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THGGSP - Cours thème 2 – Axe 2 : le défi de la construction de la paix – 2020 2021 page 1 Blog : https://lewebpedagogique.com/terminaleft93/ Mettre Axe 2 : le défi de la construction de la paix Thème n°2 : Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution. ________________________________________________________________________________ Table des matières I - Faire la paix par les traités : les traités de Westphalie de 1648. A) Les caractéristiques de la guerre de Trente Ans (1618-1648) B) La fin de la guerre et l'établissement de la paix par les traités de Westphalie 1) La mise en place et la forme prise par les négociations 2) Le règlement de la question religieuse C) Les caractéristiques de la paix de Westphalie 1) L’État et l’ordre westphaliens 2) Cette paix jette les bases d'un nouvel équilibre européen II - L'action de l'ONU sous les deux mandats de Kofi Annan (1997-2006). A) L’ONU 1) La charte de l'ONU sur les buts de l'ONU 2) La sécurité collective selon l’ONU B) L’ONU dirigée par Kofi Annan (1997-2006) 1) Kofi Annan, secrétaire général 2) La question du droit d’ingérence 3) Les échecs de Kofi Annan Conclusion à l’Axe 2 : Comment construire une paix durable, du XVII ème siècle à nos jours ? Poly 1 : Les différents enjeux de la guerre de trente ans Poly 2 : L’ordre Westphalien Poly 3 - L’ONU Poly 4 : La sécurité collective Poly 5 : Décès de Kofi Annan : les dates marquantes de sa carrière à l’ONU Poly 6 : le droit d’ingérence contesté Poly 7 : Analyse du discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan (11 décembre 2006) Poly 8 : Travail de recherche sur le discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan du poly 7

Mettre Axe 2 : le défi de la construction de la paix...lorsque le Prince se convertit. La volonté de l'Empereur de faire revenir ces biens à l’Église catholique mécontente les

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    Mettre Axe 2 : le défi de laconstruction de la paix

    Thème n°2 : Faire la guerre, faire la paix : formes deconflits et modes de résolution.________________________________________________________________________________

    Table des matières

    I - Faire la paix par les traités : les traités de Westphalie de 1648.A) Les caractéristiques de la guerre de Trente Ans (1618-1648)B) La fin de la guerre et l'établissement de la paix par les traités de Westphalie

    1) La mise en place et la forme prise par les négociations2) Le règlement de la question religieuse

    C) Les caractéristiques de la paix de Westphalie1) L’État et l’ordre westphaliens2) Cette paix jette les bases d'un nouvel équilibre européen

    II - L'action de l'ONU sous les deux mandats de Kofi Annan (1997-2006).A) L’ONU

    1) La charte de l'ONU sur les buts de l'ONU2) La sécurité collective selon l’ONU

    B) L’ONU dirigée par Kofi Annan (1997-2006)1) Kofi Annan, secrétaire général2) La question du droit d’ingérence3) Les échecs de Kofi Annan

    Conclusion à l’Axe 2 : Comment construire une paix durable, du XVIIème siècle à nos jours ?

    Poly 1 : Les différents enjeux de la guerre de trente ansPoly 2 : L’ordre WestphalienPoly 3 - L’ONUPoly 4 : La sécurité collectivePoly 5 : Décès de Kofi Annan : les dates marquantes de sa carrière à l’ONUPoly 6 : le droit d’ingérence contestéPoly 7 : Analyse du discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan (11 décembre 2006)Poly 8 : Travail de recherche sur le discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan du poly 7

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    Poly 1 : Les différents enjeux de la guerre de trente ans.

    * Les enjeux politiques : l'unité du Saint-Empire germanique (définition page 112) et laquestion de la monarchie universelle. L'Empereur est théoriquement l'héritier de l'empire romain etde l'empire carolingien. Il prétend exercer sa suzeraineté sur l'ensemble des souverains européens etrassembler la chrétienté sous son autorité. Cela n'a jamais été véritablement le cas. Au XVIIèmesiècle, son autorité s'étend sur l'Allemagne et l'Europe centrale (carte page 110). Il est élu par parsept Princes-Electeurs mais la couronne est toujours transmise au sein de la famille Habsbourgdepuis Charles-Quint (1500-1558 et empereur germanique de 1519 à 1556).

    Mais l'autorité de l'Autriche et de la famille des Habsbourg sur les Princes et les territoires quicomposent l'Empire est mise en cause par la question religieuse : le pouvoir impérial est aux mainsd'un souverain catholique mais le protestantisme s'implante dans l'Empire. L'Empereur se trouvedonc affaibli face aux princes devenus protestants.

    * Les enjeux religieux : en 1555, la paix d'Augsbourg a provisoirement mis un terme auxguerres de religion et a établi le principe cujus regio, ejus religio (liberté religieuse pour le prince,obligation pour les sujets de suivre la religion du Prince). Mais un certain nombre de problèmesdemeurent, notamment le passage des biens de l’Église catholique aux mains des Protestantslorsque le Prince se convertit. La volonté de l'Empereur de faire revenir ces biens à l’Église catholique mécontente les Protestants.

    Les empereurs de la guerre de trente ans : Les rois de France de la guerre de trente ans :Ferdinand II (1578-1619-1637) Louis XIII (1601-1610-1643)

    Ferdinand III (1608-1636-1657) Louis XIV (1638-1643-1715)

    La phase bohémienne : En 1618, la guerre éclate en Bohème. Les habitants, majoritairementprotestants, s'opposent à l'Empereur. Dans un premier temps, la Bohème rebelle est reconquise par l'empereur Ferdinand.

    Phases danoise, suédoise et française : Mais intervention d'autres puissances européennes,inquiètes des succès de Ferdinand, qui ne veulent surtout pas que l'empereur soit trop puissant enEurope. L'Espagne soutient l'Empereur et Provinces-Unies s'opposent à l'empereur.

    * Les enjeux géopolitiques : le conflit se généralise avec l'arrivée au pouvoir de Richelieu(1585-1616-1642), qui décide de revenir à une politique hostile aux Habsbourg d'Autriche parcequ'ils soutiennent le principal ennemi de la France, l'Espagne. La France s'allie avec les ProvincesUnies et l'Angleterre, contre les Habsbourg, d'Autriche et d'Espagne. Richelieu veut sécuriser les frontières de la France et veut que l'Espagne soit aussi faible quepossible. Il a donc intérêt à ce que la guerre dure en Allemagne. Cela oblige le roi d'Espagne àsoutenir l'empereur et l'empêche de se préoccuper de la France.

    La Suède, royaume protestant, soutient les princes protestants du Saint-Empire romain germaniquequi luttent contre l'Empereur. Elle cherche à contrôler de manière permanente les rives de laBaltique et à exercer un protectorat de fait sur les protestants allemands, afin de s'assurer uneposition commerciale dominante en Europe du Nord.

    Une guerre qui a ravagé l'Europe.!=> Voir les documents 2 et 3 page 112.

    BILAN - Ce long conflit a impacté durablement l’Europe (Massacres, tortures, violences, pillagede récoltes, famines et épidémies. Économie bouleversée, environ 1/3 de la population du SaintEmpire qui disparaît…). D’où un profond besoin de paix durable en Europe dans les années 1640 et la nécessité d’uneentente pleinement internationale qui débouche sur les Traités de Westphalie (définition page 112).

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    Poly 2 : L’ordre Westphalien

    Définition Etat : Organisation politique qui assure la direction politique et administrative d’unepopulation. Elle possède un territoire défini et délimité, des institutions propres et unepopulation soumise à ces lois. Les gouvernants peuvent changer tandis que l'Etatperdure.

    Définition Etat-nation : concept associant un Etat et une nation (ensemble d’individus liés par unsentiment commun d’appartenance.

    => Tous les Etats ne sont pas des Etat-nations. Il y a des Etats multinationaux avec desparlements permettant aux différentes nations d’être représentées : voir l’empire d’Autriche-Hongrie démantelé après la Première Guerre mondiale, voir l’URSS disparue en 1991.

    --------------------------------------------!=> Lire l’extrait de l’entretien publié dans le magazine l’Histoire n°454 (déc. 2018) : « Cette guerre

    aide à comprendre le monde actuel » - Entretien avec Herfried Münkler, professeur de sciencespolitiques à l'université Humboldt de Berlin.

    « [...] En quoi la guerre de Trente Ans nous aide-t-elleà comprendre les situations contemporaines ? L'ordre qu'on a pris l'habitude d'appeler westphalien enEurope a imposé, à partir de la fin du XVIIe siècle, salogique. Nouvel ordre politique, qui consiste en principeà instituer le concept de frontière : les États y sontsouverains à l'intérieur. C'est inédit car durant le conflitle principe de souveraineté (définition page 119) nes'appliquait pas aux hommes. L'empereur ne disait pasqu'il menait une guerre contre une entité, mais plutôtqu'il combattait des sujets rebelles, lesquels clamaientrésister contre des injustices et user d'un droit derésistance. Leur usage de la violence est une applicationde ce droit, ou une demande de retour à l'ordre. Avec le système « westphalien », c'est un ordre binairequi s'installe. Il n'y a que deux situations possibles («tertium non datur, « le tiers est exclu ») : soit la guerre,

    soit la paix, pas d'état intermédiaire. On peut passer de laguerre à la paix, et l'inverse et le passage est acté par desdéclarations de guerre et de paix : des actes légaux. Je crois que cet état des choses est venu à sa fin, et qu'uneclaire distinction binaire « soit, soit » n'est plus. A traversla guerre des drones, les Américains frappent au Pakistan,en Somalie, au Yémen, alors qu'ils n'ont pas déclaré laguerre à ces pays. A l'inverse, le terrorisme est un défidont les pays victimes ne savent pas s'ils doivent choisirle prisme de la guerre ou celui de la criminalité pourréagir. En 2015, après les attentats qui ont fait unecentaine de morts à Paris, le président Hollande adélibérément employé le terme de « guerre », une guerreunilatérale et jamais déclarée. Des représailles militaires,des frappes sont menées en Syrie, alors que le problème,pour les villes européennes, c'est le terrorisme qui peutfrapper n'importe où. Dans ce cas aussi c'est une situation

    Doc 1 :

    Doc 2 :

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    où l'on ne sait pas exactement si la population connaît unétat de paix ou de guerre. Vous avez comparé la guerre de Trente Ans avec lesconflits actuels au Moyen-Orient. Pourriez-vouspréciser ? La guerre de Trente Ans, comme les conflits du Moyen-Orient, est faite d'un empilement de plusieurs conflits.D'abord, c'est un conflit constitutionnel : comment leSaint Empire doit-il fonctionner, selon quellesinstitutions ? Dans ce sens, la guerre de Trente Ans sesitue dans le contexte des révolutions européennes duXVIIe siècle, qui commencent dans les Provinces-Unieset qui se prolongent avec les révolutions anglaises de1640 et de 1688. Partout, au XVIIe siècle, on demandeun nouveau partage des pouvoirs. La deuxième dimension est celle de guerre de religion.Ceux qui se battent les uns contre les autres sontgénéralement des insurgés protestants contre descatholiques. Mais il est faux de croire que cette guerre aété fondamentalement une guerre de religion. Richelieu,cardinal de l'Église romaine catholique, intervient ducôté des protestants, pour ne prendre que cet exemple. Ilne fait pas cela par grande sympathie pour lesprotestants, mais plutôt parce que le conflit n'est pas pourlui essentiellement religieux : il concerne la dominationen Europe. Apparaît là le troisième aspect du conflit : pour lesFrançais, il s'agit de détruire la suprématie de la maisondes Habsbourg, les deux branches, celle de Madrid qui ales ressources, l'argent et les troupes, et celle de Vienne,qui a la légitimité de la domination sur les habitants del'Empire. On peut dire alors aussi que la guerre de TrenteAns est un conflit pour l'hégémonie en Europe. Il y a une quatrième dimension, c'est la volonté, plusclassique, qu'ont certains acteurs, comme Maximilien deBavière ou Jean-Georges de Saxe, de repousser lesfrontières, c'est-à-dire d'élargir leur territoire. On retrouve ces quatre dimensions dans les conflits quidéchirent aujourd'hui le Proche-Orient. La guerre acommencé avec les Printemps arabes qui posaient laquestion de la Constitution dans la Tunisie de Ben Ali oudans la Syrie d'Assad. A cela s'est ajoutée assez vite la question confessionnellelorsque les tensions se sont fait jour à l'intérieur del'islam entre chiites et sunnites. Après l'intervention américaine en Irak en 2003 et ladisparition du pays comme acteur dominant, l'ordrerégional a volé en éclats. La question de savoir qui, del'Iran, de l'Arabie saoudite ou de la Turquie, dominera larégion s'est posée. Tout cela s'est intensifié avec lesinterventions des États-Unis et de la Russie. C'est latroisième dimension du conflit : c'est une guerre pourl'hégémonie. Avec les Kurdes et la revendication de Daech d'un « Étatislamique », les frontières héritées des accords Sykes-

    Picot de 1916 et des mandats de la SDN de 1920 ont étéremises en cause - quatrième aspect des conflits. Ce qui montre bien que, si l'on veut comprendre ce quesont les conflits actuels, il peut être tout à fait pertinentd'étudier la guerre de Trente Ans. Et en particulier de sepencher sur les cinq années au cours desquelles la paix aété négociée. Le succès de la paix de Westphalie tientd'abord à la prise en compte des différentes composantesdu conflit que je viens d'énumérer et à leur tri : quatrecompromis ont été conclus qui ne se contredisaient pas.Sans cela, la paix aurait été un fiasco, comme le montrentles tentatives menées avant 1648 qui ont échoué. Deuxième leçon des traités de Westphalie : inviter toutesles parties à la table des négociations, et n'en humilier niléser aucune. C'est une des grandes réussites de la paix de1648. De facto il y a des pays vainqueurs, la France et laSuède, ainsi que des vainqueurs au sein de l'Empire,Maximilien de Bavière et Jean-Georges de Saxe. Et leperdant est l'empereur, la maison des Habsbourg. Maiscela n'est en aucune manière explicité. Les perdants nesont pas montrés comme tels. Conclure une paix inclusivede toutes les parties prenantes serait, je dirais, une desconditions pour établir une paix durable au Moyen-Orient. Troisième leçon - mais la guerre de Trente Ans n'apportepeut-être pas de solution sur ce point : que faire destroupes démobilisées ? En 1649, Ottavio Piccolomini, ungénéral des troupes impériales, est persuadé que la paixque l'on vient d'avoir négociée ne durera pas. Il doute qu'ilsoit possible de faire abdiquer toutes les troupes. Se posede fait la question du retour des soldats à la vie civile, dela transformation de gens qui n'ont connu que la violenceen acteurs pacifiques. Un an et demi plus tard, dans lecongrès tenu pour la démobilisation des troupes àNuremberg, il prend son pistolet, tire dans le plafond etdit : « C'était le dernier coup de feu de la guerre. » C'estune scène très symbolique. En réalité, la guerre s'est poursuivie sur d'autres terrains.En France, on a eu besoin des troupes puisque la guerrecontinue contre l'Espagne jusqu'en 1659, date du traitédes Pyrénées. L'empereur, lui, a utilisé ses armées pourfaire la guerre contre les Turcs en Méditerranée orientale.Il en va de même en Suède, où l'on combat dans lesrégions baltiques. Donc les soldats retirés de l'Empire ontété envoyés ailleurs. On peut dire que l'Allemagne a eu dela chance qu'il y ait d'autres terrains pour y attirer lessoldats. Le problème existe aujourd'hui de la même façon avec les20 000 membres de l'État islamique : Daech est uneorganisation qui a été battue, qui n'existe plusterritorialement, mais ses membres sont encore là. Qu'est-ce qu'on en fait ? A la fin d'une guerre classique, lesmilitaires retournent dans leurs casernes ou sont renvoyésà leur vie professionnelle. Les soldats dont on parle n'ontpas de métier, ils n'ont fait que la guerre. [...] »

    !=> Question : Montrez en quoi l’étude de la guerre de trente ans et des traités de paix de Westphalie ont des résonances avec les guerres actuelles (Faire une fiche).

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    Poly 3 - L’ONU

    !=> Questions :1) Présentez lesobjectifs et mes moyensde l’ONU (docs 1 et 3).

    2) Quel est le messagede cette afficheonusienne ? (doc 2)

    De courtes vidéos à étudier :

    Généralités : https://www.youtube.com/watch?v=U8AJ9KZk53U

    - L’Assemblée générale : https://www.youtube.com/watch?v=4F8zjq3yHKw

    - Le Conseil de sécurité de l’ONU : https://www.youtube.com/watch?v=0PbMbTCEi1I

    Doc 3 :

    https://lewebpedagogique.com/terminaleft93/https://www.youtube.com/watch?v=U8AJ9KZk53Uhttps://www.youtube.com/watch?v=U8AJ9KZk53Uhttps://www.youtube.com/watch?v=4F8zjq3yHKwhttps://www.youtube.com/watch?v=4F8zjq3yHKwhttps://www.youtube.com/watch?v=0PbMbTCEi1Ihttps://www.youtube.com/watch?v=0PbMbTCEi1I

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    Poly 4 : La sécurité collectiveLa sécurité collective (définition page 120) repose sur un principe d’interdiction durecours à la force, associé à un système de solidarité destiné à garantir la sécurité desÉtats contre toute agression armée.

    => Dans ces conditions, toute agression ou menace d’agression contre un État constituentune atteinte à la paix et à la sécurité de tous les États qui doivent alors apporter leur soutienà l’État agressé. Elle se caractérise par une dimension essentiellement militaire soutenue parun processus de concertation et de décision politique plus ou moins institutionnalisé. LaSociété des Nations ou les Nations unies constituent des exemples d’institutionnalisation dela sécurité collective.

    => Cette garantie est de nature dissuasive et défensive ; elle est également généralepuisqu’elle regarde l’ensemble des États. Elle se différencie donc d’une alliance militairedans le sens où elle concerne tout comportement contrevenant à l’interdiction du recours àla force, quel qu’en soit l’auteur. Ainsi, un État décidant d’enfreindre cette interdiction nesaurait en principe être à l’abri de la réaction des autres États.

    => Le bon fonctionnement d’un système de sécurité collective requiert l’entente desÉtats qui le mettent en œuvre, et notamment des plus puissants d’entre eux. Leurdésaccord peut en effet le paralyser en bloquant toute décision d’action collective contre unÉtat contrevenant à l’interdiction du recours à la force. Enfin, on peut constater que le droitde veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies leur permetde se prémunir contre toute condamnation ou décision de cet organe qui leur seraientdéfavorables dans le cadre de la mise en œuvre du système de sécurité collective.

    => Les actions pour le maintien de la paix appartiennent aux mesures coercitives quipeuvent être décidées par le Conseil de sécurité dans le cadre du Chapitre VII de laCharte des Nations unies afin de rétablir la paix et la sécurité dans une situation donnée.Elles constituent une garantie essentielle du principe de sécurité collective. Le Conseil desécurité peut ainsi mandater un ou plusieurs États pour mettre en œuvre militairement cettedécision. Des organisations régionales de sécurité peuvent également y contribuer. Unaccord est alors conclu entre le Conseil et la/ les partie(s) mettant à disposition des forcesarmées. Les actions militaires entreprises sur le terrain doivent être conduites dans lesconditions fixées par le mandat du Conseil de sécurité.

    => L’Assemblée générale s’est également reconnu la capacité de décider detelles actions dans le cadre de la résolution dite « Acheson » – RAG 377 (V) –du 3 novembre 1950, « Union pour le maintien de la paix ». Cette compétenceest cependant enserrée dans des conditions bien précises : qu’il existe unemenace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte d'agression, que leConseil de sécurité ait – faute d’unanimité des membres permanents – manqué às'acquitter de sa responsabilité principale en matière de maintien de la paix et dela sécurité internationales.

    => Une fois le volet militaire terminé, les Nations unies peuvent mettre en place undispositif civil et militaire destiné à consolider la paix et la sécurité (peace building) et àreconstruire l’État qui a souffert du conflit (state building).

    Extrait de l'ouvrage de Manon-Nour Tannous et Xavier Pacreau intitulé "Les relationsinternationales" publié en 2020 à la Documentation française.

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    Poly 5 : Décès de Kofi Annan : les dates marquantesde sa carrière à l’ONU.Le Monde, 18 août 2018.

    Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du prix Nobel de lapaix, est mort samedi 18 août à l’âge de 80 ans, au terme d’une vie consacrée à ladiplomatie. Ayant occupé de nombreux postes au sein des Nations unies, l’anciensecrétaire général a connu nombre de succès, d’échecs et de polémiques.

    1992 : l’échec en YougoslaviePendant la guerre en Yougoslavie, Kofi Annan est chef adjoint des opérations de maintien de lapaix, spécifiquement chargé de cette région. L’ONU, qui est incapable de mettre fin à la guerre, yconnaît l’un de ses principaux échecs : le massacre de Srebrenica. Un événement qui suscitera unmea culpa de la part de Kofi Annan et des Nations unies : « Par nos graves erreurs de jugement etnotre incapacité à comprendre l’ampleur du mal auquel nous étions confrontés, nous avons échouéà faire notre part pour protéger les habitants de Srebrenica face aux campagnes planifiées demassacres par les forces serbes, écrit le diplomate ghanéen en 1999. Srebrenica cristallise unevérité que l’ONU et la communauté internationale ont comprise trop tard : la Bosnie-Herzégovineétait autant un conflit militaire qu’une cause morale. »

    1994 : le génocide du RwandaNouvel échec de celui qui est devenu le responsable des opérations de maintien de la paix : legénocide du Rwanda. Là encore, Kofi Annan reconnaîtra quelques années après les erreurscommises par l’ONU, lors d’un discours devant le Parlement rwandais, en 1998 : « Aujourd’hui,nous savons que ce que nous avons fait alors était loin d’être suffisant ; pas assez pour protéger leRwanda contre lui-même, pas assez pour honorer les idéaux pour lesquels les Nations uniesexistent. »

    17 décembre 1996 : discours d’investitureKofi Annan démarre son premier mandat en janvier 1997. Dès son discours d’investiture, il annoncequ’il aura pour objectifs d’« assainir les Nations unies, les rendre plus présentes et plus efficaces,plus sensibles aux souhaits et aux besoins de ses membres et plus réalistes dans leurs buts etengagements ».

    1998 : création de la Cour pénale internationaleEn juillet 1998 est adopté le Statut de Rome, qui crée la Cour pénale internationale, juridictionpénale permanente chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contrel’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. Elle démarre son action en 2002, malgré laréticence des Etats-Unis et de la Russie, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’ontjamais ratifié le texte, tout comme la Chine, qui ne l’a pas signé.

    1998 : médiation auprès de Saddam HusseinAlors que les Etats-Unis veulent bombarder l’Irak, Kofi Annan parvient à désamorcer la crise enobtenant de Saddam Hussein qu’il consente à un protocole autorisant les inspecteurs des Nationsunies à visiter tout site suspect en Irak.

    2000 : rapport du millénaireEn avril 2000, le secrétaire général publie un rapport du millénaire. De ce rapport, qui appelle leschefs d’Etat et de gouvernement à faire de la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités la

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  • THGGSP - Cours thème 2 – Axe 2 : le défi de la construction de la paix – 2020 2021 page 8Blog : https://lewebpedagogique.com/terminaleft93/

    priorité du début du nouveau millénaire, seront inspirés les Objectifs du millénaire pour ledéveloppement (OMD).

    2001 : réélection et prix NobelEn juin 2001, Kofi Annan est réélu par acclamation de l’Assemblée générale. En décembre, ilobtient le prix Nobel de la paix, conjointement avec l’ONU, en hommage à leur action communepour la paix et la justice dans le monde. Le comité a salué le secrétaire général, qui « a été enpointe pour insuffler une nouvelle vie à l’organisation », en relevant de « nouveaux défis », tels le«  terrorisme international » et le sida.

    2003 : guerre en IrakLe secrétaire général cherche à éviter la guerre en Irak, exhortant les Etats-Unis et le Royaume-Unià ne pas envahir le pays sans le soutien de l’ONU. Il déclare cette guerre illégale enseptembre 2004. Kofi Annan parlera par la suite de cette période comme de son « plus mauvaismoment » à la tête de l’organisation.

    2005 : scandale du programme « Pétrole contre nourriture »Le secrétaire général est mis en cause dans une enquête sur les errements du programme onusien« Pétrole contre nourriture ». L’opération devait permettre au régime irakien de vendre du brut enéchange de biens de consommation, pour atténuer les effets de l’embargo sur les civils irakiens.Mais les enquêteurs estiment que, en sept ans, Saddam Hussein a détourné près de 1,8 milliard dedollars sous le nez de l’ONU. Selon l’investigation, Kojo Annan, le fils de Kofi Annan, a pour sapart « tenté d’intervenir dans la passation de marché ». Il aurait aussi utilisé le nom de son pèrepour acheter à prix réduit une Mercedes à 39 000 dollars.

    2012 : démission du poste de médiateur en SyrieAprès avoir quitté la tête de l’ONU fin 2006, Kofi Annan reste engagé sur les questionsinternationales. Il est nommé, le 23 février 2012, médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie,mais en démissionne quelques mois plus tard, le 31 août, estimant ne pas avoir « reçu tous lessoutiens que la cause méritait ». « La militarisation croissante sur le terrain et le manqued’unanimité au Conseil de sécurité ont fondamentalement changé mon rôle », expliquait-il.

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    Poly 6 : le droit d’ingérence contesté

    !=> Questions :1) Quel principe rend possible le droit d’ingérence ? Doc 1

    2) Quel principe de droit international le contredit ? Doc 2

    3) Pourquoi peut-on dire que le droit d’ingérence est un concept flou ? Docs 1 et 2

    4) En quoi la notion de droit d’ingérence est-elle nécessaire ? Doc 1

    5) À quelles difficultés sa mise en œuvre se heurte-t-elle ?Docs 2 et 4

    Doc 1 : Doc 2 :

    Doc 3 :

    Définitions page 120

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    Poly 7 : Analyse du discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan (11décembre 2006).

    !=> Consigne : Vous commenterez ce discours de Kofi Annan en montrantquelles doivent être les lignes directrices de la politique des états membres del’ONU.

    Il est facile de demander des comptes aux pays pauvres et faibles, qui dépendent del'assistance étrangère. Quant aux états puissants, dont les actes sont lourds deconséquence pour les autres, ils ne peuvent être comptables de leurs actions quedevant leur propre peuple, à travers leurs institutions nationales. Les peuples et lesinstitutions de ces États puissants sont donc moralement tenus de prendre en compte,outre leurs intérêts nationaux, ceux du reste de la planète et aujourd'hui, plusparticulièrement, les vues de ceux que nous appelons, dans le jargon de l'ONU, lesacteurs non étatiques. Je veux parler des entreprises, des organismes de bienfaisanceet des groupes de pression, des syndicats, des fondations philanthropiques, desuniversités et des centres de réflexion -c'est-à-dire de la myriade de groupes auxquelsdes personnes adhèrent volontairement pour réfléchir à l'état du monde ou essayer dele changer. Aucun de ces groupes ne devrait être autorisé à se substituer à l’État ou au processusdémocratique par lequel les citoyens choisissent leur gouvernement et décident de lapolitique à mener. Cependant, ils peuvent tous peser sur le processus politique, tantau niveau international qu'au niveau national. Les États qui seraient tentés de l'ignorerpratiqueraient la politique de l'autruche.

    Tels sont les quatre premiers enseignements. Permettez-moi de vous les rappelerbrièvement :

    • Premièrement, nous sommes tous responsables de la sécurité des uns et desautres.

    • Deuxièmement, nous pouvons et nous devons mettre la prospérité du monde auservice de tous.

    • Troisièmement, la sécurité et la prospérité reposent sur le respect des droitshumains et la primauté du droit.

    • Quatrièmement, dans leur action internationale, les États sont responsables lesuns devant les autres, mais ils le sont aussi devant un large éventail d'acteursnon étatiques.

    • Le cinquième et dernier enseignement découle inévitablement des quatreprécédents. Tous ces objectifs, nous ne pouvons les réaliser qu'en agissantensemble dans le cadre du multilatéralisme et en tirant le meilleur parti del'instrument que Harry Truman et ses contemporains nous ont légué: l'ONU.

    Discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan, Truman Presidential Museum & Library(Independance, Missouri), 11 décembre 2006.

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  • THGGSP - Cours thème 2 – Axe 2 : le défi de la construction de la paix – 2020 2021 page 11Blog : https://lewebpedagogique.com/terminaleft93/

    Poly 8 : Travail de recherche sur le discours d'adieu à l'ONU de KofiAnnan du poly 7.

    !=> Utilisez aussi les polys 5 et 6.Introduction :Kofi Annan est le secrétaire général des l'ONU. De nationalité ghanéenne, ilreprésente les pays d'Afrique, à l'égard desquels il est cependant critique lorsqu'ils nerespectent pas la démocratie.Il quitte l'ONU après deux mandats en tant que secrétaire général de l'organisation,entre 1997 et 2006, qui sont plutôt considérés comme des succès. Son action lui avalu un prix Nobel de la paix (2001). Aux affaires, il est parvenu à faire de l'ONU unacteur important des relations internationales, alors qu'elle avait été paralysée par lejeu des puissances pendant la Guerre Froide. Un échec majeur marque cependant sondeuxième mandat : l'impossibilité d'empêcher la seconde guerre d'Irak (2003), àlaquelle il était opposé. Il prononce ici un discours d'adieu, dans un lieu à la portéesymbolique, un musée et une bibliothèque dédiés à l’œuvre de Truman, président desÉtats-Unis au moment de la création de l'ONU. Il y dessine les principales lignes quedoivent, selon lui, suivre les états membres pour parvenir à la paix. Il montre d'abordque la paix ne se résume pas à la stabilité des relations internationales, mais qu'elledoit être aussi une paix positive, pour finalement livrer une défense de l'ONU dans cediscours d'adieu.Problématique :

    I - La paix ne se résume pas à la stabilité des relations internationales.

    A) Kofi Annan remet en cause une conception de la guerre et de la paix héritée destraités de Westphalie.!=> Expliquez en quoi.

    B) Pour le secrétaire général de l'ONU, la paix relève donc de la sécurité collective.«  nous sommes tous responsables de la sécurité des uns et des autres »

    !=> Présentez ce principe fondamental de l'ONU.!=> Montrez que Kofi Annan a poussé plus loin ce principe en faisant adopter aucours de son deuxième mandat celui de la « responsabilité de protéger ».

    C) Kofi Annan rappelle qu'aux côtés des états, nombre d'acteurs non étatiquescontribuent souvent de façon efficace, à la construction de la paix, que ces acteurssont légitimes et que les états doivent les prendre en compte et leur accorder du crédit!=> Expliquez pourquoi et quel doit être l’attitude des Etats à leur rencontre.!=> Présenter les début du processus d'Oslo.!=> Décrivez le rôle de l'observatoire international de la paix.!=> Celui de la communauté de San Egidio.!=> Celui des tribunaux gagaca au Rwanda.

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    II - Pour Kofi Annan, la paix doit être une paix positive, avec un véritable contenu.

    A) Elle doit reposer d'abord sur le respect du droit   : « la sécurité et la prospérité reposent sur le respect des droits humains et la primauté

    du droit. ».Kofi Annan fait d'abord référence à la charte des Nations Unis (1945) et à ladéclaration universelle des Droits de l'Homme (1978), textes fondateurs.!=> Présentez ces deux textes fondateurs.!=> Expliquez l’importance de la mise en place de la Cour Pénale Internationale en 2000.

    B) La paix doit aussi reposer sur la prospérité et le développement   : «  nous pouvons et nous devons mettre la prospérité du monde au service de tous ».

    !=> Présentez les objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

    C) La paix repose aussi sur la liberté et la démocratie   :!=> Rappelez le rôle de K.A. dans ce domaine. Donnez des exemples.

    III - L'ONU est donc l'acteur le mieux placé pour garantir la paix   : «   Le cinquième et dernier enseignement découle inévitablement des quatre précédents   » .

    A) L'ONU est la garante du multilatéralisme, auquel K. Annan rappelle sonattachement :

    « Tous ces objectifs, nous ne pouvons les réaliser qu'en agissant ensemble dans lecadre du multilatéralisme ».

    !=> Montrez que ce principe est au fondement de l'ONU. !=> Citez des actions de l'ONU menées en faveur de la paix, dans un cadremultilatéral.

    B) A contrario, !=> rappelez l'échec pour la paix dans les années 2000 que constituela deuxième guerre d'Irak, menée dans un cadre unilatéral.

    C) Attachement de Kofi Annan à l'ONU, auprès de laquelle il a travaillé toute sa vie : «  en tirant le meilleur parti de l'instrument que Harry Truman et ses contemporains nous ont

    légué : l'ONU ».!=> Montrez les raisons de cet attachement à l’ONU.

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    Poly 1 : Les différents enjeux de la guerre de trente ans.Poly 2 : L’ordre WestphalienPoly 3 - L’ONUPoly 4 : La sécurité collectivePoly 5 : Décès de Kofi Annan : les dates marquantes de sa carrière à l’ONU.Poly 6 : le droit d’ingérence contestéPoly 7 : Analyse du discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan (11 décembre 2006).Poly 8 : Travail de recherche sur le discours d'adieu à l'ONU de Kofi Annan du poly 7.