24
208 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE 11 existe quinze à vingt usines à cuivre (i) dans le Sud du pays de Galles : elles sont en gé- néral situées le long de la côte, depuis Swansea jusqu'un peu au-dessus de Neath ; mais ces deux villes sont les deux centres autour desquels sont (t) Nous joignons ici un tableau dela quantité de cuivre qui a été mise dans le commerce par les différentes com- pagnies, dans les années 1818 et 1822. La tonne anglaise équivaut à toi 5 kilogrammes. William Greenfell and company... Vivian and sons and company... Daniel and compY. Birmingham corn- pany. . . ..... Crown company. Rose company... Cornish company. Bristish company. Freeman and com- pany Mine reniai compY. English. company. Brasa vire compY. Fox Villiams and company.. . Anglesey, compY.. TOTAUX... 8,.95 DU CORNOUAILLES. _209 groupés la plupart de ces établissemens. Leur proximité de la mer, et leur position sur les ri- vières navigables de Swansea et de Neath , ren- dent très-économique leur approvisionnement, ainsi que l'expédition de leurs produits. Outre ces usines du Sud du pays de Galles, on fond encore le cuivre dans l'île d'Angleseyetlà Whiston, près Kingley, dans le Staffordshire. La fonderie de l'île d'Anglesey a chômé pendant long-temps ; les travaux n'ont été remis en acti- vite que depuis quelques années. La concentration des usines sur- pn même point a fait adopter une méthode assez uniforme, et a puissamment contribué au perfectionne- ment du travail du cuivre. .Cette méthode consiste en une suite de grih:, lages de fontes et de rôtissages exécutés sur les! minerais- et les mattes qui en proviennent. Avant (l'entrer dans lesdétails de ces,tlifférentes rations , nous pensons qu'il est utile de donnela description,des fourneaux dans lesquels on les exécute. Fourneaux'', . Ces fourneaux sont à réveibèreY ils varrat dans -leurs dimensions et dans le nombre d'ou- vertures, dont ils sont percés, suivant les opé- rationS'atiii'éttielles ils sont destinés. lis SÔne . de cinq espèces: 10. Foiirneatiffide grillage 1( calcininekii4nace ou calciner); " '`). Fourneau de fusion ( metting,Iiirnàdp') 30 Fàdirilileau de rôtissage roastineju- nià&du.. routèi&T;,)iiififff Fi) i-A101341p11, 4°2;Exhitqféiiii.' de ràfnWagé'(ii;efirriiiièfiirtzâté) .5°::Fdtittiéâti de'ehàiifferïe- i'"'t i"' Tome XI, 5e. livr. Tonn. Kilogram. Tonn. Kilograna. 1,38o 1,400,700 2,103 2 '34,545 1,488 953 1/459,570 967,295 2,145 1,639 , 2,177,175 1,663,585 852 864,780 1)042 ,,o57,63o 810 822,150 11257 1,275,855 692 702,380 98 99'470 3o1 3o5,515 320 324,800 394 399,910 374 198 379,610 200,970 504 616 511,56o 625,24o 140 142,100 93 94,395 31 58o 588,700 570 578.550 738 749,07° \8,317,925 11,042 11,207,630 1818. 1822.

MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE cuivre (i)annales.ensmp.fr/articles/1825-2/105-128.pdf · 2009-05-09 · 210 WILNEli AIS. D'.h'AIN ET DE CUIVRE I o. Fpurneau de grillage. ( Pl. H,fig

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208 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

11 existe quinze à vingt usines à cuivre (i)dans le Sud du pays de Galles : elles sont en gé-néral situées le long de la côte, depuis Swanseajusqu'un peu au-dessus de Neath ; mais ces deuxvilles sont les deux centres autour desquels sont

(t) Nous joignons ici un tableau dela quantité de cuivrequi a été mise dans le commerce par les différentes com-pagnies, dans les années 1818 et 1822.

La tonne anglaise équivaut à toi 5 kilogrammes.

William Greenfelland company...

Vivian and sonsand company...

Daniel and compY.Birmingham corn-pany. . . .....

Crown company.Rose company...Cornish company.Bristish company.Freeman and com-pany

Mine reniai compY.English. company.Brasa vire compY.Fox Villiams and

company.. .Anglesey, compY..

TOTAUX... 8,.95

DU CORNOUAILLES. _209

groupés la plupart de ces établissemens. Leurproximité de la mer, et leur position sur les ri-vières navigables de Swansea et de Neath , ren-dent très-économique leur approvisionnement,ainsi que l'expédition de leurs produits.

Outre ces usines du Sud du pays de Galles, onfond encore le cuivre dans l'île d'AngleseyetlàWhiston, près Kingley, dans le Staffordshire. Lafonderie de l'île d'Anglesey a chômé pendantlong-temps ; les travaux n'ont été remis en acti-vite que depuis quelques années.

La concentration des usines sur- pn mêmepoint a fait adopter une méthode assez uniforme,et a puissamment contribué au perfectionne-ment du travail du cuivre.

.Cette méthode consiste en une suite de grih:,lages de fontes et de rôtissages exécutés sur les!minerais- et les mattes qui en proviennent. Avant(l'entrer dans lesdétails de ces,tlifférentesrations , nous pensons qu'il est utile de donnela

description,des fourneaux dans lesquels on lesexécute.

Fourneaux'', .

Ces fourneaux sont à réveibèreY ils varratdans -leurs dimensions et dans le nombre d'ou-vertures, dont ils sont percés, suivant les opé-rationS'atiii'éttielles ils sont destinés.

lis SÔne .

de cinq espèces:10. Foiirneatiffide grillage 1( calcininekii4nace

ou calciner); "'`). Fourneau de fusion ( metting,Iiirnàdp')30 Fàdirilileau de rôtissage roastineju- nià&du..

routèi&T;,)iiififff Fi) i-A101341p11,

4°2;Exhitqféiiii.' de ràfnWagé'(ii;efirriiiièfiirtzâté).5°::Fdtittiéâti de'ehàiifferïe- i'"'t i"'Tome XI, 5e. livr.

Tonn. Kilogram. Tonn. Kilograna.

1,38o 1,400,700 2,103 2 '34,545

1,488953

1/459,570967,295

2,1451,639

,

2,177,1751,663,585

852 864,780 1)042 ,,o57,63o810 822,150 11257 1,275,855692 702,380 98

99'4703o1 3o5,515 320 324,800

394 399,910

374198

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504616

511,56o625,24o

140 142,100

93 94,395 31

58o 588,700570 578.550 738 749,07°

\8,317,925 11,042 11,207,630

1818. 1822.

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210 WILNEli AIS. D'.h'AIN ET DE CUIVRE

I o. Fpurneau de grillage. ( Pl. H,fig. i, 2 et 3).

§ 94. Le plan de ce fourneau présente deuxrectangles. Le premier comprend le fourneau pro-mment -dit ; le second, qui semble être une ap-pendice, renferme la chauffe.

Ces fourneaux reposent sur une arche , danslaquelle on fait tomber le minerai grillé ; ils sontentièrement construits en briques, et pour qu'ilspuissent,résister à l'action de la chaleur, ils sontarmés en fer, ainsi, qu'on le voit dans l'élévation,fig.

La sole présente à-peu-près la forme d'unee1lips,e.tronquée5aux deux extrémités de songranktaxe; Selle est horizontale, construite enbriques infusibles placées de champ, et pouvantse défaire et se réparer sans altérer la voûte surlaquelle,elle repose. Elle est.percée de trous a(fig., 3), placés au-devant de chaque porte , etserv,a»Ga;:faire tornber lé:: minerai grillé dans

Les,dimensions de lasole.varient de 5m,20 à5',8o (J7 à 19 pieds anglais) en longueur,,et deen,30 à 4'n,o9 ( i4 à 16 pieds ) en largeur.

Le foyer varie de Pli 4o à ( 4 piedset. .

d eni,t 51pieçls), dans, un sens., sur ,daus

Pck),Le mur, ou pont dela chauffe; qui sépare le fpyeP

delta sole du fourneau, a oT,6,i. d'épaisseur ,(2.

Dans l'usinede Yivian., le, mur est.traversépar un Canal IOngittidinal, qui est en communi-cation à ses delef.,x,trémité:avec rair,,extérieur,

soleAeourneanr.Nous in-diquerons cette disposition d'une manière plusdétaillée en ,décrivant4 fgencan. 4 'ôpge.

La voûte du fpiwinpg ïs, aiss' e depuis le, pont

DU CORNOUAILLES. 21 I

de la chauffe jusqu'à la cheminée; sa hauteur au-dessus de la sole est de om,65 au premier point,et dé oi",2o à 0rn,30 au second.

es fourneaux ont quatre ou cinq portes : unepour la chauffe, trois ou quatretpour le travail.Lorsqu'il y en a trois, deux sont placées sur Uneface longitudinale, et, la troisième sur l'autre: -Dans l'autre cas, il existe deux portes sur chaquecôté, placées en regard les unes des autres. Ces'ouvertures ont 0in,30 de' côté ; leurs contourssont en fonte.

La cheminée est placée à l'angle -du fourneau,;ce qui exige qu'il y ait un tuyau incliné qui laf.mette en communication avec le fourneau. Ellepetit'avoir de 6"),5o à 8" de hauteur.

Pdtir charger le minerai, il existe ordinaire-ment à la partie supérieure de là voûté du four-neau deux trémies placées vis à-vis des portes ;elles sont composées de quatre plaques de fer, etsont supportées par des châssis en fer; elles ontdes dimensions correspondantes 'aux vi)lqiinesdes charges. Au-dessous de chaque trérdie,' lavoûte est percée d'un trou, gni permei'aurai de descendre. sur la sole.

Ces fourneaux servent au grillage du mineraiet au grillage de .s' mattes. Quelquefois pour legrillage des maités , on emploie des fourneaux àdeux étages : dans ce cas, leurs dimensions sontun peu moindres que celles des fourneaux ci-dessus :décrits. Deux portes correendent àchaque sole, et pour que les ouvrierà puiSsenttravailler à l'étage supérieur'; on à Piatiqué unpont mobile en 'bois.

2°. Fourneau de fusion. 4 et 5.)§ 95. La forme de la sole est également

14.

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9. I -.NTIN Er, A TS tTA1N ET DE CUIVEE'

ellipsoïdale ; mais leurs dimensions sont pluspetites',que celles (les fourneaux de grillage. La.longueur n'excède pas 3,57 à 5ni,4 2 (ii pieds

f,pieds,-, anglais), et leur largeur varie de 2,50à 4m,4:5( -jet demi 'à 8 pieds anglais ).

Éé: pont, de rà. Chauffe est également un muren brique, de o",61 d'épaisseur. La chauffe esten proportion plus grande que dans les four-ne,'4'ux de grillage, les dimensions étant dé. i re,ô7

à pieds) cle long sur0114,92 à f m,07 de large ( 3 Pieds à 3 pieds et demianglaist),.,,,Qn donne à la, chauffe cette propor-tion qu'if -est nécessaire de produire une

7, oassez,haute température pour fondre le mineraic'est aussi 'pour cette raison ,que ces fourneauxsont:pgFees d'un petit nombre d'ouvertiires.

Il n en existe ordinaireinent que trois: une pourla ehauffe ; une Seconde. sur le. côté , qui estprie'squie,,to. iijours fermée ; elle ne Sert que dansle cas on %.i.!.4t,;.4r:r.clier des matières ai-tachées sui. 'la Sole ,. Oii,lôrsqu'on veut :entrer

. .

dans le lowneau.pour le l'ertrer , la;) p

siemeiporte,, ptaçee sure, (1. Orant au fourneauau-dessous de là 'cheinifOejieStiappelée.piirte.cliftravail,: c'est par .cette otiVerttiresc."&..i;à'S;u4ti'On.)fiii:4sSe,leS,inàtières Éddfiï'',W, etc.

subi ftiSitl elle' est 'lé- '.77,, '-

g qMnritit(.,iire ye rs'la rte, e teipo urliter 'far scei:etclu' métaf.,49.2.dekSus dé Cette porte,il la; 'four n eair 'Un trou

4: faire couler lé métal. Un ca-ne eiqe-iiefej 'dee ietàeldàh'S fosse P, au fonddé' é in ',Iciiiii'eVt..ei=1:;einte, qui peuts'enlever au moyen irtine gaie:ta fosse est 'rern-plie (cl'èàu ; le -hietaI èù .y.'"tei&ban't;'Se divise en

;W)LfPil: 9re .1.)U

DU CORNOUAILLES. 215

grenailles qui se rassemblent dans le réeipient.'Ces fourneaux. sont surmontés d'une* trémie.§ 96. Quelquefois les fourneaux de fonte FmIneau.

sont en même temps fourneaux degrillage. Nous ne 'rteen avons vu près de Swansea qui servaient à ce (ttriol's'iéniaaggeesa.

double usage ; ils sont composés de trois étagesa, b,c (fig. 6).

L'étage a est destiné à la fOnte du minéralgrillé ; les deux autres, b et c; au -grillage. Lachaleur étant moins forte sur la sole supérieurec, le minéral s'y dessèche et commence à se gril-ler ; l'opération se termine sur le second plan b.

Des trous carrés cl, pratiqués dans les soles bet c, les mettent en communication entre elleset avec l'inférieure a ; ces trous sont tenus ferméspendant l'opération , au moyen d'une plaque detôle qu'on place à volonté.

Les soles b et c sont faites en briques; ellessont horizontales à leurs parties supérieures etlégèrement voûtées en dessous ; leur épaisseurest celle dé deux briques, 01T1,3o ; leurs dïrrien-sions sont plus grandes que celles de lasole in-férieure ; elles se prolongent :au-dessiis de lachauffe.

Aux étages destinés au grillage, le fourneanprésente deux portes sur un des côtés. 'A l'étageinférieur, il y en a également.deux ;- mais ellessont disposées différemment : la première, sur ledevant du fourneau, sert à retirer les scories, àbrasser le métal, etc., et l'autre, sur le .Côté.,' estdestinée à la réparation du fourneau:: c'est, au:dessous de cette porte qu'existe le trou de Ja cou-lée ; il communique, au moyen d'un canal enfonte, à une fosse remplie d'eau.

Les dimensions de ce fourneau en largeur:et

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MiLdpi

2 4 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

en longueur sont sensiblement les mêmes quecelles du fourneau de fusion décrit ci-dessus ; lahauteur est à-peu-près de 4 mètres.

On charge au moyen de deux trémies.3°. Fourneau de rôtissage.

97. Les fourneaux employés dans cetteopération sont en général analogues à ceux degrillage ; mais dans l'usine de Hafod, dont MM.Vi-vian sont les propriétaires, ces fourneaux présen-tent une construction particulière, qui a pourbut d'introduire un courant d'air continu sur lemétal, de manière à faciliter l'oxidation. Ce pro-cédé est dû à M. Sheffield, qui en a cédé la pa-tente à MM. Vivian.

L'admission de l'air a lieu par un canal prati-qué au milieu du pont de la chauffe ( fig. 7, PI. H),dans le sens de sa longueur; il communiqueavec l'air extérieur par ses deux extrémités a eta' ; des trous carrés b, pratiqués à angle droitavec ce canal, introduisent l'air dans le fourneau.

Cette construction très-simple produit un effetpuissant dans l'exécution du rôtissage. Non-seu-ment elle favorise l'oxidation des métaux, maiselle a aussi l'avantage de brûler la fumée, et d'ai-der le dégagement du soufre ; en tenant le pontfroid, elle donne au fourneau une températurePlus uniforme.

4°. Fourneau de raffinage.§ 98. Dans ces fourneaux, analogues à ceux

de fusion, l'inclinaison de la sole a lieu vers laporte du devant, au lieu d'être sur le côté : cettedifférence tient à ce que, dans le fourneau deraffinage, le cuivre se rassemble dans un creuxpratiqué dans la sole, vers la porte du devant,

-DIT CORNOUAILLES. 2

d'où on le puise avec des poches , tandis que,dans les fourneaux de fusion , le métal coule parune ouverture placée sur le côté. La sole est faiteen sable ; la voûte du fourneau de raffinage doitêtre plus élevée que celle du fourneaû de fusion:la hauteur varie entre o111,8o à lin. Si la voûteétait trop surbaissée, il pourrait se former à lasurface du métal une couche d'oxide très-nuisi-ble à la qualité du cuivre : dans ce cas) lorsqu'oncoule le métal, sa surface se fige et se crevassele cuivre fondu, qui est au-dessous, se répand à lapartie supérieure : cet accident, qu'on exprimeen disant que le cuivre monte, empêche qu'onpuisse le laminer. On est obligé de lui faire subirun nouveaù'raffinage , et il est nécessaire, dansce cas, d'y ajouter du plomb pour. dissoudrel'oxide de cuivre: c'est à-peu-près lé seul cas oùl'addition. de plomb soit utile dans le raffi-nage (1):'..

La porte de côté est très-large ; elle se .fermeau moyen d'un contre-poids. Cette porte .étantpresque toujours ouverte pendant le rliffinage.ducuivre, la chaleur est plus forte sur le devantfourneau.

5.. Fourneaux de chaqfferie.§ 99. --- Ces fourneaux, destinés à chauffer les

lingots de cuivre qui doivent être laminés et lesfeuilles de cuivre, sont beaucoup plus longs quelarges. Leur sole est horizontale, la. voûte peu

(1) Lorsque le cuivre que l'on raffine est mélangé demétaux étrangers , sur-tout d'étain , comme seraiLqu'on a retiré du métal des cloches., on doit employerdes fourneaux très-larges, afin que le bain Métallique pré-sente une grande surface à l'action oxidante de l'air, et queson épaisseur soit peu considérable.

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2 16 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

surbaissée; ils n'ont qu'une porte; qui est placéesur le côté, et qui tient presque toute la longueurdu fourneau ; cette porte s'élève, au moyen d'uncontre-poids, de la même manière que dans lesfourneaux .employés à la fabrication de la tôle.

Série d'opérations que subit le minerai.

§ too. Les minerais fondus dans les usinesdu pays de Galles sont des pyrites cuivreuses,plus ou moins mélangées de gangue.

Ces pyrites sont composées de proportionssensiblement égales de sulfure de cuivre et desulfure de fer.

Les substances terreuses qui accompagnentces pyrites sont le plus ordinairement siliceuses;cependant, dans quelques mines , le dépôt mé-tallifère est mélangé d'argile ou de chaux fiva-tée. A ces substances, dont la réunion est assezconstante , on doit ajouter l'étain et les pyritesarsenicales qui se trouvent accidentellement avecle cuivre ; quoique ces métaux ne soient paschimiquement combinés, cependant il est impos-sible de les séparer entièrement par la prépara-.tion mécanique.

D'après cela, on voit que les parties consti-tuantes du minerai préparé pour la fonte, sont

Du cuivre,Du fer,Du soufre,De l'étain,De l'arsenic, j

et des matières terreuses.On mélange les différens minerais de manière

que la teneur moyenne soit de 8 = pour too.tot. Le procédé employé 'dans les usines

dans quelques cas,

DU CORNOUAILLES. 217

consiste en une alternatiVe de grillages et defontes (t).

Dans l'opération du grillage, les -substancesvolatiles se dégagent en grande partie à l'état degaz, tandis que les métaux qui ont une grandeaffinité pour l'oxigène passent à l'état:d'oxides,Dans la fusion, les substances terreuses se com-binent avec ces oxides, et forment des scories;qui se portent à la surface du bain métallique.-:'

Ces grillages et ces fontes ont lieu dans l'ordresuivant : Grillage du minerai (calcination oftheore) (§ 102).

2.. Fonte du minerai grillé ( meltitzg of thecalcined ore ) (§ 1o3 ).

3. Grillage de la matte ou du métal brut(calcination of the coarse nzetal) o5).

4'. Fonte de la- matte grillée (. melting of thecalcined coarse métal) (§ 1°6 ).

5.. Grillage de la seconde matte ou métal fin,produit de la quatrième opération ( calcinationof the fine metal). (§ 108 ).

6'). Fonte de la deuxième matte grillée ( met-.ting of the-calcined fine metal) (§ log ).

7°. Rôtissage du cuivre noir ou cuivre brut,produit de la sixième opération ( masting of thecoarse copper) (§ ). -

Dans quelques usines, le rôtissage se répètequatre fois. nous décrirons cette opération àpart : dans ce cas, on fait un grillage et unefonte de moins.

(1) Une grande partie des détails que nous allons don-ner sur ces opérations est extrait d'un mémoire sur le tra-vail métallurgique du cuivre, publié , en 182,3 dans lesAnnales de philosophie, par M. John Vivian, l'un des pro-priétaires de l'usine de Hafocl.

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2 18 MINERAIS D'ETAIN ET DE CUIVRE

Dans l'usine de Hafod , on a trouvé moyen desupprimer aussi un grillage et une fonte, sanspour cela être obligé d'augmenter le nombre desrôtissages.

8°. Raffinage du cuivre ( refitzing or toughe-ning ) (§ ).

Outre ces opérations, qui composent le traite-ment du cuivre proprement dit, on en exécutesouvent deux autres, dans lesquelles on ne fondque des scories. Nous les désignerons par a et b.

Refonte de la portion des scories de ladeuxième opération, qui contiennent des gre-nailles métalliques ( § io4 ).

Fonte particulière des scories de la qua-trième opération. Cette fonte, qui a pour.but deconcentrer le cuivre que contiennent les scories,ne s'exécute pas dans toutes les usines ( § 107).

Première opération. --, Grillage du minerai.

§ 102. Les différens minerais, à leur arrivéedu Cornouailles et des autres contrées d'où onles tire, sont déchargés dans des cours conti-guës à l'usine, une cargaison l'une sur l'autrede telle sorte qu'en ayant soin de prendre deplusieurs couches à-la-fois, on a un mélange sen-siblement uniforme des minerais de tout le com-té; ce qui est très-nécessaire clans une fonderie,parce que les minerais étant de qualités diverseset de teneurs différentes , ils agissent les uns surles autres comme flux. Un mélange soigneusemen tcalculé d'après leur composition chimique seraitpréférable; mais ce moyen, qu'il est très-rare depouvoir employer en grand, est impraticabledans cette localité, parce que l'on n'a pas cons-tamment assez de minerai d'une même espèce.

DU CORNOUMLLES. 219Le minerai est transporté à la fonderie, dans

des mesures en bois, contenant chacune .-unquintal : les ouvriers chargés de la calcinationportent le minerai dans les trémies du fourneaude grillage, d'où il tombe sur la sole ; les ou-vriers l'étendent uniformément sur la surface, aumoyen de râbles en fer. La charge que l'on metdans ces fourneaux est de trois tonnes à troistonnes et demie ( 3o45 à 3507 kilogrammes ).

On met le feu et on l'augmente graduellement,de façon qu'a la fin de l'opération la tempéra-ture soit aussi forte que le minerai peut la sup-porter sans se fondre ou sans s'agglutiner. Pourprévenir l'agglutination, et pour aider le dégage-ment du soufre , on renouvelle les surfaces , enremuant fréquemment le minerai ( (l'heure enheure ). Au bout de 12 heures, le grillage estordinairement terminé : on fait alors tomber leminerai dans l'arche qui existe sous la sole dufourneau, au moyen de trous qui sont devant lesportes. Lorsque le minerai est assez froid pourêtre remué, on le retire de l'arche, et on le portesur le tas du minerai grillé.

Le minerai, dans cette opération, ne changepas sensiblement de poids, ayant gagné en oxi-gène à-peu-près ce qu'il a perdu en soufre et enarsenic.

Si le grillage a été bien exécuté, le minerai esten poudre noire. Cette couleur est due à uneportion du fer qui s'est oxidé.

La quantité de fer qui a passé à l'état d'oxidedans ce premier grillage , n'est qu'une faibleproportion de celui qui est contenu dans le mi-nerai.

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220 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

Le soufre qui s'est dégagé du minerai n'estpas à l'état de soufre pur, mais à celui d'acidesulfureux:

Seconde opération. Fonte du mineraigrillé.

§ io3.Le minerai grillé est également donnéaux fondeurs, dans des mesures contenant unquintal. Ils le versent dans des trémies, et après

est tombé sur la sole, ils le répandent uni-formément; ils baissent alors la porte, qu'ils lut-tent exactement.

Dans cette fonte, on ajoute à-peu-près 2 quiw-taux de scories provenant de la fonte de lamatte grillée (§ to6). Le but de cette addition estnon-seulement de retirer le cuivre que peuventcontenir ces scories , mais sur-tout d'augmenterla fusibilité du -mélange. Quelquefois aussi, lors-que la composition du minerai l'exige, on ajoutede la chaux, du sable et de la chaux fluatée. Onse sert souvent de ce dernier fondant.

Le fourneau étant chargé, on met le feu, et leseul soin du fondeur est d'entretenir la tempe-rature de manière à avoir une fusion parfaite ;l'ouvrier relève alors la porte, et remue la masSé-liquide, pour compléter la séparation du métal( ou plutôt de la matte et des scories ainsi quepour empêcher les matières fondues de s'attachersur la sole. Le fourneau étant prêt, c'est-à-direfusion étant parfaite, le fo'ndeur fait sortir lesscories par la porte de devant, en les retirant avecun râble. Quand /a 'matte est ainsi débarrasséedes scories , on met une seconde charge de mi-

DU CORNOUAILLES. 221

lierai grillé pour augmenter le bain, métallique;on exécute la fonte de cetteseconde charge commede celle de la première. On fait ainsi de nouvellescharges de minerai grillé, jusqu'à ce que la matterassemblée sur la sole du fourneau parvienne auniveau de la porte ; ce qui ;,arrive ordinairementaprès la troisième charge. On ouvre alors le troude la coulée ; la matte se rend dans la fosse rem-plie d'eau, où elle se granule par son 'immer-sion ; elle se rassemble dans le récipient qui oc-cupe le fond de la fosse. La malte grenaillée estalors portée dans les magasins des mattes. L'oxi-dation dont se couvrent les grenailles par leur im-mersion dans l'eau,, ne permet pas de distinguerla,çouleur propre de la mattenuir métal brutcbarse metal) ; mais dans les morceaux qui

tapissent le. canal , on voit qu'elle est d'un grisd'acier. Sa cassure est compacte et son éclat mé-tallique.

Les scories renferment souvent des grenaillesmétalliques ; on les brise et on les trie avecsoin.

Toutes les ,portions qui renferment quelquesparticules de; métal sont refondues dans uneopération accessoire.

Les scories qui ne contiennent pas de gre-nailles de cuivre Sont rejetées ; quelquefois ellessont moulées en briques très-grosses en sortantdu fourneau : elles sont alors employées dans deconstructions.

Ces scories sont 'compoSées des parties ter-reuses contenues dans le minerai 'et de quelquesoxides métalliqueSsui se sontlformés pendantl'opération.. Elles sont noire,,'et'le 'quarz qui y

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222 MINERAIS D'ETAIN ET DE CUIVRE

est resté en partie sans être fondir, leur donnel'apparence porphyrique (1). -

Dans cette opération, le cuivre s'est concen-tré ,une grande-- partie des matières avecquelles il était mélangé ou combiné s'en est sé--parée. La :Matte granulée qui en provient con-tient en général. 55 pour too de cuivre; elle est:ainsi quatre fois aussi riche que leIninerai, et stmasse -est- conséquemment -diminuée dans làmême proportion. Ses parties constituantes sontpriucipalementdti cuivre;' du fer et du soufre.

Le point ;le plus important à atteindre dansla fonte qu'on vie.it de décrire est de faire unmélange fusible des terres et des oxides , de fecoW 'que la matte de cuivre puisse, à raison desa plus grande pesanteur spécifique, se rendre àla partie inférieure et se séparer exactement desscories. On atteint ce but au moyen des oxidesmétalliques que renferment les scories de laqtiatrième opération ( o6), lesquelles font par-tieide la charge. Elles sont presque entièrementcomposées d'oxide noir de l'en Quand les mine-rais sont très-difficiles à fondre , on ajoute à lacharge une mesure dé chaux fluatée ( à-peu-près5o kilogr.); mais il faut faire cette addition avecprécaution, pour ne pas trop augmenter la massedes scories.

(i) Ces scories essayées avec le tiers de leur poids deborax donnent 0,90 de fonte grise cassante; par la voiehumide , on a trouvé qu'elles contiennent

DU CORNOUAILLES.. 223Le travail marche jour et nuiL On passe com-

munément cinq charges en 24 heures ; maisquand toutes les circonstances sont favorables,c est-à-dire lorsque le minerai est fusible, que lecharbon est de première qualité, et que le four-neau est en bon état, etc., on fait même jusqu'àsix charges par jour.

La charge est d'une tonne et demie de mineraigrillé ( 1522 kilogrammes ) , de façon qu'unfourneau de fusion correspond à-peu-près à unfourneau de grillage, ce dernier donnant 7000kilogrammes de minerai grillé par 24 heures.

Les ouvriers sont payés à la tonne.

(a) Refonte des scories contenant des grenaillesmétalliques.

io4. Lorsqu'on a recueilli de là fonteprécédente une assez grande quantité de scoriescontenant des grenailles, on les .fond séparé-ment. Cette opération paraît avOir exclusive-ment pour but de séparer ces grenailles des sco-ries dans lesquelles elles sont engagées. Elledonne un métal analogue à celui qu'on a obitenu dans la première fonte auquel on le réunit,et en outre des scories qui sont rejetées. Ces sco-ries sont visqueuses et tenaces ; cependant lecuivre s'en sépare avec facilité.

Troisième opéraition. -- Grillage dé la matte oudti métal. b,tzt ( calcination of the coarsemetal ).

§ to5. Le but de cette opération esuprinci-Silice et quarz 0,590Qxide de cuivre 0,010'OXide d'étain. 0,007

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224 MINERAIS D'TAIN ET DE CUIVRE

paiement d'oxider le fer, oxidation qui est plusfacile à exécuter que dans le premier grillage,parce que ce- métal est dégagé des substancesterreuses qui le garantissaient>de l'action de l'air.

Ce grillage s'exécute dans lefourneau, fig. I, 2,3,P1. II, exactement de la même manière quecelui du minerai. On remue continuellement lemétal, pour exposer toutes ses surfaces à l'actionde l'air chaud et pour empêcher l'agglutination.L'opération dure 24 heures : dans les six pre-mières ;le feu doit être très-modéré:, ensuite onl'augmente graduellement jusqu'à la fin du gril-lage.

La charge est, comme au premier grillage, detrois tonnes à trois tonnes et demie ( 3o45 à:3522 kilogrammes ).Quatrième opération. Fonte de la matte gid-

e( iiielting Of 'thé calcined coarse metal ).,

§ la fonte de cette première mattegrillée, ion ajoute des scories .des dernières opé-rations ,,très-riches .en oxide ,de cuivre , et;.quel-yes débris de sole qui en, sont également itn pré-gies, La propoxtiop f,leessestances varie\Tant la qualité de, la; matt,esriltée.,

Dans cette,:s,eçoilde,,fo,nte,:eiToxide, de Cuivrecontenu dans les,,sories ilst réduit part l'affinitédu soufre, dOnt inigypa»iepa$setandis que l'autre forme un sulfure avec lecuivre devenu libre. Ordinairement, la mattecontient une 'tpiantité suffisante de soufre pourréduire complétement l'oxide de cuivre : dans I,ecas contraire, ce qui arrive si le grillage de larunitea. été poussé trop -loin, on ajoute une per-

Elle quantité de matte non grillée, qui, en four-

DU CORNOUAILLES. 22laissant du soufre ,.diminue la richesse des sco-ries et en facilite la fusion.

On enlève les scories par la porte de devant,en les tirant avec un râble. Elles ont une grandepesanteur spécifique ; elles sont brillantes d'unéclat métallique , très-cristallines, et présententdans les cavités des cristaux analogues à ceux dupyroxène (1); elles se cassent facilement et les frag-mens en sont très-aigus. Elles ne contiennentpas de grenailles métalliques dans l'intérieur ;mais il arrive souvent qu'à cause du peu d'épais-seur de la couche de scories, celles-ci entraînentquelques particules de métal avec elles lorsqu'onles retire.

Ces scories, comme on l'a déjà, indiqué à lafonte du minerai grillé (§ t03 ), sont en généralfondues avec lui. Cependant, dans quelques cas,on en fait une fonte particulière : c'est celle quenous avons désignée par la lettre b dans le ta-bleau général des opérations ( §

La matte que l'on obtient dans cette secondefonte , est ou coulée dans l'eau comme la pre-mière, ou moulée en saumons, suivant le modede traitement qu'on veut lui faire subir. Cettematte, appelée n.,,étal fin (fine metal) lorsqu'elle

(i) Ces scories sont semblables aux scories de forgeelles contiennent environ la moitié de leur poids de silice,le tiers de protoxide de fer, un demi-centième de cuivreet une quantité un peu plus grande d'étain ; le reste secompose de chaux , d'alumine et de magnésie ; la pertedans l'opération est donc presque nulle, et l'ore'peut re-garder ce travail comme bien combiné, du moins relative-ment à la production du cuivre.

7 ome XI, 5c. livr. r5

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226 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE cuisait

est grenaillée , et métal bleu ( bleu metal ) lors-qu'elle est en saumons, est d'un gris clair, com-pacte, et bleuâtre à la surface.

On recueille cette matte sous le premier étatlorsqu'elle doit être grillée de nouveau, et sousle second, lorsqu'elle doit subir immédiatementl'opération du rôtissage.

Sa teneur est environ de 6o pour Io° decuivre.

Cette fonte dure de 5 à &heures. La charge estd'une tonne ( io15 kilogrammes).

(b) Fonte particulière des scories de la quatrièmeOpération.

§ 107. - Cette fonte a pour but d'obtenir lecuivre que ces scories contiennent. Pour l'effec-tuer, on les mélange avec de la houille en poudreou d'autres matières charbonneuses.

Le cuivre et plusieurs autres métaux se désoxi-dent , et donnent un alliage blanc et cassant.Les scories qui proviennent de cette fonte sonten partie employées à la première fonte et enpartie rejetées. Elles sont cristallines, et présen-tent souvent dans les cavités dés cristaux ,paraissent appartenir au bisilicate de fer. Ellesont un 'éclat métallique, et se cassent eu. frag-mens très-aigus.

Le métal blanc est refondu, puis réuni à ce-lui que. produit la seconde fonte ( § 1°6).

C01tN011 AIL' ES. 227

Cinquième opération. Griiliig e de la seconde.matte, ou métal fin ( calcination of the fineme tai ).

§ o8. Ce grillage est exécuté précisémentde la même manière que celui de la premièrematte. Il dure 24 heures, la charge est ordinai-rement de trois tonnes ( o45 kilogr. ).

Sixième opération. Fonte de la seconde mattegrillée ( melting'of the calcined fine metal ).

§ ioq. Cette fonte est conduite comme cellede la première matte (§ to6). Le enivre noir oucuivre brut (coarse copper) qu'elle produit, con-tient de 70 à 8o pour ioo de métal pur ; il estcoulé en lingots pour subir l'opération du r6tis-saae.

Les scories sont riches en cuivre ; elles sontajoutées à la fonte de la matte grillée (§ o6).

Nota. Dans l'usine de Hafod près Swansea,appartenant à MM. Vivian et fils, on a supprimédepuis peu de temps la cinquième et la sixièmeopération. La seconde matte est coulée en sau-mons, sous le nom de métal bleu, pour être im-médiatement soumise au rôtissage.

La disposition du canal a a', fig. 7, quiamène un courant d'air continu sur la sole dufourneau, accélère et facilite le grillage de lamatte; cet. avantage a permis de simplifier le trai-tement en diminuant le nombre de grillages.

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a28 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

Septième opération. Rôtissage du cuivre noir oucuivre brut, produit de la sixième opération( roasting of the coarse copper ).

§ i io. Le but principal de cette opérationest une oxidation ; elle s'exécute, soit dans unfourneau de rôtissage ordinaire , soit dans celuique nous avons indiqué fig. 7, qui admet uncourant d'air continu.

Les saumons de métal provenant de la fonteprécédente sont exposés sur la sole du fourneauà l'action de l'air, qui oxide le fer et les autresmétaux étrangers dont le cuivre est encore souillé.

La durée du rôtissage varie de 12 heures à 24,suivant le degré de pureté du cuivre brut. Latempérature doit être graduée, afin que l'oxida,tion ait le temps de s'effectuer, et que les subs-tances volatiles que le cuivre peut encore ren-fermer s'échappent à l'état de gaz. La fusion dumétal ne doit avoir lieu que sur la fin de l'opé-ration.

La charge varie d'une tonne un quart à unetonne et demie (1269 à 1522 kilogrammes ). Lemétal obtenu est coulé dans des moules de sable.il est couvert d'ampoules noires, comme l'acierde cémentation; ce qui lui a fait donner le nomde cuivre avec ampoules (blistered copper). Dansl'intérieur de ces saumons , le cuivre présenteune contexture poreuse occasionnée par l'ébulli-tion que produisent les gaz qui s'échappent pen-dant le moulage. Le cuivre étant alors presqueentièrement purgé du soufre, du fer et des au-tres substances avec lesquelles il était combinéest dans un état propre à être raffiné. Cette opé-ration donne quelques scories; elles sont très-

DU CORNOUAILLES. 229

lourdes, et contiennent une grande quantitéd'oxide de cuivre, et souvent même du cuivremétallique.

Ces scories, ainsi que celles de la troisièmefonte et du raffinage, sont ajoutées à la secondefonte. Voyez ci-dessus ( § io6).

Dans quelques usines, pour amener le métalà l'état où il doit être avant le raffinage, on ré-pète plusieurs fois le rôtissage sur le métal bleu.Nous indiquerons plus tard cette modificationdu traitement.Huitième opération. - Raffinage du cuivre ( refi

nin g or thoughening ).

§ ii 1.On charge les saumons de cuivré des-tinés à être raffinés sur la sole du fourneau deraffinage, par la porte de côté. On commence àdonner une chaleur modérée pour achever lerôtissage , OU l'oxidation, dans le cas où cette.opération n'aurait pas été poussée assez loin. Onaugmente le feu peu-à-peu, de façon qu'au boutde 6 heures, le cuivre commence à couler. Lors-que tout le métal est fondu, et que la chaleurest assez forte, l'ouvrier soulève la porte de de-vaut, et retire, avec un râble, le peu de scoriesqui recouvrent le bain de cuivre. Elles sont rou-ges, lamelleuses , très-pesantes , et ressemblentbeaucoup à du cuivre oxidulé.

Le raffineur prend alors un essai avec une pe-tite cuiller, et le casse dans un étau, pour voirl'état du cuivre. D'après l'apparence de l'essai,l'aspect du bain, l'état du feu, etc., il juge si l'onpeut procéder au raffinage ( thoug,heizazg), etqu'elle est la quantité de perches de bois et decharbon de bois qu'on doit ajouter pour rendre le

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3o MINERAIS D ETA1N ET DE CUIVRE

cuivre malléable, ou, suivant le langage des ou-vriers , pour lui faire acquérir la viscosité con-venable ( proper pitch ). Lorsqu'on commencel'opération du raffinage, le cuivre est cassant, sec(dly) ; il est d'un rouge foncé, s'approchant dupourpre. Son grain est assez gros,peu serré (open),un peu cristallin.

Pour exécuter le raffinage, on recouvre la sur-face du métal avec du charbon de bois, et onremue avec une perche de bois de bouleau. Lesgaz qui s'échappent du bois occasionnent unevive effervescence. On ajoute de temps en tempsdu charbon de bois , de façon que la surface dumétal en soit toujours recouverte, et on remuecontinuellement avec les perches, jusqu'à ce quel'opération du raffinage soit terminée, ce quiest indiqué par les essais successifs que l'on

Le grain du cuivre devient de plus eu'plus fin , et sa couleur s'éclaircit graduelle-ment. Lorsque le grain est extrêmement fin(fermé, closed), que les essais, coupés à moitiéet cassés, présentent une cassure soyeuse, et quele cuivre est d'un beau rouge clair, l'affineur re-garde l'opération comme terminée ; mais il s'as-sure encore davantage de la pureté du cuivre enessayant sa malléabilité. Pour cela , il prend unessai dans sa petite cuiller et le verse dans unmoule. Lorsque le cuivre est solidifié, mais en-core rouge, il le forge. S'il est doux sous le mar-testi, s'il ne se déchire pas sur les bords, l'affineurest satisfait de sa ductilité , et il dit qu'il estdans son état convenableS (ils proper state) : ilordonne aux ouvriers de mouler ; ils puisentalors le cuivre dans le fourneau , au moyen degrandes cuillers de fer enduites d'argile, et ils le

DU. CORNOUAILLES. 23 t

versent dans des moules ou lingOtières de lagrandeur déterminée par les besoins du com-merce. Les dimensions ordinaires des lingotssent de 1 2 pouces de large sur 18 de long, et 2à 2 et demi d'épaisseur.,

La durée totale du raffinage est de 2o heures.Dans les six premières , le métal s'échauffe etéprouve une espèce de rôtissage ; au bout de cetemps, il fond il reste quatre heures avant d'at-teindre le point oh l'on commence le raffinageproprement dit; cette dernière partie de l'opéra-

. lion dure environ quatre heures. Enfin, il fautsix heures pour charger les lingots, mouler lemétal , et laisser refroidir le fourneau.

La charge du cuivre dans le fourneau de raffi-nage dépend des dimensions du fourneau. Dansl'usine de Hafod, l'une des plus importantes decette contrée, la charge varie de trois tonnes à

cinq ( 3o4.5 à 5075 kilogrammes). La quantitéde cuivre pur qu'on y ibrique par semaineest de quarante à cinquante tourtes ( de 4o,600à 50,750 kilogrammes ).

La consommation de charbon est de 15 à consomma-i& parties de houille pour une partie de cuivreraffiné en lingots. Nous n'avons pu connaîtrela dépense 4 chaque fourneau.

Lorsque le cuivre présente des difficultés au Addition de

raffinage'on y ajoute quelques livres de .plomb. P1"11) dans

Ce métal, par la facilité avec laquelle il se sco- quci "s'

rifie, agit, comme purifiant, en aidant l'oxidationdu fer et des antres métaux qui peuvent resterdans le cuivre. Le plomb doit .être ajouté immé-diatement après que l'on a ôté la porte pourécumer. On doit brasser continuellement le cui-vre, putrr exposer la plus grande surface possi-

Durée duraffinage.

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Précautionsqu'exige leraffinage.

232 miNsams D'ÉTAIS ET DE CUEVIIE

ble à l'action de l'air, 'afin de produire l'entièreoxidation du plomb:. car la plus petite quantité,de ce métal alliée au cuivre le rend difficile à sedécouvrir quand on le lamine ; c'est-à-dire quel'écaille d'oxide ne se détache pas nettement dela surface des feuilles.

§ 112. L'opération du raffinage du cuivreest délicate, et exige de la part des ouvriers ungrand soin et beaucoup d'attention pour main-tenir le métal dans son état de ductilité. Sa sur-face doit être entièrement couverte de charbonde bois : sans cette précaution, l'affinage du. cui-vre pourrait rétrograder (go back), dans l'inter-valle assez long (i) qui s'écoule pendant le mou-lage; lorsque cet accident arrive, on doit remuerde non.% eau avec la perche de bois.

-Un usage trop prolongé de la perche de boisdonne naissance à un autre accident très-remar-quable. Le cuivre est devenu plus fragile qu'ilne l'était avant qu'on commençât le raffinage,c'est-à-dire lorsqu'il était sec (dry). Sa couleur estalors d'un rouge jaunâtre très-brillant, et sa cas-sure est fibreuse. Lorsque cette circonstance seprésente, ce >que les ouvriers appellent avoir ou-tre-passé l'affinage (gone too far), l'affineur enlèvele charbon de bois de dessus la surface du métal;il ouvre la porte de côté, pour exposer le cuivre à

(I) On est dans l'habitude de couler le cuivre en lingotspeu ép, is, il faudrait donc avoir un grand nombre, de lin-gotières pour mouler tout le cuivre d-la-fois. On suppléeà ce nombre, en versant des couches successives de cuivredans des lingotières profondes, et en attendant qu'unecouche soit solidifiée avant^ d'en verser une seconde. Parce moyen, les couches se séparent facilement, et donnentautant de lingots de cuivre qu'il y a de couches.,

DU CORtiOUAILLES. 233

-l'action de l'air, qui reprend alors son état de

M. John Vivian, auquel nous avons emprunté Théorie de

une grande partie de la description du travail du "fi"ge-cuivre, explique d'une manière fort ingénieuse

, la théorie de l'affinage. «Ne pourrions-nous pasconclure, dit-il, 10. que le cuivre, lorsqu'il est àl'état sec avant le raffinage, est combit lé,avec unepetite portion d'oxigène, ou bien qu'une certainequantité d'oxide de cuivre est disséminée dans lamasse, ou combinée avec elle, et que cette por-tion d'oxigène est chassée par l'action désoxidaid edu bois et du charbon, qui rend alors le métalmalléable 2'. que, lorsque l'affinage est outre-passé, le cuivre est combiné avec une petite portionde charbon ? Ainsi, de même que le fer, le cuivreserait cassant lorsqu'il serait combiné avec l'Oxi-gène et le charbon, et il ne deviendrait malléableque lorsqu'il serait entièrement purgé de ces deuxsubstances. »

11 est remarquable que le cuivre, dans l'étatsec, a une action très-forte sur le fer. En effet, lesoutils employés à remuer le métal liquide de-viennent très-luisans, -comme ceux dont on sesert clans une forge de maréchal. Le fer de cesoutils se consomme plus rapidement que lorsquele cuivre est parvenu à l'état de malléabilité. Lemétal exige aussi, lorsqu'il est sec, plus de tempspour se solidifier, ou pour se refroidir, que lors-qu'il est raffiné, circonstance qui dépend proba-blement de la différence de fusibilité du cuivresous ces deux états, et qui semble indiquercomme s'il s'agissait du fet, la présence de l'oxi-gène. Cet effet peut aussi être en partie produitpar la différence de température du métal, la

Olb

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254 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

chaleur étant généralement plus forte au mo-ment oit l'on vient d'ôter la porte, et le cuivre àl'état sec étant à une plus haute température quelorsqu'il a été remué.

Lorsque le point de l'affinage est outre-passé,on observe une autre circonstance très-remar-quable : c'est que la surface du cuivre s"oxide plusdifficilement, et qu'elle est plus brillante que decoutume; elle réfléchit les briques de la voûte dufourneau. Ce fait vient à l'appui de la conjecturedéjà émise, que le métal est alors combiné-avecune petite quantité de carbone. On conçoit, eneffet, que l'oxigène de l'air se trouvant absorbépar le carbone, la surfice du métal se trouve

, préservée.Différentes ii 3.Le cuivre, suivantles usages auxquelsj"'"'""°"s on le destine, est versé dans le commerce souslesquelles ,k plusieurs formes. Celui qui doit être employé à

la fabrication du laiton est granulé (1). Sous cetétat, il présente plus de surface à l'action du zinc

Fabricationdif !dito/1.

(I) On fait maintenant en Angleterre le laiton directe-ment avec du cuivre et du zinc métallique. On a reconnuqu'il y avait une beaucoup plus grande économie à extraired'abord le zinc, puis à le combiner avec le cuivre, que demélang,er ce dernier métal avec la calamine. En Franceon suit également ce procédé dans quelques usines ;niaisau lieu de granuler le cuivre, on te met généralement enfragmens. Il paraît que cette légère différence dans letraitement en apporte une considérable dans la qualité dulaiton. Ii est alors plus homogène, et ne présente pas depoints durs , qui sont si nuisibles dans Pemploi de cet al-liage.

Outre l'économie sous le rapport de la perte en zinc,la méthode de combiner directement les deux métauxprésente encore d'autres avantages; savoir, d:exiger moinsde temps et de consommer moins de combustible. En et.-

DU CORNOUAILLES. 2,5S."

ou de la calamine et s'y combine plus facilement.Pour opérer cette granulation, on verse .le métaldans une grande cuiller percée de trous, et pla-cée au-dessus d'une cuve remplie d'eau. L'eau doitêtre chaude ou froide, suivant la forme qu'on veutdonner aux grains. Lorsque l'eau est chaude, ouobtient des grains arrondis, analogues au plombde chasse: le cuivre, à cet état, s'appelle cuivre engrains ou dragées (bean shot). Quand le cuivretombe dans de l'eau froide continuellement re-nouvelée, les grains sont irréguliers, minces etramifiés; c'est le cuivre en plumes (featheredsuffit). Le cuivre en grains est celui qu'on em-ploie pour la fabrication du laiton.

On met aussi le cuivre en petits lingots, dupoids d'environ 6 onces; ils sont destinés à êtreexportés aux Indes orientales : ils sont connusdans le commerce sous le Mun de cuivre du japon(Japan copper). Aussitôt que ces petits lingotssont solidifiés, on les jette encore rouges dansde l'eau froide. Cette immersion oxide légèrementla surface du cuivre, et lui donne une couleurd'un beau rouge.let, quoiqu'on mélange le zinc à deux reprises, commedans le procédé avec la calamine , attend 4 que si on met-tait immédiatement tout le zinc nécessaire, ii 's'en, vola-tiliserait une grande partie; néanmoins on ne fait pas denxopérations distinctes : quand le premier mélange de zincet de cuivre est fondu , ou ajoute dans les creusets desmorceaux de zinc, de manière à obtenir la proportion né-cessaire à un bon laiton.

Les fourneaux sont exactement les menues que ceux dé-crits dans l'excellent Mémoire de M. Berliner sur la fa-brication du laiton ( Annales des mines, vol. HI, p. 345).Ils sont ronds et peuvent contenir huit pots.

Le laiton se fabrique principalement à Bristol et à Bir-mingham.

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Laminagedu cuivre.

256 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

Enfin le cuivre est quelquefois réd uit enTeuilleS;soit pour le doublage des vaisseaux, soit pourtout autre usao-b' e Peu d'usines exécutent le lami-nage ; celle de Hafod (1), que nous avons déjàcitée plusieurs fois, possède un puissant lami-noir, composé de quatre paires de cylindres : ilest mu par une machine à vapeur, dont le cy-lindre a 4o pouces de diamètre.

§ 114. Laminage du cuivre. Les laminoirsemployés pour ce travail sont analogues à ceux enusage pour la fabrication de la tôle : ils varientsuivant les dimensions des feuilles de cuivre quel'on se propose (l'obtenir; mais les cylindres ontordinairement 3 pieds de long sur 15 pouces dediamètre ; ils sont pleins. Le supérieur petit se rap-procher de l'inférieur, au moyen d'une vis depression, de façon qu'on resserre les cylindresà mesure que la feuille diminue d'épaisseur.

Les lingots de cuivre sont posés sur la sole

(I ) L'usine de Hafod , située sur la rivière de Swansea,contient quatre-vingt-quatre fourneaux, un laminoir, unemanufacture de clous de cuivre, et de différens autres ob-jets, tant de cuivre que de laiton. Cet établissement pos-sède une autre usine, située sur la même rivière, à environdeux nulles au-dessus, dans laquelle il existe une paire decylindres pour laminer les feuilles à froid, une fenderie etdeux marteaux : ces différons mécanismes sont mus pardes roues hydrauliques.

Cet établissement est éclairé par le gaz. La consomma-tion par semaine , y compris la machine à vapeur, etc.,estde i400 à i5oo tonnes de houille (1,421,000 à 1,522,500kilogr.). Elle donne de l'emploi à près de mille individus,qui constituent, avec leur famille, une population de troismille ames : elle produit un revenu de 400 à 5oo livressterlings par an au port de Swansea, et donne lieu à unecirculation de i000 liv. sterlings par semaine dans le pays.

DU CORNOUAILLES. 237

d'un fourneau de réverbère, pour être chauffés. Onles place les uns à côté des autres, et on en formedes piles en les disposant en croix, pour que l'airchaud les entoure de tous côtés. On ferme laporte, et on regarde de temps en temps si lecuivre est arrivé à la température nécessaire aulaminage, qui est celle du rouge sombre.

On passe alors le cuivre entre les cylindres;mais quoique ce métal soit très-malléable, on nepeut pas réduire le lingot en feuilles sans lechauffer plusieurs fois, parce que le cuivre serefroidit, et qu'il acquiert, par la compression,une texture qui ne permet pas de continuer lelaminage.

Ces chaudes successives s'exécutent dans lemême fourneau que nous avons indiqué ci-dessus;cependant, quand les feuilles ont de très-grandesdimensions, on emploie des fourneaux disposésdifféremment. Ils ont 12 à 15 pieds de long et 5de large ; la sole n'a que 3 pieds, et de chacunde ses côtés règne, dans toute sa longueur, unechauffe d'un pied de large. Ces chauffes sont sé-parées de la sole par de petits ponts de 2 à 3pouces d'élévation. La voûte est légèrementcourbe; elle est percée de plusieurs trous, par les-quels la fumée s'échappe dans une hotte qui sur-monte le fourneau. Pour que la chaleur circuleentre les feuilles qu'on place dans le fourneau, onmet sur la sole deux bancs de fer parallèlementaux petits côtés, et les feuilles sont séparées entreelles par des rognures.

Le cuivre, par les chaudes et les laminages suc-cessifs qu'il a subis, s'est couvert d'une couched'oxide, qui cache la couleur naturelle de sa sur-face, et en change les propriétés. Pour enlever

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it

!38 MINERAIS D'iTAIN ET DE CUIVRE

cet oxide, 'on trempe les feuilles pendant quel-ques jours dans une fosse remplie d'urine; puison les expose sur la sole du fourneau de chauf-ferie. il se forme de l'ammoniaque, qui réagit, etle cuivre se découvre. On frotte les feuilles avecun morceau de bois, puis on les trempe en-core cham les dans l'eau, pour faire tomber l'oxide;enfin, on les passe à froid sous des cylindres pourles redresser. Elles sont alors coupées carrément,après quoi elles sont prêtes à être livrées aucommerce,. soit pour l'exportation, soit pour laconsommation intérieure.

Les déchets du cuivre que l'on obtient en ébar-bant les feuilles, ainsi que les battitures,nxides de cuivre, qui tombent des feuilles lami-nées, sont reportés à la raffinerie et refondus.

Traitement du cuivre, dans lequel l'opération durdtissage est répétée quatre fais.

Traitement S 115. En décrivant l'opération du rôtis-.avec (lualf(-! Sage, nous avons annoncé qu'il existait une rrié-rtis"ages* diode dans laquelle on amenait le cuivre au point

nécessaire au raffinage par le moyen de quatrerôtissages; c'est dans l'usine appelée Midle-bankCopper-evorhs, appartenant à M. Greenfell , qu'onemploie cette méthode. Le grillage présentantaussi quelques différences, à cause de la disposi-tion des fourneaux, nous décrirons brièvementle procédé entier.

Griflge 116. Le grillage du minerai s'exécute dansminerai. des fourneaux à 3 éta,7es,représentés,fig. 6, Pl. H.

Le. minerai chargé dans les trémies tombe sur lasole supérieure c. Un ouvrier l'y répand unifor-mément; an bout de six heures de chauffe, onfait descendre le minerai sur la seconde sole b.

Dr CORNOUAILLES. - 23911 est alors desséché et a éprouvé un commence-ment de grillage. Sur cette seconde sole, le gril-laoé se termine. Cette seconde partie de l'opéra-tion dure également six heures, temps nécessairepour fondre une charge; quand le minerai estainsi grillé, on le fait tomber sur la sole infé-rieure a pour y être fondu.

Dans ce genre de fourneau, la températureest plus haute que dans les fourneaux de grillageordinaires: aussi les ouvriers doivent-ils apporterun grand soin pour empêcher le minerai de s'ag-glomérer.

§ 17. - La fonte se conduit de la même ma-nière que dans le procédé décrit (Si o6 ;) ou ajouteau minerai des scories provenant de la secondefonte, de la chaux fluatée, (le la chaux et dosable,suivant que la fusibilité du mélange l'exige. Elledonne de même pour produit une matte conte-nant de 5o à 53 pour ioo de cuivre pur, et unescorie noire porphyrique. Les parties qui con-tiennent des grenailles sont refondues, la matteest grenaillée dans l'eau.

L'opération dure six heures. On charge unetonne (1015 kilogrammes) sur chaque sole, de

c qu'il y a constamment dans ce fourneaudeux tonnes de minerai qui subissent l'action dugrillage, et une tonne de minerai grillé qui estsoumise à la fonte.

§ 118. -- Le grillage de la matte s'exécute dans,un fourneau à deux étages, que nous avons in-diqué en parlant des fourneaux ( § 94).

La matte grenai liée éprouve un commencementde grillage sur le plan supérieur, et ce grillageest terminé sur l'étage inférieur. -

Ou laisse la matte vingt-quatre heures sur

Fonte duminerai

grillé.

Grillage dela matte.

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240 MINEP, AIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

chaque sole; la charge est de six tonnes, trois àchaque étage.

Fonte der La quatrième opération est une.fonte

mattele. analogue à la quatrième opération du traitement

précédent. On ajoute à la matte grillée les sco-ries provenant des différentes opérations posté-rie

La charge est d'une tonne et demie (1522 ki-logr. ), et la durée de la fonte est de six heures.

La matte qui provient de cette fonte contientGo pour 100 de cuivre; elle est coulée en sau-nions (Figs) au lieu d'être grenaillée : c'est lemétal bleu.

Itôtissa.esez, 120. Cette matte subit quatre rôtissages

successifs, qui forment les opérations 5, 6, 7 et 8de cette méthode.

La durée de chacun de ces rôtissages est devingt-quatre heures, y compris le temps de re-froidir et de charger le fourneau. Le métal esttenu rouge, sans fondre, pendant une partie del'opération ; puis on augmente la température eton obtient une fusion parfaite. On remue alorsavec des morceaux de bois, pour empêcher l'oxi-dation du métal.

Après avoir ainsi brassé la masse, on retire lesscories par la porte de devant; puis on coule lemétal en saumons.

La charge, clans ces rôtissages, varie de deuxtonnes et demie à trois tonnes; on met moins demétal dans les premiers rôtissages que dans lesderniers.

Ces rôtissages successifs donnent des cuivresnoirs de plus en plus riches : celui qui est pro-duit par le premier contient 7o pour op de cuivre;le second, de 75 à 80. Il est très -.caverneux

DU CORNOUAILLES.- 24 etouvert d'ampoules, et ressemble entièrementau produit du rôtissage dans le traitement on lecuivre brut n'est soumis qu'une fois à cette opé-ration. La scorie qui en résulte est une espècede matte contenant un grand excès d'oxide .decuivre, et qui contient la plus grande partie desmétaux étrangers.

Le troisième rôtissage donne un cuivre noirde 85 pour Io° de richesse, et celui que produitle quatrième contient 90 pour 100 de cuivre pur.Les résidus qui proviennent de ces deux opéra-tions sont composées presque entièrement decuivre métallique.,

Le dernier cuivre noir est raffiné par la mé-thode ci-dessus décrite.

La consommation de houille est évaluée, danscette usine, à vingt parties, pour obtenir unepartie de cuivre.

Dans l'usine de Upper-bank Copper-works, quiest voisine de delle-ci et qui appartient au mêmepropriétaire, on suit le procédé avec un seul rô-tissage.

Nous n'avons pas pu connaître exactement'quelle est la méthode la plus avantageuse. Il paraitrait, d'après les renseignemens que le directeurde ces établissemens a eu la complaisance de nousdonner, que la méthode où l'on pratique les quatrerôtissages serait plus longue et plus coûteuse; maisaussi que le cuivre obtenu par ce travail serait dequalité supérieure à celui que l'on obtient parl'autre procédé.

Nous ignorons si tous les minerais sont indiffé- Prix de fa-remment fondus par l'une ou l'autre méthode. brication du-

§ 121. On peut évaluer ainsi qu'il suit lesdépenses de roo kilogrammes de cuivre, sachant

Tome .X1, 5°. livr.

cuivre.

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,2(12 MINERAIS D ETAIN ET DE CUIVRE

que k minerai donne moyennement 8 pour 100de cuivre métallique, et que pour obtenir unepartie de cuivre, on consomme de 18 à 20 partiesde houille.

1.25o kilogrammes de minerai 138 fr.2000 kilogrammes de houille.. . 20Dépenses en main-d'oeuvre (2), lo-

cations, réparations, etc.. . . . 32 5o190 5o

.1Vota. Nous ajouterons à la suite de cet articleune note sur le traitement du cuivre pyriteux deSainbel , que M. Thibaud, ingénieur des mines,directeur de l'usine de Chessy, a bien voulu noustransmettre, et dans laquelle on a comparé ladépense des procédés employés dans le pays deGalles et à Chessy.IV. Expériences qui ont été faites pour condenserles vapeurs qui se dégagent des usines à cuivre.

Accroisse- § 122. L'établissement des usines à cuivrenient rapide a procuré à la côte du Glamorgan un accroisse-de Swansea. nient rapide de prospérité. A l'époque de Péta-

(i) Le minerai pauvre coûte environ 5o francs les t000kilogrammes, et le minerai riche 5oo francs ; mais le prixdu minerai, ramené à ne contenir que 8 pour ioo , peutêtre évalué à 4 livres et io schellings la tonne , c'est-à-dire à 1 / 2 fr. 5o c. Its ioi5 kilogrammes. Cé prix varieavec celui du cuivre.

(a) Le prix de la main-d'ceuvre, des réparations et ducombustible, varie de 5oo à 55o francs par io15 kilo-grammes ( une tonne) , suivant l'importance de l'usine.Mais, en supposant ainsi que nous l'avons indiqué, quel'on consomme vingt parties de houille pour en obtenir unede cuivre, et sachant que ce combustible co-ke 8 schellingsou to francs la tonne, la dépense en main-d'oeuvre, etc.,en prenant la moyenne entre 5oo et 6 oo , sera réduite à35 par quintal métrique de cuivre.

DU CORNOUAILLES. 243blissement de la première usine à cuivre dansce pays, il y a environ un siècle, Swansea n'étaitqu'un village insignifiant. En 18o r, sa populations'élevait déjà à 6,099 habitans , et en 1821 àx o,255. Le mouvement du port a augmenté à telpoint, que le nombre des vaisseaux qui y entrentannuellement s'élève à 2,600.

Le commerce du cuivre, seul, exige constam-ment l'emploi de cent bâtirnens du port de centtonneaux ; chaque vaisseau fait dix voyages paran. Le marché de Swansea est devenu considé-rable depuis l'augmentation de population surcette côte. En raison de la richesse et de la pros-périté de la ville, les terres des environs se louentle double de ce qu'elles vaudraient pour l'agri-culture dans des circonstances ordinaires. La villeet la rivière de Neath reçoivent des avantages dumême genre.

Le mouvement de fonds dans les usines àcuivre du sud du pays de Galles s'élève à 2oo,000livres sterlings ( 5,000,000 francs) par an, et laquantité de houille que ces usines consomment,ou dont elles occasionnent l'exportation en Cor-nouailles, s'élève à 200,000 chaldrons'(3,1oo,000hectolitres ) (1).

Mais si l'érection de ces usines contribue 'si Fumées

puisemment à enrichir la côte du Glamorgan, -nuisiblesleur voisinage n'est pas sans inconvénient : en a"'"1"lies

effet , elles sont constamment enveloppées d'un 'eltraiten.lentCuivrenuage de fumées blanchâtres, que l'on aperçoit donnede plusieurs lieues, et dont l'action corrosive dé-truit la végétation à plusieurs centaines de toises

(s) Le chaldron de charbon de terre équivaut à 15 hec-tolitres et demi.

16.

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Compositionde ces fit.

ruées.

autour de chacune d'elles, et la tient en soa-france à une distance encore plus considérable«Ces mêmes gaz sont très-désagréables et proba-blement nuisibles aux animaux qui les respirent.

.

Ces fumées doivent être considérées commecomposées de deux parties; savoir, de gaz quise dégagent du charbon et de gaz provenant duminerai de cuivre, qu'on appelle, dans le pays,fumée du cuivre (copper smoke).

La fumée de la houille est bien connue, et onsait qu'elle n'a aucune action nuisible lorsqu'elleest étendue dans l'air atmosphérique.

Il n'en est pas de même de la fumée du cuivre,celle-ci paraît se composer de quantités diverses:

10. D'acide sulfureux;2.. D'acide sulfurique;5'. D'arsenic;4.. D'acide arsénieux;5°. De gaz et de vapeurs fluoriques;6°. De matières solides entraînées mécanique-

ment.C'est principalement l'acide sulfurique qui

donne naissance à l'épaisse vapeur blanche, quirend la fumée du cuivre si nuisible. L'arsenic, soità l'état métallique, soit à celui d'acide arsénieux,passe à l'état de vapeurs : très-probablement, lefluate de chaux mêlé au minerai produit du gazfluorique silice et du gaz acide fluorique. Les ma-tières entraînées mécaniquement consistent enparticules fines de minerai : il peut s'y trouverdu cuivre métallique ; mais l'expérience a prouvéque la proportion en est au moins très-peu con-sidérable.

L'action nuisible et le désagrément de cettefumée ont excité de fréquentes plaintes, qui ont

DU CORNOUAILLES. 245

mis les propriétaires des usines dans la nécessitéde chercher les moyens de la condenser. Nouscroyons devoir indiquer ici les différentes expé-riences qui ont été faites dans ce but, parce que,quoique la France ne possède que peu d'usinesà cuivre où il soit nécessaire de les appliquer,il existe dans les grandes villes, et notamment àParis, un grand nombre d'établissemens, commeles fabriques d'acide sulfurique, les ateliers où l'onsépare l'or et l'argent, etc., d'où il s'échappe desfumées délétères et qu'il serait très-utile de pou-voir condenser.

§ 123. Dès l'année 1810, M. John-Henry Conensa_Vivian (t), membre de la Société royale et de la tiondansdSociété géologique, et intéressé dans l'un de ces ch7liieb,re.,

établissemens, commença des expériences dansl'usine que MM. Vivian et fils possédaient alors àPenclacvdd. L'appareil qu'il employa d'abord con-sistait simplement en longs canaux horizontauxdisposés en zigzags ; mais il s'aperçut bientôt que,bien que les obstacles que rencontrait la fuméedans sa course donnassent lieu à la formationd'un dépôt dans le tuyau, il ne pourrait cepen-dant atteindre le but qu'il s'était proposé , par desmoyens purement mécaniques.

En j 821, il tenta de .condenser et d'absorberces vapeurs au moyen de l'eau. Dans ce but,M. Vivian fit construire un large canal qui tra-versait toute son usine, et qu'il prolongea euligne droite à l'extérieur, sur une longueurd'en-viron cents yards (92m, 4o); il éleva à son ex

(s) Cette description est extraite d'un mémoire queM. sir John-Henry Vivian a publié dans les Annales de

philosophie.

uzi4 MINERAIS D%'TAIN ET DE CUIVRE

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246 MINER AIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

trémité une cheminée de ioo pieds ( 3ora, Go) de,haut. Elitre l'usine et la cheminée, le conduitétait interrompu par une grande chambre des-tinée à rendre la fumée stationnaire pendantquelques instans, et à permettre ainsi le dépôtdes matières tenues en suspension mécanique.Cette chambre était divisée par des cloisons ver-ticales ,,au moyen desquelles la fumée devait setrouver en contact plus immédiat avec l'eau qu'on.,se proposait d'y faire tomber sur plusieurs points.Le canal montait légèrement jusqu'au point miil débouchait dans la chambre, puis il descen-dait légèrement vers la grande cheminée,! afinque l'eau qu'on devait introduire, tant dans cetteseconde partie du canal que dans la chambrepût couler dans la même direction que la fumée,et .tendit à favoriser plutôt que gêner le tirage.Après avoir essayé diverses dispositions pourl'introduction de cette eau, M. Vivian se déter-mina à adopter celle qu'on emploie pour lesdouches, admettant l'eau à la partie supérieurede la chambre et du canal descendant, dans desbassins de cuivre percés de trous qui la distri-buaient régulièrement en pluie. On obtint, parce moyen, les plus heureux résultats. Il se faisaitun dépôt considérable sur les parois du conduitainsi qu'au bas de la cheminée, et l'eau était for-tement imprégnée de substances enlevées à la fu-mée, dont, par suite, le volume était considéra-.blement diminué. A sa sortie de la grande cherminée, elle ne possédait plus dans un degré Mar-qué aucune des propriétés nuisibles qu'elle avaitavant de traverser la chambre à pluie.

Encouragé par ce résultat, M. Vivian fit denouvelles chambres et des conduits très-éten-

DIS CORNOUAILLES. 247

dus, de manière à comprendre dans l'opérationd'assainissement tous les fourneaux de grillagede l'usine. Dans le système qu'on établit alors, lafumée, avant d'arriver à la grande cheminée, avaità traverser successivement quatre chambres àpluie N, dans lesquelles la somme des hauteursdes chutes était de 48o pieds; de plus, voulantcondenser également la fumée qui se dégageaitdes fourneaux de fonte, on les fit communiqueravec la grande cheminée; mais ayant conclu desexpériences antérieures que les fourneaux defonte ne chaufferaient pas suffisamment lorsqu'onles ferait déboucher dans le même conduit queles fourneaux de grillage, on construisit poureux un conduit séparé, qui aboutissait directe-ment à la grande cheminée.

Après avoir tenu ce système en activité pendantquelques mois, on observa que plusieurs des cloi-sons des chambres à pluie, auxquelles on n'avaitdonné que l'épaisseur d'une demi-brique, étaienttombées, par suite de l'action des acides sur lemortier et sur les briques elles-mêmes, et qu'uneréparation générale était nécessaire.

En l'exécutant, on réduisit le nombre des cloi-sons de quelques chambres, et on lit les passagespour la fumée, non au. haut et au bas des cloi-sons, mais à leurs extrémités latérales, de manièreque la fumée pût passer à travers la chambreà pluie horizontalement , au lieu d'être contrainteà monter contre la direction des gouttes, et à des-cendre au-dessous du niveau des fourneaux degrillage ; ce qui naturellement mettait obstacletirage. ( La planche III représente une partie de\l'appareil définitivement adopté. ) On remarquaaussi que les bassins de cuivre percés de trous,

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_248 MINERAIS D'ÉTAIN ET DE CUIVRE

placés à la partie supérieure des différentes di-visions des chambres à pluie, avaient été dégradéspar la fumée et qu'elle s'échappait par les jointsqui les entouraient. Pour obvier à ces inconvé-Mens, on prit le parti de couvrir la totalité dechacune des chambres par un seul bassin de cui-vre, percé de trous à sou fond dans les partiescorrespondantes au courant de fumée. Cette dis-position remédiait à tous les inconvéniens qu'a-vaient offerts les précédentes. L'épaisseur desplaques de cuivre qui forment ces bassins esttelle, qu'un pied anglais carré pèse trois livresanglaises (11493). Les trous sont percés sur deslignes diagonales, à-peu-près à un pouce l'un del'autre, et un pied de surface en contient environ25o : ils ont un seizième de pouce de ,diamètre.On a cherché à les faire aussi petits que possi-ble, pour multiplier les surfaces de l'eau; maisce liquide n'aurait pas coulé avec facilité à traversdes ouvertures plus petites. On place les feuillesde cuivre de manière que les barbes dés troussoient tournées vers le bas, disposition qui fa-cilite la formation des gouttes. L'arrangementdes trous est tel, que la fumée qui échappe auxgouttes d'une ligne se trouve en contact aveccelles d'une autre.

, Ayant remarqué que le tirage des fourneauxde fonte était gêné depuis qu'on les faisait dé-boucher dans la grande cheminée, on prit leparti de leur rendre l'usage de leurs propres che-minées.Cette nouvelle disposition présentait peud'inconvénient, parce que la fumée de ces four-neaux se compose presque uniquement des pro-duits de la combustion du charbon. Mais le ti-rage de la grande cheminée n'était plus assez

DU CORNOUAILLES. . 249

fort, et pour l'augmenter, on construisit prèsd'elle un fourneau de fusion M qu'on y fit dé-boucher, ainsi qu'on le voit dans la fig. 2PI. M.

Paecette disposition , le tirage des fourneaux.de grillage devint aussi bort qu'on put le dési-rer, et la seule dépense courante qui résultâtde l'adoption de cette méthode, était le trans-port des combustibles et des scories du fourneaude fusion placé à côté de la cheminée.

Les résultats de ces opérations ont été des plussatifaisans. Des expériences faites par MM. R. Phi-lips et Faradey, qui ont constamment aidé Vi-vian de leurs conseils, prouvent que l'arsenic estdéposé dans les chambres à pluie, où on le trouveen abondance flottant dans l'eau.

L'acide arsénieux est en partie déposé et enpartie dissous par l'eau, et dans le cas où quel-ques portions d'acide arsenique se formeraient àune haute température, elles seraient aussi trèspromptement dissoutes par l'eau, dans laquellecet acide est plus soluble que le précédent. Cequi prouve d'ailleurs l'efficacité de l'action del'eau, c'est qu'il n'y a qu'une trace d'arsenic dansla fumée du conduit au-delà des chambres à

Les acides sulfurique et arsenique sont aussiabsorbés par l'eau. Il en est de même d'une por-tion considérable de l'acide sulfureux; cependant,comme cet acide est moins facile à absorber queles acides sulfurique et fiuorique, une partie restelibre.

L'acide fluorique , dont l'existence était pré-sumée d'après l'action de la fumée sur le verre,a été découvert dans l'eau de la première charn-

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Expérienceavec la va-peur d'eau.

250 MINERAIS D'ETAIN ET DE CUIVRE

bre. Cet acide n'a pas été retrouvé dans la fuméeaprès qu'elle a traversé les chambres.

Quant -aux substances emportées mécanique-ment, elles se déposent en boue dans le fond deschambres et du conduit : ainsi, de toutes les par-ties nuisibles que renferme la fumée , il n'échappeà la condensation qu'une portion du gaz acidesulfureux. Sa proportion dans les gaz qui sortentmaintenant de la grande cheminée, n'est que d'un58e. de ce qu'elle était avant l'établissement decette cheminée. La grande masse de ces gaz étantcomposée de vapeurs bitumineuses et de vapeurs(l'eau provenant de l'eau d'absorption ; en outre,le gaz acide sulfureux étant rejeté à une grandehauteur, il doit nécessairement se mêler avecune bien plus grande proportion d'air atmosphé-rique , avant d'agir en aucune manière sur la vé-gétation, circonstance qui en diminue encoreles mauvais effets.

On voit, d'après cela, que M. John-Henry Viviana atteint en très-grande partie, et peut-être aussicomplétement qu'on puisse le faire en grand, lebut de ses utiles travaux.

Outre ces expériences, M. Vivian en a faitbeaucoup d'autres, dans lesquelles il a employécomme agens la vapeur d'eau , la chaux, le ni-tre, le charbon et la calcination en vaisseaux clos.Quoiqu'elles n'aient conduit à aucun résultat;cependant nous croyons devoir les indiquer, afinque les personnes qui pourront s'occuper d'ex-périences analogues connaissent celles qui ontdéjà été faites.

§ 124. Vapeur d'eau. On peut s'attendre àvoir agir la vapeur de deux manières, comme fa-vorisant la transformation de l'acide sulfureux

DU CORNOUAILLES. 251

en acide sulfurique, et comme présentant, an mo-ment de sa condensation, de l'eau très-divisée.

Pour s'en assurer, M. Vivian fit construire unechaudière, qui envoyait dans le conduit, en avantde la première chambre à pluie , 55o pieds cubesde vapeur par minute. L'examen montra quel'eau de la chambre, avant et après l'introductionde la vapeur dans le conduit, contenait à très-peu-près la même proportion de soufre; ce quifait voir que la température de l'eau contreba-lance l'effet de sa grande division.

Chaux. On fixa au mur de l'une 'des E'Péri"cechambres à pluie une auge de fer, dans laquelle

avec lachaux.

on plaça de la chaux. On versa sur cette chauxde l'eau jusqu'à ce qu'elle prit la consistanced'une crème. A cet état, on la fit tomber >dans ladivision de la chambre la plus éloignée du four-neau, puis, la remontant à l'aide d'une pompe, hala fit tomber successivement dans les antres di-visions. On l'employa aussi à l'état d'eau dechaux. Ce procédé n'a pas donné de résultatsaussi efficaces qu'on aurait pu l'espérer :

s'est convaincu en outre qu'il ne serait pas ap-plicable en grand, et qu'il occasionnerait une dé-pense considérable, à cause de la quantité énormede chaux nécessaire pour absorber tous lesacides,y compris l'acide carbonique.

/Vitre. On construisit une chambrede plomb près du canal horizontal. On disposales choses de manière à faire passer la fumée ducuivre à travers cette chambre, et à y introduireen même temps du gaz acide nitreux, produit dan sune cornue placée à côté. L'expérience montraque le gaz acide sulfureux sortant des fourneaux,y était trop mélangé avec les autres gaz pour

Expffienceavec le nitre.

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252 .MINERAIS D'IFE AIN ET DE CUIVRE

être' employé avec avantage à la fabrication del'acide sulfurique. En effet, d'après l'analyse deMM. Philips et Faradey, le gaz ou la fumée dansle canal, au point le plus voisin des fourneaux degrillage, ne contient pas plus de 5 pour cent d'a-cide sulfureux, ce que nous croyons n'être pasbeaucoup an-dessus de ce que contient le résidugazeux mélangé qui s'échappe de la cheminéed'une fabrique (l'acide sulfurique après que l'o-pération est terminée. En outre, il est à croireque la rapidité da courant est trop grande pourPermettre l'intime mélange et la combinaison desvapeurs sulfureuses et nitreuses, et qu'en con-séquence une quantité considérable des dernièressont emportées sans être employées.

Expérience § E 27. Charbon. On sait que le charbon in-avec le char_ candescent décompose l'acide sulfureux : il se dé-

bon. pose du soufre et il se produit de l'acide carbo-nique ou de l'oxide de carbone. M. Vivian vouluten conséquence essayer l'effet que produirait lepassage de la fumée à travers un feu de charbon.Il fit construire près de la grande cheminée unfourneau (l'expérience, dans, lequel, au moyende petits tuyaux garnis de soupapes, et com-muniquant avec le grand tuyau des fourneauxde grillage, on pouvait à volonté introduire lafumée avant ou après son passage dans les cham-bres à pluie. Le canal qui amenait la fumée abou-tissait sous la grille du lburneau, de manièreque la fumée qui l'avait parcouru pouvait passerà travers le feu et se rendre ensuite dans un se-cond canal terminé par une cheminée.

On fit la première expérience en chauffant cefourneau avec un feu de houille ordinaire. 'Voiciquel fut le résultat: lorsque la masse en iguition

DU CORNOUAILLES. 2 53

était assez volumineuse pour établir le contact dagaz et du combustible, la fumée ne pouvait latraverser; quand au contraire elle était assezmince pour laisser un libre passage, la fumée étaitsimplement échauffée, ce qui la rendait transpa-rente pour un moment; mais elle restait indé-composée , ou si quelque décomposition_ avaitlieu , le gaz était immédiatement reproduitcomme cela était sensible à la seule inspectiondu haut de la cheminée. On répéta la même ex-périence avec du stone-coal ( houille sèche ), ducairn (siffle-coal en poudre ) et du coke : le résul-tat fut le même. On ne fut pas plus heureux avecdu charbon de bois.

M. Bevington - Gibbins, dans une série d'ex-périences faites dans le même but, mais sur unemoins grande échelle, a aussi employé le char-bon de bois et a réussi à produire un dépôt desoufre.

M. Young a essayé, mais, à ce qu'il paraît, sanssuccès, d'opérer la même décomposition avec unfeu de bois.

Au reste, il est aisé de sentir combien il seraitdifficile (l'avoir recours à 'des opérations de cegenre sans porter atteinte au tirage des fourneaux.

§ 1 28. Calcination en vaisseaux 'dos. On a Calcinationplus d'une fois songé à calciner le minerai en envases ck's'vaisseaux clos et à en séparer une partie du sou-fre par distillation ; mais les dépenses occasion-nées par ce procédé sont trop considérables rela-tivement au prix du soufre qu'on en retire pourqu'il puisse être employé. En outre, le résiduqu'on obtiendrait étant fonda, le traitement qu'ilexigerait serait plus difficile et plus dispendieuxque celui du minerai.

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254 MINERAIS DU CORNOUAILLES.

Expérience § I 29. Hydrogène carboné. On essaya deavec de Phi.: décomposer les gaz produits par le grillage, audrogène car- moyen du gaz hydrogène carboné, qu'on obte-

boné. riait en faisant passer les produits de la combus-tion sur de la houille. L'expérience a été faite surune petite échelle, mais sans un succès très-mar-qué. Il est aisé de sentir que quand même cetteméthode serait susceptible de réussir, la grandequantité de houille qu'elle exigerait la rendraitd'un usage inapplicable.

M. John-Henry Vivian ne fut pas le seul à s'oc-cuper de chercher un remède aux effets nuisiblesde la fumée des usines à cuivre. En octobre 1821,une souscription fut ouverte dans ce but à Swan-sea; on forma un fonds destiné à récompenserl'inventeur d'un moyen efficace d'obvier complé-tement aux inconveniens produits par la fuméequi résulte du traitement des minerais de cuivre,et à couvrir lés dépenses que ses recherches au-raient pu occasionner. Le comité des souscrip-teurs proposa , le 5 novembre 1821 , un prix de

,000 liv. sterl. (25,000 f.) pour cet objet. M. John-Henry Vivian, dont les essais remontent même àune époque antérieure, et trois autres personnesintéressées dans les usines, s'occupèrent de ré-soudre cette importante question ; mais à la finde 1822, aucun d'eux n'avait assez complétementréussi pour que le prix pût être décerné. Ontrouva cependant que le procédé de M. Vivianapprochait beaucoup du but désiré.

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No= sur le traitement du cuivre pyriteux àSainbel ; par M. THIBAUD, ingénieur des mines.

LE minerai de cuivre qui a alimenté jusqu'ici Minerais.py-la fonderie de Sainbel est un cuivre pyriteux, que riteux des

environsl'on a tiré successivement des mines de Chevi- deSainbel.nay, de Pilon et de Sourcieux , toutes situées à

moins d'un demi- myriamètre de distance deSainbel.

Ce minerai pyriteux s'y trouve disposé en amasallongés selon la direction des couches du ter-rain ce dernier est composé en grande partied'une roche d'un vert grisâtre , connue des mi-neurs sous le nom de roche de corne, que sa 'na-ture minéralogique assez variable rapproche leplus souvent des roches amphiboliques ou ser-pentineuses. La pyrite y est encaissée par unschiste blanc talqueux.

Les deux premières exploitations sont aban-données depuis long-temps par suite de l'abon-dance des eaux et de l'épuisement des minerais;la dernière a été abandonnée en 1821, à causede la pauvreté du minerai, qui ne rendait quedeux et demi pour cent- de cuivre, et en raisondu bas prix de ce métal et de la cherté du com-bustible.

On a continué à fondre des restes de ce mine-rai jusqu'à la fin de mai 1825, en l'enrichissantpar des minerais carbonatés pauvres de la minede Chessy.

On se propose dans cette note de faire con-naître les résultats de la fonte de ce minerai deSourcieux , et de fournir par là les moyens de