Expositions RencontresExposition d'Artisanat espagnol du XXIe siècle L'Institut Cervantès de Casablanca organise, à partir du 23 février, une exposition intitulé: «Singulares.es-exposition d'artisanat espagnol du XXIe siècle », projet développé par la Fondation espagnole pour l’innovation dans l’artisanat, avec le soutien du ministère de la Culture.Jusqu'au 23 mars à l'Institut Cervantes de Casablanca.31, Rue d’Alger 20000 Téléphone :+212 5 22 26 73 37

« DUO PICTURAL »OU UN MIXAGE CULTUREL DEVOILÉ

Deux artistes peintres, Brigitte Martinez et Abdalilah Rais, vous invitent à venir découvrir leur exposition qui regroupera 30 œuvres de chacun des deux artistes, ainsi qu'un dyptic de 5 mètres sur 2 réalisé à quatre mains par les deux peintres. Cette exposition unique et originale se déroulera Du 2 au 6 mars 2012A la cathédrale de sacré cúur de Casablanca

Exposition de l'artiste peintre YamouL’artiste peintre Abderrahim Yamou présente sa nouvelle série de peintures du 6 mars au 14 avril 2012 à l’Atelier 21.Il nous revient avec une toute nouvelle perspective : le monde organique. Cette série passe au microscope graines, pétales, corolles et feuilles pour révéler toute

Rencontres artistiques avec Youssef Wahboun

La Fondation ONA organise un cycle de rencontres artistiques avec Youssef Wahboun à la Villa des Arts de Rabat. Il s'agit d'un ensemble de réflexions thématiques et esthétiques sur la peinture marocaine. Date de la première rencontre: vendredi 27 janvier à 18 h 30 à la Villa des Arts de RabatDate de la deuxième rencontre : vendredi 24 février à 18 h 30 à la Villa des Arts de RabatDate de la troisième rencontre : vendredi 9 mars à 18 h 30 à la Villa des Arts de Rabat

Lecture de contes pour enfants et adultes avec Mourad Alami

Adapté de l'allemand vers Darija (frères Grimm et autres).Ce recueil consiste en 30 contes internationaux, à être, un patrimoine universel d'une grande vision humanitaire et pédagogique. Les contes n'ont cessé de nous fasciner depuis le début de notre existence ; cela est dû aussi bien à leur simplicité qu'à leur message universel.

la beauté cosmique du monde botanique.Du mardi 6 mars au samedi 14 avril de 10 h 00 à 19 h00 à l’Atelier 2121, Rue Abou El Mahassin Arouyani Téléphone :+212 5 22 98 17 85 Fax : +212 5 22 98 17 86

Exposition Mohamed Fquih Regragui

La galerie HD vous propose une exposition inédite pour rendre hommage à ce grand homme de la peinture marocaine : un parcours inédit, de 1960 à nos jours.Jusqu'au 16 mars de 10 h 00 à 19 h 00 à la galerie HD6, avenue des Tilleuls Téléphone :+212 5 22 26 10 48

Exposition : « Le Vent du nord »

La Villa des Arts de Casablanca accueille les toiles de 19 jeunes artistes du Nord du royaume, avec des œuvres manifestant beaucoup de créativité et une grande maîtrise de la technique

plastique. Comme le titre l'indique, l'exposition Le Vent du Nord est une manifestation promotionnelle qui a pour but de mettre en valeur quelques artistes de la région du nord par le biais de leurs créations et donne l'occasion à ces artistes d'une génération émergente de s'ouvrir au grand public casablancais.Jusqu' au dimanche 25 mars de 19h00 à 22h00 à la villa des arts30, Boulevard Brahim Roudani - Maârif 20000 Téléphone :+212 5 22 29 50 87

«Cent Contrainte» avec Amina Rezki et Amine Benni

La fondation ONA accueille du 8 février au 30 mars 2012, à la Villa des Arts de Rabat, les œuvres des artistes Amina Rezki et Amine Bennis. Ils exposeront leurs plus récents travaux ainsi que ceux issus de leur collaboration. Une collaboration qui a donné naissance à des dessins à quatre mains, dans lesquels les artistes ont décidé de ne pas travailler côte à côte mais à distance en s’envoyant leurs dessins respectifs.Du mardi 07 février au vendredi 30 mars à la Villa des Arts de Rabat10, rue Beni MellalAngle Avenue Mohamed V 10000 Téléphone :+212 5 37 66 85 79 +212 5 37 66 85 80

46 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Soirées spéciales

Journée de la femme

Théâtre

Festivals

Entrée libre. Places limitéesMercredi 28 mars de 19 h00 à 21h00 à la Villa Des Arts Casablanca30, Boulevard Brahim Roudani - Maârif 20000 Téléphone :+212 5 22 29 50 87

Le Grenier de La Fontaine

Le Grenier de La Fontaine est une pièce de Caroline Ha Thuc librement adaptée des Fables de Jean de la Fontaine. La pièce s'articule autour d'une dizaine de fables de Jean de La Fontaine et met en scène les personnages dans un style contemporain.Au théâtre du complexe culturel d'Anfa Casablanca. En tournée dans tout le Maroc à partir du 28 mars.Du théâtre pour les petits, et les grands…du 6 au 25 mars 2012 Au théâtre du complexe culturel d'anfa. Casablanca.En tournée dans tout le Maroc à partir du 28 mars. www.laparte-theatre.com

Le Président, sa femme, et moi !

Pour pouvoir être présent partout et constament, le Président de la République, Thomas Barowski, décide de prendre un sosie.Les Services Secrets jettent leur dévolu sur Antoine Girard, un simple vendeur de canapés. Les choses vont commencer à se compliquer

quand Isabelle Martini Barowski, la superbe épouse du chef de l'Etat, croise la route de Girard. Fous rires et quiproquos garantis !Jeudi 15 mars de 21h00 à 23h00 au Mégarama CasablancaBoulevard de la Corniche 20000 Téléphone :+212 8 90 10 20 20 Fax : +212 5 22 79 71 84

Ma belle-mère et moi

Julien (Frank Lebœuf) est un présentateur télé très en vue.Conquêtes féminines, argent, célébrité, tout lui réussit ou presque. Solange, son ex belle-mère, débarque à nouveau dans sa vie. Cette ex-hôtesse de l’air, croqueuse d’hommes et de diamants invétérée, est ruinée !Jeudi 29 mars de 21h00 à 23h00 au Studio Des Arts Vivants38, Route d’AzzemourHay Nassim Téléphone :+212 5 22 97 93 20 +212 6 61 44 96 16 /+212 6 10 88 24 12

So Chic So Glam

A l’occasion du Lancement de la marque BY ZOZO de prêt à porter de Luxe, Zineb Tazi vous présentera sa première collection Chic & Glam le 8 mars

Metropolis 47MARS 2012 / NUMERO 2

Open food et open bar toute la soirée, Warm up by « DJ PROVOK »GUEST «DJ MK SANCHEZ»Défilé de Mode BY« ZOZO»De nombreux lots à gagner !Tickets en pré-vente à 300dh (500dh sur place)

Omnia 2012, la nuit des femmes

La Journée de la femme on s’occupe de vous mesdames ! Le temps d’une soirée, venez vous faire chouchouter, câliner, amuser ! Des cadeaux, des ateliers, de la musique, de bons petits plats... Tout sera mis en place pour vous faire passer une soirée de rêve !Une partie des bénéfices de la soirée sera reversée à l'Association Solidarité Féminine dont la présidente, Aicha Ech Channa, une figure emblématique de la cause féminine au MarocDe nombreux cadeaux de la part de nos partenaires et une tombola avec de belles surprises.Prévente : 500 dh (Sur place : 700 dh)Jeudi 8 mars de 18 h 00 à 2 h 00 à l'Arts ClubAvenue de la Côte d’Emeraude

Téléphone : +212 5 22 79 75 79

Sex and the City Party - For Ladies Only

Venez fêter la journée de la Femme au Jackrabbit Slim’s !Une soirée spéciale Sex and the City vous y attend :- Des Cosmopolitan gratuits jusqu’à 21h

- Un menu spécial NYC- Un quizz Sex and the City- Et plein de cadeaux !Jeudi 08 mars de 19h00 à 01h00 au Jackrabbit Slim’s22bis, Rue Mohamed Sedki,Boulevard d’Anfa (Localiser)Téléphone :+212 5 22 26 38 29 Informations : 06 33 07 87 98.

Festival International du Rire de Casablanca : El Deseo par la compagnie CircOzù

Spectacle sans texte de théâtre gestuel et cirque pour tout publicVendredi 9 mars de 20h00 à 22h00 au Complexe culturel Touria SekkatRue Madame de Sévigné 20000 Téléphone :+212 5 22 23 65 40

Concert de Jazz avec le groupe JMood featuring Majid Bekkas

Le groupe JMood (Hamza Souissi, Giuseppe DiGregorio et Najib Saleem) featuring Majid Bekkas, nous proposera une soirée jazz fusion avec des compositions originales. Un spectacle placé sous le double signe de l’échange et de la rencontre entre musiciens et mélomanes amateurs de jazz pour un pur moment de musique.Entrée : 50 dhs. Places limitées.Jeudi 15 mars de 20 h 00 à 23 h 00 à la Villa Des Arts Casablanca30, Boulevard Brahim Roudani - Téléphone :+212 5 22 29 50 87 Fax : +212 5 22 29 50 94

Concerts

Style&Allure

ModeShopping

Invisible Casual

MODE

Invisible C

50 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Veste en coton bleue. 2295 Dh. Chez Massimo DuttiChemise en coton bleu ciel et blanche. 645 Dh. Chez Banana RepublicPantalon en coton beige. 599 Dh. Chez GapCravate bleue. 299 Dh. Chez ZaraCeinture en cuir noire. 390 Dh. Chez Massimo DuttiChaussures bleues en daim. 995 Dh. Chez Massimo Dutti

STYLISME. NABILA EL BOUKHARIPHOTOGRAPHE. WAHID TAJANI

PHOTOMONTAGE. ZOUHEIR ASSILA

Cardigan beige. 495 Dh. Chez UterqüeHaut jaune. 89 Dh. Chez Bershka

Jupe bleu marine. 645 Dh. Chez Banana RepublicChaussures marron en cuir. 1195 Dh. Chez Massimo Dutti

Casual

Metropolis 51MARS 2012 / NUMERO 2

MODE

52 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Veste grise en coton. 1995 Dh. Chez Banana RepublicChemise en coton bleu ciel. 399 Dh. Chez ZaraCravate bleue à carreaux. 425 Dh. Chez Massimo DuttiPantalon bleu marine. 795 Dh. Chez Banana RepublicCeinture en cuir noire. 390 Dh. Chez Massimo DuttiChaussures noires en cuir. 599 Dh. Chez Pull & Bear

Metropolis 53MARS 2012 / NUMERO 2

Veste en cuir marron. 2790 Dh. Chez Massimo DuttiChemisier rose à fleurs. 299 Dh. Chez New Look

Pantalon rouge et ceinture. 349 Dh. Chez New LookSnikers marron. 399 Dh. Chez Bershka

MODE

54 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Gilet marron. 379 DH. Chez ZaraChemise bleue et blanche. 645 Dh . Chez Banana RepublicCravate marron. 299 Dh. Chez ZaraPantalon Denim. 599 dh. Chez GapChaussures noires. 399 Dh. Chez ZaraSac marron en cuir. 1895 Dh. Chez Massimi Dutti

Veste en cuir beige et marron. 3995 Dh. Chez UterqüeChemisier crème, 2 pièces. 745 Dh Chez Banana Republic

Jean Denim bleu.499 Dh. Chez Rescue Chaussures en daim marron.1795 Dh. Chez Uterqüe

Metropolis 55MARS 2012 / NUMERO 2

MODE

Veste en simili cuir bleue. 799 Dh. Chez ZaraChemise rouge. 349 Dh. Chez Pull & BearPantalon beige et ceinture. 499 Dh. Chez pull & BearChaussures en daim bleues et marron. 699 Dh. Chez Pull & Bear

56 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Metropolis 57MARS 2012 / NUMERO 2

Veste en cuir saumon. 2895 Dh. Chez UterqüeChemisier noir. 299 Dh. Chez Pull & Bear

Collier rose. 395 Dh. Chez Banana RepublicJupe rose. 299 Dh. Chez Pull & Bear

Chaussures roses. 379 Dh. Chez New Look

Châle bleu imprimé395 Dh. Chez Massimo Dutti

Châle marron et beige139 Dh. Chez Pull & Bear

Châle gris à carreaux noirs445 Dh. Chez Banana Republic

Châle orange uni299 Dh. Chez Zara

Châle Bleu Marine, orange et gris445 Dh. Chez Banana Republic

Châle Bleu à carreaux orange395 Dh. Chez Massimo Dutti

SHOPPING

58 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Châle blanc avec fleurs jaunes345 Dh. Chez Uterqüe

Châle bleu à rayures rouge et verte99 Dh. Chez Bershka

Châle Marron345 Dh. Chez Uterqüe

Châle marron à rayures189 Dh. Chez Bershka

Châle blanc à fleurs189 Dh. Chez Pull & Bear

Châle rose355 Dh. Chez Massimo Dutti

Metropolis 59MARS 2012 / NUMERO 2

ArtdevivreBIEN ÊTRE + SANTÉ + FOODING + ON S’ÉVADE + AUTO + TECH + BLOGOSPHÈRE

34

72

+

SANTÉ & BIEN-ÊTRE

62 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

A L'ÉCOUTE DE VOTRE

FORCE DE VIE UNIVERSELLE

Metropolis 63MARS 2012 / NUMERO 2

METROPOLIS. En quoi consiste le Reiki ?

Nabil Ghandi. Le Reiki est une méde-cine douce, naturelle et ancestrale que l’on retrouve dans de nombreuses civilisations et traditions, et qui a été redécouverte au Japon en 1864 par le docteur Mikao Usui. C’est une méthode de guérison naturelle, simple, sûre et efficace qui utilise l’énergie universelle. Cette pratique thérapeutique consiste à canaliser la force vitale qui est présente autour de nous et à la retransmet-tre, grâce à l’imposition des mains. Lorsque cette énergie circule et se retrouve dans le corps énergétique, elle permet d’harmoniser les déséquilibres physiques, émotionnels et mentaux en dynamisant et en équilibrant la vitalité du patient.

M. Quelles sont les vertus du Reiki? NG. Elles sont multiples car elles englo-bent tous les systèmes énergétiques de la personne puisqu'elles agissent aux niveaux émotionnel, mental et physique. En fait, lorsque nos réserves de force vitale sont amplifiées, notre santé et notre système immunitaire sont ainsi stimulés et renforcés.

Tous nos organes, tissus et fluides corporels sont naturellement régénérés et dynamisés. Au niveau physique par exemple, le Reiki va permettre de calmer la douleur, renforcer le pouvoir de régénération des tissus, dissou-dre tous les blocages physiques et accroître la vitesse de guérison du corps.

M. Le Reiki est-il recommandé contre le stress ? NG. Oui tout à fait, car il induit une profonde détente et relaxation où le corps mental et émotionnel vont s’apaiser, se régénérer et créer cet espace propice à la guérison. Par conséquent, ce stress et ces émotions parfois difficiles et que l’on rencontre tous les jours dans notre quotidien vont être évacués, apaisés, et notre énergie vitale harmonisée.

M. Est-ce qu’il s’agit d’une pratique plutôt spirituelle ou thérapeuti-que ? NG. C’est avant tout une pratique thérapeu-tique dans le sens où il s’agit d’une méde-cine naturelle. Cette énergie va améliorer le processus d’auto-guérison, apporter un réconfort, une détente et une relaxation

qui facilite et stimule le corps et l’esprit en lui permettant de retrouver son équilibre naturel. Ensuite, cela peut également avoir une incidence sur l’aspect spirituel puis-que lorsqu’on est apaisé, en phase avec soi-même et avec la vie en général, notre conscience s’élargit et nous retrouvons un contact plus sain et direct avec notre pou-voir personnel, notre épanouissement et notre place même au sein de ce monde. Ça nous ramène en fait vers l’essentiel et nous permet d’élargir notre conscience vers des vérités plus larges, surtout dans des sociétés modernes comme la nôtre où, dès l’enfance, on grandit avec toutes sortes de condition-nements, que ce soit à travers l’école, notre système de croyances ou l’éducation qui nous a été transmise.

M. Le Reiki permet-il la guérison en cas de maladie? NG. Oui. En fait, le Reiki va soigner la cause profonde de la maladie ou du mal-être, avec bien entendu la participation et l’implica-tion personnelle du patient. C’est un parfait outil pour aider la personne à se guérir elle-même. J’insiste cependant sur le fait que le praticien Reiki n’est pas un guérisseur,

Besoin de paix intérieure, de sérénité et de joie profonde ? Optez pour le Reiki, une méthode de santé naturelle qui utilise l’énergie universelle pour dissiper les nœuds énergétiques à l’origine

de nos blocages. Détails avec Nabil Ghandi, maître Reiki et thérapeute énergéticien. PAR DOUNIA Z. MSEFFER - PHOTOS : NABIL GHANDI

SANTÉ & BIEN-ÊTRE

64 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

et même s’il permet la mise en place des conditions nécessaires pour que la guérison puisse s'opérer, il est avant tout un accompa-gnateur dans la guérison et un facilitateur de bien-être, d’harmonie et d’équilibre physique et psychologique. Donc lorsqu’on on a une maladie, quelle qu’elle soit, le Reiki est parfaitement recommandé. Il est un très bon complément médical. Sa pratique est compatible avec toutes les autres formes de médecine, qu’elles soient allopathiques ou alternatives, et il n’y a aucune contre-indication médicamenteuse, mais il ne doit pas se substituer à un traitement médical. D’ailleurs aujourd’hui, les soins Reiki sont de plus en plus présents dans les services hospitaliers, aux Etats-Unis ou en Europe, et même dans quelques hôpitaux au Maroc.

M. Combien de séances recom-mandez-vous pour tirer profit des bienfaits du Reiki? NG. Le nombre de séances et leur durée varient en fonction des besoins, de la dispo-nibilité du patient et du type de pathologie à soigner. Lorsqu’il s’agit par exemple d’une fracture, d’une coupure ou d’une brûlure, une séance peut être suffisante. Mais on peut aller jusqu’à quelques séances supplé-mentaires pour obtenir un résultat accéléré et une amélioration notable. En cas de trau-matismes, de problèmes psychologiques, de phobies, d’addictions, ou de maladies graves, il est alors nécessaire d’établir un programme de soins comprenant plusieurs séances car il s’agit d’un accompagnement dans la durée. Le but n’est pas d’avoir des séances trop prolongées. Quelques séances peuvent être suffisantes pour en ressen-tir les bienfaits et ensuite permettre à la personne de retrouver l’autonomie vers le cheminement de sa guérison personnelle.

M. Comment devient-on praticien ? NG. On pourrait penser que c’est un don réservé à certaines personnes, mais non ! Le Reiki est à la portée de tous, et il n’y a pas de limite d’âge. Nous avons tous en nous cette capacité à canaliser l’énergie vitale et à la retransmettre. L’apprentissage de cette disci-pline est très simple. La formation dure trois jours, durant lesquels le professeur va ouvrir le canal énergétique que nous portons tous en nous et qui est souvent sous exploité et atrophié. Cependant, afin d’exercer et de pouvoir accompagner correctement les pa-tients, il est bien entendu indispensable de

suivre des formations plus longues et plus approfondies. Durant le premier degré de formation, donc au bout de ces trois jours, notre canal énergétique va être restauré et l’on va ressentir un afflux considérable d’énergie et de vitalité qui entre dans notre corps et qui va pouvoir, par la suite, être transmis. On y enseigne également des no-tions de biologie et d’anatomie, ainsi que le protocole d’imposition des mains. L’étudiant sera au terme de sa première instruction parfaitement autonome dans la canalisation de cette énergie. Il est cependant important de faire la part des choses : se former au Reiki est avant tout un cadeau que l’on se fait à soi même, mais afin de prodiguer des soins thérapeutiques à d’autres person-nes, d’autres formations sont nécessaires. S’initier au Reiki, c’est apprendre à se faire du bien, apprendre à mieux se connaitre et répondre à des besoins énergétiques et

physiques qui vont induire un profond état de mieux être. Apprendre à faire du Reiki aide à prendre en charge son propre déve-loppement personnel et être pleinement conscient et responsable de sa santé.

M. Est-ce toujours la même énergie que l’on transmet, qu’il s’agisse de maladie ou de mal être ?NG. Absolument. C‘est exactement la même énergie car il s’agit d’une énergie universelle. D‘ailleurs, en japonais, Reiki veut dire Force de Vie Universelle. C’est un courant énergétique, une énergie intelli-gente dont nous sommes tous détenteurs, et lorsque nos réserves énergétiques vont s’accroitre et s’harmoniser, nous retrouvons alors la force de se guérir. C’est comme l’électricité, c’est la même énergie, que ce soit pour charger un ordinateur ou pour allumer une ampoule.

Meryem Squalli, 47 ans C’est une amie qui face à mon état de fatigue extrême m’a recommandé le Reiki. Je me sou-viens que le début a été difficile mais, très vite, les bienfaits se sont faits ressentir. Ça a levé un voile et je me suis sentie d’un seul coup envahie par un sentiment de bien être incroyable. Tout est devenu plus clair, plus simple, plus limpide et surtout plus fluide et ce pourquoi j’étais partie n’avait plus d’importance. Le problème était toujours là, mais j’ai appris à vivre avec et aujourd’hui je n’y prête plus attention. Le Reïki m’a aussi permis d’acquérir plus de confiance en moi, de mieux dormir. J’ai retrouvé ainsi ma santé mentale et physique. D’ailleurs tous mes amis ne cessaient de me répéter après mes séances que j’étais rayonnante, pleine de vie. Avant le Reiki j’ai essayé de nombreuses disciplines naturelles et médicales mais le Reiki reste le plus convaincant. D’ailleurs, je me suis inscrite au CEPRUM pour une formation la semaine prochaine. J’ai hâte de la vivre.

»TÉMOIGNAGES

»CEPRUM, premier centre de Reiki au Maroc

Nabil Ghandi, thérapeute énergéticien – Maître Reiki Enfant déjà, Nabil Ghandi avait cette sen-sibilité et cette attirance pour les méde-cines naturelles et énergétiques. Néan-moins, il décide de poursuivre des études de Marketing à Paris avant de créer son agence de communication de retour au pays. Mais quelques années plus tard, sa passion d’enfant refait surface et il décide de changer de cap pour aller à la décou-verte de l’Asie, essentiellement sur les routes et chemins himalayens. «En fait, je ne m’épanouissais pas réellement dans mon métier et j’ai décidé de visiter le mon-de pour découvrir toutes ces choses qu’il a à nous offrir», précise-t-il à Metropolis. En 2005, Nabil découvre le Reiki et com-mence sa formation au Maroc. En 2006, il passe son premier degré, puis est initié au rang de Maître Reiki quelques années plus tard : « J’ai par la suite beaucoup voyagé en Inde, au Népal et d’autres pays d’Asie où j’ai rencontré des maîtres indiens et ti-bétains qui m’ont transmis certains ensei-gnements et m’ont aidé à développer plus en profondeur les méthodes de la médeci-ne énergétique, mais surtout à apprendre à lire en moi-même, de mieux me connaî-tre et d’élargir ma conscience par rapport à la responsabilité que nous avons tous à être en accord avec soi-même. Dès lors, de nombreux trésors intérieurs se révèlent à nous », poursuit-il. Après ses nombreux voyages, loin d’être achevés puisqu'il re-tourne régulièrement sur les sentiers de

la planète, il commence à exercer en tant que thérapeute énergéticien au Maroc et à l’étranger. « Je ne le fais pas dans une démarche professionnelle ou lucrative. C’est un outil que je partage au gré de mes rencontres et des personnes qui en font la demande », précise-t-il. Très vite, Nabil Ghandi se passionne de plus pour le hui-tième art : « Je baigne dans le monde de la photo depuis tout petit. C’est un médium qui, à sa manière, me permet de partager une certaine vision du monde et de la vie. Enfant, mon père me disait souvent de regarder les choses avec mon cœur. Ce n’est qu’avec le temps et après des voya-ges intérieurs et extérieurs que j’ai fini par mieux comprendre cette réflexion qu’il m’a transmise. C’est ce que j’essaye de faire aujourd’hui, aussi humblement que possible sachant que c’est un regard sub-jectif et très personnel. Et finalement c’est complémentaire avec le Reiki, car c’est une démarche de réceptivité, de partage et de service », conclut-il.

Metropolis 65MARS 2012 / NUMERO 3

M. Quelles sont les limites du Reiki ? NG. Étant donné que c’est une médecine naturelle, il n’y a pas vraiment de limites. Il faut cependant savoir que c’est une énergie tellement bénéfique et efficace qu’il est important que le patient soit pleinement responsable et conscient de sa propre faculté à guérir par lui-même. Un praticien Reiki peut l’aider à en prendre conscience et à soigner les déséquilibres qui diminuent son état de santé. En fait, chacun est seul maître à bord et il est important de ne pas tomber dans une forme de dépendance comme il arrive à certains auprès de leur psy ou coach personnel.

M. Comment expliquez-vous cet engouement actuel pour le Reiki ?

Est ce qu’il ne s’agit pas finalement d’un phénomène de mode ? NG. Je pense que s’il y a un tel engouement pour les médecines alternatives comme le Reiki, l'acupuncture ou l'ostéopathie, c’est parce que dans nos sociétés modernes, nous sommes de plus en plus ouverts et réceptifs à des réalités que nous avions jusqu’alors négligées. Ces médecines ont fait leurs preuves et répondent à notre besoin de découvrir de nouvelles voies thérapeuti-ques, là où la médecine classique a montré ses limites. On ne peut uniquement se contenter de médicaments pour aller bien. Il est tout aussi important de comprendre les raisons qui entravent notre santé, et d’ap-prendre à les transformer avec l’aide d’outils appropriés.

Créé en 2005 à Rabat par Rachida Prenant, maître Reiki, le centre d'enseignement et de pratique du Reiki traditionnel au Maroc (CE-PRUM), premier du genre au Maroc, a pour objectifs de promouvoir le Reiki. Il participe à tarnsmettre ses bienfaits, de partager ses multiples expériences de vie au Maroc et d'apporter du mieux-être dans une société en pleine mutation et qui ressent le besoin d'accéder à la paix, sans forcément, savoir comment. L'association participe par ail-leurs bénévolement à des actions de soutien auprès de personnes malades, démunies et en souffrance. Des interventions sont ainsi menées auprès d'enfants malades au CHU de Rabat et des orphelins du centre Lalla Hasnaa. Présente aujourd’hui à Rabat, Aga-dir et Casablanca, l’association a pour am-bition d’élargir son champ d’action à travers d’autres villes du Maroc. http://www.reikimaroc.com

Ouarzazate

La cité aux m i

ON S’ÉVADE

On la surnomme «la perle bleue» ou encore «la Hollywood du Maroc» en raison de ses paysages lunaires, décors d’exceptions de films légendaires. Ouarzazate est plus qu’une destination, elle est tour à tour enchantement et envoûtement. Cité silencieuse que cette ville aux portes du désert, cité atypique parsemée de plaines arides et d’oasis verdoyantes. Cité mystère avec ses kasbahs aux allures de villages fortifiés. A L I X FAY E .

66 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

m ille visages

Metropolis 67MARS 2012 / NUMERO 2

Voilà une ville sortie des entrailles de la terre. Située aux portes du désert, Ouarzazate est nichée à

l’entrée de la vallée du Dadès au milieu de plaines arides, d’oasis et de villages de terres ocres, qui font le charme et la répu-tation de cette région du Haut Atlas maro-cain. D’inspiration urbaine, Ouarzazate est, de plus, une grande ville aux boulevards bétonnés et aux hôtels de luxe flambants neufs. Une destination en somme capable de séduire nombre de personnes aux in-térêts multiples. Ainsi, pour un week- end détente, laissez-vous porter par l’ambiance de cette ville silencieuse, où il fait bon se promener à travers la médina et laissez vous enivrer par les douces effluves de senteurs de rose dans les diverses échoppes de la ville. Les sportifs, eux, verront en cette ville qui ne ressem-ble à aucune autre un tremplin à toutes sortes d’excursions : que ce soit au volant d’un 4x4, en bus ou en quad. L’excursion la plus marquante, est celle de la vallée du Daraa, à une cinquan-taine de kilomètres au sud de Ouarzazate. Des paysages arides y sont logés au beau milieu de la magnifique palmeraie de Skouta. Si vous poursuivez cette route qui s’étend sur 200 kilomètres, vous arriverez alors aux gorges du Dadès, célèbres pour ses espaces rocheux aux coloris changeant. Face à ce spectacle d’une rare beauté, laissez le charme de cette magie diffuse opérer, contemplez le temps d’un coucher de soleil impérissable, les gorges du Todra surnommées à juste titre le grand canyon marocain. Mais n’ayez crainte, Ouarzazate possède également des joyaux historiques qu’il est impé-ratif de visiter pour tous les amoureux d’histoires et de civilisations. En effet, la kasbah Taourirt, symbole de Ouarzazate et demeure majestueuse du Pacha de Marrakech El Glaoui, est un trésor d’archi-tecture classé patrimoine historique. Au coeur de ce bâtiment aux multiples tours se trouvent les appartements du Glaoui et de sa favorite. Une immense terrasse vous permettra d’admirer une vue plongeante sur les montagnes de Ouarzazate. Mais continuons notre petite promenade à travers les nombreuses citadelles de cette ville. Notre prochaine escale est sans doute l’une des plus belles, puisqu’il s’agit

de la kasbah Ait Benhaddou ou l’équiva-lent du Mont Saint Michel en France. Pour s’y rendre, il est préférable de louer une voiture ou un transport touristique en raison d’une route très sinueuse pour les moins avertis. Classée patrimoine mondial de l’UNESCO, la kasbah Ait Benhaddou est un ensemble d’habitations en terre, entouré d’un mur d’enceinte, qui servait jadis à repousser l’ennemi. A l’intérieur de ces petites maisonnettes de fortunes, des familles entières vivent encore dans la simplicité la plus élémentaire. Certaines d’entre elles y ont ouvert de petits com-merces alors que d’autres vous propose-ront chaleureusement un verre de thé à la menthe fraîche. Il va sans dire que sans

le précieux sauvetage de l’UNESCO, ce lieu magique hors du temps serait tombé en ruine, réduisant à néant notre fabuleux patrimoine culturel. De plus, avec ses décors uniques aux allures de plateau de cinéma, la kas-bah a vu fouler sur sa terre de nombreuses productions cinématographiques. Fiers de cette filiation artistique, certains touaregs, habitants de la citadelle, se coiffent volontairement d’un chèche

bleu, couleur de Ouarzazate, et colorent leurs yeux d’un khôl noir, hommage à Lawrence d’Arabie, héros éternel de la terre rouge.

Ouarzazate : Endroit rêvé pour les amoureux de cinéma !Avec ses décors naturels d’une beauté à couper le souffle et ses vastes étendues de terres rouges, Ouarzazate est devenue en quelques décennies à peine, une référence dans le domaine cinématographique, très prisée pour les tournages interna-tionaux de péplums ou de blockbusters. D’ailleurs Ouarzazate abrite un joli musée du cinéma ainsi que les studios de l’Atlas Corporation qui n’ont rien à envier aux studios américains. Étendus sur plusieurs hectares, il vous sera possible, si aucun tournage n’a lieu, de visiter par exemple les gigantesques décors du film Astérix mission Cléopâtre, d’Alain Chabat ou en-core les décors authentiques de Kundun, de Martin Scorsese. En effet, ce type de tourisme permet de faire vivre une grande partie de la population car près d’un habitant sur trois a déjà fait de la figuration pour le cinéma. Il était une fois Ouarzazate le diamant du Maroc...

1 OÙ DORMIR :Berbère Palace Chambre double avec petit

déjeuner à partir de 750

dirhams

Hôtel classé luxe: cascade

piscine, lounge bar et

restaurant de qualité.

Auberge Etoile filante, route principale Ait BenhaddouChambre double avec petit

déjeuner à partir de 350

dirhams et 550 dirhams en

pension complète.

Chambre très confortable

avec une vue imprenable

sur la citadelle et une

bonne table où déguster

de bons plats marocains

traditionnels.

Pour tous les amoureux

de la nature et de

l’authenticité.

Hôtel Oscar Chambre double à partir de

400 dirhams.

Chambre confortable et

spacieuse décorée avec

des thèmes de grands

films. Le best : chambre

Kundun

Nombre de grands

réalisateurs et acteurs

y ont logé durant leurs

tournages.

2 OÙ MANGER?Chez Dimitri Restauration internationale

et spécialités grecques à

l’honneur, hommage au

pays du maître des lieux.

Les murs sont fleuris

de photographies de

célébrités qui ont fait

escale dans ce restaurant.

Prix : environ 150 dirhams

par personne.

22 Avenue Mohammed V.

0524883344

Chez Nabil Snack restaurant, cuisine

marocaine (tagine couscous)

et grillades

Bonne adresse ou manger

en famille. Propre et pas

cher, excellent rapport

qualité/prix. A partir de 20

dirhams.

Avenue de la poste0524884545

La Kasbah des sablesRestaurant traditionnel et

ancienne demeure d’un

proche du Glaoui. Joli cadre

et bon rapport qualité/prix.

Demandez Brigitte la

maîtresse des lieux pour une

visite de la kasbah.

195 Ait Ksif 450000

0524885428

3 OÙ BOIRE UN VERRE?Ouarzazate n’est pas une

destination nocturne. Évitez

les cabarets locaux et

préférez les bars des grands

hôtels.

4 SHOPPING La médina ou l’on trouve

tout ce dont on a besoin et

la kissariat (galerie) Tiflite

(tous les chauffeurs de taxis

la connaissent puisque c’est

pratiquement la seule galerie

que compte la ville)

Artisanat: Kasbah Ait

Benhaddou.

5 TAXI Le prix minimum d’une

course est de 5 dirhams.

La meilleure période pour

y aller, au printemps car

en été les températures

avoisinent les 45 degrés.

Pour les fans de musique,

il est intéressant de visiter

Ouarzazate durant le festival

Azalay dédié à la musique

africaine.

PRATIQUE

africaine.

68 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

La kasbah Taourirt symbole

d’Ouarzazate et demeure

majestueuse du Pacha de Marrakech

El Glaoui, est un trésor d’architecture

classé patrimoine historique.

ON S’ÉVADE

Metropolis 69MARS 2012 / NUMERO 2

Studio ouvert à Ouarzazate, témoins de grands films

tel que À la poursuite du diamant vert en 1984,

l’épave de cet avion F16 en fait partie.

FOODING

Les délices de la Bazenne

Franck Zietana, chef Installé au Maroc depuis une vingtaine d’années, Franck Zietana concocte une cuisine et des desserts goûteux à souhait. Chef de cuisine des établissements Fleur de Lys, Espace Gourmand, Meunier, il pratique A La Bazenne une cuisine à base de produits du terroir marocain, comme les fromages de chèvre mais aussi les poissons, telles que les sardines de Safi, la bazenne étant de plus un panier, issu de l’Ile de Ré, qui accueille coquillages, crustacés et galets. Fidèle à l’esprit des saveurs du pays d’Arcachon, il mijote des plats qu’on ne retrouve plus dans les restaurants : cassoulet à l’agneau,

cagouilles (escargots), et mouclade de Mamé, plats chers à Boris. Mais la meilleure carte de Franck est celle des desserts pour ce pâtissier boulanger qui excelle en merveilles qui

ravissent nos papilles et nos palais, dont « cœur enlacé », le dessert spécial Saint-Valentin.

Si vous souhaitez échapper à la folie

diffuse de la métropole casablancai-

se, afin de renouer avec les plaisirs

d’antan, d’une cuisine authentique et

popote, à l’esprit culinaire de la côte ouest de

l’Atlantique en France, « A La Bazenne » est la

table appropriée et osons le mot : rêvée. Logé

dans le quartier beau séjour, ce restaurant

d’inspiration familial, pourrait devenir votre

seconde maison, tant le maître des lieux, Boris

Bille, y distille panache, affabilité et présenta-

tion des plats avec brio. La salle, à mi-chemin

entre le hangar à bateau et le grenier à sel,

dispense l’ambiance chaleureuse des grandes

tablées des repas gourmands dominicaux :

serviettes autour du cou et pouces exclama-

tifs au garde-à-vous. Baies vitrées d’atelier,

cheminée face à un confortable canapé, bar

à cigares et immenses ardoises affichent les

produits du terroir, du marché et des plats is-

sus de l’Ile de Ré, qui promettent une belle fa-

randole de calamars à l’américaine, de quiche

au crabe, d’agneau au thym, de crème brûlée

choco orange. Le menu du marché, à 150 di-

rhams, est mijoté avec des produits du terroir

variant tous les 2 à 3 jours, selon les saisons.

Boris, qui a le goût et la passion des vins, diver-

sifie la carte des vins marocains, car les bons

vins épongent prodigieusement nos soifs.

A La Bazenne, Maison des Provinces de France, boulevard Moulay Abderahmane en face du n°80Tél : 06 44 15 00 15 / 06 61 11 05 16

PA R F O U Z I A M A R O U F

70 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Huîtres de DakhlaJuteuses, généreuses, savoureuses, ces huîtres sont une mise en appétit rafraîchis-sante. A déguster, entre quelques gorgées gourmandes et fruitées de vin blanc. Le dé-cor lumineux du restaurant A La Bazenne, est particulièrement bien senti pour cette belle entrée, puisqu’il confère un air de mer et de sel, de vacances et de farniente, et aux abords de la terrasse qui s’étend à perte de vue une pure bulle de bien-être.

Tartare d’avocat et gambasA recommander par envie de fraîcheur. Un plat créatif et beau dans ses couleurs, les crevettes croquantes et un brin parfumées d’aromates forment un harmonieux équili-bre avec l’avocat, plus riche en texture et en goût. Très belle entrée en bouche, qui n’en finit pas de nous tourner la tête, faisant défi-nitivement l’unanimité du tour de table de l’équipe de Metropolis…

Entrecôte de bœufCopieuse, tendre, fondante, cette belle viande, accompagnée de pommes de terre dorées en diable, se déguste avec un vin rouge, à la fois ample et doux, comme par exemple le Siroua de Benslimane. C’est un plat qui se partage volontiers, car rares sont les proches et les amis qui ne résistent pas au plaisir de goûter une bonne viande richement garnie.

Sablé aux fraisesRien que la vue de ce dessert vous fait chavirer. Délicatement disposées sur le sablé, les fraises sont un appel délicieux à la dégustation. Sucrées, à peine juteuses, fraîches, elles se marient à merveille avec le sablé en lui apportant une touche ludi-que, bien accueillie du côté de la pâtisserie, et elles renferment jalousement toute la saveur du pur délice qu’offre ce parfait sablé, pour un instant magique.

Saint-Jacques poêléesA peine dorées, rondes et baignant sur un lit d’asperges, au jus raffiné, difficile de ne pas craquer pour ces noix de Saint-Jacques, à croquer, tant elles sont incroyablement irrésistibles. Légères, elles sont à servir en entrée au déjeuner comme au dîner. Pur délice, elles confirment leur rareté et le savoir-faire du chef, tout droit enfui dans nos palais ravis et en plein éveil gustatif. Un plat divin.

Soupe chocolatCe flot ininterrompu de chocolat moelleux, chaud et fondant qui se déverse le long de votre gorge est sans conteste le meilleur moment de la journée. On en a rêvé, ce vœux secret, cette rencontre en tête à tête avec le roi choco, et voilà que vous vous perdez dans son flux velouté et que vous pensez déjà au prochain rendez-vous, ultime échappée avec un dessert qui a tout bon.

Metropolis 71MARS 2012 / NUMERO 2

AUTO Kia Sportage 2

Kia poursuit l’offensive en renouvelant sa gamme avec le Sportage 2, crossover au physique imposant et à la ligne facilement reconnaissable. PAR JALAL EL BOUKHARI

1Le Kia Sportage 2, en quelques mots ?Disponible en 4x2 et en

4x4, le Kia Sportage 2 est un mastodonte de 4,44 m de long pour un poids de 1 500 kg, dis-ponible uniquement en diesel avec quatre modes de finition. Il dispose d’équipements très fournis pour l’entrée de gamme : allumage automatique des phares, climatisation, jantes aluminium 17, vitres électriques (à l’avant et à l’arrière)... Côté de-sign, rien à envier au précédent modèle, Sportage 1, aux courbes taillées à la serpe, le nouveau Sportage est élégant et sobre.

2Les amoureux de grosses voitures vont –ils être

conquis ?Sans hésitation oui, le Sportage 2 est spacieux, confortable, agréa-ble et offre de bons codes es-thétiques en dépit du plastique, de bonne qualité, très présent. Haut perché, une fois installé, on

domine la route ce qui confère au conducteur confiance afin de dompter la jungle des grands espaces. Il ne reste plus qu’à apprivoiser la bête…

3Et pour circuler en ville ?Pas très évident de se

faufiler en ville pour le Sportage 2, qui ronronne un peu et ne demande qu’à s’échapper pour vadrouiller sur autoroute. En revanche, il s’avère un parte-naire de choix pour circuler sur les routes cabossées de nos métropoles. Pas besoin de piler dès qu’un trou apparait, l’engin amortit tout sur son passage. Pour les créneaux serrés, pas d’inquiétude non plus, l’aide au stationnement est disponible de série…

4Et à conduire, c’est comment ?Bonne reprise

quoiqu’un peu bruyant, mais bien adaptée pour un véhi-

cule de cette gamme. La boîte automatique six rapports est bien étagée et douce à l’usage, cette voiture est incontestable-ment une routière. Le volume du coffre est immense, 564 litres (le plus grand de sa catégorie), véritable atout qui permet de tout emporter, si vous partez en voyage.

5Les petits plus ?Le premier plus de choix, est la garantie

de cinq ans qu’offre KIA pour la totalité de ses véhicules. Le Sportage 2 reste une belle réus-site esthétique, bien équipé dès l’entrée de gamme et qui s’avère très maniable en ville malgré son poids. La consommation annoncée par le constructeur est de 5,5 l/100 km. Enfin, le Sportage 2 a été élu meilleure voiture de l’année dans le seg-ment des 4x4 et SUV compacts par les internautes sur le site internet d’Autonews, devançant d’autres modèles de grandes marques. ■

Promis à un bel avenir

72 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

econnaissable. ARI

rtage 2, t ?

ddo iminene l laa roroututee cece q quiui c cononfèfèrereau conducteur confiance afin

cuculele d dee cecetttte gamme. La bautomatique six rapports

Metropolis 73MARS 2012 / NUMERO 2

Modèle Puissance Couple P. fiscale Prix

2.0 l CRDI Pack 2WD 184 ch 392 Nm 8 295 000

2.0 l CRDI Pack 4WD 184 ch 392 Nm 8 310 000

2.0 l CRDI Vogue 4WD BVA 184 ch 392 Nm 8 320 000

2.0 l CRDI Luxe 4WD BVA 184 ch 392 Nm 8 350 000

Les ++ Design agréable+ Maniabilité en ville+ Habitabilité très correcte+ Rapport qualité/prix

Les -- Encore quelques matériaux moyens- Pas très écologique

Le saviez-vous ?Kia Motors Company est le plus ancien constructeur

automobile de Corée. Il emploie plus de 32 000 personnes

à travers douze sites de production dans le monde. La

première syllabe Ki du mot Kia signifie “se révéler au

monde”. La seconde syllabe A, est la première lettre du

mot Asie. Donc, Kia signifie “l’Asie se révèle au monde”.

Après deux tentatives ratées avec la Lupo et la Fox, la nouvelle citadine de Volkswagen, la Up!, a été présentée au salon de Francfort du 15 au 25 septembre 2011. PAR JALAL EL BOUKHARI

AUTO Bientôt au Maroc

Volkswagen Up !,

la nouvelle petite citadine

Volkswagen aspire à se reposi-tionner sur le marché des ci-tadines compactes, avec cette nouvelle venue qui a pour

ambition première de déloger le modèle concurrent, la Twingo 2. Pour y parvenir, la Volkswagen Up! se donne les moyens de ses ambitions. Bienfaits de son architec-ture : beaux atouts sur le plan esthétique, indispensables pour séduire une clien-tèle principalement féminine. Quand on la regarde de face, la Volkswagen affiche comme un sourire ravageur : ses optiques avants ressemblent à deux grands yeux reliés entre eux par un bandeau noir. Sa présentation au salon de Francfort laisse présager qu’elle devrait se décliner selon différentes variantes. Si la version trois portes est la première à avoir vu le jour, la version cinq portes devrait suivre dans

quelques temps. Deux types de motorisa-tion identiques sur la 3 et la 5 portes seront disponibles, 60 et 75 ch essence. Le prix de base allemand est annoncé à moins de 10 000 euros (avec l’ESP de série), un sur-coût de seulement 475 € pour la version 5 portes par rapport à la 3 portes. Le volume du coffre varie de 251 à 951 l après replis des sièges arrière, pas si mal… Afin d’être en harmonie avec l’extérieur, Volkswagen a opté pour un habitacle très fonctionnel et sans artifice. Les sièges son confortables avec appuie-têtes intégrés, l’habitacle est bien agencé et le combiné d’instrumenta-tion est complet, même le compte-tours est présent, seulement à partir du deuxiè-me niveau de finition Move Up! Pour ac-quérir la Volkswagen la moins chère du marché, la Up! devrait être disponible au Maroc à partir de l’été prochain. ■

74 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

ERRATUM

ClichéCliché Fes. Place du Commerce au Mellah (Arrivée d’une automobile en gros plan)

(DR)

Lancia Ypsilon primée

L’édition 2012 des Trophées de l’Automobile, organisée pour la seconde année consécutive par le magazine Autonews s’est tenue le 19 janvier à Casablanca. A ce titre, le jury composé de professionnels de l’automobile, notamment par des journalistes spécialisés et des acteurs du secteur de l’assurance et du crédit, a décidé de décerner le trophée de voiture de l’année à la Lancia Ypsilon. La petite italienne a ainsi devancé d’autres modèles tels que l’Audi A1, la BMW Série 1, la Peugeot 508 et la Toyota Yaris. L’Ypsilon est munie des meilleurs équipements de série pour sa ca-tégorie et bénéficie d’une ligne élégante et d’une technologie de pointe, le tout pour un prix de lan-cement de 139 000 dh. Après l’Alfa Roméo Giulietta l’an dernier, le sacre de Lancia prouve une fois de plus que les voitures italiennes ont manifestement la côte au Maroc.

David Beckham a-t-il besoin d’ar-gent de poche ? Le richissime foot-balleur a décidé d’utiliser le site de ventes aux enchères eBay pour vendre sa voiture, une Rolls Royce Phantom Drophead. Autrement dit, une voiture très chère. Pour se l’of-frir, il faut tout de même débourser la coquète somme de 250 000 €. A noter un effort de générosité chez le footballeur, Beckham a en effet payé sa voiture 420 000 € en 2009 !Et que va faire le beau gosse avec l’argent amassé ? Et bien, en faire don à une œuvre de charité ? Pas vraiment, puisque David Bec-kham a, en fait, prévu de s’offrir une nouvelle voiture, la Rolls Royce Ghost. Mégalo, David ?

Beckham sur eBay

Attention ! Conduire sous l’effet de l’alcool ou de substances stupéfiantes ou médicamenteuses peut vous valoir de six mois à un an de prison et entre 10 000 et 20 000 dh d’amende. En cas de récidive les peines sont doublées. En cas d’écart, n’hésitez pas à prendre un taxi ou faites vous raccompagner par un ami.

CODE DE LA

ROUTESix mois à un an de prison…

TOP

FLOP

Le Retour du GPMAnnulé en mars 2011 par la Fédéra-tion Internationale de l’Automobile (FIA), le Grand prix de Marrakech est reprogrammé en 2012. En plus du WTCC, le Maroc accueillera le Championnat AutoGP de la Formule 3 000, et le très prestigieux Maserati Trofeo. L’impact direct est de 220 MDH sur la ville et la région, sans oublier l’impact médiatique pour l’Office National Marocain du Tourisme.

Tout ça pour çaD’après Aziz Rebbah, nouveau ministre du Transport, le nombre d’accidents au Maroc n’a pas baissé de 6,15% comme l’avait annoncé son prédécesseur Karim Ghellab, mais il serait plutôt en hausse de 1,7 %. Ce constat remet directement en cause le nouveau code de la route marocain, apparemment peu efficace pour venir à bout des problèmes de sécurité. Aziz Rebah a déclaré au quotidien Al Ahdat Al Maghribia, que “la réforme du nouveau code de la route s’impose, pour résoudre les problèmes en suspens”. C’est reparti…

primée

t bien, ende t,-

vu lle ce

?Une erreur s’est glissée dans notre numéro de février. Il s’agit de l’article sur la Peugeot 208, la photo qui correspond au levier de vitesses est celle de l’Audi A1 et non pas celle de la Peu-geot 208.

Metropolis 75MARS 2012 / NUMERO 2

TECHNO

76 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

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Metropolis 77MARS 2012 / NUMERO 2

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COM Entreprise

Une odeur de printemps à La Suite Casablanca.Pour annoncer le printemps, La Suite vous propose une toute nouvelle carte aux saveurs douces. Les cocktails s’habillent de glace pilée, de fruits frais et s’agitent dans les shakers au rythme des soirées ... «Sexy Monday» tous les lundis, cocktails gratuits pour les femmes jusqu’à 1 h 00 du matin, «Juke Box» tous les jeudi testez vos connaissances et faites votre programme musical, «Cocktail Addict» un cocktail en Open Bar une fois par mois. Mais La Suite c’est aussi du Live avec MaxXximus. A l’occasion de la sortie de son dernier album «FUNKADEMAX», La Suite vous offre le jeudi 8 mars un concert privé du plus funky des artistes de la ville blanche.

Hyatt Régency Casablanca : Dar Beida, les saveurs de nos régionsDurant le mois de mars, le restaurant Dar Beïda « Khaima », spécialiste de la gastronomie marocaine, part à la découverte des mets de quatre régions du Maroc et vous fait voyager à travers différentes saveurs et traditions culinaires. Venez déguster le meilleur des mets traditionnels marocains et faites-vous plaisir en vous laissant entraîner dans une ambiance musicale adaptée à chaque région avec des stars de la chanson marocaine.Chaque semaine une région sera mise à l’honneur :

Semaine du 5 au 11 mars : la région de Fès

Semaine du 12 au 18 mars : Marrakech

Semaine du 19 au 25 mars : Le Sud

Semaine du 26 au 31 mars : Tanger

Informations et réservations au 05 22 43 12 34.

La BMCI célèbre la Journée de la femme, avec la carte Ladies FirstA l’occasion de la Journée de la femme, le 8 mars prochain, la BMCI dédie à ses clientes une offre spécifique à travers un programme de réductions et de privilèges, et leur réserve la possibilité de gagner des cadeaux prestigieux. Cette offre, adossée à la carte Ladies First, permet aux femmes de bénéficier d’un accueil privilégié à travers un programme de réductions et de privilèges pouvant aller jusqu’à 35% dans plus de 100 enseignes et 238 points de vente au Maroc, en réglant leurs achats y compris sur internet.Pour plus d’informations consultez le site www.ladiesfirst-privileges.com.

Lancement du premier site web marocain spécialisé dans la location de logements meublés Le site internet www.moroccohomeholidays.com mis en ligne à la fin de l’année 2011 s’adresse à tous les propriétaires de logements meublés au Maroc ainsi qu’aux locataires du monde entier. L’idée est de proposer une plateforme web simple et attractive pour soit publier une offre de location, soit réserver son logement en toute simplicité.

Bodystyling : la franchise experte en silhouette et en amincissement Après la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne ou encore le Mexique... la franchise belge Bodystyling ouvre début mars au Maroc, à Casablanca. Dans un espace cocoon tout blanc et vert, ce lieu d’un nouveau genre, exclusivement féminin, dédié à l’amincissement et à la silhouette, plaira à toutes les femmes en quête de perte de poids sur le long terme.Bodystyling : 35 rue Assilim, ex rue de la Paix, mitoyen au restaurant coréen & Tulik.

Quartier Racine. 06 70 066 866. www.bodystyling.be/fr

Le Coq sportif fête ses 130 ans2012 est une année charnière pour Le coq sportif qui célèbre à la fois ses 130 ans et la signature du partenariat avec le Tour de France. La maison Camuset a été fondée en 1882. Passionné et visionnaire, Emile Camuset propose une large gamme de produits de sports accessible pour l’amateur comme pour le professionnel. La marque Le coq sportif sera déposée en 1950, date de la commande des maillots des champions du Tour de France 1951. La campagne publicitaire Printemps-Été 2012 Le coq sportif réunit à nouveau passionnés, amateurs et grandes icônes du sport : tous des héros, dans leur championnat ou dans leur quotidien.

Job Fair 2012 : Le Capital Humain au cœur du DébatLa 9e édition, organisée le 6 Avril prochain, le Job Fair d’Al Akhawayn Alumni s’ouvre sur l’international. L’ Association des Lauréats de l’université Al Akhawayn organise la 9e édition du Job Fair, le vendredi 6 Avril 2012, au campus de l’université. Conscients de l’importance des ressources humaines dans l’essor du pays, les membres d’Al Akhawayn Alumni ont choisi de placer cette nouvelle édition sous le thème «Le Capital Humain, un levier pour l’émergence économique du Maroc».

78 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Création

Tentation

Exception

Gourmandise

The candy shop agency

Evénementiel de luxe Communication Consulting Bureau de style

6 rue Dayet Aoua, 4e étage, N° 16 - Agdal - Rabat

thecandyshopagency

COM Entreprise

Tea Time au Hyatt Regency Casablanca : le Living Room se met à l’heure anglaiseDurant les journées d’hiver, venez vous réchauffer en fin d’après-midi au coin de la cheminée du Living Room et découvrez le Tea Time. Cette pratique si populaire en Angleterre s’installe au Hyatt Regency Casablanca le temps d’une saison. Cette tradition anglaise vous sera servie selon les règles de l’art : petits gâteaux et sandwichs soigneusement préparés par le Chef accompagnés d’une large sélection de thé.Le Tea Time sera servi tous les après-midis au Living Room de 16 h 00 à 18 h 30

Tarif : 190 dh pour deux personnes. Informations et réservations au 05 22 43 12 34.

La Boutique FENYADI ouvre ses portes à Casablanca.Fenyadi annonce l’ouverture officielle de sa première boutique au cœur du quartier Racine Extension, à Casablanca. Ce flagship store de 400 m2 sur deux étages sera entièrement dédié à l’art de vivre et à la décoration d’intérieur. Les amoureux du luxe, du design, du fait-main et de l’authentique sont ainsi invités à pénétrer dans le monde Fenyadi par deux grandes portes laquées noir graphite, ornées du sceau Fenyadi pour aller à la rencontre du talent de designers internationaux conjugué à celui des maîtres artisans marocains.

Le Pré Vinci, haut lieu de la mode et des affaires, ouvrira ses portes en septembre prochain, avec Meryem Cherkaoui en cuisine. Meryem Cherkaoui vient de signer un accord de partenariat avec le Pré Vinci, à Casablanca. L’une des chefs les plus en vue au Maroc dirigera très prochainement les cuisines de cet établissement prestigieux, situé sur l’avenue de La Mecque. Le Pré Vinci, nouveau haut lieu de la mode et des affaires, prépare son ouverture pour septembre prochain dans un environnement boisé et fleuri, spécifiquement conçu pour les salons intimistes, expositions d’art, lancement de produits, défilés de mode et événementiels ciblés. Un concept unique alliant art et haute cuisine, relais du goût et de l’art de vivre français au Maroc.

Lina’s Casablanca, the beautifull sandwich.Après s’être implanté dans plusieurs pays, c’est au cœur du quartier Gauthier, derrière la Villa des Arts, que vient se nicher Lina's Casablanca. Voulu, pensé et réalisé par Ahmed et Allya Cheikh Lahlou, frère et soeur amoureux de l’alliance des plaisirs du palais et du bien-être, Lina’s Casablanca est le dernier né de l’enseigne.Lina’s casablanca : 8 rue Hafid Ibrahim. 20000 Casablanca

Forum International Femmes en actionPlus de vingt femmes venues du Maroc, Espagne et Amérique latine issues du monde associatif, culturel, entrepreneurial et politique, aspirant et travaillant pour la reconnaissance de la femme et des sociétés plurielles et démocratiques, vont se réunir une nouvelle fois pour échanger des expériences et réfléchir au développement d´actions concrètes dans leurs pays. Le forum se déroulera les 8 et 9 mars à la faculté de Lettres de Marrakech et le 12 mars à la faculté de Lettres de Rabat.

Inauguration de l’usine Renault-Nissan de TangerLa nouvelle usine Renault-Nissan de Tanger représente un investissement d’un milliards d’euros. La capacité maximale qui est de 400 000 véhicules par an permettra de poursuivre le succès mondial rencontré par la gamme Entry. Cette usine est la première usine automobile au monde à émettre zéro émission de CO2 et zéro rejet d’eaux industrielles C’est la plus grande usine automobile au sud de la Méditerranée avec plus de 6 000 effectifs d’ici à 2015.

80 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis

Made in blogosphère

L’expérience du violoniste Joshua Bell et du métro de Washington.

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QUI ÊTES VOUS ?

John Toutain29 ans, Consultant Réseaux Sociaux et Recrutement au Maroc, Serial Blogueur. Il accompagne des entreprises et des personnes publiques dans la gestion de leur présence en ligne - [email protected]

Le matin du 12 Janvier 2007, le Washington Post réalisa une expérience inédite dans le hall d’une station de

métro à Washington. A la station l’Enfant Plaza, un violoniste installé en hau de l’escalator s’apprêtait à jouer six morceaux de musique classique pendant 43 minutes. Personne ne le savait, mais cet homme qui pouvait aisément passer pour un musicien de rue était en réalité Joshua Bell, un violoniste virtuose parmi les plus brillants au monde. Et il était sur le point de jouer six pièces classiques parmi les plus élégantes qui aient jamais été écrites, sur un Stradivarius Gibson, fabriqué en 1713, d’une valeur de 3,5 millions de dollars.Combien de personnes se rendant à leur travail dans ce matin froid de janvier allaient s’arrêter et remarquer le talent du maestro Joshua Bell ?A la veille de l’expérience, différents experts furent consultés pour répondre à cette question. Et dans le pire des scénarios, misant sur l’excellence de Joshua Bell, Leonard Slatkin, directeur du National Symphony Orchestra, prédit qu’au moins 75 personnes devraient s’arrêter. Dans le pire des scénarios, le musicien devait récolter au moins 150 $ de la part des passants en récompense de son talent. Le jour dit, Joshua Bell a joué durant trois quarts d’heure. Sur les 1087 personnes qui sont passées, seules sept s’arrêteront quelques instants. Il recevra 32 dollars - dont 20 dollars laissés par l’unique personne l’ayant reconnu. Les rédacteurs de cette expérience conclurent ainsi : Dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, sommes-nous capables de percevoir la beauté, de nous arrêter pour l’apprécier, de reconnaître le talent dans un contexte inattendu ? Mais quelque chose d’encore plus stupéfiant s’est passé ce matin là. Rien ne permet de distinguer les personnes qui se sont arrêtées pour écouter Joshua Bell ou celles qui ont donné de l’argent, de celles

qui sont passées sans le voir. Pas de modèle démographique type : hommes ou femmes, jeunes ou vieux, blancs, noirs ou asiatiques, toutes les catégories sont représentées. Seule une catégorie s’est faite remarquer en s’arrêtant de façon systématique : ce sont les enfants. Dès qu’un enfant passait, il cherchait à s’arrêter pour écouter la musique. Et aussitôt son parent le tirait par la main pour avancer. Les enfants ont un don incroyable par rapport aux adultes : ils ont le pouvoir de s’émerveiller. Et je pense que ce que cette expérience démontre, c’est qu’avec le temps, en devenant adulte, nous perdons cette capacité à nous émerveiller. Au cœur du Washington fédéral, un vendredi tôt le matin, la très grande majorité des gens qui sont passés devant Joshua Bell devait être composée de personnes bien éduquées. Ils étaient certainement diplômés de brillantes écoles américaines et devaient avoir sans doute des titres impressionnants sur leur carte de visite : conseillers, consultants, facilitateurs, gourous, experts, ...Mais personne au cours de ses études n’avait été préparé à croiser un talent au coin de la rue. Aucun pour imaginer qu’un génie puisse être vêtu d’un jean, d’un T-shirt à manche longue et d’une casquette de baseball. Notre principal défi n’est pas d’avoir du talent. Nous en avons tous et personne n’en est dépourvu. En revanche, notre défi est bien d’arriver à marqueter ce talent, à raconter l’histoire qui fera notre succès. Et nos échecs, quoique nous soyons parfois enclin à croire le contraire, sont plus souvent ceux d’une histoire mal racontée que ceux d’une personne dénuée de talent.Trois jours avant cette expérience, Joshua Bell jouait sur la scène de l’opéra de Boston dans une salle bondée, où le siège coûtait 100 $. Ce jour là, il avait choisi de raconter la bonne histoire. Retrouvez l’histoire intégrale en suivant ce lien : http://wapo.st/y3rg2x .

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82 NUMERO 2 / MARS 2012Metropolis