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M lle Grilli Éléments pour l’introdu Éléments pour l’introdu Éléments pour l’introdu Éléments pour l’introdu Montaigne (1533-1592), admi et en particulier lui-même, co partir de 1571, à l'âge de 37 naturelle et ordinaire, sans con au lecteur », en tête de son éd dépasser les artifices pour se saveur personnelle, c'est celui certitudes aveugles. NB : Titre bien choisi car c'est il se relit er ajoute des choses. au cours de la vie de son auteu Pb: Quel projet autobiog Pq se prendre soi-même comm = Montaigne : 1er auteur auto qui lui ont occupé l'esprit. Par le lecteur s'apprête à lire. I/ Un texte d'i I/ Un texte d'i I/ Un texte d'i I/ Un texte d'i A/ Le rapport du "je" Mise en place d'un rapport étro s'ils se connaissaient depuis to le monde se vouvoyait (mm au Situation de communication tr passage. Stratégie d'implication du lecte Le "il" fait allusion au livre. B/ L'importance du li "Il t'avertit"; "c'est un livre de Le livre sert de pt de passage e "il", "y" et "par ce moyen". Montaigne y fait référence con Michel de Mon Séquence 6 : l’autobiographie uction uction uction uction irateur de Virgile et de Cicéron, est un huma omme objet d'étude dans son principal travai 7 ans. Il y annonce « Je veux qu'on m'y vo ntention et artifice : car c'est moi que je peins dition de 1580. Le projet de Montaigne était e découvrir lui-même. Travail sans précéden i d'un sceptique pour qui sont à bannir les do t une oeuvre qu'il a sans cesse reprise et réécr On a donc un texte dynamique, en mouveme ur. graphique Montaigne définit-il dans s me sujet de son livre? obiographique. Ds son oeuvre, il va nous dire rticularité du texte = préface = oeuvre destiné introduction : la préface de l' introduction : la préface de l' introduction : la préface de l' introduction : la préface de l' œu œu œu œu " et du "tu" : une adresse au lecteur. oit entre "je" et "tu". Cela ce fait avec une cer oujours. Ce n'est pas habituel au 16ème siècle. u sein d'un couple). Proximité du destinataire rès proche, très franche. Le lecteur est constam eur de la part de Montaigne mm si c'est le "je ivre bonne foi"; "Je l'ai voué" = personnification. entre l'auteur et le lecteur. Il est représenté pa nstamment. ntaigne -Essais – « Au lecteur » Premières aniste qui prend l'homme, il, Les Essais, entrepris à oie en ma façon simple, » dans l’« Avertissement de lever les masques, de nt dans sa sincérité et sa octrines trop figées et les rite. A chaque publication ent car sans cesse remanié son avis au lecteur? e quelles sont les pensées ée à présenter l'oeuvre que uvre uvre uvre uvre rtaine familiarité comme e. En effet, à l'époque, tt dès la 1ère phrase. mment présent ds le e" qui domine. ar les pronoms personnels

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M lle Grilli

Éléments pour l’introductionÉléments pour l’introductionÉléments pour l’introductionÉléments pour l’introduction

Montaigne (1533-1592), admirateur de et en particulier lui-même, comme objet d'étude dans son principal travail, Les partir de 1571, à l'âge de 37 ans. Il y annonce «naturelle et ordinaire, sans contention et artificeau lecteur », en tête de son édition de 1580dépasser les artifices pour se découvrir luisaveur personnelle, c'est celui d'un certitudes aveugles.

NB : Titre bien choisi car c'est une œuvre qu'il a sans cesse reprise et réécrite. Ail se relit er ajoute des choses. On a donc un texte dynamique, en mouvement car sans cesse remanié au cours de la vie de son auteur.

Pb: Quel projet autobiographique MPq se prendre soi-même comme sujet de son livre?

= Montaigne : 1er auteur autobiographique. Ds son oeuvre, il va nous dire quelles sont les pensées qui lui ont occupé l'esprit. Particularité du texte = préface = le lecteur s'apprête à lire.

I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l' A/ Le rapport du "je" et du "tu"

Mise en place d'un rapport étroit entre "je" et "tu". Cela ce fait avec une certaine familiarité comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ce n'est pale monde se vouvoyait (mm au sein d'un couple

Situation de communication très proche, très franche. Le lecteur est constamment présentpassage.

Stratégie d'implication du lecteur de la part de Montaigne mm si c'est le "je" qui domine.Le "il" fait allusion au livre.

B/ L'importance du livre

"Il t'avertit"; "c'est un livre de bonne foi"; "Je l'ai voué"Le livre sert de pt de passage entre l'auteur et le lecteur. Il est représenté par les pronoms personnels "il", "y" et "par ce moyen".

Montaigne y fait référence constamment.

Michel de Montaigne

Séquence 6 : l’autobiographie

Éléments pour l’introductionÉléments pour l’introductionÉléments pour l’introductionÉléments pour l’introduction

, admirateur de Virgile et de Cicéron, est un humanistemême, comme objet d'étude dans son principal travail, Les

à l'âge de 37 ans. Il y annonce « Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins

», en tête de son édition de 1580. Le projet de Montaigne était de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même. Travail sans précédent dans sa sincérité et sa saveur personnelle, c'est celui d'un sceptique pour qui sont à bannir les doctrines trop figées et les

Titre bien choisi car c'est une œuvre qu'il a sans cesse reprise et réécrite. Ail se relit er ajoute des choses. On a donc un texte dynamique, en mouvement car sans cesse remanié au cours de la vie de son auteur.

Quel projet autobiographique Montaigne définit-il dans son avis au lecteur?comme sujet de son livre?

Montaigne : 1er auteur autobiographique. Ds son oeuvre, il va nous dire quelles sont les pensées qui lui ont occupé l'esprit. Particularité du texte = préface = œuvre destinée à présenter l'

I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l'I/ Un texte d'introduction : la préface de l'œuvreœuvreœuvreœuvre

A/ Le rapport du "je" et du "tu" : une adresse au lecteur.

Mise en place d'un rapport étroit entre "je" et "tu". Cela ce fait avec une certaine familiarité comme toujours. Ce n'est pas habituel au 16ème siècle. En effet, à l'époque, tt

mm au sein d'un couple). Proximité du destinataire dès la 1ère phrase.

Situation de communication très proche, très franche. Le lecteur est constamment présent

Stratégie d'implication du lecteur de la part de Montaigne mm si c'est le "je" qui domine.

B/ L'importance du livre

"Il t'avertit"; "c'est un livre de bonne foi"; "Je l'ai voué" = personnification. e entre l'auteur et le lecteur. Il est représenté par les pronoms personnels

Montaigne y fait référence constamment.

de Montaigne -Essais – « Au lecteur »

Premières

humaniste qui prend l'homme, même, comme objet d'étude dans son principal travail, Les Essais, entrepris à

Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, » dans l’« Avertissement

. Le projet de Montaigne était de lever les masques, de Travail sans précédent dans sa sincérité et sa

pour qui sont à bannir les doctrines trop figées et les

Titre bien choisi car c'est une œuvre qu'il a sans cesse reprise et réécrite. A chaque publication il se relit er ajoute des choses. On a donc un texte dynamique, en mouvement car sans cesse remanié

il dans son avis au lecteur?

Montaigne : 1er auteur autobiographique. Ds son oeuvre, il va nous dire quelles sont les pensées destinée à présenter l'œuvre que

œuvreœuvreœuvreœuvre

Mise en place d'un rapport étroit entre "je" et "tu". Cela ce fait avec une certaine familiarité comme habituel au 16ème siècle. En effet, à l'époque, tt Proximité du destinataire dès la 1ère phrase.

Situation de communication très proche, très franche. Le lecteur est constamment présent ds le

Stratégie d'implication du lecteur de la part de Montaigne mm si c'est le "je" qui domine.

ication. e entre l'auteur et le lecteur. Il est représenté par les pronoms personnels

M lle Grilli

Livre = élément de rencontre entre l'auteur et le lecteur.

C/ Les destinataires choisis par Montaigne

D’abord à la famille, pour qu’ils le

Destinataire singulier --> impression que M. s'adresse à chaque lecteur en particulier. Création d'une relation familière. (+ relation particulière A quoi sert le livre ? Livre qui remplacera son auteur qd celui II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.

A/ L'autoportrait La volonté de se peindre se ressent dès le début.Chp lexical de l'autoportrait. Ce n'est pas portrait moral/ Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer émotionnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se détacher des choses du monde afin de se préparer à la mort.ex: "mes défauts s'y liront" (l.11l'honnêteté. B/ Un livre de bonne foi foi (au 16ème s.) = héritage latin de la loyauté. Etabli un rapport de confiance et de vérité entre l'auteur et le lecteur. Il s'agit presque d'un serment. Livre de bonne foi, engagement à l'honnêteté qui porte sur :- ne dire que des choses vraies (ex: l.7- une entreprise de franchise. C'est la recherche de l'authenticité ds tt ce qu'il va direex: l. 13 à 15 : "Que si j'eusse [...] tout nu"Référence à la découverte des Amériques.Dans ses essais, Montaigne fait référencValladolid) C/ La nature du projet : écrire un livre vivantMontaigne veut que le "je" du livre soit son "je" vivant. Cemorts. Il estime que la variabilitn'ai vu, dit-il, un plus grand monstre ou miracle que moiLivre qui soit le témoignage de sa vie.Omniprésence du "je". Regard du moi sur moi qui passe par le livre d'abord puislecteur. Le livre et l'auteur ne font qu'un = livre suis moi-même » Éléments pour la conclusionÉléments pour la conclusionÉléments pour la conclusionÉléments pour la conclusion d'engagement de la part de Montaigne.Mise en garde du lecteur : Surtt--> Manière de mettre en appétit paradoxale. Montaigne est devant un risque. Argumentation fondée sur une volonté non pas lecteur mais entre attirer et repousser le lecteur.le point de départ de tout son étonnement philosophique.

Séquence 6 : l’autobiographie

ent de rencontre entre l'auteur et le lecteur.

C/ Les destinataires choisis par Montaigne

ils le connaissent mieux après sa mort ; souvenir de lui.

> impression que M. s'adresse à chaque lecteur en particulier. Création d'une + relation particulière à La Boétie dont lui-même la mémoire dans ses

A quoi sert le livre ? Livre qui remplacera son auteur qd celui-ci sera décédé.

II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.II/ Les éléments d'un projet A.

La volonté de se peindre se ressent dès le début. Chp lexical de l'autoportrait. Ce n'est pas seulement un portrait physique qui y est fait mais un

Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer nnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se

détacher des choses du monde afin de se préparer à la mort. ex: "mes défauts s'y liront" (l.11-12) rentre ds le pacte autobiographique de la sincérité, de

B/ Un livre de bonne foi

foi (au 16ème s.) = héritage latin de la loyauté. Etabli un rapport de confiance et de vérité entre l'auteur et le lecteur. Il s'agit presque d'un serment.

Livre de bonne foi, engagement à l'honnêteté qui porte sur : e que des choses vraies (ex: l.7-8)

C'est la recherche de l'authenticité ds tt ce qu'il va dire ex: l. 13 à 15 : "Que si j'eusse [...] tout nu" Référence à la découverte des Amériques. Dans ses essais, Montaigne fait référence à 3 indigènes qu'il a rencontrés. (cf.

C/ La nature du projet : écrire un livre vivant Montaigne veut que le "je" du livre soit son "je" vivant. Cette vie, il veut la continuer par delà les

Il estime que la variabilité et l'inconstance sont deux de ses caractéristiques premières. «il, un plus grand monstre ou miracle que moi-même ».

Livre qui soit le témoignage de sa vie. Omniprésence du "je". Regard du moi sur moi qui passe par le livre d'abord puis

Le livre et l'auteur ne font qu'un = livre consubstantiel à son auteur, voir all

Éléments pour la conclusionÉléments pour la conclusionÉléments pour la conclusionÉléments pour la conclusion :::: Projet autobiographique qui se fonde sur un certains nbre d'engagement de la part de Montaigne.

lecteur : Surtt ne pas le lire ! appétit ? Est-ce sincère? A t-il peur ? = captatio bene volontiae

Montaigne est devant un risque. Argumentation fondée sur une volonté non pas lecteur mais entre attirer et repousser le lecteur. Sa célèbre devise « Que saisle point de départ de tout son étonnement philosophique.

Premières

souvenir de lui.

> impression que M. s'adresse à chaque lecteur en particulier. Création d'une même la mémoire dans ses Essais. ci sera décédé.

eulement un portrait physique qui y est fait mais un Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer

nnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se

12) rentre ds le pacte autobiographique de la sincérité, de

foi (au 16ème s.) = héritage latin de la loyauté. Etabli un rapport de confiance et de vérité entre

. (cf. La controverse de

te vie, il veut la continuer par delà les é et l'inconstance sont deux de ses caractéristiques premières. « Je

Omniprésence du "je". Regard du moi sur moi qui passe par le livre d'abord puis qui aboutit au à son auteur, voir allitérations : « je

se fonde sur un certains nbre

captatio bene volontiae

Montaigne est devant un risque. Argumentation fondée sur une volonté non pas de décevoir son Que sais-je ? » apparaît comme

M lle Grilli

Montaigne,

"Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait"

Dans l'avis Au lecteur, Montaigne affirmait n'écrire que pour ses proches, non pour des lecteurs anonymes. Au cours de la rédaction des est-il utile de parler de soi ?

Et quand personne ne me lira, aipensements(1) si utiles et agréables ? Moulant sur moi cette figurecomposer(3) pour m'extraire(4), que le patronpeignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur, d'une occupation propre(7), membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère comme tous autres livres

Ai- je perdu mon temps de m'être rendu compte de moi si continuellement, si curieusementceux qui se repassent(9) par fantaisie seulement et par langueprimement(11), ni ne se pénètrent, comme celui qui en fait son étude, son ouvrage et son métier, qui s'engage à un registre de durée, de toute sa foi, de toute sa force.

Les plus délicieux plaisirs, si se digèrentvue non seulement du peuple(13)

Combien de fois m'a cette besogne diverti de cogitations ennuyeuses ! et doivent être comptées pour ennuyeuses toutes les frivoles. Nature nous anous y appelle souvent pour nous apprendre que nous nous devons en partie à la société, mais en la meilleure partie à nous. Aux fins de rangerprojet(15), et la garder de se perdre et extravaguer au vent, il n'est que de donner corps et mettre en registre(16) tant de menues pensées qui se présentent à elle. J'écoute à mes rêveries parce que j'ai à les enrôler(17). Quant de fois, étant marri de quelqreprendre à découvert, m'en suis

1. à des pensées

2. ce portrait

3. prendre la pose et mettre de l'ordre

4. pour faire apparaître mon image

5. modèle

6. affermi

7. personnelle

8. avec tant de soin

9. s'analysent

10. oralement

11. de manière aussi approfondie

12. évitent

13. public

14. contraindre

15. avec ordre et selon un plan

16. mettre par écrit

17. mettre sur un registre

18. déchargé, libéré

Séquence 6 : l’autobiographie

Essais, 1580-1588-1595

"Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait"

Montaigne affirmait n'écrire que pour ses proches, non pour des lecteurs anonymes. Au cours de la rédaction des Essais, il s'interroge sur le bien-fondé de sa démarche :

a, ai-je perdu mon temps de m'être entretenu tant d'heures oisives à si utiles et agréables ? Moulant sur moi cette figure(2), il m'a fallu si souvent dresser et

, que le patron(5) s'en est fermi(6) et aucunement formé soipeignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur,

, membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère

je perdu mon temps de m'être rendu compte de moi si continuellement, si curieusementpar fantaisie seulement et par langue(10) quelque heure, ne s'examinent pas si

, ni ne se pénètrent, comme celui qui en fait son étude, son ouvrage et son métier, qui s'engage à un registre de durée, de toute sa foi, de toute sa force.

Les plus délicieux plaisirs, si se digèrent-ils au-dedans, fuient(12) à laisser trace de soi, et fuient la (13), mais d'un autre.

Combien de fois m'a cette besogne diverti de cogitations ennuyeuses ! et doivent être comptées pour ennuyeuses toutes les frivoles. Nature nous a étrennés d'une large faculté à nous entretenir à part, et nous y appelle souvent pour nous apprendre que nous nous devons en partie à la société, mais en la meilleure partie à nous. Aux fins de ranger(14) ma fantaisie à rêver même par quelque ordre et

, et la garder de se perdre et extravaguer au vent, il n'est que de donner corps et mettre en tant de menues pensées qui se présentent à elle. J'écoute à mes rêveries parce que j'ai à les

. Quant de fois, étant marri de quelque action que la civilité et la raison me prohibaient de reprendre à découvert, m'en suis-je ici dégorgé(18), non sans dessein de publique instruction !

(Langue et orthographe modernisées)

Premières

Montaigne affirmait n'écrire que pour ses proches, non pour des lecteurs fondé de sa démarche :

je perdu mon temps de m'être entretenu tant d'heures oisives à , il m'a fallu si souvent dresser et

et aucunement formé soi-même. Me peignant pour autrui, je me suis peint en moi de couleurs plus nettes que n'étaient les miennes premières. Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait, livre consubstantiel à son auteur,

, membre de ma vie ; non d'une occupation et fin tierce et étrangère

je perdu mon temps de m'être rendu compte de moi si continuellement, si curieusement(8)? Car quelque heure, ne s'examinent pas si

, ni ne se pénètrent, comme celui qui en fait son étude, son ouvrage et son métier, qui

à laisser trace de soi, et fuient la

Combien de fois m'a cette besogne diverti de cogitations ennuyeuses ! et doivent être comptées pour étrennés d'une large faculté à nous entretenir à part, et

nous y appelle souvent pour nous apprendre que nous nous devons en partie à la société, mais en la ma fantaisie à rêver même par quelque ordre et

, et la garder de se perdre et extravaguer au vent, il n'est que de donner corps et mettre en tant de menues pensées qui se présentent à elle. J'écoute à mes rêveries parce que j'ai à les

ue action que la civilité et la raison me prohibaient de , non sans dessein de publique instruction !

Essais, II, 18. (Langue et orthographe modernisées)