1
Communications orales A107 Mots clés : Cryofibrinogène ; Cryofibrinogénémies Introduction.— Le cryofibrinogène (CF) est un complexe protéique précipitant de fac ¸on réversible dans le plasma à basse température. Matériel et méthodes.— Nous avons réalisé une étude cas-témoin rétrospective entre 2001 et 2010 monocentrique chez 56 patients ayant un dosage de CF faiblement positif ou positif, appareillés par âge et sexe à 56 témoins négatifs. Les données cliniques (symptômes cutanés et extra-cutanés, manifestations thrombotiques, saison de survenue, maladies associées, évolution, traitement) et biologiques ont été collectées. Le seuil de significativité est fixé à 5 %. Résultats.— La prévalence du CF était de 13,15 % (parmi 763 patients testés sur la même période). Aucune différence sta- tistiquement significative n’a pu être démontrée entre les cas et les témoins concernant les symptômes, la saison de surve- nue, les maladies associées, l’évolution, les paramètres biologiques (cryoglobuline, auto-anticorps, syndrome inflammatoire) et le trai- tement. Toutefois, le taux de fibrinogène était plus élevé dans le groupe CF (5,4 g/L vs 4,3 g/L, p = 0,0152). L’étude révèle un pourcentage élevé de patients symptomatiques (83,9 %) avec une prédominance de symptômes cutanés notamment un purpura (35,7 %), des nécroses (28,6 %), des ulcères (16,1 %), un livedo (7,1 %) ou un syndrome de Raynaud (7,1 %). Des manifestations thrombo- tiques étaient notées dans 21,4 %. Le CF était primaire dans 35,7 % et secondaire dans 64,3 % (maladies auto-immunes, thromboses, néoplasies, diabète, vascularites, infections). Aucune différence significative n’était observée entre un CF faiblement positif ou posi- tif. Discussion.— Notre étude est, à notre connaissance, la 1 er étude cas-témoin sur le CF. Elle révèle un pourcentage élevé de patients symptomatiques, avec une prédominance de symptômes cutanés notamment le purpura. Le CF est le plus souvent secondaire, associé à des pathologies similaires à celles observées dans la littérature. Pourtant, aucune différence statistique n’est observée entre le groupe cas-témoin concernant les différents paramètres étudiés. L’évolution des symptômes est notamment identique, semblant indiquer que la présence de CF n’est pas un facteur de mauvais pronostic. Le caractère rétrospectif, le manque de puissance du fait d’un effectif faible et le recrutement dans un service de der- matologie sont sans doute des biais, de même que la réalisation systématique du dosage du CF lors du bilan de pathologies auto- immunes, en l’absence de symptômes cliniquement évocateurs de CF. Conclusion.— Le dosage du CF devrait être réalisé uniquement en présence de symptômes cutanés évocateurs. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.145 C112 Microbiologie de l’hidrosadénite suppurée : une étude sur 102 lésions H. Guet-Revillet a,, S. Poirée b , H. Coignard-Biehler c , H. Lécuyer a , J.-P. Jais d , O. Lortholary c , X. Nassif a , A. Nassif e , O. Join-Lambert a a Microbiologie, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, France b Radiologie, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, France c Maladies infectieuses, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, France d Biostatistiques, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, France e Centre médical, Institut Pasteur, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Hidrosadénite suppurée ; Microbiologie ; Physiopathologie Introduction.— L’hidrosadénite suppurée (HS) est une maladie orpheline du follicule pileux caractérisée par la survenue d’abcès chroniques ou récidivants prédominant aux plis axillaires et péri- néaux. Une rémission complète de l’HS peut être obtenue sous antibiotiques, suggérant qu’un processus infectieux participe à la genèse des lésions inflammatoires de l’HS. L’identification des bac- téries impliquées est un pré-requis pour démontrer cette hypothèse et optimiser les traitements. Matériel et méthodes.— Entre juin 2007 et février 2011, 102 lésions d’HS : 38 lésions de stade I de Hurley (nodules ou abcès) et 64 lésions de stade 2 ou 3 de Hurley (lésions suppurées chroniques) ont été prélevées pour analyse microbiologique lors de la prise en charge initiale de 82 patients au centre d’infectiologie Necker- Pasteur. Cent quatre-vingt-trois prélèvements ont été réalisés, incluant 60 biopsies cutanées au punch ou ponctions transcutanées échoguidées, 65 écouvillons de lésions suintantes et 58 écouvillons périlésionnels contrôles. Ces prélèvements ont été cultivés en aéro- biose et en anaérobiose pendant 15 jours et les colonies isolées ont été identifiées par spectrométrie de masse de type MALDI-TOF ou biologie moléculaire. Résultats.— Staphylococcus lugdunensis était significativement associé aux lésions de stade 1 (61 % vs 9 % des lésions de stade 2 ou 3 de Hurley, p < 0,001, GEE analysis for clustered data) et était en culture pure dans 23 lésions, alors qu’une flore polymorphe constituée de germes anaérobies stricts, d’actinomycètes (principa- lement A. neuii, A. radingae, et A. turicensis) et de streptocoques du groupe Milleri était associée aux lésions de stade 2 et 3 de Hur- ley (86 %, 52 % et 41 % vs. 18 %, 21 % et 3 % des lésions de stade 1 de Hurley respectivement, p < 0,004). Les espèces de la flore cuta- née commensale incluant les autres staphylocoques à coagulase négative, les corynébactéries et S. aureus étaient associées aux écouvillons périlésionnels et lésionnels (79 %, 59 %, 16 % et 35 %, 49 %, 12 % respectivement) mais pas aux biopsies ou ponctions (3 %, 10 % et 0 % respectivement). Discussion.— Les espèces bactériennes spécifiques des lésions d’HS sont rarement associées à des lésions cutanées primitives du sujet sain. Cela suggère qu’une anomalie de barrière et/ou un déficit de l’immunité innée du follicule pileux y favorisent leur prolifération dans l’HS. Conclusion.— Cette étude a identifié deux profils microbiolo- giques spécifiques et différents de la flore cutanée associés aux lésions d’HS. Une étude de métagénomique bactérienne permet- tra d’identifier de manière exhaustive les microbiomes des lésions d’HS. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.146 C113 Efficacité de l’ertapénème (1 g/j) en traitement d’attaque dans l’hidrosadénite suppurée sévère O. Join-Lambert a,, H. Coignard-Biehler b , S. Poirée c , J.-P. Jais d , H. Guet-Revillet a , O. Lortholary b , X. Nassif a , A. Nassif e a Microbiologie, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France b Maladies infectieuses, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France c Radiologie, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France d Biostatistiques, hôpital Necker-Enfants-Malades, Paris, France e Centre médical, institut Pasteur, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Antibiothérapie ; Ertapénème ; Hidrosadénite suppurée Introduction.— L’hidrosadénite suppurée (HS) est une maladie orpheline caractérisée par la survenue de lésions abcédées pré- dominant aux plis axillaires et périnéaux. Nous rapportons ici l’efficacité de l’ertapènème en traitement d’attaque pendant 4 à 6 semaines chez les patients atteints d’HS chronique sévère. Le spectre large de cet antibiotique incluant les germes anaérobies et son mode d’administration en une injection par jour en font une

Microbiologie de l’hidrosadénite suppurée : une étude sur 102 lésions

  • Upload
    o

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Microbiologie de l’hidrosadénite suppurée : une étude sur 102 lésions

nagteMd6oePiépbébRa2ecldlHnné41DssldCgltdD

d

CEdOHa

b

Fc

d

e

MsIodl

Communications orales

Mots clés : Cryofibrinogène ; CryofibrinogénémiesIntroduction.— Le cryofibrinogène (CF) est un complexe protéiqueprécipitant de facon réversible dans le plasma à basse température.Matériel et méthodes.— Nous avons réalisé une étude cas-témoinrétrospective entre 2001 et 2010 monocentrique chez 56 patientsayant un dosage de CF faiblement positif ou positif, appareillés parâge et sexe à 56 témoins négatifs. Les données cliniques (symptômescutanés et extra-cutanés, manifestations thrombotiques, saison desurvenue, maladies associées, évolution, traitement) et biologiquesont été collectées. Le seuil de significativité est fixé à 5 %.Résultats.— La prévalence du CF était de 13,15 % (parmi763 patients testés sur la même période). Aucune différence sta-tistiquement significative n’a pu être démontrée entre les caset les témoins concernant les symptômes, la saison de surve-nue, les maladies associées, l’évolution, les paramètres biologiques(cryoglobuline, auto-anticorps, syndrome inflammatoire) et le trai-tement. Toutefois, le taux de fibrinogène était plus élevé dansle groupe CF (5,4 g/L vs 4,3 g/L, p = 0,0152). L’étude révèle unpourcentage élevé de patients symptomatiques (83,9 %) avec uneprédominance de symptômes cutanés notamment un purpura(35,7 %), des nécroses (28,6 %), des ulcères (16,1 %), un livedo (7,1 %)ou un syndrome de Raynaud (7,1 %). Des manifestations thrombo-tiques étaient notées dans 21,4 %. Le CF était primaire dans 35,7 %et secondaire dans 64,3 % (maladies auto-immunes, thromboses,néoplasies, diabète, vascularites, infections). Aucune différencesignificative n’était observée entre un CF faiblement positif ou posi-tif.Discussion.— Notre étude est, à notre connaissance, la 1er étudecas-témoin sur le CF. Elle révèle un pourcentage élevé de patientssymptomatiques, avec une prédominance de symptômes cutanésnotamment le purpura. Le CF est le plus souvent secondaire, associéà des pathologies similaires à celles observées dans la littérature.Pourtant, aucune différence statistique n’est observée entre legroupe cas-témoin concernant les différents paramètres étudiés.L’évolution des symptômes est notamment identique, semblantindiquer que la présence de CF n’est pas un facteur de mauvaispronostic. Le caractère rétrospectif, le manque de puissance dufait d’un effectif faible et le recrutement dans un service de der-matologie sont sans doute des biais, de même que la réalisationsystématique du dosage du CF lors du bilan de pathologies auto-immunes, en l’absence de symptômes cliniquement évocateurs deCF.Conclusion.— Le dosage du CF devrait être réalisé uniquement enprésence de symptômes cutanés évocateurs.Déclaration d’intérêts.— Aucun.

doi:10.1016/j.annder.2011.09.145

C112Microbiologie de l’hidrosadénite suppurée : uneétude sur 102 lésionsH. Guet-Revillet a,∗, S. Poirée b, H. Coignard-Biehler c,H. Lécuyer a, J.-P. Jais d, O. Lortholary c, X. Nassif a, A. Nassif e,O. Join-Lambert a

a Microbiologie, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, Franceb Radiologie, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, Francec Maladies infectieuses, hôpital Necker-Enfants malades, Paris,Franced Biostatistiques, hôpital Necker-Enfants malades, Paris, Francee Centre médical, Institut Pasteur, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Hidrosadénite suppurée ; Microbiologie ;Physiopathologie

Introduction.— L’hidrosadénite suppurée (HS) est une maladieorpheline du follicule pileux caractérisée par la survenue d’abcèschroniques ou récidivants prédominant aux plis axillaires et péri-

6se

A107

éaux. Une rémission complète de l’HS peut être obtenue sousntibiotiques, suggérant qu’un processus infectieux participe à laenèse des lésions inflammatoires de l’HS. L’identification des bac-éries impliquées est un pré-requis pour démontrer cette hypothèset optimiser les traitements.atériel et méthodes.— Entre juin 2007 et février 2011, 102 lésions’HS : 38 lésions de stade I de Hurley (nodules ou abcès) et4 lésions de stade 2 ou 3 de Hurley (lésions suppurées chroniques)nt été prélevées pour analyse microbiologique lors de la prisen charge initiale de 82 patients au centre d’infectiologie Necker-asteur. Cent quatre-vingt-trois prélèvements ont été réalisés,ncluant 60 biopsies cutanées au punch ou ponctions transcutanéeschoguidées, 65 écouvillons de lésions suintantes et 58 écouvillonsérilésionnels contrôles. Ces prélèvements ont été cultivés en aéro-iose et en anaérobiose pendant 15 jours et les colonies isolées ontté identifiées par spectrométrie de masse de type MALDI-TOF ouiologie moléculaire.ésultats.— Staphylococcus lugdunensis était significativementssocié aux lésions de stade 1 (61 % vs 9 % des lésions de stadeou 3 de Hurley, p < 0,001, GEE analysis for clustered data) et étaitn culture pure dans 23 lésions, alors qu’une flore polymorpheonstituée de germes anaérobies stricts, d’actinomycètes (principa-ement A. neuii, A. radingae, et A. turicensis) et de streptocoquesu groupe Milleri était associée aux lésions de stade 2 et 3 de Hur-ey (86 %, 52 % et 41 % vs. 18 %, 21 % et 3 % des lésions de stade 1 deurley respectivement, p < 0,004). Les espèces de la flore cuta-ée commensale incluant les autres staphylocoques à coagulaseégative, les corynébactéries et S. aureus étaient associées auxcouvillons périlésionnels et lésionnels (79 %, 59 %, 16 % et 35 %,9 %, 12 % respectivement) mais pas aux biopsies ou ponctions (3 %,0 % et 0 % respectivement).iscussion.— Les espèces bactériennes spécifiques des lésions d’HSont rarement associées à des lésions cutanées primitives du sujetain. Cela suggère qu’une anomalie de barrière et/ou un déficit de’immunité innée du follicule pileux y favorisent leur proliférationans l’HS.onclusion.— Cette étude a identifié deux profils microbiolo-iques spécifiques et différents de la flore cutanée associés auxésions d’HS. Une étude de métagénomique bactérienne permet-ra d’identifier de manière exhaustive les microbiomes des lésions’HS.éclaration d’intérêts.— Aucun.

oi:10.1016/j.annder.2011.09.146

113fficacité de l’ertapénème (1 g/j) en traitement’attaque dans l’hidrosadénite suppurée sévère. Join-Lambert a,∗, H. Coignard-Biehler b, S. Poirée c, J.-P. Jais d,. Guet-Revillet a, O. Lortholary b, X. Nassif a, A. Nassif e

Microbiologie, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, FranceMaladies infectieuses, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris,ranceRadiologie, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, FranceBiostatistiques, hôpital Necker-Enfants-Malades, Paris, FranceCentre médical, institut Pasteur, Paris, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Antibiothérapie ; Ertapénème ; Hidrosadéniteuppuréentroduction.— L’hidrosadénite suppurée (HS) est une maladierpheline caractérisée par la survenue de lésions abcédées pré-ominant aux plis axillaires et périnéaux. Nous rapportons ici’efficacité de l’ertapènème en traitement d’attaque pendant 4 à

semaines chez les patients atteints d’HS chronique sévère. Le

pectre large de cet antibiotique incluant les germes anaérobiest son mode d’administration en une injection par jour en font une