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© 2014 Publié par Elsevier Masson SAS http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.06.003 Actualités pharmaceutiques n° 538 septembre 2014 15 dossier L’endométriose : une pathologie féminine fréquente Sommaire Dossier coordonné par Alexis Desmoulière Professeur des Universités Mieux connaître l’endométriose à l’officine pour accompagner les patientes 15 Jacques Buxeraud L’endométriose ou les endométrioses ? 16 Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière Quelle prise en charge pour l’endométriose ? 20 Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière Rôle du pharmacien d’officine dans la prise en charge de l’endométriose 27 Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière [1] ANSM. Les traitements médicamenteux de l’endo- métriose (en dehors de l’adénomyose). Recommanda- tions. J Gyn Obst Biol Reprod. 2007;36,2:193-9. [2] CNGOF. Prise en charge de l’endométriose. Recommandations pour la pratique clinique (texte court). Paris; 2006. avant-propos Mieux connaître l’endométriose à l’officine pour accompagner les patientes © Fotolia.com/Iko L e pharmacien d’officine accueille très sou- vent des femmes atteintes ou potentiellement porteuses d’endométriose. Ce profession- nel de santé a donc tout naturellement sa place dans leur parcours de soins : aide à la démarche diagnostique, information sur la maladie, explica- tion détaillée sur la prise en charge thérapeutique et conseils judicieux en vue d’une observance optimale. L’endométriose est une affection relativement fréquente puisqu’elle touche une femme en âge de procréer sur dix. Si cette pathologie apparaît simple pour certains, elle est aussi parfois décrite comme énigmatique et complexe. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial hormonodépendant, comportant à la fois des glandes et du stroma, en dehors de l’endomètre et du myomètre [1,2]. Malgré des douleurs pelviennes parfois sévères, les patientes parlent difficilement de leurs souffrances physiques et psychologiques, et leurs plaintes sont parfois banalisées. Il en résulte un important sous- diagnostic et un retard d’identification, de sept ans en moyenne, au terme d’une longue errance théra- peutique, avec aggravation de la maladie. Les femmes atteintes sont profondément touchées dans leur féminité, leur sexualité et leur fertilité. Aujourd’hui, il existe pourtant une prise en charge acceptable et efficace comportant deux possibi- lités : un traitement médicamenteux, non curatif mais suspensif de l’endométriose avec antalgiques et traitements hormonaux, et un acte chirurgical, conservateur ou non. La prise en charge doit être individuelle et fréquemment réévaluée en fonction de l’évolution de la pathologie, mais aussi de l’âge et des désirs de la patiente en termes de contraception ou de conception. Cette pathologie concerne donc tous les pro- fessionnels de santé, et plus particulièrement le médecin et le pharmacien qui, hélas, sont souvent insuffisamment informés à son sujet. w Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Jacques BUXERAUD Professeur des Universités Faculté de pharmacie de Limoges, 2 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France Adresse e-mail : [email protected] (J. Buxeraud).

Mieux connaître l’endométriose à l’officine pour accompagner les patientes

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http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.06.003

Actualités pharmaceutiques

• n° 538 • septembre 2014 • 15

dossier

L’endométriose : une pathologie féminine fréquente

Sommaire

Dossier coordonné parAlexis DesmoulièreProfesseur des Universités

Mieux connaître l’endométriose à l’offi cine pour accompagner les patientes 15Jacques Buxeraud

L’endométriose ou les endométrioses ? 16Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière

Quelle prise en charge pour l’endométriose ? 20Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière

Rôle du pharmacien d’offi cine dans la prise en charge de l’endométriose 27Florence Gallard, Francis Comby, Alexis Desmoulière

[1] ANSM. Les traitements médicamenteux de l’endo-métriose (en dehors de l’adénomyose). Recommanda-tions. J Gyn Obst Biol Reprod. 2007;36,2:193-9.[2] CNGOF. Prise en charge de l’endométriose. Recommandations pour la pratique clinique (texte court). Paris; 2006.

avant-propos

Mieux connaître l’endométriose à l’officine pour accompagner les patientes

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L e pharmacien d’officine accueille très sou-vent des femmes atteintes ou potentiellement porteuses d’endométriose. Ce profession-

nel de santé a donc tout naturellement sa place dans leur parcours de soins : aide à la démarche diagno stique, information sur la maladie, explica-tion détaillée sur la prise en charge thérapeutique et conseils judicieux en vue d’une observance optimale.L’endométriose est une affection relativement fréquente puisqu’elle touche une femme en âge de procréer sur dix. Si cette pathologie apparaît simple pour certains, elle est aussi parfois décrite comme énigmatique et complexe. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial hormonodépendant, comportant à la fois des glandes et du stroma, en dehors de l’endomètre et du myomètre [1,2].Malgré des douleurs pelviennes parfois sévères, les patientes parlent difficilement de leurs souffrances physiques et psychologiques, et leurs plaintes sont parfois banalisées. Il en résulte un important sous-diagnostic et un retard d’identification, de sept ans en moyenne, au terme d’une longue errance théra-peutique, avec aggravation de la maladie.Les femmes atteintes sont profondément touchées dans leur féminité, leur sexualité et leur fertilité. Aujourd’hui, il existe pourtant une prise en charge acceptable et efficace comportant deux possibi-lités : un traitement médicamenteux, non curatif mais suspensif de l’endométriose avec antalgiques et traitements hormonaux, et un acte chirurgical, conservateur ou non. La prise en charge doit être individuelle et fréquemment réévaluée en fonction de l’évolution de la pathologie, mais aussi de l’âge et des désirs de la patiente en termes de contraception ou de conception.Cette pathologie concerne donc tous les pro-fessionnels de santé, et plus particulièrement le

médecin et le pharmacien qui, hélas, sont souvent insuffisamment informés à son sujet. w

Déclaration d’intérêts 

L’auteur déclare ne pas avoir de confl its d’intérêts en relation

avec cet article.

Jacques BUXERAUDProfesseur des Universités

Faculté de pharmacie de Limoges, 2 rue du Docteur-Marcland, 87025 Limoges cedex, France

Adresse e-mail : [email protected] (J. Buxeraud).