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MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT DE L’HABITAT ET DE L’UBANISME AGENCE BENINOISE POUR L’ENVIRONNEMENT

MEMORANDUM DES TECHNIQUES DE FORESTERIES URBAINE ET RURALE

Février 1998

Le présent document a été réalisé grâce aux Consultants :

Paul C. DJOGBENOU

Et

Aristide C. TEHOU

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1 - INTRODUCTION 2 - METHODOLOGIE 3 - PARTICIPATION 4 - DEVELOPPEMENT DES MODULES 5 - CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

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1 - INTRODUCTION La forêt fut d’abord l’immense réservoir ou chacun puisait pour satisfaire ses besoins les plus immédiats : feu et abri. Puis les villages, les villes ont grandi et leurs habitants ont dû chercher de plus en plus loin le bois qu’ils consomment. Déjà la parcelle boisée n’était plus seulement la chose de son propriétaire. Celui qui abusait, privait la communauté d’un élément essentiel à sa vie, non seulement en tarissant une source de richesse, mais peut-être en privant le sol agricole de son indispensable complémentaire et de son nécessaire protecteur. "Mais si tout arbre, si toute parcelle forestière intéresse aujourd’hui le monde entier c’est au monde tout entier aussi qu’il appartient d’en prendre soin, ou du moins d’apporter aux Etats et aux propriétaires directement intéressés, l’aide qui leur est nécessaire dans cette tâche souvent difficile. Car, si la forêt doit maintenant être considérée comme richesse mondiale, soit comme source de bois, soit comme protecteur de la vie agricole du globe, le monde doit la gérer comme le père de la famille gère le capital qui lui est confié. Du moins, il doit aider de tout son pouvoir à cette saine gestion. La génération qui jouit de cet immense capital doit le laisser intact, sinon amélioré, à la génération qui suivra. Cette aide, qui peut revêtir bien des formes, devra être apportée par des organisations internationales à chacun de ceux qui sont directement responsables de ces richesses" (Unasylva n°1). La maison principale de l’ABE qui est la protection de l’environnement passe dans le domaine forestier par l’inversion des tendances actuelles pour atteindre un équilibre approprié entre l’utilisation efficace des produits et services des forêts et la conservation des ressources naturelles.

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Pour remplir convenablement cette mission l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE) par l’intermédiaire du département Promotion des Structures Non Gouvernementales et des Collectivités Locales a choisi d’impliquer toutes les Structures Non Gouvernementales (SNG) et d’augmenter le niveau de participation populaire au processus de gestion environnementale. La devise de l’ABE étant "faire - faire", il est impérieux que les acteurs efficaces sur le terrain dans le domaine de la défense de l’environnement, par l’acquisition d’outils pratiques de protection, de création de forêts rurales et urbaines et de restauration du milieu naturel. C’est dans ce cadre que le présent Mémorandum des Techniques de foresteries urbaine et rurale est éditée par l’ABE pour permettre au SNG de disposer d’instruments de référence cohérent sur : • L’importance d’un programme semencier ; • Les problèmes généraux que peut poser une pépinière ; • La pratique des plantations forestières en milieu rural et urbain ; • L’entretien des plantations et des plants.

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2 - METHODOLOGIE La démarche méthodologique adoptée tout au long de cet atelier de formation a été celle d’une approche participative, ce qui permet la participation effective des participants aux débats et de mieux comprendre le thème principal de la formation. Elle permet de faire le point des connaissances générales que les participants ont du thème. Afin de faire mieux comprendre le thème aux participants, nous l’avons présenté en six modules, soutenus par des figures et des travaux pratiques. Il s’agit de : Module n° 1 - L’Arbre source de vie : son importance dans la protection de l’environnement Module n° 2 - Bref aperçu sur l’importance d’un programme semencier Module n° 3 - Techniques d’implantation de pépinières en milieu rural / urbain Module n° 4 - Pratique de plantations forestières Module n° 5

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- Entretien des plantations Module n° 6 - Principes des éclaircies des plantations ; Travaux pratiques - Deux Sorties pédagogiques : une à la plantation du Projet bois de feu (à Pahou) et la seconde

dans la forêt classée de Toui, site pilote du Volet Aménagement Forestier du Projet Gestion des Ressources Naturelles.

- Planification d’arbres dans des écoles au CEG II de Ouidah et au Complexe scolaire "Enfants et

Adolescents épanouis". - Pour une meilleure appréciation des enseignements donnés une évaluation de la formation a

été faite dans chaque zone.

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3 - PARTICIPATION Cette formation a enregistré la participation de 43 SNG (16 pour la zone A et 27 pour la zone B) et de 5 représentants des Directions Départementales de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme (DDEHU) (4 pour la zone A et 1 pour la zone B).

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4 - DEVELOPPEMENT DES MODULES 4.1.MODULE N° 1 : L’ARBRE SOURCE DE VIE : SON IMPORTANCE DANS LA PROTECTION 4.2.MODULE N° 2 : BREF APERCU SUR L’IMPORTANCE D’UN PROGRAMME SEMENCIER 4.3.MODULE N° 3 : TECHNIQUES D’IMPLANTATION DE PEPINIERE EN MILIEU RURAL/URBAIN 4.4.MODULE N° 4 : PRATIQUE DE PLANTATIONS FORESTIERES 4.5.MODULE N° 5 4.6.MODULE N° 6°: PRINCIPES DES ECLAIRCIES DES PLANTATIONS

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4.1.MODULE N° 1 : L’ARBRE SOURCE DE VIE : SON IMPORTANCE DANS LA PROTECTION Deux grands défis se présentent aujourd’hui à la communauté mondiale : couvrir les besoins d’une population en expansion et renverser la dégradation de l’environnement. Ils sont inextricablement liés. Sans un environnement productif et en bonne santé, nous ne pourrons pas nourrir le monde. La population mondiale compte aujourd’hui à peu près 5 milliards d’habitants. Elle devait passer à 8,5 milliards d’ici l’an 2025. Cette croissance intéressera surtout l’essentiel des pays en développement où, pour satisfaire la demande supplémentaire de produits alimentaires, il faudra augmenter d’environ 60% la production agricole. Déjà quelque 500 millions de personnes souffrent de sous-alimentation et, chaque année, 15 millions d’entre elles meurent de faim et des diverses maladies qui accompagnent la dénutrition. La dégradation de l’environnement s’accélère au point de compromettre la capacité productive des terres, ruinant par-là le bien-être de millions de ruraux. L’érosion des sols, la contamination par les produits chimiques, la salinisation et la perte de terre au profit des constructions et des mines pourraient, avant la fin du siècle, soustraire à la production un tiers des terres arables. Entre 5 et 7 millions d’hectares sont perdus chaque année. On estime que le rythme du déboisement dépasse maintenant 17 millions d’hectares par an dans le monde. Le défrichage de terres pour l’agriculture en est le principal responsable. Pourtant, les ressources forestières offrent de grandes possibilités de développement. Les forêts fournissent le bois et le

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combustible dont nous avons tant besoin, et les produits forestiers autres que le bois, comme les fruits, les noix, les gommes et les résines, trouvent chaque jour de nouveaux clients. Conserver les forêts, c’est investir dans l’avenir ? Les forêts sont des réservoirs de diversité biologique et c’est grâce à elles qu’il sera possible, un jour, d’améliorer la production agricole et de trouver des moyens d’adaptation au réchauffement de la planète. Les forêts elles-mêmes peuvent atténuer ou adoucir les effets du changement du climat. La pauvreté est l’une des principales causes de la dégradation de l’environnement dans les pays en développement. Toute stratégie visant à résoudre les problèmes écologiques doit en priorité prendre en compte les besoins socio-économiques des populations. Les arbres peuvent apporter une contribution viable au bien-être des ruraux pauvres. Les aliments trouvés dans la forêt constituent un appoint indispensable, spécialement dans les périodes du cycle végétatif où la nature avare de ses produits et dans les moments de crise. Les arbres fournissent du fourrage pour le bétail et des substances médicinales. La cueillette, la récolte et la transformation des produits forestiers créent des emplois et des revenus et assurent aux pays en développement les recettes en devises dont ils ont tant besoin. Les hectares consacrés à la culture de l’hévéa, du palmier à huile, du théier, du cacaoyer, du cocotier, du teckier et autres ligneuses se chiffrent par dizaine de milliers. Ils fournissent des aliments et des revenus à plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde. Pour atteindre ces objectifs socio-économiques et écologiques, il faut réaliser un développement durable qui consiste, selon la définition qu’en donne la FAO ; à « aménager et conserver les ressources naturelles et orienter les changements techniques et institutionnels de manière à

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satisfaire les besoins des générations actuelles et futures ». L’agriculture est la principale utilisatrice des terres, des eaux et des ressources vivantes. Pour les pays en développement, elle est souvent la principale source de devises et le moteur de la croissance économique. Elle est inévitablement appelée à jouer un rôle clé dans les programmes de développement durable. Là où l’agriculture n’a guère la possibilité de s’étendre physiquement, une bonne partie des approvisionnements alimentaires supplémentaires nécessaires pour accompagner la croissance démographique devra provenir d’une intensification de la production. En intégrant les arbres à l’agriculture, il est possible d’accroître les rendements agricoles, de créer des revenus et des emplois pour les ruraux pauvres. Une production variée et étendue accroît l’autosuffisance. La culture mixte est, pour les exploitants, une façon de diversifier leurs investissements et d’atténuer l’effet des fluctuations du marché ou des risques naturels. La ligniculture, qui ne demande que peu de travail, affranchit le cultivateur, qui peut, dès lors chercher ailleurs des revenus extra-agricoles. En atténuant l’érosion, les arbres protègent l’environnement ; en remplaçant les éléments nutritifs absorbés par les cultures, ils reconstituent le sol. Pour assurer le succès des programmes de développement durable, il faut tenir compte des facteurs d’environnement très divers qui façonnent un écosystème et prendre en compte toute la gamme des besoins humains que le système doit satisfaire. Le développement durable ne vise pas un objectif unique – contrairement aux approches qui, dans le passé, ont sans doute permis d’avancer à grands pas dans certains domaines, mais souvent au détriment des autres.

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Quand on dit que l’arbre est source de vie, cela ne veut pas dire que planter des arbres soit une fin en soi, cela veut dire que les arbres peuvent aider et aident réellement à atteindre des objectifs du développement durable. La conservation et la mise en valeur des ressources forestières et l’intégration des arbres dans l’agriculture sont des solutions relativement simples et efficaces qui permettent à la fois de répondre aux besoins primordiaux des ruraux pauvres et de protéger la base de ressources dont dépend leur bien-être futur. 4.2.MODULE N° 2 : BREF APERCU SUR L’IMPORTANCE D’UN PROGRAMME SEMENCIER Définition Un programme semencier est un ensemble de mesures qui, dans le cas plus général d’un programme d’amélioration génétique, visent à permettre d’exploiter au mieux les semences du pays (cf.fig.1). Avantages - La mise sur pieds d’un programme semencier devrait constituer une étape préalable à récolte et

commercialisation de graines. Elle présente de nombreux avantages économiques à court et long terme :

* Sauvegarde des espèces menacées de disparition ; * Disponibilité permanente de graines en quantité suffisante ;

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* Présentation d’un large éventail d’espèces de provenances et de descendances, y compris

l’introduction de nouvelles espèces forestières, fruitières, fourragères et agricoles ; * Amélioration de la qualité physique, génétique et sanitaire des graines utilisées pour les

plantations ; * Conseils aux utilisateurs qui peuvent ainsi mieux assumer leur rôle. Objectifs - limiter les importations de graines et permettre une plus grande autonomie du pays pour cette

production ; - améliorer la qualité des graines en comparant et testant leurs performances ; - mettre à la disposition des utilisateurs des graines de qualité dans des délais très brefs, au

moment le plus approprié. Préparation des graines (cf.fig.2) Fig. 1 : Tableau synthétique de la stratégie de récolte d’espèces locales Fig. 2 : Phases de préparation des graines récoltées

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4.3.MODULE N° 3 : TECHNIQUES D’IMPLANTATION DE PEPINIERE EN MILIEU RURAL/URBAIN LA PEPINIERE Définition : Une pépinière est un lieu de production, d’élevage et de diffusion des plants forestiers, fruitiers, fourragers et décoratifs. Les objectifs de l’installation d’une pépinière en milieu rural/urbain : - décentraliser la production et permettre à un plus grand nombre de personnes d’avoir accès aux

plants ; - initier les populations rurales/urbaines aux techniques de pépinière plus élaborées que celles

généralement employées pour la diffusion de plants (semis sur brûlis, transplantation de semis naturels…) ;

- restaurer et protéger l’environnement (production de bois de service et de chauffe, lutte contre

l’érosion, production de fourrage, brise-vent,…) "Une pépinière rurale/urbaine ne sera viable et rentable et n’aura d’impact que si l’intérêt en est directement perçu par les utilisateurs. Aussi les pépinières qui fonctionnent sans objectifs, supportées uniquement par la volonté d’un projet ou d’un service forestier et visant la seule production de plants sont-elles à proscrire".

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La structure de fonctionnement permet de différencier plusieurs types de pépinières : - les pépinières en régie La pépinière fait partie d’un programme de reboisement industriel. Le personnel est payé par le projet mais il est recruté parmi la population environnante pour assurer une certaine continuité. Le projet se charge par ailleurs de la fourniture du matériel et des graines. - Les pépinières collectives La pépinière peut être prise en charge par un groupe (village ou coopérative ou groupement). La fourniture de graines est assurée par un organisme officiel. Le fonctionnement est assuré par le groupement lui-même. - Les pépinières scolaires Une mention particulière pour les pépinières mises en œuvre par une école ou un groupe d’écoliers ; sa taille ne dépasse pas quelques centaines de plants. - Les pépinières individuelles Un individu peut prendre seul en charge, pour ses besoins personnels ou pour la vente, une pépinière dont la taille sera relativement réduite (quelques centaines à quelques milliers de plants).

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IMPACT D’UNE PEPINIERE Avant de décider de créer une pépinière, il est nécessaire d’analyser les éléments suivants : * le milieu naturel Il s’agit de connaître les caractéristiques de la zone où seront plantés les arbres : - végétation naturelle ; - nature du sol, niveau de dégradation de celui-ci ; - disponibilité en eau. Ces caractéristiques vont conditionner le type de pépinières, le site de plantation et bien sûr les espèces à diffuser. Caractéristiques du site de la pépinière : Un sol - meuble ; - non sableux ; - non argileux - et non rocheux Il faut jamais implanter une pépinière sur les sols suivant : argileux, sableux et rocheux (cf.fig.3)

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- une disponibilité en eau suffisante, permanente et facilement accessible (attention aux inondations et aux eaux croupies) ;

- un terrain plat (au besoin en créant des terrasses) et à l’abri du vent (cf.fig.4). - une surface de 60 à 100 m² pour produire 10.000 plants par semis et repiquage (cf.fig.5). Si le terrain comporte une partie en pente forte (15% à 40%), on devra alors réaliser une série d’escaliers pour le drainage de l’eau vers l’extérieur de la pépinière et l’installation d’herbes fixatrices sur le bord des talus (cf.fig.6). Fig.3 : Sols à éviter pour l’implantation d’une pépinière Fig.4 : Emplacement pour l’implantation d’une pépinière Fig.5 : Plan schématisé d’une pépinière Fig.6 : Implantation de pépinières sur un terrain en pente * Le milieu humain L’implantation d’une pépinière doit être l’aboutissement d’une demande exprimée par les populations concernées. Elles doivent présenter leurs besoins, tant en quantité qu’en qualité (choix des espèces). Ces besoins doivent être adaptés aux possibilités du projet ou du service. Une enquête peut préciser ces points aussi que les débouchés et utilisations prévus des différentes productions.

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Il est nécessaire de prendre en compte l’expérience acquise par le personnel, y compris l’encadrement technique. Tous ces éléments permettront de décider de la taille et du type des pépinières prévus (permanentes ou volantes). * Calcul de la surface de la pépinière En tenant compte des considérations ci-dessus exposées, la superficie d’une pépinière peut être calculée de la façon suivante : S² = (A + a) x I x N S² = surface utile de la pépinière A = largeur de la planche en m a = distance entre les planches en m I = longueur des planches en m N = quantité de planches. Cette formule nous donne la surface utile à la production (S.U.P.) : à cette S.U.P il faut ajouter une surface pour le hangar, chemins d’accès, etc. * Quantité d’eau

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Les besoins journaliers unitaires en eau dépendent de plusieurs facteurs : - du déficit de saturation - de la vitesse du vent - de l’isolation - de la capacité de rétention de l’eau du sol - de la capacité d’infiltration d’eau du sol de la pépinière - de l’ombrage des planches etc. plusieurs de ces facteurs sont affectés par le micro-climat des sites. Le calcul des besoins est compliqué compte tenu de la complexité et des inter-actions des facteurs. Mais les observations faites dans différentes pépinières permettent de situer les besoins journaliers à 4 mm de hauteur d’eau. Pour une production allant jusqu’à 60 000 plants. BESOINS D’EAU (L/JOUR) Capacité- Production Plants

Superficie à irriguée m² Litres /jour

10.000 100 400 20.000 200 800 30.000 300 1.200 40.000 400 1.600 50.000 500 2.000 60.000 600 2.400

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* Contexte administratif et politique Quels que soient le type de pépinière choisir et les raisons de son implantation, il est indispensable d’avoir l’assentiment des autorités locales, régionales, afin que cette création s’intègre dans l’aménagement global des ressources naturelles et dans un programme préétabli. Il faut tenir compte des actions en cours et passées, des traces que celles-ci ont pu laisser et de l’impact quelles ont eu. Les problèmes fonciers doivent être étudiés avec soin, en particulier afin de déterminer la disponibilité des terrains et la propriété des plantations. * Contexte économique L’emplacement de la pépinière doit être étudié en fonction des lieux de plantation prévus, mais également des axes de communication, des lieux de rassemblement. L’absence de stratégie dans ce sens peut gêner le développement commercial. Une pépinière doit être vue et connue FONCTIONNEMENT D’UNE PEPINIERE L’importance de l’encadrement technique est capitale, mais il faut aussi attacher de l’importance aux points suivants :

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- disponibilité du matériel : conteneur, en particulier sachets en polyéthylène, sinon se tourner vers la production de boulettes ou l’utilisation de sachets en feuille de bananier par exemple. Matériel de pépinière : pioche, houe, râteau, machette, arrosoir…

- approvisionnement en graines : L’approvisionnement peut être assuré auprès de services forestiers nationaux ou internationaux ou par récoltes locales. Dans ce dernier cas, veiller à la qualité des arbres sur lesquels les graines sont récoltés et de ceux qui sont à proximité. - Fournisseur de graines : Ils doivent être à même de fournir un certificat : * Attestant l’origine précise des graines ; * Précisant le traitement de préservation subi par les graines * Donnant le pourcentage de graines dans chaque lot (pureté), le reste étant constitué

d’impuretés ; * Donnant le pourcentage de graines viables au kilogramme par exemple. - suivi du fonctionnement Tout ce qui entre ou sort de la pépinière doit être noté. Il en est de même pour tout ce qui s’y fait. Ceci impose la tenue d’un cahier de présence et d’un cahier de pépinière où sont notés : * les qualités de graines reçues ;

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* les différents travaux de semis des graines ; * les caractéristiques de levée des graines (date, densité) ; * le nombre de plants sortis de la pépinière avec la date ; * les traitements (démariage, insecticide, engrais). IMPACT – SUIVI – EVALUATION D’UNE PEPINIERE Quel que soit le mode de gestion de la pépinière, il est indispensable de prévoir et de faire un suivi, de quantifier l’impact de celui-ci sur l’environnement, sur les mentalités, l’économie et la technique. Se pose également le problème de choix des critères d’évaluation. - Evaluer l’impact : * sur l’environnement (naturel et humain) : Il s’agit là de mesurer les modifications, positives ou négatives, apportées par la pépinière sur l’environnement direct. Ces résultats sont rarement spectaculaires et demandent souvent plusieurs années pour être sensibles : • le reverdissement d’une partie du paysage est certainement l’aspect le plus visible ; • l’incitation à une réflexion de la part des populations sur la place de l’arbre et surtout des

boisements. Si l’arbre est bien connu et apprécié pour les produits qu’il fournit, la nécessité de planter beaucoup d’arbres n’apparaît pas toujours, souvent à cause des problèmes que cela pose (travaux concurrents des travaux agricoles, propriété foncière,…) ;

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• cependant, le savoir-faire acquis par les pépiniéristes les favorise socialement en même temps qu’il leur procure des avantages matériels.

* Sur l’économie : L’intérêt des pépinières est double puisque ces plants sont produits à moindre coût et qu’ils jouent un rôle économique important pour les produits et les services qu’ils procurent ; La création d’une activité nouvelle qui peut devenir une activité principale et apporter ainsi une plus value monétaire ; * Sur l’acquisition de la technique : Il s’agit là essentiellement d’un transfert ou d’un regroupement de compétences. C’est également l’occasion pour un village ou une petite région de disposer de graines pour les plantations ultérieures. Ces critères ne sont qu’une approche, leur analyse doit être complétée par une étude critique et personnalisée du milieu. PROBLEMES ET RECOMMANDATIONS - sur le plan humain Définir clairement : * les objectifs (surfaces, produits ou services attendus, débouchés,…) * les moyens (financiers en particulier) ;

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* la durée et le type de fonctionnement en coordination avec d’éventuelles actions voisines. Il faut savoir que l’aide d’un projet est rarement bénéfique à long terme parce qu’elle démobilise et génère un assistanat qui devient vite la règle. Il faut savoir également que le bénévolat à des limites rapidement atteintes. Il ne faut pas sous-estimer l’aspect financier dans le fonctionnement d’une pépinière. - Sur le plan économique Dans le milieu paysan, un plant forestier a rarement une valeur monnayable. Il est indispensable de donner aux plants leur juste valeur. On ne le répétera jamais assez : Un plan donné est rarement respecté. Parallèlement, le système de rémunération ne doit pas créer une trop forte distinction avec la réalité locale et les services rendus ; - Sur le plan technique Le choix des espèces diffusées doit être prudent, réfléchi et justifié auprès des populations bénéficiaires, pour les espèces locales comme pour les espèces exotiques. L’emplacement de la pépinière doit être choisi en tenant compte des contraintes d’installation (ombrage, eau, terrain), de fonctionnement (graines, diffusion des plants,…). Le matériel fourni doit être strictement nécessaire. Le suivi du fonctionnement doit éviter toute perte ou gaspillage. Tous les plans ci-dessous sont à éliminer :

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4.4.MODULE N° 4 : PRATIQUE DE PLANTATIONS FORESTIERES Généralités Quelle que soit la qualité du terrain destiné à être planté (bien souvent les terrains mis à la disposition des reboiseurs ne sont pas les meilleurs), il convient de préparer ce terrain pour que les jeunes plants aient les meilleures conditions d’installation et de croissance possibles. La plantation comprend les phases suivantes : - le débroussaillement (éventuellement) - le piquetage - la trouaison - la fertilisation - la plantation proprement dite Débroussaillement La zone à reboiser étant déterminée et délimitée, le débroussaillement s’effectue 4 à 5 mois avant la plantation. Il consiste à éliminer la végétation arbustive et herbeuse qui peut gêner les nouveaux plants dans leur croissance. Les arbustes sont abattus et évacués de la parcelle. Les plus grands arbres ou arbustes peuvent être conservés sur pied s’ils présentent un intérêt, en particulier pour les populations locales ou si leur densité est telle qu’elle ne risque pas de causer une gêne pour la croissance des arbres plantés.

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Les herbes sont brûlées. Il est pour cela obligatoire d’établir des par-feu avant le brûlage des parcelles. Le défrichement mécanique n’est envisageable que pour de grands programmes de reboisement. Piquetage Le piquetage a pour but de matérialiser sur le terrain la place que chaque plant va occuper. L’écartement entre les plants est fonction de l’espace choisie, de l’objectif de la plantation (bois de feu, de sciage, d’œuvre, protection,…), du mode de gestion et d’entretien et du type de terrain (riche ou dégradé, plat ou en pente). Par exemple la densité de la plantation sera plus forte (2m x 2m) : - pour des arbres destinés à produire du bois de feu ; - sur des terrains riches ; - sur des terrains plats. Méthodes Pour les terrains en pente Des courbes maîtresse, suivant les courbes de niveau et équidistantes de 20 à 30 mètres sont tracées à l’aide d’une planche ou d’un triangle à pente. Le piquetage est marqué le long de ces courbes et le long des cordes étalonnées, tendues dans le sens de la pente. Chaque nœud marque l’emplacement d’un plant. L’équidistance est assez approximative puisque perturbé par le relief. Cette méthode à l’avantage d’être simple et peu coûteuse.

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Les plants sont approximativement alignés selon les courbes de niveau, ce qui permet un sarclage en bandes quasi horizontales. Ces bandes constituent, au fur et à mesure des différents sarclages, des talus ou mini-banquettes qui sont utiles dans la lutte contre l’érosion (cf.fig.7). Pour les terrains à pente faible ou nulle On peut utiliser la méthode du carroyage (pour les grands chantiers qui disposent d’une main d’œuvre abondante). La direction principale est déterminée et un carroyage de 100 m x 100 m est réalisé. Ce carroyage est complété par un piquetage secondaire (25m par exemple) puis par le piquetage complet, en général à l’aide d’une corde étalonnée. Cette méthode permet de bons rendements, mais reste difficile à réaliser sur des terrains non plats et avec des pentes qui varient souvent. Le piquetage peut être en carré c’est le cas le plus fréquent. Si les deux dimensions ne sont pas égales, nous obtenons un piquetage en rectangle, parfois retenu pour facilité les travaux mécanisés. Le piquetage en quinconce, est souvent utilisé pour les haies et les brise-vent, sur deux ou trois lignes de profondeurs (cf.fig.8). Trouaison La trouaison suit immédiatement le piquetage. La période de la trouaison s’étale de 1 à 3 mois avant la plantation. Elle est généralement réalisée à l’aide d’une pioche ou d’une houe. Les trous doivent être aussi grands que possible (40 x 40 cm est souvent retenu). La terre humifère, s’il y en

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a, est rejetée de côté ou au-dessus du trou, alors que la terre moins bonne et les cailloux sont rejetés en aval trou pour former un bourrelet (cf.fig.9). Un mois avant la plantation, les abords de chaque trou sont sarclés sur un rayon d’environ 0,5 m. Les herbes sarclées sont éliminées et la terre de surface replacée dans les trous avec la bonne terre mise de côté lors de la trouaison. A cette occasion, une légère contre-pente est formée sur les terrains en pente. Pour les sols de pente faible, un sous-solage en saison sèche peut remplacer les travaux de trouaison. Un labour en bande peut être associé à une plantation directe sur simple coup de houe. Sur les sols durs, latéritiques, le travail de fouille peut être rendu plus facile en procédant de la manière suivante : - avant les premières pluies, creuser un trou de 40 x 40 cm et de 10 cm de profondeur, - attendre que les pluies emplissent le trou et ameublissent le sol, - achever le creusement dans le sol rendu ainsi plus meuble. Pour les terrains en pente Fig.7 : Piquetage sur un terrain en pente Fig.8° Piquetage dur un terrain à faible pente Fig.9 : Trouaison sur un terrain en pente

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Fertilisation de départ - Il n’est pas possible, comme en agriculture, d’apporter plusieurs doses successives. En matière

sylvicole, on pratique plutôt une fertilisation de départ qui donne un coup de fouet initial à la croissance des plants au moment de leur installation et leur permet de donner plus rapidement les adventices.

- Modalités d’application L’engrais ne doit profiter qu’au plant au bénéfice duquel il est appliqué. Il convient, donc d’apporter l’engrais à proximité des racines et sur un sol débarrassé des herbes. L’engrais peut être appliqué avant la plantation. Les opérations sont alors les suivantes : - L’engrais peut être appliqué juste après la plantation. Il est alors préférable de déposer l’engrais

après un travail du sol (sarclage) et bien avant la fin de la saison des pluies, afin de faciliter sa pénétration dans le sol et sa mise à disposition des racines (cf.fig.10).

TRANSPORT Le transport des plants de la pépinière au lieu de la plantation est une étape qui impose de prendre quelques précautions. Les plants doivent être également triés avant de sortir de la pépinière (cf.fig.11 et 12).

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PLANTATION La plantation ne doit intervenir que lorsque les pluies sont installées : lorsque la plantation dans une région à pluviosité irrégulière, il est recommandé de ne planter que le lendemain ou le surlendemain d’une pluie importante ; une méthode de détermination de l’abondance de la pluie est d’attendre que la hauteur des pluies cumulées atteigne 100 mm. - Mode de plantation * Sortir délicatement les plants des récipients de transport (paniers) sans tirer sur les tiges et les

déposer à côté de chaque trou. Ne jamais déposer des plants qui ne seront pas plantés immédiatement.

* Faire un trou dans la terre de rebouchage, déchirer le tube ou le sachet, mettre la motte de terre dans le trou en veillant à ne pas enterrer le plant trop profond, tasser la terre autour du plant. Pour les boulettes, veiller à enterrer légèrement la boulette pour éviter son dessèchement.

* S’assurer que la terre de surface forme une légère cuvette autour du plant après tassement. Fig.10 : Trouaison et fertilisation de départ Les plants doivent être triés avant de sortir de la pépinière. Fig.11 : Triage des plants avant le transport Fig.12 : Différentes phases pour le transport des plants

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Sachets et Tubes : Précaution – avantage – inconvénients Leur inconvénient majeur est le risque d’enroulement des racines à l’intérieur du sachet. Il est indispensable de couper le fond des sachets à 2 cm du fond pour ainsi sectionner les racines qui auraient pu commencer à former un chignon dans le fond du sachet (cf.fig.13). Les tubes permettent aux racines de descendre dans le sol de la pépinière (d’où la nécessité du cernage). Les avantages sont : - Le transport est facile, même sur de longues distances, sans émiettage de la terre autour des

racines ; - Les plants résistent bien à l’ensoleillement avant la plantation ; si les plants doivent être

entreposés plusieurs jours, il faut les placer à l’abri du soleil et les arroser. Le film plastique des sachets ou des tubes doit être déchiré intégralement et enlevé. Afin de faciliter le contrôle, demander aux planteurs de déposer le sachet déchiré à côté du plant. Boulettes La reprise sur le terrain semble meilleure avec les boulettes. Les boulettes sont par contre très sensibles aux aléas du transport. Elles exigent plus de précautions que les sachets ou tubes. Fig.13 : Différentes phases pour la mise en terre des plants.

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4.5.MODULE N° 5 Généralités Pourquoi entretenir ? Pour permettre aux plants mis en place de croître dans les meilleures conditions : - en les protégeant contre les animaux et les feux de brousse ; - en supprimant la concurrence durant les premières années ; - en favorisant la reprise et le démarrage de ces plants (arrosage, fertilisation) Les entretiens sont toujours nécessaires. Ils interviennent souvent aussitôt après la plantation, quelques fois avant (haies vives). Types d’entretiens - Arrosage La seule précaution à rappeler est d’arroser abondamment les plants avant la plantation si celle-ci n’a pas lieu aussitôt après le transport. Pour des raisons matérielles et économiques, bien que cela ait du être faut avec succès sur grands chantiers, l’arrosage est à proscrire absolument :

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- Pour rattraper un retard de plantation ; - Pour de grands chantiers ; - Pour compenser une saison de pluies déficitaire. Il doit être surtout réservé, sur de petites surfaces, à des plants présentant un intérêt particulier (fruitier, haies vives, arbres d’ombrage,…) et se faire par doses importantes et espacées dans le temps. - Protection contre les animaux Cette protection est une nécessité absolue si les plantations sont situées à proximité de fortes densités de bétail. Elle peut être réalisée à l’aide de : - Clôtures de fil de fer ou de grillage pour les grandes plantations et de cage en bambou ou en

bois pour les arbres d’ombre ; - Haies mortes, par entrelacement de branches épineuses (cf.fig.14). Ces haies doivent être installées avant la plantation et nécessitent souvent un entretien long et coûteux ; - Haies vives installées avec différentes espèces. Ces haies doivent également être installées avant la plantation ; leur entretien est moins contraignant.

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- Lutte contre le feu La protection contre le feu est indispensable et se justifie aussi bien pour les grands que pour les petits boisements. Pour les grands boisements, la méthode la plus efficace semble être un quadrillage de pare-feu de 10 à 15 mètres de large, autour de parcelles de 20 à 50 hectares avec un système de surveillance et d’entretien de ces pare-feu. L’entretien des pare-feu a lieu au début de la saison sèche, par sarclage ou brûlage contrôlé. Une solution intéressante pour l’entretien des pare-feu est leur mise en culture par la population environnante. Le contrôle de l’état de ces cultures et de l’enlèvement doit être strict. La protection doit inclure un sarclage autour des plants ou en bande. - Elagage- Emondage- Traitement des rejets- Taille de formation Pour obtenir du bois de bonne qualité, il faut limiter la croissance des branches (c’est une des raisons qui poussent à planter de fortes densités) ou les supprimer dès qu’elles deviennent trop importantes. - L’élagage consiste à couper les branches (mortes et vivantes) situées en dessous d’une

certaine hauteur. Un élagage fort enlèvera les branches sur la moitié de la hauteur ; un élagage moyen enlèvera les branches sur le 1/3 de la hauteur (cf.fig.15).

Au fur et à mesure de la croissance des arbres, ceux-ci peuvent subir plusieurs élagages. La méthode est la même, seule la hauteur d’élagage augmente (2 m élagués pour un arbre de 4 m, 5 m pour un arbre de 10 m).

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Fig.14 : Haies mortes pour la protection d’une plantation Fig.15 : Différents types d’élagages - L’élagage se pratique en deux coupes ou tailles : une première très légère et située sous la

branche (elle évitera des déchirures d’écorce) et une seconde jusqu’à la coupe définitive, par-dessus. (cf.fig.16). La coupe doit être franche.

Tous les traits de la scie doivent préserver le bourrelet situé à la base de la branche : laisser 1 cm environ. - En cas d’émondage (coup de toutes les branches), il faut couper complètement les branches et

éviter partiel tel qu’il est pratiqué dans les zones d’élevage de ruminants. (cf.fig.17). - Les rejets poussent sur les souches de certaines espèces, après abattage de l’arbre ; plusieurs

rejets partent de la même souche et il est souvent nécessaire d’en supprimer quelques-uns pour obtenir des tiges plus vigoureuses. (cf.fig.18).

- La taille de formation peut être effectuée sur les jeunes arbres. Elle consiste à supprimer les

grosses branches ou les jumelles qui auraient pu se développer. Cette intervention n’est en général pas renouvelée durant la croissance des arbres.

- Sarclages

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Pourquoi sarcler ? Cette opération devrait être généralisée dans toutes les plantations. * Pour supprimer toute concurrence au niveau des racines durant les 2 ou 3 premières années.

C’est indispensable pour les espèces très sensibles à la végétation adventice tant qu’ils n’ont pas installé leur enracinement pivotant ;

* Pour rentabiliser une éventuelle fertilisation de départ qui, en l’absence de sarclage profiterait

aux herbes plutôt qu’aux plants. * Pour rattraper, mais dans une très faible mesure, une plantation mal faite. Le sarclage peut être fait aussitôt après la plantation si la végétation adventice a eu le temps de s’installer entre le débroussaillement et la plantation. - Type de sarclages En général, il faut prévoir 5 à 6 entretiens durant les 2 ou 3 années qui suivent la plantation ; Deux méthodes sont principalement utilisées, mais elles consistent toutes les deux à sarcler l’herbe et non à couper l’herbe. Fig.16 : Technique d’élagage Fig.17 : Différents types d’émondages Fig.18 : Traitement des rejets

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Le sarclage en rond Il est réalisable, quelle que soit la pente ou la nature du terrain. La trouaison et le rebouchage laissent le sol dégagé sur un rayon de 0,5 m autour du plant. Cette zone est portée à 0,80 à 1 mètre en sarclant autour du plant (cf.fig.19). Le sarclage en bande Des bandes de 1,2 à 1,5 mètres de large sont dégagées, sensiblement selon les courbes de niveau si la plantation est sur une pente. La végétation arrachée est entreposée en aval des plants. Elle forme ainsi un bourrelet qui aide à la formation de petites terrasses, efficaces contre l’érosion (cf.fig.20) Le sarclage en plein Il concerne toute la surface plantée. Il est en général mécanisé, toujours coûteux et parfois à l’origine d’une érosion hydrique ou éolienne. Par contre, le sarclage des cultures intercalaires durant les premières années constitue un bon entretien : il faut toutefois faire attention à ne pas couper ou blesser les racines superficielles des arbres ou des arbustes, surtout lors de labours à la charrue.

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Le sarclage chimique Il est exclu en zone rurale et nécessite de toute façon même en zone urbaine de déterminer avec précision : - la nature du produit efficace ; - la dose à utiliser ; - la période optimum d’intervention ; - et le coût, comparé à celui d’un sarclage manuel. - Périodes et Fréquence Périodes et fréquence sont fonction de la préparation initiale du terrain, de la vigueur et de la nature de recrû et de l’espèce qui a été plantée, c’est à dire de la rapidité de celle-ci à s’affranchir de la concurrence. Il est souhaitable, pour des raisons économiques évidentes, de limiter le nombre de ces entretiens. - Epoque de sarclage La règle principale est de maintenir un sol propre au début de la saison sèche (protection contre les feux) et en début de saison des pluies (pour que celle-ci profitent au maximum aux arbres ou aux arbustes plantés). - Fréquence des sarclages Un à trois sarclages par an pendant 2 à 3 ans, mais parfois plus si la végétation herbacée est vigoureuse.

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Fig.19 : Sarclage en rond Fig.20 : Sarclage en bande 4.6.MODULE N° 6°: PRINCIPES DES ECLAIRCIES DES PLANTATIONS Définition Une éclaircie consiste à enlever une partie des arbres mis en place lors de la plantation. Une éclaircie est définie essentiellement par son but, visant à des objectifs distincts et complémentaires : - Doser la concurrence Une éclaircie est une intervention qui devance l’action naturelle de concurrence. Elle permet d’améliorer la croissance et la forme des arbres maintenus sur place ; - Sélectionner les arbres L’objectif est l’amélioration de la qualité globale du peuplement ; - Améliorer la productivité.

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Les éclaircies se caractérisent par : * Leur nature Eclaircie sélective Eclaircie systématique * Leur type Eclaircie par le bas Eclaircie par le haut * Leur périodicité * Leur intensité Un peuplement subit en général plusieurs éclaircies durant son existence. Ces éclaircies successives peuvent être de nature, de type et d’intensité différentes. - Intensité L’intensité d’une somme d’éclaircies correspond au pourcentage du volume enlevé par l’ensemble des prélèvements au cours de la vie du peuplement. L’intensité d’une éclaircie est définie par rapport à l’accroissement courant du peuplement entre deux passages successifs.

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Une éclaircie forte prélèvera tout l’accroissement ; Une éclaircie classique prélèvera entre 40% et 70% de l’accroissement Une éclaircie faible prélèvera de 20% à 40% de l’accroissement. Il est plus pratique de traduire cette intensité par un nombre d’arbres à enlever : 1 arbre sur 2 ou 1 arbre sur 4 par exemple.

La tendance est actuellement aux éclaircies fortes qui permettent de limiter le nombre d’interventions souvent coûteuses. - Périodicité La périodicité ou rotation est la durée qui sépare deux passages successifs pour une même intervention. Une règle classique était d’observer une rotation égale à 1/10 de la révolution du peuplement : pour un peuplement récolté à 30 ans, les éclaircies se succéderaient alors tous les 3 ans environ. - Nature * Eclaircie sélective Une éclaircie sélective consiste à prélever des arbres, choisis individuellement, pour leurs défauts : - manque de vigueur dans la croissance ; - mauvais état sanitaire ; - tronc tordu ou non cylindrique ;

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- présence de fourches ; - nombreuses grosses branches ; - cime déséquilibrée ; - arbre gênant pour la croissance d’un arbre de meilleure qualité (cf.fig.21). • présence de fourches ; • nombreuses grosses branches ; • cime déséquilibrée ; • arbre gênant pour la croissance d’un arbre de meilleure qualité. Fig. Sélection des arbres pour une coupe sélective * Eclaircie systématique Une éclaircie systématique s’appuie sur une méthode choisie à l’avance et basée sur des critères chiffrés. L’objectif principal est celui de l’extrême réduction des critères de choix et de la simplification des travaux sur le terrain (cf. fig.22). - Types d’éclaircie - On peut distinguer 3 types d’éclaircies sélectives, selon les classes de grosseur des arbres

enlevés. * Eclaircie par le bas

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Elimination des arbres retardataires, dominés, en mauvais état sanitaire. Ces arbres sont de faible volume individuel : le volume de l’arbre moyen enlevé est de l’ordre de la moitié de celui de l’arbre moyen avant éclaircie (cf.fig.23). Ce type d’éclaircie a pour effet de diminuer un peu la concurrence pour l’eau et les sels minéraux du sol, d’améliorer l’état sanitaire du peuplement, mais n’améliore par la qualité du peuplement, favorise des produits de peu d’intérêt économique. * Eclaircie par le haut Il s’agit là de travailler principalement dans l’étage dominant, au profit des arbres les mieux conformés. Ce type d’éclaircie diminue la concurrence dans tout l’espace aérien et souterrain, place les meilleurs sujets dans des conditions de croissance optimales, fournit des produits intermédiaires commercialisables. Le volume de l’arbre moyen enlevé est du même ordre de grandeur que celui de l’arbre moyen avant éclaircie (cf.fig.24). * Eclaircie mixte Ce type d’éclaircie permet d’éliminer, à tous les étages de végétation, les arbres qui gênent les arbres d’avenir (cf.fig.25). Le volume de l’arbre moyen enlevé se situe entre 60% et 100% de celui de l’arbre moyen avant éclaircie.

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Les produits sont variés et commercialisables pour une grande partie. - PRINCIPE POUR CHOISIR UNE ECLAIRCIE Le choix d’une éclaircie impose certaines contraintes : - Le volume sur pied et l’accroissement du peuplement doivent être connus ou estimés avec une

certaine précision. Ceci permet de déterminer l’intensité et la périodicité de l’éclaircie. - Le choix de l’éclaircie dépend également de l’espèce et de la région. Ceci permet de déterminer également l’intensité et le type de l’éclaircie ; - Le type des produits acceptables pour l’éclaircie ou recherchés pour la coupe finale doit être

déterminé. Il permet de préciser le type et la périodicité de l’éclaircie ; - Une éclaircie sélective est plus difficile à mener qu’une éclaircie systématique, et la technicité

du personnel de terrain sera déterminante. Fig.22 : Eclaircie systématique Fig.23 : Eclaircie par le bas (forte) Fig.24 : Eclaircie par le haut (forte) Fig.25 : Eclaircie mixte

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5 - CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Après une évaluation satisfaisante des enseignements donnés au cours de cet atelier de formation des SNG en technique de foresterie urbaine et rurale. Nous pensons que les participants ont actuellement une base technique suffisante pour la mise en œuvre progressive des objectifs de l’atelier. Au regard de la complexité du thème, les participants tout en reconnaissant son importance et ayant à cœur de gérer rationnellement les ressources naturelles et de restaurer les forêts de commun accord avec la communauté de base, recommandent que l’ABE : - à travers son Département de la promotion des SNG et des Collectivités locales envoie le

rapport de l’atelier de formation à chaque participant ; - commande la rédaction d’un guide pratique d’implantation de mini-pépinières au Bénin avec des

fiches techniques de certaines essences exotiques et locales ; - organise ensemble avec les formateurs des tournées de suivi des SNG qui ont participé à cet

atelier de formation ; - organise des formations en technique d’IEC, de formulation et de gestion des micro-projets ; - aide les SNG pour la recherche de financement des micro-projets. - Organise une formation sur la législation forestière du Bénin.